Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Acteurs et exécutants= la politique étrangère relève de l’Empereur : il définit les orientations, prend
les décisions et les présente à l’opinion publique par de nombreux discours. Le champ d’action
essentiel reste l’Europe : les rapports avec la France et le GB, la gestion parfois difficile des
alliances, Duplice et Triplice sont conservées par les successeurs ; le seul changement immédiat
concerne les rapports avec la Russie Chanceliers er secrétaires d’Etat varient entre exécutants et
décideurs
Politique extérieure relève de l’empereur
Caprivi : s’occupe plus des traités de commerce que des affaires diplomatiques
Hohenlohe intervient peu
Holstein traite les affaires sérieuses jusqu’à sa retraite en 1905
Von Bülow : médiocre en diplomatie à cause de l’impulsivité de l’Empereur et de ses initiatives
imprévues. Cependant G II fondait en lui de grands espoirs « Bülow sera mon Bismarck ».
Depuis la signature de l’accord de réassurance 1887, les tensions entre les 2 pays se multiplient :
- sur plan politique : francophonie de certains milieux russes exaspère Bismarck et les militaires
allemands (pensent à une guerre préventive)
-sur plan éco et financier : Bismarck lance une guerre douanière contre Russie en élevant les droits
de douane sur les céréales et en engageant des campagnes de presse contre les titres russes
1
-la Russie n’étant pas en mesure de trouver d’allier en Europe (erreur car le tsar Alexandre III signe
une convention militaire avec la France), l’Allemagne peut entretenir avec elle des relations
bilatérales convenables sans lien particulier. A Berlin on ne veut pas de rupture entre les 2 pays.
Les bases de la politique coloniales furent jetées sous Bismarck, bien que celui-ci n’ait jamais
eu l’intention de mener une Weltpolitik. Il disait de lui-même qu’il n’était pas un Kolonialmensch
(colonisateur) La sécurité de l’Allemagne, encadrée par la France et par la Russie, lui tenait trop à
cœur pour qu’il la compromît en se battant pour des colonies dont la valeur, au fond, ne lui paraissait
pas bien grande. Mais les difficultés de l’économie allemande à l’époque de la « grande dépression »,
ainsi que les tensions sociales et politiques à l’intérieur de l’Allemagne, le décidèrent à opter pour
l’acquisition de colonies
Mais, au fond, il restait convaincu que le drapeau national devait seulement suivre le commerce et il
ne fut jamais guidé par l’idée d’augmenter le prestige de l’Allemagne par l’acquisition de colonies.
Cette idée avait pourtant, dès cette époque, des porte-parole très éloquents, tels que le Deutscher
Kolonialverein, fondé en 1882, et la Gesellschaft für deutsche Kolonien, fondée en 1884. Ces
défenseurs d’un colonialisme de prestige prirent plus d’influence à partir de 1896/97 lorsque, sous
Guillaume II et von Bülow aux Affaires étrangères, l’Allemagne décida de manifester sa force vis-à-
vis du monde et de mener une Weltpolitik. Elle ne voulait plus se limiter à un rôle européen, dans
l’ombre de l’Angleterre, de la France et de la Russie, mais participer avec elles au partage du monde.
On connaît les fameuses paroles de Guillaume Il à ce propos :
2
« L’océan est indispensable à la grandeur de l’Allemagne. Mais l’océan prouve également que plus
aucune grande décision ne doit être prise au loin, sur la mer ou au-delà des mers, sans l’Allemagne
et sans l’empereur allemand ». Cité d’après Weltgeschichte im Aufriss, vol. 2, édité par W. Ripper.
Frankfurt, 1978, p. 344.
Ou, comme le disait von Bülow :« Nous ne voulons faire de l’ombre à personne, mais nous exigeons
d’avoir nous aussi notre place au soleil ». Cité d’après Weltgeschichte im Aufriss, op.cit. p. 345.
+ nécessité de se tourner vers les marchés extérieurs
Jusqu’à la Première Guerre mondiale, le SPD fut le seul parti en Allemagne à se prononcer
constamment contre la politique coloniale. Plusieurs congrès du parti donnèrent lieu à des débats sur
la Weltpolitik, le colonialisme et l’impérialisme, débats au cours desquels furent adoptées des résolu-
tions condamnant ces phénomènes. La social-démocratie allemande s’alignait, ce faisant, sur les
résolutions anti-impérialistes de la Deuxième Internationale en épousant l’argumentation classique
des partis ouvriers contre l’impérialisme.
3
L’argument de base des sociaux-démocrates est évidemment un refus de l’exploitation de l’homme
par l’homme considérée comme inhérente au processus de colonisation.
Là où les uns croient aux effets civilisateurs de la liberté, les autres à ceux d’un paternalisme
humanitaire, Bernstein croit à l’effet civilisateur de la lutte entre les peuples et les races.
Cette fraction de la social-démocratie se montre compréhensive pour les soucis de l’industrie
allemande soumise à la nécessité de trouver de nouveaux marchés pour écouler sa surproduction
industrielle et pour s’alimenter en matières premières. De l’exploitation économique des colonies, elle
attend une baisse du coût de la vie. L’Allemagne de l’époque devait, dans un monde de plus en plus
protectionniste, importer non seulement des matières premières mais également des produits
agricoles. Les colonies fourniraient ces produits à des prix stables, indépendants des secousses des
marchés internationaux. Elles contribueraient ainsi à soulager la misère des masses prolétariennes.
Le parti social-démocrate rejetait officiellement la politique coloniale et impérialiste. Cela se
manifestait dans des prises de position condamnant le colonialisme et l’impérialisme en général et
plus particulièrement la Weltpolitik allemande. Ce fut le cas en 1900 par exemple, quand l’expédition
allemande contre les Chinois en révolte fournit une occasion pour une condamnation générale de la
Weltpolitik. En 1911, le congrès du parti déclara son hostilité vis-à-vis de la politique allemande au
Maroc et, en 1912, le congrès du parti à Chemnitz mit à son ordre du jour un débat sur l’impérialisme,
qui culmina dans la condamnation de ce dernier. On exclut du parti les défenseurs trop ardents du
colonialisme
Lors des élections de 1907, placées sous le signe de la politique coloniale, l’appel du groupe
social-démocrate ne condamna plus le colonialisme au nom des principes mais au nom de
l’opportunité : les colonies n’étaient pas rentables, elles ne renforçaient pas mais affaiblissaient
l’Allemagne ; l’opposition établie entre un colonialisme basé sur l’exploitation et un colonialisme
humanitaire permet de penser que le parti avait plus tendance à condamner les méthodes que le
phénomène lui-même
Kautsky (appartenant au SPO) intervint lui aussi sur ce chapitre du débat colonial. Il
introduisit la distinction entre « colonie de travail » et « colonies d’exploitation » (Arbeits- und
Ausbeutungskolonien). Les premières sont destinées à accueillir la main-d’œuvre européenne, les
secondes à exploiter la main-d’œuvre autochtone. Il se prononça en termes très enthousiastes pour
la première catégorie, montrant ainsi qu’il n’était pas totalement indifférent au rôle économique
que pouvait jouer ce type de colonies.
4
et à maintenir la hiérarchie sociale existante. Tirpitz, le père de la force navale, le considérait comme
« Un puissant palliatif contre des sociaux-démocrates incultes ou instruits » Cité d’après
Weltgeschichte im Aufriss, op.cit. p. 328.
et von Bülow partageait ce point de vue :« Seule une politique extérieure couronnée de succès peut
aider à réconcilier, apaiser, rassembler, unir » 5 Cité d’après H.U. Wehler, « Bismarcks Imperialismus
1862-1890 », dans : Imperialismus, édité par H.
C’est une décision personnelle de G II et d’un petit nombre d’hommes de son entourage
1898 : première loi navale + deux autres en 1906 et 1912 (malgré l’opposition des socialistes et des
libéraux de gauche)
Création d’un secrétariat d’Etat à la Marine avec von Tirpitz jusqu’en 1916
Flotte de guerre pour :
- assurer protection des colonies lointaines et les relier à la métropole
-objectif de puissance mondiale : affirmer la présence allemande sur les mers et les océans
-rivaliser avec l’Angleterre : lui ravir « le trident de Neptune ». Cela mena à une course navale
germano britannique, où chacun tenta de surpasser les cuirassés de l'autre (dreadnought=lancé en
1906, ce cuirassé présentait deux caractéristiques nouvelles pour l'époque : son artillerie principale
n'était que d'un seul calibre (all-big-gun) et il était propulsé par un système révolutionnaire de
turbine à vapeur ; + croiseurs et destroyers).
a) Renouvellement de la Triplice
Traité reconduit tous les 5 ans
La Triplice est le nom donné à une entente conclue entre l'Empire allemand, la Double monarchie
austro-hongroise et le Royaume d'Italie de 1882 à 1915. Ces alliés, en particulier lors de la Grande
Guerre, s'opposent à ceux de la Triple-Entente (République française, Royaume-Uni et Empire russe).
Liens éco avec Italie du Nord sont étroits, mais depuis le désastre subi en Ethiopie, l’intimité
politique entre l’Allemagne et l’Italie s’est affaiblie.
5
c) Recherche persistante de l’alliance anglaise
Malgré les rivalités commerciales, les dirigeants allemands cherchent à négocier avec les
gouvernements conservateurs anglais.
Interlocuteur anglais = ministre des Colonies, Joseph Chamberlain. Mais échec de la pacification des
rapports entre les 2 pays à cause du programme naval allemand perçu comme une menace directe
pour les Anglais.
-établit solidement son influence en Chine du Nord (intervention contre les Boxers en 1900)
-occupe des position économiques et financières fortes dans l’Empire ottoman (obtient la concession
du chemin de fer de Bagdad= 300 km + droit d’exploitation des mines dans un rayon de 20 km autour)
-mais tard venue dans le partage du monde, elle ne peut obtenir d’annexions territoriales qu’à la
faveur d’une crise internationale sciemment déclenchée : crise du Maroc avec discours de Tanger en
mai 1905 dans lequel G II exige le respect de l’indépendance du Maroc. Volonté allemande de casser
l’Entente cordiale et réussissent à empêcher l’établissement d’un protectorat français au Maroc.
Mais cette politique agressive dresse de nombreux pays contre l’Allemagne et rapproche les autres
gdes puissances impérialistes : Triple-Entente (France, GB, Russie).
6
7