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ENSEIGNEMENT DES MAÎTRES

DE LA CONNAISSANCE
A

Du même auteur, aux Editions Dervy

- La Cathédrale cosmique

© 1995 Éditions Dervy


ISBN : 2-85076-700-X
Raymond BERNARD

ENSEIGNEMENT DES MAITRES


DE LA CONNAISSANCE
Édité sous la direction de
Geneviève Dubois

Éditions Dervy
130, boulevard St-Germain
75006 PARIS
Vos enfants ne sont pas vos enfants.
Ils sont les fils et les filles de l'appel de la Vie
à elle-même.
Ils viennent à travers vous mais non de vous.
Et bien qu ’ils soient avec vous, ils ne vous
appartiennent...
Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux,
mais ne tentez pas de les faire comme vous.
Car la vie ne va pas en arrière, ni ne s ’attarde
avec hier...

Khalilo Gibran - Le prophète

Cet ouvrage est dédié en affectueux hommage


à mon fils Christian
EN SEIGN EM EN TS DES MAÎTRES DE LA CO NNAISSANCE
INTRODUCTION

Les Maîtres de la Connaissance dont il est question dans


cet ouvrage symbolisent et personnifient un degré ou état inté­
rieur obtenu par une visualisation dans laquelle peut être incluse
la construction mentale d’un édifice particulier et c ’est le choix
que j ’ai fait pour parvenir plus aisément à une harmonisation
avec le Soi.

Les Maîtres de la Connaissance mentionnés n ’ont donc


pas d’existence réelle, mais les enseignements qui sont commu­
niqués sont, eux, parfaitement représentatifs de tout ce que la
tradition, au cours du temps, a transmis dans des milieux ou
cénacles souvent fermés au public en général, ou encore débat­
tus lors d ’assemblées réservées. Ces enseignements ont été pré­
sentés par l’auteur, sous la même forme, parfois avec les mêmes
mots dans des manuscrits ou des livres dont la diffusion était très
limitée et dépassait rarement les limites de ceux à qui ils étaient
particulièrement destinés. Ces limites, dans ce livre, sont dépas­
sées et chaque fois qu’il était nécessaire, les rectifications ou les
transformations voulues ont été opérées sans que la portée des
enseignements ait été en quoi que ce soit diminuée.

Toutes les précisions utiles ont été apportées pour que le


lecteur étranger aux sujets traités ou habitué à une présentation
différente des enseignements liés à la tradition ou aux questions
spirituelles, puisse suivre les messages, y participer et, éventuel­
lement, s’il le décide, les recueillir lui-même en se conformant à
la technique observée et présentée dans tous les détails.

Dans un précédent ouvrage, L a C a t h é d r a l e C o s m i q u e ,


de larges explications avaient déjà été données sur la technique

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ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

elle-même, de sorte que ceux et celles qui l’ont lu ne seront pas


en terre nouvelle ou étrangère. Mais ils trouveront de nouveaux
principes et exemples qui les aideront à comprendre mieux
encore cette technique et à l’appliquer plus efficacement eux-
mêmes, s’ils ont choisi de l’adopter.

En ce qui concerne les sujets abordés, ils sont naturelle'


ment différents et se rapportent à des connaissances et réflexions
des domaines les plus divers. Il ne peut faire de doute qu’ils sont
pleinement inclus dans les enseignements liés à la tradition uni­
verselle, même si, pour être efficaces, ils ont été, dans une
mesure plus ou moins grande, adaptés au monde moderne.

L’auteur tient ici à exprimer sa profonde reconnaissance à


Gilles Kronenberger qui, avec une inlassable patience et un
dévouement de tous les instants, s’est attaché à lire et relire le
manuscrit de cet ouvrage, comme il l’avait déjà fait pour le pré­
cédent, La C a t h é d r a l e C o s m i q u e , à lui soumettre les correc­
tions ou précisions qui semblaient nécessaires, et enfin mettre
le texte dans sa forme définitive.

Il tient à remercier également très sincèrement Jean-Marie


Vergerio pour son aide et son appui constants et dévoués.

Si l’auteur peut, en conclusion, exprimer un souhait, c ’est


que les lecteurs de ce livre trouvent un encouragement dans
leurs propres efforts, dans leur recherche d ’une plus grande
connaissance ou une stimulation - s ’ils ne l’ont pas entre­
prise - à commencer une telle recherche.

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OBSERVATION, VISUALISATION
ET COMMUNION COSMIQUE

Nombreux sont ceux qui, dans une voie de développement


personnel, cherchant à atteindre un degré plus ou moins élevé
de communion intérieure, ont renoncé devant les difficultés ren­
contrées et ce qu’ils ont considéré comme d ’irrémédiables
échecs. En fait, chez la plupart, l’échec - si échec il y a - est dû
essentiellement au découragement ou à une regrettable négli­
gence. Après plusieurs essais supposés infructueux, la tentation
est grande, il est vrai, de renoncer à de nouveaux efforts, mais le
plus souvent, tout en n’ignorant pas les bienfaits et l’aide puis­
sante de la communion cosmique, beaucoup seront poussés à se
fier à leur seul raisonnement pour harmoniser des conditions
défectueuses et apporter à quelque problème sa solution
humaine au lieu de rechercher d ’abord plus de lumière et de
force dans le domaine de la spiritualité la plus pure.

A mon avis, l’échec d ’une tentative pour se situer sur un


plan spirituel est dû, d ’une part, à une m éconnaissance des
principes régissant la visualisation véritable. Ces principes ne
doivent pas être lus. Il faut les étudier d’une manière incessante
et s’en imprégner si complètement qu’ils deviennent une partie
vivante de l’être tout entier et qu’il s’établisse, au moment où la
communion cosmique est recherchée, une sorte d’automatisme
où le geste est accompli sans que le mental ou la pensée objec­
tive intervienne au premier plan. Cet automatisme pourrait être

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ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

appelé attitude intérieure, celle-ci prenant le relais du moi


objectif pour diriger l’expérience aussitôt que la décision de
tenter celle-ci a été prise. Or, ce résultat ne peut être atteint que
si le mental est saturé de la technique à suivre.

La visualisation est un élément fondamental dans la


recherche de tout contact spirituel et même dans la vie mys­
tique en général. On oublie trop que le raisonnement et la
parole sont les facultés dont jouit l’homme pour s’exprimer sur
le plan physique uniquement et communiquer avec autrui sur
ce même plan. On ne s’exprime et on'ne communique pas avec
les autres plans et avec le moi intérieur de cette manière. Le
seul moyen d ’y parvenir, l’unique faculté donnée à l’homme
dans ce but, c ’est la visualisation et c’est pourquoi, dans toute
technique initiatique, mystique et même religieuse, les mots et
les gestes, le verbe et le mouvement, le son et le rituel n ’ont
d’autre dessein que de faciliter - voire de susciter - une visuali­
sation intérieure grâce à laquelle l’état ou communion sera éta­
bli. Chants, prières, psalmodies, incantations, processions, sta­
tues et images, et les différentes formes actives adoptées sous
toutes les latitudes, n’ont d ’autre but. Aussi, la visualisation
est-elle primordiale dans toute la vie spirituelle, quelle que soit
sa forme et le plus humble fidèle visualise sans le savoir.
L’initié et l ’adepte, de leur côté, apprennent à visualiser avec
méthode pour atteindre avec maîtrise le domaine de la connais­
sance et franchir avec succès les étapes de leur évolution.

Visualiser signifie voir intérieurement et il est évident


qu’on ne peut y parvenir sans avoir en tout premier lieu déve­
loppé la faculté d'observation objective. Nombreux sont ceux
qui regardent sans voir. Ils vont, tels des automates repliés sur
eux-mêmes, sans observer ce qui les entoure, sauf si cela pré­
sente un intérêt immédiat. C ’est pourquoi, lorsqu’il s’agit, pour
eux, de construire une image mentale, ils éprouvent d ’insur­
montables difficultés. L’observation est volontaire. Il faut, au
début tout au moins, vouloir observer et, dans ce but, vouloir

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ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

reporter l’attention du dedans vers le dehors. Il faut regarder


consciemment autour de soi, examiner les visages, les êtres, les
choses avec la même intensité qu’un photographe ou un peintre
préoccupé du moindre détail. Au début, c ’est une entreprise
difficile, mais la persévérance conduit à des résultats tels qu’un
automatisme, là aussi, s’établit avec, pour conséquence, une
observation de plus en plus rapide, une mémoire de plus en plus
fidèle et une facilité considérable de visualisation efficace.

Dans la visualisation, les résultats de l’observation s ’al­


lient à l’imagination. Dans l’image à édifier, les bases sont
fournies par l’observation. En ce qui me concerne - et comme
je l’ai écrit ailleurs* - j ’ai toujours eu l’habitude de bâtir ma
méditation sur la visualisation d ’une cathédrale. J ’aurais pu
tout aussi bien choisir une mosquée, une synagogue, un temple
ou quelque autre édifice, même profane, mais une cathédrale
m ’inspire davantage et c ’est pourquoi je l’ai choisie comme
base de ma visualisation personnelle. J ’ai vu, certes, plus d ’une
cathédrale, et dans chacune quelque chose m ’a inspiré davan­
tage. L’observation procure la connaissance fondamentale du
sujet. Le rôle déterminant de l’imagination sera de conférer
l’efficacité au tableau mental en lui ajoutant ce qui peut provo­
quer l’émotion intérieure et l’exaltation spirituelle. Dans mon
propre exemple, cela s ’obtiendra en réunissant dans la cathé­
drale imaginaire tous les quelque chose qui ont pu m ’inspirer
dans les différentes cathédrales que j ’ai visitées et aucun détail
n ’est inutile. Je devrai voir d ’abord la cathédrale dans son
ensemble, comme si je la survolais, puis en examiner les parti­
cularités extérieures pour m ’approcher enfin du portail central
et pénétrer à l ’intérieur où le même soin est à apporter à la
visualisation, en lui ajoutant, si possible, l ’impression d ’une
odeur d ’encens et d ’autres éléments particuliers que je peux
souhaiter. La règle, c’est qu’il faut vivre la visualisation, s’y
intégrer comme si elle devenait notre conscience elle-même.

* L a C a t h é d r a l e C o s m iq u e , chez le m êm e éditeur

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ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Cette participation est comparable à l’état obtenu en assistant à


la projection d ’un film qui nous intéresse profondément. A ce
moment-là, il y a, en effet, de notre part, intégration à l’intrigue
et aux décors. Nous sommes tout entier le film et c ’est exacte­
ment ce qui doit se produire dans la visualisation.

La visualisation, naturellement, a une fin, et lui succède la


phase passive de l’expérience, la plus importante. La visualisa­
tion est le moyen d ’atteindre un état déterminé. Cet état atteint,
le moyen doit être oublié. La création mentale est achevée et le
moment d’en tirer profit est venu. Il convient donc de cesser le
travail de construction et de s ’abandonner à l’état obtenu, avec
ses propres images, ses pensées, ses émotions et ses im pres­
sions. Quand ce moment est-il venu ? Il est impossible de don­
ner à ce sujet une indication précise. On peut dire que, dans une
certaine mesure, le transfert s ’opère de lui-même : la phase
active se transforme lentement en état de réceptivité et l’on sait
que la visualisation est terminée et que la communion est en
cours. Deux questions se posent alors : combien de temps dure
cette communion et quelles impressions en retire-t-on ?

La réponse à la première question est simple. Cette ques­


tion est une erreur en soi. Dans la vie courante de conscience
objective, tout s ’évalue d ’après la notion de temps. Or, dans
l’état de communion cosmique, le temps n ’existe pas. C ’est
après l’expérience seulement, une fois revenu à l’état de
conscience ordinaire, qu’on constate que l’expérience, dans sa
phase de réceptivité, a duré une seconde, une minute ou un
quart d ’heure. On remarquera, en outre, que le résultat obtenu
est identique et cela que l’expérience ait eu lieu pendant une
seconde ou bien davantage, ce qui nous amène à la deuxième
question et à sa réponse.

Pendant la communion, il y a connaissance au sens le plus


absolu du terme. L’être est plongé au cœur de l’omniscience et
de l’omnipotence. Si la visualisation a été conduite pour un but

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ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

déterminé - solution d ’un problème, question de santé, aide


quelconque ou protection - la communion s’opère de telle sorte
que le but sera atteint dans son contexte universel. Si la visuali­
sation n’a visé qu’à communier sans but précis, la communion
aura lieu dans le contexte total et l’être en retirera ce qui lui est
le plus profitable à ce moment-là et c ’est sans doute la meilleure
forme de contact, le moi intérieur sachant mieux que tous les
raisonnements ce qui peut être utile à celui qui communie. Le
point à retenir, c’est que, dans tous les cas, la communion se fait
avec l’universel, c’est-à-dire le tout, avec cette seule différence
que, dans le cas d’une visualisation dirigée vers un but défini, la
réponse se dégagera du contexte général propre à toutes les
formes de contact sans exception.

Il est important de se souvenir qu’à l’instant de la commu­


nion, il n’y a pas perception. La connaissance est informulée.
C ’est dans le temps très bref du retour progressif à la
conscience objective, pendant la période située entre la com­
munion proprement dite et la pleine conscience au niveau phy­
sique, que la réponse ou l’aide attendue, ou encore le message
possible et les impressions proprement dites prennent une
forme perçue ou consciente. Autrement dit, c ’est au fur et à
mesure que l’on revient au monde extérieur que la communion
revêt une forme perceptible, qu’elle s’habille de compréhen­
sion humaine. Naturellement, la communion peut être si brève
du point de vue des notions temporelles, et le retour être si
rapide que la perception peut sembler concomitante avec la
communion, mais ce n ’est pas le cas. Il se produit, en quelque
sorte, un processus inverse à celui de la visualisation. La visua­
lisation a cessé juste avant la communion et, après celle-ci, la
connaissance va prendre corps progressivement et être com ­
prise dans l’aspect particulier pour lequel elle a été recherchée.
Il est fréquent qu’au même moment, il y ait impression
d ’images, d’encens ou d ’autre chose. Cela varie avec chacun et
est fonction aussi du contact réalisé, car celui-ci, au niveau de
la connaissance intégrale, a pu permettre une harmonie définie

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ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

avec un maître, une assemblée mystique ou d ’autres adeptes


eux-mêmes en communion au même moment. Il a pu y avoir
égalem ent conduite d ’un travail particulier sur ce haut plan,
soit par un être réalisé d ’une sphère différente, soit par un initié
encore sur ce plan terrestre. Ces diverses conditions peuvent
être ressenties lorsque le retour se produit.

Ce qui est donc im portant, c ’est de ne pas hâter le


retour de la conscience objective. Il convient de laisser les
choses se faire d ’elles-m êm es pour ainsi dire et d ’assister
passivement à ce retour en le contemplant et en observant les
impressions qui, peu à peu, prennent forme. Il faut être ainsi
le spectateur de soi-même. Si la pensée semble errer, si des
associations d ’idées se forment, il suffit d ’en suivre attenti­
vem ent le déroulem ent. La volonté ne doit pas intervenir.
Dès q u ’elle le fait, l’expérience est achevée, car la
conscience objective a repris le contrôle de l’être. Il est pos­
sible aussi que l’on ne perçoive aucune im pression particu­
lière et cela ne signifie pas que la communion a été un échec.
La raison d ’un m anque apparent d ’im pression est due uni­
quem ent au fait qu’il n ’y a pas eu une perception appropriée
au moment voulu. La conscience objective a pu reprendre ses
activités trop vite ou bien le retour a pu s ’effectuer avec une
réceptivité défectueuse, sans être suivi comme il l’aurait fallu
et, dans l’un et l ’autre cas, la com préhension n ’a pas eu la
possibilité de rem plir son rôle. M ais quiconque a effectué
l ’expérience de la manière que je viens d ’exposer peut être
convaincu que la communion a bien eu lieu et q u ’elle a été
une réussite complète, ce qui signifie que, de toute façon, on
en retirera le bénéfice. Ce qui a été obtenu est acquis et le
moi intérieur qui le sait fera en sorte que la com préhension
objective le perçoive ultérieurement si elle ne l’a pas fait sur
le mom ent. C ela se produira au cours d ’une période de
détente ou avant le sommeil ou encore au moment du réveil.
Le fruit de la communion sera, en tout cas, perçu dès que le
moi intérieur rencontrera la condition voulue pour que cette

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ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

compréhension soit reçue comme il se doit et il saisira toutes


les occasions où la conscience objective sera moins active, y
compris l ’instant d ’une émotion, d ’une frayeur ou d ’une sur­
prise. A l’extrême, la compréhension pourra avoir lieu après
que le problèm e a été résolu, l ’aide accordée, la santé réta­
blie, car le résultat de la communion est présent en celui qui
l’a conduite et ce résultat opère même à son insu. Ainsi, l’at­
titude convenable est adoptée dans la circonstance attendue,
l ’inspiration nécessaire apparaît pour la solution du pro­
blèm e, les conseils m édicaux produisent un effet rapide et
amplifié, et un peu de réflexion amènera alors à comprendre
que si l’on a été guidé de cette façon, c ’est à la suite de la
communion accomplie précédemment.

C ’est presque un lieu commun, de nos jours, d’affirmer la


force créatrice de la pensée et de souligner que celle-ci est plus
puissante et effective que le seront jam ais tous les efforts
humains. La cathédrale que je forme mentalement a été bâtie à
l’aide de cette force créatrice. Cela signifie qu’elle existe réel­
lement. Certes, elle est d ’une nature telle q u ’elle ne peut être
perçue par les sens objectifs, mais les pensées le sont-elles par
ce moyen limité ? Or, chaque homme est le reflet de ses pen­
sées et son existence entière, son bonheur, ses réalisations en
sont le résultat. L’édifice visualisé - pour moi, une cathédrale -
est, lui aussi, connu à travers ses effets sur ceux qui s’y rendent
régulièrement et sur quiconque a été aidé par son intermédiaire.
Il est aussi réel, aussi vivant que l ’âme dont notre corps est le
temple. Il est aussi vrai que l’édifice de pierre où le fidèle a
coutume d ’aller prier, mais il est plus facilem ent accessible
puisqu’il peut être atteint du lieu même où l’on se trouve, que
ce soit dans la quiétude du foyer ou dans le vacarme et l’agita­
tion de la rue. Il suffit de procéder à une brève purification
mentale. La visualisation sera l’étape décisive et si elle paraît
longue au début, difficile peut-être, la répétition la rendra pro­
gressivement si rapide et si efficace que l’édifice mental sera
atteint presque simultanément avec le désir de s’y rendre. Une

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ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

telle construction spirituelle peut être le lieu où, par simple


réflexe devant quelque circonstance que ce soit, l’on s ’élève
pour recueillir un message, une direction, une inspiration ou
une aide. C ’est elle qui peut présider à toute recherche ou expé­
rience spirituelle. C ’est sous son égide, en sa présence, que l’on
peut construire sa vie. L’existence entière est alors baignée
d ’une harmonie et d ’une compréhension infinies et son évolu­
tion intérieure se déroule dans une ambiance de hautes vibra­
tions spirituelles. Les difficultés humaines, les expériences
pénibles sont éclairées d ’une compréhension parfaite aidant à
les surmonter, voire à en accepter le poids temporaire. En un
mot, l’on partage constamment le privilège d ’une connaissance
toujours à notre portée selon l’étape atteinte sur le sentier, et
l’on baigne dans la lumière incréée prête à se manifester en soi
et à travers soi.

Mon intention est de vous révéler maintenant quelques-


unes des notions, intuitions et expériences que j ’ai pu retirer en
relation avec une telle construction mentale, en l’occurrence
une cathédrale symbolique et imaginaire. Mon souhait est que
cet ouvrage incite à nouveau mes lecteurs à user largement, eux
aussi, des avantages exceptionnels offerts par l’harmonisation
intérieure et les contacts cosmiques. Ces avantages ne sont pas
réservés à l’auteur de ces pages ni à quelques-uns. Ils sont à la
disposition de tous, et pour les partager comme je l’ai fait, il
suffit, avec un désir sincère, de se conformer à la grande loi de
la visualisation et d ’emprunter ainsi avec confiance l ’excellent
sentier conduisant au rendez-vous sublime du Soi.

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UNE CATHÉDRALE

Il m ’a souvent été demandé, et de nombreuses lettres


m ’ont aussi été écrites à ce sujet, si je pourrais, dans un
ouvrage, décrire plus en détail la cathédrale que j ’imagine pour
y situer mes contacts possibles avec le Soi et l’expérience répé­
tée de ce que l’on appelle d’une manière maintenant générali­
sée communion cosmique. J ’en suis venu à la conclusion
qu’une telle description pourrait être utile à quelques-uns et les
aider dans la construction de leur visualisation. Je vais donc
décrire ici la cathédrale imaginaire que j ’ai bâtie pour un travail
spirituel spécifique, non pas une cathédrale, mais prétentieuse­
ment ma cathédrale.

J ’invite donc mes lecteurs à m ’accompagner maintenant


dans ma visualisation et à partager les impressions intérieures
de ma construction imaginaire. Ma cathédrale, ils vont ainsi la
voir avec moi, dressée dans l’espace, très loin au-dessus de la
terre, immense et comme intégrée à la lumière solaire qui en
souligne les contours tout en la dissim ulant aux regards de
l’homme. Elle est là, brillant d ’un éclat plus pur que le diamant.

Note : La description de cette cathédrale imaginaire, telle qu 'elle a été longuement


expliquée en ces quelques pages, a été, dès q u ’elle fu t connue de lui en communica­
tion privée dès avant 1977, le fondement même de l ’inspiration du célèbre peintre
espagnol Nicomedes Gomez, dont l ’immense toile intitulée La Cathédrale de l ’Ame
a été offerte, et pendant des années exposée dans la galerie d ’art du très vaste
Musée Rosicrucien de San José, en Californie.

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ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

A une certaine distance, elle semble transparente et une atten­


tion soutenue est nécessaire pour en distinguer l’architecture.
La conception de l’édifice que j ’imagine est prodigieuse. Ma
cathédrale mêle harmonieusement le roman et le gothique,
comme pour affiner ce dernier et lui ôter toute rudesse. Sept
flèches pyramidales s ’élancent vers l ’infini. L’une d ’elles, à
l’arrière de l’édifice, plus massive, plus haute que les autres,
entourée à la base de sept flèches plus petites, est surmontée
d ’une immense croix d ’or, au centre de laquelle s’épanouit le
rubis d ’une rose dont le rayonnement se réfléchit dans toutes
les directions de l’espace et enveloppe la terre lointaine de son
apaisante lumière. L’on devine de l’extérieur trois nefs voûtées
d ’ogives' que contrebutent de gracieux arcs-boutants. De
chaque côté, marqués de deux flèches, d ’impressionnants por­
tails gravés de deux triangles entrelacés s ’abritent sous de
larges voussoirs aux archivoltes ornementées de mille sym ­
boles. Cette partie de ma cathédrale imaginaire supporte la
haute flèche centrale aperçue précédemment. Elle constitue
presque le point central de la cathédrale et, d ’un autre côté,
l’arrière du bâtiment dont la forme arrondie suggère une cha­
pelle templière. A cette vue d ’ensemble, ajoutez les innom ­
brables fenêtres hautes aux vitraux chatoyants dont on ne peut
voir distinctement du dehors les motifs, l’immense rosace aux
fines ciselures, portez le monument tout entier à des propor­
tions infinies et vous aurez une idée très générale de la magni­
ficence que lui attribue mon imagination.

Mais approchons de la cathédrale et préparons-nous à y


entrer. La façade est d ’une splendeur inégalable. Deux portails
moins grands encadrent le gigantesque portail central surmonté
d ’un triangle dont la pointe supérieure atteint le bas de la rosace
et que les triangles, au-dessus des portails voisins, rejoignent à
ses deux extrémités inférieures. Au sommet, un autre triangle
dentelé dresse sa pointe supérieure à mi-hauteur des deux
flèches cachées en partie par une muraille de cent quarante
quatre niches, où s’abritent autant de statues que l’on peut sup­

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ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

poser gardiennes de l’édifice. Qui représentent-elles ? Je n ’en


établis, dans ma visualisation, que quelques-unes et je suis
amené à décider mentalement qu’elles perpétuent la mémoire
des grands fondateurs de religion et des adeptes les plus avancé
de tous les temps. Juste au-dessous, avec, au centre, la rosace,
j ’imagine douze statues visibles dans des niches plus vastes gra­
vées de mille symboles, parmi lesquelles les constellations
zodiacales brillent d ’un éclat particulier, et je comprends qu’elles
soulignent les symboles fondamentaux de l’humanité, chaque
statue personnifiant celui qui a déjà rempli sa mission dans l’un
de ces cycles. Il y a là Ram, Mithra, Abraham, Jésus, Mahomet
et d ’autres que je distingue mal. Plus bas encore, sept autres
niches, et je suis saisi d’émotion en imaginant qu’ils sont les plus
grands Maîtres de la Connaissance concernés par l’évolution ini­
tiatique de notre terre. Enfin, entre les trois triangles surmontant
les portails, se tiennent deux statues, l ’une drapée de noir et
l’autre de blanc, symbolisant les deux piliers de la connaissance,
la double polarité d ’où émane toute manifestation. De chaque
côté, jusqu’à mi-hauteur de la cathédrale, douze niches superpo­
sées complètent l’ensemble et les statues qui les occupent sym­
bolisent les sentiers fondamentaux de la sagesse selon la Kabbale
traditionnelle. L’ensemble est d ’une indescriptible splendeur. La
contemplation n’est attristée par aucune impression de grisaille.
Tout est lumière, et si le regard se pose sur un détail, celui-ci
s ’illumine et revêt sa pleine signification pour celui qui l’exa­
mine. La sagesse primordiale prend forme dans la cathédrale et
elle apparaît dans ses innombrables aspects sous un symbolisme
universel que je ne puis expliquer, car il sait assumer une signifi­
cation imaginaire pour chaque visiteur, en fonction du degré de
compréhension qu’il a atteint et de la direction donnée à sa
visualisation si une cathédrale a été choisie par lui pour représen­
ter son harmonisation avec le Soi...

Cet extraordinaire enchevêtrement de cercles et de tri­


angles aux couleurs variées qui cernent le portail central mérite
d ’être longuement médité, mais il adressera à chacun un mes­

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ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

sage différent. Les seuls symboles également compréhensibles


de tous sont les deux immenses triangles gravés sur les portails
principaux et entourés d ’un cercle parfait. L’un est disposé
avec l ’apex en haut, l’apex de l ’autre étant dirigé vers le bas. II
n ’y a aucun autre symbole sur les portails. Ils veulent ainsi
signifier l’importance du triangle dans l’ultime démarche inté­
rieure vers la perfection et l’unité. Parfois, quand on commence
à s ’élever en imagination vers la cathédrale, celle-ci apparaît
dans le lointain, plongée dans les nuages et l’on croit alors avoir
compris où s ’enfouissent ses insaisissables fondations, mais en
se rapprochant, les nuages se dissolvent et l’on se rend compte
qu’ils étaient l’illusion d ’un mental encore enchaîné à la terre
avant que l’être, dans la visualisation effectuée, s’élance vers les
hauteurs sublimes qu’il se proposait d’atteindre.

Le moment est venu d’entrer. Comme un souffle sur notre


âme, une étrange musique aux rythmes inconnus nous
accueille, à peine le grand portail franchi. D ’autres entrent en
même temps que nous, et l’on se sent incapable de définir exac­
tement leur race ou leur nationalité. Cependant, au signe qu’ac­
complissent certains, on reconnaît leur croyance. En voici un
qui, après une génuflexion, effectue un signe de croix. En voici
un autre qui couvre sa tête. Ici un troisième rend à Allah l’hom­
mage de sa foi. Là enfin, un visiteur accomplit un geste tradi­
tionnel. L’ambiance est saisissante. Alors que, du dehors, la
cathédrale, selon la visualisation imaginaire qui l ’a édifiée,
paraît transparente comme du verre, à l’intérieur, tout est
pénombre. L’impression est plutôt celle de l’étemel crépuscule
de multiples soleils dont l’adieu se refléterait dans l’innom ­
brable des vitraux. Ce qui frappe, en effet, le visiteur à peine le
portail franchi, c ’est la splendeur et le nombre des vitraux don­
nant sur la nef principale.

Toute l’histoire et la sagesse de l’univers sont rassemblées


là en des couleurs que seule l’âme peut percevoir dans l’absolu
de sa communion. Dès mon premier contact avec la cathédrale,

20
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

il y a bien des années, la contemplation de la sagesse ainsi per­


pétuée pour la vision intérieure de quiconque viendrait commu­
nier en ces lieux, avait ému mon être. Ce qui attire ensuite l’at­
tention, c ’est, dans le chœur, au-dessus de l’autel, un immense
joyau triangulaire dont la pointe est dirigée vers le bas. Des
forces magnétiques invisibles le soutiennent et sa couleur est un
violet pâle sur lequel ressort le violet foncé des symboles de
lumière, de vie et d’amour gravés à chacune des pointes du tri­
angle. Un soleil représente la lumière, un homme, les bras étendus
de chaque côté du corps, symbolise la vie et un cœur est l’emblème
de l’amour. Juste au-dessous du triangle se trouve le vaste autel,
lui-même triangulaire, sur lequel, à chaque pointe, brûle sans se
consumer jamais, un énorme cierge. Les vibrations cosmiques illu­
minent l’autel d’une lumière également violette, si bien que le
chœur tout entier semble plongé dans un léger halo, presque un
nuage, de cette couleur. On atteint l’autel par trois marches, mais
c'est sept marches qui doivent être gravies par le maître ou l'ora­
teur pour parvenir au pupitre placé dans l’abside sous un dais d’une
blancheur irréelle. De nombreuses stalles scellées aux murs entou­
rent l’abside et le chœur, et on y accède par trois marches qui se
prolongent en demi-cercle dans toute cette partie de la cathédrale.

Il faut aussi monter trois marches pour atteindre le chœur,


mais celui-ci est séparé de la nef par une clôture aux petites
colonnes ouvragées, placée sur la troisième marche d’un côté à
l’autre de la cathédrale. Cette clôture, comme le pupitre magistral
et les stalles, donnent un indescriptible éclat doré qui, loin de
gêner la vision intérieure, l’apaise au contraire et la retient. Sur la
gauche, proche de la clôture, une console supporte une vasque
rouge transparente, dans laquelle brille perpétuellement une
flamme vivante. Sur la droite, une autre console lui fait écho, avec
une vasque aux reflets métalliques d’où s’élève un discret nuage
d’encens qui emplit toute la cathédrale.

Une quantité inimaginable de bancs à larges dossiers


occupent les côtés de la grande nef. C ’est là que se tiennent

21
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

ceux que j ’imagine venant méditer dans la cathédrale ou parti­


ciper aux cérémonies, et ils sont toujours, dans ma visualisa­
tion, en nombre incalculable quelle que soit l’heure sur terre.
Sur les bas-côtés, il n ’y a pas de bancs, mais des prie-dieu en
larges rangées, sauf à hauteur des piliers. Certains pourraient y
trouver une quiétude plus grande, face aux symboles illuminés
qui, gravés sur la muraille ou déposés sur de splendides autels
rectangulaires, rappellent, sur chaque bas-côté, les grandes reli­
gions existant encore sur terre, y compris les différentes voies
offertes par le bouddhisme et les traditions orientales. Il y a
enfin des sanctuaires et maintes petites chapelles dans les bas-
côtés. On aperçoit dans un angle du sanctuaire une table fine­
ment ciselée séparant deux fauteuils dont l’un est plus ouvragé
que l’autre. Ce sont là des tables de communion où mon imagi­
nation suppose que le disciple peut rencontrer un sage et rece­
voir de lui l’illumination directe aussi bien que des enseigne­
ments, des conseils et une direction.

Tel est ce qui, dans la cathédrale que je visualise et que je


décris pour vous, a jusqu’ici retenu mon attention, mais chaque
contact amène une nouvelle découverte, car pour connaître un
édifice d ’une immensité aussi inconcevable, aussi prodigieuse,
des années ne suffisent pas. De plus, il appartient à chacun de
ceux qui choisissent une cathédrale pour leur visualisation, de
pousser plus loin leurs investigations et d ’admirer ce qui répond
le plus à leur désir, à leur inspiration intérieure.

La tendance générale serait de n ’entrer dans ce haut lieu


imaginaire que s’il y a quelques raisons humaines de le faire, et
ce serait une erreur. Il faut s’y rendre pour apprendre à le
connaître et au besoin apporter sa propre pierre pour le magnifier
encore. De ces seules visites qu’aucun intérêt personnel ne sus­
cite, l’on retire toujours davantage en connaissance et un intense
sentiment de joie, de paix, de détente et de réconfort. On sait se
trouver dans le saint des saints, dans un lieu de perfection et de
puissance, et l’âme se réjouit dans cette sublime ambiance du

22
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

sacré. Dans ma visualisation personnelle, si l’autel de ma cathé­


drale est particulièrement illuminé, cela indique pour moi qu’une
cérémonie spéciale a lieu. Interrompant toute investigation, il est
nécessaire, dans ce cas, que dans mon image mentale, je prenne
place dans la nef ou sur les bas-côtés pour participer à la cérémo­
nie, l’état de passivité étant essentiel pour recevoir l’influx
magnétique alors dispensé. Dès que le contact avec la cathédrale
est établi, l’âme saura si une telle période correspond aux besoins
du moment et, d’elle-même, agit en conséquence. En ce qui me
concerne, si elle n’éprouve aucune impression de ce genre, je
peux sans problème procéder à la visite projetée en vue de
connaître mieux ma cathédrale. Le même principe peut être
observé quelle que soit la représentation que l’on a choisie.

L’une des nefs transversales de ma cathédrale nous inté­


resse davantage pour les communications que je vous destine.
Cette nef est bordée de petits sanctuaires où travaillent des per­
sonnes intéressées par les traditions et leurs œuvres. Mais si je
mentionne particulièrement ces sanctuaires, c ’est que j ’en ai
imaginé un qui m ’est réservé, et c ’est là que j ’ai situé les mes­
sages et les instructions dont je veux vous faire part. Mon sanc­
tuaire, je l’ai placé à l’extrémité de la nef transversale sur le côté
droit. Il y a, sur la rangée qui lui fait face, au-delà de la nef,
douze sanctuaires semblables les uns aux autres, suivis de trois
sanctuaires plus lumineux comme s’ils étaient d ’un plan diffé­
rent. Le mien contient les symboles de ces douze sanctuaires et
des trois supplémentaires avec quelque chose en plus que je ne
peux préciser ici. De hautes grilles protègent chacun de ces sanc­
tuaires, et le mien est complètement clos, de sorte que je peux
travailler et avoir des entretiens secrets sans attirer l’attention. Le
mur de mon sanctuaire est fait d ’un immense vitrail dont les
symboles sont significatifs pour moi avec, en bas à droite, une
petite fenêtre transparente que je puis ouvrir sans être obligé de
me lever de mon fauteuil et à travers laquelle je puis contempler
un spectacle miraculeux dont je traiterai dans le cours de ce livre.

23
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Mon bureau, je l’ai imaginé d ’une rare perfection tout en


étant extrêmement pratique et il s’assortit fort bien à mon fau­
teuil et à celui prévu pour un visiteur éventuel. J’ai toujours pré­
féré un bureau net à une masse de dossiers inutiles qui ont leur
place ailleurs et qui gênent le travail tout en favorisant désordre,
oubli et perte d’un temps précieux, et ici, je sacrifie à ce goût de
simplicité. J ’ai cependant toujours sous la main quelques feuilles
vierges et un crayon. Je les appelle, en souriant de moi-même,
ma mémoire. Bien entendu, je dispose aussi d ’un meuble placé
derrière mon fauteuil et tous mes dossiers y sont classés en bon
ordre. Toujours selon ma terminologie personnelle, je les nomme
mes souvenirs ! La partie plus sacrée de mon sanctuaire est
évidemment un genre d ’autel, sur lequel des bougies sont sans
cesse allumées et elles ne se consument jam ais, irradiant ainsi
une lumière perpétuelle.

C ’est là le symbole qu’une partie de moi-même est, dans


cette cathédrale imaginaire, prête à accueillir à tout moment qui­
conque désire communiquer avec moi et à transmettre l’aide et la
lumière que ce haut lieu peut dispenser à qui se met en résonance
avec lui.

24
SUR UN PRINCIPE FONDAMENTAL

Je forme ce soir l’image mentale de ma cathédrale et de


mon sanctuaire nécessaire à mon harmonisation intérieure. Je
m ’assois donc à mon bureau et, m ’abandonnant à la rêverie, je
contem ple, par la petite fenêtre, dans le lointain, le mont
suprême de l’illumination où résident, dans ma visualisation,
les plus grands de tous les maîtres. Un peu plus bas, dans la
masse compacte de cette unique montagne spirituelle, j ’aper­
çois d ’autres sommets ; ici, c ’est la retraite permanente de
frères en blanc, là, un peu plus loin, le mont Akasha et ainsi, à
l’infini, ma pensée vole d ’une vallée à l’autre, reconnaissant la
vérité et l’unité dans la multiplicité des sentiers que gravit une
foule innombrable sans savoir que le but est proche et qu’il sera
une étape, sans comprendre que d ’autres qu ’ils supposent éga­
rés, atteindront par des chemins différents, des sommets aussi
élevés et que tous seront réunis dans le sentier final conduisant
au mont suprêm e... Et mon regard revient vers ce mont de
l’illumination où œuvrent les Sublimes.

J ’imagine maintenant un Sage, un M aître de la


Connaissance, entrant dans mon sanctuaire privé et je le vois
s’asseoir en face de moi. Je sais aussitôt que je dois prendre le
crayon de mon attention et préparer devant moi les pages
blanches de ma mémoire. Je vais écrire sous la dictée du Maître
les notes de mes souvenirs. Je suis prêt et il parle, du moins je
l’imagine, de la même manière que, dans un autre ouvrage, je

25
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

l’ai mentionné pour transmettre d ’autres considérations et


d’autres principes*.

« C ’est à m oi, aujourd’hui, q u ’incombe le devoir de


t’éclairer davantage encore sur un grand principe, celui de
la visualisation.
« L’erreur que l ’on com m et généralem ent et qui
entrave tragiquem ent le développement intérieur, c ’est la
dispersion dans la recherche, même si celle-ci est conduite
dans les m eilleures intentions. Or, la dispersion est très
précisément le contraire de la concentration et, par consé­
quent, à l ’opposé de la visualisation. Quiconque disperse
ses efforts en de m ultiples voies, en des lectures inconsidé-
• rées, en l’étude de techniques diverses, est assuré, s ’il n’y
prête garde, de n’obtenir aucun résultat autre que l’illu ­
sion d'un mental surchargé et la déception d ’échecs répétés
dans la pratique. Cela ne signifie pas q u ’il faille n’adopter
q u ’un chem in de connaissance, bien que ce soit évidem ­
m ent la solution idéale vers l’efficacité et le succès. La
connaissance peut être recueillie à diverses sources authen­
tiqu es, à condition que ces sources, si elles form ent un
enseignem ent progressif, n’enseignent pas des techniques
différentes valables en elles-m êm es, m ais génératrices de
conflits intérieurs et d ’une confusion stérile si elles sont
m êlées les unes aux autres, car contrairem ent aux appa­
rences, elles ne se complètent jamais et sont radicalement
d istin ctes même si, à l’extrêm e, un résultat sim ilaire
semble avoir été atteint.

« Par conséquent, la première étape vers l’efficacité


dans la vie spirituelle —et je le répète, je considère aujour­
d ’hui celle-ci dans sa phase pratique exclusivement —c’est
le choix atten tif et d éfin itif d ’une technique déterminée.
A insi est évité le danger que je soulign ais il y a un

* L a C a t h é d r a l e C o s m iq u e , chez le m êm e éditeur

26
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

m om ent : celui de la dispersion. Com bien en sont encore


aux errements du psychisme ! Ils ne peuvent se dégager de
la gan gue de leurs rêves. Les émotions q u ’ils recherchent
sont empreintes d ’une vague sentim entalité et ils se com­
plaisent dans une sensiblerie paralysante. Ils appellent
connaissance les phantasm es d ’une satisfaction intellec­
tuelle ou émotive où toutes sortes de sentiments obscurs se
m êlent à leur insu et ils vont, dans une illusion q u ’ils
croient vérité, à la recherche d ’illusions semblables, parfois
de disciples dont ils pourront être les pontifes et dont la
vénération em plira d ’aise leur conscience subm ergée de
fausse sagesse. En tout cela se situent l’illusion et l’ineffi­
cacité de la dispersion. La visualisation, au contraire, sup­
pose que le choix est fait et la technique adoptée définiti­
vement.

« S ’il en est ainsi, alors la puissance de visualisation


se développera à chaque pas accom pli sur le sentier spiri­
tuel choisi et les résultats seront obtenus avec une facilité
croissante. Mais dès les premières tentatives, si le processus
est bien suivi, un succès, même partiel, couronnera l’effort
fourni et constituera un grand encouragement. Au niveau
du subconscient, le fait d’appartenir à une organisation
définie est déjà une visualisation en soi. Le moi intérieur
sait q u ’il est intégré à une assemblée spécifique. Toutes les
pensées sont conditionnées par cette adhésion, volontaire à
l'origine, à une voie particulière et les réactions profondes
de l’être suivent une direction précise vers un but d ’abord
pressenti, puis de plus en plus formulé et distinct au fur et
à mesure que la progression se poursuit. Cette am biance
intérieure a donc ses prolongem ents dans la m éthode de
visualisation adoptée et celle-ci, à partit de ses quelques
éléments de base, notam m ent l’observation et l’im agina­
tion créatrice, peut progressivement se développer en une
technique personnelle ayant pour cadre les données inté­
rieures propres à chacun.

27
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« Il faut ainsi progresser lentem ent et, longtem ps,


une visualisation incluant les moindres détails sera essen­
tielle. Le rôle de l'observation étant rappelé, aucun pro­
blème n’est soulevé lorsqu’il s’agit de procéder au tableau
m ental. Sur la toile vierge, après que les grands traits ont
été tracés, chaque détail saura prendre sa place et chaque
couleur rendra sa note exacte. Le peintre, celui qui visua­
lise, entreprend une tâche exaltante. Il crée pour lui-même
le plus m agnifique tableau qui soit, un tableau qui soulè­
vera son enthousiasme, ses émotions supérieures et finale­
m ent son âme. Son tableau est un mandala q u ’il parcourt
ju squ’en son centre où se tient la vérité q u ’il recherche. Il
en apprécie chaque état, mais arrivé au but, il les oubliera
tous dans l’ultim e communion d ’où il retirera puissance et
efficacité.

« Pourquoi tant insister sur la visualisation ? La


réponse est sim ple : la visualisation est la clé de toutes les
choses cachées. Elle est la voie de la connaissance, elle est la
source de tous les pouvoirs et de toutes les réalisations spi­
rituelles, mentales et même matérielles. Elle est le principe
fondamental sur lequel s ’appuient tous les autres, quel que
soit leur domaine.

« Cette clé qui ouvre toutes les portes est donc l’outil
essentiel donné à l’homme pour la réalisation de ses désirs
légitim es et avant tout pour son évolution spirituelle. Il est
clair q u ’une visualisation parfaitement menée produira tou­
jours le résultat escom pté, sau f si son but est de quelque
façon nuisible à autrui ou à celui qui l’effectue sans mesurer
les m auvaises conséquences que sa réalisation aurait pour
lui. Seule, une visualisation concernant l’évolution spiri­
tuelle sera constamment efficace, étant bien précisé que le
progrès ainsi obtenu sera fonction du degré atteint précé­
demm ent sur le sentier de la spiritualité. En tout cas, il en
résultera toujours une lumière plus grande. Aucune visuali-

28
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

sation n’est inutile. Si, pour une quelconque raison, la réali­


sation espérée ne peut être accordée, on en aura conscience
au moment de la visualisation et, si tel n’était pas le cas, une
inspiration viendrait tôt ou tard, d ’une manière ou de
l’autre, pour diriger l’attention vers une autre voie ou une
autre solution.

« Tu as maintenant matière à d ’utiles réflexions et la


question de la visualisation me sem ble éclaircie dans tous
ses détails. Si chacun en comprend l’importance, un grand
pas sera accompli, mais insiste sur la pratique. La connais­
sance des principes est inutile si elle reste purement théo­
rique. J ’ai d it ! »

Il est temps de réintégrer ma demeure terrestre et, curieu­


sement, je constate que cela s’accomplit, dans une certaine
mesure, par une sorte de visualisation inverse. La descente
s’opère, en effet, par degrés, et je remarque qu’il est possible de
ralentir encore la prise de conscience objective pour en analyser
les étapes et que, dans ce cas, la vibration du souvenir se déve­
loppe alors en images plus nombreuses, plus nettes et plus pré­
cises. C ’est une leçon à retenir : lentement est, dans la visualisa­
tion et toutes ses phases, un mot clé.

Les commentaires du Maître sur le principe de la visuali­


sation m ’amènent à penser, au moment où je les rédige, que le
fruit d ’une expérience peut être utile à beaucoup et je n ’hésite­
rai donc pas à rapporter ici la mienne. Tout peut être sollicité du
Cosmique, à condition que ce qui est demandé renferme, à part
égale, intérêt personnel et altruisme. Or, cette exigence est une
source de problèmes pour un grand nombre. Où s ’arrête, en
effet, l’intérêt personnel et où commence l’altruisme ? Si quel­
qu ’un a besoin d ’argent pour faire face à une redoutable
échéance, comment saura-t-il définir, dans les réflexions qui
précèdent la visualisation, ce qui, dans sa demande, est utile à
autrui ? A cette question, il y a toujours une réponse possible.

29
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Dans le cas mentionné, si l’échéance ne peut être respectée,


quelqu’un en souffrira, soit celui à qui la somme est due et avec
lui peut-être, ses collaborateurs et employés, soit même, à tra­
vers le débiteur, la famille dont celui-ci a la charge. Mais com­
ment en être sûr ? Comment avoir la certitude que cette
demande particulière ou une autre peut être faite ? C ’est là
qu’une méthode personnelle, bâtie alors que j ’étais encore néo­
phyte et que j ’ai longtemps employée, que j ’emploie encore
quelquefois, m ’a été d ’un considérable secours. Cette méthode,
la voici.

Le Cosmique est tout. Sa création est l’univers entier et ce


qu’il contient, c ’est-à-dire, en particulier, notre terre et l’huma­
nité entière, telle qu’elle est dans l’ensemble de ses caractéris­
tiques, les bonnes et celles que, par manque de sagesse et de
com préhension, on juge moins bonnes. Et cette conscience,
c ’est donc aussi vous, moi et tous les autres. Par conséquent, si
j ’adresse une demande à cette Conscience Universelle, à cette
Intelligence, c ’est sans doute à l’univers que cette demande est
faite, mais c ’est aussi à l’humanité, à vous et à tous les autres.
Or, ma demande, pour être comprise et être accueillie par cette
Intelligence, doit être transmise au moyen de la visualisation.
Je l’ai expliqué à différentes reprises, et le Maître a apporté de
nouvelles précisions à ce sujet. Si je devais me présenter à vous
ou à quelque assemblée humaine pour effectuer ma demande,
et si je devais la formuler à haute voix depuis une estrade, il est
évident que si, précédemment, je ne me rendais pas pleinement
compte que mon désir est absurde, impossible à satisfaire ou
nuisible à quelqu’un, j ’en aurais alors la certitude au moment
de vous le soumettre, voire après les premiers mots de l’exposé
que j ’entreprendrais devant vous. La lumière se ferait en moi et
je me retirerais en reconnaissant la vanité de ma demande.

Ayant médité sur cet aspect des choses, je résolus d ’agir,


dans toutes mes visualisations, même celles que mon raisonne­
ment supposait fondées, comme si je devais présenter solennel­

30
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

lement ma demande à une assemblée humaine et je constatais


vite que le moyen employé m ’aidait même à oublier complète­
ment mon désir après l’avoir visualisé de cette manière et l’on
sait que c ’est là une condition absolument nécessaire pour que
le Cosmique entende la sollicitation qui lui est soumise.

J ’opérais donc, j ’opère encore de la manière suivante et


cela quel que soit le désir que j ’ai à exprimer ou l’objet de ma
demande. Je visualise un vaste édifice qui, le temps de ma
visualisation, devient pour moi la résidence du Cosmique. Je
gravis le haut de l’escalier conduisant à une porte immense que
je franchis et, à travers un grand vestibule, je m’approche d ’un
huissier âgé, vêtu de noir, pour lui dire que je viens form uler
une demande au Cosmique. Il me présente un formulaire sur
lequel j ’indique mes noms, prénoms et adresse. Il remet aussi­
tôt le formulaire à un huissier plus jeune qui se dirige vers une
porte de bois à deux battants qu’il ouvre à demi pour tendre le
document à une main qui le saisit et referme la porte. J ’ai eu le
temps, cependant, d ’entendre un orateur présenter une requête
d ’une voix forte à une assemblée que je n ’ai pu voir. Je m ’as­
sois sur un banc pour rassembler mes idées. L’attente n ’est pas
longue. La porte de bois s’ouvre et je suis appelé. Je me lève,
j ’entre dans une salle aux dimensions gigantesques et, précédé
d ’un huissier, j ’avance le long du couloir central, tandis que des
m illiers de têtes se tournent vers moi et me considèrent avec
attention tandis que je passe. Je reconnais quelques-uns de ceux
qui vont entendre ma requête : il y a là, notamment, ma famille,
mes amis, mes relations, mes collaborateurs, mes disparus, et
tous me regardent avec une attention bienveillante. Au fond,
sur l’estrade, près de laquelle je serai bientôt, en demi-cercle
tout autour, sont assis les Êtres que je vénère et au-dessus brille
le nuage de la sainte présence. Me voici sur l’estrade, face à
cette masse innombrable de spectateurs dont les yeux et l’at­
tention sont fixés sur moi. Je sens autour de moi ceux qui sont
là, plus proches. Je sens derrière moi la sainte présence...

31
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Alors, dans un silence absolu, ayant prononcé mon nom,


j ’expose distinctement ma requête devant l’assemblée et j ’en­
tends ma voix se répercuter à l’infini sous les hautes voûtes.
Dès que j ’ai terminé sur les mots : « Avec confiance, sûr de la
réponse, je vous transmets ma requête. », je quitte l’estrade, je
sors de la salle et, le vestibule traversé, je descends l’escalier et
je redeviens objectivement conscient.

Plusieurs points sont à souligner en relation avec cette


visualisation. Tout d ’abord, aussitôt que ma demande a été
faite et que je quitte l’estrade, je cesse im m édiatem ent d ’y
penser et mon attention se porte uniquement sur l’assemblée
au milieu de laquelle je passe, puis sur la porte, le vestibule et
enfin le grand escalier. Une fois à nouveau sur le plan objectif,
je vaque à d ’autres occupations et j ’attends avec confiance la
réponse. Je sais qu’elle viendra d ’une façon ou de l’autre, par
un signe, une intuition, une proposition, par exemple. Ma
requête, je n ’en doute pas, est dans les meilleures mains qui
soient, celles de l’Intelligence Cosmique, et à travers elle, de
Dieu et Dieu ne laisse jam ais une demande sans réponse. Si,
sur l ’estrade, je n ’ai pas été saisi de doute ni perçu que ma
requête n ’était pas valable, et si j ’ai ainsi poursuivi, sûr de
moi-même, jusqu’au bout, j ’aurai ma réponse. Face à rassem ­
blée, ma demande a été complète, précise, détaillée. Rien n ’a
été laissé dans le vague. J’ai exposé mon problème dans toutes
ses phases sans exception et sans dissimuler quoi que ce soit
qui risquerait de rendre vaine ma requête. Je n ’ai à aucun
moment suggéré une solution à l’assemblée. Je ne lui ai pas dit
comment mon problème devait être résolu, ma requête satis­
faite ou mon désir exaucé. Si je connaissais la solution, ma
visualisation aurait été inutile. J ’ai transmis ma sollicitation à la
toute-puissance cosmique et ma sollicitation seulement. J ’ai
confiance, car le Cosmique, lui, sait comment la réaliser pour
mon plus grand bien, compte tenu du bien de tous, et il la réali­
sera.

32
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Enfin, pour être efficace, cette visualisation doit être


vécue, vivante. Il faut voir l’assemblée, la sentir, s ’entendre
parler sans perdre de vue ceux qui écoutent la requête. Il faut
vivre chaque phase de la visualisation comme si elle était
réelle et elle l'e s t, car le Cosmique, je le répète, est Tout en
tout et, par cette visualisation, c’est à lui, en dernière analyse,
que l’on s’adresse.
Je souhaiterais que beaucoup adoptent cette méthode qui,
si longtemps, m ’a été personnelle. Il n’y a aucune raison pour
qu’elle ait été sans cesse efficace pour moi et qu’elle ne le soit
pour tous les autres. Elle contribue, en outre, au développement
de la concentration et si, au début, la visualisation est longue, la
pratique la rend facile et rapide sans que son efficacité en
souffre. Puisse-t-elle apporter à d’autres les intenses satisfac­
tions q u ’elle m ’a prodiguées ! C ’est le vœu ardent que je for­
mule au moment de clore ces premières considérations sur un
message reçu dans ma Cathédrale.

33
CYCLES, JOUR SOLAIRE
ET EXPÉRIENCES PSYCHIQUES

Ce soir, je conçois mon sanctuaire privé tel que je l’ai ima­


giné et établi dans ma Cathédrale, dans une demi-obscurité, et je
distingue à peine le Maître de la Connaissance venu m ’instruire.
Il est apparu précédé du AUM sacré qui semble, dans ma cathé­
drale, le signe des Maîtres. Celui qui est là, je le reconnais, dans
la terminologie que je me suis composée, comme le Maître de
VExpérimentation, car ses messages ont toujours un caractère
pratique, et si ses instructions sont attentivement suivies, le plus
grand profit en est retiré. Je lui prête donc une immense atten­
tion, prenant davantage de notes pour le souvenir, une fois là-
bas, des moindres détails. Je suis prêt et le Maître de la
Connaissance le sent.

« J e vais revenir, aujourd’hui, sur un sujet de la plus


haute importance et je n’ignore pas que, ce faisant, je répéte­
rai, parfois mot à mot, ce que je t’ai déjà enseigné en d ’autres
occasions, mais la connaissance, pour être bien assimilée,
implique une constante répétition. Or, un message reçu est
souvent suivi quelques jours, puis mis de côté et, en fin de
compte, oublié. De bien des façons, tu as transmis ce que je
t’ai appris et tu le rappelles en diverses circonstances. En rap­
pelant, une fois de plus, ces mêmes conseils, tu manifesteras
l’importance que les Maîtres de la Connaissance leur accor­
dent et beaucoup verront dans ce fait une indication précise :

35
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

celle q u ’ils doivent mettre en pratique ces instructions s’ils


veulent progresser efficacement dans la voie choisie. Ainsi,
écoute une nouvelle fois ma leçon et respecte scrupuleuse­
ment mes directives.
« Beaucoup éprouvent de grandes difficultés pour
parvenir aux contacts cosm iques et, la plupart du tem ps,
c’est par absence d ’une technique pourtant sim ple, m ais
qui mérite que l’on s’y arrête, car on la néglige trop. C ’est
de cela que je veux t’entretenir.

« Q u ’entend-on par contact ? Il est utile de préciser


que dans ce terme est incluse l’idée d ’accord. Être en
contact avec quelque chose signifie être en harmonie, en
accord avec cette chose. N aturellem en t, cette harmonie
im plique aussi un sentim ent d ’unité. On peut, dans une
certaine mesure, garder son individualité, mais il y a, dans
tout contact, certaines qualités ou conditions qui sont
com m unes à la chose avec laquelle on est en accord et à
soi-même. Il doit y avoir un lien d ’échanges réciproques,
sinon il n’y a pas contact. En physique, il existe un mot
qui convient parfaitem ent à ce dont je parle. Ce m ot est
résonance. Il désigne l’harmonie vibratoire, celle qui, par
exemple, existe entre deux diapasons de même fréquence.
Quand l’un se fait entendre, l’autre répond aux vibrations
qui le frappent.

« Mais ce que je veux examiner, c’est le contact cos­


m ique. Cela exige, en tout prem ier lieu, que nous reve­
nions sur la nature du Cosm ique, sur ce que signifie exac­
tem ent ce m ot souvent em ployé sans la parfaite
com préhension. Le C osm ique est cette intelligence
suprême dans laquelle sont incorporées, en fait, toutes les
forces, toutes les réalités qui se manifestent à nous dans les
divers phénomènes dont nous faisons l ’expérience. La
Conscience Cosm ique donc, c’est l’unité de toute réalité.
Elle est à la fois le monde matériel, physique, et ce que les

36
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

hommes en sont venus à désigner sous le nom de spirituel.


La distin ction entre les deux, le m atériel et le sp irituel,
réside uniquement dans l’étendue ou la qualité de la m ani­
festation. Le Cosm ique, en tant que force et intelligence
universelle, fonctionne à la fois d ’une manière finie et infi­
nie. Les manifestations finies du Cosm ique sont une forme
réduite, lim itée, de phénomènes que nous ne pouvons per­
cevoir que d ’une manière objective. Pour user d ’une analo­
gie sim p le, considérons une étoile dans le ciel. A ussi
immense q u ’elle puisse être, elle est en quelque sorte plus
réduite, plus limitée, par comparaison à toutes les galaxies
de cieux.

« Quand on veut entrer en contact avec le


Cosm ique, ce que l’on cherche est une unité, une harmonie
qui ne s ’étend pas sim plem ent à quelque forme p articu­
lière de phénomène ou à une catégorie définie de choses.
Ce que l’on cherche, c’est engloutir, fondre sa conscience
dans le tout, dans ce tout dont la conscience fait véritable­
ment partie. En réalité, cette unité existe en permanence,
mais notre but dans le contact cosmique est de réaliser, de
com prendre, de sentir cette unité. L’harm onie avec le
Cosm ique requiert la mise en œuvre de la conscience uni­
verselle en nous et c’est de cette manière que nous pouvons
alors nous élever jusqu’au grand tout.

« Le m ysticism e est une science, aussi bien dans la


m éthode que dans la manière analytique dans laquelle
s ’ap p liq u en t ses techniques. Les objets, naturellem ent,
sont tout à fait différents de ceux poursuivis par la science
classique, mais ils n’en constituent pas moins une méthode
in telligen te et systém atique pour l’em ploi de certaines
lois. Parce q u ’il est une science, le mysticisme a été amené
à découvrir q u ’il y avait certaines conditions et certains
m om ents précis particulièrem ent favorables aux contacts
cosmiques. Les taches solaires ont des effets définis sur les

37
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

ém otions hum aines, sur les centres psychiques. N ul


n’ignore, et la science l’a révélé, que les taches solaires
affectent l’atm osphère, en ce sens q u ’elles ralentissent les
vagues électrom agnétiques, en fait q u ’elles abaissent leur
fréquence. Par voie de conséquence, les taches solaires per­
turbent les ém issions de radio et de télévision, et elles
affectent même, à quelque degré, les câbles sous-marins.

« D epuis des siècles, les m ystiques connaissent les


effets des taches solaires sur l’homme. L’homme est un être
électrom agnétique. Le monde forme un vaste cham p
d ’énergies diverses. L’hom m e vit dans ce cham p et tout
m ystique doit savoir clairement que la plus grande partie
de cette énergie dont l’homme est composé, et qui émane
de lui, vient du soleil. A insi, tout changem ent de condi­
tion, dans le soleil, affecte nos glandes, nos centres psy­
chiques et notre moi mental et émotif.

« Chacun sait, par ailleurs, que la lune affecte la


pesanteur et les m arées, m ais ce que le m ystique doit
savoir, c’est que la lune a une influence, un effet polarisant
sur la nature électrique de l’énergie nerveuse. Elle affecte
l’équilibre délicat de l’aura psychique. Le plus grand effet
du soleil porte sur la vitalité de l’être humain. Mais ce que
la lune, de son côté, influence le plus, c’est le moi psy­
chique et mental de l’homme. Quand la lune monte, de la
nouvelle lune à la pleine lune, elle réfléchit à ce moment
au m aximum la lumière du soleil. C ’est alors q u ’elle est le
plu s visible pour l’hom m e et q u ’elle a sa plus grande
influence sur les choses vivantes. Dans les quatorze der­
niers jours de son cycle, soit de la pleine lune à la nouvelle
lune, sa lum ière com m ence à dim inuer, m ais c’est alors
q u ’elle est dans son premier cycle, le cycle ascendant, que
ses effets sur l ’hom m e sont les plus positifs. Le second
cycle, de la pleine lune à la nouvelle lune, est plus ou
moins négatif dans ses effets sur l’humanité. Au cours de la

38
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

période positive, les rapports de la lune avec les rayons cos­


m iques et les autres forces cosm iques sont beaucoup plus
grands.

« Il faut noter et se souvenir que les contacts cos­


m iques sont bien m eilleurs au cours de cette prem ière
période, celle où la lune est montante. Elle est la meilleure
pour les exercices psychiques et la projection de la
conscience. On constatera par ailleurs q u ’au cours de cette
prem ière période, il y a, pour chacun, un jour défini qui
est le m eilleur possible pour les contacts cosm iques, un
jour com pris entre la nouvelle et la pleine lune. Ce jour,
chacun doit le déterminer pour soi-même, le découvrir par
sa propre expérimentation. Ce jour est celui où les centres
psychiques sont en harmonie avec les vibrations cosmiques
émanant du soleil et de la lune. L’influence de la lune sur
les émotions et les centres psychiques varie en intensité de
m inute en minute. Toutes les sept m inutes, il y a un nou­
veau degré —un degré différent d ’harmonie - créé dans le
corps humain.

« A près avoir découvert le m eilleur jour de la


période lunaire, il faut apprendre à déterm iner ensuite
quel m om ent produit les m eilleurs résultats pour soi. Il
est un ancien principe m ystique qui établit que le jour de
la naissance est le jour solaire, le jour où tout l’organisme,
tout l’être, est en harmonie plus étroite avec les forces cos­
m iques. Par conséquent, si quelqu’un est né un mercredi,
un jeudi ou un vendredi, ce jour est son jour solaire. La
vie n’est pas seulem ent divisée en sept cycles de sept
périodes, la relation de l’hom m e avec le divin et le cos­
m ique possède, elle aussi, sept degrés qui sont les sept
jours de la sem aine, m ais il faut bien noter ceci : la
semaine cosm ique commence le jour de la naissance, c’est-
à-dire le jour solaire, et ce jour particulier est le m eilleur
pour revitaliser, pour régénérer les forces vitales.

39
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« Bien que tous les hommes soient des êtres organiques


identiques, il y a des différences fonctionnelles entre eux et cha­
cun doit tirer profit de ces variations personnelles de sa propre
nature et découvrir sa meilleure période pour les contacts cos­
miques.

« Voyons maintenant comment opérer pour de tels


contacts, et demandons-nous quels avantages nous pouvons
retirer des contacts cosmiques ? Voici tout d ’abord ce qu’il
faut faire. A l’occasion du jour solaire, si cela est possible et si
les conditions météorologiques le permettent, l’on doit s ’as­
seoir au soleil. Il faut placer le visage au soleil et laisser pen­
dant quelques minutes ses rayons frapper le visage, le cou et
les bras. On se met, ce faisant, en harmonie avec les diverses
radiations solaires. Certaines de ces radiations sont connues de
l’homme : il les a isolées et il connaît leur place dans le
spectre électromagnétique ; c’est là un simple point de phy­
sique. D ’autres radiations restent encore à découvrir par
l’homme et ce sont celles-ci qui, précisément, permettent
d ’être psychiquement en rapport avec le Cosmique. Au
moment où l’on se trouve dans la position indiquée, on doit
demander à être aidé et guidé d ’une manière constructive au
cours des contacts. Il va de soi que l’on doit être sincère. On
ne peut pas cacher au Cosmique le but réel que l’on poursuit.
On ne peut, en quelque sorte, exprimer son désir du bout des
lèvres et, en soi-même, vouloir quelque chose de différent. Ce
que l’on demande doit être digne de la conscience, de son moi
moral. Ce doit être quelque chose que l’on s’est efforcé de
faire par soi-même auparavant. Si, d ’un autre côté, on n’a, à ce
moment, aucun problème particulier à résoudre, il convient
d’offrir d ’être soi-même un intermédiaire pour aider autrui et
demander à être dirigé, à faire ou à dire ce qui sera utile à
quelqu’un d ’autre.

« Il n’est pas nécessaire de s’asseoir toujours au soleil


pour parvenir au contact cosmique, bien que cette méthode

40
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

soit la meilleure pour les glandes et les centres psychiques.


Mais chaque fois que l’on fait ce contact, expérimente cette
harmonie, on doit observer les quelques principes que je vais
indiquer. Il faut visualiser sa conscience sous la forme d ’une
spirale ascendante de cercles concentriques s ’élevant de plus
en plus haut et représentant la conscience montant jusqu’à
l ’infini. Cette im age mentale sym bolique aidera chacun à
m ieux fondre sa conscience dans le tout cosm ique. Il faut
éviter toute tension ainsi que toute position bizarre. Par
ailleurs, l’on doit desserrer ses vêtements, de manière à ne
pas être conscient de leur pression sur le corps. On doit
choisir une chaise ou un fauteuil sur lequel on puisse
appuyer la tête et les bras.

« Il est absolum en t faux de penser q u ’il n’y a


aucune relation possible entre le contact cosm ique et les
réalités de la vie. L’épanouissem ent spirituel doit amener
le bonheur objectif, physique et matériel. C ’est une erreur
profonde que de nier le corps et ses désirs naturels. Une
telle manière d ’agir détruit les relations harmonieuses de
l ’être physique avec le moi spirituel. O n doit considérer
le corps com m e étant le véhicule de l’être intérieur que
l’on développe, grâce aux diverses expériences rencontrées
sur terre.

« La prem ière et la plus im portante m anifestation


du contact, de l’harm onie cosm ique, est une attitu de de
tolérance. Une étrange transformation se produit dans le
corps. Les p réju gés se tem pèrent d ’une com préhension
inconnue auparavant. Ce que l’on ne pou vait adm ettre,
on le suppose alors plus aisément. Si l’on réussit dans les
contacts cosm iques, on constate que la paix intérieure, la
plus riche récompense de la vie, est atteinte.

« Voici un autre point qui, je pense, te paraîtra inté­


ressant : dans les divers exercices m ystiques, le disciple

41
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

utilise des outils définis. Or, pour parvenir à la perfection


dans un travail quelconque, l'on doit savoir c o m m e n t se
servir de ses outils, les comprendre. L’un de nos principaux
outils est la visualisation. Celle-ci est liée à la vision, bien
q u ’il ne s ’agisse pas toujours de celle perçue par les yeux
physiques, mais de celle réalisée sur l’écran de la conscience
sans l’aide de la faculté de la vue. Généralem ent, dans la
visualisation, l ’on prend dans les réserves de la m ém oire
une impression visuelle pour composer une im age mentale
sur l ’écran de la conscience. Le degré de visualisation, sa
perfection, dépend du pouvoir de concentration. On doit
être à même d ’amener à l’avant de la conscience diverses
sensations visuelles, telles que couleurs, formes, dim en­
sions, ainsi que diverses sensations ou im pressions p lai­
santes ou déplaisantes, de nature olfactive et auditive et cela
de manière à parvenir à une pleine réalisation de ces sensa­
tions. La visualisation parfaite n’est pas une im age vague et
sans contours. Tout ce qui est lié à cette im age doit être
précis. Si l’on veut visualiser une salle que l’on a connue
enfant ou adolescent, l’im age doit être complète, elle doit
avoir la précision, le réalisme et la perspective de l’univers à
trois dim ensions. L’observation est im portante dans la
visualisation parfaite. Il est nécessaire de tenter de com ­
prendre ce que l’on voit et, ainsi, on s ’en souviendra.
Certaines personnes ont une disposition naturelle pour
l’observation, d ’autres doivent cultiver cette qualité.
Chaque jour, avant de se coucher, le disciple doit s ’efforcer
de se rappeler ce qu’il a vu au cours de la journée, au travail
ou en faisant des courses. S ’il ne peut se souvenir de rien
qui soit vraim ent précis, alors il n’a pas fait usage de ses
facultés d ’observation.

« Dans une école pythagoricienne, il y a de cela des


siècles, tous les étudiants devaient obligatoirem ent revoir
chaque soir tout ce qu’ils avaient fait pendant la journée.

42
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« La visualisation et l’im agination ont besoin des


impressions que l’on reçoit, pour avoir une base de travail.
La visualisation doit avoir un caractère réel. L’im age
visuelle doit stim uler toutes les facultés qui ont quelque
lien avec elle et pas sim plem ent la vue, m ais aussi toutes
les ém otions et le moi psychique lui-m êm e. Il n’est pas
suffisant de voir seulem ent. Il faut sentir, entendre et se
placer dans l’im age, devenir entièrement subjectif pendant
une m inute ou deux com m e si on ne faisait plu s q u ’un
avec les personnages et leur ambiance.

« Lorsqu’on visualise une personne dans le but de se


projeter vers elle, il faut, pour obtenir les meilleurs résul­
tats, la connaître. Le disciple doit être à même de la voir
parfaitement dans son esprit, de manière à donner à l’image
un caractère réel. Il faut donc q u ’il puisse se rappeler la voix
de cette personne, son expression, ses caractéristiques, q u ’il
sente sa poignée de main et, s’il s’agit d ’une femme, l’odeur
du parfum qu’elle emploie. Si le disciple observe toutes ces
indications, quand il visualisera, il notera l’efficacité qui
résultera de l ’im age q u ’il a créée. L'im agination, je le
répète, im plique les principes psychiques de la visualisa­
tion. Si l’on ne peut visualiser d ’anciennes expériences avec
assez de précision pour éveiller la partie émotive de l’être,
alors on ne peut pas réussir dans la création m entale. Un
exercice très simple est donné dans les enseignements spiri­
tuels et particulièrement ceux de l’Ordre de la Rose-Croix
A M O R C pour aider à la visualisation. C ’est celui du cercle.

« Il faut visualiser un cercle de deux mètres de dia­


mètre et se voir dans le centre de ce cercle. Dans ce but, on
commence mentalement par tracer un arc de cercle. Avec
les yeux de l’esprit, on étend une partie de cet arc de cercle
en allant vers la gauche et, de cette m anière, tout autour
de soi. On doit renouveler cette expérience souvent. Elle
est extrêmement utile pour parvenir à une bonne visualisa­

43
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

tion. De toute manière, avec la pratique, la visualisation


devient extrêmement aisée et on est ainsi à même de l’uti­
liser d ’une manière créatrice.

« J e ne t ’ai rappelé ces divers points que d ’une


manière succincte, mais assez nette cependant pour te pro­
curer des éléments solides dans ton travail spirituel. Sache
tirer parti de ces principes pour donner plus d ’efficacité
encore à ton étude des lois cosmiques. J ’ai dit ! »

44
L‘ASTROLOGIE

Il est surprenant de constater chez certains spiritualistes


une tendance au scepticisme dès que sont mentionnés des faits
et phénom ènes dépassant le plan courant de la perception
objective. Il est clair cependant que la vie spirituelle transcende
le niveau de l’existence commune limitée aux seules impres­
sions objectives et l’on s ’attend à ce que le cherchant, au
moins, comprenne que l’homme se manifeste bien au-delà,
même si son entendement mortel ne peut s’en rendre compte.
En un temps où chacun se sait entouré de vibrations qui, pour
être perçues ou vues, doivent être transformées à l’aide d’appa­
reils dits récepteurs, n’est-ce pas au contraire celui prétendant
ne croire que ce qu ’il voit qui devrait être considéré avec ahu­
rissement et compassion ? L’homme lui-même est un récepteur.
Du moins il a, pour l’être, les facultés nécessaires et s ’il n’ap­
prend pas à les utiliser, la faute lui en incombe. Il reste, en tout
cas, un être total, reflet de l’univers visible et invisible avec
lequel il reste constamment en résonance, en liaison. L’infini
qu’il connaît ainsi peut, à tout moment, être transformé et
recueilli par son mental pour être examiné, analysé, compris à
l’aide d’analogies et à partir de ce qu’il sait déjà. Mais la plu­
part du temps, il laisse improductif, du point de vue de la com­
préhension et de l’assimilation, ce qui est recueilli aux stades
plus élevés de son être et il n ’en profite que de façon passive,
quelquefois instinctive, sans comprendre. Le spiritualiste, par
définition, se place dans la perspective d ’une compréhension

45
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

infinie. Comme base de départ, il reconnaît l’intégralité de son


être, et cette intégralité, il entreprend de la découvrir et de la
vivre.

Il est normal, cependant, que la relation d ’expériences


dépassant le cadre humain soulève le doute chez autrui. Des
expériences de ce genre concernent celui qui les traverse. Elles
ne sont pas transmissibles sous forme d ’explications et d ’autres
ne peuvent les appréhender d ’une manière identique. Là est
sans doute la raison de l’injonction occulte : Se taire /, sauf si
l’expérience peut être éprouvée par tous d’après une technique
à portée de chacun.

De toute façon, le fait que l’homme soit un être total et


que le cherchant entreprenne de le vérifier et de le vivre pour
lui-même, implique la reconnaissance - en attendant la
connaissance - d ’une existence elle aussi totale, c ’est-à-dire
l’expression de l ’être aux différents niveaux qui le constituent,
depuis la manifestation physique jusqu’aux plans les plus sub­
tils. La transmission de pensée et les rêves, par exemple, que le
profane tente d ’expliquer par une démarche imparfaite à partir
de constatations éparses, le cherchant apprend à les situer dans
le tout auquel il se rattache et dont il a entrepris la lente décou­
verte, chaque particularité du monde sensible ou du domaine
qui échappe à sa perception sensorielle s’inscrivant peu à peu à
sa vraie place dans sa vision totale de l’univers.

C ’est pourquoi je n ’hésite pas à prétendre qu ’il est pos­


sible à une phase de notre être intégral de se trouver ailleurs
sans que le corps, et par conséquent le mental, le perçoivent.
Les possibilités subconscientes sont infinies et le subconscient,
agissant uniquement de façon déductive, si l’intention est diri­
gée, captée dans une direction précise, le subconscient entraî­
nera la totalité de l’être dans cette direction. Ce sera le cas
notamment dans une méditation. Les sens physiques, on le sait,
ne perçoivent qu’une portion infime du clavier vibratoire uni­

46
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

versel, mais, par son être intérieur, l ’homme reste en contact


avec le clavier tout entier. Ainsi, même un bref raisonnement
rendrait plausible et possible la présence - même inconsciente
- sur un plan plus universel de tout cherchant en méditation et
en apparence tout à fait isolé.

Je voudrais que tout soit très clair dans la pensée de mes


lecteurs et je leur recommande instamment de relire avec atten­
tion et tout au moins de se souvenir de ce que j ’ai, dans ces
pages, longuement mentionné au sujet de la visualisation, de la
création mentale et des contacts avec le Soi. L’aspect édification
mentale est essentiel et, une fois de plus, je rappellerai que la
pensée crée, mais ce qui compte surtout, c ’est l’intention posi­
tive et le résultat. Or, ce dernier est toujours obtenu au niveau le
plus élevé de ceux qui sont concernés par l’intention.

Mon propos n’est pas maintenant de vous enseigner les


bases de l’astrologie. Ces bases, vous pouvez les recueillir dans
tout manuel sérieux. Je n’ai pas davantage l’intention de souli­
gner l’esprit dans lequel vous devez entreprendre cette étude, si
elle vous intéresse. Par définition, un cherchant n ’ignore pas les
dangers de la prophétie, surtout si celle-ci le concerne, car il
apprend à connaître la puissance créatrice de la pensée, la force
de la suggestion et le pouvoir du subconscient dans son action
déductive. Il sait que si, dans sa sensibilité particulière, il se
prête à ce genre d ’influence, lui-même créera ce qui lui a été
suggéré et qu’il aura accepté sur le plan de l’émotion. Il se sou­
viendra donc, à tout instant, qu’il a choisi de devenir le maître
de sa destinée et il refusera catégoriquement de se laisser entraî­
ner, sous la volonté de quelque prétendu prophète, par une
curiosité dont il mesure le péril et le caractère malsain.

Pourtant, il ne repoussera pas le cadre que peut lui offrir


la connaissance d ’une science antique telle que l’astrologie, à
condition que le cadre soit exempt de toute prophétie et défi­
nisse seulement les inclinations, les tendances que lui désigne

47
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

le ciel et dont, sans doute, il devrait tenir compte davantage


encore s ’il n ’était pas engagé dans la voie de la haute sagesse.
Il pourra, de cette façon, comprendre les défauts auxquels son
travail spirituel lui a permis d ’échapper, ceux qu ’il lui faut
encore m aîtriser et les qualités particulières qu’il lui est pos­
sible de développer. Enfin, il pourra déterminer mieux les cir­
constances éventuelles des expériences qu’il doit rencontrer
pour compenser des actes passés ou pour avancer sur le sentier,
et il saura, de cette façon, quelles qualités il lui faut manifester
pour éviter ou surmonter ces circonstances. En d ’autres termes,
le cherchant n ’accepte pas les tendances du ciel dans un état
d ’esprit négatif. Il en admet la possibilité ou l’éventualité, mais
il adopte aussitôt une attitude positive et il met immédiatement
en œuvre les facultés dont il dispose pour écarter ou dominer le
passage difficile qui est supposé se présenter. S ’il agit autre­
ment, si la crainte le saisit, il ne réagit pas correctement. Il se
livre tout entier à la suggestion et à l’autosuggestion, devenant
la proie facile de circonstances acceptées et amplifiées par le
mental.

Tout cherchant ou spiritualiste doit être vigilant et se sou­


venir sans cesse des dangers de la prophétie quand celle-ci le
concerne, quelle que soit la forme qu’elle peut revêtir. Ce
sérieux avertissement étant donné, il est bon de connaître toute
science sérieuse - et l’astrologie en est une - sans jamais subir.
L’on remarquera, en examinant les bases de l’astrologie, que le
ciel offre en même temps l’expérience et les qualités néces­
saires pour la rencontrer. Il n ’y a pas de thème purement positif
ou purement négatif, et qui insisterait sur l’un ou l’autre aspect
exclusivement commettrait une faute grave d ’interprétation et
que celle-ci soit volontaire pour quelque motif obscur toujours
discernable, malgré tout, soit involontaire, par manque de
connaissance ou simplement de psychologie, elle sera karmi-
quement à compenser par son auteur. Le meilleur moyen d ’ob­
tenir une interprétation valable est de dresser son thème soi-
même, quitte à le comparer ensuite aux conclusions d’un autre.

48
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

On se connaît soi-même mieux que quiconque pourrait le faire


et c ’est pourquoi une connaissance des bases de l’astrologie est
recommandée, étant entendu que cette connaissance doit s’éta­
blir et s’appliquer dans la vigilance et l’attitude sur laquelle je
viens longuement de m ’étendre.

Ces considérations étant faites et l’avertissement néces­


saire étant donné, je peux en venir à une révélation. J ’emploie
ce terme à bon escient, car ce que je me propose de dire est
encore inconnu, même des astrologues les plus experts. Cette
révélation appartient à un domaine supposé perdu de la
Sagesse. Elle intéressera d ’ailleurs uniquement ceux qui
adm ettent la loi de la réincarnation et, pour eux, elle sera un
appui de plus dans leur effort vers davantage de lumière. Les
autres, il est vrai, pourront toutefois ajuster cette révélation à
leur croyance particulière.

Avant tout, au sujet de la réincarnation, il est un point sur


lequel il faut insister. Ce que j ’ai rappelé au sujet de la prophé­
tie et de la suggestion s’applique encore dans ce domaine, avec
autant de force. Certains ont une regrettable tendance à recher­
cher systématiquement leurs incarnations passées. Ils y passent
tant de temps parfois, qu’ils en négligent leur incarnation pré­
sente, la seule dont ils soient sûrs et la seule qui compte pour
leur avenir, puisqu’elle est la résultante de toutes les précé­
dentes. Après tout, pour avoir quelque lueur véritable et fondée
sur nos incarnations passées, il suffit de considérer ce que nous
sommes présentement avec nos tendances, nos qualités et nos
défauts. Notre personnalité actuelle résulte de nos efforts et de
nos chutes de naguère. A quoi peut bien servir de savoir qu’on
fut roi ou berger ? Nous sommes maintenant ce que nous
sommes et c ’est sur cette base que nous devons édifier notre
évolution, non sur ce qui fut.

Il n’y a, fort heureusement, rien d ’irréaliste dans l’astrolo­


gie bien conçue, même si elle est examinée en relation avec la

49
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONN AISS ANCE

loi de la réincarnation. Elle concerne, en effet, l’homme dans


son état présent, dans cette résultante que je mentionnais précé­
demment et elle est ainsi éminemment actuelle. La révélation
dont il est question se rapporte aux conclusions à tirer des
notions générales de signe et d’ascendant.

Il est évident que le signe de naissance, Bélier, Taureau,


etc. représente l’acquis, c’est-à-dire qu’il exprime la résultante
des incarnations passées. Les qualités et les défauts qu’il porte
représentent le degré atteint à la fin de la dernière incarnation.
C ’est sur ces bases que l’incarnation nouvelle devra s’édifier et
il est clair aussi que les circonstances proposées seront celles
qui permettront le mieux un épanouissement réel et efficace à
partir de l ’acquis. A cette conclusion, tout astrologue peut se
rattacher, mais ce qui est perdu et encore inconnu de l’astrolo­
gie actuelle, c ’est que le signe ascendant déterminé par Vheure
de naissance, représente le but à atteindre, l ’acquis à réaliser au
cours de l’existence dans le cycle d ’évolution que doit suivre
une âme. Autrement dit, le signe de naissance est le point de
départ d ’une existence déterminée et le signe ascendant est le
point d ’arrivée proposé à cette même existence. L’analyse des
potentialités de chacun de ces deux signes dans un thème
donné est donc significative pour une compréhension satisfai­
sante de ce qui est attendu d’une incarnation particulière. Il est
possible de définir les qualités existantes et celles que l’on doit
acquérir ou renforcer, les imperfections présentes et celles que
l ’on devra éviter et ainsi de suite. Si le signe de naissance et le
signe ascendant sont identiques, le thème revêt une importance
toute particulière. Les qualités et les imperfections - le perfec­
tible - sont amplifiées et l’incarnation a une valeur très particu­
lière pour la poursuite de l’évolution et du grand retour.

L’on comprend ainsi que le signe de naissance dans une


incarnation nouvelle était le signe ascendant à la fin de l’incar­
nation précédente et que le signe ascendant deviendra le signe
de naissance de l’incarnation suivante, si l’existence a été

50
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

conduite comme il se doit. Que se passe-t-il alors, si l’existence


n ’a pas rempli cette obligation ? Sachant que l’évolution ne
recule jam ais et qu’on la reprend, dans chaque existence, au
point atteint dans la précédente, il en résultera, dans la vie sui­
vante, un signe de naissance et un signe ascendant identiques à
ceux de l’existence actuelle, car toutes les leçons doivent être
bien apprises pour qu’un progrès ultérieur puisse être envisagé.
Pour que le signe ascendant devienne le signe de naissance de
l’incarnation suivante, il faut que la moitié du chemin au moins
ait été accomplie. Si ce résultat est obtenu, le signe de nais­
sance sera plus ou moins avancé en degré (disons dans les
décans du signe, bien que cette expression soit si contestable)
et l’on voit qu’il est possible, en examinant le degré d’un signe
de naissance, de déterminer dans quelle mesure l’existence
antérieure a été menée à bien.

Je m ’efforce de m ’exprimer le plus simplement possible


pour être compris, même de ceux ayant de l’astrologie une
connaissance encore rudimentaire. Les astrologues plus experts
sauront revêtir d ’une terminologie plus précise ce que je veux
expliquer avec simplicité au bénéfice de tous. Il me serait diffi­
cile d ’approfondir cette question sans entrer dans des considé­
rations techniques auxquelles je me refuse. J ’ai souligné ce que
l’astrologie représente pour le cherchant et mon rôle n ’est pas
d ’insister sur les détails d ’une science complexe. Les points
que j ’ai traités, chacun est à même de les bien comprendre et de
les utiliser avec profit pour une m eilleure appréciation de ce
q u ’il est et de ce qu’il peut atteindre. Des études plus com­
plexes pourront être faites sur ces bases sans que j ’y engage ma
responsabilité. J ’ai révélé un principe dont il était jadis, au
temps où l’astrologie était une science parfaite, tenu soigneuse­
ment compte et je crois que la connaissance et l’utilisation de
ce principe sont essentielles pour bénéficier efficacement des
lumières de l’astrologie avec l’attitude sur laquelle j ’ai tant
insisté. Je n ’avais pas d ’autre objectif dans ce chapitre qu’ex­
ceptionnellement j ’ai choisi de consacrer à l’examen d’un sujet

51
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

spécifique laissé à l’appréciation de chacun. Le but ultime de


l'hom m e est la connaissance, l ’acquisition de la lumière, par
l ’initiation et tout ce qui peut contribuer à atteindre ce but est
utile, mais rien ne doit être considéré comme la voie exclusive
pouvant y conduire. Il faut savoir utiliser raisonnablement l’en­
semble de ce qui est mis généreusement à notre disposition en
revenant sans cesse à la pratique et à ce que l ’on appelle une
technique de libération sûre et éprouvée.

52
LES POUVOIRS PSYCHIQUES

L’on peut souvent être effrayé de la légèreté avec laquelle


ce sujet est abordé par des spiritualistes ayant atteint un avan­
cement certain. Chercher plus de lumière auprès de quelqu’un
supposé plus avancé est souvent une erreur qui peut être fatale
dans une démarche qu’il faut effectuer avec prudence et dans
l’impersonnalité. Accorder sa confiance à qui est réputé être
depuis longtemps dans une démarche spirituelle, peut consti­
tuer un danger dont il faut se garder avec vigilance. Un sage
n ’adopte pas d ’attitude compassée ni un mode particulier de
vie publique. Il s’efforce au contraire de passer inaperçu parmi
les hommes et même parmi ceux qui croient le bien connaître
et, pour cela, avec les autres, il veut être comme les autres et ne
pas s ’en différencier le moins du monde, même si, pour un
temps, il doit épouser leurs faiblesses. Il ne se révélera qu’à
celui qui l’a reconnu et qui a su dominer l’ultime obstacle des
apparences, car il est vrai que le maître n’apparaît que si le dis­
ciple est prêt. Toute autre considération est illusion. Il faut faire
preuve constamment de circonspection et prendre garde de ne
pas succom ber au mirage d'apparences physiques, morales,
intellectuelles ou spirituelles, même si celles-ci sont revêtues
des qualités extérieures que de fausses conceptions et de regret­
tables confusions attribuent à l'évolué...

Me voici donc, une fois encore, dans cette ambiance spiri­


tuelle de ma cathédrale qui régénère l’être entier et lui redonne

53
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

force, vigueur et courage. Mes pensées de la matinée, réappa­


rues à ma conscience le temps d ’un éclair, m ’amènent à réflé­
chir plus intensément à la question des pouvoirs psychiques...
Comme j ’aurais besoin d’une formulation plus précise pour les
situer dans leur contexte véritable ! Comment expliquer d ’une
manière significative leur nature secondaire par rapport à l’es­
sentiel auquel ils sont subordonnés, dont ils ne sont qu’une
conséquence et sans lequel ils ne sont que déviation
redoutable ! Le verbe d ’un Maître de la Connaissance serait ici
déterminant pour une formulation appropriée, et je l’appelle de
toute mon âm e... et mon appel est entendu. Vite, j ’ouvre le
registre de ma mémoire et, sous la dictée du Maître aujourd’hui
invisible, mais dont la voix retentit en moi de sa puissance infi­
nie, je note le message, que je transcrirai plus tard, une fois
revenu au plan objectif, en termes compréhensibles par
d’autres et par moi-même :

« Il n'y a pas de pouvoirs psychiques au sens où on


l’entend généralem ent. L’hom m e est un être total et, en
tant que tel, il dispose d ’exceptionnelles facultés dont il ne
développe généralement, en raison de son éducation et de
son mode de vie, q u ’une infime partie, que la science elle-
même situe entre cinq et dix pour cent. Cette simple défi­
nition permet de résoudre le prétendu problèm e des pou­
voirs psychiques. Ils ne sont pas un don. Tous les hommes,
sans exception, en disposent, mais seuls les utilisent ceux
qui apprennent à les développer, tout comme on développe
la mémoire, la concentration, par exemple, avec cette diffé­
rence essentielle toutefois q u ’ils se développent harmonieu­
sement par la seule acquisition de la connaissance dans sa
théorie et sa pratique. Il en résulte que c’est seulement en
avançant sur le sentier de la connaissance q u’on peut espé­
rer mettre progressivement en pleine activité les facultés ou
pouvoirs que tout homme porte potentiellem ent en lui-
même, et cela est si vrai que le cherchant sincère s’aperçoit,
dans sa démarche en apparence si lente, q u ’il n’est plus le

54
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

même, q u ’il se transforme et que de nouvelles possibilités


surgissent en lui, même s’il n’en comprend pas immédiate­
ment la portée ni le sens.

« Dire de quelqu’un q u ’il a des pouvoirs est ainsi fon­


dam entalem ent erroné, et il est préférable de constater
q u ’il a attein t un certain degré d ’évolution, ce qui
im plique un plus large usage des facultés latentes en tout
être hum ain, encore que le véritable m ystique évolué ne
fera aucun cas particulier des facultés q u’il a éveillées. Il les
considère comm e une incidence de sa progression sur le
sentier, et s ’il s’en sert, comme c’est son droit et son devoir,
il le fera discrètem ent sans jam ais accepter d ’en faire la
dém onstration pour satisfaire la curiosité de qui que ce
soit. Sa recherche est basée sur la vérité à jamais renfermée
dans le conseil de Jésu s : « Cherchez d ’abord le royaume de
D ieu (en d ’autres termes, progressez vers la connaissance)
et tout le reste vous sera donné par surcroît. »

« Assurément, certains recherchent les pouvoirs pour


eux-m êm es. Ceux-ci ne se développent pas harm onieuse­
m ent en eux. L’effort porte sur l ’utilisation d ’une ou deux
facultés exceptionnelles et la recherche est ainsi faussée au
départ. Com m e il n’y a pas en même temps connaissance,
il en résulte une mauvaise interprétation de certains phé­
nom ènes, une utilisation erronée dans un but souvent
égoïste et des effets qui peuvent être dangereux même et
surtout pour celui qui joue de la sorte avec des facultés
q u ’il ne comprend pas. C ’est ce que font les adeptes de la
m agie noire et de la sorcellerie dont je t ’entretiendrai en
une autre occasion.

« Les facultés latente en l’homme correspondent à


des centres définis appelés chakras. Or, ceux-ci sont des
transformateurs qui ont pour mission de ramener le taux de
fréquence de hautes vibrations de l’énergie universelle à un

55
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

taux m oindre perm ettant un effet constructif sur le plan


humain. L’homme coopère ainsi au plan cosmique. Il est un
transform ateur sacré, un m issionné de D ieu. Tout au
moins, il doit le devenir et c’est ce que cherche le véritable
spiritualiste en se développant harmonieusement.

« M ais allons plus loin dans notre analyse. Il n ’y a,


dans l ’univers, q u ’une force ou énergie unique. L’univers
est une cellule aux proportions infinies et, selon la loi fon­
dam entale établissant que ce qui est en bas est comme ce
qui est en haut, la com paraison avec une cellule anim ale
est révélatrice. Intéresse-<•<"»! davantage à la vie cellulaire.
Approfondis cette étude. Elle renferme la clef, la solution
ultim e de l’organisation de l’univers. C ’est du noyau de la
cellule universelle q u ’émane la force ou énergie unique
dont je viens de parler. Ce noyau, tu peux le considérer
com m e le siège de D ieu et tu auras raison. L’univers
n ’existe que par lui, et sans lui rien ne serait. L’énergie
unique donne vie à tout ce qui existe et par tout ce qui
existe, elle s ’exprime. Elle est ainsi à la fois créatrice et uti­
lisatrice. Son but est le bien et la permanence de l’en­
sem ble cellulaire universel. Il y a donc constance dans
l’univers. Rien ne se perd, rien ne se crée. Construction et
destruction s ’équilibrent, et toute théorie scientifique
s ’éloignant de cette vérité de base est, dès le départ, com­
plètem ent erronée.

« Appliquée au niveau de l’homme, la loi unique par


laquelle il est se sert égalem ent de lui pour atteindre son
but et, de surcroît, elle établit chez lui les conditions
nécessaires à l ’évolution de la personnalité anim ique tem­
porairement incarnée. L’on peut ainsi comprendre, en der­
nière analyse, que les chakras ou centres psychiques, sont
les transformateurs de l’énergie unique vers un but déter­
miné qui n’est autre que l’expression de cette énergie à un
taux vibratoire inférieur correspondant à ce qui devient,

56
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

pour l’homme, le manifesté. C ’est donc par les centres psy­


chiques ou chakras que la vie humaine est m aintenue sur
terre, car ce sont eux qui transforment l’énergie unique en
ce m ilieu vibratoire où baigne l ’homme, où il se m eut, où
il agit, en un m ot où il est. Il en résulte que les centres psy­
chiques ou chakras sont en plein état d ’activité chez tous
les hom m es sans exception aucune et que ce que l ’on
appelle facultés ou pouvoirs psychiques ne sont à propre­
m ent parler endorm is chez personne. A titre d ’analogie,
l’électricité a toujours existé, m ais elle a été ignorée ju s­
q u ’à ce que l’hom m e apprenne à l’utiliser et développe
progressivem ent sa m aîtrise sur cette manifestation parti­
culière de l ’énergie unique. De m êm e, cette énergie
unique, qui s ’exprime à travers chaque être par l ’intermé­
diaire des chakras ou centre psychiques, m et en action,
chez tous, les facultés ou pouvoirs correspondants, mais ne
peuvent en bénéficier dans un but évolutif que ceux qui en
ont pris conscience, non pas d ’une manière intellectuelle et
spéculative, m ais par une pratique progressive conduisant
à la participation consciente au grand œuvre cosmique.

« Aussi longtem ps que la démarche n’est pas entre­


prise vers cette réalisation suprêm e, l ’hom m e reste un
transform ateur utile à l ’ensem ble et pleinem ent utilisé
dans ce but, mais il remplit ce rôle d ’une manière passive,
inconsciente et naturellement sans participation d ’aucune
sorte, avec, cependant, de tem ps à autre, quelque lueur
q u ’il reconnaîtra sans compréhension véritable sous le nom
d ’intuition, de télépathie, etc. Si un fait psychique l ’a par­
ticulièrem ent frappé, il arrivera q u ’il essaie de le repro­
duire et il entreprendra de développer ce q u ’il croit une
faculté spéciale sans prendre garde au danger mortel q u ’il
encourt en agissant de la sorte, semblable en cela à l ’igno­
rant q u i, ayant découvert une propriété de l’électricité,
tenterait, sans guid e sérieux, des m anipulations, sans se
douter q u ’une force bonne, mal dirigée ou mal employée,

57
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

peut produire des résultats extrêm em ent destructeurs,


d ’abord pour lui-même.

« L’on en revient ainsi, une fois de plus, à la question


fondamentale de la prise de conscience, et une expérience
m illénaire a dém ontré que cette prise de conscience ne
peut être réalisée efficacement et sans danger que dans le
cadre d ’une organisation valable. D ’une part, la force puis­
sante de l’égrégore d ’une telle organisation est, en soi, une
protection totale contre les effets malheureux et destruc­
teurs de m anipulations extérieures du genre de celles dont
je parlais précédem m ent. D ’autre part, une technique
éprouvée conduit le cherchant, le disciple, à la prise de
conscience progressive et harm onieuse qui constitue la
véritable m aîtrise de la vie, et la compréhension et l ’utili­
sation des facultés ou pouvoirs psychiques accompagnent
seulem ent l ’évolution elle-m êm e. Ces facultés, ou pou­
voirs, ne sont ainsi que ce q u ’ils doivent être : un aspect,
une incidence de l’ensemble, et, dans cette démarche spiri­
tuelle authentique, ils ne présentent naturellem ent, à
aucun égard, le caractère de danger, d ’erreur, voire de
superstition que revêtent les tentatives ignorantes, incom­
plètes, anarchiques et, en dernier ressort, inefficaces, de
celui q u i, sottem ent, perdrait son tem ps et sa vie à la
recherche de prétendus pouvoirs dont il récolterait, au
m ieux, illusion pour lui-m êm e et sans doute pour
quelques autres, et, au pire, la mort spirituelle, mentale et
peut-être physique. »

Revenu au plan de l’expression physique, je me précipite


à mon bureau pour donner forme au message reçu. Assurément,
les éclaircissements apportés sur les facultés psychiques et les
avertissements donnés sur la recherche stérile et dangereuse de
prétendus pouvoirs permettent de comprendre l ’illusion de la
sorcellerie et de la magie noire, mais le M aître de la
Connaissance a promis de préciser sa pensée à cet égard lors

58
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

d ’un prochain contact. Je ne veux pas trop attendre pour en


savoir davantage, si bien entendu, lui-même accepte d ’en faire
le sujet de son entretien. Dès ce soir, donc, je me rendrai dans
ma cathédrale en visualisant cette question particulière. J ’ai
hâte de connaître, sur ces problèmes, la réponse, la vérité d ’un
Maître de la Connaissance.

59
M A G IE N O IR E ET SO R C E L L E R IE

C ’est presque un lieu commun de différencier la magie


noire de la magie blanche, et pourtant, nombreux sont encore
ceux qui, au seul nom de magie, frémissent d ’une crainte mal
dissimulée, même si, dans un sourire forcé, ils prétendent ne pas
y croire. Le mot magie, seul, ne renferme cependant rien de des­
tructeur ni de profondément incompréhensible. La magie, fon­
damentalement, est la science des mages, c’est-à-dire des hauts
initiés qui ont étudié en de longues recherches, dans une
démarche persévérante vers la connaissance, la loi fondamentale
et unique de l’univers et qui ont ainsi appris à en maîtriser les
effets ou lois secondaires dont l’homme a le privilège de pouvoir
disposer si les conditions exigées par l’évolution sont remplies.

Le fait que certains, sans satisfaire à ces conditions et


notamment sans acquérir la connaissance, inversant ainsi le pro­
cessus ou ignorant l’aspect fondamental dont tout dépend, aient
tenté d ’utiliser quelque loi secondaire découverte par hasard ou
à tâtons, sans objectif altruiste et dans une volonté de domina­
tion personnelle, ce fait a conduit à distinguer nettement les
deux phases de la magie et à qualifier de noire celle entreprise à
des fins destructrices ou simplement de nature strictement
égoïste. La distinction marquée dans un sens devait nécessaire­
ment l’être dans l’autre, et la science véritable, la maîtrise
authentique à laquelle le mot magie devrait être exclusivement
réservé, a été ainsi dite blanche, ce qualificatif la situant à l’op­

61
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

posé de la souillure que constitue l’autre. En réalité, on devrait


considérer qu’il n’y a qu’une seule magie dont les effets peuvent
être blancs ou noirs, selon la personnalité ou l’intention de celui
qui opère, ce qui signifie naturellement qu’il y a des magiciens
blancs et des magiciens noirs pour une même magie. Ce n’est
donc pas la magie en elle-même qui est à considérer. Ce sont ses
résultats. L’on pourrait aller jusqu’à dire que les savants de tous
les temps - et du nôtre en particulier - sont des magiciens.
Leurs recherches portent, à travers les lois secondaires, sur la loi
universelle unique, c’est-à-dire que leur objectif et leur domaine
ne sont autres que la science des mages, même s’ils l’abordent à
partir de bases apparemment différentes. Selon les résultats
qu’ils obtiennent - constructifs ou destructeurs - ils sont donc ou
bien des magiciens blancs, ou bien des magiciens noirs, et ils ne
peuvent échapper à cette distinction. Tout est magie dans l’uni­
vers lui-même et à tous les niveaux. Pour ne prendre qu’un seul
exemple, la pensée qui fait appel à l ’énergie nerveuse, phase
secondaire de la loi unique, peut être positive et constructive et
le fait, par conséquent, d ’un magicien blanc qui s’ignore, ou
négative et destructrice, ne serait-ce que pour son auteur qui est
alors, sans le savoir, un magicien noir.

J ’ai passé en revue, ce soir, ces diverses considérations


avant de ma préparer à mon harmonisation avec le Soi. Il était
important, en effet, de poser le plus clairem ent possible les
bases de ma visualisation, et ma question se limite ainsi à la
magie noire telle qu’on l’entend généralement, c ’est-à-dire aux
pratiques individuelles ou collectives ayant pour objet de nuire
à autrui de quelque manière. Mon examen m ’a amené à définir
moi-même la sorcellerie comme l’ensemble de ces pratiques.
Mon point de vue est donc que la magie noire est la théorie, la
sorcellerie étant la pratique de cette théorie, mais le maître, tout
à l’heure, précisera sans doute implicitement ce point...

D ’ailleurs me voici, depuis quelques instants, dans la


Cathédrale où j 'écoute le Maître.

62
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« J e com prends que tu aies souhaité aussi rapide­


m ent les éclaircissem ents prom is sur la m agie noire et la
sorcellerie. Ils com plètent les explications concernant les
pouvoirs psychiques don t je t ’ai entretenu à notre toute
récente rencontre et il est mieux, en effet, que ce sujet soit
épuisé avant les indications que te donnera prochainement
un autre guide sur les contacts avec les disparus, question
qui présentera pour toi et pour beaucoup d ’autres, je le
sais, un intérêt prodigieux. M ais n’anticipons pas sur ce
qui n’est pas m a m ission auprès de toi, et venons-en au
problème qui doit nous préoccuper maintenant.

« La m agie noire est une déviation de la m agie sainte


et véritable, tu l’as com pris. Elle est même radicalem ent
son opposé. Elle est l’obscurité, la nuit et le mal par com ­
paraison avec la m agie blanche qui est la clarté, le jour et
le bien. La m agie noire, c'est la mort tout comme la m agie
blanche est la vie, et pourtant, il ne manque aux magiciens
noirs q u ’un peu de lum ière pour transm uer leurs opéra­
tions répréhensibles et sordides en résultats constructifs et
bénéfiques, mais il est bien évident q u ’ils n’en veulent pas
p uisque les buts poursuivis par eux sont égoïstes et que
leur intention est im pure...

« Ces prélim inaires te surprendront peut-être puis­


q u ’ils im pliquent que la m agie noire existe, alors que tu
pouvais supposer le contraire. Rassure-toi cependant, car je
t ’entretiendrai aussi des résultats et tu constateras que tes
conceptions antérieures sont parfaitement fondées. En tout
cas, on ne peut nier la m agie noire puisque certains l’exer­
cent et elle n’est pas seulement pratiquée en Afrique ou sur
un continent particulier. Elle l’est partout, et la pratique de
la magie noire, tu as raison, c’est bien la sorcellerie sous ses
différentes formes et procédés.

« En fait, le m agicien noir ou sorcier fait appel aux

63
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

m êm es lois secondaires que le m agicien blanc ou adepte,


m ais en les transm uant, en les utilisant pour un but des­
tructeur et mauvais. Certes, le sorcier n’a aucune connais­
sance véritable des lois secondaires q u ’il em ploie. Il est
dans la situation d ’un enfant qui a appris q u ’en connectant
le fil d ’une lam pe de chevet à une prise de courant, la
lumière surgira et qui ignore q u ’en branchant le fil sur une
prise d ’un voltage plus puissant, il risque l’accident pour
lui-m êm e. La prise de courant est la même pour le m agi­
cien blanc et le m agicien noir, m ais le m agicien blanc
connaît toutes les lois secondaires, car il connaît la loi
unique et il s’y rattache pour le bien dans une perspective
purement altruiste, tandis que le sorcier n’a en vue que le
résultat égoïste et m auvais q u ’il poursuit et la connais­
sance ne l’intéresse pas puisque, fondam entalem ent, elle
incite à l’altruism e et au bien. La différence essentielle
entre le m agicien blanc et le sorcier est donc aussi dans
l ’intention et, à cet égard, l ’un et l ’autre sont aux an ti­
podes. L’intention mauvaise, égoïste, destructrice, jalouse,
méchante, etc., est le point commun entre tous les sorciers
du monde, quelle que soit la forme que prennent leurs pra­
tiques. D ’ailleurs, toutes ces pratiques se ressemblent. Le
support u tilisé, le langage em ployé, le gestes effectués
varient, m ais partout il s’agit de créer chez le sorcier les
conditions vibratoires intérieures permettant de transmuer
une énergie bonne en soi, vers des résultats destructeurs. Il
s’agit aussi, si celui pour qui l’opération est effectuée est
présent, de le mettre en condition de réceptivité, d ’accep­
tation , pour que la pratique agisse, et nous en venons à
l’importante question des résultats.

« Il est absolum ent vrai d ’affirm er que la m agie


noire, la sorcellerie, est sans aucun effet sur quiconque ne
croit pas en ses résultats et n’admet pas un un seul instant
la possibilité d ’être atteint par elle. Il est clair, pourtant,
q u ’il ne su ffit pas de déclarer du bout des lèvres ne pas

64
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

croire en la sorcellerie. Un refus intellectuel est insuffisant.


Il faut que la conviction soit profonde, inscrite d ’une
manière indélébile dans le subconscient, invincible quels
que soient les argum ents présentés. N aturellem ent, en ce
dom aine, l ’éducation et le m ilieu jouent un rôle fonda­
mental.

« Considérons le cas de l’A frique noire, par


exem ple. Dès la tendre enfance, l’Africain, généralement,
est habitué à croire aux sorciers et à les craindre. Il naît et
g ran d it dans un m ilieu où, jour après jour, il est condi­
tionné par cette croyance et celle-ci est gravée dans son
subcon scien t dep uis son plus jeune âge, sans cesse a li­
mentée par ce q u ’il voit et entend. Il adm et ainsi que la
sorcellerie puisse agir sur lui et même si une éducation
plus poussée lui fait reconnaître m entalem ent, intellec­
tuellem ent, que la sorcellerie n’a aucune efficacité, aucun
résu ltat p ossib le, il lui faudra lon gtem p s pour que son
subconscient soit délivré de sa croyance passée et puisse
s ’im prégner de la vérité qui le rendra invulnérable. Dans
ces co n d ition s, évidem m ent, la sorcellerie a g it tout
com m e elle agit en d ’autres pays, y com pris l’Europe et
les villes dites les plus civilisées, chez ceux dont le su b­
conscient adm et la possibilité de l’envoûtement, du m au­
vais sort, etc. Jam ais, cependant, la sorcellerie n’agira sur
celui chez qui le subconscient a été habitué à nier, à refu­
ser tout pouvoir à la sorcellerie et à la m agie noire. La
m eilleure preuve réside dans le fait que des pratiques de
sorcellerie effectuées sur des personnes n’ayant jam ais cru
en leurs pouvoirs sont sans aucun effet, alors q u ’elles sont
efficaces sur quiconque adm et la possibilité d ’être atteint
par elles. Il y a, en Europe et dans les pays les plus déve­
loppés du m onde, autant de sorciers et m agiciens noirs
q u ’en Afrique et dans les pays où la sorcellerie est réputée
courante, m ais en Europe et dans les pays développés, la
sorcellerie est inefficace, sans résultat, parce que l ’éduca-

65
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

tion et le m ilieu ne lui accordent aucun crédit et que la


croyance et l’acceptation de ces pratiques ne sont pas gra­
vées dans le subconscient du plus grand nombre.

« J e n’insisterai pas sur les malheurs du sorcier et du


m agicien noir. Chacun peut les comprendre. Il reçoit dans
la même m esure où il voulait donner. Ce q u ’il d irigeait
vers d ’autres, lui-même le recueille tôt ou tard et d ’autant
plus rapidement que le destinataire refusait, dans son sub­
conscient, ce qui lui était envoyé. Il va sans dire que la
compensation, le karma du sorcier, sera redoutable. A tous
égards, son sort n’est pas enviable, mais il en est l’au teu r...

« Puisque j ’ai mentionné l’Afrique noire, une brève


rem arque est à faire. Il y a, là-bas, des sociétés secrètes
authentiques et hautement respectables. Elles n’ont rien à
voir avec la sorcellerie, mais elles sont en très petit nombre
et la plu s grande prudence s ’im pose pour ne pas com ­
mettre de graves erreurs... »

Je me retrouve si brusquement sur terre, et si rapidement


conscient objectivement que j ’hésite quelques instants à consi­
dérer ces derniers commentaires comme émanant du maître lui-
même. Dans tout contact cosmique, une part de l’acquis per­
sonnel n ’est jam ais absente et le reçu s ’imprégne de
l’expérience propre. Quoi qu ’il en soit, ces commentaires,
même s’ils ont d’une certaine façon recueilli mon empreinte, le
maître aurait pu les exprimer lui-même.

Les contacts avec les disparus ! Le sujet, c ’est vrai, est d’im­
portance. Je me préparerai ces jours prochains à recueillir un mes­
sage de l’au-delà du temps sur cette émouvante question...

66
LA VIE POST-MORTEM

De tous les événements de l ’existence humaine, le plus


fascinant - le plus inéluctable aussi - est incontestablement la
mort. Des milliers d ’ouvrages, d ’articles de revue, de confé­
rences et de sermons lui ont été consacrés et le sujet, cepen­
dant, demeure inépuisable. Dans un autre ouvrage, j ’ai moi-
même longuement examiné, du point de vue spirituel, les
circonstances entourant la mort et ce que devenait, ensuite, la
personnalité animique libérée des chaînes corporelles. Dans un
autre chapitre, nous examinerons ce même sujet, considéré à
partir des possibilités de contact avec les disparus. Toutes les
explications apportées de tous côtés devraient apparemment
suffire comme base de réflexion personnelle, mais la mort peut,
à ce point, influer sur la compréhension de la vie et sur la
manière de conduire celle-ci, qu’il n’est jamais inutile de médi­
ter souvent sur l’échéance ultime à laquelle, tôt ou tard,
l’homme doit faire face.

Méditer sur la mort et s’intéresser aux problèmes qu’elle


soulève, ce n ’est, à aucun égard, adopter une attitude morbide
ni s ’abandonner à une conception pessimiste ou fataliste de
l’existence humaine. C ’est apprendre à se souvenir que chaque
instant de la vie revêt une importance extrême et que des états
ou conditions comme l’ennui et la paresse, par exemple, ou des
sentiments inharmonieux, entretenus envers soi-même ou
envers les autres, sont non seulement préjudiciables à une exis-

67
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

tence paisible et efficace mais encore inutiles et vains, dans le


bref laps de temps consenti à l’homme pour chacune de ses
incarnations. Les moines qui, dans certains Ordres religieux,
doivent, jour après jour, passer un moment à creuser leur tombe
dans l’enceinte de leur monastère, ont certainem ent une
conscience plus aiguë de la valeur de la vie que la plupart des
gens uniquement préoccupés des circonstances de l’existence
matérielle. Il en est de même de ceux qui, spiritualistes ou non,
envisagent souvent l’issue inévitable qui mettra fin à leurs acti­
vités en ce monde.

Beaucoup évitent de penser à la mort, par crainte ou


superstition. Quelques-uns vont jusqu’à supposer qu’en accor­
dant attention à ce sujet, ils risquent de hâter l’échéance redou­
tée. D ’autres, les plus nombreux, se refusent à réfléchir à un
événement qui les effraie par l’inconnu absolu qu’il représente
pour eux. Il faut reconnaître que les religions existantes sont
largement responsables de cet état de fait. Longtemps, dans le
passé, une pompe solennelle d ’infinie tristesse a entouré les
funérailles. En cette occasion, un véritable culte entourait la
dépouille charnelle. Le corps était l ’objet des plus grandes
attentions et la personnalité animique qui l’avait quitté, presque
complètement oubliée. Selon le psaume utilisé dans cette occa­
sion, la mort devenait un jo u r de colère. Dans ces conditions,
comment s ’étonner qu’une crainte irrésistible ait pu, année
après année, siècle après siècle, saisir ceux qui étaient témoins
de scènes aussi impressionnantes et s ’ancrer profondément
dans la conscience humaine ! Si l’on ajoute à cela les concep­
tions religieuses admises ju sq u ’à une date récente d ’un enfer
éternel et d ’un purgatoire temporaire, l’un et l’autre de feu et
l’un et l’autre présentés, non comme symboles, mais comme
réalités, l’on comprend la répugnance d ’un grand nombre à
considérer davantage ce qui a lieu après la mort, même si, en
dernière analyse, un paradis de lumière et de joie est promis
aux hommes de bonne volonté. Le temps de l’ignorance et des
consciences maintenues, par la peur, en esclavage, est mainte­

68
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

nant révolu, et il est inutile de rechercher les motifs qui ont pu


amener ceux qui, au cours des âges, avaient la responsabilité
des âmes, à user d ’arguments répréhensibles, pour asseoir un
pouvoir, hélas, plus temporel que spirituel. Sans doute y a-t-il
eu, à cette situation, une raison profonde et peut-être de bonnes
intentions, dont, dit-on, l’enfer, précisément, est pavé. Il n ’ap­
partient à personne de juger. Le châtiment est inclus dans toute
faute et chaque erreur doit être redressée, mais toute discus­
sion, à ce sujet, serait vaine. En ce domaine, plus qu’en tout
autre, il faut laisser les morts enterrer les morts.

On se demande parfois pourquoi, dans des enseigne­


ments de haut caractère mystique est désignée sous le nom de
transition, la séparation définitive de la personnalité animique
et du corps physique. La raison est simple. Le mot transition
représente plus exactement ce qui se passe à ce moment là. Il
n’y a, certes, aucune objection à l’emploi du terme mort, bien
que celui-ci soit chargé d ’une compréhension défectueuse et
se rapporte, de façon plus précise, à la fin du corps physique.
Transition, cependant, s’applique beaucoup plus exactement à
l ’ensemble du processus qui se produit au moment où la per­
sonnalité animique se retire du plan physique pour se situer,
ensuite, sur un plan différent. Elle transite véritablement d ’un
niveau à un autre et la mort n’est finalement qu’un phénomène
de transfert de conscience.

Je ne reviendrai pas sur les explications que l’on a pu lire


ailleurs, dans d ’autres ouvrages que j ’ai pu écrire ou que de
nombreux autres auteurs ont pu présenter sur ce sujet. Il me
semble préférable et plus approprié de considérer, ici, la mort
d ’un point de vue plus large et de l’étudier dans son rapport
avec la vie dont elle est un aspect. La mort, en effet, n ’existe
pas. Seule la vie est étemelle, la mort n’étant qu’un des innom­
brables éléments. C ’est à partir de cette conception que nous
examinerons, maintenant, la mort et l’état post-mortem de la
personnalité animique.

69
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

L’homme est accoutumé à s’exprim er sur le seul plan


matériel. Toute son activité physique, mentale et même spiri­
tuelle y est concentrée. Pour lui, l’univers entier n ’existe qu’en
fonction de ce plan. En fait, chaque être humain est le récep­
tacle des forces, proches ou lointaines, agissant sur lui et à tra­
vers lui, aussi longtemps qu’il vit. Sur ces forces, il a théorique­
ment pouvoir et il dispose, pour cela, des facultés nécessaires.
Son corps est doté de centres et mécanismes dont l’usage per­
m ettrait une existence parfaite, conduite avec une maîtrise
absolue. L’éducation reçue va, malheureusement, à rencontre
d ’une telle réalisation, et l’homme, au lieu de dominer les
forces à sa disposition, en est le jouet.

C ’est l’œuvre notamment d ’organisations spirituelles, tra­


ditionnelles, mystiques ou culturelles* de rééduquer progressi­
vement ceux qui ont pris conscience des possibilités humaines
et de le faire, face à des résistances souvent sévères et toujours
incompréhensives, dans un monde où tout semble en contradic­
tion avec les assurances prodiguées par la tradition. Pour com­
prendre l’opportunité exceptionnelle offerte par la vie sur terre,
il est fondamental d ’adhérer à une conception de l’univers qui
transcende les croyances et théories habituelles. Il faut, égale­
ment, ne pas limiter la compréhension et les recherches unique­
ment aux phénomènes du monde tangible. Ce dernier doit être
considéré comme faisant partie d ’un ensemble universel,
visible et invisible, et non pas comme un tout en soi ou comme
un élément primordial dont le reste dépend.

La personnalité animique voyage, pour ainsi dire, dans un


univers infini, dont la création matérielle est un aspect et un
aspect seulement. Cette personnalité qui, comme son nom l’in­
dique, réside au sein de l’âme universelle et que l’on appelle

*Celle, en particulier, de ['Ordre de la Rose-Croix A.M.O.R.C. dont le siège, en


France, est sis au Château d ’Omonville, Le Tremblay. 27110 Le Neubourg. Le
G rand Maître actuel est Serge Toussaint.

70
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

com m uném ent du simple nom d ’âme, est constamment en


contact étroit avec l ’univers infini et avec les autres personnali­
tés animiques, à quelque niveau et sur quelque plan qu’elles
soient. Elle est aussi en contact, par l’intermédiaire du corps,
avec les phases matérielles de ce même univers. A cet égard,
elle enrichit sa propre expérience, tout en bénéficiant indirecte­
ment de l’expérience des autres personnalités et cela sans que,
nécessairement, le mental s’en rende compte.

Il faut rappeler et souligner que l’enrichissem ent s ’ef­


fectue au niveau du subconscient et se répercute, plus ou
m oins, dans l ’existence humaine. Pour être perçu com plète­
m ent, l ’harm onisation entre la personnalité anim ique et le
corps doit être totale, et c ’est le but de l ’existence sur terre.
L’âme agit, alors, pleinement, par le corps et, ce faisant, elle
prend conscience d ’elle-même. A la personnalité anim ique,
ce n ’est donc pas seulem ent un cham p de m anifestation
terrestre qui est offert pour son évolution : c ’est tout un uni­
vers. Le plan physique n ’est q u ’un moment de cet univers. Il
n ’est q u ’un m om ent dans le champ infini d ’expérience où la
personnalité anim ique doit se constituer, s ’épanouir et,
enfin, se connaître elle-même.

Si, à titre d ’analogie, nous comparons l’âme universelle à


un océan, la personnalité est, à jam ais, au sein de cet océan,
une goutte d ’eau. Elle ne se distingue pas de la masse dans
laquelle elle est intégrée, mais elle reste elle-même. Son destin
n ’est pas, en fin de compte, de se dépersonnaliser dans
l’océan. Il est de s ’impersonnaliser en lui après qu’elle ait pris
conscience d ’elle-même et de l’océan. Pour comprendre à quel
point elle est liée à l ’océan, il suffit de penser qu’une vague,
aussi lointaine qu’elle soit, sera ressentie par elle. Et pour
com pléter notre exem ple, si l’on considère que l’océan tout
entier est formé de gouttes d ’eau semblables, ayant le même
destin, l ’univers apparaît comme vivant, et le but ultime de
l’évolution peut être appréhendé. Lorsque, par ses efforts et

71
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

par celui des autres, chaque goutte d ’eau, chaque personnalité,


aura accom pli son destin, l’océan tout entier aura pris
conscience de lui-même et ce sera la fin de l’aventure univer­
selle - le retour en Dieu.

Ainsi, la phase d ’expérience humaine de la personnalité


animique a son importance pour le destin de celle-ci et le destin
universel dont il vient d ’être question, mais cette phase n ’est
pas unique. Elle n ’est pas un tout, même si l’homme lui confère
une place privilégiée. La personnalité, sans doute, connaît l ’ex­
périence humaine et elle lui est précieuse. Toutefois, simultané­
ment, elle connaît, autrement, des expériences innombrables, à
des niveaux et sur des plans n ’ayant rien de commun avec le
monde physique.

La mort n’est donc que la fin du moment passé, par la per­


sonnalité animique, en contact avec les conditions matérielles.
Lorsqu’elle ne dispose plus du corps physique lui permettant ce
contact, elle n ’en continue pas moins à connaître les autres
expériences qu’elle n’a, à aucun moment, cessé de partager sur
des plans différents et, ce qui est important, elle ne cesse pas
davantage d ’être intimement liée aux autres personnalités
qu’elle a rencontrées sur le plan physique, bien que son contact
avec elles ait lieu à un autre niveau, que l’exemple des gouttes
d ’eau de l’océan unique et infini permet de comprendre.

Retirée du monde matériel, la personnalité animique tra­


verse des états successifs, mais ces états sont connus comme
une partie de l’ensemble des expériences que continue à ren­
contrer la personnalité. Autrement dit, tout en traversant les
états particuliers consécutifs à l’existence physique achevée, la
personnalité animique recueille sans discontinuer les connais­
sances des plans différents avec lesquels elle est constamment
restée en contact, et, à ce sujet, je voudrais rectifier une erreur
d ’interprétation qui s’est perpétuée depuis fort longtemps et qui
a été à l’origine de bien d ’autres erreurs.

72
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Certaines philosophies se sont référé à sept véhicules et


davantage qui constitueraient l’être en évolution. On a pu ainsi
parler de plusieurs corps, depuis le corps physique jusqu’à des
corps infiniment plus subtils. Ces explications ont l’avantage
de favoriser une meilleure compréhension de certains pro­
blèmes. Malheureusement, prises à la lettre et devenant la base
de théories de plus en plus élaborées et de plus en plus rigides
et dogmatiques, elles ont été à l’origine de graves erreurs et de
dangereux malentendus. En réalité, il y a bien sept plans ou
niveaux fondam entaux mais, en aucune façon, il n ’y a sept
corps ou véhicules constituant l’être humain. Deux états fonda­
mentaux seulement sont à retenir, en ce qui concerne l’homme,
d’une part, l’état ou corps physique et d ’autre part la personna­
lité animique. C ’est cette dernière qui est en étroit contact avec
les sept plans ou niveaux fondamentaux, recevant d ’eux les
expériences auxquelles il a été fait précédemment référence,
mais, elle-même, personnalité animique, forme un tout, un seul
véhicule ou, si l’on veut, un seul corps, distinct du corps phy­
sique, et c ’est par elle que l ’homme peut s ’harmoniser
consciemment avec l’un de ces sept plans. Il est du pouvoir de
l’homme, de faire mouvoir l’aiguille de sa conscience sur le
degré, plan ou niveau de son choix. Généralement, cela s’opère
à son insu. Un travail sur lui-même lui apprend progressive­
ment à le faire selon son choix, en vue de son évolution et dans
un esprit de service.

La vie post-mortem est donc la vie telle que la connaît,


m aintenant, notre personnalité animique, moins les circons­
tances et expériences de l’existence hum aine. Ces mêmes
circonstances et expériences, la personnalité anim ique les
retrouvera, ici ou ailleurs, pour com penser les fautes com ­
m ises, pour se racheter et surtout pour apprendre, c ’est-à-
dire, en dernière analyse, pour se connaître, pour prendre
conscience et, par delà elle-même, unie indissolublement aux
autres personnalités, contribuer au Grand Retour dans le sein
de Dieu.

73
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Un tel sujet mérite assurément d’être présenté à l’infinie


sagesse du Soi où une lumière plus grande est, à jamais, à notre
disposition. Une fois encore, j ’irai vers lui aujourd’hui pour
vous mais, vous ne l’ignorez pas, le Soi vous accueillera tou­
jours vous-même, pour résoudre les problèmes qui se posent à
vous et, sur le sujet de la vie post-mortem, vous recueillerez,
dans vos contacts personnels, non seulement une connaissance
plus vaste mais aussi une certitude intime - celle de la vanité de
toute crainte, en relation avec la mort.

Je m ’abandonne donc maintenant à la détente physique,


puis ma visualisation com m ence... et voici ma cathédrale.
C ’est la nuit et, cependant, j ’imagine les fidèles nombreux.
Dans le silence beaucoup sont en médiation. Maître, je sollicite
plus de lum ière... La vie post-mortem ! Et un M aître de la
Connaissance est là, imaginé dans sa bienveillance coutumière.
J ’écoute le message :

« A s-tu jam ais réfléchi, hom m e, que tu meurs


chaque soir et, chaque m atin, ressuscites ? A s-tu jam ais
réfléchi que tu m eurs chaque seconde en exhalant ton
souffle et que, chaque seconde, tu ressuscites en inspirant ?
A s-tu jam ais réfléchi que ta vie humaine qui a commencé
par un prem ier souffle et s ’achèvera par un dernier n’est
faite, entre cette respiration unique de ton prem ier et de
ton dernier jour, que d ’un rythme plus bref où, à tout ins­
tant, tu connais et la vie et la mort ? Tu mesures le temps
dont tu es esclave en années que tu supposes vivre, m ais,
pour l’insecte dont l’existence dure un seul jour, sa vie est
aussi longue que la tienne et, mieux que toi, il en retire ce
qui était prévu pour lu i... A insi, craindre une expérience
que tu traverses à chaque instant et que tu rencontres un
peu plus longtem ps chaque nuit, est une erreur. Sache ana­
lyser tous les éléments de ton existence consciente et tu ne
craindras p lu s...

74
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« R éfléchis aussi à ceci : tu n’existes pas : tu es. Le


monde qui t ’entoure n’est pas ce que tu crois et toi-même,
pas davantage. Le tem ps et l’espace sont ta création et
n’ont aucune réalité. La m atière n’a de solidité que celle
qui lui est, par toi, attribuée. Supprim e, dans ta
conscience, toute notion de temps, d ’espace et de matière.
Ton existence sera achevée et tu seras. Si tu n’existes pas,
tu ne saurais mourir. Si tu prends conscience que tu vis, tu
ne peux connaître la mort. Mais il est utile que tu supposes
exister et m ourir, car tu ne pourras com prendre et
connaître la vie que de cette manière. A insi continue de
rêver que tu existes et que ia m ort est ton p a rta g e ...
Continue de t’interroger sur elle et d ’être impressionné par
l’inconnu de son m ystère...

« Ce que les hommes appellent la m ort est un acte


d ’amour, l’un des plus grands, peut-être, mais ils ne peu­
vent s ’en rendre compte, aussi longtemps q u ’ils vivent sur
le plan physique. En un sens, il est bien q u ’elle soit consi­
dérée avec appréhension, car, si elle était connue dans sa
vérité, chacun serait constamment dans l’attente d ’un évé­
nement aussi prom etteur. Certes, les derniers instants de
l ’existence humaine sont tragiques pour ceux qui entou­
rent le m ourant, et lui-m êm e subit une souffrance qui va
s ’atténuant au fur et à m esure que la personnalité ani­
m ique quitte le corps, mais songe à la mère dans les dou­
leurs de l’enfantement. Celles-ci terminées, elle est toute à
ia joie de tenir, en ses bras, l’être à qui elle a donné vie. La
naissance au plan cosm ique d ’une personnalité anim ique
s ’opère, le plus souvent, dans les souffrances physiques.
L’éveil progressif dans l ’autre monde n’en est pas m oins un
événement heureux.

« La vie post-m ortem diffère peu, en définitive, de


la vie sur le plan physique, quoiqu’elle soit d ’un niveau et
d ’une nature incom parables avec l’existence terrestre. En

75
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

fait, l’état est différent, m ais les conditions qui le consti­


tuent ne le sont pas fondam entalem ent. D ans la vie
hum aine, beaucoup de tem ps est passé dans une attitude
d ’introversion. La stim ulation , même extérieure, par les
émotions et les pensées q u ’elle provoque, ne produit pas -
du m oins pas lon gtem ps - une participation réelle au
m onde et aux circonstances du dehors. L’hom m e existe
dans un m ilieu physique, sans en être conscient d ’une
manière permanente. Il vit une bonne partie de son temps
en lui-même dans une sorte de sommeil éveillé.

« C ’est le m êm e état que connaît, sur le plan cos­


m iq u e, la person n alité an im iq u e. A u d éb u t, elle est
com m e endorm ie, rêvant q u ’elle est encore dans l ’envi­
ronnement physique qui l’entourait, tandis q u ’elle habi­
tait encore sa dem eure corporelle. P u is, lentem ent, elle
s ’éveille au nouveau m ilieu qui est le sien. Com m e l’en­
fant sur terre, elle fait connaissance des conditions dans
lesquelles elle se trouve désorm ais, m ais, à la différence
de ce qui avait lieu dans l'incarnation, en se libérant de
p lu s en p lu s des im pression s qui la rattach aien t au
monde physique, elle accom plit une progression de non­
retour, c'est-à-dire q u ’elle s'intégre com plètem ent à son
nouveau m ilie u , sans aucun p artage et sans particip er
davantage à l’ancien. A ssurém ent, elle n’oublie pas, mais
elle ne v it pas dans des souvenirs p articu liers. E lle est
ces souvenirs, dep uis sa form ation in itiale au sein d ’un
segm en t de l’âme universelle, pour la prem ière fois en
contact avec le monde de la m anifestation.

« La personnalité anim ique libérée du corps phy­


sique apprend à être illim itée. Elle devient aussitôt ce
qu ’elle ressent et ce q u ’elle ressent ne saurait être comparé
avec des sentiments humains. Elle a naturellement une vie
active m ais aucun m ot ne peut l ’expliquer correctement.
L’erreur, trop souvent commise par l’homme, est de suppo­

76
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

ser que la personnalité anim ique agit et réagit comm e si


elle était dotée d ’un corps. On lui prête des sentim ents
hum ains, des ém otions hum aines, voire des sensations
sem blables à celles du corps physique. On l’im agine dans
la terreur ou dans les pleurs, sans comprendre le ridicule
de telles propositions. Il n’est pas inutile de répéter que la
personnalité anim ique ne connaît que des états. A ces
états, elle réagit, mais d ’une manière radicalem ent diffé­
rente du corps humain. En réalité, elle progresse de l’état
d ’inconscience au plan où elle se trouve, à l’état de
conscience quant à ce plan et quant à elle-m êm e. Cette
progression est plus ou moins rapide, encore q u ’il n’y ait, à
ce niveau, aucune valeur de tem ps, selon le degré d ’évolu­
tion spirituelle réalisé dans le monde. Il est évident q u ’une
personnalité anim ique ayant vécu, sur terre, dans des
conditions purem ent m atérielles, s ’éveillera infinim ent
m oins vite q u ’une autre ayant connu une am biance
hum aine de sp iritualité. Tout, en som m e, revient à une
question d ’éveil et cet éveil comm ence sur terre pour se
poursuivre outre-tombe, reprendre dans une autre incarna­
tion, se continuer au delà, et ainsi de suite. Pour la person­
nalité anim ique, il n’y a pas séparation. Il y a continuité.

« Dans tes explications, tu as désigné le but ultim e


que constitue le Grand Retour et tu as souligné l’interdé­
pendance des personnalités anim iques vers ce but. Cette
interdépendance est perm anente. La com prendre, c’est
reconnaître combien il est important pour l’homme de ne
pas juger, de penser et d ’agir d'une manière juste et bonne,
et surtout d ’aimer. Ce que l’homme fait à autrui, il le fait
égalem ent à lui-m êm e. Cette grande leçon est la clef de
l'évolution véritable.

« Toute médiation sur la mort amène à une conclu­


sion im portante, celle-ci : Une vie courte et bien remplie
est préférable à une vie longue et vaine. Le jour où

77
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

l ’hom m e, tout en se conform ant aux principes d ’une vie


saine, s ’occupera m oins de son corps et davantage de son
âme, un grand pas en avant aura été franchi par l’humanité.
Le corps est un véhicule q u’il faut respecter, entretenir et
aimer, afin de lui permettre d ’accomplir le service qui est le
sien, dans les meilleures conditions possibles, et ce service
est rendu à la personnalité animique. Lorsqu’il ne peut plus
être assuré, il est juste et bien que son occupant l’aban­
donne et que la mort, alors, accomplisse son office.
« Chaque fois q u ’il se réfère à la vie, l’homme pense
essentiellement au corps physique. Il est juste, certes, q u ’il
s ’efforce de le m a in ten ir en bonne santé et m ê m e de pro­
longer son usage. Cependant, si ce corps n’est plus à même
de rem plir son office, la personnalité anim ique aspirera à
s ’en retirer. Cela, à aucun égard, n’implique quelque assen­
tim ent que ce soit à l’euthanasie. A côté du karm a sp iri­
tuel, il y a le karma du corps, et celui-ci est plus collectif
q u ’individuel. L’homme tient tellement à la vie physique
q u ’il use de tous les moyens pour la prolonger, tout en
m enant souvent, hélas, une existence désordonnée. De
plus, il emploie inconsidérément tout un arsenal de m édi­
cam ents, souvent sans nécessité ni conseil m édical. Il se
nourrit m al, accepte une pollution dangereuse, cherche le
p laisir en évitant les conséquence naturelles qui gênent
son égoïsm e, et commet bien d ’autres erreurs. Il en résulte
un accroissement tragique de nouveau-nés débiles ou souf­
frant de m alform ations. Il en résulte aussi une résistance
infiniment moindre aux conditions extérieures et le déve­
loppem ent de m aladies graves ou chroniques, avec leurs
conséquences. Cela constitue le karm a du corps, dont
l ’hom m e est responsable. Les personnalités anim iques,
dans de tels corps, ne peuvent assurer leur destin, et il est
faux de supposer q u ’il s ’agit pour elles, ou pour l’entou­
rage im m édiat, d ’un karm a ou d ’une leçon à apprendre.
C ertes, une grande et noble leçon pourra être connue de
cette m anière et, en dernière analyse, elle sera la source

78
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

d ’un considérable progrès, si elle est reçue dans l’attitude


convenable et si l'am our prévaut sur la révolte ou la peine.
M ais cette leçon n’est pas voulue par Dieu. Elle est donnée
à l’homme par lui-même. Il en a créé les circonstances par
ses propres erreurs physiques. Quant à savoir si la vie doit,
à tout prix, être m aintenue dans un corps de douleur
auquel aucune amélioration n’est prom ise, c’est une déci­
sion que, seule, la société peut prendre sous l’autorité de
personnes com pétentes, et d ’abord du corps m édical. Il
n’est permis à personne de tuer. Mais il n’est pas, non plus,
perm is de prolonger, coûte que coûte, une existence sans
espoir, au prix de souffrances de p lu s en plu s insuppor­
tables. Il faut savoir interrompre un traitem ent sans issue
pour aider sim plem ent à une m ort paisible. C ’est à la
société et aux médecins qu’il appartient de considérer cette
question et de la résoudre. Mais, par dessus tout, c’est l’hu­
manité qui a le devoir de se réformer.

« M édite sur ces diverses questions, en relation avec


la m ort et ce qui lui succède. Toutes sont liées et toutes
m éritent attention et réflexion personnelles. La mort est
une étape nécessaire. Les circonstances qui l’entourent,
hormis les incidences karmiques, sont de la responsabilité
h um aine...

« Réfléchis, enfin, que le corps physique peut ne pas


être une entrave à une expression plus libre de la personna­
lité anim ique. Certains cherchants apprennent à se libérer
tem porairem ent des lim ites corporelles. Ceux qui y par­
viennent n’ont-ils pas, ainsi, une expérience de la vie post­
m ortem ? A lors, souviens-toi : l ’univers est vie et il est
unité ! L’hom m e seul distin gu e m ort et division où
n ’existe aucune séparation, m ais cela est nécessaire à son
expérience, à son évolution, à son retour... J ’ai dit ! »

C ’est dans un murmure que le Maître de la Connaissance

79
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

me semble avoir prononcé les derniers mots de son message...


Combien de temps a-t-il parié ? Quelques minutes ? Une frac­
tion de seconde ? Comment le temps compterait-il où il n’a pas
de réalité ! La parole m ’a été transmise, une vibration de
sagesse est entrée en moi. Que de mots il faudra, pour donner ce
qui a été intuitivement reçu dans l’harmonisation avec le Soi !

80
CONTACTS AVEC LES DISPARUS

Des ouvrages paraissent chaque mois traitant de commu­


nications avec l’au-delà. Dans l’un d’eux, ancien, Pétain, héros
de la Somme (sic), adressait un bref message à l’humanité ;
dans l’autre, toute une famille disparue dans des circonstances
tragiques demandait par la voix du médium à être dirigée et
aidée sur le plan dont elle faisait la brutale expérience, et ainsi à
l’avenant, des âmes errantes s’incorporant, le temps d ’un appel,
dans un être réceptif, communiquaient par son intermédiaire
avec une assistance plus ou moins réduite, mais toujours
impressionnée. J ’ai lu ces livres d’un bout à l’autre, parfois par
devoir, et plus souvent pour m ’informer. Ceux-là, et d ’autres
parcourus depuis tant d ’années, n ’offrent généralement pas
d ’aspect particulier. Tous se ressemblent, les circonstances
seules - lieu, personnalité du médium, par exemple - variant
selon les auteurs et tous, naturellement, commettent une erreur
semblable en supposant qu’une âme peut s’incorporer dans un
être vivant et se substituer à sa personnalité pour délivrer
quelque message, prodiguer quelque conseil ou demander
assistance. Lorsque ce tels ouvrages émanent de personnes
n ’ayant qu’une connaissance rudimentaire des hauts principes
spirituels, on peut, certes, les juger avec clémence et admettre
qu’après tout, ils seront peut-être utiles, ne serait-ce que pour
diriger, en fin de compte, certains chercheurs vers une lumière
plus authentique. Mais quelques auteurs des livres ont parcouru
longtemps une voie valable, et qu’ils puissent encore s’en tenir

81
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

aux théories qu’ils défendent ainsi implicitem ent peut sur­


prendre.

Le vieil homme n’est jamais complètement dépouillé, et il


est vrai que d ’anciennes croyances peuvent subsister en eux et
rejaillir à l’occasion de quelque expérience.

La tradition spirituelle est cependant catégorique : les


âmes qui ont quitté le plan physique n ’y reviennent pas, du
moins pour ceux qui y croient, avant le moment de leur réincar­
nation. Elles ne s’incorporent pas dans un médium pour com­
muniquer avec les vivants.

Cela implique-t-il que les communications avec les dispa­


rus sont impossibles ? Absolument pas. De telles communica­
tions sont possibles, mais elles s’opèrent d ’une manière radica­
lement différente des pratiques généralement employées et
elles ne nécessitent pas l’aide de médiums et encore moins de
tables tournantes ou d’autres procédés du même genre.

Le moment est venu de recueillir la parole et, la visualisa­


tion achevée, je me retrouve, une fois encore, dans cette
ambiance de haute spiritualité, de sublimes vibrations, dans
l’attente du Maître de la Connaissance. Il connaît la question
visualisée, et je n ’ai pas à la répéter. Les mains jointes posées
sur mon bureau, les yeux clos, je laisse ma conscience enregis­
trer le message vibratoire que, plus tard, sur le plan physique,
traduira le langage :

« La vie est une ; elle ne se lim ite pas au seul


domaine matériel.

« La vie est vibration et l’on pourrait dire que toute


vibration est vie.

« La force universelle elle-même est vie, comme sont

82
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

vie les lois secondaires, les m anifestations secondes de


J’énergie fondamentale.

« La création est un respir, une contraction et une


décontraction perm anentes que l’hom m e distin gu e en
cycles q u ’il connaît encore mal. Ce respir est vie lui-même.
Ainsi la vie, je le répète, est une et tout est vie. La vie ren­
ferme la conscience et celle-ci est un flux qui, sans cesse,
part de sa source cosmique - du noyau de la cellule univer­
selle — traverse tout et revient à cette source. Dans le flux
de conscience et, par conséquent, de vie, l’homme occupe
la place que lui a attribuée le plan cosmique. Il est le relais
de l’énergie unique vers un but q u ’il ne com prendra
q u ’une fois réalisé, m ais il est aussi le support que l’âme
universelle em ploie pour se personnaliser et devenir, en
quelque sorte, consciente d ’elle-même par les expériences
que l’incarnation lui propose. L’homme est ainsi, pour la
vie, à la fois un écran et un transmetteur. La conscience en
lui revêt plusieurs degrés, participant aux expressions les
plus matérielles jusqu’aux phases les plus subtiles, les plus
intérieures de son être.

« Dans la perception humaine, cependant, l’expres­


sion ou phase qui est p articulièrem en t connue, et pour
beaucoup, la seule, c’est l’expression ou phase m atérielle,
celle qui est accessible aux cinq sens aussi lim itatifs
q u ’ils soient. C ’est pourquoi l’homme souffre de la dispa­
rition ph ysique d'un être cher. Q uelles que soient ses
croyances, il s ’en tient à l’im m édiat et il lui est difficile
de com prendre que la vie est éternelle et une, et q u ’elle
se p ou rsu it autan t après la m ort q u ’avant. Il charge cet
inconnu de ses terreurs, de ses conceptions humaines, de
ses su p erstition s et il lui confère une form e ou un état
q u ’il n’a à aucun égard. Tu as expliqué l’essentiel de ce
qui devait être su sur le véritable au-delà dans tout
exposé sur la m ort et aucune crainte ne devrait désormais

83
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

agiter ceux qui l’ont lu, même si une peine noble et com ­
préhensible rem plit l ’hom m e devant la perte d ’un être
cher. M ais sans doute aurais-tu dû insister davantage sur
Ja possibilité, pour ceux qui restent, d ’entrer en contact
avec les disparus et tu aurais pu aussi leur expliquer plus
en détail le moyen de le faire.

« C ’est l ’homme, en effet, qui peut s ’élever ju sq u ’à


ceux qui l’ont q uitté. Plus exactem ent, il peut être avec
eux quand il le veut, du dedans, à partir de son moi inté­
rieur quoique le m ot s’élever soit plus expressif pour notre
explication. Et nous devons à nouveau en revenir au grand
principe de la visualisation qui est la clef unique de toute
prise de conscience sur un autre plan. Tout com m e l ’on
d oit visualiser pour entrer en contact avec une personne
encore incarnée, de même la visualisation est le seul
moyen de com m uniquer avec les disparus. Elle est le
poin t de départ de tout contact avec eux, et il y a loin
entre ce processus authentique où la com m unication est
dirigée, m aîtrisée, et la réceptivité utilisée par nombre de
m édium s qui très certainement s’élèvent à ce m om ent-là
au niveau cosm ique, m ais sans but, et dont le m ental, à
leur insu, revêt ce q u ’ils peuvent percevoir d ’une forme
personnelle, de leurs propres ém otions, de leur com pré­
hension particulière, voire de leurs inhibitions, entachant
leur contact possible des erreurs les plus redoutables. En
outre, la comm unication avec les disparus n’est pas le pri­
vilège de quelques-uns ni de m édium s professionnels ou
non. Elle est à la portée de chacun et il suffit pour cela
d ’utiliser correctem ent le principe de la visualisation en
l ’ap p liq u an t au but recherché, et je vais te rappeler ce
principe dans toute son extrême sim plicité :

« Il s’agit d ’entrer en relation psychique avec un dis­


paru bien défini. Dans son état cosmique, celui-ci, naturel­
lement, n’a plus les caractéristiques physiques qui étaient

84
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

les siennes de son vivant, mais ces caractéristiques demeu­


rent le lien unissant à lui celui qui s’apprête au contact.
Autrem ent dit, c’est en visualisant le disparu tel q u ’il était
physiquem ent que l ’on s ’élèvera ju s q u ’à lui, et un point
doit être précisé. Il n’est pas nécessaire de visualiser le dis­
paru sous l’aspect physique total q u ’il avait ici-bas. Il suf­
fi?: de visualiser son visage et de visualiser celui-ci souriant,
accueillant et vivant. Il faut insister sur les yeux et regar­
der ceux-ci com m e on le ferait avec un interlocuteur
terrestre. Il est important de n’éprouver aucune tristesse au
moment de la visualisation et du contact. L’on doit se sen­
tir, au contraire, dans une joie profonde et calme. Dès que
la visualisation a été effectuée d ’une manière aussi précise
que possible et dès que l’on sent —et on le sent toujours -
que le contact est établi, il faut cesser la visualisation et
s ’abandonner à la communion.

« La visualisation conduit de façon sûre au contact.


Quiconque applique ce principe est donc assuré du résul­
tat. Pendant la com m union, qui peut durer quelques
secondes, quelques m inutes et parfois, rarem ent, davan­
tage, on est uni au disparu vers lequel on s ’est ainsi élevé.
L’im pression aussitôt ressentie est une grande paix, une
immense consolation et un sublim e élan d'amour. Certains
s ’apercevront q u ’ils parlent psychiquement au disparu. En
réalité, celui-ci comprendra les pensées de son visiteur et
c’est ce qui pourra donner à ce dernier l’impression de par­
ler. D ’autres sembleront entendre le disparu, mais l’expli­
cation de ce fait est la même que dans le cas des premiers.
Il y a com m union, fusion tem poraire, unité entre deux
êtres et c’est cela qui im porte surtout. Lorsque cessera le
contact, celui qui l’a provoqué, une fois revenu à la
conscience physique, pourra conserver une im pression
dominante et la rencontre pourra être comprise sous forme
d ’un m ot, d ’un m essage, d ’une directive. Il n’y a pas de
paroles sur le plan cosm ique, il y échange vibratoire et

85
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

c’est seulement ensuite que le mental, impressionné par cet


échange, vêtira de m ots et de compréhension objective ce
qui a eu lieu. L’on constatera alors que quelques secondes de
com m union ont besoin parfois de longs développem ents
pour être assimilées sur le plan physique où, contrairement
à l’autre, chacun est soum is aux lim ites de tem ps et d ’es­
pace. Il est possible, enfin, q u ’il n’y ait, au retour, aucune
impression marquante, mais ce dont on peut être sûr, c’est
que le contact a eu lieu et la preuve est ainsi administrée —
si besoin était —que la morte n’existe pas.

« Pour procéder à c e tte expérience, il est certes


nécessaire de se placer dans une am biance appropriée.
Certains préféreront être couchés et d ’autres, une condi­
tion différente propice au contact recherché. Cependant,
dans tous les cas, l ’on notera q ue l ’efficacité la plus grande
s’obtient en se conformant aux principes d ’harmonisation
avec le Soi et en opérant la visualisation du disparu. Voilà
le véritable processus, le processus unique à suivre pour
tout contact avec les disparus. J ’ajouterai que si ce proces­
sus peut être appliqu é à volonté, il faut l’em ployer avec
discrétion. L’homme n’est pas ici-bas pour passer toute sa
journée en constante communication avec les disparus. S ’il
le faisait, il risquerait de se détacher peu à peu, non seule­
m ent de ses desseins spirituels et de sa propre évolution,
m ais aussi de l’existence courante, elle-m êm e si im por­
tante pour ses progrès spirituels et son expérience. Cette
réserve faite, rien ne s ’oppose à ce q u ’une fois par jour et
même deux ou trois, le contact avec le disparu soit opéré.

« Une question pourrait être posée pour les adeptes


de la réincarnation à propos des âmes réincarnées que l’on
suppose encore sur le plan cosm ique. Que deviendrait,
dans ce cas, une tentative de communication ? La réponse
est sim ple. J e l’ai d it au début de ce m essage : la vie est
une. L'homme, même s'il ne s'en rend pas com pte, est un

86
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

être cosm ique. Par son corps, il se m anifeste sur le plan


physique, mais par la partie invisible de son être, il est sur
tous les autres plans. Dans le cas qui nous préoccupe, il y
aurait en quelque sorte transfert de la visualisation. A son
insu, celui qui tente la communication serait dans la situa­
tion de q u e lq u ’un voulant com m unier avec un vivant et
ainsi le contact serait réalisé, même si l’aspect physique
recouvrant l ’âm e recherchée n ’est plus, naturellem ent, le
même q u ’autrefois car tous les aspects antérieurs dont une
personnalité anim ique a été revêtue au cours des âges la
suivent à jam ais. Ils sont chacun com m e l ’une des notes
que la m e reconnaîtra et auxquelles elle réagira. La ques­
tion de savoir si une âme est réincarnée ou non pour un
contact psychique avec elle ne se pose donc pas. La com ­
m unication aura toujours lieu. Temps et espace sont bien
des illusions physiques. J ’ai d it ! »

Curieusement, à peine ai-je réintégré mon corps physique


que je pense à la remarque de l’un de mes amis ayant à diverses
reprises effectué, selon les principes expliqués ici, une commu­
nication avec sa sa fille décédée depuis très longtemps, alors
qu’elle était encore bébé. Chaque fois, il avait l’impression
d ’être en contact avec une femme d ’une quarantaine d’années,
et il est évident que cette âme s ’était ainsi réincarnée presque
aussitôt.
Déjà, je réfléchis au prochain sujet à éclaircir dans mon
harmonisation avec le Soi. Plusieurs déjà me viennent à la pen­
sée...

87
SECTES ET FAMILLES RELIGIEUSES

La nouvelle question que je me propose d ’éclaircir


aujourd’hui dans mon harmonisation avec le Soi est suscitée
par un article dont l’auteur voile sous un pseudonyme les affir­
mations tendancieuses qu’il érige en affirmations catégoriques.
Son désir est apparemment de nuire à certaines organisations et
il est ainsi amené à habilement suggérer le danger de mouve­
ments dont il stigmatise le but prétendu par lui bassement
astral. Ce genre d ’insinuations ne peut avoir prise que sur des
lecteurs non avertis. De tels auteurs sont quelquefois mus en
général par des sentiments dont le moins qu’on puisse dire est
qu’ils sont loin d’être respectables, puisque fondés souvent sur
la déception, et peut-être la vengeance contre une sanction
pourtant hautement méritée.

L’orgueil est une calamité pour celui qui en souffre. Il le


conduit aux actes les moins raisonnables, à une crainte injusti­
fiée créatrice de redoutables erreurs pour lui-même, au men­
songe, à l’insatisfaction et à de mauvaises actions qui, tôt ou
tard, rejaillissent sur leur auteur. Il est à souhaiter que des
articles de l’espèce de celui dont je parle n’influencent jamais
l’authentique chercheur. Si l’astral, au sens que lui donne cet
auteur, existait, ses théories pourraient dém ontrer que lui-
même en est la proie abusée comme il pourrait avoir été lui-
même, en d ’autres occasions, abusé par d’autres mirages qui
ébranlèrent en lui la plus élémentaire réflexion. Chacun tra­

89
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

verse, dans le cycle de ces incarnations, la nuit obscure que


connaît un chercheur, jouet de sa propre illusion.

A la suite de l’article auquel je me réfère, j ’en viens à pen­


ser, je ne sais par quelle association d ’idées, aux sectes et
familles religieuses qui prolifèrent sur notre terre. Sans doute
est-ce en raison de l’intolérance dont certaines font preuve, ou
encore parce que la plupart n’hésitent pas devant de m enson­
gères insinuations du genre de celles dont l’article que j ’ai lu
est truffé. Quoi qu’il en soit, c ’est le sujet que je choisis pour
mon contact de ce soir avec la Cathédrale Cosmique et j ’écoute
le Maître de la Connaissance venu éclairer davantage ce sujet :

« Ta question, com m ence-t-il, est mal posée, bien


q u ’elle ait été assez compréhensible pour parvenir jusqu’à
notre conclave et pour que j ’aie été chargé d ’y répondre. Tu
sem bles établir une différence entre les sectes et ce que tu
appelles les fam illes religieuses. Or, ces dernières elles-
m êm es sont des sectes. Curieusem ent, ce sont elles qui
ont, intentionnellem ent, chargé le m ot secte d ’un sens
péjoratif, oubliant que, ce faisant, elles s ’attribuaient aussi
cette qualification restrictive.

« Réfléchis quelques instants : le monde compte près


de cinq m illiards d ’habitants. La plus im portante expres­
sion de la pensée religieuse - le Bouddhism e sous ses
diverses formes - rassemble plus d ’un m illiard d ’adeptes.
Vient ensuite l’Islam , avec un m illiard d ’adeptes égale­
ment. En troisième position se situe le catholicism e, avec
ses huit cents m illions de baptisés, dont m oins du v in g ­
tième sont régulièrement pratiquants. Puis c’est le protes­
tantism e et ses m ultiples branches, avec un nombre de
fidèles approchant celui des catholiques. Toi-même, qui es
de religion catholique et vis dans un pays à majorité théori­
quem ent catholique, n’échappes pas à une certaine ten­
dance à croire que ta religion est la plus im portante du

90
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

m onde et que ses injonctions plus ou m oins fondées,


variant avec les époques et les latitudes, sont déterminantes
pour toute l’humanité. En cela, comme beaucoup d ’autres,
tu as été longtemps dans l’erreur. Dans tout l’Orient, dans
tous les pays islamiques, dans les régions où le catholicisme
est faiblement implanté, en Grande Bretagne, ou aux Etats-
Unis et dans bien d ’autres contrées, les activités catholiques
et, à plus forte raison, ses avis, son influence et ses direc­
tives sont, ou bien totalement ignorés, ou bien mentionnés
com m e des nouvelles d ’intérêt à peine secondaire. Jam ais
les informations les concernant n’occupent la première page
des journaux, rarement elles sont m entionnées dans les
émissions radiophoniques et plus rarement encore à la télé­
vision, contrairement à ce qui se passe dans les pays latins à
m ajorité catholique. M ais l ’on pourrait en dire autant de
l’Islam et du Bouddhism e. Les journaux ne parlent guère,
dans les pays latins, de leurs activités religieuses !

« Considère ainsi les chiffres : un m illiard de


Bouddhistes, un m illiard de m usulm ans, huit cents m il­
lions de baptisés catholiques, etc., aucun de ces chiffres ne
représente la totalité de la population terrestre. Chacun est
une portion, une section et chaque religion, par consé­
q u en t, au demeurant largement minoritaire, est une secte.
En outre, des centaines de millions de personnes sont dites
athées par les différentes sectes religieuses que je viens de
citer. En réalité, elles sont ainsi nommées parce q u ’elles ne
se rattachent pas aux dogmes et à une foi particulières qui,
de la sorte, veulent utiliser le m ot athée d ’une manière
aussi péjorative q u e lle s em ploient, pour d ’autres, le m ot
secte qui leur revient également. Or, il y a fort peu d ’athées
au sens absolu du terme. Parmi le nombre considérable de
ceux qui ne sont fidèles d ’aucune foi déterminée, beaucoup
sont croyants et pratiquent une forme de religion person­
nelle se m anifestant par des règles de vie et des principes
moraux hautem ent valables et dénués de l’hypocrisie que

91
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

malheureusement suscitent, chez leurs fidèles tourmentés


par l’opinion de leur église ou de leurs voisins, les sectes reli­
gieuses grandes ou petites.

« Tous les groupes humains : cercles, clubs, etc., sont


égalem ent, de ce point de vue, des sectes. Il y a cependant
une différence fondamentale entre ces derniers et aussi entre
les quelques ordres initiatiques authentiques, et les grandes
familles religieuses. Les cercles et clubs ont des buts tempo­
rels q u ’ils définissent eux-mêmes et quelques-uns, il est
vrai, ont des visées religieuses, ce qui, dans l’esprit que j’ai
précisé, en fait des sectes, aussi insignifiantes soient-elles par
le nombre. Une secte est religieuse quand elle affirme offrir
une voie de salut et la plupart considèrent à tort, et contrai­
rement à tout principe véritable, q u ’en dehors d ’elles, il
n’est pas de salut. C ’est pourquoi le mot secte convient mal
aux organisations initiatiques. En leur sein sont réunis des
cherchants de toutes les religions et de toutes les philoso­
phies, aussi bien que des ecclésiastiques de toutes dénomi­
nations et des personnes n’appartenant à aucune famille reli­
gieuse, petite ou grande, et il y a davantage : loin d ’éloigner
le fidèle de sa religion, la recherche spirituelle a souvent
pour conséquence subsidiaire de l’en rapprocher davantage.

« Une organisation initiatique ou spirituelle, certes,


inclut dans la formation q u ’elle peut dispenser l’examen de
questions d ’ordre spirituel ou métaphysique, et dans ce cas,
elle propose un choix (non un dogme) qu’elle sait vrai. Dire
pour cela qu’elle est religieuse au sens habituel de ce qualifi­
catif serait aussi absurde que de prétendre que les grands
philosophes, Leibnitz, K ant et Bergson, par exemple, ont
créé des religions parce qu’ils proposaient des solutions aux
problèm es m étaphysiques de l'hum anité ! Q uant aux ini­
tiations et aux rituels, leur conférer un caractère religieux est
une erreur difficile à qualifier. L’initiation et le rituel sont
une technique d ’éveil, de formation de l’être et de prise de

92
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

conscience vers une évolution de plus en plus élevée dont


l’ultime étape est la maîtrise. Une religion donne aux acces­
soires, vêtements, matériels, etc., une valeur liturgique avec
ses interdits et ses bienfaits supposés touchant parfois à la
superstition. Pour une organisation traditionnelle, ces vête­
ments, ces accessoires, ce matériel ont une valeur exclusive­
ment de symboles. Ils ne sont rien en eux-mêmes. Ils sont
une phase de la technique initiatique et ils n’ont de valeur
que dans ce q u ’ils représentent et dans l’effet qu’il s’agit de
produire sur le participant, c’est-à-dire, éveiller le moi inté­
rieur, lui donner vie, réunifier l’être, conférer à l’homme son
caractère cosmique total, sa nature de fils de la lumière, en
un m ot de m aître. En outre, dans une organisation tradi­
tionnelle, la raison de chaque accessoire est pleinem ent
expliquée, car la connaissance n’inclut aucune superstition,
m ais au contraire une participation comprise dans tous ses
aspects.

« Le moment est venu de nous séparer. Auparavant, je


te confirmerai sim plem ent ce que tu as appris d ’autres
sources prestigieuses. Une ère nouvelle est commencée et le
monde assiste à la fin des religions telles q u ’elles s ’expri­
ment. Il suffit, pour s’en rendre compte, de considérer avec
attention ce qui se passe sur toute la surface de la terre d ’une
manière de plus en plus perceptible et, dans les quelques
années à venir, ce fait sera visible pour tous. En fait, les reli­
gions prendront une forme différente, mais elles ne seront
plus jamais ce q u ’elles ont été et certaines, pourtant impor­
tantes, disparaîtront à jamais. Le temps du dogm atism e et
de la foi aveugle est achevé. L’ère de la connaissance a com­
mencé. A ujourd'hui et dans l’avenir, les M aîtres de la
Connaissance veillent avec une rigueur jam ais égalée.
Quiconque œuvre dans l ’impersonnalité, plaçant l ’organisa­
tion au sein de laquelle il lui a été proposé de servir avant
toute pensée égotique et particulièrement toute considéra­
tion de prestige personnel auprès de qui que ce soit, au-

93
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

dedans et au-dehors, ou de jugement ou évaluation humaine


vis-à-vis de quiconque sert ou a servi, recevra l’appui d ’en
haut. La règle demeure : chacun à sa place pour le service
unique, chacun dans sa responsabilité hiérarchique propre
pour le bien commun. Donne cet avertissement à tous : si
quiconque choisi pour servir ne sait pas se dégager de lui-
même et dépasser les néfastes injonctions de son ego, de son
ressentiment ou de ses supposées déceptions, son action est
entachée de personnalité au point que paraître devient un
mobile de ses actions et réactions avec ce que cela implique
d ’obstruction et d ’entrave dans le service commun et dans le
service des autres. Aussi habile soit-il dans cette manière
d ’agir, aussi obstiné soit-il dans ses m otivations et le but
q u ’il poursuit, quelles que soient ses justifications pour lui-
même dans ce q u’il accomplit, la sanction ne viendra d ’au­
cune autorité humaine, mais directement des Maîtres de la
Connaissance suprême, du plan où ils opèrent et elle sera
redoutable, dépassant, tout en l’incluant, la mise à l’écart de
tout service, de toute responsabilité. En revanche, que celui
qui sert dans l’impersonnaiité, avec une volonté de coopéra­
tion de tous les instants et qui sait dom iner toutes ses
impressions, suppositions et prétendus jugements pour com­
prendre et pardonner sans cesse, éloigne de lui toute crainte !
Il a l’appui cosmique et rien ne prévaudra contre lui.

« M édite sur ces grandes questions. Elles sont capi­


tales dans ces temps nouveaux où tant de bouleversements
• sont en cours... »

Le Maître de la Connaissance se retire, et revenu au plan


physique, dans cet immense temple de service qu ’est notre
terre, je transcris aussitôt le message reçu.

Prédictions... prophéties ! Voilà un intéressant sujet pour


ma prochaine méditation. Je m’y préparerai dès demain...

94
PROPHÉTIES ET PRÉDICTIONS

La question dont doit traiter ce chapitre est l’une des plus


délicates qui puissent se présenter au spiritualiste et c ’est aussi
l’une des plus intéressantes. Il est possible de l’aborder de mul­
tiples points de vue, mais la solution vraiment satisfaisante repose
naturellement sur l’application de la loi du triangle à ce sujet par­
ticulier. J ’expliquerai donc tout d’abord mes conceptions person­
nelles concernant les prophéties et les prédictions, puis je me
situerai dans mon harmonisation avec le Soi au niveau de la
Cathédrale Cosmique pour solliciter davantage de lumière, et je
transmettrai de mon mieux ce que j ’aurai appris à ce sujet.

La loi du triangle longtemps tenue secrète à été plus large­


ment divulguée dans le monde par un grand mouvement,
l’Ordre de la Rose-Croix AMORC depuis sa fondation
moderne par le Dr H. Spencer Lewis dont la fonction tradition­
nelle a été jusqu’en 1939 celle d’Imperator. C ’est ensuite Ralph
M. Lewis qui a été élu à cette responsabilité suprême et c ’est,
depuis quelques années et pour la première fois dans les temps
modernes, un Français, Christian Bernard qui, après une élec­
tion unanime, assume cette fonction mondiale. La loi du tri­
angle est fondamentale et s ’applique à tous les domaines, du
plus subtil au plus bas, dans l’univers visible et invisible de la
création. Elle concerne, par conséquent, le problème des pro­
phéties et des prédictions autant qu’elle pourrait expliquer
n’importe quelle autre question embarrassante pour la pensée

95
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

humaine. Mais ce que nous allons constater surtout, c ’est le


côté positif et utile qu’une connaissance satisfaisante de cette
loi permet de réaliser. C ’est simplement pour mémoire que je
définirai ici, brièvement, la loi du triangle : cette loi signifie
que si deux points, ou deux conditions, sont établis, il en résulte
nécessairement une manifestation, qu’il s’agisse d ’une mani­
festation psychique ou spirituelle ou, au contraire, d’une mani­
festation mentale ou matérielle.

Une prédiction valable - et en cela elle se rapproche de


l’intuition pure - est donc le fait de percevoir deux points situés
sur le plan cosmique. Celui qui prédit véritablement, au
moment où il fait état d ’un événement possible, conclut à une
manifestation pouvant se produire et cette conclusion résulte
d ’un mécanisme subconscient déductif dont il ne se rend peut-
être pas compte et dont l’origine est la perception par le moi
intérieur de deux conditions situées sur le plan invisible. Le
mécanisme déductif du subconscient est d’une rapidité extrême
et si les deux conditions cosmiques sont solidement établies,
l’événement pourra être déclaré imminent par celui qui prédit,
s ’il est particulièrement réceptif.

J ’ai insisté, en effet, sur un qualificatif important : p o s­


sible. Que les deux points ou conditions cosmiques soient sim­
plement à l’état de formation, de condensation ou qu’ils soient
si formés que la manifestation est imminente ou même en
cours, tant que l’événement n’est pas réalisé, il n’est que virtuel
et, par conséquent, il peut être soit favorisé s ’il est positif et
bénéfique, soit évité s’il est négatif et malheureux. Il suffit pour
cela d ’agir sur les deux conditions cosmiques, ou même sur
l’une d ’elles seulement. De quelle manière, par quel moyen, en
un mot comment ? Tout naturellement par la pensée et plus pré­
cisément par la visualisation : une visualisation qui part de
l’événem ent prédit ou pressenti, vu comme possibilité à la
pointe inférieure du triangle, qui voit ce point plus marqué ou,
au contraire, l’efface mentalement, puis qui s’élève aux deux

96
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

points supérieurs invisibles du triangle et les renforce ou les


dissout selon le cas. Aucune prédiction mauvaise n ’est donc
inéluctable. Toutes, au contraire, sont évitables si le processus
de visualisation est convenablement suivi.

Au sujet des bonnes prédictions, il est naturel que l’on


cherche à en accélérer la manifestation, mais, de toute façon,
s ’ils existent vraim ent, la m anifestation aura lieu. On peut
être prévenu de l’événement de bien des manières, par l’intui­
tion, par des rêves, par un être réceptif et vrai, mais l’essentiel
est de toujours réagir de la façon appropriée que j ’ai décrite.
Il faut par-dessus tout se m éfier des prophètes de m alheur
qui, la plupart du temps, ne perçoivent rien du tout et qui,
pour abuser de la crédulité d ’autrui ou simplement se rendre
sottem ent intéressants ou encore recouvrir d ’un prestige
trom peur leur faiblesse, le vide de leur existence ou son
échec, jettent à tort et à travers leurs prédictions inventées,
établissant parfois de la sorte chez des être crédules les deux
points inexistants auparavant.

De tels prophètes sont des êtres malfaisants et il faut s’en


garder et les tenir à l’écart pour éviter leur néfaste suggestion.
En tout cas, ceux qui liront ces lignes sauront désormais éviter
les m anifestations indésirables en agissant conformément au
processus simple, mais efficace et définitif que j ’ai exposé, et
ainsi nul ne doit être sujet à la crainte lorsqu’il s’agit de prédic­
tions d ’où qu’elles viennent.

Les explications qui précèdent se rapportent surtout aux


prédictions individuelles, à celles qui ont trait à soi-même ou à
des personnes bien déterminées. Nous allons maintenant exa­
miner ce qui a lieu dans l’éventualité de prédictions intéres­
sant la collectivité, l’humanité dans son ensemble, et considé­
rer ainsi ce qu’il est plus approprié de revêtir du terme de
prophétie.

97
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Une prophétie se rapporte à une période plus ou moins


lointaine. Nul n ’ignore les prophéties de N ostradam us et
celle de M alachie. Les questions qui se posent sont les sui­
vantes : si de telles prophéties sont valables, com m ent les
deux points cosm iques du triangle peuvent-ils être établis
aussi longtem ps d ’avance ? Cela signifie-t-il que tout est
écrit d ’avance ? Y aurait-il prédestination en ce qui concerne
l ’humanité dans son ensemble ?

A ces questions, j ’ai donné une réponse dans un livre inti­


tulé Le bossu d ’Amsterdam et, à partir de cette réponse, elles
peuvent être résolues d ’un point de vue particulier qu’il serait
juste d ’appeler unitaire car il considère la création dans son
ensemble achevé et dans sa relation avec l’évolution humaine.
M ais ce point de vue peut-être difficile à appréhender pour
beaucoup et je donnerai donc ici une explication d ’un moindre
degré, plus facilement perceptible par l’intellect parce qu’édi­
fiée à partir du manifesté apparent et non du tout.

Un fait connu de tous les adeptes, c ’est que le monde


évolue et se déploie en cycles dont les plus importants sont
connus sous le nom d ’ères : ère des Poissons, ère du Verseau,
etc. Cette seule considération permet à l’initié de savoir ce qui
a marqué les ères antérieures, ce qui marque l’ère présente et
ce qui marquera les ères futures. Mais à l’intérieur de chacune
de ces ères, un cycle se développe également : passage de l’ère
précédente à la nouvelle, évolution lente, sommet, puis évolu­
tion vers l’ère nouvelle. Chaque ère renferm e en puissance
toutes les précédentes, elle en est la synthèse avant un départ
nouveau. Or, chaque ère s ’étend sur trente degrés. Elle se
divise en trois parties de dix degrés chacune, c’est-à-dire que
chaque ère s’étendant sur 2160 ans, comporte trois périodes de
720 ans chacune, et chaque degré d’une période est ainsi de 72
ans. On se trouve, par conséquent, en face d ’une part d ’un
grand triangle dont chaque côté mesure pour ainsi dire 720 ans
et, à l’intérieur de ce grand triangle, d ’un petit triangle de 24

98
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

ans de côté. Maintenant, chaque ère, synthèse des précédentes,


est le retour des précédentes à un niveau supérieur.

Pour le sujet qui nous préoccupe, ce qu’il faut savoir, c ’est


que les prophètes appliquent cette connaissance, certains sans
le savoir et d ’autres en le sachant, comme ce fut le cas de
Nostradamus dont on considère, dans certains cercles fermés,
que le nom n ’était pas celui d ’un homme, mais recouvrait les
travaux d ’une assemblée de grands initiés qui pourraient être
de ceux auxquels, à ma façon, je me suis référé dans mon livre
Les maisons secrètes de la Rose-Croix.

Les prophéties authentiques sont donc la perception sub­


consciente par un sage des deux points cosmiques du grand ou
du petit triangle. La perception de ces deux points inclut la
compréhension de chacun des côtés du triangle. Elle en éclaire
chaque degré. Il est important de noter aussi que la perception
subconsciente des deux points cosmiques par le prophète abou­
tit à la vision des grands événements, mais que le prophète don­
nera à ceux-ci une compréhension basée sur son époque.
J’entends par là qu’il revêtira les événements futurs des carac­
téristiques de la société dans laquelle il vit. Par exemple,
Nostradamus parlera de rois pour tous les événements qu’il
prophétise, car il n ’a, de son temps, aucune notion de ce que
peut être un président au sens moderne. Pour interpréter correc­
tement une prophétie, il est donc nécessaire d ’avoir une
connaissance assez précise de l’époque où vivait le prophète.
En outre, le vrai prophète, qui toujours est un sage, sait les évé­
nements principaux des ères passées et en particulier des plus
rapprochées, dont la sienne. Ce savoir est l’un des points cos­
miques du triangle et ce point, on peut l’appeler à juste titre
celui du karma positif et négatif accumulé par l’humanité. Le
second point cosmique est celui des caractéristiques de l’ère ou
des ères considérées. Le troisième point - la manifestation - est
la vision de l’événement, de ce qui arrivera.

99
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Une précision est encore à apporter : selon la qualité du


prophète, la prophétie peut être historique, c ’est le cas de
Nostradamus, religieuse dans certains de ses aspects, c ’est le
cas de celle de M alachie, et elle peut prendre bien d ’autres
aspects, ceux-ci étant fonction de la personnalité du prophète.
Elle peut concerner l’ensemble du destin de l ’humanité - le
grand triangle - ou une phase ou période de ce destin - le petit
triangle. Voilà les bases qu’il faut avoir sur les prophéties, mais
deux questions se posent : d’abord, l’accomplissement des pro­
phéties peut-il être accéléré ou annulé, comme c ’est le cas pour
les prédictions et alors comment ? Ensuite, pourquoi y a-t-il
des prophéties et en quoi peuvent-elles être utiles ?

Ce sont les deux questions auxquelles je vais réfléchir


dans ma cathédrale... Aussitôt, le M aître de la Connaissance
commence en ces termes :

« Tu te souviendras de tout ce dont tu dois te souvenir


pour être im m édiatem ent com m uniqué. D ’autres faits ne
surgiront que plus tard à ta conscience quand le m om ent
sera venu de les transmettre à d ’autres. Tout écrit est, pour
ainsi dire, surveillé, guidé et il ne saurait en être autrement
puisqu’ils visent à éclairer ceux qui cherchent, à leur trans­
m ettre ce q u ’ils doivent apprendre et s ’efforcer de com ­
prendre à ce stade précis de l’histoire de la lumière et de la
connaissance. Avant ta venue en ces lieux cosmiques, tu as
écrit quelques pages représentant ce que tu savais des pro­
phéties et des prédictions, mais jusqu’à l’instant précis ou tu
as commencé à parler des ères, du grand et du petit triangle,
tu ignorais tout à ce sujet. J ’ai imprégné ta conscience de ces
connaissances et tu les as rédigées librement.

« J e ne vois que peu de chose à ajouter à ce que tu as


écrit, sinon pour dire que les véritables prophètes sont
rares, m ais cela chacun le sait, et pour préciser que la pro­
phétie diffère des prévisions basées sur l’astrologie qui

100
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

indique des tendances, des p ossibilités dues à un clim at


planétaire déterm iné et qui, parfois, peuvent être mal
interprétées.

« En tout cas, les astres inclinent mais n’obligent pas.


Les prophéties des sages sont fondées sur la connaissance et
elle se situent ainsi au niveau de la certitude. Elles d ési­
gnent le cadre de l’évolution planétaire et quelquefois uni­
verselle. Elles décrivent la scène sur laquelle vont jouer les
hommes et les décors qui vont l'entourer au cours des actes
divers de l’histoire humaine. La pièce, en effet, est préparée
et elle l’a été de telle sorte q u ’elle perm ette aux hommes
d ’évoluer, de prendre conscience, d ’opérer leur retour à la
source dont ils émanent. Mais attention ! La pièce n’est pas
écrite dans tous ses détails, chaque répartie n’est pas rédigée
dans un m ot à m ot rigide. La m eilleure comparaison est
celle de l’ancienne com edia d ell’arte où une tram e était,
dans ses grands traits, définie à l ’avance, m ais où aucun
détail n’était prévu, les situations s ’enchaînant les unes aux
autres au gré des acteurs, pourvu que les éléments fonda­
m entaux soient observés et le dénouement prévu respecté.
Il en résultait que les réparties de l’un étaient fonction de ce
que dirait l’autre et ainsi la pièce se déroulait de plus en
plus précise parce que se basant sur un enchaînement de
situations posées par les acteurs eux-mêmes. Cette sim ple
explication permet de comprendre les prophéties. Elles se
rapportent aux éléments fondamentaux qui seront inélucta­
blem ent observés et au dénouem ent qui, de toutes les
façons, le sera aussi. M ais ceci est à noter : un prophète
d ’une lointaine antiquité ne pouvait pas être aussi précis
q u ’un prophète plus récent, tel que N ostradam us. Le
déroulement de la pièce n’était pas aussi avancé. Il connais­
sait le point cosmique karma, le point cosmique ère, mais il
ne pouvait percevoir la réaction des acteurs à chaque degré
du grand triangle. Il le pouvait davantage sur le petit tri­
angle, m ais dans les deux cas, il ne pouvait pressentir que

101
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

les élém ents fondam entaux et quelques autres détails.


N ostradam us, lui, était d ’une époque précédée d ’un long
passé, la pièce était beaucoup plus avancée, les réparties
antérieures avaient établi des situations précises s’ajoutant
aux élém ents fondam entaux, le point karm a était plus
chargé en bien et en mal et une lumière plus intense était
réfléchie sur chacun des degrés du grand et du petit tri­
angle.
« La réponse à ta première question, la voici : l’ac­
com plissem ent des prophéties ne peut être ni accéléré ni
annulé en ce qui se rapporte aux éléments fondamentaux
et au dénouement final, par la volonté des hommes. Seul,
le point karm a est influencé par les actes et le comporte­
m ent de la collectivité hum aine et ainsi les degrés ou
péripéties secondaires peuvent être adoucis, voire trans­
m ués. N ’oublie pas que le karm a, les ères et les circons­
tances humaines et terrestres ont pour but l’évolution de
l’humanité dans son ensemble et de tout homme en parti­
culier. Si une leçon a été suffisam m ent apprise par l’hu­
m anité, un élément fondamental prendra moins d'im por­
tance. Il ne sera pas supprim é, m ais l’hum anité le
rencontrera dans de m eilleures conditions avec des effets,
par conséquent, moindres. Il faut ajouter que les veilleurs
suprêm es qui sont, dans ce dom aine, les responsables
ultim es peuvent, certes, décider l’accélération de certains
événements s'ils constatent que cela est utile. Après tout,
tem ps et espace ne sont que des notions hum aines. C ’est
pourquoi peu de prophéties se risquent à préciser des
dates irrévocables. Aucun prophète a u th e n tiq u e ne le
ferait. Il se contente —et c’est beaucoup —de révéler l’en­
chaînement des faits.

« Une remarque essentielle est à souligner. Les ini­


tiés ont un rôle à jouer dans l’histoire de l’humanité. Leur
action doit s ’exercer sur le point karm a du trian gle cos­
mique. L’action au bénéfice de l’humanité s’exerce collecti­

102
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

vem ent de manière efficace. La mesure des pensées posi­


tives d ’un Ordre traditionnel opère donc un travail bien­
faisant.

« Pourquoi y a-t-il des prophéties et en quoi peu­


vent-elles être utiles ? Les prophéties sont des guides en
même temps q u ’elles démontrent la réalité d ’un plan uni­
versel. Certains les considèrent avec une crainte supersti­
tieuse, particulièrement ceux qui errent encore dans la val­
lée des larmes, à la recherche d ’un sentier de connaissance.
M ais pour ceux qui gravissent le sentier, elles seront, d ’une
part, l’itinéraire et, d ’autre part, la source de m éditations
efficaces sur le pourquoi de la création et sur le cadre offert
à l’hom m e pour son évolution. L’adepte recherche la
connaissance, il avance vers la maîtrise au sens le plus sacré
du term e, et pour cela il doit examiner chaque détail du
plan où il vit pour parvenir, en dernière analyse, à une syn­
thèse telle que la lumière, l ’illumination en jailliront, avec
la prise de conscience finale qui est le retour définitif à la
source, au sein de la réalité. En pressentant, par les prophé­
ties véritables, le plan universel, le disciple se rapproche
ainsi de la conscience cosm ique, de la com m union
suprêm e. M ais, plus sim plem ent, il sait où il va avec le
monde, il sait les circonstances où doit se dérouler son évo­
lution et il est préparé à retirer tout le fruit de l’expérience
qui lui est proposée.

« D ’un autre point de vue, sans doute n’as-tu jamais


réfléchi que les prophéties, si elles se réfèrent au monde,
concernent aussi chaque homme en particulier et cela à
chaque époque. Elles présentent sym boliquem ent les cir­
constances que rencontrera chaque homme dans chacune
de ses incarnations, ses luttes personnelles, ses expériences
individuelles, etc. Elles sont donc aussi bien l ’histoire des
hom m es que l ’histoire de chaque homme. Elles consti­
tuent dès lors un guide pour l’humanité et un guide pour

103
ENSEIGNEMENTS DES MAITRES DE LA CONNAISSANCE

chacun. Médite sur cet aspect de la question des prophéties


et remarque enfin q u ’aucune prophétie n’est claire au point
d ’être comprise sans effort et sans un laborieux travail d ’in­
terprétation, ce qui montre bien q u ’elles sont destinées
d ’abord aux adeptes et aux postulants à la lum ière, sans
pour autant être cachées à tous les autres. A elles, par excel­
lence, s’applique l’avertissement de Jésu s « Que celui qui
peut com prendre, comprenne. » Or, pour pouvoir com ­
prendre, il faut vouloir chercher et quelquefois se taire, car
la connaissance est à acquérir par l’effort personnel.

« J ’achèverai cette leçon sur un avertissem ent déjà


donné, m ais q u ’il n’est jam ais inutile de répéter : que le
monde se garde des faux prophètes. Les vrais, les purs sont
rares. Ce sont des sages et, le plus souvent, ils se taisent,
non par orgueil, certes, non par détachement, car ils sont
tout am our, m ais parce q u ’ils savent que tout a été dit,
bien que tout n’ait pas été encore com pris... J ’ai dit. »

104
LA GUÉRISON SPIRITUELLE

« Allez et guérissez les malades », a ordonné, il y a deux


mille ans, Jésus, en ajoutant : « Ce que j ’ai fait, vous pouvez le
faire et de plus grandes choses encore. » Il est donc virtuelle­
ment du pouvoir de tout homme de guérir son prochain et si je
précise virtuellement, c’est que le terme est un mot clef dont le
caractère restrictif souligne que, pour obtenir le résultat désiré,
certaines conditions doivent être obligatoirement remplies. On
oublie trop souvent que Jésus s’adressait à ses proches disciples,
à ceux qu’il avait soigneusement préparés et formés, à ceux à
qui, laissait-il entendre sans cesse, étaient réservées les perles
de son message, les explications complètes et secrètes concer­
nant les principes profonds que la multitude n ’aurait pu com­
prendre et admettre. Aucune dénégation ne résiste à cet égard à
la simple lecture des Évangiles tels qu’ils nous ont été transmis.
On ne peut en accepter les préceptes lorsqu’ils s’allient à des
doctrines ou dogmes ultérieurs et en rejeter ou en interpréter, à
l’encontre de tout bon sens, d ’autres parce qu’ils semblent
contredire ces mêmes doctrines ou dogmes.

Les Évangiles forment un tout dans lequel chaque mot a


une valeur qu’il est impossible de contester sans altérer l’ensei­
gnement entier. Il est maintenant universellement connu que
Jésus était essénien, donc membre d’une communauté et il faut
être reconnaissant aux savants qui, après la découverte des
manuscrits de la mer Morte, ont su résister à tant d’intrigues et

105
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

de pressions diverses pour révéler au monde ce fait capital qui,


assurément, gênait des dogmes religieux sans doute trop rigides.
Il est vrai que les temps étaient venus avec l’ère nouvelle et que
la vérité aurait, de toute façon, éclaté comme elle éclatera
encore malgré tout dans d ’autres domaines, la longue période
des mystères ou de ce que l’on appelait ainsi pour dissimuler la
sagesse étant désormais révolue.

Mais là n’est pas la question. Ce qu’il importait de rappe­


ler, c ’est que l’ordre de guérir avait été donné à l’origine à un
groupe restreint de disciples dûment préparés et, par voie de
conséquence, à ceux qui recevraient une formation intérieure
semblable à celle qui leur avait été dispensée, et qui auraient
atteint le même degré d ’évolution, le même état qu’eux-mêmes.

Je dois ici me faire bien comprendre. Je ne veux im pli­


quer en aucune façon que seuls ceux qui furent ensuite formés
et préparés par les proches disciples de Jésus étaient concernés
par l’injonction de guérir donnée par Lui, mais je veux souli­
gner que nul ne peut prétendre guérir par l’application de prin­
cipes spirituels sans avoir acquis par une formation particulière
le degré ou état intérieur auquel étaient parvenus les proches
disciples de Jésus. J ’ajouterai que ce degré ou état intérieur
s ’acquiert plus rapidement et plus efficacem ent, à condition
qu’il y ait un travail sérieux et persévérant, au sein d’une orga­
nisation traditionnelle authentique, mais qu’on peut l’acquérir
aussi - plus rarement, il est vrai - en dehors de toute organisa­
tion par l’observation solitaire, même inconsciente, de grands
principes en tête desquels se situe l’amour du prochain, et nous
aurons à revenir sur celui-ci.

Guérir est incontestablement l’un des pouvoirs mystiques


qu’un épanouissement harmonieux développe chez le spiritua-
liste sincère, cette constatation étant faite dans le strict esprit du
chapitre consacré, dans ce livre, à l’examen de ce sujet particu­
lier. Mais il était utile d ’insister sur le fait que le degré ou état

106
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRE S DE LA CONNAISSANCE

intérieur nécessaire pour pratiquer avec un absolu succès l’art de


guérir pouvait être atteint, non seulement par une voie d’essence
chrétienne et par une préparation dirigée, mais aussi par toute
voie, quelle que soit sa dénomination religieuse, philosophique
ou autre, et par un cheminement personnel et isolé aussi long et
hasardeux qu’il soit par comparaison avec une technique éprou­
vée conduite dans un cadre ou milieu déterminé.

Ces quelques réflexions réduisent très sensiblement le


nombre de ceux qui peuvent pratiquer la guérison spirituelle.
Ce nombre se réduira encore au fur et à mesure de notre ana­
lyse, mais, au moment voulu, ma cathédrale délivrera son mes­
sage à ce sujet, et peut-être sera-t-il fait mention du miracle de
la bonne volonté et d ’un éclair - d’un seul éclair - d ’amour,
même chez le moins préparé. Nous verrons bien. En attendant,
remarquons que les définitions données jusqu’ici conduisent à
la nette conclusion qu’il y a de vrais et de faux guérisseurs, les
premiers étant rares, extrêmem ent rares par rapport aux
seconds qui pullulent et dont les pratiques, parfois scandaleuses
et toujours intéressées, mériteraient pour leurs auteurs un quali­
ficatif plus fort encore, s’il existait, que celui de charlatans du
malheur. Je prendrai un simple exemple : un guérisseur dont je
tairai le nom, demandait, vers 1970, des honoraires de cin­
quante francs français de l ’époque et une photographie à ceux
qui, d ’aventure, s’adressaient à lui. Il recevait ainsi chaque jour
une dizaine de photographies en moyenne. Or, sa méthode, son
unique travail, consistait à tenir chaque jour pendant quelques
instants dans ses mains jointes les photographies qui lui avaient
été envoyées. Sans doute obtenait-il de rares résultats, mais
ceux-ci ne lui étaient pas imputables. Ils l ’étaient aux malades
eux-mêmes, chez qui une confiance sans réserve avait créé une
visualisation efficace et le retour à l’harmonie intérieure dont
leur corps avait besoin pour permettre à la nature, c’est-à-dire
au flux cosmique, d’accomplir son œuvre de régénération. Bien
entendu, le plus grand nombre ne se déclarait pas satisfait des
services de ce guérisseur. Il a disparu depuis dans l’anonymat

107
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

de la foule et, selon la sagesse populaire, bien mal acquis... Or,


les exemples de ce genre sont innombrables !
Il a été longtem ps, en Suisse, un canton où les guéris­
seurs étaient libres d ’opérer à leur guise. Leurs officines se
touchaient les unes les autres, et ils se livraient à une concur­
rence effrénée. Leurs gains, de ce fait, étaient pour la plupart
modestes et beaucoup de ces guérisseurs renonçaient ainsi à
leurs pratiques. Le feraient-ils si leur pouvoir était réel, si leur
but était désintéressé ? Chacun peut répondre à cette ques­
tion...

J ’ai mentionné précédemment que quelques malades d’un


certain guérisseur s ’étaient, sans s ’en rendre compte, guéris
eux-mêmes et l ’on pourrait remarquer, à juste titre, q u ’un
malade se guérit toujours lui-même, quel que soit celui à qui il
fait appel - guérisseur ou médecin - et quel que soit le médica­
ment qu’il absorbe éventuellement.

Je parlerai un peu plus tard de la médecine officielle, mais


chacun aura déjà déduit de ce qui précède que l’élément fonda­
mental dans la guérison, spirituelle ou autre, est la confiance du
malade et son état mental. Avant toute guérison, Jésus deman­
dait : « Crois-tu en moi ? » et II n ’opérait q u ’ensuite, car II
savait que, sans le lien établi entre Lui et le malade par la
confiance, aucun résultat ne pouvait être obtenu. Le succès
relatif et temporaire de certains guérisseurs non préparés s ’ex­
plique, d ’une part, par la confiance qu’ils ont plus ou moins
longtemps en eux-mêmes et, d ’autre part, par la confiance
q u ’éprouvent leurs malades à leur égard. Que cette confiance
cesse d ’un côté ou de l’autre et c ’est l’échec définitif. Or, une
telle situation ne se produit pas en ce qui concerne le véritable
guérisseur, celui qui remplit la condition exigée de degré ou
d’état intérieur sur lequel j ’ai apporté les explications voulues.
Le seul fait de s’adresser à lui constitue la preuve de confiance
nécessaire, et le véritable guérisseur possède en lui-même une
confiance inébranlable, car elle est inhérente à son état. Il est

108
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

donc seul à pouvoir opérer une guérison, si la guérison est pos­


sible.

Ce que l’on appelle maladie est une rupture d ’équilibre


dans la transmission de l’énergie cosmique par son véhicule par­
ticulier qu’est le corps humain. C ’est ainsi qu’à la suite d ’erreurs
répétées, un organe plus ou moins important n’est plus à même
de remplir correctement sa fonction. Tout comme un élément
défectueux d ’un moteur d ’automobile, la carence de l’organe
produira des ratés dont se ressentira le véhicule physique entier
ou même, dans un cas plus sérieux, amènera la panne complète
si une intervention n ’est pas faite rapidement. Naturellement,
dans le corps physique - la science vient de le reconnaître - le
centre fondamental se situe dans la tête au niveau du cerveau, le
cœur apparaissant dès lors comme le second.

Il en résulte deux faits : le premier, c ’est que la pensée


est maîtresse du corps et l’on comprend pourquoi la guérison
requiert la confiance qui est une forme puissante de pensée
positive ; le second, c ’est q u ’un accroissem ent de la puis­
sance énergétique cosm ique dans le corps, provoqué par le
vrai guérisseur peut débloquer l’organe déficient et rétablir
l ’harmonie du circuit. Il se peut même, à l ’extrême, q u ’il se
crée une forme de substitution, le circuit suivant un parcours
différent pour que l’équilibre soit établi sans le concours de
l ’organe im parfait ju sq u ’à ce que celui-ci soit rétabli par le
com plém ent d ’énergie cosmique et par l ’état mental positif
du malade.

Et voici venu le moment d’examiner l’utilité de la méde­


cine officielle et de la chirurgie, en commençant par un avertis­
sement : un vrai guérisseur, le guérisseur valable tel que je l’ai
défini - et je le répète, il est rare comparé à la masse incroyable
de charlatans - ce guérisseur n’interdit jam ais à aucun malade
de consulter un médecin, de se conformer aux ordonnances de
celui-ci et même, si besoin est, d’avoir recours à la chirurgie.

109
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

La médecine a des siècles de recherche derrière elle et elle


a développé - et ne cesse de développer - ses connaissances au
service de l’homme. Il est étrange de voir certains refuser la
médecine et se servir de toutes les autres conquêtes de la
science : électricité, gaz, etc. La médecine est une science de
recherche permanente effectuée par des spécialistes ayant une
expérience sans cesse développée par une pratique de tous les
instants. Il existe sans doute de bons et de mauvais médecins,
mais condam ner la médecine à cause de ces derniers revien­
drait à condamner tous les garagistes parce que quelques-uns
ne sont pas compétents ! La médecine considère le corps
comme il se présente et elle est admirablement à même d ’effec­
tuer actuellement un diagnostic aussi sûr que possible. Sa
méthode est d’agir sur le corps à l’aide de moyens chimiques et
matériels dont elle a éprouvé longuement l’efficacité. Avec la
technique qui lui est propre, elle aide la nature à accomplir son
œuvre. Le médecin ne prétend pas guérir : il favorise les condi­
tions de guérison. Le chirurgie, de son côté, intervient en der­
nier ressort pour les réparations nécessaires, après que tout ait
été tenté et si le résultat ne peut être obtenu autrement.

M édecins et chirurgiens s’occupent dans le triangle


humain, du troisième point, celui de la m anifestation, autre­
ment dit : le corps uniquement. Leur science est donc néces­
saire au genre humain et leur mission est un acte de service, de
dévouem ent et d ’amour voulu par la conscience cosmique et
soutenu par elle. Les médecins remplissent leur fonction, les
vrais guérisseurs la leur. Les uns et les autres, dans leurs
domaines respectifs, n ’ont d ’autre but que d ’alléger les souf­
frances humaines. Les uns et les autres exécutent l’ordre du
Maître. Ils vont et guérissent les malades. C ’est pourquoi inter­
dire à celui qui souffre les lumières et l’efficacité de la méde­
cine officielle est une grave erreur et parfois un crime. Qui
édicterait à un malade une telle interdiction devrait être aussitôt
classé parmi les fa u x guérisseurs. Quelle que soit leur sincérité

110
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

envers eux-mêmes et envers autrui, ils se leurrent et doivent


être tenus pour dangereux. Je regrette d ’avoir à être aussi net et
catégorique. J ’ai vu tant de fois le malheur s ’abattre sur des
êtres trop confiants qui auraient pu recouvrer, autrement, la
santé, que ne pas donner clairement un avertissement eût été
coupable. Il n ’est jam ais bon de chercher à plaire aux uns ou
aux autre. Il faut soutenir la vérité envers et contre tout, même
et à plus forte raison si cela est difficile.

C ’est pourquoi je dis aussi que la m édecine a tort de


mener une lutte sans merci contre les guérisseurs. Ce faisant,
elle aide surtout à la propagande des charlatans par une effi­
cace publicité. L’auréole de martyre sert les incapables. Les
pouvoirs publics n ’em pêcheront jam ais celui qui souffre de
rechercher une aide possible auprès des guérisseurs. Une
liberté totale aurait pour résultat fin a l de laisser le public faire
usage de son bon sens, car on ne trom pe pas longtem ps la
sagesse populaire si on lui fait confiance et si on ne la condi­
tionne pas par des interdits qui, le plus souvent, sont des indi­
cations. La liberté octroyée conduirait le m alade à com ­
prendre qu’il y a de vrais et de faux guérisseurs, tout comme
il y a de bons et mauvais médecins, et l’ultime conséquence
serait la réduction considérable du nombre de charlatans et
une coopération efficace de la médecine officielle et des vrais
guérisseurs. C ’est là, d ’ailleurs, ce qui finalement aura lieu au
cours de l’ère nouvelle, et c ’est ce qui déjà est commencé.

Les conditions de la véritable guérison spirituelle étant


examinées, ] 'utilité de la médecine et de la chirurgie étant rap­
pelée, étant de surcroît précisé que l’efficacité de la médecine
allopathique et de la médecine homéopathique dépend de l’état,
de la constitution et des réactions de chacun, ce qui réussit à
l’un pouvant ne pas convenir à l’autre, et tout médecin devrait,
selon le cas, user de l’une ou de l’autre de ces formes de traite­
ment sans sectarisme borné, je m’apprête maintenant à une har­
monisation intérieure sur ce sujet, conscient que dans ma cathé­

111
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

drale un Maître de la Connaissance, une fois de plus, im pré­


gnera ma pensée. Ma visualisation de la question à considérer
sera brève puisque, d’une certaine manière, le contact est déjà
établi.

J ’écoute l’un des Maîtres de la Connaissance, désignation


dont, dans ma visualisation et pour son efficacité, je revêts les
degrés ou états de conscience atteints :

« Dans le su jet qui nous préoccupe, la nécessaire


sévérité doit être compensée par l’amour et la compréhen­
sion. A ussi seras-tu heureux tout à l'heure de transcrire
mon m essage beaucoup plus que tu l’as été par devoir en
stigm atisant sévèrement les abus.

« Tu as différencié nettem ent le vrai guérisseur du


faux de la même manière que tu as séparé le bon médecin
du mauvais. Dans les deux cas, ce qui distingue les uns des
autres, c’est surtout, de la part de ceux qui m éritent le
q u alificatif de faux ou de m auvais : une absence d ’amour
dont l’indifférence n’est q u ’un aspect. L’am our véritable
qui est intérieurem ent un don total de soi et qui diffère
radicalem ent de la sensiblerie de beaucoup qui croient
ain si, à tort, aimer, cet am our véritable est capable de
miracles incompréhensibles au seul entendement humain.
U ne m ère, par exem ple, près de son enfant souffrant,
accom plit autant que le m édecin appelé au chevet de
celui-ci. En ce sens, elle est un vrai guérisseur, car elle
aim e vraim ent. Le guérisseur, même faux, le m édecin,
même mauvais, peuvent l’un et l’autre accomplir de spec­
taculaires guérisons s'ils ressentent, ne serait-ce q u ’une
fraction de seconde, un élan de véritable am our pour un
malade. Cet élan, le vrai guérisseur, du fait de sa prépara­
tion et de sa form ation intérieure, le ressent toujours.
L’autre, le faux, ne l’éprouve que sporadiquement et, en de
nom breux cas, rarem ent, ce qui explique ses fréquents

112
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

échecs. C ’est un manque d ’amour d ’interdire à un malade


de consulter un médecin ou d ’absorber certains remèdes.
C ’est un m anque d ’am our de ridiculiser un m alade q ui,
outre la m édecine, fait appel à un vrai guérisseur. Servir
autrui est un acte d ’am our et le service im plique la
connaissance, la tolérance et la vérité.

« S ’il en est ainsi, pourquoi de vrais guérisseurs et


de bons m édecins n’ob tien n en t-ils pas un succès dans
tous les cas ? Cette question m érite un examen attentif.

« Ce qui est essentiel, ce n’est pas la durée d'une


existence, m ais son contenu, et une vie courte peut être
plus remplie et plus méritoire q u ’une longue vie. Pour être
pénétré de cette vérité, il faut, ¿1 est vrai, avoir atteint un
degré défini d ’épanouissement intérieur. Jusque-là, on est
la proie de ce genre de fétichisme corporel dont la consé­
quence est un désir constant de vivre plus longtem ps et,
dans ce but, de sacrifier à des régimes prétendus salvateurs
qui sont souvent, en réalité, une agression pour le corps. La
loi du ju ste m ilieu est certes rarement observée, bien
q u ’elle soit la règle d ’or, mais as-tu réfléchi que ceux qui
s ’astreign en t à d ’inutiles régim es d ’une manière perm a­
nente sont autant dans l’erreur que ceux qui se livrent
constamment à des excès ?

« L’homme pour qui le corps et sa santé sont un souci


constant et viennent avant toute autre considération, est
comparable à l’idolâtre qui se soucierait toujours de l’aspect
matériel de son église ou de son temple en ignorant que cette
église ou ce temple a pour but la prière et la méditation. La
vie corporelle est un risque permanent aussi bien dans ce que
l’on mange, et même si l’on suppose manger bien, que dans
les possibilités d ’accident du monde moderne. Le corps est
appelé à remplir sa fonction de support d ’expériences pour
1 ame qui l’habite temporairement. Lorsqu’il ne sera plus à

113
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

même d ’accomplir sa m ission, selon la réincarnation pour


ceux qui l’adm ettent, l’âme recevra un autre support phy­
sique et poursuivra son évolution. C ’est ainsi en particulier
que le sage considère cette question. Le but transcende pour
lui le moyen et le corps passe au second plan. Il cherche à
retirer le maximum d ’une incarnation, même au détriment
de la durée de celle-ci. C ’est pourquoi ce qui serait peut-être
erreur pour d ’autres, du point de vue comportement humain,
ne l’est pas pour lui. Ensuite, la vie humaine a inéluctable­
ment une fin, tôt au tard, quelle ait été ou non bien remplie.
Cette fin est fonction du rythme de vie. Le corps, comme une
automobile, s’use plus ou moins vite selon l’usage qui en est
fait et de cet usage, chacun a le choix, chacun est responsable.
Si le corps ou l’un des organes est usé, si le but ne peut pas ou
ne peut plus être atteint, si tout ce qui pouvait être retiré
d ’une incarnation l’a été, alors les conditions karmiques du
départ —les circonstances de la mort —entrent en action et
l’âme se retire du véhicule devenu inutile ou inutilisable,
pour se préparer à prendre possession d ’un autre plus appro­
prié. La mort est la circonstance la plus grandiose, la plus
noble et la plus merveilleuse pour l’homme délivré des
superstitions qui entourent, pour beaucoup, ce magnifique
transfert. Il n’y a pas de pire sottise que la crainte de la mort.
Elle est un élément naturel de l’éternité de l’homme dans sa
réalité absolue. Lorsque le moment de quitter le plan phy­
sique est venu, il est évident q u ’aucun guérisseur, aucun
médecin et aucun chirurgien ne pourront différer longtemps
cette échéance. Ce qui importe alors, c’est d ’adoucir, si pos­
sible, la fin et cela, un vrai guérisseur, un bon médecin ou
simplement les êtres chers pourront le faire.

« Pour conclure, laisse-m oi exprim er ce qui est en


toi depuis le début de notre rencontre. Le corps physique
est le tem ple de l’âme qui y réside. Chacun doit l’aimer, le
respecter, voire l’orner et l’embellir dans cet esprit. Il faut
parfois faire appel à un spécialiste com pétent pour de

114
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

nécessaires réparations ou pour le restaurer si cela est


encore possible. M ais s ’il a beaucoup et bien servi, le
mom ent venu, il est temps alors de le quitter avec recon­
naissance, m ais sans inutiles regrets, pour une demeure
plus appropriée, pour un plus beau temple encore... »

Le M aître Bienveillant me quitte et me voici de retour


dans la conscience du temple temporaire de mon âme, dans ce
corps physique que, comme toute personne, je plie à tant d’ex­
périences et qui a été soumis à tant de pressions, épreuves ou
malentendus acceptés avec amour et avec gratitude pour le ser­
vice des autres. Puisse-t-il, ce soir, m ’avoir permis de trans­
mettre aussi bien que j ’ai reçu...

115
L’ÂME ET LE CORPS PHYSIQUE

Le sujet de l’âme et du corps physique étant, dans une


certaine mesure, lié au précédent et plus encore à celui qui le
suivra et qui concernera les appétits physiques, il aurait peut-
être convenu de les rassembler sous un même chapitre. Il m ’est
apparu cependant que ç ’eût été là une source de confusion,
trois aspects d ’un problème unique devant toujours être exami­
nés d ’un point de vue différent, avec, dans le développement,
une argumentation divergente en apparence, quoique la conclu­
sion soit nécessairement identique.

De plus, je me suis rendu trois fois dans la cathédrale que


j ’imagine pour avoir des éclaircissements sur chacun des ces
aspects et le M aître de la Connaissance qui répondait à ma
visualisation n ’était pas, chaque fois, le même. On peut aisé­
ment en comprendre la raison. La visualisation, on le sait et je
l ’ai maintes fois répété dans ces pages, doit être nette et pré­
cise. Une question vague ne peut ainsi recueillir qu ’une
réponse générale, aux contours imprécis. En revanche, à un
problème bien visualisé et attentivement délimité répondront
des éclaircissements d’une extrême précision, même si un cer­
tain empiétement sur d ’autres aspects du sujet est inévitable.
J ’avais donc posé, avant de rédiger le dernier chapitre, la ques­
tion de la guérison spirituelle. Mon nouveau contact intérieur,
suscité quelque peu par les commentaires du Maître, devait tout
naturellement se rapporter au corps physique dans sa relation

117
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

avec l’âme. Comment, en effet, fallait-il le considérer : comme


un état ou ensemble de conditions nuisibles à dominer par une
ascèse incessante et à vaincre comme une source de péché et de
remords, ou bien à utiliser tel qu’il est, avec sa grandeur et ses
faiblesses ?

Une fois parvenu au niveau visualisé, pour moi une cathé­


drale, il ne faut jamais répéter la question. Il faut rester dans un
état de réceptivité et de passivité absolue pour que la
conscience intérieure soit imprégnée de la réponse attendue. Je
suis donc, maintenant, dans le silence et le M aître de la
Connaissance parle :

« O u i, rien n’est p lu s vrai que de considérer le


corps com m e un tem ple pour l ’âme q u i l’habite. Ce
tem ple est vivant aussi longtem ps que son hôte y est pré­
sent et lui insuffle la vie. Le gardien du tem ple est le
m ental. Théoriquem ent, sa m ission consiste à m aintenir
les lieux en bon état, à reconnaître les visiteurs que sont
les idées et à n’adm ettre que les bons, à veiller à ce que
tout soit bien en ordre au-dedans et au-dehors et, d'une
m anière générale, à se conform er aux in struction s éta­
blies depuis toujours pour une fonction comme la sienne.
En pratique, malheureusem ent, ce gardien, souvent, s ’en­
o rg u e illit de sa charge et il en vient à se supposer le
m aître avec toutes les erreurs q u ’une conception aussi
erronée de sa m ission im plique et les réactions néfastes —
pour lui et pour le tem ple dont il a la respon sabilité —
que lui vaut son attitu d e erronée. Il arrive m êm e q u ’il
devienne si préoccupé de ne pas paraître m oins q u ’ il se
prétend et si soucieux de son prestige q u ’il oublie l’hôte
véritable du tem ple et ne dirige plus vers lui les pensées
voulues pour visiter l’authentique propriétaire des lieux.
Des avertissem ents de plus en plus sévères lui sont natu­
rellem ent donnés par ce propriétaire autan t que par les
visiteurs. Ces avertissem ents prennent la forme de soucis,

118
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

de tourm en ts, de rem ords et surtout d ’in quiétude et


d ’in satisfaction , com pensés généralem ent par une
croyance religieuse quelconque procurant un apaisem ent
passager, et cela durera ju sq u ’à ce que les expériences
négatives répétées ayant entam é l’assurance trom peuse
du m ental, celui-ci capitule progressivem ent et redonne
à l’âme sa véritable place et toute son influence, l’origine
de cette salutaire capitulation coïncidant avec l’entrée sur
le sentier, avec le début de la queste spirituelle ou tradi­
tionnelle.

« Il est évid en t que la façon dont le tem ple - c ’est-


à-dire le corps —est considéré, est fonction de l’am pleur
prise par le m ental. Chez qui lui est soum is entièrement,
avec des conceptions plus ou moins athées ou sim plem ent
superstitieuses, le corps demeure au prem ier plan des pré­
occupations, avec ce que cela im plique en excès de toutes
natures et en craintes diverses dont, à l’extrême, celle de
la m ort. Le tem ple corporel est ainsi un objet d ’idolâtrie
pure et sim ple.

« A l’opposé se trouve une conception du mental qui


est, elle aussi, une forme grave d ’illusion, quoique celle-ci
puisse être le point de départ d ’une démarche plus authen­
tique. Le mental, dans ce cas particulier, interprète mal sa
m ission de gardien. Il ne se croit plus le gardien du temple
q u ’est le corps, il laisse plus ou moins celui-ci à l ’abandon,
il se suppose le gardien de l’âme. Partant des fausses pré­
m isses que des lectures ou une éducation erronée lui o n t
suggérées, il pense que le corps est une entrave à suppri­
mer, une prison dont il faut s’évader, un frein à écarter avec
rigueur et sévérité. Il en résulte l’ascétisme sous ses m ul­
tiples aspects avec ses excès physiques et faussement spiri­
tuels. Le tem ple corporel est ainsi un objet de dédain, de
répulsion, de crainte et de répression.

119
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« Dans l’un et l'autre cas, il y a naturellement erreur.


La vérité, comme toujours, est dans le juste m ilieu. Dans
cette voie moyenne qui est la vérité, le mental est un ins­
trum ent. Il donne une forme compréhensible aux im pul­
sions de l’âme, il les interprète valablement et, d ’un autre
côté, il transmet à l’hôte du corps, après examen et analyse,
les impressions reçues de l’extérieur. Il est vraiment le gar­
dien et s ’am éliore chaque jour davantage dans sa tâche,
dans sa mission.

« Le temple de l’âme est alors considéré tel q u ’il doit


l ’être. Il lui est accordé un<° attention raisonnable. Rien ne
s’oppoo^, au contraire, à ce que tout soit fait pour q u ’il soit
em belli et rendu plus agréable. Il est l'objet de respect et
de reconnaissance. Le temple de l’âme est d ’une perfection
adm irable. Il est une création que jam ais aucune réalisa­
tion humaine n’atteindra. Il mérite les soins les plus atten­
tifs et s ’il nécessite quelque réparation, celle-ci ne doit
jamais être refusée. C ’est ce que tu as appris dans un autre
contact au sujet de la guérison spirituelle. Certes, certains
tem ples corporels sont plus beaux les uns que les autres
selon les notions hum aines de la beauté. M ais tous, du
point de vue cosmique, sont nobles et beaux, car tous sont
des temples et chacun doit aimer le sien.

« Situons-nous m aintenant sur un plan plus élevé.


L’âme universelle est vibration et il en est de même de
l’âme incarnée, segm ent de l’âme universelle qui habite
chaque temple corporel et qui transporte, pour ainsi dire,
en celui-ci, au moment où elle y entre, la personnalité qui
d oit y comm encer ou poursuivre son évolution ju sq u ’à la
prise de conscience ultim e. M ais tout est vibration et le
corps physique l’est aussi. Ce qui différencie une manifes­
tation physique ou spirituelle d ’une autre, c ’est sa fré­
quence vibratoire particulière et tout est dans tout. La per­
sonnalité anim ique est donc une vibration dans l ’autre

120
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

vibration qu’est le corps. Les deux fréquences sont en har­


monie. D u moins, elles sont prévues pour l’être et cet état
d ’harm onie, d ’équilibre, c’est ce q u ’on appelle santé. S ’il
n’existe plus, c’est d ’abord parce que le gardien - le mental
— ne rem plit pas son rôle com m e il se doit et l ’on en
revient à l’importance fondamentale de la pensée positive.
Les bonnes pensées, à tous égards, constituent vraim ent
une alchimie spirituelle dont la puissance régénératrice et
sim plem ent conservatrice est miraculeuse, tandis que leur
contraire, les pensées négatives et malveillantes, sont d ’un
pouvoir destructeur incroyable, cela pour celui qui les
entretient et pour nul autre que lui.

« N ie r le corps physique et ses besoins est une


inqualifiable sottise. Lui réserver une attention exclusive
est un m anque de réflexion. Le juger nuisible est une
absence du plus sim ple bon sens.

« Des tem ples corporels sont nouveaux, on le com ­


prend, d 'autres sont plus vieux, on le com prend aussi,
d ’autres enfin sont presque des ruines, on le com prend
encore. Ces états correspondent à un cycle ! Ils dépendent
de l ’âge et égalem ent de la m anière dont le gardien a
com pris sa fonction. M ais pourquoi certains de ces
tem ples sem blen t-ils, dès l’origin e, m ériter ce m ot si
expressif : ratés ? A utrem ent dit, com m ent expliquer les
m alform ations de naissance et même les détériorations
plus ou m oins graves subies dans le cours du cycle prévu
pour le corps ? C ’est là un autre sujet qui obligerait à de
longs développem ents. En bref, disons que l ’âme a le
corps q u ’elle a mérité, plus exactem ent le corps qui lui est
nécessaire pour la continuation de son évolution et cela
résulte de l ’application de la loi de com pensation ou
karma. On peut ne pas comprendre l’horreur de certaines
situations, on peut refuser d ’admettre l’utilité de certains
états physiques, mais cette im possibilité mentale de saisir

121
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

la raison des choses ne change rien à ce qui est. D ieu est


Bonté. L’âm e qui réside dans un corps im parfait savait,
avant d'y pénétrer, q u 'ii en serait ainsi et elle l'avait
accepté, com pris et même choisi. Elle com prendra après
l'avoir q u itté q u 'il lui était nécessaire pour son propre
épanouissem ent et, revenue au rythme de l’éternité, elle
se souviendra et mesurera toute la valeur de cette im per­
fection physique temporaire pour son cycle évolutif.

« Lam e ne souffre pas de l’état défectueux du corps.


Elle sait. C ’est le mental qui en est meurtri et se lamente.
C ’est lui, le gardien , qui doit apprendre à accepter et à
entretenir de son mieux le temple dont il lui faut prendre
soin. Il doit l’aimer tel q u ’il est. S ’il ne le fait pas, il sera à
nouveau, plus tard, dans une incarnation ultérieure, le gar­
dien d ’un temple corporel d ’un aspect imparfait.

« Pour ceux qui disposent d ’un corps plus conve­


nable, voir autour d ’eux des tem ples im parfaits est aussi
une leçon. Ils ne doivent pas éprouver sim plem ent une
com passion plus ou m oins artificielle. Il doit en résulter
un m eilleur com portem ent m ental pour eux-m êm es s ’ils
veulent éviter de rencontrer plus tard une semblable expé­
rience. Ils doivent rendre grâce de bénéficier du corps
q u ’ils ont et cela comporte tous les degrés. Le sourd doit
agir ainsi : il pourrait être aveugle. Celui à qui il manque
un doigt doit penser q u ’il pourrait être manchot. Chacun
pourrait être tel que celui dont il voit les im perfections
corporelles et il le sera si, pour quelque raison, il éprouvait
une horrible satisfaction —aussi secrète soit-elle —devant
l’aspect physique de son prochain.

« Chacun peut ain si com pren dre que l’hom m e


d oit aim er son corps physique tel q u ’il est. Il faut être
fier du tem ple de son âme. R etiens cette grande leçon.

122
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« J e sais que beaucoup s’interrogeront sur les appé­


tits physiques, sur les besoins inévitables du temple corpo­
rel. Un autre que moi t’enseignera à ce sujet et tu devras
revenir ici aussitôt que possible pour q u ’une conclusion
soit apportée à cette importante leçon. Mon rôle a consisté
à te montrer la grandeur du corps humain dans ses innom­
brables aspects. Si tu réfléchis à la notion d ’harmonie et
d ’équilibre dont il a été déjà fait mention tant de fois au
cours de tes derniers contacts, si tu te souviens de la fonc­
tion du mental et de ses possibles errements, si tu consi­
dères les faits dans leur ensemble cosm ique, compte tenu
du principe de l’évolution et de la loi karmique, tes m édi­
tations t’amèneront à des conclusions acceptables concer­
nant les appétits du corps, mais la notion de bien et de mal
sera sans doute considérée aussi à ce propos par le Maître
de la Connaissance que tu rencontreras bientôt. Tu peux
m aintenant retourner au monde. Ma m ission, auprès de
toi, est m aintenant achevée pour ce que j ’avais à t ’ap­
prendre cette fois-ci. . . »

Je dois reconnaître qu’il m ’est aujourd’hui plus difficile


que d’habitude de retourner au monde. L’ambiance de la cathé­
drale imaginée est toujours si apaisante, d’une pureté si incom­
parable que la conscience hésite à retrouver le tumulte du
temps et de l’espace. Mais il le faut, car un autre temple là-bas,
m ’attend et j ’en ai besoin pour formuler la connaissance reçue.

123
LES APPÉTITS PHYSIQUES

Je suis revenu le soir même dans la cathédrale que j ’ima­


gine pour mon contact intérieur. Ma visualisation était facilitée
par le fait qu’elle se rapportait à une question complémentaire
des précédentes, et particulièrement de mon dernier contact. En
outre, le Maître de la Connaissance lui-même en avait défini le
but. Je savais que la leçon porterait sur les appétits physiques.
L’après-midi, à diverses reprises, j ’avais réfléchi à ce sujet. Dire
que je n ’en étais pas venu jusqu’ici à une certaine compréhen­
sion du problème serait inexact. Ma façon de voir les choses
était même depuis longtemps bien établie et mon propre com­
portement, autant que les conseils qu’il m ’était donné de prodi­
guer, reposaient sur ces bases dont j ’avais maintes fois éprouvé
la solidité. Cependant, la lumière dispensée dans une harmoni­
sation avec le Soi éclaire toujours des détails imprévus et l’en­
semble apparaît dans une extraordinaire unité, source d ’une
action et d ’un comportement plus efficaces et plus vrais. De
plus, un Maître de la Connaissance n’hésite jamais à faire res­
sentir intérieurement des situations ou des faits qu’il serait diffi­
cile d’aborder en toute objectivité sur le plan humain par le seul
raisonnement. Or, ces situations et ces faits ont été très long­
temps, pour un grand nombre - même s’il s’agit d’une minorité
- un drame quotidien. C ’est pourquoi je ne cache pas qu’une
certaine curiosité se mêlait tout à l’heure à ma visualisation,
bien que l’intense désir de savoir demeurait primordial dans ma
hâte à me retrouver dans un état de questionnement intérieur.

125
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Je suis prêt : « Parle, M aître, ton serviteur t ’écoute. »


Comme est clair, vibrant, le verbe de celui qui, sans âge parce
qu’il est de tous les âges, révèle maintenant à ma conscience
réceptive sa sainte Connaissance :

« Le mal n’existe pas en soi. D ’autres, avant toi, te


l’ont rappelé à propos de questions particulières. Tu verras
ce soir, une fois de plus, combien les conceptions humaines
sont erronées, m ais je t ’expliquerai aussi pourquoi leur
erreur elle-même est un bien pour l’humanité en général à
un stade de son évolution collective et plus précisém ent
sous certaines latitudes. Je ne t’enseignerai pas comme je
vais le faire si deux instructeurs ne m ’avaient précédé et si
leurs leçons n’avaient pas amené tout naturellem ent les
conclusions que je me propose de te présenter. Tu n’aurais
pu admettre aussi facilement ce que je vais t’apprendre, et
ceux avec qui tu pourras t ’en entretenir auraient eu plus de
peine encore à le faire. Pourtant la vérité est vérité, même
si quelques-uns, même si beaucoup, refusaient de la recon­
naître. Ils ne changeraient d ’ailleurs pas un seul iota à la
loi. L’idée que l’homme se fait des choses le concerne. Elle
n’influence en rien ce qui est en réalité.

« Il m ’appartient de t ’entretenir des appétits phy­


siques, c’est-à-dire de ces besoins que, par nature, l’homme
éprouve pendant le tem ps de son incarnation, et q u ’il
appelle hâtivement instincts, bon ou mauvais, selon l’édu­
cation q u ’il a reçue et l ’époque où il vit. Or, le m ot ins­
tinct est inexact. Il faut lui substituer celui de besoins que
j’ai employé, car il convient mieux à tous égards.

Ces besoins se résument essentiellement à la nourri­


ture, à la boisson et à la sexualité. Or, aucun de ces besoins
n’est m auvais. Tous sont naturels, quelles que soient les
formes q u ’ils revêtent. C ’est l’homme, et l’homme seul, qui
a établi entre eux des degrés de bien ou de mai, variant avec

126
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

chaque siècle, alors que tous ces besoins sont identiques en


nature, sur un même plan de nécessité quoique soum is au
principe cyclique qui régit chaque chose. Du point de vue
naturel, il n’y a pas de différence entre le désir de se nourrir
ou de boire et l’im pulsion sexuelle. C ’est l’homme qui a
édicté cette différence, c’est son mental qui l’a conçue et ce
dernier l’a fait sous l’influence ou la suggestion de supersti­
tions et de dogm es nés des circonstances d ’une époque ou
suscités par la sauvegarde de principes sans fondem ents
réels, mais utiles au bien d ’une époque, d ’un continent ou
d ’un pays, ce qui les justifie tout au moins temporairement.

« Il n’en est pas m oins vrai que la m oralité d ’hier


n’est pas la m oralité d ’aujourd’hui, et que celle d ’au­
jourd’hui ne sera pas celle de demain. La m oralité est, en
effet, un effort pour maintenir les principes nécessaires à la
vie sociale d ’un tem ps déterminé, avec pour base la com ­
préhension de ce tem ps. Longtem ps, très longtem ps, la
moralité a reposé sur des conceptions religieuses et celles-ci
variant avec le lieu, elle a différé d ’un pays à l’autre à tel
point q u ’on peut parler, au même moment, non pas d ’une
moralité universelle, mais de moralités multiples et parfois
contradictoires. M ais ces tem ps sont depuis quelques
décennies révolus et l’heure était venue, pour les hommes,
d ’un m oralité personnelle fondée sur leur compréhension
individuelle et, curieusement, cette moralité a été plus uni­
verselle que toutes celles qui l ’avaient précédées, pour la
sim ple raison q u ’elle était fondée sur un retour à la vérité
fondamentale de l’être, et sur un degré d ’évolution infini­
ment plus élevé sur tous les plans. L’homme en est, depuis
cette période, au point de connaître ce qui est bon pour lui.
Il s’est libéré de plus en plus des contraintes qui lui étaient
im posées. Il est devenu de plus en plus libre, car il est
devenu lui-même et, en devenant lui-même, il est devenu
tous les autres. Cependant, hier comme aujourd’hui et
autant que jamais, le mental, gardien du corps —temple de

127
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

i ’âme humaine - reste, pour chacun et pour tous, le grand


régulateur et il doit maintenir la manifestation des besoins
naturels dans le juste milieu. Il y a faute dans l’excès, mais
il y a faute aussi, et autant, dans la répression totale et irré­
fléchie. L’excès, comme la répression, conduit à une rupture
de l’harmonie, de l’équilibre, et c’est le mental lui-m êm e
qui est alors perturbé. Il se produit ce que certains nom ­
m ent excès de cérébralité. Il y a transfert des besoins au
m ental. Dans le cas de satisfactions excessives, le m ental
engendre lui-même le besoin de plus de satisfactions et de
plus d ’excès encore. Dans le cas de la répression le mental
entretient le besoin et l'am plifie à l'extrême. En revanche,
si le besoin est raisonnablem ent assouvi, l’équilibre est
maintenu et le mental conserve son rôle régulateur.

« La civilisation, ou ce qui est ainsi désigné, a sans


aucun doute créé chez l’hom m e de nouvelles h abitudes.
L’alcool en est une, fumer en est une autre et le corps
hum ain, dont on t ’a d it déjà les splendeurs, s ’est adapté
tant bien que mal à ces besoins nouveaux. M ais là égale­
ment, il faut insister sur le fait que le juste m ilieu est une
nécessité absolue. J ’insiste encore sur ce point : rien n’est
mauvais si l’homme se conforme à la loi du m ilieu juste et
bon. S ’il ne le fait pas, il subira les effets négatifs du karma
corporel. La durée de son existence en sera plus ou moins
raccourcie. C ’est donc un choix q u ’il fait, un risque q u ’il
accepte consciemment de courir, encore que la pensée posi­
tive, s ’il y a recours constamment, peut amoindrir considé­
rablement les effets de son comportement. Il est important
de noter ceci : la satisfaction raisonnable des besoins phy­
siques ne nuit à aucun égard à l’épanouissement intérieur,
à l ’évolution spirituelle et à l’ultim e prise de conscience
qui constitue la raison et l’aboutissem ent de l’incarnation
humaine. Ce n’est pas la satisfaction de ces besoins qui est
un frein. C ’est l’interprétation de cette satisfaction et de
ces besoins par Je m ental qui entrave le déroulem ent de

128
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

J’évolution et cette interprétation est elle-m êm e fonction


de la compréhension acquise, du degré d ’évolution atteint.
Le cherchant avancé, à cet égard, est libre.

« Naturellem ent, l’interprétation du mental est per­


sonnelle comm e l’est l’évolution et chacun, selon sa
conscience et son degré de compréhension intérieure, doit
conformer ses actes à son interprétation, sans cependant
juger autrui à partir de lui-même. N ul ne doit adopter un
mode de vie plus avancé, même s’il sait que ce mode de vie
se rapproche davantage de la vérité, s’il n’a pas l’absolue
conviction intérieure, la certitude née de la compréhension,
q u ’il agira ainsi de manière parfaitem ent conforme aux
principes cosmiques authentiques. Je t’ai dit que la morale
était désormais une notion individuelle. Chacun doit donc
agir et réagir d ’après cette notion qui lui est propre et ne
permettre à personne se prétendant plus avancé de lui sug­
gérer un com portem ent q u ’il ne peut encore adm ettre.
D ’ailleurs, si quelqu’un est vraiment avancé, jamais il ne se
livrera à une telle suggestion. Seul, le ferait quelqu’un qui,
sans aucun développement réel, aurait quelque prétexte ou
intérêt, avouable ou non, à agir de la sorte. Chacun doit
noter cette mise en garde et s’en souvenir. Dans mes expli­
cations, j ’exam ine les faits dans leur vérité ultim e, une
vérité q u ’il faut atteindre par l’expérience qui, seule,
engendre la compréhension et la connaissance perm ettant
de vivre la vérité. Autrement, la force profonde et la puis­
sance intérieure inébranlable font défaut et le mental, non
encore m aîtrisé, réagira par le doute et le remords. Il vaut
m ieux, pour certains, s ’en tenir à d ’anciens préceptes
moraux, aussi retardataires q u ’ils soient, plutôt que d ’arri­
ver à sem blable résultat en suivant de véritables principes
qui ne sont ni compris ni assimilé au niveau du Soi.

« La connaissance que je te dispense en cette occa­


sion aidera cependant beaucoup à ne pas juger et ce sera là,

129
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

déjà un immense progrès pour eux et une forme de libéra­


tion. J e poursuivrai donc :

« Ce que j ’ai souligné à propos de l’excès et de la


répression étant bien retenu, l'alim entation et la boisson
sont une affaire d ’ordre personnel. Il n’y a pas de régim e
type. A certains, une alimentation végétarienne convient,
à d ’autres non. Celui-ci a besoin de vin —voire d'alcool —
pour celui-là, l’un et l’autre seront dangereux pour l’équi­
libre du corps. C ’est à chacun de définir, selon les réactions
propres de son corps, ce qui lui convient et ce q u ’il doit
prohiber et il est certain que le régim e adopté pourra
varier avec les circonstances et avec l ’âge. Le m ental, une
fois de plus, agira dans ce dom aine en régulateur à partir
des conclusions q u ’il retirera des réactions corporelles.
Q uelques principes généraux resteront pourtant à jam ais
valables, sous la forme même que leur ont donné de
grandes religions. L’Islam , par exem ple, in terdit le vin,
l’alcool et le porc. Le clim at de très nom breux pays isla­
m iques ju stifie cette interdiction. Elle est, de toutes les
façons, la règle à observer par tous ceux qui appartiennent
à cette religion et la pratiquent. Le jeûne, de son côté, est
recom m andé par toutes ies religions à des époques
diverses. Il est un bien pour le corps. D ’ailleurs, en ce qui
concerne les cherchants, un jeûne relatif et raisonné doit
être observé avant certaines expériences. Il peut être de
quelques heures ou de quelques jours, selon le cas. Tous les
besoins du corps sont alors suspendus, et non pas
quelques-uns seulement. Le jeûne est sans excès et ne dure
jamais au-delà d ’une lim ite déterminée. La vie normale est
ensuite reprise. Mais il n’y a pas - et il n’y aura jamais —de
régime m ystique ou spirituel. Tout ce qui a pu être écrit à
ce sujet est né du fanatisme ou de l’ignorance. N ul régime
ne favorise la spiritualité ! L’alimentation et la boisson sont
le fait du corps et non de lam e.

130
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« Voici maintenant le dernier sujet que je dois abor­


der, et ce sera le plus délicat. J e vais te parler de principes
concernant la sexualité et je le ferai d ’une m anière
ouverte, franche et sincère en m ’efforçant de n’en ignorer
aucun aspect, bien que mon analyse évitera d'entrer dans
d ’inutiles détails.

« La sexualité est, au même degré que les autres


ap p étits, un besoin du corps. Elle n’en diffère à aucun
égard. Il n’y a que le cycle naturel de ce besoin qui est par­
ticulier comm e le sont les cycles des autres. Tout comme
ce qui a trait à l’alim entation et à la boisson, les besoins
sexuels varient également avec la constitution physique de
chacun. Certains ont besoin, pour leur équilibre, de m an­
ger ou de boire plus que d ’autres. De même, la sexualité de
celui-ci peut être plus exigeante que celle de celui-là.
Chacun doit être en m esure de déterm iner ce qui est le
m ieux pour lui, étant bien entendu que la loi du m ilieu
juste et bon demeure valable pour ce besoin et que le men­
tal reste le grand régulateur, là aussi.

« Ce que j’ai précisé au sujet de l’alimentation et de


la boisson s ’applique également à la sexualité. Il ne doit y
avoir ni répression ni excès sur les bases qui constituent les
normes de chacun. S’il y avait répression ou excès, le résul­
tat sur le mental et, par conséquent, sur le comportement
ultérieur serait le même que dans des conditions sem ­
blables appliquées aux autres besoins corporels tels que la
nourriture et la boisson. Ce q u ’il faut souligner et répéter,
c’est que la sexualité n’est pas un m al. Les tendances
sexuelles sont aussi respectables que n’importe quel appé­
tit du corps. Ce qui a été enseigné par certaines doctrines
dogm atiques est donc fondamentalement faux et bien des
tourm ents et des malheurs auraient été évités à un grand
nombre si des notions plus proches de la vérité leur avaient
été inculquées. Il faut m alheureusem ent constater que

131
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

c’est surtout parm i les gens se rattachant à la foi chré­


tienne que l’erreur a été la plus marquante, alors que rien
de l'enseignem ent de Jé su s, et m êm e dans les com m en­
taires de Saint Paul, ne perm ettait les déductions qui
furent ensuite érigées en dogm es. Saint Paul recom m an­
dait et n’obligeait pas. De plus, il s’adressait à une élite. Il
ne s’élevait avec violence que contre les excès.
« D ’autres philosophies et d ’autres religions se sont
davantage rapprochées de la vérité. Il est bon cependant de
dire que certaines règles, aussi erronées soient-elles, ont eu
leur nécessité à diverses époques et ont empêché bien des
excès. Mais cette justification est, hélas !, compensée par les
excès contraires q u ’elles ont engendrés et par les consé­
quences mentales parfois tragiques dont elles ont été la
cause. Actuellement, après des excès dus à la liberté retrou­
vée, on revient dans le monde à des conditions plus nor­
males, plus équilibrées, et le tem ps est proche où les véri­
tables principes seront universellement compris et observés
pour le plus grand bien de l’humanité.
« L’homme en est ainsi arrivé à un degré de compré­
hension où il sait q u ’en assouvissant raisonnablem ent ses
appétits physiques, loin de com m ettre quelque erreur ou
péché, il m aintient en lui l ’harmonie, l ’équilibre et évite
de devenir ou de rester la proie de pensées torturantes,
dans un repli m orbide sur lui-m êm e, avec le danger de
com plexes plus ou m oins graves et d ’une introspection
négative constante, génératrice d ’inutiles remords. Ainsi,
bien équilibré, son temple corporel régulièrement nettoyé
des besoins qui lui sont inhérents, l’homme peut diriger
son attention et ses pensées vers des objectifs plus
constructifs et plus dignes.

« L’erreur possible n’est donc pas, je le répète, dans les


appétits physiques en eux-mêmes. Elle est dans les interpré­
tations du mental. C ’est donc celui-ci qui doit être éduqué
et qui, connaissant le corps, doit apprendre à se conformer à

132
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

la loi du juste milieu. Il n’y a pas d ’autres recommandation à


faire dans ce dom aine, sinon de se libérer, si ce n’est déjà
fait, de l’idée fausse et paralysante de prétendu péché.

« Les tendances sexuelles sont diverses, mais en quoi


diffèrent-elles des goûts différents des uns et des autres, en
ce qui a trait à la nourriture et à la boisson ? Certains
aiment la viande et d ’autre non. Quelques-uns peuvent ne
pas apprécier tel ou tel m ets. L’appétit sexuel est donc
avant tout personnel, et je vais aborder un sujet particuliè­
rem ent délicat. J e le dois car il a été longtem ps et, dans
une certaine mesure, il est toujours à l’origine de considé­
rables dram es intérieurs que la vérité et son acceptation
unanime partout supprim eraient à jam ais. Il y a ce q u ’on
appelle des minorités sexuelles. Dans les pays de formation
chrétienne, elles ont été longtem ps brimées, persécutées,
considérées avec horreur et jugées sans la moindre charité.
Or, tout ce qui existe a sa raison d ’être. Dès lors, comment
ne pas admettre que l’existence de ces minorités a un m otif
valable dans le m o n d e m a n ifesté ? C o m m e n t avoir osé
considérer longtem ps comme des pestiférés ceux qui ont
des tendances différentes de celles de la majorité ? Ces ten­
dances, ils ne les ont pas désirées. Ils les ont et elles sont
un appétit physique aussi justifiable que les autres et qui,
en aucune façon, n’est condam nable s ’il est assouvi,
com m e les autres, d ’après la loi du m ilieu juste et bon,
avec le mental comme régulateur.

« Pourquoi de telles m inorités existent-elles ? La


question même est absurde. On ne demanderait pas pour­
quoi certains n’aiment pas le fromage. J ’envisagerai cepen­
dant la double raison de l’existence de ces m inorités. La
première est en quelque sorte une défense de la nature elle-
même. La population croît rapidement, trop rapidement.
La nature tente ainsi de s’y opposer comme elle le peut en
stérilisant, selon des moyens à sa disposition, une partie de

133
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

l’humanité. M ais ses efforts sont insuffisants et l’homme a


reçu désorm ais l’im pulsion de ralentir l’accroissement de
la population mondiale par d ’autres moyens. Il en a décou­
vert certains et il en découvrira encore*. La d euxièm e rai­
son pour ceux qui croient en la réincarnation est le résultat
de la loi de com pensation ou karm a. Les m inorités
sexuelles ont à connaître cette expérience, à en retirer une
leçon positive pour leur évolution et, en dernière analyse, à
la dominer en s’acceptant telles q u ’elles sont.

« En tout cas, il est absolum ent faux de prétendre,


comme certains auteurs inconscients de leurs responsabili­
tés ont osé longtem ps le faire, q u ’un hom osexuel, par
exem ple, ne pouvait s’engager dans une voie spirituelle,
m ystique ou traditionnelle. Il le peut autant que q u i­
conque et il progressera com m e tous les autres s ’il fait
preuve de la dévotion, du travail et de la persévérance
nécessaires. Il ne doit pas plus que ceux ayant des appétits
m oins particuliers s’abandonner à l’excès ou à la répres­
sion. Il est vrai que le cham p qui lui est ouvert pour la
m anifestation de ses appétits est plus lim ité, mais il existe
cependant. L’erreur karm ique q u ’il pourrait com m ettre
consisterait à se livrer à quelque prosélytisme, mais, s’il est
éclairé, il ne le fera pas. Ce prosélytism e, d'ailleurs, est à
prohiber, tout autant, dans la m anifestation de tous les
appétits, quels q u ’ils soient. Il aurait, au dem eurant, peu
de chances, dans l’un ou l’autre cas, d ’être fructueux. On
peut difficilem ent transformer les appétits de quelqu’un,
en raison de leur caractère essentiellement individuel.

« Il est im portant de souligner que nul ne peut être


sûr q u ’il appartient vraim ent à une m inorité sexuelle. Si
q u e lq u ’un suppose que c’est son cas, il doit encore s ’en
assurer auprès d ’une personne com pétente, c ’est-à-dire

* Ce texte a été rédigé en 1970.

134
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

d ’un m édecin qui déterm inera s ’il ne s ’a g it pas d ’une


erreur d ’interprétation du m ental, d ’une déficience glan ­
dulaire ou d ’une déficience pouvant être rectifiée par des
soins appropriés, ou encore d ’un psychologue très compé­
tent. Le nécessaire étant fait et aucun changement n’ayant
été constaté, il faut alors s ’accepter et mener sa vie confor­
m ém ent aux particularités de ses appétits. Tous les appé­
tits p h ysiques sont particuliers, m êm e chez ceux qui se
déclarent norm aux. Il est donc mal approprié pour ces
derniers de juger les autres anorm aux ! En dernière ana­
lyse, les ap p étits physiques de q u elq u ’un le concernent.
Ils ne concernent pas les autres. Crois-tu que celui qui se
préoccupe des appétits physiques et de la sexualité de son
prochain n’est pas, lui, au sens fort du term e, un
anorm al ? Il dém ontre que son m ental est préoccupé -
peut être torturé — par les questions de ce genre et q u ’il
n’en est pas libéré par le com portem ent que j ’ai défini
comme étant du juste m ilieu ...

« Ce point important ayant été étudié avec franchise


—et j’espère q u ’il aidera beaucoup —revenons à des considé­
rations plus générales. Pour être libre mentalement dans la
satisfaction naturelle et raisonnable de ses appétits
humains, l'homme doit être fort devant l’exploitation com­
merciale qui est faite de ses besoins physiques. J e ne dis pas
q u ’il doive se couvrir le visage de ses mains. Je lui recom­
mande seulement de ne pas être perméable à cette exploita­
tion et de la regarder avec clairvoyance. Il n’a pas à se tenir
à l’écart du monde où il vit. C ’est son laboratoire et il doit
le bien connaître, mais il doit se garder de lui-même et ne
pas provoquer le danger s’il se sait trop faible pour le dom i­
ner. Il est vrai que des moyens efficaces et sûrs sont à la dis­
position de l’hum anité. Des pays comme la Suède, le
Danem ark ou la H ollande, par exem ple, les ont les pre­
miers employés en laissant une liberté totale aux diverses
tendances hum aines et l’on a constaté q u ’à un excès de

135
ENSEIGNEMENTS DES MAITRES DE LA CONNAISSANCE

curiosité a succédé l ’indifférence. Il appartient donc aux


hommes de définir les moyens d ’une libération efficace du
mental dans ses interprétations erronées au sujet des appé­
tits physiques. Il sont encore actuellement occupés à cette
tâche et il est à souhaiter que les prochaines années verront
une amélioration croissante dans ce domaine, de sorte que
l’exploitation malsaine des besoins physiques de l’homme
perdra de plus en plus de sa vigueur et de son influence.

« A cette libération , à cette com préhension plus


vraie du corps humain, de ses tendances et de ses besoins,
doit s ’ajouter une ouverture plus large vers la spiritualité
authentique. Il faut que l’hom m e, délivré de ses inhibi­
tions m entales, tourne son attention vers la connaissance
de soi et c’est pourquoi la responsabilité d ’organisations
valables est considérable. E lles ont pour m ission de
conduire l'hom m e à un degré élevé de compréhension et
d ’épanouissem ent intérieur et leur devoir est donc
d ’adresser un appel plus large et plus soutenu au monde.
L’humanité doit savoir que de telles organisations existent
et peuvent lui offrir la p ossibilité de parvenir à un équi­
libre réel et finalement à la prise de conscience qui est le
but. Si l ’hom m e se libère seulem ent de son ignorance au
su jet de son corps, de ses appétits et de sa nature m até­
rielle en général, sans com penser cette libération par la
connaissance totale que perpétue la tradition véritable, il
sera in satisfait et amené au désespoir. M atériellem ent
com blé de science et de vérité sur lui-m êm e, il lui m an­
quera la conscience et c ’est ce qui explique que dans les
pays où la libération sexuelle a été complète, le nombre de
suicidés est resté considérable.

« L’hum anité s ’est en tout cas, dans certains


dom aines, délivrée de conceptions surannées qui restrei­
gnaient ses possibilités d ’une plus large évolution. Plus ou
m oins vite, chacun est ainsi drainé vers les voies authen-

136
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

tiques de la connaissance. Cette nouvelle étape sera la


grandeur de 1 ere nouvelle.
« Ainsi s’achèvent les communications que tu devais
recevoir sur les sujets se rapportant au corps humain et à
1 ame dans sa relation avec ce dernier. Les fondements sont
établis. Chacun peut dans l’harmonisation avec le Soi trou­
ver d ’autres éclaircissements sur les problèmes q u ’il désire
et sur ceux dont je t’ai entretenu. J ’ai dit. »

Aussitôt revenu à la conscience de ce monde, j ’ai entre­


pris de transmettre le message tel que ma conscience l’avait
enregistré. Je ne voulais rien omettre de la connaissance reçue
tant je la jugeais importante. Ne serait-ce que pour ceux qui
souffrent intérieurement à un incroyable degré parce q u ’ils
ignorent encore la vérité, mon cœur est soulevé de reconnais­
sance et je rends grâce d ’avoir permis que des sujets quelque­
fois délicats soient abordés avec franchise et netteté. La vérité
vous délivrera affirme la sagesse. Non seulement elle délivre,
mais aussi elle hâte le retour à la terre promise, à ce paradis que
les hommes portent en eux-mêmes et que leur mental abusé
transforme en un mortel enfer. La loi du milieu juste et bon, la
clef d ’or de Pythagore, comme elle résoudrait tous les pro­
blèmes si les hommes savaient l ’appliquer à l ’ensemble des
situations, des circonstances et des expériences qu’ils rencon­
trent ! La pensée positive et sa toute-puissance miraculeuse,
l’homme ne l’oublie-t-il pas trop souvent pour s’abandonner
aux errements de ses illusions mentales ?

Juger autrui est, il faut ainsi conclure ces considérations


particulières, la pire des fautes, car nul n’est exempt de défaut.
Aimer les êtres tels qu’ils sont parce que nous sommes tous ce
que nous sommes, c ’est la voie suivie par le spiritualiste, par le
cherchant, par le mystique. Pour lui, le but se rapproche et, peu
à peu tout s’éclaire. Le bien seul lui apparaît parce que, seul, le
bien existe. La paix est la réalité de l’être. La certitude envahit
la conscience de F être tout entier.

137
L’ÂME DES ANIMAUX

Une intéressante question que se posent beaucoup de


cherchants est celle-ci : Les animaux ont-ils une âme ? et,
même dans le monde profane, le problème est implicitement
soulevé par ceux, nombreux, qui constatent à propos d ’un ani­
mal dom estique q u ’ils affectionnent particulièrem ent : Son
intelligence est si vive q u ’il ne lui manque que la parole ! On
ne peut cependant discuter de l ’âme animale sans l’inclure
dans un sujet d ’une portée infiniment plus vaste : celui de la
vie, de la conscience, de l ’âme universelle et de l ’évolution
dans son ensemble. •

Ayant décidé de rechercher la lumière que le Soi peut dis­


penser sur cette question, j ’ai envisagé les limites précises que
devait revêtir ma visualisation afin d ’être assuré du succès de
mes contacts intérieur à ce sujet, et j ’en suis venu à la conclu­
sion que trois entretiens seraient à nouveaux nécessaires.

• le premier porterait avec précision sur l ’âme des animaux.


• le second traiterait des vies successives.
• et le troisième concernerait la loi de compensation ou karma.

Le premier de ces entretiens fera l’objet du présent cha­


pitre. Déjà, après ma visualisation habituelle, un Maître de la
Connaissance que j ’imagine le Maître Bienveillant s’adresse à
mon âme attentive.

139
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« On te l’a dit et répété ici même : la vie est une, le


Cosm ique est tout, et tout est dans tout. Tu as appris, par
ailleurs, q u ’il n’y a q u ’une seule âme : l’âme universelle,
qui est, com m e la vie, un attribu t du Cosm ique. Cela
signifie que le Cosmique inclut la vie et I ame universelle.
Si, pour comprendre, l’intellect humain de devait pas diffé­
rencier, il pourrait tout revêtir du seul mot Cosmique, car le
Cosmique est la manifestation de la loi suprême sur tous les
plans. Tu peux même considérer les choses ainsi : Dieu est
l’énergie et le Cosmique est cette énergie en mouvement, en
action, prenant des formes innombrables ou, si tu veux, se
manifestant à l’infini dans le visible et l’invisible. L’homme
appelle lois les manifestations de cette énergie qu’il apprend
à connaître, à pressentir ou à percevoir, mais ces lois ne sont
pas secondaires. Elles sont un effet particulier de l’énergie
unique en action.

« Puisque le Cosm ique est tout et que tout est en


lui, l’homme est naturellem ent en lui, m ais le sont aussi
i ’anim al, la plante et tout ce qui existe, et il en résulte que
la vie et l’âme universelle pénètrent dans la moindre par­
celle de la création. La vie et l’âme universelle sont, par
conséquent, dans l ’hom m e, certes, m ais aussi dans les
germ es les plus m icroscopiques et, bien entendu, dans la
graine, la plante et l ’anim al. Ce qui est, pour l ’hom m e,
inanim é possède donc aussi une âme et la vie, et il
conviendrait ainsi beaucoup mieux de ne pas distinguer les
êtres et les choses en animés et inanimés mais simplement
entre doués de m ouvem ent et inertes. M ais accorde-m oi
toute ton attention pour ne pas comm ettre d ’erreur et ne
pas arriver à de fausses conclusions. Tout vit et tout a une
âm e, du point de vue cosm ique ; cela ne signifie pas que
tout a une conscience, que chaque être ou chaque chose est
conscient de soi et a ainsi une personnalité anim ique. La
personnalité se développe au sein de 1 am e universelle au
cours de sa manifestation dans les êtres et les choses. Il est

140
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

bien évident que dans la roche, par exem ple, il ne se crée


pas, à proprement parler, de personnalité, car la roche ne
rencontre aucune expérience lui permettant de se connaître
elle~même, d ’avoir conscience de soi. Dans les végétaux, en
revanche, comm ence à se développer une forme de
conscience à un degré infime évidemment, et variant avec
la qualité des plantes. Voilà pour ce qui concerne l’inerte
et j’ajouterai à ce sujet que cet inerte est, dans une certaine
mesure, influencé par son milieu et par l’homme. Il existe
une forme d ’aura collective pour chaque règne et cette
aura, de nature vibratoire, tu le sais, subit l’influence de
l’aura des autres règnes, en particulier des règnes supé­
rieurs. C ette influence peut m êm e être individuelle. Tu
n’ignores pas que certaines plantes aiment ceux qui s’occu­
pent d ’elles.

« D ’un autre côté, nous avons les être doués de mou­


vem ent et le m icrobe lui-m êm e en est un. Là aussi, une
forrçie de conscience se développe, infinitésimale ou beau­
coup plus avancée. Cette forme de conscience, c’est à tort
q u ’on l’appelle instinct, car si ce terme devait être
employé, on devrait le faire aussi pour l’homme dont cer­
taines réactions sont visiblement dues aux attributs de son
genre ou règne, et sont, pour cela, com m unes à chacun.
Toutefois, de même que des hommes sont plus développés
que d ’autres, avec une conscience plus large, de même la
forme de conscience chez les êtres doués de m ouvem ent
varie en degré, d ’une part avec les espèces et, d ’autre part,
à l'intérieur de chaque espèce. Quoi qu'il en soit, une per­
sonnalité se constitue au sein de l’âme universelle incorpo­
rée chez les êtres doués de mouvement et cette personna­
lité com m ence un cycle d'évolution m illénaire qui
s ’achèvera dans l’hom m e et poursuivra ensuite dans
l’hom m e, ou dans un état plus élevé, sa nouvelle étape
d ’évolution car, arrivée au stade hum ain, il n’y a plus
retour pour la personnalité animique.

141
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« Cette constatation im plique, tu l’as com pris, que


la personnalité, à l’origine infinim ent rudim entaire, lors­
q u ’elle a atteint, dans son cycle d ’évolution, c’est-à-dire de
prise de conscience supérieure à ce q u ’elle était, un certain
degré, cette personnalité s ’incarne dans un anim al. Il se
produit donc, à ce moment-là, passage d ’un règne dans le
règne supérieur et, comme le veut la loi d ’évolution, il n’y
aura jam ais retour au règne précédent. La personnalité,
dans le règne végétal, par exemple, peut se développer en
se réincarnant en des plantes diverses. Elle évolue dans le
même règne, mais elle n’est pas obligée de revêtir successi­
vement toutes les formes sans exception de ce règne. Dans
quelque plante que ce soit, elle peut atteindre, à un
m om ent de son cycle de réintégration, le degré voulu
d ’épanouissement de conscience pour passer dans le règne
supérieur et s ’incarner dans un anim al se situant au plus
bas de l’échelle évolutive de ce règne. La personnalité
entreprend alors une nouvelle carrière. Elle rencontre des
expériences plus poussées. Elle est plus proche du règne
humain et, par conséquent, plus influencée par l’aura col­
lective et individuelle de celui-ci. Dans ce nouveau cycle,
com m e dans le précédent, la personnalité anim ique se
réincarnera, selon ses besoins et une forme de karma, dans
des espèces anim ales différentes ju sq u ’à ce que son déve­
loppement soit suffisant pour passer au règne supérieur -
celui de l’homme —et commencer son cycle final d ’évolu­
tion sur terre en des incarnations successives comm e
hom m e, et jam ais plus dans les règnes précédents. En
principe, dans chaque anim al, la personnalité anim ique
peut atteindre le degré exigé pour l’adm ission au statu t
hum ain. Cependant d ’une manière générale, c’est sous la
forme d ’un animal dom estique ou très proche de l’homme
que la personnalité anim ique parviendra au degré voulu
pour son passage à l’état d ’homme. Il lui faudra sans aucun
doute plusieurs incarnations de cet ordre et dans quelques
cas un très grand nombre pour que les conditions requises

142
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

de conscience soient remplies, m ais cette présence répétée


auprès de l’homme est nécessaire. Elle est com m e un
apprentissage, une préparation à son état futur.

« Tu peux donc, à la question posée, répondre positi­


vement : les animaux ont une âme, mais souviens-toi que le
mot âme doit toujours être compris dans le sens d ’âme-per-
sonnalité ou, ce qui a la même signification, de personna­
lité anim ique, et cela s ’applique égalem ent à l’homme.
N ous reviendrons sur ce sujet dans notre prochain contact
puisque c’est moi qui t’enseignerai sur les vies successives.
En attendant, n’oublie pas que l’âme universelle, tout
comme l’énergie électrique, par exemple, est pour ainsi dire
statique. Elle est partout, et reste à jamais semblable à elle-
m êm e et parfaite. C ’est au m om ent où elle prend forme
q u ’une personnalité se constitue en elle et c’est cette per­
sonnalité — et non pas l’âme universelle ni son segm ent
incorporé, m anifesté — qui évolue en développant lente­
m ent, progressivem ent, une conscience, une connaissance
de soi de plus en plus grande, et cela va de la forme la plus
élém entaire de vie ju sq u ’aux som m ets les plus élevés de
l’évolution et de la réalisation spirituelle de l’homme. Tu
com prends aussi que rien n’est inutile dans la création.
Tout, au contraire, est un hymne de joie au créateur, une
manifestation de sa grandeur et de son amour.

« Une question subsidiaire se pose certainem ent à


toi : puisque les animaux ont une personnalité anim ique,
la viande ne devrait-elle donc pas être bannie du régime de
l ’hom m e ? Les réponses que tu as reçues à propos de la
guérison spirituelle devraient te suffire pour parvenir à une
conclusion valable, surtout si tu tiens com pte aussi de ce
que tu as appris à propos des appétits physiques. M ais
j ’ajouterai quelques explications. D ’abord, je te l’ai expli­
qué au jou rd ’hui : la plante elle-m êm e est vivante, donc
elle souffre, même si, comme tu le dis toi-m ême, l’oreille

143
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

humaine est incapable d ’entendre ses plaintes et, de plus,


elle possède une personnalité animique, aussi rudimentaire
q u ’elle soit encore. La m êm e question soulevée par la
viande devrait alors se poser au sujet des végétaux.
Ensuite, comme le déclarent les écritures sacrées, et parti­
culièrement la Bible, l’homme se nourrira de ce qui vit. Il
a reçu dom ination sur tous les règnes inférieurs et il doit
m aintenir la vie en lui par la vie de ce qui est sous sa
dépendance. Il n’y a donc aucune erreur à absorber de la
viande, pas plus q u ’il n’y en a à se nourrir de légum es ou
de poisson. Tu as reçu précédemment les éclaircissements
voulus à ce propos. C ’est une question individuelle et une
affaire de constitution et de besoin physiques.

« Il est bon toutefois de préciser que, m êm e si les


anim aux ont une personnalité anim ique —et ils l ’ont, je
te l’ai d it —tu sais que certains d ’entre eux sont propres à
la con som m ation , et d ’autres non, de m êm e que des
plantes sont com estibles et d ’autres vénéneuses. La per­
sonnalité an im ique incarnée dans les anim aux consom ­
m ables est appelée à rencontrer l’expérience de cette
incarnation particulière. Elle est utile à l ’épanouissem ent
de sa conscience vers un état plus élevé et, aussi horrible
que cela paraisse, cette situ atio n est dans l ’ordre des
choses, et il y a des circonstances hum aines bien plus
cruelles encore. Le détail doit être envisagé par rapport à
l’ensemble et l’ensemble, c’est l ’évolution progressive de
chaque person n alité an im ique ju sq u ’à la prise de
conscience ultim e, à quelque m om ent, au cours de l’état
d ’homme.

« N aturellem ent, au fur et à mesure que la person­


nalité anim ique se développe, elle acquiert davantage d ’in­
dépendance par rapport à l’aura de son groupe, à l’égrégore
de son règne, si tu préfères ce terme, et elle assume ainsi de
plus en plus une responsabilité individuelle qui atteint son

144
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

apogée à l’état d ’homme et qui engendre des satisfactions


plus intenses, m ais aussi une rigueur plus grande dans la
rencontre des expériences à subir et des leçons à retirer du
monde. Remarque, cependant, que dans tous les règnes, et
cela est particulièrem ent visible chez les êtres doués de
mouvement, les caractéristiques qui forment la trame fon­
damentale des expériences favorisant l’épanouissement de
l'âm e, sont les m êm es. Tous ces êtres connaissent, par
exem ple, l'am our et la haine, le courage et la crainte, la
joie et la peine.

« Ce sera ma dernière observation dans notre contact


sur ce prem ier sujet. Tu en déduiras une nouvelle preuve
de l’unité cosm ique, de la loi unique. Aucune séparation
n’existe entre les être vivants et ils ne sont pas eux-mêmes
distincts des choses. Il n’y a pas davantage séparation entre
ce qui est nommé par l’homme visible et invisible. Tout
est un et pour le comprendre, il faut aimer. Je t’attendrai
pour notre entretien sur les vies successives dès que tu te
sentiras prêt pour une nouvelle communion. »

L’état intérieur dans lequel je me plaçais s’est achevé et je


suis revenu à la conscience du monde pour écrire ce que l’inspi­
ration avait révélé. Ces messages sont des outils. Ils offrent
matière à réflexion et chacun en recueille les fruits qui peuvent
l’aider à son stade particulier d’évolution...

Dès maintenant, je vais me préparer à mon prochain


contact sur les vies successives. Après ce que j ’ai appris aujour­
d ’hui, j ’aurai sans doute une compréhension plus grande à ce
sujet après un nouveau contact avec le Soi, dans la forme dont
je le revêts dans ma visualisation.

145
LES VIES SUCCESSIVES

J ’ai médité pendant quelques heures sur ce que mon der­


nier contact m ’avait révélé, et je crois avoir pleinement com­
pris l’unité cosmique que de telles explications suggéraient et
que depuis tant d ’années j ’avais conçue comme l’ultime solu­
tion aux énigmes, grandes et petites, de l’univers visible et
invisible dans ses nombreux aspects. L’origine de la vie et celle
de la personnalité animique dans l’infiniment petit m ’apparais­
sent plus clairement encore comme une réalité sublime. Je vois
cette personnalité s’épanouir, étape par étape, utilisant tout le
créé et ses règnes qui prennent un sens immensément plus
vaste en devenant les véhicules multiples de l ’âme en évolu­
tion. Le lien est établi entre ce qui semblait épars et un but
infini est donné à chaque être et à chaque chose. Puis, voici la
personnalité animique parvenue au stade de l’homme et elle va
poursuivre son évolution, désormais, sous l’apparence humaine
sans aucune possibilité de retour aux étapes franchies. C ’est
sous l’aspect de l’homme qu’elle parviendra, tôt ou tard, à la
prise de conscience finale, à la réalisation achevée, au but
suprême de Tincarnation.

Le sujet des vies successives dont traitera ce soir le Maître


de la Connaissance représentant l’état intérieur nécessaire à
cette méditation particulière, a été si bien préparé par sa der­
nière causerie cosmique, que ma visualisation en est simplifiée
et ma question posée de façon claire. Je m ’élève donc aussi

147
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

rapidement que d ’habitude au niveau de la ma cathédrale. Le


Maître de la Connaissance m ’attend. Il est évident qu’il attache
une importance extrême à l’enseignement qu’il me transmet en
ce moment et il sait que ma conscience est prête à l ’accueillir
avec respect et reconnaissance. Il grave en moi sa parole, sa
vibration de sagesse et de paix :

« La question traitée à ta dernière venue en ce lieu


intérieur facilitera mon exposé et ta com préhension. J e
préciserai donc im m édiatement que des personnalités ani-
m iques sont bien actuellement en formation ou en voie de
développem ent sur terre et ailleurs dans l'univers m ani­
festé, que certaines de ces personnalités anim iques dites
inférieures, en ce m om ent m êm e, q uitten t leur demeure
ou véhicule physique, tandis que d ’autres s ’apprêtent à
prendre possession d ’un nouveau, dans un règne identique
ou non, selon leur degré d ’épanouissem ent, m ais tu auras
déjà compris q u’il est aussi des âmes ayant atteint, depuis
plus ou m oins lon gtem ps et certaines depuis des m illé­
naires, le statut d ’homme, qui se désincarnent ou se réin­
carnent au moment où nous som m es, toi et m oi, en com ­
m union cosm ique. C ’est à celles-ci seulem ent que nous
allons nous intéresser, le sujet des personnalités animiques
d ites inférieures, particulièrem ent celles des anim aux,
ayant fait l’objet de notre dernier entretien...

« Et je voudrais d ’abord élim iner le problèm e de


l’accroissement de la population utilisé comme objection à
la réincarnation. Il n’est jam ais inutile de rappeler —et je
le ferai une fois encore —q u ’il n’y a q u ’une seule âme dans
l ’univers, qui est l’âme cosm ique. Si besoin était, un seg­
m ent de cette âme cosm ique pourrait s’incarner dans des
m illions d ’hommes nouveaux. Dès que le véhicule phy­
sique est prêt, elle en prend possession. L’électricien ne fait
pas autre chose quand, dans une maison, il procède à l’ins­
tallation de nouvelles ampoules électriques. Si on le désire,

148
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

il pourrait en installer dix, vin gt et davantage dans la


m êm e pièce. Et c ’est toujours la même électricité qui
serait em ployée, quelle que soit la forme des am poules.
L’électricité reste à jam ais sem blable à elle-même. On ne
peut la rendre responsable de l’imperfection des ampoules
et celles-ci peuvent donner plus ou moins de lum ière. Si
une am poule doit être changée, c ’est toujours la même
électricité qui produira la lum ière dans la nouvelle
am poule. Il en est de même de l’âme universelle. Elle est
infinie et sans tache. En s ’incarnant en l’homme, elle est en
lui le saint des saints, le segm ent parfait qui donne vie et
lum ière à son être. Dans le m oule que constitue ce seg ­
m ent, la personnalité se crée ou poursuit son évolution.
Elle est le résultat du contact de la conscience avec le
m onde et son environnement humain ainsi que des pen­
sées, des actes et des expériences de l ’hom m e dans le
m ilieu où il vit.

« Pourquoi l’âme universelle doit-elle s ’incarner


puisqu’elle est infinie et pure ? Elle le doit parce q u ’il faut
q u ’elle prenne conscience d ’elle-m êm e. L’électricité ne
rem plit son rôle pour l’homme que dans son utilisation
par lui et pour lui. L’âme universelle n’atteint son objectif
que dans l’incarnation. En réalité, elle renferme depuis
toujours en elle toutes les personnalités, m ais celles-ci,
comme elle-m êm e, étaient à l’état passif, sans conscience
de soi, sans connaissance. L’involution dans l’univers mani­
festé perm ettra à ces personnalités de prendre conscience.
Elles auront goûté à l’arbre de la connaissance et le résultat
ultime sera une âme universelle consciente d ’elle-même où
chaque personnalité connaîtra sa propre réalité et partici­
pera consciem m ent au plan cosm ique. Il n’est pas aisé de
comprendre ce qui est difficilement exprimable. Souviens-
toi seulem ent que la création est un acte perm anent
d ’amour. Elle est le déroulement et l’accom plissem ent du
plan et des objectifs cosm iques. L’o rigine est la non-

149
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

conscience. Le but final est la conscience. La prise de


conscience s ’opère dans l’incarnation, et tout, y compris la
loi de com pensation ou karm a, dont nous parlerons plus
tard, ne vise que cet objectif.

« Certains confondent réincarnation et m étem psy-


chose. D ’après cette dernière, l’âme pourrait revenir dans
le corps d ’un anim al après avoir connu l ’expérience
humaine. Cette doctrine est fausse. Encore une fois, il n’y a
pas, dans l’évolution, retour en arrière, et c’est pourquoi le
mot réincarnation est préférable pour désigner les vies suc­
cessives de l’homme. On peut ou non admettre la doctrine
de la réincarnation. Le refus, certes, ne change rien à la loi
et elle n’est pas suspendue par les dénégations de ceux qui
ne veulent ou ne peuvent l’admettre. D ’ailleurs, l’homme
n’est pas jugé sur ses croyances. Il l’est sur ses actes. Mais il
vaut mieux ne pas reconnaître mentalement la réincarna­
tion et mener une vie bonne et efficace, plutôt que de
perdre son tem ps et de passer des heures, des jours et des
mois à la recherche de ses incarnations antérieures. Ce qui
appartient au passé est un livre terminé dont chaque cha­
pitre a été assim ilé. L’adolescent qui, au début de sa forma­
tion scolaire, a appris la table de m ultiplication ou d ’autres
notions élém entaires fondam entales n’y revient plus
ensuite. Il se contente de s ’en servir. Connaître ses vies pas­
sées peut être une découverte intéressante, mais cela n’offre
q u ’un intérêt docum entaire et une telle découverte est
incontrôlable. Celui qui s ’y livre peut aussi bien arriver à
quelque conclusion juste que se fourvoyer dans les pires
erreurs, et se fier, pour ses propres incarnations, aux pré­
tendues révélations d ’un m édium , présente encore moins
de certitude. Celui-ci peut inventer - et souvent il le fait —
et, même s ’il est sincère, il peut se trom per et être abusé
par les illusions de son mental. Dans ce q u ’il déclare voir
se m êlent sa propre subjectivité et éventuellem ent les
lueurs q u ’il peut recueillir sur son propre passé en les reje­

150
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

tant de bonne foi sur qui le consulte. En réalité, les seules


et véritables informations que l’on peut obtenir sur ses vies
antérieures ne le sont que par soi-même. Les lectures d ’au­
trui ne présentent aucune certitude, même si, à l’extrême,
un soupçon de vérité, dans un amas de fausses impressions,
devait être décelé.

« Quelques-uns déclarent ne pas admettre la réincar­


nation parce q u ’ils ne se souviennent pas de leurs vies pas­
sées, m ais cet argument est absurde. Se souviennent-ils de
tout ce q u ’ils ont fait à deux, cinq ou dix ans et m êm e,
avec précision, à une date beaucoup plus rapprochée ? Et
parce que leur souvenir s’est estompé, osent-ils dire q u ’ils
n’existaient pas à ce moment-là ?

« Dans certaines conditions, il est possible de


connaître quelque circonstance, état ou expérience du
passé. Cela se produit si cette connaissance présente une
utilité pour la compréhension d ’une leçon de la vie pré­
sente, car tout ce qui est accordé à l’homme a pour but son
évolution, et la loi cosmique est juste et bonne. Le réalisé,
naturellem ent, connaît tout son passé parce que cette
connaissance ne risque pas de lui nuire et il sait se taire sur
lui-m êm e. Si le souvenir total restait à l’hom m e, il n’en
retirerait que la phase négative. Il se complairait à ressasser
son passé et, bien souvent, il éprouverait regrets et remords.
Aim ant à se raconter, il saisirait toute occasion de parler de
lui-même. Sa curiosité, enfin, lui ferait manquer les expé­
riences que lui offre son existence actuelle. Il se livrerait
sans cesse à une analyse com parative et sa prise de
conscience, c’est-à-dire le but, s’éloignerait encore.

« Chaque vie est, pour l ’homme, le résultat de toutes


les précédentes. Elle en est la synthèse en vue d ’une nou­
velle étape. En apprenant à se connaître lui-même, comme
le fait le vrai cherchant, en travaillant et en persévérant, il

151
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

découvrira progressivement son acquis, ce qui est la consé­


quence de ses vies antérieures. Peu lui importe q u ’il ait été
roi ou berger. Ce qui com pte, c ’est Je résuJtat de ses actes
d ’autrefois et ce résultat, c’est ce q u ’il est actuellement. Il
doit partir de ces bases, dans le cadre des expériences q u ’il
traverse, pour avancer davantage. Sa vie future sera telle
q u ’il l’aura préparée dans son existence présente.

« Je crois que ces précisions situent aussi la question


des vies successives sous son véritable aspect et dans les
lim ites q u e lle doit revêtir pour le cherchant raisonnable et
équilibré. Mais un problèm e reste à résoudre, celui-ci : la
personnalité anim ique parvenue au stade humain se réin­
carne-t-elle toujours sur terre ? En d ’autres termes, peut-
elle connaître ailleurs dans l’univers, sous quelque autre
forme, les expériences nécessaires à son évolution ?

« La réponse à cette question est catégorique : oui,


m ais quelques explications s ’im posent. Il t ’a été dit et
répété que, parvenue au stade humain, l ’âme ne rétrograde
pas. Sur terre ou ailleurs, elle ne peut donc prendre forme,
se réincarner, que dans un véhicule de statut égal ou supé­
rieur à celui d ’homme, ce qui im plique une double consé­
quence : d ’une part, si, ailleurs, le véhicule est d ’un degré
équivalent à celui du corps hum ain, la personnalité an i­
m ique pourra ultérieurement se réincarner à nouveau sur
terre et, d ’autre part, si le véhicule est d ’un degré supérieur,
c’est ensuite dans un véhicule de statut sim ilaire q u ’elle
poursuivra son expérience, soit sur terre, si le corps humain
a attein t, à ce m om ent-là, dans son développem ent, un
degré équivalent, soit ailleurs si, là seulem ent, les condi­
tions voulues sont remplies. Il en résulte encore que si le
corps humain ne devait plus évoluer, s’affiner - ce qui, en
principe, ne sera jam ais le cas —il n’offrirait plus à la per­
sonnalité anim ique le m ilieu d ’expérience dont elle a
besoin lorsqu’elle a atteint un certain degré d ’épanouisse­

152
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

ment nécessitant un véhicule supérieur d ’expression. Dans


ce cas, naturellem ent, c’est toujours ailleurs que, par la
suite, elle prendrait forme dans un véhicule adapté.

« J ’ai plusieurs fois mentionné le terme ailleurs et


celui-ci désigne d ’autres mondes, d ’autres galaxies, adm et­
tant ainsi que la vie n’existe pas seulement sur terre. Elle
existe, en effet, dans d ’autres systèm es planétaires. Les
véhicules ou corps sont différents, le m ilieu l ’est aussi,
mais dans ces systèmes dont certains sont plus avancés et
d ’autres m oins, l’effet des expériences rencontrées par
l ’âme est de m êm e nature que celles offertes par la terre,
quoique d ’un degré plus ou moins élevé, d ’une intensité
plus ou moins grande. Les expériences peuvent être com­
plètem ent différentes, leur effet visera au même but que
sur terre : une prise de conscience plus large, et cet effet
naît de réactions ém otives bien sim ilaires à celles de
l’homme : amour et haine, douleur et joie, etc. Partout, la
m anifestation extérieure de la personnalité anim ique n’a
pour objet que son évolution.

« J ’ai m entionné que d ’autres systèm es planétaires


sont moins avancés que le tien et tu en as déduit avec rai­
son que des âmes actuellem ent sur terre avaient certaine­
m ent connu une incarnation dans l’un de ces systèm es
inférieurs. Cela est vrai, m ais étant m aintenant au stade
terrien, elles n’habiteront plus jamais l’un de ces systèmes,
car, dans ce domaine aussi, il n’y a jamais retour en arrière.
Il n’est donc pas inutile de répéter, une fois encore, que la
réincarnation de l’âme, du point de vue m ilieu planétaire,
n’a eu lieu que dans un m ilieu égal ou supérieur à celui qui
était précédemment le sien sous la forme humaine.

« Laisse-moi préciser aussi ceci, qui est important, et


qui sera une nouveauté pour beaucoup. Le système solaire
est le domaine de l’homme. Il est le passé de l’homme, son

153
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

présent (la terre) et son avenir. Chaque système planétaire


est de même en évolution, avec ses planètes mortes, ses pla­
nètes vivantes et ses planètes en voie d ’évolution vers la vie,
ce qui signifie que, dans la découverte des planètes entre­
prise par l'hom m e, celui-ci ne rencontrera pas des êtres
vivants dans son système, mais des conditions perm ettant
ou non la vie telle q u ’il la connaît ou à laquelle son orga­
nisme lentement pourra s ’adapter. Autrement dit, il décou­
vrira des astres morts - ils sont son passé —et il découvrira
des planètes qui constituent son avenir, mais la terre, pour
longtem ps encore, sera son domicile. Chaque système pla­
nétaire, dans l’infini de l’univers, com porte de la même
manière un passé, un présent et un avenir. Le présent est la
planète active et cette planète est le lieu ou l’âme est appe­
lée à rencontrer les expériences nécessaires à son évolution.
Or, la terre n’est q u ’un de ces lieux. Tu as ainsi une vue plus
vaste, infinie, de l’évolution et de l’épanouissem ent de la
personnalité anim ique ju sq u ’à son ultim e prise de
conscience totale, et si tu ajoutes à cette connaissance ce
que tu as appris dans un contact précédent à propos de
1 ame des animaux, tu ressentiras une nouvelle fois la gran­
deur et l’unité de la création.

« Pour tes m éditations, je suggérerai, sans y


répondre, une considération de vaste portée. L’espace
n’existe que pour le corps physique et il en est donc de
même en ce qui concerne la distance. Dans ces conditions, y
a-t-il séparation ou distance entre les planètes ? L’univers
n'est-il pas sim plem ent parce que tu es ? Tout n’est-il pas
en toi ? A ces questions, toi seul peux répondre pour toi-
m êm e, car une telle connaissance ne peut être raisonnée.
Elle est sentie, réalisée comme un éclair de lumière totale.
Elle est l’illumination, la prise de conscience finale qui per­
m et de comprendre l ’antique parole de sagesse : Connais-
toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux.

154
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« J e voudrais maintenant attirer ton attention sur le


point suivant : le tem ps comme l'espace n’existent pas en
tant que tels. Ils constituent une notion humaine et ne sont
réels que pour l’homme pendant sa vie consciente dans l’in­
carnation. Sur le plan cosm ique, tem ps et espace n’ont
aucune réalité. Ainsi, une périodicité dans la réincarnation
qui est vraie, considérée au niveau humain, dans les limites
de temps et d ’espace, n’a aucun sens, examinée du point de
vue cosm ique. A ce niveau, en effet, la réincarnation est
im m édiate. Pour user d ’une comparaison à l’aide du lan­
gage, hélas ! lim ité de l’homme, le temps passé sur le plan
cosm ique entre deux incarnations équivaut à un som meil
d ’à peine une seconde au cours duquel se déroulerait un
rêve qui pourrait exiger des années sur le plan physique.
Cela, c’est la réalité. Il n’en reste pas moins que, pour com­
prendre et assim iler, le cerveau humain a besoin de diffé­
rencier et de mesurer, et c’est pourquoi il est bon de consi­
dérer les grands principes dans les lim ites de tem ps et
d ’espaces propres à l’existence physique. Mais le cherchant
doit sans cesse équilibrer la compréhension acquise en
termes humains avec la connaissance q u ’il peut appréhen­
der dans la réalité de son être jusqu’à ce que sa conscience
évoluée vibre à jam ais au rythme de la sagesse infinie où
tout est perçu, connu en dehors de toute limitation.

« Il est inutile de chercher à prouver la réincarnation.


J ’ai fait à son sujet les réserves voulues. Cependant, si besoin
était, un exemple pourrait être proposé à l’intention du
monde chrétien, dans la terminologie qui lui est propre.
Jésu s est considéré par tout chrétien comme le sauveur des
hommes. Il est venu racheter les péchés des hommes. Il
aurait pourtant été du pouvoir de Dieu, tel que l’enseigne le
Christianisme, de décider que tout le passé jugé impie était
oublié, pardonné et qu’un cycle nouveau commençait, sans
q u ’il y ait incarnation divine. Au lieu de cela, Jésus-Christ
vint dans le monde, parmi les hommes, et les péchés commis

155
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

dans la chair furent rachetés dans la chair. L’ultime "Tout est


consom m é” indique que le karma humain était compensé
par l’exemple et les souffrances du fils de Dieu devenu, pour
sa mission de rachat, fils de l ’homme. A insi, est-il vrai, là
aussi, que doivent comprendre ceux qui peuvent com ­
prendre. Quelle que soit la terminologie, quelles que soient
les croyances, la vérité transparaît toujours et partout...

« J ’en ai terminé sur les vies successives, mais nous y


reviendrons indirectement en examinant la loi de compensa­
tion ou karma. Ce sera notre prochain sujet, dès que tu te
sentiras p rêt... »

Sur ces mots, dans cette dernière vibration de connaissance


dont il imprègne ma conscience, le Maître de la Connaissance se
retire et je rejoins la terre, mon corps, afin de rédiger le message.

156
LA LOI DE COMPENSATION OU KARMA

Il était naturel que l’examen d ’un sujet tel que la loi de


compensation ou karma vienne en dernier lieu dans les contacts
consacrés à l’âme et à ses séjours successifs dans les demeures
où elle rencontre, ici et ailleurs, les conditions favorisant son
évolution et, en dernière analyse, son ultime prise de conscience.
Il fallait d ’abord comprendre la lente formation, dans le sein de
l ’âme universelle omniprésente, de la personnalité et la voir
s’épanouir progressivement, à travers les divers règnes, jusqu’au
stade humain. Il fallait, ensuite, envisager la personnalité ani-
mique dans son évolution au cours de vies successives, en bri­
sant les limites généralement imposées par un faux raisonnement
et de vieilles habitudes de penser qui restreignaient à la terre
seule le champ d’expériences de cette personnalité. Cela, certes,
impliquait, à diverses reprises, une référence à la loi de compen­
sation, mais celle-ci, pour être parfaitement comprise, devait être
étudiée en un contact spécial constituant le couronnement tout
autant que la conclusion des sujets examinés précédemment, et
j ’avais trouvé logique que le Maître de la Connaissance procède
ainsi, par degrés, dans son exposé.

Assurément, je n’avais pas manqué, à la suite de mon der­


nier contact, de réfléchir à nouveau à la formation de la person­
nalité animique, compte tenu des indications reçues sur l’exis­
tence de la vie consciente dans d ’autres systèmes planétaires
dont certains étaient moins avancés que le nôtre. Ceux qui

157
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

l’étaient davantage ne me posaient aucun problème : la person­


nalité animique ayant atteint le stade d ’évolution voulue y
poursuivrait son épanouissem ent et ne reviendrait plus à la
terre, aussi longtemps que celle-ci ne se serait pas développée
au point de parvenir au degré de cet autre système, encore que,
ce dernier évoluant lui-même, si l ’âme retirait tout le profit
attendu de ce milieu particulier, elle se retrouverait toujours en
avance par rapport à l’expérience terrestre et n ’aurait donc pas
à y revenir. Elle pourrait même progresser dans l’environne­
ment d ’un système planétaire plus avancé encore, si son niveau
d’épanouissement le justifiait.

En revanche, le fait que des systèmes étaient moins déve­


loppés que le nôtre suggérait que des personnalités pouvaient
s’y constituer aussi et s’y développer. Une analyse rapide de
cette question m ’avait conduit à la conclusion qu’il en était
bien ainsi et que cela ne changeait rien à ce qui m ’avait été
appris antérieurement. L’âme universelle pénétrant tout, dans
ce tout, les divers systèmes planétaires avaient naturellement
leur place. La formation de la personnalité dans l ’âme univer­
selle infusée ailleurs, dans quelque véhicule, suivait un proces­
sus similaire à celui expliqué pour la terre. Sans doute les
règnes pouvaient être différents, mais la progression, l’épa­
nouissem ent, étaient identiques, le résultat semblable, et, de
toute façon, à quelque moment, le degré d ’avancement voulu
ayant été atteint, la personnalité animique poursuivrait ses pro­
grès sur terre ou dans un système de statut équivalent et vice­
versa, ne retournant plus au stade qu’elle avait dépassé.

Le voyage de la personnalité animique n ’est donc pas


limité à un seul environnement planétaire et l’on peut dire que
le champ d ’expériences - le laboratoire - de l’âme n ’est pas
seulem ent la terre. Il est l ’univers, un univers où tout est
ordonné, y compris les étapes de l ’évolution spirituelle et, le
but ultime étant la prise de conscience totale, n’est-il pas prodi­
gieux de savoir que le cosmos tout entier est à la disposition de

158
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

la personnalité animique pour parvenir, tôt ou tard, à cette


sublime échéance ? Comme on comprend aussi que certains
puissent déclarer parfois qu’ils ne se sentent pas de ce monde !
Ils en ont connu un autre, mais il n ’en reste pas moins qu ’ils
doivent apprendre à connaître celui-ci. Et, à nouveau, quel
ordre, quelle méthode, quelle unité !

La loi de compensation ou karma, dans cette perspective,


apparaît universelle et elle l’est. La connaissance n’est pas d’un
temps ou d’un lieu. Elle ressortit à l’univers. Seuls se transfor­
ment les mots dont on la revêt, les explications dont on l’orne et
la manière dont on la propage. Elle reste éternelle et à jamais
semblable à elle-même...

Je suis prêt, et le moment de recueillir plus de lumière est


venu dans l’harmonisation avec le Hoi. Le M aître de la
Connaissance symbolisant le plan de la recherche voulue,
m ’accueille et tout mon être intérieur l’écoute :

« O ui, d it le M aître de la Connaissance, la loi de


compensation ou karma est universelle et elle s ’applique à
tous les degrés de l’univers, de l’inflniment petit à l’infîni-
m ent grand, prenant les aspects les plus divers. Il y a, tu
l’as appris dans un contact précédent consacré à la guéri­
son, un karm a corporel et je n’y reviendrai pas. Il y a un
karma mental, en ce sens q u’une habitude de pensée bonne
ou m auvaise a des effets d ’une nature sem blable. Il y a,
enfin, un karm a spirituel, et celui-ci se rapporte directe­
m ent à la personnalité animique. Mais, en réalité, ces m ul­
tiples aspects du karm a ne sont que des nuances d ’une
m êm e loi appliquée à des conditions particulières, et la
personnalité anim ique est, de près ou de loin, concernée
par tous. Elle peut traverser, en effet, l’expérience d ’un
corps en m auvaise santé et en retirer une utile leçon. Elle
peut su bir l’épreuve de pensées négatives et profiter de
l ’enseignem ent ainsi recueilli. Les aspects inférieurs du

159
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

karma - l’aspect corporel ou mental —peuvent provoquer


en elle l’éclair de la connaissance et l’illuminer de sagesse.
T out, dans l’expérience à ses différents niveaux, se ligue
pour favoriser une prise de conscience plus grande.
Cependant, c’est surtout dans la rencontre de l’âme avec le
m ilieu qui lui est offert par l’incarnation, que se situent les
conditions les plus efficaces à l’épanouissement du Soi. La
personnalité anim ique doit assurém ent profiter de toutes
les leçons que lui propose l’existence. Le karma corporel dû
à l’excès ou à la répression est enregistré par elle et, sans en
subir elle-m êm e les conséquences, elle apprend à d istin ­
guer la vérité de l’erreur, élargissant ainsi sa connaissance
des oeuvres du monde. Elle perçoit la grandeur et les
lim ites du corps qui l’abrite. Elle en vient à situer les iné­
luctables lim ites de tem ps et d ’espace par rapport à l’im ­
mensité de l’infini où elle doit évoluer. Du tourment men­
tal, de la chaîne incessante des associations d'idées, elle
retire com m e leçon que seuls sont vrais la paix et le
silence. Fondam entalem ent, l’épanouissem ent de la per­
sonnalité anim ique dépend des ém otions engendrées par
les circonstances que traverse l’homme au cours de son
existence, et la douleur physique ou m entale est elle-
même, en dernière analyse, une émotion, car, pour q u ’il y
ait souffrance, il faut q u ’il y ait conscience de la douleur.

« D u point de vue karm ique, chaque acte, chaque


pensée, chaque parole et chaque om ission ont leur consé­
quence positive ou négative, selon le cas.

« A chaque instant de la vie consciente, la loi de


compensation ou karma est ainsi en action. Le karma peut
être im m édiat ou reporté à plus tard. Tout dépend de la
leçon à apprendre. Si q u elq u ’un se brûle avec une allu ­
m ette, il est évident que la leçon sera immédiatement rete­
nue, q u’il agira ensuite avec prudence. Il ne sera pas néces­
saire q u ’il se brûle plusieurs fois avant de savoir q u ’il doit

160
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

faire attention. En revanche, si un homme persécute son


sem blable, s’il le trompe en vue d ’obtenir quelque avan­
tage ou s ’il agit mal envers quiconque, il peut être si pré­
occupé par le but q u ’il envisage, et si ignorant de ce q u ’il
risque karm iquem ent lui-m êm e, que le règlem ent de la
dette ainsi contractée devra être remis à plus tard et que
les circonstances devront être choisies pour que la leçon
soit profitable et elle ne le sera parfois q u ’après un long
temps d ’épreuve qui cessera dès q u ’elle aura été comprise.

« Il n’est pas juste de dire que la loi de compensation


punit. Elle récompense tout aussi bien. Les joies d ’une
existence, les m om ents de paix, de calm e et de détente
sont également un effet du karma quoique l’homme, m al­
heureusement, ait tendance à ne pas y prêter attention tan­
dis q u ’au m oindre souci, il se lam ente et se plaint de ce
q u ’il appelle son mauvais karma ! En réalité, la loi de com­
pensation ne punit ni ne récompense. Elle agit de manière
im personnelle et c’est l’hom m e lui-m êm e qui la m et en
action, créant les conditions positives ou négatives dont il
retirera la leçon utile à son évolution, à sa prise de
conscience. La responsabilité d ’une situation repose donc
avant tout sur l ’homme lui-même. C ’est Jui qui établit sa
destinée et les étapes que celle-ci com portera. La loi de
com pensation ou karm a trace la trame de son existence
présente et future. Ce q u ’il pense et accom plit prendra la
forme de circonstances qui constitueront les leçons q u ’il a
décidé d ’apprendre et dont il recueillera l’épanouissement
de sa personnalité animique.

« Le cherchant doit sans cesse se souvenir de cette


notion de responsabilité personnelle dans les circonstances
q u ’il traverse et il doit s ’efforcer de comprendre la leçon
q u ’il faut en retirer. Entre deux incarnations, la personna­
lité anim ique a conscience du but ultime à atteindre et elle
perçoit que l ’existence physique, dans sa brièveté, lui est

161
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

offerte pour y parvenir. Elle accepte donc les situations


bonnes ou difficiles q u ’elle rencontrera dans sa prochaine
incarnation, mieux, elle souhaiterait les rendre plus profi­
tables encore tant elle a hâte d ’arriver à ce but grandiose
q u ’elle pressent si puissam m ent alors q u ’elle est libérée
des entraves physiques. M ais il ne lui sera présenté, à son
retour dans le manifesté, que ce qui peut être supporté par
elle et par le véhicule q u ’elle occupera temporairement, car
la loi d ’évolution est juste et bonne et tout est ramené aux
proportions humaines. Quoi q u ’il en soit, chacun sur terre
connaît les expériences q u ’il a accepté de traverser alors
que sa personnalité anim ique se trouvait dans l’interlude
cosm ique. A ussi dures q u ’elles puissent paraître, l’ensei­
gnem ent qui doit en être retiré est capital pour l’évolution
de l’âme. Le spiritualiste recherche donc la signification et
la leçon de toutes les circonstances, bonnes ou non, qui
constituent la trame de sa vie, sachant q u ’elles cesseront
dès q u ’elles auront été comprises et assim ilées, le rappro­
chant du but, d ’une prise de conscience plus grande.

« La loi de com pensation ou karm a n’est à aucun


égard une loi d ’épreuve. Elle ne doit pas inspirer de
crainte. Sans doute est-elle rigide dans son action im per­
sonnelle. Mais ce n’est pas elle que l’homme doit redouter.
Ce sont ses propres pensées et ses propres agissements aux­
quels la loi de com pensation, inéluctablem ent, s ’a p p li­
quera.

« Une dernière question est à examiner, celle-ci : la loi


de compensation, s’applique-t-elle avec la même rigueur à
l’adepte ? La réponse est double : d ’une part, si, avançant sur
le sentier, la connaissance acquise ne l’amène pas à un com­
portement meilleur, il est évident q u ’il sera plus coupable
que l’ignorant, et la leçon à apprendre sera plus difficile,
quoique la faculté de réparation volontaire lui soit laissée s’il
veut en user à temps. D ’autre part, si sa sincérité est grande,

162
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

si la démarche sur le sentier le conduit à des pensées et des


actions justes, il aura naturellement moins de peine à com­
prendre les effets favorables ou non de son karma passé et la
loi adoucira et abrégera les situations d ’où une leçon doit être
retirée. Dans certains cas, des effets karmiques seront même
annulés si l’évolution acquise rend inutile une expérience qui
n’apporterait rien de plus à l’épanouissement intérieur. En
particulier, quiconque aurait développé en lui l’amour véri­
table, au point que toutes ses pensées et actions en seraient
imprégnées, ne serait que peu ou ne serait même plus soumis
à la loi karmique dans sa phase négative. Sa vie serait harmo­
nie et l’ultime retour, acquis ou très proche.

« Connaître la loi de compensation ou karm a c’est,


pour tous, être conduit à plus de sagesse, sachant que
l’avenir est fonction du présent et il n’est jamais trop tard
pour commencer une vie plus juste et plus vraie. Pour le
cherchant, le spiritualiste ou même le m ystique, cette loi
est un aspect de la sagesse et de la grandeur cosm iques. II
la considère avec vénération, car elle a été à l ’origine de son
évolution passée et présente et elle contribuera dem ain à
élever sa conscience au stade final de l’unité cosmique. »

C ’est sur ces mots, sur cette vibration, que le Maître de la


Connaissance achève son exposé, et il se retire aussitôt. De
nouveaux outils viennent d’être reçus. Ce qu’il m ’a communi­
qué deviendra la base d’autres méditations. Il ne suffit pas de
recevoir. Il faut travailler, réfléchir, donner. Mais est-ce si dif­
ficile avec la notion de l’harm onisation avec le Soi et la
construction mentale d ’un édifice spirituel où la visualisation
peut ensuite conduire et où la lumière est largement dispensée
à tous ?

163
FANTÔMES ET REVENANTS
LE MONDE INVISIBLE

Le sujet des fantômes et des revenants est moins excep­


tionnel qu’on pourrait le supposer à notre époque. Des hebdo­
madaires à sensation, en France et ailleurs, n ’omettent jamais
de relater périodiquement l’histoire grossie, déformée ou
inventée, de quelque étrange apparition d ’un personnage
depuis plus ou moins longtemps disparu, ou les visites faites
par un être cher décédé à un parent ou ami angoissé d ’un
retour, même passager, aussi imprévu et raisonnablem ent
impossible. Les livres sont nombreux qui traitent des fantômes,
mais très rares sont ceux qui considèrent cette question avec
sérieux et cherchent une explication acceptable à ces phéno­
mènes trop hâtivement classés dans un domaine dit paranor­
mal.

Quelques revues, cependant, abordent les problèmes psy­


chiques avec compétence. Parmi celles-ci, je citerai sim ple­
ment Le Triangle publié au Canada (C.P. 66 - Lassalle 650 -
P.Q.). Car deux articles d ’un numéro très ancien celui de juin
1973 où figure l’adresse ci-dessus, doivent retenir, en effet,
notre attention, en relation avec le sujet dont nous traitons.
Avec l’aimable permission que m ’avait donnée la direction du
Triangle, ces articles vous sont maintenant présentés in
extenso. Le premier à pour titre : Maisons hantées ? En voici le
texte :

165
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« Il est certain que ces récits peuvent avoir un fo n d de


vérité, mais rien n 'est dit sur les causes qui ont faire croire
bien des gens sincères à des phénom ènes inexistants. Les
témoins, en ces circonstances, sont toujours impressionnés. Ils
se suggestionnent eux-mêmes et relatent les fa its tels qu 'ils les
voient et non tels qu ’ils sont. Le mystérieux les affole, ils p er­
dent leur sang-froid et créent des légendes...
« Il fa u t être très sceptique sur les témoignages concer­
nant les fa its de la vie courante, et encore plus lorsqu 'il est
question des fa its ayant rapport au surnaturel. Ici, nous
entrons dans la fantaisie et l ’imagination joue un grand rôle.
Au sujet de ces témoignages, voyez un accident qui se produit
dans la rue. Vingt personnes sont présentes ; prenons-les indi­
viduellem ent et chacune vous rapportera une version diffé­
rentes dans les détails. Le plus curieux, c ’est que si, au bout
d ’un certain temps, nous prions ces témoins de nous rappeler
leur témoignage, celui-ci aura subi une déformation. Comment
admettre que, de la part d ’une personne qui se trouve en p ré­
sence de circonstances qui, pour elle, sont inexplicables et sur­
naturelles, la narration ne se trouve pas faussée ? Ces témoins
sont de bonne foi, mais leur témoignage est suspect par rapport
à la réalité. Ce qui est certain, c ’est q u ’à côté des faits racon­
tés, si nous relevons ceux qui ont été étudiés, nous constatons
que les maisons hantées s ’expliquent :

1 - par l ’imagination de ceux qui créent des légendes ;


2 - par des mystifications auxquelles se livrent générale­
ment des enfants et personnes prédisposées à l ’hystérie ;
3 - par l ’intérêt q u ’ont des personnes à déprécier des
immeubles ;
4 - par vengeance ou désire de nuire à autrui ;
5 - par suite de phénomènes naturels où l ’acoustique joue
souvent un rôle principal.

« En dehors de cela, pouvons-nous croire aux maisons


hantées, ou est-ce une légende ? »

166
ENSEIGNEMENTS DES MAITRES DE LA CONNAISSANCE

Et l’article est suivi, sous le titre “En A ngleterre”, de


l ’exem ple suivant :

« A C am bridge, chaque année à la m êm e époque, le


fa n tô m e d ’un étudiant noyé p a r un de ses cam arades dans
un étang, venait, la nuit de l'A scension, se prom ener dans
les couloirs du C h rist’s College. Les étudiants sceptiques
ayant organisé une surveillance, l ’apparition ne s ’est p a s
produite et les années suivantes non plus. »

Le second article de la revue “Le T riangle”, qui p ré ­


sente pour un intérêt particulier, a pour titre : La grande
question du spiritisme.
« Faut-il y croire ?

« Il fa u t croire parce q u ’il est presque im possible de


fa ire autrement.

« Le spiritisme est la fo i aux esprits. Le nom le dit clai­


rement. P oint n ’est besoin de le dém ontrer en appelant le
latin à la rescousse. Tout le m onde sa it que sp iritu s veut
dire âm e, esprit. La survivance de l ’âme ne fa it de doute
p o u r personne, pas m ême p o u r ceux qui ont profession de
n ’y p a s croire, qui se leurrent de paroles, et qui, au fo n d
d ’eux-mêmes, s ’avouent le contraire de ce q u ’ils affirment.
C ar l ’hom m e ne sa urait adm ettre, dans son f o r intérieur,
q u ’il ne peu t avoir conscience de l ’infini et de la pérennité
des choses. Et quel autre raison peut lui plaire mieux que le
secret espoir de sa pérennité ? Tout proteste, en nous,
contre la négation de l ’im m ortalité de l ’âme. Au surplus,
nous ne pouvons concevoir que le seul m onde p e u p lé so it
celui que nous distinguons p a r nos fa ib le s m oyens. Le
m icroscope nous m ontre tout un m onde invisible. La fo i,
regard de l ’âme, nous fa it deviner, entrevoir, dans l ’espace
profond, des légions d ’êtres inconnus de nous. Le vide n ’est
qu ’un mot, il n ’y a point de vide. Tout est habité, n ’en doutons

167
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

pas ; les esprits survivent aux corps ; donc, ils continuent


d'exister après la mort ; donc, le spiritisme repose sur une base
véridique.

« Les esprits peuplent l ’invisible.

« Oui, les esprits remplissent l ’immensité, peuplent les


mondes, ceci est absolum ent conforme aux croyances géné­
rales des peuples, aux traditions de tous les siècles, à l ’ensei­
gnement de toutes les religions, anciennes et modernes, absolu­
m ent conforme au dogme catholique, pour ne citer que
celui-là. En effet, tout se trouve au long, dans la Somme de
Saint-Thomas d ’Aquin, un des plus grands docteurs, sinon le
plus grand de l ’Église universelle.

« La théologie qui affirme la nécessité d ’une purification


avant l ’entrée en possession des joies étemelles, ne fixe pas un
lieu unique pour l ’attente des âmes libérées du corps, mais qui
ne sont pas pures. Elle adm et que beaucoup restent dans les
lieux ou le voisinage des lieux, où s ’écoule leur existence dans
le temps. Elles voient ceux q u ’elles ont aimés, elles leur conti­
nuent leur intérêt et leur protection. Les esprits nous environ­
nent donc, mais ils échappent à nos sens parce q u ’ils sont
dépouillés de toute matière.

« Il y a esprit et esprit.

« Ce que l ’on croit de lui suffit à expliquer la base


sérieuse de la croyance au spiritisme. Plusieurs croient qu ’il
est facile d ’entrer en communication avec ces esprits qui flo t­
tent autour de nous, pénètrent nos pensées, connaissent nos
sentiments, et peuvent aider nos efforts si nous les en prions. Ils
croient que les esprits peuvent, à la volonté d ’un médium, quit­
ter leur lieu de sérénité et de paix pour se manifester par des
coups dans une armoire !
« Les fervents spirites conseillent, parce q u ’ils croient à

168
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

la vérité des manifestations, de s ’en méfier. Ils classent les


esprits en bons et en mauvais, en supérieurs et en inférieurs. Il
en est, disent-ils, de méchants qui se plaisent à tromper ceux
qui les appellent ; d ’inintelligents qui, sans le vouloir expressé­
ment, jouent le même rôle néfaste. Ceux-là sont les errants tou­
jours prêts à l ’appel. Les êtres psychiques supérieurs sont-ils
dans des sphères plus hautes, dans une béatitude trop com ­
plète, livrés à des tâches trop parfaites, pour descendre à l ’ap­
pel du médium et répondre à des questions ? S ’ils se manifes­
tent, ce qui est normal, c ’est par une autorisation spéciale de la
volonté souveraine qui dirige les mondes. Est-il normal de
croire que la volonté souveraine peut faire des exceptions, dis­
tinguer des personnalités et permettre à tel ou tel, perdu dans
l ’infini, des manifestations ?

« Comment, donc, expliquer des bruits, des mouvements


indésirables ? Ou bien on se livre à des pratiques puériles ; ou
bien on prend pour des manifestations psychiques de simples
impressions nerveuses, des mouvements réels, mais produits
par une excitation motrice involontaire... »

L’auteur conclut par une série d ’interrogations :

« L ’autosuggestion joue-t-elle un rôle dans les pratiques


spirites ? Est-ce une pression musculaire et nerveuse insensible
en dehors de toute volonté des opérateurs, qui aide à détermi­
ner les vibrations magnétiques et mettre la table en branle ?
Est-ce l ’interrogateur qui, à son insu, dicte la réponse ? Est-il
concevable que des être débarrassés du fardeau de la chair et
purem ent immatériels restent dans le voisinage de la terre ?
Les intelligences d ’élite sont-elles condamnées à demeurer
parmi nous ? Reviennent-elles pour frapper des coups sur une
glace ou dans un meuble ? »

Ces deux articles sont d ’un très grand intérêt, car ils
répondent, implicitement, aux questions qu’ils soulèvent et, en

169
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

même temps, laissent la voie ouverte à une plus large discus­


sion. En tout cas, ils posent parfaitement le problème auquel ce
chapitre se propose d’apporter une solution.

Le spiritisme a été ridiculisé par les excès qu ’il a engen­


drés et dont, certainement, la doctrine profonde n ’était, en
aucune manière, responsable. Des mouvements sérieux ont
joint leur voix à celle des spirites attachés à maintenir, souvent
sans succès, la pureté de leurs croyances fondamentales. Le
véritable spiritisme n ’a rien de commun avec les tables tour­
nantes et les nombreux médiums improvisés qui lui ont fait un
tort considérable. Les fraudes si fréquemment constatées n’ont
jam ais été et ne sont pas le fait de spirites authentiques. Elles
ont eu pour auteurs, la plupart du temps, des individus sans
scrupule se servant du spiritisme pour tenter de se bâtir une
renommée personnelle, à vrai dire douteuse, ou dans un but
inavoué de lucre.

On ne peut, d’ailleurs, pas dire qu’il y ait une doctrine spi­


rite. Le spiritisme a quelques principes fondamentaux sur les­
quels se sont édifiées des théories diverses et parfois contradic­
toires. Cependant, des auteurs spirites, tels que Léon Denis et
Alian Kardec, peuvent être considérés comme représentant le
spiritism e authentique et, si une doctrine spirite est à recon­
naître comme valable, c ’est assurément la leur. Tous deux ont
contribué beaucoup à l ’avancement de la spiritualité véritable
dans le monde et, à eux, sont à associer tous les chercheurs et
tous les groupements spirites sincères qui s’efforcent d ’accom­
plir un travail sérieux au bénéfice de ceux qui sont intéressés
par cette voie particulière de réalisation. Je le dis d’autant plus
librement que je ne suis pas moi-même spirite.

Cette nécessaire mise au point me rend plus aisée la tâche,


aujourd’hui entreprise, d ’éclaircir le sujet des fantômes et des
revenants, et je déclarerai, aussitôt, me rattacher sans réserve à
l’explication en cinq points des maisons hantées, présentée par

170
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

le premier article que j ’ai cité. J ’ajouterai, néanmoins, un point


qui me semble important. Certaines personnes, enfants, adoles­
cents ou adultes, doués d ’une grande sensibilité ou sous le coup
d ’une forte émotion, la crainte comprise, peuvent mettre en
action, sans les contrôler et sans même s ’en rendre compte, des
forces susceptibles de produire les phénomènes les plus divers
et, il faut le reconnaître, les plus impressionnants.

L’homme est entouré de forces puissantes et son corps en


renferme, mais celles-ci sont, pour ainsi dire, domestiquées et
mues de façon ordonnée, selon le plan prévu par la nature. Ces
forces sont à la disposition de tous et certains enseignements spi­
rituels expliquent la manière de les dominer progressivement et
de s ’en servir à bon escient. Cependant, certains se livrent à des
expériences isolées, sans aucune direction ni surveillance, et
libèrent soudain une énergie qui échappe à leur volonté. D’autres
vivant dans un milieu de superstition craintive, peuvent se trou­
ver en face de conditions semblables. Il y a, enfin, ceux dont j ’ai
parlé et qui souffrent d’une émotivité presque maladive. Les cir­
constances, pour eux, peuvent, un jour, être telles qu’ils seront à
l’origine de phénomènes indésirables.

Tous ces cas ne sont pas fréquents mais ils devraient être
soulignés, pour montrer que les faits insolites et étranges n’ont
pas leur cause en dehors de l’homme, dans quelque entité invi­
sible, bienveillante ou non. Cette cause est en l'hom m e lui-
même et il en est de même dans les circonstances où une per­
sonnalité secondaire ou, si l’on préfère, des tendances enfouies
dans le subconscient, font brusquement surface chez quelqu’un
qui apparaît, alors, jusque dans ses traits et son allure générale,
nettement différent de ce qu’il est habituellement. L’erreur, une
fois encore, consisterait à rejeter sur un être désincarné la res­
ponsabilité de ce qui a lieu. Ainsi, les cas dits de possession
sont bien une réalité, mais le possédé l’est par lui-même, par
l ’un des éléments multiples qui constituent sa personnalité pro­
fonde et que les adeptes de la doctrine de la réincarnation

171
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

reconnaissent comme étant un apport d’un passé plus ou moins


lointain.

Le remède consiste donc, toujours, à redonner à la person­


nalité actuelle sa large prédominance. Cela est réalisé par un
régime alimentaire pouvant procurer les vibrations les plus
basses possibles et, surtout, par une vie provisoirement tournée
presque exclusivement vers le monde extérieur. A cela doivent
s ’ajouter les moyens psychologiques que la science a mainte­
nant découverts et applique, mais que la tradition mystique
connaît depuis longtemps, de façon plus complète, en raison de
sa démarche que ne limitent aucun tabou et aucune contrainte.

Il est, en revanche, certains phénomènes qui, trop hâtive­


ment, sont assimilés couramment à de simples hallucinations.
Celles-ci, au demeurant, pourraient elles-mêmes être expliquées
d ’une manière identique aux phénomènes que nous allons main­
tenant examiner. Sauf quelques rares cas de supercherie, il n’y a
aucun m otif de douter qu’une personne déclarant avoir vu un
revenant c ’est-à-dire un être ayant, à une époque ancienne ou
récente, vécu sur terre, l’a effectivement vu.

Considérons attentivem ent cette question. Nous savons


qu’il est possible à un adepte avancé, après des années de pré­
paration et d ’expérience, de projeter sa conscience en des lieux
éloignés et qu’il lui est possible, aussi, de se projeter dans une
communion plus ou moins complète avec le Cosmique.
Autrem ent dit, il peut projeter sa conscience autant dans le
visible que dans l’invisible. Mais n ’oublions pas qu’il a appris
longuem ent à le faire. Lorsque la personnalité animique se
trouve, après la mort, dans l’au-delà, elle doit, d’abord, prendre
conscience du plan supérieur sur lequel elle se trouve et cela n’a
pas lieu immédiatement. Son éveil est semblable à celui du nou­
veau-né, à qui il faudra du temps pour faire connaissance avec
son milieu pour savoir utiliser toutes les facultés de son corps
physique. Sur le plan cosmique, la personnalité animique, fina­

172
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

lement, rejoindra de toute façon sa famille spirituelle. Depuis ce


plan, rien ne s ’oppose alors à ce qu’elle projette une partie
d’elle-même - sa conscience, si ce mot peut être acceptable à ce
niveau - vers un être cher. Ce qui est réalisable à partir du plan
physique l'est certainement aussi au degré bien plus élevé, à
partir du plan cosmique où l ’âme n ’est plus prisonnière des
conditions matérielles.

Assurément, ceux qui nous ont quittés ne se désintéres­


sent pas de nous. Ils ont une compréhension infiniment plus
vaste de toutes choses, bien qu’étant de niveaux d ’évolution
différents, mais ils se souviennent du passé le plus lointain et,
dans ce passé, nous sommes inclus. Des personnalités ani-
miques évoluées savent la projection possible et ils l’opèrent
dans les conditions voulues et avec les règles justes. Encore
faut-il que cela se produise pendant une période où celui vers
qui la projection est faite, est dans un état de grande réceptivité.
Autrement, il bénéficiera, sans en avoir conscience, des pen­
sées positives qui lui étaient destinées ou, peut-être, aura-t-il un
rêve dans lequel le disparu sera présent.

Quant à ceux qui, sur terre, n’ont eu aucune préparation


particulière, après qu’ils auront pris place dans la famille spiri­
tuelle correspondant à leur degré d’évolution, sans nécessaire­
ment se projeter, au sens mystique du terme, leur pensée pourra
revenir aux êtres qu’ils ont aimés. Ils seront semblables, en
cela, à un homme qui, plongé dans une profonde réflexion,
pense à un enfant habitant au loin. Sa concentration est si
intense qu’il croit presque celui-ci près de lui, alors qu’en réa­
lité, il a effectué une projection inconsciente. Comment nous-
mêmes pouvons-nous entrer en contact avec les disparus ? Mes
lecteurs se souviennent que ce sujet a été traité, en détail, dans
un précédent chapitre.

Au moment du trépas, une projection se produit souvent


si le mourant est loin de ceux qu’il aime. Ses ultimes pensées

173
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

l’entraînent vers eux pour un dernier adieu et, si les êtres chers
ou l’un d ’eux sont dans une période de calme et de réceptivité,
la projection est alors perçue. De nombreuses expériences de ce
genre ont été rapportées et beaucoup ont eu lieu qui n ’ont
jamais fait l’objet de récits.

Que croire du cas où quelqu’un, seul dans sa maison ou


sortant de chez lui, affirme avoir aperçu un fantôme ? Cela
nous ramène à une brève étude du monde invisible. Nous
avons déjà, en effet, examiné bien souvent ensemble, la ques­
tion du monde invisible et nous l’avons fait de points de vue
différents. Notre compréhension ne pourra qu’être approfon­
die si nous revenons aujourd’hui à ce même sujet, en nous
situant encore à un autre niveau.

L’univers n ’est pas vide. Nous le savons en vibration


constante, à partir d ’un point inconnaissable qui est Dieu. De
ce point unique émane, dans un souffle, une première expres­
sion de la divinité, qui est l’énergie universelle au sein de
laquelle est renfermée l’âme cosmique. Il est très difficile de
trouver les mots adéquats pour expliquer un mystère aussi peu
accessible à la pensée humaine. Ce qu’il est important de rete­
nir, c ’est que, malgré la diversité apparente, tout reste unité.
L’énergie universelle est Dieu et l’âme cosmique est également
Dieu. Autrement dit, Dieu, par sa propre énergie, anime l’uni­
vers : il lui donne une âme et, dans cette âme, il est. Cette éner­
gie, avec l’âme ainsi manifestée, s ’exprime en des créations
innombrables et, par elles, en d ’autres créations et, de cette
façon, à l’infini. Dieu ne retirera son souffle de l ’univers
qu’après la prise de conscience de la plus petite parcelle du
créé. Le chemin inverse sera ainsi parcouru. Tout sera de nou­
veau en Dieu, au sein duquel tout n’a jamais cessé d ’être. Tout
a été, tout est et tout sera à jam ais en Dieu. La création, dans
son origine et sa fin, est un respir de Dieu.

Dans cette création où Dieu est en tout, il n’y a pas de sépa­

174
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

ration véritable. Dans le souffle divin, tout, si je puis dire, est


peuplé. En considérant le sujet des anges et des archanges - nous
le verrons - les degrés d’une création unique nous apparaîtront,
et nous observerons que les créatures ayant connu, pour leur
prise de conscience, l’incarnation humaine, poursuivent, à
d ’autres niveaux, leur retour, après que les expériences terrestres
aient permis de dépasser un stade définitivement assimilé.

Dans l’involution et l’évolution, dans l’expir et l’inspir de


Dieu, tout est lié, en bas comme en haut, et chaque élément de la
création visible et invisible se reflète dans le suivant. C ’est pour­
quoi, l’homme, en se reconnaissant lui-même, connaît l’univers
et les dieux. De même, en connaissant le visible, il peut
connaître l’invisible. En considérant le monde, il peut com ­
prendre ce qui est au-dessus et dont le monde est la réflexion.
L’homme est, d ’ailleurs, visible dans sa manifestation et invi­
sible dans sa réalité. Il lui est ainsi possible d’être conscient, soit
dans son corps, soit dans son être réel, et s’il apprend à devenir
conscient dans sa réalité, il connaît, alors, le monde invisible
dont il n’a généralement conscience qu’après sa mort. La rup­
ture existant, pour lui, entre le visible et l’invisible est artifi­
cielle. Elle est due à son habitude de maintenir sa conscience au
niveau de ce qui est perçu par les sens. Cela ne l’empêche pas,
dans son intégralité, d ’être aussi bien ici q u ’au-delà.

Le monde invisible est, par conséquent, formé de tout ce


qui a émané de Dieu et, à quelque stade que ce soit, gardé la
conscience divine, les anges, par exemple - comme nous le
verrons aussi - ou pris conscience d’une manière ou de l’autre,
ou encore en cours de prendre conscience, comme les person­
nalités animiques incarnées et désincarnées. De plus, dans cet
univers infini du respir de Dieu, tout vibre et tout vit. Si nous
pouvons aller à l’invisible, l’invisible, de son côté, peut venir à
nous, mais le percevoir implique un état fait de compréhension,
de passivité et de silence. Les hautes sphères ne se trouvent pas
en un lieu proche ou éloigné, haut ou bas, elles sont partout,

175
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

dans l’univers entier, près de la terre comme loin d ’elle, car elles
sont un état et il en est de même des sphères moins élevées.

Seul, notre degré de conscience ou d’évolution nous permet


de prendre conscience des unes ou des autres, de vibrer au
rythme des unes ou des autres, de communier avec les unes ou
avec les autres et, par conséquent, d’être en harmonie consciente
ou non avec les êtres qui les peuplent. Si la communion réalisée
est intense, la perception qui en découlera et qui sera, ensuite,
interprétée de façon plus ou moins exacte selon le niveau de
compréhension atteint par l ’éducation et la formation spirituelle
reçue, sera très vive et enrichissante par la connaissance
recueillie. Dans une telle communion, à supposer que le mot fa n ­
tôme, au lieu de désigner une apparition incomprise, s ’applique à
ce qui est perçu, à ce moment là on pourrait dire que les fan­
tômes existent bien et qu’il est possible de les voir ! Cependant,
le cas qui nous intéresse est celui d ’un fantôme aperçu soudain,
sans qu’il y ait eu désir de communier avec l’invisible, de s ’éle­
ver jusqu’à lui, et l’apparition peut s’être produite pour quel­
qu’un n ’ayant aucun intérêt pour les recherches spirituelles.

J ’ai étudié de très nombreux rapports concernant ce genre


d ’apparitions ; j ’ai compulsé beaucoup d ’archives publiques et
privées et j ’ai interrogé un grand nombre de personnes. Dans les
apparitions de fantômes, j ’ai relevé une constante chez ceux qui
avaient eu cette expérience. Tous étaient, à ce moment-là, dans
un état intérieur particulier. Depuis plus ou moins longtemps, ils
étaient préparés à la rencontre insolite qu’ils devaient faire fina­
lement. Les uns croyaient fermement que les morts pouvaient se
manifester aux vivants et s’étaient livrés à des expériences
d’évocation. Les autres, imbus de traditions locales, de supersti­
tions ou de lectures de livres, de périodiques ou d ’articles
étranges, étaient, sans les admettre nécessairement, informés de
telles manifestations. Un certain nombre se déclarait entouré,
généralement, de présences. Quelques-uns étaient de nature
craintive et avaient peur de la solitude ou de l’ennui et, parmi

176
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

eux, certains avaient été impressionnés par l’histoire du lieu ou


de la maison où ils étaient. Tous, à divers degrés, étaient des
émotifs et des sensibles. A cela, pour la plupart, s’ajoutait une
nervosité intérieure plus ou moins grande. De chacun d’eux, l’on
aurait pu dire qu’il était impressionnable. L’état intérieur com­
mun à tous était donc une forme de conditionnement personnel
qui, quelles que soient ses particularités, constituait une disposi­
tion latente à connaître des expériences de nature psychique,
même si celles-ci, par ignorance, devaient être mal interprétées.

Au moment où le fantôme est aperçu, celui qui est l’objet


de cette manifestation n ’est jam ais au niveau objectif de
conscience. Il est plongé dans ses pensées, replié sur lui-même,
dans un état subjectif. La moindre association d ’idées ou la
moindre circonstance peut lui faire franchir la frontière du sub­
conscient et le mettre en contact avec le plan considéré comme
invisible. Cela peut ne durer qu’une fraction de seconde mais
être suffisant pour connaître une expérience psychique. Et c’est
ce qui a lieu dans les apparitions de fantômes. En réalité, celui
qui fait la rencontre ou est témoin de ce phénomène connaît
une expérience intérieure. Il voit en lui-même et, revenant à la
conscience objective, souvent brusquement, par surprise ou par
crainte, il objective, pour ainsi dire, ce qu'il a ressenti et il sup­
pose avoir aperçu devant lui un fantôme. Il projette, quelques
instants, au-dehors de lui ce qui est en lui, et la forme exté­
rieure donnée à l ’expérience, l ’habit dont il la revêt, est
conforme à ses habitudes profondes de penser, à ses concep­
tions usuelles, à ce qui a constitué ses croyances, même si,
intellectuellement, il affirme ne plus s ’y rattacher. Il aura donc
bien été, dans tous les cas, en communion avec un plan et un
être de ce plan mais intérieurement, quelles qu’aient pu être ses
impressions objectives. Si la forme conférée par lui à ce qu’il a
éprouvé est effrayante, cela ne signifie pas que le contact a eu
lieu avec un être malfaisant. C ’est lui-même qui est le créateur
de cette forme et de cette impression. Il n ’a fait qu’extérioriser
ses sentiments profonds et les projeter dans son interprétation.

177
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Cependant, il est nécessaire d ’ajouter que chacun a les


expériences qu’il mérite. On se met en résonance avec le
niveau auquel on est préparé et, dans la création, le négatif
existant à part égale avec le positif en toutes choses pour que le
manifesté soit rendu possible, celui qui a des dispositions néga­
tives s’harmonisera avec un plan de même nature. S’il évolue,
ensuite, vers une qualité intérieure positive de ce même plan, il
aura, alors, une impression opposée. En d ’autres termes, ce
n’est pas le plan qui est positif ou négatif, bienveillant ou mal­
veillant. C 'est celui qui en fa it l ’expérience. Il suffira à mes
lecteurs de se souvenir de ces explications générales et de les
adapter pour comprendre tous les cas semblables pouvant venir
à leur connaissance.

Le dernier point à examiner est celui des animaux dont il


est prouvé qu’ils perçoivent des conditions et des choses que
nous sommes incapables de connaître par nos sens physiques.
Les animaux, pourtant, n’ont pas une vie intérieure aussi avancée
que l’homme. Comment, alors, expliquer leurs impressions ?

Les animaux sont doués de facultés leur permettant de


connaître un champ plus étendu de perception. Sur le clavier
cosmique, ils captent des octaves vibratoires plus élevés que
l’homme. Les facultés dont ils disposent ne sont pas endor­
mies, comme c ’est le cas, chez les humains, pour certaines, en
raison de leur inutilisation. Ils emploient couramment ces
facultés, sans que nous nous en rendions compte. En fait, nous
n ’y prêtons généralement pas attention, sauf dans des circons­
tances particulières, et il arrive que, nous trouvant en présence
de faits insolites, nous observions que les animaux, autour de
nous, notre chien par exemple, sentent quelque chose. L’erreur
que nous commettons est de supposer qu’ils ne le font que dans
ces circonstances où notre attention est en éveil. En réalité, ils
le font constamment. Pour eux, il n’est pas question de vie inté­
rieure. Ce que nous regardons comme inhabituel est inclus dans
leur vie tout court...

178
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Un Maître de la Connaissance tirera certainement la phi­


losophie du sujet sur lequel a porté notre examen. Il est donc
temps de lui donner mentalement, par la visualisation habi­
tuelle de ma cathédrale, une présence, et de recevoir son inspi­
ration que traduiront ensuite ces mots :

« En vérité, paix sur la terre aux hommes de bonne


volonté ! Pourquoi tant rechercher les causes, pourquoi
tant questionner au sujet de ce qui est, pourquoi vouloir
une explication mentale à ce q u ’il suffit de connaître, d ’ex­
périmenter et d ’éprouver, pour en retirer ce qui est utile à
la prise de conscience humaine ?

« L’hom m e, sans doute, a besoin d ’être dirigé et de


savoir, mais n’est-ce pas en son cœur que se trouve la solu­
tion véritable à toutes ses questions ? Au lieu de cela, il se
laisse guider par les injonctions trompeuses et illusoires de
son seul intellect. Dans les expériences d ’ordre mystique ou
spirituel, il devrait faire table rase de tout ce q u ’a mis en lui
son éducation matérialiste. Il devrait faire abstraction de ses
croyances, de ses superstitions et des opinions d ’autrui. Il
d e v ra it... désapprendre, m ais il ne le peut d ’un jour à
l’autre, et peu nombreux sont, en fait, ceux qui le désirent.

« Il faut, cependant, apaiser les inquiétudes et réta­


blir, pour tous, la vérité, quand cela est possible. C ’est ce
qui est tenté par ce message et ce que tu as écrit déjà à ce
sujet ramènera la paix au cœur de ceux qui entendront tes
paroles d ’espoir. Com m ent ne pas répéter que le mal est
une création humaine et q u ’il a pouvoir uniquem ent sur
quiconque, acceptant sa fausse réalité, s'harm onise avec
lui. Il n’a aucune influence sur celui qui s’est habitué à ne
considérer que l’aspect positif des êtres et des choses.

« Fantôm es et revenants sont des créations m en­


tales. Au sens où ils sont, en général, com pris, ils n’ont

179
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

pas de réalité. S i, à ces term es, on don n ait une d éfin i­


tion correcte, ils désigneraient, aussi bien que d ’autres,
la vérité, m ais il n'en est pas ainsi. Les êtres désincarnés
e x isten t com m e existen t les être n’ayant jam ais, en
aucun point de l’univers, connu une m anifestation exté­
rieure quelco n qu e. Us viven t à d ’autres rythm es, sur
d ’au tres plan s et, parm i eux, certain s ign oren t q u ’il
puisse y avoir des créations différentes d ’eux-m êm es et
de leur m ilieu. Bien des conditions m entales de la terre
se retrouvent a ille u rs...

« L’homme a d ’immenses possibilités inexploitées et


des pouvoirs inconnus. S ’il savait les utiliser, il pourrait
participer à la vie même de l’univers. Ce qui est, pour lui,
phénomène, deviendrait un élément de son existence ordi­
naire. Il est humain de craindre ce qui est inexpliqué, mais
ce qui est inexpliqué n’est pas inexplicable et la lum ière
faite, toute crainte s ’évanouit. Il faut que l’hum anité
adopte une attitude positive envers ce q u e lle ne comprend
pas. C ’est le seul moyen, pour elle, de dominer sa peur de
l’inconnu. Or, dans l’univers, l’essence de toutes choses est
le bien. Dès lors, pourquoi craindre ? Pourquoi supposer
que des phénomènes incompris ont une cause malveillante
et néfaste ? Pourquoi admettre que les êtres d ’un plan dif­
férent sont animés de mauvaises intentions ?

« Ce ne sont pas des maisons ou des lieux qui sont


hantés. C ’est l’univers entier qui l’est et n’as-tu jamais pensé
que l’homme lui-m êm e pouvait hanter d ’autres plans où,
heureusement, la crainte est inexistante puisque y règne une
compréhension meilleure ? Souviens-toi q u ’en ce qui
concerne l’homme, il n’y a rien en dehors de lui. Une appa­
rition est le résultat de la mise en action d ’une faculté
humaine de perception dans les conditions nécessaires. La
vérité serait de dire que l’homme crée un phénomène en se
servant de pouvoirs dont l’usage habituel lui permettrait de

180
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

connaître l’ensemble des phénomènes de plans où il pourrait


s ’exprim er de la même façon que sur le plan physique, si
toutes ses facultés étaient harmonieusement développées.
Par conséquent, voir un fantôme ou rencontrer un revenant
est à la portée de tout le monde. Il suffirait d ’avoir appris à
être en résonance consciente avec d ’autres plans.

« Mon m essage, aujourd’hui, se résumera à ces


m ots : N e craignez rien. Sans la crainte, l ’univers, dans
chacune des ses particularités, est une découverte gran ­
diose et passionnante. En sachant q u ’à tout effet, il y a une
cause et que cette cause est une ioi bonne et juste, la paix
descendra dans le cœ ur de chacun. De m êm e, en recher­
chant la cause prem ière, s ’estom peront les effets désa­
gréables produits par la pensée humaine détournant l’effet
de sa destination constructive. Rien n’atteindra jam ais
celui qui s ’est accoutumé à n’être réceptif q u ’au côté posi­
tif existant en tout. Celui-là peut vivre dans une maison
hantée où d ’autres seraient effrayés en raison de leur com­
préhension défectueuse. Il ne s’y sentira pas incommodé. Il
peut aller en tout lieu que la superstition isole. Il s ’y trou­
vera bien. Il peut soudain percevoir une présence, un fan­
tôme ou un revenant. Il sera satisfait et heureux de cette
expérience. S ’il entend des coups dans les m urs, il saura
que lui ou un autre a, de quelque façon, libéré de lui-
même une énergie dont l’effet a été ainsi perçu. Il saura
intervenir, dans sa certitude, pour que l’ordre soit rétabli
et que le calm e descende en celui qui est à l’origine du
phénomène, afin que soit rendue inoffensive la force q u ’il
ne maîtrise p a s...

« O ui, tout est si sim ple, si grand, si ordonné dans


l ’univers ! Puissent les hommes s ’en rendre com pte, de
plus en plus nombreux, et connaître ainsi la joie et la véri­
table liberté ! J ’ai dit ! »

181
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Talismans et sortilèges... Un sujet qui doit répondre à


l’attente de beaucoup e t... à la mienne, un sujet dont nous
allons maintenant nous préoccuper.

182
TALISMANS ET SORTILÈGES

De nos jours, autant qu’à toute autre époque du passé, la


croyance dans les talismans subsiste. Elle est même partout si
implantée qu’elle est à l’origine de très nombreuses entreprises
commerciales et donne lieu à une curieuse concurrence. Il n ’est
pas rare de lire, dans un journal, une annonce vantant les
mérites d’une croix ou d ’une statuette et, quelques pages plus
loin, de remarquer qu’un vendeur différent propose la même
croix ou la même statuette en la proclamant véritable, sous-
entendant par là que l’autre ne l’est pas.

Je me suis souvent demandé comment les acheteurs, car


ils sont nombreux, pouvaient s’y reconnaître et à partir de quel
critère ils étaient amenés à choisir. Les talismans sont présentés
comme favorisant la chance, le succès ou les affaires, et cer­
tains comme protégeant contre l’infortune et les sortilèges. Il
est donc admis, à priori, que la malchance et l ’échec ne sont
pas dus à l’incompétence, à l’inefficacité et à l’inexpérience,
mais à un sort contraire et que, parfois, des gens assez vils pour
espérer nuire gravement à leur prochain utilisent des moyens
surnaturels et réalisent des sortilèges contre lesquels il est
nécessaire de se défendre. Il est attristant de constater que de
telles croyances puissent avoir encore prise dans une société
aussi informée que la nôtre.

Que des êtres faibles et cependant la proie d ’un orgueil

183
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

dont ils sont eux-mêmes le jouet et s’estimant missionnés, ou


ceux qui sont sous la désastreuse et habile influence de ces der­
niers, déclarent, pour tenter de conférer quelque importance à
leur pitoyable situation, qu’ils sont l’objet d ’attaques magiques
de la part d ’organisations sérieuses, voilà qui ne saurait sur­
prendre, car ils sont victimes de leurs propres agissements.
Personne n’a jamais envoûté personne et ceux qui croient l’être
le sont pas eux-mêmes.

En tout cas, un talisman prétendant écarter, de qui le


porte, une influence pernicieuse est sans valeur. Il ne pourrait
en avoir une que s’il agissrv* c,ir le psychisme de celui auquel il
est destiné ^ renforçait, chez lui, la certitude que la mauvaise
pensée d ’autrui ou, pour tout dire, la magie noire n ’a aucun
effet sur quiconque ne la craint pas et ne se laisse pas atteindre
par quelque forme de suggestion que ce soit. Le seul cas,
d ’ailleurs, où un talisman a eu un effet véritable est celui où il a
créé une attitude mentale nouvelle chez qui lui avait accordé
confiance. Le même résultat, cependant aurait pu être obtenu
autrement, sans qu’un objet n’ayant en soi aucune valeur réelle
ait à servir de support.

Les sortilèges et autres maléfices n ’ont pas de consé­


quences pour celui vers qui ils sont dirigés si le subconscient a
été habitué à ne leur reconnaître aucune valeur, alors que leurs
auteurs peuvent être assurés qu’ils auront eux-mêmes à souffrir
des maux qu’ils destinaient à d’autres. Leur propre subconscient
est, en effet, imprégné par leurs pratiques et produira, tôt ou tard,
en eux, ce qui était prévu pour autrui. Il n’est pas de loi plus juste
pour qu’un jour les magiciens noirs prennent conscience de leur
erreur. Quant aux talismans proposés à grand renfort de publicité
aux crédules, ils n’ont pas plus de pouvoir que les porte-bonheur
trouvés dans les pochettes-surprises à bon marché. Ils coûtent

* Second “Impérator" (chef mondial) de l ’Ordre de la Rose-Croix AMORC, né en


1904, décédé en 1987. Christian Bernard est l ’actuel Impérator.

184
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

seulement beaucoup plus chers. Ralph M. Lewis*, dans un


ouvrage remarquable, Le sanctuaire intérieur, écrit dans le cha­
pitre intitulé La superstition :
« Beaucoup de superstitions, cependant, n ’ont pas le
moindre fondem ent dans la religion. Considérez, par exemple,
les pratiques qui s ’attachent aujourd’hui aux talismans. Des
m illions de personnes croient q u ’un objet q u ’elles portent
comme porte-bonheur transmet certaines de ses qualités au
porteur ou lui apportera la chance. C ’est la raison pour
laquelle certaines de ces amulettes sont vénérées et si tradi­
tionnellem ent acceptée, même aujourd’hui, q u ’une patte de
lapin, par exemple, pourrait devenir matière à réflexion ; nous
pouvons donc facilem ent comprendre comment les supersti­
tions se sont développées, par comparaison avec nos croyances
talismaniques modernes.
« Par exemple, un homme marche dans la rue et son atten­
tion est attirée par quelque chose qui scintille au soleil, gisant
peut-être dans le ruisseau. Il constate, en le ramassant, que c ’est
un petit disque qui ressemble quelque peu à une pièce de mon­
naie. Pendant un moment, il hésite et se demande s ’il va le
détruire ou non, puisqu ’il n ’a pas de valeur intrinsèque, qu ’il est
absolument dépourvu de valeur ; pourtant, le fa it q u ’il s ’est
arrêté, q u ’il l ’a examiné et q u ’il l ’a trouvé semblable à une pièce
de monnaie, le décide, finalement, à mettre l ’objet dans sa
poche, sans plus de procès. Jusque-là de telles actions sont tout à
fa it ordinaires et n ’indiquent aucune tendance à la superstition ;
ce sont des choses que vous ou moi, nous ferions dans des cir­
constances semblables. Supposez, cependant, que le jour suivant
sa trouvaille, notre homme bénéficie d ’un certain nombre d ’évé­
nements inattendus et particulièrement remarquables, sa ten­
dance naturelle serait d ’essayer de trouver la cause de ces évé­
nements, ce qui les a amenés, et, si aucune raison logique
n ’apparaissait, une personne crédule se mettrait, alors, à cher­
cher au-delà du naturel ; en d ’autres termes, elle chercherait une
cause surnaturelle à cette bonne fortune.

185
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« Le fa it que notre homme ne peut trouver une cause


naturelle à sa bonne fortune ne prouve, naturellement, en
aucune façon q u 'il existe une cause surnaturelle. Cela peut
signifier q u ’il n ’a pas observé ou bien n ’a pu comprendre les
fa cteu rs qui ont causé sa bonne fortune ; quoi q u ’il en soit,
étant crédule, il l ’attribue au surnaturel. Il fa u t lui faire
quelque crédit, cependant, dans sa tentative de ju stifie r sa
croyance dans le surnaturel. Il se creuse la tête pour trouver
un incident ou un signe récent qui aurait pu présager de tels
résultats. Il se rappelle q u ’il avait trouvé étrange le fa it que
ce disque avait attiré son attention et q u ’il ressemblait à une
pièce de monnaie. Immédiatement, son esprit s ’attache à ce
qui a, maintenant, quelque signification. Son raisonnement se
poursuit et il en vient à la conclusion que sa trouvaille du
disque métallique n ’est pas une simple coïncidence ; il y avait
là une intention. Cette trouvaille devait annoncer quelque
chose et, naturellement, il conçoit ce quelque chose comme sa
récente bonne fortune. Après quoi, ce disque devient son
talism an - son porte-bonheur. Il racontera cet incident à
d ’autres, en toute sincérité, et il dira comment ce disque lui a
apporté la bonne fortune qui lui est échue.

« Psychologiquem ent, une telle superstition affecte


étrangem ent le raisonnem ent d ’une personne. Chaque fo is
qu ’elle serre, caresse ou embrasse le talisman et lui demande
de lui porter chance, si elle reçoit ce qu ’elle a souhaité, le talis­
man, alors, en retire tout le mérite. La croyance à la supersti­
tion se trouve ainsi renforcée. D ’autre part, quand le charme
ne se manifeste pas, ce qui arrive souvent, elle excuse l ’échec
et trouve de bonnes raisons pour expliquer pourquoi son vœu
n ’a pas été exaucé. En d ’autres termes, le fanatique du talis­
man répugne à abandonner sa croyance. »

Ces explications nous ont fait véritablement assister à la


naissance d ’un talisman. Elles pourraient, sans difficulté,
s’adapter à la naissance de beaucoup d’autres, les principes res­

186
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

tant les mêmes. Mais la question essentielle demeure, et l’au­


teur la pose ainsi :

« Presque tous les coureurs automobilistes professionnels


portent, quand ils sont en course, une amulette qui, espèrent-
ils, leur portera chance et les fe ra gagner. En fait, très peu
d ’entre eux conduisent sans ces amulettes. Je me suis laissé
dire que, dans une course à laquelle participent douze voitures,
dix des conducteurs portent un porte-bonheur ou un fétiche,
dans lequel ils ont toute confiance, et pourtant un seul peut
gagner. Il serait intéressant de savoir comment ceux qui per­
dent ou qui ont des accidents expliquent le fa it que le talisman
semble avoir perdu son efficacité. »

Je pourrais, quant à moi, citer l’exemple de ces deux


équipes de football d ’une grande capitale africaine, toutes deux
clientes du même féticheur, qui, devant jouer l’une contre l’autre,
reçurent chacune, de lui, une amulette qui leur ferait gagner la
partie. Naturellement, l’une perdit et se plaignit au féticheur.
Celui-ci, après bien des palabres, expliqua que l’équipe perdante
n’avait pas utilisé le talisman comme il le fallait et les plaignants
se contentèrent de cette excuse ! Or, dans ce pays et dans beau­
coup d ’autres, toutes les équipes de football ont au moins un féti­
cheur attitré et lui restent fidèles. Comme il est impossible que
chacune soit vainqueur, on se demande comment elles peuvent ne
pas être encore délivrées de leur superstition, surtout si l’on sait
que, pour elles, le prix du talisman pour un seul match, coûte au
moins dix mille francs actuels !

Ce cas est extrême, mais il en est des milliers d ’autres de


bien moindre importance et tous se ressemblent. En tout cas,
par le récit de Ralph M. Lewis, il est aisé de comprendre ce qui
a pu se passer pour ceux dont les lettres sont publiées à l’appui
des annonces présentant au public des talismans. A supposer
que ces lettres ne sont pas de complaisance, les mêmes faits
que ceux mentionnés pour l’homme ayant découvert un petit

187
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

disque ont pu se reproduire pour les acheteurs de talismans. Les


circonstances s ’étant améliorées peu avant ou peu après la
réception du talisman, celui-ci a été crédité du mieux constaté !
Il serait utile de savoir, mais on ne le peut, quels effets ils ont
eu sur tous les autres acheteurs et même ceux qui ont, à un cer­
tain moment, exprimé par écrit leur satisfaction devraient être
ultérieurem ent interrogés. Sans doute leur déception finale
serait, pour le moins, égale à leur enthousiasme du début...
quoique, parmi eux, se rencontreraient certainement des fana­
tiques répugnant, comme l’écrit Ralph M. Lewis, à abandonner
leur croyance !

A propos des talismans, les auteurs qui les défendent - la


superstition se glisse même chez les gens les plus sérieux,
apparemment - se réfèrent souvent aux kabbalistes, à la magie
hébraïque, à certaines croyances égyptiennes et à d ’anciennes
traditions. La Bible elle-même, disent-ils, mentionne ce qu’ils
appellent des talismans et ils citent notamment les téraphim
que consultaient les grand prêtres ou le pectoral qu ’ils por­
taient. On ne saurait faire preuve d ’un manque aussi complet de
compréhension et une explication est nécessaire.

De tout temps, les croyances et les rites ont nécessité des


symboles revêtant une signification particulière. Au moment de
leur élaboration, ces symboles avaient pour seul but de
convoyer une connaissance définie ou de rappeler un principe
fondamental de la croyance ou du rite. Ils pouvaient, aussi, être
l’insigne de la fonction assumée. D ’un autre côté, quelques élé­
ments, les téraphim, par exemple, étaient employés comme sup­
ports à la voyance ou, plus exactement, à la concentration. Il n ’y
avait rien là que de très normal et tout initié le sait.

De même, la Kabbale renfermait une tradition authentique


et la perpétuait à l’aide des symboles qui lui étaient propres. Le
temps s ’écoulant, ceux qui héritèrent des croyances et des rites
ne furent pas toujours aussi éclairés que leurs prédécesseurs.

188
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Certains même furent perméables aux superstitions qui, très


vite, s’étaient développées dans la masse des fidèles, et les sym­
boles revêtirent, pour eux, une valeur magique qui n ’aurait
jam ais dû leur être attribuée. Ils devinrent, souvent, l’objet
d’une crainte superstitieuse et les téraphim, en particulier, furent
supposés doués de la parole, parce que le grand prêtre les inter­
rogeait et qu’ils lui répondaient. Ce qui était la conséquence
d ’une communion intérieure fut admis comme le résultat d’une
conversation, comme une réponse donnée par une vision, et les
grands prêtres, pour maintenir leur autorité, évitèrent souvent de
rectifier cette erreur. Quand à la Kabbale, ses explications, lumi­
neuses mais abstraites, donnèrent lieu à des interprétations de
plus en plus concrètes et à des expériences de théurgie, dans les­
quelles une valeur propre était conférée aux symboles. Les
recherches ainsi entreprises aboutirent certainement à d ’utiles
découvertes mais aussi à un nombre incroyable de superstitions.
Une fois de plus, la vérité, par la faute des hommes et leur
incompréhension, dégénéra en croyances sans fondement,
enchaînant l’humanité que la vérité, seule, peut rendre libre.

Après cet examen des talismans tels qu’ils ont été depuis
la plus haute antiquité et sont, de nos jours encore, interprétés
par un public trop crédule, et finalement utilisés par une exploi­
tation commerciale à grande échelle ou par des individus peu
scrupuleux, la question reste cependant posée de leurs effets
psychologiques et de l’action des lois cosmiques appliquées à
la talismanie par d ’authentiques chercheurs. A ce sujet, Dr H.
Spencer Lewis* a écrit un jour :

« Les joailliers disent que la croyance en une pierre


consacrée spécialement à un mois de l ’année remonte seule­
m ent au prem ier siècle de l'ère chrétienne. Les occultistes
savent, au contraire, que cette croyance est bien plus ancienne.

* Fondateur en 1909 du cycle moderne de la Rose-Croix sous le nom d ’AMORC.

189
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

En fait, les égyptologues donnent de nombreuses références à


l ’usage des joyaux et pierres de naissance par les anciens
Égyptiens, aussi bien que p a r les anciens Hindous. C ’est
depuis les gnostiques que le monde chrétien recueillit ces
croyances aux pierres de nativité. Les gnostiques tenaient les
leurs des anciens Chaldéens et des Hébreux.
« Bien q u ’intéressant, le sujet est complexe, en relation
avec l ’ensem ble des pierres de naissance. Nous ne donne­
rons donc q u ’un bref résumé des propriétés attribuées à deux
d ’entre elles.

« Le diam ant est réputé apporter le succès à son p o s­


sesseur, en lui conférant la ferm eté, la force et le courage. Il
servait à écarter les fantôm es. Il était généralement regardé
comme la gemme de réconciliation entre amoureux. On lui
attribuait aussi la propriété médicinale d ’être l ’antidote contre
les poisons bien que, suivant l ’autobiographie de Benvenuto
Cellini, le diamant lui-même, quand il est réduit en poudre et
absorbé, soit mortel. En plus de son action contre les poisons,
il était employé pour guérir les maladies de la vessie, la peste,
la pleurésie, la lèpre et la jaunisse.

« Le rubis est communément considéré comme la pierre de


Juillet. Il donne un grand courage. Les peuples de l ’antiquité et
du moyen-âge croyaient que le rubis avait la propriété de déce­
ler la présence du poison, en devenant noir et trouble. De la
même façon, il indiquait, croyait-on, si la maladie, l ’infortune ou
un danger menaçait son possesseur. Les anciens croyaient aussi
que le rubis absorbait les rayons du soleil et, dans le Talmud,
mention est fa ite de boules de rubis utilisées pour donner une
lumière artificielle. On lui attribuait encore une puissante
influence contre la tristesse, ainsi que contre le vice et le péché II
y a aussi une ancienne croyance, d ’après laquelle si les quatre
coins d ’une maison, d ’un jardin ou d ’une vigne, avaient été tou­
chés avec le rubis, ces biens seraient, alors, préservés contre la
foudre, la tempête et les insectes nuisibles. Les Burmese croient

190
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

que les rubis mûrissent dans la terre comme un fruit. Ils croient
aussi que le rubis rend son porteur invulnérable. Les Hindous,
également, pensent que le possesseur d ’un beau rubis peut vivre
en paix et en harmonie au milieu de ses ennemis. En médecine,
cette pierre a été employée pour soigner la peste, les hémorra­
gies, les maladies des yeux et le foie. »
D ’authentiques initiés, tels que Paracelse ont admis qu’il
y a certains avantages à posséder une pierre de naissance. Mais,
dans le but de rendre les propriétés de ces pierres bénéfiques à
leurs propriétaires, Paracelse et d ’autres se livraient sur elles à
une préparation particulière, à peu près identique à celle que le
Dr. H. Spencer Lewis utilisa, en une certaine occasion à New-
York, et par laquelle le joyau ou le métal est consacré et chargé
magnétiquement d ’énergie et de pouvoirs venus du Cosmique.
En réalité, la pierre porte donc l’énergie ou la vibration à la
m anière d ’un canal par lequel s ’exprime la puissance cos­
mique. Le Dr H. Spencer Lewis portait habituellem ent un
anneau enchâssé de diamants. Madame Blavatsky portait tou­
jours une calcédoine.

Cette citation, en dehors des croyances particulières


qu’elle relate, permet de comprendre l ’art de la véritable talis-
manie. Elle se réfère, tout d’abord, à l’influence des astres, abs­
traction faite de toute autre considération astrologique, celle,
par exemple, relative à l’interprétation de thèmes. Cependant,
elle mentionne les pierres de naissance, c ’est-à-dire celles se
rapportant à chacun des signes du zodiaque, telles que les
révèle la tradition. Il n’en est cité que deux, mais les autres peu­
vent être connues par la lecture d’un ouvrage sérieux d ’astrolo­
gie. Même ceux qui n’accordent aucun crédit à l’astrologie et
même les initiés, dont la tradition déclare qu’ils se situent au-
dessus des astres, reconnaissent, les derniers surtout, l’in­
fluence générale des astres sur l’homme. Celle-ci est particu­
lière à chaque signe zodiacal, et, pour chacun d ’eux, l’aspect
positif de cette influence peut être renforcé par une pierre que
les chercheurs de l’antiquité avaient su découvrir. Autrement

191
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

dit, la pierre recommandée pour un signe est en harmonie, en


résonance, avec la qualité positive de ce signe.

Chaque signe zodiacal gouverne donc, notamment, un


être et une pierre précieuse. Si la pierre précieuse et l’être sont
en contact, l’influence bénéfique du signe est renforcée. 11 ne
s’agit pas d ’une protection assurée par quelque porte-bonheur,
mais d ’une propriété naturelle utilisée dans des conditions spé­
cifiques pour un résultat défini basé sur la connaissance des
lois cosmiques manifestant l’énergie universelle. Porter une
pierre de naissance, en connaissant parfaitement la raison pour
laquelle elle a été choisie et sans lui attribuer des pouvoirs
qu’elle n ’a pas, n ’est certainement pas une superstition. Il en
est de même du métal sur lequel la pierre est montée, si celui-ci
est conforme aux indications prévues par le signe zodiacal. Le
métal, dans ce cas, a un but identique à la pierre.

Quant à la préparation dont il a été question, elle concerne


les pierres de naissance aussi bien que d ’autres bagues ou
objets. Il s’agit d ’une consécration particulière consistant en
l’utilisation de l’énergie cosmique dans un but défini. L’objet
consacré, ainsi chargé magnétiquement, devient un canal pour
la puissance cosmique. La consécration n’a rien de commun
avec une bénédiction religieuse. Elle est accomplie selon un
processus spirituel précis et elle ne peut être faite par qui­
conque n ’est pas investi de l’autorité et de la connaissance
nécessaires.

A côté des talismans authentiques dont il vient d ’être


question, au sens qui leur a été donné, l’on peut considérer,
avec sérieux, ce que nous pourrions appeler les talismans-sym­
boles, mais à leur sujet, une explication attentive est nécessaire.
Par talismans-symboles, il faut entendre les bijoux et autres
objets liés, par exemple, à un mouvement mystique ou tradi­
tionnel sérieux. Ces bijoux et objets ne sont rien en eux-
mêmes. Us ont, pour seul but, de montrer l’appartenance à une

192
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

organisation déterminée, à ses idéaux et à ses activités ou, pour


des personnes étrangères, une sympathie envers cette même
organisation. Ils sont donc un symbole d ’adhésion à une œuvre
mystique ou traditionnelle au service de l’humanité.

Cependant, un point important est à retenir également.


Une organisation mystique, traditionnelle, spirituelle ou cultu­
relle constitue un égrégore. Un bijou ou quelque autre objet
admis par cette organisation et porté en connaissance de cause
est donc un rappel constant d ’une intégration réelle dans cet
égrégore et ce rappel est une forme de prise de conscience
assurément bénéfique et protectrice. L’effet est, en dernière
analyse, infinim ent plus valable que les prétendus talismans
anonymement proposés au public, car il y a, du moins, un lien
réel établi avec un égrégore constitué.

Toute autre conception des talismans ressortit incontesta­


blem ent de la superstition. Il en est ainsi des porte-bonheur
dont il a été longuement question dans cette étude et il en est
ainsi des fétiches qui, en Afrique surtout, pullulent et tiennent
en sujétion beaucoup de gens. II est à espérer que les généra­
tions montantes sauront, tout en gardant leur mysticisme inné,
se délivrer de ces croyances qui ont, hélas, tenu si longtemps
leurs pères à la merci de charlatans avides et quelquefois crimi­
nels. Mis à part ces individus sans scrupule, l’Afrique possède
des traditions nobles et élevées, en tout point vénérables. Elle a
aussi ses grands sages et ceux-ci ne remettent pas, contre
argent, des fétiches ! Ils ne sont pas sur la voie publique et ne
font pas parler d ’eux. J ’en connais personnellement quelques-
uns et je les admire. Les peuples africains sont attachants par
leur sincérité et leurs aspirations spirituelles. Il faut qu’ils écar­
tent à jamais l’influence pernicieuse de la superstition et se pla­
cent résolument sous la bannière de la connaissance et de la
vérité. Les sages, demain, en Afrique, seront plus nombreux. Ils
tiendront eux aussi le flambeau de la lumière. Je sais combien,
alors, du plan où ils seront, les véritables sages africain du

193
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

passé considéreront, avec bonheur et soulagement, l ’immense


progrès déjà réalisé au moins dans ce domaine chez eux.

En relation avec le sujet des talismans, il est sans doute


utile d ’examiner l’art de la concentration. Une confusion s’éta­
blit souvent entre ce qui est supposé être l’effet d ’un porte-bon­
heur et le résultat de la concentration. En d ’autres termes, le
succès attribué à un porte-bonheur a, en réalité, une cause bien
différente liée à la concentration. L’on pourrait, d ’ailleurs, en
dire de même d ’un objet quelconque auquel il est accordé foi.
Nous avons vu qu’un porte-bonheur est inefficace. Cependant
celui qui le porte a confiance dans son pouvoir inexistant. Il
concentre sur l’objet tous ses espoirs et toute son attention. Le
porte-bonheur devient le point focal de sa certitude. Il lui sert de
support et lui permet d’extérioriser sa confiance. Grâce à celle-
ci il ne craint plus ; il se croit protégé. Sa pensée est concentrée
sur les effets bénéfiques attendus et, pour un temps, il reprend
confiance en lui et dans la vie. En même temps, sans s’en rendre
compte, il applique les principes efficaces de la visualisation.
Certain que le porte-bonheur agira, il voit les circonstances heu­
reuses se produire, il se sent mieux et plus fort, et de meilleures
conditions dues à son énergie retrouvée et à ses propres efforts,
surviennent effectivement. Comme de nouveaux échecs surgi­
ront tôt ou tard, la déception, un jour, remplacera la confiance,
un autre porte-bonheur sera recherché et ainsi de suite. Le porte­
bonheur n ’aura servi, en définitive, qu’à éveiller le courage
d ’affronter l’adversité et les problèmes, mais il aura fait naître
un esclavage mental et le succès, au lieu de maintenir la
confiance en soi qui aurait pu amener une attitude génératrice
d ’une réussite durable, aura simplement maintenu cette
confiance dans un porte-bonheur irresponsable. Par conséquent,
faire reposer son espérance en une existence meilleure sur un
porte-bonheur ou un fétiche, est une capitulation qui conduit à
une attitude de grave faiblesse et finalement d ’échec. L’homme
doit compter sur lui-même pour vaincre les obstacles. Il a, pour
cela, toutes les facultés nécessaires et, en dominant l’adversité

194
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

par ses propres efforts, il développe en lui une force plus


grande. Il progresse vers la maîtrise personnelle. Il évolue.

Ce sont naturellement mes certitudes personnelles que je


relate en ces pages. Sur bien des questions, j ’aurais pu
m ’étendre davantage et exprimer des vues encore plus person­
nelles. Il n ’est jam ais recommandé de présenter, dans un
ouvrage à large diffusion publique, les conceptions auxquelles,
individuellem ent, l’on a pu parvenir. Elles représentent une
opinion et, aussi fondée soit-elle sur l’expérience, elle ne ferait
qu’ouvrir un débat peut-être stérile.

C ’est pourquoi l’harmonisation avec le Soi - quelle que


soit la méthode - revêt une importance si exceptionnelle pour
chacun. L’on reçoit alors une lumière qui éclaire à la fois nos
propres questions et celles de beaucoup d ’autres, mais s’il s’agit
de la transmettre, de lui donner une forme écrite ou même par­
lée, une distinction s ’établit aussitôt et l ’on sait ce qu’il faut
communiquer et ce qui ne doit pas l’être, pour que l’unité de
pensée demeure et que la paix des cœurs soit renforcée.

Dans ma cathédrale, un Maître de la Connaissance sym ­


bolise un plan ou degré de sagesse où l’amour prime toute autre
considération. J ’écoute sa parole apaisante.

« N ous som m es, en effet, ensem ble, au jou rd ’hui,


pour exam iner un sujet vraim ent particulier. N ous nous
som m es souvent rencontrés sur ce plan de lum ière. Bien
des questions m ’y ont été soumises. Rares, cependant, sont
celles qui, comme celles-ci et quelques autres, ont revêtu
une telle im portance, pour rétablir la vérité où était l’er­
reur et pour sauver d ’une m ortelle superstition ceux qui
étaient la proie facile du mensonge et, quelquefois, d ’une
redoutable et dangereuse habileté.

Pendant trente siècles, le monde a été régi par des

195
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

d ogm es m oraux, religieux et m êm e sociaux rigides qui


n’empêchaient pas, et souvent favorisaient, l’existence de
croyances su p erstitieu ses, m ais qui con stitu aien t, pour
tous, un u ltim e recours et qui m aintenaient les esprits
dans une crainte parfois salvatrice, quoique asservissante.
Puis sont venues l’ère nouvelle et la période de transition
que traverse actu ellem en t l ’hum anité. Les anciennes
valeurs se sont désagrégées et les dogm es affaib lis ou
écroulés, sans que rien les remplace aussitôt pour que la
co n tin u ité soit assurée. Les réform es n’ont été que des
efforts d ’adaptation des règles défuntes à une situ ation
entièrem ent nouvelle et différente. Elles n’ont pas atteint
l’objectif q u ’elles visaient et une confusion plus grande en
est résultée. Il fallait repenser le m onde, percevoir les
structures déjà établies cosm iquem ent et leur donner
form e. L’hom m e, tenu par ses habitudes, ses intérêts et
son égoïsm e, n’a pu le faire, et il était com préhensible
q u ’il procède progressivement et à tâtons, sous la pression
des événements. Il n’est pas encore, cependant, au rythme
d éfin itif de l’ère nouvelle. Les changem ents radicaux que
cette ère d oit apporter ne sont apparus que dans des
dom aines secondaires. Les principaux ne viendront, de
toute évidence, que dans la contrainte. Ce sera le cas, en
particulier - je l’ai souligné depuis plus de vingt années —
en ce qui concerne l’économie et la m onnaie. Les pro­
blèm es se succéderont à un rythm e tel q u ’une solution
d ’ensemble, ajustée à l’ère maintenant installée, devra être
finalement envisagée et défin ie...

« Q uant aux conceptions philosophiques ou reli­


gieuses disparues ou en voie de disparition, rien de vrai­
ment valable et d éfin itif ne leur a été, à ce m om ent, sub­
stitu é et le m onde, à cet égard, se cherche encore. Il en
résulte, dans la m asse, une poussée considérable vers la
superstition , un retour, cette fois-ci sans contrainte, aux
croyances les plus fantaisistes et une adhésion à des spécu­

196
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

lations invraisem blables présentées com m e des faits éta­


blis. Il ne pouvait en être autrement, l’intolérance dogm a­
tique ayant constam m ent déployé des efforts, heureuse­
m ent vains, pour com battre ce q u ’elle ne contrôlait pas,
notamment les mouvements qui, de tout temps, ont repré­
senté, représentent et représenteront la permanence. Or,
après les tentatives faites en vue de les d étru ire e t la
conspiration du silence destinée à les faire oublier, ces
organisations tém oignent d ’une vigueur jam ais égalée et
rem plissent, à l ’égard de l ’hum anité, le rôle depuis tou­
jours attendu d ’elles. La jeunesse, en particulier, se recon­
naît en elles. Ayant largement contribué à ôter tout poids
aux contraintes dogm atiques et intolérantes qui étouf­
faient ses pères, elle perçoit, dans la tradition, ce qui peut
répondre à son attente intérieure et à son m agnifique
enthousiasm e juvénile. Elle sera le monde de dem ain et
c’est elle qui, déjà, bâtit activement ce monde.

« Q uelle erreur et quel parti pris de penser que la


jeunesse est destructrice, voire dévastatrice ! Les excès d ’un
p etit nom bre sont trop souvent, par m alveillance, a ttri­
bués à l’ensem ble. Tu sais, par expérience, com bien les
jeunes, dans un état d ’esprit nouveau, ont le culte du beau,
de la fraternité authentique et de la recherche spirituelle et
hum aine. A elle va ta confiance et va aussi la nôtre.
Pourtant, la tradition, maintenant reconnue, quoique tou­
jours attaquée par les retardataires de l’intolérance ou les
extrém istes du fanatisme qui, à chaque époque, se renou­
velle parce q u ’il est dans l’ordre des choses, cette tradition,
à jam ais vivante, égale à elle-m êm e et ouverte à tous, ne
peut rencontrer un écho unanime. Bien que son influence
soit désorm ais considérable sur l ’hum anité entière, ceux
qui viennent à elle pour une participation effective, s’ils
sont beaucoup plus nombreux, constituent une m inorité,
et il faut q u ’il en soit ainsi. Si les mouvements tradition­
nels ou culturels devaient s ’ouvrir librem ent aux m asses,

197
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

ils ne seraient plus ésotériques m ais exotériques et leurs


buts seraient dénaturés. La tradition demeurera réservée à
ceux qui se sentent prêts. Telle q u ’elle est et doit rester,
c ’est-à-dire m inoritaire, son influence, au service du bien
et de l’hum anité, n’en sera pas moins prépondérante, car
chaque initié est un flam beau dont la lum ière intérieure
doit éclairer beaucoup d ’autres autour de lui.
« L’extrême développem ent de la tradition est l’as­
pect p o sitif de l’ère nouvelle dans le dom aine de la p h i­
losoph ie sacrée. A cet aspect, il est norm al que corres­
pon de, pour une part égale, un aspect n égatif. Il n’y
aurait pas, autrem ent, m anifestation. Or, cet aspect est
to u jou rs p lu s p ercep tib le que l’autre. C ’est ainsi que,
dans le m onde, l ’on observe volontiers les co n dition s
négatives en considérable expansion m ais l’on oublie que
les con dition s positives gran dissen t tout autan t, m êm e
si cela est, à première vue, moins évident.

« A insi, l’on remarque une poussée inhabituelle de


la superstition, mais le développement de la tradition véri­
table est moins connu en dehors des m ilieux q u ’elle inté­
resse et ceux qui n’ont aucune compétence l ’assim ilent
même à la première. Il est, en tout cas, parfaitement expli­
cable que les tendances superstitieuses se manifestent aussi
fortem ent q u ’on le voit et que des gens constam m ent à
l’affut du gain, tentent, sans être contaminés eux-mêmes,
d ’exploiter commercialement ces tendances par la vente de
porte-bonheur ou de prétendus talismans. Ceux-ci, pour la
m asse, com blent une partie du vide laissé par la disp ari­
tion des structures passées, en attendant que l ’éternelle
vérité se form ule en des expressions adaptées à l ’attente
inconsciente d ’une hum anité déjà intérieurem ent au
rythme des temps nouveaux.

« Il a p p artie n t aux m ouvem en ts trad itio n n e ls,


m y stiq u e s et cu ltu rels d ’œ uvrer pour que cet aspect

198
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

n é g a tif — la su p e rstitio n — ne s ’in stalle pas d ’une


m anière assez p u issan te pour m ain ten ir en su jétio n la
pensée, les attitu d es et les actes du plus grand nombre.
Les porte-bonheur ne sont, en effet, q u ’un élém ent dans
l ’arsen al de la su p e rstitio n , car le vide é ta it si grand
q u ’elle cherche à le com bler de ses illu sio n s...

« Les talism ans véritables sont rares, et ils s ’exp li­


quent logiquem en t dans l ’ensem ble des pratiques trad i­
tion n elles auth en tiqu es. Ils ont leur place dans le tout
de la vérité. Par rapport à elle, ils se situ en t dans une
chaîne de co rrespon dances, de sym path ie com m e l ’on
aurait d it jadis, dont chaque m aillon, le zodiaque com ­
p ris, m an ifeste un certain degré d ’énergie universelle.
Cela est évident dans les éclaircissem ents que tu as toi-
m ême apportés sur ce sujet.

« Un talism an ne procure pas la chance. Il am plifie


les possibilités latentes de celui qui le porte et l’aide, ainsi,
à m aîtriser m ieux, lui-m êm e, les circonstances de la vie.
Son rôle, à cet égard, est certainement appréciable mais il
ne va pas au-delà et le supposer plus grand est une erreur
et un m anque de réflexion. Savoir distin gu er le vrai du
faux et, du vrai, comprendre les lim ites, voilà qui devrait
être le propre de l’homme et qui, de toute façon, est de son
ressort exclusif. L’humanité, désormais, doit connaître ses
responsabilités et y faire face dans tous les domaines, dans
la liberté, la fraternité et l’amour. La première contrainte
que l’hom m e doit vaincre, c’est lui-m êm e, dans ses ten­
dances irréfléchies et ses craintes m ultiples dont beaucoup
aboutissent aux diverses formes de superstition.

« Sur les sortilèges et autres tentatives maléfiques, je


ne reviendrai pas. Que des gens insensés pratiquent la sor­
cellerie, cela est incontestable, mais que la sorcellerie ou la
m agie noire soit sans effet est incontestable aussi. Le seul

199
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

résultat obtenu par de telles pratiques qui suivent une sug­


gestion rem ontant, quelquefois, à l’enfance, en raison du
m ilieu, ou une autosuggestion due à de fausses croyances
personnelles, ce seul résultat est un empoisonnement men­
tal qui n’est pas dû à d ’autres mais à soi-même et qui, en
dernière analyse, peut produire les effets redoutés. Celui
dont le subconscient n’a jamais enregistré aucune croyance
et aucune im pression l ’amenant à accepter les pratiques
m agiques, ne sera pas ébranlé par elles. Il ne transformera
pas leur irréalité en une réalité pour lui-même. Beaucoup, à
cet égard, ont leur propre éducation intérieure à refaire.
Cela réalisé, plus rien ne pourra les atteindre. Le magicien
noir, pour ses sortilèges, a besoin d ’un com plice qui n’est
que celui à qui il veut nuire ! Sans ce com plice, il est
im puissan t...

« N ous nous quittons, aujourd’hui, en ayant épuisé


les questions que nous nous proposions d ’examiner. Ce ne
sera certainement pas notre dernier contact, car mon plan
est celui où une réponse peut être obtenue à beaucoup de
préoccupations humaines. Cependant, l’objectif particulier
que nous nous étions fixé a été atteint. Puisse l’instruction
donnée être, pour ceux qui l ’entendront, une base de
réflexion d ’où jailliront, pour eux, la certitude et la m aî­
trise. D ’ici, j’ai désigné la voie. A chacun, maintenant, de
l ’e m p ru n ter... Va, et que les bénédictions de D ieu se
répandent sur tous ceux qui recherchent une plus grande
lumière !... »

Le Maître de la Connaissance disparaît de ma visualisa­


tion. Les associations d ’idées font, à présent, leur œuvre. A
nouveau, je dois m ’inclure en elles et leur rendre l’initiative de
ma vie quotidienne. La méditation ne remplace pas la vie
objective. Elle doit lui servir de soutien, car c ’est dans les cir­
constances humaines que s’accomplit l’évolution. Une médita­
tion est stérile, si les résultats ne trouvent pas d ’application

200
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

dans l’existence de tous les jours. Il est, sans doute, difficile de


réaliser, dans le monde, les hautes inspirations que l’on
recueille dans le silence du moi. Mais ces inspirations, ces
directives, nous sont précisément offertes pour être incluses
dans notre vie personnelle, au milieu du tumulte extérieur et,
quelquefois, de notre propre désarroi.

Ne pas perdre courage, être confiant envers et contre


tout, dominer le je et ses insidieuses promesses, voilà le but,
parmi d ’autres, que favorise l’harmonisation avec le Soi. Il est
simple d ’en bénéficier, mais combien s ’en souviennent ! Le
mental, dans sa trompeuse puissance, suggère, dans la
détresse, que lui seul peut venir à bout des conditions
contraires. Il cherche, par ses arguments raisonnables, à mas­
quer le ciel intérieur où se tient, prête à aider dans la sérénité,
la sagesse d ’un moi étemel. Pour atteindre les plus hauts som­
mets, c ’est au-dedans de soi-même qu’il faut se diriger. Là est
le chemin vers la lumière, là est la voie du Soi où la paix sans
partage est partagée avec les hommes...

201
ANGES ET A R C H A N G ES

J ’ai souvenir lointain d ’un petit livre à la reliure rouge,


écrit par Anne-Marie Corot, édité par Robert Morel et dont le
titre est : Célébration des anges. Les pages étaient numérotées
par anges - un ange, deux anges, trois anges, et ainsi de suite.
Le livre ne comptait que quarante sept anges, mais on le lisait
avec plaisir et, certes, sans difficulté. On en partageait l’hu­
mour, la surprise et, à chaque page, la présence des anges. Je
n ’en citerai qu’un court extrait, un... ange, pour user du lan­
gage céleste de l’auteur. Le livre commençait ainsi :

« On peut avoir du bons sens,


le sens de Vorientation,
le sens des convenances,
le sens pratique,

mais quelle vie merveilleuse vivrait l ’homme qui aurait


le sens des anges, à qui la présence des anges tomberait sous
le sens. Demandant à quelqu’un, prêt à sortir, ce q u ’il fait, ne
serions nous pas ravis de nous entendre répondre : Je vais
promener mon ange ? Au lieu de cela, on nous répond : Je vais
prom ener mon grand caniche noir. Et l ’on oublie que l ’ange
est aussi de la promenade. Notre chien ne se fa it pas oublier :
il tire sur la laisse pour lever la patte contre un platane de
l ’avenue. Tandis que l ’ange ne réclame rien. Nous ne pensons
pas à lui, et, pourtant, il est autour de nous comme une armée.

203
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Vers 1850, en Haute-Marne, on saluait encore les anges gar­


diens sur les chemins ; on vous disait, même quand vous étiez
seul : Bonsoir, Un Tel, et bonsoir la compagnie ! La com pa­
gnie, c ’était Tange... »

A mes lecteurs qui souhaitent passer un court, mais


agréable moment avec les anges, je suggère de retrouver ce petit
livre, s’il est encore disponible. Mais à ceux qui désirent acquérir
une connaissance approfondie du sujet, c ’est l’œuvre
d ’Emmanuel Swedenborg que je recommanderai. Ce voyant
suédois relate l’enseignement reçu par lui des anges avec qui il
eut commerce familier. Après avoir lu ses ouvrages, difficiles, il
est vrai, à se procurer, l’on paraît n’avoir plus rien à apprendre
sur le monde angélique, quoique la question se pose de savoir si
l’auteur a toujours bien su formuler ce qu ’il avait retiré d ’une
expérience que tout conduit à reconnaître comme authentique. Il
est vrai que, souvent, le langage employé par les mystiques d’au­
trefois était hautement symbolique. Il fallait éviter de donner
prise à la persécution et s’adresser, par le symbole et l’analogie, à
ceux, seulement, qui avaient des oreilles pour entendre.

C ’est avec prudence qu’il faut aborder le sujet des anges


et des archanges, une prudence au moins égale à celle du
musulman dont on dit que, dans sa prière, il tourne la tête à
droite pour saluer son bon ange mais n ’omet pas, ensuite, de la
tourner à gauche, pour saluer le mauvais. Cependant, aucune
question n ’est aussi intéressante à considérer. Pour la rendre
plus compréhensible, j ’éviterai d ’employer des termes trop
spécifiques, tels que vertus, trônes ou dominations. Ils ont une
portée essentiellement religieuse et n’apportent pas de lumière
particulière. Après tout, un nom n’est qu’un nom et les anges
ne s ’en sont jam ais donné aucun. Ce sont les hommes qui les
leur ont attribués en cherchant, par ce moyen, à définir ce qu’ils
pouvaient comprendre de leur hiérarchie.

Toutefois, il est important de souligner les efforts de la

204
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Kabbale pour transmettre une connaissance hautement valable


sur ce sujet comme sur nombre d ’autres. La science sacrée
était, par elle, fondée sur les nombres et sur la valeur des
lettres et, on l’oublie trop souvent, sur la manière dont celles-
ci devaient être tracées. La traduction en d ’autres langues ne
peut qu’être source de confusion et d ’erreur. La Kabbale est
une technique de méditation. Traduite, elle est livrée aux spé­
culations intellectuelles et ne dépasse pas ce plan. Un kabba-
liste qui ne connaîtrait pas les lettres hébraïques n ’en serait pas
un. Tout cherchant, pourtant, devrait lire et méditer un ouvrage
aussi fondam ental que le Zohar. Il y gagnerait beaucoup en
connaissance, même si une telle étude est ardue et même si
son principal intérêt se porte ailleurs, dans une voie plus
simple, quoique autant efficace, de réalisation, par le m ysti­
cisme ou l’initiation...

Je me contenterai ici de traiter, au besoin, de hiérarchies en


relation avec les anges. Le sujet qui nous préoccupe aujourd’hui
est souvent considéré avec un sourire de doute ou d ’incrédulité.
II serait même plus exact de dire qu'il est déconsidéré et il y a, à
cela, de bonnes raisons. La superstition et des dogmes long­
temps figés ont dénaturé bien des connaissances authentiques et
celle des anges n ’a pas échappé à cette déformation. Mais, de
nos jours, l’excès est dans un sens complètement opposé.
L’existence des anges est purement et simplement niée, ou bien
une explication rationnelle est recherchée aux traditions remon­
tant à un lointain passé. Les anges dont il est question dans les
écritures sacrées seraient des êtres venus d ’ailleurs.
Remarquons simplement que si ces saintes écritures ont pu assi­
miler des visiteurs d’un autre monde aux anges, cela ne signifie
nullement que ces derniers n’ont aucune réalité. Les anges étant
situés par l ’homme au ciel, tout être venant du ciel ne pouvait
être, jadis, pour lui, qu’un ange...

Dans tous les cas, les anges et les archanges, dans leurs
hiérarchies et leurs compagnies, existent réellement et ils ont

205
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

leur place dans Vordre universel des êtres et des choses. IJ est,
certes, nécessaire de ramener ce qui, au cours des âges, a pu
être enseigné, à la véritable connaissance. Admettre, par
exemple, que chaque homme puisse avoir un ange gardien est
inexact. Du moins, le terme employé sans explication ne cor­
respond pas à la vérité. Le gardien de l’homme est son moi
intérieur, mais ce gardien n ’est pas un ange, au sens propre du
mot. Il est vrai que le cherchant, à un certain stade de son déve­
loppement spirituel, est, ainsi que d ’autres, parvenus au même
niveau, sous la conduite d ’un Maître de la Connaissance, sym­
bolisant des étapes dans les degrés d ’évolution intérieure. Ces
M aîtres ne sont pas davantage des anges gardiens, à moins
d’user de ce terme de manière abusive.

Pour étudier le sujet des anges, il est inévitable de considé­


rer, une fois encore, ce que l’on appelle Cosmique, sans toutefois
revenir sur les explications données dans un ouvrage précédent
qu’il serait sans doute utile de relire pour comprendre parfaite­
ment le domaine particulier dans lequel nous devons maintenant
avancer*. Du Cosmique, cependant, seul, l’aspect invisible nous
concernera pour le propos qui est le nôtre maintenant.

Le Cosmique est une effusion de Dieu. Il est la manifesta­


tion primordiale et étemelle au sein de laquelle tout est. Cette
effusion, en s ’éloignant de son centre divin, revêt un taux vibra­
toire de moins en moins rapide, et produit les innombrables
formes de création, et, à l’extrême, l’univers matériel. Si, de cet
univers, on remonte vers le centre qui est Dieu, vibration unique
d’où émanent toutes les autres, l’on rencontre des formes de
création de plus en plus subtiles ou spiritualisées, en donnant à
ce dernier terme son sens traditionnel.

A chaque niveau, cependant, il y a vie, car la vie, attribut


divin, est omniprésente dans l’ensemble cosmique, et il y a

* L a C a t h é d r a l e C o s m iq u e , chez le m êm e éditeur

206
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

activité. La loi d ’Hermès : Tout ce qui est en bas est comme ce


qui est en haut s’applique à chaque degré ou niveau cosmique.
Elle est vraie dans le monde physique, elle est vraie, dans ce
même monde, par rapport au monde immatériel ou invisible et
elle est vraie à l’intérieur de ce dernier. L’on pourrait dire que,
depuis le centre divin, tout se déploie par reflets, chaque forme
étant le reflet de la précédente mais d ’un taux vibratoire plus
lent. La loi d ’Hermès se lirait, ainsi, aussi bien de la manière
suivante : Tout ce qui est au-dehors est comme ce qui est au
dedans. La création aurait, en conséquence, l’apparence d’une
immense cellule ou circonférence dont le centre serait Dieu et
le pourtour l’univers matériel. Entre le centre et le pourtour se
situent sept plans qui ont été symbolisés par les sept jours de la
création, le plan le plus éloigné ayant été établi le premier.
Autrement dit, le pourtour de la création a d’abord été tracé et
les autres plans établis successivement ensuite. Le septième
plan est celui de Dieu, le plan ou il est dit se reposer. Un dia­
gramme permettra de mieux comprendre ces explications.*

Le plan 1 est le reflet immédiat du plan 2, celui-ci du plan


3, et ainsi de suite. Il en résulte qu’une correspondance existe
égalem ent entre le plan 1 et le plan 3, par exemple, ou l ’un
quelconque des autres plans et, naturellement, le septième, le
centre divin. Les trois premiers plans se rapportent à l’homme
réel, c ’est-à-dire que, incarné au plan 1, il participe directement
des deux autres plans. L’on peut dire aussi que le plan 1 est
celui de son corps physique, le plan 2 celui de son psychisme et
le plan 3, celui de sa personnalité animique. C ’est sur le plan 3
que se retire la personnalité animique après la mort. Ce sont les
plans 4, 5 et 6 qui concernent les mondes angéliques. Ces trois
plans, par rapport à Dieu, sont Sa première effusion. Le pour­
tour ayant été tracé et les trois premiers plans de manifestation
établis, le centre divin s ’est entouré de trois plans de nature
vibratoire particulière pouvant transmettre, en les transformant

* V o ir pa g e 209

207
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONN AISSANCE

pour les rendre accessibles, son influx et son pouvoir. Le plan 4


est celui des anges dont la mission est en relation immédiate
avec l’univers de l’homme. Le plan 5 est réservé aux archanges
et leur œuvre concerne le plan des anges et, par eux, les autres
plans. Dans le plan 6 ne se trouve qu’un nombre limité d ’enti­
tés spirituelles qui, par leur nature, ressemblent aux archanges
mais dont la fonction est liée aussi bien au centre divin qu’au
plan 5 ; ce sont les archanges que la tradition a, parfois, désigné
sous le nom d'Archanges de la Face. Les deux plus connus
sont : Gabriel et Mikaël, mais il sont au nombre de sept. Dans
chaque autre plan angélique, il y a sept com pagnies, c ’est-à-
dire autant qu’il y a de plans.

Cette armée céleste, dans son ensemble, a, pour rôle, de


servir les desseins de Dieu. Il est naturellement impossible de
comprendre pleinement comment cette activité sublime est
accomplie. Notre intellect ne peut que le pressentir. En tout cas,
la mission est remplie selon le principe hiérarchique le plus
rigoureux. Chaque plan et ses habitants ont leur fonction précise,
accomplie dans une harmonie que notre pensée limitée serait
incapable de concevoir. Les anges et archanges ont-ils un rôle à
assumer par rapport à l’homme ? Il est évident que, servant les
desseins de Dieu, ils ont à servir aussi la création. Comme on le
remarque en examinant le diagramme, il sont, avant tout, des
intermédiaires. Par les Archanges de la Face, tous connaissent la
pensée divine, et ils s’efforcent d ’en assurer la réalisation.

L’ensemble cosmique, rappelons-le, a une double polarité.


Le monde angélique se situe uniquement dans la polarité posi­
tive qui, seule, peut le maintenir en harmonie avec le centre
divin indifférencié. Les anges sont donc le facteur d’équilibre de
la création universelle. Il est erroné de supposer qu’à quelque
moment que ce soit, a eu lieu une chute des anges ou une révolte
quelconque de leur part. Le monde de l’homme réel, reflétant le
monde angélique est quelquefois apparu comme l’inverse de ce
dernier et des voyants ou penseurs ont pu admettre que les anges

208
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

étaient tombés dans les trois premiers plans, qu’ils avaient ainsi
déchu, alors que leur reflet seulement est perçu dans l’univers
de l’homme.

La fonction des anges, dans cet univers, est une œuvre


collective, pour ainsi dire. Ils accomplissent ensemble leur
action d ’équilibre. Qu’il aient eu, au cours des âges, à interve­
nir dans les grandes affaires humaines, cela est com préhen­
sible. Au moment de changements importants ou de boulever­
sements cycliques, les Archanges de la Face eux-mêmes
peuvent avoir à se manifester, car si les mondes angéliques sont
à part des autres plans, cela ne signifie pas que les anges ne
peuvent agir sur ces plans dont ils sont également les gardiens.

Dans les explications qui viennent d ’être apportées, en


particulier sur les plans, il n ’a été tenu aucun compte des ensei­
gnements de la Kabbale ou d’autres théories plus élaborées. Ce
qui a été révélé ici, ce sont les notions simples et, cependant,
com plètes, auxquelles a toujours eu accès le petit nombre et
qu’il est maintenant permis à tous de connaître. Il ne s’agit pas
de théories satisfaisantes pour l’intellect seulement, mais de
données fondam entales offertes à la méditation individuelle.
Grâce à celle-ci, il est possible d ’aller au-delà des plans.

Pour comprendre ou simplement pressentir, nous avons


besoin de séparer et d ’analyser. En réalité, aucune séparation
n ’existe. Tout est distinct sans être séparé. Quelque explication
que ce soit ne saurait avoir d’autre but que de procurer un cadre
à la visualisation. Celle-ci, ensuite, associée à la m éditation,
ouvre la voie à l ’expérience pour une révélation intérieure
qu’aucun mot ne pourra jamais transmettre. La certitude véri­
table ne se démontre pas ; elle s ’éprouve. Il est certainement
intéressant de lire Emmanuel Swendenborg, mais l’on n ’en
retire, il faut le savoir, qu’une satisfaction - ou une insatisfac­
tion - intellectuelle. Il en est de même de bien d ’autres sciences
longtem ps jugées secrètes. Rien, cependant ne surpassera

210
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

jamais la connaissance obtenue par l’expérience intuitive. C ’est


pourquoi, sur les bases données dans ces pages où les détails
sont volontairement évités au profit de directions générales et
sûres, beaucoup, ensuite, pourra être recueilli par un travail
personnel. Si, pour la lecture d ’ouvrages sérieux sur les
mondes angéliques, ces explications sont retenues, une telle
lecture sera infiniment plus profitable. Le symbole, éventuelle­
ment, sera perçu et l’invraisemblable écarté.

Il est temps, maintenant, de nous rendre auprès d ’un


Maître de la Connaissance, le Maître Bienveillant, puisque
c ’est lui qui doit, sur les anges, nous éclairer davantage. Le
plan ou le degré où il se situe et que, pour moi, dans ma visuali­
sation, il symbolise est certainement celui concerné par un tel
sujet. Écoutons :

« L’univers des anges est, peut-être, celui qui est le


plus proche des hommes et c’est pourquoi beaucoup, sur
terre, supposent volontiers disposer d ’une garde angélique.
Ils n’ont pas entièrement tort, d ’ailleurs, car si les anges ne
remplissent pas un rôle de gardiens auprès des hommes, au
sens que l’on croit, ils sont concernés par l’humanité et, en
veillant sur elle, ils veillent naturellem ent sur chaque
hom m e. Cependant, leur m ission n’est pas lim itée à la
terre. Elle inclut tout les mondes habités et elle se rapporte
aussi aux plans invisibles. Tes explications ont om is un fait
im portant qui est celui-ci : tout cet univers de sept plans,
le centre divin compris, n’est pas dépeuplé. Cet océan qui
a D ieu comme point central n’est pas statique. Il est mou­
vement. Il vit par ceux qui l’habitent. Le monde physique,
tu le connais : il est activité. Mais le monde psychique, le
monde spirituel et les mondes angéliques sont, eux aussi,
activité. L’activité est universelle ; partout, il y a m ouve­
ment. En outre, sans q u ’il y ait mélange ou confusion, il y
a interpénétration.

211
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« Considère le monde qui t ’entoure. Il est pénétré


d ’ondes diverses et celles de la radio ou de la télévision ne
sont q u ’un exemple. De même, dans chaque plan que tu as
tracé, les plans plus intérieurs sont présents. Ainsi, dans le
m onde physique, les anges et archanges ne sont pas
absents, et, si un homme sait se mettre intérieurement en
harmonie avec les plans dont ils dépendent, il peut com ­
munier avec les anges qui l’entourent. Tu ne fais pas autre
chose pour capter les ondes recherchées quand tu utilises
un poste de radio ou de télévision.

« Par ailleurs, tu as une demeure, une ville, un pays,


m ais tu n ’y restes pas nécessairement. Si tu voyages ceux
qui t’attendent entrent en relation avec toi, alors que ceux
qui ne te connaissent pas restent à l ’écart, livrés à leurs
occupations habituelles. Il en est ainsi pour les anges par
rapport aux hommes. Ils n’ont de réalité que pour ceux qui
les admettent. Il n’est pas davantage interdit à l’homme de
visiter d ’autres plans. Il n’en reste pas m oins que l’on
continue d ’appartenir à un plan, même si l’on se rend dans
un autre, et chaque plan a sa raison d ’être.

« N u l ne doit donc espérer que les anges seront à


son service exclusif. Us ont leur fonction propre à assumer,
comm e tu l’as observé. Dans l’exercice de celle-ci, pour­
tant, ils aident l’hom m e p lu s souvent q u ’on ne saurait
l’im aginer mais sans intervenir jamais dans le cours d ’une
leçon utile à apprendre ou dans un effet de la loi kar-
m ique. Que fait l’homme vis-à-vis de son sem blable dans
le dénuem ent, du m oins que devrait-il faire, sinon
l ’aider ? Laisserais-tu un étranger dans les larm es sans
venir à lui ? Tu ferais ton devoir sans, pour autant, que tes
occupations habituelles en so u ffre n t. C ’est aussi ce que
font les anges.

« Pour tenter d ’aider ceux qui ont quitté le plan

212
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

terrestre, ne pries-tu pas, n’appliques-tu pas des principes


spirituels ? Ces personnalités animiques ne sont cependant
plus de la terre. Pourquoi voudrais-tu, alors, que les anges,
dont 1 état et la connaissance sont infinim ent supérieurs à
ceux des hom m es, ne tém oignent pas d ’un am our pur et
sans borne envers eux et ne les aident pas, s’ils en ont l’oc­
casion ? Les anges et les archanges, au service du centre
divin , sont des m essagers de D ieu et leur m essage est
amour. Ils sont les piliers du trône divin et ceux par qui se
transm et éternellem ent ce que tu as appelé l’effusion de
Dieu dans son univers visible et invisible.

« C om m ent pourrait-il y avoir de m auvais anges,


alors que le mal est une création de la pensée hum aine.
Seul le bien existe dans l ’univers. Du m al, l'hom m e est
responsable. Si sur une prise de courant de 220 volts, tu
branches un appareil réglé à 110 volts, l’appareil sera dété­
rioré. Est-ce la faute du courant ou la tienne ? De même, il
serait trop facile de charger les anges d ’effets dont ils ne
sont nullement responsables et l’homme, si enclin à rejeter
sur d ’autres ses responsabilités, n’a pas hésité à le faire. Si
Lucifer a jamais existé tel qu'on le décrit, c'est bien dans le
coeur de l’homme orgueilleux...

« Les anges, pourtant, ne sont pas Dieu. Ils ne doi­


vent pas être l’objet d ’un culte ou d ’une adoration, et il ne
doit pas leur être adressé de prières de sollicitation ou d ’in­
tercession, pour des problèm es de nature m atérielle ou
autre. C ’est vers D ieu seul que la prière doit être dirigée
et, à ce sujet, même si je suis amené ainsi à une digression,
je relèverai l’erreur commise par tant de chrétiens habitués
à prier Jé su s-C h rist, en contradiction avec ce que Lui-
m êm e a ordonné. Dans aucun passage des Évangiles, il
n’est recom m andé d ’élever vers lui nos sollicitations. En
revanche, trois indications fondamentales sont apportées.
La prem ière enseigne la manière de prier : c ’est le N otre

213
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Père qui s ’adresse directement à Dieu. Dans la seconde, il


est déclaré q u ’il iaut pour obtenir ce que la prière sollicite,
croire l ’avoir reçu. La troisièm e est contenue dans cette
injonction : Tout ce que vous demanderez au Père en mon
nom , il vous l ’accordera. A insi, selon l’enseignem ent
même de Jé su s, c’est Dieu q u ’il faut toujours prier et nul
autre. Pour toute sollicitation, il est sim plem ent enjoint
au chrétien d ’ajouter : Cela, Père je le demande au nom de
N otre Seigneur Jé su s-C h rist et selon Sa prom esse. C ’est
dire com bien une prière faite à tout autre et notam m ent
aux anges est erronée ! Il est possible, cependant, de leur
rendre grâce pour leur œuvre sublim e et de les remercier
pour ce q u ’ils peuvent accomplir au service de l’humanité.
« A la suite de toutes ces explications, une question
peut se poser. Si le monde angélique occupe les trois plans
les plus proches du centre divin et si les trois autres plans
concernent l’homme dans sa réalité absolue, où se situent,
dès lors, les Réalisés ? La réponse est claire : leur place est
dans le plan 3, celui que tu as attribué à la personnalité
anim ique. C ’est de ce plan que les R éalisés conduisent
leurs activités et rem plissent une haute m ission. Leur
œuvre est liée à l ’évolution universelle, à la réintégration
des hommes au sein de la conscience cosmique. Mais à pro­
pos de ceux que la tradition désigne sous le nom de Maîtres
Cosm iques ou de Réalisés, la même remarque que pour les
anges doit être faite. Il y a interpénétration, q uoiqu’il n’y
ait jam ais m élange ou confusion. Les M aîtres Cosm iques
sont du troisièm e plan m ais ils se trouvent aussi bien
parmi les hommes. Il est évident que s’ils l’avaient désiré,
ils auraient pu poursuivre leur évolution jusqu’à son terme
et, alors, s ’élever à un plan supérieur. Ils le m éritaient,
m ais, par amour, se souvenant de leur longue et pénible
démarche sur le sentier de l ’épanouissem ent intérieur, ils
ont préféré se consacrer au grand service de l’hum anité.
Seraient-ils devenus anges s ’ils avaient choisi l’autre voie ?
C ’est là une autre question à laquelle l’homme est lui-

214
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

même intéressé. Peut-il, sur le chemin de l’éternel retour,


aspirer à l’état angélique ? Il devrait, naturellement, acqué­
rir d ’abord la m aîtrise et être parvenu au troisièm e plan.
Ensuite, un choix s’offrirait à lui. S ’il optait d ’avancer ver
un plan supérieur, il serait adm is dans le quatrièm e plan.
A utrem ent d it, il entrerait dans le monde angélique.
Pourtant, il en deviendrait pas ange pour autant, pas plus
q u ’il ne serait, ultérieurement, archange, puis Archange de
la Face. Il serait, pour ainsi dire, dans leur royaume, sans
être de leur race. Mais il bénéficierait des plus hauts privi­
lèges et de toutes les possibilités de perfectionnement en
vue du retour final au sein de D ie u ...

« Dans ton introduction à ce chapitre, tu as m en­


tionné les noms de deux Archanges de la Face : Gabriel et
M ikaël. Dans les écritures sacrées, particulièrem ent la
B ible, ils sont cités à plusieurs reprises. G abriel, pour sa
part, est celui qui, selon la tradition islam ique, apporte,
du septièm e ciel, au prophète M ahom et, les sourates du
Coran. C ’est égalem ent lui qui vient à M arie délivrer le
message divin. Cela permet de comprendre que Gabriel est
le premier Archange de la Face, celui qui, pour parler sym­
boliquem ent, est le plus proche du trône de Dieu. Mikaël
vient ensuite. Il n’est pas, comme G abriel, le porteur de
m essages, celui qui transm et le Verbe divin. Il est celui
qui a g it, qui réalise, qui accom plit la volonté de D ieu.
Com m ent ces deux noms ont-ils pu être connus ? En fait,
ils leur ont été donnés par l’homme, comme représentant
le mieux l’office q u ’ils remplissent et la place q u ’ils occu­
pent. La K abbale aide à en percevoir le sym bolism e, mais
les explications que j ’ai fournies devraient suffire à qui ne
souhaite pas se livrer à une étude plus élaborée.

« Les archanges peuvent-ils apparaître aux hommes ?


Les anges, comme ceux visitant Lot, ont-ils la possibilité
de revêtir une forme humaine ? Il serait trop facile, bien

215
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

que rien ne soit plus vrai, d ’affirmer que Dieu peut tout et
que, pour Ses serviteurs, il en est de même. Cependant, les
visites an géliques n ’ont pas eu lieu de cette manière. A
Ja co b , les anges apparurent en rêve. Dans les autres cir­
constances relatées par les écritures sacrées, celui qui
voyait l’ange ou l’archange était dans un état d ’extase, sou­
vent à la suite d ’une prière ou d ’une m éditation profonde.
A insi, il n’était pas visité par l’ange ; c’est lui qui visitait
le monde angélique. Il se produisait, à ce m om ent, pour
lui, une forme de projection...

« Je pourrais, ain«i discourir longtemps encore sur ce


sujet L -jin a n t pour les hommes. M ais il me sem ble avoir
répondu aux questions essentielles q u’il soulève. Si d ’autres
s ’en posaient de différentes, elles seraient facilement réso­
lues, à partir des explications apportées aujourd’hui.
Chacun doit réfléchir par lui-m êm e et ne com pter sur
autrui que pour recueillir des directions fondamentales. Un
travail fructueux ne peut être réalisé que de cette façon...

« J e t'invite à revenir ici bientôt pour q u ’un nouveau


problème - celui des fées et des génies —reçoive sa solution.
Beaucoup sont intéressés par ce sujet sur lequel, bien sou­
vent, en Afrique, tu as eu à te pencher toi-même. Dans cer­
tains pays, il crée des situations difficiles, parfois tragiques. Il
est im pératif qu’il soit traité d ’une manière complète et pré­
cise. Maintenant, va, et que ton message sur les anges contri­
bue à les faire comprendre mieux et mieux aimer ! J ’ai dit. »

Je suis revenu à la conscience objective du monde exté­


rieur dans un état bouleversant de ravissement intérieur. Le sujet
des anges, présenté par un Maître de la Connaissance, m ’avait
enchanté et ému. J ’avais examiné cette question d ’un point de
vue intellectuel. Lui, avait chargé son enseignement d ’une note
d ’intense émotion. Tandis qu’il gravait en moi son message, je
vivais ses explications, comme si elles devenaient soudain une

216
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

vision impressionnante. Si j ’avais douté de l’existence des


anges, cette communion avec le Soi aurait suffi à raviver ma foi.

Faire comprendre mieux et mieux aimer les anges, a


conclu le Maître de la Connaissance. Il est vrai qu’une réhabili­
tation s’imposait. Par la faute des hommes, ils étaient un objet
de discrédit. Toutefois, sentant bien qu’ils représentaient un élé­
ment irremplaçable de l’univers créé, on cherchait à les expli­
quer de façon acceptable par notre civilisation prétendue plus
avancée intellectuellement. Mais ce qui est éternel ne s ’ajuste
pas aux mouvements de la pensée humaine. A moins de s’en
tenir avec obstination à une négation stérile, elle revient, tôt ou
tard, à ce qu’elle n’a pu remplacer par une solution plus logique
- ou ce qu’elle entend par là. Il est vrai que le doute l’incite à la
réflexion, de sorte qu’en se penchant à nouveau sur ce qu’elle
avait écarté, elle le fait, dégagée de la plupart des fausses théo­
ries et des superstitions encombrant ses croyances passées.

Que le monde angélique ait sa raison d ’être dans le plan


universel, devient une certitude pour le cherchant ou le mystique,
au fur et à mesure qu’il progresse en connaissance et en expé­
rience. Par delà la certitude, on éprouve une certaine fascination
devant le sujet des anges, beaucoup de tendresse aussi. Quel
réconfort, enfin, de savoir que les belles histoires qui avaient
bercé notre enfance étaient si proches d ’une réalité étemelle !

Dans sa Célébration des anges, Anne-Marie Corot écrit à


vingt-trois anges, à traduire, à regret, par page vingt trois : Ange
de Dieu, Saint Ange, Ange de Lumière, Fils du Très-Haut,
Séraphins, Chérubins, Principautés, Dominations, Trônes,
Puissances, Seigneuries, Archanges, Anges, Anges, Anges... Je
ne vous dis plus où je les trouve...

Puissions-nous dire, aujourd’hui, que nous les avons


retrouvés, grâce à notre visualisation,... que nous les avons
retrouvés, compris et aim és...

217
FÉES ET GÉNIES

Si je disais, tout de go, que je crois aux fées et aux génies,


la plupart de mes lecteurs refermeraient sans doute ce livre, en
pensant que ce n ’est pas sérieux. Aussi ne ferai-je pas une telle
déclaration qui, d ’ailleurs, ne serait pas tout à fait exacte.
Pourtant, j ’ai tout lieu de supposer que les fées et les génies,
même s’ils ne sont pas ce que l’on admet généralement, existent
bel et bien, pour certains.

Je connais l’Afrique et je l’aime. Mes préférences ne vont


à aucun pays particulier de ce grand continent. Tous, sans
exception, ont, pour moi, leurs qualités propres, leur note
vibratoire, si je puis dire. Les pays africains ont une âme com­
mune qui se perçoit, par celui qui sait, à travers les ethnies mul­
tiples et diverses, et cette âme est très attachante. Trop souvent,
l’on juge l’Afrique superstitieuse et enfantine. Ceux qui le font
com m ettent une sottise. La superstition existe sur tous les
continents, y compris parmi les peuples supposés avoir atteint
un haut degré de développement. Il suffit, pour s ’en
convaincre, de feuilleter quelques revues en diverses langues.
Pierres, statues et autres talismans sont, en nombre infini, pro­
posés à qui cherche le succès ou... l’amour, et ils se vendent
bien ! Jamais, autant que de nos jours, la crédulité du public n’a
été sollicitée. L’on s ’étonne seulement que certains aient
besoin, pour gagner leur vie, de vendre ces talismans et autres

219
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

porte-bonheur. Si leur pouvoir était véritable, ils seraient eux-


mêmes assez heureux, assez puissants et assez riches pour faire
bénéficier gratuitement l’humanité d ’une telle panacée. Ceux
qui achètent ces objets devraient y réfléchir, car, enfin, un talis­
man, dont on vante l’efficacité pour le vendre, aurait dû,
d'abord, prouver cette efficacité pour celui ou ceux qui l’ont
conçu et découvert !

Il est vrai que sa vente enrichit une foule de gens, depuis le


producteur jusqu’aux innombrables intermédiaires. C ’est, au
fond, le seul miracle qui puisse, avec certitude, être constaté.
Ainsi, si, en Afrique, il existe des fétiches, partout ailleurs les
talismans ne manquent pas. Avant de sourire avec condescen­
dance des Africains, les autres races devraient se livrer à un
sérieux examen de conscience. Elles constateraient, alors, avoir
beaucoup à sourire d ’elles-mêmes. Sans en connaître la véritable
portée, l’ignorant dénigre les danses africaines, les masques por­
tés en cette occasion et bien d’autres coutumes ancestrales. Il
oublie les processions, le culte porté, en Europe et ailleurs, aux
statues et aux reliques. Vénère-t-on vraiment, ce faisant, ce qui
est ainsi représenté ou n’est-ce pas, au contraire, aux objets eux-
mêmes que s’adressent l’hommage et la croyance en un pouvoir
exceptionnel ? Chacun peut répondre pour lui-même à cette
question et si, par pudeur, il en vient à estimer qu’en définitive,
son culte n’est pas destiné à l’objet, pourquoi penser que, sous
d’autres latitudes, il n ’en serait pas de même ?

En tout cas, si l’Afrique est enfantine, c ’est-à-dire simple,


spontanée et hospitalière, qu’elle le reste ! C’est sa plus grande
qualité et il serait regrettable qu’à côté de ce qui est utile à son
développem ent, elle importe, aussi, ce qui est nuisible à la
vérité qu’elle incarne en certains domaines...

Si la superstition est universelle elle revêt, en chaque


continent ou pays, des particularités propres et ces particulari­
tés dépendent des traditions et des coutumes locales. A cela, il

220
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

n’y a rien de surprenant. Mais la superstition, partout, est une


vérité altérée. Combattre son influence est possible. Cela
revient à donner à un symbole sa véritable explication qui effa­
cera toute coloration superstitieuse de l’interprétation qui lui a
été longtemps donnée. J ’aurais pu choisir d ’examiner un sujet
différent pour illustrer la manière dont il faut rencontrer cer­
taines traditions. Mais ce qui sera dit à propos des fées et des
génies s ’appliquerait pareillement à d ’autres domaines pour
lesquels un raisonnement identique à celui qui sera suivi ici
am ènerait aux mêmes conclusions. Je me suis référé à
l’Afrique, car c ’est en relation avec certaines croyances de ce
continent que mes explications sont fondées. Ailleurs, l ’on
mentionne peu - ou on le fait sous d ’autres noms - les fées et
les génies. L’Européen, par exemple, accusera plus volontiers,
actuellement, le mauvais sort qu’un méchant génie, comme le
faisaient ses lointains ancêtres. Une cause différente est attri­
buée à un même effet. Seule la terminologie change. La chance
ou la malchance de l’Européen, de quelque façon qu ’il l’ex­
plique, devient, en Afrique, l’œuvre spontanée ou provoquée
d ’une entité invisible. Là-bas, une fée ou un génie peut être bon
ou mauvais. Ici, une situation donnée sera considérée comme
résultant d ’une cause dite logique, recherchée au niveau de lois
naturelles connues ou encore de conditions psychologiques ou
économiques. Nous verrons q u ’en dernière analyse, les
conceptions si divergentes, en apparence, sont beaucoup plus
proches qu’on ne pourrait le soupçonner. Pour comprendre
l’importance que revêtent, pour beaucoup d ’Africains, les fées
et les génies, j ’examinerai quelques cas.

Alors que je me trouvais quelques jours en Afrique, un


homme vint me voir et me fit le récit suivant. Son père lui
ayant révélé que sa famille était protégée par la fée d ’une petite
rivière et que, comme fils aîné détenteur du secret, c ’était à lui,
maintenant, que revenait la charge de remplir les obligations de
cette tradition, il demanda à ceux ayant autorité dans son vil­
lage, ce q u ’il devait faire. Il lui fut répondu que, périodique­

221
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

ment, il aurait à effectuer un sacrifice - entendez, porter sur la


berge, à un endroit précis, un peu de nourriture. Par respect
familial, il le fit. Après avoir déposé deux œufs au bord de la
rivière, il se pencha sur l’eau et pria. C ’est alors que la fée lui
apparut. Elle lui expliqua q u ’elle demeurait au fond de la
rivière et elle lui demanda de l’y suivre. Puis elle disparut dans
l’eau et il s’enfuit. Plonger dans l’eau, c’était pour lui, aller à
une mort certaine. Son problème était de savoir s ’il devait
continuer, dans ces conditions, la tradition familiale, et dans
l’affirmative, ce qu’il aurait à faire. Je lui répondis qu’en allant,
la fois suivante, à la rivière, si le même phénomène se repro­
duisait, il aurait, simplement, à expliquer à la fée qu’il ne pour­
rait respirer sous l’eau, le corps humain ne le permettant pas,
mais que, comme ses pères l ’avaient fait, il viendrait rendre
l’hommage attendu pour que la protection soit assurée, aussi
longtemps qu ’il n ’aurait pas compris ce qui avait lieu et qu ’il
serait intimement convaincu de la réalité des faits. Il a, depuis,
atteint cette compréhension mais, par respect pour la tradition
familiale, il continue ses visites périodiques à la rivière. Il le
fait dans un autre attitude.

C ’est dans une attitude de compréhension, aussi, que l’un


de mes amis africains se rend, de temps en temps, à la source
où la bonne fée de la famille, Eyidi, a, de tout temps, élu rési­
dence. J ’ai visité cette source. Elle est située dans un cadre
enchanteur, à l ’ombre d ’arbres imposants au feuillage ver­
doyant. On comprend qu’une fée ait choisi un tel site, où une
fraîcheur appréciée s’allie à la beauté sauvage d ’une nature pri­
vilégiée. Que dire, en revanche, de l ’effrayant génie Çéké-
Çéké-Doun-Doun qui, au détour d ’une route moderne, attend,
quelquefois, le passage de véhicules pour surprendre les chauf­
feurs et les conduire à l’accident, et que penser, encore, de cet
autre génie qui exauce les désirs de sa protégée, mais qui s’op­
pose à une quelconque tentative de mariage de sa part et qui,
jaloux, n ’hésite pas, la nuit, à la griffer si elle a com m is
quelque incartade...

222
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Je pourrais relater des centaines d ’autres histoires du


même genre, mentionner celles mettant en scène des sirènes et,
pour en revenir aux génies, parler de l’arbre étrange d ’une
grande et belle ville africaine, sous lequel nul ne peut s’abriter
sans recevoir des coups sévères. Même une compagnie de sol­
dats envoyés tout exprès pour apaiser la population du voisi­
nage, ne put venir à bout du génie malfaisant et dut capituler,
e n ... renonçant. Mais ces faits, dans leur diversité, sont heureu­
sement explicables.

Tout d ’abord, à ceux qui sont vraiment intéressés par ces


phénomènes et surtout à ceux qui sont concernés directement
par eux, je conseillerai de relire dans ce livre ce que j ’ai eu
l ’opportunité d ’écrire au sujet de la magie noire et de la sorcel­
lerie. Ils y trouveront des explications fondamentales pouvant
répondre aux questions qu’ils se posent. Relativement à
l’Afrique, aussi bien qu’à d ’autres pays où la croyance dans des
faits semblables est bien ancrée, voire seulement à une per­
sonne qui serait pénétrée de leur véracité, cette lecture révélera
la cause de phénomènes si incontestablement réels pour eux.
Sur les explications déjà apportées, je ne reviendrai donc pas.
Tout au plus ajouterai-je que si mon interlocuteur est d ’évi­
dence convaincu de la réalité des phénomènes dont il m ’entre­
tient, je les jugerai aussi vrais que lui-même, car ils le sont, dès
l’instant qu’il leur a conféré une existence ou que celle-ci, par
son éducation et le milieu où il a vécu, est une certitude pour
son subconscient. Mais il est bien évident que ma préoccupa­
tion consistera à l’amener progressivement à maîtriser mentale­
ment ces circonstances et conditions, de façon qu’il puisse lui-
même, ensuite, s ’en délivrer, s’il le désire vraiment ou, du
moins, qu’il les rencontre dans une attitude de force et de com­
préhension.

Quelques cas, même parmi ceux que j ’ai mentionnés,


relèvent, sans aucun doute possible, d ’états psychologiques ou
psychiques auxquels il serait nécessaire de remédier. Toutefois,

223
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

si les activités courantes et les réflexes essentiels ne sont pas


perturbés, les croyances auxquelles l’intéressé se rattache sont
une évasion salvatrice ou, mieux, si l ’on me permet cette
expression, une soupape de sécurité. Quant aux manifestations
corporelles ou physiques qui les accompagnent, elles sont pro­
duites par l’intéressé lui-même, pendant son sommeil ou lors­
qu’il est, même quelques brefs instants, à l’état second. Guy de
Maupassant, dans Le Horla, sut naguère admirablement rendre
les circonstances d’un cas extrême de ce genre et en faire impli­
citem ent comprendre les causes. Mais ces phénomènes sont
relativement peu nombreux.

Il en est d ’autres qui ont une raison sociale, si je puis dire.


Le génie, par exemple, qui, à la suite d ’une cérémonie particu­
lière, est chargé de garder une propriété ou une maison dans un
pays d ’Afrique, accomplit, en réalité, la fonction de gendarme.
Chacun sait et croit fermement, les contrevenants comme les
autres, qu’une punition sera infligée à celui qui passe outre à l’in­
terdit. Souffrira donc de la peine attendue - malaise, cauchemar
ou autre manifestation - quiconque, dans le pays concerné, aura,
pour un mobile répréhensible, pénétré dans la propriété ou la mai­
son. Le génie sera, cependant, impuissant devant les étrangers qui
ne sont pas au courant du phénomène ou qui ne peuvent y croire.
C ’est ce qui explique notamment pourquoi les Européens ne
subissent pas l’effet de ces conditions. Ils les ignorent et leur édu­
cation ne les porte pas à les admettre. Leur subconscient n ’a
jamais été habitué à les considérer comme possibles.
A côté des cas ainsi explicables, il en est certains, nom­
breux, qui ne le sont pas de cette manière, et il faut les envisa­
ger autrement. Ce sont ceux, en particulier, dans lesquels un
site naturel est inclus. Il y a naturellem ent des exceptions,
celle, à titre d ’exemple, du génie Çéké-Çéké-Doun-Doun qui a
pour mission de contrôler un détour d’une route dangereuse. Il
s ’explique par un fait social. A ce détour qui pourrait être tra­
gique, les chauffeurs, sachant le génie alentour, conduisent
avec une prudence redoublée. Mais ces exceptions sont rares.

224
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Lorsque la croyance implique un décor naturel, elle a un fon­


dem ent sérieux. Dans tous les pays du monde, des lieux, en
nombre considérable, sont privilégiés. Cependant, le dévelop­
pem ent de la civilisation, ou ce que l ’on appelle ainsi, et le
développem ent du matérialisme, même teinté de religion ou
de spiritualité, amènent les habitants de ces régions favorisées
à se désintéresser des lieux exceptionnels qui les entourent ou
à procéder à des analyses scientifiques qui, éventuellem ent,
justifieront, pour des motifs différents, l’intérêt qui peut
encore être porté à ces lieux. L’on reconnaîtra que l’air est bon
ou que l’eau a des propriétés curatives ou encore, si la
croyance religieuse s’en empare, que des miracles s’y produi­
sent. Aucune fée ou génie n’y sera invoqué. Il sera fait état de
com position chim ique ou de circonstances inhabituelles de
caractère religieux.

D’un point de vue large, ces lieux exceptionnels dont tant


sont oubliés ailleurs qu’en Afrique, même si, sur ce continent,
ils sont sauvegardés seulement par des traditions familiales,
s ’expliquent par la présence d ’une force ou énergie d ’intensité
particulière qui peut être soit bénéfique - c ’est le cas le plus
fréquent - soit dommageable pour l ’homme. La terre est un
véhicule cosmique, un corps dans lequel l’énergie universelle
se déploie. Ce corps a ses points sensibles, comme le corps
humain a les siens. La vie de la terre s ’y m anifeste plus
q u ’ailleurs. Ces points se trouvent particulièrement près de
deux des quatre éléments traditionnels : Veau et le feu. La terre
n’est pas, en tant que planète, directement concernée dans son
ensemble. Les points dont il est question contribuent à son
existence. Quant à l ’air, il sert également à la vie de la terre et
des créatures, et il n ’offre pas, comme tel, la possibilité d ’un
lieu privilégié. Le feu naturel - un volcan, par exemple - révèle
une concentration exceptionnelle d’énergie et les phénomènes
qu’il produit sont souvent visibles ou, du moins, perceptibles
par l’homme. Ces phénomènes, non dans leur cause mais sûre­
ment dans leurs effets incontrôlés, sont dangereux pour

225
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

l’homme. Il est certain que, jadis, la pensée humaine les aurait


incamés dans des génies malfaisants...
L ’eau, en revanche, est en elle-m êm e apaisante. Il est
naturel de supposer qu’à sa source, elle est chargée de proprié­
tés particulières, ne serait-ce que par sa pureté, au moment où
elle jaillit de la terre. L’eau de certaines sources a des effets
définis. Ces effets sont certainem ent, pour leur part, des rai­
sons chim iques mais ils n ’expliquent pas tout et eux-mêmes
ont une cause prem ière dans l’intensité exceptionnelle de
l’énergie vibratoire environnante. Ce qui a lieu à la source
peut se produire également en d ’autres points de la rivière, ou
du fleuve, et atteindre un taux extrêmement élevé, si l’élément
feu, dans la terre, agit de son côté. Les phénomènes bienfai­
sants peuvent avoir été constatés par beaucoup et la source, la
rivière ou le fleuve, être, alors, connu de tous. Ils peuvent,
aussi, avoir été découverts par un homme seulement, et leur
découverte transmise, par la suite, dans le sein d ’une famille.
C ’est ce qui a eu lieu dans les cas que j ’ai présentés et c ’est ce
qui a lieu dans beaucoup d ’autres. Il est compréhensible que,
compte tenu du milieu et des croyances, les phénomènes aient
été personnalisés et placés sous le patronage tutélaire de fées,
à qui une reconnaissance m anifestée par des sacrifices sous
form e de nourriture, longtemps difficile à se procurer, était
vouée. La tradition s’est perdue dans beaucoup de pays. Elle
est restée vivace en d ’autres, en particulier en Afrique. Il est
bon qu’elle le demeure, même avec une compréhension nou­
velle et véritable.

Comment, maintenant, expliquer ce qui est vu et physi­


quement ressenti en ces lieux, comme dans le cas que j ’ai cité ?
Certains pourraient admettre seulement que la vision connue
par l’homme, près de la rivière, est en réalité un rêve. Il se
serait endormi et, à son réveil, aurait cru que la fée l’avait visité
en un songe impressionnant de vérité. D ’autres estim eraient
qu’il s’est agi d ’une hallucination. La réponse serait que, rêve
ou hallucination, l’homme a vécu une expérience et que le

226
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

symbole perçu de cette façon n ’en garde pas moins toute sa


valeur. Mais l’explication est tout autre.
En allant à la source ou à la rivière, celui à qui le secret
vient d ’être transm is s ’attend à quelque chose.
Intellectuellement, il doute peut-être. Subconsciemment, il est
convaincu. De plus, il éprouve une profonde curiosité qui
éveille son imagination. Dans une large mesure, il visualise
sans s ’en rendre com pte, à partir des récits qui lui ont été
faits. Sans doute ressent-il également quelque crainte. Arrivé
à destination, il est dans un état de conditionnement physique
et psychique qui le met à même d ’être au diapason de l’éner­
gie d ’intensité exceptionnelle qui vibre en ces lieux. Il est
conscient, mais, sim ultaném ent, il est dans une sorte d ’état
second. Psychiquem ent, il est réceptif. En fait, il se trouve
dans une condition intermédiaire et participe, ainsi, à la fois
au monde physique et au plan spirituel. C ’est alors q u ’il
connaît des impressions intérieures qui, jaillissant au niveau
conscient, prennent pour lui une forme visuelle conforme à ce
qui lui a été expliqué et, en somme, à ce qu’il attend. Le col­
loque qui se produit en lui-même s ’extériorise, pour ainsi
dire, et est transposé dans la scène qui se déroule pour lui. Si,
à ce moment, quelqu’un l’interpellait, la vision cesserait aus­
sitôt. Il serait brusquement ramené au seul plan objectif. Un
autre que lui, parvenu dans le même lieu, à l’état de récepti­
vité qui est le sien mais ne connaissant rien de la tradition
familiale, aurait des impressions différentes conformes à ses
propres croyances et à ses habitudes de pensée.

Dans le cas m entionné, la crainte s ’exprim e, dans la


vision, par l ’invitation de la fée à la suivre au fond de la
rivière. A un autre qui n ’aurait pas eu peur, cette invitation
n ’aurait pas été faite. A utrem ent dit, le lieu est bien
privilégié ; il y règne des conditions exceptionnelles et elles
sont bénéfiques de quelque manière, favorisant, par exemple,
la m éditation ou la communion cosm ique, mais les im pres­
sions ressenties et surtout l ’apparence qu ’elles revêtent

227
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

dépendent de celui qui est concerné, de son m ilieu, de son


éducation et de ses croyances profondes. L’on ne peut expli­
quer ce qui se passe par l’autosuggestion. Il y a bien, dans une
certaine mesure suggestion, mais celle-ci a précédé l’expé­
rience. Elle est plutôt à assimiler au conditionnement qui a été
antérieurement mentionné.

Il est trop facile et inexact de chercher à tout résoudre par


l’autosuggestion. Si elle était la solution universelle aux pro­
blèmes que soulèvent certaines expériences, il faudrait, alors,
admettre qu’elle est à la base de la plupart des événements de
notre existence, ce qui n’est pas le cas. En revanche, notre vie
intérieure et le degré de compréhension plus ou moins élevé que
nous avons atteint, influent sur chacune de nos interprétations.
C ’est ce qui se produit dans les circonstances habituelles, aussi
bien que dans les expériences psychiques ou spirituelles. Pour
ces dernières, cependant, un élément particulier est à considérer.
Il réside dans la facilité plus ou moins grande à s ’harmoniser
aux conditions envisagées ou au plan de conscience recherché.

Le cas extrême de l’arbre inhospitalier, précédem ment


relaté, s’explique par un conditionnement d ’une vigueur excep­
tionnelle. Il est évident qu’à l’endroit où se trouve cet arbre,
une énergie intense se concentre. Cette énergie n’est pas mau­
vaise en soi et elle a sa raison d ’être, mais elle est difficilement
supportable par l’homme. La réaction de ce dernier, en sa pré­
sence, est similaire à celle qu ’il rencontrerait en étant en
contact avec un fort courant électrique. Il est fort probable que
quelqu’un non prévenu ne ressentirait, sous ce arbre, qu ’un
malaise indéfinissable. Il ne s ’y sentirait pas bien et irait
ailleurs. Mais les natifs habitués à réagir d ’une façon particu­
lière dans ces conditions et informés de ce qui a été observé par
leurs compatriotes, seraient aussitôt, dans un état intérieur tel,
qu ’envoyés sous l’arbre, ils éprouveraient, en raison de leur
réceptivité, les effets insupportables de l’énergie focalisée en
cet endroit.

228
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONN AISSANCE

Les questions qui viennent d ’être examinées auraient pu


être étendues à des lieux de grand pèlerinage, tels que Lourdes
ou Chartres, en France, par exemple. Lourdes est assurément
un lieu hautement privilégié, même en hors de toute considéra­
tion religieuse. Ce que l’on appelle miracles et qui est, en réa­
lité, le résultat de lois universelles, y est possible. Pour bénéfi­
cier des forces présentes dans ce lieu, une harmonisation
complète avec elles doit être réalisée. Certains y arrivent par­
fois, même sans en avoir conscience, et la guérison s ’opère.
Cependant, à Lourdes comme en d ’autres hauts lieux, la guéri­
son n ’est qu’un aspect de tout ce qui peut y être attendu, et les
effets possibles ne sont pas réservés aux seuls chrétiens. Un
haut lieu est à la disposition et au bénéfice de tous.

Il peut être intéressant d’élargir encore le champ de notre


étude d ’aujourd’hui, sur la base de ce que nous savons déjà par
d ’autres chapitres de ce livre. Dans ces derniers, l’évolution de
la conscience dans les divers règnes avait été examinée et nous
y avions vu la personnalité se former pour parvenir, au niveau
humain, à sa pleine réalisation. Par ailleurs, dans tous les mes­
sages, l’omniprésence du Cosmique et de ses attributs a été
soulignée. Le phénomène que l’on nomme aura existe, ainsi,
en toutes choses et dans tous les êtres. Il n ’est pas communé­
ment visible, mais peut être perçu sous certaines conditions.
Une personne, dans le même état second dont nous avons parlé,
peut percevoir cette aura qui est de nature vibratoire et, dans
son interprétation, conclure qu’elle a vu une entité spirituelle
en mouvement, près d’un arbre ou sur une fleur, par exemple.
Selon ses conceptions, elle pourra déclarer que l’arbre est gardé
par un génie et la fleur habitée par une fée. La doctrine de l ’ani­
m ism e, répandue surtout en Afrique, n’est donc pas fausse en
soi. L’interprétation donnée aux faits est, seule, à revoir, et
encore uniquement par ceux qui ont atteint un degré de com­
préhension supérieur à celui de la masse. Pour les autres, il est
mieux qu’ils conservent leurs croyances, plutôt que de les

229
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

perdre devant des arguments qu’ils ne peuvent comprendre. Il


en est ainsi de toutes les religions. C ’est toujours la même
vérité qui prend des aspects divers.

En dehors de toute considération philosophique ou mys­


tique le sujet des fées et des génies exercera toujours un puis­
sant attrait sur l’homme. Dans les pays où une compréhension
nouvelle s’est établie, fées et génies se sont réfugiés dans les
contes où grands et petits viennent, parfois, les retrouver.
Mais l’on oublie que ce qui est devenu folklorique à certains
égards était, autrefois, une conviction rem plissant un rôle
utile et qui, après tout, n ’était pas tellem ent éloigné de la
vérité, les interprétations nouvelles destinées à la masse
n ’ayant fait, par ailleurs, que substituer des mots différents
aux anciens, sans que change la conception profonde. En tout
cas, après toutes les explications données il n ’y a, certes,
aucune objection à désigner la manifestation particulière de
l’énergie universelle en des lieux de prédilection ou des hauts
lieux, sous le nom de fée, de génie, voire de sirène. En ce
sens, je ne vois pas pourquoi je ne croirais pas moi-même en
eux, si mon cœur et ma pensée y trouvent satisfaction et si ma
visualisation, en certaines circonstances, en est facilitée...

M ’étant élevé ju sq u ’à ma cathédrale, autrement dit


m ’étant harmonisé intérieurement avec le Soi, juste après ces
dernières considérations, je ne suis pas surpris que le Maître
Bienveillant soit le Maître de la Connaissance qui m ’y
accueille et commence son message attendu :

« A une rencontre récente, avec le sujet des anges et


des archanges, nous nous situions sur le plan de la réalité
universelle. N otre examen portait sur des êtres ayant une
existence propre et une m ission déterm inée à accom plir.
A ujourd’hui, les fées et les génies nous ramènent au niveau
de la m anifestation exercée par l’énergie cosm ique. Cette
énergie, en opérant en rapport avec le plan physique, revêt

230
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

l ’apparence de forces m ultiples m ais, en fait, elle est tou­


jours la même, c’est-à-dire unique, tout en se manifestant
en des rythmes vibratoires différents. Cette énergie qui est
divine et, par conséquent, les forces en lesquelles elle se
scinde ou, m ieux, se concentre elle-m êm e, sont in telli­
gentes, en ce sens q u ’elles remplissent, selon un plan éta­
bli, la fonction qui leur est attribuée.

« Cependant, à la différence avec les anges et les


archanges, ces forces ne sont pas des entités spirituelles.
Elles suivent rigoureusem ent la direction qui leur est
im partie dans la création, sans connaître la raison de leur
manifestation ici ou là. De plus, elles sont statiques et res­
tent à l’endroit qui leur est fixé sans autre mouvement que
celui des vibrations dont elles sont constituées. En usant du
m ot intelligentes je ne voudrais pas être à l’origine d ’une
interprétation défectueuse. Il faut donc préciser que cette
intelligence n’appartient pas en propre à l’énergie et aux
forces q u ’elle devient en se manifestant. C ’est l’intelligence
cosm ique qui, en réalité, pénètre l’énergie et agit en son
sein. Pour comprendre la permanence de l’unité en toutes
choses, il serait même préférable de dire que l’énergie uni­
verselle est un aspect de l’intelligence cosm ique. Elle est
cette intelligence cosmique dans l’une de ses manifestations
fondam entales...

« Les hauts lieux existent et tu en as défini correcte­


ment l’importance, mais sans insister sur ce q u ’ils représen­
tent pour la terre et pour l’hum anité. C ’est en ces hauts
lieux que s ’établit la conjonction entre le haut et le bas,
entre ce qui appartient au monde physique et ce qui est du
plan invisible. C ’est par eux que la puissance cosmique agit
sur la terre pour la m aintenir et lui transm ettre l’énergie
dont elle a besoin. Les hauts lieux sont donc des centres de
force. Comme tu l’as précisé, ils sont en très grand nombre
et la terre respire par eux. Certains sont effectivement très

231
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

connus sans que leur rôle soit com pris, comme il le fut
naguère de ceux qui savaient. Les pyramides, où q u ’on les
rencontre, furent édifiées sur des centres de force d ’une
intensité exceptionnelle et leurs dim ensions sont révéla­
trices du degré de puissance de ces centres. Les dolmens, les
menhirs, les édifices construits jadis dans certaines régions
étaient aussi - ils sont toujours ! —le signe annonciateur de
la présente de l’énergie cosmique manifestée.

« L’humanité elle-même est soutenue, dans sa vie, par


ces centres. Toute la création terrestre leur est redevable. A
côté de ces hauts lieux connus mais souvent incompris, il y a,
tu as eu raison de le souligner, d ’innombrables points secon­
daires où l’énergie se manifeste plus faiblement. Ils existent
partout et s’ils sont encore reconnus dans certains pays, dont
l’Afrique, c’est bien par suite des croyances qui, localement,
ont personnifié ces centres en fées ou en génies. Le moment
viendra peut être ou une compréhension meilleure les fera
utiliser d ’une manière raisonnée. En attendant, tels q u ’ils
sont admis, ils gardent leur valeur profonde.

« En ces hauts lieux et en ces points secondaires,


l’homme peut comm unier avec les forces du cosmos et
connaître de riches expériences spirituelles ou mystiques. Il
peut s’y régénérer, aussi bien physiquement que psychique­
ment. Si certains centres africains sont des secrets de famille
ou de communautés plus vastes, c’est pour le m otif que tu as
expliqué. Cependant, rien, dans l’univers, n’étant livré au
hasard, c’est, en outre, parce que ces familles ou ces commu­
nautés ont la garde de ces centres jusqu’à ce q u ’une décou­
verte scientifique, un jour qui viendra, permette d ’en saisir
toute la valeur de les utiliser au service de l’homme. Lorsque
cela se produira, l’humanité aura franchi l’étape du matéria­
lisme et de l’égoïsme individuel ou collectif, et l’énergie spi­
rituelle, unique dans sa diversité apparente, sera connue de
tous dans sa véritable nature.

232
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« Ce tem ps est plus proche q u ’on ne le suppose


devant les problèmes qui assaillent le monde. Mais ces pro­
blèmes, précisément, mènent à une humanité nouvelle d ’où
le dieu de l’argent sera exclu et où les conditions sociales et
économiques seront considérées d ’un point de vue que nul,
actuellem ent, ne peut imaginer. Les centres de force ont,
cependant, encore longtemps à ne rester compris que d ’un
petit nombre et à n’être utilisés que par ceux qui savent.
Sur le continent africain et dans quelques autres pays, les
fées et les génies continueront de remplir leur rôle comme
dans le passé, pour la masse. Le développement m ystique,
traditionnel et surtout culturel empêchera, par la connais­
sance apportée et les techniques effectuées, que ces
croyances dégénèrent en superstitions ou q u ’elles soient
utilisées, localement, par des gens avides, exploitant la cré­
dulité à des fins superstitieuses ou dominatrices.

« Comme tu le remarques, je m ’en suis tenu, dans ces


éclaircissements, aux véritables manifestations de l’énergie
universelle, c’est à dire aux hauts lieux, aux centres de force.
J e n’ai pas abordé les cas individuels dans lesquels une fée,
un génie ou quelque autre entité est supposé intervenir. Tu
as toi-même abordé cette question dans ton introduction à
ce chapitre. Ces cas n’ont absolum ent rien à voir avec le
sujet traité dans ce message. C ’est abusivem ent que les
mêmes mots sont employés pour désigner ce qui a lieu en
relation avec certains, mais cela se comprend. Il est dans la
nature des choses qu’un phénomène observé par l’homme et
incompris de lui soit rattaché à d ’autres phénomènes, avec
une origine similaire. Si une fée, un génie ou encore un saint
est considéré comme pouvant produire, en un endroit déter­
miné, certaines manifestations, peut-être interprétées d ’une
façon imaginaire, à cette fée, à ce génie ou à ce saint seront
liés, ensuite, d ’autres faits même individuels et relevant, en
réalité, de causes différentes, du seul ressort de la médecine

233
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

ou de la psychologie. M ais ces excès ne doivent pas faire


oublier la vérité qui est à la base des m anifestations de
l’énergie universelle dont il a été question dans ce message.

« En guise de conclusion j’attirerai, aujourd'hui, ton


attention sur des récits légendaires qui dissim ulen t une
grande connaissance. Beaucoup de contes de fées anciens
sont sym boliques. S ’ils sont lus com m e distraction , ils
n’apportent évidemment, aucune révélation. En revanche,
si, dans le récit, le sym bole est recherché, l’on se rend
com pte, alors, de la richesse secrète que ces contes renfer­
m ent. Cela est particulièrem ent vrai des Contes des m ille
et une nuits. Ils contiennent, en sagesse cachée, infiniment
plus que de doctes ouvrages... J ’ai dit ! »

Le M aître de la Connaissance se retire lentement de ma


pensée. Il disparaît à mesure que je reprends conscience du
monde objectif.

J ’achèverai ce récit sur une histoire authentique, en tai­


sant, naturellement, le nom des intéressés. Au cours d ’un
voyage en Afrique, il y a longtemps, je rencontrai un jeune étu­
diant d’environ vingt cinq ans. Il me demanda mon avis sur un
problème à la fois familial et personnel. Son frère, plus âgé que
lui, se refusait au mariage, et cela créait, entre les membres de
la famille, une situation difficile. Or, quelques jours avant notre
rencontre, le jeune étudiant avait insisté auprès de son frère
pour connaître la raison de son attachement obstiné au célibat
et celui-ci finit par expliquer qu’il avait épousé... une sirène et
que, de ce fait, il ne pouvait contracter mariage ailleurs, sans
grave préjudice pour lui. Il conseillait, de plus, à son frère de
suivre son exemple, en vantant les avantages d ’une telle union.
J’étais appelé à donner mon avis.

Tout d ’abord, je demandai à mon interlocuteur s’il envisa­


geait un mariage normal et s’il désirait des enfants. Sa réponse

234
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

fut catégoriquement affirmative. « Dans ce cas, lui dis-je alors,


un mariage avec une sirène, même s’il était possible, est à écar­
ter définitivement. Le corps d ’une sirène est dit se terminer en
queue de poisson. Toute relation normale est dont irréalisable
et il ne peut ainsi être question d ’une progéniture ! » Le jeune
homme le comprit parfaitement, mais je l’invitai à revenir me
voir quelques jours plus tard.

Entre temps, je fis diligence, obtins les renseignements


désirés et j ’eus même une conversation avec celui qui affir­
m ait avoir une sirène pour épouse. Je pus, par conséquent,
avoir confirmation de ce que je pensais et, quand le jeune étu­
diant fut à nouveau avec moi, je lui révélai la vérité. Son
frère, pour un m otif que je ne vois pas la nécessité de men­
tionner ici, ne pouvait envisager le mariage. C ’est donc pour
éviter toute discussion et, finalement, pour ne plus faire l’ob­
jet de pression familiale, qu’il avait inventé l’histoire dont son
frère s ’était fait l’écho. Ce dernier comprit et tout rentra dans
l’ordre, y compris pour le célibataire... qui l’est certainement
toujours. N aturellem ent, je saisis cette occasion pour expli­
quer, à l ’un et à l’autre, ce q u ’il fallait penser des fées, des
génies et des... sirènes. Ce fut, en gros, ce qui a été inclus
dans le présent exposé.

Cette histoire montre, en tout cas, comment de fausses


conceptions peuvent naître et se perpétuer, car, à côté de ce
cas extrêm e, il en est beaucoup d ’autres. C ’est pourquoi la
prudence ne sera jamais assez recommandée à ceux qui, trop
volontiers, prêtent l’oreille à d ’étranges récits. Tout peut être
attendu d ’une sage recherche et bien des prétendus mystères
sont, par elle, résolus. Le fantastique n ’a rien de commun
avec la vérité. Celle-ci est assez remarquable et elle se suffit à
elle-même.

235
CONTRACEPTION ET AVORTEMENT

La question qui, aujourd’hui, nous occupera est, on ne


saurait mieux dire, d ’une constante actualité et cependant, sur
elle, une harmonisation avec le Soi ne pouvait nous livrer
aucun éclaircissem ent précis. Je puis, toutefois, affirmer
qu’avant de rédiger ce chapitre j ’ai effectué de longues et fré­
quentes méditations et de nombreux contacts avec ce qui est,
pour moi, le lieu où je trouve, en imagination et par la visuali­
sation, paix, tranquillité et inspiration. Un seul contact n’aurait
certainem ent pas permis de recueillir toutes les informations
utiles à un examen complet d'un problème aussi important.
Mes contacts répétés ont donc révélé des directions essentielles
sur lesquelles ma conviction a pu ensuite s ’édifier solidement,
et une ultime méditation m’a confirmé que les conclusions aux­
quelles m ’avaient amené de profondes réflexions étaient accep­
tables. J ’en ai été d ’autant plus satisfait que, si j ’avais écrit ce
chapitre il y a plusieurs mois, comme il était initialement
prévu, son contenu aurait été différent.

L’avortem ent est, de toute évidence, un problème tra­


gique. Il se pose maintenant de manière ouverte, mais long­
temps, très longtemps, il a torturé secrètement des consciences
et provoqué des situations bouleversantes. Des millions d’avor­
tements clandestins se sont opérés depuis des années dans le
monde et des femmes sont mortes à la suite de ces pratiques,
parfois exécutées dans des conditions rudim entaires, par des

237
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

personnes incompétentes n’ayant de l’hygiène que des notions


élémentaires.

Les cas d’avortement pour viol, inceste ou maladie grave et


transmissible, sont extrêmement peu nombreux par rapport à
ceux qui concernent des jeunes filles et des femmes ayant eu, de
leur plein gré, des relations normales ayant abouti au résultat
dont elles veulent se délivrer pour des raisons, certaines très
sérieuses, qu’il n ’est pas dans notre propos d ’examiner ici.
Remarquons seulement que les conditions sociales sont, de nos
jours, bien différentes du passé. Il y a un peu plus d ’un demi-
siècle, avoir, en France par exemple, un enfant en dehors du
mariage valait à la coupable d ’être mise au ban de la société. Elle
était persécutée et honnie. Toute possibilité d ’une situation stable
et honnête lui était enlevée et, si elle occupait une fonction
dépendant de quelque organisme officiel, elle était renvoyée sans
indemnité d ’aucune sorte et ne pouvait rien espérer de la collecti­
vité, la sécurité sociale et les allocations familiales n’existant pas
alors. Ces conditions défavorables, heureusement ont disparu. La
fille-mère n’est plus une réprouvée. Si dans certaines régions ou
dans quelques bourgades, l’intolérance est encore vivace et si,
dans des pays dont les principes religieux sont rigides, cette
condition est coupable et répréhensible, d ’une manière générale,
si la fille-mère accepte psychiquement sa situation et est, ainsi, à
même de surmonter les commérages de quelques rares retardés
sociaux, elle connaîtra une existence tout à fait normale et la joie
sans partage de la maternité. C ’est là le cas le plus fréquent.
Malgré cette situation nouvelle, le nombre des avortements ne
diminue pas mais, au contraire, a tendance à s’accroître.

L’explication en est recherchée dans la grande liberté


sexuelle constatée depuis quelques années. Cette explication
n’est pas satisfaisante. La sexualité est plus ouverte, mais elle
n ’était pas moindre autrefois. Simplement, elle se pratiquait de
façon plus discrète. Les hommes de notre temps ne sont pas, en
eux-mêmes, différents de leurs pères. Ils le sont dans leur

238
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

manière de vivre et dans le fait qu’ils ne subissent pas autant la


pression d ’interdits décidés par quelque dogme religieux ou
autre. Ils restent, malgré tout, confrontés aux mêmes problèmes
et l’avortement, d ’un point de vue moral, en est un pour beau­
coup encore.

Ce problème particulier qui a revêtu, au cours des années,


une acuité considérable, est lié à beaucoup d’autres. Il ne pourra
jamais, seul, avoir une solution définitive aussi longtemps que
les autres ne seront pas eux-mêmes résolus. Or, tous, y compris
l’avortement, pour être envisagés de façon valable et efficace,
seraient à analyser à partir d ’un point de vue unique - celui du
monde nouveau, dans lequel, désormais, l’humanité doit vivre.
L’on ne répétera jamais assez qu’une ère plus avancée est là, que
ses structures sont virtuellement établies et qu’il faudrait les
découvrir et les manifester, au lieu de procéder à de simples
réformes de caractère vague et général qui, au moment où elles
entrent en application, sont déjà dépassées. En réalité, c ’est la
société, dans ses différents aspects moraux, économiques et
autres, qui est à repenser et aucune idéologie actuelle n ’est
encore en mesure de répondre aux besoins. La sagesse consiste­
rait à réunir une conférence mondiale qui examinerait la situation
nouvelle de l ’homme et établirait les directions fondamentales à
suivre désormais. Il serait utopique, dans l’état présent des
choses, de supposer que cette conférence est déjà possible. En
toute probabilité, le monde nouveau ne s’installera, en définitive,
qu’après beaucoup d’inquiétude et de bouleversements. En un
sens, telle est la loi universelle. Un but doit être atteint dans
l’évolution, jamais dans la révolution. Il faut donc que l’huma­
nité traverse des périodes de transition, avant de parvenir à un
état différent.

L’explication des innombrables difficultés rencontrées par


le monde actuel réside, par conséquent, dans ce fait unique : hier
est mort et demain n’est pas tout à fait né. De plus, le rêve d’hier
se poursuit dans l’intervalle. Il est fait de regrets et d ’habitudes,

239
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

auxquels se mêlent, confusément, l’espérance et la vision de


l’avenir. En apparence, l’équilibre du monde est rompu. L’aspect
négatif s ’exprime violemment dans la plupart des domaines et
l’aspect positif, qui, pourtant, existe dans une part égale, est en
retrait. Lorsque l’équilibre s’établira entre ces deux aspects,
c ’est-à-dire lorsque l’aspect négatif se manifestera moins puis­
samment et l’aspect positif davantage, les conditions de l’ère
nouvelle seront remplies. En attendant, les problèmes sont analy­
sés et provisoirement résolus d’un point de vue purement négatif,
autrement dit, matérialiste au sens large du terme. Il fallait,
cependant, cette situation pour que, précisément, les problèmes,
gardés sous le boisseau ou maintenus facticement en laisse par
des contraintes sociales ou religieuses, apparaissent avec une
vigueur ne permettant plus de les ignorer.

Dans le domaine qui nous intéresse aujourd’hui, l’égalité,


enfin reconnue, des sexes a fait surgir les problèmes du divorce
et de la sexualité et, ce dernier, celui de l’avortement en particu­
lier, maintenant d’ailleurs légalisé, dans certaines conditions,
dans beaucoup de pays occidentaux. Les grandes confessions
religieuses se sont trouvées là, face à des questions qu’elles ne
pouvaient résoudre, certaines de ces confessions, par leurs
dogmes rigides, étant, d ’ailleurs, responsables de la situation
constatée et dans l’impossibilité de fournir une réponse, autre­
ment qu’en confirmant, pour ne pas se déjuger elles-mêmes, leur
position passée ou en acceptant l’inévitable tout en protestant
pour la forme, ou encore en gardant un silence prudent, comme
si elles n’étaient pas directement intéressées.

Le fait est que c’est l’homme qui est concerné et que c’est
à lui de découvrir, sans subir d ’influence paralysante ou restric­
tive, les solutions pouvant, le plus, calmer son désarroi intérieur.
S ’il veut, à cet égard, être pleinement satisfait, il doit tenir
compte à la fois de ses besoins matériels et des impératifs de sa
nature spirituelle. Une liberté véritable ne peut s ’exercer
qu’ainsi. Dans le cas contraire, l’esclavage subsiste. Il est sim­

240
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

plement transféré de la collectivité à l’individu et cela n’est pas


sans grave danger, tant que l’éducation s’inspire uniquement
des principes matérialistes et n’inclut pas une conception cos­
mique, même très partielle, de l’être. Or, la liberté réclamée à
grands cris dans de nombreux domaines, et parfois prise sans
autre forme de procès, n’est qu’un esclavage déguisé, car elle
n’est pas compensée par la juste et nécessaire contrainte person­
nelle d’une compréhension éclairée. En dernière analyse, il n’y
a ni satisfaction ni apaisement, mais déception intérieure, ce qui
crée assurément une situation plus pénible encore, bien qu’elle
soit alors individuelle.

De toutes les façons, le monde se trouve, en ce moment,


confronté avec des faits précis et nous devons les considérer tels
qu’ils sont si nous voulons vraiment parvenir à des conclusions
immédiatement utiles. Disons seulement que, pour la masse de
ceux qui ne peuvent envisager un problème dans un contexte
plus large que les circonstances humaines l’ayant provoqué, la
solution la meilleure est toujours dans le choix d ’un milieu juste
et bon, ou, pour user d’une expression plus courante, dans la loi
du juste milieu. C ’est le conseil à prodiguer sans cesse à qui ne
peut porter ses réflexions plus haut et à qui doit faire face à des
conditions nécessitant une solution rapide.

Dans l’avortement, l’injustice reste flagrante. De deux par­


tenaires supposés égaux, un seul, à la suite d ’un acte commis
ensemble, est pénalisé. L’autre n’est plus physiquement concerné.
Il peut partager la décision, la suggérer même, mais il n’a pas,
dans son corps, à en éprouver les conséquences. A cet égard, où
est l’égalité dont on déclare tant qu’elle doit régir le couple et les
rapports entre les sexes ? Un principe qui ne s’applique pas à tous
les domaines est restrictif, même si des conditions naturelles sont
responsables de cet état de fait. Pour que l’égalité soit rétablie,
c’est le privilégié qui doit agir de façon que l’autre bénéficie de
conditions semblables aux siennes et cela est possible, comme
nous le voyons en étudiant le sujet de la contraception.

241
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Il est à remarquer que le problème de l’avortement ne se


serait jamais posé si l’homme était habitué à observer les lois de
la nature, dans toutes les phases de son existence. Or, non seule­
ment il ne les observe pas mais encore il les viole constamment
dans sa manière de vivre, de se nourrir et d ’agir. Il les enfreint,
aussi, dans le domaine du sexe. Ses impulsions sexuelles sont
déréglées. Le besoin physique naturel, par le plaisir qui l’accom­
pagne, suscite un attrait qui, rapidement, devient cérébral et qui,
finalement, ne pouvant être que difficilement contrôlé, conduit
aux pires excès.

Il est évident que, dans ces conditions, l’on ne peut plus


parler de rythme naturel. Théoriquement, l ’acte sexuel a pour
but la perpétuation de l’espèce et sa fréquence est, à cet égard,
gouvernée par les lois de la nature. Ainsi, la femme n ’est fécon­
dable qu’un nombre limité de jours par mois. Dans une société
idéale qui serait soumise aux grands principes naturels,
l’homme, maître de lui-même, s ’accouplerait dans le seul but
de procréer. Mais la notion de plaisir sans laquelle l’acte sexuel
serait volontairement ignoré la plupart du temps, a pris le pas
sur l’objectif poursuivi par la nature. Le devoir agréable à rem­
plir est devenu appétit de jouissance. Les choses, certes, sont ce
qu’elles sont et l’homme, en incluant dans son existence de
nouveaux besoins, doit établir, pour leur satisfaction, des lois
qui lui soient propres.

La civilisation, en se développant, a rendu impérative


l’adaptation et le contrôle de certaines lois de la nature. Si le
principe de procréation avait été respecté dans sa rigueur, le
monde aurait tendu à une surpopulation beaucoup plus impres­
sionnante encore et la nature aurait dû trouver, pour maintenir
l’équilibre, des moyens draconiens de défense, et elle s ’efforce
de le faire, car l’on ne peut penser que l’homme aurait accepté
de ne s’accoupler que pour perpétuer son espèce et de se priver
d ’un plaisir quand son impulsion sexuelle aurait accompli sa
fonction. Pour agir autrement, il aurait dû recevoir une forma­

242
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

tion différente et acquérir une maîtrise absolue de lui-même, ce


qui, naturellement, ne pouvait être attendu d ’un être simple­
ment en évolution.

Cependant, la solution des problèmes sexuels réside uni­


quement dans le contrôle raisonnable, par l’homme, de ses
propres appétits, que ceux-ci soient restés naturels ou qu’ils
soient devenus, dans le cours du temps, plus ou moins artificiels.
Si, comme je l’ai entendu affirmer par une féministe célèbre, au
demeurant admirable dans ses convictions et sa lutte pour l’éga­
lité, la femme, à l’exemple de l’homme, doit constamment
rechercher, au moindre risque, son seul plaisir, l’équilibre néces­
saire à une société acceptable ne sera jamais réalisé et Pavorte-
ment sans frein par exemple sera inévitablement érigé en institu­
tion, avec toutes les conséquences néfastes pour le corps et l’âme
que cela impliquera tôt ou tard. L’avortement totalement libre est
impensable dans un monde où les hommes ne sont pas encore
éclairés ni suffisamment éduqués, et où la recherche du plaisir
est un mobile déterminant. La liberté, dans le domaine des idées
et des tendances sexuelles, s’explique par le respect de la per­
sonne humaine, mais ce même respect rend impératif le main­
tien, bien entendu, sans cesse amélioré, d’une certaine contrainte
lorsqu’il s’agit des effets de ces idées et de ces tendances, si la
collectivité et son bien-être sont concernés par eux. La crainte
reste bonne conseillère, surtout dans une société en pleine trans­
formation, car elle réduit les excès qui sont dans la nature de
l’homme et dont il aurait, de toute façon, à souffrir. Ce n’est que
dans les circonstances où il est possible de juger sainement, en
disposant de tous les éléments, que la contrainte est inutile. Dans
la plupart des autres cas, elle est une sauvegarde que l’homme
apprécie, même s’il ne l’admet pas volontiers.

Après ces considérations générales, nous pouvons en venir


au fait. L’avortement est une question humaine que nul ne peut
ignorer et qu’il faut analyser d ’un point de vue spirituel.
Certaines traditions établisse que l’âme entre dans le corps à la

243
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

naissance. Cette explication est logique, le nouveau-né n’étant


une individualité qu’à partir de son premier souffle. Il est curieux
qu’une vérité aussi évidente ne soit pas encore communément
admise. L’on reconnaît qu’à son dernier souffle, l’homme cesse
d ’être sur le plan physique, mais l’on s’interroge pour savoir si la
personnalité animique n’était pas en lui, avant le premier. Il est,
cependant, clair qu’il n ’est une personnalité vivante sur le plan
physique que dans l’intervalle du premier et du dernier souffle.
La nature ne saurait être, à ce sujet, plus révélatrice.

A première vue, puisque l’âme personnalité n’est incarnée


qu’après la naissance, l’avortement ne devrait soulever aucune
objection. La mère serait, par cette pratique, délivrée de ce qui
n’est qu’une partie d ’elle-même et qui ne vit que par elle. C ’est
sans doute ce que j ’aurais écrit il y a quelques années. A ceux qui
auraient soutenu devant moi que la vie existe dès la fécondation,
j ’aurais répondu par l’affirmative, mais ajouté que si la vie, telle
qu’ils la comprennent, est bien dans le fœtus, la fin de cette vie,
la mort, y est aussi à l’état virtuel et qu’aucun médecin ne pourra,
après la naissance, la prolonger éternellement.

Le corps en formation dans le sein de la mère est un véhi­


cule qui est achevé en neuf mois et qui est utilisable dès le sep­
tième. Il se constitue progressivement, et, comme une automo­
bile, fonctionne sous l’action d ’une énergie qui est, d ’abord,
procurée par la mère et sera ensuite celle recueillie directement
par la respiration. Mais le chauffeur, la personnalité animique,
ne prendra possession du véhicule qu’après sa livraison, c ’est à
dire à la naissance. Aucune explication n’est aussi satisfaisante
pour l’esprit.

Pourtant, la question demeure de savoir si le véhicule en


fabrication peut être détruit. En théorie, rien n ’empêche de
prendre une telle décision et cette décision n’est pas, en soi,
une faute. Cependant, les choses ne sont pas aussi simples pour
un cherchant. Tout d ’abord, l’âme, qui est universelle, pénètre

244
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

tout, comme nous l’avons vu dans d ’autres chapitres de ce


livre. Elle existe donc aussi bien dans le fœtus en formation que
dans l’adulte qu’il deviendra, mais, dans le fœtus, elle existe
impersonnellement, y remplissant sa fonction qui est d'animer
le corps qui se constitue. Celui-ci, aussi longtemps qu ’il est
dans le sein de la mère, est donc relié directement à l’âme uni­
verselle qui le pénètre, comme elle pénètre tous les êtres et
toutes les choses. Ce qui n’est pas encore le fœtus, c’est la per­
sonnalité qui lui est destinée et qui s’en servira pour se mani­
fester dans le monde. L’expression âme-personnalité est ainsi
parfaitem ent significative, comme l’est celle, synonyme, de
personnalité animique. Le corps est, en effet, le véhicule de
l’âme qui, dès la fécondation, est en lui et l’âme est le véhicule
de la personnalité pour laquelle le corps est préparé et dans
lequel elle entre avec le premier souffle.

La vie, dans son sens véritable et non celui d ’existence avec


lequel il est généralement confondu, se trouve donc bien dans le
fœtus dès les premiers jours, mais cette vie était avant lui et sera
après le corps qu’il deviendra. La vie, telle qu’elJe est ici enten­
due, est un attribut permanent de l’âme universelle, et elle est
présente en tout. Dans l’avortement, le problème à considérer est
donc celui de la prise de possession du corps par la personnalité.
C ’est à ce moment-là que le corps aura sa raison d ’exister, qu’il
remplira la fonction qui lui est destinée. Or, si cette personnalité
entre effectivement dans son véhicule quand il est complètement
terminé, elle ne se présente pas seulement à la livraison.

Pendant les trois premiers mois, le véhicule en fabrication


n ’a pas d ’acquéreur, mais, sur le plan cosmique, on sait, par
l’âme universelle qui le pénètre, qu’il est en formation. Les per­
sonnalités animiques dont le moment de l’incarnation approche
sont donc intéressées et, pendant ces trois mois, celle à qui le
véhicule conviendra le mieux est déterminée. Les conditions de
ce choix se rapportent au milieu familial, aux possibilité qu’il
offre et aux circonstances qui l’entourent, compte tenu des obli-

245
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

gâtions karmiques de la personnalité animique et de l’étape nou­


velle qu’elle est susceptible d ’accomplir sur terre. Dès le troi­
sième mois, cette âme personnalité aura choisi le corps qu’elle
occupera, ou, si l’on veut, il lui aura été désigné par l’opération
de lois régissant l’évolution universelle et notamment dans le
sein de cette évolution, celle accomplie par l’incarnation. Il est,
par conséquent, clair qu’à partir du troisième mois l’acquéreur
du corps en formation est choisi et qu’il est dans l’attente de la
livraison. Dès ce moment, il ne peut plus être question de
détruire le fœtus, sauf pour une raison grave : la malformation ou
un défaut de fabrication, ou encore une maladie qui rendrait le
corps terminé inapte à sa fonction et au service qu’il doit rendre.

Il résulte de cette analyse que, du point de vue cosmique,


ravortem ent peut être librement opéré dans les trois premiers
mois de la grossesse mais q u ’ensuite, il est interdit, sauf pour le
m otif unique dont il vient d ’être question. Un avortement effectué
après le troisième mois sans raison grave est donc une erreur
constituant une dette karmique. Cela est compréhensible. Si les
lois humaines le permettent, un délai de réflexion de trois mois
est plus que raisonnable pour prendre une décision ! La liberté
individuelle doit être l’objet d’un exceptionnel respect.

La science vient à l’appui de ces explications puisque,


d ’après elle, le fœtus a définitivement pris la form e d ’un corps
viable à trois mois, et qu’ensuite il s’agira seulement d ’un travail
de détail et de finition. Comment pourrait-on d’ailleurs qualifier
l’attitude d ’une mère qui, ayant senti, en son sein, bouger l’en­
fant qu’elle porte depuis plusieurs mois, déciderait ou accepte­
rait, sans m otif majeur, d’interrompre, alors, sa grossesse, si elle
le pouvait ? Cela ne serait justifié et permis que si, de l’avis des
médecins, sa propre vie, ou celle de l’enfant, est en danger, car ce
motif est valable.

Deux raisons seulement justifient donc Tavortement après


le troisième mois : d ’une part, du point de vue de l’enfant, la

246
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

malformation, l’existence ou la potentialité d ’une maladie et


d ’autre part, du point de vue de la mère, un danger mortel pour
sa propre vie. Dans ces deux cas, la personnalité animique
cesse son attente et un nouveau corps en formation lui est
choisi. 11 en serait de même pour elle s’il s’agissait d’un avorte­
ment non provoqué. Tout est merveilleusement ordonné dans
l’univers et l’homme ne souffre que de ses propres erreurs et de
son incompréhension. Dans le cadre des lois auxquelles il est
soumis, une large part d ’initiative lui est laissée. Il lui appar­
tient d ’en profiter, s ’il le désire, sans jamais aller au-delà. Les
limites qui lui sont imposées visent à l ’harmonie de toutes
choses et, également, à sa propre protection. Il aurait dont tort
de protester, même par incompréhension, contre des lois dont il
est le premier bénéficiaire.

Pour conclure sur l’avortement, il me semble nécessaire de


considérer brièvement le sujet des handicapés de naissance et, en
particulier des trisomiques ou mongoliens. J ’éprouve une dou­
leur immense et une compassion infinie devant ces cas boulever­
sants, et mon cœur déborde d ’amour et de considération pour
eux. Il est révoltant de penser que ces êtres, aussi humains que
nous-mêmes et aussi vrais que les plus intelligents de notre terre,
puissent être considérés comme étant à part des autres et que des
familles envisagent, pour eux, des institutions où ils mèneront
une existence séparée des seules personnes pouvant leur assurer
l’affection, la compréhension et le milieu dont ils ont besoin. Ils
n’ont que faire d ’apitoiement et de pleurs. Il leur faut l'amour.
Est-ce donc si difficile ? Est-il donc si pénible d ’aimer et l’amour
n’accomplit-il pas des miracles ? Chaque homme est responsable
de la situation et de l’état des handicapés de naissance et des tri­
somiques ou mongoliens. Ils sont en nombre infime par rapport à
la population mondiale et ils doivent recevoir la considération
qu’ils méritent. Il n’y a pas à chercher à les intégrer ; ils le sont.
C ’est l’humanité, dans sa sotte incompréhension et son égoïsme,
qui les place en marge des autres. Ils sont des frères dans la diffi­
culté, des personnalités animiques dans une rude épreuve qui les

247
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

conduira plus loin et plus haut que beaucoup d ’entre nous qui, en
pleine connaissance, choisissent des voies erronées. L’homme
oublie que ce sont ses actes coupables et son mode de vie parfois
contre nature qui ont été à l’origine de ce qu’il considère, mainte­
nant, comme des anomalies de la nature. Il assume, seul, la res­
ponsabilité de ce karma du corps, et les handicapés de naissance,
aussi bien que les trisomiques ou mongoliens, pourraient, sur lui,
pointer le doigt et lui reprocher : Je suis ce que tu m ’as fa it !

L’avortement peut, naturellement, permettre de réduire


ces cas douloureux et, en ce sens, il peut être considéré comme
acceptable. La personnalité animique doit avoir, à sa disposi­
tion, un corp: aussi efficace que possible, pour rencontrer l’ex­
périence de l’incarnation. Mais il ne faudrait pas, pour autant,
supposer qu’elle ne connaît aucune évolution dans un corps
handicapé ou souffrant de mongolisme. Elle y évolue d ’une
manière particulière que nous ne sommes pas à même de dis­
tinguer. Elle y est, de plus, un témoin qui participe passivement
au milieu dans lequel elle a été placée. L’handicapé de nais­
sance et le mongolien doivent, naturellement, recevoir les soins
appropriés et un jour viendra où une amélioration considérable
pourra être scientifiquement obtenue. Toujours, cependant, ces
cas seront, pour les familles concernées, une opportunité de
m anifester l’amour dont elles sont capables et de bénéficier,
pour elles-mêmes, d ’une évolution exceptionnelle. C ’est pour­
quoi je leur dis : Surmontez votre chagrin et votre anxiété. Vous
avez accueilli chez vous, une âme dont le soin vous appartient
tout particulièrement. Elle a finalem ent accepté ce corps
imparfait parce qu ’elle savait que, chez vous, elle serait reçue
avec amour et que c ’est parmi vous q u ’elle pourrait franchir
l ’étape qui l ’attendait. Soyez fie rs de ce choix. Remplissez,
auprès d ’elle, la mission dont vous avez été jugés dignes.
Aidez-la ! Aimez-la ! Le karma, si karma il y a, est une leçon à
apprendre. Vous pouvez le faire dans la contrainte et la tris­
tesse ou dans la compréhension et la paix. Mais le karma est
aussi action et service, et le service, par l ’amour, devient joie !

248
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Et si la tâche vous semble parfois difficile, souvenez-vous que


d ’autres, beaucoup d ’autres, comme moi, vous respectent, vous
admirent et sont près de vous !

La question de l’avortement n ’aurait pas eu à être soule­


vée si la contraception avait reçu toute l ’attention qu’elle
mérite. Par elle, en effet, le problème de la limitation des nais­
sances peut être entièrement résolu. Les autorités responsables
ont compris, enfin, l ’importance de l’information en matière
sexuelle. Beaucoup d ’accidents de jeunesse étaient dus à l’ab­
sence d ’éducation sur un sujet aussi fondamental que la pro­
création. La notion de péché et le sentiment constant de culpa­
bilité, longtemps imposés par des doctrines irréalistes dont les
promulgateurs, de par leur état, ne connaissaient pas d ’expé­
rience les questions résolues d’autorité par eux, ainsi que l’hy­
pocrisie née de ces doctrines et le voile de honte jeté sur la
sexualité, tout cela et bien d ’autres formes d ’intolérance ren­
daient inabordable, dans le cercle familiale ou scolaire, l’exa­
men de l’un des sujets vitaux de l’humanité. Pour les délin­
quants, il ne restait que le choix entre la honte d ’une naissance
illégitime et un avortement qui, même effectué parfaitement,
peut laisser, de l’avis des spécialistes, un traumatisme pouvant
conduire, à l’extrême, à une sérieuse dépression psychique. Les
conditions ont, heureusement, changé et la jeunesse, au lieu de
s ’instruire seule et souvent fort mal, reçoit de la part des
parents ou des enseignants une formation générale satisfaisante
sur la manière dont se perpétue l’espèce humaine. C ’est, en
l’occurrence, une juste et nécessaire réhabilitation de la sexua­
lité dont les hommes, et non le créateur, avaient fait un sujet
interdit. La vérité, en ce domaine comme dans tous les autres,
contribuera à la libération de l’homme. Il n’en résultera pas une
licence des mœurs plus grande qu’auparavant, mais, certaine­
ment, beaucoup plus de respect et d’admiration pour les œuvres
de la nature. Il en résultera, aussi, une prudence accrue dans les
rapports entre les sexes. Un pas important a, en tout cas, été
franchi à cet égard.

249
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

La contraception procure à l’homme la possibilité de satis­


faire ses appétits physiques en toute connaissance de cause. Il
décide ainsi, au départ, si l’acte auquel il se livre a pour but de
s’assurer une descendance ou s ’il s’agit pour lui d ’un simple
besoin naturel. Dans ces conditions, l’importance des moyens
contraceptifs apparaît pleinement, car le désir sexuel est, certes,
plus fréquent que la volonté de procréer.

Le moyen contraceptif fondamental est le fait de Vhomme


lui-même. Il doit apprendre à maîtriser ses passions et à garder
ses instincts sous sa dépendance. L’instinct sexuel, s’il n ’est
pas contrôlé, peut entraîner aux pires excès et, à l’extrême, à la
déchéance. C ’est donc à dominer cet instinct et non à le suppri­
mer, que l’homme doit s ’employer. Il le peut en se souvenant
que l’oisiveté est vraiment la mère de tous les vices et que le
travail physique et intellectuel, en occupant la conscience, ne
laisse pas place à autre chose. Le cherchant, dont l’attrait pour
le domaine cosmique et métaphysique est puissant, a, plus que
d’autres encore, le moyen de régler sa vie sexuelle. En tout cas,
si Pinstinct sexuel est ainsi contrôlé, les besoins physiques sont
maintenus dans un juste milieu qui, en aucune façon, n’est pré­
judiciable.

Pour la manifestation de ces besoins sans qu’il y ait possi­


bilité d ’une procréation non désirée, la science dispose de tout un
arsenal autorisé mais, pour ma part, je prendrai nettement posi­
tion contre tout ce qui touche directement aux rythmes existant
de le corps ou au corps lui-même. La nature a des lois précises
qui régissent le corps de la femme. Suspendre ces lois ou les
dévier de leur cours normal, c ’est aller à rencontre d ’un ordre
judicieusem ent établi et c ’est provoquer un dérèglement pou­
vant, tôt ou tard, avoir de graves conséquences. Exprimant un
point de vue purement personnel, je dirai donc que je ne suis pas
favorable à l’emploi de la pilule contraceptive, aussi inoffensive
puisse-t-elle être, à échéance relativement brève en apparence.
Elle interrompt l’action d’un rythme naturel et cela ne peut avoir,

250
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

pour conséquence, qu’une rupture de l’équilibre. Il en est de


même dans l’opération pratiquée sur l’homme sous le nom de
vasectomie et autorisée dans certains pays. En revanche, tous les
procédés, si je puis dire mécaniques ne comportant pas l’inclu­
sion permanente de quoi que ce soit dans le corps, ne soulèvent
pas d ’objection. En tout cas, il ne faut pas hésiter à affirmer et à
répéter que c ’est par l’information, d’abord, et par la contracep­
tion, ensuite, que peut être définitivement rendue inexistante,
sauf cas extrêmes, la question de l’avortement et des difficultés
de tous ordres qu’elle engendre.

Bon gré, mal gré, j ’ai dû, dans ce chapitre, considérer le


côté pratique des sujets examinés. J ’aurais sans doute préféré
m ’en tenir au plan général des causes et n’avoir pas à traiter de la
situation créée par l’interprétation humaine. Mais la métaphy­
sique suppose que le domaine physique a été dépassé, c ’est-à-
dire que les problèmes immédiats ont été résolus, ce qui n’est
certes pas le cas dans notre monde actuel de transition. Je me
suis donc efforcé de montrer les conditions idéales qui devraient
être et celles qui sont, et avec lesquelles l’homme est confronté.

L’humanité est en voie d ’évolution. Elle progresse vers le


but ultime de sa réintégration dans le tout, par étapes succes­
sives. Celle qui s’ébauche est riche de promesses. Encore faut-il
que l’homme, trop attaché à tous égards à sa routine et à son
passé, sache s’adapter rapidement aux circonstances nouvelles,
pour en bénéficier sans retards inutiles. La pression du cycle
maintenant commencé est, de toute façon, trop puissante pour
que le renouveau ne soit pas perceptible davantage, à brève
échéance.

Les générations à venir ne seront plus marquées par les der­


niers soubresauts d ’une ère défunte et par les bouleversements
engendrés par le cycle nouveau. Elles seront pleinement au dia­
pason des conditions qui, actuellement, s’installent. Comme il
était naturel, la jeunesse a beaucoup fait pour que l’ère plus avan­

251
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

cée prenne son essor. Elle a ébranlé l’ancien ordre des choses par
sa so if d ’absolu. Ce n’est pas sans raison cosmique que les
jeunes ont, dans beaucoup de pays, constitué la majorité de la
population. Le monde actuel est plus jeune que jamais dans le
passé. Sans cette caractéristique fondamentale et voulue, l’ère
nouvelle, de toute évidence, aurait été plus longue à prendre son
envol et les circonstances auraient été plus ardues...

Je conclurai le présent chapitre par quelques considéra­


tions sur l’Afrique. Ce grand continent suit naturellement le
cours de l’évolution générale et sa jeunesse parcourt le monde
en quête d ’instruction et de diplômes. Sur place, elle reçoit,
également, une excellente formation intellectuelle et se prépare
à sa mission future. Il est incontestable qu’elle contribuera
puissamment à établir un état d ’esprit nouveau et des condi­
tions meilleures sur le continent où elle est appelée à vivre.
C ’est à la jeunesse africaine qu’il appartient de changer pro­
gressivem ent certaines conditions encore contraignantes, en
veillant, toutefois, à ce que ne disparaisse jam ais la cohésion
familiale exceptionnelle qui s’observe partout en Afrique. La
notion de fid élité conjugale doit peu à peu s ’imposer. Les
enfants, en si grand nombre dans un même foyer, sont aimés et
choyés comme partout ailleurs, mais, adultes, ils remplissent
trop souvent, vis-à-vis de leur famille, le rôle dévolu, ailleurs, à
la sécurité sociale, aux allocations familiales et aux organismes
de retraite.

Certes, aussi longtemps que les pays africains ne seront


pas en mesure d ’assurer l’aide apportée, actuellement, par les
enfants à leur famille, il faut bien poursuivre dans la voie tradi­
tionnelle, au demeurant admirable et émouvante. Mais les
générations nouvelles auront un revenu plus satisfaisant et
pourront prétendre à une existence meilleure. La coutume des
familles très nombreuses est donc à revoir par les jeunes, avec
beaucoup d ’attention.

252
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Avoir moins d ’enfants et les avoir dans le mariage, voilà


qui aidera les Africains à résoudre certains de leurs problèmes
familiaux, parfois tragiques. De plus, leurs dirigeants auront,
alors, moins de peine à prévoir une aide sociale calquée sur celle
des pays économiquement plus développés. Dans l’évolution,
tout s’enchaîne et un élément du tout réagit sur les autres. Le
monde est en mutation et chaque continent se transforme par rap­
port à lui-même. Les solutions doivent être ajustées selon le
temps et le lieu. Mais les grandes questions, comme celles qui
ont été analysées ici, sont universelles. Elles sont, par consé­
quent, applicables à tous les pays et à tous les hommes. Les dif­
férences, s’il en est, ne peuvent être que dans les modalités d’ap­
plication.

Le spiritualiste, dans des circonstances aussi importantes


que celles traversées de nos jours par l’humanité, doit constam­
ment être vigilant et s’intéresser au monde qui l’entoure. Il doit
participer pleinement, selon ses compétences et ses responsabili­
tés, au débat qui s’est instauré, pour que des solutions appro­
priées soient apportées aux problèmes fondamentaux soulevés.
S’il restait à l’écart comme un simple témoin du drame gigan­
tesque qui se joue, il aurait failli à son état. Aucune question
n ’est à ignorer, quand il s’agit d’édifier une compréhension nou­
velle. L’humanité n’a nul besoin déjugés ou de critiques stériles.
Il lui faut des penseurs libres et raisonnables, capables d’envisa­
ger l’avenir et les conditions de cet avenir, dans un esprit de
coopération et de service. L’avortement et la contraception sont
deux problèmes parmi beaucoup d’autres, mais ils sont liés à la
nature même de l’homme et c’est cette nature qui, en définitive,
se transforme et évolue. Les circonstances extérieures sont le
reflet de la personnalité intérieure. C ’est donc avec confiance
que demain peut être attendu, malgré les problèmes et les
épreuves du présent, puisque, au dedans de chaque homme et au
cœur de l’humanité tout entière, se tient, éternellement présente,
une étincelle du divin...

253
VOYAGE EN ASTRAL

La littérature ésotérique, ou prétendue telle, connaît un


prodigieux succès. N ’en déplaise aux historiens de notre temps,
trop attachés à une dialectique dépassée, il ne s ’agit pas d ’un
phénomène épisodique et temporaire qu ’ils comparent trop
volontiers à ce qui a eu lieu, dans le passé, à certaines époques
où une réaction se faisait sentir contre l’ordre établi par des
dogmes autant intellectuels que religieux. Le phénomène est
maintenant mondial et il correspond à une libération plutôt
qu’à une réaction.

Devant l ’écroulement de valeurs ju sq u ’alors acceptées


comme sacro-saintes et devant la déroute de préceptes long­
temps intouchables, l’homme, de plus en plus, s’est tourné avec
avidité, vers la connaissance mystique et traditionnelle qui a
résisté, au cours des siècles, à toutes les attaques de l’ignorance
et qui a vaincu, peu à peu, dans les dernières années, la conspi­
ration du silence dont on cherche, sans cesse, à l’entourer. Il
était, dans ces conditions, naturel que les éditeurs souhaitent
profiter de l’engouement du public, en ouvrant leurs portes à
des auteurs susceptibles de répondre aux besoins des collec­
tions spéciales qu’ils devaient créer.

Malheureusement, à côté d ’ouvrages sérieux, parurent et


paraissent encore des livres aux thèses les plus fantastiques et les
moins fondées qui, sur une base authentique, échafaudent d’in­

255
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

croyables théories. Cette même recherche du sensationnel à tout


prix se retrouve dans des articles de revues et de journaux et dans
des émissions radiophoniques ou télévisées qui, dans ce
domaine, croyant, à tort, plaire à leur public, n ’informent plus
mais déforment.

Il est regrettable que des journalistes ou réalisateurs osent


aborder des domaines qu’ils ignorent et dénaturer les informa­
tions recueillies, en pensant qu’ils trouveront audience après de
ceux qu’ils cherchent à atteindre. Leurs efforts, malgré leurs
bonnes intentions, soulèvent une large réprobation. Il faut,
cependant, reconnaître que, se rendant compte des erreurs com­
mises envers un public en quête d’une information plus sérieuse,
ceux dont le métier est de l’éclairer, déploient de louables efforts
pour répondre à son attente. Naturellement, des exceptions
demeureront toujours mais elles ne rencontreront qu’un faible
écho, car le public est plus circonspect, plus averti et moins cré­
dule. Ne peuvent être désormais trompés que ceux qui le veulent.

Parmi les sujets à sensation venus à l’attention de nombreux


lecteurs attirés par l'ésotérisme, l’un de ceux qui a le plus impres­
sionné et dont il a été le plus question concerne ce qui a été pré­
senté sous le nom inexact de voyages en astral. Quiconque a une
connaissance, même rudimentaire, des principes véritables n ’em­
ploierait jamais une telle expression pour désigner une expérience
d ’une aussi vaste portée. De plus, un adepte authentique ne
publierait aucun ouvrage indiquant le processus qu’il a appris lui-
même, individuellement, à suivre pour la réaliser. Il n’ignore pas,
en effet, les dangers qu’encourrait celui qui, non préparé, se livre­
rait à pareille expérience.

Les méthodes publiées, à ce sujet, ne sont donc pas cor­


rectes, mais elles n’en mettent pas moins en grave péril l’équi­
libre de ceux qui tenteraient de les appliquer, et nul ne doit
jamais hésiter à donner un sérieux avertissement à l’imprudent
que ces méthodes séduiraient. De longues années de travail et de

256
ENSEIGNEMENTS DES MAITRES DE LA CONNAISSANCE

préparation sont nécessaires avant d’en venir à des expériences


de ce genre. Un développement efficace ne s’opère que progres­
sivement, et la maîtrise spirituelle n’a rien de commun avec les
prétendus résultats qu’une méthode, affirmée trompeusement
rapide, serait supposée réaliser et qui n’auraient, pour fondement
réel, qu’une imagination débridée ou, plus exactement, les
étranges débordements de la folle du logis.

L’intelligence humaine, dans ses examens et ses


recherches, doit fragmenter. Même si, finalement, elle tente un
effort de synthèse et, dans une certaine mesure, y parvient, elle
est contrainte, par ses propres limites, à étudier, d ’abord, les
aspects d ’une question, l’un après l’autre, et à s’intéresser aux
conditions dites positives, avant de progresser, au besoin par
degrés, vers plus d’abstraction. C’est ainsi que, vue par le mental
dans une ébauche fondamentale, ce qu’il est mieux d ’appeler
projection apparaît comme un véritable dédoublement. Le corps
psychique est donc supposé quitter le corps. L’expression défec­
tueuse de voyage en astral n ’a pas d ’autre origine. En réalité,
dans la projection ou, si l’on veut, le voyage en astral, il n’y a, à
aucun moment, séparation du corps psychique et du corps phy­
sique. A titre d ’analogie, si notre pensée, l’hiver, s’envole vers
des régions ensoleillées, cela ne signifie pas que nous ayons, de
quelque manière, quitté notre corps physique. Cependant, pen­
dant un instant, nous nous sommes transportés ailleurs, mentale­
ment. Or, il y a une très grande similitude entre cette évasion de
la pensée et la projection. L’on pourrait même affirmer que si
notre pensée a été véritablement concentrée vers un paysage de
soleil, nous nous sommes trouvés dans ce paysage, aussi réelle­
ment que si nous avions effectué une projection.

Libérer le corps psychique de ses entraves corporelles, ce


n ’est pas autre chose que diriger, en un point déterminé, les dif­
férentes facultés qui le constituent. Plus exactement, c ’est
transférer la perception consciente dont l’être humain a le pri­
vilège dans son intégralité physique et spirituelle, du niveau

257
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

temporel et spatial au niveau cosmique. La conscience est un


flux universel dans lequel tout baigne et qui nous traverse
constamment. Nous nous servons de cette énergie à un degré
que nous choisissons nous-mêmes.

Généralement, nous mouvons l’aiguille dont chacun de


nous dispose en tant qu’être humain, de manière à avoir
conscience seulement du monde physique qui nous entoure.
Autrement dit, nous transformons le flux universel de
conscience en cette forme de perception que nous appelons
conscience objective. Nous la ramenons au niveau du temps et
de l’espace. Mais nous avons le pouvoir de la transmuer en des
formes de perception infiniment plus élevées. Nous disposons
de facultés nous permettant de percevoir le flux universel de
conscience dans ses autres manifestations, ailleurs qu’en nous-
mêmes ou dans notre entourage immédiat. Nous pouvons, pour
prendre une image, voyager dans ce flux de conscience et, en
quelque point que ce soit, percevoir les conditions qui y préva­
lent, pour, ensuite, nous en souvenir et leur donner forme ou
sensation, dans notre temps ou notre espace habituel.

C ’est en cela que réside la contradiction que l’on observe


dans les récits de ceux qui déclarent avoir voyagé en astral. Ils
affirment s’être rendus ici ou là, y avoir rencontré telle ou telle
circonstance, y avoir éprouvé telle ou telle sensation, en oubliant
que leurs explications et leurs perceptions ne seraient possibles
que s ’ils n’avaient jamais quitté leur corps physique. En réalité,
dans la projection, le corps n’est, à aucun égard, abandonné. Il y
a, simplement, transfert d’activité du corps physique au corps
psychique et celui-ci, ainsi libéré, peut, sans avoir à se transporter
où que ce soit, s’harmoniser avec toutes les conditions visibles et
invisibles désirées et transmettre ses perceptions au mental qui,
ensuite, leur donnera une forme intelligible.

La projection n’est donc pas un voyage. Elle est un état de


perception différent de celui connu à l’état de veille et d ’un

258
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

degré illim ité, en dehors de toute restriction matérielle et de


toute conception de temps et d’espace. Il n’est nul besoin, pour
l’être humain, d ’aller ailleurs, à l’aide d ’un corps subtil. Il peut,
où il se trouve, être, immédiatement et à volonté, où il veut, en
contact avec qui il veut, grâce aux facultés dont il dispose. Il lui
suffit de faire taire quelques instants le corps physique et les
sens objectifs, et de laisser les facultés psychiques agir. En
d ’autres termes, pour ne pas créer, par des termes nouveaux
quoique synonymes, de confusion, il lui suffit, l’aspect objectif
de la conscience étant volontairement assoupi, de laisser le moi
intérieur exercer ses prérogatives infinies.

Quelle peut être, au demeurant, l’utilité de la projection ?


Elle n’a certainement pas pour but ce que visent, en général, de
prétendus voyages en astral. Ceux qui les recherchent sont hélas
trop souvent le jouet de leurs rêves et de leur imagination. Leur
recherche correspond à un besoin d ’évasion et leurs voyages
supposés sont une compensation, certainement utile, si elle ne va
pas trop loin, à un état intérieur ou des conditions humaines diffi­
ciles - l’isolement physique ou moral, par exemple. Quels résul­
tats remarquables, pourtant, ils pourraient obtenir, s’ils étaient
conduits et suivaient, avec méthode et régularité, une progres­
sion attentive dans la recherche spirituelle. Évasion, rêve et ima­
gination deviendraient, alors, réalité et expérience. Le voyage
incontrôlé serait projection véritable. Un but valable serait pour­
suivi et sans doute atteint.

Ce but, en ce qui concerne la projection, est double.


D’une part, le processus suivi est, en soi, un moyen de dévelop­
per certaines facultés de l’être jusque-là inexploitées. Ces
facultés, déjà exercées par une longue série d ’exercices pro­
gressifs et harmonieusement éveillés, trouvent dans la projec­
tion, le moyen de se manifester davantage sur un plan dépas­
sant les restrictions du monde physique. D’autre part, la preuve
est apportée, par expérience personnelle, que l’homme n ’est
pas limité par les conditions de son corps physique et par le

259
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

milieu matériel qui l’entoure. Il prend conscience de son aspect


cosmique et illimité et il se rend compte que la mort n’est pas
cette épreuve terrifiante qu’il redoutait ju sq u ’alors. Il com ­
prend qu’elle n ’est qu’un transfert de conscience, semblable à
celui opéré dans la projection mais définitif par rapport au
corps physique. De plus, étant spiritualiste et, de ce fait, consa­
cré au service d ’autrui et de l’humanité, la projection lui offre
la possibilité d ’aider davantage, sans être gêné par les limites
habituelles imposées par l’espace et le temps. Bien entendu, la
projection est aussi une source de connaissances et d ’expé­
riences nouvelles, mais celles-ci sont un résultat et n’ont rien à
voir avec le but poursuivi. Naturellement, au début, celui qui se
projette est mû par une certaine curiosité, mais il ne doit se
faire aucun reproche à ce sujet. Dans l’expérimentation, quel
que soit son objet, les sentiments humains ne peuvent être com­
plètement écartés.

Bien plus grave est le découragement que l’on ressent


devant ce qu’on croit être des tentatives infructueuses. L’échec
apparent est dû, souvent, à l ’incompréhension des résultats aux­
quels on peut s’attendre dans l’application des techniques ini­
tiatiques, à quelque domaine qu’elles se rattachent. Au moment
où il effectue une expérience, le cherchant suppose qu’il doit
obtenir, d ’emblée, une preuve évidente, intelligible et percep­
tible par son mental et ses sens physiques, du succès atteint par
lui. Il oublie qu’il doit, avant tout, pratiquer l’expérience, c’est-
à-dire la renouveler avec régularité et avec persévérance.
Certes, s’il a appliqué, de la manière prescrite, la technique vou­
lue, l’effet attendu s’est incontestablement produit, mais il n ’a
pas été perçu ensuite ni enregistré par la conscience. La faute
n ’en incombe pas à la technique et elle n’incombe pas davan­
tage à l’expérimentateur. Il aura simplement à apprendre à per­
cevoir mieux les résultats existants.

Par analogie, considérons le cas d ’un sourd à qui serait


enseignée la façon de mettre en marche le moteur d ’une auto­

260

■H!
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

mobile. On lui montrerait où et comment placer la clef sur le


tableau de bord et on lui dirait la manière de la faire mouvoir
pour que le contact soit établi. S’il suit les directives données, le
moteur sera mis en marche. Cependant, il ne l ’entendra pas et il
serait justifié à douter que le résultat a été atteint. Pour s ’en
assurer, il aura à apprendre à reconnaître, par exemple, la vibra­
tion particulière de la clef au moment où le contact est recherché
et celle qui lui succède, après que celui-ci est effectif.

Naturellement, l’on pourrait objecter à cette analogie que,


si le moteur n ’est pas en bon état, il ne réagira pas mais, en ce
qui concerne le moi intérieur, ce problème ne se pose jamais,
car il est, à tout moment, prêt à répondre aux impulsions qui lui
sont communiquées. De plus, les expériences de projection
font suite à une longue préparation et une étape importante doit
avoir été franchie dans la voie de la maîtrise, avant que ces
expériences soient proposées. L’excuse ou l’explication d ’un
fonctionnement défectueux ne saurait donc être retenue.

S ’il n ’y a pas résultat conscient ou perceptible, dans la pro­


jection, il ne faut en éprouver ni déception ni découragement. Il
faut, au contraire, poursuivre calmement, avec confiance, l’expé­
rimentation.

Dans la projection ou d ’autres expériences, certains ont


conscience d ’une foule d ’images et d’impressions qu’ils rejet­
tent sans s’y arrêter davantage, en accusant, selon leurs propres
termes, leur imagination débordante. Ce faisant, ils interrom­
pent un processus naturel et n’obtiennent plus, ensuite, aucune
impression. Il est important, pour le cherchant, de savoir rece­
voir. Toute image, sentiment et impression sont à noter.
L’erreur consisterait à les accepter toutes et, l’habitude aidant, à
leur conférer une valeur immédiate. Le raisonnement doit, en
toutes circonstances, intervenir et il faut faire preuve de la plus
vigilante discrimination. Autrement dit, il ne faut pas refuser
mais analyser après coup. Enfin, il est important de se souvenir

261
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

sans cesse que l’expérimentation nous concerne personnelle­


ment. Faire partager inconsidérément à d ’autres les résultats
obtenus, c ’est leur rendre un mauvais service, car ils ne peu­
vent comprendre parfaitement ce qu’ils n ’ont pas eux-mêmes
reçu, et c ’est se rendre un mauvais service à soi-même, car les
expériences futures risquent d ’être dénaturées ou déviées de
leur but, le moi objectif pouvant saisir cette occasion pour sa
propre glorification ou bien l ’incompréhension pouvant être
rencontrée chez autrui et l’amertume s’en suivre.

Je décide, pour cette question, de solliciter, selon ma


méthode de visualisation et d ’harmonisation avec le Soi, les
lumières d ’un M aître de la Connaissance, et je cherche à me
situer au niveau intérieur que j ’attribue à celui que je nomme le
Maître Bienveillant. Il est rare que ma visualisation s’adresse à
un niveau particulier de conscience, car il est toujours préfé­
rable, le problème étant bien posé, de laisser le moi intérieur
atteindre seul le degré ou niveau où la réponse appropriée peut,
le mieux, être reçue. Je dois, cependant, reconnaître, une fois
de plus, que celui représenté par le Maître Bienveillant corres­
pond si parfaitem ent à ma nature profonde que mon vœu
impossible serait qu’il puisse m ’éclairer, lui, sur tous les sujets
sans exception. Mais je comprends qu’il n’en soit pas ainsi.
Chaque degré ou niveau de conscience ou de perception a sa
raison d’être universelle, et doit être respecté.

A peine ai-je pris en imagination conscience de sa pré­


sence q u ’il a, sans plus attendre, imprimé en moi le message
attendu. Je le transmettrai aujourd’hui sans relater les circons­
tances du contact. Elles ne varient guère, quoique l’intensité de
l’harm onisation avec le Soi puisse être plus ou moins vive.
Mais le message a sans cesse une valeur particulière. Écoutons
donc un Maître de la Connaissance :

« Sous des m ots différents, l’hom m e exprim e des


idées toujours sem blables. Ce qui suscite un conflit intel­

262
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

lectuel ou autre, c’est rarement l’idée elle-même, mais l’in­


com préhension d ’une term inologie différente employée
pour désign er une conception identique. Si, avant tout
autre développement, une d éfinition com m une était accor­
dée à chaque term e, bien des barrières artificiellem ent
bâties et m aintenues entre les hom m es, s ’écrouleraient à
jamais. Sans aucun doute, le mot projection est le meilleur
qui soit pour désigner la libération de l ’être sur le plan
cosm ique. Ce terme est aujourd ’hui universellem ent
accepté. Cependant, il faut faire preuve de compréhension
envers ceux qui sont peu ou pas encore informés. Il est
juste, pour eux, de se référer à des voyages en astral, si le
terme voulu ne leur est pas connu. De même, il est com ­
préhensible que d ’autres parlent de dédoublem ent.
Longtem ps, ce mot a été le plus employé et chacun le com­
pren ait...

« Tu as, dans ta présentation, exposé l’essentiel de ce


qui peut être su de tous au sujet de la projection. Il était
difficile d 'ailer plus loin sans em piéter sur un dom aine
réservé à l ’adepte préparé. Mais tu n’as pas été assez caté­
gorique dans l’avertissement donné aux expérimentateurs
d ’occasion. Le monde, tu as raison de le répéter, est à la
croisée des chemins. Les conditions nouvelles existent vir­
tuellement, elles sont là et l’humanité s ’y adapte mal. Elle
vit et se meut dans une résistance malheureuse à ces condi­
tions nouvelles. Elle reste attachée à son rêve du passé et
croit que des réformes suffisent, où il faudrait une révolu­
tion intérieure pour une prise de conscience nouvelle. De
toute façon, cette issue est inéluctable et la poussée des
générations m ontantes se fera de plus en plus sentir dans
cette direction.

« La pression du monde nouveau s ’accroît, et pour


que les hommes s’éveillent à ce dernier, chaque jour amène
son problèm e à résoudre. D ’un autre côté, ce qui est

263
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

éprouvé individuellem ent devant l’écroulement des struc­


tures anciennes ou leur m ise à jour im parfaite et souvent
illusoire, provoque l’insatisfaction et l’ouverture, parfois
inconsciente, vers le domaine permanent de la tradition et
de l’initiation. Des sujets, naguère interdits, sont m ainte­
nant abordés sans réserve et leur appel est grand sur les
esprits en quête de réponses valables. Cependant, cette
éclosion à une compréhension plus élevée et plus tolérante
s’accompagne d ’une exploitation littéraire et autre de l’at­
trait constaté, dans le monde, pour les questions mystiques,
traditionnelles et ésotériques. Les écrivains et conférenciers,
dans leur grande majorité, sont cependant sincères et méri­
tent le respect, quelles que soient leurs conceptions et aussi
erronées soient-elles. Mais d ’autres adoptent une attitude
pour ou contre, selon la notoriété q u ’elle est susceptible de
leur valoir, et c'est naturellement infiniment regrettable.

« Que n’a-t-on écrit, par exemple, sur certaines tra­


ditions, avec des arguments incisifs en leur faveur ou à leur
détrim ent, en les présentant comm e déterm inants et
com m e une réponse définitive au problèm e q u ’elles ont
posé et ne cesseront de poser ! Or, cette discussion, bien
que sans objet véritable mais suscitée par l’intérêt croissant
du pub lic, est nécessaire pour empêcher que des curieux
non préparés se présentent, trop nombreux, devant les por­
tails de la tradition.

« Que le grand p ublic puisse être intéressé par de


tels débats ou par ces ouvrages aux thèses les plus étranges
et aux récits les plus extravagants se comprend, comme se
comprend la curiosité pour les mouvements les plus divers
et les plus surprenants qui se construisent chaque jour,
pour disparaître plus ou moins rapidement. Que quelques-
uns se croient investis d ’une mission supérieure et en vien­
nent, à l’extrêm e, dans un m ouvem ent exactem ent de
même nature, à dresser leur insignifiance contre la famille

264
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

qui les avait accueillis, ne saurait surprendre, car cela a


toujours existé. Mais que des chercheurs sincères, acceptés
dans une voie traditionnelle, se laissent encore surprendre
par les théories les m oins vraisem blables, par des expé­
riences recommandées dans quelque ouvrage à large diffu­
sion ou par les déclarations incontrôlables de quiconque
s'est prom u Com te de Saint-Germ ain, M aître ou Gourou,
voilà qui justifie l’étonnement le plus attristé et le doute
sur la sincérité de la queste entreprise.

« Celui qui est en recherche doit s’informer de tout,


sans se laisser séduire par rien, en dehors de la voie ou des
voies authentiques et éprouvées par le temps, auxquelles il
a choisi, un jour, de participer. Tu l’as souligné, les expé­
riences spirituelles, y compris la projection sont un grave,
très grave danger, si elles sont, sans connaissances valables,
effectuées isolém ent, sans le guide sûr d ’une organisation
sérieuse et dans le sein de l’égrégore spirituel q u ’elle
constitue. Ja m ais aucune expérience accom plie selon les
directives d ’une telle organisation n’a été à l’origine de
quelque déséquilibre que ce soit. Si un déséquilibre est
constaté chez quelqu’un, c’est q u’il existait avant son affi­
liation ou que d ’autre expériences, ailleurs recommandées,
ont été tentées...

« La projection est une technique qui ouvre des hori­


zons infinis. Outre ce que tu as désigné, elle permet de par­
ticiper au visible comme à l’invisible, et d ’être un élément
actif du bien, dans l’univers. Il est, en effet, utile de men­
tionner que la projection mystique, enseignée par une orga­
nisation traditionnelle et in itiatiq u e*, ne peut être
employée que dans un but noble, juste et bon. Or, cette
technique traditionnelle de projection permet d ’obtenir un
résultat effectif, sans les fréquentes erreurs ou interpréta-

* L ’Ordre de la Rose-Croix A.M.O.R.C., par exemple.

265
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

tions défectueuses dues à l’im agination. Ainsi, nul ne doit


craindre les effets d ’une projection le concernant. Celui qui
se projette vers lui ne peut le faire que pour le bien. Si autre
chose était réalisé, il ne s’agirait pas d ’une projection véri­
table, m ais de conséquences où la suggestion et {’autosug­
gestion ont leur part fondamentale. Il est impossible de pro­
voquer un effet n égatif sur qui que ce soit sans le
consentement — même inconscient - de celui qui est
concerné, et en cela, des lectures inconsidérées peuvent pré­
parer l’acceptation intérieure, comme peuvent le faire des
traditions et des superstitions locales ou des individus sans
scrupule.

« Il ne faut pas, cependant, accorder à la projection


une importance plus grande q u ’elle ne revêt. Elle est une
technique particulière. Elle est généralement l’aboutisse­
m ent des expériences progressives pratiquées auparavant
et, en m êm e tem ps, elle est le point de départ d ’expé­
riences nouvelles conduisant à de plus hautes réalisations.
Quiconque ne se préoccuperait pas du tout de voyages en
astral interrom prait en lui le processus norm al d ’évolu­
tion. D ans une dém arche spiritu elle, rien ne d o it être
n égligé, m ais tout d oit être m aintenu à sa juste place.
L’épanouissem ent intérieur est un ensem ble dans lequel
aucune phase particulière ne doit prendre le pas sur les
autres. L’harmonie est à maintenir sans cesse, car le succès
est à ce prix. V igilance et prudence sont à rappeler sou­
vent au disciple sur le sentier de la réalisation intérieure à
laquelle, de toute façon, chacun, dans le cours du tem ps,
est, tôt ou tard, appelé, selon son m érite... J ’ai dit ! »

Quelques instants encore de méditation silencieuse et le


moment vient de rendre à la conscience objective sa primauté
parfois harassante, mais nécessaire...

266
LES EXTRATERRESTRES

Il est peu de sujets qui périodiquement soient autant d’ac­


tualité que celui des extraterrestres. Il n’en est pas, aussi, d’autant
controversé. Si je me suis décidé, après beaucoup de réflexions, à
l’aborder dans cet ouvrage, ce n’est certes pas pour m ’immiscer
dans un débat qui revêt souvent l’aspect d ’une querelle. D ’un
autre côté, ignorer ce sujet, alors que maintes questions m ’étaient
posées le concernant, aurait pu laisser planer, chez mes amis, un
doute quant à ma propre opinion. Mon silence aurait conduit cer­
tains à supposer queje considérais la présence d ’extraterrestres
sur notre terre ou alentour comme un fait et d ’autres, que je ne
l’admettais pas. Or, ma position est beaucoup plus nuancée.

Les extraterrestres existent, nul ne le conteste et le monde


scientifique, à quelques exceptions près, le reconnaît. L’homme
n’est pas seul dans l’univers. La vie est, selon la science, possible
sur au moins un million de nos seules étoiles. Pour moi, elle n’est
pas simplement possible. Elle est une réalité et, à mon avis, l’uni­
vers est encore plus peuplé que l’imagination la plus débridée
pourrait le concevoir. De plus, ma ferme croyance personnelle en
la réincarnation inclut, pour la personnalité animique, des
séjours sur d ’autres planètes que la terre et même dans d’autres
galaxies. Ce point, pour moi, est résolu. Mais il en est un, diffé­
rent, sur lequel, sans aucun doute, j ’ai une opinion queje me gar­
derai bien de cherche à imposer à qui que ce soit. C ’est celui des
objets volants non identifiés ou O.V.N.I., vulgairement appelés

267
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

soucoupes volantes. Sur ce sujet, même l’être intérieur est muet


et je ne l’interrogerai donc pas par la méthode de l’harmonisation
avec le Soi. Pour qu’il réponde, une visualisation appropriée
serait nécessaire, mais comment l’édifier à partir du peu d ’élé­
ments précis dont nous disposons, la plupart du temps, par ouï-
dire. Pour visualiser, il faut avoir vu et je regrette de préciser que
ce n’est pas mon cas.

J’aurais pu, certes, utiliser les travaux d ’Adamski, le plus


prolixe de ceux qui affirmèrent avoir été en contact, sur terre,
avec des extraterrestres. Il a, malheureusement, avant de mourir,
dénoncé ses propres écrits. De toute façon, même avec une certi­
tude, même avec des preuves personnelles formelles, le pro­
blème des O.V.N.I. n’est pas de ceux sur lesquels on est autorisé
à prendre définitivement parti. Je présenterai, cependant, ici, un
point de vue dont j ’assume l’entière responsabilité. Ce que j ’ex­
primerai représente seulement, je le répète, mon opinion, en sou­
lignant que celle-ci, avec le temps, pourra fort bien évoluer dans
un sens ou dans l’autre.

Je ne me range pas, en effet, parmi ceux qui tolèrent volon­


tiers que l’on mette en doute la vie après la mort, par exemple, et
qui s’enflamment ou ironisent, dès que quelqu’un, devant eux,
exprime son scepticisme ou sa croyance quant à la réalité des
O.V.N.I. Chacun est libre de ses opinions, surtout en de tels
domaines, et si quiconque a une conviction, il est assurément
aussi respectable que celui qui n’en a pas. C ’est pourquoi, en
exprimant sur les extraterrestres, l ’avis qui est actuellement le
mien, et en le faisant à titre personnel, j ’use d’un droit inhérent à
la personne humaine : la liberté de pensée.

Revenons, tout d’abord, aux extraterrestres sur lesquels ma


conviction est faite. Comme je l’ai écrit dans un précédent cha­
pitre, des mondes, dans l ’univers, sont certainement infiniment
plus avancés que le nôtre et d’autres le sont moins. A l’égard des
uns et des autres, je ne partage naturellement pas la conception

268
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

d ’un célèbre cardinal français qui déclarait, il y a très longtemps,


en fait dans les premiers mois de 1973, que Jésus était, en
Palestine, mort crucifié pour les hommes et pour les habitants de
toutes les autres planètes de l’univers, au cas où ils existeraient,
impliquant par là que ces mondes d ’ailleurs n ’auraient aucune
chance d’être sauvés avant de connaître le message évangélique,
ce qui peut, reconnaissons-le, exiger encore beaucoup de temps !

Pour ma part, je me satisfais de penser que l’âme étant uni­


verselle et le Cosmique, partout, des personnalités animiques
peuvent aussi bien évoluer sur des planètes différentes, dans des
circonstances et un milieu sans ressemblance avec les nôtres, et
avec des croyances particulières, les émotions seules - amour,
crainte ou douleur, par exemple - étant les mêmes que pour nous
et constituant le champ d ’expérience intérieur offert à leur évolu­
tion. Il est possible, également, que ces mondes aient été visités
et instruits par un grand messager, sans éprouver le besoin de le
crucifier ou de le faire périr de quelque façon, pour que son
enseignement revête une portée particulière !

Par comparaison avec certaines planètes habitées, la nôtre


est, probablement, considérablement plus avancée et par compa­
raison avec d’autres, notre terre a, sans doute, un extraordinaire
retard. Pourtant, il est un fait dont je suis convaincu. Les êtres,
ailleurs, ne sont pas très différents de ce que nous sommes. Il est
ridicule et absurde de penser qu’ils sont d ’une apparence phy­
sique différente ou d’imaginer de petits hommes verts. Le jour -
il viendra ! - où l’homme rencontrera ses voisins de l’espace, sa
plus grande surprise - la leur aussi, peut-être - sera de constater
qu’il n’y a pas, avec eux, de différence physique importante, sauf
du point de vue de la taille. Quant à leur développement intellec­
tuel et spirituel, il sera, pour nous, terriens, impressionnant et
rabaissera beaucoup les orgueilleuses prétentions de quelques-
uns. La preuve sera administrée que les progrès de la civilisation
matérielle peuvent parfaitement s’allier à des certitudes méta­
physiques n’ayant rien de commun avec de simples croyances.

269
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Je pense, aussi, que les membres de mouvements sérieux auront


tout lieu de se réjouir du choix personnel qu’ils avaient fait.
Telles sont les conclusions certaines auxquelles, personnelle­
ment, je suis parvenu sur ces points particuliers.

Avant de considérer plus précisément la question des


O.V.N.I., une transition sera utile pour mieux, ensuite, situer
notre propos. Nous laisserons de côté les mondes moins avancés
que le nôtre, pour concentrer notre attention sur ceux qui le sont
bien davantage. Si nous tentons une comparaison avec notre
terre, où de stupéfiants progrès ont été accomplis en un demi-
siècle, nous sommes en droit de supposer que ces autres mondes
connaissent, actuellement, une civilisation que nous avons peine
à imaginer. Au début de ce siècle, quelqu’un ayant prévu ce que
serait notre développement matériel en ce moment aurait été,
alors, considéré comme un dangereux visionnaire, pour ne pas
dire plus. Or, ce progrès qui est maintenant le nôtre, si nous pou­
vions envisager ce qu’il sera dans cinquante ou cent ans, nous
serions certainement loin encore de comprendre ce qui a déjà été
réalisé sur une planète plus avancée. Notons, de plus, qu’actuel­
lement, la science et les universités s’intéressent aux questions
psychiques, à la télépathie et à nombre de sujets semblables
qu’elles jugeaient, il y a peu, comme fantaisistes et indignes d’un
examen sérieux. Tous ces sujets, ailleurs, doivent avoir fait l’ob­
jet d ’investigations attentives et les connaissances acquises sont
probablement exceptionnelles. Si l’on admet ce raisonnement et
ces déductions, l’on est immédiatement tenté de croire non seu­
lement en l’existence des O.V.N.I. mais encore en la possibilité
de messages télépathiques venus de l’espace et, peut-être, de
projections du genre de celles dont nous avons traité dans un
chapitre précédent.

Lorsque nous apprenons gu’un satellite a été envoyé dans


l’espace et tourne autour de la terre, que des hommes peuvent
aller sur la lune et en revenir ou qu’une station spatiale, avec des
hommes à bord, a rempli la mission difficile attendue d’elle,

270
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

nous sommes émerveillés de l’avancement de la science et nous


pressentons des réalisations encore plus surprenantes pour l’ave­
nir. Cela nous paraît logique et acceptable. Si d ’autres planètes
sont habitées, et ce n’est plus mis en doute, pourquoi ne serait-il
pas logique et acceptable d ’admettre que des résultats scienti­
fiques identiques aux nôtres et, en certains mondes, infiniment
plus avancés, ont été obtenus ?

Plus personne ne croit, comme au temps de 1 intolérance


religieuse, que la terre soit le centre du monde. Est-il si risible de
reconnaître qu’elle n ’est pas davantage la plus civilisée ? Nier
que des mondes d ’ailleurs puissent être plus avancés, parce
qu’aucun homme ne les a visités reviendrait à dire que l’Europe
n ’existe pas, sous prétexte qu’un primitif, vivant dans une forêt
d’Amazonie, n’en a jamais entendu parler. Si j ’ai insisté sur ces
explications, c’est pour répondre non seulement aux obstinés - il
y en a, qui refusent encore de croire en la pluralité des mondes -
mais, également, à ceux pour qui, dans l’univers, il est impen­
sable que des êtres puissent être techniquement et même spiri­
tuellement plus évolués que nous.

La planète la plus développée, actuellement, était sans


doute, il y a des siècles et, pourquoi pas, des millénaires, au point
où la terre est parvenue de nos jours. S’il en est ainsi, elle est cer­
tainement en mesure, maintenant, de visiter, grâce à des engins
appropriés, une bonne partie du cosmos ou, au cas où cela serait
irréalisable en raison des distances et de conditions cosmiques
insurmontables, de connaître par d’autres moyens - scientifiques
ou psychiques - les mondes qui lui sont étrangers, dont le nôtre.
Il est fort probable que rien de ce qui concerne notre terre ne lui
est inconnu. A nouveau, un exemple aidera à le comprendre. Les
mondes infinitésimaux que nos savants étudient au microscope
ignorent qu’ils sont observés. Ils n’ont pas, naturellement, une
forme de conscience aussi développée que l’homme, mais ils
vivent et la science découvrira, un jour, avec stupeur, qu’ils ont
une perception plus intelligente qu’elle avait pu le supposer.

271
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Toutes proportions gardées, il n’est pas impossible que


nous soyons examinés de la même manière. La question qui se
pose, alors, si cet argument est accepté, ne serait-ce que comme
postulat, est la suivante : Pourquoi ces êtres plus avancés psychi­
quement, ne tentent-ils pas de prendre contact avec nous ? La
réponse est simple : Qui peut dire q u ’ils ne le font pas ? S’ils ont
développé des facultés exceptionnelles, il est indubitable qu’ils
s ’en servent et, par elles et d ’autres moyens, ceux-là scienti­
fiques, ils ont, de nous, une connaissance complète. Par ces
mêmes possibilités dont ils disposent, matériellement et psychi­
quement, ils cherchent, sans doute, à établir des relations intelli­
gentes avec la terre. Si le contact n ’est pas établi de notre côté,
c ’est parce que nous ne sommes pas capables de recevoir les
appels qui nous sont adressés ou bien parce que nous les rece­
vons inconsciemment sans en comprendre le sens. Beaucoup de
facultés humaines sont à l’état latent. Leur éveil ouvrirait à
l’homme des perspectives infinies. Cela viendra dans un temps
lointain, quoique plus proche que l’état actuel des choses permet
de le supposer.

Ainsi, d’autres mondes nous connaissent, nous observent et


s ’efforcent de nous manifester leur présence, et c ’est nous,
hommes, qui sommes incapables de percevoir leurs appels. Il est
évident que les cherchants avancés ont, dans ce domaine, des
possibilités que d ’autres n’ont pas et ils savent, mais leur règle
impérative est de se taire. Ils le font par respect pour ceux dont
ils connaissent ainsi par expérience personnelle, l’existence. Ils
le font aussi pour éviter de mêler leur voix à celles, trop nom­
breuses et moins autorisées, qui forment des cénacles ou bâtis­
sent, sur des bases peu sûres, des théories que ne reconnaîtraient
pas ceux dont ils se réclament. Certes, la sincérité de ces
chercheurs n’est pas mise en cause ni en doute, mais, malgré leur
bonne volonté évidente, ils se trompent et, à un peu de vérité,
mêlent beaucoup d ’erreurs.

272
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Les mondes plus évolués ne cherchent, en aucune façon, à


adresser à l’humanité des messages spirituels ou initiatiques. Leur
but n’est pas de nous instruire, de nous communiquer des connais­
sances que nous ne pourrions, de toute façon, comprendre, sauf en
les dénaturant gravement. Comment un collégien, abordant à peine
l’étude de la géométrie, pourrait-il comprendre les mathématiques
supérieures ! Ces êtres d ’une haute civilisation, si vraiment ils
recherchent un contact avec d’autres planètes, dont la terre, ne
demandent pas autre chose que d’être entendus. C’est pourquoi les
sages qui savent, se taisent.

Même sur des planètes infiniment plus évoluées que la nôtre,


le même but cosmique est poursuivi. Les personnalités animiques
qui s’y trouvent doivent, dans les circonstances rencontrées, s’épa­
nouir jusqu’à une prise de conscience universelle qui, à ce stade,
pas plus qu’au nôtre, n’est atteinte et qui peut être réalisée aussi
bien ici qu’ailleurs. Cela, les êtres vivant dans les conditions de
civilisation offertes par ces mondes supérieurs, ne l’ignorent pas. Ils
le perçoivent, au contraire, plus intensément qu’aucun homme et,
pour cette raison, ils ne manifestent jamais l’intention de projeter
vers d’autres mondes, un enseignement qui est, pour eux, leur for­
mulation de la vérité et qui, pour nous, n’aurait aucun sens. Si un
contact personnel, physique, s’établissait, un jour, entre eux et les
hommes, la situation serait différente. Ils auraient l’opportunité
d’instruire, de révéler leurs connaissances techniques et spirituelles
de manière progressive, comme le maître enseigne l’élève, pour
être compris sans erreur, et un langage commun aurait, pour cela, à
être défini.

Pourquoi, si leur avancement est si grand, ne hâtent-ils pas les


choses ? A cette question, il faut répondre par une autre question :
l’humanité y est-elle préparée ? Il suffit de regarder ce qui se passe
sur la terre, pour être persuadé du contraire. Les hommes sont divi­
sés. Ils sont, autant que jamais auparavant, animés par l’intérêt,
poussés par l’égoïsme, tenus en esclavage par le torturant instinct
de la propriété, enfermés dans leurs frontières, séparés par les

273
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

idées, en lutte pour sauvegarder leur pauvre prestige, tourmentés


par l’orgueil et l’envie, ignorant la misère de certains peuples et
n’hésitant pas à tuer, en des conflits sanglants, pour préserver
leurs prérogatives. Que viendraient faire de plus sages dans cette
galère, surtout après avoir réalisé chez eux, l’idéal de la paix ?
Quelques-uns penseront, peut-être, qu’ils devraient s’imposer.
Cela est sans doute contraire à la loi universelle et, d ’ailleurs,
comment l’humanité recevrait-elle le don qui lui est destiné ? A
son niveau présent d ’évolution, elle accepterait mal une aide,
même désintéressée. Elle se croirait vite en sujétion. Elle souffri­
rait de ce qu’elle appellerait une colonisation. Le racisme qui,
hélas, a peine à mourir entre les hommes, se transposerait à une
plus vaste échelle. Pour qu’un malade guérisse, il doit vouloir
guérir. L’humanité le veut-elle vraiment ? Je laisserai mes lec­
teurs examiner ce qui a lieu autour d’eux et répondre eux-
mêmes.

De quelle façon, d ’autre part, seraient accueillis des visi­


teurs bienveillants de l’espace ? Des romans d ’anticipation ont
été écrits. La guerre des mondes de Wells a donné le ton. Ce ne
sont que luttes, sang et douleur ! Des films ont été tournés : la
terre s’unissait pour repousser, parles armes, l ’invasion ! La télé­
vision, pendant des semaines, a, à une époque, angoissé les
populations avec un feuilleton d’inspiration misérable : des êtres
venus d ’ailleurs voulaient s’emparer de la terre et, dans ce but,
détruire ses habitants ou les ramener à l’état d ’esclaves ! Aucun
livre à grand succès et aucun film à vaste diffusion n’ont, jusqu’à
ce jour, traité le sujet de manière amicale. Il aurait été intéressant,
pourtant, d’imaginer la visite d ’amis plus riches et plus savants,
accueillis avec joie par une humanité avide de savoir. Mais un
thème de ce genre, c’est vrai, aurait rencontré peu d’audience.

Notre terre est-elle donc si inhospitalière ? Je ne le crois


pas, car l’homme sait être bon et généreux. Mais ceux qui ont
pour tâche de l’éduquer se soucient de le distraire selon l’antique
règle du panem et circenses. Ils supposent ainsi répondre aux

274
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

goûts du public. Or, ils sont coupés de lui et ils sont dans une tra­
gique erreur. Parce que les ouvrages et les films d ’anticipation
sont bien accueillis, ils en déduisent que leur sujet a été bien
choisi. Ils ne se rendent pas compte que c’est l ’anticipation qui
est attendue et que leur sujet déçoit le plus grand nombre. Leur
responsabilité est considérable, car ils chargent le subconscient
de leurs lecteurs ou spectateurs d’impressions négatives au point
de créer, dans le public, une véritable psychose de peur. Il est
incontestable que l’angoisse soulèverait l’humanité et la condui­
rait à des actes extrêmes si les visites imaginaires d ’êtres venant
d ’autres mondes devenaient réalité. Qu’auraient pensé les
hommes si, la lune étant habitée, nos cosmonautes y avaient été
accueillis en ennemis ? Ils auraient protesté de leurs bonnes
intentions et souffert d’être repoussés par des sauvages.

Certains déclarent que si des visiteurs de l’espace souhai­


taient débarquer sur terre, ils devraient, d’abord, nous prévenir.
Avons-nous prévenu la lune de notre visite ? Préviendrions-nous
des planètes différentes, même si elles étaient habitées, avant de
nous y rendre ? L’homme est un être de conquêtes, et il s’enor­
gueillit de l’être. Par rapport à la terre, c ’est assurément une qua­
lité. Par rapport aux autres mondes habités, c ’est une faiblesse
dangereuse. Personnellement, je pense que ceux venant
d’ailleurs mettraient tout en œuvre pour informer la terre de leur
visite. Seraient-ils compris ? Et la question fondamentale
demeure : comment seraient il reçus ?

Quiconque, cependant, serait inquiet, aurait tort. Je me suis


constamment référé, dans ces explications, à des mondes plus
avancés, les seuls qui pourraient disposer des moyens techniques
voulus pour, éventuellement, venir à nous. Or, ces mondes, je les
vois, logiquement, plus évolués en sagesse que l’humanité et
ayant développé des connaissances telles qu’ils sont tout à fait au
courant de ce qui se rapporte, notamment, à la terre. Il est naturel
d ’estimer que, dans ces conditions, sachant l’état d ’esprit qui
règne dans notre monde et la manière dont leur venue pourrait

275
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

être accueillie, leur visite, si elle est possible, n’est pas pour un
temps prochain. L’on peut évidemment supposer que des
mondes sont moins avancés que ceux dont il a été question et
cette supposition, elle aussi, est logique. Mais il n’y a aucune rai­
son de prétendre qu’ils seraient, plus que les autres, mus par des
intentions mauvaises à notre égard.

Certains de ces mondes sont certainement d ’un degré de


développement équivalent au nôtre et ils n’en sont donc qu’aux
premières expériences spatiales. Beaucoup de temps s’écoulera
et, espérons-le, beaucoup de progrès, pour eux et pour nous, sur
le plan spirituel ou moral, avant qu’un contact avec la terre soit
réalisé. Quant aux mondes d’un développement plus important,
leurs découvertes les ont conduits à un point de non retour, dans
leur idéal de paix, en particulier, et leurs intentions ne sauraient
être que bienveillantes. C ’est le point que notre planète elle-
même atteindra un jour. D ’ailleurs, même actuellement, les
visites humaines dans l’espace n’ont rien de fondamentalement
agressif. La conquête, dans ce domaine, est, heureusement, paci­
fique. De plus, l’on perçoit, chez tous les hommes, une aspiration
irrésistible vers la paix. L’étape de changement que traverse l’hu­
manité est difficile, mais elle aboutira, serait-ce dans la douleur, à
un monde meilleur où paix et fraternité feront loi, même si de
nouveaux problèmes surgissent pour que la terre demeure, pour
l’homme, un champ d ’expériences, en vue de son épanouisse­
ment intérieur.

Considérons maintenant le problème des objets volants non


identifiés (O.V.N.I.), en observant, tout d’abord, que même s’ils
n’existaient pas et étaient le fruit d’imaginations débordantes ou
d ’hallucinations individuelles ou collectives, cela ne changerait
rien au raisonnement qui a été jusqu ’ici tenu dans ce chapitre et
aux explications qui viennent d ’être données. Autrement dit, la
pluralité des mondes est un fa it qu’aucune autorité scientifique
ne conteste, tout en le reconnaissant parfois comme une simple
possibilité. Pour la science, en effet, la vie ailleurs que sur terre

276
ENSEIGNEMENTS DES MAÍTRES DE LA CONNAISSANCE

ne fait pas de doute, mais la méthode empirique oblige les


savants, quelles que soient leurs opinions personnelles, à réser­
ver leur jugement en ce qui concerne l’existence d ’êtres ou de
civilisations extraterrestres, jusqu’à ce que la preuve en soit
apportée. Ils n ’excluent pas, toutefois, cette existence. N ’étant
pas limités par les tabous scientifiques, nous pouvons, pour notre
part, aller au bout de notre raisonnement, à condition de rester
logiques. Les données de l’intuition nous amènent, en outre, à
des conclusions que le raisonnement suivi ne repousse pas, et
c ’est ainsi que la recherche spirituelle a souvent permis des
découvertes que la science, dans des termes peut-être différents,
n’a confirmées que beaucoup plus iard.

Il est certain que les O.V.N.I. sont une matière à débat. Les
pour et les contre se livrent un combat idéologique dont on ne
verra l’issue qu’au moment où la terre aura, si ceci se produit
quelque jour, la visite officielle d ’extraterrestres. Si une telle
visite n’a jamais lieu, le débat continuera sans fin, à moins qu’un
contact avec ailleurs puisse être établi et qu’une réponse nette et
précise soit, alors, donnée à cette question depuis cet ailleurs. A
mon avis, c ’est ce qui aura lieu. Rien n ’empêche, cependant, que
le dossier des O.V.N.I. soit ouvert et qu’une opinion soit émise,
sans qu’elle soit présentée comme finale et déterminante.

J’exprimerai d ’abord un étonnement que beaucoup parta­


gent. Des gens sérieux et d ’une réputation sans tâche, certains
jouissant d ’une haute considération, ont affirmé avoir vu des
O.V.N.I. Pour qu’il y ait preuve, en un domaine quelconque,
deux témoins sont, en général, suffisants et les tribunaux arrivent
à une conviction d ’après les témoignages de personnes diffé­
rentes, à condition qu’ils soient convergents. Or, les observations
d’O.V.N.I. dûment rapportées se chiffrent par milliers. Les unes
sont isolées, les autres ont été faites par deux personnes
ensemble, au moins, et certaines par un nombre très important de
gens. A supposer, pour accorder satisfaction à ceux qui rejettent
ces témoignages, que 99 % des observations recueillies soient

277
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

explicables par des causes physiques ou psychiques, le nombre


de témoignages représentés par le un pour cent restant est extrê­
mement impressionnant.

En réalité, une étude des dossiers démontre que le pourcen­


tage des observations sérieuses inexpliquées est beaucoup plus
important que celui retenu, ici, pour conférer du poids à cette
démonstration. Il est à rappeler, de plus, que les explications offi­
cielles fournies sur un nombre élevé de témoignage ont été
presque unanimement jugées peu satisfaisantes et certaines, pour
ne pas être plus sévère, si ridicules qu’un enfant aurait pu en sou­
rire. Les commissions d ’experts réunies quelque temps pour étu­
dier le phénomène, après avoir admis le bien-fondé de certaines
observations, sont, certainement sur ordre, revenues sur leurs
déclarations et ont conclu d’une manière négative. Ensuite, mal­
gré les démentis officiels, des auteurs compétents affirment que
le phénomène des O.V.N.I. a continué d ’être examiné avec le
plus grand sérieux et qu’il continue de l’être, mais dans le secret
des états-majors. L’on peut, à juste titre, s’étonner qu’une
recherche aussi fondamentale pour l’humanité, et à laquelle elle
porte un prodigieux intérêt, puisse lui être ainsi dissimulée.

Les hommes ont droit à une information objective. Il est


inadmissible qu’une question d ’intérêt général, dont la divulga­
tion ne serait un danger pour personne, soit réservée à la connais­
sance de quelques-uns, même investis de responsabilités offi­
cielles ou scientifiques. Donc, s'il est exact que le problème des
O.V.N.I. fait toujours l’objet d ’études attentives de la part de per­
sonnes autorisées, le monde devrait être périodiquement informé
des résultats obtenus et les observations sérieuses et irréfutables
portées à la connaissance du public, même si aucune explication
ne peut leur être donnée. Nous vivons vraiment dans un monde
de contradiction. D ’une part, les moyens d ’information sont
développés à l’extrême et, d ’autre part, l ’information, elle-
même, dès qu’elle touche à certains domaines, est considérée
comme réservée. Cela semble être le cas des O.V.N.I. La raison

278
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

d ’une non-divulgation s’y rapportant réside, probablement, dans


la crainte que la panique s’empare, à la longue, des esprits. Cette
intention serait, certes, louable si l’homme était enclin, sans rai­
son, à la peur lorsqu’il s ’agit d ’événements qui lui sont expli­
qués, mais il n’en est pas ainsi. La crainte naît de l’inconnu. Si
l’homme est préparé, c’est-à-dire informé, il est capable du plus
grand sang froid devant des situations très dangereuses. La ques­
tion est de savoir si les organismes officiels qui étudient les
O.V.N.I. ont choisi, une fois pour toutes, de regarder les visites
éventuelles d’extraterrestres comme, à priori, inamicales. Si telle
est la position adoptée, il convient, alors, de demander sur quel
critère se basent ces organismes pour en être venus à cette
conclusion. La vérité ne serait-elle pas très exactement le
contraire du choix effectué, et ne serait-ce pas nous, hommes, qui
pourrions le cas échéant, manifester, à priori, une attitude hos­
tile ? Une information gardée secrète, si tel est bien le cas d ’ob­
servations d ’O.V.N.I., comme l’affirment des auteurs se décla­
rant bien renseignés, l’est toujours pour un motif grave
concernant la défense d’un territoire qui, en l’occurrence, serait
notre planète. Il est vraiment à espérer que les auteurs et journa­
listes qui font état de recherches poursuivies secrètement au sein
d ’états-majors se trompent, car, si leurs déclarations étaient
exactes, chacun comprendra à quelle triste et horrible situation le
monde aurait à faire face si des visiteurs de l ’espace, dont le mes­
sage d ’arrivée serait incompris, se dirigeaient vers la terre avec
les meilleurs intentions...

Heureusement, ces visiteurs, étant donné leur degré d ’évo­


lution, connaîtraient, et déjà connaissent, je l’ai souligné, l’état
d ’esprit de notre terre et, le pourraient-ils, ils ne viendraient pas,
pour éviter de se trouver confrontés à une hostilité qu’ils pour­
raient aisément submerger par les inimaginables moyens à leur
disposition, mais dont ils préfèrent se tenir à l’écart, en raison de
leur profond idéal de paix. La paix ! L’homme vers elle clame
son espérance mais ses actes démentent ses paroles. Le voici qui,
s’étant aperçu de l’intelligence des pacifiques dauphins et de leur

279
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

amitié pour lui, entreprend d ’en faire des combattants et per­


sonne ne songe à protester ! Comment pourrait-il, dès lors, sup­
poser chez des êtres d ’autres mondes une bienveillance qu’il
ignore en lui-même, dont la pensée, si facilement, est dirigée
vers le combat ?

Une remarque, fréquemment entendue au sujet des


O.V.N.I. est la suivante : S ’ils existent vraiment, pourquoi n ’at­
terrissent-ils pas en masse ? Celui qui fait cette remarque ne per­
çoit pas, en général, la vérité qu’elle renferme. Pour ma part, j ’y
verrais plutôt une preuve en faveur de l’existence des O.V.N.I.
Des témoignages nombreux se rapportent aux O.V.N.I. Il est
donc possible qu’ils existent. S ’ils n’atterrissent pas en masse,
leur existence m ’apparaît plus probable encore.

Réfléchissons : un monde de l’espace est à même d ’en­


voyer vers la terre des engins d’une perfection technique supé­
rieure, pour avoir pu maîtriser les conditions cosmiques
adverses. Ce monde démontre ainsi sa puissance. S ’il le veut, il
peut envahir la terre, la vaincre facilement et la dominer à
jamais. Or, il ne le fait pas. Cela prouve une complète connais­
sance de la situation et de l’état d’esprit sur terre, un respect
absolu de la vie et la volonté d’éviter tout conflit.

Des êtres hautement civilisés n’agiraient pas autrement


dans notre monde. Pour habituer une peuplade arriérée par rap­
port à eux, ils enverraient, dans les alentours, une équipe qui se
montrerait à quelques-uns et tenterait, peur à peu, auprès d’eux,
une approche amicale, afin que la nouvelle de leur existence et
de leur venue se répande. Ils espéreraient, de cette façon, se faire
finalement admettre. S’ils n ’y réussissaient pas, ils repartiraient,
feraient rapport à ceux qui les ont envoyés et reviendraient ulté­
rieurement, en essayant d’autres méthodes d’approche. Dans cet
aller et retour, ils témoigneraient d ’une infinie patience, leur but
n ’étant pas de réduire mais d ’apporter aide, dans la compréhen­
sion et l’amitié. Si les O.V.N.I. sont une réalité, c’est, sans aucun

280
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

doute, un processus semblable qu’ils suivent vis-à-vis des


hommes. Il est évident qu’ils auront beaucoup à faire, mais ils
parviendront à leurs fins. Les hommes, avec le temps, manifeste­
ront, peut-être, un peu plus de sagesse... L’histoire des O.V.N.I.
renferme un cas où l’observateur aurait été tué. Il convient d ’exa­
miner ce cas avec attention. Il s’agit d ’un aviateur américain
ayant pris en chasse un objet inconnu. Resté en contact radiopho-
nique avec sa base, il put décrire cet objet et ses derniers mots
furent pour signaler que l’O.V.N.I. se dirigeait sur lui. Il en fut
déduit que son avion fut détruit et le pilote tué. En ce qui me
concerne, je mets en doute cette explication. Les O.V.N.I. ne
tuent pas. Ils ont été, à plusieurs reprises, poursuivis et attaqués,
et ils se sont enfuis, alors qu’ils auraient eu le pouvoir de se
défendre victorieusement.

Dans le cas de l’aviateur, l’avion a été poussé à l’extrême


limite de sa puissance dans des conditions difficiles à déterminer.
Le pilote n ’a pas obtempéré aux ordres qui lui étaient donnés de
rentrer immédiatement à sa base. S’est-il trouvé dans un état
physique, dû à la vitesse anormale de son avion ou à la surexcita­
tion, qui a créé soudain en lui une impression hallucinatoire ?
Les spécialistes savent que cela est possible, mais nul ne saura
jamais ce qui a pu se produire. Peut-être, à cette aventure, y a-t-il
des raisons personnelles inconnues ? En tout cas, l’on ne peut
accepter l’idée d ’une destruction volontaire du poursuivant par
l’engin qu’il avait repéré, et si des cas du même genre devaient
être signalés, ils auraient, également, une explication autre que
celle d’une réaction hostile et meurtrière de l’O.V.N.I. Le raison­
nement encore une fois logique qui a été tenu jusqu’ici, s’oppose
à toute conception différente.

Poursuivant l’examen de ces objets volants inconnus, en


admettant comme postulat qu’ils existent, faut-il croire quelques
témoignages, d ’après lesquels ils seraient habités ? Si ces témoi­
gnages sont authentiques, mis à part celui d’Adamski qui aurait
été réfuté par son auteur avant son décès, et s’ils sont soigneuse­

281
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

ment analysés, l’on constate que les occupants des O.V.N.I. ne


peuvent être des êtres vivants. Ils ont plutôt l’aspect de robots
très perfectionnés pouvant certainement recevoir et transmettre
des messages. Cela expliquerait la surprise observée chez cer­
tains et le bref moment d ’inaction correspondrait au temps qu’il
faut à la station de départ située dans un autre monde pour com­
prendre qu’une situation inattendue est rencontrée et pour réagir
en conséquence.

Quant au langage étrange parfois mentionné, il peut fort


bien être émis radiophoniquement à travers le robot. Il est, de
toute façon, important, dans une telle étude, de se souvenir, sans
cesse, que nous sommes en présence d’une civilisation considé­
rablement avancée n ’ayant aucune mesure avec ce que nous
connaissons. De la part d ’une civilisation aussi grande, disposant
de mille autres moyens pour recueillir les informations que, seul,
l’envoi sur place d ’engins permettrait d’obtenir, il est impensable
que des êtres vivants soient employés, quand des découvertes
techniques sont utilisables avec des risques moindres. Une
société hautement développée se reconnaît toujours à son respect
de la vie et des êtres qui la constituent. En outre, les O.V.N.I.
apparaissent, surtout, comme des engins d ’observation et les
mondes d ’ailleurs, nous l’avons vu, n’envisagent pas, pour le
moment - ils ne peuvent envisager pour les raisons précédem­
ment présentées - un contact réel avec la terre et ses occupants. Il
est possible, également, quoique improbable, qu’ils n ’aient pas
encore mis au point les véhicules pouvant transporter, sans
inconvénient pour eux, des êtres vivants. En résumé, mon opi­
nion personnelle au sujet des extraterrestres est la suivante :

Premièrement : Je suis convaincu de la pluralité des mondes


habités, certains étant moins avancés que le nôtre, d ’autres d ’un
niveau de développement équivalent, et quelques-uns d ’un avan­
cement matériel et spirituel considérable que nous sommes inca­
pables d’imaginer dans l’état actuel de nos connaissances.
Deuxièmement : Les mondes d’ailleurs les plus développés

282
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

connaissent notre existence et celle d’autres planètes habitées. Ils


sont parfaitement au courant de tout ce qui concerne la terre et
ses occupants et ils n’ignorent rien des conceptions, des usages et
de l’état d’esprit de l’humanité. Ils ont recueilli ces informations
complètes grâce à des moyens techniques et psychiques dont la
science humaine commence à peine à admettre la réalité. Il est
possible que ces mondes cherchent à entrer en contact à distance
avec nous par ces mêmes moyens, mais notre degré de dévelop­
pement ne nous permettrait pas de comprendre ces appels trop
avancés pour nous, même si nous les percevions. Les êtres de ces
planètes, dont l’intelligence est infiniment supérieure à la nôtre,
ne commettraient pas l’erreur de nous instruire, de quelque façon
que ce soit ou par l’intermédiaire de qui que ce soit, l’humanité
n’étant pas encore en mesure de suivre correctement leur pensée
ni de faire un usage valable et pacifique de ce qu’ils pourraient
nous apprendre. Même si certains d ’entre nous harmonisaient
leurs pensées avec la leur, par un processus psychique ou autre,
ils seraient difficilement à même de donner un sens humain à ce
qu’ils capteraient ou de trouver le vocabulaire voulu pour l’ex­
primer, malgré leurs efforts, leur bonne volonté et leur sincérité.

Troisièmement : Je reste dans une expectative bienveillante


en ce qui concerne les O.V.N.I. Leur existence soulève de nom­
breuses questions, mais il n ’en reste pas moins qu’un nombre
important de témoignages sérieux a été apporté par des observa­
teurs dignes de foi. Si ces engins sont une réalité, ils ne peuvent
être que téléguidés et, éventuellement, occupés par des robots
d’une inimaginable perfection.

Ces trois points ont été longuement examinés dans ce cha­


pitre et ils ne peuvent être compris et acceptés qu’après avoir pris
connaissance de toutes les explications qui les ont précédés. Je
ne crois pas être éloigné de la vérité mais, comme je l’ai souli­
gné, mon opinion, quoique logique et ressentie en moi avec certi­
tude, pourra évoluer dans un sens ou dans l’autre. Dans un
domaine comme celui des extraterrestres, il est nécessaire de res­

283
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

ter ouvert et de ne pas s ’en tenir à une position obstinée,


contraire à toute logique et au principe même d’une recherche
authentique. Des associations sérieuses existent qui, pour parer à
la déficience supposée des services officiels, se livrent à une
recherche extensive sur une base purement scientifique, bien que
parfois conjecturale. Ces associations s’imposent une discipline
attentive et font preuve de circonspection, de prudence et de vigi­
lance, qui sont des qualités fondamentales dans un domaine de
cette nature où l’imagination peut conduire à des erreurs regret­
tables et nuisibles au but poursuivi. Il est, en effet, certain que si
des tentatives irréfléchies n ’avaient pas jeté le discrédit sur le
sujet des extraterrestres et procuré des armes à ses irréductibles
opposants, il serait regardé, par beaucoup, avec plus de sérieux.

C ’est pourquoi j ’offrirai, pour conclure, une explication


différente au problème des O.V.N.I., en insistant sur le fait que je
présente simplement, ici, une théorie à la réflexion de ceux que
ce sujet intéresse. Dans cette théorie, il n ’y a pas à revenir sur ce
qui a été dit, dans ce chapitre, à propos des mondes d ’ailleurs.
Elle ne le contredit pas, et même, elle peut s ’ajouter aux explica­
tions déjà données. D ’après cette théorie, les O.V.N.I. - ou, si
l’on veut, une partie d’entre eux - ne viendraient pas d’un autre
monde mais partiraient de la terre vers ailleurs. Ces O.V.N.I.
seraient des engins dont disposeraient des êtres qui, sur terre,
auraient, de tout temps, constitué une race ou un peuple différent,
auquel, d ’ailleurs, des légendes et des auteurs anciens et
modernes se sont référés.

Une telle théorie, à supposer que ce qu’elle implique soit


vraisemblable, fait naître la grande question du pourquoi ? Cela
signifierait-il que le va-et-vient entre notre monde et ailleurs n’a
jam ais cessé, puisque des observations d’O.V.N.I. sont dites
avoir été faites dès la plus haute antiquité, et que, selon certains
auteurs, les fils du ciel, dont la Bible, notamment, déclare qu’ils
seraient venus s’unir aux filles des hommes, ne seraient autres
que des extraterrestres ? Certains de ces fils du ciel, ayant ins­

284
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

truit, par exemple, les Atlantes, seraient-ils demeurés sur terre, y


formant une colonie qui se serait, ensuite, agrandie tout en res­
tant à part des hommes, perpétuant la sagesse du monde d’où ils
étaient venus, et même, en gardant avec ce monde, des liens
étroits, grâce à des moyens longtemps inconnus et à peine, de
nos jours, concevables par le grand public et la science
officielle ? Ce qui est, depuis quelques dizaines d ’années, plus
observé qu’auparavant, ne serait-il que la continuation de faits
ayant toujours existé et passés presque inaperçus
précédemment ? L’activité exceptionnelle d ’O.V.N.I., à notre
époque, indiquerait-elle le départ de cette colonie et, peut-être,
d ’hommes choisis, considérés, ensuite, comme disparus, vers le
ou les mondes d ’ailleurs ? Dans ce cas, faudrait-il croire que
cette race à part a terminé, sur terre, sa mission ou, au contraire,
qu’elle fuit notre monde, ayant désespéré qu’il puisse s’amélio­
rer et ayant conclu que, par un mauvais usage de ses inventions,
il court maintenant à sa perte ?

Je ne répondrai pas à ces questions, laissant chacun les


méditer et apporter sa propre réponse. Je me rends tout à fait
compte de ce que cette théorie renferme d’invraisemblable, mais
c ’est la considération de théories invraisemblables qui, souvent,
a conduit à des découvertes logiques et sûres. C ’est l’imagina­
tion, et quelquefois la fantaisie, qui ont permis à l’humanité de
progresser. Ce sont elles qui ont stimulé la réflexion et finale­
ment favorisé la formulation de grandes vérités. Dans ce chapitre
sur les extraterrestres, aussi spéculatif qu’il paraisse, il y a certai­
nement plus de vrai que la froide raison autorise à l’admettre. Ce
sera à mes lecteurs d ’en juger et, pour ma part, si j ’ai réussi
aujourd’hui à diriger leur regard plus haut et ailleurs, j ’en serai
satisfait. Dans une certaine manière, avec eux, je me serai élevé
sur un plan différent de celui qu’un contact avec le Soi aurait
permis d’atteindre, mais le sujet en valait la peine, surtout si l’on
a davantage confiance en de telles réflexions.

285
MYSTICISME ET DÉSÉQUILIBRE MENTAL

Parce qu’ils sont jugés pénibles, honteux ou regrettables, il


est des sujets laissés souvent dans l’ombre, qu’une étude franche
et sincère permettrait de ramener à de justes proportions, c’est-à-
dire, la plupart du temps, à peu de chose, par comparaison avec
la fausse importance que leur confère une véritable conspiration
du silence. Ce fut le cas, dans un chapitre précédent, lorsqu’il
m ’apparut nécessaire d’aborder le sujet des appétits physiques.
Pour rétablir la vérité et, ce faisant, défendre une catégorie d’in­
dividus soumis, outre leur torture intérieure, à une pénible persé­
cution morale, de la part quelquefois de gens pour qui la morale
est une façade dissimulant les pires excès, je n’avais pas à tenir
compte des déformations que mon étude pourrait faire naître. La
vérité devait être dite et écrite. Elle le fut et, si quelque mal­
veillance ou hypocrite interprétation devait surgir où que ce soit,
le texte était là pour rétablir la vérité.

C ’est à une malveillance différente que ce chapitre se pro­


pose de répondre. Des fanatiques religieux ou de tristes person­
nages éprouvant une maladive satisfaction à nuire, chaque fois
et partout où cela est possible, ont fait et continuent de faire aux
mouvements traditionnels, culturels et spirituels ou mystiques
la réputation de réunir, en leur sein, une majorité d ’inadaptés
et, disons le mot, de déséquilibrés. Pour ceux toujours plus
nombreux, qui dans le monde demandent précisément à en
devenir membres et y recueillent les principes nécessaires à

287
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

une vie pleine, saine et équilibrée, il est évident que les auteurs
d ’une critique aussi absurde et sans fondement, non seulement
jugent sans savoir et font preuve d ’une bien coupable légèreté
dans leurs propos mais encore, par leur sotte prétention à parler
à tout prix, avec une surprenante assurance et beaucoup de suf­
fisance, de ce qu’ils ignorent, apparaissent comme l’exemple
même du déséquilibre qu’ils reprochent si hâtivement à
d ’autres.

M alheureusement, à côté de ces cas immédiatement


reconnaissables, il y a des écrivains, conférenciers et journa­
listes qui, vivant de leur plume ou de leur parole, se trouvent
dans l’obligation, pour intéresser et tenter de se faire un nom ,
de rechercher le sensationnel et, si cela est nécessaire, de l’in­
venter. L’on peut à la rigueur, comprendre et excuser des jour­
nalistes. Leur métier est difficile et ceux qui les emploient, exi­
geants. Ils se trompent, sans aucun doute, s ’ils croient flatter le
goût de leurs lecteurs en leur offrant, sur les mouvements tradi­
tionnels, spirituels et mystiques, des informations inexactes ou
déformées. A la suite d ’articles tendancieux, ces mouvements
reçoivent souvent des dizaines, pour ne pas dire des centaines,
de lettres faisant part de l’indignation ressentie par les lecteurs
- et ce ne sont pas des membres - ou bien demandant une
docum entation pouvant leur procurer des informations plus
précises. Il faut, cependant, souligner, qu’une évolution posi­
tive s ’est produite, au cours des dernières décades, et que les
journaux sont, en général, infiniment plus favorables, précis et
documentés, même si certains continuent à publier des infor­
mations tronquées ou purement inventées. Rares, très rares,
sont cependant ces articles tendancieux, et ils sont considérés
avec encore plus de réprobation par tous ceux qui, mieux infor­
més, peuvent en avoir connaissance. D’ailleurs, à moins que le
journal soit foncièrement sectaire ou subisse, de quelque façon,
des pressions religieuses ou autres, les rectificatifs demandés
au cas où la nécessité s ’en fait vraiment sentir et ne risque pas
d ’engendrer d ’autres polémiques sont toujours reproduits -

288
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

serait-ce avec un dont acte - sans qu’ait à intervenir le lourd


appareil juridique chargé de la défense de ces mouvements.

Bien plus répréhensibles sont les ouvrages dits de vulga­


risation dont, curieusement, les auteurs s’affirment des spécia­
listes faisant autorité (!) dans le sujet traité, qui, par ignorance
—ce qui est grave pour quelqu’un se déclarant versé dans les
questions dont il débat - ou, en pleine connaissance de cause -
et donc par volonté de nuire - expriment catégoriquement des
critiques absolument contraires à la vérité, utilisant d ’infimes
élém ents qui, pris dans leur ensemble, auraient un tout autre
relief, pour bâtir leur système et créer matière à dénigrement et
qui, pontifiant, dissèquent, jugent, violentent et ironisent, sur
des faits n ’ayant de réalité que dans leur imagination.

Que dire de ceux qui, ayant réussi à publier deux ou trois


ouvrages de la même veine et à se faire prendre au sérieux sont
appelés, dans quelque reportage, à apporter leur témoignage
autorisé et qui, éperdus, se supposant historiens ou quelquefois
psychiatres, émettent un avis condescendant sur l’exploitation
du besoin de mystère inné chez l’homme et dont eux-mêmes
vivent ! Rarement leurs attaques s’élèvent contre l’authentique
charlatanisme de la rue. Celui-ci ne leur procurerait pas la noto­
riété q u ’ils recherchent. Pour se poser, il est mieux de s ’en
prendre à des mouvements sérieux et bien établis, avec une
thèse critique originale. C ’est, certes, ignorer le risque de com­
plications juridiques mais le but poursuivi est si absorbant que
de dangereux oublis peuvent être commis.

Quant aux encyclopédies et dictionnaires, s’ils ne sont pas


égalem ent sujets à des pressions extérieures ou tout sim ple­
ment à de faux préjugés, les explications données sur ces mou­
vements sont, en général, satisfaisantes. Il arrive encore que le
contexte soit foncièrement inexact, et que l ’historique ait
presque l’aspect d ’une polémique et relève de la plus haute fan­
taisie. Les encyclopédies s ’affirment documentées et les dic­

289
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

tionnaires sont dans la plupart des mains ! Quel sens, en vérité,


de la responsabilité qu’ils ont prise d ’informer et d ’instruire,
ont ceux qui livrent à un public souvent non averti des rensei­
gnements erronés !

M ’étant quelques instants abandonné à la polémique,


aussi justifiée que puisse être mon attitude devant ce qui est
incontestablem ent injuste, il convient, maintenant, que je
cherche, à ceux dont j ’ai critiqué le comportement, des excuses
que, certainement, ils ont. Tout d ’abord, dans la majorité des
cas, sauf s’ils sont mus par le désir de nuire, ils sont sincères et,
après tout, ils ont droit à leurs opinions, ce qui ne signifie pas
qu’elles aient à être partagées. Ensuite, pendant longtemps, les
mouvements traditionnels, culturels, spirituels et mystiques ont
négligé de se faire connaître sous leur jour véritable.
S ’entourant de secret et de mystère, ils ont permis que les bruits
les plus invraisemblables circulent à leur sujet. Des campagnes
systém atiques d ’information ont heureusement permis à ces
mouvements de se présenter sous leur véritable aspect.

Par ailleurs, une certaine presse, constatant qu’était libre,


dans le domaine public, le champ réservé aux sciences spiri­
tuelles, traditionnelles et mystiques, et ressentant, plus que ses
confrères, l’inclination naturelle des masses vers le mystérieux,
se saisit de questions auxquelles elle n’était pas préparée et il en
résulta, pendant des années, des séries d ’articles, ressortissant
du fantastique et renforçant, au lieu de détruire, l’arsenal de la
superstition. Finalement, ces sciences connurent un certain dis­
crédit auprès de la presse sérieuse et des auteurs de bonne foi.
La règle suivie par beaucoup de ceux dont l’avis était respecté
fut la méfiance et, plutôt que d ’aider à promouvoir des entre­
prises nées de quelque charlatan - il y en eut - ils choisirent le
silence et, à certains égards, ils eurent raison.

Par la suite, des années plus tard, l ’écroulement progressif


des valeurs qui avaient, autoritairement et dans le dogmatisme,

290
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

guidé l’humanité, et les exigences du public à la recherche de


valeurs nouvelles pour lui, amena des organes d ’information à
reconsidérer leur attitude et des articles de plus en plus sérieux
com m encèrent d ’être publiés. Cette période est encore en
cours. Naturellem ent, une nouvelle presse et de nouveaux
auteurs apparurent qui cherchèrent à profiter de l’engouement
général pour la tradition notamment et ses sciences. Mais le
public, mieux informé - et documenté par les mouvements
concernés eux-mêmes - apprenait et apprend à distinguer le
vrai du faux. Il est incontestable qu’un cycle plus avancé a pris
son essor et que les conditions, désormais établies, sont sans
retour. Qu’il y ait encore de fausses notes, cela est naturel et il
y en aura toujours. La période transitoire est, cependant, dépas­
sée et l’œuvre traditionnelle, culturelle, spirituelle ou mystique,
accom plit sa mission plus efficacement et mieux considérée
que jamais.

Dans ces conditions, prétendre encore que le mysticisme


traditionnel, par exemple, rassemble des individus déséquilibrés
ou engendre le déséquilibre, ce serait estimer qu’une partie sans
cesse croissante de l’humanité, maintenant fascinée par ces pro­
blèmes, est déséquilibrée ou en passe de l’être ! Mais le sujet
n ’est pas aussi simple et mérite attention et réflexion.

Q u’est-ce que le déséquilibre sinon, en général, une


inadaptation au monde, aux circonstances, aux êtres et aux
choses et, à l’extrême, à l ’existence ou à soi-même ? Ainsi
considéré, le déséquilibre est, à des degrés divers, le propre de
tout homme. Ce n ’est pas une vue pessimiste d ’admettre que
chacun a une faille psychologique ou autre, pouvant, d’ailleurs,
ne s ’exprimer que par un défaut majeur. Quelqu’un dont on dit
qu’il a uniquement les pieds sur la terre - le matérialiste absolu
- est tout aussi déséquilibré que celui vivant exclusivement
dans les nuages. L’équilibre est le mélange harmonieux du
temporel et du spirituel en l’homme. Les deux états se retrou­
vent en lui. S’il sait faire la part de l’un et de l’autre, agir à par­

291
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

tir du premier comme à partir du second, son existence est par­


faitement équilibrée. Ses pensées, ses émotions, son raisonne­
ment, ses attitudes et ses actes sont justes. Or, ces conditions
idéales ne se rencontrent pas couramment, et la plupart des pro­
blèmes intérieurs que confronte l’homme n’ont pas d’autre ori­
gine que cette carence.

Il est vrai que la vie en société, dans les conditions diffi­


ciles d ’une civilisation incapable, malgré de considérables
efforts, de résoudre ses propres contradictions, n’engendre ni
quiétude ni équilibre vrai. Cette situation, si elle n ’était pas
compensée de quelque façon, serait tragique pour l’humanité.
Longtemps, la puissance des Églises, leurs dogmes et leurs
contraintes ont contribué à rétablir l’équilibre apparent ou, du
moins, elles ont procuré à l’homme un exutoire salvateur. Puis
la science pris le relais, mais, pas plus que les religions, elle ne
pouvait satisfaire complètement une humanité parvenue à un
degré de développement tel que des réponses partielles ne pou­
vaient la satisfaire. Ce fut, alors, le temps des excès où tout
était remis en cause. Si les organisations traditionnelles, spiri­
tuelles, mystiques et même culturelles avaient su, à ce moment-
là, faire comprendre leurs objectifs, elles auraient joué un rôle
ém inent dans la période transitoire conduisant d ’un cycle à
l’autre, car elles constituaient la seul alternative possible, par
leurs explications exhaustives, jusque-là réservées au petit
nombre. Certains mouvements mondiaux ont rempli, à cet
égard, la mission qui leur incombait, sans être découragés par
les attaques qu’ils soulevaient, ce faisant. C ’est ce qui est à la
base de la raison de ce qu’ils sont devenus, et pour quelques-
uns de la puissance morale qu’ils ont acquise. Il n ’est pas ques­
tion q u ’ils deviennent jam ais des organisations de masse.
L ’initiation en particulier sera, à toutes les époques, l ’apanage
d ’une minorité, même si celle-ci doit être plus nombreuse
qu ’auparavant, du fa it que beaucoup plus de gens sont prêts.

Ayant étudié la question du déséquilibre d ’un point de vue

292
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

général et même collectif, il convient de l’examiner, à présent,


dans un sens beaucoup plus restrictif, qui est celui dont certains
critiques se servent dans les jugement portés en particulier sur
l’ésotérisme, le mysticisme et leurs prétendus dangers.
Déséquilibre est, dans ce cas, employé dans la nuance la plus
péjorative qui soit. C ’est un mot correct et prudent pour désigner
des anormaux mentaux. Le sujet à considérer comporte donc un
double aspect : d ’une part, y a-t-il, dans les mouvement ini­
tiatiques, des déséquilibrés et, d ’autre part, l’ésotérisme ou le
mysticisme peuvent-ils être à l’origine de déséquilibre ? Je traite­
rai du premier aspect et, pour le second, c’est dans une harmoni­
sation avec le Soi que sera recherchée la réponse. Un point,
cependant, est à souligner. Les explications fournies se situeront
très précisément en relation avec des mouvements traditionnels
et authentiques ayant un long passé historique derrière eux et
ayant largement fait leur preuve. Elles ne concerneront, en
aucune manière et à aucun égard, des mouvements plus ou
moins récents au caractère plus ou moins étrange - et il s’en éta­
blit tous les jours de nouveaux remplaçant ceux qui, à un rythme
semblable, végètent, se meurent ou disparaissent - et encore
moins les groupes à buts religieux qui pullulent dans le monde et
dont les rites, coutumes et doctrines sont, parfois, si étranges
q u ’on a peine, avec la meilleure volonté du monde, à Jes com­
prendre et qu’en tout cas, la presse juge défavorablement, avec
des commentaires si peu réfléchis qu’ils éclaboussent, malheu­
reusement, d ’autres mouvements plus valables.

Y a-t-il, dans les organisations mystiques, initiatiques,


spirituelles ou même culturelles, des déséquilibrés ? La
réponse pourrait être que, s’il y en a partout dans le monde, il y
en a forcément dans les organisations en question, mais une
telle réponse ne saurait être acceptée sans analyse. Ce qui a été
précédem m ent expliqué à propos de la situation générale de
l’humanité, se reflète dans les grandes religions de la terre.
Elles comptent, parmi leurs fidèles, des déséquilibrés et des
anormaux, mais l’on ne rend pas ces religions responsables de

293
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

ces cas pathologiques. Il ne viendrait à l ’idée de personne,


devant un fou ou un criminel, de mentionner qu’il est catho­
lique, protestant, ju if ou musulman, impliquant, par là, qu ’il
peut y avoir une relation entre son état et la religion à laquelle il
appartient. Pourtant, s’il se trouve être membre d ’une organisa­
tion mystique, traditionnelle, spirituelle ou même culturelle,
l’on ne manquera pas de le signaler avec insistance ! Or, la par­
ticipation à des rites religieux, la teneur de certains dogmes, la
hantise du péché et la crainte de Satan, sans compter l ’in­
fluence irréfléchie de certains directeurs de conscience, peu­
vent, tout aussi bien, troubler un être faible et déjà mentalement
perturbé, sans que cela paraisse, qu ’une étude des principes
mystiques ou l’accomplissement de certaines expériences. De
plus, il est démontrable qu’il y a moins, en pourcentage, de
déséquilibrés et d ’anormaux dans les organisations mystiques
ou traditionnelles authentiques, qu’il n’y en a parmi les fidèles
pratiquants des grandes religions mondiales.

Il n ’est pas, au demeurant, dans mon intention de dis­


créditer, le moins que ce soit, les religions. Elles remplissent
une mission fondamentale au service des hommes et réalisent
une œuvre admirable. Elles n’ont, évidemment, aucune part de
responsabilité dans l’état pathologique ou mental de leurs
fidèles, pas plus qu’elles n ’en ont dans leurs actes répréhen­
sibles. Ma remarque visait simplement, dans l’intention la plus
bienveillante envers tous, à rétablir les faits dans leur vérité,
pour que ne soient pas investis d ’une responsabilité qu’ils n’ont
pas, des ordres mystiques, traditionnels, initiatiques ou spiri­
tuels, car, s ’il devait en être ainsi, cette même responsabilité
reposerait bien plus lourdement sur d ’autres.

On appartient à une religion par naissance et rarem ent


par un libre choix. La différence - et elle est im portante -
avec un mouvement spirituel ou mystique, c ’est qu’à celui-ci
on adhère volontairem ent. M ais il y a une différence non
moins essentielle. Une religion aspire à s’étendre dans un but

294
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

missionnaire. Elle est ouverte à qui veut y entrer. Une simple


profession de foi et l’acceptation des dogmes sont suffisants.
On n ’exige pas du candidat q u ’il soit intérieurem ent prêt,
m ais il est requis de n ’appartenir à aucune autre religion.
Dans une organisation mystique, spirituelle, traditionnelle ou
même culturelle, au contraire, il faut solliciter son admission
et on peut le faire même si l’on appartient à une religion ou
même si l’on est déjà membre d ’un ou plusieurs autres mou­
vements. L’on n ’aura à renoncer ni à sa religion ni à ses affi­
liations annexes.

La règle de la supplication, naguère suivie avec rigueur, a


été remplacée, dans les temps modernes, compte tenu du déve­
loppem ent de la civilisation et de la liberté de conscience et
d ’association reconnue dans la plupart des pays, par une lettre
de candidature ou, plus simplement par une demande d’affilia­
tion. Le formulaire à remplir a été préparé de manière à pouvoir
déterminer si la candidature peut être retenue. En particulier, le
motif pour lequel l’affiliation est sollicitée doit être indiqué. La
demande est examinée avec une large compréhension et, si tout
est en règle, le candidat est reçu après les enquêtes nécessaires.
C ’est dans le cours de sa participation aux travaux qu’il ren­
contrera les obstacles correspondant à sa propre nature. Il
connaîtra peut-être le doute, le découragement ou la déception,
par exemple. L’organisation s’efforcera de l’aider, d ’aplanir ses
difficultés, mais, en dernière analyse, ce sera à lui de vaincre
l’obstacle et de se dominer lui-même.

Une demande d ’affiliation, aussi simple soit-elle, permet


cependant d ’éliminer un certain nombre de candidatures. A la
rédaction de la demande et au motif présenté, encore que celui-
ci soit certainem ent considéré avec bienveillance, il est aisé
d ’évaluer les aspirations profondes du candidat et il est surtout
possible de déterminer si la demande émane d ’une personne ne
jouissant pas de toutes ses facultés ou souffrant d ’un réel désé­
quilibre mental. Dans cette éventualité, naturellement, la can­

295
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

didature n ’est pas acceptée par quelque mouvement que ce


soit. Ainsi au départ, sont éliminés ceux à qui les travaux ne
seraient d ’aucun profit, en raison de leur état mental. Toutefois,
si le déséquilibre semble tout à fait insignifiant, il arrive que la
règle soit assouplie et qu’un candidat soit, après les enquêtes
voulues, admis et, malgré le doute du départ et dans la majorité
de ces cas, au demeurant très rares, le mouvement en question a
toutes raisons, ensuite, de s’en réjouir, pour lui-même et pour le
membre reçu avec quelque réserve dont l’état a été rééquilibré
par ces travaux.

Mais des erreurs, en nombre infime, n ’en sont pas moins


commises et elles le sont dans toutes les organisations, y com­
pris celles qui maintiennent les plus sévères exigences à l’ad­
mission d ’un candidat. Cependant, le résultat sera que membre
admis dans ces conditions n ’avancera pas très loin. Les travaux
auxquels il participe, aussi initiatiques ou même ésotériques
qu’ils soient, ne répondent pas à l’attente de son moi inadapté.
Ou bien, ce sera l’organisation elle-même qui se rendra compte
de son état et mettra fin d ’autorité à une affiliation ne pouvant
rien apporter de positif à un membre dont l’état est anormal.

Il est donc faux de prétendre que les organisations tradi­


tionnelles, spirituelles ou mystiques rassemblent des déséquili­
brés et des anormaux. Peut-être ceux admis par erreur ont-ils pu,
avant d ’être rejetés, faire parler d ’eux et c ’est un fait que les
moins dignes et les moins préparés sont le plus souvent les plus
démonstratifs, mais, généraliser à partir de cas extrêmement iso­
lés et faire rejaillir sur tout un mouvement ce qui est le fait de
rares, très rares éléments, n’est certainement pas juste et raison­
nable. Ce serait ignorer et, disons-le, faire insulte à l'immense
majorité souvent silencieuse, de ceux qui dans ces mouvements
sont des exemples d ’équilibre et d’efficacité et qui donnent cré­
dit de leurs plus belles réalisations - même dans les activités
profanes - à la formation dont ils ont bénéficié. Il n ’est pas dans
mon intention de citer les professions représentées dans les

296
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

mouvement mystiques, traditionnels, spirituels et même cultu­


rels. Elles n’entrent pas en considération. Ce qu’il est possible
pourtant d’affirmer, c ’est que les adhérents, qu’ils appartiennent
aux plus hautes sphères sociales et jouissent de la plus grande
notoriété ou qu’ils pratiquent un métier infiniment plus humble,
constituent, tous, une élite. Ils sont la preuve vivante de ce
qu’une recherche peut accomplir chez ceux qui, étant prêts, ont
su appliquer, avec zèle et persévérance, les grands principes de
la sagesse traditionnelle, spirituelle, mystique ou culturelle, et
même si, puisque la vie est une école, ils ont à faire face à
l’épreuve, c ’est encore, grâce à leur connaissance et à leur tra­
vail, pour démontrer la force de caractère, la sérénité et le cou­
rage que confère la volonté de s ’améliorer. Un cherchant ne
capitule jamais. Il regarde au-delà, plus loin, et l’instant difficile
est déjà, pour lui, dépassé par sa vision de l’avenir.

Il n ’y a pas autre chose à ajouter pour faire justice d ’un


jugement hâtif qui fut porté longtemps, mais bien moins de nos
jours, si ce n’est par une malveillance intéressée, sur les organi­
sations mystiques, traditionnelles, spirituelles et même cultu­
relles. Si l’équilibre se trouve ou se retrouve, si des gens sont à
même d’en être la manifestation et l’exemple, c ’est bien dans ces
mouvements, pendant des années injustement critiqués...

Nous devons maintenant savoir si l’étude de la tradition,


l’ésotérisme ou le mysticisme en particulier peuvent être à l’ori­
gine d ’un déséquilibre mental. Autrement dit, quelqu’un admis
dans une organisation de cette nature peut-il par des études et
des expériences, être conduit à un état psychique anormal ? Ce
second aspect de notre sujet d ’aujourd’hui est, je l’ai indiqué, à
soumettre, pour des éclaircissements définitifs, à la méditation
intérieure telle que je l’ai expliquée, autrement dit à ce que sa
visualisation provoque, c ’est-à-dire l’harmonisation avec le Soi.

J ’imagine aujourd’hui pour mon contact la présence en ces


lieux du M aître de la Connaissance que j ’appelle le Maître

297
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Bienveillant. A la lecture de ces messages, chacun aura compris


combien je suis enclin à me référer à lui. Il est celui qui dans
mon image mentale m ’apaise et me donne force et courage. Il
est surtout celui qui, dans les moments difficiles apaise d ’un
sourire et désigne la permanence de l’amour. Je l’écoute :

« C ’est avec la plus grande solennité que je vais


répondre à la question que tu as jugé nécessaire de poser et
cette réponse, la voici : jamais le mysticisme ou l’initiation
véritable n’a été cause ou n’a provoqué de déséquilibre
m ental ou de perturbation psychique chez quiconque.
D ans ton exposé prélim inaire, tu as expliqué que la
recherche m ystique et les expériences q u'elle im plique
sont, au contraire, une source d ’équilibre hum ain, psy­
chique et spirituel. J ’approuve pleinem ent cette concep­
tion, car elle s ’appuie sur des preuves irréfutables. Il est
cependant essentiel de noter que tes com m entaires por­
taient sur la recherche mystique seule et tu as observé que
m a réponse reposait sur les mêmes bases. Est-ce à dire que,
toi et m oi, dans notre argum entation, prétendons que
cette forme de recherche a l’exclusive d ’une technique et
d ’une form ation sérieuses et sûres ? Certainem ent pas.
M ais il est normal, que tu t’en tiennes à cette forme parti­
culière de recherche et il est juste que je me rallie à ces
conclusions largement prouvées. Tu dois bien comprendre
que les m ouvem ents authentiques dans leur spécificité,
sont des voies éminemment rapides, les plus rapides peut-
être, car leur technique est fondée sur une constante et
progressive expérim entation et non sur des spéculations
d ’ordre purem ent intellectuelles q u i, aussi intéressantes,
voire fascinantes q u ’elles apparaissent, n’enrichissent
q u ’un mental transitoire que le m ysticism e et la spiritua­
lité véritables ont pour dessein de transcender.

« Les organisations sérieuses ont toujours eu le souci


de dispenser une formation qui soit efficace, tout en étant

298
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

supportable. Lecre humain a des lim ites q u ’il ne peut sans


danger dépasser. Toute technique authentique les connaît
et en tient soigneusement compte pour le plus grand bien
de ses adhérents et dans leur intérêt. Un enseignem ent
pratique dans les mouvements qui en incluent un doit être
gradué avec la plus extrême vigilance. Les expériences doi­
vent être enchaînées de telle façon q u ’elles produisent un
épanouissem ent intérieur harmonieux. De plus, ces mou­
vem ents ne doivent pas cesser d ’insister sur l’obligation
d ’allier le réalism e et l ’idéalism e, et ils le font. Leurs
m em bres sont invités à ne pas ignorer le m onde dans
lequel ils vivent, m ais à y œuvrer et agir, aidés des prin­
cipes qui leur sont donnés. Enfin, s ’il y a chez ces mouve­
ments des expériences mystiques transcendantales, elles ne
doivent être prescrites q u ’à un mom ent défini de la pro­
gression, après des m ois et des années de préparation, et
une expérim entation, sim ple en apparence, qui n’en est
pas m oins rapidem ent fructueuse et déterm inante sur le
développement intérieur.

« La recherche mystique ainsi comprise apporte, par


conséquent, les effets les plus bienfaisants et, je le répéte­
rai, les plus équilibrants. Si, dans le sein de m ouvements
valables, il est arrivé rarement q u ’un cas de déséquilibre ou
d ’anom alie m entale se soit présenté, je confirm e avec toi
que l’origine de la perturbation n’a jam ais été l’enseigne­
ment reçu ni les expériences proposées, mais que l’enquête
effectuée a toujours prouvé que la personne concernée
s ’était, contrairem ent aux recom m andations sans cesse
répétées, livrée, de sa propre initiative, à des excès, négli­
geant com plètem ent le réalisme, au seul profit de l’idéa­
lisme, vivant repliée sur elle-même dans une introspection
exclusive et, souvent, ajoutant à la technique qui lui était
apprise, d ’autres directives de quelque groupe ou de
quelque instructeur comme il en apparaît et disparaît
chaque jour, ou encore s ’adonnant à des pratiques

299
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

conseillées par des ouvrages choisis sans discrim ination et


lus sans attention, dont le succès n’a pu être assuré que par
des assertions fantastiques et sans fondem ent dont le
p ub lic, hélas, est friand, m ais q u ’il est étonnant de voir
acceptées par certains membres d ’organisations valables et
depuis longtemps établies.

« Le déséquilibre mental n’a d ’autre origine que ces


excès ou expériences complémentaires auxquels quelques-
uns ont le grave tort de s’adonner. On ne saurait en rendre
responsable une organisation particulière. Toutes ces orga­
nisations élèvent, à ce sujet, suffisam m ent d ’avertisse­
m ents. Elles ne peuvent faire davantage, leurs m em bres
conservant une absolue liberté, dans un respect attentif de
leur indépendance. S ’ils se conforment rigoureusement aux
directives reçues, s ’ils ne se laissent pas séduire par un
appel facile de l’étrange ou d ’une prétendue rapidité qu’ils
ont, sans parfois s ’en rendre com pte, à leur portée, ces
adhérents sont assurés d ’aller aussi loin que possible —et
vite - dans la voie du mysticisme, de l’initiation, de la spi­
ritualité et de la réalisation. Si quiconque disait avoir été
amené, par une technique valable, à un état anormal ou s ’il
affirm ait avoir connu quelqu’un ayant eu cette épreuve, sa
déclaration, si elle n’est pas due à quelque m otif inavoué,
serait m ensongère et ne tiendrait pas com pte d ’éléments
externes n’ayant rien de commun avec la technique incri­
m inée avec tant de légèreté et, parfois, de m auvaise foi.
C ’est, en effet, quelquefois, dans les ouvrages dont j ’ai
parlé et dans les groupes auxquels j ’ai fait allusion que la
critique à laquelle j ’ai répondu, a son origine. Il est
étrange que certaines accusations sans réalité puissent
émaner des coupables, m ais les circonstances ne doivent
jam ais surprendre l’initié ou le cherchant. Il sait que la
lutte entre les forces de la lumière et celles de l’ombre est
parsemée de péripéties, quoique, finalem ent, rien ne pré­
vaut contre la vérité.

300
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« Si des Ordres de vérité, si des mouvements spiri­


tuels, si des associations mystiques ou des cercles culturels
n’étaient pas en butte à la critique, à la m alveillance et à
des attaques de toutes sortes, comme il l’ont été au cours
des âges et le seront jusqu’à la fin des temps, leur mission
n’en serait pas, pour autant, facilitée. Le progrès n ’est
accom pli que dans l’opposition ou la résistance. Si la
lum ière est appelée à s ’accroître, c’est parce q u ’il y a une
zone de ténèbres. Dans la manifestation, l’épanouissement
ne s ’obtient que par l’effort. Le mysticisme et la culture ne
reculent jamais, car ils sont latents au cœur de l’homme. Ils
progressent, au contraire, jour après jour, irradiant leur
sagesse ou le résultat de leurs travaux sur ceux en qui, après
un long et difficile cheminement, a retenti l’appel vers la
vérité libératrice de la Connaissance. Chaque pas accompli
vers ce but est une victoire qui résonne, sur terre et dans les
deux, avec d ’autant plus de puissance que les obstacles sur­
montés ont été difficiles. Vers le m ysticism e, c’est-à-dire
l ’équilibre, avanceront ceux, toujours plus nombreux, qui
sont prêts pour l’ultime étape vers la régénération.

« Des normes, en ce qui concerne le nombre des


appelés, seront toujours m aintenues, m ais d ’ores et déjà,
elles sont élargies, puisque l’humanité a franchi une étape
considérable de son destin et est entrée dans une ère nou­
velle. Com m e c’est la loi, certains avanceront un tem ps
plus ou moins long, puis ils devront connaître une pause et
quelque prétexte se présentera à eux pour s ’arrêter sur le
bord du chemin. Parm i eux, quelques-uns, le m om ent
venu, reprendront leur marche, pour ne plus l ’inter­
rompre. D ’autres ne se mettront à nouveau en marche que
dans une vie suivante. Un petit nombre, cependant, une
fois engagé sur un sentier de la lum ière, continuera ju s­
q u ’au bout. M ais, tous, un jour, seront réunis au sommet.
A toi, à tous, courage, donc ! Et aussi, prudence et
patience ! Les heures du temps sonnent le carillon des acti-

301
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

vités du m onde de la m anifestation. Pourtant, l ’unité


dem eure, la vie est continue et l ’éternité qui est Réalité,
préside à tout. C ’est à cette conscience de l’U nique, sous
toutes ses formes et dans ses innom brables expressions,
que conduit le m ysticism e véritable, qui engendre, m ain­
tient et renforce l’équilibre dont le monde a besoin et que
le cherchant découvre dans les O rdres perpétuant une
authentique tradition, ou une spiritualité vraie ou encore
une culture étendue par un travail de recherche person­
nelle. J ’ai d it ! »

Le M aître de la Connaissance disparaît lentement, très


lentement, à ma vision intérieure née de la visualisation qui a
précédé, comme d ’habitude, mon contact. Seul, maintenant, je
m ’abandonne à une forme de paix intérieure. Combien de
temps ma méditation a-t-elle duré ? Une fraction de seconde,
quelques minutes ou davantage ? Revenu à la terre, il me paraît
inutile de vérifier... Il est plus urgent de transm ettre et d ’es­
sayer de le faire aussi bien que possible.

302
MISCELLANÉES

Ce chapitre, par les sujets très variés qu’il traite, en ren­


ferme plusieurs, d ’où son titre. Je n’ai pas eu, pour les questions
examinées, à tenter chaque fois un contact avec le Soi. Grâce à
une visualisation particulière que j ’expliquerai, les éclaircisse­
ments nécessaires ont été, pour ces miscellanées, obtenus en une
seule fois. Avant cette visualisation, j ’ai pratiqué un exercice. Il
est possible que cet exercice, simple, intéresse quelques-uns de
mes lecteurs. J ’ouvrirai donc immédiatement, dans cet exposé,
une parenthèse pour l’expliquer de mon mieux.

Après les activités quotidiennes, de retour à la maison


et avant de faire quoi que ce soit d ’autre, faites chauffer de
l ’eau ju sq u ’au point d ’ébullition. Si, par inadvertance, vous
l ’avez laissée bouillir, agitez-la quelques instants pour lui
rendre sa teneur en oxygène, puis versez-la dans un récipient
métallique de dimension d ’un verre ordinaire. Desserrez vos
vêtements de manière à avoir le corps libre de toute pression
et faites trois respirations profondes. Ensuite, buvez l’eau à
petites gorgées, presque goutte à goutte, en prenant soin de
ne pas vous brûler. L’eau doit être absorbée très chaude. Puis
étendez-vous confortablement sur le dos ; fermez les yeux et
relaxez-vous. Si vous le désirez, vous pouvez, pendant deux
ou trois minutes, visualiser la couleur bleue, vous entourant
de toutes parts, mais l ’im portant est de rester bien décon­
tracté. Si des pensées vous assaillent, acceptez-les, sans leur

303
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

accorder considération. D em eurez ainsi une dem i-heure.


Vous vous sentirez ensuite rem arquablem ent frais et dispos.
Cet exercice peut être effectué deux ou trois par semaine, et
les soirées où vous êtes plus fatigué que de coutume.

C ’est donc cet exercice qui m ’a permis de procéder, dans


une paix mentale renforcée, à la longue visualisation qu’exigeait
l’expérience projetée. Dans ma visualisation, pour atteindre
l’harmonie avec le Soi, l’intuition naît d ’une apparence imagi­
naire pour la favoriser, celle d ’un Maître, comme toujours, de la
Connaissance. Écoutons-le :

« Lam e est vraiment universelle et, en aucune façon,


séparée du Tout. Elle est om niprésente, dans le visible
comme dans l’invisible. Il n’y a pas d ’âme personnelle. Ce
qui est ainsi considéré n’est q u ’un segm ent, une étincelle
de l’âme universelle, pénétrant un être ou une chose, sans
jam ais être coupé de sa source. Ce qui est appelé, à tort,
âme personnelle, c’est la personnalité qui s’est formée, dans
une incarnation, en quelque monde que ce soit, à la suite de
la rencontre d ’un segm ent de l’âme universelle avec les
conditions et circonstances extérieures, à travers le corps.
Cette personnalité évolue, par les expériences humaines et
planétaires rencontrées, sans que l’âme universelle, à jamais
parfaite, au sein de laquelle se tient la personnalité, évolue
elle-même. Telle est la différence entre âme et personnalité
et non entre âme universelle et âme personnelle, selon une
terminologie généralement employée à tort. J ’ai dit ! »

A peine ce M aître de la Connaissance s ’est-il tu qu ’un


autre, à son tour, enseigne :

« Q uestion, en vérité, bien hum aine dont je vais


traiter ! Les gauchers, à condition q u ’ils soient de véri­
tables gauchers, ont leurs centre psychiques inversés. Au
lieu d ’être situés dans le corps, à droite, ils le sont à

304
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

gauche. Cela est sans importance pour les expériences inté­


rieures et ce q u ’on appelle les phénomènes ou impressions
psychiques. La seule différence, c’est que lors des expé­
riences dans lesquelles il est indiqué d ’em ployer la main
droite ou les doigts de la main droite, il faut se servir de la
main gauche ou des doigts de la main gauche et vice-versa.
De même, les sensations possibles devant être ressenties du
côté gauche de la tête, le seront, par eux, à droite. Quant à
des phénomènes physiques particuliers aux gauchers en
raison de leur état, il n’en existe pas plus que pour les droi­
tiers en raison du leur. Je me suis laissé dire que, dans cer­
tains pays, l ’on conduisait les autom obiles à gauche. Le
résultat est le même q u ’ailleurs où la conduite est à droite.
Seuls les instruments de bord sont inversés. Ceux qui peu­
vent utiliser, de m anière identique, les deux m ains, les
am bidextres, sont des droitiers disposant d ’une faculté
supplém entaire. Il n’y a rien, chez eux, de particulier du
point de vue des expériences, phénomènes, impressions ou
sensations. La réponse est faite. J ’ai d it ! »

C ’est un autre Maître de la Connaissance encore qui,


maintenant, parle :

« L’évolution est la loi de tout l’univers créé. Les


choses et les êtres, depuis la matière brute jusqu’aux mani­
festations les plus hautes de la création, l’homme et ce qui
lui est infinim ent supérieur, sont en constante évolution.
Un degré d ’évolution ne peut pas se mesurer d ’un point de
vue humain. Si quelqu’un a beaucoup progressé sur un sen­
tier de recherche et s’il a véritablement travaillé avec zèle et
persévérance, l’on peut affirmer q u ’il a reçu une formation
in itiatique et spirituelle avancée, m ais nul ne peut dire
quel degré d ’évolution il a atteint. Certains sont parvenus,
dans des ordres ou écoles traditionnelles authentiques, à des
degrés très élevés, m ais sans avoir suffisam m ent travaillé.
Ils n’ont certainement pas un degré d ’évolution correspon-

305
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

dant au stade auquel ils sont arrivés et quelques-uns en sont


fort éloignés.

« N ul ne doit jam ais juger, en bien ou en m al, de


l’évolution d ’autrui. De tels jugements seraient vains et vain
serait quiconque les formulerait. Chacun doit faire preuve
de prudence et de vigilance. Ceux qui ont charge de
conduire les cherchants sur le sentier de la lumière doivent,
de préférence, apparaître sous leur aspect négatif, afin de
décourager ceux qui auraient tendance à chercher ailleurs
q u’en eux-mêmes, le maître véritable. Plus la responsabilité
est élevée, plus le service est grand. La méfiance doit être de
règle envers qui adopterait des attitudes suggérant l’état de
maître, car le maître se dissimule, il se fait plus humain que
le plus humain pour servir davantage, dans l’humilité et la
simplicité. Ainsi, œuvrez et ne perdez jamais courage ! Vous
avancerez, de cette façon, dans la voie de l’épanouissement
intérieur, et l’étendue de votre prise de conscience, autre­
ment dit, votre degré d ’évolution, sera reconnu de ceux qui,
sur le plan cosmique, sont en droit d ’en juger. Il n’y a pas de
pause dans l’évolution. Le développement est continu, car
chaque expérience, chaque épreuve et chaque difficulté sont
une leçon et, en dernière analyse, un enrichissement. N ul,
jamais ne recule, en dépit des apparences. Le progrès person­
nel peut être moins rapide, il peut devenir très lent chez qui
se décourage, mais il ne cesse pas et les circonstances de la
vie, elles-mêmes, sont un outil de ce progrès. Chacun en est
à une étape différente, plus ou moins élevée, plus ou moins
basse. Les uns ont franchi les portails de l’initiation et du
mysticisme, d ’autres pas encore. Tous, cependant, évoluent
et avancent vers un état intérieur plus élevé.

« Cette progression se poursuit dans les incarnations


successives, sur terre et sur d ’autres planètes habitées.
Q uelquefois, elle a lieu dans le sein d ’une même fam ille.
C ’est le cas, surtout, si cette famille, en avançant matériel­

306
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

lem ent et socialem ent, ou encore en connaissant un


rythme positif et négatif fait de succès et d ’échecs, offre la
possibilité d ’expériences diversifiées et progressives. C ’est
ainsi que l’ancêtre peut devenir le père, puis le frère ou la
sœur, ou encore l’enfant. En tout cas, si les liens unissant
les m em bres d ’une même fam ille sont puissants, si ces
êtres, même opposés par leurs caractères dans une incarna­
tion, se com plètent dans leur action, et si, de ce fait, leur
évolution s ’opère à un rythme identique, ils se retrouve­
ront, ici ou là, et poursuivront leur route ensemble. Voilà
ce q u ’il faut entendre par âmes-sœurs. Ce sont des person­
nalités ayant vécu harmonieusement ensemble, et pas seu­
lem ent com m e époux, m ais aussi bien com m e frères et
sœurs ou dans d ’autres liens familiaux. Il faut, cependant,
souligner que toutes les personnalités sont sœ urs au sein
de l'âme universelle. La sympathie naturelle d ’un être pour
un autre ne doit donc pas être interprétée de manière erro­
née. Beaucoup jouent trop facilement sur les m ots âmes-
sœurs, et leurs intentions ne sont pas toujours claires, pas
plus que ne sont fondées, sur des bases sûres, leurs impres­
sions qui peuvent avoir une toute autre origine. Que la
prudence anim e chacun, avant d ’em ployer ou d ’accepter
des expressions, en général, trop mal comprises !

« Le nombre d ’incarnations est illim ité. Le but doit


être attein t. Il l’est plus ou m oins rapidem ent, selon les
efforts déployés et ceux qui sont sur un sentier de connais­
sance en sont plus proches que les autres. Ce n’est q u ’en
relâchant leur persévérance q u ’ils seraient rattrapés et dis­
tancés par ceux qui les suivaient, mais leur propre progres­
sion, quoique plus lente, n’en continuerait pas m oins. Il
est certain que si l’homme fait preuve de zèle et de
constance, il réduit le nombre de ses incarnations succes­
sives. Celles-ci sont illim itées : l’hom m e, seul, par son
rythme d ’évolution, en détermine le nombre. Il n’y a pas de
jugem ent collectif périodique ou final. Chaque personna­

307
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

lité doit, tôt ou tard, parvenir au but. C ’est l’unique prédes­


tination. Elle est en rapport avec l ’ultim e retour.
Autrement, rien n’est prédestiné dans la vie de l’homme ou
des êtres d ’autres planètes. La loi de cause à effet régit
chaque existence. Tout être crée son propre destin, dans une
vie particulière, comme dans une vie ultérieure par rapport
à la précédente. Chacun prépare, par ses pensées, ses atti­
tudes et ses actes, sa vie future. Que chacun s’efforce de
penser bien et juste et d ’agir bien et juste. Son avenir, alors,
aura les mêmes qualités et, dans les nouvelles expériences à
affronter, une opportunité de progrès lui sera offerte dans
des conditions meilleures et méritées.

« Les épreuves du sentier sont les épreuves de la vie,


m ais celles-ci sont ressenties avec plus d ’acuité en raison
de la sensibilité qui se déploie et de l’éveil de facultés jus­
q u ’alors endormies. Ces épreuves n’ont pas seulement pour
but, comme auparavant, de favoriser l’avancement vers les
sources de la connaissance. Le cherchant sait q u ’il s ’y
abreuve désormais. Ses épreuves, celle de sa vie, l’amènent
plus près de la prise de conscience qui est son ob jectif et,
en même temps, elles développent sa maîtrise personnelle.
Il arrive que, dans une organisation reconnue, des épreuves
particulières soient prévues ou périodiquem ent établies,
pour un certain temps. Elles sont, alors, un test général ou
particulier pour évaluer les convictions, l’endurance ou le
degré de maîtrise atteint par quelqu'un ou par le groupe.

« L’épreuve la plus importante est, pourtant, person­


nelle. Chacun doit, sur le sentier, résister à de m ultiples
tentations, se garder de juger sur des apparences, maintenir
son effort envers et contre tout, et, le plus pénible peut-
être, obéir et tém oigner d ’une confiance sans lim ite. Dans
l’épreuve, mes frères, sur le sentier, voyez toujours au-delà,
au-delà des choses, au-delà des situations, au-delà des êtres.
N e jugez jam ais, n’accusez jam ais. Vous vous jugeriez et

308
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

vous accuseriez vous-mêmes, et, pris dans l’engrenage, vous


seriez entraînés aux abîm es de la confusion et de l’erreur.
Apprenez plu tôt à aim er qui vous juge ou vous accuse.
C ’est une occasion nouvelle de progrès. Dans l’épreuve qui,
de toute façon, prendra fin dès que vous çn aurez retiré
intérieurement ce qui est nécessaire à votre évolution éter­
nelle, soyez patients, demeurez hum bles et gardez votre
espérance. L’épreuve passera, mais votre éternité demeure.
J ’ai dit ! »

Un autre Maître de la Connaissance s ’avance et com ­


mence son exposé :

« Parlons du karma. Le karma, ou loi de compensa­


tion, peut être individuel, collectif, racial, national ou
m ondial. M ais, dans tous les cas, chaque cause est suivie,
tôt ou tard, de son effet. Une action bonne se répercutera
en un résultat bienfaisant, un acte m auvais en une situa­
tion pénible. Chacun est responsable de lui-m êm e tout
autant que de la com m unauté, de la race et de la nation
auxquelles il appartient. Soum is aux m êm es lois, il est
juste que l’on assume la responsabilité de ces lois. Elles ne
seraient pas des lois si chacun n’y avait adhéré et que l’on
ne voie pas quelqu’un quitter son pays parce q u ’une loi lui
déplaît. Ailleurs, d ’autres ne rencontreraient pas davantage
son agrément. C ’est par le karma que l’individu progresse
et c’est par lui, aussi, que la collectivité nationale ou mon­
diale progresse égalem ent. Rien n’arrive à un pays ou au
monde q u ’il n’ait mérité. A cet égard, l’histoire est riche
d ’enseignem ents. Sans cesse, regardez autour de vous.
Vous y apprendrez beaucoup. Cependant, ne considérez
pas le karma sous son seul aspect négatif. Le bonheur aussi
se mérite et, dans votre vie comme dans votre pays et dans
le monde, analysez ce qui est bon et bien. Vous constaterez
que cet aspect est plus considérable que l’autre. Le karma
n ’est pas une punition. Il est le m oteur de l’évolution.

309
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

L’in justice, dans le m onde, est une triste constatation


q u ’on ne peut ignorer. L’hum anité en est responsable et
elle en subira, elle en subit déjà, le contrecoup karm ique,
car il faut q u ’elle prenne conscience de ce problème fonda­
m ental. L’inégalité subsistera sur un plan ou sur l’autre,
car les êtres sont à des stades différents les uns des autres et
il y aura toujours des hom m es plus in telligents que
d ’autres, mais cette inégalité est individuelle.

« Chacun, en revanche, doit avoir les mêmes droits et


les mêmes devoirs devant la société, la nation et le monde.
L’égalité, dans ce dom aine, est une obligation et, si elle
n’est pas réalisée, une dure leçon devra être apprise. Il est
inconcevable que des peuples soient sous-alimentés quand
d ’autres connaissent une richesse abondante. Il est inadmis­
sible que des gens puissent gém ir dans la misère et que cer­
tains disposent, en abondance, du superflu. Il est difficile
d ’être riche. Du point de vue spirituel, c’est une épreuve
im portante. Bien peu savent dominer leur richesse et d is­
tribuer autre chose que des aumônes. Il n’est pas sim ple,
pour le riche, d ’entrer dans le royaume des cieux. Il lui sera
donné, plus tard, dans la mesure et de la façon dont il a
donné lui-même.

« N ’enviez pas le riche pour ne pas partager son


karma. Mais heureux les bons riches ! Ils sont en tout petit
nombre et ils ont su gérer leurs biens au service des autres,
dans l’hum ilité et la discrétion. Tant d ’autres ne sont que
des ta m b o u rs... beaucoup de bruit et le cœ ur vide ! Le
m onde avance vers un état différent. Les économies qui
s ’essoufflent présagent de nouveaux lendemains. Un peu a
été fait ; beaucoup reste à faire. Les hom m es sem blent
avoir pris conscience de leurs devoirs. Souhaitons q u ’ils
continuent d ’agir, m ais vite, car les tem ps pressent et le
monde doit, enfin, être délivré de la gangrène de l’in jus­
tice et de la m isère ! H om m es, vous êtes à la croisée des

310
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

chem ins ! Œ uvrez pour que l ’épreuve vous soit épargnée !


Q ue les causes d ’aujourd ’hui soient bonnes, pour que
dem ain les effets soient bienfaisants ! Votre avenir kar-
m ique est entre vos m ains ! Telle est m a réponse. J ’ai
dit ! »

Le Maître de la Connaissance se tait, un autre parle :

« Sp iritualiser son corps ! Com m ent cela serait-il


possible, alors que le corps est un véhicule matériel qui a
un commencement, une croissance, une dégénérescence et
une fin ! Com m ent le corps pourrait-il devenir spirituel
quand sa fonction est physique ! C ’est par le corps que la
personnalité anim ique s ’exprim e et c ’est par lui q u ’elle
connaît des expériences nécessaires à son épanouissement.
La croix reste la croix, même si elle revêt un caractère sacré
par la façon dont elle est considérée. Le corps est le temple
de l ’âm e-personnalité. Il requiert de l’hom m e tous ses
soins pour que sa mission s’accomplisse. Il doit être main­
tenu en bon état et faire l’objet d ’attentions, pour mieux
servir. Il ne doit pas, en revanche, retenir toutes les pen­
sées, au détrim ent de la personnalité qui l’habite. Il vaut
m ieux une existence courte et bien remplie q u ’une exis­
tence longue et inutile. Le corps est à respecter, il n’est pas
à aduler.

« A chacun appartient de définir son propre régime,


car ce qui est bon pour l’un ne l’est pas forcément pour
l’autre, et, d ’ailleurs, le régime évolue et change avec l’âge.
L’excès est dangereux, le fanatisme l’est aussi. Chacun doit
se connaître lui-même et ne pas se préoccuper de l’opinion
d ’autrui. Il faut se soucier moins de ce que l’on met dans sa
bouche que de ce qui en sort. Il faut œuvrer pour spirituali­
ser sa personnalité intérieure, non son corps. Le corps a une
fin qui doit être naturelle. Le suicide n’est pas dans l’ordre
naturel des choses. Il constitue une erreur. Il y a, naturelle-

311
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

m ent, des degrés de responsabilité, selon l’état m ental,


m ais d ’une manière générale la personnalité anim ique ainsi
rejetée du corps, risque de revivre longtem ps et d ’une
manière incessante, sur l’autre plan, son acte et les mobiles
qui l’ont provoqué. Et plus tard, sur le plan physique, les
mêmes circonstances pourront se présenter à nouveau. En
vérité, il n’y a pas d ’acte plus inutile que le suicide.

« D ’un autre côté, la cryogénie est un leurre. Il est


ridicule de supposer q u ’un corps conservé des années,
d ’après un procédé ou un autre, revivra ! A l ’extrême, les
découvertes scientifiques permettront peut-être, un jour, de
lui donner une vie artificielle. Rien ne s ’oppose à cela, le
corps pourra respirer, voire se mouvoir, m ais il ne sera pas
autre chose q u ’un robot intelligent. Il ne pensera pas par
lui-même, il ne raisonnera pas, il effectuera des gestes auto­
m atiques, répétera ce qui lui est dit, sans plus. Jam ais une
personnalité anim ique, même celle qui occupait ce corps
auparavant, n’y viendra. La cryogénie est le résultat des
pensées humaines tournées vers la matière exclusivement.
Par cette expérience, la science parviendra, sans doute, à
quelque découverte. La plus grande sera que l’on ne peut
insuffler la conscience à un corps m ort. Il est possible,
d ’ailleurs que l ’expérience n’aille pas à son terme. Les
découvertes scientifiques normales l’auront rapidem ent
dépassée. Et puis m o u rir... telle est la loi ! Puissent mes
paroles vous avoir éclairés ! J ’ai dit ! »

Un autre Maître de la Connaissance enseigne maintenant :

« La connaissance est à distinguer de la foi. La foi est


une conviction intim e et im m édiate qui ne repose sur
aucun raisonnem ent et aucune dém onstration ou preuve.
Elle est une adhésion profonde et incom m unicable à une
conception, un postulat ou un dogm e. La connaissance, en
revanche, est l’acquisition lente et progressive d ’une com-

312
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

préhension réfléchie, raisonnée et, si possible démontrée,


concernant des vérités physiques et m étaphysiques. La foi
peut naître de la connaissance, m ais la connaissance naît
rarement de la foi, car celle-ci est une certitude que la dis­
cussion, l’analyse et la recherche peuvent ébranler et que,
seul, le refus obstiné d ’envisager d ’autres solutions peut
m aintenir intacte. La connaissance étant une certitude
acquise peut être débattue, voire amendée par de nouvelles
réflexions, sans pour autant être remise en question. Il est
rare que la foi ne subisse pas d ’altération. Dans ce cas, elle
peut faire place à la négation pure et sim ple, et au désinté­
ressement ou, ce qui est beaucoup plus fréquent, à un désir
de connaissance qui, en dernière analyse, pourra ramener à
la foi, mais renouvelée.

« La connaissance inclut le problèm e de la


conscience qui a fait l ’objet d ’une autre question. La
conscience doit être parfaitement comprise pour expliquer
les lois les plus importantes de l’univers et apprendre à les
appliquer au bénéfice de l’homme. La conscience est un
phénom ène universel et perm anent. Elle se m anifeste à
d ’innombrables niveaux, prend, alors, des noms différents,
m ais reste une. C'est ainsi qu'utiiisée au niveau physique
elle est objective et subjective, alors q u ’au niveau intérieur
elle est subconsciente. Pendant le som m eil ou à l’état de
coma, par exemple, elle se rétracte, pour ainsi dire, sur le
plan cosmique, tandis q u ’une partie d ’elle-même demeure
en contact latent avec le corps et les sens physiques. Ce
n’est q u ’à la m ort q u ’elle s ’en sépare définitivem ent. La
conscience perm et la connaissance. Sans elle, l’homme ne
pourrait connaître quoi que ce soit. Ses facultés objectives
seraient in utiles, car les im pressions reçues par elles ne
seraient pas interprétées ni com prises. La conscience, en
dehors du corps, perçoit par l’intermédiaire de ce que l’on
appelle les sens psychiques. Ceux-ci relèvent de l’être réel
en l’hom m e, c’est-à-dire de sa personnalité anim ique. En

313
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

fait, il y a un sens psychique unique qui inclut les mêmes


propriétés que les sens physiques, mais à un degré infini­
m ent plus élevé, auxquelles s ’ajoutent d ’autres fonctions
encore p lu s subtiles. M ais il ne suffit pas de connaître
intellectuellement ces diverses questions. Il faut apprendre
à se servir de ces possibilités latentes.

« Q u elqu ’un qui ne serait pas, dans ses recherches,


guidé par une démarche authentique, sombrerait vite dans
les illusions du moi. Sa compréhension im parfaite fausse­
rait ses interprétations. Il revêtirait ses expériences suppo­
sées du m anteau de l’erreur et l’édifice q u ’il construirait
serait constitué d ’iiiusions. Il aurait, pour dom aine, un
cham p de fausses vérités m asquant la R éalité espérée et
alim entant d ’illusions nouvelles, ses illusions passées. Il
serait perméable aux influences de prétendus messagers ou
encore de ceux q ui, dans des desseins étranges, souvent
dans un but de m ystification ou pour acquérir une célé­
brité douteuse, utilisen t des noms prestigieu x, celui du
C om te de Saint-G erm ain n’étant q u ’un exem ple parm i
beaucoup d ’autres. Le cherchant sincère et a tten tif doit
être vigilan t et ne jam ais accorder crédit à ces curieuses
prétentions dont on s ’étonne q u ’elles puissent trouver
audience chez des êtres pensants !

« Bien plus dangereux et vain encore est l’attrait de


la drogue. Chacun devrait participer à la lutte contre un
tel fléau. Les paradis artificiels deviennent rapidement un
m ortel enfer. Vers la paix, la joie et la connaissance, des
voies plus sûres existent. Ce sont celles représentées par
des m éthodes éprouvées. La lum ière de la connaissance
peut être, par elles, acquise progressivem ent et pour tou­
jours. La drogue, au m ieux, ne provoque qu'un éclair
incom pris pouvant terrasser l’im prudent. L’initiation
confère la sérénité et une m aîtrise plus grande. La drogue
produit l’illusion, la déception et, finalement, la déchéance

314
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

m entale et physique. Elle est, à l’extrêm e, l’opposé de la


connaissance, de la vérité. C ’est pourquoi, le devoir des
m ouvem ents traditionnels est de montrer, à tout prix et
par tous les moyens, leur présence. Le drogué est un insa­
tisfait qui ne sait dans quelle direction entreprendre ses
recherches. S’il savait que la solution de la recherche tradi­
tionnelle ou m ystique est à sa portée, il ne serait pas attiré
par de dangereuses et vaines évasions.

« La jeunesse, libérée des contraintes qui oppri­


maient ses aînés, aspire à l’absolu, c’est vrai. Ses espérances
ne doivent pas être déçues et il est important de veiller à ce
que ses idéaux de pureté et de vérité ne soient pas exploités
par des individus irresponsables poussés par des m obiles
inavouables, et déviés vers d ’illusoires solutions. Il faut les
diriger vers des sentiers vrais de recherche et les conseiller
sans cesse pour que leur confiance ne soit pas abusée par
des pseudo-m ages ou de pseudo-initiés. En vérité, le
devoir est tout tracé. La jeunesse attend et espère. La
recherche traditionnelle ou m ystique doit lui être dési­
gnée ; elle comblera son attente et son espérance.

« Avant d ’en venir à la queste spirituelle, certains


sont attirés par des études particulières, l ’hypnotism e, le
m agn étism e, l’alchim ie, la radiesthésie par exem ple, ou
par des expériences plus dangereuses, com m e l ’écriture
autom atique - et d ’autres tentatives délicates. Certains
avec la connaissance acquise par la recherche spirituelle
abandonnent ces études, m ais quelques-uns les poursui­
vent à titre personnel. Il est évident qu'ayant suffisam ­
m ent avancé sur le sentier, ils les envisagent d ’un niveau
plus élevé car ils en comprennent m ieux la nature et la
portée relative.

« La radiesthésie est sans danger. Un cherchant, pour


ne citer que lui, comprend parfaitement les lois qui la régis­

315
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

sent et il n’y a pas de mystère, pour lui, dans ces recherches


q u ’il a, certes, bien d ’autres moyens efficaces pour mener à
leur terme. II peut aussi prendre intérêt à l’alchimie et profi­
ter de son sym bolism e, d ’autant plus que, lui-m êm e, par
son étude est un adepte de l’alchimie spirituelle.

« Le m agnétism e est partie intégrante de la forma­


tion du cherchant. Q uant à l’hypnotisme, nul ne doit s ’y
livrer ou s’y prêter pour des expériences incontrôlées, car
de graves accidents peuvent se produire. Cette science est à
laisser aux spécialistes. Il faut être plus prudent encore en
ce qui concerne l’écriture autom atique. Il s’agit là d ’une
forme d ’auto-hypnose, laissant s ’exprimer, la plupart du
tem ps, des personnalités secondaires, sans q u ’une certitude
puisse être acquise sur la validité des résultats. De plus,
une vie végétative peut s ’installer chez l’expérim entateur
qui, fasciné par cette méthode, aura tendance, finalement,
à mener une existence en marge du monde extérieur. Que
toutes ces études aient attiré le cherchant en quête de
connaissance, cela se com prend. Cependant, une fois
engagé dans la démarche spirituelle, il est assurém ent
m ieux de faire converger tous ses efforts vers elle seule.
Elle est assez riche en elle-m êm e et assez com plète pour
répondre aux besoins intérieurs les plus exigeants.

« Le cherchant doit veiller à ne pas se laisser em poi­


sonner mentalement, aussi bien par les études complémen­
taires qui l’attirent, que de toute autre façon. Il doit rester
libre à tous égards et, en particulier, intérieurem ent. La
suggestio n s ’exerce de m ille façons sur l’hom m e. Sans
cesse, il est pressé de l’extérieur ou par ses propres pensées.
Si, par malheur, il s’abandonne à l’influence pernicieuse de
la superstition ou aux idées négatives suggérées par
d ’autres ou par sa propre attitude mentale, il est, alors, la
proie d ’un véritable em poisonnem ent m ental qui peut
l’amener aux pires excès et dont il aura beaucoup de peine

316
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

à se délivrer. Il est im portant, pour l’hom m e, de refuser


d'être affecté par des suggestions du dehors ou du dedans
aussi destructrices. Il doit refuser un telle em prise et, en
toutes circonstances, s ’en tenir à un jugem ent sain. Dans
les difficultés, sa raison, se fondant sur une compréhension
juste, doit être son recours et sa protection...

« L’existence est faite de joies et de peines. Les unes


et les autres sont la trame du développem ent intérieur.
Sans doute quelques-unes sont-elles dues à une situation
karmique et offrent ainsi les conditions d ’une leçon utile à
assimiler, m ais la plupart sont une réaction intérieure aux
circonstances habituelles de la vie. Les joies, com m e les
peines, sont une opportunité de progrès. Or, les joies ne
sont pas généralement appréciées d ’un point de vue aussi
profond. Elles sont égoïstem ent ressenties, et rares sont
ceux qui éprouvent, en leur cœur, assez de reconnaissance
pour rendre grâces et faire bénéficier autrui des bienfaits
reçus, ignorant q u ’ainsi leurs joies seraient décuplées. Que
de plaintes et de gém issem ents, en revanche, dans la
peine ! Que de protestations contre ce qui est supposé être
injustice ! L’homme, cependant, est l’artisan de son propre
malheur. Il est à l’origine de ses peines. Il le comprend en
développant sa compréhension. Partager ses joies et dom i­
ner ses peines, voilà ce qui devrait être son attitu d e, en
atten dan t, par l’évolution, de dépasser les unes et les
autres, dans la béatitude du réalisé.

« M algré l’avancement de la civilisation, peines et


joies demeurent, car si le cadre extérieur se transforme, les
ém otions hum aines ne peuvent disparaître puisque, sur
elles, est fondé l’épanouissem ent intérieur. Fondam enta­
lem ent, ces ém otions seront toujours ce q u ’elles sont
actuellement. Tout au plus, quelques unes pourront chan­
ger de nature, en raison de l’aspiration incessante vers un
m onde meilleur. Le phénomène que l’on a appelé hippie

317
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

démontre bien cette aspiration, même si, dans ce cas, elle


ait été une m anifestation particulière de l’espérance
humaine et ait ressemblé plutôt à une protestation contre
une société jugée inacceptable.

« Les hippies, il y a plusieurs décennies, ont donc eu


leur raison d ’être. Pour beaucoup qui les ont suivis, ils
auront été alors une étape, une transition, vers une compré­
hension différente et, bien souvent, vers la queste spiri­
tuelle. C ’est une grave erreur de croire que les hippies
s’adonnaient tous, systématiquement, à la drogue. Il y avait
certainem ent parmi eux des drogués, m ais la plupart se
m êlaient aux hippies après avoir contracté cette néfaste
habitude, pour trouver un m ilieu ou ils seraient acceptés
sans être jugés ni condamnés. La drogue faisait déjà ses
ravages beaucoup plus en dehors des m ilieux hippies que
parmi eux. Ju stice devait leur être rendue. L’on oublie trop
que si l’attention a été attirée sur le tragique problème de la
pollution, c’est aux hippies que l’humanité le doit. Sans eux,
ce danger serait peut-être resté longtem ps ignoré du plus
grand nombre et aucune mesure salutaire n’aurait pu être
prise à tem ps. Pourtant, voyez ! Le monde, m aintenant,
connaît le péril et malgré tout, la question reste posée : l’ap­
pât du gain et les impératifs économiques feront-ils encore
longtemps ignorer sciemment le danger mortel encouru par
l’humanité ? Celle-ci, par inertie, accepte-t-elle l’éventualité
d ’un lent suicide collectif ? C ’est à chaque homme de
répondre à cette question vitale, car chacun est concerné,
m ais c'est à tous de lui trouver une solution efficace.
A utrem ent, dans un avenir plus ou moins proche, nul ne
sera plus là pour réfléchir à ce problème. Il est plus urgent et
plus dramatique que le plus pessimiste pourrait l’imaginer.

« Les hippies dont il vient d ’être question prônaient


la fraternité et l’amour, m ais ce sujet concerne tous les
hommes.

318
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

« L'amour véritable pourrait résoudre toutes les diffi­


cultés qui se présentent à eux et instaurer, dans le monde, un
règne d ’harmonie et de paix. Mais l’amour le plus pur est
teinté encore d ’égoïsme. L’humanité doit apprendre à aimer
et se rapprocher ainsi de l’idéal q u ’est l’amour universel.
Même limité, l’amour éprouvé et manifesté par l’homme est
une source de progrès. Cet amour est une expression de
l’amour universel, et cela à tous ses stades. L’amour qui règne
dans une famille, celui, par exemple, des parents pour les
enfants, du mari pour son épouse, s ’inscrit dans l’ensemble
cosmique dont l’amour est l’explication ultime.

« La fraternité entre les êtres est une autre forme de


l ’am our universel. Elle est vraie si elle est absolue, si elle
constitue un véritable don de soi aux autres, et si elle n’est
pas raisonnée au point de devenir un simulacre d ’elle-même
et une expression déguisée de son contraire, l’égoïsm e. La
fraternité, comme l’amour, comprend tout, pardonne tout
et ne craint pas d ’être trahie, car elle ne le peut, seul
l’égoïsm e risquant de l’être. Elle ne se lim ite pas à de
bonnes paroles qui ne sont souvent q u ’une défense d ’inté­
rêts personnels. Elle se pratique dans le silence et dans l’ac­
tion et elle n’est authentique que si elle exige un sacrifice.
Elle n’est pas aumône, elle est communion. Etre le frère des
hommes, de tout ce qui n’est pas soi-même, tel est l’amour,
dans sa vérité et dans sa vie, et, dans cette compréhension,
am our et fraternité ne sont q u ’un. Puisse donc l’amour
véritable régner entre les hommes et les guider vers plus de
compréhension, de lumière et de paix. J ’ai dit ! »

Un Maître de la Connaissance prend aussitôt la parole :

« Le destin de l’homme n’est pas écrit. Ici même, il y


a un m om ent, il a été rappelé que la prédestination
n’existe pas au sens où elle est habituellem ent comprise.
Quelle peut être, dans ces conditions, la valeur de l’astro-

319
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

logie, par exemple ? Fondamentalement, l’astrologie n’est


pas une science de prédictions. L’homme évolue dans un
certain décor et, pour le rôle qui lui revient, chacun a des
possibilités particulières. Le décor et ces possibilités peu­
vent être, dans une certaine mesure, révélés par l ’astrolo­
gie. De mêm e, les conditions dans lesquelles se déroulera
le drame, peuvent, dans leurs grandes lignes, être astrolo­
giquem ent révélées. Cependant, la manière dont la pièce
sera jouée, les émotions q u ’elle suscitera chez les acteurs et
les spectateurs, les réactions profondes des uns et des
autres et, finalement, le profit qui en sera retiré au dénoue­
ment, tout cela l’astrologie ne peut le prévoir. De plus, elle
indique des éventualités, non des certitudes. Celui qui est
concerné décidera, de son libre choix, ce qui adviendra en
dernière analyse. En fait, si son développem ent n’est pas
suffisant, il jouera le rôle tel q u ’il est, dans son ensemble,
prévu pour lui, mais si ses connaissances sont plus grandes,
et, surtout, s ’il a progressé dans la voie de la m aîtrise per­
sonnelle, il conférera, à la place q u ’il doit occuper, une
valeur absolum ent personnelle.

« L’astrologie définit les caractéristiques positives et


négatives d ’une être ou d ’une situation donnée. Si le pire est
accepté comme inévitable, il se produira, par la seule faute
de celui qui n’a pas réagi convenablement. Les informations
fournies par l’astrologie font toujours état de conditions
positives et négatives ; elles laissent une troisième voie
ouverte où l’ensemble des aspects, les bons et les mauvais,
peut être employé pour une solution acceptable. Par dessus
tout, les astres inclinent mais ne déterminent pas.

« La volonté humaine permet de m aîtriser les situa­


tions les plus compromises. L’homme reste libre et, en der­
nière analyse, c’est lui-m êm e qui choisira de dom iner les
circonstances ou de s ’abandonner à elles. Enfin, s ’il est
engagé dans une queste intérieure, traditionnelle ou mys­

320
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

tique, il se situe au-dessus des astres, com m e le sou li­


gnaient les sages du passé, mais, même alors, il ne lui sera
pas inutile de connaître ses potentialités afin de s’en servir,
au besoin, pour progresser vers le but qui est le sien. Si
l’astrologie est conçue de la même manière que certaines
pratiques superstitieuses, elle est un danger et il vaut
m ieux l’ignorer com plètem ent. Si, au contraire, elle est
adm ise comme une conseillère possible, elle peut consti­
tuer une grande a id e ...

« Cela m ’amène à dire quelques mots de l’ère nou­


velle dont beaucoup parlent, celle dite du Verseau. Cette
ère est prometteuse, car ses tendances sont riches. Elle favo­
risera un avancement considérable et sera marquée par une
fraternité plus grande entre les hommes. Surtout, elle sera
le tem ps d ’une spiritualité dégagée de toute emprise d og­
m atique. Avec elle, l’heure du m ysticism e, de l’initiation
traditionnelle et de la véritable liberté humaine, religieuse
et spirituelle aura sonné. Mais, en ce qui la concerne aussi,
elle sera ce q u ’en feront les hommes. D u meilleur, ils peu­
vent faire le pire, comme du pire, le meilleur.

« Chaque ère, comme chaque signe astrologique et,


d ’ailleurs, com m e chaque hom m e, a les défauts de ses
qualités. J ’ai, cependant, confiance que cette ère nouvelle,
m algré les inévitables problèm es qui sont les m oteurs de
l’évolution, sera grande, bonne et fructueuse pour l’hum a­
nité, si elle sait manifester un peu de sagesse, sous l’inspi­
ration divine. De plus, n'oublions pas ceux qui veillent.
A insi, que, chez tous, règne la confiance, car si les d iffi­
cultés et les retards sont le fait des hom m es, le futur
ap p artien t au bien divin ! Telles sont les perspectives
d ’avenir que l’hum anité peut raisonnablem ent com ­
prendre. Le reste dépend d ’elle-même !...

« I) m ’appartient, maintenant, de laisser place au plus

321
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

saint des M aîtres, à Celui qui, seul, a vraiment droit à ce


titre, à Celui dont nous ne som mes que les pâles reflets, à
Celui qui est au cœur de tous les êtres et que chacun doit
découvrir en soi. De Lui, nous apprenons toujours, car il est
Vérité. Inclinons-nous devant le M aître et écoutons Sa
Parole de vie, de lumière et d ’amour ! Q u ’en chacun de
nous, le Verbe soit ! »

La voix, calmement, solennellement, s’élève :

« Paix dans l’univers, paix dans tous les mondes, paix


sur la terre, paix en vous tous, hommes de bonne volonté !
Vous venez ici, chercher la lumière et si, ici, vous la décou­
vrez, c’est q u ’elle est déjà en vous-mêmes, comme elle est
dans tous les êtres et en toutes choses, voilée seulement
pour ceux qui, ayant des yeux, n’ont point encore appris à
voir. Dans le tem ps d ’un m onde, un m essage a jailli, qui
rassem blait tous les messages du passé et de l’avenir, de ce
monde et des autres. Il était le message de l’espérance et de
l’am our ; peu l’ont com pris et peu l’ont suivi. La voix de
Dieu, déjà, avait bien souvent retenti ; elle a retenti depuis
toujours, à l’Orient comme à l’Occident, au N ord comme
au Sud, se diversifiant en m ille et un enseignements, dans
un chatoiement de vérités que la plupart n’ont su recevoir.
Elle retentira encore et encore, jusqu’à la fin des temps et,
comme le carillon des cloches réunit les fidèles, elle appel­
lera sans cesse le peuple des âmes, en quelque lieu q u ’elles
soient, à l’ultime retour...

« Pour la terre, un autre matin s’est levé et les ouvriers de la


première heure sont, depuis peu, à l’œuvre, mais nombreux sont
ceux qui reposent toujours ou s’éveillent chargés des soucis de la
veille. Pour eux aussi, le soleil qui se lève éclairera un monde
différent. C ’est à eux, comme à vous, que s’adresse ce message,
un message pour les temps nouveaux...
« Le vin nouveau, jadis, avait été mis dans des outres

322
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

neuves. Le vin et les outres ont vieilli sans que le vin ait été bu -
ou si peu ! Il a été oublié ou ignoré dans les celliers de la sagesse.
Ainsi, les hommes ont eu soif et n ’ont pu s ’abreuver qu’aux
sources de l’illusion. Le moment est venu, pour eux, de retrouver
le message antique et de l’extraire de la poussière des âges où il
était enseveli, pour lui rendre tout son éclat. La préparation est
achevée. L’application doit, maintenant, commencer. Le mes­
sage des temps nouveaux est donc le message ancien redécou­
vert. La loi n ’est pas abolie, elle est régénérée. La complexité
s’écroule sous l’assaut de la simplicité et la vérité surgit à jamais
semblable à elle-même. Le royaume de lumière est en l’homme,
plus proche de lui que ses mains et ses pieds. Son long voyage
dans le labyrinthe de la vie n ’a pour but que de le conduire à
cette étape suprême, à cette ultime découverte. Le retour au
Message n ’est pas un recul, car ce Message est éternel. Il est
vivant, même dans les tumultes du monde, même dans les
grandes réalisations de la science, même au cœur de celui qui nie
son existence. Homme, souviens-toi qu’il a été dit : Lève une
pierre. Je suis dessous ! Souviens-toi qu’il t’a été recommandé :
Sois calme et sache que je suis Dieu ! Dieu s ’est réfugié en toi ;
c ’est par Lui que tu existes. Connais Sa présence et tu seras
libre... Homme, écoute et souviens-toi...

— Bienheureux les pauvres en esprit, parce q u ’à eux


appartient le royaume des d eu x ! Pourrait-il, ce royaume inté­
rieur de sagesse, de paix et de connaissance, être accessible à
quiconque a l’esprit fasciné par les remous et les pompes de la
terre ? Pourrait-il, celui que torturent les démons d’une pensée
chargée des effluves de la seule matière, trouver, en lui-même, le
sentier du royaume ? C ’est dans le silence de l’être que l’Etre se
rencontre. Que l’homme se domine et le Soi lui sera révélé. Il
n’est nullement besoin de renoncer au monde et à ses exigences !
C ’est dans le monde que s’exerce la mission humaine et c’est
vers lui que doivent se projeter les lumières du royaume inté­
rieur, de ce royaume appelé, désormais, à être l’âme du monde,
du monde tel q u ’il est...

323
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

— Bienheureux ceux qui sont doux, parce q u ’ils posséde­


ront la terre ! Oui, la terre, cette terre d ’épreuve où tout se
conjugue pour amener l’homme à la vérité, est au doux, à ceux
qui, même trompés, même bafoués, sont victorieux et dont l’in­
nocence est le signe de la véritable sagesse ! Ils croient avoir
vaincu, ceux qui mentent, trompent, torturent et intriguent, mais
leur cœur, dans le secret, subit l’enfer du tourment. Qui sait
autant résister que le doux, le non violent, celui dont le sourire
sait être un réconfort ou une réprobation ? Qui est le plus coura­
geux, du tyran ou du doux ? Qui est le moins lâche ? Qui sait être
ferme à bon escient ? Douceur ne signifie pas abandon...

— Bienheureux ceux qui pleurent. Parce qu'ils seront


consolés ! La connaissance est à leur portée et séchera leurs
larmes. Qui cherche la consolation, sinon celui qui est dans la
peine ? Qui a besoin de réconfort, si ce n’est celui qui souffre ?
Les temps nouveaux sont pour ceux-là. Pour eux, le ciel obscurci
renaîtra dans la lumière. Patience et courage, à vous qui avez
perdu toute espérance ! Le royaume, en vous, s’apprête à resur­
gir...

— Bienheureux ceux qui ont soif et faim de la justice, parce


qu'ils seront rassasiés ! L’heure approche, pour eux, où ils se
réjouiront, car l’ère nouvelle renversera les idoles de l’injustice
et ceux qui ont été persécutés retrouveront la dignité. Que
l’égoïsme soit banni du cœur de l’homme, s’il ne veut pas périr
dans les déchaînements d’un juste courroux ! Le royaume, déjà,
se révèle à quiconque aspire à la justice... Des pensées justes,
des actions justes, voilà ce qui peut sauver l’humanité, voilà ce
qui doit, maintenant, sauver l’homme...

— Bienheureux les miséricordieux, parce qu 'ils obtien­


dront eux-mêmes miséricorde. Est pardonné celui qui sait par­
donner et qui peut pardonner soixante-dix sept fois sept fois...
Est fort qui pardonne, est faible qui s ’entête dans l’offense !
Chaque jour, l’homme commet trente-trois erreurs. Combien en

324
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

pardonne-t-il à autrui pendant trente-trois ans ? La miséricorde


est oubli, elle est sagesse, elle est comm union... Frère, sais-tu
être miséricordieux ? As-tu fait la paix avec ton ennemi, avant de
prétendre à la connaissance ? As-tu fait la paix avec toi-même ?
Si tu ne l’as pas fait, alors, fais-le vite, ou tu devras renoncer...

— Bienheureux les cœurs purs, parce qu ’ils verront Dieu !


La pureté ouvre les portails du royaume intérieur de puissance et
de vérité. Aucun acte n’est impur, si le cœur n’est pas, lui-même,
impur. C ’est la pensée humaine qui souille les actes d’autrui. Qui
es-tu, toi qui juges ton prochain et qui, l’accusant d ’impureté,
révèle l’impureté de ton propre cœur ? Verras-tu toujours la
paille dans l’œil de l’autre, sans sentir la poutre qui t’aveugle ?
Celui qui, pour toi, est impur, a peut-être vu le royaume. Et toi ?

— Bienheureux les pacifiques, parce q u ’ils seront appelés


fils de Dieu ! Il sont les fils du royaume intérieur qui est aussi
celui de la paix. Ayant connu la paix, rien ne peut les satisfaire
que la paix et, comme aux doux, la terre leur appartient. Leur
présence apaise et leur compagnie est recherchée. Ils sont les
témoins de la vérité, les envoyés de la sagesse, les messagers du
royaume... Toi qui espères en la connaissance, manifeste la paix
de l’ère nouvelle. Sois pacifique... !

— Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la ju s­


tice parce q u ’à eux appartient le royaume des d e u x ! Le
royaume des cieux est au-dedans de tout être et il est justice. Le
juste est souvent incompris. Il veut manifester le royaume qui est
en lui, mais les hommes ne le comprennent pas. Sa souffrance est
celle de la justice : c’est celle du royaume, et le royaume, pour le
juste, surgira dans la splendeur et la lumière du Soi...

« Le message de ce temps reste donc : Pureté d ’esprit et de


cœur, justice, miséricorde et paix, ces principes divins que les
béatitudes ont rassemblés dans des sentences éternelles. Faites
d’eux le grand sceau de votre existence. Donnez-leur vie. Tel est

325
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

votre devoir. Oui, hommes de bonne volonté, souvenez-vous


aussi, souvenez-vous toujours :

— Vous êtes le sel de la terre. Si le sel perd sa saveur, par


quoi la lui rendra-t-on : il n ’est plus bon qu’à être jeté dehors et
foulé par les hommes. Vous êtes la lumière du monde. Une ville
sise en haut d’une montagne ne peut rester cachée ; on n’allume
pas une lampe pour la mettre sous le boisseau ; on la met sur le
lampadaire afin d ’éclairer tous ceux qui sont dans la maison.
Que votre lumière luise si bien devant les hommes qu’à la vue de
vos bonnes œuvres, ils glorifient votre Père qui est dans les
cieux : le royaume de vérité et de toutes science qui est en
vous...

« Mais, par dessus tout, aimez-vous, aimez-vous, aimez-


vous les uns les autres. Tous les commandements sont contenus
en celui-là et il n ’y en a pas de plus grand. L’amour vous régéné­
rera, l’amour vous libérera, car l’amour est la clef unique du
royaume, du Verbe étemel qui s’est fait chair en vous... »

J ’imagine, la visualisation me le permet, le visage lumi­


neux, d ’une douceur infinie du Maître. Les phrases, souvent,
semblent sèchent et inertes si une visualisation attentive ne sait
leur insuffler vie. Dans la mienne, le Maître aura parlé et le son
de sa voix irréelle, en moi, aura aujourd’hui retenti, pour s’y gra­
ver à jamais.

C ’est la fin. Quand le Maître a parlé, que tous les autres se


taisent dit la Sagesse ! Telle est la suprême loi.

326
UNE INITIATION DANS
UNE CATHÉDRALE COSMIQUE

Pour permettre à mes lecteurs de mesurer à quel point la


visualisation peut être inspirante et, par l ’imagination, conduire
à une communion intérieure particulière et à une puissante har­
monisation avec le Soi, il m ’a semblé utile et possible de com­
poser un chapitre de ce livre sur les bases imaginées d ’une ini­
tiation qui serait effectuée dans la cathédrale cosmique et
d ’amener ainsi le lecteur à une forme d ’impression et d ’harmo­
nisation qui lui serait ensuite personnelle et qui l’aiderait à une
prise de conscience d ’un certain niveau. Je vous invite donc
maintenant à un contact très particulier par l’image et le verbe.

Une imposante cérémonie a donc lieu, ce soir, dans la cathé­


drale cosmique telle que je l’imagine !... En fait, l’initiation que
je relaterai ici s’est déroulée il y a plusieurs dizaines d’années au
cours d’une nuit de juillet et si, dans mon récit, je puis la situer
ainsi et l’imaginer dans les limites du temps propres à notre terre
et préciser ce soir, c ’est d ’abord parce que, dans l’intemporel, il
n’est d ’autres conditions que la permanence et l’éternité et,
ensuite, parce que cette cérémonie, en me disposant à l’écrire, je
lui donne force, vigueur et actualité. Ce soir, nous allons ainsi par­
ticiper en imagination - mais en dernière analyse, est-ce vraiment
en imagination ? - à une cérémonie des plus sublimes puisqu’elle
concerne l’éveil d ’une personnalité animique à sa réalité, à une
prise de conscience avancée.

327
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

Je me suis longuement préparé à ce contact exceptionnel


avec le Soi. Pendant plusieurs jours, j ’ai observé un jeûne strict
et j ’ai pris le repos nécessaire afin que mon corps ne constitue
pas une entrave et ne soulève aucune objection et aucune
plainte, le moment venu. Il est ainsi en paix et n’exige rien d ’un
mental toujours trop prompt à satisfaire ses sollicitations rai­
sonnables. Et le moment, il est venu !

Le rendez-vous, à l’horloge de ma vie, je l’ai fixé à onze


heures.

Depuis une demi-heure, les yeux clos, je me suis abandonné


à la méditation. Mais l’heure est venue, et il est temps de procéder
à la visualisation et d ’emprunter le chemin de ma cathédrale.
Celle-ci est là, majestueuse dans l’infini des cieux et, en m ’appro­
chant du grand portail, je reconnais certains visages. Chacun, ce
soir, irradie une gravité que la circonstance justifie. Dans la cathé­
drale, une foule immense se presse et prend place. Je sais cepen­
dant que seuls ceux qui le peuvent et le doivent auront conscience
de l ’initiation. Beaucoup, d ’ailleurs, sont venus sans savoir
qu’une cérémonie exceptionnelle aurait lieu cette nuit. Comme
toujours, il y a ici ceux qui ignorent qu’ils y sont, c’est-à-dire qui
n’ont pas conscience d’y être parvenus, soit que là-bas, sur terre,
ils se soient endormis après une dernière pensée mystique, soit
qu’ils attendent une impossible impression physique faite
d ’images exclusivement sensorielles. Tous, c’est évident, bénéfi­
cient du contact opéré par eux efficacement quoique à leur insu,
et j ’éprouve, à les voir en ce haut lieu, un sentiment de paix et de
joie profondes. D ’autres sont là pour une question personnelle
qu’ils cherchent à résoudre et ils ne voient rien d ’autre que le
motif qui justifie leur présence dans la cathédrale cosmique.
Celui-ci, qui a besoin de consolation, percevra que la musique des
orgues cosmiques ou les chants que, tout à l’heure, entonneront
les chœurs célestes. Celui-là, qui est en quête de plus de lumière,
ne recevra que celle-ci du Maître de la Connaissance chargé de
l’instruire, et tel autre sera en communion avec un être cher ayant

328
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

quitté le plan physique et se préparant à une incarnation ulté­


rieure. Car il y a, simultanément, dans la cathédrale cosmique,
autant de communions particulières que de consciences élevées à
ce niveau. Chacun participe donc uniquement à ce à quoi il est
venu participer. Une multitude d’activités se déroulent ainsi au
même moment dans la Cathédrale Cosmique sans qu’il y ait
aucunement interférence ou, pour appliquer un mot humain à un
état cosmique, indiscrétion.

L’initiation sublime qui doit être conduite ne sera, par


conséquent, perçue que par ceux qui sont habilités à y prendre
part ou à en être les témoins. Nul autre qu’eux ne saura qu’une
cérémonie de cette importance se déroule, pas même ceux qui,
présents ici, se recueillent pour une communion personnelle.
Un jour, comme initiés, ils connaîtront eux aussi leur grand
retour, leur réconciliation, le signe d ’une étape suprême accom­
plie, l’ultime récompense de la conscience éveillée.

Dans la cathédrale cosmique toutes les stalles du chœur sont


occupées et l’éclat qui émane des rayons entrecroisés de ces
consciences réalisées serait insoutenable à l’œil physique, mais la
lumière qui s’irradie ce soir du trône, sous le dais, brille beaucoup
plus encore et il serait impossible de reconnaître tous ceux qui
sont là et celui qui préside, si cette connaissance n ’était pas instil­
lée dans l’âme de ceux admis à participer à cette cérémonie.

L’autel, soudain, s’illumine davantage, puis tout s’éteint,


et ainsi trois fois, pour garder finalement l’éclat exceptionnel
de trois flambeaux qui éternellement, symbolisent la Présence.
C ’est le signal. Des grandes orgues jaillit une musique irréelle
de splendeur, tandis que les chœurs cosmiques entonnent un
chant de douceur extrême et que, venue d ’on ne sait où, une
voix grave répète à l’infini OM, OM, O M ...

Par la nef centrale, escorté de quatre gardiens et précédé


par un autre, l’initié avance vers le chœur de la cathédrale où

329
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

l’attendent deux Maîtres de la Connaissance qui le prennent en


charge et l’accompagnent au pied de la stalle centrale protégée
par un dais, les cinq gardiens se rangeant devant le chœur sans y
accéder. L’initié semble absorbé par la nuée dans laquelle il
baigne. Tout ici, et lui-même, ne sont que vibration. L’ambiance
est indescriptible. Musique, chant, OM, OM, et l'initié perçoit
ce que nul autre que lui ne peut percevoir. Il sait devant qui il se
trouve. Ce qui n ’est pour d ’autres que clarté est pour lui
connaissance. Je m ’efforce de m ’unir à son rythme, de sentir ce
qu’il éprouve, d’être à son diapason, et je comprends : le fils de
l ’homme devient le fils de Dieu. L’enfant de l ’ombre devient
fils de la lumière, et cette conscience élevée à l’initiation cos­
mique s ’unit à jamais à la conscience universelle. Plus précisé­
ment, elle perçoit son unité avec elle, une unité jamais rompue,
mais dont bien des expériences sur terre et ailleurs lui ont per­
mis enfin d ’avoir une connaissance totale. Juste au-dessus de
l ’initié, une énergie vibratoire d ’une fréquence indéfinissable
semble se concentrer en un nuage éclatant et il est évident
qu’elle est issue de tous ceux qui sont assemblés dans le chœur,
dirigeant leur puissance vers celui qui est accueilli parmi eux.
Des rayons lumineux émanant des stalles s ’unissent, en effet, au
nuage et celui venant de l’être placé sous le dais est d’une force
infiniment plus grande que tous les autres.

Soudain, l’intensité lumineuse du triangle s’affaiblit et


l’éclat irradiant des stalles diminue. L’initié apparaît alors plus
éclatant de lumière, et le nuage prend une teinte violette avant
de descendre sur lui, de l’entourer de toutes parts, de le pénétrer,
d ’être lui-même. Entend-il quelque chose, des questions lui
sont-elles posées, y répond-il ? Tout ce que j ’entends moi-même
à ce moment-là, je ne puis lui attribuer d’autre valeur ou d ’autre
réalité que celle correspondant à ma propre compréhension et ce
qui se passe pour l’initié est sans doute entièrement différent,
bien qu’il y ait toujours une concordance entre les diverses per­
ceptions ou impressions ressenties dans une expérience partagée
avec autrui.

330
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

il ne fait aucun doute, en tout cas, que l’initié a été investi


du pouvoir cosmique. Je veux dire par là qu’il a pris conscience
de sa véritable nature. Il n ’est plus un être. Il est l’Être. Il est
illuminé et le nuage de la connaissance est descendu en lui pour
toujours. Quand il reprendra conscience sur terre, aucun chan­
gement ne se sera opéré dans son être physique, peut-être
n ’aura-t-il aucun souvenir de l’initiation cosmique qui a récom­
pensé son mérite, mais il se sentira différent et il s ’apercevra
qu’il a en lui accès à une source de connaissance infinie lui per­
m ettant de comprendre et de résoudre, de manière presque
immédiate, toutes les questions soulevées par son mental sur
les grands problèmes de pourquoi et de comment avec lesquels
l’homme est confronté et sur lesquels lui-même, si longtemps,
avait médité sans leur donner de solution véritable. En toutes
circonstances, même dans l’agitation de son propre mental et le
tumulte de l’existence, il éprouvera, au cœur de son être, une
paix inébranlable. Il participera à la vie, jouera le jeu du monde,
se mettra au diapason des autres, à leur niveau de compréhen­
sion et de leurs problèmes, les résoudra avec eux et comme
eux, mais il saura qu’il doit se taire et qu’en se révélant tel qu’il
est, il ne pourrait être compris ni accepté et serait, par consé­
quent, inutile. Parmi les autres, il servira ainsi comme les autres
et son véritable service, il l’effectuera dans le silence et à l’insu
de tous. Il sera homme avec les hommes et mystique, initié,
seul avec lui-même. Telle est la loi.

La majesté d ’une initiation cosmique ne réside pas,


comme dans les cérémonies sur le plan physique, dans un rituel
élaboré. Une initiation terrestre symbolise le chemin à parcou­
rir avec ses épreuves et les leçons à en retirer. Elle guide l’initié
vers sa réalité et, dans une certaine mesure, qui est fonction de
la réceptivité du candidat, elle l’éveille. En même temps, elle
lui confère la connaissance et les moyens de prendre
conscience de lui-même. L’initiation cosmique est un aboutis­
sement, elle est la récompense de l’effort et du mérite. Elle
constitue la prise de conscience d ’un état. Sa grandeur réside

331
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

donc dans son extrême simplicité. L’initiation se réduit à un


contact, mais ce contact renferme tout. Il est connaissance et
lumière, paix et joie de l’âme, fusion avec l’unité et, en même
temps, conscience de soi au sein de cette unité. L’initiation cos­
mique, c ’est le retour de l’enfant prodigue et l’accueil qui lui
est fait. Il est tout et tout est lui.

Avant d ’être conduit devant ses initiateurs, l’initié s ’est


longuement recueilli, en présence d ’un Maître de la
Connaissance chargé de le préparer, puis il a été conduit au
grand portail de la cathédrale et, de là, nous l’avons vu, amené
dans le chœur où l’initiation se déroule en ce moment. La céré­
monie, dans son dépouillement extrême, dans sa simplicité
imposante, est sublime.

Face au Maître de la Connaissance, inondé de lumière, qui


préside la cérémonie, l’initié a entendu le récit de sa propre évo­
lution jusqu’à ce haut degré d ’épanouissement atteint par lui, et
il a revécu chacune des étapes franchies, connu la vie et la mort,
la souffrance et la joie, le remords et la paix. Le verbe du Maître
réveillait en lui les phases marquantes de son cheminement avec
les innombrables expériences rencontrées. L’initié traversait le
drame de la crucifixion et le bonheur de la résurrection, le doute
de la nuit et la certitude de l’aube. Hors du temps et de l’espace,
ses vies successives lui apparaissaient une et, protégé par le
rayonnement de lumière qui l’entourait, il revivait en quelques
instants l’extraordinaire voyage de sa personnalité animique
dans le temps et l’espace. Puis le nuage descendu sur lui a mar­
qué la fin de son long retour sur lui-même. Tout était assimilé.
Tout était consommé. Le disciple accédait à la maîtrise.

Le voici maintenant qui se tourne vers la foule. Il va déli­


vrer à ceux qui peuvent le comprendre son premier message :

« J ’ai longtemps cheminé dans la vallée des larmes et j ’ai


erré dans la forêt de l’erreur. J’ai commis des fautes d ’une gra­

332
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

vité extrême et beaucoup ont souffert par ma faute. Mon pro­


chain, je l’ai jugé et tourmenté. Je me suis jugé et tourmenté
moi-même. Orgueilleux, menteur, envieux et avide, tout cela, au
cours de mes vies successives, je l’ai été. Des êtres ont pleuré et
perdu toute espérance à la suite d’actes néfastes que j ’ai perpé­
trés. Par mon comportement indigne, j ’ai semé le doute et l’hor­
reur parmi ceux qui m ’étaient, dans le cours du temps, le plus
cher. J ’ai touché au plus profond de l’abîme et je me suis cru à
jam ais perdu, à jam ais condamné. Cela, je viens de le revivre
ici. J ’ai connu la souffrance de ceux qui avaient souffert par ma
faute. J ’ai connu leur jugement et leur tourment, leur doute et
leur horreur. J ’ai connu les effets, leî» crimes de mon orgueil, de
mes mensonges, de mon envie et de mon avidité. J ’ai compris
les terribles souffrances que j ’ai endurées au cours de mes incar­
nations par l’action de la juste loi du karma, mais il m ’a fallu
bien des épreuves et bien des larmes pour racheter le mal que
j ’avais fait, car longtemps, trompé par mon ego et choisissant la
solution de facilité, je rejetais sur d’autres la responsabilité de
mes malheurs, voulant ignorer que mes propres actions passées
en étaient la cause et que je devais apprendre, expérimenter et
comprendre les leçons de la vie pour être régénéré.

« C ’est alors que la lumière est venue à l’occasion d ’une


épreuve si difficilement supportable que je n’aurais jamais cru
pouvoir la surmonter. Au plus profond de moi-même, tandis
que toute espérance m ’abandonnait, j ’ai entendu l’appel et je
me suis dirigé vers la montagne qu’il m’était indiqué de gravir
pour parvenir à la paix. Ah ! comme la route qui y conduisait
était difficile et combien de fois ai-je trébuché, car le malheur,
conséquence de ma conduite passée, me poursuivait encore,
bien que la direction m ’ait été désignée. Mais, depuis l’appel,
ce malheur, je le savais juste et, au lieu de me lamenter, au lieu
de craindre, j ’ai commencé à compatir à la souffrance des
autres, à les aider, à les soutenir, à les prendre par la main pour
les conduire au pied de la montagne de la paix et de la régéné­
ration. Ce n ’est qu’ensuite, après bien des retours vers ceux qui

333
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

gémissaient dans la vallée, le dos courbé sous le poids de mes


propres et justes épreuves, que j ’ai à mon tour franchi la porte
étroite et que je me suis engagé sur le sentier. J ’avais, à ce
moment-là, compensé déjà beaucoup de mes erreurs passées.
La loi que je m ’étais fixée était : humilité et amour en toutes
circonstances, dans toutes les situations, envers et contre tout.
Mes difficultés, je les acceptais de la même façon. Jamais je
n ’étais résigné. J ’acceptais pour comprendre. C ’est en gravis­
sant le sentier que je devais savoir vraiment et mesurer les
souffrances que j ’avais dû imposer à autrui pour mériter toutes
celles que j ’avais eu à supporter ensuite. Je me réjouissais
d’avoir pu, avant même d’être admis à partager la connaissance
libératrice, m ’imposer un règle de vie dont je comprenais main­
tenant la valeur. Mais à cette satisfaction intérieure se mêlait la
douleur et le repentir pour mes actes passés dont d ’autres
avaient retiré douleur et chagrin. Aussi mes pensées et mes
actions se chargeaient-elles de plus d ’humilité et d ’amour
encore. Et finalement, je connus la paix, non seulement en pro­
gressant vers plus de connaissance, mais aussi en utilisant cette
connaissance au service d ’autrui. Je m ’oubliais moi-même
dans les autres. Rien ne pouvait plus m ’atteindre. L’amour qui
m ’animait transform ait tout et je rendais grâce pour chaque
expérience rencontrée. La paix était descendue dans mon cœur,
mes épreuves s’allégeaient de plus en plus. Ma réconciliation
avec moi-même, avec mon moi véritable, était engagée. Elle
devait ensuite se renforcer et devenir totale.

« Après avoir revécu la période obscure, j ’ai revécu, ici


aussi, devant les Maîtres de la Connaissance, les étapes de ma
régénération. C ’est alors que le don le plus sublime m ’a été
fait. La paix est descendue sur moi et a pris à jamais possession
de mon être.

« Je vais maintenant retourner au monde pour y œuvrer,


pour y servir. Ma responsabilité est plus considérable que
jam ais et j ’ai été averti que j ’aurais à me garder avec vigilance

334
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

des dangers auxquels j ’ai succombé naguère, mais une oppor­


tunité m ’est donnée de servir mieux et davantage. Ma loi
demeure humilité et amour, et les plus grands M aîtres de la
Connaissance m ’assisteront. Puisse mon expérience servir à
vous qui m ’entendez, qui me comprenez. Il n ’est pas de cir­
constance, il n ’est pas de situation, aussi tragique soit-elle, qui
n ’ait sa raison d ’être. Il n’est pas d ’abîme, aussi profond soit-il,
dont on ne peut émerger pour retrouver la lumière. A l’involu-
tion succède l’évolution et, au-dedans de chacun de nous,
réside ce segment divin d ’éternité toujours prêt à répondre au
moindre appel pour aider qui le veut vraiment à emprunter le
chemin de la vérité. Avancez vers la connaissance, appliquez
cette connaissance et souvenez-vous que le cherchant ne doit
pas demander tant à être servi qu’à servir et que le service s’ac­
complit partout et, en particulier, où l’on se trouve, où les cir­
constances et l’existence nous ont placés, car c’est là que nous
devons être et assumer notre fonction de serviteur. Humilité et
am our... Aimer sans rien demander en retour, sans exiger rien.
Aimer tout simplement... Aimer ! »

Sur ce message bouleversant, la cérémonie, maintenant,


va s’achever. Lentement, l’initié est reconduit au portail,
entouré non plus des gardiens, mais des M aîtres de la
Connaissance qui l’ont assisté et de ceux qui ont eu le privilège
de participer à la cérémonie. Tout son être irradie une joie
sainte, une paix infinie... La musique n’a pas cessé, les chœurs
cosmiques n ’ont pas interrompu leur chant, la voix grave conti­
nue à psalmodier le son sacré OM, OM, O M ... et l’initié fran­
chit le portail, s’éloigne et retourne à la terre où l’attendent les
hommes, où l’attend le service...

La cathédrale cosmique recouvre soudain son aspect habi­


tuel et devient silence. Je ne quitterai pas tout de suite cette
ambiance harmonieuse. Prenant place parmi ceux qui sont là, si
nombreux cette nuit, je m ’associe à leur communion et, dans la
paix, dans l’unité de tous, mon âme, longtemps, vibrera au

335
ENSEIGNEMENTS DES MAITRES DE LA CONNAISSANCE

rythme de la leur, tandis que retentit encore et encore dans tout


mon être la supplication, la recommandation, l’ordre du Sage :

« Aimer sans rien demander en retour, sans exiger rien...


Aimer, tout simplement... aimer ! »

336
CONCLUSION

De mes lecteurs, maintenant, je dois me séparer. Ensemble,


nous avons parcouru une étape dans la recherche qui rassemble
ceux qui sont attirés par la recherche spirituelle et une
meilleure compréhension de la vie. Pour la lumière dont nous
avons besoin, j ’ai suivi attentivement une méthode d ’harmoni­
sation avec le Soi et pratiqué la construction mentale d ’un envi­
ronnement imaginaire favorisant l’intuition. C ’est à moi qu’il
appartenait d ’interpréter les réponses recueillies. Ces réponses,
il est vrai, ont été chargée d ’un peu de moi-même. 11 ne pouvait
en être autrement puisque, sur chaque sujet abordé, ma propre
compréhension était sollicitée. Ce faisant, je souhaite n ’avoir
heurté aucune conviction. En tout cas, j ’ai trop de respect pour
les conceptions d ’autrui, même si elles diffèrent des miennes,
pour l’avoir fait, si tel était le cas, intentionnellement. Du Soi,
chacun peut recevoir la lumière qui correspond à son attente et
à ses aspirations. Tout dépend de la manière dont les questions
sont posées et la visualisation effectuée. D ’autres que moi, sur
les problèmes examinés, obtiendraient sans doute, pour cela,
des éclaircissem ents de nature différente. Ils ne seraient pas
opposés à ceux dont il a été fait état dans ce livre, car la vérité
est une sous ses aspects divers. Ils seraient, simplement, en plus
étroite harmonie avec ceux qui les ont reçus.

Mon espoir, celui déjà brièvement exprimé dans l’introduc­


tion de ce livre, est qu’un nombre important de ceux qui, en me

337
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

lisant, m’ont accompagné dans ma queste, éprouve le désir de se


servir mieux et plus souvent du grand pouvoir de la visualisation.

Que les échecs apparents du début ne découragent pas


ceux qui auront ainsi la réelle valeur de cette expérience parti­
culière. C ’est par des tentatives répétées que le premier succès
est atteint et qu’ensuite les contacts avec le Soi sont réalisés
avec une surprenante facilité. Les résultats d ’autrui ne sau­
raient, en aucune fa ço n , être convaincants. Seule une réussite
personnelle peut emporter une complète adhésion, et nul argu­
ment contraire ne pourra, alors, affaiblir la certitude ainsi
acquise.

La communion cosmique est un état dont on parle beau­


coup et souvent, et dont il est difficile de décrire la nature. Pour
qu’elle ait un sens, il faut l’avoir ressentie. Or, grâce à la visua­
lisation cela est possible. J ’ai connu cette communion dans ce
qui était pour moi une cathédrale. Vous la connaîtrez peut-être
dans votre temple, votre synagogue, ou votre mosquée, ou dans
la splendeur de la nature. Les uns et les autres, dans une telle
expérience, nous sommes ainsi dans notre vérité intérieure, la
seule qui, à jamais, soit essentielle pour nous.

338
ÉLÉMENTS DE BIBLIOGRAPHIE

Juste après la seconde guerre mondiale, après une expérience


mystique de très haut niveau, Raymond BERNARD devient le pre­
mier membre de la juridiction de l’Ordre de la Rose-Croix
(AMORC) pour tous les pays de langue française, qui vient d’être
établie près de Paris, et le 1er Mars 1956 il est appelé à succéder au
Grand Maître défunt de cette juridiction, Jeanne Guesdon. Il
assume cette fonction pendant vingt et un ans, jusqu’en Août 1977.
En 1976, il a été élu membre du Bureau Suprême et il est investi de
la fonction de Légat Suprême qu’il remplira pendant onze années
jusqu’en 1987, date à laquelle il quitte volontairement toutes ses
fonctions pour laisser à de plus jeunes la responsabilité d’une juri­
diction qu’il a amenée à une grande renommée et à une extension
remarquable.

En 1959, investi de tous les pouvoirs et mandats pour le faire,


par Ralph M. Lewis, Souverain Grand Maître de l’Ordre, il a rétabli
aussi, dans les pays de langue française, I’Ordre Martiniste
Traditionnel au sein duquel il assume alors les mêmes fonctions et
responsabilités que dans l’Ordre de la Rose-Croix. Dans ces deux
Ordres, il établit une règle stricte qui lui vaudra d’être reconnu et
soutenu par tous les autres Ordres et mouvements :» La plus large
tolérance dans la plus stricte indépendance», avec le respect et la
compréhension que cette règle implique envers chacun. Raymond
BERNARD participe aussi aux travaux maçonniques de la Grande
Loge de France; Le 19 Février 1988, il fonde un mouvement, le

339
ENSEIGNEMENTS DES MAÎTRES DE LA CONNAISSANCE

CIRCES (Cercle International de Recherches Culturelles et


Scientifiques) dont le but est essentiellement humanitaire et carita-
tif. A côté de ce mouvement, il redonne force et vigueur à une tradi­
tion templière secrète qui ne s’était jamais interrompue à travers le
temps, bien que n’ayant plus depuis le début de ce siècle d’activités
publiques, et il établit ainsi l ’O. S. T. I. (Ordre Souverain du Temple
Initiatique) au sein duquel en Avignon, dans le Palais des Papes, il
est élu Grand Maître, le 25 Septembrel988, fonction qu’il assume
encore à ce jour. La tradition et les activités templières n’ont aucune
comparaison possible avec les autres traditions que peut partager
Raymond BERNARD, les structures, processus initiatiques et l’ad­
mission dans l’Ordre du Temple (0. S. T. I. ) étant nettement diffé­
rents et ne se substituant naturellement à aucun égard aux autres
démarches traditionnelles et initiatiques. A une date récente, pour
plus d’efficacité, le CIRCES s’est intégré à l’O.S.T.I. et en est
devenu un comité extrêmement actif en France et dans le monde,
ses activités, comme antérieurement, étant exclusivement carita-
tives et humanitaires.

Raymond BERNARD a voyagé dans le monde entier et ren­


contré de nombreux Sages et les dirigeants de la plupart des mouve­
ments et groupes de «Cherchants». Il est l’auteur de divers
ouvrages et articles traduits en plusieurs langues et il a donné de
nombreuses conférences en France et dans beaucoup d’autres pays
du monde. Chaque fois que ceci lui était possible, il a accepté les
invitations qui lui était faites de participer à des émissions de radio
ou de télévision, et il a été l’un des premiers invités de Jacques
Chancel dans sa célèbre émission de France Inter «Radioscopie».
En dehors de ses activités dans le monde de la tradition, Raymond
BERNARD est le conseiller personnel de plusieurs Chefs d’Etat et
le consultant de diverses personnalités des milieux économiques et
culturels.

Il a également toujours entretenu des rapports étroits avec le


monde artistique dans ses multiples branches.

340
TABLE DES MATIÈRES

Introduction 7

Observation, visualisation et communion cosmique 9


Une cathédrale 17
Sur un principe fondamental 25
Cycles, jour solaire et expérience psychique 35
L'astrologie 45
Les pouvoirs psychiques 53
Magie noire et sorcellerie 61
La vie post-mortem 67
Contact avec les disparus 81
Sectes et familles religieuses 89
Prophéties et prédictions 95
La guérison spirituelle 105
L'âme et le corps physique 117
Les appétits physiques 125
L'âme des animaux 139
Les vies successives 147
La loi de compensation ou karma 157
Fantômes et revenants, le monde invisible 165
Talismans et sortilèges 183
Anges et archanges 203
Fées et génies 219
Contraception et avortement 237
Voyage en astral 255
Les extraterrestres 267
Mysticisme et déséquilibre mental 287
Miscellanées 303
Une initiation dans le cathédrale cosmique 327

Conclusion 337
Éléments de biographie 339
Composition et mise en pages
IN FOLIO

Achevé d'imprimer
sur les presses de l'imprimerie IBP
à Fleury Essonne 91 (1) 69.43.16.16
Dépôt légal : Avril 1995
N° d'impression : 6238
9 7 8 2 8 5 0 767 00 5
ISBN 2-85076 - 700-X
PRIX : 139 F

Document de couverture:
Provost - Allégorie chrétienne.
GIRAI!DON

l ans ce nouvel ouvrage, Raymond Bernard propose

L f au lecteur des enseignements qui sont habituellement


réservés à des milieux très fermés et qui concernent
la Tradition.
Ils lui ont été transmis par les ‘Maîtres de la Connaissance", instructeurs
du Temple intérieur symbolisé sous la forme d'une cathédrale cosmique.
Les sujets abordés intéressent tous les domaines de la connaissance : des
pouvoirs psychiques à la vie post-mortem et de l'existence des
extraterrestres aux problèmes de société comme la contraception,
l'avortement ou les déséquilibres m entaux...

ifloir-v S iM i' Raymond Bernard a été Grand Maître de l'Ordre de la


'Æ w L \ C m n m : Rose+Croix (A.M.O.R.C.) durant vingt et un ans.
COSMJQŒ période pendant laquelle il a rétabli l'Ordre Martiniste
Traditionnel. En 1987. alors Légat suprême, il quitte
l A.M.O.R.C. En 1988, il fonde le Cercle International
de Recherches Culturelles et Scientifiques (C.l.R.C.E.S.)
qui a pour but des activités caritatives. 11 réveille
également l’Ordre Souverain du Temple Initiatique
kulje

(O.S.T.I.) dont il est actuellement Grand Maître et qui


conserve une tradition Templière secrète jamais
interrompue.

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