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Quand Danielle Mitterrand avoue que le chef de

l’Etat n’a pas LE pouvoir


23NOV

La veuve de l’ancien président socialiste avait été admise vendredi à l’hôpital Georges-
Pompidou, pour des problèmes d’insuffisance respiratoire, problèmes dont elle souffrait depuis
plusieurs mois. Placée en coma artificiel dimanche, elle était depuis dans un état « stationnaire ».
Danielle Mitterrand était « très fatiguée » depuis plusieurs mois, mais était apparue en public le 21
octobre à l’anniversaire des 25 ans de sa fondation. Elle est décédée.
Danielle Mitterrand sera inhumée à Cluny en Saône-et-Loire où se trouve sa maison familiale, selon
sa fondation. C’est aussi là qu’elle rencontra le capitaine Morland, alias François Mitterrand, qui
repose à Jarnac.

D’une manière générale, les socialistes cherchent à maquiller les rapports qu’ils nourrissent
officieusement avec les puissances d’argent. Les Mitterrand pensaient que leur arrivée au pouvoir, en
mai 1981, leur permettrait de réaliser le « paradis » sur terre. Comme tous les hommes politiques
parvenus au « sommet du pouvoir », François Mitterrand a vite déchanté. Il a compris que le
VERITABLE POUVOIR n’appartient pas au chef de l’Etat.

Confidences de Danielle Mitterrand sur le POUVOIR

« Mai 1981 fut un mois de grande activité, car c’était la


préparation de l’arrivée au pouvoir de François. J’essayais d’apporter tout ce qu’il y a de meilleur en
moi, pour que ce rêve d’avoir une société socialiste, quoique à l’européenne, devienne réalité. Mais
bien vite j’ai commencé à voir que cette France juste et équitable ne pouvait pas s’établir. Alors je
demandais à François : ‘‘Pourquoi maintenant que tu en as le pouvoir ne fais-tu pas ce que tu avais
promis ?’’ Il me répondait qu’il n’avait pas le pouvoir d’affronter la Banque mondiale, le
capitalisme, le néolibéralisme. Qu’il avait gagné un gouvernement mais non pas le
pouvoir. J’appris ainsi qu’être le gouvernement, être président, ne sert pas à grand-chose dans
ces sociétés sujettes, soumises au capitalisme. J’ai vécu l’expérience directement durant
quatorze ans. Même s’il essayait d’éviter le côté le plus négatif du capitalisme, les rêves ont
commencé à se briser très rapidement. […]
[…] Durant la célébration du Bicentenaire de la Déclaration des droits de l’Homme – juillet 1989 – j’ai
pu voir jusqu’à quel point nous étions soumis aux Etat-Unis. L’Etat français n’invita pas plusieurs
dignitaires, en particulier des Latino-Américains. Comme par hasard, c’était ces pays-là que
Washington voulait détruire. […] Je me rappelle avoir dit à François : ‘‘Jusqu’à quel point allons-nous
être dépendants de l’humeur des Etats-Unis, ne pas pouvoir choisir nos invités pour nos
festivités… ?’’ Ce fut une honte. […]
En France, on élit et les élus font des lois qu’ils n’ont jamais proposées et dont nous n’avons jamais
voulu. […] La France est-elle une démocratie ? Une puissance mondiale ? Je le dis en tant que
Française : cela ne veut rien dire ».

La France… une démocratie ? Cela ne veut rien dire

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