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CHAPITRE 2.

MÉCANIQUE DES FLUIDES

Nicolas Roche
in Didier Ronze, Introduction au génie des procédés

Lavoisier | « Hors collection »

2013 | pages 105 à 137


ISBN 9782743014872
Article disponible en ligne à l'adresse :
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https://www.cairn-sciences.info/introduction-au-genie-des-
procedes--9782743014872-page-105.htm
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Chapitre 2

Mécanique des fluides


Nicolas Roche

1. Statique des fluides

Exercice n° 1
Vérifier que le produit rgh a la dimension d’une pression et que le quotient
u2
a la dimension d’une hauteur.
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2g

• Dimension d’une pression : la pression est le rapport d’une force ([F] = M.L.T–2)
sur une surface ([a] = L2), soit : [p] = M.L-1.T -2
Dimension de r qui est une masse volumique : [r] = M.L-3
Dimension de g, qui est l’accélération de la pesanteur : [g] = L.T -2
Dimension de h qui est une hauteur : [h] = L
Dimension du produit rgh : [r g h] = M.L-3 .L.T -2 .L
Soit : [r g h] = M.L-1.T -2
Le produit rgh a donc bien la dimension d’une pression.

• Dimension de u qui est une vitesse (rapport d’une longueur à un temps) :


[u] = L.T -1
Dimension de g, qui est l’accélération de la pesanteur : [g] = L.T -2

u2  u 2  L2 .T -2
Dimension du quotient
2g
:  2g  = L.T -2 = L
 

u2
Le quotient a donc bien la dimension d’une hauteur.
2g
106 Introduction au génie des procédés

Exercice n° 2
Quelle est en ergs l’énergie superficielle nécessaire pour créer deux gouttes
sphériques d’eau de volumes égaux à partir d’une goutte sphérique de diamètre
8 mm ( s L = 73 erg.cm -2 ) ?

Rappel : la dépense d’énergie, DW, est proportionnelle à la surface créée, DS,


et le coefficient de proportionnalité est par définition la tension superficielle du
liquide, sL.
p D3
Le volume V1 de la goutte sphérique initiale, de diamètre D, est : V1 =
6
Et la surface S1 de cette goutte est : S1 = p D 2
Le volume V2 de chacune des deux gouttes créées, de diamètre d, sera donc la
p d3 V1 p D3
moitié du volume initial, soit : V2 = = =
6 2 12
La surface de chacune des deux gouttes étant donc : S2 = p d2
La surface DS créée est donc : DS = 2S2 - S1 = p (2d2 - D2 )

D’où l’énergie superficielle nécessaire à cette création de surface :


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DW = sL DS = sL p (2d2 - D2 )
p d3 p D3 D D
Or : = , soit : d = 3 =
6 12 2 1, 26
  D 2   2 
Donc : DW = sL DS = sL p 2   - D2  = s L p D2  - 1
 1, 26 1, 26 
2

Soit : DW = 0,817 sL D2

• Application numérique : l’erg étant une unité de travail dans le système C.G.S.,
il nous faut donc exprimer les autres grandeurs dans le même système d’unité soit :
s L = 73 erg.cm -2

D = 0,8 cm
L’énergie nécessaire à la création de ces deux gouttes identiques est donc :
DW = 38,15 erg

Exercice n° 3
Sur une canalisation, où circule de l’eau ( re = 1000 kg.m-3), on place deux
manomètres métalliques aux points A et B selon la figure ci-après.
Mécanique des fluides 107

Les manomètres placés en A et en B indiquent respectivement 1,25 et


1,15 bar. Si on remplace les manomètres métalliques par un manomètre diffé-
rentiel à liquide, quelle sera la dénivellation DH donnée par ce manomètre si
le liquide manométrique est de l’iodure de méthylène (di = 3,325) ?

Dans un premier temps, il faut refaire un schéma avec le manomètre différen-


tiel comme suit et ensuite appliquer la loi fondamentale de la statique des fluides
dans le manomètre différentiel au point M, en considérant donc que sur l’hori-
zontale de ce point M dans le manomètre on est à la même pression dans les deux
branches du manomètre.
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Appliquons maintenant la loi fondamentale de statique des fluides au point M


dans chaque branche du manomètre, soit :
pM = pA + re g (zA - Dh) + ri g Dh et pM = pB + re g zB
Donc : pA + re g (zA - Dh) + ri g Dh = pB + re g zB

On peut donc maintenant exprimer Dh en fonction de pA, pB, zA, zB, g, re et ri,
soit :
p - pA + re g (zB - zA )
Dh = B
(ri - re ) g
• Application numérique
pB = 1,15 bar = 1,15.105 Pa
108 Introduction au génie des procédés

pA = 1, 25 bar = 1, 25.105 Pa
zB - zA = 2,5 m
ri = re di = 3325 kg.m-3

(1,15 - 1, 25) 105 + 1000.9,81.2,5


Soit : Dh = = 0,637 m
(3325 - 1000) 9,81

La dénivellation observée dans le manomètre différentiel est donc de 63,7 cm .

Exercice n° 4
On fait circuler un débit d’eau de 50 L.min–1 dans un tube en acier (diamètre
interne 26 mm, diamètre externe 34 mm) :
1) calculer la vitesse moyenne de l’eau ;
2) déterminer le régime découlement ;
3) calculer la vitesse maximale de l’eau sur l’axe du tube.
L’eau est à 65 °C et sa viscosité cinématique est n = 0, 45 cSt .
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1) Calcul de la vitesse moyenne de l’eau :
Si qv est le débit volumique et D le diamètre interne du tube circulaire, la
vitesse moyenne étant le rapport du débit volumique sur la section traversée, on
peut écrire que :
4q v
um =
p D2
10-3
Avec : q v = 50 L.min -1 = 50 = 8,33.10-4 m3 .s-1 (système SI)
60
D = 26 mm = 2,6.10-2 m (système SI)
4.8,33.10-4
On trouve : u m =
p 0,0262

Soit : u m = 1,57 m.s-1

2) Détermination du régime d’écoulement


Pour connaître le régime d’écoulement, il nous faut calculer le nombre de
r um D um D h
Reynolds avec la relation : Re = = avec n =
h n r
n = 0, 45 cSt = 0, 45.10-6 m2 .s-1 (dans le système SI)
Mécanique des fluides 109

1,57.0,026
On trouve : Re = = 9,1.104
0, 45.10-6

Le nombre de Reynolds est supérieur à 3000, l’écoulement est donc turbulent.

3) Calcul de la vitesse maximale sur l’axe du tube


La relation entre la vitesse maximum d’écoulement dans un tube (umax), et la
vitesse moyenne (um) est : u max = b u m avec b = 1, 25 en régime turbulent.

On trouve donc : u max = b u m = 1, 25.1,57

Soit : u max = 1,96 m.s-1

Exercice n° 5
On fait circuler un débit d’eau de 3 L.s-1 dans un espace annulaire de deux
tubes circulaires et concentriques (diamètre interne du tube externe
D = 50 mm, diamètre externe du tube interne d = 21 mm) ; l’eau est à 40 °C et
sa viscosité cinématique est n = 0,66 cSt .
1) Calculer la vitesse moyenne de l’eau.
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2) Déterminer le régime d’écoulement.

1) Calcul de la vitesse moyenne d’écoulement dans l’espace annulaire

Nous connaissons le débit volumique, donc pour obtenir la vitesse moyenne, il


nous faut connaître la section traversée par le liquide ( q v = u m W ).
La section de l’espace annulaire correspond à la section intérieure du tube
externe moins la section extérieure du tube interne, soit :
p D2 p d 2 p 2
W= - = (D - d2 )
4 4 4

Avec D = 50.10-3 m et d = 21.10-3 m , on trouve :

W = 1,617.10-3 m2

Avec q v = 3.10-3 m3 .s-1 , on détermine la vitesse moyenne du fluide, soit :


110 Introduction au génie des procédés

qv 3.10-3
um = = = 1,855 m.s-1
W 1,617.10-3

u m = 1,86 m.s-1

2) Détermination du régime d’écoulement


Pour connaître le régime découlement, il nous faut déterminer la valeur du
critère de Reynolds dans une conduite non cylindrique, en prenant en compte
u D 4S
le diamètre hydraulique, avec la relation : Re = m H avec : DH = ,
n P
P étant le périmètre mouillé et S la section mouillée, confondue ici avec W.
p 2
Nous avons vu précédemment que : W = (D - d2 )
4
Dans l’espace annulaire, le périmètre mouillé est la somme du périmètre inté-
rieur du tube externe avec le périmètre extérieur du tube interne, soit : P = pD
+ pd = p (D + d), on trouve donc :
p 2
4 (D - d2 )
4 D2 - d 2
DH = = = D - d = 29.10-3 m
p (D + d) D+d
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La viscosité cinématique dans le système SI est : n = 0,66.10 -6 m 2 .s -1 , on
trouve donc pour le critère de Reynolds :
1,855.29.10-3
Re = = 81,5.103
0,66.10-6

Le critère de Reynolds étant supérieur à 3000, le régime d’écoulement est turbu-


lent.

2. Dynamique des fluides

Exercice n° 6
Un liquide de densité d = 0,8 s’écoule dans la conduite schématisée ci-dessous,
à un débit massique qm = 0,9 kg.s-1 , avec D1 = 26 mm et D2 = 45 mm . La
viscosité dynamique de ce liquide est de h = 14 cPo .
Mécanique des fluides 111

1) Calculer les débits volumiques et les vitesses moyennes aux points 1 et 2 de


la conduite.
2) Déterminer les régimes d’écoulements aux points 1 et 2 de la conduite.

1) Calcul des débits volumiques et des vitesses dans les sections 1 et 2 de la


conduite
Le fluide étant un liquide, on peut donc considérer qu’il est incompressible,
nous aurons donc une conservation de volume dans les 2 sections et le débit
volumique sera identique aux différents points de la canalisation, soit :
qm
q v1 = q v2 =
r

Avec r = d re = 0,8.103 = 800 kg.m-3 , on trouve :

0,9
q v1 = q v2 = = 1,125.10-3 m3 .s-1
800

On obtient les vitesses en faisant le rapport du débit volumique avec la section


traversée, soit :
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qv 4 qv
um = =
W p D2

q v 4 q v 4.1,125.10-3
Donc : u m1 = = = = 2,12 m.s-1
W1 p D12 p 0,0262

qv 4 q v 4.1,125.10-3
Et : u m2 = = = = 0,707 m.s-1
W2 p D22 p 0,0452

2) Détermination des régimes d’écoulement


Dans le système SI, la viscosité dynamique du liquide est : h = 14.10-3 Pa.s
r u m1 D1 800.2,12.26.10 -3
Au point 1 : Re1 = = = 3148
h 14.10 -3

Re1 > 3000, le régime d’écoulement est donc turbulent dans la section 1 de la
conduite.

r u m2 D 2 800.0,707.45.10 -3
Au point 2 : Re 2 = = = 1819
h 14.10 -3

Re2 < 2100, le régime d’écoulement est donc laminaire dans la section 2 de la
conduite.
112 Introduction au génie des procédés

Exercice n° 7
Une huile de masse volumique r = 0,9 g.cm -3 et de viscosité dynamique
h = 10 cPo , s’écoule dans une conduite circulaire cylindrique de diamètre
D = 50 mm à un débit volumique q v = 4 L.s-1 , sous une pression P = 3 bar et
à une altitude z = 10 m .
1) Calculer, en Pa, la pression intérieure, la pression de pesanteur, la pression
cinétique, la pression totale et le débit d’énergie mécanique traversant une
section de la conduite.
2) Calculer, en hauteur de liquide, la charge de pression, la charge de pesan-
teur, la charge cinétique et la charge totale de l’huile.
3) Calculer la charge totale de l’huile en hauteur d’eau.
On considérera un profil plat de vitesses dans la conduite.

1) Calcul des pressions intérieure, de pesanteur, cinétique et totale du fluide et du


débit d’énergie mécanique :
Par définition, l’énergie mécanique (Wm) d’une quantité de fluide est la somme
1
de l’énergie de pression Wpr = p V , de l’énergie cinétique Wc = r V u 2 , et de
2
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l’énergie potentielle Wpot = r V g z .
L’énergie mécanique de l’unité de volume, Pt, a la dimension d’une pression,
soit :
Wm r u 2
Wm = = +p+rg z avec :
V 2
r u2
= pc : pression cinétique
2
p : pression intérieure
r g z = ppot : pression de pesanteur

pt représente l’énergie mécanique de l’unité de volume et qv représente le volume


de liquide traversant une section quelconque de conduite par unité de temps.
Donc si on fait le produit de cette pression totale par ce débit, on obtient l’énergie
mécanique par unité de temps ou encore le débit d’énergie mécanique QWm, soit :
QWm = pt q v

• Application numérique
r = 0,9 g.cm-3 = 900 kg.m-3 (SI)

h = 10 cPo = 10-2 Pa.s (SI)


D = 50 mm = 0,05 m (SI)
Mécanique des fluides 113

q v = 4 L.s-1 = 4.10-3 m3 .s-1 (SI)


p = 3 bar = 3.105 Pa (SI)
z = 10 m (SI)

3) Pression intérieure : p = 3.105 Pa


Pression cinétique : il nous faut connaître la vitesse du fluide, u soit :
4 q v 4.4.10-3
um = = = 2,04 m.s-1
p D2 p 0,052

r u 2 900.2,04 2
Donc : pc = = = 1868 Pa
2 2

Pression de pesanteur : p pot = r g z = 900.9,81.10 = 88290 Pa

Pression totale : pt = pc + p + ppot = 3,902.105 Pa

Débit d’énergie mécanique :


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Q Wm = p t q v = 3,902.105.4.10 -3 = 1561 J.s -1 ou W

2) Calcul de la charge de pression, de la charge de pesanteur, de la charge ciné-


tique et de la charge totale de l’huile
L’énergie mécanique de l’unité de poids, ht, a la dimension d’une hauteur, soit :
Wm u2 p
ht = = + + z avec :
rVg 2g rg
u2
= hc charge cinétique
2g
P
= hP charge de pression
rg
z charge de pesanteur

• Application numérique
u 2 2,04 2
Charge cinétique : hc = = = 0, 212 m d’huile
2g 2.

p 3.105
Charge de pression : hP = = = 33,98 m d’huile
r g 900.9,81

Charge de pesanteur : z = 10 m d’huile


114 Introduction au génie des procédés

u2 p
3) Charge totale : ht = + + z = 44,19 m d’huile
2g rg

Calcul de la charge totale de l’huile en hauteur d’eau :


Si hte représente la charge totale de l’huile en hauteur d’eau et re la masse volu-
mique de l’eau, on peut écrire que : re g h te = r g h t , soit :
r
h te = h
re t

• Application numérique
r 900
h te = ht = 44,19 = 39,77 m d’eau
re 1000

Exercice n° 8
On souhaite vider un réservoir d’eau, de 40 cm de diamètre, en utilisant le
principe du siphon avec un tube de diamètre interne, d, de 13 mm, selon le
schéma ci-dessous :
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1) Calculer, en m3.s–1 et en L.h–1, le débit du siphon en considérant que dans


le tube, il n’y a pas de pertes de charge et que le profil de vitesse est plat.
2) Calculer, en Pa et en bar, la pression relative aux points B et C à l’intérieur
du tube, commenter les résultats obtenus et expliquer ce qui se passera si
on perce le tuyau au point C.
3) Donner l’expression de l’évolution du débit en fonction de la hauteur de
liquide dans le réservoir et représenter cette évolution sur un graphique.
On utilisera les notions de charge pour l’écriture des bilans énergétiques.
Mécanique des fluides 115

1) Calcul du débit du siphon


Pour connaître le débit volumique, nous devons dans un premier temps déter-
miner la vitesse du fluide dans le tube. Nous déterminons la vitesse du fluide
au point D en considérant la conservation de l’énergie mécanique entre les
points A et D, soit : h tA = h tD , ou encore :

u 2A pA′ u2 p′
+ + zA = D + D + zD
2g rg 2g rg

Le diamètre du réservoir est très grand par rapport au diamètre du tube, la vitesse
du liquide en A sera donc très petite par rapport à celle en D, on peut donc consi-
dérer que la charge cinétique au point A est négligeable devant celle au point D.
Les points A et D sont au contact de l’atmosphère, ils sont donc à la pression
atmosphérique, soit en pression relative, pA′ = pD′ = 0
Le bilan d’énergie entre les points A et D peut donc s’écrire de manière simpli-
fiée, soit :
u 2D
zA = + zD
2g
Il en ressort l’expression de la vitesse du fluide au point D, avec zA – zD = h2 + h3 :
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u D = 2 g (h 2 + h3 )

Soit pour le débit volumique :


p d2
qv = W uD = 2 g (h 2 + h3 )
4
• Application numérique
d = 13 mm = 0,013 m (SI)
h 2 + h3 = 95 cm = 0,95 m (SI)

u D = 2.9,81.0,95 = 4,32 m.s-1

p 0,0132
qv = 4,32 = 5,73.10 -4 m 3 .s -1 = 2063 L.h -1
4

2) Calcul des pressions relatives aux points B et C dans le tube


Pour déterminer les pressions relatives aux points B et C, il faut écrire le bilan
d’énergie mécanique avec un autre point du circuit hydraulique dont on connaît
les différentes charges, sachant que dans le tube du fait de la conservation de la
matière et de l’incompressibilité du liquide, la vitesse est identique en tout point
du tube, soit : u B = uC = u D .
Pression relative en B, pB′ :
116 Introduction au génie des procédés

h tA = h tB
u 2A pA′ u2 p′
+ + zA = B + B + zB
2g rg 2g rg
Les points A et B sont à la même altitude ( zA = zB ), la vitesse en A est négli-
geable devant celle en B, et le point A est en contact avec l’atmosphère ( pA′ = 0 ),
soit pour la pression relative en B :
r u 2B
pB′ = -
2

• Application numérique
1000.4,32 2
p ′B = - = - 9320 Pa = - 0,093 bar
2

Pression relative en C, pC′ :


h tA = h tC

u 2A pA′ u2 p′
+ + z A = C + C + zC
2g rg 2g rg
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Les points A et C sont à une altitude différente ( zC - zA = h1 ), la vitesse en A
est négligeable devant celle en C, et le point A est en contact avec l’atmosphère
( pA′ = 0 ), soit pour la pression relative en C :

r uC2
pC′ = -r g (zC - zA ) -
2
• Application numérique

1000.4,32 2
p ′C = - 1000.9,81.0,35 - = - 12753 Pa = - 0,128 bar
2

• Commentaire
Les pressions relatives en B et en C sont négatives, ce qui veut dire que ces
points sont en dépression par rapport à la pression atmosphérique. La dépression
au point B correspond à la transformation de l’énergie de pression du point A en
énergie cinétique, alors que la dépression plus forte au point C correspond à une
transformation d’énergie de pression en énergie cinétique d’une part et en énergie
potentielle d’autre part. De ce fait, si l’on utilise un tube trop souple pour réaliser
une vidange par siphonage celui-ci peut se pincer à cause de la différence de pres-
sion entre l’intérieur et l’extérieur du tube et ainsi empêcher ou limiter l’écoule-
ment de se faire. Enfin, si l’on perce le tuyau au point C, celui-ci étant en dépres-
sion, de l’air atmosphérique va entrer dans le tuyau par le trou et ainsi désamorcer
le siphon et stopper l’écoulement dans le tube.
Mécanique des fluides 117

3) Expression de l’évolution du débit en fonction de la hauteur de liquide dans le


réservoir et représentation graphique :
p d2
Nous avons vu précédemment que : q v = 2 g (h 2 + h3 )
4
h2 représente la hauteur de liquide dans le réservoir et va varier dans le temps
entre 0,45 m et 0 m(1), alors que les autres paramètres (d et h3) resteront constants,
soit pour l’expression du débit en fonction de la hauteur de liquide dans le réser-
voir (figure ci-dessous) :
p 0,0132 p 0,0132
qv = 2.9,81 (h 2 + 0,5) = 19,62 h 2 + 9,81
4 4
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Exercice n° 9
On fait circuler de l’eau à 20 °C à un débit qv = 30 m3 .h -1 , dans une lance à
incendie, dont le schéma est donné sur la figure ci-dessous. Le diamètre de
sortie d 2 de cette lance est de 18 mm, alors que le diamètre d1 du tube en
amont de la lance est de 65 mm.

1) Calculer, en m.s–1 et en km.h–1, la vitesse moyenne de l’eau dans les deux


sections respectivement de diamètre d1 et d2.
2) Déterminer le régime d’écoulement de l’eau dans les deux sections.

1. Lorsque le réservoir est vide (h 2 = 0), il n’y a plus d’écoulement d’eau, donc qv = 0, et ce
quelle que soit la hauteur h3 du siphon.
118 Introduction au génie des procédés

Exercice n° 9 (suite)
3) Calculer, en bar, la pression cinétique moyenne de l’eau dans les deux
sections.
4) La pression relative intérieure de l’eau dans la section 1 est de 7 bar ; déter-
miner, en bar, en négligeant les pertes de charges, celle dans la section 2.
Commenter le résultat.

1) Calcul des vitesses dans les sections 1 et 2 de la lance à incendie


L’eau étant considérée comme incompressible à l’état liquide, nous avons une
conservation du volume en tout point de la conduite et celle-ci étant circulaire
dans les deux sections, on peut donc écrire :
p d12 p d22
q v = u m1 = u m2
4 4
4 qv 4 qv
Soit pour les vitesses : u m1 = et u m2 =
p d12 p d22

• Application numérique
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q v = 30 m3 .h -1 = 8,33.10-3 m3 .s-1 (SI)
d1 = 65 mm = 0,065 m (SI)
d2 = 18 mm = 0,018 m (SI)

4 q v 4.8,33.10 -3
u m1 = = = 2,51 m.s -1 = 9,0 km.h -1
p d12 p 0,0652

4 q v 4.8,33.10 -3
u m2 = = = 32,75 m.s -1 = 117,9 km.h -1
p d 22 p 0,0182

2) Détermination des régimes d’écoulement dans les deux sections


Pour connaître le régime d’écoulement dans les sections, nous devons calculer
r um D
le nombre de Reynolds, avec : Re =
h
• Application numérique
Viscosité dynamique de l’eau à 20 °C , h = 10-3 Pa.s (SI)

Masse volumique de l’eau liquide, r = 1000 kg.m-3 (SI)

r u m1 d1 1000.2,51.0,065
Re1 = = = 163236
h 10-3
Mécanique des fluides 119

Re1 > 3000, le régime d’écoulement est donc turbulent dans la section 1 de la
conduite.

r u m2 d2 1000.32,75.0,018 2
Re2 = = = 589 463
h 10-3

Re2 > 3000, le régime d’écoulement est donc turbulent dans la section 2 de la
conduite2.

3) Détermination de la pression cinétique de l’eau dans les deux sections


r u2
La pression cinétique est donnée par la relation : pc =
2

r u 2m1 1000.2,512
Soit pour la section 1 : p c1 = = = 3153 Pa = 3,15.10 -2 bar
2 2

r u 2m2 1000.32,752
Et pour la section 2 : pc2 = = = 536213 Pa = 5,36 bar
2 2
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4) Détermination de la pression intérieure dans la section 2 :
Nous connaissons la pression intérieure de l’eau dans la section 1 de la
conduite, par contre nous devons déterminer celle dans la section 2 de la lance,
Pour cela il nous faut écrire l’équation de la conservation de l’énergie méca-
nique entre les deux sections, soit :
pt = pt1 = pt 2

r u 2m1 r u 2m2
Ou encore : + p1′ + r g z1 = + p2′ + r g z2
2 2
r (u 2m1 - u 2m2 )
Soit pour p2′ , avec z1 = z2 : p2′ = p1′ +
2

• Application numérique
p1′ = 7 bar = 7.105 Pa (SI)

1000 (2,512 - 32,752 )


p2′ = 7.105 + = 166940 Pa = 1,67 bar
2

2. Il n’était pas forcément utile de réaliser le calcul du nombre de Reynolds dans cette section,
car la vitesse au point 2 étant plus grande que celle au point 1, le caractère turbulent de l’écou-
lement ne peut qu’être augmenté, d’autant plus que dans un changement de section la vitesse est
inversement proportionnelle au carré du diamètre.
120 Introduction au génie des procédés

• Commentaire
La lance à incendie agit comme un convertisseur d’énergie de pression en
énergie cinétique, le rétrécissement provoque une augmentation sensible de la
vitesse de l’eau et une forte chute de pression intérieure.

3. Pertes de charge

Exercice n° 10
On dispose d’une canalisation de diamètre D = 400 mm, de longueur
L = 4 km et de rugosité absolue e = 0,8 mm . La vitesse de circulation du
fluide est de 1,5 m.s-1 .
1) Calculer pour de l’eau à 25 °C ( r = 1 g.cm-3, h = 0,9 cPo ), la perte de
charge en m de liquide, la puissance perdue en W, et le coût annuel, en €,
de cette perte de charge pour un fonctionnement permanent (7 j/7 et
24 h/24).
2) Refaire les même calcul pour du gazole à 25 °C ( r = 0,85 g.cm-3 , viscosité
cinématique n = 37 cSt ).
Le prix du kWh est de 0,015 €.
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1) Eau à 25 °C : calculs de la perte de charge, de la puissance perdue et du coût
annuel de cette perte de charge
Dans une conduite droite, la perte de charge du liquide est proportionnelle à un
coefficient de perte de charge, à la charge cinétique et à la longueur de la cana-
lisation et inversement proportionnelle au diamètre de la conduite, soit :
u 2m L
J=l
2gD
où le coefficient l dépend du nombre de Reynolds et de la rugosité relative en
écoulement turbulent.

• Détermination de λ
r um D
Calcul du nombre de Reynolds par la relation : Re =
h
• Application numérique
r = 1 g.cm-3 = 1000 kg.m-3 (SI)
h = 0,9 cPo = 0,9.10-3 Pa.s (SI)
u m = 1,5 m.s-1 (SI)
D = 400 mm = 0, 4 m (SI)
Mécanique des fluides 121

L = 4 km = 4000 m (SI)
1000.1,5.0, 4
Re = = 6,67.105
0,9.10-3

Le régime d’écoulement est turbulent, nous utilisons donc l’abaque de Moody


(cf. annexe 1 de ce chapitre) pour déterminer l en fonction du nombre de
Reynolds ( Re = 6,67.105 ) et de la rugosité relative ( e / D = 2.10-3 ), on trouve
donc graphiquement l = 0,0237 , soit pour J :
1,52 4000
J = 0,0237 = 27, 2 mliquide / mcanalisation
2.9,81 0, 4

• Puissance perdue
Une puissance est une énergie par unité de temps, or nous savons que l’énergie
de l’unité de volume a la dimension d’une pression tout comme le produit d’une
hauteur avec r g , nous pouvons donc écrire que :

W pV
P= = = p q v = r g J q v en J.s–1 ou W (système SI)
t t
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p D2 p D2
Et avec : q v = u m W = u m , on obtient : P = r g J u m
4 4
p 0, 42
Soit : P = 1000.9,81.27, 2.1,5 = 50258 W = 50,3 kW
4

• Coût annuel de la perte de charge


Le coût C est le produit d’une consommation énergétique par le prix de l’unité
de mesure de cette consommation. En règle générale, les consommations énergé-
tiques sont mesurées en kWh, qui correspond au produit d’une puissance P en kW,
par un temps de fonctionnement tf en h, soit : C = P t f pkWh

Temps de fonctionnement annuel : t f = 24.365 = 8760 h

Soit : C annuel = 50,3.8760.0,015 = 6604 € / an

2) Gazole à 25 °C : calculs de la perte de charge, de la puissance perdue et du coût


annuel de cette perte de charge
Les relations et les raisonnements sont les mêmes que ceux utilisés pour l’eau,
il n’y a que l’application numérique qui change.

• Application numérique
r = 0,85 g.cm-3 = 850 kg.m-3 (SI)
122 Introduction au génie des procédés

n = 37 cSt = 37.10-6 m2 .s-1 (SI)


u m = 1,5 m.s-1 (SI)
D = 400 mm = 0, 4 m (SI)
L = 4 km = 4000 m (SI)
1,5.0, 4
Re = = 1,62.104
37.10-6

Sur l’abaque de Moody (cf. annexe 1 de ce chapitre) pour un nombre de Reynolds


(Re = 1,62.104) et une rugosité relative ( e / D = 2.10-3 ), on trouve donc graphique-
ment l = 0,0308 , soit pour J :

1,52 4000
J = 0,0308 = 35,3 mliquide / mcanalisation
2.9,81 0, 4

• Puissance perdue

p 0, 4 2
P = 850.9,81.35,3.1,5 = 55517 W = 55,5 kW
4
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• Coût annuel de la perte de charge

C annuel = 55,5.8760.0,015 = 7295 € / an

NB : il est aussi possible pour calculer les pertes de charges d’utiliser la rela-
f  f  4 u 2m L
tion avec le facteur de frottement   , soit : J =  
 2  2 g D
Le facteur de frottement dépend, comme pour le coefficient de perte de charge,
du Reynolds et de la rugosité relative en régime turbulent. Pour sa détermination,
on peut utiliser l’abaque de Moody présenté en annexe 2 de ce chapitre.

Exercice n° 11
On dispose d’un tube de diamètre D = 54 mm, de rugosité absolue
e = 0,10 mm , où s’écoule de l’eau à 20 °C ( r = 1 g.cm-3 , h = 1 cPo ) à un
débit de 20 cm3 .s-1 .
1) Calculer la perte de charge linéique, en mliquide.mcanalisation–1 en considérant
l’écoulement laminaire.
2) Vérifier l’hypothèse du régime laminaire.
3) Si cette hypothèse n’est pas vérifiée, refaire le calcul, dans les conditions
réelles d’écoulement, de la perte de charge linéique en mliquide.mcanalisation–1.
Mécanique des fluides 123

1) Calcul de la perte de charge linéique en régime laminaire


La perte de charge linéique jG est celle occasionnée par un mètre de canalisa-
tion linéaire. Pour calculer une perte de charge en régime laminaire on peut
utiliser la loi de Poiseuille, soit :
Dp rg J 2
um = D2 = D
32 h L 32 h L

32 h L u m
d’où : J =
r g D2
4 qv
Ou encore avec, pour une conduite cylindrique : u m = , et L égal à 1m, on
p D2
J 128 h q v
trouve pour la perte de charge linéique : jG = =
L r g p D4
• Application numérique
D = 5 mm = 5.10-3 m (SI)
r = 1 g.cm-3 = 1000 kg.m-3 (SI)
h = 1 cPo = 10-3 Pa.s (SI)
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q v = 20 cm3 .s-1 = 20.10-6 m3 .s-1 (SI)

128.10 -6 .20.10 -6
jG = = 0,133 m liq / m canal
p 1000.9,81.0,0054

2) Vérification du régime d’écoulement


Pour déterminer le régime d’écoulement, il nous faut calculer le nombre de
r um D
Reynolds par la relation : Re =
h
4 qv 4 r qv
Ou encore avec, pour une conduite cylindrique : u m = 2
, Re =
pD pDh
• Application numérique
4.1000.20.10-6
Re = = 5093
p 0,005.10-3

Re2 > 3000, le régime d’écoulement est donc turbulent.

3) Calcul, dans les conditions réelles d’écoulement, de la perte de charge linéique


L’hypothèse initiale du régime laminaire n’étant pas vérifiée, il nous faut
refaire le calcul de la perte de charge en régime turbulent en utilisant la relation
124 Introduction au génie des procédés

u 2m L
générale des pertes de charges : J = l , et en déterminant le coefficient de
2gD
perte de charge, l, graphiquement sur l’abaque de Moody.
Soit pour une longueur L de 1 m et avec pour une conduite cylindrique,
4 qv
um = :
p D2

J 8 q2
jG = =l 2 v 5
L p gD

• Application numérique
Sur l’abaque de Moody (cf. annexe 1 de ce chapitre) pour un nombre de Reynolds
(Re = 5093) et une rugosité relative ( e / D = 2.10-2), on trouve donc graphiquement
l = 0,0553, soit pour jG :
8.(20.10-6 )2
jG = 0,0553 = 0,585 mliq / mcanal
p2 9,81.0,0055
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Exercice n° 12
Sur une canalisation, où circule de l’eau ( re = 1000 kg.m-3 , h = 1 cPo ), à un
débit volumique qv = 720 L.min -1 , on place un manomètre différentiel entre
les points A et B selon la figure ci dessous.

Le liquide manométrique est du iodure de méthylène (di = 3,325) et la déni-


vellation Dh mesurée dans ce manomètre est de 30 cm. Le diamètre de la
canalisation où circule l’eau est D = 100 mm et la rugosité absolue du tube est
e = 0,1 mm.
Mécanique des fluides 125

1) Déterminer le sens d’écoulement du fluide dans la canalisation et la perte


de charge, en m de colonne d’eau et en Pa entre les points A et B.
2) Déterminer la perte de charge occasionnée par le coude seul.
3) Déterminer le coefficient de perte de charge, x, de cette singularité (coude)
ainsi que sa longueur équivalente Leq.

1) Sens d’écoulement du fluide et perte de charge entre A et B


Pour déterminer le sens d’écoulement de l’eau dans la canalisation, nous allons
faire une hypothèse, a priori, d’un écoulement de A vers B, pour réaliser le
bilan énergétique. Si ce bilan énergétique nous donne une valeur positive de la
perte de charge entre ces deux points, l’hypothèse du sens d’écoulement sera
vérifiée. Au contraire, si la valeur obtenue pour la perte de charge est négative,
cela indiquera que l’écoulement a lieu dans l’autre sens, soit de B vers A.
Bilan énergétique pour un écoulement de A vers B : h tA = h tB + JAB , soit :

 u2 p   u2 p 
JAB = h tA - h tB =  A + A + zA  -  B + B + zB 
 2 g re g   2 g re g 
u 2A - u 2B pA - pB
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= + + zA - zB
2g re g

La vitesse de l’eau est la même en A et en B, car le diamètre de la canalisation


est constant et que nous avons une conservation du débit volumique, soit :
pA - pB
JAB = + zA - zB
re g

Nous connaissons la différence d’altitude entre les points A et B, et la diffé-


rence de pression nous est donnée en appliquant la loi fondamentale de la
statique des fluides au point M dans chaque branche du manomètre, soit :
pM = pA + re g (zA - Dh) + ri g Dh et pM = pB + re g zB

Donc : pA + re g (zA - Dh) + ri g Dh = pB + re g zB

pA - pB r - re
Soit : = zB - zA - i Dh
re g re

ri - re
Ce qui nous donne pour JAB : JAB = - Dh
re
On voit bien dans cette relation que la valeur de perte de charge sera négative,
ce qui nous montre que l’hypothèse, a priori, d’écoulement de A vers B n’est
pas vérifiée, et que donc le sens d’écoulement de l’eau dans la canalisation
est de B vers A, soit pour le bilan énergétique :
126 Introduction au génie des procédés

ri - re
h tB = h tA + JBA avec : JBA = Dh
re

• Application numérique
re = 1000 kg.m-3 (SI)
ri = di re = 3325 kg.m-3 (SI)
Dh = 30 cm = 0,3 m (SI)

3325 - 1000
J BA = 0,3 = 0,6975 = 0,70 m eau
1000

Et : Dp t(BA) = re g J BA = 1000.9,81.0,7 = 6842 Pa

2) Perte de charge du coude seul


Entre les points B et A, le coude est précédé et suivi de longueurs droites de
canalisation ; pour connaître sa perte de charge il nous faut donc retrancher
à celle déterminée précédemment entre B et A les pertes de charges occa-
sionnées par les longueurs droites de canalisation. Il nous faut donc pour cela
connaître la perte de charge linéique de cette canalisation.
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• Perte de charge linéique
La perte de charge linéique est celle occasionnée par un mètre de canalisation
u2 1
droite, par la relation générale : jG = l m et avec pour une conduite cylin-
2gD
4 qv
drique, u m = , soit :
p D2
8 q2v
jG = l
p2 g D5

• Détermination du coefficient de perte de charge


Le coefficient de perte de charge, l, est déterminé graphiquement sur l’abaque
de Moody à partir des valeurs du nombre de Reynolds, Re, et de la rugosité rela-
tive du tube, e/D.
r um D 4 qv
Re = , et avec pour une conduite cylindrique : u m = ,
h p D2
4 r qv
soit : Re =
p hD

• Application numérique
D = 100 mm = 0,1 m (SI)
Mécanique des fluides 127

re = 1000 kg.m-3 (SI)

h = 1 cPo = 10-3 Pa.s (SI)

q v = 720 L.min -1 = 0,012 m3 .s-1 (SI)


4.1000.0,012
Re = = 1,53.105
p 10-3 .0,1

Sur l’abaque de Moody (cf. annexe 1 de ce chapitre) pour un nombre de


Reynolds ( Re = 1,53.105 ) et une rugosité relative ( e / D = 10-3 ), on trouve donc
graphiquement l = 0,0214 , soit pour jG :
8.0,0122
jG = 0,0214 = 0,0255 meau / mcanal
p2 9,81.0,15

Il y a au total, quatre mètres de canalisation droite avant et après le coude, ce


qui correspond à une perte de charge de 0,102 meau . On trouve donc pour le
coude seul :
J coude = 0,6975 - 0,102 = 0,596 = 0,6 m eau
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3) Coefficient de perte de charge, x, du coude et longueur équivalente
• Coefficient de perte de charge
Pour une singularité ou un accident de conduite, la perte de charge est propor-
tionnelle à la charge cinétique et à un coefficient sans unité, x, spécifique de la
u2
singularité ou de l’accident de conduite étudié, soit : JS = x , et avec pour une
2g
4 qv
conduite cylindrique : u m = , soit :
p D2
8 q2v
JS = x
p 2 g D4
p2 Jcoude g D4
On trouve donc pour le coude : x =
8 q2v

• Application numérique
p2 0,6.9,81.0,14
x= = 5,01
8.0,0122

• Longueur équivalente
La longueur équivalente, Leq, d’une singularité ou d’un accident de conduite est
la longueur droite fictive de canalisation qui occasionnerait la même perte de
charge que la singularité ou l’accident de conduite, soit le rapport pour une même
128 Introduction au génie des procédés

vitesse et un même diamètre de canalisation de la perte de charge de la singularité


J
sur la perte de charge linéique de la canalisation, soit : Leq = S
jG
• Application numérique
0,596
Leq = = 23, 4 mcanal
0,0255

Le coude représente donc une longueur droite équivalente de conduite de 23,4


mètres.

Exercice n° 13
On désire mesurer un débit d’eau ( re = 1000 kg.m-3, h = 1 cPo ) à l’aide d’un
tube de Venturi (organe déprimogène), représenté sur la figure ci-dessous. La
canalisation a un diamètre d1 de 150 mm, le débit volumique qv maximal
prévu est de 90 m3.h–1 et on veut mesurer une différence de pression (p1 – p2)
de l’ordre de 0,30 bar.
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Déterminer le diamètre d2 du tube de Venturi correspondant aux valeurs de
débit et de différence de pression ci-dessus.
Pour ce tube de Venturi, on retiendra une valeur a = 0,98 .

En réalisant des bilans de matière et d’énergie dans un organe déprimogène, on


obtient le débit volumique qv par la relation :
2 Dp
q v = a S2 E
r

1
avec : E = et Dp = p1 - p2
2
S 
1-  2
S  1

a est appelé coefficient de débit ; il permet de prendre en compte la contraction


de la veine liquide dans l’organe déprimogène3.

3. On peut retrouver les valeurs de ce coefficient a dans les tables de la norme AFNOR NFX-10101.
Mécanique des fluides 129

À partir de l’expression du débit volumique en fonction de la différence de


pression observée dans un organe déprimogène, on peut écrire :
qv r
ES2 =
a 2 Dp
2
q  r 1
Ou encore : (ES2 )2 =  v  avec : E2 =
 a  2 Dp S 
2
1-  2
S 1

2
S22 q  r
Soit : =  v
S 
2  a  2 Dp
1-  2
S  1

2
 q v  r   S2  
2
D’où : S22 =  1 - 
 a  2 Dp   S1  
 
2
q 
r v 
 a
Soit : S22 =
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  q 2 r 
2 Dp 1 +  v  
  a S1  2 Dp 

p d12 p d22
Et avec : S1 = et S2 =
4 4
2
q 
2 r v 
 p d22   a
On trouve :  =
 4    4 q 2 r 
v
2 Dp 1 +  2

  a p d1  2 Dp 

2
q 
16 r  v 
 a
Soit : d2 =
4   4q 2 r 
2 p Dp 1 + 
2 v 
  a p d12  2 Dp 
 

• Application numérique
d1 = 150 mm = 0,15 m (SI)
r = 1000 kg.m-3 (SI)
130 Introduction au génie des procédés

Dp = 0,3 bar = 3.104 Pa (SI)


a = 0,98 ( -)
q v = 90 m3 .h -1 = 0,025 m3 .s-1 (SI)
2
 0,025
16.103  
0,98 
d2 = = 0,0642 m
4   4.0,025  2 103 
2 4
2 p 3.10 1 +  
 p 0,98.0,152  2.3.104 
 

Le diamètre d2 de la section rétrécie du tube de Venturi est donc de 64,2 mm.

4. Pompes centrifuges

Exercice n° 14
Sur une pompe centrifuge, on mesure un débit volumique d’eau
q v = 540 m3 .h -1 avec une vitesse de rotation de la roue de 2000 rpm et un
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diamètre de roue de 250 mm. Sa conduite d’aspiration a un diamètre
d1 = 30 cm . À l’aspiration de la pompe, on mesure une pression relative
pA′ = - 20 cmHg . Sa conduite de refoulement a un diamètre d2 = 20 cm . Sur
son axe situé 1,2 m plus haut que le précédent on mesure une pression relative
pR′ = 0,7 bar . Le rendement mécanique de la pompe est de 75 %.
1) Déterminer la puissance mécanique Pa à fournir à la pompe.
2) Déterminer le débit volumique, la HMT et la puissance mécanique de la
pompe, si on ne change que la vitesse de rotation de la roue à 3000 rpm.
3) Déterminer le débit volumique et la HMT et la puissance mécanique de la
pompe si on ne change que le diamètre de la roue à 200 mm.
On considérera le rendement mécanique de la pompe constant pour les trois
questions.

1) Puissance mécanique Pa
La puissance mécanique à fournir, ou encore puissance absorbée par la pompe,
est le rapport de la puissance hydraulique reçue par le fluide sur le rendement
mécanique de la pompe, soit :
Ph
Pa = avec Ph = q v r g H , H étant la hauteur manométrique totale ou la
r
charge reçue par le fluide lors de son passage dans la pompe.
Détermination de la hauteur manométrique totale H :
Mécanique des fluides 131

Si htA est la charge totale du fluide à l’entrée de la pompe, et htR la charge


totale du fluide au refoulement de la pompe, on a donc par définition :
u 2R - u 2A pR′ - pA′
H = h tR - h tA = + + zR - zA
2g rg
4q v 4q v
Et avec : u R = et uR =
p d22 p d12

8q2v  1  pR′ - pA′


On trouve : H = h tR - h tA = + + zR - zA
g p2  d42 - d14  rg

• Application numérique
q v = 540 m3 .h -1 = 0,15 m3 .s-1 (SI)
r = 1000 kg.m-3 (SI)
d1 = 30 cm = 0,3 m (SI)
d2 = 20 cm = 0, 2 m (SI)
pA′ = -20 cmHg = -0, 20.9,81.13600 = -26683 Pa (SI)
pR′ = 0,7 bar = 70000 Pa (SI)
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zR - zA = 1, 2 m (SI)
8.0,152  1  70000 + 26683
H=  + + 1, 2 = 10,77 mCE
9,81 p2  0, 24 - 0,34  1000.9,81

q v r g H 0,15.1000.9,81.10,77
Pa = = = 21130 W = 21,1 kW
r 0,75

2) Débit, HMT et puissance absorbée pour N = 3000 rpm


Pour une pompe centrifuge, l’analyse dimensionnelle permet de définir trois
critères adimensionnels de fonctionnement de la pompe reliés entre eux par
l’expression :
Ph qv gH
= . 2 2
r N3 4 2
D L ND L N D
avec N la vitesse de rotation de la pompe, r la masse volumique du fluide, D le
diamètre de la roue et L sa largeur.
Pour une même pompe, véhiculant le même fluide, mais tournant à des vitesses
différentes, on a donc :
––qv varie comme N ;
––H varie comme N2 ;
––Ph varie comme N3.
132 Introduction au génie des procédés

Soit :
q v1 N1 N
= ou encore q v2 = q v1 2
q v2 N2 N1
2 2
H1  N1  N 
=   ou encore H2 = H1  2 
H2  N2   N1 
3 3
Ph1  N1  N 
=   ou encore Ph2 = Ph1  2 
Ph2  N2   N1 
Le rendement mécanique étant identique pour les deux vitesses de rotation, on
3
N 
peut donc écrire : Pa 2 = Pa1  2 
 N1 
• Application numérique
3000
q v2 = 0,15 = 0, 225 m 3 .s -1 = 810 m 3 .h -1
2000
2 3
 3000  3000 
H2 = 10,77  = 24, 2 mCE Pa 2 = 21,13  = 71,3 kW
 2000  2000 
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3) Débit, HMT et puissance absorbée pour D = 200 mm
Pour une même pompe, véhiculant le même fluide, mais pour des diamètres de
roues différents, on a donc :
––qv varie comme D2 ;
––H varie comme D2 ;
––Ph varie comme N4.
Soit :
2 2
q v2  D2  D 
=   ou encore q v2 = q v1  2 
q v1  D1   D1 
2 2
H 2  D2  D 
=   ou encore H2 = H1  2 
H1  D1   D1 
4 4
Ph1  D2  D 
=   ou encore Ph2 = Ph1  2 
Ph2  D1   D1 

• Application numérique
2
 200 
q v3 = 0,15  = 0,0960 m 3 .s -1 = 346 m 3 .h -1
 250 
Mécanique des fluides 133

2 2
 200   200 
H 3 = 10,77  = 6,89 mCE Pa3 = 21,13  = 8,65 kW
 250   250 

Exercice n° 15
Une cuve contenant de l’eau est vidée par aspiration, par une pompe centri-
fuge selon le schéma présenté sur la figure ci-dessous.
Le niveau de liquide dans le bac est initialement
h = 3 m. Sachant que le NPSH requis de la pompe
est de 1,2 mCE, et que la perte de charge dans le
réseau d’aspiration (J1) est de 0,3 mCE, déterminer
à quelle hauteur de liquide dans la cuve on verra
apparaître un phénomène de cavitation dans la
pompe.
Données :
Pression de vapeur saturante du liquide à l’aspiration : p° = 0,45 bar
Pression atmosphérique : patm = 1 atm
Hauteur : h1 = 5 m
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La hauteur de liquide va varier dans le réservoir et diminuer au cours du temps,
la différence de cote z entre le niveau d’aspiration A de la pompe et le niveau de
liquide, 1, dans le réservoir va donc augmenter en fonction du temps, avec :
z = h1 - h

La pompe ne cavitera pas si le NPSHdisp est supérieur au NPSHrequis, soit :


NPSHdisp > NPSHrequis

Nous savons par ailleurs que le NPSHdisp représente la différence entre la


charge totale du fluide à l’aspiration de la pompe htA, et la pression de vapeur
saturante du liquide p°, soit :

NPSHdisp = h tA -
rg

Il ne nous est pas possible de déterminer directement htA, car nous ne connais-
sons ni la pression à l’aspiration, ni la vitesse du fluide à l’aspiration de la pompe.
Néanmoins, le bilan d’énergie mécanique entre le niveau 1 de liquide dans le bac
et l’aspiration de la pompe nous donne :
h t1 = h tA + J1 ou encore h tA = h t1 - J1

Soit en considérant la vitesse du fluide au point 1 négligeable, et la pression au


point 1 égale à la pression atmosphérique :
134 Introduction au génie des procédés

patm
h tA = - z - J1
rg
patm - p°
On trouve donc : NPSHdisp = - z - J1
rg
patm - p°
Soit : - z - J1 > NPSHrequis
rg
patm - p°
Ou encore : z< - J1 - NPSHrequis
rg

• Application numérique
r = 1000 kg.m-3 (SI)
patm = 1 atm = 101325 Pa (SI)
p° = 0, 45 bar = 45000 Pa (SI)
J1 = 0,3 mCE (SI)
NPSHrequis = 1, 2 mCE (SI)
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101325 - 45000
z< - 0,3 - 1, 2 = 4, 24 m
1000.9,81

On sait que z = h1 - h , il n’y aura donc pas de cavitation tant que la hauteur de
liquide h dans la cuve sera supérieure à 0,76 m ( 5 - 4, 24 ).

Exercice n° 16
Nous avons une association de réseaux représentée sur la figure ci-dessous.
Une pompe P alimente le réseau vers le point A, situé à la même altitude que
la pompe puis deux réservoirs B et C en parallèle situés respectivement à 35
et 40 m au-dessus de la pompe. On souhaite alimenter le réseau avec un débit
total q v = 40 m3 .h -1 .

Déterminer graphiquement pour ce débit total les caractéristiques de la


pompe à installer.
Déterminer le débit et la charge pour chacun des 3 réseaux.
Mécanique des fluides 135

Le réseau PA est tel qu’il occasionne, pour un débit de 30 m3 .h -1 , une perte


de charge de 3 mCE.
Le réseau AB est tel qu’il occasionne, pour le même débit, une perte de
charge de 14 mCE.
Le réseau AC est tel qu’il occasionne, pour le même débit, une perte de charge
de 7,25 mCE.
Pour tout cet exercice on fera l’hypothèse d’un écoulement en régime turbu-
lent, avec la perte de charge qui varie avec le carré du débit, soit : J = aq 2v .

Pour déterminer graphiquement les caractéristiques de la pompe à installer


ainsi que les débits et les charges dans chaque réseau, il nous faut tracer les
courbes caractéristiques de chaque réseau et ensuite les associer pour représenter
le fonctionnement du réseau général.
Pour tracer les courbes de réseau, nous allons déterminer l’équation de chaque
courbe telle que : H = hG + J , ou encore : H = hG + a q2v , hG étant la hauteur
géométrique du réseau.

• Réseau PA
L’équation de la courbe du réseau PA est : HPA = hG1 + J1 = hG1 + a1 q2v .
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Le point A se trouve à la même altitude que la pompe, donc hG1 = 0 m .
Pour un débit de 30 m3.h–1, la perte de charge J1 est de 3 mCE, soit :
3
a1 = 2 = 3,33.10-3 .
30
L’équation de la courbe de réseau PA est donc : HPA = 3,33.10-3 q2v .

• Réseau AB
L’équation de la courbe de réseau AB est : HAB = hG2 + J2 = h G2 + a 2 q2v .
Le point B se trouve 35 m au-dessus de la pompe, donc hG2 = 35 m .
Pour un débit de 30 m3.h–1, la perte de charge J2 est de 14 mCE, soit :
14
a 2 = 2 = 1,56.10-2 .
30
L’équation de la courbe de réseau AB est donc : HAB = 35 + 1,56.10-2 q2v .

• Réseau AC
L’équation de la courbe de réseau AC est : HAC = hG3 + J3 = hG3 + a3 q2v .
Le point C se trouve 40 m au-dessus de la pompe, donc hG3 = 40 m .
Pour un débit de 30 m3.h–1, la perte de charge J3 est de 7,25 mCE, soit :
7, 25
a3 = 2 = 8,06.10-3 .
30
136 Introduction au génie des procédés

L’équation de la courbe de réseau AC est donc : HAC = 40 + 8,06.10-3 q2v .


Les trois courbes de réseaux, PA, AB et AC sont tracées sur le diagramme de
la figure ci-après.
Nous pouvons maintenant associer les réseaux entre eux, afin d’obtenir une
courbe de réseau équivalente représentant l’ensemble du réseau.
L’association des réseaux se fait toujours pas à pas dans le sens inverse de
l’écoulement du fluide.
Nous associons donc en premier les réseaux AB et AB. Ces deux réseaux étant
en parallèle, pour une même charge H, on additionne les débits qvi. On peut ainsi
tracer et obtenir graphiquement la courbe de réseau AB//AC.
Ensuite nous associons ce réseau équivalent AB//AC au réseau PA. Ces deux
réseaux étant en série, pour un même débit qv, on additionne les hauteurs Hi.
On peut ainsi tracer et obtenir graphiquement la courbe de réseau PA+(AB//AC).
C’est la courbe équivalente du réseau global.
Sur cette courbe on peut donc déterminer le point de fonctionnement F, pour
un débit de 40 m3.h–1. Il coupe la courbe de réseau pour une hauteur manomé-
trique totale H de 47,9 mCE.
La pompe à installer doit donc pouvoir assurer un débit global de 40 m3.h–1
dans le réseau en fournissant à ce débit une hauteur manométrique totale H de
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47,9 mCE.
La « déconstruction » du réseau équivalent, permet de connaître et déterminer
le débit et la charge de chaque réseau, elle se fait exactement dans le sens inverse
de la construction, à partir du point de fonctionnement général du réseau global.
La courbe totale résulte de l’addition en série des courbes PA et AB//AC, soit
pour 40 m3.h–1 l’addition des charges des points F1 et F2. Ce qui nous donne donc
dans le réseau équivalent AB//AC, un débit de 40 m3.h–1 pour une hauteur mano-
métrique totale H1 de 42,6 mCE et pour le réseau PA, un débit de 40 m3.h–1 et une
hauteur manométrique totale H2 de 5,3 mCE(4).
La courbe de réseau AB//AC résulte de l’addition en parallèle des courbes des
réseaux AB et AC, soit pour une hauteur de 42,5 mCE une addition des débits des
points B et C. Ce qui nous donne un débit qvB de 17,9 m3.h–1 dans le réseau AB et
un débit qvC de 22,1 m3.h–1 dans le réseau AC(5), et ce pour une même hauteur de
42,6 mCE dans les deux réseaux.

4. On doit s’assurer que la somme des hauteurs des réseaux associés en série correspond bien à
la hauteur totale.
5. On doit s’assurer que la somme des débits des réseaux associés en parallèle correspond bien
au débit total.
Mécanique des fluides 137

Soit en résumé :

Réseau global q v = 40 m3 .h -1 H = 47,9 mCE


Réseau PA q v = 40 m3 .h -1 H = 5,3 mCE
Réseau AB q vB = 17,9 m3 .h -1 H = 42,6 mCE
Réseau AC q vC = 22,1 m3 .h -1 H = 42,6 mCE
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