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Fiche outil : les figures de style

Une figure de style est une façon pour l'auteur d'exprimer une idée ou un sentiment grâce à une
façon d'utiliser les mots en leur donnant une force particulière. Il peut jouer sur le lexique ou la
syntaxe des phrases.

I- Les figures de la ressemblance

• La comparaison : deux éléments sont rapprochés à cause d'un point commun. Le rapprochement
s'effectue grâce à un mot-outil de comparaison : comme, tel, sembler, pareil à...
Ex : Il est beau comme un dieu.
« Le jour pour moi sera comme la nuit » Hugo
(comparé : comparant : )

• La métaphore : il s'agit d'une comparaison sans mot-outil enter deux éléments qui n'ont d'habitude
pas de point commun évident. Elle est plus frappante que la comparaison.
Ex : Cette fille, c'est une déesse !
« Je ne regarderai pas l'or du soir qui tombe. » V.Hugo (or du soir = )

• La personnification : c'est la représentation d'une chose ou d'un animal sous une forme humaine
(c'est un cas particulier de la métaphore).
Ex : Le vent mugissait dans les branches et hurlait sous les portes.

• L'allégorie : on utilise un être vivant ou une chose pour représenter une idée.
Ex : la mort est souvent représentée par une femme armée d'une faux.

II- Les figures de l'opposition

• L'antithèse : deux mots ou expressions s'opposent.


Ex : J'ai su monter, J'ai su descendre
J'ai vu l'aube et l'ombre en mes cieux.

• L'oxymore : c'est le rapprochement de deux termes normalement antithétiques, opposés.


Ex : le noir soleil (la mélancolie) ; un mort-vivant.

• L'antiphrase : expression ironique d'une idée pour dire son contraire.


Ex : C'est malin, tiens ! = C'est totalement stupide !

III- Les figures de la répétition

• Le parallélisme : répétition de la même construction dans 2 phrases ou 2 propositions


Ex : (…) cria-t-elle en lui jetant la pierre ; (…) hurla-t-il en se précipitant vers lui.

• L'anaphore : Un mot ou une expression est répétée en tête de phrase, de vers.


Ex : « Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur / Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri / Il n'y a
pas d'amour dont on ne soit flétri » (Aragon)

• L'énumération, l'accumulation : il s'agit de la juxtaposition de mots séparés par des virgules. Cela
accélère le rythme, crée le suspense ou souligne l'abondance.
Ex : « Pont, églises, palais, prisons : voici ce que l'on trouvait ici. »
IV- Les figures de l'exagération

• L'hyperbole : exagération dépassant la réalité.


Ex : Tu es un génie.

• La gradation : succession de termes dont l'exagération se fait progressivement, souvent du moins


intense au plus intense.
Ex : « Va, cours, vole et nous venge. » (Le Cid, Corneille)

V- Les figures de l'atténuation

• L'euphémisme : on choisit un terme plus faible que ce qu'on veut dire (souvent pour ne pas
choquer).
Ex : « Il nous a quittés » pour …
« Les non-voyants » pour …

• La litote : il s'agit d'atténuer la réalité en utilisant notamment une tournure négative. Implicitement, le
sens dépasse ce qui est dit.
Ex : « Elle n'est pas mal. » :
« Va, je ne te hais point. » (Le Cid, Corneille) :
Exercices sur les figures de style

Exercice 1 : Quelles phrases contiennent une comparaison ? Une métaphore ? Une


personnification ?
1- Les gouttes de pluie sautillent gaiement sur les toits. 2-Marine a fait toute la décoration de sa
chambre, elle a des doigts de fée. 3- Le soleil couchant semblait un incendie sur la mer. 4- Pareil à
un tigre en chasse, mon chat se glisse dans les hautes herbes. 5- Ils plongèrent dans le cristal de
l'eau. 6- Le vent se fâche, il hurle et frappe aux volets. 7- Il but un chocolat qui laissa sur sa lèvre une
jolie moustache brune.

Exercice 2 : Établissez des comparaisons en complétant ces phrases avec l'élément


manquant.
1- (comparé) ____________ ressemble à un château fort.
2- Tu te conduis (mot outil) _____________ un enfant.
3- Sa longue chevelure est semblable à (comparant) ____________.
4- Tels des dauphins, (comparé) _________ évoluaient joyeusement dans la piscine.
5- De même que (comparant) ________________________, de même les sauterelles anéantissaient
la végétation.

Exercice 3 : De quoi ces représentations peuvent-elles être l'allégorie ?


1- Une femme souriante, aux vêtements et aux cheveux couverts de fleurs :
2- Dans les fables, le lion respecté de tous les animaux représente ….
3- « Je vis cette faucheuse. Elle était dans son champ.
Elle allait à grands pas moissonnant et fauchant,
Noir squelette laissant passer le crépuscule. » Hugo

Exercice 4 : Indiquez si ces phrases contiennent une antithèse, un oxymore ou une


antiphrase.
1- Ne crois pas qu'elle travaille, elle rêve éveillée.
2- Enfin, mon rêve est devenu réalité.
3- Bravo ! Tu as tout cassé !
4- Jeanne sait se maîtriser, c'est une nerveuse calme.
5- Quel beau temps ! Il n'arrête pas de pleuvoir.

Exercice 5 : Indiquez si ces phrases contiennent une litote ou un euphémisme. Réécrivez-les


en faisant disparaître la figure de style.
1- On peut dire que tu n'es pas en avance !
2- Alice enregistre des lectures et des livres pour les non-voyants.
3- Ce visage ne m'est pas inconnu.

Exercice 6 : Soulignez les hyperboles. Donnez leur équivalent en langage « neutre ».


1- Notre équipe a anéanti nos malheureux adversaires.
2- Ouvrez la fenêtre, on cuit dans cette pièce.
3- J'éprouvais pour cet ami une reconnaissance infinie.

Exercice 7 : Donnez du relief à ces phrases en les complétant avec des accumulations.
1- Tous étaient venus,
2- Elle fit l'inventaire de son tiroir :
3- Le buffet des desserts débordait de
Exercice 8 : Identifiez les figures de style dans ces textes et citations littéraires.

« Tant de fois se fuir, tant de fois se chercher. » (Ronsard, Tant de fois s'appointer)

« C'est un roc ! … c'est un pic… c'est un cap ! Que dis-je, c'est un cap ? … C'est une péninsule ! »
(Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac)

« Cette obscure clarté qui tombe des étoiles » (Corneille, Le Cid)

« A l'heure où blanchit la campagne » (Hugo, Demain dès l'aube)

« Son regard est pareil au regard des statues » (Paul Verlaine, Mon rêve familier)

« La rue assourdissante autour de moi hurlait. » (Charles Baudelaire, A une passante)

« Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse. » (Charles Baudelaire, A une passante)

« Porte le soleil noir de la Mélancolie » (Nerval, El Desdichado)

« Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir » (Charles Baudelaire, Harmonie du soir)

« Je me meurs, je suis mort, je suis enterré » (Molière, L'avare)

« Et monté sur le faîte, il aspire à redescendre » (Corneille, Cinna)

« Rome, l'unique objet de mon ressentiment !


Rome, à qui vient ton bras d'immoler mon amant !
Rome qui t'a vu naître, et que ton coeur adore !
Rome enfin que je gais parce qu'elle t'honore ! » (Pierre Corneille, Horace)

« Bienheureuse la cloche au gosier vigoureux » (Charles Baudelaire, La cloche fêlée)

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