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À COMPRESSION MÉCANIQUE
Souheila Mellari
2021
Introduction ....................................................................................................................... 8
1.1.1 Chaleur................................................................................................................. 8
Introduction ..................................................................................................................... 16
2
2.1.2 En congélation (froid négatif) ................................................................... 17
Introduction ..................................................................................................................... 27
3
3.3.2 Propriétés des fluides frigoporteurs ....................................................... 35
Introduction ..................................................................................................................... 36
et dimensionnement ......................................................................................................... 83
Introduction ..................................................................................................................... 83
5.1Compresseurs ........................................................................................................... 83
4
5.2.1 Types d’évaporateurs ................................................................................. 117
8.1 Régulation par tirage au vide automatique (pump down) ................... 198
8.2 Régulation par tirage au vide unique (single pump down). .................. 200
5
8.3 Régulation par tirage au vide unique améliorée (pump out) ............. 201
6
Bibliographie ...................................................................................................................... 246
7
Chapitre I : Généralités
Introduction
Dans ce chapitre on rappelle quelques définitions utiles et les méthodes de production de froid
pour mieux comprendre ce qui suit.
1.1.1 Chaleur
La chaleur, c’est la sensation ressentie par nos organes des sens lorsque nous sommes placés
devant un corps incandescent par exemple. La chaleur se présente sous deux formes : chaleur
sensible avec changement de température et chaleur latente avec changement de phase et qui
s’effectue à température constante.
On peut définir aussi la chaleur comme une forme d’énergie (énergie de mouvement de
molécules) qui va d’un point chaud (T plus élevée) vers un point froid (T moins élevée).
Note : 1kcal/h=1,16 W.
En thermodynamique, un changement d'état est une transition de phase lors du passage d'un
état de la matière à un autre. Les trois principaux états de la matière d’après Figure I.1, sont :
solide, liquide et gaz, mais il existe plusieurs autres états moins courants comme :
- plasma qui est l'un des quatre états de la matière, avec les états solide, liquide et
gazeux. La matière devient plasma quand elle est chauffée à très haute
température (environ 2000 °C). Cela varie en fonction de la matière irradiée (gaz ou
solides).
8
- fluide supercritique lorsqu'il est chauffé au-delà de sa température critique et lorsqu'il
est comprimé au-dessus de sa pression critique.
Pour passer de l'état solide à l'état liquide (fusion) ou de l'état liquide à l'état de vapeur
(vaporisation), la substance doit gagner de la chaleur. De même, pour passer de l'état de
vapeur à l'état liquide (condensation) ou de l'état liquide à l'état solide (solidification), la
substance doit perdre de la chaleur. La chaleur apportée ou retirée pour que la substance
change d'état à température constante est appelée chaleur latente. Pour une masse donnée de
la substance, les chaleurs latentes pour la fusion et la solidification sont identiques. De même,
les chaleurs latentes de vaporisation et de condensation sont identiques, bien que les valeurs
de la chaleur latente soient différentes pour la fusion et la solidification (Figure I.1).
Solidification
Condensation
Gaz Liquide Solide
Evaporation Fusion
Sublimation
Une substance peut se présenter en même temps à l’état solide, à l’état liquide et à l’état
vapeur : c’est le point triple, il est unique et s’observe seulement à une température et une
pression données, Figure I.2.
9
Pression (Pa)
Point critique
Solid Liquide
611
Point triple
Vapeur
Exemple: R134a =39 bar, NH3=96 bar, R22=115 bar, Eau= 221,2 bar.
10
1.2 Méthodes de production de froid
1.2.1Mélanges de frigorigènes
La dissolution de certains sels dans l'eau entraîne une absorption de la chaleur (ou une
production de froid). Pour atteindre des températures les plus basses, il faut mélanger le sel à
la glace, ce qui a pour effet d'abaisser le point de congélation. Le passage de l'eau de la glace
à l'état de solution met en œuvre la chaleur de fusion qui est absorbée par l'environnement à
refroidir. Cependant, la réalisation de ce phénomène n'est guère facile et l'effet frigorifique est
médiocre.
• Sans fourniture de travail à l'intérieur, dans un robinet ou au passage d'un orifice. Une
telle détente, dite de Joule-Thomson, ne s'accompagne que d'un abaissement de
température faible.
• Avec fourniture de travail à l'extérieur, dans un moteur à air. À une telle détente
correspond un fort abaissement de température du gaz détendu. Ces systèmes sont
simples mais n'ont pas la même efficacité énergétique que ceux utilisant la
11
vaporisation d'un liquide. Ces procédés endothermiques ne sont guère employés que
pour la liquéfaction des gaz à basses températures (et aussi pour la climatisation de
mines profondes en Afrique).
Cette transition met en jeu la chaleur latente de vaporisation qui est plus importante que la
chaleur de fusion. C'est le phénomène majeur sur lequel repose l'essentiel des techniques de
production de froid.
Dans la Figure I.3, le fluide frigorigène évolue d’une manière cyclique dans un système
fermé. L’échangeur E1 (évaporateur) où se produit la vaporisation du frigorigène liquide est
placé à l’intérieur de l’enceinte à refroidir C (chambre froide, enceinte où circule un liquide à
refroidir, etc..). Il constitue la source froide du système frigorifique. Une telle enceinte où
règne une température Ti<Text, doit être limitée par une paroi isolante afin de réduire le flux de
chaleur provenant de l’extérieur. Le liquide frigorigène se vaporise dans l’évaporateur E1 à
une température T0< Ti. Grace à cet écart de température, l’évaporateur peut absorber les
apports calorifiques d’origines diverses dégagés dans la chambre.
Vapeur
C
M
Ti Text
Tc
Q0 T0 P Qc
E1 DT E2
Liquide
12
Les vapeurs de frigorigène doivent être soutirées en permanence de l’évaporateur E1 par la
machine M pour y être liquéfiées de nouveau. C’est le procédé de soutirage de ces vapeurs qui
différencie les machines frigorifiques mettant en jeu ce phénomène :
Quel que soit le type de la machine, il faut fournir une puissance convenable P, nécessaire à
son fonctionnement, la présence d’un second échangeur E2 (condenseur), par lequel cette
machine cède à l’extérieur un flux de chaleur Qc pour assurer la condensation à la température
Tc>Text et aussi la présence d’un système de détente DT est nécessaire.
Lorsqu'un courant continu circule dans un circuit hétérogène constitué par une chaîne alternée
de deux conducteurs électriques N et P (semi-conducteurs) différents, les « soudures » de
même parité, entre ces conducteurs, sont le siège de respectivement:
Un tel système n'est guère utilisable que pour la production de très faibles puissances
frigorifiques (0-500W).
Tf
Q0
N P
I I
Qc
Tc
Le froid magnétique repose sur la propriété physique de certains matériaux magnétiques qui
voient leur température intrinsèque s'élever lorsqu’ils sont soumis à un champ magnétique. Ce
phénomène dénommé Effet Magnéto Calorifique (EMC) est maximum lorsque la température
du matériau est proche de sa température de Curie, sachant que la température de Curie, ou
point de Curie, est la température à laquelle le matériau perd son aimantation spontanée. Cet
effet repose sur la transition critique paramagnétique/ferromagnétique du matériau, qui se
traduit par une augmentation de la température lorsqu'on lui applique rapidement un champ
magnétique ; inversement la désaimantation entraîne un refroidissement, B étant le champ
magnétique (Figure I.5).
Pratiquement, les seuls corps purs qui peuvent être exploités dans le domaine du froid
magnétique possèdent une température de Curie proche de la température ambiante (293K =
20°C) ainsi qu’un EMC géant, sont l'arsenic et surtout le gadolinium. C’est pourquoi, ce
dernier est souvent utilisé dans les démonstrateurs de « frigo magnétique ». Toutefois, ce
matériau est rare et coûteux et l'arsenic, lui, est très toxique.
Mais la récente mise au point d'alliages à base de cobalt, manganèse, silicium et germanium
ou de céramiques présentant des propriétés analogues rendent possible la réalisation et la
commercialisation à destination du marché grand public de réfrigérateurs magnétiques
silencieux et écologiques (absence de gaz destructeur de la couche d'ozone ou toxique) et
économiques (haut rendement).
14
D
Qc A -B : Aimantation adiabatique
B
B-C : Transfert isochamp d'entropie
T
A C-D : Désaimantation adiabatique
C
D-A : Transfert isochamp d'entropie
B=0
B Q0
B≠0
15
Chapitre II : Besoins Frigorifiques
Introduction
Établir un bilan frigorifique ou calcul des besoins frigorifiques, c'est faire l'inventaire des
quantités de chaleur à extraire de l'intérieur d'une chambre froide, pour maintenir constante la
température au cœur des produits. C’est une étape primordiale avant de faire le calcul
thermodynamique qui nous permet à la fin de dimensionner les différents composants de
l’installation ainsi que de la tuyauterie. La puissance de la machine frigorifique est
dimensionnée pour répondre aux conditions de fonctionnement extrêmes (période de
canicule), sans compter les surdimensionnements liés aux incertitudes d’occupation.
Les apports de chaleur se font par l’introduction des denrées à température ambiante
extérieure (refroidissement ou congélation), par la respiration des fruits et des légumes, par
renouvellement d'air, par les apports de chaleur externes à travers les parois, par les apports
des engins etc…
Où :
Δt : différence entre la température à l'arrivée des denrées et leur température de stockage (K).
16
2.1.2 En congélation (froid négatif)
Si l'on introduit des marchandises qui ne sont pas à température de la chambre froide
négative,
Où :
Les fruits et légumes sont des organismes vivants qui respirent. Ils dégagent donc de la
chaleur.
Q2 = m ×Lr (Eq.II.3)
Où :
Q2 : quantité de chaleur journalière produite par la respiration des fruits et légumes (kJ/jour) ;
m : poids des denrées de la chambre froide (kg) ;
Lr : chaleur de respiration (kJ/kg.jour).
17
m: poids des denrées de la chambre froide (kg) ;
Lr: chaleur de fermentation (kJ/kg.jour).
Ces valeurs sont faibles par rapport aux autres apports.
2.4 Apports par les emballages des denrées
Deux possibilités :
Lorsque l’on connaît c (en kJ/kg.K) la chaleur massique de l’emballage :
Q4 = m × c ×∆θ (Eq.II.5)
Où :
Q4 : quantité de chaleur journalière produite par les emballages des denrées (kJ/jour) ;
m : masse journalière (kg/jour) ;
Q4 = m×∆h (Eq.II.6)
Deux possibilités :
Lorsque l’on connaît c (en kJ/kg.K) la chaleur massique des palettes :
Q5 = m × c ×∆θ (Eq.II.7)
Où :
Q3 : quantité de chaleur journalière produite par les palettes (kJ/jour) ;
m : masse journalière (kg/jour) ;
Q5 = m×∆h (Eq.II.8)
18
Où :
Q6 : quantité de chaleur journalière par transmission au travers des parois (kJ/jour) ;
K : coefficient de transmission thermique des parois en (W/m².K) ;
S : surfaces extérieures totales (parois verticales + plafond et sol) (m²) ;
l : longueur intérieure de la liaison (m) ;
k : coefficient d’échange linéique (0,3 W/m.K) ;
Δt : différence entre la température extérieure et la température de stockage (K).
αi
m= (Eq.II.11)
K ×ν
K : coefficient de transmission thermique des parois (W/m².K) ;
ν = 2 D 0.83 + 3 ∑
Ri
(Eq.II.12)
D
ei
∑R i =
λi
avec :
e
D = 0.51∑ i ρ i ci λi (Eq.II.13)
λi
avec :
ρ i : masse volumique (kg / m 3 )
ci : chaleur massique (kcal / kg.K )
λi : conductivité thermique (kcal / h.m.K )
19
Décalage horaire donné par :
ε = 2,7 D − 0.4
Heure
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
solaire
Δh 0.82 0.90 0.95 1 0.98 0.94 0.88 0.76 0.63 0.48 0.32 0.27
Heure
13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24
solaire
Δh 0,07 0,02 0 0,01 0,07 0,13 0,25 0,37 0,51 0,58 0,65 0,78
I m = ∑ I / 24
20
Tableau II.2: les valeurs de I et Im sont données W/m2pour Constantine,
35° Nord, 700 m d’altitude
Heure N NO O SO S horizontale
solaire
6 134 34 30 27 30 128
7 52 46 40 43 46 363
8 55 51 49 55 59 527
9 59 56 56 62 145 702
10 62 60 60 69 224 835
11 65 64 68 77 287 920
12 66 70 - 237 308 994
13 65 81 304 382 287 920
14 62 250 495 470 224 835
15 59 406 644 520 145 702
16 55 510 706 492 59 527
17 52 501 646 364 46 363
18 134 406 450 239 30 128
Im 38 106 151 127 79 324
Il s'agit de la chaleur provenant des entrées d'air par infiltration et par ouverture de la porte.
Q7= V × Δ h × ρ × n (Eq.II.14)
Où :
Q7 : quantité de chaleur journalière par renouvellement d'air (kJ/jour) ;
V : volume de la chambre froide (m3) ;
Δh : différence d'enthalpie entre l'ambiance dans la chambre froide et l'ambiance extérieure,
elle est déterminée par le diagramme de Mollier (kJ/kg) ;
ρ : densité de l'air = 1,2 kg/m³ ;
n : nombre de renouvellements de l'air par jour.
Pour les chambres froides munies d'un sas, on tient compte d'une température ambiante
extérieure intermédiaire. Exemple : 10 °C.
21
Le nombre de renouvellements de l'air sur 24h est difficile à déterminer. Il dépend de
l'appareil et de la fréquence d'ouverture des portes. Des fabricants ont établi des tableaux qui
résultent d'analyses statistiques.
Tableau II.3 : Nombre de renouvellement d’air par jour pour les chambres froides
négatives en fonction du volume intérieur de la chambre
Si la ventilation est nécessaire pour le travail en chambre froide (si les ouvertures de porte ne
suffisent pas à fournir de l'air frais en suffisance), il faut prévoir la puissance nécessaire pour
refroidir l'air à introduire dans la chambre.
22
d’air par jour.
Q8 = q× t × n ×3600/1000 (Eq.II.16)
Où :
Q8 : quantité de chaleur journalière dégagée par le personnel travaillant dans la chambre
froide (kJ/jour) ;
q : chaleur dégagée par personne par unité de temps (W) ;
t : durée de la présence dans la chambre froide (h/jour) ;
n : nombre de personnes dans la chambre froide.
Tableau II.4 : Quantité de chaleur dégagée par unité de temps par une personne en activité
moyenne dans une chambre froide est donnée par le tableau suivant en W
20 180
15 200
10 210
5 240
0 270
-5 300
-10 330
-15 360
-20 390
-25 420
23
2.9 Apport par les engins de manutention
Q9 = P × n × t × 3600/1000 (Eq.II.17)
Où :
Q9 : quantité de chaleur journalière dégagée par les engins dans la chambre froide (kJ/jour) ;
Le niveau d'éclairement moyen à atteindre dans les lieux de stockage est de 125 à 250lux.
Les fabricants prévoient, en général, une puissance de 10 à 15 W/m².
Où :
Q11 : quantité de chaleur journalière dégagée par les moteurs des ventilateurs de l’évaporateur
(kJ/jour) ;
24
t : durée de marche des moteurs des ventilateurs (h/jour) ;
Pa = qv×P/ηg (Eq.II.20)
Avec :
qv : débit volumique de l’air (m3/s) ;
P : pression totale (Pa) ;
ηg : rendement global du ventilateur.
Mais on ne peut connaître exactement à l’avance les caractéristiques des ventilateurs, puisque
les évaporateurs restent encore à sélectionner. On peut faire une estimation en utilisant le taux
de brassage Kb.
Kb= qv / Vi (Eq.II.21)
avec :
Kb : taux de brassage (volume/heure) ;
qv : débit volumique horaire de l’air (m3/h) ;
Vi : volume intérieur de la chambre à refroidir (m3).
25
Ordre de grandeur du rendement global d’un ventilateur hélicoïdal équipant les évaporateurs
refroidisseurs d’air
Tableau II.6 : Ordre de grandeur du rendement global d’un moteur électrique asynchrone.
Dans ce bilan thermique, le dégivrage est introduit d'une manière simpliste, en considérant
que la chaleur du dégivrage équivaut à celle des ventilateurs, qui sont arrêtés.
Q0=QT/(3600×t) (Eq.II.23)
On prend t égal à :
26
Chapitre III : Fluides frigorigènes
Introduction
Le fluide frigorigène est le carburant d’une installation frigorifique dans laquelle il circule ; il
est évaporé, comprimé, condensé et détendu. Il assure le transfert de la chaleur en recevant, en
dessous de la température désirée, la chaleur par évaporation, et en la cédant à nouveau, au-
dessus de la température extérieure, par condensation. Il peut être pur ou être un mélange de
fluides purs présents en phase liquide, gazeuse ou les deux à la fois en fonction de la
température et de la pression de celui-ci. Les fluides frigorigènes sont utilisés dans les
systèmes de production de froid (climatisation, congélateur, réfrigérateur, etc.), comme dans
les systèmes de production de chaud par pompes à chaleur.
Il existe deux types de fluides frigorigènes : les fluides frigorigènes primaires et les fluides
frigorigènes secondaires.
27
3.2.1 Les fluides frigorigènes primaires
Les alcanes :
Aussi appelés paraffines, sont des hydrocarbures ; ils ne contiennent donc que des atomes de
carbone et des atomes d’hydrogène, d’où le nom hydrocarbure. Ces molécules sont
uniquement liées par des liaisons simples ; leur formule brute est de la forme : CnH2n+2 (où n
est un entier naturel non nul), Tableau III.1.
28
Tableau III.1 : Formules chimiques brutes et noms des molécules d’alcanes
en fonction de la valeur de n
1 CH4 Méthane
2 C2H6 Éthane
3 C3H8 Propane
4 C4H10 Butane
3.2.2 Nomenclature
La nomenclature des fluides frigorigènes suit le modèle de type "R-0123b4a", où chacun des
chiffres et lettres représentent :
0 : Nombre de liaisons doubles (omis si zéro).
1: Nombre d’atomes de carbone - 1 (omis si zéro).
2: Nombre d’atomes d’hydrogène + 1.
3: Nombre d’atomes de fluor.
b4: Nombre d’atomes de chlore remplacés par des atomes de brome (omis si zéro);
a : Lettre ajoutée pour identifier les isomères.
Exemples :
R -134a R -012
F=4
C-1=1 H+1=3 C-1=0 H+1=1 F=2
Lorsque ces fluides sont autres que des corps purs de CFC, HCFC, HFC (mélanges, alcanes
ou composé inorganique), la valeur du premier chiffre qui suit la lettre R peut prendre alors
les valeurs spécifiques suivantes :
29
Série 400 : il s’agit des mélanges zéotropiques
Exemple :
Exemple :
Exemple
• R690 : (Propane)
Exemple :
• Le R12 est un dérivé du méthane, sans hydrogène, avec deux atomes de fluor et deux
de chlore. Il a donc pour formule : CF2Cl2.
• Le R113 est un dérivé de l’éthane, sans hydrogène, avec trois atomes de fluor et trois
de chlore. Il a donc pour formule : C2F3Cl3.
• Le R13B1 (ou halon 1301) est un dérivé du méthane, sans hydrogène, avec trois
atomes de fluor et un de brome. Il a donc pour formule : CF3Br.
30
Un exemple de HCFC :
• Le R22 est un dérivé du méthane, avec un atome d’hydrogène, deux atomes de fluor et
un de chlore. Il a donc pour formule: CHF2Cl.
Un exemple de HFC :
• Le R134a est un dérivé de l’éthane, avec deux atomes d’hydrogène et quatre de fluor.
Il a donc pour formule C2H2F4.
Exemples de méthane
F F F
H C C C C C H C F
F F H
Exemples d’éthane
H C C F C C C H C C
F
Cl F F F F F
31
3.2.3 Historique de l’élimination des CFC, HCFC et HFC
Les principaux gaz utilisés avant 1929 pendant la première période du froid artificiel, étaient :
Le Dioxyde de soufre (SO2), le Chlorure de méthyle (CH3Cl), le Dioxyde de carbone (CO2),
le Chlorure d’éthyle (C2H5Cl) et l’Ammoniac (NH3).
Tous ces fluides avaient des propriétés thermodynamiques intéressantes mais ils présentaient
tous un inconvénient, c’est à dire un danger pour l’homme de par leur toxicité ou du fait qu’ils
étaient combustibles.
En 1929, un savant américain, Thomas Migdley, et son équipe produisent les premières
molécules de Dichlorodifluorométhane (CCl2F2) ou R12. Contrairement à certains gaz
frigorigènes utilisés avant 1929, les fréons sont ininflammables, non corrosifs et non toxiques
en cas de fuite mineure et ils ont la propriété d’être intéressants du point de vue
thermodynamique. Depuis le 16 septembre1987, le Protocole de Montréal, visait à réduire et,
à terme, éliminer complètement les substances qui appauvrissent la couche d'ozone i.e. qui ont
un ODP élevé. En effet, les rayonnements solaires décomposent un grand nombre de gaz
présents dans la stratosphère et contenant le chlore et le brome. Des radicaux de chlore et de
brome déclenchent ensuite une réaction en chaîne destructrice qui décompose d'autres gaz
stratosphérique y compris l'ozone. Les molécules d'ozone sont décomposées en oxygène et
monoxyde de chlore, molécule éphémère qui sera à son tour cassée lorsqu'un atome libre
d'oxygène capturera son atome d'oxygène pour reformer de l'oxygène moléculaire.
Ces derniers, outre qu'ils détruisent l'ozone, agissent comme gaz à effet de serre (GES) et
participent donc au réchauffement climatique de la planète.
Bien que ces gaz ne soient émis qu’en petites quantités (< 2% des GES au Canada), ils
possèdent de très bonnes durées de vie dans l’atmosphère, de sorte que leur potentiel de
réchauffement planétaire (GWP - 100 ans) est très élevé.
GWP (Global Warming Potential ou Potentiel de réchauffement planétaire): est un indice qui
caractérise l'action d'un composé chimique sur l'effet de serre. La molécule de référence est le
CO2 qui a un GWP = 1 pour des durées bien déterminées, généralement 100 ans.
32
TEWI (Total Équivalent Warming Impact ou impact de réchauffement total équivalent):c'est
un concept qui caractérise l'impact global d'une installation sur le réchauffement planétaire
durant sa vie opérationnelle. Cet indice comprend l'effet direct dû aux émissions par fuites
dans les installations et l'effet indirect provenant des émissions de CO2 dues à la
consommation d'énergie requise pour faire fonctionner l'installation, le TEWI s'exprime en kg
de CO2.
33
3.2.4 Propriétés des nouveaux fluides frigorigènes
Les fluides frigoporteurs sont définis comme les fluides intermédiaires qui ont pour rôle
d’emmagasiner l’énergie frigorifique produite par une source froide (évaporateur), puis de
véhiculer cette énergie jusqu’à son ou ses points d’utilisation. Cette énergie est transmise par
contact direct ou indirect aux produits ou ambiances à refroidir.
Les frigoporteurs monophasiques sont utilisés essentiellement dans la climatisation, ils sont
constitués de liquide incongelable aux conditions de fonctionnement de l’installation, le plus
connu est l’eau glacée. Ils peuvent être :
34
• des mélanges : eau + sel (saumures), eau + ammoniac (alcali)…En général, ce sont des
solutions de :
o Chlorure de Calcium dans l'eau
o Chlorure de Sodium dans l'eau
o Ethylène glycol dans l'eau
o Propylène de glycol dans l'eau
o Méthanol dans l'eau
o Ethanol dans l'eau
La propriété importante de ces solutions est le point de congélation commençante qui dépend
de la concentration du soluté.
Exemple : Ethanol dans l’eau, son point Eutectique lui correspond une fraction massique,
xE=0,935 et une température eutectique, TE=-118°C, Figure III.1.
T (°C)
T=0°C
(eau pure)
Ti
Tf
liquidus
Solidus
(cristaux d’eau) Coulis de glace
Solidus
(cristaux du soluté)
-118
E
(point eutectique)
35
Chapitre IV : Machines frigorifiques
à compression mécanique
Introduction
4.1.1 Cycles
On désigne par le mot cycle une suite de changement d’état au cours desquels les apports et
les retraits de chaleur sont tels que l’état final du corps en évolution se retrouve identique à
celui de son état initial.
Le cycle de Carnot inversé représenté sur le diagramme (T, s) d’une machine frigorifique à
compression de vapeur est tel que, Figures IV.1 et IV.2 :
36
qc
2
3
Condenseur T(°C)
wnet 3 2
4 1
w’
Évaporateur
4
Figure IV.1 : Schéma de principe de la machine Figure IV.2 : Cycle idéal sur le diagramme (T, s)
frigorifique de Carnot
refrigeration utile q0
COP = = ( Eq.IV .1)
travail net wnet
37
Alors :
q0 qrev ( 4−1)
COP = = ( Eq.IV .5)
wnet qrev ( 2−3) − qrev ( 4−1)
1
=
∫ T ds 4
0
3 1
∫ T ds − ∫ T ds
2
c
4
0
T0 ( s1 − s4 )
=
Tc ( s3 − s2 ) − T0 ( s1 − s4 )
or : s 4 = s3 et s2 = s1
T0 ( s1 − s4 )
COP =
Tc ( s4 − s1 ) − T0 ( s1 − s4 )
comme les transformations sont reversibles alors : ( s1 − s4 ) = ( s4 − s1 )
T0 ( s1 − s4 )
COP =
(Tc − T0 )( s4 − s1 )
T0
COPMAX = ( Eq.IV .6)
(Tc − T0 )
2) Dans le cycle de Carnot, la compression est humide car elle a lieu dans la région de
mélange mais le liquide endommage le clapet d’admission du compresseur, il est préférable
d’utiliser une compression sèche.
3) Pour des raisons pratiques, on ne peut pas utiliser une turbine (coût élevé), on utilise à la
place un détendeur. La détente sera alors isenthalpique au lieu d’isentropique.
Les Figures IV.3 et IV.4, illustrent le schéma de principe d’une machine frigorifique standard
ainsi que le cycle standard présenté sur le diagramme (p,h).
38
qc
3 2
Condenseur 2
p(bar) 3
wnet
Compresseur
Détendeur
4 1
Évaporateur
4 1
qo h (kJ/kg)
(2-3) : éjection isobare de chaleur provoquant une désurchauffe et une condensation du fluide
frigorigène ;
4.1.1.3. Cycle réel (avec des pertes thermiques et des pertes de pression)
Le cycle réel ou pratique de la Figure IV.5, présente un certain nombre de divergences par
rapport au cycle de référence, ces différences sont :
39
p(bar) 3 2
4
5
8
6=7
1
h (kJ/kg)
P(bar)
Isothermes A : point de bulle
B : point de rosée
A 3 g.t.c
2
g.t.e
B
1
4
h (kJ/kg)
Figure IV.6 : Cycle Standard sur le diagramme (p,h) des mélanges zéotropiques.
40
4.1.1.5. Cycle d’une installation frigorifique avec échangeur de chaleur liquide-vapeur
d’aspiration
On remarque que :
2. D’un point de vue sécurité, l’échangeur de chaleur protège le compresseur contre le fluide
frigorigène non vaporisé car le liquide pourrait détériorer le clapet d’admission du
compresseur et évite que les bulles de vapeur du fluide frigorigène n’arrivent au détendeur, on
doit sous refroidir le liquide venant du condenseur.
Note : L’échangeur de chaleur le plus utilisé dans les installations frigorifiques est
l’échangeur de chaleur à contre-courant. Cet élément n’est pas utilisé dans les installations
frigorifiques mobiles.
qc
2
Condenseur w
3’
P(bar) 3 2
Compresseur
1 Échangeur 1’
4 1’ 1
3’ de chaleur 3
Évaporateur
h(kJ/kg.K)s
Détendeur
qoqo
Figure IV.7 : Schéma de principe d’une machine Figure IV.8:Cycle Standard avec échangeur de chaleur
frigorifique avec échangeur de chaleur sur le diagramme (p,h)
41
Les transformations suivies par le cycle sont :
(2-3’) : éjection isobare de chaleur provoquant une désurchauffe et une condensation du fluide
frigorigène ;
Pour deux températures différentes et voisines on utilise une installation frigorifique mono
étagée à deux températures d’évaporation. La vanne de pression est installée après
l’évaporateur 2 pour réguler la pression à la pression de l’évaporateur 1 et maintenir la
température constante, Figures IV.9 et IV.10.
qc
3 2
Condenseur
w
P(bar) 3 2
Compresseur
Détendeur 2 5
1 4
4 5 6
Évaporateur 2 Vanne de 6
7 8 1
pression
7
Évaporateur 1
8 h (kJ/kg.K)
Détendeur 1
qo
Figure IV.9 : Schéma de principe d’une machine Figure IV.10:Cycle Standard avec deux températures
frigorifique avec deux évaporateurs
42
4.1.2 Machine frigorifique standard
Une installation frigorifique standard présente une surchauffe utile à la sortie de l’évaporateur
et un sous-refroidissement à la sortie du condenseur, Figure IV.11.
qc
3’ 2
3 p(bar) 3 3’ 2
Condenseur
2 w
Détendeur Compresseur
4 1’ 1
1’
Évaporateur
4
1
h (kJ/kg.K)
qo
Figure IV.11 : Schéma de principe d’une Figure IV.12: Cycle Standard avec échangeur de chaleur
machine frigorifique avec échangeur de chaleur sur le diagramme (p,h)
Les diverses transformations thermodynamiques d’un cycle standard, Figure IV.12, sont:
(1 - 2) : compression isentropique des vapeurs du fluide frigorigène de P0 à Pc.
(2 –3) : désurchauffe isobare des vapeurs de 2 à 2’, puis une condensation isobare sous la
pression Pc de 2’à 3’puis un sous-refroidissement isobare assuré par le condenseur de 3’ à 3.
(4 -1): vaporisation isobare du fluide frigorigène sous la pression P0 (production du froid) plus
surchauffe utile de 1’ à 1.
43
Condenseur
6 5 4 3
IV II I
Sous- 2
RefroidissementCondensation Désurchauffe
Compresseur
1
Évaporateur
7 8
9 10 11
Détendeur
Enceinte à refroidir
3
T 2
4
5
6
7
11
8,9 1
h(kJ/kg)
Figure IV.14 : Cycle représenté sur le diagramme (T,h)
44
Point 1 : aspiration ;
Point 3 : refoulement ;
Point 8 : fin de la détente (sous forme de mélange, généralement, il est constitué de75 à 80 %
liquide et 20 à 25 % vapeur) ;
Point 9 : début d’évaporation et comme le détendeur est placé juste avant ; l’évaporateur
donc : point 8 = point 9 ;
45
Si le niveau d’aspiration du compresseur est situé directement sur la ligne de rosée (point 10),
une diminution de charge de l’évaporation peut entraîner une aspiration humide. Il peut en
résulter deux conséquences néfastes pour le compresseur. Le fluide frigorifère liquide lave le
film lubrifiant entre le piston et les parois du cylindre ; on sait qu’une lubrification
insuffisante provoque une usure très importante. En plus, si du frigorigène liquide parvenait
dans le cylindre, la plaque de soupape pourrait être endommagée par les coups de liquide.
Afin d’éviter toute aspiration de liquide, l’état d’aspiration du compresseur est décalé de la
ligne de rosée vers la droite (point 11). On doit surchauffer la vapeur du fluide frigorigène.
À détente directe, l'évaporateur est placé à l'intérieur de la chambre froide dont la température
d'évaporation est inférieure à celle de la chambre froide. On peut calculer la température
d'évaporation à partir de la relation suivante :
46
Tableau IV.1 : Ecart de température
ϕi ∆T
Ti(°C)
(%) (°C)
91 ÷ 95 7÷8
86÷ 90 8÷9
> - 12 81 ÷ 85 9 ÷ 10
76 ÷ 80 10 ÷ 11
70 ÷ 75 11 ÷ 12
Pour déterminer le nombre d’étage de la machine frigorifique, il faut d’abord calculer le taux
de compression qui représente le rapport entre la pression de condensation et celle
d’évaporation.
47
Pc
τ= ( Eq.IV .9)
P0
Q0 Q0
Qm = = ( Eq.IV .10)
q0 m h1 − h4
- de la température d'évaporation,
- de la température de condensation,
- de la vitesse de rotation,
- du fluide utilisé.
Si l’installation frigorifique est destinée à maintenir une chambre froide à une température
désirée, alors la puissance frigorifique est obtenue en effectuant un bilan frigorifique de la
chambre froide.
Le débit volumique du fluide frigorigène aspiré par le compresseur est le produit entre le
débit massique et le volume spécifique.
48
Qv = Qm1.v1 ( Eq.IV .11)
Q0
Q0 v = . ( Eq.IV .12)
Qv
Q0 q0 m
COP = = ( Eq.IV .15)
Pth wm
49
4.1.4.11 Coefficient de performance maximal (COPMAX)
T0
COPMAX = ( Eq.IV .16)
Tc − T0
COP
η= ( Eq.IV .17)
COPMAX
Après le calcul du bilan on doit faire une vérification par l'égalité suivante :
Qο + Pth= Qc (Eq.IV.18)
4.1.4.13 Application
50
Solution
p(bar)
3 3’ 2’ 2
4 1’ 1
h (kJ/kg)
Cycle représenté sur le diagramme (p,h)
2) Tableau des valeurs de pression, température, enthalpie et volume spécifique de tous les points du cycle.
saturée ……..1’
51
Taux de compression
Pc 10,164
τ= = = 3,48
P0 2,92
Q0 59,70 59,70
Qm = = = = 0,379 kg / s
h1 − h4 406,4 − 248,75 157,65
Coefficient de performance
Q0 59,70
COP = = = 5,787
Pth 10,316
T0 0 + 273,13
COPMAX = = = 6,82
Tc − T0 40 − 0
COP 5,787
η= = = 0,848
COPMAX 6,82
Qο + Pth= Qc ?
Qο + Pth= 59,70+10,316=70,016 kW
Qc=70,06 kW
52
4.2 Machine frigorifique de refroidissement indirect d’air
Le fluide frigoporteur peut être monophasique (exemple : eau glacée, eau glycolée) ou
diphasique (exemple : coulis de glace).
Il existe deux types de systèmes indirects, les systèmes bi-tubes et les systèmes mono-tube.
Les circuits bi-tubes, connus en chauffage sous le nom de « système à deux tuyaux »,
comporte une conduite d’alimentation « tube aller » des postes utilisateurs en fluide
frigoporteur provenant de la centrale de production de froid où circule un fluide frigorigène
primaire et d’une conduite collecte « tube retour » distincte de la première pour la reprise du
frigoporteur réchauffé, Figure IV.14.
Echangeur Frigoporteur
Condenseur dechaleur
Eau ou air
Tube aller
Détendeur
Postes utilisateurs
Tube retour
Pompe
Compresseur
53
4.2.1.2 Les circuits monotubes
Echangeur de
chaleur
Condenseur Frigoporteur
Eau ou air
Détendeur
Pompe
Compresseur
Avantages :
Les systèmes de refroidissement indirect présentent par rapport aux systèmes à détente direct
les avantages suivants :
54
Inconvénients :
Évaporateur-
Vase Vapeur
Refroidisseur d’eau Text
CP
Qc
TE
TF P w
Q0 T΄FP T0 Tc
TS
Ti
Pompe du fluide
DT
frigoporteur
Liquide
55
Dans tous les cas, T0 doit rester au-dessus de 0 °C pour éviter le gel possible de l’eau.
T0=TS-ΔT (Eq.IV.19)
Aller (sortie) TS = 4 à 8 °C
Retour (entrée) TE = 8 à 14 °C
Ou:
Q0 = Qv×ρ×cp×(TE-TS) (Eq.IV.21)
Avec :
56
Note : La puissance frigorifique nette utilisable sur le réseau est inférieure à la puissance
frigorifique brute qui sera délivrée par le groupe car il faut retrancher de cette dernière :
4.2.2.3 Application
Lorsqu’il faut produire du froid à basse température (T0=-30°C ou -40°C par exemple), on
constate que la pression d’évaporation P0 du fluide frigorigène est réduite et que le taux de
compression imposé au compresseur à un étage est élevé. Ce taux est d’autant plus élevé que
la température de condensation Tc du fluide frigorigène est naturellement haute dans les pays
chauds.
57
• efficacité thermodynamique réduite du compresseur due à la diminution du rendement
effectif de compression.
Pour obtenir efficacement des températures d’évaporation plus basses, l’emploi des machines
frigorifiques à deux étages de compression s’impose. Le frigorigène y est comprimé dans
deux compresseurs successifs, ce qui permet d’obtenir pour chacun de ceux-ci un taux de
compression acceptable. Les systèmes mettant en jeu un très grand nombre d’étages sont très
rares. Pour la production de basses températures, on est amené à faire usage de plusieurs
machines frigorifiques mono-étagées associées « en série » : machines en cascades (-60°C à
70 °C).
Le fluide frigorigène gazeux est généralement refroidi entre les deux étages de compression.
Cependant, la production frigorifique massique restera faible à cause du titre en vapeur
important. II faut donc :
Les taux de compression des deux compresseurs sont généralement voisins, ce qui revient à
dire que la pression intermédiaire est proche de la moyenne logarithmique des pressions
extrêmes :
Pi P
= c ⇒ Pi = P0 × Pc ( Eq.IV .22)
p 0 Pi
58
injecté s'évapore pour permettre la désurchauffe des vapeurs refoulées par le compresseur BP.
Les vapeurs formées se mélangent à la vapeur provenant du compresseur basse pression (BP)
et s’écoule vers le compresseur haute pression (HP) état 3 dans un état très voisin de la
saturation où elles sont comprimées de 3 à 4 jusqu’à la pression de condensation Pc et sont
liquéfiées. Le débit liquide restant, à saturation, est alors détendu au moyen du détendeur 1
jusqu'à Po et injecté dans l'évaporateur. Les vapeurs produites état 1 retournent vers le
compresseur basse pression (BP), Figures IV.17 et IV.18.
4
1 2 3
Compresseur HP
10 Compresseur BP
Condenseur
Évaporateur
Bouteille
7 6 5
Intermédiaire
Détendeur 2
9
8
Détendeur 1
59
p(bar)
65
Pc 4
3
7
Pi 8 2
P0
9 1 1
h(kJ/kg)
(2-3) : désurchauffe isobare des vapeurs refoulées dans la bouteille intermédiaire. Cette
désurchauffe est assurée par la vaporisation d'une faible fraction du liquide contenu dans la
bouteille ;
(3-4) : compression isentropique des vapeurs de Pi à Pc. Notons que le point 3 peut aussi
correspondre à des vapeurs surchauffées (selon la qualité de l'isolation thermique) ;
60
(7-3) : séparation des vapeurs dans la bouteille intermédiaire ; aspiration par le compresseur
HP.
4.3.1.2. Calcul thermodynamique des caractéristiques principales d’une installation
bi-étagée à injection totale
La pression intermédiaire étant calculée, le choix des autres grandeurs internes (Qo, To, Tc) est
réalisé de la même façon que les cycles mono-étagés.
Qm1 : débit massique des vapeurs circulant dans le compresseur basse pression (kg/s) ;
Qm2 : débit massique des vapeurs circulant dans le compresseur haute pression (kg/s) ;
Qv1 : débit volumétrique des vapeurs circulant dans le compresseur basse pression (m3/s) ;
Qv2 : débit volumétrique des vapeurs circulant dans le compresseur haute pression (m3/s) ;
Q0 Q0
Qm1 = = ( Eq.IV .24)
q0 m1 h10 − h9
Qm 2 est calculé d’après le bilan enthalpique sur la bouteille intermédiaire, Figure IV.19:
61
+ Qm1h2 − Qm 2 h3 + Qm 2 h6 − Qm1h8 = 0 ( Eq.IV .26)
h2 − h8
Qm 2 = Qm1 ( Eq.IV .27)
h3 − h6
Qv 2 = Qm 2 × v3 ( Eq.IV .28)
Qm1 Qm2
2 3
Qm2
7
Qm1
Le débit massique du fluide frigorigène aspiré par le compresseur haute pression est supérieur
à celui refoulé par le compresseur basse pression. Le débit supplémentaire correspond aux
vapeurs produites dans la bouteille intermédiaire pour assurer les refroidissements.
Les autres grandeurs sont calculées de la même façon que pour un cycle mono-étagé.
62
Le COP de l'installation s'exprime par :
Q0
COP = ( Eq.IV .32)
Pth1 + Pth 2
dans l’évaporateur 2.
1 2 3 4
Compresseur HP
Compresseur BP
Condenseur
1
Bouteille
Intermédiaire Détendeur
Évaporateur1
5
7 6
Évaporateur2
9 8
Détendeur
63
p(bar)
65 4
Pc
7 3
Pi 8 2
P0
9 1 1
h(kJ/kg)
Les débits massiques seront alors d’après le bilan enthalpique sur la bouteille intermédiaire,
Figure IV.22, comme suit :
h2 − h8 h −h
Qm 2 = Qm1 + Qm3 3 8 ( Eq.IV .35)
h3 − h6 h3 − h6
Q01
Qm1 = ( Eq.IV .36)
h10 − h9
Q02
Qm3 = ( Eq.IV .37)
h3 − h8
Q01 + Q02
COP = ( Eq.IV .38)
Pth1 + Pth 2
64
Qm1
Qm2
2 3
Qm3
3 Qm2
8 Qm8
Qm1
65
4
2 3
Compresseur HP
1
1
Compresseur BP
Condenseur
Évaporateur
Bouteille
7
Intermédiaire
Détendeur2
5
E
9 8
6
Détendeur 1
p(bar)
6 5 4
8
3 2
7
9 10 1
h(kJ/kg)
66
(1-2) : compression des vapeurs de Po à Pi;
(2-3) : désurchauffe des vapeurs refoulées dans la bouteille intermédiaire. Cette désurchauffe
est assurée par la vaporisation d'une faible fraction du liquide contenu dans la bouteille ;
(3-4) : compression des vapeurs de Pi à Pc. Notons que le point 3 peut aussi correspondre à
des vapeurs surchauffées (selon la qualité de l'isolation thermique) ;
La pression intermédiaire étant connue, le choix des autres grandeurs internes (Q0, T0, Tc) est
réalisé de la même façon que les cycles mono-étagés.
67
v3 : volume spécifique des vapeurs a l’aspiration du compresseur HP (m3/kg);
Q0 Q0
Qm1 = = ( Eq.IV .39)
q0 m1 h10 − h9
Qv1 = Qm1.v1 ( Eq.IV .40)
Alors :
h2 − h9
Qm 2 = Qm1 ( Eq.IV .43)
h3 − h6
68
h2 − h8
Qm 2 = Qm1 ( Eq.IV .44)
h3 − h6
Les autres grandeurs sont calculées de la même façon que pour un cycle mono-étagé.
Q0
COP = ( Eq.IV .49)
Pth1 + Pth 2
2 3
Qm1 Qm2
Qm3
E
8 Qm2
Qm1
Qm1 6
69
4.3.3 Cycle sans bouteille intermédiaire
Dans les deux cycles précédents, on met en œuvre une bouteille intermédiaire, ce qui
contribue à augmenter la charge en fluide frigorigène des installations frigorifiques et, par
conséquent, l’augmentation du TEWI direct. Pour minimiser la charge en fluide, il faut limiter
autant que possible l'utilisation des réservoirs. L’utilisation du cycle sans bouteille
intermédiaire est une des solutions. Dans une installation bi-étagée sans bouteille
intermédiaire, le sous-refroidissement du liquide avant sa détente est assuré par un échangeur
de chaleur intermédiaire. Le compresseur HP refoule le débit massique HP dans le
condenseur, où se forme le liquide. En 6, une partie Qmder ,du débit de frigorigène liquide est
détendue de Pc à Pi, au moyen d'un détendeur thermostatique, puis introduit dans l'échangeur
intermédiaire où il s'évapore (7-11), ce qui permet d'augmenter le sous-refroidissement du
débit massique BP, toujours à la pression Pc, avant sa détente de Pc à Po, Figures IV.26 et
IV.27.
70
Figure V.27 : Cycle bi-étagé avec échangeur intermédiaire
Après sa compression de Po à Pi, le débit Qm1 est mélangé avec le débit Qmdet quittant
l'échangeur intermédiaire. La surchauffe résultante peut être encore trop élevée ; il faut donc
compléter la désurchauffe des vapeurs par une injection de liquide détendu (6-7a). Les
évolutions suivies par le frigorigène sont :
(2-3) : désurchauffe des vapeurs refoulées. Cette désurchauffe est assurée d'une part grâce au
mélange (2+11), et d'autre part grâce au débit d'injection (6-7a) ;
(6-7a) : détente isenthalpique d'une partie Qm du débit liquide de Pc à Pi, (pour désurchauffe
inj
71
(6-8) : sous-refroidissement du débit masse BP dans 1'échangeur sous refroidisseur; le liquide
n'atteint cependant pas la température intermédiaire ;
(9-10): évaporation ;
On suppose que la pression intermédiaire est déjà fixée ; les autres grandeurs internes sont
réalisées de la même façon que pour les cycles mono-étagés. On détermine alors les débits
massiques de vapeurs suivants.
72
Et d’après le bilan enthalpique sur la tuyauterie 2-3, Figure IV.29 :
Avec : h7a = h6
h6 − h8
Qm det = Qm1 ( Eq.IV .56)
h11 − h7
Qmin j = Qm 2 − Qm1 − Qm det ( Eq.IV .57)
Comme dans le cas précédent, même si l’on néglige les pertes thermiques au niveau de
l'échangeur intermédiaire, on constate que le débit massique HP est toujours supérieur au
débit massique BP. Les autres grandeurs sont calculées de la même façon que pour un cycle
mono-étagé. Le COP de l'installation s'exprime par :
Q0
COP = ( Eq.IV .58)
Pth1 + Pth 2
73
4.3.4 Installation frigorifique en cascade
Les installations frigorifiques en cascade permettent d’obtenir des températures plus basses (-
60°C, -70°C). Une installation frigorifique en cascade comporte plusieurs machines
frigorifiques élémentaires associées en série, le condenseur de l’une cédant de la chaleur à
l’évaporateur de celle qui la suit immédiatement dans le sens des températures croissantes.
La figure ci-dessous représente l’installation la plus simple qui soit, c’est-à-dire deux
machines à un étage de compression mécanique disposées en cascade :
Chacune de ses machines élémentaires utilise un frigorigène différent dont les caractéristiques
sont adaptées au domaine de températures que couvre cette machine. La machine BT utilise le
fluide frigorigène F1 à basse température d’ébullition normale donc généralement à bas point
critique, la machine HT emploie le fluide frigorigène F2 à point critique élevé.
La charge thermique à basse température est absorbée par l’évaporateur de la machine (BT)
où le frigorigène 1 se vaporise à la température T01<Ta. Le condenseur de la machine (BT) où
le frigorigène se liquéfie à la température Tc1, est refroidi par l’évaporateur de machine (HT)
où le frigorigène 2 se vaporise à la température T02 en absorbant la chaleur dégagée par cette
condensation. On doit évidemment toujours avoir Tc1>T02 pour que le transfert thermique soit
possible. Le fluide frigorigène 2 se condense dans le condenseur de la machine (HT) à la
température Tc2>Text. L’échangeur de chaleur comprenant l’évaporateur de la machine (HT) et
le condenseur de la machine (BT) est appelé évapo-condenseur, Figures IV.30, IV.31, IV.32
et IV.33.
74
Figure IV.30 : Schéma d’une installation en cascade
Puisqu'on utilise deux fluides différents, on ne peut pas représenter le cycle sur un seul
diagramme. Par contre, la superposition des cycles mono-étagés parcourus par chacun des
deux frigorigènes permet d'illustrer l’échange de chaleur entre les deux machines au niveau de
l'évapo-condenseur.
75
Figure IV.31: Cycle basse température Figure IV.32 : Cycle haute température
Figure IV.33 : Cycles suivis par les fluides frigorigènes dans chacune des machines.
Une autre application pour les cascades concerne des températures d'évaporation plus élevées
(-50 °C), domaine couvert par les cycles bi-étagés utilisant un HFC comme le R-404A. Dans
les cascades, le CO2 est utilisé dans la machine BT, et le R404A ou l'ammoniac est utilisé
dans la machine HT. Une telle cascade au CO2, permet de réduire la contribution à 1'effet de
serre à condition que son COP soit suffisamment élevé.
76
4.3.4.1 Calcul thermodynamique des caractéristiques principales
Le débit massique dans la machine basse température est déduit d'un bilan à l’évaporateur ;
celui dans la machine haute température, d'un bilan enthalpique sur l’évapo-condenseur :
Q0
Qm1 = ( Eq.IV .59)
h1 − h4
h2 − h3
Qm 2 = Qm1 ( Eq.IV .60)
h1′ − h4′
Comme pour les cycles bi-étagés, le débit massique du fluide dans la partie condensant à
1'atmosphère (ici, machine haute température) est généralement plus élevé que celui traité par
l’évaporateur dans la source froide. Mais dans le cas de la cascade, les pressions de
fonctionnement dans chaque machine sont à peu près équivalentes, et il en est de même pour
les volumes massiques : à l’inverse des cycles bi-étagés, la cylindrée du compresseur de la
machine haute température est plus importante que celle du compresseur de la machine basse
température. Le calcul analytique du COP s'obtient à partir du bilan énergétique des deux
cycles de la cascade idéale en supposant que le couplage soit parfaitement assuré, que l'évapo-
condenseur ainsi que les compresseurs et les canalisations soient adiabatiques :
Q0 BT
COP = ( Eq.IV .61)
Pth ,BT + Pth ,HT
Par ailleurs :
Q0 HT QcBT P (1 + COPBT )
Pth ,HT = = = th ,BT ( Eq.IV .64)
COPHT COPHT COPHT
77
Ce qui donne à la fin :
Q0 BT
COP = ( Eq.IV .65)
(1 + COPBT )
Pth ,BT (1 +
COPHT
COPBT COPHT
COP = ( Eq.IV .66)
1 + COPBT + COPHT
4.3.4.2 Application
Prenons le cas d’un tunnel de congélation. Cette application frigorifique nécessite une
température d'évaporation de -35 °C pour une température de condensation de 35 °C.
Surchauffe utile =7K;
Sous-refroidissement = 5K.
Solution
Imaginons qu'on réalise ce type d'installation avec du R507 et un étage de compression ; on
obtient alors le cycle théorique ci-après :
78
Points Température Pression Enthalpie Volume spécifique
Pc 16,59
Taux de compression τ = = = 9,48
P0 1,75
Rendement volumétrique λ = 1 − 0,05τ = 0,526
Température de fin de compression T2 = 62,4 °
En fin de compression avec un rendement indiqué de 0.49, la température de fin de
compression dépassera 110 °C. Dans ce cas, elle est proche des limites :l'huile risque d'être
trop fluide ; et la lubrification est nulle et le compresseur sera détérioré.
Si on veut savoir la taille du compresseur à pistons pour une puissance frigorifique de 20 kW.
Alors :
Débit massique :
Q0 20
Qm1 = = = 0,1885 kg / s
h1 − h4 200,3 − 94,2
Débit volumique aspiré :
Volume balayé:
Qv1 0,021
Vb = = = 0,04 m 3 / s
λ 0,526
Cela signifie que, pour assurer les besoins frigorifiques du tunnel, il faut prévoir un
compresseur de 144 m3/h de volume balayé, ce qui paraît énorme.
Puissance théorique du compresseur :
Pth = Qm1 (h2 − h1 ) = 0,1885 × (261,2 − 200,3) = 11,48 kW
79
Ceci donne un coefficient de performance frigorifique de 20/11,48 = 1,74, ce qui est sans
intérêt. La recherche d'un compresseur pour cette application s'avérerait infructueuse car les
conditions de fonctionnement sortent des limites autorisées par les fabricants. Le
compresseur chaufferait trop.
Pour répondre aux besoins du client (la réalisation d'un tunnel de congélation), il est
nécessaire de faire appel à la technique de la compression bi-étagée. Prenons le cas d΄une
injection partielle :
le compresseur BP aspire à la pression de 1,75 bar et refoule à la pression intermédiaire Piet
le compresseur HP aspire à la Pi et refoule à la pression de refoulement Pr de 16,59bar
80
Points Température Pression Enthalpie Volume spécifique
81
Pth = Pth1 + Pth 2
= Qm1 (h2 − h1 ) + Qm 2 (h4 − h3 ) = 0,111 × (230,6 − 200,3) + 0,299 × (240,6 − 211,4)
82
Chapitre V : Technologie des équipements frigorifiques
et dimensionnement
Introduction
Le circuit de base d’une installation frigorifique simple comporte des appareils principaux et
des appareils annexes. Parmi ces composants, il y en a trois qui jouent un rôle privilégié : le
compresseur mécanique qui est le composant central de l’installation, puis le condenseur et
l’évaporateur, ainsi que l’organe de détente dont le choix est également essentiel pour le bon
fonctionnement de l’installation ; sans oublier les échangeurs, les réservoirs et les pompes…
Le principal problème consiste à définir une surface d’échange suffisante entre les deux
fluides pour transférer la quantité de chaleur nécessaire dans une configuration donnée. La
quantité de chaleur transférée dépend de la surface d’échange entre les deux fluides mais aussi
de nombreux autres paramètres, ce qui rend une étude précise de ces appareils assez
complexe.
5.1Compresseurs
83
Compresseur ouvert, où le moteur est dissocié du compresseur et raccordé par un manchon
ou une courroie. L'accès aux différents éléments est possible pour réparation et la vitesse de
rotation est modifiable en changeant la poulie du moteur. Mais ces deux avantages (fort
théoriques...) ne compensent pas le défaut majeur de l'existence d'un joint d'étanchéité rotatif
à la traversée du carter par l'arbre. Ce joint, qui doit être lubrifié pour assurer l'étanchéité, est
source de fuites... inacceptables aujourd'hui dans un contexte "zéro-fuite", FigureV.1.
Refoulement
Moteur
Compresseur
Energie électrique
Aspiration
84
joints non négligeable) et le prix est sensiblement plus élevé que pour le compresseur
hermétique. Le compresseur semi-hermétique est utilisé pour les moyennes puissances.
Le compresseur à piston est une machine à déplacement positif, cela signifie que le
compresseur augmente la pression du fluide frigorigène en diminuant son volume.
Avantages :
Inconvénients :
Le compresseur à piston est très sensible à l'arrivée de fluide liquide : si quelques gouttes de
liquide pénètrent au niveau des soupapes, elles en provoquent une usure lente. Si du fluide
liquide pénètre en grande quantité, la destruction des clapets est immédiate. De là, les
protections anti-coups de liquide adoptées (ressort puissant sur le chapeau de cylindre,
capable de se soulever en cas d'arrivée de liquide).
Description
85
La compression se fait à l’aide d’un piston. Le compresseur réalise un mouvement de rotation
à l’aide d’un moteur électrique. Ce type de compresseur reste encore largement répandu.
Principes de fonctionnement
86
Figure V.2 : Schéma de base d’un compresseur à piston
Régulation
Ce système est encore assez répandu pour réguler les compresseurs à pistons, cette mise hors
service d'un cylindre se fait soit par le blocage des clapets d'aspiration en position ouverte,
soit en court-circuitant la basse pression par un orifice ouvert entre le cylindre et le carter du
compresseur commandé par un piston, soit par un obturateur qui ferme l'admission des gaz.
Elle prélève par un by-pass les gaz chauds du refoulement du compresseur pour les
réintroduire sur la conduite d'aspiration, quand le détendeur se ferme plus ou moins pour
adapter l'alimentation de l'évaporateur à la charge, la basse pression diminue la vanne
d'injection s'ouvre alors pour garantir une basse pression correcte.
Le compresseur scroll (compresseur spiro-orbital) a été inventé en 1905 par un Français, Léon
Creux. C'est bien plus tard, dans les années 1970, qu'un américain du nom d’Arthur Litt le
permit, en apportant des modifications majeures, de donner un second souffle à cette
technologie. C'est dans les années 1980 que le compresseur scroll fit son apparition chez les
87
constructeurs de conditionnement d’air. Dans les véhicules, ils sont connus sous le nom
compresseur G.
Avantages :
Inconvénients :
Description
Le compresseur scroll emploie deux spirales déphasées de 180°, une spirale fixe et une spirale
mobile emboîtées l’une dans l’autre. La spirale mobile se déplace excentriquement sans
tourner grâce à un arbre placé verticalement.
88
Spirale fixe Spiralemobile
Principes de fonctionnement
Régulation
89
• Compresseur digital Scroll:
Le compresseur Digital Scroll est une solution simple, efficace, fiable pour réguler la
puissance d'un compresseur. Ce compresseur est composé de deux spirales : une spirale
supérieure fixe, une seconde qui orbite autour de la première, mue par un moteur électrique.
Pour permettre un changement de la capacité frigorifique, le système agit en haussant la
spirale fixe en réponse à la diminution de la demande. Ce fonctionnement est possible grâce à
une vanne solénoïde à deux voies entre l’aspiration et le refoulement du compresseur.
c) Compresseur rotatif
Dans les deux cas, un stator cylindrique renferme un rotor excentré par rapport à l'axe du
stator.
Description
C'est un piston cylindrique tournant qui crée la compression, il est décentré sur son axe, celui-
ci étant séparé par une palette assurant l'étanchéité des deux chambres (une d'aspiration et une
autre de refoulement).
90
Aspiration
Stator
Rotor
Fonctionnement
Refoulement : Puis la vapeur haute pression (surchauffée) sort par l'orifice de refoulement.
Compresseur à palettes
Surtout utilisé pour les compresseurs d'air, pratiquement plus utilisé en climatisation.
Description
Le compresseur à palettes est un compresseur dit à rotation. Il est constitué d'un stator
cylindrique dans lequel tourne un rotor excentré. Ce dernier est muni de rainures radiales dans
lesquelles coulissent des palettes qui sont constamment plaquées contre la paroi du stator par
la force centrifuge.
91
Corps
Capacité variable
Aspiration
Aspiration Refoulement
Principes de fonctionnement :
Aspiration : La capacité comprise entre deux palettes est variable. Devant la tubulure
d'aspiration le volume croît.
Compression : Ce gaz est ensuite emprisonné entre deux palettes et transporté vers la tubulure
de refoulement, c’est dans cette zone que le volume décroît.
Le compresseur à vis est une machine rotative dans laquelle la variation du volume occupé
par le fluide et son transfert sont obtenus par le déplacement relatif de deux mobiles en
rotation continue à l’intérieur d’un « cylindre » de forme appropriée.
Avantages :
92
• écoulement semi-continu du fluide ;
• rendement volumétrique bon grâce à l'absence d'espaces morts, comme dans les
compresseurs à pistons. Cette propriété permet d'assurer des taux de compression
élevés avec un bon rendement volumétrique. L’amélioration des taux de compression
est également rendue possible grâce à l’huile, qui réduit l’échauffement des gaz
comprimés.
Inconvénients :
• Lubrification très importante, pour assurer l'étanchéité entre les pièces en mouvement
et pour réduire le niveau sonore, et aussi pour refroidir le fluide ;
• mécaniques très précises ;
• variations de régime limitées ;
• multiplicateur de vitesse nécessaire (mini vis) ;
• coûteux.
Description
Le compresseur à vis mono-rotor ou simple vis est constitué d'un rotor principal (vis sans fin)
avec des cannelures hélicoïdales et deux satellites. Les deux satellites sont recouverts d'une
matière du type téflon et sont disposés de chaque côté du rotor principal, le jeu vis-satellite
étant très faible.
Cannelure
Rotor
Satellite
93
Principes de fonctionnement :
Aspiration : Le gaz est aspiré à Po et passe au travers l’orifice d’aspiration et occupe l’espace
disponible de la vis.
Compression : Quand la vis tourne, le fluide remplit les canaux de la vis puis les satellites
réduisent le volume dans ces cannelures, les dents du satellite agissent comme des pistons
comprimant le gaz dans les cannelures du rotor jusqu’à la pression Pc, le travail de la
compression s’effectue alors dans la partie supérieure du compresseur pour un satellite et
simultanément un processus analogue s'opère du côté du deuxième satellite, mais dans la
partie inférieure du compresseur.
Refoulement : Le gaz est refoulé ensuite par des orifices de part et d'autre des satellites.
Compresseurs bi-vis
Description
Les bi-vis sont des compresseurs robustes et fiables et dont la mécanique est simple, ils sont
constitués d'un rotor mâle et d'un rotor femelle à denture hélicoïdale.
La vis mâle est équipée d’un segment sur ses lobes externes correspondant à un rainurage des
lobes internes (alvéoles) de la vis femelle.
Les rotors (vis) peuvent être réalisés avec des nombres de lobes et d’alvéoles variables.
Pour des raisons mécaniques évidentes, les vis ne se touchent pas mais le jeu entre lobes est
très faible.
94
Aspiration
Refoulement
Fonctionnement
Aspiration : Comme les deux rotors mâle et femelle tournent dans des sens opposés à grande
vitesse, l'espace augmente en se déplaçant vers l’avant, le gaz est aspiré à l’entrée des vis
Compression : cet espace diminue au fur et à mesure de l'avancement de la vis, le gaz est
comprimé entre les lobes des vis mâle/femelle jusqu’à la sortie.
Refoulement : Le gaz est transporté le long de la vis et refoulé par un orifice aménagé en fin
de parcours de la vis.
95
Note : À titre d'exemple, la figure V.8 illustre l'abaque que fournissent les fabricants de
compresseurs à vis. Même si le taux de compression, en croissant, dégrade le rendement
volumétrique, pour un rapport HP/BP de 12, le rendement volumétrique est toujours de 80 %.
Le rendement volumétrique se dégrade lorsque la pression en aval augmente pour la simple
raison que le reflux des gaz de refoulement vers l'aspiration augmente aussi.
Régulation
Uniquement pour les compresseurs à vis, la régulation de puissance s'effectue par le biais d'un
tiroir mobile qui se déplace axialement le long de la vis de sorte qu'une partie des gaz aspirés
correspondant à la puissance voulue ne soit pas compressée.
Le compresseur centrifuge appelé aussi « compresseur radial » utilise l'accélération du gaz par
un impulseur pour créer une surpression. Ils font partie de la famille des compresseurs
dynamiques ou encore turbo-compresseurs. L'entraînement est assuré par un moteur
électrique ou thermique.
Description
Un compresseur centrifuge se compose d'un ensemble mobile (rotor) constitué par un arbre et
une roue à aubages appelée aussi impulseur, et d'un jeu d'aubages de prérotation placé à
l'aspiration du compresseur.
Le rotor est actionné par une machine d’entraînement qui est le plus souvent un moteur
électrique ou thermique mais peut être également une turbine. Puis vient un accouplement,
ensuite il y a une boîte palière avec généralement des roulements, un système d'étanchéité par
tresses ou garniture mécanique, ensuite la partie compression. La partie compression est
composée d'un corps aussi appelé volute ou même carter, avec une roue appelée aussi
96
impulseur. Le diffuseur sert à canaliser le fluide accéléré par la roue et de le diriger vers la
volute et la tubulure de refoulement.
Refoulement
Impulseur
Corps
Arbre
Aube
Aspiration
Avantages :
Inconvénient :
Principe de fonctionnement
Compression : Une fois le gaz de réfrigération aspiré à très grande vitesse par la roue munie
d'aubes ou d'ailettes inclinées, cette dernière le pousse vers la périphérie en augmentant sa
vitesse et sa pression ; la vitesse à la sortie aura une composante radiale et une composante
97
tangentielle. Ensuite, d’un mouvement en spirale, la roue envoie le gaz de réfrigération dans
une chambre circulaire formée d’un diffuseur où la vitesse diminue avec une augmentation de
la pression (conversion de pression cinétique en pression statique).
Refoulement : le diffuseur mène à une chambre annulaire, volute de refoulement qui collecte
le gaz de la périphérie du diffuseur en le dirigeant vers la bride de refoulement, près de cette
dernière il y a une autre ailette qui empêche le gaz de continuer à retourner dans la volute et
qui l’envoie à la bride de refoulement.
Les aubes ménagent entre elles des canaux par lesquels le fluide s'écoule. Ce sont des
obstacles prolongés donnant la direction au fluide qui les traverse.
Régulation
Afin de pouvoir ajuster la puissance aux besoins, des ailettes pivotantes disposées dans
l'aspiration s'ouvrent et se ferment modifiant l'angle d'attaque arrivant sur les aubes de la roue
en mouvement, le réglage de puissance s'étale de 20 à 100 %.
98
Refoulement
Aspiration
(m3/h)
Vitesse de rotation 500÷3000 4000 10000 1500÷4000 40000
(tr/mn)
Taux de compression 2÷10 5÷6 ≈5 20÷30 3,5÷4
Puissances (kW)* 30÷1000 Jusqu’à 10 Jusqu’à 50 30÷1000 600÷4000
Domaine Ménager Commercial Commercial Industriel Commercial
d’application Commercial Industriel Industriel
industriel
99
Tableau V.2: Classification des compresseurs mécaniques :
Hermétique (30kW)
Rotatif volumétrique rotatif à piston Ouvert Mono-étage
tournant
àpalette hermétique
accessible
hermétique
Scroll volumétrique ouvert Mono-étage
hermétique
accessible
hermétique
Vis volumétrique ouvert Mono-étage
hermétique
accessible ou étagée
hermétique
centrifuge non ouvert Mono-étage
volumétrique hermétique
accessible ou étagée
Afin de ne pas réduire la durée de vie des compresseurs, ceux-ci doivent être correctement
lubrifiés.
L'huile a pour rôle :
100
5.1.2.1 Types d’huiles
Certains compresseurs possèdent un système un peu plus élaboré. L'huile projetée ruissèle sur
les flasques du compresseur pour venir se concentrer dans une auge directement en
communication avec un trou aménagé dans l'arbre d'entraînement, l'huile sera distribuée par la
force centrifuge créée par le mouvement de rotation aux différents points à lubrifier.
Refoulement
Aspiration
Huile
101
e) Lubrification par pompe à huile
Une crépine servant de filtre est placée dans le carter du compresseur et une pompe raccordée
en bout d'arbre achemine l'huile dans de petits canaux aménagés afin de lubrifier les paliers et
les axes des pistons.
Un pressostat différentiel d’huile est placé a fin de protéger le compresseur contre tout
dysfonctionnement de la pompe d’huile ou manque d’huile dans le carter.
La partie inférieure du carter forme une réserve d'huile où la pression qui règne est celle
d'aspiration. La pompe à huile délivre une pression supérieure de 0,9 à 4,5 bars à la pression
régnant dans le carter.
Si la valeur descend au-dessous de sa valeur de réglage par exemple 0,9 alors le pressostat
différentiel d’huile arrêtera le compresseur afin de le protéger.
BP carter
Compresseur
BP
Pompe d’huile
HP
Carter
HP pompe d’huile
102
5.1.2.3 Lubrification des compresseurs hermétiques (piston, scroll)
Les compresseurs hermétiques disposent d’un dispositif de lubrification sans barbotage des
têtes de bielle, ni pompe à huile.
L'arbre du rotor est creux et muni d'une rainure hélicoïdale, il plonge directement dans l'huile
et constitue la tubulure d'aspiration de l'huile.
Le mouvement de rotation de l'arbre crée une force centrifuge permettant à l'huile d'être
aspirée à l'intérieur de l'arbre pour permettre ainsi la lubrification des pièces en mouvement
pour ensuite retomber par gravité dans le carter d'huile.
Pour les compresseurs mono-vis, l’huile est injectée sur la vis afin d’en améliorer l’étanchéité
(jeu vis-satellite très faible).
Les compresseurs bi-vis doivent être lubrifiés directement entre les deux rotors (deux vis) par
injection d'huile généralement poussée par la pression HP.
Les deux rotors étant continuellement en contact rapproché, l'huile permet de réduire l'usure
mécanique de ce type de compresseur.
Un séparateur d'huile est nécessaire afin de séparer l'huile du fluide frigorigène pour les deux
cas.
L'huile utilisée dans ces compresseurs est souvent refroidie. Car contrairement aux
compresseurs à pistons, l'huile sert surtout à l'étanchéité. Si l'huile est trop chaude, elle n'est
plus assez visqueuse pour garantir l'étanchéité.
Les circuits de fluide frigorigène et d'huile sont bien séparés. Le fluide reste pur et on ne
rencontre pas le problème de l'huile piégée dans l'évaporateur. Le fluide frigorigène doit être
nécessairement un corps pur ou azéotrope.
103
5.1.3 Dimensionnement d’un compresseur alternatif
5.1.3.1 Calcul du volume balayé ou engendré par unité de temps de temps, cylindrée,
volume géométrique d’un cylindre, alésage, course
Q0 , n Q Q0
Qv1 = Qm × v1 = v1 = 0,n = ,b ( Eq.V .1)
q0 m ,n q0 v ,n q0v ,b
q0 m ,n q0 m.b
q0 v = = ( Eq.V .2)
v1 v1
n : nette (ou utile), c’est la différence des enthalpies du fluide frigorigène entre la sortie et
l’entrée de la chambre froide ;
Ce débit volumique étant donc également celui qui doit circuler à travers les cylindres du
compresseur.
Toutefois, les pistons ne sont pas opérationnels sur toute la longueur de leur course.
104
λest introduit pour tenir compte des pertes volumétriques qui sont :
D : diamètre du cylindre
D
L : course
ln l0
L
1
P n Vaspiré
λ1 = 1 − ε − 1 = 1 − ε
c
− 1 ( Eq.V .3)
P0 Vrefoulé
1
P n Vaspiré
λ1 = 1 − ε − 1 = 1 − ε
c
− 1 ( Eq.V .3)
P0 Vrefoulé
ε = 0,02 ÷ 0.1
On notera que l’espace mort des compresseurs frigorifiques se situe entre 1 et 4%, ce qui
implique un assez bon rendement volumétrique.
105
• effet de parois qui augmentent la température, le fluide frigorigène vapeur, qui rentre
par le cylindre du compresseur, est chauffé par les parois, il en résulte une expansion
de la vapeur et le volume massique du fluide à l’intérieur du cylindre est supérieur au
volume massique du fluide frigorigène à l’entrée du cylindre, d’où il ya réduction du
volume aspiré par le compresseur, ce dont on tient compte par un rendement λ2
Te
λ2 = = 0,95 ÷ 0,97
Te'
• Effet de la triflorie, elle est définie comme une réductrice de la surface du fluide
frigorigène vapeur, à cause de la perte de pression à travers les soupapes d’admission
et de refoulement, d’où le volume aspiré qui est réduit. Le rendement λ3 est considéré :
λ3 = 1 −
(1 + ε )∆p ( Eq.V .4)
λ1 .P0
• Défauts d’étanchéité des soupapes et des segments et autres effets secondaires, ce dont
on tient compte par un rendement λ4 :
λ 4 = (0,96 ÷ 0,98)
Pour tenir compte de ces facteurs, on introduit un rendement volumétrique global λtel que :
λ = λ1 .λ2 .λ3 .λ4
On peut donc à présent en conclure que pour que l’ensemble des cylindres du compresseur
aspire le volume prévu soit Qv1, il faut que volume balayé par les pistons Vb soit tel que :
Qv1
Vb = ( Eq.V .5)
λ
Une fois que l’on connaît le volume que les pistons des cylindres doivent balayer par unité de
temps, on peut déterminer, après avoir fixé la vitesse de rotation du compresseur, la cylindrée
c’est-à-dire le volume géométrique de l’ensemble des cylindres.
106
Pour les compresseurs à pistons, le volume balayé est défini par la relation suivante :
Vb = C × n / 60 ( Eq.V .6)
Le volume balayé horaire (m3/h) que l’on trouve généralement dans les catalogues des
constructeurs est donc :
Vb h = C × n × 60 × ( Eq.V .6)
Une fois que l’on connaît le volume que les pistons des cylindres doivent balayer par unité de
temps, on peut déterminer, après avoir fixé la vitesse de rotation du compresseur, la cylindrée,
c'est-à-dire le volume géométrique de l’ensemble des cylindres.
Vb
C= 60 ( Eq.V .7)
n
C
V géo = ( Eq.V .8)
N
Par ailleurs, nous savons que volume géométrique est égal au produit de la section S du
cylindre par la course L, donc :
πD 2
V géo = L ( Eq.V .9)
4
π .D 2
C= L × N ( Eq.V .10)
4
Soit
Donc :
π .D 2 L × N × n
Vb = ( Eq.V .11)
4 60
π .D 2
Vbh = L × N × n × 60 ( Eq.V .12)
4
107
Où :
N : nombre de cylindres ;
Remarque :
La course (L) : c’est le déplacement du piston entre son point mort haut et son point mort bas.
Par ailleurs, nous aurons deux équations et deux inconnues pour calculer l’alésage D et la
course L :
πD 2
L = Vgéo
4
L
= x (compris entre 0,7 et 0,9 pour n = 1450 tr / mn)
D
Note : La vitesse linéaire moyenne, u, ne doit pas dépasser 4 m/s, u =2L×N=4 m/s
5.1.3.2 Rendements
C’est le rapport entre le débit volumique de vapeurs aspiré par le compresseur dans des
conditions de pression et de température fixées, et le débit volumique aspiré par le
compresseur parfait sans espace mort et de même cylindrée, dans les mêmes conditions de
fonctionnement :
108
debit volume du fluide frigorgène vapeur aspiré par le compresseur
λ=
debit volume balayé par les n pistons
Qv1
λ= ( Eq.V .13)
Vb
Le rendement volumétrique global dont il est question au précédent paragraphe revêt une
grande importance puisqu’en effet, pour un débit volumique à l’aspiration donnée, il impose
le volume balayé par unité de temps et par conséquent la cylindrée et le volume géométrique
de chaque cylindre.
Il est souvent intéressant, dès le stade de l’avant-projet d’une installation, de connaître la
valeur du rendement volumétrique global afin de calculer le volume balayé horaire du
compresseur à prévoir. Souvent, des constructeurs donnent leurs valeurs sous forme
d’abaques ou de graphes.
λ v= 1-0.05τ
Dans la formule ci-dessus, ce sont les pressions absolues qu’il convient d’utiliser.
b) Rendement indiqué
Pth
ηi = ( Eq.V .13)
Pi
ηi : rendement indiqué ;
109
Wis ∆hisentropique h2 − h1
ηi = = =
W poly ∆h polytropique h2′ − h
c) Rendement mécanique
Pti
ηm = ( Eq.V .14)
Peff
ηm : rendement mécanique
Peff= Pi + Pfr
d) Rendement effectif
Pth Pth Pi
η eff = = × = η i × η m ( Eq.V .15)
Peff Pi Peff
Pour cela on utilise la relation d’égalité de la cylindrée (car elle est constante) rapportée à
l’unité de temps (volume balayé) dans les deux cas utilisateur (réel) et constructeur, par
conséquent le débit volumique des vapeurs aspirées est maintenu aussi (puisque le rendement
volumétrique reste inchangé).
110
cycle réel
Qv1
Q0 = m × q 0,m = m (h7 − h6 ) = (h7 − h6 ) ( Eq.V .16)
v1
soit :
v1
Qv1 = Q0 ( Eq.V .17)
(h7 − h6 )
cycle constructeur
Qv1( N )
Q0 ( N ) = m ( N ) × q 0,m ( N ) = m ( N ) (h7 ( N ) − h6 ( N ) ) = (h7 ( N ) − h6 ( N ) ) ( Eq.V .18)
v1 ( N )
Qv1 = Qv1( N )
et consequent :
v1 (h7 ( N ) − h6 ( N )
Q0 ( N ) = Q0 ) ( Eq.V .19)
v1 ( N ) (h7 − h6 )
Q0,(N) : puissance frigorifique nominale dans les conditions du cycle constructeur (kW) ;
Finalement, le compresseur à sélectionner est celui qui, dans les conditions du cycle
constructeur, produira à l’évaporateur une puissance frigorifique Q0(N) .
5.1.3.3 Application
111
– ligne liquide : refroidissement de 1 °C ;
– évaporateur : 0,5 °C ;
– refoulement : 0,65 °C ;
Solution
Les transformations :
Point 7’: température de fin d’évaporation = point de rosée=-25°C à la pression 2,5 bar
Point 7 : surchauffe isobare utile : t7’+5= -25+5=-20 °C à la même pression 2,5 bar
Point 2 : La température du refoulement, quand on lui rajoute les pertes de charge dans la
ligne de refoulement : 54,85+0,65=55,5°C correspondant à la température de saturation de
41.5 °C =40,85+0,65 et à la pression de 18,85 bars.
Point 5 : perte de charge dans la ligne liquide de 1 °C, donc t5=37-1 =36 °C à laquelle
correspond une température de saturation de40-1=39°C et une pression de 17,9bar
113
Tableau donnant des valeurs :
114
Tableau V.3 : Catalogue constructeur donne des puissances frigorifiques en kW :
115
cycle constructeur
Q0 ( N ) 13,1
m ( N ) . = = = 98,6 g / s
(h7 ( N ) − h6 ( N ) ) 396,43 − 262,52
Qv1 = Qv1( N ) = m ( N ) × v1( N ) = 98,6.10 −3 × 0,09935 = 35,3m 3 / h
cycle réel
Qv1 = Qv1( N )
v1 (h7 ( N ) − h6 ( N )
Q0 ( N ) = Q0
v1( N ) (h7 − h6 )
0,0817 247,9 − 115
= 12 × ×
0,09935 208,53 − 105,8
= 12,8kW
Cycle réel
Q0 = 12,3kW
m = 119,8 g / s
Qv1 = 35,3m 3 / h
116
Note : le volume nominal aspiré du compresseur sélectionné doit être supérieur à celui dont
on a besoin, sinon il faut recommencer la démarche avec un compresseur de cylindrée
supérieure.
5.2 Évaporateurs
Ces évaporateurs sont simples mais l’efficacité thermique d’une partie de leur surface
d’échange est limitée, on les utilise surtout pour les machines de puissances modérées.
117
Figure V.14 : Évaporateur sec
Ce type d’évaporateurs ne vaporise qu’une partie du débit liquide qu’on leur envoie. Ils
doivent donc être nécessairement munis à leur sortie, d’un séparateur de liquide à la partie
supérieure duquel le compresseur aspire les vapeurs qui se sont formées. Le liquide non
vaporisé retourne vers l’entrée de l’évaporateur. L’efficacité des échanges thermiques est très
supérieure puisque la surface interne des tubes est essentiellement en contact avec le liquide
(Figure V.15). La circulation du fluide frigorigène peut s’effectuer de façon naturelle ou grâce
à l’action d’une pompe.
118
Dans de nombreuses installations, on raccorde les évaporateurs E1, E2, E3…, correspondant
aux diverses chambres à refroidir à des températures voisines. La circulation du fluide
frigorigène s’effectue dans ce cas par des pompes.
Les régleurs utilisés avec les évaporateurs noyés sont du type à flotteur basse pression. Ils
maintiennent le niveau de liquide dans le séparateur sensiblement constant (Figure V.16).
a) Évaporateurs à immersion
L’échangeur est immergé dans le liquide à refroidir contenu dans un bac isolé. Ces
évaporateurs ont des coefficients globaux d’échange thermique relativement faibles, malgré
l’agitation du liquide que l’on s’efforce de maintenir au voisinage de la surface d’échange.
b) Évaporateurs à ruissellement
Le liquide à refroidir ruisselle sur les tubes de l’évaporateur disposés en serpentins plats où
s’écoule le long d’une surface métallique verticale en contact thermique avec ces tubes. Les
coefficients d’échange thermique sont faibles. Ce système est souvent employé pour le
refroidissement des liquides alimentaires (Figure V.17).
119
Liquide à refroidir
Fluide frigorigène
c)Évaporateurs multitubulaires
Dans ces évaporateurs, les tubes peuvent être verticaux ou horizontaux. Dans ce dernier cas, il
est courant de faire circuler le liquide à refroidir à l’intérieur des tubes noyés dans le fluide
frigorigène en ébullition. On ménage au-dessus du faisceau tubulaire un espace suffisant pour
que la vitesse des vapeurs formées reste modérée et ne risque pas d’entraîner dans la conduite
d’aspiration des particules de liquide frigorigène. On dispose, pour plus de sûreté un filtre à
gouttelettes (FigureV.18(a)) ou encore on éloigne l’entrée de la conduite d’aspiration du
niveau de liquide au moyen d’un dôme de vapeur (FigureV.18(b)). Ces appareils sont
compacts et efficaces mais leur majeur inconvénient est l’accumulation de l’huile transportée
par le frigorigène dans l’évaporateur (cas où on a un compresseur volumétrique).
120
d) Évaporateurs refroidisseurs de liquide à épingles
Liquide à refroidir
Chicane Tube
Plaque tubulaire
Vapeur
Cloison
Liquide
Fond
L’échangeur à ailettes (Figure V.20) se présente sous la forme d’un serpentin. L’air de la
chambre se refroidit au contact de la surface à basse température, il s’alourdit et s’écoule vers
le bas entre les rigoles du collecteur des eaux de condensation et de dégivrage. Au contact des
denrées, l’air s’échauffe, s’allège, s’élève et retourne vers le haut de l’évaporateur.
121
Liquide
Vapeur
Flux d’air
L’inconvénient majeur de ces évaporateurs est leur faible coefficient global d’échange
thermique. Généralement sont utilisés dans les réfrigérateurs domestiques.
Ces évaporateurs sont beaucoup plus fréquemment utilisés que les évaporateurs à convection
naturelle. Ici la circulation de l’air dans la chambre froide et sur la surface d’échange est
assurée par des ventilateurs. La vitesse d’air au contact de la surface froide est de l’ordre de
3m/s. Elle permet d’obtenir des coefficients globaux d’échange thermique assez élevés et une
réduction remarquable des surfaces d’échange nécessaires (Figure V.21).
122
Ventilateur
Enveloppe
Liquide
Vapeur
La Figure V.21 représente un évaporateur à convection forcée pour d’une grande puissance
frigorifique. L’échangeur est à nappes de tubes à ailettes horizontaux, et logé dans une
enveloppe présentant de larges ouvertures. La circulation d’air est assurée par le
fonctionnement d’un ou de plusieurs ventilateurs aspirant. L’air refroidi à grande vitesse est
envoyé dans la chambre froide. À la partie inférieure de l’appareil, on dispose d’un bac de
collecte des eaux de condensation et de dégivrage dont le drain siphonné doit être chauffé en
permanence dans le cas des chambres à températures négatives.
5.2.1.5Évaporateurs à contact
Ils sont souvent employés pour la congélation de produits que l’on met directement en contact
thermique avec les surfaces à basse température dans le cas des congélateurs à plaques
(horizontales ou verticales) pour la surgélation du poisson à bord des chalutiers congélateurs.
L'air ambiant autour de l'évaporateur contient de l'eau. Cette eau givre au contact des surfaces
froides de l'évaporateur lorsque la température dans la batterie est inférieure à 0°C.
123
batterie givrée s'accroît. L'apport de froid vers la chambre se fait moins bien. La température
de la chambre froide monte quelque peu.
• Suite à la résistance thermique qui se crée entre la batterie et l'air (couche isolante
entre l'échangeur et la chambre froide), le frigorigène ne s'évapore pas entièrement
dans l'évaporateur.
• La quantité de vapeur produite diminue, mais le compresseur continue d'aspirer
puisque la température de consigne n'est pas atteinte. La pression à l'entrée du
compresseur (BP) diminue. Si la pression diminue, la température d'évaporation
diminue également. À court terme, cela augmente le froid donné à la chambre (l’écart
de température, entre chambre et évaporateur, augmente), mais cela augmente l'effet
de givrage.
• Le détendeur va réagir : il constate que la surchauffe des gaz est trop faible, parce que
la charge frigorifique dans la chambre a abaissée, alors il diminue le débit de fluide
frigorigène. La quantité de vapeur produite diminue encore, la Basse Pression diminue
également et le givrage s'accentue.
• A la conduite d'aspiration vers le compresseur, quelques gouttes de liquide de
frigorigène peuvent se retrouver à l'entrée du compresseur avec le risque de créer des
coups de liquide au compresseur.
124
• aspersion de la surface givrée avec un liquide (eau ou eau glycolée). Il peut être
préalablement chauffé ou laissé à la température ordinaire.
Dans ce cas, la chaleur parvient au givre par la masse métallique même de l’évaporateur. Le
givre se détache de la surface en dégivrage sans être complètement fondu. Le dispositif de
collecte de ces écailles de glace doit être impérativement chauffé pour en assurer la fusion.
La puissance calorifique peut être fournie soit par :
• Effet Joule (dégivrage électrique) au moyen de résistances chauffantes mises en
contact thermique intime avec les ailettes de l’évaporateur ;
• Gaz chauds. L’apport calorifique est obtenu par introduction dans l’évaporateur de
vapeurs chaudes sous haute pression provenant du compresseur. L’évaporateur
fonctionne alors en condenseur, ce qui assure le dégivrage ;
• Circulation d’un liquide chauffé (eau glycolée) dans un réseau tubulaire en contact
avec les ailettes de l’évaporateur.
125
5.2.3 Dimensionnement des évaporateurs
Surchauffe
Tas=23°C Tas=14°C
T(°C)
ΔTSch =Tfs- Tfe=10-5=5°C
ΔTair=Tae-Tas=23-14=9°C
Tae=23 ΔTtotal=Tae-T0=23-5=18°C
ΔTair
En général :
Tas=14°C 5 °C <ΔTSch<10°C
Il y a plusieurs relations ou méthodes qui ont été élaborées, mais chacune est applicable à des
conditions particulières (géométrie, régime d’écoulement et état du fluide frigorigène).
Il a été montré dans plusieurs études qu’il y a une performance thermique supérieure des tubes
horizontaux par rapport aux tubes verticaux.
Nu × λ ff
hi = ( Eq.V .20)
di
126
λff : conductivité du fluide frigorigène à la température d’évaporation.
D’après BO.Pierre. pour une évaporation incomplete : x< 90% pour les fluides frigorigènes
halogénés
G × di
Re = ( Eq.V .22)
µ ff
∆x × Lv
Kf = ( Eq.V .23)
g×L
hm − hls hvs − hm
x= et ∆x = 1 − x =
hvs − hls hvs − hls
En pratique, pour les fluides frigorigènes halogénés, on prend : L/di ≤ 1800 à 2000.
4Qm
G= ( Eq.V .24)
π × d i2 × N R
Où :
127
NR : nombre réel total des tubes (-) ;
Une erreur de 5 % est tolérable, sinon il faut refaire les calculs avec une autre valeur de G
supposée.
Une autre méthode de calcul consiste à utiliser la corrélation de Bettis tirée de Dittus-Boelter
Nu × λl
hi = ( Eq.V .26)
di
λl
hi = 0,023Re0.8 .Pr0.4 .x −1.23 . ( Eq.V .27)
di
Le rendement d’une surface ailetée est défini comme le rapport du flux échangé sur toute la
surface sur le flux qui aurait été échangé si la totalité de la surface était à la température de
base de tube.
quantité de chaleur transmise par l ' ailette à la température de l ' air à refroidir
η ail =
quantité de chaleur transmise par l ' ailette si l ' ailette était à la température du tube
En nous plaçant dans les conditions d’une ailette de longueur finie avec extrémité isolée (ou si
le flux en bout de l’ailette est négligeable)
128
th(m × L)
η ail = ( Eq.V .28)
m× L
On définit m le paramètre de l' ailette :
2h
m= (m −1 ) ( Eq.V .29)
λa × δ
de
L =ϕ ( Eq.V .30)
2
a a
avec : ρ = 1,28 − 0,2 ( Eq.V .32)
de b
h× p
On définit m le paramètre de l'ailette : m 2 = ( Eq.V .32)
λ×S
Le rendement exergétique d’un système est le rapport entre le flux d’exergie qui en ressort et
le flux d’exergie qui y entre.
129
∆E entrant
η ex = ( Eq.V .33)
∆E sor tan t
F1
∆Exent= (hent-hm) + (Tm+273.1 5)(Sm-Sent)
5.2.3.5 Application
Soit un évaporateur à air à tubes à ailettes à convection forcée fonctionnant avec le fluide
frigorigène R22, la puissance frigorifique étant égale à 35kW. On demande de calculer la
surface d’échange et la longueur totale des tubes.
Données :
Ti=-5°C et φi=85%
T0=-10°C
Tc=42 °C
ΔT S/R= 5°C
ΔT s/ch=15°C
Les caractéristiques des ailettes carrées et le tube sont tirés à partir des tableaux :
δ : épaisseur d'ailette=0,4 mm ;
130
Les tubes sont construits en cuivre et les ailettes en aluminium
eg : épaisseur du givre qui est égale à 15% du pas d'ailette, soit : 0,15×10.10-3
=1,5.10-3m
Solution
131
Surface intérieure :
S i = πd i = 42,39.10 −3 m 2 / m tube
S 0 = πd e = 47,1.10 −3 m 2 / m tube
Surface totale :
Surface nette :
Sext nette= surface nette des tubes – celle au contact avec les ailettes
πd e2
S ail = 2n(a × b − )
4
Nombre d’ailettes :
1 1
n= = = 96 nombre / m
δ + c (0,4 + 10).10 −3
132
Comme l’épaisseur du cylindre est très faible (e<<), on peut considérer la paroi du cylindre
comme une paroi plane. Dans le cas d'évaporateur, le coefficient global d'échange de chaleur
peut être calculé par la formule suivante :
1
K=
1 S 1 e e
+ tot + cu + h
happ S i hi λcu λ h
Coefficient apparent
ϕ G = 0,094
ϕ L = 0,91
Résistance du givre
eg 0,15 × 10.10 −3
= = 4,687.10 −3 m 2 K / W
λg 0,32
has − hae
ζ = = 1,49
c p ,air (Tas − Tae )
he = Nu × λair / Deq
133
Nusselt est donné par T.H.E Schmidt pour une disposition en quiconque valable pour un
régime turbulent de l’air (Re > 104 pour tubes longs).
−0 , 375
ST
Nu = 0,45 R 0 , 628
e .P
r
0.33
disposition quinconque
S0
wet × d e
Re =
ν air
Surface étroite
d δ d e
S ét = S m 1 − e + 1 −
a δ + c a
Surface frontale
134
S m = 1,29m 2
S et = 0,98m 2 / m tube
wet = 3,95m / s
Re = 0,46.10 4
Pr = 0,7
Nu = 35,92
he = 52,37 W / m 2 .k
th(m × l ) 2α e de
η ail = avec m= [m −1 ] et L =ϕ
m× L λail × δ 2
a a
où ϕ = ( ρ − 1)(1 + 0,35 Lnρ ) avec ρ = 1,28 − 0,2
de b
m = 37,25m −1
ρ = 3,81
ϕ = 4,12
L = 0,03m
η ail = 0,72
happ = 45,23 W / m 2 .k
hi = Nu × λff / di
sont :
ν ff = 0,629 µm 2 / s
λ ff = 9,20 mW / m.K
c p , ff = 1004,3 J / kg..K
µ ff = 11,343 µPa.s
ρ ff = 18,04 kg / m 3
135
ρ ff × µ ff × c p , ff
Pr =
λ ff
w ff × d i
Re = avec : w ff = 3m / s
ν ff
hm − hls
x=
hvs − hls
alors :
Pr = 0,79
Re = 6,431.10 4
N u = 1563,95
hi = 1065,8 W / m 2 .K
Et finalement :
K = 25,46 W / m 2 .K
Tae
ΔT1
Tas
T0 ΔT2
136
∆T1 = Tae – T0=7°C
∆T2=Tas – T0=3°C
∆Tm = 3,99 K
Densité thermique
q = K × ∆Tm = 101,5 W / m 2
Surface d’échange
Q0
S éch = = 344,53 m 2
q
Si
S INT = S éch = 30,42 m 2
S tot
S INT
L= = 707,71 m
3,14.d i
L
l= ≈ 88,46 m
Z
Si Lp est la longueur d’un passage qui est comprise entre 1,5 et 4m, soit Lp = 2 m. alors :
l
Nr = = 44,23
Lp
137
S réelle = N r × π × d e × L p = 4,15 m 2
S réelle
lr = = 88,11 m
πd e
Lr = lr × Z = 704,88 m
S INT , r = Lr × π × d e = 33,20 m 2
N R = N r × Z = 352
Efficacité de l’évaporateur
ε = 1 − e − NUT = 1,17
Rendement exergétique
η ex = 0,9999991
138
5.3 Condenseurs
Ils comportent (Figure V.26) une ou plusieurs nappes de tubes à l’intérieur desquels le
frigorigène se liquéfie. L’air de refroidissement circule à l’extérieur des tubes. On compense
la faiblesse du coefficient de convection entre l’air et la paroi des tubes en l’accroissant par
des ailettes relativement serrées.
Les avantages principaux résident dans la gratuité de l’air et pas de risque de gel par contre
l’échange thermique médiocre (ailettes souvent nécessaires), encombrement important, risque
d’encrassement par poussière entre les ailettes et températures de condensation élevées dans
les pays chauds.
139
A
Vapeur
Ailette
Liquid
Les condenseurs à convection naturelle construits avec des tubes avec ou sans ailettes ou fixés
à une mince plaque de métal. Dans la conception des tuyaux à ailettes, le pas des ailettes
devrait être assez grand pour que peu de résistance soit présentée à la circulation des flux
d’air. L'espacement plus large limite également l'encrassement (Figure V.27).
140
Air
Ai
Vapeur
Liquide
Note : Les condenseurs à air entraînent donc une température de condensation généralement
plus élevée que les condenseurs à eau. Il faut éviter absolument de disposer ces condenseurs
dans des espaces confinés où aucune ventilation n’est prévue. Ils sont exclusivement utilisés
dans les machines de très faibles puissances telles que celles équipant les réfrigérateurs
domestiques.
Types d’ailettes :
L’extraction de la chaleur est assurée par une circulation d’eau qui s’échauffe dans
l’échangeur. L’eau échauffée peut être rejetée à l’égout, ce que l’on évite généralement, ou
recyclée après un refroidissement convenable. Ils bénéficient des coefficients d’échange
thermique plus élevés, températures de condensation stables et de bas niveau et d’un
fonctionnement moins bruyant mais en même temps ils ont une forte consommation d’eau,
nécessité de mise en place d’un système de refroidissement de l’eau.
141
a) Condenseurs coaxiaux ou à double tubes
Le fluide circulant dans l’espace annulaire et l’eau dans le tube intérieur (Figure V.28). Il est
possible de faire circuler les deux fluides à contre-courant. Le fluide frigorigène se condense
sur la surface extérieure du tube interne. On remarque que l’eau entre dans l’appareil là où le
liquide frigorigène sort, c’est essentiel pour obtenir le plus grand sous-refroidissement
possible du liquide frigorigène et un meilleur coefficient d’échange de chaleur.
Liquide
Sortie d’eau
Fluide
frigorigène
Eau
Entrée d’eau
Vapeur
Dans leurs conceptions pour machine commerciales, ces condenseurs sont exécutés en tubes
de cuivre d’une seule longueur. Les deux tubes placés l’un dans l’autre sont ensuite cintrés, ce
qui évite tout coude rapporté. La surface de ces condenseurs est limitée par la longueur droite
des tubes dont on dispose pour les fabriquer.
Quel que soit le modèle utilisé, ces condenseurs nécessitent la présence sur le circuit d’une
bouteille qui permet d’accumuler une certaine quantité de liquide frigorigène qui, sans la
présence de celle-ci, engorgerait les dernières spires du condenseur et diminuerait d’autant la
surface libre pour la condensation du fluide.
142
b) Condenseurs multitubulaires
Les condenseurs multitubulaires, compacts et efficaces, sont très employés. Ils sont
l’aboutissement logique des condenseurs à double tubes et à contre-courant. Afin d’éviter de
mettre en parallèle de nombreux éléments de condenseur double tubes, ce qui a pour
inconvénient de multiplier les joints, on a groupé en parallèle à l’intérieur d’une virole de
grand diamètre tous les tubes de circulation d’eau. La condensation du fluide se fait sur
l’extérieur des tubes d’eau et la partie inférieure de la virole peut servir de réserve de liquide
condensé. Nous pouvons les trouver sous deux formes bien distinctes qui sont les condenseurs
multitubulaires horizontaux et condenseurs multitubulaires verticaux.
Le condenseur multitubulaire est représenté dans la Figure V.29, il est constitué d’un faisceau
de tubes horizontaux, fixés aux deux extrémités de façon étanche par soudure, sur deux
plaques tubulaires. Ces plaques sont elles-mêmes soudées sur leur pourtour à un corps
cylindrique appelécalandre. La vapeur du fluide frigorigène est introduite dans cette dernière.
Elle se condense sur la surface externe des tubes parcourus intérieurement par l’eau. Le
fluidefrigorigène liquide est extrait à la partie intérieure de l’échangeur.
Calandre Vapeur
Faisceau de tubes
Purgeur
4
Cloisons
Eau
Fond
Plaques tubulaires
Liquide
143
La cloison s’équipant le fond de la calandre oblige l’eau à effectuer un certain nombre d’allers
et de retours, qu’on appelle passes, à l’intérieur de l’échangeur et ceci permet de maintenir
dans les tubes à eau une vitesse suffisante, de l’ordre de 1 à 2 m/s., pour obtenir un bon
coefficient d’échange thermique.
Les fonds sont démontables pour permettre le nettoyage mécanique des tubes côté eau. Pour
éviter l’accumulation des gaz incondensables qui perturberaient les échanges calorifiques, on
dispose un purgeur à la partie supérieur de la calandre.
La Figure V.30 représente un condenseur multitubulaire vertical, il est constitué d’une série
de tubes soudés sur des plaques tubulaires, elles-mêmes soudées à une calandre. Dans ces
derniers, la circulation de l’eau s’effectue de façon différente, elle s’écoule par gravité, en
couche mince, à l’intérieur des tubes de condenseur largement ouverts en haut et en bas. Pour
faciliter la répartition de l’eau qui provient d’un bac supérieur, ces condenseurs sont munis à
la partie supérieure de bouchons ouverts spéciaux, comportant des rainures inclinées
conférant à l’eau qui ruisselle un mouvement hélicoïdal. Dans le centre du tube, l’air circule
de bas en haut en convection naturelle et permet l’évaporation d’une certaine fraction de l’eau
de refroidissement.
L’eau réchauffée s’écoule vers le bac inférieur comme les précédents condenseurs,
l’échangeur est également équipé d’un robinet de purge d’incondensables, ils sont aussi
compacts et efficaces. Ils sont évidemment assez encombrants en hauteur.
144
Vapeur
Liquide
c) Condenseurs à plaques
145
Joint
Entrée eau
Vapeur Plateau mobile
Plateau fixe
Sortie eau
Liquide
Plaques
L’eau réchauffée venant des condenseurs à eau peut être rejetée à l’égout mais cette solution
n’est pas économique surtout si l’eau est rare et chère. Pour remédier à ce problème, on utilise
des refroidisseurs d’eau ou tours de refroidissement d’air. Leur fonctionnement repose
essentiellement sur l’évaporation dans un courant d’air d’une partie de l’eau à refroidir.
Il est impératif, pour qu’une tour de refroidissement fonctionne correctement, que l’air entrant
ne soit pas trop riche en eau sinon l’effet frigorifique sera faible.
146
Figure V.32: Tours de refroidissement d’eau
147
La chaleur de désurchauffe, de condensation et de sous-refroidissement du frigorigène est
extraite partiellement par l’eau qui se vaporise et partiellement par l’air qui s’échauffe.
Vapeur
Liquide
148
Figure V.34 : Exemple de distribution de la température dans le condenseur
La condensation de la vapeur sur une paroi refroidie donne naissance à deux types de
phénomènes qui se caractérisent par l’aspect visuel du condensat formé.
Dans le premier cas, le condensat recouvre la surface sous la forme d’un film continu et on
parle de « condensation en film ».
Dans le second cas, les gouttelettes liquides se forment sur la surface et on parle de «
Condensation en gouttes ».
Cependant, le type de condensation que l’on rencontre généralement dans la pratique est la
condensation en film, mieux que l’échange thermique lors de la condensation en gouttes soit
149
plus élevé (peut atteindre 50000 W/m². °C) mais reste mal connu et difficile à maintenir sur
un long terme.
Paroi Paroi
Vapeur Vapeur
g
Interface
Gouttes de condensat
Film de condensat
Tube horizontal
Hypothèses :
Relation de Nusselt :
1/ 4
gρ l ( ρ l − ρ v ) Lc De3
Nu H = 0,728 ( Eq.V .34)
µ ff λ ff ∆T
1/ 4
Nu × λ λ4
Et puisque he = hc = = Nu 4 ( Eq.V .35)
De De
150
1/ 4
gρ l ( ρ l − ρ v ) Lc λ3ff
he = hH = 0,728 ( Eq.V .36)
µ ff De ∆T
Tm + Tc Tae + Tas
Tp = et Tm =
2 2
4× S S
Dh = =4 ( Eq.V .37)
P π × De
ρ l × u × Dh ρ l × u 4S 4Qm
d ' où : Re = = = ( Eq.V .38)
µl µl π × De µl × π × De
Note : Dans les écoulements externes, la définition de la température de mélange Tm n’est plus
opérationnelle, puisque T tend asymptotiquement vers la température du fluide lorsqu’on
s’éloigne de la paroi. On peut alors utiliser la température du film TF:
T p + T∞
TF = ( Eq.V .39)
2
Où :
151
T p + T∞ T p + Tm
TF = ≅ ( Eq.V .40)
2 2
En pratique, dans les calculs d’ingénierie concernant les échangeurs, on travaille avec des
grandeurs globales prises en moyenne sur l’ensemble du volume d’échange. En particulier,
pour les températures de référence on prend :
Tae + Tas
Tm =
2
Les grandeurs relatives au liquide sont évaluées à la température du film définie par la
formule de Drew :
3T p + Tv
Tl = ( Eq.V .41)
4
1/ 4
gρ l ( ρ l − ρ v ) Lc H 3
NuV = 1,13 ( Eq.V .42)
µ ff λ ff ∆T
1/ 4
gρ l ( ρ l − ρ v ) Lc λ3ff
he = hv = 1,13 ( Eq.V .43)
µ ff H∆T
Cas : condensation en film à l’intérieur d’un tube horizontal (cas d’un condenseur à air.
batterie à ailettes)
Le coefficient d'échange thermique interne est celui de la condensation donnée par Nusselt
pour un écoulement laminaire :
1/ 4
gρ l ( ρ l − ρ v ) Lc × λ3ff
hi = hc = 0,555 ( Eq.V .44)
d i × µ ff × ∆T
Application 1
On étudie un condenseur de fluide frigorigène à eau, destiné à produire 15 kg/s de fluide
frigorigène liquide à partir d’une vapeur saturante à la température Tc =40°C et à la
pression p = 5,08 bars.
L’appareil utilisé est un échangeur à faisceau de tubes horizontal. Ceux-ci ont un diamètre
intérieur d =15,75 mm et un diamètre extérieur D =19,05 mm.
On dispose d’une eau de rivière dont la température maximale est de 15 °C en été et qui ne
doit pas subir un échauffement supérieur à 10 °C. Elle circule à l’intérieur des tubes.
Les caractéristiques physiques du fluide frigorigène à p = 5.08 bars sont données ci-dessous :
Température (°C) 40
Température (°C) 10 20 30
2. Déterminer le coefficient d’échange côté eau (On se fixe une vitesse débitante V = 2 m/s
dans les tubes) ;
3. On se base a priori sur une température moyenne de paroi côté fluide frigorigène Tp
=20°C. Quel est alors le coefficient d’échange moyen de condensation à l’extérieur des
tubes ? ;
K=730W /m2.K.
Et pour une condensation dans un tube horizontal, le coefficient de transfert de chaleur est le
1/ 4
g ×ρ l ×L ×c λ3l
suivant : he = 0,725
υl × D(Tc − T p )
Solution
1. Débit d’eau
Q = m ff×Lc
m ff =15kg/s
Q= 15×345 .103
Q= 5175.103 W
Sachant que l’on doit avoir Ts - Te =10°C. Alors le bilan sur le fluide froid (eau) donne :
Q
m eau =
C p (Ts − Te )
m eau =123,8 kg / s
Pour calculer hi on passe par l’intermédiaire du nombre de Nusselt, qui s’exprime en fonction
de Re et Pr.
154
Le nombre de Reynolds dans les tubes sera évalué à la température moyenne de mélange de
l’eau :
Tee + Tes
Tm =
2
Tm = 20 °C
V ×d
D’après Re =
ν
υ= 0,101.10-5 m2 / s
d=15,75.10-3 m
2. ×15,75 × 10 −3
Re = = 31200
0,101 × 10 −5
µ × C p ρ ×ν × C p
Pr = =
λ λ
Nu=197
En revenant à la définition :
hi × d Nu × λ
Nu = ⇒ hi =
λ d
λ= 0,5992W/m.K
155
3. Coefficient d’échange côté chaud (fluide frigorigène)
La condensation se produit à l’extérieur d’un tube horizontal ; le coefficient moyen nous est
donné par :
1/ 4
g × ρ l ×Lc × λ3l
he = 0,725
υl × D(Tc − Tp )
ρl = 554 kg / m3
λl = 0,127 W / m.K
υl=µl/ρl
υl=0, 26.10-6 m2 / s
En outre :
Lc= 345.103 J / kg
Tc = 40 °C ; Tp = 20 °C (valeur admise)
D = 19,05.10-3 m
Le calcul donne :
he =1800 W/m2 K
4. Surface d’échange
S=354,45m2
5. NUT
K ×S
NUT =
C p × m eau
K.S=258750 W/K
Cp=4180 J/kg. K
m eau=123,8kg/s
156
NUT=0, 5
ε=0,4
Application 2
On veut calculer la surface d’échange d’un condenseur évaporatif dont les données sont telles
que :
TH=22°C
Tc =35°C
-Conduite en cuivre :
De=38mm
h=1,8m
Solution
157
Twm =32°C
Qc
Qc ,cor =
F
et Tc =35°C, on aura :
F=0,95
670
Qc ,cor = = 705,26kW
0,95
Pour:
Qc.cor=705.26 kW
TH = 22°C
Tc = 35°C
Les dimensions du condenseur (L.b.H) et le débit d’air sont tirés du livre « NOUVEAU
POHLMANN » » en fonction de la puissance normalisée.
l= 3690 mm
b= 1784 mm
H=3235 mm
- Vitesse de l’air
158
Dair = wair × S
S : surface de la base
S = l ×b
Dair 64700 1
wair = = = 2,73m / s
S 3600 (3,690 × 1,784)
hs = he + m(hwm − he )
hwm
(hwm-he)
hs
m(hwm-he)
he
1
=
1
+
∑ ei + 1
K h film λi he
Calcul de hfilm
0 , 33
G
h film = 148
H
-H : Hauteur du condenseur ;
159
H=3,235m
-Ge : débit d’eau d’écoulement sur les tubes du condenseur par mètre de longueur (kg/h.m).
Ge= Re×µl
Pour avoir une pellicule d’eau continue et stable, la valeur de Reynolds doit être comprise
entre 150 et 800.
Soit Re =300
-µl=f(TWM=32°C)=0,7.10-3Pa.s
Ge=300×0,7.10-3×3600=756 kg/h.m2
0 , 33
300 × 0,7.10 −3 × 3600
h film = 148 = 895,2 kcal / h.m .°C
3,235
-Résistance thermique de la paroi après les dépôts d’huile et du tartre. Si les parois sont en
cuivre, on aura :
∑e i
= 0,335.10 −3 m 2 .h.°C / kcal
λi
1/ 4
gρ l ( ρ l − ρ v ) Lc λ3ff
he = hv = 1,13
µ ff H∆T
Où :
160
Lc = 166,06 kJ / kg / s;
λl = 79,24 mW / m.K = 79,24.10 −3 W / m.K ;
µ l = 0,1731 mPa.s = 0,1731.10 −3 Pa.s;
ρ l = 43,73 kg / m 3 ;
ρ v = 1169 kg / m 3
hc=1114,11 W/m2.°C
et K=355 W/m2.°C
qréel= A×σ×Δhm
Où :
-A : coefficient qui tient compte de la chaleur sensible de l’eau en évaporation. Il est donné
par un monogramme en fonction de Twm=32°C.
A=0,95
-σ: coefficient de transfert de masse. Ce coefficient est calculé par la relation de LEWIS ;
pour le cas de l’air humide :
h / (σ×cpwm )=1
Avec :
cphm : Chaleur spécifique de l’air humide. Elle est évaluée à 0,25 kcal/kg.°C .
Donc : σ=120÷160kg/m2.h
161
∆hmax − ∆hmin
∆hm =
∆h
Ln max
∆hmin
hwm
Δhmin
Δhmax
h
he
1094,5 − 1065
ε= 100 = 2,7% < 5%
1094,5
Qc ,cor
S éch =
qréel
705,26.10 3
S éch = = 644,37 m 2
1094,5
S éch
L= = 6032,63 m
3,14 × d i
162
Si Z est nombre de rangée. Généralement Z=8 alors :
L
l= ≈ 754 m
Z
Si Lp est la longueur d’un passage qui est comprise entre 1,5 et 4m,soit Lp = 2 m. alors :
l
Nr = = 377
Lp
S réelle
lr = = 755,61 m
πDe
Lr = lr × Z = 6044,93 m
S éch, r = Lr × π × De = 721,28 m 2
N R = N r × Z = 3024
Qwe=ρ×Dair(Xwm-Xe) =1,13×64700.10-3(31,1-11,1)/3600=0,41kg/s
5.4.1 Détendeur
a) Détendeur capillaire
Ils sont utilisés essentiellement dans les petites installations à faible puissance. Ils sont
constitués d’une longueur de tubes de très petit diamètre, environ 0, 5 à 2 mm de diamètre
intérieur et dont la longueur est calculée suivant la puissance à fournir (Figure V.37).
BP
BP Perte de charge
HP HP
b) Détendeurs thermostatiques
Le détendeur thermostatique est celui que nous utilisons le plus, son fonctionnement est basé
sur la surchauffe du fluide frigorigène à la sortie de l’évaporateur d’environ 5 à 7 K. Il en
existe deux types : celui à égalisation externe et celui à égalisation interne.
164
Détendeurs thermostatiques à égalisation de pression externe
Train thermostatique
p1
On utilise les détendeurs thermostatiques à égalisation de pression interne (Figure V.39) pour
les installations de faible puissance :
• Perte de charge dans l'évaporateur négligeable ;
• Évaporateur à une seule nappe.
165
Comme la pression est directement liée à la température, le détendeur régulera en fonction de
la surchauffe à la sortie de l'évaporateur.
Train thermostatique
p1
Liquide gaz BP
p2 p’2 Liquide HP
Bulbe
• Force d’ouverture : pression régnant dans le train thermostatique qui s'exerce de haut
en bas.
• Force de fermeture : pression due à l'évaporation + la pression de poussée du ressort
réglée par une vis qui s'exerce de bas en haut.
c) Détendeur électronique
• corps de vanne ;
• électrovanne ou un moteur pas à pas qui agissent comme actionneurs ;
• ensemble de sondes ou de prises de pression à l’entrée et à la sortie de l’évaporateur ;
• régulateur interprétant les données via un programme qui agit sur le moteur du
détendeur.
Ouvert
Fermée
Transducteur pression
Sonde
Régulateur
Moteur
Corps
167
5.4.2 Composants frigorifiques annexes
Les composants suivants ont pour rôle d’assurer un fonctionnement correct du circuit
frigorifique.
e) a) Séparateur d’huile
Rôle :
b) Réservoir de liquide
Rôle :
c) Déshydrateur
d) Voyant liquide
Rôle :
168
• indiquer le niveau dans les bouteilles ;
• indiquer la teneur en humidité du fluide frigorigène.
a) Filtre
Rôle :
169
Chapitre VI: Tuyauterie
Introduction
Comme nous l’avons vu précédemment, une installation frigorifique est constituée de quatre
éléments principaux (compresseur, évaporateur, condenseur et détendeur) et d’un certain
nombre d’appareils annexes (filtre, voyant, bouteille accumulatrice de liquide, vannes...). Ces
constituants sont reliés entre eux par la tuyauterie.
La tuyauterie constitue la liaison entre les différents appareils, son diamètre dépend de l’état
du fluide et de ses caractéristiques. On distingue trois types de tuyauterie :
Outre la nécessité de concevoir les conduites d'aspiration de manière correcte par rapport au
retour d'huile vers le compresseur, il est nécessaire, dans un souci énergétique de limiter les
pertes de charge entre l'évaporateur et le compresseur. En effet, des pertes de charge
importantes dans la conduite d'aspiration augmentent le travail de compression du
compresseur (le taux de compression HP/BP augmente).
La longueur, les déviations et les changements de niveaux des canalisations influencent les
pertes de charge et les retours d'huile au compresseur. Dans cette optique, une judicieuse
implantation des moto-compresseurs et condenseurs, par rapport aux chambres froides, doit
être étudiée avec soin comme par exemple :
170
• la proximité du compresseur par rapport à l’évaporateur ;
• si le compresseur ne peut être près des meubles ou des chambres frigorifiques, il est
nécessaire de prévoir un tracé des conduites le plus rectiligne possible.
• d'isoler suffisamment. Le manque d'isolation, tout comme les pertes de charge
augmente le travail du compresseur pour amener le fluide frigorigène à la pression de
condensation.
Lors du dimensionnement d’une tuyauterie en fluide frigorigène, il faut tenir compte des
éléments suivants :
• perte de charge ;
• vitesse d’écoulement ;
• retour d’huile.
– Ammoniac et acier ;
– Fluides halogénés et cuivre.
3) Vitesses de circulation
Fluides halogénés
Références Aspiration Refoulement Liquide
Pohlmann 6 à 30 m/s 8 à 20 m/s 0,3 à 1 m/s
Rapin 8 à 15 m/s 15 à 25 m/s 0,5 à 1,25 m/s
Ammoniac
Références Aspiration Refoulement Liquide
Pohlmann 8à 40 m/s 10 à 30 m/s 0,5 à 1 m/s
Rapin 15à 20 m/s 20 25 m/s 0,5 à 1,25 m/s
171
4) Détermination des diamètres des lignes
On a :
Qv = west. ×Si(Eq.VI.1)
Qv = Qm× v (Eq.VI.2)
Avec Sicalculée, on cherche la valeur la plus proche dans le tableau (voir MANUEL
CARRIER) et on tire les caractéristiques du tube :
Il faut savoir que les phénomènes qui se produisent lorsque du fluide frigorigène parcourt une
tuyauterie sont similaires à ceux qui accompagnent le passage d’un courant électrique dans un
conducteur.
Un conducteur électrique oppose une résistance (R) au passage d’un courant et crée une chute
de tension: ∆U qui dépend de l’intensité du courant, de la longueur, de la section et de la
nature du conducteur.
172
De même, lorsqu’un fluide circule dans une tuyauterie, celle-ci oppose une résistance au
passage du fluide et crée une chute de pression ∆p qui dépend de la vitesse du fluide, de
longueur, de la section et de la nature de la tuyauterie.
Elle est égale à la somme des pertes de charges linéaires et des pertes de charges singulières, à
savoir :
l ρ ρ
∆p = λ × × w2 + ζ × × w2 (Eq.VI.5)
d 2 2
w× d ρ × w× d
Re = = (Eq.VI.6)
υ µ
64
λ= (Eq.VI.7)
Re
173
1 ε 2,51
= 2 log + 0,5
(Eq.VI.8)
λ0,5
d / 3,7 Re× λ
λ = 0,3164 Re 0, 25 (Eq.VI.9)
1 ε
= 1,14 − 2 log (Eq.VI.10)
λ 0,5
d
l ρ leq ρ
∆p = λ × × w2 + λ × × × w2
d 2 d 2
Soit :
(l + leq ) ρ 2
∆p = λ w (Eq.VI.12)
d 2
ltot ρ
∆p = λ × × w2 (Eq.VI.13)
d 2
174
TableauVI.1 : quelques valeurs des longueurs équivalentes leq pour les obstacles (tirées du
livre de J. Rapin).
Elément Coefficient ζ
0,25
Coude à 900
0,15
Elargissement 0,2
Rétrécissement 0,02
Vannes 0,08
Le coefficient de perte de charge linéaire λ est donné par les courbes Prandtl, Karman et
Colebrook, en fonction du nombre de Reynolds et la rugosité relative ε/λ ( ε=0,0015mm pour
les fluides chlorofluorés utilisant les conduites en cuivre).
Re=w×d / γ
Il ne peut pas y avoir de règles, ni de valeurs limites absolues imposées. Tout au plus, selonles
cas d’applications, peut-on dégager des valeurs usuelles recommandées.
175
6) Équilibrage
Dans le cas contraire, soit nous diminuons les pertes de charge dans la ligne liquide ou soit
nous augmentons le sous-refroidissement.
10 8 1 50,26
13 12 1 95,03
16 14 1 135,03
19 17 1 220,9
22 19 1,5 314,1
29 26 1,5 530,9
35 32 1,5 804,2
41 38 2 1134,1
54 50 2 1963,4
67 63 2 4417,8
79 73 2 4417,8
92 88 2 5944,6
176
8) Choix du détendeur
(iii) troisième détente dans les capillaires, généralement de l’ordre de 0,5.105 Pa (0,5 bar),
177
Capacité = 25% volume intérieur de ou des évaporateurs + 50% volume intérieur de ou des
condenseurs + quantité de fluide se trouvant dans la ligne liquide.
On tiendra compte de la quantité de fluide se trouvant dans la ligne liquide lorsque le diamètre
de celle-ci et sa longueur seront importants.
On choisira le réservoir de liquide capable de contenir au moins la capacité ainsi déterminée.
Application
Soit un circuit alimentant deux chambres frigorifiques à une température intérieure de 0°C,
température d’évaporation de-8 °C et une température de condensation de 35°C.
∆Tsr = 5°C
∆Tsch ,T =1 5°C
Axonométrie
Association F.F. et matière :
– R134aet cuivre.
Dimension : Manuel Carrier
Types de tuyauterie :
d) Conduite de refoulement ;
e) Conduite liquide ;
178
f) Conduite d’aspiration.
Vitesses de circulation (R134a : Fluide halogéné)
Références Aspiration Refoulement Liquide
Rapin 11 m/s 20 m/s 0,8 m/s
Solution
On a :
Qv= west. ×Si
Avec Si calculée, on cherche la valeur la plus proche dans le tableau (voir MANUEL
CARRIER) et on tire les caractéristiques du tube :
wr = Qv/ Si.r
179
Calcul des conduites entre machines :
Calcul préliminaire Résultats définitifs
(l + leq ) ρ
∆p = λ × × w2
d 2
ltot ρ
∆p = λ × × w2
d 2
λ (Re, ε / d )
Re=w×di / υ
180
Longueurs équivalentes en m, du circuit alimentant les deux chambres :
a b c a’ b’ c’
Té équerre - - - - - -
CP-CD
7/8’’
vannes -
Robinets -
d’arrêt
Robinets 1×2
d’équerre
181
Calcul des pertes charge alimentant le circuit des deux chambres :
mm m/s d m m m kPa
mm m/s d m m m
kPa
À l’aspiration,
182
On cherche la température qui correspond à cette différence de pression : Tas
0,771+0,76+1,08=2,61 kPa
On ajoute les pertes de charge provoquées par les appareils accessoires, par exemple :
Voyant : 6 kPa
Déshydrateur : 13 kPa
Electrovanne : 12 kPa
Bouteille accumulatrice du liquide : 13kPa
ΔPl =2,61+6+13+12+13= 46,61kPa
∆pl ≤ 50 kPa : acceptable
Equilibrage :
Erreurs non acceptables> 5%, il faut placer des obstacles sur les tronçons (b) et( b’).
183
Calcul des pertes charge alimentant de b et b’ :
1,032≈1,08 ; E= 4,44%
3,85≈ 4.88 ; E = 5,1 %
Tc=35°C ; Pc =9 bar
∆Tsr = 5°C
Note : Dans le cas contraire, soit nous diminuons les pertes de charge dans la ligne liquide
soit nous augmentons le sous-refroidissement.
Choix du détendeur :
184
Tableau VI.3 : Dimensions des tubes en cuivre série pouce
1 1 1 1 1 1 1
Epaisseur (mm)
NS : nominal size
OD : outsidediameter
NS = OD -1/8"
185
Tableau VI.4 : Longueurs équivalentes des robinets
et d’accessoires de même diamètre que le tube (en m).
186
Chapitre VII : Sélection des équipements frigorifiques
Introduction
Plusieurs fabricants vendent des composants frigorifiques destinés aux industries, aux
supermarchés, aux entreprises, aux hôtels et restaurants, etc. Il faut juste cibler la qualité et la
fiabilité : les marques reconnues dans le monde comme Bitzer pour les compresseurs, Friga-
Bohn pour les évaporateurs et condenseurs, Alco pour les détendeurs. Ces marques sont
réputées les meilleures pour les équipements pour les chambres froides positives et négatives.
Ici, on ne passe pas par le dimensionnement, on n’a besoin que des conditions de
fonctionnement et bien sûr de la puissance frigorifique calculée préalablement. C’est une
méthode simple et rapide mais elle reste imprécise par rapport au dimensionnement.
7.1Sélection du compresseur
187
Qm= Q0/∆h
Qv1 = Qm×v’1
Vb= Qv1/λ
λ = 1 – 0,05 Pc/P0
Exemple : pour un volume balayé de 6,48 m3/h on choisira le compresseur 2HC-1-2-(Y), voir
Tableau VII.1.
m3/h dm3
kg
188
7.2 Sélection de l’évaporateur
P = Q×C1×C2×C3×C4(Eq.VII.30)
Conditions standard
189
C1 : coefficient d’hygrométrie
SC1 85 1,35
SC2 85 1,15
SC3 95 1,05
SC4 95 1,01
Pour les fluides à faible glide (< á 1K), ou sans glissement (« glide »), il est admis que la
puissance est directement proportionnelle à la différence entre la température d’entrée d’air et
la température d’évaporation (DT1) c’est-à-dire :
Puissance souhaitée=Puissance×DT1/DT1standard.
SC4 1 0,95
1 0,97 1,03
190
Exemple : La sélection de l’évaporateur frigorifique alimentant une chambre froide positive
située à Constantine.
191
Tableau VII.2: Choix d’un évaporateur
dt8
192
7.3 Sélection du condenseur
Pe × FC
Pc = (Eq.VII.31)
C1 × C 2 × C 3 × C 4
FC : facteur compresseur
Compresseurs ouverts
193
C1 : coefficient d’altitude
m 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000 2200 2400 2600
C1 1 0,99 0,97 0,96 0,96 0,93 0,92 0,90 0,89 0,88 0,86 0,85 0,84 0,82
C2 : coefficient de dt
dt 8 10 11 12 13 14 15 16 17 18
°C 15 20 25 30 35 40 45 50
C4 0,97 1 1,09
Exemple :
-facteur dt : 0,53
194
-facteur de température ambiante : 0,96
Puissance condenseur :
3,5 × 1,21
Qc = = 7,165 kW
1,21 × 0,96 × 0,53 × 0,96
∆T 15K (tr/mn)
Pour déterminer le détendeur qui convient, il faut disposer des paramètres suivants :
• type du frigorigène ;
• capacité de l’évaporateur ;
• pression d’évaporation ;
• pression de condensation ;
• sous-refroidissement ;
• perte de charge dans le détendeur ;
195
• égalisation de pression interne ou externe.
∆p 5 5,5 6 6,5 7 8 9 10 11 12 13 14 15
(bar)
K ∆p 1,49 1,42 1,39 1,31 1,26 1,18 4,78 1,05 1,01 0,96 0,92 0,89 0,86
Exemple :
196
Température d’évaporation (vapeur saturée)= 0°C et pression d’évaporation = 4,61 bar ;
197
Chapitre VIII : Régulation par tirage au vide automatique
Introduction
La régulation Tout Ou Rien (TOR) est évidemment le mode de fonctionnement le plus simple
et le plus utilisé car le maintien de la température du médium à refroidir ou à chauffer
s'obtient par mise en marche ou arrêt du ou des compresseurs (plusieurs étages).Son principal
inconvénient est l’engendrement de fluctuations importantes sur la température ainsi que des
pics de consommation. Il existe des solutions simples comme la régulation par tirage au vide.
La régulation par tirage au vide automatique est réalisée avec le matériel suivant :
198
Avantages :
Inconvénients :
S1
Q1
B1
F1 F2
A1 A1
A2 A2
Y1 KM1 KM2
Electrovanne Groupe Ventilo-
évaporateur
199
8.2 Régulation par tirage au vide unique (single pump down).
L’intérêt principal de ce type de régulation est d’éviter que le fluide migre du point le plus
chaud vers le point le plus froid de l’installation (généralement l’évaporateur). Cela permet
aussi de diminuer la solubilité du fluide frigorigène dans le lubrifiant et surtout favorise le
retour d'huile vers le compresseur.
Comme dans la régulation par tirage au vide automatique, un thermostat commande une
électrovanne en fonction de la température de la chambre froide et un pressostat basse
pression (BP) enclenche et coupe un compresseur en fonction de la pression régnant dans la
partie basse pression de l’installation. Le tirage au vide unique consiste à verrouiller
électriquement le compresseur afin d’éviter les fonctionnements en court cycle à l’aide du
relais d’automatisme ou de mise au vide KA1 en cas de fuite de l'électrovanne et aussi en cas
de manque de charge. Ce relais empêche de surcroît le redémarrage inutile du compresseur.
Avantages :
Même chose que pour la régulation au vide automatique en plus suppressions des risques de
court-cycle provoqués par une remontée intempestive de la BP à la coupure du thermostat.
Inconvénients :
200
S1
Q1
B1
KM1 KA1
KA1
T°> BP>
KM1
B2 B3
F1
F2
A1 A1
A2 A2
Pour pallier le défaut de la régulation par tirage au vide unique, c’est-à-dire possibilités de
court-cycle si fuite de fluide durant le fonctionnement du compresseur, on utilise la régulation
par au vide unique améliorée.
Avantage :
Inconvénient :
201
S1
Q1
HP>
B1
KM1 KA1
KA1
KM1
F1 F2
A1 A1
A2 A2
8.4 Dégivrage
Les deux méthodes les plus répandues sont la régulation du dégivrage par horloge, c'est la
méthode la plus simple où les opérations de début et de fin de dégivrage sont commandées par
de simples horloges à contacts et la régulation par horloge et thermostat de fin de dégivrage
qu’on va voir dans l’application qui suit. Les étapes du dégivrage sont :
202
1. Arrêt du fluide frigorigène dans la batterie à dégivrer
On coupe l'alimentation électrique de la vanne magnétique qui se trouve sur le circuit juste
avant l'évaporateur. La vanne se ferme. La Basse Pression (B2) au compresseur descend et le
compresseur s'arrête dès que le niveau réglé sur le pressostat Basse Pression est atteint.
En arrêtant la ventilation, on évite une diffusion dans la chambre froide de la chaleur dégagée
par l'évaporateur en cours de dégivrage.
Le positionnement d'une sonde de fin de dégivrage est nécessaire dans la batterie pour
permettre le contrôle de la température à 0° et permettre à la production de froid de reprendre.
En pratique, la position idéale de la sonde n'est pas facile à déterminer, car le givre n'est pas
toujours uniforme sur l'évaporateur.
Après disparition du givre et égouttage soigné de la batterie pour éliminer l'eau de fusion, le
fluide frigorigène est remis en circulation pour refroidir la batterie. Pour s'assurer du parfait
égouttage, une temporisation est prévue entre la fin du dégivrage et l'ouverture de la vanne
magnétique permettant à la production frigorifique de reprendre.
C'est seulement après l'ouverture de la vanne magnétique et après une deuxième temporisation
(permettant à la batterie d'atteindre une température moyenne inférieure ou égale à celle de
l'enceinte) que les ventilateurs de l'évaporateur sont remis en fonctionnement (technique
encore appelée « snap freeze »).
À défaut, la remise en route prématurée des ventilateurs peut envoyer de la chaleur dans la
chambre froide et/ou des gouttelettes d'eau encore présentes.
203
8.5 Application de la régulation par tirage au vide automatique
Principe de fonctionnement
Quand la température est atteinte dans l'enceinte à refroidir, le thermostat coupe l'alimentation
de la vanne électromagnétique, ce qui interrompt l'arrivée du liquide à l'évaporateur.
Quand la pression dans le circuit basse pression a atteint une valeur suffisamment basse (0,2
bar), le pressostat BP coupe l'alimentation électrique du groupe.
N L1 CP CD EV VEM
Q1 F3
F3
Q2 HP
B1 BP
P HP
B2
F2
F3
B3
F4
T1
A1 A1 A1
A2 A2 A2
Figure 8.4: Régulation par tirage au vide automatique pour une chambre positive
204
Nomenclature
L1/N : alimentation du circuit de commande entre phase et neutre (220V).
T1 : transformateur 220V-24V.
B3 : thermostat de régulation.
F5 : fusible.
205
8.5.2 Chambre négative
Principe de fonctionnement
Cycle de réfrigération : le thermostat de contrôle (FD, DC) (B5)est fermé en position (FD)
et ouvert en position (DC), alors les résistances (R1) sont hors circuit et les ventilateurs
tournent continuellement et la vanne électromagnétique (Y1) est contrôlée par le thermostat
d’ambiance (B4) en fonction des besoins de froid. Le compresseur est alimenté et contrôlé par
le pressostat basse pression (B3). Le givre s’accumule peu à peu sur l’évaporateur.
206
Schéma du circuit commande
NL1 CP CD VEM EV
S1
S2
Q1 B1
B6
HP S3 +24/12°C
B2 KM
B5 FD DC
BP B4 +12/2°C
B3
KM
F1 F2 F3
H1 H2 H3H4 H5 H6 H7 H8
Figure 8..5: Régulation par tirage au vide automatique pour une chambre négative
Nomenclature
207
P : programmateur ou horloge (3-1 et 3-2)
R1 : résistance de l’évaporateur
208
Chapitre IX : Applications industrielles
Introduction
L’abaissement de température ralentit les divers phénomènes dont les denrées périssables en
cours d’évolution sont le siège : phénomènes chimiques (respiration ou oxydation par
exemple), enzymatiques et micro-organiques. Le froid est donc un agent de stabilisation de
ces denrées.
Rappelons que le traitement frigorifique doit s’appliquer à des produits frais et sains.
L’industrie agro-alimentaire est le secteur le plus concerné par l’utilisation du froid. Les
fonctions qui peuvent être associées à cette utilisation sont :
• conservation des propriétés organoleptiques et des qualités sanitaires des produits
alimentaires qui suppose une phase initiale de refroidissement ou de congélation après
récolte, pêche ou abattage ;
• production de glace hydrique qui concourt à la conservation de certains aliments ;
• concentration de jus de fruits par congélation partielle…
L’application du froid dans les industries de transformation est croissante. Parmi les procédés
utilisateurs de froid, on trouve des procédés génériques dont l’usage est largement répandu :
209
Outre les procédés cités dans ce chapitre, le froid est utilisé aussi dans l’industrie des
plastiques pour le contrôle de température des moules, l’industrie des caoutchoucs pour la
valorisation des techniques de cryobroyage, dans la transformation des déchets solides…
9.1.1 Viandes
Avant, il était admis de conserver quelques heures à température ambiante la viande que l’on
venait tout juste d’abattre avant de la placer dans une chambre de première réfrigération de 6
à 8°C pour un taux d’humidité compris entre 85 à 90 % de façon à faire tomber sa
température aux alentours de 15 °C au bout d’une dizaine d’heures.
Depuis, cette méthode a été remplacée par celle du refroidissement rapide après rabattage. Les
chambres de « première réfrigération » sont placées immédiatement à côté du hall d’abattage.
Les pertes de poids sont d’autant plus faibles et le développement des bactéries d’autant plus
réduit que l’introduction en chambre froide a lieu plus rapidement après l’abattage. Il est
recommandé de doucher les carcasses avec de l’eau potable, juste avant l’introduction en
chambre froide.
Les carcasses sont refroidies dans des chambres froides avec une vitesse de l’air élevée (0,5 à
2 m/s à proximité des carcasses) à une température de l’air de -1 à 0 °C. La circulation d’air
doit être intense avec un coefficient de brassage de 100 à 150 volumes/heure et un taux
d’humidité très élevé de 90 à 95 %. L’avantage du refroidissement rapide par rapport aux
techniques traditionnelles réside dans une perte de poids réduite et le maintien de l’aspect et
de la teinte d’origine.
Les chambres doivent être calculées pour obtenir, à cœur, au bout de 24h, les températures
suivantes (à partir de carcasses à 38°C) :
La surface descend rapidement à 2 °C alors que le centre est encore à 35 °C, en même temps,
210
les carcasses des petits animaux sont amenées entre 1 et 2 °C.
Ecartement de 1 m :
Avec les procédés de refroidissement ultra rapides par de l’air (vitesse élevée) à une
température comprise entre -10 et -15°C, il est possible de refroidir la surface de la viande aux
alentours de 0 °C en moins d’une heure.
À l’état réfrigéré, à une température maintenue entre -1 et 0°C, on peut conserver le bœuf 4
semaines, le mouton et le veau 2 semaines. La durée de conservation est sensiblement réduite
si la température se situe entre 2 et 4 °C.
L’humidité doit être choisie de façon à réduire les pertes de masse par dessiccation, d’une
part, et éviter le développement des germes microbiens d’autre part.
Le taux de 90 % pour les viandes préparées dans des conditions d’hygiène optionnelles.
Dans les chambres de conservation, la ventilation est réduite : compte tenu du bilan
frigorifique, le coefficient de brassage étant de 10 à 30 volumes /heure.
211
9.1.1.3 Congélation de la viande
Elle est désignée pour constituer des stocks de longue durée et l’objectif particulier de la
congélation est l’assainissement des viandes ladres (viandes de bœuf infestées par les kystes
du Tænia et du Tænia solium ou des viandes trichinées). Ces kystes sont tués par la
congélation d’autant plus rapidement que la température est plus basse. Il faut maintenir ces
viandes à une température de -10°C pendant au moins 10 jours. Il est économiquement
souhaitable que l’installation de congélation soit également utilisée pour congeler de la viande
saine.
Temps de congélation
• congélation par aspersion d’azote autorisent des vitesses de congélation très rapides ;
• congélation par immersion dans une saumure permet d’obtenir des vitesses
intermédiaires ;
• congélation par contact avec une paroi froide permet également des vitesses
intermédiaires ;
• congélation dans un courant d’air froid (méthode très courante) est une technique de
congélation à faible vitesse.
Processus de congélation
212
de viande, cette température est de -5°C. La plus grande partie de l’eau congelable est
transformée en glace et ce faible abaissement de température s’accompagne d’une variation
d’enthalpie importante.
Exemple :
Dans le cas d’un bloc de viande de 15 cm de largeur, la durée de cette phase est de 8h et la
vitesse de congélations sera : 7,5/8=0,9 cm/h.
213
La puissance frigorifique des tunnels de congélation est d’environ 6 kcal/h par kg pour une
congélation en 20 à 24h, ce qui représente un ordre de grandeur de 450 kcal/h par m3 total
(densité de gerbage d’un demi- bœuf de 75 kg par m3) et un débit d’air de 450 m3/h par m3.
Ces tunnels de congélation peuvent être à ventilation longitudinale (Figure IX.1) ou
transversale (Figure IX.2).
Paroi isolée
Sas
Sas
d’entrée
d’habillage
A B
Évaporateur
Dalle porteuse
Vide sanitaire
214
C
A B
D Evaporateur
Coupe CD Coupe AB
Evaporateur
Pour la viande conservée à l’état congelé, les densités de gerbage sont de l’ordre de :
Humidité relative recommandée 90% (le risque de développement des moisissures est
pratiquement annihilé à -18 °C, il n’est pas nul à -12°C).
215
9.1.2 Poissons
Le poisson doit être éviscéré et réfrigéré le plus tôt possible après sa capture. Le plus souvent
on utilise de la glace. Masse de glace : 75 à 200 % de la masse du poisson, suivant durée,
température de l’eau et de l’air et isolation de la cale ; dans la pratique, on peut compter 1,5
kg de glace pour 1 kg de poisson). On peut également utiliser des bateaux munis d’un système
frigorifique qui permet de refroidir les cales à 0°C /-1°C. Dans ce cas, la quantité de glace à
emporter est plus faible (1 kg de glace pour 1 kg de poisson). Certains bateaux pratiquent une
«super-réfrigération » entre -1°C et -5°C. La glace est également utilisée à terre, pour
maintenir une température convenable au cours de l’expédition et de la distribution du
poisson. La glace est placée au contact du poisson en petits fragments.
La conservation de longue durée du poisson ne peut se faire valablement que par congélation
rapide. Le poisson surgelé de -25°C à -40°C présente des qualités organoleptiques identiques
à celles du poisson frais lorsque le processus de congélation rapide a lieu à bord,
immédiatement après pèche.
À -25°C de 6 à 12 mois de façon générale, les poissons maigres se conservent mieux que les
poissons gras.
216
• congélation par immersion dans la saumure froide pour certains poissons comme le
thon.
Toutefois, la tendance actuelle semble être de plus en plus à la congélation à bord des bateaux
de pêche.
Vapeur
Liquide
Denrée à
congeler
Plaques Isolation
évaporateurs
Vérin de serrage
des plaques
Il est important de conserver le poisson congelé à température T<-20 °C. Lorsque les poissons
entiers sont conservés congelés plus de 3 mois, il est courant afin d’éviter leur déshydratation,
de les givrer, c'est-à-dire, de les tremper rapidement dans l’eau après congélation : il se forme
ainsi en surface une pellicule de glace protectrice. Un emballage étanche est préférable.
Dans la plupart des pays de climat tempéré, la norme (réglementation) est la suivante :
217
• pour une conservation de 24h le lait doit être refroidi de 35 à 10°C ;
• pour une conservation de 48h le lait doit être refroidi dans les 3 heures qui suivent la
traite à une température de 4,4°C.
Quand le lait est pasteurisé, il est ensuite refroidi à une température de 3 à 4°C. Lorsque le
pasteurisateur est du type à plaques, ce refroidissement s’effectue dans les sections
spécialisées du pasteurisateur, par de l’eau froide, puis par de l’eau glacée produite dans des
bacs. En bouteilles ou en pots, le lait pasteurisé est maintenu à 4 °C avant livraison
(conservation de 2 à 3 jours à cette température ; densité de gerbage : 350 à 450 litres de lait
par m2 utile en bouteilles, sur 5 ou 6 niveaux de caisses).
Les seules techniques de refroidissement employées actuellement à grande échelle sont les
suivantes :
• immersion des pots de lait dans un bac d’eau froide : soit eau naturellement fraîche,
soit eau refroidie par l’évaporateur, noyé dans le bac, d’un circuit frigorifique ;
• bacs refroidisseurs de lait : on verse le lait en vrac dans les cuves en acier inoxydable,
qui sont refroidies soit par l’évaporateur d’un circuit frigorifique, soit par de l’eau
glacée produite dans une deuxième cuve extérieure par accumulation de glace sur un
évaporateur, et qu’on fait ruisseler sur la paroi externe de la cuve à lait.
Note : Les tanks de refroidissement de lait après traite sont de l’ordre de 200 à 4000 litres
avec une consommation spécifique de 15 Wh/litre pour un refroidissement de 35 °C à 4,4°C.
218
Arrivée d’eau glacée
Couvercle amovible
Isolation
Vidange
Niveau appareil
chargé
Couvercle
Agitateur
Hélice
Isolation Groupe
d’agitate
frigorifiq
Bonde de Evaporateur
vidange
Couvercle
Agitateur
Isolation
Collier
Cuve inox d’aspersion
Eau glacée
Groupe
frigorifique
Bonde de
Pompe Evaporateur vidange
9.1.4.1 Réfrigération
Les fruits et légumes doivent être refroidis aussi rapidement que possible après leur récolte.
On peut distinguer trois formes d’application de la réfrigération à cette catégorie de produits :
220
9.1.4.2 Conservation sur de longues durées
Les fruits et légumes peuvent être congelés. La congélation est effectuée le plus souvent par
courant d’air froid, dans des chambres ou tunnels ou dans des appareils à lit fluidisé (petits
fruits ou légumes ou fragment de produits. Pour la plupart des légumes, un traitement
thermique préalable (échaudage) doit détruire les enzymes qui provoqueraient un
brunissement indésirable du produit (Figure IX.7).
Entrée de la
denrée
Lit de fluidisation
Sortie de la
Evaporateur
denrée surgelée
Ventilateur
221
9.1.5 Boissons gazéifiées
Le gaz carbonique introduit étant mieux absorbé et retenu par l’eau ou le sirop à basse
température, on refroidit le liquide avant carbonatation : 2 °C pour un remplissage à basse
pression (1 à 2 bars) et 7°C pour un remplissage à haute pression (2,5 à 5 bar).
On distingue généralement la glace opaque obtenue à partir d’eau de source ou de ville qui
n’a pas subie de traitement préalable et la glace transparente obtenue à partir d’eau
déminéralisée. C’est cette dernière qui est la plus utilisée dans les différents usages
alimentaires.
a) Fabrication classique
Elle se fait par congélation d’eau dans des moules immergés dans un bain de saumure. Les
moules en tôle galvanisée, à section rectangulaire ou carrée, contiennent entre25 et50 kg
d’eau ; leur manipulation se fait à l’aide d’un pont roulant circulant au-dessus du bac. Le bac
thermiquement isolé contient l’évaporateur tubulaire d’un circuit frigorifique et des agitateurs
faisant circuler la saumure (chlorure de calcium en général).
La quantité de chaleur à absorber pour fabriquer 1 kg de glace est de l’ordre de 140 kcal/kg de
glace démoulée pour une eau d’alimentation de +25°C ;
La consommation d’énergie électrique est de 80 à 90 kWh par tonne de glace, pour une
température ambiante de 30°C.
Pour le stockage, les pains de glace sont empilés dans des salles maintenues à une température
de -3 à -5°C, et séparés par des lattes de bois pour qu’ils ne collent pas.
222
b) Fabrication par détente directe de glace en moules
Dans ce procédé, chaque moule est entouré d’une double paroi et, dans l’enveloppe ainsi
formée, le frigorigène se vaporise. Le temps de congélation est considérablement réduit par
rapport à la fabrication classique (bloc de 25kg en 2h). Ce procédé n’est intéressant que si l’on
manque de place.
Dans presque tous les usages, les pains de glace doivent être préalablement concassés. D’où la
mise au point d’un certain nombre de procédés préparant directement de la glace divisée qui
utilisent en général la détente directe. On peut classer ces procédés selon la forme de la glace
préparée :
1. Glace en éclats (ou en écailles) : à l’intérieur d’un cylindre à axe vertical, l’eau à congeler
est projetée sur les parois qui sont refroidies extérieurement par évaporation du frigorigène.
La pellicule de glace formée est recalée par un couteau rotatif, produisant des éclats à arête
arrondie, qui sont évacués par le bas de l’appareil. Le stockage se fait dans un silo calorifuge,
généralement en bois, situé sous la machine, à raison de 3,6 m3 par tonne de glace stockée, ce
système est très utilisé dans les ports.
Entraînement de la
fraise plus amenée
d’eau
Figure IX.8: Schéma de générateur à glace en écailles. Capacité journalière: 1,5 -3-5t/jour.
223
Distributeur d’eau
Tube de formation de
Evaporation du l’anneau de glace
fluide frigorigène
Grille
Tronçonneur
Vis de l’évacuation
Pompe à eau
de la glace
3. Glace en neige : la glace se forme sur la surface intérieure d’un cylindre refroidi et elle est
raclée par des couteaux au fur et à mesure de sa formation ; la glace produite, sous forme de
neige et de très petites écailles, peut être moulée en petits cubes ou en briquettes par une
presse.
Sortie du fluide
NH3 gazeux
Double paroi frigorigène gazeux
Couteau rotatif
Isolation
Mélange eau-glace
NH3 liquide (vers la presse) Entrée du fluide
frigorigène liquide
4. Glace en cubes : congélation d’eau dans des alvéoles de forme désirée ménagées dans des
surfaces métalliques refroidies.
224
9.2 Procédés de réfrigération dans les industries de transformation
Les polluants contenus dans l’air comprimé sont l’eau sous forme d’humidité, l’huile
provenant de la lubrification des chambres de compression des compresseurs et les solides
contenus dans l’air ambiant ou les tuyauteries.
Pour les applications courantes, la méthode de séchage d’air comprimé la plus utilisée, à côté
du procédé par adsorption, est le séchage par réfrigération. La déshumidification de l’air est
réalisée grâce à la condensation de la vapeur d’eau. Le refroidissement contrôlé de l’air
comprimé, au travers d’échangeurs, puis le piégeage et l’évacuation automatique de la phase
liquide condensée, permet l’obtention d’un point de rosée de +3°C.
À cette température de rosée, la teneur résiduelle en vapeur d’eau n’est plus que de 6
grammes par m3 d’air sous pression.
La température du point de rosée est une mesure de la quantité de vapeur d’eau contenue dans
un gaz.
On sait que dans tout mélange gazeux, la pression totale est la somme des pressions partielles
des différents constituants. C’est la loi de Dalton, exprimée comme suit :
Ptotale = P1 + P2 + P3 …(Eq.IX.1)
225
Te)
Le point de rosée sous pression est employé dans le cadre de la mesure de la température du
point de rosée des gaz aux pressions supérieures à la pression atmosphérique.
Toute augmentation de la pression d’un gaz entraîne une hausse de sa température de point de
rosée.
Exemple :
L’air à la pression atmosphérique de 1013,3 mbar avec une température du point de rosée de
-10 °C.
Il ressort du tableau IX.2 que la pression partielle de la vapeur d’eau (désignée par le symbole
“e”) est de 2,8 mbar.
Si l’on comprime cet air de manière à doubler la pression totale à 2026,6 mbar, selon
l’équation (Eq.IX.2) on aura :
Tableau IX.3 : Classification da la qualité d’air comprimé suivant la norme ISO 8573-1.
226
9.2.1.2 Domaines d’application de l’air comprimé
L’air comprimé trouve des applications très diverses dans les pistolets à peinture, le soufflage
de verre, l’alimentation de servomoteurs pour la régulation de procédés, l’apport d’énergie à
des turbines….
Condenseur
Compresseur
Echangeur
air/air
Masse thermique
Entrée air humide
Sortie d’air sec
Séparateur Tube
Echangeur
Air / fluide frigorigène
227
• Sécheurs à détente directe pour des débits d’air comprimé stables, où l’air comprimé
est refroidi directement par l’évaporation du fluide frigorigène utilisé. Il s’agit de
machines produites économiquement en grandes séries.
Compresseur
Condenseur
Vanne à gaz
chaud
Echangeur
air/air
Tube capillaire
Sortie d’air sec
Séparateur Echangeur
Air / fluide frigorigène
Dans ces deux techniques, l’air comprimé chaud et humide est pré-refroidi et partiellement
déshumidifié dans un échangeur air-air pour économiser la production frigorifique. L’air
comprimé passe ensuite dans l’évaporateur où la température de l’air est abaissée au point de
rosée requis. L’air comprimé et le condensat formé circulent dans un séparateur dans lequel
l’eau est séparée de l’écoulement gazeux. L’air froid et sec est envoyé dans l’échangeur air-air
pour être réchauffé avant d’être envoyé au procédé utilisateur.
228
9.2.2 Extraction de substances par fluides supercritiques
Une technique alternative d’extraction de certaines substances comme les huiles ou les résines
repose sur l’utilisation de fluide supercritique (en particulier le dioxyde de carbone mais aussi
l’ammoniac et l’eau...) comme solvant au lieu de l’hexane et le benzène utilisés dans
l’ancienne méthode qui sont généralement inflammable et toxique.
Un fluide est dit supercritique lorsqu’il est chauffé au-delà de sa température critique et
lorsqu’il est comprimé au-dessus de sa pression critique. Cet état de matière a été découvert
en 1822 par Charles Cagniard de Latour sur le CO2 exposé à 31,1 °C et 74bars. Les propriétés
physiques d’un fluide supercritique (densité, viscosité, conductivité) sont intermédiaires entre
celles des liquides et celle des gaz.
229
9.2.2.3 Procédé d’extraction par le fluide supercritique CO2
Fluide
Pression (bar)
Liquide iti
4
3
Solide
5
73
Point
2 1-6
Point triple
5.2 Vapeur
Cette phase liquide (2) à une température proche de -20°C est comprimée jusqu'au point (3)
grâce à une pompe à haute pression qui amène le fluide à une pression supérieure à la pression
critique du fluide (pour le CO2, 73 bars) ;
Le solvant est alors réchauffé jusqu'au point (4) à une température critique (31°C pour le
CO2), l’état correspondant au point (4) est alors supercritique ;
La phase d’extraction débute au point (4) par une mise en contact entre le substrat chargé de
substances à extraire et le solvant supercritique. Cela est réalisé par aspersion ou immersion
du substrat par le fluide supercritique. Les substances extraites sont alors dissoutes dans le
solvant. L’opération d’extraction produit un solvant chargé sous une phase supercritique (5) ;
230
La séparation de ces substances dissoutes du solvant supercritique peut être ensuite réalisée
par détente du fluide supercritique jusqu’à une pression inférieure à la pression critique. Le
fluide (6) obtenu après détente, qui se trouve à l’état gazeux est envoyé dans un dispositif de
séparation. Ce dispositif assure la séparation mécanique de la phase gazeuse constituant le
solvant et les phases liquides ou solides résiduelles constituées par les matières initialement
dissoutes dans le fluide supercritique.
3 Echangeur 4
Extracteur
Apport de chaleur
Pompe
supercritique 5
Echangeur
2 1
Refroidissement
a) Technique de frettage qui consiste à assurer le rétreint d’une pièce métallique plongée
dans un bain d’azote liquide à la pression atmosphérique ou en l’enveloppant avec de la glace
carbonique sèche pour faciliter son insertion dans une autre pièce elle-même à la température
ambiante. Lors de la remise en température de la pièce initialement refroidie, la dilatation de
celle-ci permet un contact mécanique entre les deux pièces. Ce type de technique est utilisé
lorsqu’un contact mécanique ou thermique de bonne qualité est recherché.
231
b) Trempage d’outil en acier dans l’azote liquide pour permettre une durée de vie accrue :
ce traitement thermique est réalisé dans un bain d’azote liquide pendant une dizaine d’heures,
puis les pièces mécaniques, après retour à l’ambiante, sont soumises à une température proche
de 150°C pendant une heure. Le traitement favorise l’uniformisation de structure du matériau,
améliore la résistance à la traction de l’acier et permet un prolongement significatif de la
durée de vie des outils. Ce traitement est utilisé aussi pour les pièces suivantes :
Les têtes de cylindre en aluminium, les pistons, les segments pour certains moteurs.
La glace carbonique, encore appelée neige carbonique, carboglace ou glace sèche, est
simplement de l’anhydride carbonique à l’état solide.
Le point triple de l’anhydride carbonique se situe à -56,6°C et sous une pression de 5,3 bars
(Nouveau Pholmann). Pour ces conditions, le CO2 se présente sous ces trois états, solide,
liquide et gazeux.
Le CO2 solide se sublime, i.e. passe directement de l’état solide à l’état gazeux sans passer
préalablement à l’état liquide. À la pression atmosphérique, ce changement d’état a lieu à la
température de -78,9°C (Nouveau Pholmann).
- température de sublimation de –78,9 °Cà la pression atmosphérique avec une chaleur latente
232
de 630 kJ/kg soit 930kJ/l, c'est-à-dire, un effet de refroidissement très élevé par unité de
volume ;
La glace carbonique est donc d’un emploi courant pour des applications très diverses :
La production de glace carbonique est réalisée à partir de gaz carbonique liquéfié de très haute
pureté.
233
Compresseur
frigorifique
Condenseur
Eau de
Condenseur refroidissement
frigorifique
Purificateur
Fluide frigorigène
Réservoir de
stockage
CO2 liquide
Compresseur
CO2 gazeux CO2 gazeux
Le CO2 liquide est ensuite entreposé dans des réservoirs isothermes dont la capacité peut
atteindre 3000 tonnes et des pressions de 10 à 20 bars. Le transport s’effectue par camions
citernes spéciaux vers les points d’utilisation.
Pour la fabrication de la glace sèche à partir de gaz carbonique liquéfié, il y a deux méthodes :
234
Entrée ligne
1
Solide de fabrication
Pression
Liquide
(CO2 liquide)
(bar) Sortie ligne de 2
fabrication 5
5,2
3
4
1 Vapeur
Sortie ligne de
production
(CO2 solide)
• C’est la détente du CO2 liquide sous-refroidi à une pression inférieure à celle du point
triple (5,2 bars) qui provoque la formation de la neige carbonique.
• La pression de la presse hydraulique peut atteindre 300 bars.
• Le bloc formé dans la presse est de 20 à 50 kg.
2èmeméthode : la neige carbonique qui prend naissance par passage de CO2 liquide dans une
tuyère, ce qui s’accompagne d’une pré-détente à la pression d’environ 5,2 (point triple), est
directement injectée dans la chambre de compression. En fin de processus, la pression dans la
chambre de compression tombe à 1 bar et la neige est comprimée en blocs de 160 kg
découpés ensuite en unités de 10 kg. Le CO2 qui prend naissance lors de la détente est là
encore réinjecté en continu dans le circuit (Figure IX.17).
235
Tuyère
CO2 liquide
CO2 gazeux
Chambre de
Entraînement
hydraulique
9.3.2 Lyophilisation
9.3.2.1 Définition
236
Pression (Pa)
1-2 : congélation
Liquide
2-3 : mise sous vide
Solide 2 1
3-4 : sublimation
610 3
Point triple
4 Vapeur
9.3.2.3 Lyophiliseur
Un lyophiliseur comprend :
• une cuve connectée à un système à vide généralement équipé d’une pompe à vide et
d’une vanne d’isolation ;
• une ou plusieurs étagères sur lesquelles sont disposés les produits : dans l’épaisseur de
ces étagères circule un fluide frigoporteur dont la température peut varier de -50°C à
+50°C. Ces étagères servent de congélateur pendant la phase initiale de traitement du
produit puis, au moment de la dessiccation primaire, fournissent, grâce à un fluide
frigoporteur, la puissance thermique nécessaire au processus de sublimation ;
• piège permettant d’abaisser la pression partielle de la cuve grâce à la basse
température obtenue à l’aide d’un dispositif de production de froid ;
• dispositifs de production frigorifique pour l’alimentation du piège permettant des
températures inférieures, dans certains cas, à -70°C, pour le refroidissement du fluide
frigoporteur circulant dans les étagères ;
237
• dispositif de chauffage pour alimenter le fluide frigoporteur pendant les phases de
dessiccation primaire et secondaire, puisque la réaction de sublimation est
endothermique et nécessite 2800kJ/kg de glace sublimée.
Échangeur chaud
Cassage de
vide Etagère
Pompe de Vase d’expansion
circulation du
liquide
Cuve
Chambre
Dégivrage
Condenseur
Compresseur
Pompe à vide Piège froid
Vidange
Détendeur
9.3.3 Cristallisation
9.3.3.1 Définition
La cristallisation est une opération unitaire du génie chimique consistant à isoler un produit
sous forme de cristaux et à concentrer des solutions (cas des jus de fruits). La cristallisation
est l’une des opérations physiques les plus anciennes pratiquées, avec l'évaporation de l’eau
de mer pour isoler du sel.
Une solution contient un soluté, qui peut être en phase solide, et un solvant sous forme de
liquide (Figure IX.20)
238
T(°C)
Liquidus
Tcc
TE
Point Eutectique
9.3.3.3 Cristallisoir
239
puissance thermique cédée par le processus de cristallisation qui intervient dans les
tubes ;
• un cristallisoir qui reçoit une solution sursaturée issue de l’échangeur-refroidisseur. Il
est dimensionné pour assurer le temps de séjour nécessaire à la croissance des
cristaux. Le cristallisoir est équipé de chicanes pour séparer les particules de la
solution. Les cristaux formés sont séparés par gravite, collectés en partie inférieure du
cristallisoir et repris par une pompe de circulation. La solution épurée de plus faible
densité se retrouve en partie supérieure du dispositif et est soutirée.
Solution épurée
Cristallisoir
Chicane
Alimentation de la
solution mère
Produit cristallisé
Fluide de
refroidissement
Échangeur
Fluide de
refroidissement
Pompe
La liquéfaction est un changement d'état qui fait passer un corps de l'état gazeux à l'état
liquide. Il s’agit de la transformation inverse de la vaporisation. Elle peut se produire par
compression ou refroidissement d'un gaz. La première industrialisation du procédé est due à
Carl Von Linde en 1895. La machine de Linde sera perfectionnée par Claude en 1905. Ces
machines utilisent des cycles à détente.
240
9.3.4.1 Rôle de la liquéfaction des gaz
La liquéfaction a lieu :
• pour réduire le volume des gaz et donc mieux les stocker et les transporter ;
• pour utiliser ces gaz dans les différents domaines de la cryogénie.
Le gaz est refroidi sous pression, puis il atteint une zone ou les phases gaz et liquide
coexistent, puis il devient totalement liquide sous pression, il est ensuite sous-refroidi, et enfin
détendu pour être stocké à une pression sensiblement atmosphérique.
3. procédés mixtes associant une détente isenthalpique et une détente isentropique (cycle de
Claude).
a) Cycle de Linde
241
Après la détente, on obtient une fraction y de liquide et une fraction (1-y) de vapeur. Cette
vapeur froide est envoyée dans un échangeur contre-courant qui refroidit le gaz comprimé à
température ambiante.
Travail
Compression isotherme
2
P Refroidissement isobare 1
Chauffage isobare
du gaz non liquéfié
3 2
Refroidissement isobare
Détente isenthalpique
6 1 3
4 5
Chauffage isobare
5 4
Dans le cycle de Brayton, le refroidissement isenthalpique est obtenu au cours d'une détente
sans production de travail. On peut imaginer de refroidir le gaz en actionnant une turbine et
donc, de fournir en même temps du travail, si l'on veut se rapprocher d'un cycle idéal
(amélioration du rendement). Ce cycle comprend un échangeur de chaleur de refroidissement
des gaz issus du compresseur (2-3), puis le gaz doit être détendu dans une turbine idéalement
242
réversible (3-4). La substitution de la vanne de laminage par une turbine reviendrait à faire
fonctionner la turbine en milieu humide, ce qui d'un point de vue technologique est
impossible. On ne peut utiliser la turbine que dans une zone de température plus élevée
(détente sèche). On obtient alors le cycle de Brayton qui fournit du travail mais ne génère pas
de liquide.
Travail
Compression isotherme
T
2
1
2 1
Chauffage isobare
du gaz non liquéfié
Refroidissement isobare
Détente isentropique
6
5 4
4
5
c) Cycle de Claude
Le cycle est l'assemblage des cycles de Linde et de Brayton inversé. Le début du cycle est le
même que celui de Linde.
243
liquide avec séparation du gaz qui retourne au compresseur. En sortie de la turbine, le gaz
(refroidi et détendu) rejoint l'étage BP de l'échangeur.
Travail
Compression isotherme
T
2
1
2
1
7 Chauffage isobare
du gaz non liquéfié
Refroidissement isobare
Travail
7
Détente isentropique
3
8 Détente isenthalpique
6
4 5
S
3
Figure IX.26: Cycle de Claudesur le
diagramme T-S
4
5
Liquide
244
Note : L'objectif de la turbine est de :
245
Bibliographie
Bontemps R A., Garrigue A., Goubier C., Huetz J., Marvillet C., MercierPadet J.,
Technologie des Échangeur thermiques, Techniques de l’Ingénieur, traité Génie
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