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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

Leçon I – Introduction et éléments de théorie

Chapitre 1 – introduction
SECTION 1 : Les principes directeurs de la méthodologie
juridique

1.1. LES TROIS SOURCES DOCUMENTAIRES DU DROIT

1. La législation
= ensemble des règles générales de conduites édictées par
CONSTITUTION
les autorités auxquelles l’ordre juridique reconnait cette
compétence

Doit respecter
Lois (sens matériel) = tout acte qui, pris par une autorité LOIS, décrets
quelconque, présente un contenu normatif, càd s‘applique et ordonnances
Par le PL
de manière générale et abstraite. En ce sens, la loi a un effet
obligatoire
REGLEMENTS
→ Elles sont ordonnées et se placent dans un système
= arrêtés royaux/ ministériels
hiérarchique qui permet de déterminer leur validité
Par le PE
et d’assurer la cohérence du système

Principes généraux de droit : partant du constat que « tout


le droit n’est pas dans la loi », la pratique judiciaire a permis de faire émerger du « droit non écrit »
→ Ce sont des véritable source de droit à inclure dans la législation au sens large

2. La doctrine
= ensemble des publications par lesquelles des auteurs commentent une matière juridique déterminée
→ Pas d'autorité officielle (peut être écrite par un professeur, un avocat, un conseiller juridique, …)
→ Une opinion doctrinale n’engage q’un auteur : Les auteurs de doctrine n’ont reçu dans l’ordre juridique
aucun pouvoir d’édicter des règles contraignantes au droit, ni de rendre des décisions contraignantes au
droit.
→ Type : Ouvrages, articles de revues, note d’arrêt dans une revue
→ Auteurs : un professeur, un avocat, un conseiller juridique en entreprise, …

3. La jurisprudence
= ensemble des décisions prises par les juridictions (voir ???)
→ Le juge (l’auteur) consigne par écrit la solution du litige qu’il a jugé, ainsi que les motifs de
cette décision jurisprudentielle

La loi édicte, le juge applique, la doctrine commente

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4. Interactions que ces sources entretiennent entre elles

DOCTRINE
Commente Aide pour trancher un litige
(commentaire doctrinaux)

Est appliquée par


LEGISLATION JURISPRUDENCE
Remettre en question

Appréhender le droit :
Droit = antithèse des mathématiques
→ Les maths ne souffrent pas d’interprétation, il n’y a qu'une seule réponse, c'est soit VRAI, soit FAUX
→ Le droit c'est l'inverse = discipline de l'argumentation, du discours
Et pour avoir un bon discours il faut se baser sur des sources

Comment utiliser ces sources ?

Les RECHERCHER Les COMPRENDRE REDIGER


- Trouver les bonnes sources, 1. Le droit est 4. Il faut en faire qlq chose
choisir difficile à (travail à rendre fin
- Toutes les sources ne se valent saisir d'année)
pas 2. Comment la 5. Rédiger un texte sur un
- Apprendre à sélectionner les lire travail/un sujet donné
bonnes 3. Qui la 6. Utiliser les sources
- Il faut savoir ce qu'on veut trouvées et en faire la
prononce ?
chercher référence
Quel impact ?

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CHAPITRE II. ELEMENTS DE THEORIE :


LEGISLATION
La législation est le « cœur » de tout sujet de recherche en droit
− La doctrine la commente
− La jurisprudence l’applique

SECTION 1 : Les actes normatifs


1. Notion
La législation = ensemble de règles générales de conduite (le plus souvent) édictées par les autorités auxquelles
l’ordre juridique reconnait cette compétence.

→ Donc visée sous ce terme la loi au sens matériel : toute règle de droit générale et abstraite (effet
obligatoire), quelle qu’en soit la source, qu’elle soit écrite ou non
→ tout le droit ne se trouve pas dans écrit la loi et il y a aussi des règles non-écrites (coutumes, principes
généraux de droit, …)
→ Autorité = pouvoir législatif et exécutif
→ Ordre adressé à la population.

Norme : tout commandement qui est revêtu d’un caractère général et abstrait, avec effet obligatoire erge
omnes, adressé à la population.

2. Typologie
|1| Le niveau constitutionnel

|2| Le niveau législatif


→ Loi spéciales
→ Lois formelles au sens strict adoptées par le pouvoir législatif fédéral
→ Lois formelles au sens larges adoptées par les organes législatifs fédérés, l’intensité de ces lois est
équivalente à celle des lois formelles au sens strict
• Décrets des communautés flamande, française et germanophone
• Décrets des régions flamande et wallonne
• Ordonnance de la région Bruxelles capitale
• Décrets de la commission communautaire française (COCOF)
• Ordonnances de la commission communautaire commune (COCOM)

|3| Niveau réglementaire


→ Arrêtés royaux pris par le roi et Arrêtés ministériels adoptés par les ministres du gouvernement fédéral
→ Arrêtés pris par les gouvernements communautaires et régionaux et arrêtés pris les collèges des
commissions communautaires communes (COCOM) et française (COCOF) et les membres de ces organes
collégiaux

|4| Niveau réglementaire décentralisé


→ Règlements et arrêtés de la commission communautaire française (COCOF), de la commission
communautaire commune (COCOM) et de la communauté communautaire néerlandaise (COCON)
→ Règlements et ordonnances provinciaux
→ Règlements et ordonnances communaux
→ Local = tout ce qui est lié aux provinces
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SECTION 2 : Les principes généraux la recherche normative

2.1. LIEN ENTRE RECHERCHE NORMATIVE ET ACTUALITE JURIDIQUE


Il faut toujours trouver la loi en vigueur aujourd’hui
→ Se référer aux règlementations telles qu’elles existent depuis leur dernière modification
→ Le seul droit qui compte, c’est le droit à jour

La précaution fondamentale d’un juriste est donc de retrouver, à propos du sujet étudié, la ou les normes en
vigueur

1. Instabilité et complexité :
3 facteurs de complication :

|1| Inflation normative, les modifications, les abrogations


Le système normatif évolue constamment et cette évolution ne cesse d’accélérer à « inflation législative »
→ Adoption de nouveaux textes dans des domaines non réglementés auparavant Remplacement complet
d’un ancien texte par un nouveau
o Le plus souvent, adaptation de la législation par modifications partielles : insertion,
remplacement, suppression d’articles, de subdivisions d’articles, de groupes d’articles, de
sections, de chapitres ou de titres, …
o Remplacement d’un texte entier par un nouveau
→ « Frénésie normative » qui s’accélère, particulièrement dans les matières « mouvantes » comme le droit
fiscal ou social
→ Il arrive même que des textes soient modifiées avant d’être en vigueur ou même publiés
Une telle instabilité rend très difficile la recherche documentaire mais aussi la détermination précise du droit
applicable à une situation donnée

|2| Le morcellement des compétences


Transfert de compétences à des collectivités politiques distinctes (communautés, régions,…) ne facilite pas la
recherche normative car :
→ D’une part, les textes nationaux transférés aux entités fédérées peuvent évoluer différemment au sein
de chacune de celles-ci.
o Chaque entité fédérée peut décider de d’abroger, maintenir, remplacer la législation nationale
dont elle a hérité
o Ou elle peut décider de maintenir le texte édicté avant le transfert des compétences, en le
modifiant progressivement
D’autre part, un texte national qui a pour objet essentiel une matière maintenant fédérée peut contenir des
dispositions qui restent dans les compétences de l’état fédéral.
o En cas de remplacement du texte national d’origine par les entités fédérées, ils doivent
maintenir les dispositions de l’état en vigueur

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|3| L’incidence du contrôle objectif exercé par la cour constitutionnelle et la Section du contentieux
administratif du Conseil d’Etat
La C. Const. Et Le C. d’Etat rendent des arrêts qui vont affecter directement le Cour const : juridiction qui
droit positif existant va contrôler le travail du
→ Elles peuvent annuler/suspendre des normes si elles sont contraires à pouvoir législatif
des normes hiérarchiquement supérieures
Conseil d'Etat : juridiction
o Elles les font disparaitre et donc elles ne sont plus dans le texte
qui va contrôler le travail
de loi
du pouvoir exécutif

2. Systématisation : codification et coordination


Il s’agit de coordonner/codifier les différentes normes éparses
→ Le législateur peut le faire : il crée de nouvelles règles qui se substituent aux anciennes règles éparses
mais de manière rassemblée et organisée dans un CODE
o Ces codes ont valeurs de loi
o Ex : code de la route = ensemble de toutes les lois concernant la circulation
→ Mais le législateur confie souvent cette tache au pouvoir exécutif car il n’a pas le temps

2.2. Lien entre recherche normative et hierarchie des sources normatives


Les sources normatives sont ordonnées selon un principe de hiérarchie qui permet de déterminer leur validité
et d’assurer la cohérence du système
→ Le principe de la hiérarchie des normes est particulièrement important pour guider la recherche
heuristique
o On commence par chercher dans les textes le plus haut placé et puis on descend.
→ Il faut toujours lire les normes en parallèle, car elles sont toutes complémentaires
o Ex : lire un arrêté en même temps que la loi à laquelle elle se rapporte

2.3. Les supports : premiere approche

1. Les supports « papier »

|1| Le moniteur belge


= la publication officielle de tous les textes appliqué en Belgique
→ Tout texte qui a pour vocation de devenir obligatoire doit y être publié, s’il ne l’est pas, il n’est pas censé
devoir être appliqué
→ Le MB apparait tous les jours sauf w-e et jours fériés.
→ C’est la publication de la législation par excellence
→ Cependant, le MB ne fournit aucun renseignement sur l’évolution instantanée de la production
législative à un moment donné (soit, ne donne pas le droit en vigueur).
→ Il est impossible à sa lecture de connaître les éventuelles modifications subies par le texte
postérieurement à sa publication
o On ne peut pas être sûr d’avoir le bonne version puisque ce n’est cliché à un instant T

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|2| Les recueils officieux :


→ Mis en place par des éditeurs privés rassemblant en des ouvrages une sélection de textes normatifs
→ Assurent périodiquement la mise à jour
o En omettant les règles qui ne sont plus d'application
o En faisant un tri en fonction du public destiné
o En intégrant les modifications survenues
→ Appelés communément les « codes »

|3| Précisions importantes :


Ces deux types de publications « papier » peuvent aussi être électronique
→ Le moniteur Belge est publié sur le net
→ Les recueils officieux sont disponibles sur des sites privés

Il ne faut pas confondre le recueil officiel, les codes officiels et les codes officieux.
→ Recueil officiel : Le moniteur belge : un recueil dans lequel sont publiée au jour le jour toutes les normes
o 1 SEUL SUPPORT
→ Code officiel : différents textes de lois ou règlements qui ont été rassemblés
o le code civil, pénal : toutes ces normes qui ont pour objet de codifier des textes
o C’est de la législation PAR NATURE
→ Code officieux : support réalisé par une entreprise privée donc non officiel
o Ex : Code bac :
o Mais peut contenir aussi bien des codes officiels que des actes normatifs

2. Les supports informatiques


→ Il y a des plateformes publiques, donc gratuite : Le MB, le site de la législation belge…
→ Mais aussi des plateformes privées, donc payantes : Jura, Strada lex…
o Ces dernières brassent autant de la législation que de la doctrine.

L’avantage qu’elles soient en ligne est qu’elles sont très régulièrement mises à jour.

SECTION 3 : Les travaux réparatoire des actes normatifs


1. Notions
Travaux préparatoires : Contiennent l’ensemble des documents relatant les étapes de l’élaboration d’une
norme, et, plus précisément d’une « loi » adoptée par le législateur, fédéral ou fédéré.
→ Tous les débats etc

En 2016, une loi réclamant une plus grande transparence vis-à-vis des travaux préparatoires a été imposée,
→ Jusqu’alors ils étaient inexistants, ou du moins, n’étaient pas rendus publics

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2. Typologie
Chaque assemblée (au fédéral : la Chambre des représentants et le Sénat) consigne les activités législatives qui
se déroulent en son sein.

Pour les deux, les travaux préparatoires sont classés en 3 catégories :


→ Documents parlementaires : Documents préparatoires qui servent de base au vote des lois
→ Annales parlementaires : compte rendu intégral, compte rendu analytique :
o Relation intégrale ou résumée des débats publics de l’assemblée concernée
→ Bulletin des questions-réponses : relation des questions posées par les membres de l’assemblée
concernée et des réponses apportées par les ministres et secrétaires d’Etat.
o Il ne s’agit pas à proprement parler de travaux préparatoires.

3. Supports
Disparu en format papier, ils sont disponibles sous format électronique
→ via le site de l’assemblée concernée.
→ Et pour les avis de la section de la législation du conseil d’État via le site de celui-ci depuis 2017

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Leçon II – Eléments de théorie : doctrine et


jurisprudence

CHAPITRE I. ÉLÉMENTS DE THÉORIE : DOCTRINE


SECTION 1 : Notions
Doctrine = « l’ensemble des publications par lesquelles les auteurs commentent une matière juridique
déterminée. C’est le droit commenté, expliqué, clarifié, analysé et synthétisé »
→ Elle renvoie à des commentaires, des opinions émises par des auteurs concernant un domaine générique
ou une question particulière de droit
→ Ces commentaires doivent avoir été rendu publics, c’est à dire avoir fait l’objet d’une publication
o Elle peut être publiée sous plusieurs formes en fonction de l’objet ou de l’envergure du texte ou
du canal de diffusion choisi
→ Ex. de commentaires doctrinaux : tous les articles dans les revues de droits, la biblio est remplie de livres
d’opinion doctrinales
→ Ex. d’auteurs de doctrine : assistants, profs, avocats

Il ne faut pas utiliser que de la doctrine car c’est un langage normal, avec une structure pas forcement
scientifique.
→ Elle n’a pas de statut officiel. Elle n’est pas contraignante.
→ La doctrine n’a pas de statut officiel ni d’autorité particulière >< législation et jurisprudence
→ Doctrine = source du droit au sens heuristique (>< officiel), une source documentaire que tout chercheur
doit consulter
→ Mais ça reste une opinion, il faut donc plusieurs sources concordantes pour approcher la certitude de
l’état du droit

Au sein de la doctrine : une distinction :


→ Doctrine de lege lata / descriptives: explicite les textes et la manière dont ils sont appliqués
= « en application du droit acculement en vigueur »
→ Doctrine de lege ferenda / critique : plus critique, propose des modifications législatives, des
infléchissements jurisprudentiels voir des modifications législatives
= « en application du droit que l’on devrait appliquer »

→ Souvent des commentaires doctrinaux sont composées de commentaires des deux catégories

SECTION 2 : Typologie
→ Une doctrine bénéficie de son statut doctrinal seulement si elle est publiée
o Pas de doctrine non publiée
→ Pas de classification certifiée : chaque auteur donne à la doctrine la forme qu’il veut
→ Les commentaires doctrinaux sont alors rangés en fonction de leurs supports : ouvrages et revues
o Elles ont également des spécificités en matière de contenu, les sous catégories
→ Pas de hiérarchie formelle entre les commentaires doctrinaux,
o Classification informelle et mouvante en fonction de la rigueur et du sérieux du commentaire
ou de la notoriété de l’auteur

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2.1. LES OUVRAGES


Ouvrage : livres rédigé par un ou plusieurs auteurs et publiés par des maisons d’édition à un moment donné

1. Les encyclopédies juridiques


Ce sont des ouvrages grande envergure :
→ Abordent et font le tour de manière systématique voire analytique à par thèmes dans l’ordre
alphabétique
→ regroupement de règles de droit en fonction de leur objet (ex : pénal, public, fiscal, …).
→ Présentent un vaste panorama de la science juridique telle qu’elle est conçue et pratiquée à l’époque de
leur publication
o Il faut s’assurer qu’elles sont bien à jour quand on les consulte
→ Elles font l’objet d’un référencement spécifique
Encyclopédies générales : ensemble des matières juridiques
→ Les pandectes belges, Le répertoire pratique du droit belge, Les novelles, L’algemene pratische
rechtsverzameling

Encyclopédies spécialisées : sur plusieurs branches du droit


→ Le répertoire notarial, les encyclopédies beltjens, les beginsselen van Belgish Privaatrecht, …

2. Les ouvrages au sens strict


Livres écrits par un ou plusieurs auteurs publiés par une maison d’édition à une date déterminée : commente le
droit tel qu’il existe à cette date fixe

Distingués en fonction de leur ampleur et de leur degré de généralité :

→ Traités : très volumineux qui comporte beaucoup de théorie sur une sou branche du droit déterminée.
o Ex : traité élémentaire de droit civil belge
→ Monographies (ouvrage basique) : commentent une matière juridique bien circonscrite (aspect d’une
subdivision de branche de droit).
o Son ampleur permet un examen approfondi.
o Traitent de sujets divers, il y en a énormément et leur valeur n’est pas égale.
→ Manuels et précis : objectif didactique, contient des exposés plus courts et pratiques.
o Manuel ou précis selon la préférence de l’auteur
o Intéressant pour démarrer car c’est bien expliqué, démarre à 0

Attention, le syllabus n’est pas une source doctrinale (pas publié, uniquement diffusé)

« Chroniques de jurisprudence »
→ Etude critique d’un ensemble de décisions rendue par différentes juridictions à propos d’une même
matière pendant une période déterminée
→ C’est bien de la doctrine et non de la jurisprudence

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3. Ouvrages collectifs :
Ouvrages collectifs :
Différents auteurs rédigent, chacun, une contribution spécifique autour d’une thématique commune
→ C’est un ouvrage écrit à plusieurs où l’on précise qui a fait quoi
→ Par exemple, chacun écrit un chapitre

La personne qui a défini la thématique de l’ouvrage, organisé le rassemblement d’auteurs et lus les différents
textes avant la publication est le directeur
→ Il est crédité sur la couverture
→ Ils peuvent êtres plusieurs

« Mélanges » ou liber amicorum :


Ouvrages collectifs un peu particulier écrit en l’honneur de quelqu’un dont la carrière ou la vie a pris fin (éminent
juriste, haut magistrat, avocat, professeur d’université, etc. qui a pris sa pension ou qui est décédée) sur un
thème qui l’intéressait
− Les contributions portent donc généralement sur la branches du droit dans laquelle s’est illustré la
personnalité honorée Moins souvent mention d’un directeur d’ouvrage
− Les différentes contributions peuvent apparaitre

Examens ou chroniques de jurisprudence : Peuvent se trouver sous forme d’ouvrages collectifs avec un contenu
spécifique

Attention, les ouvrages « à plusieurs mains » ne sont pas


des ouvrages collectifs.
Puisqu’il y a plusieurs personnes sur la même partie, il est
impossible de relier une partie à un auteur

2.2. LES REVUES


Paraissent à intervalle réguliers (hebdomadaires, mensuelles, trimestrielles, …)
− Comme un magazine rempli d’articles qu’une maison d’édition publie à intervalles réguliers.
− Il y a des revues générales et des revues spécialisé

Dans les revues juridiques générales on trouve :


− Celles consacrées exclusivement à la doctrine
− Celles qui sont mixtes
o Qui contiennent de la doctrine et de la jurisprudence

Les revues juridiques spécialisée sont, pour la plupart mixtes et sont spécialisé :
− Soit par matière ou branche du droit
− Soit en fonction de la provenance des décisions de jurisprudence qu’elles publient

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Ces revues peuvent contenir (outre de la jurisprudence) des articles, des chroniques de jurisprudence ou des
notes d’arrêt :

Les articles Les examens (ou chroniques) de Notes d’arrêt


jurisprudence
− Majorité des travaux de doctrines − Commentaire critique
réalisés aujourd’hui - Étude critique d’un ensemble d’une seule décision de
− Études brèves, limitées et de décisions rendues par jurisprudence
d’actualité différentes juridictions à − Publiée dans une revue à
− Portent sur un point de droit propos d’une même matière la suite de la décision
circoncit pendant une période concernée
− Le chercheur identifie ce qu’il déterminée − Commente une decison
recherche grâce au nom de - Commente pleins de décisions de justice et se trouve
l’article, de l’auteur ou du numéro de justice entre telle et telle juste en dessous
de la page date

SECTION 3: Principes généraux gouvernant la recherche


doctrinale
Deux principes cardinaux de recherche : « du général au particulier » et « de l’enseignement à la thèse ».
→ Ils doivent être tempérés depuis l’apparition de l’informatique juridique documentaire car les bonnes
bases de données et les sites web fiables mettent en avant directement la quasi-totalité des sources
intéressantes.

Du général au particulier
→ D’abord on prend une vue d’ensemble de la matière pour bien la cerner :
o On lit à propos du thème de la recherche : encyclopédies, traités, monographies, manuels et
précis
→ Les travaux généraux font souvent référence aux travaux spécialisés approfondis à « effet boule de
neige »
o On lit les articles, les examens de jurisprudence, les notes et les conclusions
→ On ne doit pas toujours suivre cet ordre

De l’enseignement à la thèse
→ D’abord lire les études décrivant le droit applicable (doctrine de lege lata)
→ Ensuite celles qui le critiquent et suggèrent de le modifier (doctrine de lege ferenda)
→ Il faut savoir de quoi on parle avoir de pouvoir avoir un esprit critique dessus

SECTION 4 : Les supports


Supports papiers : ouvrages et revues

Support informatique :
→ La doctrine sur supports informatiques se développe lentement
→ Quand elle existe : scan de la version papier via un lien proposés par les moteurs de recherches privés
→ Les ouvrages apparaissent progressivement sur les sites des bibliothèques sous forme d’e-book
o Également des scans de versions papier
→ Elle est absente des données fournies par les sites publics accessible à tous

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CHAPITRE II – ELEMENTS DE THEORIE :


JURISPRUDENCE
SECTION 1 : Définition et rôle de la jurisprudence
→ Après avoir trouvés les textes normatifs et les commentaires doctrinaux on doit trouver des décisions
de justice relative au dit sujet
→ La jurisprudence permet au chercheur de prendre conscience des retombées « pratiques » de son sujet,
→ Elle permet d’étudier les application concrètes des décisions de justices
→ Pour découvrir comment les juges comblent les lacunes de la loi en la matière

1. Définition
Jurisprudence : l’ensemble des décisions rendues par les juridictions c’est-à-dire les institutions chargées de
trancher, sur la base des exigences de la règle de droit, les conflits qui leur sont soumis
→ c’est le droit concret, incarné, vécu, pratiqué sur le terrain

Juridiction, au sens large (ses constituants) :


- Les cours et tribunaux de l’ordre judiciaire
- Les juridictions administratives (avec, au sommet, la section du contentieux administratif du Conseil
d’État), la Cour constitutionnelle,
- Certains organes du pouvoir législatif exerçant une fonction juridictionnelle (ex. : la Cour des Comptes),
- Ainsi que les juridictions européennes et internationales

2. Rôle
Le rôle de la jurisprudence est, au minimum, quintuple :

|1| Qualification : Le juge doit qualifier les faits qui lui arrivent et décider du texte de loi qui leur est appliqué
(=opération de qualification). La législation est en général abstraite et générale, le juge applique à un cas
précis la loi générale et explique comment il arrive à cette décision.

|2| Interprétation : Comme le législateur est un groupe d’hommes et de femmes et non pas des machines, les
règles (rédigées le plus souvent en des termes généraux et abstraits) requièrent parfois d’être interprétées
avant d’être appliquées aux situations concrètes surtout si elles sont imparfaites.
→ Le juge est donc chargé d’appliquer la loi, le cas échéant en faisant un travail d’interprétation

|3| Créativité : Lorsque le juge se retrouve face à un fait pour lequel il n’existe pas Il y a déni de justice
de loi, il doit tout de même rendre la justice en se basant principalement sur lorsque le juge refuse de
les principes généraux du droit (souvent non-écrits) en faisant preuve de juger sous quelque
créativité prétexte que ce soit,
→ Déni de justice interdit même du silence, de
l'obscurité ou de
|4| Adaptation : Ils existent des règles inchangées depuis 1804, le juge, pour
l'insuffisance de la loi
trancher, doit pouvoir adapter ces règles aux évolutions de notre société et aux
réalités actuelles

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|5| Incitation : Le juge peut parfois attirer l’attention du législateur quand il faut faire une nouvelle réforme ou
combler une lacune. La jurisprudence a également un rôle d’« incitation législative ».
→ Possibilité que se crée des « courants de jurisprudence » : La force de plusieurs jurisprudences qui
vont dans le même sens peut devenir une règle pour les autres juges
o Revirement de jurisprudence = infirmation des courants de jurisprudence (rares)
→ Un courant de jurisprudence est le lieu d’émergence de la coutume et des principes généraux du
droit

SECTION 2 : Typologie des décisions de justice et pyramide


judiciaire

2.1. Les trois juridictions suprêmes


On compte en Belgique 3 juridictions dites suprême :

La cour de cassation :
→ Chapeaute l’ordre judiciaire C’est de manière très
→ Juge du pouvoir judiciaire schématique et très
→ art. 147 C° et art. 608 à 615 C. jud simplifiée qu’on peut dire
que chaque juridiction
Le conseil d’état, section du contentieux administratif :
suprême est juge de l’un des
→ Haute juridiction administrative trois pouvoirs (législatifs,
→ Juge du pouvoir exécutif
exécutifs, judiciaire)
→ lois coordonnées du 12 janvier 1973 sur le Conseil d’État,

La cour constitutionnelle :
→ haute juridiction constitutionnelle o
→ Juge du pouvoir législatif
→ loi spéciale du 6 janvier 1989 sur la Cour constitutionnelle

2.2. La pyramide de juridictions de l’ordre judiciaire

1. Le concept de pyramide
Les juridictions se déploient suivant un ordre précis convergeant vers un point central

Elles s’étagent par degrés lesquels incarnent la possibilité d’introduire un recours contre une décision de justice
→ Socle de la pyramide = décisions de premier ressort (le premier degré de juridiction)
→ Au-dessus = juridiction de dernier ressort (le second degré de juridiction) à degrés d’appel pour les
décisions rendues par les juges de premier ressort
o Certaines juridictions statuent en premier et dernier ressort
→ Les décisions de dernier ressort peuvent être soumises au contrôle de la cour de cassation

2. Les compétences
→ Voir schéma

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3. Les recours
Recours ordinaire : l’appel
→ Vise à substituer à une décision de 1er ressort une autre décision (de dernier ressort) rendue par une
juridiction différente
→ Il est porté dans la juridiction directement supérieure dans la pyramide
→ Elle va rejuger les faits et le droit : aborde le fond du dossier
→ C. jud. Art. 616 : Tout jugement peut aller en appel sauf si la loi en dispose autrement
→ Attention : il ne peut y avoir qu’une procédure en appel entres les mêmes personnes, pour le même
litige

Recours extra-ordinaire : L’arrêt de cassation :


→ Procédure particulière et EXTRA-ORDINAIRE et ne constitue donc pas une procédure de « troisième
instance »

la Cour de cassation vérifie si un jugement ou un arrêt rendu en dernière instance (après épuisement des voies
de recours ordinaires d’appel et d’opposition), viole la loi ou ignore une règle de droit.

→ Bonne application de la loi : pas de cassure, la décision attaquée reste irrévocable et celle valable
→ Mauvaise application de la loi : cassure, renvoie la décision vers une autre juridiction de dernier ressort
mais de même rang
o Dans ce cas, la Cour de cassation annule la décision attaquée et renvoie l’affaire devant une autre
juridiction qui examinera à nouveau l’affaire sur le fond en se conformant à l’arrêt de la Cour de
cassation sur le point que celle-ci a tranché (= juridiction de renvoi)

C’est une remise à zéro du litige en connaissant sa finalité

La Cour de cassation ne traite pas du fond des affaires mais du droit !


→ Elle ne va pas rejuger une affaire et remplacer la décision par la sienne
→ Elle ne représente pas un 3ème degré de juridiction
→ Elle vérifie si la juridiction a respecté les normes en causes et les formalités prévues
→ Elle vérifie si le juge a appliqué et interprété correctement la règle de droit

4. La terminologie :

a. Décisions b. Magistrats c. Parties

C. C. C.
cass cass cass

Cour C. C. Cour C. C. Cour C. C.


d’appel ass trav d’appel ass trav d’appel ass trav
Tr. 1° Tr. 1° Tr. 1°
Tr. Tr. Tr. Tr. Tr. Tr.
Fam- entr trav Fam- entr Fam- entr
Corr civ jeu trav trav
Corr civ jeu Corr civ jeu
Trib. Trib. Trib.
P.J P.J P.J
pol. pol. pol.

- Les tribunaux rendent des - Les magistrats siégeant dans En règle générale, les parties sont
jugements un tribunal sont des juges demandeur et défendeur sauf :
- Les cours rendent des arrêts - Les magistrats qui siègent - en cour d’appel : appelant et
dans une cour sont des intimé
conseillers - en matière pénale :
14
prévenu (assises : accusé)
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d. Le ministère public
→ Exerce sa fonction au sein d’un « parquet » et sont donc aussi appelé « le Parquet »
→ Double rôle :
o Représenter et défendre la société
o Punir l’auteur d’une infraction
→ Rend des avis dans des affaires déférés aux juridictions de fond et des conclusions de ses représentants
devant la Cour de cassation
o Qui sont parfois publiées dans une revue juridique en sus de la décision de justice
o Sont qualifiée d’œuvre de « para-jurisprudence » car même si l’arrêt constitue de la
jurisprudence, les conclusions n’en font pas formellement partie et ne sont donc pas à considérer
comme de la jurisprudence au sens strict (constitue pas non plus un élément de doctrine)
→ Ils changent de noms en fonction de la juridiction à laquelle ils sont attachés :

C.
cass → Arrondissement judiciaire : procureur du roi (+substituts)
→ Tribunal du travail : auditeur (+substituts)
Cour C. C. → Cour d’appel et cour d’assises : procureur (+avocats généraux)
d’appel ass trav → Cour du travail : auditeur général (+ avocats généreux)
Tr. 1°
Tr. Tr. → Cours de cassation : procureur général (+avocats généraux)
Fam- entr trav
Corr civ jeu

Trib.
P.J
pol.

Le tribunal de l’application des Degrés d’infraction


Il est toujours
peines (TAP) veille à l’exécution − Contravention
possible de faire un
des peines prononcées par les − Délit
appel en droit pénal
cours et tribunaux. Une − Crime
puisqu’il n’y a pas
chambre spécifique veille à d’enjeux pécunier
l'application des mesures
d'internement prononcées par
une juridiction.

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

SECTION 3 : principes généraux gouvernant la recherche


jurisprudentielle

1. Actualité de la source et principe hiérarchique


La lecture de la jurisprudence répond à un principe cardinal : priorité aux décisions les + récentes et de la + haute
autorité (+ d’importance et + de valeur)

2. Décision prononcées et décisions publiées


→ Celles de la Cour Constitutionnelle et de la Section du contentieux administratif du Conseil d’État : toutes
publiées
→ MAIS pas de recueil exhaustif de la jurisprudence judiciaire
o toute la jurisprudence ne fait pas l’objet de publication (que – de 1%)

2 types de jurisprudence (= désigne l’ensemble des décisions prises par les cours et tribunaux de Belgique) :
→ Jurisprudence inédite = celle qui n’est publiée nulle part mais qu’on s’est procuré via un avocat ou le
magistrat
→ Jurisprudence publiée = partie de la jurisprudence qui sera jugée suffisamment digne d’intérêt pour être
publiée

3. Sommaire, extrait et texte intégral


La jurisprudence connait un état intermédiaire (>< législation) : la publication électronique à l’état sommaire

Le sommaire est un résumé subjectif et partiel donc


→ dans le meilleur des cas, il ne donnera qu’une vue tronquée de la décision, dont il écrasera les subtilités
du raisonnement du juge
→ Dans le pire des cas, l’auteur du sommaire aura mal interprété la décision et, de ce fait, il livrera un
résumé qui induira le lecteur en erreur.

Pour éviter de trahir la pensée du magistrat, de nombreux sommaires consistent simplement en la reproduction
d’une ou plusieurs phrases de la décisions
→ Mais ces extraits manquent de lisibilité

Il faudra se diriger vers le texte intégral de la décision (en ligne ou en bibliothèque), dont la revue qui la publier
nous sera indiqué par le site

Mais si le texte intégral n’est pas disponible (ce qui arrive): possibilité d’utiliser la décision qui a simplement et
publiée par extraits
→ cela reste de la jurisprudence (même amputée)
→ contrairement au sommaire, qui constitue une aide à la recherche développé par la maison d’édition
publiant la revue

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Leçon III – outils de recherches : bibliothèque


et bases de données

CHAPITRE I – DECOUVERTE DE LA BIBLIO

SECTION 1 : initiation à la bibliothèque de Saint-Louis


Il y a 2 salles :
→ « multi-sources » : plateau 1
→ « salle des ouvrages de doctrine » : plateau 2
→ + De nombreux ouvrages entreposés dans les sous-sols (au magasin) et pas dans les rayons de la
bibliothèque qui peuvent être obtenus en faisant la demande depuis les ordis ou l’accueil de la
bibliothèque

1.1. La salle « multi-sources »

1. Sources doctrinales et mixtes


Ouvrages : édités à une date précise
→ Constituent l’essentiel de la « salle d’ouvrage de doctrine »

Revues : périodique, publiés à intervalles réguliers


→ Constitue l’essentielle de la salle « multi-source »
→ Celles uniquement consacrées à la doctrine
→ Ou mixtes : doctrine + jurisprudence

Dans la bibliothèque :
− Il y a seulement les formats originaux des revues publiées dans l’année
− A la fin d’une année, toutes les revues publiées sont reliées et transformées en un volume annuel rangé
dans les rayons à ( revues reliées ≠ ouvrages)
− La forme dépend de l’année de publication

Revues publiées dans l’année : sur les présentoirs à l’extrémité de la salle située près de l’accueil par ordre
alphabétique (nom de la revue)
→ Plus récent à l’avant et plus anciens en dessous du présentoirs qui se soulève

Revues reliées : sur les étagères centrales


→ Chacune a une cote pour la retrouver facilement : DR + n°
→ Rangées dans l’ordre de la cote de manière linéaire (commençant du côté de l’accueil, puis d’allée en
allée de manière linéaire) et chronologique
→ La cote est sur le présentoir sous le dernier n° de la revue publiée
→ La rangée supplémentaire de revues est située entre les deux ensembles de salles de travail collectif

Normalement pas d’ouvrage dans cette salle


→ quelques encyclopédies
→ Des ouvrages nouvellement acquis (sur présentoir)

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2. Sources jurisprudentielle
Décisions jurisprudentielles publiées dans des revues
→ Mais la plupart sont des revues mixtes (jurisprudence et doctrine)
→ Seules quelque unes sont consacrées qu’à la jurisprudence (les décisions rendues par un type de
juridiction peuvent être publiées au sein d’une revue qui leur est exclusivement réservées).

Pasicrisie + recueil des arrêts du Conseil d’Etat (s’arrête à 1994) :


→ rangés dans le fond de la salle multi-source (opposé de l’accueil)
Revues juridiques publiées dans l’année
→ se retrouvent sur les présentoirs
→ peuvent contenir des décisions jurisprudentielles en plus de doctrine

Décisions jurisprudentielles (qui non publiées sous format papier) sont généralement disponibles par voie
électronique

3. Sources législatives
Les actes législatifs
Dans un ordre hiérarchique : les sources législative : Constitution, lois, règlements
Législation : il arrive au législateur de faire des codifications, c'est à dire, rassembler en un corps unique des
règles précédemment éparses = code officiels
→ Du point de vue de la hiérarchie des normes, les dispositions rassemblées par le législateur dans un code
ont valeur de loi
→ Code civil, code pénal, code judiciaire, …

En droit interne : deux types de publication papier :


→ Le Moniteur belge
o version papier s’arrête en 1997 (dispo en magasin)
→ Les codes « officieux »
o Des éditeurs privés font une sélection de textes normatifs, format papier ou électroniques,
o au fond de la salle

Code officieux (ex : Larcier) ≠ Code officiel (ex : Code Civil) ≠ Recueils officiels (ex = MB)
→ Version papier et électronique, consultable à partir d’ordi de la bibliothèque ou d’ordinateur perso
localisés dans les bâtiments de la bibli

Moniteur Belge :
→ Version électronique est le principal support
→ Version papier en magasin jusque 1997 (date du début de leur numérisation)

Travaux préparatoires : supprimés de la bibli et accessibles en ligne gratuitement et exhaustivement

1.2. La salle des « ouvrages de doctrines »


Ouvrage : livre rédigé par un ou plusieurs auteurs et publié par une maison d’édition à une date déterminée

Ils sont rassemblés par branche du droit et par matière (droit civil, droit des affaires, droit pénal, …)
→ La branche ou matière majoritairement représentée dans une rangée est indiquée sur la face latérale de
la première étagère
→ Chaque ouvrage a une cote et une sous-cote
→ De plus en plus sont disponibles via des sites payants
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1.3. Les ordinateurs et les salles de travail collectif


Tous peuvent accéder aux bases de données juridiques en lignes (portable aussi si connecté au wifi)

Les salles de travail collaboratif sont destinés au travail en groupe


→ Il faut les réservé à l’avance via l’onglet « réservé un local » présent sur le site de la bibli

1.4. Le magasin
Pour avoir accès aux sources :
→ Aller sur le site de la bibli et s’identifier
→ Une fois la source trouvée : cliquer sur « demande en magasin »

le personnel du magasin se charge de faire venir les sources à l’accueil

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CHAPITRE II – PRESENTATION DES OUTILS INFORMATIQUES

SECTION 1 : Les avantages et inconvénient des outils


informatiques

De manière générale, les outils informatiques présentent un triple avantage, mais ils connaissent également
certains inconvénients et dangers, auxquels le chercheur doit être particulièrement attentif :

Exhaustivité : richesse de l’info Rareté des documents anciens : plus d’éléments


→ Une très large part des documents essentiels récents
s’y retrouve
→ au minimum sous une forme résumée Absence fréquente du texte intégral : souvent seules
les références sont présentées
Rapidité : facilité d’utilisation Pour les textes jurisprudentiel et la doctrine, le texte
→ grâce aux moteurs de recherche intégral n’est disponible qu’à condition
multicritères → que la doctrine soit publiée dans une revue
périodique
Actualité : vitesse de mise à jour (législation → et que l’article (ou la décision) en question ne
particulièrement) soit pas antérieur à l’an 2000

Hypothèse : Si Jura ou Strada lex ne fournit que la référence d’une source il faudra procéder en
deux temps.

→ En présence d’une référence à une décision jurisprudentielle, le chercheur devra opérer


une seconde démarche et se procurer le texte intégral de la décision en se rendant sur
le site de la juridiction suprême concernée ou dans une bibliothèque de droit.
→ Pour de la doctrine, le chercheur devra en général se rendre en bibliothèque pour
disposer de l’ouvrage ou de l’article référencé (chercher d’abord la cote de l’ouvrage ou
revue sur le site de la bibli)

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SECTION 2 : Les caractéristiques des principaux outils


informatiques
1. Les outils privés et payants

LEGISLATION DOCTRINE JURISPRUDENCE


- texte intégral consolidé des
- référence (et parfois
actes normatifs - référence (et parfois texte
texte intégral) aux
Jura - référence (et parfois intégral) aux articles publiés
décisions publiées dans
hyperlien) aux travaux dans des revues et aux ouvrages
des revues
préparatoires

Strada lex ‘’ ‘’ ‘’

- texte intégral des articles - texte intégral des


Jurisquare publiés dans des revues (et de décisions publiées dans
certains ouvrages) des revues

2. Les outils publiques et gratuits

LEGISLATION DOCTRINE JURISPRUDENCE


- liens vers les principaux sites
gratuits donnant accès aux actes - liens vers les principaux sites
Belgiquelex
normatifs et aux travaux gratuits donnant accès aux décisions
préparatoires
- texte intégral des actes normatifs
publiés (au jour le jour, «
Site du Moniteur photographie ») dans Moniteur
belge belge
- référence aux travaux
préparatoires
Sites des
- texte intégral des travaux
assemblées
préparatoires
parlementaires

- texte intégral consolidé des actes


Législation normatifs
belge (Justel) - référence aux travaux
préparatoires

- (lien vers) le texte intégral des


actes normatifs en matière - jurisprudence en matière
SenLex institutionnelle depuis juillet 2014, institutionnelle (Cour
les travaux préparatoires et d’autres constitutionnelle, Conseil d’État)
documents et informations liés

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- référence au et/ou lien vers le


RefLex (partie texte intégral (consolidé et non
Chrono) consolidé) des actes normatifs et des
travaux préparatoires

- texte intégral consolidé des actes


normatifs concernant la Région
Wallex wallonne - référence aux travaux
préparatoires concernant la Région
wallonne

- texte intégral consolidé des actes


Gallilex normatifs concernant la
Communauté française

- texte intégral consolidé des actes


normatifs concernant la Flandre
Vlaamse Codex
- référence aux travaux
préparatoires concernant la Flandre

Site du Conseil - texte intégral des avis du Conseil


d’État (onglet « d’État et des Documents
Avis ») parlementaires auxquels ils sont liés

- référence ou texte intégral de


décisions (essentiellement des
Juridat
juridictions de la pyramide
judiciaire)

- texte intégral des arrêts de cette


Site de la Cour juridiction
constitutionnelle - référence des affaires pendantes
devant cette juridiction
Site du Conseil
- texte intégral des arrêts de cette
d’État (onglet «
juridiction
Arrêts »)

3. Les outils liés à la bibliothèque (universitaires) et gratuits

LEGISLATION DOCTRINE JURISPRUDENCE

Site de la - référence et cote des ouvrages et des - référence et cote des revues de
bibliothèque revues de cette bibliothèque cette bibliothèque
de - hyperlien vers le contenu des revues - hyperlien vers le contenu des
l’Université électroniques et des e-books de cette revues électroniques de cette
SaintLouis bibliothèque bibliothèque

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- référence et cote des ouvrages et des - référence et cote des revues de


Unicat revues de toutes les universités belges toutes les universités belges (et
(et d’autres institutions belges) d’autres institutions belges)

- référence et cote des ouvrages et des - référence et cote des revues des
Boreal revues des bibliothèques de l’UCL, bibliothèques de l’UCL, l’UNamur
l’UNamur et Saint-Louis et Saint-Louis

- référence et cote des ouvrages et des - référence et cote des revues de


Libis revues de plusieurs institutions plusieurs institutions flamandes
flamandes dont la KUL et l’HUB dont la KUL et l’HUB

- référence et cote des ouvrages et des - référence et cote des revues de


Cible+
revues de la bibliothèque de l’ULB la bibliothèque de l’ULB

SECTION 3 : L’utilisation chronologiquement cohérente des


outils informatiques
Jura (préférence) et Strada sont le point de départ idéal d’une recherche ;:
→ elles contiennent des références ou le texte intégral de sources de ≠ natures
→ et classifient les sources par verbo ou par matière

Jura semble être une bases de données plus ergonomique et fonctionnelle que Strada Lex
→ Les deux bases de données peuvent faire des choix différents en matière de mots clefs.
→ Les sources référencés peuvent varier en fonction des deux sites.
→ Utilisé les deux bases de données permet d’éviter de passer à côté de sources incontournables et permet
d’étoffer une bibliographie

Pour toutes recherches, on utilisera ces deux bases de données en commençant par Jura
→ Après leur consultation, on aura toutes les sources législatives nécessaires et pertinentes en textes
intégrales.
→ Mais il peut être utile de multiplier les outils de recherche afin d’avoir un maximum d’infos pertinentes
et de repérer d’éventuelles erreurs

Passer par Législation Belge/ Justel et Reflex est utile

Pour la doctrine et la jurisprudence, elles donnent soit le texte intégral soit une référence (pris en relais par
d’autres outils)
→ Détermine le support (ouvrage ou revue)
o Ouvrage : taper le titre dans la barre de recherche du site saint louis –> obtenir cote de l’ouvrage
(attention : si on veut une contribution publiée dans un ouvrages collectifs on doit taper le nom
de l’ouvrage collectif)
o Revue : taper sur Jurisquare ou sur le site de saint louis le titre complet ou en abrégé

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

Leçon IV – Comprendre et rechercher : la


législation

CHAPITRE I – LES ACTES NORMATIFS

Les actes normatifs énoncent des dispositions qui modifient l’ordre juridique existant.
→ Ils constituent une source de droits et d'obligations juridiques en ce qu'ils ordonnent, interdisent,
octroient des droits et/ou imposent des obligations.

Les actes normatifs peuvent émaner


→ du pouvoir législatif (ex. : loi, décret, ordonnance)
→ du pouvoir exécutif (ex. : arrêté royal, arrêté du Gouvernement, règlement, etc.).

On trouve deux types de publications des actes normatifs : le Moniteur belge (§1) et les recueils officieux (§2).
→ Ces publications sont complémentaires, car elles offrent chacune des avantages distincts

SECTION 1 : Les actes normatifs dans le Moniteur Belge

4. Contenu du Moniteur Belge


Rappel : le Moniteur belge (M.B.) est le journal officiel bilingue du Royaume, édité sous le contrôle du SPF Justice
→ il contient le texte officiel de l’essentiel des textes normatifs
→ n’existe quasiment plus qu’ne format éléctronique
→ comporte 2 parties
o le moniteur proprement dit
o ses annexes

a. Le moniteur proprement dit


Rubrique « Lois, décret, ordonnances, règlements »
→ tous les textes normatifs devant faire l’objet d’une publication intégrale au Moniteur
→ le texte par extrait des arrêts de la Cour constitutionnelle statuant sur les recours en annulation et en
suspension

Rubrique « autres arrêtés »


→ Des actes n’intéressant pas la généralité des citoyens
o intégralement ou par simple mention en fonction de la nature du document

Rubrique « autres arrêtés »


→ avis émanant des ministères (ex : Service public fédéral, Service public de Wallonie, Autorité flamande)
ou d’autres organes de l’administration générale.

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

Rubrique « autres arrêtés »


→ l’ordre du jour des assemblées délibérantes de l’État, des communautés et des régions
→ des communiqués divers
→ des convocations à des assemblées générales
→ des publications d’actes judiciaires

Contrairement aux autres rubriques, le sommaire du Moniteur ne liste pas les différentes informations
contenues dans cette rubrique-ci, mais se contente de renvoyer aux pages qui les reproduisent

b. Les annexes du moniteur


Comportent des extraits de décisions prises par diverses personnes morales, et dont la loi prévoit la publication
→ recueil spécial des actes relatifs aux sociétés commerciales et agricoles (édition quotidienne)
→ recueil des actes concernant les associations sans but lucratif, les établissements d’utilité publique et
associations d’assurance mutuelle (édition hebdomadaire),
→ bulletin des adjudications (édition hebdomadaire) et
→ recueil des actes des unions professionnelles (périodicité irrégulière).

5. Avantages et inconvénient du Moniteur Belge

→ délivre le texte officiel des normes qu’il publie → ne fournit aucun renseignement sur l’évolution
→ renseigne son lecteur, au jour le jour, sur normative des textes qu’il publie : il donne le
l’actualité juridique droit à l’instant T
→ sa complétude (le Moniteur est complet puisque, → il n’incorpore pas les modifications successives
par définition, il publie, dans leur intégralité, d’un texte, à l’inverse par exemple du site de la
toutes les normes dont l’opposabilité est Législation belge (Justel) qui fournit une version «
conditionnée à cette formalité) consolidée » de la législation
→ Fournit, en principe, les références aux travaux → on ne trouve pas la mention des arrêtés
préparatoires. d’exécution pris sur la base d’une législation
→ Possible de comparer la version française avec la déterminée, puisque, par hypothèse, ces arrêtés
version néerlandaise : certains termes, obscurs de sont postérieurs à ladite législation
prime abord, sont en réalité mal traduits

Consolidation d’un texte de loi :


intégration des évolutions successives
dans le texte de loi de base
→ absolument essentiel car, prise
individuellement, une loi de
modification est illisible et peu
pratique

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

6. Présentation formelle des actes normatif publiées au Moniteur Belge


Selon les règles de la technique législative, deux groupes d’éléments sont nécessaires à la présentation correcte
d’un texte normatif :

Le dispositif Le protocole
→ « Cœur » du texte normatif : le fond, le contenu même → constitué de deux groupes qui entourent
du texte normatif le dispositif
→ en principe situé au milieu → c’est l’aspect protocolaire ou formel du
→ consacre la volonté de son auteur texte normatif

Comporte : Destiné à :
→ la formulation des règles nouvelles → identifier les textes et leur auteur
→ un certain nombre de dispositions destinées à → faire foi de leur légalité et de leur
o assurer la concordance de ces règles avec la régularité
législation et la réglementation en vigueur, → parfois justifier leur opportunité
o fixer le moment de l’entrée en vigueur du texte → renseigner sur l’identité de textes cités
o déterminer éventuellement l’autorité chargée ou référés au dispositif
de l’exécution

Le Moniteur belge publie aussi, au bas des lois, les références à leurs travaux préparatoires

a. La première partie du protocole


Composée de quatre ou cinq éléments (variable selon l’auteur de la norme)

DATE :
→ Tout texte est daté, mais sa date aura une signification différente en fonction du type de norme
o Loi : date de sa sanction et de sa promulgation par le Roi
o Décret/ordonnance : date de sa sanction et de sa promulgation par le gouvernement
compétent
→ La date d’un règlement est celle à laquelle il a été adopté par son auteur
o Arrêté royal : date de la signature du roi !

INTITULE :

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

Titre qui indique l’objet du texte


→ Certains intitulés sont clairs et précis, d’autres sont vagues, voire incompréhensibles car concernant
trop de matières différentes et malheureusement votés dans l’urgence.
→ l’intitulé sert de « guide au lecteur », mais est dépourvu de toute valeur normative.

SALUTATION : simple formule

PREAMBULE (uniquement pour les règlements) :


→ comporte des mentions telles que
o le fondement du texte réglementaire,
o les textes que le règlement tend à modifier, et
o l’accomplissement des éventuelles formalités imposées par la loi (ou des circonstances
justifiant l’omission de celles-ci).
→ Le préambule a donc une fonction d’information pour le lecteur

SANCTION (uniquement pour les lois) :


→ La sanction royale est l’acte par lequel le Roi, en sa qualité de troisième branche du pouvoir législatif
(art. 36 de la Constitution) et sous contreseing ministériel (art. 106 de la Constitution), donne son
assentiment au texte adopté par les chambres (art. 109 de la Constitution). La sanction
→ Elle conditionne l’existence même de la loi
→ La formule de la sanction royale est fixée

b. Le dispositif
Agencement formel du dispositif
Le dispositif se compose principalement d’articles et
→ contient des subdivisions et /ou des regroupements d’articles en fonction de la longueur de la norme
et de la nécessité de le structurer
→ en vue d’une meilleure compréhension (et donc d’une meilleure application).

Le groupement normal d’articles se fait en titres Abrogation = le législateur vient


→ s’opère en chapitres, aborder une loi
o lesquels peuvent être divisés en sections → Il la supprime
o éventuellement subdivisées en sous-sections. → Elle n'a pas d'effet rétroactif
→ Chaque groupement a, en principe, un intitulé qui lui est propre, et → On supprime pour le futur
qui, comme l’intitulé de la norme, guide le lecteur, mais qui n’a pas de → Ce qui a été fait avant on n'y
valeur normative touche pas

Au niveau de l’article en lui-même Annulation = que par la cour


→ ce dernier peut être divisé en paragraphes (texte débutant par §) const et le CE
→ et/ou alinéas (texte débutant après un passage à la ligne d’en dessous) → A un effet rétroactif
→ Comme si la loi n'avait
Contenu du dispositif jamais existé
Il n’existe pas de plan unique et préétabli : il est susceptible de varier → On annule dans le passé
sensiblement selon que l’acte normatif est aussi
→ une norme dite « indépendante »
o qui se suffit à elle-même, et qui n’a pas besoin d’autres normes pour exister
o nouveaux textes pour régir des domaines qui n’étaient auparavant pas réglementés
→ une norme modificative
o ayant vocation à s’intégrer dans une norme plus ancienne, et donc à la modifier
o ce sont des lois déjà existantes qui ont été modifiées, abrogées ou complétées
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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

c. La seconde partie du protocole

PROMULGATION :
→ La promulgation est l’acte par lequel le Roi, agissant sous contreseing ministériel (art. 106 C°) et en sa
qualité de chef du pouvoir exécutif (art. 37 C°), atteste l’existence de la loi (c’est-à-dire l’accomplissement
des formalités requises) et en ordonne l’exécution (art. 109 C°).
→ Elle conditionne la force exécutoire de la loi, c'est-à-dire son aptitude à recevoir des mesures d'exécution
par les agents de l'autorité publique
→ Sa formule est fixée

DATE :
→ à nouveau reproduite à la fin de celui-ci.
→ Pour rappel, la date de la loi est celle de la promulgation de celle-ci, et non de sa publication

SIGNATURE :
→ authentifie la sanction et la promulgation des lois.
→ Le Roi signe également les arrêtés royaux, puisqu’il en est formellement l’auteur.

CONTRESEEING :
→ nécessaire en raison du principe de l’irresponsabilité du Roi (art. 106 C°).
→ est traditionnellement donné par celui ou ceux des ministres dont les attributions correspondent à
l’objet de la loi ou de l’arrêté royal.

d. Les références aux travaux préparatoires


En principe, le Moniteur belge publie en note, sous chaque loi – cela ne vaut pas pour les arrêtés royaux –, les
références aux travaux préparatoires de celle-ci
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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

SECTION 2 : Les actes normatifs dans les recueils officieux


Il s’agit des recueils, permanents essentiellement

1. Contenu des recueils officieux


Rappel : les recueils permanents prennent souvent le nom de « codes », généralement identifiés par le nom de
leur éditeur (Bruylant, Larcier, …).

Ils peuvent être répartis en deux catégories en fonction de leur contenu :


→ les codes généraux ou spécialisés
o couvrent l’essentiel de l’ordre juridique ou d’une ou plusieurs branches du droit déterminée(s)
soit de manière générale, soit de manière particulière
o ex : Code Larcier
→ les codes de législation usuelle ou digests, qui
o sont conçus à l’attention des personnes qui souhaitent disposer d’une documentation
normative sommaire, d’un aperçu sélectif des textes les plus usuels de notre système
juridique
o ex : Code BAC

2. Atouts et faiblesses

La classification : Pas exhaustifs :


→ les codes publient les textes en les classant selon un ordre variable ; → les éditeurs opérant une
→ ils obéissent à un impératif de mise en ordre, de systématisation. sélection parmi tous les
→ Ils sont généralement accompagnés de tables (des matières), tantôt textes normatifs existants
chronologiques (par date d’adoption des textes), tantôt alphabétiques (par en fonction du public cible
verbo)
Pas parfaitement à jour :
La permanence : → impossible pour l’éditeur de
→ les codes mettent à jour les textes qu’ils publient transcrire, d’imprimer et de
→ proposent donc une version consolidée des actes normatifs qu’ils distribuer à tous ses clients
renferment (à l’inverse du Moniteur belge). les modifications le jour
→ Le contenu de ces compléments se retrouvera entre crochets (pas dans le même où ces modifications
Code Bac) expliquée ) la fin de l’article interviennent.
→ donc essentiel de vérifier la
L’ajout d’indications :
date de la dernière mise à
→ les codes enrichissent le plus souvent les textes qu’ils publient par des
jour et de s’assurer que la
indications utiles à la recherche
norme en question n’a pas
→ notes de concordance : renvoient le lecteur à d’autres dispositions
été modifiée
normatives, comme, par exemple, à des arrêtés d’exécution ou à des textes
ultérieurement
régissant également la matière ou ayant quelque rapport avec elle
→ notes de jurisprudence : reproduisent le sommaire de décisions Peuvent comporter des erreurs
jurisprudentielles concernant les textes annotés
Ne mentionnent pas les
→ précisions quant à l’entrée en vigueur, la modification implicite ou
références aux travaux
l’abrogation implicite du texte visé.
préparatoires des textes
→ ATTENTION de ne pas confondre ces indications avec le texte normatif lui-
législatifs
même.

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

CHAPITRE II – LES TRAVAUX PREPARATOIRES


DES ACTES NORMATIFS

SECTION 1 : La compréhension des travaux préparatoires


Les travaux préparatoires contiennent l’ensemble des documents relatant les étapes de l’élaboration d’une
norme législative : ils précèdent donc l’adoption de la norme.
→ Leur consultation permet notamment de découvrir la ratio legis, la raison d’être d’une norme,
→ mais également le sens que le législateur a voulu donner à telle disposition qui paraît ambiguë.
→ Elle est, entre autres, particulièrement utile en présence d’une loi récente, n’ayant pas ou peu fait l’objet
de commentaires doctrinaux.

Les travaux préparatoires des normes sont habituellement classés en trois catégories :

|1| Les Documents parlementaires


→ documents préparatoires qui servent de base au vote des lois, décrets et ordonnances
→ ceux-ci comprennent notamment l’ « exposé des motifs » ou les « développements », le « commentaire
des articles », l’avis de la section de législation du Conseil d’État, etc

|2| Les annales parlementaires


→ la relation intégrale ou résumée des débats publics de l’assemblée concernée
→ le Compte rendu intégral ou encore
→ le Compte rendu analytique

|3| Le bulletin des questions et réponses


→ la relation des questions posées par les membres de l’assemblée concernée et des réponses y apportées
par les ministres et secrétaires d’État

1. Les documents parlementaires


Publication officielle bilingue, les Documents parlementaires se divisent en deux parties :
→ les documents de la Chambre des représentants
→ ceux du Sénat

Pour chaque projet ou proposition de loi, ils publient, sous le numéro


d’ordre reçu lors du dépôt de celui-ci ou de celle-ci,

un premier document référencé /1, marque le début de la procédure


parlementaire et reproduit :
|1| le texte déposé sur le bureau de l’assemblée concernée (projet ou proposition de loi)

|2| l’exposé des motifs (pour les projets) ou les développements (pour les propositions)

|3| l’avis de la section de législation du Conseil d’État, ainsi que le texte de l’avant-projet soumis au Conseil
d’État.

Les documents qui suivent référencés /2, /3, ..., reprennent, pour leur part :
|4| les éventuels amendements déposés par les parlementaires en commission (pour apporter des
modifications)

31
Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

|5| le rapport établi au nom de la commission compétente par l’un de ses membres et relatant les travaux de
celle-ci

|6| la version du texte adoptée par la commission

|7| les éventuels amendements déposés par les parlementaires avant la discussion en séance plénière,

|8| le cas échéant, le ou les avis du Conseil d’État sollicités en cours de procédure

|9| le texte adopté en séance plénière de l’assemblée compétente

Dans la plupart des cas, une fois le texte voté en séance plénière, il est soumis à la sanction royale
→ Si, au contraire, le processus législatif implique que les deux chambres interviennent (Chambre des
représentants et Sénat), le texte est alors transmis à l’autre chambre et les travaux préparatoires de
celles-ci relatent également les étapes ayant eu lieu en son sein.
→ Toutefois, lorsqu’il est transmis à l’autre chambre, le projet change de numéro.

2. Les annales parlementaires – le Compte rendu intégral


Constituent le compte rendu parlementaire, intégral et authentique du travail parlementaire et comportent
également deux parties :
→ les annales du Sénat
→ celles de la Chambre.

Elles contiennent tant les débats des réunions publiques de commissions que les discussions en séance publique,
ainsi que le résultat des votes

Le classement se fait par session et est chronologique, de sorte qu’il y a lieu de se référer à la date de la séance
au cours de laquelle les débats et/ou le vote ont eu lieu.

Depuis 2000, le nom officiel des Annales parlementaires de la Chambre a muté en Compte rendu intégral

3. Le Bulletin des questions et réponses (Q.R)


Reprend le texte des questions posées par écrit par les parlementaires aux membres du gouvernement et les
réponses qui y sont apportées.
→ Ces discussions peuvent porter sur l’interprétation de lois en vigueur, sur un fait d’actualité, etc

N’ayant rien à voir avec le processus d’élaboration d’une norme,


→ il ne s’agira donc pas, en réalité, de travaux préparatoires,
→ et le classement traditionnel qui en est fait au sein des travaux préparatoires se révèle par conséquent
inapproprié.
→ En posant ces questions au gouvernement, les parlementaires exercent en réalité, à côté du vote des
lois et de l’adoption du budget, leur troisième mission, à savoir le contrôle de l’exécutif.

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

Leçon V – Rechercher la législation : les


outils informatiques

SECTION 1 : Les actes normatifs


Les actes normatifs sont aussi disponibles en version électronique, étant entendu que la version « papier » de
ces actes reste dans certains cas (notamment pour certains actes anciens) le seul moyen d’en prendre
connaissance
→ L’accès en format électronique à cette source peut s’avérer particulièrement utile car, étant plus
aisément mis à jour, il renseigne après seulement quelques jours, voire quelques heures, les éventuelles
modifications subies par l’acte consulté

1. Les sites publics de législation


Sites publics = sites gratuits

On peut tous les retrouver sur le site Belgiquelex

a. Le site du Moniteur belge


http://www.ejustice.just.fgov.be/cgi/welcome.pl

− Seul moyen d’accès au Moniteur belge depuis la fin de son impression physique, le site internet du
Moniteur belge
− Il est également possible de faire des recherches par le biais d’une interface similaire à celle de
Législation belge (cf. infra, B), à laquelle on accède via l’onglet « Nouvelle recherche »

→ Journal officiel → Pas de législation consolidée, on ne peut pas voir l’évolution


dans lequel
apparaissent Le recensement des sources normatives au sein du site du Moniteur belge n’est
toutes les cependant, pour rappel, pas exhaustif, l’encodage des Moniteurs n’étant devenu
normes systématique qu’à partir de 1997
→ Permet la → Si certains textes antérieurs ont été importés a posteriori dans la base de
consultation au données, ils l’ont été de manière aléatoire, et, en tout état de cause, les textes
jour le jour intégraux des sources législatives viennent rapidement à manquer dès que l’on
→ 2 langues remonte dans le temps

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

b. Le site Législation belge (autrefois Justel)


http://www.ejustice.just.fgov.be/loi/loi.htm

− ce site opère une consolidation pour tous les actes normatifs depuis 1994.
− Moyen de faire des recherche avec 4 champs de recherche
o nature juridique, date de promulgation, date de publication au M.B. et mot(s).

→ contient les versions → Ce site n’a pas le caractère officiel du Moniteur belge. Il peut dès
consolidées des textes lors comporter certaines erreurs
législatifs : prend en compte les
Pas de recensement systématique des normes fédérées
modifications que chaque
(communautés et régions)
législation apporte au droit en
→ le site tend à être moins à jour et moins fiable lorsqu’il s’agit de
vigueur
ces normes. Dès lors, l’on se réfèrera directement au site
→ 2 langues
internet de l’entité émettrice de la norme en question
→ Publication le lendemain de leur
→ Ne contient pas de version consolidée des normes
publication au MB

c. Le site RefLex
http://reflex.conseildetat.be

→ contient les versions consolidées des textes Ne permet pas d’accéder à une législation non
législatifs : prend en compte les modifications que identifiée à propos d’une thématique déterminée
chaque législation apporte au droit en vigueur → contrairement aux sites de la Législation belge
→ 2 langues et du Moniteur belge, son moteur de
→ Publication le lendemain de leur publication au MB recherche ne permet pas de faire une
→ Période couverte très étendue (jusqu’avril 1487) recherche en plein texte au départ d’un
→ renvoie, directement aux décisions rendues et aux verbo.
recours pendant devant le Conseil d’État et la Cour → Pour accéder aux informations recelées par
constitutionnelle cette base de données, il faut nécessairement
→ Permet un croisement avec les informations du site connaître la date de promulgation ou de
de la Législation belge (qui n'est pas officiel et qui publication au Moniteur belge de la norme
peut avoir des erreurs ou manquer d’information) recherchée, ou, en tout cas, l’un ou l’autre
mot(s) de son intitulé

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

d. Le site SenLex
Elaboré par le Sénat

→ Accès à l’ensemble des travaux préparatoires → L’essentiel de la


→ Donne une série d’annotation des extraits pertinents (extraits pertinents des réglementation
travaux préparatoires, de la jurisprudence de la Cour constitutionnelle et du institutionnelle
Conseil d’État, et les avis y afférents de la section de législation du Conseil belge seulement
d'État, publiés depuis le 1er juillet 2014) depuis le 1er
→ On peut y consulter les textes concernés tels qu'ils existaient au moment de juillet 2014 (6ème
l'entrée en vigueur de la sixième réforme de l'État le 1er juillet 2014, ainsi que reforme)
les modifications apportées ultérieurement
→ L’objectif : offrir ainsi aux praticiens du droit la banque de données la plus
complète et la plus actuelle possible en matière institutionnelle

e. Les sites de législations consolidée des entités fédérées


Afin de pallier les faiblesses de Législation belge concernant les normes issues des communautés et des régions,
on consultera les sites internet équivalents que chacune d’elles propose

− Région wallonne : Wallex


− Flandre : Codex
− Communauté française : Gallilex

2. Les sites privés de législation


Sites privés = sites payants

a. Jura
Par rapport aux sites publics, tel que le site de la Législation belge, Jura présente l’avantage de contenir des
informations supplémentaires, tel que le renvoi à de la jurisprudence pertinente.

→ Pour le reste, il offre dans l’ensemble les mêmes renseignements que ceux qui sont disponibles sur les
sites publics repris ci-dessus
→ propose une version consolidée des textes législatifs

b. Strada lex
Celui-ci n’est que succinctement abordé dans la mesure où il présente moins d’avantages que les sites
précédemment évoqués
→ A l’instar de Jura et des sites publics reprenant la législation consolidée, Strada lex indique le numéro
des documents parlementaires, la date de la promulgation et de la publication de la loi et de son entrée
en vigueur ainsi que des modifications apportées au texte depuis son adoption
→ A la différence de Jura¸ toutefois, Strada lex ne contient pas d’hyperlien vers les documents
parlementaires.
→ Il ne reprend pas non plus la liste des actes ayant modifié la loi concernée ou de ses arrêtés d’exécution,

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

→ Mais un précieux système de fourniture d’informations sur l’évolution des normes sous forme de ligne
du temps est mis en place progressivement
→ Pour cette raison notamment, il est recommandé de se tourner plutôt vers d’autres sites en ce qui
concerne la recherche d’une norme spécifique.

SECTION 2 : Les travaux préparatoires


Il est possible, par l’intermédiaire de Jura – mais non de Strada lex –, de Législation belge, de RefLex ou de
SenLex, d’accéder directement aux travaux préparatoires hébergés sur le site internet de l’assemblée dans
laquelle les discussions du projet ou de la proposition d’acte législatif se sont tenues.

Et s’il n’y a pas de lien ?


→ Possible d’y accéder par le biais de leur référence
→ Qui peut être trouvée sur Législation belge ou sur RefLex, ou encore en marge de la publication de la
norme au Moniteur belge

Les avis de la section de législation du Conseil d’État sont (ou vont être) désormais publiés sur le site du Conseil
d’État

Quant aux normes émanant des entités fédérées, leurs travaux préparatoires respectifs sont publiés sur le site
de chaque parlement concerné, dont les principaux sont :
→ Région wallonne : parlement-wallonie.be
→ Flandre : vlaamsparlement.be
→ Communauté française : pfwb.be
→ Région de Bruxelles-Capitale : parlement.brussels.be

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

Leçon VI – Comprendre et rechercher la


doctrine et la jurisprudence

CHAPITRE I – COMPRENDRE ET RECHERCHER LA


DOCTRINE

Par « doctrine » on entend l’ensemble des textes à travers lesquels des auteurs développent un
raisonnement, un commentaire à propos d’un sujet donné de nature juridique et qui sont ensuite publiés sous
une forme ou une autre

Présentation formelle des textes de doctrines


La doctrine ne se distingue pas par une présentation formelle ou une structuration particulière.
→ A l’inverse de la législation et de la jurisprudence, formulées suivant une structure propre et rituelle
→ En effet, il n’existe en la matière aucun canon, pour la simple raison que la doctrine ne constitue en rien
une source officielle qui serait produite par les pouvoirs publics.
→ Chaque auteur reste entièrement libre, dès lors, de donner à son texte la tournure formelle qui lui plaira,
sous le contrôle toutefois de la revue ou de la maison d’édition qui accueille et publie sa prose.

SECTION 2 : La recherche des sources doctrinales


C’est en matière de doctrine que l’outil informatique accuse sa limite principale.
→ Les outils informatiques de recherche permettent d’identifier la ou les sources pertinentes (stade de la
recherche)
→ Ils ne livrent toutefois pas nécessairement le texte intégral (stade de la consultation).
→ Lorsqu’ils le font, cette option concerne essentiellement les articles de revues publiés généralement
après les années 2000 ainsi que certains ouvrages postérieurs à 2009.
→ Pour le surplus, les instruments électroniques de recherche se « contentent » souvent d’indiquer la
référence de la source doctrinale, ou, au mieux, la table des matières d’articles ou d’ouvrages, qu’il
conviendra d’aller chercher et consulter en version papier dans une bibliothèque (§2)74.

En matière de doctrine, recherche de sources (via les bases


de données) et lecture de sources (sur les supports) ne vont
donc pas nécessairement de pair !

S’agissant de cette seconde étape (la recherche en bibliothèque), l’étudiant est susceptible d’affronter une
autre difficulté : la source recherchée n’est pas nécessairement disponible dans son université. En effet,
→ pour des raisons évidentes de place et de budget, la bibliothèque de l’Université Saint-Louis par
exemple n’est pas abonnée à l’ensemble des revues existantes, très loin de là, pas davantage qu’elle ne
fait l’acquisition systématique de tous les ouvrages juridiques qui paraissent sur le marché.

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

→ Une série de sources identifiées comme pertinentes ne se trouvent donc pas à Saint-Louis...,
→ mais il y a moyens de trouver les doctrines manquantes via des sites qui offrent un précieux appui, en
donnant la localisation de la source en question (et la cote précise !) au sein de chacune des
bibliothèques des universités du Royaume qui la possèdent
o Boréal : pour l’Académie Louvain
o Libis : pour les universités flamandes
o UniCat : regroupant l’ensemble des bibliothèques universitaires du pays, entre autres)

1. Les moteurs de recherches et supports informatiques : généralités

a. Les sites publics (gratuits)


De manière générale, les sites internet gratuits n’offrent (pratiquement) aucune couverture de la doctrine,
puisqu’elle elle n’a pas de statut officiel en tant que source du droit.

Il y a lieu toutefois de citer, à titre d’exceptions :


→ la bibliothèque on line du SPF Justice
o https://justice.belgium.be/fr, puis cliquer sur « Bibliothèques »
→ ainsi que les bibliothèques et réseaux universitaires on line (Boréal, Libis et UniCat),
o quand bien même les sources ne s’y trouvent souvent renseignées que sous forme de références.

b. Les sites privés (gratuits)


Les deux principales bases de données privées, Jura et Strada, valent également pour la doctrine

JURA STRADALEX
Fournit généralement, en plus de la référence, le plan donne accès aux contributions doctrinales
de l’article de doctrine en question, → sous forme de références,
→ permet au de jauger avec plus ou moins de → sauf pour les articles publiés dans vingt revues
fiabilité l’intérêt que présente le texte, avant papier de la maison d’édition Larcier (Journal
d’aller le quérir en bibliothèque des tribunaux, Jurisprudence de Liège, Mons et
Bruxelles, Journal de droit européen, Journal
Offre l’accès au texte intégral des articles parus dans des tribunaux du travail...),
certaines revues papier, → qui, eux, sont consultables en version full text
→ principalement celles de la maison d’édition par voie électronique
Kluwer qui détient Jura (Revue générale de droit
civil, Revue de droit communal, Aménagement- Quant aux e-books proposés :
environnement, Chroniques de droit social, → de plus en plus nombreux, ils sont
Actualités juridiques des baux... au total une → scindés en autant de résultats qu’il y a de
trentaine) auxquelles l’Université Saint-Louis est chapitres ou de sections dans leur table des
abonnée, ce qui constitue une particularité de matières,
grande valeur → ce qui ne simplifie hélas ni la recherche ni leur
référencement

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

2. Les instruments « papiers »


Lorsque l’on a la référence d’une source doctrinale dont le texte intégral n’est pas disponible par voie
informatique, il convient d’aller à la bibliothèque pour se le procurer

Cette démarche devra essentiellement être accomplie pour :


→ les encyclopédies
→ les ouvrages
→ les ouvrages collectifs
→ les revues parues avant l’an 2000

CHAPITRE II – COMPRENDRE ET RECHERCHER


LA JURISPRUDENCE

La jurisprudence recouvre l’ensemble des décisions rendues par les juges dans les litiges qui leur sont soumis et
eu égard aux règles de droit

SECTION 1 : La compréhension de la jurisprudence :


présentation formelle des décisions de justice

1.1. Eléments non-officiels


Les décisions judiciaires reproduites dans les revues sont assorties de divers éléments destinés à les présenter
aux lecteurs, mais qui ne font pas partie de la décision en tant que telle, et ne sont donc pas officiel.
→ Les uns servent à identifier la décision.
o fiche d’identité, nom des acteurs, nom des parties
→ Les autres en facilitent la lecture
o notice, sommaire, conclusions du Ministère public

L’ordre dans lequel ces éléments sont classés présente des variantes en fonction des revues.
a. La fiche d’identité
La fiche d’identité de la décision est composée de la provenance et la date de la décision.
→ Provenance : la juridiction, voire la chambre, qui a rendu la décision, avec le détail de la localité où elle
siège
o sauf s’il s’agit d’une juridiction suprême, auquel cas elle est unique
o Cette inscription se fait souvent en abrégé.
→ La date comprend le jour, le mois et l’année

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

b. La notice
La notice est l’indication, par une série de mots-clés ou de verbos, des divers problèmes juridiques dont il est
question dans la décision.
→ Ces mots-clés, énoncés par ordre de généralité décroissante
→ le plus souvent imprimés en majuscules
→ Elle se retrouve également souvent indiquée en caractères gras.
→ Œuvre de l’éditeur de la revue et ajoutée après coup, elle ne fait pas partie de la décision.

c. Le sommaire
Le sommaire constitue « le résumé de la décision ou, plus précisément, la mise en formule raccourcie du ou des
principes juridiques que la décision utilise ».
Il s’agit souvent d’un « copier-coller » de passages importants de la décision.
Il est généralement présenté en italique.
Établi par la rédaction de la revue et destiné à faciliter les démarches du lecteur, le sommaire n’a rien d’officiel non plus

d. Le nom des parties


l’indication du nom des parties est purement facultative
→ Sauf pour les décisions du Conseil d’État et des juridictions supranationales

Si le nom des parties en cause est mentionné, il l’est selon le schéma suivant :
→ « demandeur c. défendeur »
→ « appelant c. intimé » : en degrés d’appel le « c. » signifiant « contre »
→ « demandeur en cassation c. défendeur en cassation »,

Certaines revues publient également le nom du ou des magistrats ayant siégé, ainsi que le nom des avocats
plaideurs.

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

e. Le rappel de la fiche d’identité et l’indication du nom des «


acteurs »
Cette mention est peu fréquente.

Lorsqu’elle figure dans la revue, y sont reproduits


→ le rappel de la provenance et de la date de la décision
→ et l’indication du nom des « acteurs » de la décision
o soit la composition du siège de la juridiction qui l’a rendue
o le nom du magistrat représentant le Ministère public
o et des avocats

Se place après le corps de la décision proprement dite, donc tout à la fin du texte

1.1. Eléments non-officiels : le corps de la décision proprement dire


Le processus de lecture et d’analyse d’une décision de justice doit suivre différentes étapes :
|1. identifier l’objet du litige et les faits de la cause
|2. identifier la thèse de chacune des parties en présence,
|3. identifier la solution dégagée par le juge et les motifs qui la soutiennent.

La structure de décisions de justice fait précisément écho à ce processus.

Nous passerons en revue les jugements et arrêts des différentes juridictions de droit interne, tout en signalant
que les décisions de juridictions de droit supranational se présentent selon un schéma globalement similaire

1. Les jugements et arrêts des juridictions de fonds


Les juridictions de fond de l’ordre judiciaire sont celles qui occupent toute la pyramide judiciaire, la tête en
moins (la tête étant la Cour de cassation)
→ Elles sont appelées ainsi car elles connaissent tant du fait que du droit.
→ Ces juridictions sont nombreuses, mais leur nombre décroît logiquement à mesure qu’elles montent de
niveau : il y a des centaines de justice de paix, mais seulement cinq cours d’appel

La présentation des décisions des juridictions de fond a sensiblement évolué ces dernières années.
→ Chaque juridiction possède ses propres habitudes et spécificités, qu’elle fait évoluer de manière
autonome.
→ Il n’en demeure pas moins que subsistent, dans toutes les décisions des juridictions de fond, deux
grandes parties : les motifs et le dispositif

a. Les motifs
Sens strict : Pris dans leur sens large, les motifs se subdivisent en visas, en préalables et en examen des moyens

[1. Les visas :


Introduits par le participe passé « Vu »
→ fournissent des informations relatives à l’état de la procédure

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

→ Les antécédents de la cause sont passés en revue :


o citation à comparaître ou requête
o dépôt des pièces légalement requises et des conclusions des parties
o date de plaidoiries, et, le cas échéant (c’est-à-dire, s’il s’agit d’une décision sur recours), mention
de la décision rendue par le premier juge et de l’acte par lequel le recours a été exercé

Bien qu’ils fassent partie intégrante de la décision, les visas sont rarement reproduits dans les revues

[2. Les préalables :


Traditionnellement exprimés par des « Attendu »
→ relativement rares aujourd’hui,
→ introduisent les faits de la cause (du moins ceux qui sont de nature à influencer la décision à rendre),
→ mentionnent les prétentions et défenses des parties
→ évoquent l’argumentation des plaideurs devant le premier juge quand la décision est rendue sur recours

[3. L’examen des moyens :


Encore sous la forme d’« Attendu » pour certaines juridictions.
→ Le juge du premier ressort y vérifie la pertinence des moyens invoqués par le demandeur, puis de la
contradiction développée par le défendeur.
→ Au préalable, il se sera, le cas échéant, penché sur les questions de recevabilité de l’action et de
compétence de sa juridiction, éventuellement soulevées par l’une des parties, voire par lui-même

Sur le fond, le juge confronte les arguments de l’un et de l’autre à la réalité des faits (problèmes de preuve) et
aux exigences des règles de droit
→ À l’issue de cet examen, le juge prend parti : il fait droit, en tout ou en partie, aux prétentions (ou
défenses) de l’un des plaideurs

b. Le dispositif
L’expression « Par ces motifs » introduit le dispositif du jugement ou de l’arrêt
→ c’est-à-dire la solution que le juge impose aux parties comme étant celle qui est exigée non par lui, mais
par la règle de droit.
→ Cette solution n’anéantit pas l’éventuelle décision précédente mais, en revanche, s’y substitue
entièrement.

Le dispositif est, bien évidemment (pour les parties en tout cas), l’élément essentiel de la décision
→ Il ne se conçoit cependant que comme le prolongement et la conclusion des motifs

42
Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

2. Les arrêts de la Cour de cassation


La Cour de cassation est la juridiction suprême de la pyramide de l’ordre judiciaire.
→ Elle « connaît des décisions rendues en dernier ressort qui lui sont déférées pour contravention à la loi
ou pour violation des formes, soit substantielles, soit prescrites à peine de nullité » (C. jud., art. 608)
o La contravention à la loi peut être constituée par une mauvaise application ou une mauvaise
interprétation de la loi par la décision attaquée
o La violation des formes peut consister, notamment, en une motivation insuffisante de la
décision attaquée, la méconnaissance par celle-ci des droits de la défense,
→ elle « ne connaît pas du fond des affaires » (Const., art. 147).

La présentation des arrêts de la Cour de cassation obéissait jusqu’il y a peu à un formalisme rigoureux, qui rendait
ces arrêts difficilement compréhensibles pour le lecteur non initié
→ Depuis 2002, des efforts graduels ont été entrepris pour « démocratiser » le langage judiciaire, et celui
de la Cour de cassation en particulier
→ Nous pouvons donc identifier et détailler trois périodes

[ JUSQU’EN 2001 ]
Tout d’abord, les arrêts prononcés jusqu’en 2001 comprenaient quatre parties, formant de véritables entités
distinctes et présentées comme suit :

a. Les visas
Précédés du participe « Vu », les visas
→ renvoient à la décision attaquée par le demandeur en cassation.
→ Pour un approfondissement de la problématique portée par l’arrêt, il peut être utile de lire au préalable
la décision attaquée.

b. L’exposé des moyens


L’exposé des moyens reproduit la thèse du demandeur en cassation,
→ c’est-à-dire les critiques, (contravention à la loi, violation des formes substantielles ou prescrites à peine
de nullité) qu’il formule à l’encontre de la décision attaquée.

Articulée sur un ou plusieurs moyens (eux-mêmes divisés, le cas échéant, en branches), son argumentation était,
jusqu’en 2001, toujours développée selon un schéma comportant trois parties :
→ « Sur le moyen pris de » : énumération des dispositions légales ou des principes de droit que le
demandeur considère comme violés par le juge du fond
→ « en ce que » : condensé (ou reproduction par extraits) de la décision attaquée, passages que le
demandeur estime donc critiquables en droit
→ « alors que » : indication des griefs du demandeur (=reproches du juge), càd
o soit du raisonnement que, selon le demandeur, le juge du fond aurait dû adopter,
o soit des textes ou principes qu’il aurait dû appliquer,

43
Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

o soit encore, si ces textes et principes sont adéquats, de la manière dont il aurait dû les interpréter

c. Les motifs
Vient ensuite le premier « Attendu », introduisant les motifs

C’est maintenant que la Cour de cassation apprécie la pertinence du (ou des)


moyen(s) exposé(s) par le demandeur
→ Si elle juge les griefs recevables et fondés : la Cour conclut ses motifs
en déclarant « Le moyen est fondé »
→ Si elle arrive au constat inverse : la Cour achève sa motivation par
l’affirmation que « Le moyen ne peut être accueilli ».

En général, dès lors qu’un moyen s’avère fondé (ce qui suffit pour entraîner la
cassation de la décision attaquée), la Cour de cassation s’abstient d’examiner
les autres moyens du pourvoi

Il est fréquemment déploré que la Cour de cassation soit en général fort


concise dans la rédaction des motifs.

d. Le dispositif
Précédé de l’expression « Par ces motifs », le dispositif des arrêts de la Cour consiste essentiellement soit à casser
(anéantir) en tout ou en partie la décision attaquée, soit, au contraire, à rejeter le pourvoi. Dans l’hypothèse où
la Cour casse la décision querellée, la cause devra être à nouveau jugée quant au fond par une juridiction de
même degré que celle qui a rendu la décision cassée (mais pas la
même, naturellement). Si, par contre, la Cour rejette le pourvoi, la
décision attaquée devient irrévocable, puisque tous les recours
internes ont été exercés (un recours auprès de la Cour européenne
des droits de l’homme est toutefois toujours possible).

[ DE 2002 A 2005 ]
Depuis le 1er janvier 2002, une certaine évolution a marqué la rédaction des décisions de la Cour de cassation.

Les changements opérés dans un premier temps (2002-2005) peuvent être schématisés comme suit :

44
Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

Les visas (« vu que ») ont été remplacés par la subdivision « I. La décision attaquée »

Une subdivision nouvelle apparaît : la « II. La procédure devant la Cour » ;

L’exposé des moyens ne se fait plus selon le schéma « Sur le moyen pris de – en ce que Dans la foulée, tous
– alors que », mais est remplacé par « III. Le(s) moyen(s) de cassation », lesquels les « que » qui
distinguent clairement : débutaient toute
→ les « dispositions légales violées » (ancien : « Sur le moyen pris de ») nouvelle phrase ont
→ les « décisions et motifs critiqués » (ancien : « en ce que ») naturellement
→ les (ancien : « alors que »). disparus

Il est à noter que cette étape du


raisonnement est de plus en plus souvent
supprimée du contenu publié de la
décision, la rédaction de la revue la
remplaçant alors par une ligne de points
ou un autre signe signalant qu’un passage
de la décision a été retiré

L’examen des moyens (les motifs) est désormais dans la subdivision


« IV. La décision de la Cour »
→ Ici, les « attendu que » sont toutefois encore maintenus ;

Le dispositif termine toujours l’arrêt, avec les mots « Par ces motifs »

45
Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

[ DEPUIS 2006 ]
D’autres adaptations ont suivi dans une seconde phase (depuis
2006), qui portent sur les éléments suivants :

Les subdivisions « I. La décision attaquée » et « II. La procédure


devant le Cour » a été fusionnées en une seule subdivision « I. La
procédure devant la Cour » ;

La subdivision « II. Les moyens de cassation » (anciennement III)


→ offre en général une présentation identique à celle qui a été
adoptée entre 2002 et 2006, mais
→ est de plus en plus souvent omise des publications (dans les
revues et même on-line sur le site officiel)
→ Par ailleurs, cette présentation est progressivement
remplacée par un simple renvoi à la requête en cassation,
indiquée comme étant annexée à l’arrêt.
→ La requête en cassation ne reste cependant connue que des
seules parties à la cause et ne fait pas l’objet d’une
publication avec l’arrêt, le cas échéant, ce qui
implique que le lecteur ne peut en prendre
connaissance

La subdivision « III. La décision de la Cour »


→ reprend les motifs de l’arrêt (l’examen des moyens),
→ voit disparaître les « attendu que », de sorte que les
phrases de la motivation de l’arrêt relèvent également
désormais du langage commun

Le dispositif est toujours marqué par la locution « Par ces motifs


»

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

[ EN GROS ]
JUSQU’A 2002 2002 A 2005 DEPUIS 2006
Les visas « vu » I. La décision attaquée
I. La procédure devant la Cour
II. La procédure devant la Cour
L’exposé des III. Le(s) moyen(s) de cassation II. Les moyens de cassation
moyens
« Sur le moyen pris de » « Dispositions légales violées » « Dispositions légales violées »
« en ce que » « Décisions et motifs critiqués » « Décisions et motifs critiqués »
« alors que » « Griefs » « Griefs »
L’examen IV. La décision de la Cour
des moyens « attendu que » III. La décision de la Cour
« attendu que »
Dispositif
« par ces motifs » « par ces motifs » « par ces motifs »

3. Les arrêts du Conseil d’Etat


Le Conseil d’État est une institution à la fois consultative et juridictionnelle, à la croisée des pouvoirs législatif,
exécutif et judiciaire.

Cette double fonction explique que le Conseil d’État est constitué de deux sections indépendantes :

Section du contentieux administratif du Conseil d’Etat Section de législation du Conseil d’Etat

appelée précédemment section d’administration conçue comme un organe consultatif

Forme une juridiction contentieuse, compétente notamment Dans les conditions prévues par les lois
pour suspendre ou annuler des actes administratifs (individuels coordonnées sur le Conseil d’État, cette section
ou réglementaires) d’autorités administratives donne des avis aux pouvoirs législatif et
→ C’est à ce titre que le Conseil d’État peut se targuer d’être exécutif qui souhaitent prendre une initiative
la juridiction administrative suprême en Belgique. législative
Le contrôle de légalité constitue, dans ce cadre, sa principale Attention : ces avis ne constituent pas, à
activité (qui lui est réservé à elle seule) l’inverse des arrêts de la section du
→ ne vise pas seulement le contrôle de la conformité des contentieux administratif, de la jurisprudence !
actes administratifs par rapport à la loi (au sens strict) → ces avis sont à retrouver soit dans les
→ mais aussi par rapport à toute norme de niveau législatif travaux préparatoires des normes
→ et, au-delà, par rapport à toute norme hiérarchiquement analysées, soit sur le site du Conseil
supérieure à ces acte d’État, dans sa partie dédiée aux avis
de la section de législation

Le siège de la matière se trouve dans les lois organiques sur le Conseil d’État (coordonnées par l’arrêté royal du
12 janvier 1973), spécialement aux art 14 et 17 (relatifs, bien entendu, à la compétence de la section du
contentieux administratif)

47
Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

a. Les motifs
[ Jusque 2016-2017 ] (en fonction des chambres)
La première partie de l’arrêt comprend tout d’abord les visas
→ On y relate les différentes étapes de la procédure écrite (« Vu ») et de la procédure orale (« Entendu »)
→ on fait référence au fondement légal de l’arrêt.
→ Les visas ne sont pas reproduits au Recueil des arrêts du Conseil d’État (R.A.C.E.) ni dans les autres revues.

Les préambules suivent les visas et débutent par « Considérant ».


→ Ils contiennent un exposé des faits et mentionnent le (ou les) acte(s) attaqué(s).
→ Le cas échéant, le Conseil d’État examinera ensuite sa compétence ainsi que la recevabilité de la requête.

Une fois cet examen achevé, et pour autant qu’un constat positif soit émis par lui sur la compétence et la
recevabilité, le Conseil d’État abordera le fond de l’affaire.
→ Les moyens retenus sont envisagés en principe un par un.
→ Après chaque exposé à la fois du moyen formulé par la partie requérante et de la réponse apportée par
la partie adverse, le Conseil d’État se prononce sur le moyen (examen des moyens),
o en indiquant les raisons qui lui permettent de conclure que celui-ci est fondé ou, dans le cas
contraire, qu’il ne peut être accueilli
→ En général, dès lors qu’un moyen s’avère fondé et suffit pour entraîner l’annulation de l’acte attaqué, le
Conseil d’État s’abstient d’examiner les autres moyens de la requête
o à moins que ceux-ci soient de nature à aboutir à une annulation plus étendue.

La motivation des arrêts du Conseil d’État est généralement plus étoffée que celle des arrêts de la Cour de
cassation
→ Il convient, en somme, d’identifier les différents acteurs qui s’expriment dans ces paragraphes débutant
tous par « considérant »
o partie requérante, partie adverse, éventuellement partie intervenante, et Conseil d’État
→ Telle est la principale difficulté dans la lecture d’un arrêt rendu par cette juridiction jusqu’il y a peu

[ Depuis 2016-2017 ] (en fonction des chambres)


Cette difficulté s’amenuise toutefois avec le temps, puisque, désormais, non seulement les chambres flamandes
du Conseil d’État (et ce depuis longtemps), mais également ses chambres francophones sont passées au style
direct et à la présentation structurée avec titres.

Depuis lors, on retrouve les subdivisions suivantes :


→ Objet de la requête
→ II. Procédure
→ III. Faits (ou Rétroactes)
→ ensuite, en fonction des problèmes posés par l’affaire traitée, des chapitres (IV., V., etc.)
o qui peuvent porter sur les questions d’intervention, de recevabilité, d’intérêt, de mise hors cause
d’une partie adverse, de présence des conditions de l’extrême urgence, de confidentialité de
certaines pièces, …
o et, bien entendu, sur l’examen (appelée aussi l’appréciation) du ou des moyen(s) soulevé(s) par
la partie requérante et contesté(s) par la partie adverse

48
Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

b. Le dispositif
[ Jusque 2016-2017 ] (en fonction des chambres)
Le dispositif contient la décision et débute traditionnellement
par le terme « Décide »

→ Dans le R.A.C.E. et d’autres revues, le dispositif figure


sous forme résumée et entre parenthèses

[ Depuis 2016-2017 ] (en fonction des chambres)


La locution annonçant le dispositif se rapproche désormais de celle
que l’on retrouve pour les décisions des juridictions de l’ordre
judiciaire et de la Cour constitutionnelle;
→ les arrêts portent l’expression « Par ces motifs, décide » ou,
le plus souvent, « Par ces motifs, le Conseil d’État décide »

4. Les arrêts de la Cour Constitutionnelle


La Cour constitutionnelle est la juridiction constitutionnelle suprême en Belgique
→ Jusqu’en mai 2007, elle s’appelait Cour d’arbitrage.
→ Le nom de Cour constitutionnelle a été choisi pour correspondre davantage à l’élargissement progressif
des compétences qui ont été attribuées à cette Cour.

Elle est désormais compétente pour contrôler la conformité des lois, décrets et ordonnances
→ aux règles répartitrices de compétences (entre l’État, les communautés et les régions)
→ aux dispositions du Titre II de la Constitution (intitulé « Des Belges et de leurs droits ») ainsi qu’
→ aux articles 143, §1er (loyauté fédérale), 170, 172 (légalité et égalité des impôts) et 191 (protection des
étrangers) de ladite Constitution

Le siège de la matière se situe à l’article 142 de la Constitution ainsi que dans la loi spéciale du 6 janvier 1989 sur
la Cour constitutionnelle.
→ Les arrêts de la Cour constitutionnelle sont rendus
o soit sur recours en annulation (art. 1er et s.),
o soit sur demande de suspension (art. 19 et s.), mais c’est plus rare
o soit encore sur question préjudicielle (art. 26 et s.)

Question préjudicielle : il s’agit d’une question posée par une autre juridiction nationale concernant la
compatibilité des normes de valeur législative invoquées devant elle avec les normes supérieures dont la Cour
constitutionnelle est garante
→ de la solution que le juge (qui pose la question) apportera au litige pendant devant lui dépendra de la
réponse à la question posée

49
Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

Recours en annulation : il peut être intenté par toute personne intéressée dans le but de faire annuler, et donc
de voir disparaître en principe avec effet rétroactif, une norme de niveau législatif de l’ordre juridique belge au
motif que cette norme viole les normes supérieures dont la Cour constitutionnelle doit assurer le respect

Les arrêts de la Cour constitutionnelle sont rédigés dans un style dépourvu des participes « vu », « considérant
», « attendu »
→ Il s’agit donc de textes se composant de phrases libres, construites de manière courante

a. Les arrêts rendus sur question préjudicielle


L’arrêt prononcé sur une question préjudicielle présente la structure suivante :

[ Jusque 2002 (compris) ]


l’arrêt était généralement divisé en 4 « chapitres », identifié chacun par un chiffre romain :

→ L’objet de la question
→ II. Les faits et la procédure antérieure
→ III. La procédure devant la Cour,
→ IV. En droit.

[ En 2003 ]
Les chapitres I et III ont fusionné, de sorte que la structure d’un tel arrêt se présente aujourd’hui comme suit :
→ Objet de la question préjudicielle et procédure
→ II. Les faits et la procédure antérieure
→ III. En droit.
o constitue la partie substantielle de l’arrêt.
o Il est divisé en alinéas, eux-mêmes répartis sous les lettres A et B.
o La lettre A annonce des alinéas (appelés informellement « considérants »), dans lesquels la
Cour expose les points de vue des parties à la cause.
o La lettre B correspond aux considérants dans lesquels la Cour se prononce sur la question
posée.
o C’est donc sous la lettre B que résident les motifs sensu stricto de l’arrêt.
o À l’intérieur des parties A et B, les différentes phases de raisonnement sont annoncées avec
des chiffres

De manière générale, la Cour annonce le dispositif de l’arrêt par ces mots : « Par ces motifs »
→ Ce dispositif consiste en la réponse à la question posée
→ « La Cour dit pour droit… » que telle (partie de) disposition concernée par la question viole ou ne viole
pas les dispositions invoquées.

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

b. Les arrêts rendus sur recours en annulation


L’arrêt prononcé suite à un recours en annulation présente une structure similaire : -

[ Jusqu’en 1996 (compris) ]


L’arrêt prononcé suite à un recours en annulation (ou une demande de suspension) était généralement divisé
en 4 « chapitres », identifié chacun par un chiffre romain :
→ L’objet du recours
→ II. La procédure
o Les chapitres I et II correspondaient aux « visas » des arrêts du Conseil d’État
→ III. L’objet de la (ou des) disposition(s) attaquée(s)
o constitue l’équivalent de l’exposé des faits d’un arrêt du Conseil d’État
→ IV. En droit
o c’était celui, de loin le plus long, dans lequel on retrouvait l’examen des moyens, précédé
éventuellement d’un examen de la compétence de la Cour et de la recevabilité du recours

[ En 1997 ]
La structure d’un tel arrêt a été quelque peu modifiée : Il n’y avait alors, en principe, que 3 chapitres :
→ L’objet du recours
→ II. La procédure
→ III. En droit

[ Depuis 2003]
On ne compte désormais plus que 2 chapitres :
→ Objet du recours et procédure
→ II. En droit

SECTION 2 : La recherche de sources jurisprudentielles


Comme pour la législation et la doctrine, la recherche de la jurisprudence s’engage par le biais de sites
informatiques
→ Ils répertorient la jurisprudence afférente à une thématique déterminée,
→ Et fournissent parfois également le lien vers le texte intégral des décisions répertoriées (celles qui
émanent des juridictions suprêmes ou des cours d’appel essentiellement), ou uniquement leur sommaire
→ Lorsque l’outil informatique fournit seulement la référence, donc le sommaire de la décision commentée
(pour les décisions plus récentes),
o il conviendra de se procurer le texte intégral de la décision commentée ailleurs sur la « toile » ou
dans une revue présente en bibliothèque.

Comme en doctrine, recherche de sources (via les bases de


données) et lecture de sources (sur les supports) sont
dissociées

On rappelle à cet égard qu’en ce qui concerne les décisions des cours et tribunaux judiciaires, et singulièrement
des juridictions de fond, seule une partie d’entre elles était, jusqu’à présent, publiée.
51
Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

→ Elles l’étaient tantôt dans des revues « papier »


→ tantôt sur les sites informatiques
→ tantôt encore simultanément sur l’un et l’autre supports (surtout si elles émanent de juridictions
suprêmes)

Toutefois, par une loi du 5 mai 2019, le législateur a prévu que tous les jugements et arrêts seraient publiés,
après anonymisation, sur une banque de données électronique, accessible au public, à partir du 1er septembre
2021 au plus tard.
→ Il reste que, pour les décisions rendues avant le 1er septembre 2021, les instruments « papier »
répertorient des décisions de justice dont la trace n’apparaît nullement dans les bases de données.
→ Les outils informatiques et papier se révèlent donc intimement complémentaires
→ ils continueront d’ailleurs de l’être à l’avenir si l’encodage informatique des décisions rendues à partir
du 1er septembre 2021 n’atteint pas le degré d’exhaustivité annoncé

2.1. Les moteurs de recherches et supports informatiques : généralités

1. Les sites publics (gratuits)

a. Le portail du pouvoir judiciaire belge (Juridat)


http://www.juridat.be, cliquer sur « Jurisprudence »

profondément remanié en 2007 et propose désormais un très large éventail de décisions de justice émanant de
toutes les juridictions belges, ainsi que de certaines juridictions supranationales.
→ Les décisions sont présentées soit dans leur texte intégral, soit sous forme de sommaire ;
→ parfois encore, seule la référence est mentionnée.
o C’est notamment le cas de la plupart des décisions des juridictions de fond, assorties de la seule
référence ou, au mieux, du sommaire de la décision.
o Dans cette hypothèse, et pour autant que la décision ait bien été publiée, il s’agira, dans un second
temps, de retrouver le document sur un autre site ou sous forme « papier », grâce aux références
identifiées au préalable (et dont la cote aura été fournie grâce au lien « bibliothèque » du site de
l’Université Saint-Louis)

b. Les sites de juridictions suprêmes


Bien que Juridat propose également leurs décisions, signalons encore que les juridictions suprêmes disposent
de leur propre site internet, où il est permis d’y mener des recherches plus sophistiquées
→ La Cour de cassation a son adresse à http://www.cass.be (qui renvoie au site Juridat),
→ le Conseil d’État à http://www.raadvst-consetat.be
→ la Cour constitutionnelle à http ://www.const-court.be (à laquelle on accède aussi via l’adresse
http://www.courconstitutionnelle.be)

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Q1- Séminaire de méthodologie juridique | Anna Sonnenschein

2. Les sites privés (payants)


Comme pour la législation et la doctrine, Jura et Strada lex sont les instruments informatiques privés les plus
aboutis

JURA STRADA LEX


aide précieuse en ce qui concerne la jurisprudence. En plus du moteur de recherche qu’il offre, il fournit
→ fournit en texte intégral le contenu des revues en texte intégral le contenu des revues appartenant
appartenant principalement à la maison Kluwer principalement à la maison Larcier (Journal des
(Revue général de droit civil, Revue de droit tribunaux, Revue de Jurisprudence de Liège, Mons et
communal, Aménagement-environnement, Bruxelles, Journal de droit européen, Journal des
Chroniques de droit social, ... au total une tribunaux du travail, ...),
trentaine) → ce qui dispensera l’étudiant d’aller quérir
→ ce qui dispensera l’étudiant d’aller quérir physiquement la source jurisprudentielle en
physiquement la source jurisprudentielle en question à la bibliothèque.
question à la bibliothèque.

2.2. Les instrument « papier »

a. Les revues générales, et, en particulier, la Pasicrisie


Les revues générales offrent un éventail de jugements et d’arrêts très divers, sans égard particulier pour la
matière traitée ou la juridiction qui a statué
→ La plupart des revues générales sont mixtes (doctrine – jurisprudence)
→ et sont mentionnées dans la partie du présent syllabus consacrée à la doctrine

La Pasicrisie belge
Toutefois, une revue générale mérite bien son appellation de revue de jurisprudence : la Pasicrisie belge (Pas.)
→ publication mensuelle (non mixte), éditée chez Bruylant depuis 1814 et la plus couramment utilisée.
→ Elle reproduit intégralement un grand nombre de décisions de jurisprudence sans les assortir de
commentaires
o sauf en ce qui concerne les arrêts de la Cour de cassation, auxquels sont souvent ajoutées des
notes infrapaginales, de concordance ou explicatives)

Jusqu’en 1997 inclus, chaque mensuel de la Pasicrisie se subdivisait en 4 parties :


→ arrêts de la Cour de cassation (I)
→ arrêts des cours d’appel et du travail (II)
→ jugements des tribunaux (III)
→ arrêts du Conseil d’État (IV).

Et la fin de chaque année civile, les mensuels (/1, /2, etc.) sont reliés en fin d’année, dans 1, 2 ou 3 volumes
annuels (I, II et III), un volume supplémentaire constituant les tables annuelles
→ les 12 parties I dans un tome : Cassation : I (parfois divisé en deux volumes)
→ les 12 parties II, III et IV dans un second tome : Appels – Tribunaux – Conseil d’État : II)
→ un troisième tome étant constitué de tables

Toutefois, les livraisons mensuelles – qui reprennent donc les arrêts de la Cour de cassation prononcés durant
le mois en question – les plus récentes ne sont pas encore reliées.

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Devant l’inflation de la production jurisprudentielle, la Pasicrisie ne reprend cependant plus, depuis 1998, que
les arrêts de la Cour de cassation
→ ce qui en fait, depuis lors, une revue spécialisée du point de vue de la juridiction visée

b. Les revues spécialisées


Quant aux revues spécialisées, elles le sont
→ soit en fonction de leur objet (branche du droit)
o le plus souvent mixtes
o mais il en existe toutefois qui ne publient que de la jurisprudence
→ soit en fonction de la provenance des décisions contenues (juridictions déterminées ou juridictions
situées sur tel territoire)
o certaines publient les arrêts des hautes juridictions(ou, à tout le moins, une partie de ceux-ci)
o D’autres revues publient les jugements et arrêts des juridictions inférieures à celles-ci

Ne sont publiés systématiquement que :


→ les arrêts de la Cour constitutionnelle
o dans sa publication officielle,
o le Moniteur belge,
o dans la revue Arrêts Cour constitutionnelle (A.C.C. )
o depuis 1995, sur son site internet
→ les arrêts du Conseil d’État (
o au sein du Recueil des arrêts du Conseil d’État (R.A.C.E.), dont l’édition a été interrompue en
1994 et qui s’est mué depuis lors en un outil de type exclusivement informatique géré par le
Conseil lui-même

Rappelons que, pour sa part, la revue officieuse Pasicrisie (Pas.) contient un nombre élevé d’arrêts de la Cour
de cassation, sans que la reproduction en soit toutefois automatique.
→ En revanche, le site internet de la Cour tend véritablement à la systématicité.

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