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Par ailleurs, je veux remercier mes collègues de la formation CAPPEI, tous issus
d’horizons et d’âges bien différents. La qualité professionnelle et humaine de
nos échanges a transformé cette année de relative quiétude pour moi en un vivier
ressourçant. Ils seront, à n’en pas douter, des acteurs efficaces pour l’école de
demain accessible à tous.
Je ne peux oublier ma petite tribu de garçons : Bruno, mon époux, Justin, Paul
et Rémy … pour leur patience et leur compréhension devant mes manques de
disponibilité.
Merci enfin à tous ceux qui m’aident à avancer, en particulier : Bruno, Olivier,
Patrice, Isabelle, Virginie et mes collègues de l’école de Saint Laurent
d’Aigouze qui ont fait preuve d’un soutien sans faille.
Une petite pensée émue pour tous les enfants, petits et grands, qui m’ont
accompagnée eux aussi à leur façon et qui m’ont tellement fait grandir...
Nietzsche
Mots-clés :
Aménagement de l’espace
Dispositifs pédagogiques
Besoins
Abstract :
The purpose of this thesis is to question the experience of teachers on the organiza-
tion of the physical space of the classroom and especially its impact on the learning
of all students, whatever their profile. This was done in order to identify an optimal
configuration that would facilitate access to knowledge, know-how and interpersonal
skills.
A questionnaire sent to five teachers with different profiles allowed us to collect data
which, after analysis, allows us to propose avenues for reflection.
Based on numerous recent studies, particularly in cognitive neuroscience, this work
attempts to highlight the need for a paradigm shift. We cannot just sit back and wait
in a classroom as it was designed in the 19th century; it is now essential to consider
flexible arrangements, allowing for more interactive teaching methods.
Keys words
Space planning
Pedagogical devices
Needs
6- CONCLUSION............................................................................................... 62
7 ANNEXES ....................................................................................................... 73
7-1 Guide d’entretien ....................................................................................... 73
7-2 Entretiens .................................................................................................. 75
7-3 Tableaux thématiques................................................................................116
A l’évidence, le nombre d’élèves n’incite pas à oser des dispositifs moins éprouvés et
pourtant…
Fig.1 : École chrétienne à Versailles, huile sur toile d’Antoinette Asselineau, 1839
(Musée national de l’Éducation- Rouen).
- la méthode individuelle :
Les enfants de tous âges sont regroupés en un seul lieu, font tous une activité non
organisée qui leur est propre.
1L’organisation des écoles des Frères des Écoles chrétiennes est codifiée dans un ouvrage de J. -B. La Salle, dont
une nouvelle édition (remaniée) est publiée en 1839, faisant suite à une édition de 1823 : Conduite des écoles
chrétiennes (édition corrigée par le chapitre général de 1837), Paris, Maronval, 1839.
- ou encore la méthode mutuelle : Il s’agit de réunir dans une même salle un seul
maître et des enfants de tous âges et de tous niveaux. Ces derniers sont regroupés en
fonction de leurs capacités. Par un système de commandements, des moniteurs sont
désignés pour relayer à leurs camarades les connaissances à acquérir. Cette approche
marque un vrai changement par rapport aux modes d’enseignement individuel et
simultané pratiqués alors.
Fig.3 : Une école mutuelle au XIX e siècle, aquarelle de P.C. Klaestrup 1820-1882.
2
Arrêté du 27 juillet 1882
2-1-2 L’espace-classe
Selon Altet, la structuration de l’espace-classe est évoqué à nouveau comme un
processus récent (Altet 1994). De même, Faillet précise : « L’école et son unité
fondamentale qu’est la sa lle de classe, doivent être un réseau d’expériences sociales apprenantes »
(Faillet 2019, p.112). Les vertus de l’apprentissage social ne sont plus à démontrer. La
recherche, et notamment les travaux du psychologue américain Bandura et sa théorie
sociocognitive ont apporté un éclairage précieux sur le rôle des pairs dans
3
Arrêté B.O.E.N. 1973 n°46 p.3732-3734
4
https://cache.media.eduscol.education.fr/file/Reussite/39/0/RA16_C2_FRA_Amenager_espace_v2_843390.pdf
5
https://cache.media.eduscol.education.fr/file/A-
Scolarite_obligatoire/24/3/Programme2020_cycle_1_comparatif_1313243.pdf
En 1999, Lautier a, quant à lui, défini l’espace de travail comme étant un lieu investi
par les occupants. Cet espace fonctionne telle une configuration ; il est chargé
d’implicite, de codes, comme une combinaison dans laquelle les sujets et les objets
interagissent. C’est un espace social institutionnalisé où la place du maître y est définie
comme celle des élèves. Cependant, donner la possibilité aux élèves d’occuper certains
espaces et de s’approprier les lieux reste une stratégie d’organisation favorisant
socialisation, dimension relationnelle, développement de l’identité et processus
d’exploration (Abbasi, 2013). Une certaine transparence permettrait assurément de
donner à l’élève la possibilité de mettre en œuvre leur indépendance et leur autonomie
(Hertzberger, 2008).
En ce sens, Rosan Bosh nous apporte peut-être des outils qui vont nous aider à partir
à la conquête de l’espace scolaire 6. Cette designeuse et architecte néerlandaise de
6
Le design thinking est une démarche qui consiste à intégrer l’usager tout au long d’un processus créatif
quelque sorte.
Bien que fragmentée entre espace de l’enseignant, espaces des élèves, espace d’un
élève, l’école, dénoncée parfois par un certain conformisme, con serve l’image d’un
lieu de partage où interagit l’entière communauté scolaire.
Pour résumer, l’organisation de cet espace ou plutôt de ces espaces va se décliner selon
les dispositifs pédagogiques que l’on souhaite mettre en place. Car repenser l’espace,
autorise l’alternance des méthodes d’enseignement et d’apprentissage.
2-2-2 Et après…
D’autres modèles existent. Capacchi aborde par exemple la disposition des tables en
carré ou en « U » : il permet une participation de l’ensemble du groupe classe
(Capacchi 2008). L’enseignant est au centre. L’accessibilité de tous les élèves est
facilitée. Cette disposition est souvent envisagée lors de conseil de vie de classe ou de
débat. Il nécessite cependant un espace classe conséquent et restreint les possibilités
de déplacement des élèves (Fig.8a et b).
Susan Bosch a désigné ce lieu comme « l’agora » : lieu de mise en commun, de
participation et d’échange. La place centrale où se développent l’attention, la
sensibilité, l’expression, le sens critique et le respect de l’autre.
D’autres dispositions, moins usitées, existent, tel que le fer à cheval ou encore des
rangées disposées face à face
Cappachi ajoute également un élément majeur dans son propos : l’importance de faire
varier les modalités d’apprentissage et donc les modèles d’organisation spatiale, dans
le cadre d’une même séquence ou même séance :
On peut envisager trois moments : enseignement, apprentissage et évaluation. A chacun de ces
moments une ou plusieurs configurations pertinentes peuvent être associées (Capacchi 2008).
En effet, il est nécessaire de faire varier les modalités de travail des élèves afin d’éviter
qu’une sorte de lassitude se mette en place. Faire varier les situations d’apprentissage
sont autant de reflet de la pédagogie employée, d’interactions diverses et variées dont
il serait dommage de se priver. Ne choisir qu’un type d’enseignement, c’est fermer la
porte à un grand nombre d’élèves. Certains enseignants ont donc fait l’expérience de
proposer tous ces dispositifs en un seul espace.
Selon Maslow, psychologue américain, l’individu doit voir ses besoins écoutés et
satisfaits pour pouvoir se développer. Ses recherches l’on amené à représenter les
besoins des Hommes sous la forme d’une pyramide qui regroupe de façon graduelle
cinq catégories (Maslow 1970) (Fig.11a). L’académie de Dijon nous en propose une
adaptée aux besoins particuliers des élèves sur lesquels nous allons nous centrer
puisque c’est l’orientation des instructions officielles et que nous ne pourrons pas
développer les besoins de tous les acteurs de système scolaire dans le cadre de ce
mémoire (Fig.11b).
De même, nous ne développerons que certains aspects des besoins des élèves en
relation directe avec l’aménagement de l’espace. Pour les besoins physiologiques : la
dimension corporelle à l’école, pour les besoins psychologiques : la sécurisation et les
interactions, pour l’accomplissement de soi : les systèmes de motivation et le
développement de l’autonomie. D’autres paramètres, bien qu’importants mais trop
périphériques à cette problématique d’étude, seront volontairement laissés de côté.
D’après une étude menée en Angleterre et résumée par le diagramme ci-dessous, les
éléments liés au confort auraient un rôle non négligeable dans l’amélioration des
performances des élèves (Fig.12). Nous ne pouvons donc pas les ignorer et ce, plus
particulièrement, avec les enfants dits « à Besoins Éducatifs Particuliers » pour qui ces
paramètres sont essentiels voire préalables à toute entrée dans les apprentissages.
7
https://moiraudjp.wordpress.com/
Au niveau des facteurs liés à la classe, ceux qui ont le plus d’influence sur la motivation
des élèves sont : les activités pédagogiques, l’enseignant, les pratiques évaluatives et
le climat de la classe. Dans le cadre de l’aménagement de l’espace, ce sera la place du
maître, les activités pédagogiques et le climat de classe sur lesquels portera notre
attention. Viau souligne que le sentiment d’appartenance joue un rôle déterminant sur
les relations qu’entretiennent les élèves entre eux. Aussi, un élève motivé s’engage sur
le plan cognitif, c’est-à-dire fait appel à des stratégies d’apprentissage efficaces pour
accomplir une activité pédagogique, persévère dans son accomplissement et, par
ricochet réalise les apprentissages souhaités. Il s’agirait donc là d’un facteur essentiel
de réussite scolaire. Les neurosciences cognitives abondent dans le même sens et
l’engagement actif est un des quatre piliers de l’apprentissage selon Stanislas Dehaene
(Dehaene 2019, p.13).
Selon Favre, il existe trois systèmes de motivation à connaître et prendre en compte
pour favoriser les apprentissages des élèves (Favre 2020) :
- Le SM1 (système de motivation de sécurisation) où le sentiment de bien-être ou de
frustration est associé à la satisfaction ou non de besoins biologiques et physiologiques
essentiels. Il est lié à la sécurité dans la stabilité et le connu et il est en référence e xterne
8 www.meirieu.com
Pour conclure cette partie conceptuelle et en remontant le fil par la fin, il me semble,
à travers tous ces apports que c’est en partant des besoins des élèves, en particulier le
besoin de sécurisation et d’accomplissement de soi que nous allons pouvoir déterminer
les dispositifs pédagogiques les plus adéquats pour rendre les apprentissages
accessibles à tous.
De fait, ces dispositifs vont impacter sur l’aménagement de l’espace-classe voire de
l’espace pédagogique si d’autres lieux peuvent être investis dans notre fonctionnement
quotidien.
Pour vérifier ces hypothèses, il va falloir analyser différentes pratiques de terrain à
travers les prismes de ces questionnements.
d’étude) ;
- La conception d’observatoires permettant de documenter ces objets théoriques
(recueil de données) ;
- La proposition d’un cadre d’analyse de ces objets théoriques (modes d’analyse des
données) ;
Un objet théorique est une réduction d’un domaine de phénomènes, opérée selon des
- L’activité est inséparable de la situation dans laquelle elle prend forme. Selon certains
auteurs, il existe un système auto-organisé où les propriétés ne sont pas données au
départ mais sont construites dans l’action (Maturana, Varela, 1994). En effet, « les êtres
vivants sont caractérisés par le fait qu’ils sont continuellement en train de s’autoproduire » (ibid 1994,
p.1). Les propriétés de l’action se dégagent alors avec la situation ou encore l’action et
- L’activité est une construction de significations dans laquelle les acteurs sont en
permanence engagés. Ces significations émergent de la dynamique du couplage
structurel entre l’acteur et son environnement : elles s’expriment dans un flux d’actions
pratiques, de communications, d’interprétations, de focalisations et d’émotions. Ces
significations peuvent, en partie, être explicitées par l’acteur dans des conditions
favorables.
Le « cours d’action » est une réduction de l’activité à la partie qui est significative pour
l’acteur. Il rend compte du flux d’intentions, de significations, d’actions, d’émotions,
d’interprétations émergeant de la dynamique du couplage entre un acteur et sa
situation. Ce niveau de l’activité renvoie à une forme particulière de conscience
nommée par Theureau « conscience pré-réflexive ».
Cette compréhension du vécu n’englobe pas tout le vécu, mais seulement la fraction
perception que les individus ont des objets sociaux. L’enquêteur provoque la situation
et met les sujets en situation de verbalisation de leurs points de vue, comportements et
connaissances. Il se trouve ainsi confronté à un apparent paradoxe dans la mesure où
il tente d’obtenir des réponses spontanées faisant écho à un questionnement planifié
(Salès-Wuillemin, 2006, p.1).
Pour mette en œuvre ce processus de recherche, le questionnement a été le suivant : en
quoi l’aménagement de l’espace-classe est-il un outil au service de l’apprentissage ?
Pour ce faire, il était intéressant de rencontrer et d’interviewer deux professeurs des
écoles expérimentés et même PEMF, un professeur des écoles stagiaire, une
enseignante spécialisée et moi-même.
Nous avons utilisé un dictaphone afin de restituer l’intégralité du texte, le ton et
l’atmosphère. En effet, l’enregistrement restitue fidèlement le déroulement de
l’entretien ainsi que le langage employé. Il s’agit d’un outil important, car la mémoire
de l’enquêteur ne peut pas assurer en même temps l’écoute active et attentive, les
relances et une prise de notes.
Les retranscriptions intégrales des entretiens enregistrés se trouvent en annexe.
Selon Salès-Wuillemein :
L’entretien d’observation est utilisé pour révéler directement l’image que la population interviewée
a de l’objet de l’enquête. Il est privilégié lorsqu’il s’agit d’appréhender des processus de pensée avec
une plus grande finesse, ou de mettre au jour les opérations mentales mises en œuvre par les individus
dans la gestion de la réalité sociale, les attributions causales, la dissonance, l’intériorisation des
normes, l’élaboration des attitudes etc. ou encore pour permettre à l’interviewé de traduire sa pensée
de manière progressive, modulée et personnelle sans l’enfermer dans un cadre de référence, des
schèmes de pensée préétablis. La part d’initiative varie toutefois selon le type d’entretien utilisé
Bien qu’il existe différents types d’entretien, nous avons fait le choix d’utiliser
l’entretien d’explicitation ou d’auto-explicitation semi-dirigé à l’aide de questions
ouvertes, dans sa formule de rencontre d’individu à individu qui laisse aux participants
une grande amplitude de réponses. Cette technique favorise donc la construction d’un
discours témoignant du sens de l’expérience vécue, notamment ici l’expérience des
enseignants concernant l’organisation spatiale. L’interviewé peut ainsi témoigner des
moyens et des intentions mis en place autour de la notion d’espace. Un questionnaire
d’entretien a été élaboré et sera le fil conducteur de chaque interview.
Ces données visent à identifier les éléments significatifs pour les enseignants dans leur
activité afin de caractériser leurs choix relatifs à l’organisation de l’espace-classe. Une
retranscription, puis une analyse de chaque interview a été faite.
Les données sont traitées par indexation thématique et notionnelle du discours. Une
quantification du qualitatif a été effectuée par la suite. « L’analyse thématique est la méthode
la plus utilisée y compris dans l’enquête (D’Unrug, 1974). » Elle est dite ouverte parce
qu’« elle ne repose pas sur un cadre théorique préétabli, les résultats sont dus à la seule méthodologie »
(Ghiglione et Matalon, 1991). Elle permet un premier contact exploratoire avec un objet en
rendant compte de « noyaux de sens ou thèmes qui ont une fréquence importante dans les discours
(Salès-Willemin, 2006, p.25). »
La récurrence des items dans les entretiens donne un aperçu de l’importance d’un
thème par rapport à un autre. Il est ainsi possible de les hiérarchiser. L’analyse des
données verbales vise alors à révéler le contenu des propos recueillis afin d’analyser
les liens qui existent entre ces propos et les différentes représentations de
l’aménagement de l’espace, en ce qui concerne cette étude.
Les différentes notions pragmatiques et subjectives révélées dans les discours des
interviewés vont donc être traités à travers différents thèmes :
- L’espace et son organisation
- Les dispositifs
- les bénéfices de leur configuration
- les contraintes de leur configuration
- La (ou les) posture(s) enseignante(s)
Les cinq entretiens ont été guidés par le même questionnaire. Une première partie de
questions nous permet de contextualiser les enseignants interrogés (diversité des
anciennetés dans le métier, type d’établissement et niveaux des classes) afin de nous
permettre d’analyser la cohérence dans l’exploitation des résultats.
Une deuxième partie de questions nous renseigne sur leur(s) pratique(s)
pédagogique(s) en lien avec l’espace physique.
En premier lieu donc, ce graphique nous permet d’avoir une lisibilité sur l’ancienneté
des interviewés dans le métier et sur leur poste actuel (Fig.15) :
En ce qui concerne la taille des écoles et l’effectif de la classe (fig.16) : il est important
de remarquer que les dispositifs d’inclusion comportent un nombre d’élèves bien
inférieur à une classe ce qui va probablement pouvoir assouplir les possibilités
d’organisation de l’espace-classe. De même, le volume de l’espace classe non évoqué
dans cette enquête sera identique à celui prévu pour une classe dite « ordinaire », il y
aura donc proportionnellement plus de place par participant.
Dans chacune de ces situations nous allons interroger l’organisation de l’espace et les
pratiques professionnelles de chacun.
Dans tous les cas, l’espace classe est organisé en différentes zones mais chaque
enseignant y accorde une importance différente (Fig.17).
Pour les deux premières interviewées (PES et PEMF2), l’espace collectif est prégnant.
Très peu de place (en espace et en temps) est accordée à une organisation en petits
groupes ou en centre individuel. Cela est réservé à des temps de projet. Les élèves ne
peuvent pas circuler librement.
Dans le cas de la troisième interviewée (PEMF 3), c’est l’espace en petits groupes qui
est prégnant. Il y a un espace de regroupement collectif mais sa place est rédu ite dans
le temps et pas vraiment d’espaces individuels. La circulation des élèves est rythmée
par l’organisation.
Pour l’enseignante sur le dispositif ULIS TSA (PE spécialisée 4), chaque espace
correspond à un temps ritualisé : un espace collectif utilisé lors du rituel de la date et
pour le moment de lecture offerte, des espaces individuels de travail séparés, des
espaces d’ateliers en groupe (Arts Plastiques, salle de relaxation, de motricité). Tous
ces espaces sont cloisonnés ce qui semble sécurisant pour les enfants qui y évoluent.
La circulation des élèves est rythmée par un séquençage précis, fixe et cadrée par un
code explicite et visuel (picogrammes feu vert/feu rouge).
Le dernier cas de figure (PE 5) est une classe ULIS collège où la classe est aménagée
Cependant, l’idée d’une configuration optimale diverge suivant les discours des
enseignants et semble liée à la personnalité même de chaque enseignant. Selon certains
Il était important ensuite d’interroger les acteurs concernant les impacts de cet
aménagement sur leur pédagogie et les dispositifs que cela leur permet de mettre en
place.
À ce propos, il est intéressant de prendre en compte les réponses des élèves dans le
mémoire de recherche de ce collègue du secondaire :
- 91 % répondent qu’ils apprennent mieux quand un enseignant alterne au sein d’une
même séance différentes façons d’enseigner : collective, groupe, individuelle ;
- 72 % pensent que la possibilité de travailler en autonomie est un facteur positif à leur
investissement ;
- 68 % disent que la classe configurée en îlots est plus propice.
est réduite et réglementée : « je ne me verrais pas avec des élèves … qui se lèvent à tout bout de
champ ».
Dans les autres situations, la circulation semble assez libre, régulée toutefois par la
rotation de groupe dans le temps. Ce qui génère inévitablement du bruit, autre
paramètre essentiel de cette catégorie. En effet, il semble difficile d’arriver au degré
de concentration nécessaire aux apprentissages si le niveau sonore est trop important.
C’est donc un point qui va demander une véritable gestion, proportionnelle à la part
d’autonomie que nous accordons aux apprenants. De plus, l’enseignante en ULIS TSA
(PE spécialisée 4) souligne bien le fait, que cela est plus difficile pour les enfants
qu’elle accueille de mesurer l’impact que peut générer le volume sonore sur les autres
Il est à noter qu’une organisation flexible de l’espace peut insécuriser certains enfants
par le manque d’attribution d’un espace qui leur est propre (interview 5 : PE 5).
Les besoins de l’enseignant, même s’ils doivent être pris en compte sont assez peu
évoqués par les interviewés (Fig.23).
Fig. 23 : Prise en compte des besoins des enseignants dans chaque dispositif adopté
Compte tenu de tout ce qui a été dit par les acteurs eux-mêmes, analysé et découvert
5-2 Propositions.
D’après cette enquête sur l’aménagement de l’espace, si l’on propose aux enseignants
une projection sur « la salle de cours idéale ». Les besoins exprimés peuvent être
regroupés en items :
- Surface de la classe
- Rangements
- Mobiliers, outils
- Modularité
- Numérique
D’après les recherches que j’ai pu effectuer pour cet écrit, ceci semble correspondre à
ce que l’on nomme aujourd’hui « classe flexible ». Une définition tenterait de définir
la classe flexible comme un environnement au service de l’apprentissage, qui s’adapte
aux besoins des élèves et des activités à réaliser donc un espace au service de l’intérêt
pédagogique.
Divers espaces peuvent être investis comme les couloirs (évoqué par PE5) ou les salles
inoccupées (PE spécialisée 4).
Autre idée : la disposition de la salle prise dans l’autre sens (largeur). L’aménagement
rendu possible permet de modéliser des zones d’activités et de remettre les élèves au
« centre » de leur espace d’apprentissage (fig. 26 et 27).
Utiliser le mobilier comme séparateur de zones (évoqué dans l’interview 5), comme
surface d’affichage ou d’écriture. Certains osent en effet peindre les derrières
d’armoire ou les murs avec de la peinture ardoise pour les transformer en surface
d’expression. D’autres se font placer des tableaux sur toutes les surfaces murales : c’est
le cas de Vincent Faillet, professeur de SVT en Lycée d’enseignement général (fig.
28).
Sans être exhaustive, je peux citer aussi du mobilier repéré dans des classes ou lors des
recherches : table basse, table haricot (demi-cercle), laps desk, mange debout, siège
assis-debout, tabouret culbuto (observé à la SEGPA de Vauvert), ballon de gym (cité
dans l’interview 4 par PE spécialisée 4), Ztool, chambre à air sous les tables (repose
pieds mobile observé à la SEGPA de Vauvert, en ULIS collège), balles de tennis sous
les pieds des chaises (observé à la SEGPA de Vauvert).
Beaucoup de constructeurs proposent aujourd’hui du mobilier mobile ou modulable
mais il reste onéreux, parfois volumineux, ce qui explique son existence réelle assez
aléatoire dans les classes.
Pour mesurer le niveau sonore et surtout rendre les élèves conscients du volume sonore
de leurs échanges pour que tout seuls ils essayent de s’auto -réguler, il existe des
mesureurs de bruit en ligne qui en permettent une visualisation : bouncy balls, Zero
noise classroom, classcraft volume meter…
Quant au site Classe numérique, il permet de créer des plans de travail en ligne, de
personnaliser ces plans, de fournir des capsules vidéo pour aider les élèves. Ce site
permet à l’enseignant de suivre les réussites et les progrès des élèves avec le suivi des
résultats. De plus, les élèves ont un feed-back immédiat puisque l’exercice est corrigé
et les solutions sont proposées.
Sur le plan institutionnel, une réflexion est menée par des architectes spécialisés ou
concepteurs sur l’architecture (générale et intérieure) des espaces pédagogiques, du
mobilier, des matériels contribuant à faciliter de nouvelles formes d’apprentissage.
Sur le plan international, l’OCDE travaille sur l’évolution des bâtiments scolaires
(« les environnements pédagogiques efficaces »). La revue CELE Échanges, en 2010,
fait un point sur « les équipements de l’éducation », avec une étude dirigée par
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https://www.cairn.info/publications-de-Andr%C3%A9-Touboul--675963.htm
https://primabord.eduscol.education.fr/quand-l-espace-classe-participe-a-la-
differenciation-pedagogique
Filmographie
- Raymond, F., Vacheresse, H., Grellier, Y., L’aménagement du temps et de l’espace à
l’école
- Cap infos n°146 (2008) Meirieu P., Être attentif en classe
2. Zone d’implantation :
urbaine rurale
3. Spécificités du public accueilli ? (Rep, Rep +, Ulis, SEGPA, Autres)
15. Comment organisez-vous votre classe ? Quels sont les choix que vous avez
32. A quel point êtes-vous d’accord avec les affirmations suivantes, sur une échelle
de 1 à 10 :
- Grâce à la disposition que vous adoptez vos élèves travaillent mieux : … / 10
- Grâce à la disposition que vous adoptez vos élèves bavardent moins : … / 10
- Grâce à la disposition que vous adoptez, le climat de classe est meilleur : … /
10
- La disposition que vous adoptez favorise le travail en groupe : … / 10
- La disposition que vous adoptez favorise l’entraide entre élèves : … / 10
- La disposition que vous adoptez, vous permet de davantage différencier : … /
10
1. Avez-vous remarqué d’autres bénéfices relevant de votre disposition ?
1 Alors je travaille au sein de l'école de la Gazelle à Nîmes, donc c'est une zone urbaine. Ce n'est
2 pas du tout un public de REP ou de REP plus, au contraire, le quartier est plutôt socialement
3 aisé.
4 C’est une école d’application, non ?
5 C'est une ancienne école d'application, nous ne disons plus école d’application. Oui parce que
6 l’on est proche physiquement de la FDE, donc c’était essentiellement pour ça que c’était une
7 école d’application, mais maintenant ce n’est plus le cas.
8 J'enseigne depuis sept ans, dans cette école c'est ma deuxième année. J'y suis arrivée en
9 septembre deux mille vingt et tout de suite sur le dispositif ULIS TSA. Donc c'est ma
10 deuxième année au sein du dispositif ULIS. L'école n'a pas été rénovée depuis longtemps, sauf
11 les locaux de l’ULIS : c'est un ancien appartement de fonction qui a été complètement rénovée
12 lorsque le dispositif ULIS a vu le jour, donc en deux mille sept. Depuis, il n'y a eu aucune
13 modification, mais du coup, les locaux paraissent assez neufs. Pourtant, deux mille sept, c'est
14 pas nouveau, mais ils ont été complètement rénovés et bien rénovés donc c'est joli.
15 Sur mes sept dernières années d'enseignement, j'ai fait d'autres ULIS, des ULIS TFC,
16 autant en école qu’en collège. Sur ce dispositif il n'y a que huit élèves, c'est la spécificité des
17 ULIS TSA : on ne peut accueillir que huit enfants à la fois. L'effectif de l'école par contre
18 c'est à peu près deux cent vingt élèves en totalité.
19 Combien de classes ?
20 Il y a neuf classes : il y a deux CP, un CE1 pur, un CE1-CE2, un CE2 pur, un CE2-CM1, un
21 CM1 pur, deux CM2 purs plus une ULIS et je travaille à temps plein.
I/ Ils changent de forme de travail dans chaque espace. Donc ça permet de ritualiser à la fois et ne pas tomber
dans la monotonie de toujours le même fonctionnement.
246 Oui, quand on sait qu’un enfant n’a pas plus de dix minutes ou de quinze minutes
247 d'attention, ça permet de changer à chaque fois et de faire de petites transitions, de se
248 remettre en situation de travail.
249 Alors les contraintes, Eh bien c'est ce que je veux dire, ça dépend des lieux, ici la classe s'y
250 prête magnifiquement. Mais j'ai beaucoup discuté avec des collègues qui me disaient que ce
251 n’était pas possible : Ils n’avaient pas l'espace, ils n'avaient pas la place. Quand ils viennent
252 ici, ils disent “Ah c'est formidable ! On aimerait tous avoir une classe comme ça.”
253 Je pense aussi que quand on est dans une classe lambda, on pourrait organiser différents
254 espaces, mais il faut en avoir la motivation parce que ça change aussi la façon de
255 travailler. Clairement ! Ça veut dire qu'on accepte que les enfants et les élèves ne soient pas
256 tous au même endroit. Beaucoup de mes collègues disent : “sinon je n’ai plus de place si je
257 cloisonne, si je fais différents espaces.” Mais c'est juste qu’il faut accepter qu'il y en ait quatre
258 ici, trois-là, deux-là.
I/ C’est un lâcher-prise important.
259 Voilà, c’est ça.
260 ça répond à la question mettez-vous des coins ou des ateliers ? Euh, parce que voilà, dans
261 mes classes, avant c'était des coins, maintenant c’est des salles. Mais bon, le coin jeux, le
262 coin lecture, le coin regroupement, le coin science, le coin français ; c'est tout à fait faisable
263 dans n'importe quelle classe, mais ça demande de changer sa façon de travailler.
264 Les élèves ont choisi leur place à la base. Mais comme tous les enseignants, j'ai dû les
265 changer à un moment donné. En fait, je cherche, à propos de l'espace de travail dans la salle,
266 leur box, leur petit endroit, je cherche l’endroit où ils sont le mieux. Où je les sens le mieux,
267 parce qu’après c'est mon interprétation de ce qu'ils sont. Mais par exemple j'expliquais
268 que j'ai dû changer de place Kenza, je crois que c'est le quatrième coin qu’on teste pour
269 qu'elle puisse être en position de travail. Gino que tu n'as pas vu ce matin c'est pareil, on a
270 testé trois endroits en tout,
271 voilà finalement Louis, Aymen sont à la meilleure place ; peut-être que tous arriveraient à bien
272 travailler à cet endroit, mais je ne peux pas en mettre plus que deux...
273 Kenza et Gino étaient là-bas mais en fait ils n’apprécient pas parce qu'ils ont l'impression
274 d’être vraiment isolés. Du coup c'est souvent ceux qui sont en inclusion et qui font des retours
275 en ULIS qui vont là parce qu’eux ça ne les gêne pas d'être séparés parce qu'ils ont vraiment
276 cette impression de ne pas appartenir à ce groupe-là de toute façon. Donc voilà, c'est … c'est
277 leur place à eux.
I/ Les seuls moments collectifs, c'est les rituels au niveau du temps le matin.
280 En fait, il y a deux fois trente minutes de travail complètement différencié, complètement
281 individualisé. Français et math ET l’après-midi, le dispositif ne ressemble en rien à ce que
282 tu as vu ce matin, c'est vraiment très très particulier. La petite qui vient l’après-midi, elle a
283 un séquençage avec dix pictos, maintenant elle connaît son séquençage pratiquement par
284 cœur mais tout est hyper rythmé, et les espaces aussi sont très importants. Elle utilise toutes
285 les pièces : elle va en motricité, elle vient en relaxation, elle est en arts plastiques, elle fait le
286 temps libre une fois. En fait elle fait chaque espace une fois. On sort du dispositif deux fois
287 également : la recréation, le sport et en fait chaque picto représente un espace, une action,
288 un espace... C’est du un (adulte) pour un (enfant) avec elle, et il y eu des moments de l'année
289 où c’était du deux pour un car c'était trop compliqué.
297 Oui la circulation les élèves du coup, est soumise à une gestion particulière parce qu’il y a les
298 feux rouges, parce qu'ils ne peuvent pas aller dans un espace, si ce n'est pas l'heure de faire
299 l'action qui est défini pour cet espace-là ?
I/ je pensais, mais toi c'est très particulier, parce que tes espaces de travail sont très individuels, mais on pourrait
imaginer dans une classe des espaces de travail où tu travailles en binôme par exemple, ou des espaces de travail
où tu travailles en petit groupe. J'avoue que moi-même dans une classe dite “ordinaire”, au-delà du binôme,
c'était très compliqué à gérer au niveau de la gestion sonore. Oui toi, les formes de travail sont toujours en vis-
à-vis, individuelles, Voilà mais bon, ça s'explique par le public qui en bénéficie ?
301 “A quel point êtes-vous d'accord avec les affirmations suivantes : grâce à la disposition que
302 vous adaptez, vos élèves travaillent mieux.”
303 Oui euh, je dirais dix sur dix !
“Grâce à la disposition que vous adoptez. Vos élèves bavardent moins.”
304 Non pas du tout, ils parlent constamment à haute voix. C'est aussi un travail qu'on fait, c'est
305 aussi pour moi un des critères avant de pouvoir être en classe ordinaire ; c'est qu'ils soient en 3
306 capacités de lever le doigt pour parler, d'attendre leur tour, de pas parler comme ça de
307 manière inopinée. Bavarder n’est pas le terme en fait, mais ils parlent, ils s'expriment à voix
308 haute. Il faut avoir conscience des autres avant de pouvoir être avec les autres. Mais parfois
309 ils ne l’ont pas dans un dispositif mais ailleurs… Donc je ne répondrai pas à cette question !
I/ Voilà
Pour toi, ce n’est peut-être pas une question de choix, c'est une question de nécessité dans le cadre où tu es. La
question ne se pose peut-être pas comme ça dans ta situation.
312 C'est clair, c'est de la nécessité, parce que si je ne séquence pas le temps si je n’ai pas les
313 espaces repérés, s'ils sont pas en individuel, je pense que ça serait catastrophique.
314 L'enseignante que j'ai remplacé, donc il y a deux ans, fonctionnait avec les locaux déjà en
315 séquençage et en espaces mais par contre elle ne différenciait pas autant que moi, elle faisait
316 le choix de travailler pas mal en collectif. Globalement, si je fais une évaluation ça parait
317 prétentieux, mais les élèves depuis que je travaille comme ça ont énormément progressé : au
318 niveau strictement scolaire j'entends mais au niveau aussi de leur attitude, de leurs
319 comportements, de leurs rapports à l'école. Donc je pense moi, que c'est très positif de
320 travailler comme ça mais après il y a peut-être mieux ailleurs.
328 Oui voilà, il y a une personne qui est venue observer qui m'a dit : “Oui mais bon quand ils sont
329 en temps libre ils ne sont pas en collectif parce qu’ils ne jouent pas ensemble.” Ben si, ils
330 sont ensemble, ils communiquent, ils partagent “Moi je veux ça.” , “Non, prête le moi,...” Rien
331 que ça moi je suis contente qu’il y ait une communication et une entente. Il faut voir au
332 début, ils ne se supportaient pas dans une même pièce, au niveau proximité c'est impossible.
333 Pas à proprement parler quand ils sont en travail individuel mais sur les autres temps. Mais
334 ça dépend des caractères. Kenza par exemple a tellement envie d'aller vers les autres, elle
335 est attentive aux autres et va donc les aider. Louis et Aymen par exemple, n’en ont
336 strictement rien à faire, ils sont dans leur monde.
337 Ça dépend des caractères pour le coup ce n’est pas la disposition.
I/ Est ce qu'on pourrait dire, parce que j'ai envie de dire avec l'expérience que j'ai aussi, que le fait de répondre
à leurs besoins individuels favorise quand même une certaine évolution dans le travail de groupe, ou en tout cas
dans les interactions qu'ils peuvent avoir avec le groupe ?
338 Tu peux préciser la question ?
I/ Je pense que le public très particulier auquel tu as à faire, si on ne répond pas de façon individuelle à leurs
besoins on ne favorisera pas le collectif par du collectif.
340 Et c'est totalement logique puisque, comment je cerne l'autisme ? Si je fais une grande
341 généralité, c'est que ce sont quand même des enfants qui sont en insécurité dans ce qu'on
342 leur demande de faire dans notre monde. Notre monde ne leur correspond pas, donc du coup
343 on leur demande de faire des choses qui sont pas adaptées à eux, on leur
344 demande sans arrêt de s'adapter. Donc si d'abord on vient les sécuriser sur ce qu'ils sont, sur
345 leurs capacités, oui, ils accepteront petit à petit de faire des choses… Parce que je
346 pense vraiment qu'on y arriverait mieux dans l’autre sens : si c'était nous qui nous adaptions.
347 Je pense qu’on n’est pas aptes, … la société.
I/ “Selon vous y a-t-il meilleure configuration de classe et une moins bonne configuration de classe ?”
357 Alors oui, la moins bonne serait celle que tout le monde fait. Euh c'est-à-dire que
358 l'enseignant est debout, devant une rangée d’oignons d'enfants qui écoutent. Pour moi c’est à
359 proscrire, c'est une erreur, une grande erreur. Un enfant devrait pouvoir bouger pour
360 apprendre et du coup je pense que la création d'espaces, de coins, dans une classe leur
361 permet de bouger et d'être actifs dans leurs apprentissages et pas passifs à rester assis sur
362 une chaise et que s’il bouge c’est un mauvais élève.
363 Pour ma propre expérience, je ne suis ni autiste, ni porteuse de troubles quelconques, mais je
364 ne peux pas rester assise. Je pense qu’aujourd'hui on dirait que je suis hyperactive à
365 l’époque ça n'existait pas. Mais voilà, j'aurais adoré que qu'on me dise que je pouvais aller à
366 tel endroit, puis à tel endroit, puis quand j'ai fini mon travail que je puisse faire tel truc et puis
367 tel truc. Plutôt que je tu restes assise ET puis, chut ! Tu écoutes.
I/ D'ailleurs il y a plein d'endroits du monde où l’on n'apprend pas comme nous et où l'organisation scolaire n'est
pas du tout la même.
368 Oui, c'est ça la simultanée...
369 Le dispositif simultanée. Pour le coup, j’en suis loin ici.
I/ C'est bien de pouvoir avancer dans un autre sens. On a tellement exploré l'enseignement simultanée qu'on
peut peut-être essayer de découvrir autre chose et les apports que peuvent avoir le reste.
I/ C’est qu’on décale l’insécurité qui était portée par l’enfant ; on la décale vers l’adulte. C’est quand même plus
juste.
381 C’est ça!
382 Je ne sais pas si ça peut te servir, mais il y a un autre point que je peux te dire aussi au
383 niveau des espaces, c'est que dans le protocole sanitaire qui est le nôtre, on m'a demandé de
384 choisir. Enfin, on m'a laissé le choix de faire du cent pour cent ULIS ou du cent pour cent
385 classe de référence pour les élèves qui bénéficient d'inclusion en classe ordinaire.
386 On m'a largement conseillée, orientée, vers le cent pour cent ULIS. Depuis l'année dernière,
387 à chaque fois qu'on passe à un protocole niveau trois ça nous tombe dessus. L'année
388 dernière, j'ai tenu bon, je ne l'ai pas fait. J'ai annexé des salles, j'ai fait le tour de l'école pour
389 repérer des salles de libres. C'est une grande école qui n’est pas utilisée dans sa totalité. A
390 chaque étage, à coté des salles occupées, il y a des salles libres. Donc j'ai créé des petits
391 coins dans ces salles pour avoir des sas de décompression pour mes élèves quand ils sont
392 en inclusion. Cela leur permet de rester plus longtemps que prévu en inclusion quand ça ne
393 va pas, au lieu de revenir en ULIS puisqu'ils n'ont pas le droit pour ne pas brasser, Ils peuvent
394 quand même aller dans un endroit sécurisant où se retrouver avec l’AVS individuelle sur un
395 travail différent de celui de la classe ordinaire. Ce qui permet à l'enfant de rester quand
396 même dans sa classe, parce que j'ai testé le cent pour cent ULIS quelques jours et eux le
397 vivent véritablement comme une régression. Ils en sont malheureux et quand ils reviennent ici
398 ils régressent de fait, mais c'est pas une question de niveau.
399 Et ici ils ont plus rien à apprendre entre guillemets. Ils sont très bien pour moi. Ils ont besoin
400 d’ici pour se poser, pour décompresser, pour souffler, c’est un sas de sécurité. Donc je l'ai
401 créé ailleurs.
402 Pour l'enseignement et pour l'équipe c'est assez schizophrène parce qu'on est partout, donc
403 c’est plus compliqué pour nous mais c'est pas grave, c’est mieux pour eux.
I/ Oui, se libérer de l'espace c'est pas mal aussi pour nous, parce qu'on s'aperçoit qu'on est beaucoup en intérieur,
beaucoup enfermés, beaucoup dans les mêmes espaces et d'ouvrir les portes c'est bien aussi.
404 Oui complètement. Et puis ça permet aussi aux autres élèves aussi de voir. Parce qu'il y a
405 peu d'élèves qui osent rentrer. Depuis deux mille sept. Il y a une ULIS TSA et il y a des
406 élèves qui ne savent même pas ce que c'est. Ils ne sont jamais venu voir.
407 Moi je trouve ça hallucinant. Donc du coup, ça permet aux élèves de voir, de rencontrer,
408 parce que des fois il y aussi des élèves qui travaillent aussi dans ces salles-là. Donc ils sont à
409 côté et puis ils voient aussi comment on travaille : “Mais c'est quoi ce matériel.”. Je les invite à
410 venir sur l’ULIS et donc la semaine dernière, on a une équipe qui est venue nous voir de la
411 classe de CM2 pour faire un papier sur nous. Donc je leur ai présenté les différents lieux, ils
412 ont fait un dessin des espaces...
I/ Est ce que tu es heureuse de travailler comme ça, dans cet espace organisé ?
414 Je suis bien, j'adore faire ce que je fais.
I/ Est ce que tu te vois travailler différemment, même si ton public est différent ?
415 Non
I/ D’accord
417 Je n'entends pas ça. Je ne comprends pas. Je ne comprends pas avec des enfants sans
418 trouble comme avec troubles, avec des enfants en difficulté comme sans difficulté ou dit
419 super faciles...
I/ Je pense que tous les enfants ont besoin de bouger et que l’on gagne en efficacité à organiser l'espace. L’espace
est plus efficace quand on l’organise.
420 Oui, ça crée une dynamique en fait, parce que là, je pense qu'aujourd'hui comme il y a cent
421 ans, l'apprentissage, il est fait de manière passive et voilà le résultat n’est pas très efficace.
422 Et puis même quand on est efficace, je prends juste mon exemple : j'ai toujours été super
423 bonne mais aucun souvenir de ce que j'ai appris en primaire. Parfois, je me souviens qu'on
424 me mettait dans un coin à côté de l'armoire et qu’on me disait de ne pas bouger. Ça, je m'en
425 souviens !
« un cadre avec des murs, donc un espace délimité et à utiliser, espaces délimités, plusieurs espaces
l’espace enseignant au tableau, l’espace de travail des élèves avec les
bureaux et effectivement les différents p’tits espaces qu’il peut y avoir
autour » l.27 à 29
« organisation frontale, avec des rangées de bureaux, il y a deux modèle frontal, enseignement simultané,
colonnes de trois bureaux qui sont en rangées, c’est une disposition rangées, disposition fixe et figée
fixe, figée, qui n ‘évolue pas en fonction des séances, […] ça reste
vraiment figé » l.32 à 35
« j’ai voulu reproduire l’organisation qui était dans la classe de ma modèle en U, rangées, échanges
PEMF, qui était une organisation […] deux rangées le long de chacun
des murs, un espèce de U avec des, des rangs intermédiaires, pour
favoriser les échanges et justement ne plus être totalement en
frontal... » l.35 à 40
« j’ai un coin bibliothèque, […] on a un petit coin avec un, un coin bibliothèque, coin informatique, table de
ordinateur client léger […] table de regroupement... » l.83 à 85 regroupement
« … aujourd’hui je m’oriente plutôt vers une solution un peu…entre îlots, frontal, échange
les deux… ni complètement îlots détachés ni en frontal, quelque
chose où il peut y avoir facilement des échanges » l.141 à 143
bureau, espace individuel
« eux le voient plus comme leur petit bureau et leur espace plus espaces collectifs et thématiques
individuel, après ils ont identifié différents espaces, le tableau, la
bibliothèque » l.22-23
Dispositifs et postures « j’ai mis en fond de classe […] des ateliers en autonomie par Ateliers
rapports aux notions en cours ou pour revoir des notions faites […] posture de lâcher-prise de l’enseignant
c’est une caisse avec différents matériels et les élèves lorsqu’ils ont
fini, ils peuvent aller les utiliser » l.44 à 47
« quand je les mets en groupe...je circule plus...et du coup, je prends posture de lâcher-prise
du recul » l.101-102
« lorsque je fais du travail de groupe […] ils peuvent aller regarder ce échanges, interactions-élèves
que fait le groupe d’à côté ou aller échanger mais c’est des temps
spécifiques, c’est pas du tout la majorité du temps en classe » l.133-
135
« lorsqu’ils sont en groupe ils m’oublient aussi […] ils sont beaucoup
plus en travail […] entre pairs […] et moi je suis là uniquement pour
regarder ce qu’il se passe » l.107-109
posture de contrôle de l’enseignant
« par rapport… au travail frontal, ou j’vais faire […] des plongées présence
[…] je vais être beaucoup plus présente… et ça va être quand même
beaucoup plus directif et surtout je vais être au cœur des échanges des
élèves… je suis le point d’ancrage et la parole va de l’élève à
l’enseignant […] ça se rapporte toujours sur moi » l.102-107
posture d’animateur, étayage, retrait
« lorsqu’ils sont en groupe […] moi je suis là uniquement pour […]
étayer si besoin mais je m’efface beaucoup plus » l. 107-110
contrôle
« les élèves ont pas le droit de se lever sans en demander règles
l’autorisation… même pour aller chercher un mouchoir » l.130-132
Besoins « après plans de travail, j’en ai pas… j’aimerai un jour ! » l.55-56 Autonomie
« Aujourd’hui, elle est insuffisante […] fiche d’autonomie mise à
disposition ou certains petits matériels mis en autonomie » l.120-122 coin, groupe, besoins des élèves
« j’aimerais que ce soit une vraie philosophie […] que chacun soit en
autonomie » l.122-123
« plus m’orienter vers le plan de travail à faire […] chacun travaille plans de travail
sur la compétence qu’il souhaite lorsqu’il en a envie ou qu’il en
ressent le besoin » l.123-124
« il y a tout un travail à faire […] ça mériterait une réaménagement réaménagement de l’espace en fonction des
aussi spatial » l.124-125 besoins
Bénéfices « confort pour l’enseignant » l.164 contrôle
« j ‘avoue, j’ai une appréhension […] j’ai peur de perdre la gestion, de
perdre l’attention et la concentration mais aussi parce que j’ai jamais
eu l’occasion d’essayer » l.138-141
Contraintes « … contraintes […] le fait de partager le poste avec quelqu’un […] contrainte, co-enseignement, espace non
des armoires sont bizarrement positionnées, qui m’empêchent en plus exploité, espace mal aménagé
de bien structurer l’espace, que ma titulaire délaisse de toute façon
[…] armoire qui est dans, dans le sens de la classe, qui est pas le long
du mur donc ça m’empêche de… alors j’ai l’espace mais je ne peux
pas l’organiser... » l.64 à 70
« j’ai de l’espace mais je ne peux pas l’organiser de manière efficace Matériel mal agencé, espace non exploité comme
et […] quand je veux faire du travail en groupe de besoin, j’déplace outil de travail
les élèves plutôt proche du tableau […] c’est une contrainte que je
peux pas […] modifier » l.65 à 72
« y’a pas d’espace vraiment crée pour qu’ils puissent lire là-bas […] Pas d’espace lecture détente aménagé
ils y vont, ils retournent à leur place » l.83-84
Configuration optimale « le frontal c’est la moins bonne, j’dis pas qu’elle est à renier Enseignement simultané, apprentissages
complètement mais… c’est pas la meilleure pour les apprentissages » difficiles, contrôle
l.170-171
« j’aime beaucoup qu’il y ait quand même un face à face […] j’aime interactions-
cette configuration en U […] la parole passe mieux, elle est pas retrait de l’enseignant, lâcher-prise
toujours tournée uniquement vers l’enseignant » l.178-181
« les îlots […] ça peut être très bien si c’est géré » l.181 gestion de la classe
Tableau thématique et notionnel PEMF 2 (entretien 2)
« espace qui est clos donc qui peut être rassurant […] il donne des repères
repères […], il a un devant, un derrière, une face, de front et puis […] espace contenant, rassurant
il y a à gauche et à droite » l.38-40
« quand la porte est fermée […] il y a un espace dédié à un temps je espace clos
dirais, pour … notamment la place d’élève, d’apprenant dans une espace et temps
classe » l.41-42
« des murs, un plafond, un tableau, c’est matérialisé […] les affiches, espace matérialisé
les bureaux » l.46
« plein de traces, de traces écrites, c’est plein de vivant, c’est un lieu lieu de vie
où je peux marcher, chanter, vivre en fait, c’est un lieu de vie » l.47- appropriation de l’espace
48
« et je dois prendre ma place aussi, par rapport aux … aux élèves place de l’enseignant
quoi, par rapport à ce que je … je veux et je dois, droits et devoirs, place de l’élève
être… pour mes élèves et pour ma profession » l.51-52 place de l’Institution
« mon bureau […] à l’avant […] sur le côté » l.55-57 espace du maître
« d’autres années où je l’ai mis, je me suis mise en fond aussi voilà ça
dépendait » l.56
« le frontal, c’est aussi quelque chose qui… peut suggérer… disposition significative
l’affrontement et ça, ça ne me plaît pas » l.60-61
« ça fait plein d’années maintenant […] que mon bureau est comme disposition fixe
ça » l.61-62
« il est disponible… c’est un lieu […] c’est un repère » l.62-63 repère, disponibilité
« alors oui, les bureaux en eux-mêmes, rarement, si ce n’est […] disposition fixe
pour … une activité ou un projet […] quand on a reçu l’animatrice déplacements des bureaux pour les projets
[…] il a fallu … elle nous a demandés donc on a bougé les bureaux culturels
[…] dans le cadre d’un projet […] c’est beaucoup plus pour les
activités de… oui qui concernent en fait le parcours d’éducation
d’activités… culturelles » l.75 à 83
« l’atelier coin-lecture […] l’atelier si on fait des Arts Plastiques […] coins (lecture, artistiques, scientifiques)
en général toujours lié à cette éducation artistique […] culturelle » ateliers
l.103-107
« quand je menais l’enseignement sciences souvent il y avait des
ateliers » l.112-113
« rajout [...] de bureaux pour que l’AVS soit aussi à une place » l.128- AVS
129
« oui je fais changer les élèves de place […] en général, au retour de échanges, tutorat
vacances […] donner à des élèves la possibilité aussi d’en rencontrer changement de place des élèves
d’autres, ça permet aussi des fois de stabiliser ou pas un tutorat, et
donc ça c’est important […] qu’ils changent de place » l.69 à 73
Dispositifs et postures « elle est disponible pour tout le monde » l.60 (l’enseignant) disponibilité
« j’ai mon bureau mais […] je passe beaucoup de temps debout près
des élèves... »l.115-116
« c’est quand même plus juste que la maîtresse ait […] un œil sur tous contrôle
ses élèves » l.57-59
Besoins « un élève qui a des difficultés de vue, il faut que je le place à l’avant différenciation
[…] un élève un peu soucieux […] en comportement sera plutôt près
de mon bureau » l.88-93
« la disposition que j’installe en classe n’est pas une contrainte figée repère
[…] elle est pour moi un repère, un repère […] pour l’enfant » l.174-
175
« je dispose aussi […] en fonction de… ce que je pense ...juste, ou qui personnaliser
est adapté sûrement à ma personnalité » l.156-157
« il faut être proche, je pense qu’ils ont besoin aussi […] justement présence corporelle
dans l’espace […] mon corps est proche de leur corps […] ils peuvent
se sentir bien je pense » l.122-124
« tenir sa place dans le groupe, l’échange, communiquer […] la groupe, culture, art, communication, échanges,
culture en général ou […] les arts encore plus, sont le lieu […] partage
d’échanges, d’échanges sociaux […] et de partage » l.109-111
« l’entraide et le tutorat se fait, est pratiqué dans ma classe, je entraide, tutorat, différenciation
l’encourage » l.172-173
Bénéfices « c’est ce que j’y mets moi qui est important » l.185-186
«alors la circulation […] il faut du vide pour qu’il y ait du plein […] il Espace dégagé, déplacement
faut que je puisse passer […] accrocher … tous mes élèves » Présence de l’enseignant
Contraintes « on peut cette année avoir deux tables où on peut se mettre un petit Effectif classe, taille classe
peu, se réunir, l’année dernière j’avais six élèves de plus, ça n’était
quasi pas possible […] c’est une réalité de l’espace classe » l.204/206
« que des bureaux qui sont rectangulaires avec une certaine hauteur, mobilier
un casier, voilà, y’a pas grand-chose de rond […] c’est le rond qui fait
un peu doux » l.201-202
Configuration optimale « c’est sûr que, quand j’étais au CP j’avais eu une grande classe une Grande classe
année […] j’avais fait des coins… ha c’était super […] coin coins multiples
bibliothèque […] petit coin musique […] petit coin repos ... » l.189-
191 générosité
« le mot qui me vient c’est généreuse » l.192 douceur
« qui donnait un peu de douceur » l.192
mobilier arrondi
« moi j’aimerai beaucoup avoir une disposition en ovale […] des
bureaux peut-être un peu plus arrondis » l.198/200
Tableau thématique et notionnel Enseignante PEMF 3 (entretien 3)
« j’ai beaucoup travaillé en cours multiples et […] les îlots facilitent îlots
la disposition par rapport au niveau […] je me suis dit que sur un
cours simple, ça pouvait fonctionner aussi » l.54 à 56
« je dispose mes élèves en îlots »l.43
« je reste en îlots toute l’année »l.52
« le coin atelier où les élèves ont à disposition des coloriages […] il coin atelier (coloriage et autres jeux)
peut y avoir aussi des sudokus, des jeux » l.70-71
« il y a un autre coin où il y a le matériel numérique et enfin il y a un coin informatique
troisième coin où il y a leurs fiches de travail » l.72-73
« y a un coin que j’ai oublié qui est important […] c’est le coin coin regroupement
regroupement » l.89 et 91
« mes dispositifs évoluent dans le sens où mes élèves ne sont pas tout évolution de l’organisation de l’espace
le temps à la même place, puisqu’en fait on travaille en maisons […]
les élèves peuvent changer de maisons à chaque vacances » l.48 à 50
« En début d’année oui […] quand on rentre le premier jour mais dans placement des élèves
un second temps non, c’est nous qui […] plaçons les élèves » l.64-65
« s’ils veulent aller aux toilettes ils peuvent y aller, s’ils veulent aller déplacements des élèves
chercher un mouchoir, ils peuvent y aller. Quand ils ont fini les fiches
de travail, ils peuvent en chercher une autre » l.123 à 125
Dispositifs et postures « j’ai trois groupes, c’est-à-dire j’ai quatre maisons cette années […]
la maison de coton, maison de verre, maison de fer et maison de
bois » l.101 à 103
« je vais favoriser le fait que certains élèves soient en autonomie Autonomie
pendant que d’autres travaillent avec moi » l.92
« moi j’interviens […] surtout au coin regroupement, c’est à dire les présence de l’enseignant
élèves quand ils sont dans les maisons travaillent en autonomie » verbalisation des élèves
l.100-101
« si je travaille avec le groupe 2 par exemple, le groupe 1 et le groupe
3 sont en autonomie à leur place » l.109 « et le groupe 2 travaille avec
moi au coin regroupement » l.111
« parce que je travaille en groupe et que ça facilite les échanges entre interactions
élèves » l.45
«je suis relativement en retrait par rapport aux élèves » l.95 posture de lâcher-prise de l’enseignant
« Je laisse les débats se mettre en place » l.97 verbalisation des élèves
« par exemple la configuration […] par îlots […] va favoriser les
interactions entre élèves » l.130-132
« et favorise aussi l’interaction avec l’enseignant puisqu’on peut se posture d’accompagnement, d’étayage de
placer avec certains élèves au coin regroupement où être en îlots avec l’enseignant
eux, donc ça favorise ce genre d’interactions là » l.134-135
« on essaye de créer des groupes hétérogènes et dans chaque groupe groupes hétérogènes
on essaye d’avoir des élèves moteurs » l.67-68
Besoins (la disposition en îlots) « ça favorise le travail de groupe » l.58 Interactions- postures réflexives, créatives
« les élèves peuvent se déplacer comme ils veulent » l.121 besoin de bouger
Bénéfices «j’y trouve énormément d’intérêts, dans les interactions […] dans le Climat de classe
climat de classe aussi » l.159-160
Contraintes « je n’ai pas eu vraiment de contraintes parce que j’ai la chance d’être Surface de la classe
dans une salle de classe qui est assez grande » l.61-62
« c’est un ancien appartement de fonction qui a été complètement espace divisé en pièces
rénové lorsque le dispositif ULIS a vu le jour » l.11-12 fonction identifiée de chaque pièce
« chaque espace a une fonction » l.24
« espaces repérés » l.313 ritualisation
« Tout est ritualisé […] prédéfini. L’espace et le temps cadrent
complètement leurs demi-journées ou leurs journées » l.31-32 relation espace-temps
« tel moment correspond à tel endroit. Donc c’est pour ça que la
journée est vraiment organisée sur le temps et l’espace » l.38-39 espace organisé
« dès le portillon […] à l’extérieur […] l’enfant va s’asseoir à un
endroit prédéfini, donc il y a un espace pour que l’enfant puisse
attendre dans la cour […] il y a une façon de se ranger […] il y a un espace personnel et individualisé
espace défini avec une distance entre chaque élève […]. Leur espace
est défini dès ce moment là pour aller jusqu’à la classe. » l.43 à 54
« sas d’entrée » l.58
« prénoms sur les chaises » l.61
« donc les élèves savent où ils doivent s’asseoir » l.65 espace collectif
« premier espace de travail du dispositif qui est ce couloir […] permet
de faire le rituel du temps en collectif » l.67-68 espace personnel, isolé, contenant
« l’endroit où les enfants ont accepté de rentrer dans la lecture, c’est
sur le banc du temps, du rituel du temps collectif […] donc cet espace
là est devenu polyvalent. En tous cas double fonction : l’espace de seul espace double fonction
rituel du temps, mais parfois lecture. » l.149-150-151-154-155-156
« à sa place […] chacun à leur table […] un espace de travail qui leur
est totalement dédié, séparé par des paravents en métal […]
contenant » l.70-76-80-84
« salle dédiée à la relaxation […] assis, couchés » l.123-126-127
« la pièce de temps libre » l.137
« la salle de motricité de l’ULIS » l.140
« une autre pièce du dispositif […] la cuisine […] que j’utilise […]
en salle d’Arts Plastiques » l.174
« une petite salle de bain où les enfants vont se laver les mains »
l.190-191
« bande de velcro où je peux ajouter les lieux » l.229-230 planning des espaces
« Tout est construit sur les espaces et le temps » l.233
« Les locaux sont formidables parce qu’ils me permettent
véritablement de séparer. J’ai des portes à chaque pièce où je peux
mettre des pictos visuels » l.234-235
« les espaces, l’espace est primordial. Ce choix de cloisonner, de
différencier, de donner une fonction à chaque espace permet aux
élèves de plus apprendre, ils se repèrent plus et donc sont sécurisés repères , sécurisation
pour entrer dans les apprentissages » l.243-244-245
« avant d’être dans cette classe, j’étais au sein d’un dispositif ULIS espaces différents
TFC qui ressemble à un rectangle ou un carré comme beaucoup de
classe et j’avais réussi à créer des espaces différents pour fonctionner
mais dans la même pièce » l.239-240-241
« dans mes classes avant c’était des coins, maintenant c’est des salles coins
[…] le coin jeux, le coin lecture, le coin regroupement, le coin
sciences, le coin français » l.260-261-262
« Les élèves ont choisi leur place à la base. Mais comme tous les placement des élèves
enseignants, j’ai dû les changer à un moment donné […] je cherche
l’endroit où ils sont le mieux. Où je les sens le mieux » l.264-265-266
« C’est une grande école […] à chaque étage […] il y a des salles organisation d’autres espaces dans l’école
libres. Donc j’ai crée des petits coins dans ces salles pour avoir un sas
de décompression pour mes élèves quand ils sont en inclusion » l.389-
390-391-392
« aller dans un endroit sécurisant où se retrouver avec l’AVS
individuelle sur un travail différent de celui de la classe ordinaire »
l.394-395
« ils sont assis sur le banc pour faire le rituel, moi, je suis assise en Enseignement
face » l.152-153
« un espace de travail qui leur est complètement dédié […] insécurisation de la possibilité de choix
contenant » l.80-84
« Tout est construit sur les espaces et le temps. Sans ça, mes élèves sécurisation par l’organisation de l’espace de
sont perdus et mal […] et donc en incapacité d’apprendre. l.233-234 travail
« Ils doivent demander s’ils peuvent rentrer, tout ça, ça garantit un
lieu sécurisant pour pouvoir oser apprendre, aller vers l’inconnu »
l.237-238
insécurisation du choix
« cela la mettrait en très grande difficulté de pouvoir choisir sa
chaise » l.62-63
sécurisation de l’absence de stimulations sonores
« pénombre […] musique douce […] silence […] assis […] couchés et visuelles
[…] massages […] objets sensoriels » l.124-125-126-127-129
contrat élève, emploi du temps séquencé
« Les contrats élèves […] emploi du temps séquencé » l.222-225 attention, concentration
« quand on sait qu’un enfant n’a pas plus de dix ou de quinze minutes
d’attention, ça permet de changer (de pièce et donc de forme de
travail) et de faire des petites transitions, de se remettre en situation de
travail » l.246-247-248
autonomie
« j’aimerais en venir à ce qu’ils demandent moins et qu’ils soient de
plus en plus autonomes » l.75-76
« j’aimerais être plus posée avec un élève pendant quinze minutes, mobilier et accessoires adaptés aux besoins
mais c’est compliqué » l.292-293
Bénéfices « c’est très positif de travailler comme ça […] ça répond Répond aux besoins des élèves
complètement à leurs besoins » l.320-321-322
«les élèves depuis que je travaille comme ça ont énormément
progressé : au niveau strictement scolaire […] mais au niveau aussi de
leur attitude, de leurs comportements, de leur rapport à l’école »
l.318-319-320
« si d’abord on vient les sécuriser sur ce qu’ils sont, sur leurs
capacités, oui, ils accepteront petit à petit de faire des choses » l.345-
346
Contraintes « ça dépend des lieux, […] des collègues qui me disaient que ce Surface et configuration de la classe
n’était pas possible : ils n’avaient pas l’espace, ils n’avaient pas la
place » l.249-250-251
« on pourrait organiser différents espaces, mais il faut avoir la dispositifs et postures de l’enseignant variés
motivation parce que ça change aussi la façon de travailler. Ça veut
dire qu’on accepte que les enfants et les élèves ne soient pas tous au
même endroit » l.253 à 256
« je prends le temps, dans une première période […] pour les observation précise et diagnostique
rencontrer, pour savoir qui ils sont, savoir quels sont leurs besoins et à
partir de là, on met en place des choses et puis on tâtonne » l.376-377-
378
« on est constamment en train de le (dispositif) faire évoluer. réajustements constants
D’ailleurs, c’est super insécurisant pour l’enseignant » l.379-380
Configuration optimale « la moins bonne serait celle que tout le monde fait […] l’enseignant
est debout devant une rangée d’oignons d’enfants qui écoutent. Pour
moi, c’est à proscrire, c’est une erreur, une grande erreur. Un enfant
devrait pouvoir bouger pour apprendre et du coup je pense que la
création d’espaces, de coins, dans une classe leur permet de bouger et
d’être actifs dans leurs apprentissages et pas passifs » l.358 à 362
« l’espace est plus efficace quand on l’organise […] ça crée une dynamique
dynamique [...] je pense qu’aujourd’hui comme il y a cent ans,
l’apprentissage, il est fait de manière passive et voilà, le résultat n’est
pas très efficace » l.421-422
Tableau thématique et notionnel PE 5 (entretien 5)
«Je me sers aussi des meubles pour faire des sortes de cloisons pour utilisation du mobilier pour cloisonner
aménager les espaces donc le mobilier […] n’est pas forcément contre
le mur mais peut être perpendiculaire au mur » l.88 à 90
« Je laisse en général les enfants choisir leur place. Je me réserve le la place des enfants
droit de les changer de place si ça ne convient pas […] bavardage […]
copinage nuit à leur travail ou nuit au travail des autres » l.91 à 93
« Les enfants trouvent leur matériel et ce qu’ils doivent faire grâce au rangement explicite
rangement méticuleux et explicite » l.109-110
Dispositifs et postures « Je peux avoir une posture d’enseignement aux sens classique c’est à Enseignement simultané
dire face à mes élèves » l.102-103 contrôle de l’enseignant
« Il y a un endroit où les tables sont face au tableau de façon à ce que
je puisse fonctionner en frontal » l.39-40
« Je peux travailler avec des groupes qui réfléchissent et après je les Travail de groupe, verbalisation
aide à comparer le(s) résultat(s) ou à faire une synthèse de leurs interactions, posture réflexive des enfants
résultats » l.103 à 105 posture d’accompagnateur de l’enseignant
« […] un endroit où les enfants peuvent travailler en groupe avec ou étayage
sans moi […] petit groupe […] six, sept enfants […] » l.41-42-43
« des plans de travail pour les guider et me permettre de suivre leur plans de travail
travail à posteriori » l.110-111
« des règles très précises » l.112 identification de chaque lieu et de ses règles
« L’intention est que les enfants développent leur autonomie d’une autonomie
part. Par ailleurs, je me suis aperçue aussi que c’était un
fonctionnement qui était très efficace. Les enfants ne s’ennuient pas, efficacité
ils ont toujours quelque chose à faire s’ils ont fini le plan de travail »
l.94 à 97
différenciation
« C’est en tous cas, une organisation de l’espace qui facilite la
différenciation. Les élèves autonomes avancent vite et moi je vais être
là pour ceux qui ont besoin de plus d’étayage » l.119 à 121
sécurisation
« Il est donc plus simple de garder les élèves 2 ans. Ils connaissent
l’organisation de l’espace et le fonctionnement. Ils sont plus
sécurisés » l.128-129
Contraintes « Souvent, c’est l’espace, le volume qui va beaucoup nous Volume de la classe
contraindre. J’ai tendance à penser que les classes sont globalement Mobilier
trop petites surtout en élémentaire pour permettre une réelle
flexibilité. Elles sont aussi beaucoup encombrées par du mobilier pas
toujours utile à mon sens. Culturellement, il y a beaucoup d’habitudes Culture
difficilement modifiables. J’essaie de garder un nombre de chaises et
de tables correspondant au nombre d’enfants de la classe, je n’en ai
pas plus » l.71 à 77
« Je n’hésite pas à utiliser les espaces adjacents à la classe (le couloir espaces adjacents
par exemple. Je stocke le matériel dont je n’ai pas usage ailleurs dans
l’école » l.78 à 80
« (enseignement frontal) cela me semblait trop statique » l.30 Enseignement simultané, passivité possible des
élèves
« (îlots) cette configuration ne permettait pas à certains élèves de voir visibilité
le tableau » l.32-33
« changer la configuration suivant les formes de travail […] stimulations sonores peu propices à la
engendrait du bruit et de l’agitation » l.36-37 concentration
« les déplacements de mobilier provoquent du bruit et de l’agitation.
Ces paramètres expliquent sûrement en partie, le peu de variation des
formes pédagogiques » l.56 à 58
« ils travaillent entre eux dans certains centres donc il va y avoir des
échanges verbaux ce qui peut générer un peu de bruit » l.146-147
« Je leur demande de chuchoter entre eux et de se déplacer le plus
silencieusement possible » l.152-153 rotation des groupes d’élèves
« Ce sont les groupes d’enfants qui vont tourner sur les dispositifs de organisation dans l’espace et le temps
travail, ce qui implique une organisation très précise avec des plans de plans de travail
travail » l.60 à 62 organisation
« C’est un système qui demande beaucoup d’organisation en amont
mais qui fonctionne bien » l.118-119
Configuration optimale « Je dirais que cela dépend de chacun. Pour ma part, je ne pourrais
plus travailler autrement que de cette façon là. J’ai un besoin de
flexibilité, de ne pas fonctionner toujours de la même façon » l.205 à
207
Code de l’Éducation : En droit français, le Code de l'éducation rassemble les dispositions législatives
et réglementaires (adoptées par décrets) relatives à l'éducation.
Pédagogie Universelle : ensemble de principes qui prennent en compte dès les premières étapes de
conception des activités pédagogiques, des moyens permettant à chacun et chacune d’accéder en
autonomie à l’apprentissage.
Laps desk :
Mange-debout :
Node chair :
PEMF : Professeur des Ecoles Maître Formateur
Proxémie : La proxémie est une approche du rapport à l'espace matériel. L'un des concepts majeurs en
est la distance physique qui s'établit entre des personnes prises dans une interaction.
Table haricot :
Tabouret culbuto :
Siège assis-debout :
Tropisme : mouvement d’un organisme qui s’oriente par rapport à un agent extérieur, par exemple le
tropisme des tournesols vers le soleil. L’idée c’est que tout se passe comme si des dispositifs se
présentant discursivement comme novateurs avaient tendance à « s’orienter » vers des
fonctionnements antérieurs (définition de Hervé BENOIT, Maître de Conférences INSHEA)
Une UEMA est un dispositif médico-social implanté au sein d’une école maternelle. Elle accueille 7
enfants de 3 à 6 ans (de préférence dès 3 ans), au plus près de leur domicile, avec l’ambition de leur
permettre une scolarisation en milieu ordinaire à l’issue, ou au cours, des 3 années d’accompagnement
du cycle 1.
ULIS : Unité Localisée pour l’Inclusion Scolaire
Les ULIS sont des « dispositifs ouverts » pour la scolarité des élèves en situation de handicap. Elles
permettent à des élèves de poursuivre en inclusion des apprentissages adaptés à leurs potentialités et à
leurs besoins et d'acquérir des compétences sociales et scolaires.
Ztool :