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Devoir n°4

CECILE NICOLLE
CHANTAL PIGAGLIO
ISABELLE BALZANETTI
SOMMAIRE

Durée : 3

Consigne : 3

Note : 3

Format du rendu : 3

SUJET 1 : ÉTUDE D’UN TEXTE ARGUMENTATIF ET DISCUSSION 4


Ques ons (10 points) : 6
Discussion (10 points) : 6

SUJET 2 : RÉSUMÉ - VOCABULAIRE - DISCUSSION 7


Résumé (8 points) : 8
Vocabulaire (2 points) : 8
Discussion (10 points) : 8

SUJET 3 : COMMENTAIRE COMPOSÉ 9


Commentaire composé (20 points) : 10

SUJET 4 : DISSERTATION 11
Disserta on (20 points) : 11
ti
ti
DURÉE :
4 heures

CONSIGNE :
Vous avez le choix entre les quatre sujets suivants
ATTENTION : Ne traitez qu’un seul sujet

• Sujet 1 : Etude d’un texte argumentatif et discussion


Robert Badinter, Discours devant l’Assemblée Nationale, 17 septembre 1981

• Sujet 2 : Résumé – Vocabulaire - Discussion


Michel SERRES, La Rue, 1994

• Sujet 3 : Commentaire composé


Patrick Chamoiseau, « La Mort visible », Frères migrants, 2017

• Sujet 4 : Dissertation

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SUJET 1 : ÉTUDE D’UN TEXTE ARGUMENTATIF ET DISCUSSION

Robert Badinter, est un avocat français. Il est nommé Garde des Sceaux en 1981 par François
Mitterrand (qui vient d’être élu président de la République). En septembre 1981, il prononce
ce discours à l’Assemblée Nationale.

M. Le Garde des Sceaux : - Voici la première évidence: dans les pays de liberté l'abolition
est presque partout la règle ; dans les pays où règne la dictature, la peine de mort est partout
pratiquée. Ce partage du monde ne résulte pas d'une simple coïncidence, mais exprime une
corrélation. La vraie signification politique de la peine de mort, c'est bien qu'elle procède de
l'idée que l'Etat a le droit de disposer du citoyen jusqu'à lui retirer la vie. C'est par là que la
peine de mort s'inscrit dans les systèmes totalitaires.

C'est par là même que vous retrouvez, dans la réalité judiciaire, (…) la vraie significa-
tion de la peine de mort. Dans la réalité judiciaire, qu'est-ce que la peine de mort? Ce sont
douze hommes et femmes, deux jours d'audience, l'impossibilité d'aller jusqu'au fond des
choses et le droit, ou le devoir, terrible, de trancher, en quelques quarts d'heure, parfois
quelques minutes, le problème si difficile de la culpabilité, et, au-delà, de décider de la vie ou
de la mort d'un autre être. Douze personnes, dans une démocratie, qui ont le droit de dire: ce-
lui-là doit vivre, celui-là doit mourir! Je le dis: cette conception de la justice ne peut être celle
des pays de liberté, précisément pour ce qu'elle comporte de signification totalitaire.(…)

Mais lorsqu'on a dépouillé le problème de son aspect passionnel et qu'on veut aller
jusqu'au bout de la lucidité, on constate que le choix entre le maintien et l'abolition de la peine
de mort, c'est, en définitive, pour une société et pour chacun d'entre nous, un choix moral.

Je ne ferai pas usage de l'argument d'autorité, car ce serait malvenu au Parlement, et


trop facile dans cette enceinte. Mais on ne peut pas ne pas relever que, dans les dernières an-
nées, se sont prononcés hautement contre la peine de mort, l'église catholique de France, le
conseil de l'église réformée et le rabbinat. Comment ne pas souligner que toutes les grandes
associations internationales qui militent de par le monde pour la défense des libertés et des
droits de l'homme - Amnesty international, l'Association internationale des droits de l'homme,
la Ligue des droits de l'homme - ont fait campagne pour que vienne l'abolition de la peine de
mort. Cette conjonction de tant de consciences religieuses ou laïques, hommes de Dieu et
hommes de libertés, à une époque où l'on parle sans cesse de crise des valeurs morales, est
significative.
Pour les partisans de la peine de mort, (…) la mort du coupable est une exigence de
justice. Pour eux, il est en effet des crimes trop atroces pour que leurs auteurs puissent les ex-
pier autrement qu'au prix de leur vie. La mort et la souffrance des victimes, ce terrible mal-
heur, exigeraient comme contrepartie nécessaire, impérative, une autre mort et une autre souf-
france. (…) Cela s'appelle, je crois, un sacrifice expiatoire. Et justice, pour les partisans de la
peine de mort, ne serait pas faite si à la mort de la victime ne répondait pas, en écho, la mort
du coupable. Soyons clairs. Cela signifie simplement que la loi du talion demeurerait, à tra-
vers les millénaires, la loi nécessaire, unique de la justice humaine. (…). Oui, le crime est
malheur, et il n'y a pas un homme, pas une femme de cœur, de raison, de responsabilité, qui
ne souhaite d'abord le combattre.(…) Que les parents et les proches de la victime souhaitent
cette mort, par réaction naturelle de l'être humain blessé, je le comprends, je le conçois. Mais
c'est une réaction humaine, naturelle. Or tout le progrès historique de la justice a été de dépas-
ser la vengeance privée. Et comment la dépasser, sinon d'abord en refusant la loi du talion?

La vérité est que, au plus profond des motivations de l'attachement à la peine de mort,
on trouve, inavouée le plus souvent, la tentation de l'élimination. Ce qui paraît insupportable à
beaucoup, c'est moins la vie du criminel emprisonné que la peur qu'il récidive un jour. Et ils
pensent que la seule garantie, à cet égard, est que le criminel soit mis à mort par précaution.
Ainsi, dans cette conception, la justice tuerait moins par vengeance que par prudence. Au-delà
de la justice d'expiation, apparaît donc la justice d'élimination, derrière la balance, la guillo-
tine. L'assassin doit mourir toute simplement parce que, ainsi, il ne récidivera pas. Et tout pa-
raît si simple, et tout paraît si juste!(…) Cette justice d'élimination, cette justice d'angoisse et
de mort, décidée avec sa marge de hasard, nous la refusons. Nous la refusons parce qu'elle est
pour nous l'anti-justice, parce qu'elle est la passion et la peur triomphant de la raison et de
l'humanité.(…)

Il s'agit bien, en définitive, dans l'abolition, d'un choix fondamental, d'une certaine
conception de l'homme et de la justice. Ceux qui veulent une justice qui tue, ceux-là sont
animés par une double conviction: qu'il existe des hommes totalement coupables, c'est-à-dire
des hommes totalement responsables de leurs actes, et qu'il peut y avoir une justice sûre de
son infaillibilité au point de dire que celui-là peut vivre et que celui-là doit mourir. A cet âge
de ma vie, l'une et l'autre affirmations me paraissent également erronées. Aussi terribles, aussi
odieux que soient leurs actes, il n'est point d'hommes en cette terre dont la culpabilité soit to-
tale et dont il faille pour toujours désespérer totalement. Aussi prudente que soit la justice,
aussi mesurés et angoissés que soient les femmes et les hommes qui jugent, la justice demeure
humaine, donc faillible. (…)Parce qu'aucun homme n'est totalement responsable, parce qu'au-
cune justice ne peut être absolument infaillible, la peine de mort est moralement
inacceptable. (…)
J'en ai terminé. (…)

Demain, grâce à vous la justice française ne sera plus une justice qui tue. Demain,
grâce à vous, il n'y aura plus, pour notre honte commune, d'exécutions furtives, à l'aube, sous
le dais noir, dans les prisons françaises. Demain, les pages sanglantes de notre justice seront
tournées.A cet instant plus qu'à aucun autre, j'ai le sentiment d'assumer mon ministère, au sens
ancien, au sens noble, le plus noble qui soit, c'est-à-dire au sens de «service». Demain, vous
voterez l'abolition de la peine de mort. Législateur français, de tout mon cœur, je vous en re-
mercie

Robert Badinter, Discours devant l’Assemblée Nationale, 17 septembre 1981

QUESTIONS (10 POINTS) :

1. Quelle est la thèse défendue dans cet extrait ? (1 point)

2. Repérez et reformulez les arguments de R. Badinter (4 points)

3. Dans les paragraphes 5à7, comment R. Badinter désigne-t-il ses adversaires ?


Comment s’y prend-il pour discréditer leur position ? (2)

4. Relevez au moins six procédés stylistiques marquants employés par R.Badinter pour
renforcer la force persuasive de son discours. (3)

DISCUSSION (10 POINTS) :

En vous appuyant sur votre culture générale, sur les grands débats historiques ou d’actualité,
vous vous demanderez si les discours (discours politiques, déclarations publiques, prises de
paroles médiatiques, spectacles comiques…) ont réellement le pouvoir de faire changer la so-
ciété ?
SUJET 2 : RÉSUMÉ - VOCABULAIRE - DISCUSSION

L'injustice qui jette à la rue, je ne peux la comprendre ni l'expliquer en termes finan-


ciers, n'étant ni banquier ni entrepreneur, ni économiste, ni riche. Enseignant, chercheur et
auteur de livres, je peux, en revanche, m'en faire une idée, facile à communiquer, en ce qui
concerne le savoir et la formation.

Les grandes accumulations de richesses ne se comptent pas en argent seulement ni en


outils de production, il faut y ajouter aussi les moyens et les contenus d'information : sciences,
techniques, langues, culture, arts et métiers, concentrés, tout autant que la fortune, dans des
coffres, dans des bibliothèques, banques de données, laboratoires de recherche, grands éta-
blissements ou ateliers de formation et d'enseignement. On parle moins de ce capital que de
l'autre et pourtant son importance croît tous les jours et devient, parfois, plus décisive, pour
nos vies quotidiennes, que celui qui se compose de valeurs financières. Or ces biens d'infor-
mation se répartissent, parmi nous, avec autant, sinon plus d'inégalité que les premiers. Fon-
dateur du mouvement ATD quart-monde, le père Joseph Wresinski disait l'inégalité plus grave
dans la culture et le savoir que dans l'argent et les revenus. Il avait raison avant l'heure : cela
devient tragiquement vrai. Aujourd'hui, en effet, […] le chômage atteint surtout les personnes
privées de formation. La lutte contre la misère passe et passera, de plus en plus, par la bataille
contre l'inégalité en matière de qualification.

Pour la plupart, nous vivons aussi éloignés du savoir que de la fortune. Cette distance
peut se compter en kilomètre, si nous habitons des hameaux privés d'écoles ou de centres de
formation ; elle peut se voir sur l'échelle sociale, lorsque, dans la famille, personne n'a jamais
fait d'études ; elle peut se compter en argent, parce que l'acquisition de quelque savoir coûte
cher ; elle peut être estimée, aussi, dans le sentiment, parce que la science intimide et impres-
sionne… On croit même que ceux qui détiennent le savoir ont plus de mérite et de talent que
les autres. D'autres distances, encore, nous tiennent à l'écart de la fortune et du savoir. Or le
savoir est une fortune et devient, aujourd'hui, aussi et même plus précieux qu'elle.

La différence entre l'une et l'autre est toute simple : lorsque tu donnes un franc, tu ne
l'as plus et c'est l'autre qui l'a ; personne n'a jamais le beurre et l'argent du beurre. Au
contraire, lorsque tu enseignes quelque chose, l'autre l'acquiert, mais tu le gardes ! Par cette
différence, le savoir est un bien gratuit. Donc accessible à tout le monde. Alors, pourquoi ces
distances ? Nous ne les réduirons pas toutes, ni tout de suite, sans doute, mais l'une d'entre
elles, au moins, est aujourd'hui facile à supprimer.

Michel SERRES, La Rue, 1994.


RÉSUMÉ (8 POINTS) :
Le texte est à résumer en 125 mots (plus ou moins 10 %)

VOCABULAIRE (2 POINTS) :
Expliquez l’expression « le savoir est une fortune » (expression soulignée dans le texte)

DISCUSSION (10 POINTS) :


Vous discuterez l’affirmation de Joseph Wresinski selon laquelle « l'inégalité [est] plus grave
dans la culture et le savoir que dans l'argent et les revenus. »
SUJET 3 : COMMENTAIRE COMPOSÉ

LA MORT VISIBLE

Mais quittons l’invisible et demeurons sur ce que vous voyez, en cet instant crépuscu-
laire comme depuis des années, comme d’année en année, pour des années encore, des gens,
des milliers de personnes, pas des méduses ou des grappes d’algues jaunes mais des gens, pe-
tites grandes vieilles toutes qualités de personnes, qui dépérissent et qui périssent, et long-
temps vont mourir dans des garrots de frontières, en bordure des nations, des villes et des états
de droit….

Les frontières de l’Europe s’érigent en de mauves meurtrières. Elles alimentent un des


enfers de Dante1, et réinstallent une des manières de ce gouffre dont a parlé Glissant. Gouffre
de vies noyées, de paupières ouvertes fixes, de plages où des corps arrachés aux abysses vont
affoler l’écume. Gouffre d’enfants flottés, ensommeillés dans un moule de corail, avalés par
le sable ou désarticulés tendres par les houles impavides.

Ici, Lampedusa2, mi-roche, mi-torche, mi-huître, quasi stellaire, qui aspire et digère
sans espace et sans temps une substance vivante, et avec elle le bleu cobalt du monde, son
honneur paille, sa décence verte, les soleils de sa conscience aussi.

Là, rouge, l’île de Malte qui voit se former autour d’elle de terribles couronnes, an-
neaux de survivance, vague tempétueuse des cœurs, espérances étagées en écume sur les hori-
zons clos.

Aux bordures grecques et italiennes – blancs déchirés sur des gris d’impuissance-, des
gens, pas des roches, pas des mailles de plastique, des personnes, des milliers de personnes, se
tassent et s’entassent s’enlacent en une poisseuse dentelle où la mort et la vie ne distinguent
plus leurs mailles, et se maintiennent en haillons grelottants, d’un grand mauve écarlate, l’une
dans l’autre ainsi.

Des cris habitent les nuances secrètes du vent. Des radeaux noirs peuplent les houles
noires. Des plaintes en dérive charbonneuse ne trouvent nulle part où s’apposer, où s’opposer.
Des douleurs tournoyantes se répètent sans fin, de décombres en impasses, sur tous les formu-
laires connus signés autorisés et…oubliés ! de l’accès au Refuge, de la demande d’Asile et
des Droits dits de l’Homme.
Patrick Chamoiseau, « La Mort visible », Frères migrants, 2017

1 Poète italien qui décrit dans son œuvre les sept cercles de l’enfer

2 Île du sud de l’Italie, lieu de passage de nombreux migrants, plusieurs naufrages ont eu lieu près de ses côtes.
COMMENTAIRE COMPOSÉ (20 POINTS) :

Vous proposerez un commentaire composé du texte de P. Chamoiseau.


SUJET 4 : DISSERTATION

DISSERTATION (20 POINTS) :

Dans ses Feuillets d’Hypnos, René Char écrit que : "l’effort du poète vise à transformer les
vieux ennemis en loyaux adversaires".

Pensez-vous comme René Char que la poésie soit utile et aide à vivre ?

Vous nourrirez votre réflexion des œuvres issues de votre culture personnelle.

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