Vous êtes sur la page 1sur 10

Université Sidi Mohamed ben Abdellah

Faculté des Sciences Dhar El Mehraz — Fés


Département de Géologie

Travaux Pratiques de Physique


Appliquée à la Géologie
STU — S3

Pr. Abdelkrim AHARMOUCH

Année Universitaire : 2020—2021

1
Université Sidi Mohamed ben Abdellah
Faculté des Sciences Dhar ElMehraz Fès
Département de Géologie

Module "Physique appliquée à la Géologie"


Semestre 3
A-U: 2020-2021

Travaux Pratiques de Ph. A. G


Interprétation des Sondages Electriques
(TP N° 1)
Problème 1
Au cours d’une campagne effectuée en vue de déterminer la profondeur d’une couche
conductrice d’une nappe, on a obtenu les lectures suivantes avec un dispositif de
Schlumberger. La couche de surface présente une résistivité de 29 m. Déterminer la
profondeur et la résistivité de la nappe par coïncidence avec l’abaque pour une structure
bicouche, par la méthode cumulative des  (résistivités cumulatives) et par la méthode du
maximum de la pente de la courbe  a  f ( L) (justifier l’usage de cette méthode). Discuter la
similitude des résultats et la précision des différentes techniques.

Distance (m) a Distance (m) a Distance (m) a


40 28.5 160 18.0 280 8.7
60 27.1 180 16.3 300 7.8
80 25.3 200 14.5 320 7.1
100 23.5 220 12.9 340 6.7
120 21.7 240 11.3 360 6.5
140 19.8 260 9.9 380 6.4

Problème 2
Pour trouver l’épaisseur des dépôts glaciaires au dessus du rocher, on a utilisé un dispositif
Schlumberger. Les lectures suivantes ont été faites :

Distance (m) a Distance (m) a Distance (m) a


50 28.3 250 19.8 450 14.6
100 26.0 300 18.1 500 14.6
150 23.8 350 16.7 550 15
200 21.9 400 15.4 600 16.2

Trouver la profondeur et la résistivité par la méthode des résistivités cumulatives et par


coïncidence avec l’abaque pour deux couches et enfin par la méthode du maximum de la
pente de la courbe  a  f ( L) (justifier l’usage de cette méthode). Discuter la similitude des
résultats et la précision des différentes techniques.

2
Méthodes d’Interprétation

1. Méthode du maximum de la pente  a  f ( L)

Cette méthode est très simple mais d’application limitée. Pour l’illustration, considérons deux
1
situations mettant en jeu deux bicouches avec des rapports de résistivité égaux à 3 et . La
3
première couche est résistivité 100 m ou 300 m selon le cas. Dans la première situation
(Tableau 1), nous sommes en présence d’une structure bicouche où la première est couche est
de résistivité 300 m et la deuxième couche est de résistivité 100 m. Dans la deuxième
situation (Tableau 2), nous assistons à l’inverse. Dans les deux situations l’épaisseur de la
première couche est de 100 m. Dans les deux cas nous avons procédé à des mesures de
résistivités avec un dispositif de Schlumberger et nous avons obtenu les résultats suivants :

 Situation 1
Tableau 1. Mesures correspondant à la Situation 1
L (m) 1 2.5 5 10 20 50 100 200 300 1000
a(m) 300 295 290 285 270 240 195 130 110 100

 Situation 2
Tableau 2. Mesures correspondant à la Situation 2
L (m) 1 2.5 5 10 20 50 100 200 300 1000
a(m) 100 101 102 105 115 135 165 205 250 300

Nous allons dessiner la courbe  a  f ( L) , correspondant aux deux situations, sur un papier
semi logarithmique (l’échelle des distances étant logarithmique). On obtient les courbes
représentées par la Figure 1. En Annexe 1, vous trouverez un modèle de papier semi-
logarithmique.
 1
La courbe correspondant à la valeur 2  (Situation 1) est nettement asymptotique à 1 et
1 3
à  2 pour les petites valeurs et les très grandes valeurs de la distance de la distance entre les
électrodes A et B. La pente maximale de cette courbe est approximativement à 100 m. Dans
ce cas de figure on peut estimer la résistivité des deux terrains ainsi que la profondeur de
l’interface.

L’autre courbe (celle de la Situation 2) et qui correspond à 2  3 , donne la résistivité  1 de
1
la première couche pour des petites distances, mais ne permet pas d’apprécier la valeur de la
résistivité  2 de la deuxième couche. Si la distance avait atteint plusieurs milliers de mètres la
résistivité  2 aurait atteint 300 m. Le point de la courbe correspondant à la pente maximale
(le point d’inflexion) serait situé au-delà de 100 m, ce qui engendrera une erreur dans
l’estimation de la profondeur de l’interface.

3
Figure 1. Dispositif de Schlumberger.
Courbe de  a  f ( L) pour un terrain à deux couches horizontales
Conclusion
De ce qui précède, on peut donc conclure qu’il est possible de déterminer les paramètres
électriques (les résistivités) d’un terrain bicouche et aussi la profondeur de l’interface séparant
les deux couches à condition que le contraste de résistivité ne soit pas trop élevé et surtout que
la couche inférieure soit la moins résistance (ou la plus conductrice).

2. Méthode des résistivités cumulées


A partir des données expérimentales on dessine la courbe donnant la résistivité cumulative en
fonction de la distance : les valeurs en ordonnées sont obtenues en additionnant toutes les
valeurs de la résistivité, tandis que l’on porte en abscisse la distance correspondante. Par
exemple, si les valeurs de a sont 100, 200, 300 m pour des distances de 10, 20, 30 m, on
porte en ordonnées 100, 300, 600 m et en abscisses 10, 20 et 30 m. On essaie de tracer des
segments de droite par autant de points que possible. Les points de brisure entre segments
indiquent les profondeurs des interfaces. On peut aussi estimer la profondeur en considérant le
point à partir duquel la courbe s’écarte d’une ligne droite. Pour l’illustration, voici les mesures
correspondant à un cas de terrain à 2 couches (Tableau 3). On peut aussi estimer la profondeur
en considérant le point à partir duquel la courbe s’écarte d’une ligne droite.

Tableau 3. Mesures de la résistivité


L (m) 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220
 a (m) 100 100 100 90 85 85 90 90 80 75 70
 a CUM (m) 100 200 300 390 475 560 650 740 820 895 965

La représentation graphique de la courbe  a  f ( L) correspondant à la série de mesures du


Tableau 3 sur un papier normal est illustrée par la Figure 2, ci-dessous.

4
Figure 2. Courbe cumulative Cumulée  f ( L) obtenue pour un terrain à deux couches

horizontales avec 2  0.67 et dont l’interface est située à 100 m de profondeur.
1
Remarque
L courbe cumulative donne des résultats acceptables pour les épaisseurs faibles et permet de
voir l’existence de plusieurs couches contrastées. Elle ne donne pas de bons résultats si les
épaisseurs sont importantes. Cette méthode n’est valable que si l’accroissement de la distance
est constant et petit devant l’épaisseur des couches.

2. Méthode de coïncidence avec l’Abaque bicouche


Une méthode d’interprétation des sondages beaucoup plus fiable consiste à comparer les
courbes expérimentales avec des courbes précalculées (abaques).

Les abaques sont établis avec des coordonnées sans dimensions. Les rapports a sont portés
1
L
en ordonnées en fonction des rapports , c'est-à-dire le rapport de la moitié de la distance des
z
 AB  a L
électrodes d’injection  L   à l’épaisseur de la première couche :  f   . Les
 2  1 z
courbes sont tracées sur papier logarithmique à 6 modules (décades), en général, sur chaque
axe pour pouvoir représenter sur une feuille un très grand nombre de rapports. Les abaques
sont calculés pour diverses valeurs de k (1  k  1) ou pour diverses valeurs de
2  2 
      . La Figure 3 donne un exemple d’abaque obtenu avec un dispositif
1  1 
Schlumberger.

5
Figure 3. Abaque pour un bicouche. Dispositif de Schlumberger.

6
Principe de la méthode

On trace en général ces courbes (les courbes de l’abaque) sur un support transparent. Pour
l’interprétation, il suffit de faire glisser le transparent sur la courbe expérimentale jusqu’à
obtention d’une coïncidence acceptable avec une des courbes théorique (ou une interpolation
entre deux courbes). Il faut garder parallèles les axes de coordonnées respectifs. Le point de
 L
l’abaque pour lequel a   1 détermine les valeurs de 1 et de z sur les axes de la courbe
1 z
expérimentale ; la coïncidence donne la valeur de 2. (Figure 3). Noter que L représente la
AB
moitié de l’écartement des électrodes émettrices ( L  ) et que z  h1 .
2
Remarque
Pour une bonne interprétation des sondages il faut que le module de l’abaque soit identique à
celui du papier bi-logarithmique sur lequel est représentée la courbe expérimentale.

Exemple relatif au thème du TP N° 1


La représentation des données du problème 1 donne la courbe suivante (Figure 4).

0 1 2

Figure 4. Représentation des données du sondage électrique du Problème 1

7
Annexe 1
Papier semi-logarithmique

8
Annexe 2
Papier bi-logarithmique

9
Plan de rédaction du compte-rendu de TP

Un compte-rendu de TP est perçu comme un rapport scientifique. Un rapport scientifique doit


nécessairement contenir les paragraphes suivants :
1. Description du problème posé
Il s’agit de définir les objectifs de l’étude scientifique à accomplir.
2. Aperçu théorique
L’aperçu théorique délimite le domaine scientifique au sein duquel l’étude est accomplie. Il
sera attendu que des rappels théoriques seront présentés dans le but d’expliquer les démarches
à entreprendre pour l’atteinte des objectifs de l’étude.
3. Manipulation expérimentale
Cette rubrique du rapport met l’accent sur le déroulé de l’expérimentation en précisant le
matériel utilisé et les variables mesurées. Des schémas explicatifs seront utiles pour une
ample description de la manipulation
4. Présentation et commentaire des résultats
Les résultats de l’expérimentation se doivent d’être présentés sous forme de tableau xet
éventuellement de graphiques adéquats.
Des commentaires seront utiles pour expliquer la pertinence des résultats ou au contraire
expliquer les imperfections ayant entachées l’expérimentation.
5. Conclusion
La conclusion souligne l’intérêt de la manipulation pour l’atteinte des objectifs escomptés. Si
des écarts ont été observés, si bien que l’objectif n’a pas été ou partiellement atteint, il est
toujours intéressant de tenter d’en expliquer la cause, et le cas échéant, proposer des mesures
pour l’assurance des objectifs projetés.

10

Vous aimerez peut-être aussi