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c h a p i t r e Le livre du professeur • Français • 6e

THÈME II : Le monstre, aux limites de l’humain

Au fil de l’Odyssée, Ulysse face


4 aux monstres antiques

Textes et images histoire des arts


1. L’aveuglement du cyclope Polyphème p. 98 Hercule contre les monstres p. 11à0
Homère, l’Odyssée, chant IX ✔ J’étudie la variété des représentations d’Hercule
✔ J’étudie le premier combat d’Ulysse, face aux monstres.
déclencheur de dix années d’errance. ■ je participe à des échanges oraux
■ Je comprends et j’interprète un texte littéraire ■ J’établis des liens entre différents domaines artistiques

2. La fuite face aux Lestrygons p. 100


Homère, l’Odyssée, chant X Lexique et langue  p. 112
✔ Je lis un épisode où Ulysse affronte ✔ J’enrichis mon vocabulaire sur le thème de la métamorphose,
des géants cannibales. du monstre, du corps humain et de la mythologie.
■ Je comprends des documents non littéraires et ✔ Je distingue les formes affirmative et négative, je distingue
des images et j’interprète des homophones courants, je conjugue aux temps du récit.
3. Victimes de la magie de Circé p. 102 ■ je connais la différence entre phrase simple et phrase
complexe et je sais les analyser
Homère, l’Odyssée, chant X
Ovide, Métamorphoses
✔ Je découvre la métamorphose monstrueuse Expression écrite et orale  p. 114
des compagnons d’Ulysse.
✔ J’invente des monstres, une aventure d’Ulysse,
■ Je découvre les liens entre structure, sens et je réécris en changeant de point de vue.
orthographe des mots
✔ Je raconte des épisodes épiques tel un aède,
4. Le spectacle des Enfers p. 104 je présente un diaporama sur un dieu antique.
Homère, l’Odyssée, chant XI ■ je comprends et j’interprète des documents non littéraires
✔ Je découvre les punitions des hommes au Tartare. et des images
■ J’observe le fonctionnement du verbe et je sais le conjuguer
projet – parcours citoyen  p. 116
5. Les dangers de la mer p. 105
Homère, l’Odyssée, chant XII Au secours, les dieux !
✔ J’étudie différents monstres marins, ✔ Je crée un mur Padlet pour dialoguer avec les dieux.
les Sirènes, Charybde et Scylla. ■ Je parle en prenant en compte mon auditoire
■ J’établis des liens entre différents domaines artistiques ■ J’écris avec un clavier

Parcours d’une œuvre. Découvrir 16 Métamorphoses d’Ovide p. 108


Françoise Rachmuhl
✔ Je rencontre Méduse, Arachné et le dragon vaincu par Jason.
■ Je sais si j’ai compris un texte, je sais lire en autonomie

C h a p i t r e 4 • P R É S E N TAT I O N • Au fil de l’Odyssée, Ulysse face aux monstres antiques 1


Le livre du professeur • Français • 6e

THÈME II : Le monstre, aux limites de l’humain


c h a p i t r e

5 Au fil de l’Odyssée, Ulysse face


aux monstres antiques

Présentation du chapitre
Place dans le cycle et dans les programmes
❱ Le chapitre « Au fil de l’Odyssée, Ulysse face aux monstres antiques » s’inscrit dans la › Homère, L’Odyssée, traduction
thématique littéraire du « monstre, aux limites de l’humain ». Il en constitue l’une des de Victor Bérard, 1931.

B i bl i o g r a p h i e
deux entrées, l’autre étant l’étude d’un groupement de textes sur les différents « visages › Homère, L’Odyssée, traduc-
du monstre » à travers des extraits de contes et romans. tion d’Hélène Tronc, Éditions
Gallimard, 2009.
Présentation générale › Ovide, Métamorphoses, tra-
duction d’Anne-Marie Boxus
❱ L’étude de cinq extraits de l’Odyssée d’Homère a pour finalité l’appréhension de la figure
et Jacques Poucet, 2009.
du monstre antique, qu’il soit être difforme, effrayant et dangereux pour l’homme, tel
le cyclope Polyphème, les Lestrygons, Charybde et Scylla ou les Sirènes ; qu’il soit créé, › Françoise Rachmuhl, 16
être hybride mi-animal, mi-humain, par la magie, tel les cochons que deviennent les Métamorphoses d’Ovide,
compagnons d’Ulysse par l’intervention de Circé ; ou qu’il soit monstrueux par son com- Flammarion Jeunesse, 2003.
portement amoral tel Tantale ou Sisyphe condamné à des peines éternelles pour les crimes
qu’ils ont commis sur Terre.
❱ La définition du terme « monstre » est une condition initiale à la découverte de cette
thématique du programme. L’étymologie de ce mot peut être expliquée de deux manières :
› soit « monstre » vient du verbe latin monstrare qui signifie montrer ; le « monstre » › Exposition consacrée à
est alors cet être différent que l’on montre du doigt, devant lequel on ne peut rester Sitographie « Homère, sur les traces
indifférent du fait de son caractère insolite. Par extension, il est cet être qui effraie d’Ulysse » à la BNF, dont des
par son caractère a-normal ; pistes pédagogiques tout à
› soit « monstre » vient du mot latin monstrum qui signifie présage divin, ce qui semble fait passionnantes.
particulièrement adapté dans le cadre de l’épopée d’Homère. › Une version audio de l’Odys-
❱ Pour plus de détails, les articles du Littré et du Centre National de Ressources Tex- sée est enregistrée sur ce
tuelles et Lexicales pourront être exploités. site, accessible gratuitement
pour les élèves rencontrant
Progression du chapitre de nettes difficultés dans la
lecture autonome ; elle est
❱ Les textes proposés suivent la chronologie du voyage d’Ulysse sans la mise en abime divisée suivant les chants de
du récit d’Ulysse à Nausicaa à la fin de son long voyage en mer, juste avant son arrivée l’épopée.
à Ithaque. L’étude de ces extraits doit permettre aux élèves de comprendre les étapes › Une carte interactive du
essentielles du voyage d’Ulysse en privilégiant l’axe thématique du monstre – et, de ce parcours d’Ulysse avant de
fait, la figure de héros qui se construit tout au long de l’œuvre. rentrer à Ithaque, ouvrant
❱ La lecture complète de l’œuvre intégrale en parallèle pourra être envisagée en complément des pages de textes et
de séquence, notamment avec les élèves les plus autonomes en lecture. Des activités par- images sur les étapes
ticulières pourront leur être proposées afin d’approfondir des éléments du récit qui ne sont principales du héros grecs ;
pas évoqués dans le chapitre du manuel : d’autres obstacles rencontrés par les Grecs lors du vous trouverez également
voyage de retour, l’assemblée des dieux et l’importance de leur rôle dans le destin d’Ulysse, quelques sites complémen-
et surtout les étapes successives de réappropriation du trône d’Ithaque par Ulysse. taires à parcourir sur l’étude
❱ Le Parcours de lecture proposé des Métamorphoses d’Ovide peut être une autre occasion de l’Odyssée.
de mettre les élèves en situation de lecture autonome avec la découverte de courtes his- › Une séquence sur l’Odys-
toires mettant en scène des monstres antiques ou des êtres transformés en monstres, et sée, conforme aux anciens
plus généralement des récits de métamorphoses célèbres. programmes.
❱ La page d’Histoire des arts est, elle, consacrée à un héros, Hercule, dont la valeur est
restée célèbre dans la mythologie, notamment pour les monstres qu’il a affrontés et
vaincus.
❱ Ce chapitre offre ainsi l’occasion aux élèves d’enrichir leur culture personnelle à tra-
vers la découverte d’œuvres patrimoniales de la littérature gréco-latine et de prendre
conscience de ce que renferme la mythologie comme êtres et situations qui méritent tous
d’être explicités pour en comprendre le sens caché.

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TEXTES ET IMAGES
1. L’aveuglement du cyclope Polyphème  p. 98 - 99
L’objectif poursuivi est d’abord mettre en évidence le premier obstacle monstrueux qu’a rencontré Ulysse, Polyphème, et les conséquences
terribles qu’a eu son aveuglement pour la suite de son voyage. Le premier combat permet ainsi une vision d’ensemble de l’œuvre. Il peut
être l’occasion de présenter la carte complète du voyage d’Ulysse, soumis à la colère du père de Polyphème, le dieu Poséidon (voir la carte
page 97 dont les cinq étapes étudiées dans ce chapitre sont illustrées par un tableau).
Cette étape est aussi l’occasion de montrer la qualité principale d’Ulysse, qui a fait sa renommée, la ruse, dont il fait preuve pour sauver
ses compagnons d’une mort certaine et échapper au cyclope.

2. La fuite face aux Lestrygons p. 100 - 101


Cette étape est l’occasion de montrer les hommes grecs en situation de détresse face à des monstres, ces géants cannibales, trop forts
pour eux, qu’ils ne peuvent que fuir. Cette étape pendant laquelle tous les navires accompagnant Ulysse (sauf le sien) sont détruits est
également importante pour le cours du récit puisqu’elle restreint le groupe des survivants, rapprochant Ulysse du risque de sa propre mort
à chaque nouvelle disparition. Ceci contribue à construire son statut de héros.

3. Victimes de la magie de Circé p. 102 - 103


Un texte extrait de l’Odyssée présente la scène du point de vue d’Ulysse qui n’y a pas assisté mais à qui son compagnon Euryloque a rap-
porté les événements ; un texte écho extrait des Métamorphoses d’Ovide raconte la même scène du point de vue interne d’un des marins
grecs, Macarée, qui a vécu lui-même la métamorphose en cochon.
Dans ce T&I, l’intérêt est double.
›D ’une part, la comparaison de deux textes narrant la même scène avec des points de vue différents permet aux élèves de comprendre
les choix narratifs qui peuvent être faits par un écrivain / un aède. Le premier exercice d’expression écrite page 114 permet de réex-
ploiter cette notion de changement de point de vue.
›D ’autre part, la notion de monstre est définie autrement ici. La métamorphose que subissent les Grecs en cochons est monstrueuse en
ce qu’elle les réduit à un état animal avilissant. Et le comportement de Circé fait d’elle également un monstre mais sous des airs très
séduisants qui endorment d’ailleurs la méfiance des Grecs jusque-là habitués à des adversaires ostensiblement dangereux.

4. Le spectacle des Enfers p. 104


Cette étape du voyage d’Ulysse permet d’aborder une autre dimension de la monstruosité, humaine cette fois-ci. Si les élèves accom-
pagnent Ulysse dans un lieu tout à fait effrayant où sont enfermés de nombreux monstres (recherches possibles à donner sur les Enfers),
ils découvrent surtout les éternelles souffrances qu’ont à supporter Tantale et Sisyphe pour avoir osé défier les dieux en ayant un com-
portement monstrueux.
Ce T&I peut être l’occasion d’une réflexion plus poussée oralement sur ce que l’on pourrait qualifier de caractère monstrueux chez un être
humain.

5. Les dangers de la mer p. 105 - 107


Ce dernier extrait de l’Odyssée renoue avec l’essentiel de l’épopée d’Homère : un périlleux voyage en mer où deux (trois) adversaires
successifs empêchent les Grecs de parvenir au bout de leur périple. Si l’affrontement des Sirènes est l’occasion de mieux comprendre le
rôle prépondérant d’Ulysse et ses grandes qualités (prudence, ruse, respect des dieux, courage), Scylla et Charybde sont deux écueils
personnifiés d’une force supérieure impossible à vaincre. Ainsi, durant cette étape périssent tous les compagnons d’Ulysse : ce texte doit
donc être étudié comme l’ultime étape d’un voyage qui, après un long séjour de sept ans chez la nymphe Calypso et un court séjour chez
les Phéaciens (le temps de raconter ce long voyage), verra le retour du héros chez lui à Ithaque, seul survivant d’une longue errance.

Parcours d’une œuvre. Découvrir 16 Métamorphoses d’Ovide p. 105 - 107


Ce Parcours d’une œuvre de 16 Métamorphoses d’Ovide propose l’étude plus approfondie de trois récits qui mettent en évidence des
monstres ou des comportements monstrueux dans la mythologie avec :
› la Méduse et son regard pétrifiant que vainc Persée ;
› la métamorphose monstrueuse que subit l’arrogante Arachné, simple mortelle, de la part de la déesse jalouse Pallas, vengeance cruelle ;
› les taureaux et le dragon, animaux monstrueux qu’affronte le héros Jason.
Ces trois récits sont les plus en adéquation avec la thématique « Le monstre, aux limites de l’humain » donnée par les nouveaux programmes.
Mais la lecture cursive des treize autres métamorphoses proposées est tout à fait intéressante à poursuivre avec les élèves afin d’élargir
leurs connaissances mythologiques. Un travail de vérification de cette lecture pourra être entrepris à partir d’une projection d’œuvres
d’art représentant les mythes évoqués dans les Métamorphoses où chaque personnage ou scène devra être reconnu(e) et explicité(e). Par
exemple, Narcisse ou Atalante.
La page numérique consacrée à la Mythologie dans l’Art antique permettra de poursuivre ce travail.
Le premier texte proposé « Au commencement du monde : Deucalion et Pyrrha » permet une transition efficace avec le chapitre consacré
aux cosmogonies, puisqu’il détaille l’origine du monde selon les romains polythéistes.
Les lecteurs les plus convaincus pourront poursuivre leur découverte avec les 16 Nouvelles Métamorphoses d’Ovide de Françoise Rachmuhl
(2010) proposées dans la même édition.

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Le livre du professeur • Français • 3e

HISTOIRE DES ARTS p. 110 - 111

Hercule contre les monstres


Le dossier d’Histoire des arts permet de s’intéresser à un héros de la mythologie gréco-romaine connu pour les monstres qu’il a affrontés. De
ce fait, il complète parfaitement l’étude menée avec les textes littéraires, élargissant la culture mythologique des élèves qui abordent ainsi les
mythes liés à Ulysse et ceux liés à Hercule.
Cette étude d’Histoire des arts consacrée à Hercule et ses adversaires monstrueux s’inscrit dans une des problématiques d’Histoire des arts du
cycle 3 : « Donner un avis argumenté sur ce que représente ou exprime une œuvre d’art » (programmes pour les cycles 1, 3, 4, septembre
2015, p. 151), puisqu’on y invite en effet les élèves à « identifier les personnages mythologiques » (Ibid., p. 151).

LEXIQUE / LANGUE - EXPRESSION ÉCRITE / EXPRESSION ORALE p. 112 - 115

❱ Lexique
Trois exercices portent sur la mythologie : des noms propres devenus noms communs en français, des expressions liées à des mythes
gréco-romains et des familles de mots (noms / adjectifs) liées à la mythologie.
Les trois exercices suivants portent sur trois natures de mots variables : des verbes de mouvement utiles pour rédiger un texte narrant
un cheminement ; des adjectifs et noms de qualité, notamment pour mieux appréhender les qualités des personnages à mettre en scène
dans des textes épiques.

❱ Langue
Le travail proposé en langue touche d’abord à la syntaxe avec la distinction des phrases simples et complexes par les élèves (ex. 1), et un
exercice de ponctuation sur le même thème (ex. 3). Ensuite un travail d’expression orale centré sur la conjugaison des verbes favorisera la
manipulation de temps cohérents pour la compréhension des auditeurs d’un récit résumant l’Odyssée. Enfin est proposé un exercice centré
sur les chaines d’accord (sujet / verbe ; déterminant / nom / adjectif).

❱ Expression écrite
Les trois exercices d’expression écrite proposés sont centrés sur l’Odyssée. Le premier, dans la continuité des Textes et Images 3 et 5,
propose un travail approfondi sur les changements de points de vue. Dans les deuxième et troisième exercices, il s’agit d’inventer des
monstres, de les décrire et de les mettre en scène tel Homère.

❱ Expression orale
Les quatre exercices d’expression orale proposés visent à mieux connaitre les dieux et les héros gréco-romains, quitte à incarner l’un de
ceux-là pour faire découvrir à ses camarades les détails de leurs mythes. Se mettre dans la peau d’un aède sera aussi l’occasion de prendre
confiance en soi face à un public avide de détails face auquel maintenir un certain suspens.

PARCOURS CITOYEN p. 116 - 117

Au secours, les dieux !


❱ Choix du Parcours : Ce parcours est l’occasion de réinvestir les connaissances accumulées en mythologie gréco-romaine tout en les
mêlant à la réalité du monde d’aujourd’hui. En transposant avec humour des comportements humains variés, des difficultés de tout un
chacun, les élèves créent du lien entre les croyances païennes et le monde moderne, ce qui n’est pas sans rappeler le roman Percy Jackson
qui a eu un succès très important depuis sa sortie en 2010 (cette lecture cursive peut d’ailleurs être conseillée aux lecteurs autonomes).
› Un chagrin d’amour ? Adressez-vous à Aphrodite, déesse de l’amour…
› Un problème de stratégie pour votre jeu vidéo ? Athéna, déesse de la guerre stratégique est là pour vous.
› Une envie de défendre les animaux en voie de disparition ? Artémis, déesse de la faune, vous répondra.
› Une envie de faire la fête ? Dionysos est un expert…
› Un voyage en mer s’organise ? Poséidon connait toutes les bonnes astuces...
❱ Objectifs : Chaque élève devra :
› p réciser sa connaissance des dieux, de ses fonctions, de ses attributs pour être à même de choisir le dieu adéquat face au problème qu’il a
choisi d’évoquer ;
› e xprimer clairement ses idées : dans un premier temps, le problème rencontré et les sentiments ressentis, en usant d’un niveau de langage
adapté d’un humain s’adressant à un dieu ; dans un second temps, la réponse adaptée du dieu à l’humain en n’hésitant pas à insérer des
détails sur le mythe du dieu pour rendre son propos plus efficace ;
›m  aitriser la rédaction d’une lettre en respectant les éléments à y insérer et l’organisation des idées par paragraphes ;
›m  aitriser l’outil informatique pour saisir la lettre rédigée et la mettre en ligne sur le site Padlet, puis s’enregistrer et mettre en ligne l‘en-
registrement audio obtenu.

C h a p i t r e 2 • PRÉSENTATION • Romain Gary, La Promesse de l’aube 4


Le livre du professeur • Français • 6e

❱ Précisions sur la réalisation de l’activité (outils numériques, etc.) : Voici quelques conseils qui peuvent être transmis aux élèves.
› Pour respecter la forme de la lettre, voici les éléments à ne pas oublier :
• d’abord la date d’écriture en haut à droite ;
• puis la formule d’appel (plus ou moins familière selon vos relations avec la divinité que vous contactez : Cher…, Salut…,
Monsieur le dieu…) ;
• un premier paragraphe expliquant la démarche que vous entreprenez ;
• au moins un ou deux autres paragraphes pour détailler votre problème ;
• une phrase de conclusion et une formule de politesse (dont le niveau de langage doit être adapté : Merci d’avance / Je t’em-
brasse… Je vous remercie de l’attention que vous voudrez bien porter à ma demande… / Cordialement,...) ;
• votre signature.
› Pour utiliser le mur Padlet :
• d ’abord, saisissez sous un traitement de texte votre lettre et enregistrez le document sur votre ordinateur ;
• de son côté, votre professeur va créer un mur Padlet sur le site du même nom et vous transmettre l’URL (exemple ici) ;
• u ne fois sur le site, inscrivez-vous en cliquant à droite sur la clé et en suivant les instructions ;
• découvrez alors toutes les lettres écrites par les autres élèves de la classe ;
• a joutez votre lettre sur le mur. Pour cela, double-cliquez gauche sur le mur où vous souhaitez accrocher votre lettre, tapez vos prénom
et nom en titre, puis copiez-collez le texte que vous avez préparé en-dessous.

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5 Au fil de l’Odyssée, Ulysse face


aux monstres antiques

Propositions de corrigés
OUVERTURE
Image d’ouverture
1. Ulysse quitte la ville de Troie où les Grecs viennent de rempor- Il arrive ensuite enfin à Ithaque.
ter le siège de la ville. Les rois Ménélas et Agamemnon sont, eux, Sur cette carte ne sont pas représentées :
rentrés sans encombres sur leurs propres bateaux dans leurs cités › la descente aux Enfers ;
respectives. › la halte d’Ulysse et de ses derniers compagnons encore
Puis, Ulysse s’arrête : vivants sur l’ile du Soleil.
›d  ’abord chez les Cicones (actuelle Grèce) ; 2. Le voyage de retour d’Ulysse a duré dix ans, aussi longtemps
›p  uis chez les Lotophages actuelle Tunisie) ; que la guerre de Troie qui a opposé les Troyens aux Grecs (= récit
› s ur l’ile du Cyclope Polyphème (face à l’actuelle Italie) ; de l’Iliade d’Homère).
› s ur l’ile d’Eole ; 3. Ulysse a quitté Troie après avoir remporté le siège de la ville.
› s ur l’ile des Lestrygons (actuelle Sardaigne) ; Le roi de Sparte, Ménélas, avait appelé Ulysse, roi d’Ithaque, à son
› c hez Circé (actuelle Italie) ; aide, ainsi que d’autres rois tels qu’Agamemnon, roi de Mycènes, ou
› a u large de l’ile des Sirènes ; le héros Achille. En effet, sa femme, Hélène, lui avait été enlevée
› e ntre les récifs de Charybde et Scylla ; par le troyen Pâris et il souhaitait la récupérer.
› c hez la nymphe Calypso (vers le détroit de Gibraltar, au niveau Pour plus d’informations sur le jugement de Pâris : Mosaïque, IIe
de l’actuelle côte marocaine) ; siècle ; récit du cadeau de la pomme par la Discorde à la plus belle
› c hez les Phéaciens (au large de la Grèce). des déesses.

TEXTES ET IMAGES

TEXTE 1 : L’aveuglement du cyclope Polyphème


1. Le narrateur de cet épisode est Ulysse. C’est un narrateur-per- 4. Au début du texte, le Cyclope est saoul : « l’ivrogne » (l. 2) et
sonnage puisqu’il raconte l’histoire dont il est lui-même un per- l’alcool le met dans un état second : « le sommeil… le gagne »
sonnage important. Il en est même le personnage principal. Il (l. 1). Il ne peut résister au sommeil sous l’effet de l’alcool car
s’exprime à la première personne du singulier : « J’enfouis » (l. 3) ; Ulysse et ses compagnons l’ont enivré.
« J’encourage » (l. 4) ; « Mes compagnons étaient autour de moi » 5. Ulysse utilise un « pieu d’olivier acéré » (l. 8-9) et « affuté à
(l. 7). la flamme » (l. 11).
2. a) Polyphème vit « au pays des Cyclopes », dans une « grotte », Les compagnons d’Ulysse « l’enfoncent dans l’œil » (l. 9) du
comme le précise le paratexte (l. 3-4). La « grotte » apparait dans Cyclope. Puis Uysse, « appuyant dessus de tout [s]on poids » le
le texte : « fai[t] tourner » (l. 10) dans son œil. Ainsi ils crèvent l’œil et
› à la ligne 16 : lieu d’habitation de tous les cyclopes ; brûlent « paupière », « sourcil » et « prunelle ».
› à la ligne18 : « devant la grotte » ; 6. L’horreur de la scène est visible :
› à la ligne 22 « du fond de l’antre ». ›d  ans « les morceaux de chair humaine » (l. 2) ;
Polyphème en ferme la porte avec un énorme rocher : cf. « rocher ›«  le sang [qui] coule autour du pieu » en train de crever l’œil
du portail » (l. 30). (l. 11) et le geste de Polyphème qui « arrache de l’œil le pieu
b) « Le flot des moutons » évoqué ligne 32, ainsi que ses « béliers » sanglant » (l. 14) ;
« bien nourris » et « à l’épaisse toison » (l. 32-33), semblent indi- ›d  ans la réaction de Polyphème qui « pousse un rugissement »
quer que Polyphème est un berger. Ligne 36, dans le paratexte, il de douleur (l. 13) puis des « cris » d’affolement (l. 15 et 17)
est précisé que « Polyphème sort son troupeau ». pour obtenir l’aide des autres cyclopes ;
3. Un cyclope est un géant de la mythologie grecque qui n’a › lorsque, abandonné par ses frères, il se retrouve seul,
qu’un seul œil et qui est anthropophage (il aime manger de l’être « gémissant, torturé de douleurs » (l. 29).
humain). Cette figure mythologique monstrueuse rappelle la figure 7. Le lendemain, Ulysse conseille à ses compagnons de s’accrocher
de l’ogre des contes. en dessous des béliers de Polyphème pour réussir à sortir de la
Il a au fond de la gorge des « morceaux de chair humaine » (l. 2), grotte. En effet, ils échappent ainsi à la vigilance de Polyphème qui
restes des compagnons d’Ulysse qu’il a dévorés. s’est placé devant la sortie de sa grotte qu’il avait fermé jusque-là
Lorsque son œil est crevé par les Grecs, Polyphème se retrouve avec un énorme rocher. Lorsqu’il décide de laisser ressortir son
aveugle. troupeau, il tâte chaque bête qui sort pour ne laisser s’échapper
aucun Grec. Il ne se rend cependant pas compte de la supercherie.

C h a p i t r e 4 • c o r r i g é s • Au fil de l’Odyssée, Ulysse face aux monstres antiques 6


Le livre du professeur • Français • 6e

8. Les autres cyclopes ne viennent pas en aide à Polyphème car dis-lui que c’est Ulysse… « (l. 39-40). b) Le roi d’Ithaque fait
lorsqu’ils lui demandent qui le tue, il répond « Personne », nom preuve d’orgueil (= délit d’hybris chez les Grecs) : il n’a pas peur de
qu’Ulysse s’est donné lorsque Polyphème lui a demandé qui il était. défier le fils d’un dieu. Ulysse fait preuve de démesure, il semble se
Ce stratagème inventé par le rusé Ulysse permet aux Grecs de fuir prendre pour l’égal d’un dieu.
loin de Polyphème avant qu’il ne reprenne ses esprits. 10. Lignes 41-44 : Polyphème va demander à son père, Poséidon,
Les autres cyclopes prennent Polyphème pour un fou : « contre toi, le dieu des mers, de le venger : « accorde-moi que jamais il ne
pas de force ?... C’est alors quelque mal qui vient du grand Zeus » revienne en sa maison, cet Ulysse. » Cet épisode est donc un
(l. 25-26). moment-clé de l’Odyssée. C’est là que se décident les dix années
9. a) Une fois qu’il est hors de danger, Ulysse ne peut se retenir de d’errance d’Ulysse, en punition de son excès de confiance qui l’a
se vanter de l’exploit qu’il vient d’accomplir : « Cyclope, si jamais amené à se vanter de l’aveuglement du fils d’un dieu.
homme mortel te demande qui t’infligea la honte de te crever l’œil,

Complément pour le professeur :


D’autres informations sur Polyphème : une page consacrée à toute l’iconographie sur Polyphème sur le site méditerranées.net ; un dia-
porama illustré d’œuvres d’art sur Polyphème et Ulysse.
Texte écho : Sindbad et le géant noir, conte des Mille et une nuits inspiré par cet épisode de l’Odyssée.

TEXTE 2 : La fuite face aux Lestrygons


1. Les Grecs viennent d’errer « six jours et six nuits » en mer après › ils rencontrent la mère puis le père de la jeune fille ;
l’épisode du Cyclope. ›u  n Grec est dévoré, les deux autres s’enfuient ;
2. a) Les Grecs ne se méfient pas des Lestrygons car en arrivant ›A  ntiphatès prévient les Lestrygons en donnant l’alarme (l. 33) ;
dans le port du pays Lestrygon règne un « calme blanc » (l. 8). ›d  es milliers de Lestrygons « accourent » et « nous accablent de
Ils ne voient aucun troupeau ni aucun humain (l. 10). Le premier blocs de roche » (l. 35-36) ;
contact avec une habitante est très correct : « on s’aborde, on se › t ous les bateaux amarrés dans le port sont détruits et tous les
parle », même s’il s’agit d’une « géante » (l. 16). Celle-ci répond équipages sont massacrés, « horrible festin » des Lestrygons
à leurs questions ; elle a donc l’air civilisée, loin de l’image d’un (l. 38).
monstre dont il faudrait se méfier. Les Grecs n’ont aucun raison b) Grâce à l’accumulation de tant d’actions en quinze lignes, le
d’avoir peur. rythme du récit s’accélère, ne laissant aucune chance aux Grecs de
b) La phrase qui souligne le calme qui règne sur cette ile se trouve s’échapper. Ils semblent cernés par des adversaires bien supérieurs
ligne 8 : « pas de houle en ce creux, pas de flot, pas de ride ; à eux, sans aucune chance de s’en sortir vivants.
partout un calme blanc ». Elle accumule les formes négatives sou- 7. L’atmosphère de cette scène est très oppressante car les termes
lignant l’absence de signes annonciateurs de quelque danger que utilisés insistent sur la très grande violence dont font preuve les
ce soit. Lestrygons :
3. L’attitude d’Ulysse est décrite des lignes 8 à 10. L’adjectif qualifica- › les verbes empreints de violence tels que « broie » (l. 29),
tif « seul » est mis en valeur en tête de phrase, en épithète détachée. « accablent » (l. 36), « fracassés » (l. 36), « harponné »
Puis la première personne du singulier apparait à quatre reprises. En (l. 38) ;
effet, Ulysse est le seul à laisser son bateau à l’extérieur du port, ›d  es expressions où domine le destin inéluctable qui attend les
alors que tout le reste de sa flotte « s’en va jusqu’au fond » (l. 6). Il Grecs : « équipages mourants et vaisseaux fracassés » (l. 36),
marque ainsi sa méfiance à l’égard de ce pays qu’il ne connait pas. « un tumulte de mort » (l. 37), « horrible festin » (l. 38) ;
›u  ne comparaison effroyable qui réduit les Grecs à l’état d’ani-
4. a) Les Grecs rencontrent :
maux, de proies pourchassées : « ayant harponné mes gens
 ’abord « une géante » (l. 16), fille d’Antiphatès ;
›d comme des thons » (l. 37-38).
›p
 uis « la femme aussi haute qu’un mont, dont la vue les
8. La supériorité physique et numérique des Lestrygons est telle sur
atterre » (l. 24-25) ;
les Grecs qu’Ulysse prend la seule décision envisageable : prendre
› e nfin : « son glorieux époux », le roi Antiphatès (l. 27-28).
la fuite : ce sont des géants et ils sont des milliers.
b) Ces apparitions progressives mettent en place une gradation du
danger : si la première apparition n’a rien d’effrayant, la seconde 9. a) Par leur taille gigantesque et leur anthropophagisme, les
réveille chez les Grecs une très grande peur face à la taille gigan- Lestrygons rappellent les cyclopes.
tesque de la femme. L’homme qu’elle appelle est encore plus impo- b) Cependant, la société des Lestrygons est très organisée dans
sant. Ce crescendo des tailles va de pair avec un crescendo de la cette ville dans laquelle entrent les Grecs. Ils ont un roi à leur
peur. L’apparition du géant débouche ainsi immédiatement sur l’idée tête, une place publique, un signal d’alarme, alors que les cyclopes
d’une mort imminente : « Antiphatès qui n’a qu’une pensée : les semblent vivre isolés les uns des autres.
tuer sans merci. » (l. 28-29). La férocité des Lestrygons est également remarquable, alors que
dans la scène contre Polyphème, c’est finalement l’action des Grecs
5. L’expression « mangeurs de pain » (l. 12) est en complet décalage
qui était particulièrement sanglante et horrible.
avec la réalité du régime alimentaire des Lestrygons qui s’avèrent
être, tout comme les Cyclopes, de dangereux anthropophages : « il 10. L’arme d’Ulysse, « le glaive à pointe » (l. 39) lui sert finalement,
broie l’un de mes gens, dont il fait son dîner » (l. 29-30). non pas à tuer des Lestrugons, mais à « tranch[er] tout net le cable
du navire » resté amarré à l’extérieur du port. Il réussit ainsi à le
6. a) Des lignes 23 à 38 se succèdent les actions suivantes :
sauver ainsi que son équipage resté à bord.
› t rois Grecs entrent dans le « manoir » que leur a indiqué la fille
d’Antiphatès ; 11. Seul un bateau sur toute la flotte d’Ulysse est sauvé. Cet épi-
sode est le plus meurtrier de toute l’Odyssée.

C h a p i t r e 4 • c o r r i g é s • Au fil de l’Odyssée, Ulysse face aux monstres antiques 7


Le livre du professeur • Français • 6e

IMAGE 2 : L’attaque des Lestrygons, illustration d’après la fresque de la villa de l’Esquilin.


John Flaxman, Illustration pour l’Odyssée, 1810.
1. La fresque illustre la scène finale où la flotte d’Ulysse est 2. L’illustration de John Flaxman met en valeur la taille des
décimée par les Lestrygons. On y voit les Lestrygons jetant des Lestrygons ainsi que leur agressivité. Ils se jettent sur un être
rochers sur les bateaux et les détruisant. Leur gigantisme est humain qui, les bras levés, n’a aucun moyen de se défendre. Leurs
rendu visible grâce à la taille des bateaux dont ils sont proches visages sont déformés par la haine et leur violence est soulignée
au premier plan de la fresque. par le bras droit levé du Lestrygon, une massue à la main.

TEXTE 3 : Victimes de la magie de Circé


1. Circé est une déesse, sœur d’Aiétès, le roi qui garde la Toi- 7. Le mot « monstre » peut signifier étymologiquement ce qui
son d’or. Tous deux sont les fils d’Hélios, dieu Soleil et de Persée, est montré, du verbe monstrare qui signifie « montrer ». On peut
« nymphe océanide ». Elle a fabriqué une « drogue funeste » (l. 14) l’expliquer aussi en se référant au verbe moneo en latin qui signifie
qui a transformé tous les compagnons d’Ulysse en « porcs ». « avertir ». Le « monstre » serait alors un « avertissement céleste » :
2. Les étapes de l’arrivée des Grecs chez Circé sont les suivantes : les Grecs ont été métamorphosés en cochons. L’infériorité de ces
› les Grecs arrivent sur l’ile d’Aiaiè où vit Circé ; simples êtres humains, d’une très grande naïveté, contrairement au
› ils accèdent par « une vallée, en un lieu découvert » (l. 4) aux grand Ulysse, est à présent visible aux yeux de tous.
« demeures de Circé » ; 8. Les détails de la rencontre des compagnons d’Ulysse avec la magi-
› ils entendent Circé avant de la rencontrer ; ils sont séduits par cienne Circé que l’on retrouve dans le texte des Métamorphoses sont :
sa voix ; › les Grecs boivent la boisson que leur offre Circé (l. 1) et sont
› ils l’appellent de leurs cris ; métamorphosés par ce philtre ;
› e lle apparait et les invite à l’intérieur de sa demeure › E uryloque est le seul à refuser de boire (l. 10).
(l. 9-10). 9. Cependant, quelques détails supplémentaires sont ajoutés dans
3. C’est l’adverbe « imprudemment » qui qualifie l’attitude des ce texte car la scène est présentée du point de vue d’un Grec,
compagnons d’Ulysse. Macarée, qui subit la métamorphose.
4. Seul Euryloque se méfie, « ayant soupçonné une embûche » › L a métamorphose est détaillée : Circé utilise sa « baguette »
(l. 11), et reste hors de la maison. pour les métamorphoser en touchant « le sommet de [leurs]
5. a) Les Grecs ne se méfient pas de Circé car ils ont été séduits cheveux » (l. 2-3) ; « je commençai alors … à me hérisser
par sa voix (l. 8). Son attitude, ensuite, lorsqu’elle apparait, est de poils » (l. 3-4) ; « un rauque grognement tenait lieu de
toujours sous le signe de la séduction. Elle se montre une hôte très paroles » (l. 4-5) ; la « bouche » se transforme en « groin
accueillante, qui « fait asseoir » et sert les Grecs. b) Elle réussit retroussé » (l. 6) ; et Macarée et ses compagnons finissent
à tromper les Grecs en ajoutant « au mélange une drogue funeste enfermés dans une « porcherie » (l. 9).
›D  e plus, Macarée exprime sa « honte » (l. 4) :
afin de leur faire oublier tout souvenir de la patrie » (l. 13-14).
› E nfin, la suite de l’épisode est racontée, à savoir le moment où
6. a) Circé transforme les Grecs en cochons : « Ils avaient la tête, Ulysse, qui a réussi à séduire Circé, obtient que celle-ci sauve
la voix, le corps et les soies du porc » (l. 16). b) Les Grecs sont ses compagnons avec une « herbe inconnue » et des « incan-
conscients de ce qui leur arrive : « leur esprit était le même qu’au- tations » (l. 17). Et la « reconnaissance » que témoignent les
paravant » (l. 16). Ils se mettent à pleurer sur leur nouvelle condi- Grecs à leur chef.
tion animale qui les réduit à se « couch[er] sur le sol », situation
particulièrement humiliante.

IMAGE 3 : Wright Barker, Circé, 1889.


1. L’apparence de Circé souligne d’ores-et-déjà son pouvoir Les pétales de fleurs rouges qui tapissent l’escalier soulignent la
séducteur. Circé se dresse en haut des marches de son palais, féminité de la maitresse des lieux.
imposante, impressionnante. Elle domine tout le tableau en Les animaux qui encadrent Circé ont tous la tête tournée vers
position centrale. elle, ils montrent qu’ils sont sous sa coupe. Elle les tient sans un
Habillée d’une belle robe, d’un tissu souple et d’une blancheur geste, ni un regard vers eux.
remarquable, décorée d’un voile vert foncé et enrichi de dorures, 2. La présence des animaux peut être inquiétante, de même que
noué sur la taille, elle porte un voile léger et transparent qui se le voile derrière elle qui donne une aura mystérieuse à Circé.
détache étrangement de ses épaules et de sa poitrine dénudées.
3. Circé n’a pas du tout l’apparence d’une sorcière. Cette magi-
Elle est, de plus, parée de bijoux et porte à la main gauche une
cienne n’a rien d’effrayant, de repoussant. Elle est belle, rayon-
lyre dorée avec délicatesse, tout en tenant le bras droit ouvert
nante, elle inspire la confiance à ceux qui l’approchent.
devant elle, comme un geste d’accueil désintéressé pour les Grecs.

TEXTE 4 : Les spectacles des Enfers


1. › Lors d’un banquet, Tantale aurait offert son propre fils Pélops › Sisyphe a été condamné pour avoir déjoué Thanatos (la Mort).
à manger aux dieux. Ceux-ci virent tout de suite qu’il s’agissait de En échange d’une source qui ne tarissait jamais, Sisyphe révéla
viande humaine, sauf Déméter qui avala un bout de l’épaule. Zeus au dieu-fleuve Asopos où se trouvait sa fille Égine, enlevée par
ordonna à Hermès de ramener l’enfant des Enfers et de remplacer son Zeus, qui avait alors pris la forme d’un aigle. Asopos fit fuir Zeus,
épaule par un morceau d’ivoire. Et les dieux condamnèrent Tantale à mais ce dernier ressentit de la rancune pour Sisyphe ; il lui envoya
passer l’éternité dans le Tartare à souffrir un éternel supplice. Thanatos pour le punir. Cependant, lorsque la Mort vint le chercher,

C h a p i t r e 4 • c o r r i g é s • Au fil de l’Odyssée, Ulysse face aux monstres antiques 8


Le livre du professeur • Français • 6e

Sisyphe enchaina Thanatos, si bien que ce dernier ne put l’emporter 3. a) Tantale a été condamné à une faim et une soif éternelles, ce
aux Enfers. S’apercevant que plus personne ne mourait, Zeus envoya qui est décrit dans le premier paragraphe : « assoiffé, il ne pouvait
Hadès délivrer Thanatos. Mais Sisyphe avait préalablement convaincu atteindre l’eau », (l. 2) ; « Toutes les fois que le vieillard vou-
sa femme de ne pas lui faire de funérailles adéquates. Il put ainsi lait les [fruits] saisir de ses mains, le vent les soulevait jusqu’aux
convaincre Hadès de le laisser repartir chez les vivants pour régler ce nuées sombres. » (l. 8-9)
problème. Une fois revenu à Corinthe, il refusa de retourner parmi les Sisyphe a été condamné à pousser sans cesse un rocher « au som-
morts. Pour avoir osé défier les dieux, Sisyphe fut condamné, dans le met d’une montagne » qui, ensuite « roulait jusqu’au bas » (l. 14).
Tartare, à faire rouler éternellement jusqu’en haut d’une colline un b) Le caractère répétitif des supplices transparait dans l’utilisation
rocher qui en redescendait chaque fois avant de parvenir au sommet. de l’imparfait de répétition et des termes suivants :
2. a) Ces deux êtres ont osé défier les dieux. Ils ont commis une › « chaque fois » (l. 3) ;
action condamnée par les dieux. Tantale a été monstrueux en tuant › « toutes les fois que » (l. 7) ;
son propre fils et en le donnant à manger aux dieux. Et, comme › « et quand… alors » + imparfait de l’indicatif ;
Sisyphe, il a voulu dépasser sa propre condition en osant défier les › « il recommençait alors de nouveau » (l. 14).
dieux. Sisyphe a ainsi oser défier la Mort et sa condition de simple 4. Ces condamnations sont terribles car éternelles, les condamnés
mortel. Les monstres sont ici deux êtres qui n’acceptent pas les n’en verront jamais la fin. Ils subissent tous les deux de « cruelles »
limites de leur condition et ont tenté, en vain, de les dépasser. et « grandes douleurs » (l. 1 et 10). L’horreur de la faute commise
b) Le Cyclope et les Lestrygons sont deux monstres dans leur appa- par Tantale peut sembler justifier une telle punition. Pour Sysiphe,
rence et leur anthropomorphisme. son crime d’orgueil (d’hybris) est une atteinte aux dieux plus qu’aux
Circé est un être monstrueux par son caractère sournois, la puissance hommes, il peut donc sembler moins violent et la punition plus injuste.
de sa magie noire, sous l’apparence d’une séduisante jeune femme.
Sisyphe est un monstre d’un autre ordre, il a défié les dieux pour 5. La situation de ces personnages rappelle la situation d’Ulysse
dépasser les propres limites du monde, il est moins monstrueux du car il se trouve dans une même impasse face au dieu Poséidon qui
point de vue des hommes. l’a condamné à errer sans fin, loin de la cité d’Ithaque. Il subit
Finalement le plus monstrueux ne serait-il pas Tantale qui a sacri- comme une punition éternelle, même s’il n’est pas enfermé dans
fié la chair de sa chair pour arriver à ses fins ? le Tartare pour cela.

TEXTE 5 : Les dangers de la mer


1. Dans les deux cas, les Sirènes sont des êtres féminins, constitués ses compagnons : lui seul aura la chance de pouvoir entendre le
d’une tête de femme et d’un corps d’animal. Mais dans la mythologie chant merveilleux des Sirènes ; et grâce à son stratagème, il sera
antique, les Sirènes sont mi-femmes mi-oiseaux, tandis que les également le premier homme à rester en vie après l’avoir entendu.
sirènes des contes merveilleux sont mi-femmes, mi-poissons. De 5. a) Oui, les Sirènes parviennent à charmer Ulysse : « mon cœur
plus, les Sirènes antiques sont des monstres, des êtres maléfiques, ne désirait qu’une chose : les écouter plus longtemps. D’un fron-
tandis que les sirènes des contes merveilleux sont généralement cement de sourcils, je demandai à mes compagnons de me délier »
des personnages positifs. (l. 28-30). b) Non, les sirènes ne parviennent pas à faire tomber
2. a) Les Sirènes sont dangereuses car elles envoutent par leur Ulysse dans leurs griffes : son stratagème a fonctionné. Ulysse
chant merveilleux les marins qui passent près de leur ile, puis les et ses compagnons s’éloignent sains et saufs de l’ile des Sirènes.
dévorent. Pour aller plus loin : les Sirènes ne sont pas sans rappeler « Quand les Sirènes furent derrière nous, et qu’on n’entendit plus
un autre être maléfique légendaire : le serpent de la Genèse. En ni leur voix ni leur chant, mes fidèles compagnons ôtèrent vite
effet, le serpent est un séducteur qui envoute Ève par ses paroles. la cire dont j’avais bouché leurs oreilles et me libérèrent de mes
De la même manière, les Sirènes séduisent, envoutent leurs proies liens » (l. 33-35).
par leur chant. De plus, le serpent incite Adam et Ève à manger du 6. Trois fois par jour, Charybde aspire l’eau de mer qui se trouve
fruit de la connaissance. Les Sirènes aussi prétendent apporter la autour d’elle puis la recrache. Si un bateau passe près d’elle au
connaissance à celui qui les écoute : « celui qui s’attarde ici repart mauvais moment, il peut être brisé par des vagues spectaculaires
charmé et plus savant. Nous savons tous les maux que dans la vaste ou aspiré jusqu’au fond de la mer dans son tourbillon : « Quand
Troie les Argiens et les Troyens ont endurés par la volonté des dieux elle la vomissait, l’eau secouée bouillonnait comme un chaudron
et nous savons tout ce qui survient sur la terre nourricière » (l. 20 sur un grand feu et l’écume jaillissante retombait sur le sommet
-23). Dans les deux textes, la connaissance absolue est interdite à des deux rochers. Mais lorsqu’elle engloutissait les flots salés, on
l’homme. Seul Dieu ou les dieux peuvent tout connaitre. b) Ulysse ne voyait qu’un tourbillon à l’intérieur, et les alentours du rocher
a été averti de ce danger par la magicienne Circé. retentissaient d’un horrible vacarme. Au fond, on apercevait la terre
3. Ulysse protège ses hommes en leur bouchant les oreilles avec et le bleu sombre du sable » (l. 40-51).
de la cire d’abeille, afin qu’ils ne puissent pas entendre le chant 7. En passant à proximité de Charybde, les compagnons d’Ulysse
envoutant des sirènes : « Avec mon glaive acéré, je coupai en petits sont terrorisés : « Une terreur blême s’empara des hommes »
morceaux une grosse boule de cire d’abeilles et la malaxai de mes (l. 51-52).
mains puissantes. […] J’en mis successivement dans les oreilles
8. La scène avec Scylla est décrite de manière particulièrement
de tous mes compagnons » (l. 7-10).
atroce : le monstre prend les hommes par surprise, alors qu’ils
4. a) Ulysse demande à ses hommes de l’attacher solidement au avaient le regard fixé sur Charybde et ses dangers : « Redoutant
mât du bateau et surtout de ne le détacher sous aucun prétexte la mort, nous fixions tous le récif quand soudain Scylla arracha du
tant qu’ils seront à proximité de l’ile des Sirènes : « il faut que vous navire six de mes compagnons » (l. 52-55). De plus, ces compa-
m’attachiez pour que je sois incapable de bouger et que je reste gnons sont les « six meilleurs par l’agilité et la force » (l. 56-57).
debout, plaqué contre le mât par des cordes solides. Et si je vous Mais c’est surtout la profusion de détails avec laquelle Ulysse
supplie ou vous ordonne de me délier, alors attachez-moi avec plus raconte l’agonie de ses camarades qui contribue à rendre cette
de cordes encore » (l. 3-6). b) Ulysse ne se protège pas de la même scène atroce, car elle crée des images fortes dans l’imagination
manière que ses hommes car il veut pouvoir entendre le chant des du lecteur. Ulysse aperçoit « les pieds et les mains de six hommes
sirènes. Il se réserve donc une position privilégiée par rapport à emportés dans les airs » (l. 58-59), ce qui laisse imaginer que

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Le livre du professeur • Français • 6e

les bustes et les têtes des hommes sont déjà dans les gueules du meilleurs compagnons d’Ulysse perdent la vie dans cette épreuve,
monstre. Pourtant ses compagnons sont encore vivants et leurs tandis que les hommes étaient parvenus à sortir sains et sauf de
cris de désespoir retentissent jusqu’aux oreilles d’Ulysse et à celles l’épreuve des Sirènes.
de l’auditeur / lecteur : « Ils criaient et hurlaient mon nom pour la 10. Dans cet extrait, Ulysse montre différentes qualités qui font
dernière fois, le cœur terrorisé » (l. 59-60). Puis Scylla les dévore de lui un héros. Tout d’abord, il est courageux et persévérant : il
alors qu’ils sont encore vivants, se débattent et hurlent. Leur lutte n’a pas peur d’affronter les dangers les uns après les autres, et va
est dérisoire, inutile, pathétique (elle suscite la pitié) : « Scylla les même au devant d’eux. Mais il n’est pas non plus inconscient : il a
dévorait à l’entrée de sa caverne tandis qu’ils hurlaient et tendaient la sagesse de suivre les conseils avisés de Circé.
les mains vers moi dans leur lutte désespérée » (l. 60-62). Ulysse, Il se révèle être un bon meneur d’hommes. Il a de l’autorité, ses
qui à ce moment-là de son existence a déjà enduré un très grand ordres sont respectés, mais il ne se montre pas non plus distant et
nombre d’épreuves et subi d’innombrables malheurs, résume cet hautain. Par exemple, il leur révèle en détails tout ce que lui a dit
épisode de la manière suivante : « De tout ce que j’ai enduré dans Circé, il ne cherche pas à leur cacher les dangers qui les attendent,
mon exploration des chemins de la mer, ce fut le spectacle le plus les informe de tout. À la fin de l’extrait, il est bouleversé par
pitoyable dont mes yeux furent témoins » (l. 62-64). la mort de ses compagnons, ce qui montre une fois encore son
9. Les deux épreuves sont aussi dangereuses l’une que l’autre. Les humanité, mais aussi le fait qu’il n’est pas un héros tout puissant,
Sirènes sont aussi meurtrières que Charybde et Scylla : « autour infaillible.
d’elles, des amas d’os humains se décomposent, enrobés de chairs Enfin, dans l’épisode des Sirènes, il fait preuve de ruse en bou-
qui pourrissent » (introduction du texte). chant les oreilles de ses compagnons avec de la cire et en se
Mais au contraire de Charybde et Scylla qui expriment directe- faisant attacher au mât.
ment leur violence et leur cruauté, les Sirènes charment, envoutent Remarque : La ruse (l’intelligence) est l’une des caractéristiques
leurs futures victimes par leur chant mélodieux. L’atmosphère qui essentielles du héros Ulysse, qui le distingue d’autres héros. Quand
se dégage de l’épisode des Sirènes est donc faussement douce et il se trouve dans une situation difficile, Ulysse emploie plus souvent
calme. Les Sirènes enivrent Ulysse par leur « chant clair » (l. 18), la ruse que la force physique.
leur « voix sublime » (l. 28). Elles séduisent leur proie afin de 11. Alors qu’Ulysse et ses compagnons sont en train de manœuvrer
pouvoir l’emporter sur leur ile et la dévorer. En ce qui concerne pour éviter de se faire engloutir par Charybde, Scylla les attaque à
Charybde et Scylla, point de séduction, point de chant mélodieux : son tour et dévore six hommes. « Tomber de Charybde en Scylla »
les monstres expriment sans préambule leur force brutale et cruelle. signifie : « n’échapper à une situation difficile que pour être
Mais nous pouvons aussi noter que les marins n’ont d’autre choix confronté à une situation encore pire », « aller de mal en pis »,
que de se faufiler entre ces deux monstres, tandis qu’ils peuvent « se retrouver confronté à des situations de plus en plus difficiles
éviter de s’approcher trop près de l’ile des Sirènes. Autrement dit, et qui s’enchaînent les unes aux autres ».
Charybde et Scylla n’ont pas besoin de séduire, d’attirer, contrai- Les Sirènes séduisent les marins par leur chant envoutant. « Céder
rement aux Sirènes. La présence des deux monstres, l’un tout près au chant des Sirènes » signifie : céder à la tentation, se laisser
de l’autre, rend aussi le passage deux fois plus dangereux. Les six séduire (le plus souvent par de beaux discours, de belles paroles).

IMAGE 5 : S tamnos à figures rouges, 480-470 avec J.-C.


Roger Pyane, Scylla attaquant le vaisseau d’Ulysse, 1980.
1. C’est le tableau de Waterhouse qui s’inspire du vase antique : Les deux œuvres présentent également des différences. Dans le
le tableau (1891) a été réalisé bien après le vase (480-470 av. tableau de Waterhouse :
J.-C.). › les personnages sont plus nombreux, il y a plus de détails.
2. Le tableau reprend plusieurs éléments du célèbre vase. Cela est permis par la différence de technique : la céra-
› L e bateau est orienté dans l’autre sens, mais la construction mique ne permet pas de représenter autant de détails et de
de l’image est globalement la même. Par exemple, Ulysse nuances que la peinture ;
et ses compagnons sont disposés de la même manière. Le › la voile est dépliée et gonflée, ce qui donne une impression
personnage d’Ulysse est orienté dans le même sens que les de mouvement, de vitesse, que nous n’avons pas en regar-
rameurs et regarde donc vers l’arrière du bateau (ce qui peut dant le vase antique. Remarque : le dessin du vase respecte
d’ailleurs sembler étrange, pour celui qui est le chef, le capi- le texte d’Homère, qui indique que la voile du bateau est
taine de ce navire). Face à lui se trouve le pilote, qui tient repliée car les vents sont brusquement tombés aux abords de
le gouvernail. l’ile des Sirènes (pour qu’Ulysse et ses compagnons puissent
›W  aterhouse respecte l’imaginaire antique en représentant moins facilement échapper à leur chant ?) ;
les Sirènes sous la forme de femmes oiseaux. › les couleurs permettent des effets de contraste : Ulysse
› L e peintre reprend également des détails plus précis du est le seul personnage qui soit habillé en blanc (sur le
vase : vase antique, Ulysse est nu) ce qui permet de le mettre en
• l’œil dessiné sur la proue du navire ; valeur (le reste du tableau est plutôt sombre) et de l’op-
• la rame manquante (à l’avant du bateau sur le vase, à poser au Sirènes, qui sont noires (cette opposition entre le
l’arrière sur le tableau). Waterhouse propose d’ailleurs une blanc et le noir est bien sûr symbolique).
explication à cette énigme. En montrant un rameur en 3. Sur le tableau de Draper, les Sirènes ne viennent pas des airs,
train de se boucher les oreilles, le peintre suggère que ce mais de la mer. Elles n’ont pas un corps d’oiseau, mais un corps
rameur a perdu ses bouchons de cire et tente de toutes de poisson, qui semble se transformer en corps de femme quand il
ses forces de résister au chant des Sirènes, quitte à laisser est hors de l’eau. Draper n’est donc pas fidèle au texte d’Homère :
filer sa rame. il représente les Sirènes selon l’imaginaire « moderne ».

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PARCOURS D’UNE ŒUVRE

Découvrir 16 Métamorphoses d’Ovide


BLOC 1 : Persée, fils de Zeus et de Danaé, pour la tuer. Guidé par les sœurs
1. Au moment où l’histoire commence, Persée a tranché la tête de des Gorgones, les Grées, Persée trouva le lieu où résidaient Sthéno,
Méduse (p. 74). Euryale et Méduse. Puis il fut aidé par Athéna et Hermès : Athéna
guida sa main et lui prêta son bouclier poli comme un miroir afin
2. Méduse est une des trois sœurs Gorgones. Sa tête a pour che-
que Persée puisse voir le reflet de Méduse sans être pétrifié par
veux des serpents, « au pouvoir terrifiant », puisqu’elle transfor-
son regard et Hermès lui offrit une épée qui ne se tordait pas et
mait en pierre tous ceux qui la regardaient, autrement dit, si vous
qui ne se cassait pas.
croisez le regard de Méduse, vous serez pétrifié.
Persée se présenta donc devant Méduse, sans en être aperçu, et
On peut lire un exemple de son pouvoir (p. 75-76) avec la pétri-
sa main conduite par Athéna même, coupa la tête de la Gorgone,
fication du géant Atlas transformé en montagne pour l’éternité.
qu’il porta depuis avec lui dans toutes ses expéditions. Il s’en
3. a) À la fin de toutes ses aventures, Persée offrit cette tête à servit pour pétrifier ses ennemis, ainsi qu’il en usa à l’égard des
Minerve. b) Minerve orna son égide en son centre de ce précieux habitants de l’ile de Sériphe, qu’il changea en rochers, et à l’égard
présent. L’égide est la cuirasse faite pour Minerve avec la peau de d’Atlas, qui devint par là une grande montagne.
la chèvre Amalthée (qui a nourri par son lait le jeune Jupiter). Comme Méduse était enceinte lorsqu’elle fut décapitée, de son sang
4. En Éthiopie, Persée trouve la belle Andromède, fille du roi naquirent les fils de Poséidon, Chrysoar et Pégase, le cheval ailé.
Cepheus, attachée à un rocher par les bras car sa mère, épouse de BLOC 2 :
Cepheus s’était vantée de sa propre beauté auprès des Néréides,
1. a) Pallas est le surnom de la déesse Athéna (pour les Grecs),
filles de Neptune. Le dieu de la mer voulut venger ses filles vexées
Minerve (pour les Romains). Elle est la déesse de la guerre, de la
en envoyant une « de ses créatures horribles » dévorer la malheu-
sagesse, mais aussi des sciences et des arts, experte en particluier
reuse princesse (p. 78).
dans les travaux de tapisserie et de broderie. b) Dans ce texte, elle
5. Persée propose de sauver Andromède en échange de son mariage n’apparait pas sous l’apparence de la belle déesse à sa « chevelure
avec elle (p. 78) : « Si je la demande en mariage, moi, Persée, fils de blonde ». Elle se métamorphose en vielle femme avec de « faux che-
Jupiter, moi qui ai vaincu la Gorgone et osé traverser les airs, je suis veux blancs » en « se courb[ant] au-dessus d’un bâton » (p. 105).
sûr que vous m’accepterez pour gendre, de préférence à un autre. »
2. Arachné est une jeune femme qui était très douée pour filer et
6. Persée n’est finalement pas indulgent devant ses ennemis, par- tisser, selon Athéna même « la première des mortelles pour le travail
tisans de Phineus, le promis éconduit de la jeune Andromède. En de la laine » (p. 105).
effet, celui-ci fait irruption dans le palais de Cepheus pour se ven-
3. Arachné veut affronter Pallas sur leur domaine de prédilection :
ger du « rapt » de sa future femme. Les personnes présentes tentent
la tapisserie, car les nymphes qui viennent l’admirer au travail la
de le raisonner, en vain. Le combat a lieu. Persée se bat d’abord
disent « élève de Pallas ». Arachné dit que si « Pallas est [sa] rivale,
avec des armes de mortel, d’une manière loyale. Mais, devant le
qu’elle vienne donc se mesurer à [elle] » (p. 105). Lorsqu’Arachné
nombre des adversaires et la défaite qui le menace, il finit par
reconnait la déesse, toutes deux se mettent à leur « métier » à
utiliser la tête de la Méduse. À partir de ce moment-là, sa violence
tisser et commencent leur ouvrage.
n’a plus de limite : impitoyable, il métamorphose ainsi deux cents
adversaires en pierres, dont même un soldat de Persée (p. 87). 4. La tapisserie de Pallas représente « les dieux de l’Olympe » qui
« assistent, devant les fondations d’une grande cité (la future cité
7. Phineus est le promis éconduit de la jeune Andromède. En effet,
d’Athènes) » (p. 107). On y voit Neptune offrant « un cheval sau-
avant d’être promise à Persée qui promettait de la sauver, elle
vage » à la ville et Pallas elle-même offrant l’olivier.
devait être mariée à Phineus. Celui-ci fait irruption dans le palais
La tapisserie d’Arachné représente l’enlèvement d’Europe par Jupi-
de Cepheus au moment du banquet de mariage pour se venger du
ter mais aussi les autres métamorphoses de Jupiter pour séduire
« rapt » de sa future femme, comme il appelle ce mariage.
« mortelles ou déesses » (p. 109), ainsi que d’autres dieux tels
Lorsque tous ses compagnons sont morts et que Phineus se retrouve
Neptune, Phébus, Bacchus et Saturne. Ainsi, si la tapisserie de
seul face à Persée, le jeune arrogant supplie le héros grec de l’épar-
Pallas met en valeur les dieux dans leur tout puissance, celle d’Ara-
gner. Mais Persée est intransigeant et le pétrifie afin que son épouse
chné les montre dans des situations bien moins glorieuses où ils
puisse « contempler l’image de son ancien fiancé, placée pour l’éter-
tentaient de séduire des jeunes filles (voire jeunes gens - cf la
nité dans le palais du beau-père » (p 88).
métamorphose en aigle de Jupiter pour séduire Ganymède).
Complément pour le professeur sur le personnage mythologique La tapisserie d’Arachné est une véritable provocation car elle se per-
de Méduse. Méduse, l’une des trois Gorgones, était mortelle alors met de représenter « les amours coupables des dieux » et donc de se
que ses deux sœurs, Euryale et Sthéno, n’étaient sujettes ni à la moquer des dieux, notamment du père, de l’oncle et du demi-frère
vieillesse, ni à la mort (cf Hésiode). C’était une très belle fille de Pallas. Arachné a ainsi pris le point de vue d’une mortelle sur le
mais de tous les attraits dont elle était pourvue, elle n’avait rien comportement des dieux en mettant l’accent sur leur besoin d’as-
de si beau que sa chevelure. Une foule d’amants s’empressa de la souvir leurs désirs amoureux ; elle les montre en train de se méta-
demander en mariage. Poséidon(= Neptune) en tomba aussi amou- morphoser pour approcher et souvent tromper les humains. Pallas
reux, et s’étant métamorphosé en oiseau, enleva Méduse et la vient justement d’user de ce stratagème pour approcher Arachné.
transporta dans un temple d’Athéna (= Minerve), qu’ils profanèrent
5. En voyant l’œuvre d’Arachné, Pallas « se précipite sur la toile de
ensemble. Furieuse de cette profanation, Athéna tourna sa colère
sa rivale et déchire avec sa navette les coupables amours des dieux.
contre la jeune femme et la transforma en Gorgone : elle changea
Elle frappe Arachné au visage » (p. 109).
en affreux serpents les beaux cheveux dont Méduse se glorifiait et
donna à ses yeux la force de changer en pierres tous ceux qu’elle 6. Arachné tente alors de se suicider car elle « n’accepte pas un
regardait. A partir de ce moment-là, les Gorgones furent redoutées tel affront » (p. 109). Le texte précise que, « de rage, elle saisit
par les hommes et les dieux. un lacet, le noue autour de sa gorge et se pend ». Elle n’accepte
Les dieux, voulant délivrer le pays d’un si grand fléau, envoyèrent pas d’avoir été ainsi humiliée par la déesse qui n’a pas respecté le

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Le livre du professeur • Français • 6e

cadre du concours qu’elle lui avait proposé. Elle sait que la déesse d’une certaine plante » et celui-ci « prononce trois fois la formule
aura désormais l’ascendant sur elle par sa supériorité d’immortelle qui procure un sommeil paisible » au dragon. Elle trahit ainsi son
car « vraiment, dit le narrateur, devant une œuvre aussi parfaite, père et sa patrie pour l’homme qu’elle aime.
personne, pas même Pallas, ne peut trouver à redire. » Arachné ne 4. a) Ainsi, sous les yeux de Médée, attentive et inquiète, et de ses
pouvant rivaliser avec ses talents de mortelle, elle préfère mourir. compagnons admiratifs, Jason réussit ses trois épreuves. b) Jason
L’issue injuste de l’affrontement semble inévitable. et Médée s’enfuient ensuite avec la Toison d’or vers la Thessalie,
7. Arachné manque totalement d’humilité face à la déesse, contrai- patrie de Jason. Médée, « sa bienfaitrice » est « comme un autre
rement aux nymphes et femmes présentes à ses côtés qui lui ont butin » pour Jason (p. 118).
immédiatement rendu hommage en la reconnaissant (p. 106). Elle 5. À Aeson, père de Jason, Médée redonne la jeunesse. Alors qu’il
commet le crime d’hybris en osant se considérer comme l’égale était sur le point de mourir, celui-ci se retrouve avec le corps d’un
d’une divinité (l’hybris : tout ce qui, dans la conduite de l’homme, homme de quarante ans grâce à de longues et nombreuses invoca-
est considéré par les dieux comme démesure, orgueil, et appelle tions et un philtre de Médée ainsi qu’une purification du corps d’Ae-
à vengeance). son dont elle remplace entièrement le sang par le philtre préparé.
8. Arachné est métamorphosée en araignée (p. 110). Le fil que 6. Devenue mère des enfants de Jason, Médée aura un comporte-
l’araignée tisse et sur lequel elle se suspend facilement et tisse sa ment monstrueux. Au bout de quelques années de bonheur, Jason
toile rappelle le lacet qu’Arachné a utilisé pour se pendre et le fil abandonna Médée pour Créuse, la fille de Créon, roi de Corinthe.
que la jeune femme tissait sur son métier. Répudiée et bafouée, Médée médita une cruelle vengeance : elle
BLOC 3 : offrit à Créuse une tunique qui brûla le corps de la jeune épousée
1. Le héros Jason est venu chercher « la Toison d’or d’un bélier et incendia le palais ; puis elle égorgea ses propres enfants.
merveilleux » que possède Aétès, un des fils du Soleil. Complément d’information pour le professeur sur le caractère
2. Le roi Aétès fait passer trois épreuves à Jason (p. 112) : monstrueux de Médée.
›« atteler à une charrue des taureaux menaçants », monstres › Notons que, furieux, Aétès, qui n’avait pas l’intention de lais-
dont les naseaux crachent du feu ; ser échapper la Toison, entreprit de les poursuivre avec sa flotte.
›« semer dans le sol labouré les dents d’un serpent, d’où sor- Médée favorisa alors la fuite des Argonautes en tuant, à Tomis
tiraient des guerriers tout armés qu’il faudrait combattre » ; (« découpe » en grec), son propre frère cadet Apsyrtos, coupé en
›« enfin se mesurer à un affreux dragon, gardien toujours morceaux qu’elle semait derrière elle, retardant ainsi les poursui-
éveillé de la Toison », monstre démesuré dont l’image extraor- vants qui s’arrêtaient à chaque fois pour les récupérer et offrir à
dinaire traversa des siècles d’imaginaire. l’héritier du trône une sépulture digne.
› Plus tard, Médée incita les filles de Pélias (qui avait pris le pouvoir
3. En fait, Médée tombe immédiatement sous le charme de Jason :
en Thessalie), à tuer leur père, sous prétexte de le rajeunir. Elles
« Elle ressentit aussitôt pour lui une passion violente » (p. 113)
devaient ainsi le découper en morceaux et le jeter dans un chaudron
et envisage dans un long monologue tout ce qu’elle pourrait faire
d’eau bouillante comme Médée leur avait montré avec un animal. Ces
d’inavouable pour cet homme tout en espérant l’éviter (p. 113-
dernières s’exécutèrent. Cependant, Médée ne prononça pas les incan-
114). En échange d’une promesse de mariage (p. 115), elle lui
tations nécessaires. Le père mourut donc dans des conditions atroces.
donne des « herbes magiques » qui donnent à Jason un courage
Chassés par Acaste (le fils de Pélias), les deux époux se réfugièrent
surhumain face aux taureaux. Puis elle prononce « une incanta-
à Corinthe, pays du roi Créon, où Médée donna le jour à deux fils,
tion » qui ranime l’effet des herbes et pousse les soldats sortis de
Phérès et Merméros.
terre à s’affronter entre eux. Elle donne ensuite à Jason le « suc

HISTOIRE DES ARTS

Hercule contre les monstres


1. a) Voici la liste des douze travaux d’Hercule : tuer le lion 4. a) Hercule a deux adversaire: l’hydre et un crabe. b) Le crabe
de Némée, tuer l’hydre de Lerne, capturer le sanglier d’Éryman- n’est pas un monstre: c’est un animal qui existe bel et bien dans
the, capturer la biche de Cérynie, chasser les oiseaux du lac de la réalité. c) Le crabe apparait à la fin du combat d’Hercule contre
Stymphale, capturer le taureau du roi de Crète, capturer les juments l’hydre. C’est Héra qui l’envoie pour détourner l’attention d’Hercule.
de Diomède, voler la ceinture d’Hippolyte, la reine des Amazones, Le crabe pince Hercule au moment où il va trancher la tête immor-
nettoyer les écuries d’Augias, capturer les bœufs de Géryon, voler telle de l’hydre. Cela le déconcentre un instant. Mais il se ressaisit
les pommes d’or du jardin des Hespérides et dompter Cerbère, le et parvient à tuer l’hydre de Lerne.
chien des Enfers. b) Trois travaux d’Hercule sont représentés : tuer 5. Plusieurs éléments montrent que ce monstre est agressif : la rage,
l’hydre de Lerne (doc. 2), tuer le lion de Némée (doc. 4) et dompter la fureur se lisent sur son visage dont les traits sont déformés par
Cerbère (doc. 5). la haine et dont les dents soulignent la dangerosité. Trois de ses
2. Hercule est un demi-dieu, fils de Zeus, qui a surmonté des pattes, toutes griffes dehors, sont posées sur le corps d’Hercule
épreuves normalement irréalisables par un homme. C’est pourquoi et semblent tenter de déchirer sa chair. Enfin, le crâne sur le sol
son histoire est devenue mythique. témoigne du caractère dangereux de cet animal mangeur d’hommes.
3. a) Ces animaux sont imaginaires. On pourrait toutefois faire 6. a) Le moment du combat représenté est celui où Hercule est
une exception pour le lion de Némée mais sa grande taille le classe venu à bout de Cerbère. Il l’a maitrisé et l’oblige à rester docile
parmi les animaux imaginaires. b) L’hydre (doc. 2) et Cerbère (doc. en tirant une des têtes en arrière. b) Cette représentation est
5) ont plusieurs têtes. De plus, l’hydre ressemble à un dragon. Le différente des autres car le combat est terminé alors que dans les
centaure est monstrueux car c’est un être composite, moitié homme autres documents, le combat est en cours et le vainqueur n’est pas
et moitié cheval. c) La réponse à cette question est subjective. On encore défini.
veillera seulement à ce que l’élève justifie son choix.

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Le livre du professeur • Français • 6e

7. a) Sur les différentes représentations d’Hercule, on le voit por- plus, les monstres qu’il affronte sèment la terreur et tuent d’autres
tant régulièrement la peau du lion de Némée et il tient son arme hommes (preuve en est le crâne dans le document 4).
favorite : sa massue. De plus, ses muscles sont bandés, montrant 8. Le deux réponses sont possibles : Hercule est un héros car il
sa force et son énergie au combat. b) Hercule est un héros car, accomplit des exploits et vainc des monstres ; c’est un monstre car
bien qu’il ne soit qu’un homme, il arrive à surmonter des épreuves il a tué des enfants et il déploie une grande violence pour vaincre
normalement impossibles à mener à terme par un être humain. De ses adversaires.

Complément pour le professeur : Vu la multitude d’œuvres d’art représentant Hercule, presque tous les musées des Beaux-Arts et des
Antiquités possèdent des œuvres mettant en scène ce héros mythologique. Il peut alors être intéressant de poursuivre l’étude menée dans
cette double-page par la visite d’un musée. Dans ce cas, on met en application une des compétences ciblées par les programmes : « se
repérer dans un musée, un lieu d’art, un site du patrimonial » (Ibid., p. 150).
Un autre prolongement possible de cette étude sur Hercule dans les arts est un travail sur les films qui lui sont consacrés : Hercule, la
vengeance d’un dieu de Nick Lyon (2014), Hercule de Brett Ratner (2014), La Légende d’Hercule de Renny Harlin (2014), Hercule de Ron
Cléments (studios Walt Disney, 1997). On trouvera une filmographie plus complète sur ce site.
Enfin, cette double-page consacrée à Hercule peut être l’occasion de faire découvrir une œuvre fondamentale du patrimoine mondial : le
Hercule Farnese (Musée archéologique de Naples). Certes, le héros mythologique n’y combat pas de monstre. Mais cette fameuse statue
est aussi essentielle dans l’Histoire de l’art que celles de Laocoon, d’Antinoüs ou de l’Apollon du Belvédère.
Texte écho :
Dans le Salon de 1765, Diderot propose une réflexion intéressante sur la représentation d’Hercule dans les arts, analysant notamment la
façon dont les artistes exagèrent certaines parties du corps pour rendre compte du caractère et de la nature profonde du héros mytholo-
gique. Voici ce texte :
« Qu’est-ce que l’Hercule de la fable ? C’est un homme fort et vigoureux qu’elle arme d’une massue et qu’elle occupe sur les grands chemins,
dans les forêts, sur les montagnes, à combattre des brigands et à écraser des monstres ; voilà l’état donné. Sur quelles parties d’un homme
de cet état l’exagération permanente doit-elle principalement tomber ? sur la tête ? Non ; on ne bat pas de la tête, on n‘écrase pas de la
tête ; la tête gardera donc à la rigueur la proportion colossale. Sur les pieds ? Non ; il suffit que les pieds soutiennent bien la figure, et
ils le feront, s’ils sont aussi à peu près proportionnés à la hauteur. Sur le cou ? Oui, sans doute ; c’est l’origine des muscles et des nerfs et
le cou sera exagéré de grosseur un peu au-delà de la proportion colossale. J’en dis autant des épaules, de la poitrine, de tous les muscles
propres à ces parties, mais surtout des muscles. Ce sont les bras qui portent la massue et qui frappent ; c’est là que doit être vigoureux
un tueur d’hommes, un écraseur de bêtes. Il doit avoir dans les cuisses quelque excès constant et de l’état, puisqu’il est destiné à grimper
des rochers, à s’enfoncer dans les forêts, à rôder sur les grands chemins. Tel est en effet l’Hercule de Glycon. Regardez-le bien, et vous
y reconnaîtrez un système exagéré dans certaines parties désignées par la condition de l’homme, et une exagération qui s’affaiblissant
insensiblement, s’en va avec un art, un goût, un tact sublime rechercher les proportions de la nature commune à ses deux extrémités. »
(Diderot, Salon de 1765, Paris, Hermann, 1984, p. 125-126).

LEXIQUE

Exercice 1 : 1. a) Sais-tu où se trouve Bujumbura ? Regarde sur Exercice 2 : 1. a) « Le talon d’Achille » : Achille est un héros de
un atlas. b) Le gardien de cet immeuble est un vrai cerbère. Il la mythologie grecque et latine, devenu invincible grâce à sa mère
ne laisse aucun inconnu entrer. c) J’ai demandé au voisin, un her- qui le plonge entièrement dans le Styx (fleuve mythique qui mène
cule, de m’aider à porter le réfrigérateur. d) Au XIXe siècle, aller sur aux Enfers), lorsqu’il est enfant, en le maintenant par le talon,
la lune était une chimère. e) Il admire cet entraineur, c’est son pour qu’il devienne immortel. La seule partie de son corps qui
mentor. f) Cette femme est une harpie, je la déteste. n’est pas protégée est donc son talon. Et c’est par une flèche, qui
2. mentor – atlas – harpie – hercule – cerbère – chimère. Tous ces le blesse au talon, qu’il meurt, lors de la guerre de Troie. C’est pour
noms communs sont, à l’origine, des noms propres, des person- cela que l’expression « talon d’Achille » désigne le point faible
nages ou créatures célèbres de la mythologie grecque. d’une personne.
a) Mentor est le précepteur (professeur particulier) de Téléma- b) « Une voix de stentor » : Stentor est un guerrier grec légen-
que et l’ami d’Ulysse dans l’Odyssée d’Homère. Par assimilation, un daire qui, grâce à sa voix puissante, motive les troupes de l’armée
mentor est un conseiller expérimenté, attentif et sage auquel on grecque lors du siège de la ville de Troie. C’est pour cela que l’ex-
fait entièrement confiance. pression désigne à présent une voix forte et retentissante.
b) Atlas, frère de Prométhée, est un Titan. Parce qu’il a participé c) « Un travail d’Hercule » : l’expression fait référence aux douze
à la guerre contre les dieux de l’Olympe, Zeus / Jupiter le condam- travaux que le héros Hercule a dû accomplir pour les dieux de
nera à porter pour l’éternité la Terre sur ses épaules. l’Olympe, ainsi qu’à sa force physique légendaire.
c) Une Harpie est un être monstrueux, mi-aigle, mi-femme, extrê- d) « Un supplice de Tantale » : Tantale est un personnage de la
mement vorace. mythologie grecque et latine qui défie les dieux en leur servant
d) Hercule est un demi-dieu romain (appelé Heraclès en grec), fils son propre fils à table. Zeus le punit en le condamnant à res-
de Jupiter et d’un mortelle, Alcmène. Il est resté célèbre pour les ter éternellement au bord d’une rivière et sous un arbre fruitier,
douze travaux qu’il a accomplis grâce à sa force exceptionnelle. sans pouvoir accéder ni à l’eau, ni aux fruits. Les fruits et l’eau
e) Cerbère est le chien à trois têtes, gardien des Enfers auprès échappent à Tantale dès qu’il s’en approche. Dans le langage cou-
d’Hadès. rant, un « supplice de Tantale » désigne donc un besoin, un désir,
f) Chimère est un monstre fabuleux composé de plusieurs ani- que l’on ne peut assouvir, bien que ce que l’on désire soit à portée
maux : la tête d’un lion, le corps d’une chèvre, la queue d’un de main.
dragon ; il crache du feu.

C h a p i t r e 4 • c o r r i g é s • Au fil de l’Odyssée, Ulysse face aux monstres antiques 13


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e) « Un travail de titan » : les titans sont des dieux à la taille émerger plonger virer de bord
gigantesque, nés de l’union entre la déesse Gaïa (représentant la
Terre) et le dieu Ouranos (représentant le Ciel). L’expression « un grimper s’affaler obliquer
travail de titan » désigne un travail qui demande une force phy- escalader s’incliner rebrousser chemin
sique exceptionnelle, comme celle des légendaires titans. 2. › Construction du texte : le texte rédigé devra être construit
f) « Le tonneau des Danaïdes » : les Danaïdes sont les cinquante pour permettre à Ulysse, à qui s’adressent les conseils d’Athéna, de
filles d’un roi légendaire, Danaos ; en désaccord avec le mariage comprendre clairement les indications données.
imposé par son frère, le roi Egyptos, Danaos ordonne à ses filles L’élève pourra s’aider de la carte de la Méditerranée page 97 du
de tuer leurs époux durant leur nuit de noces. Suite à ce crime, manuel : il devra y repérer où se trouve Ulysse au départ, lorsqu’il est
les dieux punissent les Danaïdes à un supplice éternel : verser de chez Circé (ile d’Eéa) et où il doit aller (la cité grecque d’Ithaque).
l’eau dans un tonneau percé. L’expression « remplir le tonneau des L’élève n’hésitera pas à ajouter des mots de liaison entre chaque
Danaïdes » désigne donc un travail inutile ou une dépense à perte. étape du retour d’Ulysse, tels « puis », « ensuite », « également »,
g) « Avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête » : Damo- « cependant », « enfin »...
clès vit à la cour du tyran Denys l’Ancien, qui régnait sur Syracuse Pour plus de cohérence, il faudra éviter les remarques géogra-
(ville de Sicile) aux Ve et IVe siècles avant Jésus-Christ. Ce dernier phiques anachroniques, du type « l’Italie » et privilégier les étapes
voulut faire comprendre à Damoclès que le bonheur est fragile en de l’Odyssée inscrites sur la carte.
suspendant une lourde épée à un crin de cheval (fin poil de che-
› Les verbes imposés : le choix des verbes correspondra aux mouve-
val), au-dessus de sa tête, durant tout le repas, auquel il l’avait
ments que devront faire Ulysse, ses compagnons et leur navire pour
invité. L’expression est alors employée pour désigner un danger,
éviter les obstacles / monstres / ennemis sur leur chemin. Le sens des
une menace, à laquelle on peut difficilement échapper.
verbes inconnus devra être cherché dans le dictionnaire.
h) « S’attirer les foudres de quelqu’un » : l’expression fait réfé-
En ce qui concerne la conjugaison des verbes : l’élève devra être
rence à Jupiter (Zeus), le dieu des dieux, dont les armes étaient
particulièrement attentif à l’accord sujet / verbe ; le choix de la
la foudre, les éclairs et le tonnerre, qui, selon la légende, se mani-
deuxième personne du singulier ou du pluriel est laissé à l’appré-
festaient lorsque le dieu était en colère. « S’attirer les foudres de
ciation de l’élève.
quelqu’un » signifie donc provoquer la colère de quelqu’un.
Libre à lui du choix du mode / temps utilisé pour formuler les
i) « Être médusé » : être pétrifié, donc comme transformé en
conseils de Circé. Le futur simple de l’indicatif ou le présent de
pierre, comme si votre regard avait croisé celui de Méduse, une des
l’impératif seront à privilégier. Tous les verbes sauf « gravir »
trois Gorgones, femmes monstrueuses à la chevelure constituée de
appartiennent au premier groupe. Un Bescherelle de conjugaison
serpents, dont le regard avait le pouvoir de changer les hommes
pourra être utilisé en cas de doute.
en pierre.
Exercice 5 :
2. a) Son talon d’Achille est son manque d’endurance.
b) Notre professeur de sport a une voix de stentor qui résonne 1. Courageux Le courage
dans le gymnase dès qu’il se met à nous demander de courir.
Pieux La piété
c) En aidant son père à construire leur nouveau garage, il a accom-
pli un véritable travail d’Hercule. Persévérant La persévérance
d) En regardant dans son sac, elle se rend compte qu’elle a oublié Fidèle La fidélité
son porte-monnaie. Elle est obligée de renoncer à la glace qu’elle a Rusé La ruse
commandée, et par cette chaleur c’est un vrai supplice de Tantale.
e) En transportant ces parpaings jusqu’à la décharge, seul, et à Intrépide L’intrépidité
bout de bras, il a exécuté le travail d’un titan. Brave La bravoure
f) Il n’aurait jamais dû investir autant d’argent dans cette entre- Téméraire La témérité
prise en faillite ; c’est comme s’il remplissait le tonneau des
Danaïdes ! Adroit L'adresse
g) Une épée de Damoclès pend au-dessus de la tête de l’impru- Rapide La rapidité
dent qui décide de traverser le fleuve en empruntant ce pont aux Fort La force
planches pourries.
Agile L’agilité
h) Si je ne rentre pas à l’heure pour le diner, je risque de m’attirer
les foudres de ma mère ! Patient La patience
3. Les deux expressions synonymes sont « un travail d’Hercule » Ingénieux L’ingéniosité.
(c) et « un travail de titan» (e). Invincible L’invincibilité.
Exercice 3 : a) Un voyage digne d’une épopée ➞ un voyage épique. Puissant. La puissance
b) Un combat digne d’Homère ➞ un combat homérique.
2. a) Il ne recule pas devant les dangers, il est courageux / intré-
c) Un travail de titan ➞ un travail titanesque.
pide / brave / téméraire.
d) Une force digne d’Hercule ➞ une force herculéenne.
b) On ne peut pas le vaincre, il est invicible.
e) Un calme digne d’un dieu de l’Olympe ➞ un calme olympien.
c) Il trouve des stratagèmes pour se sortir de situations délicates,
f) Une taille de géant ➞ une taille gigantesque.
il est rusé / ingénieux.
g) Un projet aussi irréalisable que de trouver la Chimère ➞ un
d) Il ne désespère jamais, il est persévérant / patient.
projet chimérique.
e) Il est souple et rapide dans ses mouvements, il est agile / adroit.
Exercice 4 :
Exercice 6 : a) Le retour à Ithaque dura dix années et fut des plus
1. Mouvement vers Mouvement vers Changement de périlleux.
le haut le bas direction b) Les Lestrygons étaient des êtres effrayants / monstrueux.
gravir s’affaisser bifurquer c) Les Sirènes se dressèrent devant Ulysse et chantèrent, sédui-
santes, mais le héros avait été prévenu qu’elles étaient en fait des
se hisser dégringoler dévier
êtres monstrueux qui dévoraient leurs proies.

C h a p i t r e 4 • c o r r i g é s • Au fil de l’Odyssée, Ulysse face aux monstres antiques 14


Le livre du professeur • Français • 6e

d) Calypso était une nymphe séduisante / fidèle qui refusait de Exercice 7 : Voici quelques propositions possibles d’épithètes
voir repartir l’être qu’elle adorait. homériques : « Ulysse aux mille ruses » ; le Cyclope à l’œil cruel ;
e) Les prétendants au trône d’Ithaque ne sont pas restés fidèles à Hercule aux bras puissants ; Pénélope au chant mélodieux ; Calypso
leur roi Ulysse, quels traitres ! au corps éblouissant ; Athéna de bon conseil, Athéna à l’esprit
divin : « Athéna aux yeux pers ».

LANGUE

Exercice 1 : a) phrase simple (un verbe conjugué : « trouvent » = ville de Troie pour rentrer chez lui à Ithaque » ;
une proposition) › l’imparfait pour les descriptions ou les actions moins impor-
b) phrase complexe (deux verbes conjugués « veut » et tantes concomitantes d’une action exprimée au passé simple :
« attachent » = deux propositions reliées par une conjonction de « Polyphème était un Cyclope, un géant monstrueux à un seul
subordination ) œil » ; « Alors qu’Ulysse et ses compagnons fuyaient le pays des
c) phrase complexe (deux verbes conjugués : « crient » et « hurlent » Lotophages, ceux-ci détruisirent l’essentiel de sa troupe. Seul
reliés par une conjonction de coordination « et » = deux propositions) le navire du héros, resté mouillé au large, en rééchappa. » ;
d) phrase complexe (deux verbes conjugués « saisit » et › le plus-que-parfait pour des actions antérieures aux actions
« enfonce » = deux propositions). principales racontées : « Alors que Circé l’avait prévenu des
Exercice 2 : Cet exercice vise à améliorer la cohérence des temps épreuves qui l’attendait, Ulysse ne renonça pas à prendre la
utilisés lorsque l’on raconte une histoire à l’oral ou à l’écrit. L’élève route » ;
doit apprendre à repérer progressivement une différence entre : › le conditionnel présent pour exprimer le futur dans le passé :
› le système de temps du présent : passé composé et impar- « Ulysse espérait qu’il rentrerait un jour chez lui mais… ».
fait / présent / futur simple ; Pour le passage à l’écrit, les élèves devront ne retenir que les
›d  u système de temps du passé : plus-que-parfait (et passé étapes essentielles du récit pour produire un texte d’une dizaine de
antérieur rarement) / passé simple et imparfait / conditionnel lignes et penser à préserver les mots de liaison utilisés oralement
présent. pour construire un texte cohérent. Les verbes devront être variés,
Pour le premier exercice oral en groupe, les élèves devront d’abord tels : « il dut affronter », « il rencontra », « il échappa à « , il
vérifier : réussit à », etc.
› c e que signifie le mot « aède » et prendre ainsi conscience du Exercice 3 : 1. 1) Nous arrivons à la caverne. Il n’était pas chez
ton qu’ils doivent utiliser pour capter l’attention de leur audi- lui, il était en train de faire paitre ses gras moutons. 2) Nous
toire, et du vocabulaire précis qu’ils doivent privilégier pour entrons dans la grotte et faisons la revue : étagères chargées de
rendre leur récit intéressant et leurs descriptions palpitantes ; fromages, agnelets et chevreaux dans les enclos bondés. 3) Le
les élèves pourront faire la liste des mots essentiels à utiliser voici qui revient, ramenant son troupeau. 4) Il porte à pleine
pendant ce résumé (les noms des opposants et des adjuvants charge un tas de branches mortes pour le feu du souper. 5) Sous
du héros et les qualités d’Ulysse notamment). Il sera judicieux la voûte, il les jette avec un tel fracas qu’éperdus, nous fuyons au
de se transmettre la parole en créant du suspens à chaque fond de la caverne.
transition. Exemple : Locuteur 1 : « Ulysse croyait qu’il allait 2. 1) phrase complexe (3 verbes conjugués) 2) phrase complexe
à présent pouvoir rentrer chez lui, cependant… Locuteur 2 : (2 verbes conjugués) 3) phrase simple (1 verbe conjugué) 4)
Cependant, il dut affronter une nouvelle épreuve » ; phrase simple (1 verbe conjugué) 5) phrase complexe (2 verbes
› leur connaissance de l’Odyssée. La carte page 97 pourra aider conjugués)
à se remémorer les noms des grands obstacles qu’a rencontrés
Exercice 4 : « Hermès et Apollon vont jusqu’à la vaste grotte où
Ulysse sur sa route. Penser à bien définir le point de départ et
habitent les nymphes aux belles boucles. Ils la trouvent à l’inté-
le point d’arrivée de cette épopée.
rieur. Un grand feu flambe dans le foyer et toute l’île embaume de
Pendant ces prises de paroles successives, chaque élève devra être l’odeur du cèdre qui se fend bien et du thuya se consumant. A l’inté-
attentif à la conjugaison des verbes qu’il utilisera. Le système des rieur, les nymphes chantent d’une voix harmonieuse tandis qu’elles
temps du passé sera employé : vont et viennent devant sa toile munie d’une navette en or. »
› le passé simple pour les actions ponctuelles : « Ulysse quitta la

EXPRESSION ÉCRITE

Exercice 1 : 1. Du point de vue d’Ulysse : l’élève pourra indiquer chef loin des sirènes. Des moyens de communication autres seront
au départ la conscience qu’Ulysse a du courage que lui demande la inventés puisqu’ils ne peuvent se parler, mais sans oublier que
position dans laquelle il se retrouve, attaché au mât sans bouchon les grecs sont en train de ramer pour échapper aux sirènes. Une
dans les oreilles. La souffrance endurée par Ulysse qui entend le note d’humour n’est pas inenvisageable face à la détresse d’Ulysse
chant des sirènes sera décrite, sa perte de contrôle, son désir de puisque les compagnons, eux, ne la ressentent nullement.
céder au charme de ces monstres qu’il ne voit que comme des êtres 2. Du point de vue de la sirène, l’agacement progressif doit être
merveilleux à ce moment-là. Le récit pourra se conclure sur le senti- évoqué : si les sirènes arrivent pleines de confiance face à de nou-
ment de reconnaissance du chef grec à l’égard de ses compagnons. velles proies faciles, elles vont déchanter rapidement, s’obstiner et
Du point de vue d’un marin, l’accent sera mis sur l’admiration face renoncer finalement. Elles tournoieront dans les airs (non, elles ne
à la souffrance que s’inflige Ulysse, le soulagement de ne pas subir nageront pas !), tenteront peut-être des approches plus osées du
le même sort, la sérénité grâce aux bouchons et au silence qui navire, mais finiront bredouille.
règne autour d’eux et le bonheur de la délivrance finale de leur

C h a p i t r e 4 • c o r r i g é s • Au fil de l’Odyssée, Ulysse face aux monstres antiques 15


Le livre du professeur • Français • 6e

Exercice 2 : Cet exercice doit déboucher sur un texte descriptif la découverte progressive du monstre. À ce propos, l’épisode de
et non narratif. L’élève qui montrera uniquement son monstre, en la rencontre de Jim Hawkins avec Ben Gunn dans L’Île au Trésor
train d’affronter une proie, devra revoir son travail pour prendre le de Stevenson (chapitre XV, une traduction possible est disponible
temps de : ici) peut être un élément intéressant de guidage pour la mise en
›m ontrer l’animal dans son cadre naturel ; scène de cette rencontre effrayante avec un être non identifié. On
›p réciser à quoi il ressemble de la tête au pied, en privilégiant y trouve ainsi l’usage progressif de pronoms démonstratifs neutres
les détails signifiants ; tels que : « ça, ce, c’, cela », un pronom indéfini (quelque chose),
›d istinguer ses forces et ses faiblesses dans son comportement, des groupes nominaux vagues qui insistent sur le ressenti du héros
en précisant peut-être ce dont il préfère se nourrir. qui découvre progressivement son « adversaire », « l’être mysté-
Le chapitre 3 consacré à un groupement de textes sur différentes rieux », « le monstre »...
sortes de monstres sera une source d’inspiration non négligeable, Les éléments suivants seront attendus :
en plus des monstres antiques découverts dans le chapitre 4. On › la rencontre avec le monstre, sa description par petites
n’hésitera pas à pousser les élèves vers la création d’êtres com- touches ;
posites, en imaginant des noms de monstres sous la forme de › le combat avec la mise en évidence de détails à son propos,
mots-valises, tels « le vaugre », mélange de vautour et tigre par notamment dans son comportement ;
exemple. › la supériorité première du monstre sur le héros, en insistant
Exercice 3 : Cet exercice permet de réinvestir l’être hybride créé sur la mise en difficulté des grecs, les blessés voire les morts ;
dans l’exercice 2 en le mettant en scène dans une scène de combat ›p  uis la victoire d’Ulysse par un moyen judicieusement choisi
où le héros devra prendre l’ascendant. L’usage des reprises nomi- pour offrir une chute intéressante au récit : les Grecs peuvent
nales et pronominales sera particulièrement travaillé pour amener fuir, ou assommer le monstre, l’empêcher de bouger, l’empoi-
sonner, le faire tomber dans un trou, le tuer, etc.

EXPRESSION ORALE

Exercice 1 : Ce travail en groupe est à mener selon les étapes ›m


 ener des recherches riches en variant et en confrontant les
indiquées : sources (voir exercice 2) ;
› e n privilégiant d’abord la naissance et le partage des idées à ›p
 rocéder par étapes claires lors de leur présentation : d’abord
l’oral ; une présentation de la généalogie du héros, de ses ancêtres
›p  uis en concrétisant une première écriture du dialogue ; importants, de leur ascendance divine, de leur enfance, de
›p  uis en tentant un premier essai de lecture expressive du dia- leur famille au sens large (femmes, enfants) ; puis le récit de
logue qui permettra de corriger l’ordre des prises de parole, leur l’aventure nommée dans la consigne. En conclusion pourront
longueur, voire de supprimer ou de compléter des éléments être évoqués d’autres éléments liés à ce personnage.
(superficiels ou manquants). L’exposé pourra être mené à la première personne pour le rendre
La version finale du dialogue, de type théâtral, pourra être rédi- plus vivant, l’élève se mettant dans la peau du héros et racontant
gée, voire même tapée sur un logiciel de traitement de texte. En lui-même ce qu’il a vécu.
plus des répliques seront précisées par des didascalies sur le ton à Exercice 4 : La première image fait référence à l’épisode de la
adopter, le sentiment à traduire par les lecteurs. Guerre de Troie racontée dans l’Iliade d’Homère. Pour un travail
Exercice 2 : La méthode à suivre pour cet exercice est très détail- complet, les causes de la guerre (pomme d’or donnée à Aphro-
lée car il s’agit d’un travail de longue haleine et qui permettra dite) pourront être données, les noms des héros grecs y parti-
un réinvestissement interdisciplinaire intéressant. Force est de cipant (Ménélas, Ulysse, Achille, Agamemnon…), les conditions
constater que nombre d’élèves sont démunis en entrant en sixième du départ des grecs (sacrifice d’Iphigénie), mais aussi quelques
face à ce type d’exercice. C’est pourquoi les étapes du travail ont étapes clés de la guerre dont la dernière : le cheval de Troie, ainsi
été ainsi détaillées. Elles pourront faire l’objet d’heures de travail que l’issue de la guerre (la défaite des Troyens), voire en conclu-
en classe, avec un dédoublement bénéfique organisé avec le / la sion le destin des descendants des Troyens (fondateurs de la ville
professeur(e) documentaliste. En 6e, il sera notamment attendu de Rome via Enée).
que les élèves ne copient pas des sites ou des pages de livres mais La seconde image évoque, elle, la fin de l’Odyssée d’Homère, où
s’imposent la comparaison d’au moins deux sources sur les points Ulysse et son fils Télémaque affrontent tous les prétendants au
développés dans leur exposé. trône d’Ithaque qui ont envahi son palais en son absence (vingt
Le travail pourra être donné à des groupes d’élèves en anticipant ans tout de même !). Les élèves pourront évoquer la seconde moi-
la répartition des recherches et la programmation du travail en tié de l’Odyssée (chants XIII à XXIV) en précisant les conditions de
groupes, points sur lesquels les élèves sont très rarement auto- son retour, seul, tous ses compagnons de navigation étant morts
nomes, notamment lorsque leurs lieux de résidence sont éloignés. sur le chemin du retour ; en citant les scènes successives de recon-
Les dieux suivants seront privilégiés : Zeus (en limitant les his- naissance puisqu’Athéna a caché les traits du roi sous ceux d’un
toires d’amour évoquées et les aventures racontées ou en char- mendiant ; en décrivant la scène finale dans le palais de la victoire
geant plusieurs groupe du dieu des dieux), Poséidon, Hadès, Apol- au concours de tir à l’arc au massacre des prétendants, sans oublier
lon, Arès, Héphaistos, Dionysos, Héra, Déméter, Aphrodite, Athéna en conclusion les retrouvailles de Pénélope et Ulysse (reconnais-
et Artémis. Hestia est moins intéressante. Eros et Perséphone sance finale grâce au lit nuptial).
pourront être ajoutés à la liste. Notons que se mettre dans la peau d’un aède signifie pour les
Les redites d’un exposé à l’autre seront à éviter à l’oral si possible élèves raconter l’histoire sans lire sur une feuille un texte déjà
– élément difficile à mettre en pratique par l’élève. rédigé, rendre le récit vivant, ou mieux reformuler avec ses propres
Exercice 3 : Pour présenter oralement ces héros et leurs aventures mots les étapes écrites sur une feuille pour se rassurer et ne rien
à la classe, les élèves devront : oublier.

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