Séquence 3 : lire et écrire une oeuvre argumentative,

Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo

Séance 6 : les principes de l’argumentation

Le texte argumentatif exprime une opinion sur un thème, fournit un jugement, développe une thèse.

1) Les outils de l’argumentation :

• Les arguments sont reliés par des connecteurs logiques (cause, conséquence, but, opposition, cause,
condition, comparaison), voir fiche annexe.
• On utilise différents procédés d’écriture qui permettent de montrer l’implication de celui qui parle :
o Emploi du « je » + éventuellement adresse au destinataire
o Vocabulaire mélioratif et péjoratif
o Marque de jugement (« en ce qui me concerne »)
o Questions rhétoriques + exclamatives
o Figures de style

2) Comment se compose une argumentation :

Thème : c’est le sujet, ce dont on parle (ex : la guerre).

Thèse : c’est une prise de position, elle est subjective ( thèse 1 : la guerre est une horreur / thèse 2 : la
guerre est parfois nécessaire)

Arguments : ce sont les raisons qui permettent de rendre la thèse valable, crédible (de l’étayer). Trouvez
des arguments pour les thèses suivantes :

Thèse 1 : la guerre est une horreur Thèse 2 : la guerre est parfois nécessaire

Exemples : ils illustrent l’argument. Trouvez des exemples pour les arguments trouvés précédemment.

Thèse 1 : la guerre est une horreur Thèse 2 : la guerre est parfois nécessaire
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Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo

Séance 7 : autres regards sur la peine de mort

Texte de Robert Badinter

Il s'agit bien, en définitive, dans l'abolition, d'un choix fondamental, d'une certaine conception de
l'homme et de la justice. Ceux qui veulent une justice qui tue, ceux-là sont animés par une double conviction :
qu'il existe des hommes totalement coupables, c'est-à-dire des hommes totalement responsables de leurs
actes, et qu'il peut y avoir une justice sûre de son infaillibilité au point de dire que celui-là peut vivre et que
celui-là doit mourir.
A cet âge de ma vie, l'une et l'autre affirmations me paraissent également erronées. Aussi terribles,
aussi odieux que soient leurs actes, il n' est pas d'hommes en cette terre dont la culpabilité soit totale et
dont il faille pour toujours désespérer totalement. Aussi prudente que soit la justice, aussi mesurés et
angoissés que soient les femmes et les hommes qui jugent, la justice demeure humaine, donc faillible.
Et je ne parle pas seulement de l'erreur judiciaire absolue, quand, après une exécution, il se révèle,
comme cela peut encore arriver, que le condamné à mort était innocent et qu'une société entière - c'est-à-
dire nous tous- au nom de laquelle le verdict a été rendu, devient ainsi collectivement coupable puisque sa
justice rend possible l'injustice suprême. Je parle aussi de l' incertitude et de la contradiction des
décisions rendues qui font que les mêmes accusés, condamnés à mort une première fois, dont la
condamnation est cassée pour vice de forme1, sont de nouveau jugés et, bien qu'il s'agisse des mêmes faits,
échappent, cette fois-ci, à la mort, comme si, en justice, la vie d'un homme se jouait au hasard d'une erreur
de plume d'un greffier. Ou bien tels condamnés, pour des crimes moindres, seront exécutés, alors que
d'autres, plus coupables, sauveront leur tête à la faveur de la passion de l' audience, du climat ou de l'
emportement de tel ou tel.
Cette sorte de loterie judiciaire, quelle que soit la peine qu' on éprouve à prononcer ce mot quand il y
va de la vie d'une femme ou d'un homme, est intolérable. Le plus haut magistrat de France, M. Aydalot, au
terme d'une longue carrière toute entière consacrée à la justice et, pour la plupart de son activité, au
parquet2, disait qu'à la mesure de sa hasardeuse application, la peine de mort lui était devenue, à lui
magistrat, insupportable. Parce qu' aucun homme n’est totalement responsable, parce qu' aucune justice ne
peut être absolument infaillible, la peine de mort est moralement inacceptable.

Robert Badinter, Garde des sceaux, ministre de la Justice

Discours à l'assemblée nationale sur l'abolition
de la peine de mort, 17 septembre 1981 .

1
non-respect d’une formalité obligatoire, cause de nullité d’un acte juridique.
2
le groupe de magistrats chargé de requérir l’application de la loi au nom de la société.
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Les connecteurs logiques

Exercices d’application

1) Distinguer les connecteurs logiques

Relevez les connecteurs logiques et précisez la relation qu'ils expriment (cause, conséquence, opposition,
condition).
Les ordinateurs permettent d'accéder à tous les livres saisis de sorte que les habitudes de lecture vont
changer. En effet, on pourra découvrir de nouveaux ouvrages sans avoir à les acheter. C'est pourquoi il faut
espérer que l'accès à ces machines se développe le plus possible. Mais il y aurait des nostalgiques du livre
s'il disparaissait.

2) Reconnaître la valeur argumentative des connecteurs logiques

Indiquez si les connecteurs logiques en gras introduisent dans I'argumentation une cause, une alternative,
un renchérissement, une conclusion.
1) Etant donné que les jeunes aiment les bandes dessinées, il faut les encourager à en lire. 2) D'ailleurs
cette lecture leur est rendue facile par les librairies qui permettent aux jeunes de lire sur place. 3) En fin
de compte cette lecture méprisée par certains est enrichissante. 4) Soit le dessin est privilégié, soit le
texte est mis en valeur. 5) De plus, le talent d'un dessinateur peut donner un nouvel éclairage au texte.

3) Utiliser les connecteurs logiques

Complétez chacune des phrases suivantes en choisissant le connecteur qui convient dans la liste ci-dessous:
comme, certes, du moment que, en outre, néanmoins.
1)... vous aimez les romans policiers, lisez La Nuit du renard. 2) Je pense que... vous rendez vos livres aujour-
d'hui, vous n'aurez pas d'amende. 3)... c'est lui qui avait décidé d'être libraire mais ce métier ne lui conve-
nait pas. 4) Il l'abandonna, ... il m'avoua qu'il le regrettait car il aimait ses clients. 5) ... I' odeur des livres
neufs lui manquait.

4) Repérer la classe grammaticale des connecteurs logiques

Dites à quelle classe grammaticale (adverbe ou locution adverbiale, conjonction de coordination ou de
subordination) appartient chacun des connecteurs en italique.

1) En effet les enfants aujourd'hui aiment lire les bandes dessinées. 2) Mais ils ne découvrent pas pour
autant les romans plus tard. 3) Ils ont beaucoup de choix dans les bibliothèques de sorte qu'ils lisent. 4) Ils
regardent la télévision, cependant le goût de lire ne disparaît pas. 5) Finalement, il y a autant de romans
publiés à notre époque qu'autrefois.

5) Identifier le sens des connecteurs

a. Relevez les connecteurs et précisez ce que chacun signale au lecteur.
b. Combien I'auteur envisage-t-il de raisons de sauver la nature?
c. Dans le 1er paragraphe quel est le rôle de la question?

Et d'abord, en défendant la nature, I'homme défend I'homme : il satisfait à I'instinct de

conservation de l' espèce. Les innombrables agressions dont il se rend coupable envers le milieu naturel ne
vont pas sans avoir de conséquences funestes pour sa santé et pour I'intégrité de son patrimoine
héréditaire. Rappellerons-nous que, du fait de la pollution radioactive causée par les explosions des bombes
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Le dernier jour d’un condamné de Victor Hugo

nucléaires, tous les habitants de la planète, et surtout les plus jeunes, portent dans leur squelette des
atomes de métal radioactif ? [...] Bref, protéger la nature, c'est, en premier lieu, accomplir une tâche
d'hygiène planétaire.
Il y a, en outre, le point de vue des biologistes qui, soucieux de la nature pour elle-même,
n'admettent pas que tant d'espèces vivantes s' effacent de la faune et de la flore terrestres et qu'ainsi,
peu a peu, s'appauvrisse, par la faute de l'homme, le somptueux et fascinant musée que la planète offrait à
nos curiosités.
Enfin, il y a ceux-là - et ce sont les artistes, les poètes, en somme un peu tout le monde - qui, simples
amoureux de la nature, entendent la conserver parce qu'ils y voient un décor vivant et vivifiant, [...] parce
que, dans un monde envahi par la pierraille et le ferraille, ils prennent le parti de l'arbre contre le béton.
Jean Rostand, Préface de Sauver l'humain (1976), Editions Flammarion.

6) Identifier et employer des connecteurs

a. Relevez les connecteurs et remplacez-les par des connecteurs de même sens.
b. Transformez la phrase nominale Autre caractéristique prévisible, un tourisme actif (ligne 9), en phrase
verbale et ajoutez un connecteur organisationnel.
c. Pour rendre I'idée plus concrète et aider Ie lecteur, donnez des exemples d'activités (I. 13) et de
transports (I. 25).
d. Quel rôle joue la dernière phrase du texte ?

Les tendances du tourisme du siècle prochain ? L'une de ces tendances pourrait bien d'abord être
le rapide essor du tourisme de proximité. Le rush des fins de semaine, on connaît déjà. Les possibilités plus
grandes d'aménager son temps et de fractionner ses congés pourraient transformer le week-end tradition-
nel en petites vacances par adjonction de deux ou trois jours de repos supplémentaires. [...]
Autre caractéristique prévisible, un tourisme actif. Si le repos et la détente restent le symbole fort
des vacances, ils n'ont plus l'exclusivité. Le temps des vacances est de moins en moins un temps de vacance,
il devient actif. Activités multiformes qui vont de l' essor prodigieux des loisirs sportifs liés à la nature, en
passant par des stages dont le contenu est parfois très technique ou la participation à la vie locale d'un
pays. Bref, le touriste est plus exigeant et il attend une plus-value de ses vacances. Plus le temps libre
s'accroît, plus les vacances s'allongent, plus l'attente est grande. [...] Enfin, on peut s'attendre au
développement d'un tourisme d'aventure. Aventure en toute sécurité, bien sûr. Les vacances resteront un
moment privilégié pour la découverte, le voyage à l'étranger notamment. Les progrès technologiques dans les
transports rendront plus accessibles ce tourisme de longue distance. [...] Au total, l' an 2000 devrait vivre
un tourisme plus actif qui sera à la fois de proximité et planétaire.
Le Monde (14 janvier 1984).
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Séance 7 : autres regards sur la peine de mort

Dossier « La peine de mort aux Etats-Unis »
Questionnaire de lecture

1) Présentation des documents

Rédigez une courte présentation des trois documents en répondant aux questions
suivantes : de quel types de documents s’agit-il ? Où et quand sont-ils parus ? Quels thèmes
abordent-ils ?

2) Etude des images : questions orales puis les élèves rédigent une synthèse

a) document a : quelle est la place de l’image par rapport au texte ? quelles sont les
différentes parties du texte ? Quelles informations apportent-elles ?
Quel symbole le dessinateur a-t-il utilisé comme point de départ ? Quelles
transformations a-t-il opérées ?
La symbolique des couleurs : pourquoi le choix du noir comme fond ?
Pourquoi ces traits en rouge ? Pourquoi les signes en blanc ?

b) document b : décrivez les deux parties du document. Que représente le mur dans
chacun des cas ? Quels gestes sont effectués ? Pourquoi seul le bras est représenté ? Quelles
analogies le dessinateur cherche-t-il à montrer ?

c) document c : quel nom est détourné dans le document c ? qu’évoque-t-il pour vous ? de
quelle figure de style s’agit-il ? Sur quoi le jeu de mots repose-t-il ?

3) Bilan

a) Que dénoncent ces trois documents ?

b) Les Etats-Unis sont-ils le seul pays concerné par cette question ? Pourquoi sont-ils
ainsi visés ?
c) Pourquoi le choix de ces symboles est-il particulièrement efficace ?