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Partie I/ Qu’est-ce que le droit ?

Chapitre V/ Les sources du droit

Introduction

Les règles du droit émanent d’autorités diverses. Certaines autorités élaborent directement les
règles dont elles imposent l’observation. Ce sont des sources directes des règles de droit.

Les autres n’ont pas ce pouvoir et se limitent à interpréter ces règles. Par ce travail, ils
contribuent indirectement à l’édification du droit; ce sont les sources indirectes du droit.

Section 1/ Les sources directes du droit

1.1 La constitution

La constitution est la loi suprême de l’Etat. La constitution est placée en haut de la pyramide
de la hiérarchie des normes.

Le principe de ce schéma est qu’une norme doit impérativement respecter et mettre en œuvre
celle qui se trouve en dessus. Cela implique que si l’on est confronté à un conflit de normes,
la norme supérieure prévaut sur la norme subordonnée.

La hiérarchie des normes est organisée comme suit : en haut de la pyramide se trouve la
Constitution, aussi appelée Bloc Constitutionnel. Ensuite, le Bloc Conventionnel,
comprenant les différents traités et conventions, ainsi que le droit communautaire. Ensuite, il
y a les lois, aussi appelées Bloc de Légalité. Suivi par les principes généraux du droit dont
jurisprudence. Ensuite, les règlements : décrets, arrêtés. Enfin, les actes administratifs, dont
les circulaires et les directives.

1.2 La loi, source principale du droit

La loi est la source majeure du droit. La loi est le texte voté par le Parlement à la suite d’une
procédure particulière. Elle est l’acte du pouvoir législatif, c’est-à-dire de l’Assemblée
nationale.

L’initiative de la loi peut être gouvernementale (projet de loi) ou parlementaire (proposition


de loi émanant d'un ou plusieurs députés).

On distingue :

i) les lois ordinaires ou parlementaires qui relèvent de la procédure normale et de la


pratique courante

ii) les lois constitutionnelles qui sont des lois de révision de la Constitution, soumises à une
procédure spéciale (possible référendum)

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iii) les lois organiques dont l'objet est de compléter et de mettre en œuvre des règles inscrites
dans la Constitution. Elles fixent les modalités d’organisation

iv) les lois de finances qui déterminent les ressources et les dépenses de l’Etat.

1.3 Les règlements

Il faut distinguer la loi formelle d’autres textes émanant du pouvoir exécutif. En effet, celui-ci
a la pouvoir de prendre des textes normatifs dans tous les domaines qui ne relèvent pas du
domaine législatif.

Ces domaines ont un caractère réglementaire en vertu de l’article 76 de la constitution. Le


règlement englobe l'ensemble des décisions du pouvoir exécutif et des autorités
administratives.

Les règlements sont composés des normes suivantes : l’arrêté, l’ordonnance et le décret.

1.3.1 Les décrets

Les décrets sont des actes exécutoires. Ils sont émis par le pouvoir exécutif exerçant le
pouvoir réglementaire. S’ils formulent une règle de droit, ils ont une portée générale. Par
contre, s’ils portent sur une seule personne, comme pour une nomination, ils ont une portée
individuelle.

1.3.2 Les ordonnances

Ce sont des mesures prise par l’Exécutif dans un domaine où normalement c’est la loi qui doit
primer. On parle alors de procédure législative déléguée. Contrairement au décret, une
habilitation du Parlement est nécessaire pour qu’elle soit applicable.

1.3.3 Les arrêtés

L’arrêté peut être ministériel, préfectoral ou municipal. C’est une décision d’ordre pratique.
Selon sa source, il s’applique à un territoire géographiquement délimité.

1.3.4 Les circulaires

N’ayant pas de valeur réglementaire particulière, on peut la considérer comme un


communiqué diffusé par les autorités administratives pour faire passer une information ou une
directive.

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2. Les sources indirectes du droit

Les autres sources du droit n'ont pas de pouvoir directement créateur de droit. Elles
interviennent principalement dans l’interprétation de la règle de droit. Elles en favorisent la
compréhension et l’évolution du droit. Elles contribuent indirectement à la construction de
l’édifice du droit. Il s’agit de la jurisprudence, de la doctrine et de la coutume.

2.1 La coutume

La coutume est une source orale du droit. Elle n’en est pas moins une source indirecte. Le mot
coutume désigne l’ensemble des règles devenues obligatoires à la suite d’un usage prolongé.
La coutume est en effet une pratique qui acquiert force obligatoire par sa répétition et la
croyance des intéressés dans son caractère obligatoire.

2.2 La jurisprudence

La jurisprudence peut avoir deux définitions. Dans un sens formel, la jurisprudence désigne
l'ensemble des décisions de la justice rendues pendant un temps déterminé.

Le recueil de jurisprudence est le document qui regroupe l'ensemble des décisions judiciaires.

Dans un sens étroit, la jurisprudence désigne la solution habituellement donnée par les
tribunaux à une question de droit.

C'est l'interprétation admise par les tribunaux concernant une disposition de la loi (ex : la
définition de la bonne foi, l'intérêt général, le bon père de famille).

Dans la mesure où les lois et les règlements sont généraux et parfois utilisent des termes dans
le sens n’est pas précis, le rôle de la jurisprudence consiste non seulement à les interpréter
mais encore à combler leurs éventuelles lacunes.

2.3 La doctrine

La doctrine désigne l’ensemble des "opinions" émises par les auteurs (professeurs, magistrats,
avocats et autres praticiens du droit) qui traitent des matières juridiques. Formellement c'est
l'ensemble de travaux juridiques écrits : ouvrages, notes, commentaires … La doctrine
contribue à mettre en lumière les lacunes de la loi et des positions jurisprudentielles et peut
ainsi amorcer une modification de la loi ou inspirer une révision de l'interprétation qui en est
faite par les juges (revirement jurisprudentiel).

2.4 Le contrat comme source de droit entre les parties

D’après l’article 40 du code des obligations civiles et commerciales, le contrat est un accord
de volontés générateur d’obligations. Ainsi, le contrat est source d’obligations pour une partie
mais il est également source de droits ou d’avantages pour l’autre partie contractante.

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