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Aménager les espaces de jeu

pour favoriser les jeux


durables et les échanges
entre enfants

Un jeu d'équilibre
CREPS
AIX en PROVENCE
12 mars 2016
Josette SERRES - CNRS
Les professionnels de la petite
enfance se posent souvent la
question :

L’aménagement de l’espace, les


propositions de jouets que nous
faisons, correspondent-ils aux
« besoins » des enfants ?
Les adultes proposent,
les enfants disposent….
Les enfants ne jouent pas n’importe où, ni avec
n’importe quoi, ils font des choix, instinctivement

En jouant, ils nous envoient des « messages » sans


paroles sur ce qui convient le mieux à leur
développement du moment

Les observer nous permet de savoir ce qu’il ne faut


surtout pas changer (ils adorent,ils jouent longtemps, avec
des échanges amicaux) et ce qui ne correspond pas aux
attentes des adultes (ils ne jouent pas, ils sont nombreux
vers l’adulte, certains jouets sont délaissés ou déplacés, ou
créent des conflits…)
Des recherches
centrées sur le développement des
premières interactions entre enfants ont
montré l’impact de l’aménagement de
l’espace et des jouets proposés en
crèche sur le comportement social des
jeunes enfants

Une mine d’applications pour les


professionnels….
En effet
 Les espaces aménagés et les jouets
sont des supports pour développer la
psychomotricité et l’exploration des
jeunes enfants,

 Mais ce qui est moins connu…

 Ils sont aussi de puissants


organisateurs des interactions et des
communications de tous les
partenaires, enfants et adultes
On parle
d’adéquation environnementale
Quand l’environnement est un bon
support pour les objectifs des
« usagers » d’un lieu, leurs activités,
leur état psychologique, leurs
interactions sociales.

Plus les usagers sont jeunes et


dépendants des adultes, plus la
recherche d’adéquation environnementale
est importante dans les propositions qui
leur sont faites.
Un écosystème

Effet
papillon
Les jeunes enfants sont très sensibles à
leur environnement matériel immédiat qui
peut, selon les propositions des adultes,

 Permettre des jeux riches et des


interactions agréables

ou …

 Déclencher des pleurs, des moments


d’excitation, des conflits, entre
enfants ou avec les adultes
Retour à la question initiale:
Comment aménager les espaces de jeu
pour favoriser au maximum les jeux
et les interactions positives ?

 En observant les réactions des enfants jouant


dans différents espaces, car ils font des choix
et envoient des « messages » par leur
comportement

 En comprenant le lien bénéfique entre leur


niveau de développement et certaines
propositions des enfants

 En comprenant que plusieurs facteurs entrent


en jeu et interagissent sans cesse entre eux
La salle de jeux collective en crèche
ou au domicile de l’assistante maternelle
représentent un système écologique
où différentes composantes interagissent

Les enfants,

- Ages
- Compétences
- Taille du groupe

Les adultes Les structures matérielles

- Positionnements - Agencement de l’espace


- Nombre - Meubles
- Attitudes, actions - Jouets
- Projections
Trouver le bon équilibre
entre les trois:

 Présence des adultes


 Taille du groupe
 Ressources matérielles
(espace et jouets)
Tout changement dans l’une des
composantes entraîne des
changements dans les deux autres
composantes
Quelques résultats « essentiels »
une mine d’applications possibles

1. Les « zones de jeu »

2. La hauteur des meubles

3. Le positionnement des adultes

4. Les types de jeux proposés


1.Les zones de jeu

Recherches d’A. Legendre


Les enfants,

- Ages
- Moyens fonctionnels
- Taille du groupe

Les adultes Les structures matérielles

- Positionnements - Agencement de l’espace


- Attitudes, actions - Meubles
- Projections - Jouets
Espaces ouverts, Espaces structurés
sans zone de jeu en plusieurs zones de
délimitée jeu délimitées

 Plus de déplacements  Attraction pour les


zones de jeu délimitées
 Plus de jeux actifs
 Plus d’activités
 Moindre intérêt pour soutenues
les jeux « éducatifs »
 Plus de jeux
 Plus d’observation des coopératifs
autres
 Moins de conflits
 Plus de conflits
Répartition des enfants dans
l’aménagement habituel de leur salle
Aménagement enrichi
Intérêt des zones de jeu délimitées
Adéquation environnementale
aux capacités d’attention et de communication avant 3 ans

 La communication entre enfants est facilitée,


car avant le langage elle nécessite un petit
nombre de partenaires, la proximité avec eux
et l’attention conjointe,

 L’attention est facilitée. Les enfants sont


moins sollicités et interrompus dans leurs jeux,

 Les jeux durables sont facilités par l’offre de


plusieurs matériels combinables dans le même
lieu (ex. du coin dînette plébiscité, des tables +
matériels, etc.)
Réflexions pour les
professionnels
 Selon la superficie de la salle de jeu, il
est intéressant d’avoir plusieurs zones de
jeu pour répartir l’attraction des enfants
dans l’ensemble de la pièce

 Si une zone de jeu devient trop


attractive, ne pas en limiter l’accès, mais
au contraire augmenter la surface ou en
créer une autre (2 dînettes ?)
Réflexions pour les
professionnels (suite)
o Des zones de jeu proposant des matériels
combinables permettent des jeux plus longs, moins
de déplacements des enfants (dînette : meubles +
matériels + sacs / petits camions + animaux +
constructions..) Si contenant- contenu adéquat…

o Les coins de jeu deviennent intéressants dès l’âge


de 15-18 mois, quand les jeux se complexifient et
que les interactions entre enfants se développent
Réflexions suite…
 Vérifier que les rapports de contenant- contenu
soient adéquats…
 Proposer toujours de nombreux contenants vides
avec des problèmes (couvercle, rabat, petit
orifice)
 Certains jeux ont un intérêt accru si on les met
sur un support au lieu d'être par terre (garage)
 Observer les idées de combinaison des enfants
avec curiosité et bienveillance, sans les obliger
à jouer de la « bonne façon »
 Si une idée de jeu des enfants présente un
risque, garder l’action et proposer un autre
support
Questions sur la disponibilité des jeux ,
la visibilité, le rangement..

 Quelle est l’autonomie donnée aux enfants dans


l’accès aux jouets ? (accès libre ou gestion par
l’adulte ? )

 Les jouets sont-ils proposés mélangés dans un


coffre ou par catégories dans des tiroirs ou
bacs ?

 Quelle est la gestion du rangement : en


permanence, ou à la fin d’une phase d’activité ?
avec ou sans les enfants ?
Quelle liberté ?
Le choix des jeux Le choix des actions
 Trouver tout un  Pouvoir manipuler les
ensemble d’objets à objets sans
disposition et ne pas contrainte ni « bonne
dépendre de l’adulte façon » de faire –
 Pouvoir explorer tous détournement
les objets même ceux autorisé (toboggan à
qui ne sont pas des l’envers)
« jouets » ( par ex:  Pouvoir mélanger les
les chaises) objets de différentes
 Ne pas ranger trop catégories
tôt
2. La hauteur des meubles
qui délimitent une zone de
jeu

accès visuel ou barrière visuelle?


Recherche d’A. legendre
Deuxième crèche,
aménagement semi-ouvert
Déplacement d’un meuble pour
structurer davantage l’espace
Découverte de l’effet d’un nouveau
paramètre de l’agencement spatial :
L’importance de l’accès visuel, pour les
enfants, à l’ensemble de la salle, et
notamment à l’endroit où se tiennent les
adultes

Structurer des zones de jeu est


bénéfique, à condition que les meubles
ne créent pas des barrières visuelles
pour les enfants (> 70 cm)
Aménagement visuellement restreint

Eloigné

Intermédiaire

Positions des adultes


Agencement visuellement ouvert
Effet systémique des barrières
visuelles sur le comportement spontané
des enfants

 Une partie seulement de l’espace de jeu


est bien utilisée

 De ce fait, la densité des enfants


augmente dans les espaces proches des
adultes et intermédiaires,
 Avec moins de ressources en matériels
dans ces espaces il y a donc plus de
risques de conflits
Effet des barrières visuelles sur
l’occupation de l’espace de jeu
 Les déplacements sont plus nombreux
 L’espace proche des adultes est utilisé
de la même façon, avec ou sans
barrières visuelles
 L’espace d’où on ne voit pas les
adultes est moins utilisé
 L’espace intermédiaire à 2 ou 3 m des
adultes est plus utilisé
Effet des barrières visuelles sur les
relations entre enfants et avec les adultes
 Les activités de repli augmentent
 Le jeu individuel augmente

 L’observation des autres augmente

 Le temps de conflit augmente


 Le temps d’interaction amicale diminue
 Les adultes sont plus sollicités
3.Le positionnement des
adultes
C’est le second paramètre,
en interaction avec la hauteur des
meubles,
qui détermine la visibilité des
adultes pour les enfants
Les enfants,

- Ages
- Moyens fonctionnels
- Taille du groupe

Les adultes Les structures matérielles


- Positionnements - Agencement de l’espace
- Attitudes, actions - Meubles
- Projections - Jouets
Le positionnement des adultes
La place des adultes (et leur
visibilité pour les enfants) est
un régulateur puissant de la
répartition des enfants dans
l’espace et des interactions
entre eux

Les adultes sont des « phares »


Les enfants jouent dans les
espaces « éclairés » par le
regard des adultes
*Intérêt de la visibilité des adultes
Adéquation environnementale
aux besoins de sécurité affective avant 3 ans

 Réponse au besoin fondamental d’attachement à


une « base de sécurité » : rester en lien, au
moins par la vue
 L’exploration tranquille de tout l’espace est
possible (surtout pour les plus fragiles) si la
base de sécurité est accessible

 L’exploration est freinée si le lien de sécurité


est rompu : jeux stoppés, déplacements,
pleurs, recherche de l’adulte
Réflexions pour les professionnels
 Quand un coin de jeu, en principe intéressant,
n’est pas attractif, il faut s’y positionner à
hauteur d’enfant et examiner la visibilité qu’il
offre sur la pièce et la place habituelle des
adultes

 Il suffit parfois
- de changer l’orientation d’un meuble
(qui cache la vue de la pièce ou qui, collé au mur,
oblige les enfants à jouer dos à la pièce),
- ou de délimiter le coin par des meubles plus
bas pour que la fréquentation augmente
Garage au sol = escalier, tabouret, bloc moteur …..
Garage sur table = jeux collectifs
Réflexions, suite…..

 Si l’espace présente un obstacle fixe


(poteau, cloison, angles..) il faut
compenser par la position adéquate des
adultes
 Les adultes doivent se répartir pour
éclairer les différents espaces.

 Si un adulte est seul avec un groupe, il


doit adopter une position plus centrale
Différents types de phares !

 le phare éteint, le phare allumé, le


phare clignotant, le phare éblouissant…

 Être un adulte visible ne veut pas forcément


dire jouer avec les enfants. Être un
«phare» tranquille et bienveillant est en soi
un acte professionnel majeur, qui permet
aux enfants de jouer en sécurité de façon
autonome…
Accompagner le jeu des enfants
sans être un « phare éblouissant » ?

 c’est d’abord savoir observer l’action


spontanée des enfants pour comprendre
ce qui les intéresse dans leur jeu
 et, si besoin, doser son aide juste
nécessaire
 et, toujours accompagner par le langage
et le regard les actions de l'enfants en
choisissant un vocabulaire adapté (sans
second degré !)
4.Effets des différentes
propositions de jouets

La quantité d’équipements
et de jouets
Aménagement enrichi
Aménagement appauvri
La quantité d’équipements et de
jouets
 Trop peu de jouets ou d’équipements :
- conflits entre enfants
- demandes ++ vers l’adulte
 Beaucoup de jouets et d’équipements :
- Le groupe se scinde en sous-groupes
- Les enfants se répartissent mieux
- Moins de contacts physiques, moins
de conflits
Combien faut-il de jouets ?
Y en a- t’il trop ou pas assez ?
La réponse ne dépend pas seulement du
nombre de jouets en fonction du
nombre d’enfants,
mais d’abord d’une autre question :
Quels jouets ?

Quelle complémentarité ?
Quels types de jouets ?
Un bébé "chercheur" qui veut
COMPRENDRE le monde
 Les enfants sont des « chercheurs »
qui découvrent les propriétés des
objets, les rapports de leur corps à
l’espace… il faut qu’ils s’exercent,
qu’ils répètent leurs expériences.
 Il faut aussi comprendre les
adultes…et les autres enfants !
Un bébé "statisticien"
le bébé serait capable, dès la naissance
 De se représenter des distributions de
probabilités, de les mettre à jour.
 De se représenter mentalement des
hypothèses vraisemblables
 De les utiliser pour faire des
prédictions et comparer avec les
données reçues. Trouver les causes.
 Une erreur de prédiction donnera un
signal de surprise.
La boucle perception- action
 Elle se déclenche automatiquement
 En voyant un objet, les aires motrices sont
activées pour aller explorer
 Chaque objet « envoie » un message
d’exploration par une action motrice. C’est
l’affordance
- c’est à frotter
- c’est à taper
- c’est à lancer
Un RABU C’est quoi ? Un TUFA

Un TUFA ou
un RABU ?
L’affordance
d’un porte
revues quand
on a 22 mois ?
Des matériels de jeu variés
et complémentaires
 Jouets qui permettent une variété d’actions
(jouets trop simples ou trop compliqués souvent
abandonnés)
 Proposition de 2 ou 3 types de jouets,
combinables dans le même espace
Camions + animaux, ou cubes, ou lego…
Poupées + serviettes + gants + flacons…
Voitures + garage, ou support, etc.

 Jeux « bons à tout faire » : boîtes en tout genre,


cuvettes, cartons, sacs, tubes en carton, flacons en
plastique, balles, tissus, cartes postales, etc…
La sérendipité
Le rôle fondamental des jouets en
plusieurs exemplaires

entre 15 et 36 mois
Les enfants,

- Ages
- Moyens fonctionnels
- Taille du groupe

Les adultes Les structures matérielles


- Positionnements - Agencement de l’espace
- Attitudes, actions - Meubles
- Projections - Jouets
Le développement des premières
interactions entre enfants

Pour parler d’« interaction », il faut


que le destinataire du message réponde
Certains messages (gestes, vocalises,
etc.) ne sont pas reçus par le
destinataire et restent des prises de
contacts sans devenir une interaction
Les enfants doivent apprendre à envoyer
et recevoir des messages
Le développement des
premières interactions entre
enfants

 Avant 1 an
 Il y a de l’intérêt, mais assez peu
d’interactions entre enfants, l’adulte est le
pôle central d’intérêt et d’échanges

 Il n’y a pas non plus de conflits lorsque les


enfants se prennent les jouets

 Pourquoi ? Parce que la conscience de soi


est encore peu développée. Un jouet en
vaut un autre.. le lien action- objet n’est
pas encore clair
Le développement des
premières interactions entre
enfants

 Dans la deuxième année


tout change …
 Les enfants sont mobiles, curieux, ils
explorent tout l’environnement,
touchent tout, essaient tous les
mouvements

 Tous les objets touchés par les autres


sont plus intéressants que les mêmes à
terre

 La conscience de soi et la conscience


de l’autre augmentent mais ne sont
pas encore bien différenciées
Les interactions entre enfants
apparaissent sous deux formes:

 Les conflits: prendre l’objet de l’autre, la


place de l’autre…
 L’imitation: aimer faire la même chose que
l’autre avec le même objet.
Deux façons d’exprimer le même besoin :
l’identification à l’autre
Le développement des
premières interactions entre
enfants
 Dans la 3ème année la différenciation
moi-autrui apparaît avec le langage
 L'imitation peut devenir alternée: "à toi, à
moi"..

 Le langage permet les jeux de "faire


semblant" et de scénario où chacun à un rôle
différent tout en restant dans le même jeu: "
tu viens acheter, je suis la marchande" ou "tu
m'apportes les rails du train, je construis"

Avec le langage vient le temps de la négociation.


Il faut CONVAINCRE et parfois faire des
COMPROMIS !
Rôle des jouets identiques ou différents
Recherches de J. Nadel
On propose à deux enfants de 2-3 ans de jouer
ensemble 2 fois, pendant 20 minutes

- Avec 10 jouets, tous en deux exemplaires :


2 chapeaux, 2 poupées, 2 serviettes, 2 chaises, 2
mobiles, 2 serviettes, 2 parapluies, 2 ballons, 2
cuvettes, etc.

- Avec 20 jouets différents : 1 poupée et 1 ours,


1 cuvette et 1 panier, 1 parapluie et 1 canne,
2 ballons différents, 1 chapeau et 1 casquette, etc.
Résultats
Objets Uniques Objets en doubles exemplaires
(20 objets différents) (10 objets X 2 exemplaires)

Plus d’intérêt pour les objets Plus d’intérêt pour le partenaire


Plus de jeu seul

Observe le partenaire : 28% Observe le partenaire : 12%

Jeux d’imitation : 13% Jeux d’imitation : 56%

Echanges non imitatifs : 11%

Rires, chants, cris joyeux = 142 Rires, chants, cris joyeux =330

Protestations, conflits = 52 Protestations, conflits = 4

 Les échanges imitatifs sont multipliés par 4 avec des exemplaires


de jouets identiques
Intérêt des jouets en plusieurs
exemplaires
Adéquation environnementale
aux besoins d’identification aux autres enfants

 Répondre au besoin impérieux d’identification à


l’autre entre 15 et 30 mois

 Les jouets identiques sont le meilleur support


au développement des premières interactions
amicales par l’imitation réciproque

 Diminuer les conflits en réduisant les occasions


de prendre le jouet de l’autre ce qui est
immanquable lorsqu’il est en un seul exemplaire.
Rôle des différents types de jouets
Sur les interactions entre enfants
entre 18 et 36 mois

Recherches d’A.M Fontaine


 Les enfants sont observés dans leur groupe
de crèche habituel.

 Au cours de périodes de 30 minutes de


jeux libres en présence des adultes familiers.

 Avec les jouets habituels de la crèche,


triés selon 3 types
Trois types de jouets
Un type différent à chaque observation

 Jeux de manipulation: Puzzles,


encastrements, duplos, etc..

 Jeux de faire semblant :Dinette,


poupées, déguisements, téléphones..

 Jeux moteurs : Toboggan, vélos, ballons,


blocs à grimper..
L’intérêt pour les autres enfants
du groupe dépend du type de
jouet

A votre avis, quels jeux


favorisent le plus les
échanges entre enfants?
Résultats avec les 3 types de jeux
Comportements sociaux présentant
des différences significatives dans les 2 groupes d’âge

30
Obs. enfants
25 Inter. Enfants
Inter. Adultes
20

15

10

0
Jeux Jeux faire Jeux moteurs
manipulation semblant
L’effet positif des jeux moteurs, déjà
sensible entre 18 et 24 mois, est très net
entre 30 et 36 mois

25
Inter.amicale
Inter. Conflictuelle
20

15

10

0
Jeux Jeux faire Jeux moteurs
manipulation semblant
Intérêt
des jeux moteurs

Les jeux moteurs ne sont pas


seulement de bons supports d’exercice
de la motricité, ils sont aussi de très
bons supports pour le développement
de la communication entre enfants
sans entraîner plus de conflits.
Condition : des structures où on tient à plusieurs, et
des jouets identiques (vélos de même couleur…)
Réflexions sur les jouets
pour les professionnels
 Ne pas diminuer le nombre de jeux pour réduire le
« bazar développemental » chez les moyens. Laisser
explorer, puis organiser une activité rangement avec
les enfants…
 Expérimenter des duos ou trios de jouets
complémentaires en beaucoup d’exemplaires
 Commandes de jouets : privilégier les mêmes couleurs,
les lots de jouets « à tout faire » (petites bassines).
 Sélectionner des matériels de récupération identiques
(boîtes, petites bouteilles de lait, tubes, sacs, cartons,
etc).
 Même avec peu de place, ne pas privilégier les jeux de
manipulation au détriment des jeux moteurs, même à
l’intérieur
Equilibre du système
Les moments calmes et agréables
Ex. des « ateliers » ou « chez l’AssMat »

Les enfants:
Taille du groupe :
quelques enfants

Présence des adultes : Ressources matérielles :


un adulte très proche matériel identique
et disponible dans pour chacun
la continuité
Déséquilibre du système
Les moments de transition entre deux activités :
avant ou après le repas, le soir à l’arrivée des parents, etc

Les enfants:
grand groupe

Ressources matérielles :
Présence des adultes :
diminution, voire absence matériel réduit
d’adultes (très occupés (rangement)
et en mouvement) ou « trop vu »
Rééquilibrer le système ?
Signaux d’alerte…

 Quand l’excitation, les pleurs, les


conflits augmentent

 Quand les adultes répètent


inutilement les mêmes interdits

ALORS: Se « poser » en équipe pour


observer le système et réfléchir autour
de trois questions
Questions pour
les moments difficiles ?

 Les enfants ont-ils au moins un adulte pour


servir de « phare », visible ? disponible ?

 Combien y- a- t’il d’enfants ? Où sont-ils ?


Peut-on scinder le groupe ?

 Les enfants ont-ils une activité intéressante à


faire : collective (chanson, histoire, rangement,
habillement… ) ou individuelle (matériel disponible) ?
Les enfants ne peuvent
pas avoir en même temps
moins de présence
d’adultes et moins de
matériel pour jouer
Quand on prévoit que les adultes vont
être moins disponibles (soins aux bébés, changes,
repas à préparer, rangements, attente du soir, etc.),
il faut anticiper et compenser
par un autre apport
 En grand groupe :
 Les « phares » sont posés et bien répartis dans la
pièce et les matériels de jeu un peu renouvelés
 ou s’il y a moins de jouets : présence plus active du
phare avec une activité fédératrice (chanson, lecture,
habillage, rangement en commun…)

 Si l’adulte donne un repas à un bébé ou fait


un change quand il est seul
 proposer si besoin une activité aux autres, à proximité de soi
Avant de tout changer…
il faut observer, réfléchir
en équipe

Où se tiennent les adultes?


Où jouent les enfants ?
Avec quels objets ?
Avec quelles actions ?
Cibler la question d’observation
"du point de vue des enfants"…
Question d’adultes: L’aménagement de la
salle de jeu ne va pas.. changer quoi ?...

Question d’observation recentrée sur les


enfants : Comment les enfants occupent-ils
la pièce, comment y jouent- ils ?

Quoi regarder ? Questions posées aux enfants


- Où jouent les enfants ?
- Avec quel matériel de jeu ?
- Comment jouent-ils ? ( Avec quelles actions ?
Seuls ? Avec les autres ?...)
Cibler des questions d’observation
précises : « quoi observer ? »
 Où jouent- t’ils ?
Quelles sont les zones de jeu que les enfants choisissent ?

 Avec quoi jouent-ils ? Cela permet de savoir ce qui leur plait


dans certains coins de jeu qui en proposent beaucoup, ou de savoir
où ils transportent les jouets

 Comment jouent-ils ? On peut anticiper différentes possibilités


- Ne joue pas (est seul en retrait, observe les autres, se déplace sans but,
cherche un câlin de l’adulte)
- Joue seul
- Joue amicalement avec les autres enfants
- Joue en conflit avec un autre enfant
- Joue avec l’adulte
- A un conflit avec l’adulte
NB : on peut se limiter à 1 ou 2 questions, mais avec 3 questions
l’observation est plus complète
Programmer l’observation
Quand observer ?
Pendant les jeux libres, pour pouvoir observer les choix
spontanés des enfants sans les influencer
Combien de temps observer ? Combien de fois ?
- Observer environ 20 minutes pendant les jeux libres, en retrait et
debout.
- Pour plus de validité on peut répéter l’observation, mais en
proposant les mêmes matériels de jeu aux mêmes endroits.
- Si on veut comparer deux façons d’aménager la salle de jeu (avant
et après changement), ou deux moments (le matin et le soir, par
exemple) on prévoit évidemment d’observer deux fois, avec les
mêmes jouets proposés aux enfants, et les mêmes adultes.

Comment observer ?
Observer l’ensemble du groupe d’enfants, en jeux libres, avec la
méthode des focalisations successives sur chaque enfant. Cela
permet que chaque enfant soit regardé autant de fois que les autres
et de suivre les différents changements dans son jeu pendant les
20 minutes.
Comment les enfants occupent- ils la
salle de jeu, comment y jouent- ils ?
Prénoms Joue Quel Joue comment ?
Ages (mois) où ? jouet?
J pas seul E+ E- A+ A-
O/R
Jérémie(17) Dinette gobelets X(K)

Léa (18) Garage voiture X

Ryan (18) Tob pas O


Lucie (20) Ferme cheval X

Tom (22) Piscine balles X(M)

Kevin (23) D gobelets X(J)

Marina (24) P balles X(T)

…..
Analyser l’observation
Où jouent les enfants ? On fait le bilan des «réponses»
des enfants sur les fiches d’observation

- Sur chaque fiche d’observation, en bas de la colonne « où ? »,


on compte le nombre de présences d’enfants notées dans chaque
espace visité (zone de jeux ou espaces libres), puis on cumule le
résultat de toutes les fiches pour chaque espace,

- On prépare une fiche récapitulative avec la liste de tous les


espaces de jeux possibles pour les enfants, on y reporte les
chiffres cumulés. On peut aussi les reporter sur le plan de la pièce
On obtient une « photographie de groupe » : on voit objectivement
le nombre de fois où chaque lieu a été visité par des enfants
pendant les 20 min de jeux libres
C’est comme un « hit parade » des choix des enfants…

- On fait de même pour la position des adultes pour savoir où ils


se sont tenus majoritairement
Merci de votre attention

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