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4 EXECUTION DE LA MACONNERIE

4.1 IMPORTANCE DE L’ETANCHEITE A L’AIR


Dans les calculs d’isolation thermique exposés (dans la NBN B 62-301), on a pris comme hypothèse
tacite qu’il n’y a pas de mouvement d’air à travers la paroi. Ceci veut dire que les pertes de chaleur
se font par conduction et le transport d’humidité par le lent processus de diffusion.

Si cette hypothèse n’est pas remplie, un mouvement de convection apparaîtra, c’est-à-dire que la cha-
leur et l’humidité seront emportées par l’air traversant la paroi. Ceci est la cause de pertes de chaleur
plus importantes et de risques de condensation.
Une finition étanche à l’air est dès lors indispensable. Celle-ci est garantie par l’application d’un pla-
fonnage (intérieur).

Le tableau ci-dessous (laboratoire de physique de la KUL) donne quelques exemples de débits d’air au
travers de murs maçonnés. Pour une différence de pression atmosphérique mesurée de:
2 Pa: tirage thermique hivernal entre l’intérieur et l’extérieur
10 Pa: vent

Débit de l’air [m3/m3.u] Différence de pression


∆Pa = 2 Pa ∆Pa = 10 Pa
Non plâtré
Briques 290 x 140 x 140 0,10 0,40
Blocs de béton 290 x 140 x 140 19,90 64,40
Plâtré
Briques 290 x 140 x 140 0,06 0,20
Blocs de béton 290 x 140 x 140 0,06 0,20

Etant donné que nous isolons de plus en plus nos habitations, l’étanchéité à l’air deviendra de plus
en plus importante. De plus, il sera aussi nécessaire de prêter attention à la ventilation du bâtiment.
La ventilation, l’isolation et l’étanchéité à l’air sont indissociables et ne peuvent dorénavant plus être
dimensionnées séparément.

L’exécution est importante pour garantir l’étanchéité à l’air d’un bâtiment, Quelques exemples de
fuites d’air: liaison des fenêtres, portes, amenée de conduites, de tuyaux, de câbles...
Eléments dont la bonne conception et exécution éviteront d’amener des problèmes de fuites d’air.

La maçonnerie en briques n’est en soi pas étanche à l’air, mais le devient lorsqu’elle est peinte ou
plâtrée.

EXECUTION DE LA MACONNERIE 105


4.2 CONSEQUENCES DES PONTS THERMIQUES
Un pont thermique est une zone dans le bâtiment où l’isolation est interrompue par des matériaux
bons conducteurs de chaleur et qui forment par conséquent un «pont thermique» entre l’ambiance
intérieure et l’ambiance extérieure. Il en résulte une déperdition de chaleur mais également une
surface de paroi froide à l’intérieur. Quand la température de cette paroi est inférieure à un certain
seuil, une condensation en surface peut se produire, ou de la moisissure peut se former et par consé-
quent des dommages peuvent apparaître.

Ces deux effets de ponts thermiques peuvent être calculés à l’aide de programmes software, p.ex.
Bisco et Trisco. Un tel software peut simuler le calcul de courants de chaleur et d’évolution de tempé-
rature. De cette manière, il est possible de vérifier pour différents détails, aussi bien les déperditions
de chaleur que le risque de condensation en surface.

Ces deux conséquences de ponts thermiques peuvent chacune être caractérisées par un paramètre,
à savoir la valeur psi Ψ (coefficient de conductivité thermique) et le facteur de température τ.
La valeur psi représente l’influence d’un transport de chaleur bidimensionnel. Cette valeur précise
l’ampleur de la perte de chaleur par mètre courant et par degré de différence de température en
comparaison avec une référence unidimensionnelle telle que nous la mesurons généralement avec la
valeur U d’un élément constructif.

Le facteur de température est un indicateur pour la plus basse température de surface intérieure θsi
pour un détail. θsi – θe
f=
θsi – θe
En fait, ce paramètre est une température sans dimension qui décrit la température de surface
intérieure indépendamment de modalités exactes. Le paramètre a une valeur comprise entre 0 et 1.
Lorsque la température de surface intérieure est trop basse, il est possible que de la condensation en
surface ou de la moisissure apparaissent.

Pour plus de détails, une valeur Ψ et un facteur de température complémentaires peuvent être calcu-
lés avec le software. Lorsque ces paramètres satisfont aux modalités imposées, les deux effets néfastes
n’apparaîtront pas. Il faut néanmoins tenir compte du fait qu’il n’est pas possible d’éviter tout pont
thermique. On peut seulement essayer de réduire au minimum les conséquences dommageables en
prévoyant une bonne exécution des détails.

Comme stipulé précédemment, le calcul des pertes de chaleur est réglementé légalement. Le calcul
des pertes de chaleur doit se faire au moyen du software PEB. Jusqu’à présent, il n’est pas encore
obligatoire d’y inclure les ponts thermiques.
Par une bonne exécution des détails comme décrite dans les paragraphes suivants, il est possible d’ex-
clure certains ponts thermiques et de ce fait, de réduire la consommation énergétique en chauffage.

Avant de nous plonger dans certains détails pour une exécution correcte, il est important d’avoir à
l’esprit certains points:
– L’isolation doit toujours être aussi continue que possible
– Les détails donnent une solution possible pour les ponts thermiques, mais pas pour l’étanchéité
à l’air. Cet aspect doit encore être traité séparément.

– ....

106 EXECUTION DE LA MACONNERIE


4.3. Détails d’exécution
Dans les prochains paragraphes, quelques exemples de détails d’exécution sont donnés. Cet aperçu
n’est certainement pas complet, mais offre néanmoins une solution possible pour les cas les plus
importants de ponts thermiques.

4.3.1 Détails d’exécution pour les murs creux

4.3.1.1 Raccord avec la fondation


La fondation de votre habitation peut être effectuée de diverses manières, à savoir une fondation en
pleine terre, fondation sur vide sanitaire et fondation sur cave. Sur les figures suivantes, un certain
nombre de solutions possibles sont données pour une fondation en pleine terre.

Figure 26: Raccord d’un mur creux à une fondation en pleine terre (solution céramique)

Pour ce détail d’exécution, l’isolation peut être placée à deux différents endroits, à savoir au-dessus
et au-dessous de la dalle de sol. Indépendamment de la solution qui est choisie, il est toujours
indiqué que le niveau de la nappe souterraine ne soit jamais plus élevé que le dessous de la semelle
de fondation. Si tel est cependant le cas, des mesures adéquates doivent être prises.

A côté de ces solutions ‘céramiques’, il est également possible d’éviter les ponts thermiques en faisant
usage de verre cellulaire. Ici aussi, deux configurations différentes sont possibles. Lorqu’il est fait usage
de ce matériau et indépendamment du type de construction, la stabilité du verre cellulaire doit
être vérifiée.

EXECUTION DE LA MACONNERIE 107


Figure 27: Raccord d’un mur creux à une fondation en pleine terre (solution avec verre cellulaire)

Remarque: pour la solution avec le verre cellulaire sous dalle de sol, il faut remarquer que des plaques
de verre cellulaire incompressibles ne sont pas encore disponibles sur le marché.

4.3.1.2 Raccord avec une toiture en pente

A. Détails des gouttières


Ici aussi, la règle d’or est que l’isolation soit aussi continue que possible. Dès lors, le chevron doit
suffisamment ressortir, de sorte que l’isolation du mur puisse parfaitement se rattacher à l’isolation
de la toiture.
L’écran d’air et le pare-vapeur doivent être tirés autant que possible sous la plaque de plâtre de façon
à ce que l’étanchéité à l’air de l’isolation soit garantie.
On peut opter pour une isolation du plancher du grenier (de cette manière, le grenier ne fait pas
partie du volume protégé) ou pour une isolation de la toiture.

Figure 28: Raccord d’un mur creux à un toit en pente

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B. Bord latéral.
Il faut à tout prix éviter que de l’eau du parement soit amenée dans le mur intérieur. Pour ce faire,
les crochets d’ancrage sont placés avec une pente vers l’extérieur, ou bien un crochet d’ancrage avec
un casse-goutte est utilisé. Le casse-goutte peut également être inclus dans le clip qui tient l’isolant
en place.

Figure 29: Détail d’exécution du bord latéral pour une toiture en pente

4.3.1.3 Raccord avec une toiture plate

A. Bord latéral
Pour éviter que l’eau ne s’écoule le long de la façade et stagne sur le bord, il est nécessaire de pla-
cer un acrotère. Une distinction doit se faire entre les toitures plates lourdes et les toitures plates
légères.

Figure 30: Détail d’exécution du bord latéral pour une toiture plate lourde et légère

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B. Maçonnerie montante
Pour ce détail, il est important de veiller à ce que la membrane de drainage du vide d’air se raccorde
bien à la membrane d’étanchéité de la toiture.

Figure 31: Détail d’exécution d’une maçonnerie montante pour un toit plat

4.3.1.4 Habitations de rangée de hauteur différente


Un détail important d’exécution est celui que forme un mur mitoyen entre deux habitations de rangée
de hauteur différente.

Figure 32: Mur mitoyen entre deux habitations de rangée de hauteur différente

110 EXECUTION DE LA MACONNERIE


4.3.1.5 Caisse de volet mécanique
Une caisse de volet mécanique est un exemple de détail de construction pour lequel on ne peut éviter
un pont thermique. On ne peut qu’exécuter avec le plus grand soin ce détail de construction afin de
limiter au minimum les conséquences néfastes.

Figure 33: Détail d’exécution d’une caisse de volet mécanique

4.3.1.6 Seuil de fenêtre et battée de fenêtre


L’isolant derrière le seuil évite un pont thermique, tandis que la membrane d’étanchéité récolte l’eau
qui suinterait au travers des joints dans le seuil ou aux extrémités du seuil. Ici aussi il est avisé de
replier les bords de la membrane d’étanchéité.
Il importe pour ce détail d’exécution que le profil de fenêtre soit le mieux placé possible dans l’ali-
gnement de l’isolation.

Figure 34: Détail d’exécution à hauteur du seuil de fenêtre

EXECUTION DE LA MACONNERIE 111


Figure 35: Détail d’exécution raccord latéral à la fenêtre

4.3.1.7 Seuil de porte


L’isolation peut continuer grâce à l’ancrage du balcon à la structure avec un système de coupure ther-
mique. Un joint souple est appliqué entre la brique de parement supérieure et le balcon en porte-à-
faux, pour éviter le risque d’un léger fléchissement de ce dernier qui pourrait fissurer la maçonnerie
de parement.

Figure 36: Détail d’exécution seuil de porte

112 EXECUTION DE LA MACONNERIE


4.3.1.8 Terrasse
Ce détail présente le raccord d’un balcon d’appartement à hauteur de deux murs creux. Le détail
n’offre qu’une bonne solution que si les pourcentages d’armatures donnés sont respectés.
Lorsqu’on prévoit pour le balcon une structure portante séparée et que l’isolation n’est pas continue,
ce détail ne doit pas être considéré comme pont thermique.

Figure 37: Détail raccord du balcon au mur creux

4.3.2 Mur plein avec isolation extérieure et enduit extérieur

Pour ce type de mur, il est très important d’accorder le soin nécessaire à l’exécution des détails.
L’enduit extérieur constitue l’unique protection vis-à-vis de la pluie, contrairement à la maçonnerie de
parement (voir 3.4.2). En cas de mauvaise exécution de l’enduit, des fissures apparaissent facilement,
et l’eau de pluie peut dès lors s’infiltrer. Le mur ne peut suffisamment évacuer l’eau vers l’extérieur
ce qui peut occasionner des dégâts de gel ou de l’humidité à l’intérieur.

Pour les seuils de fenêtres, une bonne conception est importante, afin que l’eau soit rejetée suffisam-
ment loin de la façade. Vu que l’enduit n’absorbe pas l’eau, le risque de coulées et de salissures sous
les seuils de fenêtres est plus élevé que pour une maçonnerie de parement.

Pour une information plus détaillée, nous renvoyons à la NIT 209 du CSTC.

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4.3.3 Crochets d’ancrages

Les deux parois du mur creux sont reliées par des


crochets. Les crochets utilisés en Belgique sont des
barres galvanisées (diamètre 4 mm) pourvues d’un
cassegoutte.

Les crochets doivent être inclinés vers l’extérieur


afin de ne pas amener l’eau vers le mur intérieur.

La norme prescrit au moins 5 crochets par m2 de


surface murale. Elle spécifie en outre que les cro-
chets peuvent être éloignés de plus de 75 cm dans
un plan horizontal, tandis que la distance entre Figure 38: Dimensions prescrites entre crochets
deux couches où les crochets sont ancrés ne peut d’ancrage
dépasser 30 cm..

4.3.4 Cheminées
Comme tous les murs extérieurs, les têtes de che-
minées sont exposées aux intempéries. Pourtant,
on néglige souvent le mur creux, construction
idéale pour notre climat belge. La tête de che-
minée est alors réalisée en maçonnerie d’une
demi-brique, si bien que les infiltrations d’eau sont
inévitables. La brique SB devient alors humide.

Figure 39: Tête de cheminée

La réalisation d’un mur creux n’est pas suffisante: la


couche d’étanchéité doit être posée correctement.
Elle doit être fixée de manière suffisamment haute
sur le conduit de cheminée qui est généralement
constitué d’une double paroi.

Figure 40: Couche étanche sur tête de cheminée

114 EXECUTION DE LA MACONNERIE


La membrane d’étanchéité se prolonge
horizontalement sur les toits plats. Pour
des raisons de stabilité, les cheminées hau-
tes exposées à des vents fortement domi-
nants doivent être pourvues d’ancrages
verticaux, sans toutefois interrompre la
couche d’étanchéité.

Les toits en pentes doivent être recouverts


d’un système à chevauchement échelonné.
Ce type de construction est très délicat
et doit toujours être réalisé avec le plus
grand soin.

Figure 41: Membrane étanche sur toiture en pente

4.3.5 Constructions mixtes


Les modifications de forme subies par le béton sont bien plus marquées que celles de la brique. Si
les deux matériaux sont utilisés en combinaison, leur plan d’interface peut présenter des fissures.
L’absorption des contraintes à cette interface est extrêmement délicate, surtout pour les longueurs
importantes. Il est donc conseillé de toujours prévoir un joint de dilatation. De même, il est préférable
d’utiliser des linteaux en brique précontrainte au lieu de linteaux en béton.
Si le béton doit être revêtu d’un produit à base de brique, il convient d’utiliser un béton présentant un
faible coefficient de dilatation. En d’autres termes, le béton doit contenir le moins possible de ciment
et être enrichi de calcaire ou d’argile expansée.
Voir le tableau ci-dessous, extrait de la brochure ‘Scheuren in woningen’ (Stichting Bouwresearch):

Coefficient linéaire Dosage du ciment [kg/m3]


de dilatation thermique
200 300 400 500 600
α x 10-6

Béton ordinaire 12,2 12,6 13,0 13,4 13,9


Béton avec
6,6 7,2 7,9 8,7 9,8
ajout de calcaire

Tableau 36: Constructions mixtes

EXECUTION DE LA MACONNERIE 115


4.4 Protection de la maçonnerie

4.4.1 Maçonnerie fraîche


Tant que la maçonnerie fraîche ne s’est pas stabilisée par durcissement du mortier, il convient de la
préserver des dommages mécaniques et des intempéries. La norme B 24-401: Exécution des maçon-
neries donne davantage de détails à ce sujet. A partir de 2010, cette norme belge sera remplacée par
l’Eurocode 6: Design of masonry structures – Part 2: Design considerations, selection of materials and
execution of masonry.
Les principales mesures concernent le mortier:

a. Préparation du mortier
– utiliser le mortier adapté à la nature de la maçonnerie;
– ne pas intégrer de ciment à teneur élevée en sulfate dans le mortier;
– doser les éventuels adjuvants avec prudence;
– toujours utiliser de l’eau pure et des bacs rincés;
– mettre le mortier en oeuvre avant que la prise commence, c’est-à-dire au plus tard 2,5 heures
après la préparation.

b. Mise en charge de la maçonnerie


– attendre 16 heures avant de monter le plancher.
– respecter un délai de 24 heures pour des charges concentrées.
– les murs non porteurs ne peuvent pas servir comme coffrage.

c. Protection contre les intempéries


Cette protection est cruciale pour éviter les efflorescences.
– Durant l’entreposage, les briques seront préservées des intempéries et isolées de l’humidité du
sol. En hiver, éviter l’humidification des briques SB destinées à la maçonnerie intérieure (qui ne
doit pas être résistante au gel).
– En cas de temps très chaud et sec, arroser régulièrement mais légèrement la maçonnerie afin
d’éviter que le mortier se dessèche avant d’avoir complètement durci.
– Par temps de pluie, ne pas maçonner ni couler de béton, vu le risque de dégorgement du mortier
ou du béton.
– A la fin de chaque journée de travail, la maçonnerie fraîche doit être protégée à l’aide
d’une couche imperméable (film plastique). Cette dernière doit recouvrir au moins une hauteur
de 60 cm et être fixée de manière suffisamment solide pour résister au vent (via l’agrafage de
linteaux aux extrémités, par exemple).
– Par temps de pluie, le béton fraîchement coulé doit être recouvert d’une couche imperméable
afin d’éviter que l’eau de pluie n’entraîne ses sels libres et les fasse pénétrer dans les briques,
sinon, ces sels apparaîtront lors du séchage de la maçonnerie de briques.
Si une ou plusieurs de ces mesures sont mal appliquées, voire totalement négligées, la maçonnerie
peut présenter des efflorescences, qui sont généralement inoffensives mais nuisent à la finition de la
maçonnerie.

116 EXECUTION DE LA MACONNERIE


4.4.2 Définition des efflorescences

Les efflorescences sont des dépôts salins qui peuvent prendre la forme d’un voile blanc, de flocons ou
de croûtes résistantes. Si l’eau se propage dans les pores de la maçonnerie par capillarité, elle charriera
les sels solubles. Ces derniers se déposeront à la surface de la maçonnerie, où ils se cristalliseront par
évaporation. Les sels les plus courants sont les sulfates alcalins (sodium et potassium) et les sulfates de
magnésium. Les efflorescences de salpêtre se forment uniquement au contact de fumier ou d’engrais.

4.4.2.1 Causes possibles des efflorescences

Présence de sels dans le sous-sol


De nombreux types de sols contiennent des sulfates et des nitrates. Les efflorescences suscitées par
la montée des eaux souterraines peuvent parfois s’avérer très néfastes car elles entraînent un écail-
lement des briques (cancer du mur).
Remèdes:
– poser parfaitement une couche d’étanchéité sous les murs;
– revêtir les murs au contact du sol d’une couche protectrice étanche (murs de caves, de fonda-
tions et de soutènement).

Présence de sels dans la brique


La matière première des briques contient des sels très solubles dont la majeure partie se décompose
durant le processus de cuisson. Les briques contiennent très peu de sels solubles et ne présenteront
aucune efflorescence lors de l’essai suivant la NBN B 24-209.

Présence de sels dans le mortier


Le ciment contient toujours des substances qui se transforment dans le mortier et peuvent réagir
avec les briques (voir ci-après).
L’utilisation de ciment contenant du sulfate de sodium (ciment de laitier, par exemple) peut entraîner
des efflorescences très prononcées dans les joints, qui peuvent parfois persister pendant des années
et ne peuvent être supprimées à l’eau, car cette dernière renforce leur effet.
Remède:
– ne pas utiliser de ciment contenant des sulfates.

Réaction du mortier sur la brique


La brique de maçonnerie est mise en oeuvre à l’aide de mortier qui contient toujours des sels libres
solubles dans l’eau. En effet, le ciment comporte toujours des oxydes de sodium et de potassium qui
donnent les hydroxydes correspondants lors de la préparation du mortier. Pendant l’hydratation ou le
durcissement du mortier (et du béton) frais, et surtout durant les premiers jours, le mortier est prati-
quement dépourvu de toute capillarité, contrairement à la brique. L’eau de pluie peut donc entraîner les
sels libres et les hydroxydes vers les briques. Les hydroxydes réagissent avec le sulfate de calcium de la
brique et forment des sulfates alcalins (notamment le Na2SO4 et le K2SO4) qui, contrairement au CaSO4,
sont extrêmement solubles dans l’eau. Le séchage de la maçonnerie entraîne une migration des sulfates
alcalins vers la surface d’évaporation de la brique (où ils se cristallisent).

Autres causes
Le risque de voir apparaître des efflorescences s’accroît dans les cas suivants:
– utilisation d’eau de préparation ou de sable impurs;
– utilisation de certains adjuvants dans le mortier;
– proximité de produits contenant des sels, des nitrates et des nitrites

EXECUTION DE LA MACONNERIE 117


4.4.2.2 Conclusions

Les efflorescences les plus fréquentes sont, bien que peu esthétiques, inoffensives pour la maçon-
nerie. La pluie les élimine et les efflorescences s’atténuent au bout de quelques mois. Les risques
d’efflorescences sont extrêmement faibles si toutes les “règles de l’art” sont respectées lors de
l’exécution de la maçonnerie (surtout la protection de la maçonnerie fraîche).

4.4.3 Définition des exsudations

Les exsudations consistent en un dépôt blanc, généralement au niveau des joints verticaux. On les
confond souvent avec les efflorescences. L’origine de ce dépôt est à attribuer au ciment présent dans
les joints de mortier, qui est “lavé” par la pluie, et s’écoule le long de la façade.

4.4.3.1 Origine

Lors de la réaction d’hydratation du ciment, la chaux libre ou Ca(OH)2 est libérée. Transportée par
l’eau, celle-ci migre vers la surface de la maçonnerie et réagit avec le CO2 de l’air pour former du
carbonate de calcium qui constitue ce voile blanchâtre (Ca(OH)2 + CO2 => CaCO3 + H2O).

4.4.3.2 Conclusions

Ce dépôt est difficile à éliminer, car il est insoluble dans l’eau. Afin de l’éliminer, la procédure suivante
doit être suivie:

– Eliminer autant que possible le dépôt à l’aide d’une brosse, ou de papier de verre.
– Protéger tous les matériaux de construction vulnérables de la façade (par exemple, couvrir les
carreaux de ciment, les pierres bleues)
– Humidifier profondément et abondamment la surface à traiter avec de l’eau propre et ce jusqu’à
saturation (la solution nettoyante qui sera ensuite utilisé ne pourra ainsi pas pénétrer dans le
matériau).
– Traiter le dépôt ou le voile calcaire avec une solution acide (par exemple acide chlorique ou acide
phosphorique pour les briques claires) en évitant si possible les joints: une solution de 1 à 3%
pour les surfaces ou le mortier de ciment ne peut être attaqué; une solution concentrée jusqu’à
10% si cela est autorisé (le sable fin est alors ‘mis à nu’, la texture et la couleur sont modifiés).
– Eliminer la solution et les résidus en rinçant la façade plusieurs fois abondamment.

Il est grandement conseillé d’effectuer préalablement un essai sur une petite surface moins visible de
la façade. Ce traitement prend beaucoup de temps et est rarement efficace à 100%. Un usage trop
fréquent de solution acide endommage le mortier. Il est dès lors plus avantageux d’appliquer le trai-
tement avant de rejointoyer la façade.
Vu qu’il s’agit d’un travail très spécifique, il est judicieux de faire appel à une firme spécialisée.

118 EXECUTION DE LA MACONNERIE


4.5 CONTROLE

4.5.1 Contrôle des briques


Le contrôle s’effectue au moment où les briques SB changent de propriétaire. Effectuer les contrôles
suivants lors de la livraison des briques SB sur chantier:

CARACTERISTIQUES EXTERIEURES
a. Dommages

Suivant le PTV 23-002 pour les briques de parement:


Une brique est considérée comme étant endommagée si:

des dégâts sur ses angles, ses arêtes, ses nervures, sa couche de surface (émaillage) ou des fissures visibles
ou encore un sablage poli par endroit, affectent les faces visibles de la brique de façon gênante.

Le diamètre minimal de l’éclat est:


− pour des briques étirées ou pressées = 10mm
− pour des briques faites à la main = 15mm

Pour les briques destinées à la maçonnerie décorative, au moins 90 briques sur un échantillon de 100
briques auront une panneresse et une boutisse non endommagées.

Remarque
Les briques pour lesquelles un effet vieilli, par des écornures notamment, a été l’effet spécialement
recherché, ne sont pas considérées comme ayant des défauts.

Suivant le PTV 23-003 pour les briques SB:


Est considérée comme endommagée:
– toute brique brisée;
– toute brique présentant une rupture d’angle ou d’arête dont le volume calculé est supérieur à
20 cm3. Calcul: a x b x c.

Figure 42: Dommages

EXECUTION DE LA MACONNERIE 119


b. Défauts

Suivant le PTV 23-002 pour briques de parement:


On considère comme un défaut:

– la présence de nodules dont l’expansion peut entraîner un écaillement de la surface de la


brique.
– des fissures d’une largeur ≥ 0,2 mm

Le nombre de briques présentant un ou des défauts ne peut pas dépasser 5% de la livraison.

Suivant le PTV 23-003 pour les briques SB:


Est considérée comme un défaut:
– la présence aux deux boutisses ou aux panneresses d’une ou de plusieurs fissures dépassant 1/3
de la hauteur de la brique et qui ont une largeur ≥ 0.2mm;
– la présence de nodules dont l’expansion peut entraîner un écaillement de la surface de la
brique.

N’est pas considéré comme défaut:


– écaillement d’un diamètre inférieur à 20 mm.

Le nombre de briques présentant un ou des défauts ne peut pas dépasser 10% de la livraison.

120 EXECUTION DE LA MACONNERIE


4.5.2 Contrôle de la maçonnerie

4.5.2.1 Contrôle de la maçonnerie selon la norme belge NBN B 24-401.


La planéité géométrique de la maçonnerie peut être mesurée comme suit conformément à la NBN B
24-401: Exécution des maçonneries.

bloc en bois
point de
mesure

fil à plomb

point de
mesure

Figure 43: Contrôle de la maçonnerie selon la norme belge NBN B 24-401

Les tolérances relatives à la hauteur de la maçonnerie sont calculées sur base de la formule sui-
vante:

13
t=± √H
4
H: hauteur (cm) du mur entre deux planchers
t: largeur de la zone où doit tomber la projection de l’axe longitudinal de toute section horizontale
du mur

1. axe de la base du mur

13
2. bande de largeur t = ± √H
4
3. épaisseur du mur à la base

Figure 44: Dimensions utilisées

EXECUTION DE LA MACONNERIE 121


Concrètement, cela signifie que pour une hauteur d’étage de 2,95 m, l’écart maximal entre le mur et
la verticale (fil à plomb) doit être limité à 8 mm.

L’écart admissible sur toute dimension longitudinale est donnée par:

13
± √L
4
L correspond à la longueur (cm) du mur, le plus grand écart ne pouvant pas dépasser 4 cm.

Arrondissement au demi-centimètre:

Longueur (m) Ecart maximal admissible (cm)

L < 1,25 ±1
1,25 ≤ L < 3,43 ± 1,5
3,43 ≤ L < 7,29 ±2
7,29 ≤ L < 13,31 ± 2,5
13,31 ≤ L < 21,97 ±3
21,97 ≤ L < 33,75 ± 3,5
33,75 ≤ L ±4

Tableau 37: Ecart admissible sur la longueur

Si la qualité du contrôle relatif aux briques de maçonnerie, au mortier et à la réalisation tombe dans
la catégorie particulière (*), les tolérances d’exécution pour la planéité de la maçonnerie
seront les suivantes:
– écart par rapport au fil à plomb (par étage): 3 mm;
– manque de planéité (plus de 2,50 m): 5 mm.
Le plus grand écart par rapport à la hauteur d’un mur s’élève à 7,5 mm/3m et le plus grand écart par
rapport à la longueur totale s’élève à 5 mm/5m.

(*) Catégorie particulière:


Les matériaux utilisés sont contrôlés par une institution indépendante (pour l’obtention de la
marque BENOR, par exemple).
La réalisation de la maçonnerie est soumise à des contrôles approfondis, effectués par un person-
nel compétent, ce qui garantit une conformité en tout point avec la NBN B 24-401.

Si la maçonnerie est soumise à des exigences particulières concernant l’intégration d’autres éléments
de construction (ouvertures pour fenêtres, portes ou murs de séparation, intervalles entre murs ou
planchers), se référer aux normes relatives à la concordance des mesures (série NBN B 04).

122 EXECUTION DE LA MACONNERIE


4.5.2.2 Contrôle de la maçonnerie selon EN 1996-2
A partir de 2010, le contrôle de la maçonnerie devra également être exécuté selon la norme euro-
péenne EN 1996-2: Design of masonry structures – Partie 2: Design considerations, selection of
materials, + National Annex.
Les valeurs reprises dans la norme européenne sont moins sévères que les prescriptions belges. Les
paramètres peuvent cependant être complétés au niveau national dans une annexe nationale. Ceux-ci
sont basés sur l’ancienne norme belge et ne diffèrent donc pas beaucoup des valeurs dans le para-
graphe précédent.

Verticalité 6mm/étage

Surface plane (par 2.5m) 6mm/2.5m

Le plus grand écart sur la hauteur 7.5mm/3m

Le plus grand écart sur la longueur 5mm/5m

Tableau 38: Ecarts admissibles selon EN 1996-2 + annexes nationales

4.5.3 Finition de la maçonnerie

4.5.3.1 Enduit intérieur


La maçonnerie en brique SB est généralement enduite dans les pièces habitées.
Quelques avantages:
– suppression des irrégularités. Une surface lisse convient mieux pour peindre ou accrocher;
– amélioration de l’étanchéité à l’air de la maçonnerie (la brique est quasiment étanche, tandis que
les joints le sont moins);
– optimisation de la résistance au feu, d’ores et déjà élevée.
Attention: le béton lisse et la plupart des autres éléments de maçonnerie doivent d’abord être
revêtus d’une couche d’apprêt ou d’adhérence.
Une information plus détaillée est disponible en consultant les notes d’informations techniques
n°199 et 201 du CSTC.

Enduit traditionnel
Cet enduit s’applique en deux couches. La première est une couche d’adhérence et d’égalisation
armée contre la traction grâce à l’intégration de fibres. Une couche d’apprêt est superflue. La seconde
couche est une couche calcaire dure qui permet d’obtenir une surface lisse.

Enduit monocouche
L’enduit est appliqué en une seule couche mais doit présenter une épaisseur suffisante.
Cette couche d’enduit peut être posée par voie manuelle ou mécanique.
Inconvénients:
– le matériau doit combiner deux fonctions;
– une couche d’apprêt peut s’avérer nécessaire sur les briques lisses.

EXECUTION DE LA MACONNERIE 123


4.5.3.2 Peinture
La maçonnerie apparente en briques peut être peinte. Il est toutefois important que la maçonnerie
soit bien sèche, facteur pour lequel l’hygrométrie d’équilibre revêt une importance décisive.

Si la peinture est appliquée sur une maçonnerie en briques exposée à l’air extérieur (la brique doit
alors être résistante au gel), la peinture devrait permettre le passage de la vapeur.
Pour ce faire, elle ne peut pas être appliquée en une couche plus épaisse que la valeur prescrite par
le fabricant. Bien que cette épaisseur soit difficilement mesurable, dans la pratique, la valeur recom-
mandée est largement dépassée à cause de la rugosité ou de la porosité du matériau, de sorte que la
face externe devient étanche à la vapeur.
L’eau ayant pénétré de l’une ou l’autre manière dans la maçonnerie de façade – par le biais de la
condensation ou d’un mauvais raccord – ne peut dès lors plus s’évaporer au niveau de la surface
externe.

Conséquences:
– Les briques utilisées pour la maçonnerie extérieure peinte doivent appartenir à la catégorie
‘résistance au gel élevée’.
– La maçonnerie de façade rendue étanche à la vapeur par la peinture doit posséder un vide d’air
fortement ventilé.
– La façade et le vide d’air n’entrent pas en ligne de compte dans le calcul du niveau d’isolation
thermique.

124 EXECUTION DE LA MACONNERIE

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