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Formule de Taylor-Extrema

0.1 Formule de Taylor-Young à l’ordre 2


Soit un ouvert de Rp et soit f : ! R et soit a 2 :
On sait que si f est di¤érentiable en a alors il existe une application
linéaire continue da f : IRp ! IR telle que

f (a + h) f (a) da f (h)
lim =0
h!0 khk
En d’autres termes,

f (a + h) = f (a) + da f (h) + khk " (h)


où " : Rp ! R; véri…e lim " (h) = 0
h!0Rp
c’est la formule de Taylor-Young de f à l’ordre 1.

Théorème 1 Formule de Taylor-Young à l’ordre 2

Soient un ouvert de Rp ; a 2 et f : ! R et h = (h1 ; : : : ; hp ) 2 Rp :


On suppose que f est de classe C 2 alors la formule de Taylor-Young
à l’ordre 2 de f est donnée par :
1
f (a + h) = f (a) + da f (h) + Qa f (h) + khk2 " (h)
2
p
avec " : R ! R; véri…ant lim " (h) = 0
h!0Rp

p
X @f
da f (h) = hi (a) :
i=1
@xi

1
2

et
p
X @2f X @2f
Qa f (h) = h2i (a) +2 hi hj (a)
i=1
@x2i 1 i<j p
@xi @xj

Dé…nition 2 Le polynôme de p variables h1 ; h2 ; : : : ; hp


1
Pa (h) = f (a) + da f (h) + Qa f (h)
2
est appelé le polynôme de Taylor à l’ordre 2 de f en a. Son degré est au
plus égal à 2:

1. Par analogie au cas des fonctions d’une seule variable, le polynôme de


Taylor permet d’étudier le comportement de la fonction au voisinage
de a:
2. Qa f est une forme quadratique sur Rp c’est à dire un polynôme à p
indéterminées dont tous les termes sont de degré 2.
3. Soit f est une fonction polynômiale de p variables. Si tous les termes
de f sont de degré 3 alors sa formule de Taylor-Young au voisinage
de 0 est donnée par

f (h) = khk2 " (h) où lim " (h) = 0


h!0Rp

Dé…nition 3 Soit un ouvert de Rp et a 2 :

Soit f : ! R une fonction de classe C 2 sur .


On appelle matrice Hessienne de f au point a; et on note Ha (f ) ; la
matrice carrée d’ordre p de la forme quadratique Qa f :

@2f
Ha (f ) = (a)
@xi @xj 1 i;j p

Cas particulier p=2


Soit f est une fonction de 2 variables de classe C 2 , on pose
@2f @2f @2f
r= (a) ; s = (a) et t = (a) :
@x2 @x@y @y 2
0.2. EXTREMA ET POINTS CRITIQUES DES FONCTIONS NUMÉRIQUES :3

La matrice Hessienne de f au point a est donnée par

r s
Ha (f ) =
s t

et la formule de Taylor-Young à l’ordre 2 en a est donnée par


@f @f 1
f (a + h) = f (a) + h1 (a) + h2 (a) + Qa f (h) + khk2 " (h)
@x @y 2
or,
Qa f (h) = rh21 + 2sh1 h2 + th22 =< h; Ha (f ) :h > :
où < ; > désigne le produit scalaire canonique.
On conclut donc que

@f @f 1
f (a + h) = f (a) + h1 (a) + h2 (a) + < h; Ha (f ) :h > + khk2 " (h)
@x @y 2
:

0.2 Extrema et points critiques des fonctions


numériques :
Dé…nition 4
Soient U un ouvert de Rp ; a 2 U et f : U ! R:
1. On dit que f admet un maximum au point a si :
8x 2 U; on a f (x) f (a).
2. On dit que f admet un minimum au point a si :
8x 2 U; on a f (x) f (a).
3. On dit que f admet un maximum (resp.minimum) local au point a si :
9r > 0 = 8x 2 U \ B (a; r) ; on a f (x) f (a) (resp. f (x) f (a)).
4. On dit que f admet un extremum local si f admet un maximum ou un
minimum local.

- Si les variables sont indépendantes, les extrema cherchés sont dits libres.
- Si les variables sont dépendantes, c’est à dire si elles doivent véri…er une
certaine contrainte , les extrema cherchés sont dits liés.
4

Dé…nition 5
Soit U un ouvert de Rp ; a 2 U et f : U ! R une fonction de classe C 1 .
~ , c’est à
On dit que a est un point critique (ou stationnaire) si da f = O
dire

@f
8i 2 f1; : : : ; pg ; (a) = 0
@xi
Conséquence :
Rechercher les points critiques ou stationnaires d’une fonction numérique
f à p variables revient à résoudre un système, non linéaire en général, de p
équations et p inconnues.

Théorème 6 : condition nécessaire

Soit U un ouvert de Rp ; a 2 U et f : U ! R de classe C 1 .


Si f admet un extremum local en a alors a est un point critique de f:

Remarque 7
Ce théorème donne une condition nécessaire mais non su¢ sante pour
qu’une fonction di¤érentiable réalise un extremum en un point.

Exemple 8
Considérons la fonction dé…nie sur R2 par

f (x; y) = x2 y2:

Les points critiques éventuels de f sont solutions du système


8
> @f
>
< @x (x; y) = 2x = 0
>

>
> @f
>
: (x; y) = 2y = 0
@y
(0; 0) est donc le seul point critique de f:
On a f (0; 0) = 0; mais

f (x; 0) = x2 f (0; 0) et f (0; y) = y2 f (0; 0)

donc f n’admet pas d’extremum en (0; 0) :


0.2. EXTREMA ET POINTS CRITIQUES DES FONCTIONS NUMÉRIQUES :5

Condition su¢ sante


Si f : U ! R est de classe C 2 et si a est un point critique de f alors
comme da f = 0 la formule de Taylor-Young, au voisinage de a s’écrit :
1
f (a + h) f (a) = Qa f (h) + khk2 " (h)
2
où p
X @2f X @2f
Qa f (h) = h2i (a) + 2 hi hj (a)
i=1
@x2i 1 i<j p
@xi @xj

Par conséquent le signe de f; au voisinage de a; va dépendre de celui de la


forme quadratique Qa f:
On montre que :
- Si Qa f est dé…nie positive alors f présente un minimum en a:
- Si Qa f est dé…nie négative alors f présente un maximum en a:
- Sinon f ne présente en a ni un maximum ni un minimum. On dit qu’il
s’agit d’un point col ou un point selle ( voir graphe sur le tableau ci-dessous)

En particulier pour p = 2; on a le résultat suivant :

Théorème 9 Condition su¢ sante

Soit U un ouvert de R2 ; f : U ! R de classe C 2 sur U: Soit a un point


critique de f tel que s2 rt =6 0; avec

@2f @2f @2f


r= (a) ; s = (a) et t = (a)
@x2 @x@y @y 2
- Si s2 rt < 0 et r > 0 alors f présente un minimum local en a:
- Si s2 rt < 0 et r < 0 alors f présente un maximum local en a:
- Si s2 rt > 0, on dit que a est un point col ( ou un point selle) pour f;
c’est à dire que f n’admet pas d’extremum en a:

Remarque 10
Si s2 rt = 0 on ne peut pas conclure en utilisant le théorème précédent.
1. f (x; y) = x2
r = 2; t = s = 0; s2 rt = 0 =) on ne peut pas appliquer le théorème
précédent.
6

Par ailleurs, on a
f (x; y) 0
Donc f admet un minimum en (0; 0) :

20

z 10

-4
-2 0 -4
0 0 -2
4 2 2 4
y x

2. g (x; y) = x2

r = 2; t = s = 0; s2 rt = 0 =) on ne peut pas appliquer le


théorème précédent.
Par ailleurs, on a

g (x; y) 0 = g(0; 0)

Donc g admet un maximum en (0; 0) :

-4 -4
-2 0 0 -2
0
2 2 4
4-10
zy x
-20

Exemple 11 Soit f (x; y) = 2x2 + y 2 xy 7y


8
> @f 8
>
< @x (x; y) = 4x y = 0
> < x=1
=)
>
> @f :
>
: (x; y) = 2y x 7=0 y=4
@y
0.2. EXTREMA ET POINTS CRITIQUES DES FONCTIONS NUMÉRIQUES :7

(1; 4) est donc l’unique point critique de f et

@2f @2f @2f


(x; y) = 4; (x; y) = 1; (x; y) = 2
@x2 @x@y @y 2

donc r = 4; s = 1 , t = 2 et

s2 rt = 7 < 0
r>0

f admet donc un minimum au point (1; 4) qui vaut 14.

Exemple 12 On considère ci-dessous trois fonctions di¤érentes de classe


C 2 sur IR2 qui admettent (0; 0) comme point critique. Le tableau suivant
illustre l’allure du graphe de chacune de ces fonctions au voisinage de (0; 0):
8

f (x; y) H : matrice Hessienne Nature du point critique (0; 0) Allure du graphe au voisinag

50

40

30
z
20

10
-4
4 2 0 -2
0 0 -2
2 -4
4
2 2 2 0 x y
x +y H= (0; 0) est un minimum
0 2
2
s rt = 4 < 0
r=2>0
xy
-4 -24 2 0 0 -2 2
-4
0

-10

-20
z
-30

-40

-50
2 2 2 0
x y H= (0; 0) est un maximum
0 2
2
s rt = 4 < 0
r= 2<0

20
10
z-4 -2-1000 0 -2 -4
2 2
4-20 4
y x

2 0
x2 y2 H= (0; 0) est un point selle
0 2
s2 rt = 4 > 0

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