Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Enseignement de licence 2
Introduction à la communication
organisationnelle
Schéma général et Bibliographie
Bruno CHAUDET
Bibliographie de base :
ORGANISATIONS
25 au 28 août 2003
Christian Le Moenne,
Professeur de sciences de l’information et de la communication
Université de Haute Bretagne
Recomposition de la professionnalité
L’individu doit davantage s’intégrer et s’adapter à des contextes
organisationnels qui nécessitent de produire de la traçabilité plutôt que
mettre en avant son excellence individuelle. La professionnalité est alors
fondée sur des capacités communicationnelles : écriture, analyse,
communication car l’écriture prend un caractère stratégique dans
l’entreprise. Ainsi, lors d’un recrutement de techniciens de process chez
Citroen, la sélection finale des candidats s’opère sur l’aptitude à faire la
synthèse en une heure des notes de suggestion rédigées par des opérateurs
et à hiérarchiser les idées. En effet, les entreprises s’interrogent de plus en
plus sur quelles traces produire pour attester de la réalité d’une activité, d’un
processus, d’une situation, que doit-on communiquer à l’interne, à l’externe,
que doit-on archiver pour pouvoir en rendre compte dans dix ans? La
politique interne de construction des traces est essentielle : c’est un travail
permanent de structuration organisationnelle. (…)
Conclusion
L’UNESCO prépare le sommet mondial sur « la société de l’information ».
C’est l’énoncé d’un programme mondial de normalisation selon les logiques
d’évaluation des entreprises du monde occidental. Ce qui se joue derrière la
société de l’information pour l’entreprise, c’est une conception large et
normative qui marque le passage d’une société de surveillance basée sur la
surveillance physique à une société de contrôle fondée sur l’intériorisation de
la contrainte. Ainsi, chez Citroen, un groupe de salariés est venu pendant des
mois, le soir après le travail voire le dimanche, pour résoudre des problèmes
techniques rencontrés. Comment se fait-il que des personnes acceptent de
venir volontairement, sans être payées, pour innover ? Le fait de valoriser
l’intelligence de ceux la même qui ont des savoirs tacites non reconnus
comme des savoirs, de leur déléguer la responsabilité et le rôle de cette
légitimation du savoir est susceptible d’attacher durablement le personnel à
son organisation. Cette mobilisation par l’intelligence est caractéristique
d’une société de contrôle.
Bibliographie
- Ouvrage collectif : « la communication organisationnelle en débat » ; Presses
universitaires du Mirail ;
- Ouvrage collectif : « Communication d’entreprise et d’organisation » ; Presses
universitaires de Rennes ;
- « La communication organisationnelle en débat » ; revue « Sciences de la société » n° 50-
51 ; Presses universitaires du Mirail.
Thierry LIBAERT
L’ÉVOLUTION DE LA COMMUNICATION D’ENTREPRISE
Renault 311,2 M €
E. Leclerc 218,5 M €
Unilever 213,9 M €
SFR 208,3 M €
Peugeot 201,3 M €
5
: sources : Xavier Dordor, Médias, hors médias, Editions Gualino, 1998 (pour la période 1960-1990) et
IREP – France Pub pour les chiffres 2006
Dans le détail, les dépenses des entreprises françaises
s’effectuent de la manière suivante : (chiffres 2006, source IREP 6 –
France Pub)
6
: IREP : Institut de Recherches et d’Etudes Publicitaires (association Loi de 1901) – Stratégies n° 447,
8 mars 2006
Télévision : 34,4%
Quotidiens : 24,5%
Radio : 11,4%
Magazines : 10%
Affichage : 7,9%
Toutes boîtes : 6,1%
TV Locales : 3%
Internet : 1,6%
Cinéma : 1%
La judiciarisation de la profession
Le droit étend son emprise sur la communication. Le
communicant actuel doit posséder un minimum de culture juridique ou
être soigneusement entouré d’experts en la matière. La prégnance du
droit s’explique par le développement de textes juridiques qui
encadrent l’activité du communicant. L’agence de communication a vu
son activité contrôlée par la loi dite loi Sapin du 29 janvier 1993,
certains secteurs se voient soit interdits de communication (tabac),
soit fortement réglementés comme l’alcool (loi Evin du 10 janvier
1991). Des secteurs, comme celui de l’alimentation pour les enfants,
font l’objet de contraintes nouvelles en raison de l’accroissement de
phénomènes d’obésité infantile. Depuis le 1 er mars 2007, toutes les
publicités des entreprises françaises d’énergie devront comporter la
mention « L’énergie est notre avenir, économisons là ». En parallèle à
ces interdictions, certaines entreprises sont obligées de communiquer
sur des secteurs comme celui de la prévention des risques industriels
ou celui de l’environnement. Toutes les sociétés cotées en Bourse ont
l’obligation depuis le 1er janvier 2003 de publier leurs impacts
environnementaux au sein de leur rapport d’activité. Le secteur de la
publicité comparative a été fortement modifié et celui de l’accès à la
publicité télévisée largement étendu depuis le début 2000. La
jurisprudence est également en pleine ébullition comme l’ont attesté
les procès en plagiat publicitaire tel celui qui a condamné SFR à verser
300.0 euros à Luc Besson pour la référence au film « Le 5ème
élément » dans une publicité. L’utilisation des marques d’entreprises
par des groupes contestataires a également fait l’objet de nombreuses
affaires, notamment celle qui a opposé Danone au site
« jeboycottedanone.com » et Greenpeace à Esso et Areva.
7
: Les dossiers du Barreau de Paris, Communiquer pour se développer, décembre 2003, n° 3
plus vigilantes sur leur communication faute de se voir exposées à des
situations de crise.
La communication de proximité
11
: Nicole d’Almeida et Yanita Andonova, « La communication des organisations », in Stéphane Olivesi,
Sciences de l’information et de la communication, PUF, 2005, p. 135-136
Chapitre 1 - La communication des organisations
Définition, enjeux et métiers
I - Concepts, définitions
A - La communication introuvable
émetteur récepteur
A B
12
: Lucien Sfez, La communication, PUF, « Que sais-je ? », 1991, p.4
Développée par Claude Shannon et Waren Weaver dans un
ouvrage paru également en 1949, The Mathetical theory of
communication, cette vision fut présentée autour de cinq
éléments :
la source de l’information
le transmetteur
le canal de transmission de l’information
le récepteur
le destinataire de l’information.
canal de diffusion
bruit parasite
ce que je pense
ce que je veux dire
ce que je dis
ce que le récepteur entend
ce que le récepteur comprend
ce que le récepteur retient.
1992
contenu n’est ici pas en cause, puisque, selon toute hypothèse
(dans cette théorie), la communication est la solution.
Communiquons plus, soyons transparents et nous serons plus
heureux. Cette vision est pourtant largement réductrice et
amplement répandue, alors que, comme le rappelle justement
Dominique Wolton : « La transparence ne dispense pas plus des
conflits, et l’information ne suffit pas à créer de la
14
connaissance » .
3 - L’approche balistique
4 - L’approche technique
La communication d’entreprise
Coca-Cola 70.45
Microsoft 65
IBM 51
General Electric 42
Intel 31
16
: Jean-Pierre Piotet, Réputation, le regard des autres, Eskar, 2004, p. 17
17
: Shirley Harrison, Public relations, Thomson Press, 1995, p.71
relations sont la partie la plus ancienne des relations
publiques. Les termes de relations publiques et de
communication ont d’ailleurs longtemps été synonymes
jusqu'à ce que, au début des années 80, le terme de
communication supplante définitivement celui de relations
publiques en le reléguant à une des quatre composantes de la
communication. De nombreuses définitions des relations
publiques existent puisqu’un chercheur Rex Harlow, en avait,
en 1976, dénombré 472 définitions.
« Crystallizing Edward
Public
Bernays
Opinions » par
18
: Cutlip, Center et Broom, cité in Danielle Maisonneuve et al., Les relations
publiques dans une société en mouvement, Presses de l’Université du Québec, 2004,
p.11
agencefrançaisederelationspubliques :
« Relations »
Fondation de l’association internationale des relations publiques
19
: Gérald M. Goldhaber, Osmo Wirio et al., Information Stratégies : New Pathways
to corporate power, Prentice Hill, 1979
pas aujourd’hui que se clôturera un débat qui ressemble
beaucoup aux interrogations sur la primauté originelle de l’œuf
ou de la poule.
Communication financière
clients
C o m m u ni ca ti o n
20
: Patrick
co m m e d’Humières,
r cia le C Ma
o mn ma gu enic
m a e ti nont d Publics sociaux
e l a c o m m u n ic a tio n d ’e n treprise,
Ed. d’organisation, 1993 sociale salariés
Communication institutionnelle
Publics dirigeants citoyens
Cette classification est assez proche de la nôtre puisque nous avons
distingué deux axes dans la communication commerciale selon le type
de public ; un public individuel (communication B to C) et un public
industriel (communication B to B).
Mc GrawHill, 1988
important. Elle vise à convaincre de l’utilité d’un projet susceptible
de générer de fortes oppositions. La communication d’acceptabilité
est une discipline délicate car elle est au cœur d’une contradiction
psychosociologique : 70 à 95 % des citoyens acceptent la nécessité
de construire des voies de TGV, d’autoroutes, de nouvelles lignes à
haute tension, des décharges d’ordures ménagères, des
incinérateurs. Et dans le même temps un pourcentage similaire de
la population déclare refuser toute implantation qui la concernerait
directement dans son voisinage. Pour désigner cette situation
paradoxale d’une acceptabilité de principe et d’un refus de fait, les
chercheurs utilisent le terme de « syndrome NIMBY », Not In My
Back Yard, traduit en français comme signifiant « pas dans mon
jardin ».