Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
2E ÉDITION
GÉRARD
PICAULT
LOTISSEURS… COMPTABILITÉ, FISCALITÉ ET ENVIRONNEMENT
JURIDIQUE DES OPÉRATIONS IMMOBILIÈRES…
La diversité des opérations immobilières rend leur traitement délicat, y compris pour les acteurs qui
ont fait profession de ces activités.
69 € TTC
ISBN : 978 2 818809846
Promoteurs,
Marchands de biens
Opérations de
rénovation,
Lotisseurs...
Comptabilité,
fiscalité
et environnement juridique
ISBN : 978-2-8188-0986-0
Avant-propos...................................................................................................9
Panorama des activités immobilières........................................................................ 9
Les producteurs...................................................................................................... 10
Les négociants........................................................................................................ 12
Les gestionnaires.................................................................................................... 13
II • Activités de promotion-construction...................................................163
II.1 Définition des activités de promotion-construction.......................................... 163
II.2 Environnement juridique des activités de promotion-construction.................. 168
II.3 Environnement fiscal de l’activité de promotion-construction......................... 210
II.4 Le traitement comptable des opérations de promotion-construction.............. 227
II.5 Particularités de la consolidation des comptes dans un groupe de promotion-
construction........................................................................................................... 405
II.6 Opérations particulières.................................................................................. 445
IV • La location accessoire.........................................................................507
IV.1 Rappels généraux concernant les activités locatives.................................... 507
IV.2 Principes applicables à la location temporaire d’un stock immobilier............ 515
IV.3 Constitution d’un secteur locatif permanent................................................... 526
IV.4 Activité de location-vente............................................................................... 544
Sommaire ♦ 3
V • Les opérations de lotissement.............................................................547
V.1 Environnement juridique des opérations de lotissement................................ 547
V.2 Traitement fiscal des opérations de lotissement............................................. 554
V.3 Comptabilisation des opérations de lotissement............................................. 565
VII • Bibliographie........................................................................................649
VII.1 Sites web gratuits......................................................................................... 649
VII.2 Documentation privée................................................................................... 651
Avertissement concernant la
deuxième édition
E
ntre la première publication de cet ouvrage en avril 2017, sa
mise à jour en octobre 2018 et cette nouvelle édition, les sujets
d’actualité concernant la matière développée dans ce livre ont été
relativement nombreux.
Par ailleurs, par leurs questions et remarques, un certain nombre de lectrices
et lecteurs ont marqué un intérêt pour le contenu de ce livre. Qu’ils en
soient remerciés.
Ces différents événements ont amené l’éditeur et l’auteur à considérer qu’une
deuxième édition de cet ouvrage s’avérait nécessaire si l’on souhaitait offrir au
lecteur une information pertinente et actualisée.
Les principaux sujets d’actualité apparus au cours de ces plus de trois années
peuvent être brièvement rappelés :
• Si les nouveautés juridiques n’ont pas été particulièrement foisonnantes
au cours de cette période, il convient néanmoins de rappeler que la loi ELAN
du 23 novembre 2018 a modifié la législation sur les ventes en l’état futur
d’achèvement (VEFA) en permettant de prévoir dans le contrat des travaux
réservés que l’acquéreur se réserve le droit de réaliser, modifiant ainsi le
prix de l’ouvrage devant revenir au vendeur. Cette modification législative
n’est pas anecdotique sur le plan comptable dans la mesure où elle a une
incidence sur les données budgétaires de l’opération et des conséquences
sur l’approche du résultat à l’avancement ;
• Sur le plan fiscal, c’est avant tout en matière jurisprudentielle et
doctrinale que l’actualité s’est montrée la plus dense. Au-delà de quelques
décisions ponctuelles qui sont venues infirmer, confirmer ou préciser
certains commentaires inclus dans la première édition, deux sujets doivent
particulièrement retenir l’attention.
- Le premier concerne l’abondante jurisprudence et les commentaires
administratifs à peine moins abondants sur le sujet de l’application de la
TVA sur la marge en cas de « vente à la découpe ». Nous avions évoqué
ce sujet, alors naissant, dans la première édition p. 538, en conseillant
au lecteur de scruter la jurisprudence future qui ne manquerait pas d’être
Avertissement ♦ 5
publiée. Il est réconfortant de voir ces prévisions confirmées par les faits.
Bien que le sujet ne soit certainement pas épuisé, nous nous sommes
efforcé d’actualiser nos propos à la lumière de ces décisions.
- Le second concerne l’évolution de la jurisprudence (notamment de la
Cour Administrative d’Appel de Versailles) concernant le traitement fiscal
des contrats à long terme (et par voie de conséquence des contrats de
VEFA) en cas de recours à la méthode de l’avancement. Cette évolution
n’est pas sans conséquences sur les états financiers.
• En matière comptable la période a été marquée par la première application
de la norme IFRS 15 pour ce qui concerne le référentiel international. Ce texte
qui concerne la comptabilisation du chiffre d’affaires a des conséquences
sur la façon d’appréhender la comptabilisation du revenu dans les contrats
de VEFA, de Vente d’Immeuble à Rénover (VIR) ainsi que des opérations
de lotissement. Cette norme va avoir des répercussions dans le référentiel
normatif français concernant la comptabilisation du chiffre d’affaires. En
effet, l’ANC a mis en ligne en septembre 2019 un projet de règlement
sur la comptabilisation du chiffre d’affaires qui s’inspire partiellement des
dispositions de la norme IFRS 15. La crise sanitaire a retardé l’adoption du
texte définitif, néanmoins nous avons fait état des dispositions de ce projet
(identifié Projet-ANC-CA dans les pages qui suivent) en ce qu’il constitue un
élément de doctrine avant de devenir sous une forme vraisemblablement
quelque peu modifiée un texte réglementaire.
• La période a également été marquée par l’adoption, entre autres, du
règlement ANC 2018-01 modifiant le traitement des changements comptables
et redéfinissant les méthodes de référence (auparavant dénommées
méthodes préférentielles) et du règlement ANC 2020-01 définissant les
normes françaises de consolidation des comptes en lieu et place du
règlement CRC 99-02. Nous avons tenu compte de cette substitution dans
les quelques pages que nous consacrons à la consolidation des comptes.
• Par ailleurs, certains points de questionnement sur les modalités
d’application du plan comptable général aux opérations de VEFA ont
également permis à la Commission des Études Comptables de la
Compagnie des Commissaires aux Comptes de clarifier certains sujets de
doctrine. Ces différentes sources ont été intégrées et commentées dans
cette deuxième édition.
• Enfin, les questions et remarques des lecteurs ont surtout porté sur
le traitement des opérations de lotissement, peut-être insuffisamment
développé dans la précédente édition. Nous nous sommes efforcés de
L
es activités immobilières présentent pour les professionnels de la
comptabilité et de la finance des difficultés de traitement dont les
causes sont multiples.
Tout d’abord, les professions immobilières sont extrêmement diversifiées, et il
n’est pas toujours aisé d’en avoir une vision synthétique.
En effet, les intervenants sont nombreux, en partant de la production de
l’immeuble puis de sa commercialisation pour arriver enfin à sa gestion.
Certains professionnels peuvent également, exercer concurremment plusieurs
activités au sein d’une même entité ou d’un même groupe.
L’environnement réglementaire est, par ailleurs, souvent complexe et touffu,
que ce soit dans le domaine juridique, fiscal, social, financier ou comptable.
Préalablement à tout examen technique des activités qui constitueront l’objet
même du présent ouvrage, nous consacrerons ce préambule à une description
rapide des principales opérations, activités et professions rencontrées dans le
secteur immobilier.
Tout bien immobilier quel qu'il soit (terrain aménagé, immeuble d’habitation, de
bureau ou industriel, pavillon individuel) fait l'objet tout d'abord d'un processus
de production.
Il peut ensuite être conservé par son propriétaire pour son usage personnel ou
loué afin d'en retirer des revenus.
Il pourra enfin être revendu en l'état ou après travaux de rénovation.
Au cours de ces différentes étapes de la vie de l'immeuble, divers intervenants
sont amenés à opérer.
Avant d'examiner les cadres d’intervention (juridiques, fiscaux, comptables) des
activités qui sont dans le champ de la présente étude, il convient au préalable de
faire une brève description des différents acteurs des activités immobilières.
Les contours de ces activités ne sont pas toujours strictement délimités. Par
ailleurs, on rencontre fréquemment des professionnels exerçant plusieurs
activités immobilières à la fois.
Avant-propos ♦ 9
C'est ainsi que les gérants d'immeubles exercent fréquemment l'activité de
syndic de copropriété voire d'agent immobilier. Le promoteur-constructeur
pourra également être marchand de biens ou lotisseur.
On peut classer (de façon parfois artificielle il est vrai) les professionnels de
l’immobilier en trois grandes catégories :
• Les producteurs ;
• Les négociants ;
• Les gestionnaires.
Les producteurs
Avant-propos ♦ 11
Le constructeur de maisons individuelles
La construction de maisons individuelles peut être le fait de différents
professionnels.
Dans certains cas les maisons sont construites dans le cadre d'un village entier
par un constructeur unique qui a préalablement acquis puis loti ou fait lotir les
terrains. Il s'agit alors d'une opération de promotion-construction immobilière,
telle que décrite dans le paragraphe précédent, portant non pas sur un immeuble
collectif mais sur un village constitué de plusieurs maisons individuelles.
Dans les autres cas, la construction est effectuée par un constructeur pour le
compte d'un particulier ou d'une entreprise déjà propriétaire de son terrain.
C'est ce professionnel qui est appelé « constructeur de maisons individuelles ».
Le constructeur de maisons individuelles peut mener à bien sa mission grâce
à du personnel interne à son entreprise, ou bien il pourra avoir recours à la
sous‑traitance.
Les négociants
L’agent immobilier
L'agent immobilier est un intermédiaire entre un acquéreur et un vendeur de
biens immobiliers.
Il peut également être intermédiaire entre un propriétaire et un locataire lors de
la conclusion d'un bail.
Son entremise peut également porter sur un cheptel ou sur un fonds de commerce.
L’agent immobilier réalise des opérations de transaction immobilière et est
rémunéré par une commission1. Il agit en qualité de mandataire. Il est investi
d'un devoir de conseil.
Il se différencie du marchand de biens par le fait que les affaires, objet de son
activité, ne transitent pas par son patrimoine.
Certains agents immobiliers sont également marchands de biens. Cependant,
ils ne peuvent exercer ces deux activités dans le cadre de la même opération.
L’activité de transaction immobilière exercée par les agents immobiliers est
strictement réglementée par la loi du 2 janvier 1970 dite loi Hoguet.
Les gestionnaires
Avant-propos ♦ 13
Sa mission est plus ou moins étendue selon la définition qui en est donnée
dans le mandat de gérance qui lui a été confié par le propriétaire.
La gérance d'immeubles peut être effectuée pour le compte de propriétaires
d'immeubles d'habitation (cas le plus fréquent) ou d'immeubles industriels
ou commerciaux.
Le gérant est rémunéré par des honoraires fixés contractuellement dans le mandat.
Cette rémunération peut être forfaitaire, proportionnelle aux encaissements de
loyers et charges, ou variable en fonction des vacations réalisées.
Le mode de rémunération dépend notamment de la destination des biens gérés
(habitation ou commercial).
L’activité d’administrateur de biens-gérant d’immeubles est également
réglementée au titre de la gestion immobilière par la loi du 2 janvier 1970.
Le syndic de copropriété
Le syndic est investi d'une mission légale définie par la loi du 10 juillet 1965 et
ses textes d’application pour le compte de syndicats de copropriétaires1.
Comme le gérant d'immeubles, il assure la gestion technique de l'immeuble
et il est l'interlocuteur des administrations et des tiers pour le compte de la
copropriété dont il est le mandataire.
Il est également chargé de tenir la comptabilité du syndicat de copropriétaires et
de présenter les comptes à l’assemblée générale du syndicat. Il doit procéder
au paiement des charges relatives à l'immeuble, en effectuer la répartition entre
les copropriétaires et en assurer le recouvrement.
Le syndic est rémunéré par des honoraires fixés par l’assemblée générale
des copropriétaires.
Le mode de détermination des honoraires est décrit dans un « contrat de
syndic » qui détaille les prestations couvertes par les honoraires de base et les
prestations donnant lieu à honoraires supplémentaires.
Comme le gérant d'immeubles et l'agent immobilier, le syndic de copropriété
est tenu d'un devoir de conseil.
Le syndic est également tenu de respecter la réglementation de la loi
du 2 janvier 1970, ainsi que le précise le 9e de l’article 1er de ce texte, ces
contraintes se surajoutant au respect des obligations qui lui sont imposées par
la loi du 10 juillet 1965.
1 La loi ELAN du 23 novembre 2018 prévoit un regroupement de tous les textes régissant le droit de la
copropriété dans un code unique devant voir le jour par ordonnances devant être promulguées avant le
24 novembre 2020.
La gestion directe
Certains propriétaires d'un parc immobilier important gèrent eux-mêmes leurs
immeubles qui peuvent être la propriété d’une même structure ou de structures
juridiques différenciées.
Ils créent pour cela des entités ou des départements spécialisés qui procèdent
à l’acquisition des immeubles, à leur entretien, à l’arbitrage concernant leur
cession ou leur conservation. Ces entités ou départements gèrent également les
relations avec les locataires (rédaction des baux, quittancement, recouvrement,
état des lieux, éviction…).
Nous avons choisi de limiter le champ de notre étude aux activités de négoce
et de production immobilière telles que décrites dans les lignes qui précèdent.
Les activités réglementées par la loi du 2 janvier 1970 ne seront pas examinées
ici de même que ce que nous avons qualifié de gestion directe1.
1 Les règles comptables applicables aux syndicats de copropriétaires ont été décrites dans notre ouvrage
Copropriété – Connaître et appliquer la réglementation comptable, Éditions Maxima 2018.
I • Activités de marchand de
biens
I
l peut sembler paradoxal de débuter notre étude par les activités de
marchand de biens.
En effet, dans notre avant-propos, nous avons qualifié cette activité comme
une activité de négoce, s’exerçant donc sur des actifs existants.
Il aurait semblé plus logique de commencer cet ouvrage par une activité de
« producteur » telle que celle de lotisseur.
Notre choix a été guidé par le fait que les opérations réalisées par les marchands
de biens sont, en fait, extrêmement variées et qu’elles requièrent une grande
attention dans les décisions de gestion concernant notamment le traitement de
la TVA.
Ce sera pour nous l’occasion de procéder à un premier examen des règles
applicables aux opérations immobilières en matière de TVA, telles qu’elles
résultent de la réforme initiée par la loi de finances rectificative du 9 mars 2010.
Le marchand de biens est généralement défini comme une personne qui achète
des biens immobiliers dans le but de les revendre et de réaliser un profit grâce
à cette opération.
Il s’agit là d’une définition découlant du I 1° de l’article 35 du Code général des
impôts qui implique que, pour être soumises à l’impôt direct, les opérations
soient effectuées de manière habituelle avec une intention spéculative.
Cette définition générale recouvre en fait une grande variété de situations.
L’opération peut, en effet, se limiter à son seul aspect spéculatif lorsque le
marchand de biens se contente d’acheter pour revendre sans effectuer de
travaux sur le bien acheté et sans apporter de valeur ajoutée.
Il se peut, au contraire, que l’opération s’avère être une véritable opération de
rénovation entraînant une transformation plus ou moins importante en fonction
de la nature des travaux réalisés sur le bien acheté.
• Forme du contrat
Le plus souvent, le marchand de biens achète un bien immobilier, procède à
des travaux plus ou moins importants, puis revend ce bien après achèvement
des travaux. Il en perçoit le prix à l’issue de cette vente.
Ce type de vente immobilière est classique et ne soulève pas de difficultés
particulières en dehors de celles analysées dans les paragraphes précédents.
Dans certains cas, cependant, le marchand de biens peut vendre le bien
immobilier en l’état en s’engageant à procéder à des travaux plus ou moins
importants.
Ce type de vente est susceptible d’entrer dans le champ des articles L.262-1 à
L.262-11 et R.262-1 à R.262-15 du Code de la construction et de l’habitation
qui traitent spécifiquement du contrat de vente d’immeuble à rénover (VIR).
Ces textes sont issus de la loi ENL (Engagement National pour le Logement)
du 13 juillet 2006 et de son décret d’application du 16 décembre 2008.
Cette réglementation est plus particulièrement examinée pages 483 et
suivantes auxquelles le lecteur est prié de se reporter.
1 On rappelle en effet qu’une société civile précédant à des opérations commerciales est soumise de
plein droit à l’impôt sur les sociétés. Tel était le cas jugé dans l’arrêt CE du 18 mars 2020 susmentionné,
dans lequel une société civile avait réalisé des opérations de marchand de biens sur une longue période
avec une interruption d’une année.
1 Bien que le PCG ne prévoie aucun compte spécifique pour la comptabilisation de ce type de stock, la
contrainte fiscale ne contredit pas la définition comptable que donne des stocks l’article 211-7 du PCG.
Étant des actifs détenus pour être revendus en l’état, cette catégorie particulière de stocks nous semble
devoir être comptabilisée dans un sous compte de « stock de marchandises ». Cependant, lorsque le
marchand de biens procède à des travaux d’embellissement ou de mise aux normes du bien à vendre,
celui-ci doit être classé parmi les « En cours de production de biens » et/ou les « Produits finis ».
Droit de mutation au
Si option TVA Option TVA
taux réduit
Déduction de la Déduction de la
Droit de mutation au
TVA d’amont par le TVA d’amont par le Oui
taux normal
cédant cédant
TVA sur
TVA sur le prix total TVA sur la marge TVA sur le prix total
la marge
Droit de
Droit de
mutation Droit de mutation au
mutation au
au taux taux réduit
taux normal
normal
EXEMPLE I.1
Soit une opération présentant les caractéristiques suivantes :
Prix de vente 1 000 000 €
Prix d’achat 625 000 €
Frais d’acquisition 1
25 000 €
Aucun des montants présentés ci-dessus n’est grevé de TVA, le marchand de biens n’a
effectué aucuns travaux d’embellissement, il s’agit d’une opération purement spéculative.
La marge réalisée sur cette opération est donc de 350 000 €. L’option pour la TVA viendrait
amputer cette marge de :
350 000 * 20.00 / 120.00 = 58 333 €
1 On suppose que le marchand de biens a pris l’engagement de revendre, bénéficiant ainsi d’un droit
de mutation calculé au taux réduit.
1 Les calculs devront alors être effectués en tenant compte de la possibilité de bénéficier de ce taux réduit
sur les travaux, ce qui tend à rendre l’option encore moins attractive.
1 Les dépenses en question sont les divers travaux et frais engagés sur l’immeuble, à l’exclusion de
l’acquisition elle-même qui, étant effectuée auprès d’un non-assujetti n’a pas été soumise à TVA.
EXEMPLE I.3
Reprenons l’exemple I.1 présenté page 45 :
Prix de vente 1 000 000 €
Prix d’achat 625 000 €
Frais d’acquisition 25 000 €
En l’absence d’option, le profit net du marchand de biens sera de 350 000 €
Nous avons vu que l’option pour la TVA viendrait amputer cette marge de :
350 000 * 20.00 / 120.00 = 58 333 €
Cependant, l’acquéreur étant à présent un assujetti, il a la possibilité de déduire la TVA sur
cette marge si son coefficient de taxation est égal à 100 %
Cette déduction n’est cependant possible que si la TVA est expressément indiquée dans
l’acte de vente (BOI-TVA-IMM-10-30 § 60).
Cela peut permettre au marchand de biens d’augmenter son prix de vente.
EXEMPLE I.4
Examinons à présent une opération avec travaux ne concourant pas à la production
d’un immeuble neuf présentant des caractéristiques de profitabilité voisines de celles de
l’exemple précédent (I.1 page 45).
Prix de vente 1 480 000 €
Prix d’achat 625 000 €
Frais d’acquisition 25 000 €
Travaux HT 400 000 €
TVA sur travaux 80 000 €
Si aucune option n’est exercée, la TVA sur les travaux n’étant dans ce cas pas déductible, le
profit net réalisé sera de :
1 480 000 – (625 000 + 25 000 + 400 000 + 80 000) = 350 000 €
En cas d’option, la TVA sur la marge sera de :
(1 480 000 – 625 000 – 25 000) * 20.00 / 120.00 = 138 333 €
Quant au profit net, la TVA sur les travaux devenant déductible, il sera de :
1 480 000 – 625 000 – 25 000 – 400 000 – 138 333 = 291 667 €
La situation d’équilibre est obtenue en majorant le prix de vente de la TVA sur le profit hors
taxes d’objectif en l’absence d’option soit :
350 000 € * 20% = 70 000 €
La TVA sur la marge étant alors de :
(1 550 000 – 625 000 – 25 000) * 20.00 / 120.00 = 150 000 €
Quant au profit net, la TVA sur les travaux devenant déductible, il sera de :
1 550 000 – 625 000 – 25 000 – 400 000 – 150 000 = 350 000 €
1 Il aura d’ailleurs vraisemblablement exprimé cette intention par l’engagement de revendre porté dans
l’acte d’acquisition afin de bénéficier du taux réduit en matière de droit d’enregistrement.
2 L’administration a commenté cette procédure de transfert dans BOI-TVA-IMM-10-30 §§ 390 et suivants.
EXEMPLE I.5
Supposons qu’un marchand de biens acquiert en N auprès d’un assujetti à 100 % à la TVA
un immeuble pour un prix négocié de 3 000 000 €
L’immeuble, amorti comptablement et fiscalement sur quarante ans avait été acquis en N-7
pour un prix2 de 2 000 000 € augmenté de 400 000 € de TVA3.
Lors de la revente, le « fournisseur » du marchand de biens devra acquitter un reversement
égal à :
(0-1) * 400 000 * 12/20 = 240 000 €
Le résultat comptable avant impôt de cette opération sera donc pour lui de :
Prix de vente 3 000 000
Prix d’achat - 2 000 000
Amortissements 400 000 (2 000 0001 * 8/40)
Valeur nette
- 1 600 000
comptable
TVA reversée - 240 000
Résultat 1 160 000
1 Pour ces immeubles dans lesquels aucune déduction n’a été opérée ou n’est susceptible d’aucune
régularisation, le vendeur n’a clairement pas intérêt à opter pour la TVA, celle-ci étant calculée sur la
marge et venant amputer son résultat net. Quant au marchand de biens acquéreur, dans l’hypothèse où
son vendeur n’a pas exercé l’option, il se trouvera exactement dans la même situation visée page 45 d’un
immeuble acquis auprès d’un non-assujetti, achevé depuis plus de cinq ans et revendu à un assujetti.
2 Par simplification, on néglige l’incidence des droits de mutation.
3 Par commodité, on retiendra un taux de TVA de 20 % sans s’attarder sur les fluctuations de taux
générées par la politique budgétaire.
EXEMPLE I.5A
En cas d’exercice de l’option par le propriétaire initial, la TVA sera appliquée sur le prix
de vente total dans la mesure où l’acquisition initiale avait été soumise à TVA. Aucune
régularisation ne sera à effectuer dans la mesure où cette TVA sur l’acquisition avait été
déduite en totalité et que, du fait de la cession au marchand de biens, l’immeuble est affecté
à une opération de vente taxable.
Le résultat comptable avant impôt pour le « fournisseur » du marchand de biens devient alors :
Prix de vente 3 000 000
Prix d’achat 2 000 000
Amortissements 400 000 (2 000 000 * 8/40)
Valeur nette
- 1 600 000
comptable
Résultat 1 400 000
Le marchand de biens paiera alors 3 000 000 € augmentés de la TVA (600 000 €). Cette
TVA sera déductible si lui-même opte pour la TVA, l’intérêt de cette option devant prendre en
compte le coefficient de taxation de l’acquéreur du marchand de biens.
Dans une hypothèse où l’acquéreur du marchand de biens est lui-même soumis à 100 % à
la TVA et que le prix de vente est égal à 3 500 000 € hors taxes, l’acquéreur du marchand de
biens acquittera 700 000 € de TVA qu’il pourra déduire de la TVA sur ses opérations taxables.
On constate donc que si les deux parties (son vendeur et son acquéreur)
avec lesquelles le marchand de biens est en affaire sont assujetties à la TVA
à 100 %, l’option pour la TVA lors de l’achat et de la vente semble représenter
la meilleure solution si l’acquisition initiale par le vendeur auprès duquel le
marchand de biens a contracté avait été soumise à TVA1.
Cette affirmation doit cependant être nuancée si les parties en présence (à
l’exception du marchand de biens) sont soumises à la TVA avec un coefficient
de taxation inférieur à 1.
Si cet assujettissement partiel concerne le vendeur, l’exercice de l’option
semble, là encore, représenter la meilleure solution.
1 On constate également que si l’opération initiale avait été conclue avec un assujetti autre qu’un
marchand de biens, le bénéfice réalisé par le vendeur (1 400 000 €) est identique dans les deux options.
Valeur nette
- 1 808 000
comptable
TVA reversée - 84 000
Résultat 1 108 000
EXEMPLE I.5C
Si, par contre, le propriétaire initial exerce l’option, la TVA sera appliquée sur le prix de vente
total dans la mesure où l’acquisition initiale avait été soumise à TVA.
Par ailleurs, dans la mesure où la TVA sur l’acquisition initiale n’avait pas été déduite
en totalité, une régularisation sera effectuée pour la période résiduelle restant à courir
permettant d’obtenir une « régularisation positive »1 de TVA à concurrence de :
(1-0.35) * 400 000 * 12/20 = 156 000 €
Le résultat comptable avant impôt de cette opération sera alors :
Prix de vente 3 000 000
Prix d’achat 2 260 000 (2 000 000 + 400 000 * 65 %)
Valeur nette
- 1 808 000
comptable
Dans cette situation, l’option exercée par le vendeur est clairement avantageuse
pour lui-même et pour le marchand de biens (s’il exerce l’option), cependant
elle ne se justifie que parce que le marchand de biens ne peut pas bénéficier
du transfert de la TVA reversée par le vendeur lors de la cession, du fait du
classement de l’immeuble acquis en stock dans sa propre comptabilité et non
pas en immobilisation. Si le vendeur effectuait cette opération avec un assujetti
utilisant l’immeuble comme une immobilisation affecté à un secteur taxable
à 100 %, les deux modalités s’avéreraient équivalentes ainsi qu’il l’a été montré
ci-dessus page 56.
EXEMPLE I.5D
L’exercice de l’option par le vendeur implique quasiment pour le marchand de biens
d’exercer lui-même l’option pour la TVA.
En effet, l’acquisition par le marchand de biens se trouvera grevée d’une TVA égale à :
3 000 000 * 20 % = 600 000 €
Si le prix de marché est voisin de 3 500 000 hors TVA, le défaut d’option lui ferait perdre
100 000 € sur cette opération1.
Si l’acquéreur du marchand de biens est soumis à la TVA à 100 %, il acquittera un prix TTC
de 4 200 000 € mais la possibilité de déduire les 700 000 € de TVA lui permettra d’acquérir
l’immeuble au prix du marché soit 3 500 000 € hors taxes.
Par contre, si l’acquéreur n’est soumis à la TVA que selon un coefficient de taxation de 0.25
par exemple, l’option exercée par le marchand de biens ne lui sera pas agréable dans la
mesure où il ne pourra déduire que 700 000 * 0.25 = 175 000 € et le prix d’acquisition effectif
sera alors de :
4 200 000 – 175 000 = 4 025 000 €
Il ne pourra récupérer la TVA non déduite lors de l’acquisition que s’il revend l’immeuble dans
le délai de régularisation en optant pour la TVA2.
EXEMPLE I.6
Prenons un nouvel exemple dont les données sont les suivantes :
Prix d’achat 500 000 €
TVA 100 000 €
Frais d’acquisition 7 000 €
Prix de vente 700 000 €
TVA sur prix de vente 140 000 €
En cas d’exercice de l’option, le profit net du marchand de biens est de :
700 000 – (500 000 + 7 000) = 193 000 €
… et le client acquéreur paiera 700 000 € augmentés de la TVA de 140 000 €, la revente
étant alors soumise à la TVA sur le prix total, dans la mesure où le marchand de biens peut
faire valoir des droits à déduction sur sa propre acquisition.
Si cet acquéreur est soumis à la TVA avec un coefficient de taxation de 100 %, il récupérera inté-
gralement cette taxe et l’exercice de l’option par le marchand de biens ne le dérangera nullement.
Si par contre l’acquéreur envisage d’utiliser cet immeuble pour des opérations non taxables
(location d’immeuble d’habitation, par exemple) et que son coefficient de taxation est nul, il
préférera que le marchand de biens n’exerce pas cette option.
En effet, l’exercice de l’option lui fera acquitter un « prix d’acquisition effectif » de 840 000 €
(700 000 + 140 000), alors que si cette option n’est pas exercée, en supposant que le profit
net du marchand de biens reste fixé à 193 000 €, le prix qu’il devra acquitter sera de :
500 000 + 100 000 + 7 000 + 193 000 = 800 000 €
Pour que l’option soit neutre pour le client acquéreur, son coefficient de taxation (t) doit être
au cas particulier de :
Valeur nette
- 1 600 000 €
comptable
TVA reversée - 240 000 €
Résultat 1 160 000 €
Cependant, si le vendeur avait vendu son immeuble à un assujetti à 100 % autre qu’un
marchand de biens1, il aurait pu majorer son prix de vente de 240 000 € correspondant à la
TVA reversée, et donc il est probable qu’il ne procédera à la vente qu’avec une majoration de
prix de même grandeur soit un prix de 3 240 000 € ou bien qu’il exercera l’option.
En cas d’exercice de l’option par le propriétaire initial, la TVA sera appliquée sur le prix
de vente total dans la mesure où l’acquisition initiale avait été soumise à TVA et aucune
régularisation de la TVA déduite à l’origine ne sera à effectuer.
Le résultat net pour le « fournisseur » du marchand de biens devient alors :
Prix de vente 3 000 000 €
Prix d’achat - 2 000 000 €
Amortissements - 400 000 € (2 000 000 * 8/40)
Valeur nette
- 1 600 000 €
comptable
Résultat 1 400 000 €
Le marchand de biens paiera alors 3 000 000 € augmentés de la TVA (600 000 €).
Cette TVA sera déductible si lui-même opte pour la TVA. Cependant par cette option, le
prix d’achat pour l’acquéreur non-assujetti sera majoré d’une TVA de 20 % sur laquelle il ne
pourra exercer aucun droit à déduction.
EXEMPLE I.8
Reprenons l’exemple I.6 commenté pages 59 et suivantes :
Prix d’achat 500 000 €
TVA 100 000 €
Frais d’acquisition 7 000 €
Supposons que le « prix psychologique » pour le client non-assujetti du marchand de biens
soit de 700 000 €.
Si le marchand de biens n’exerce pas l’option, son profit net sera de :
700 000 – (500 000 + 100 000 + 7 000) = 93 000 €
S’il exerce l’option, le « prix psychologique » étant inchangé, le prix de vente hors taxes sera de :
700 000 * 100/120 = 583 333 € et la TVA collectée de 116 667 €
Dans cette situation, la TVA acquittée lors de l’acquisition devenant déductible, le profit net
du marchand de biens sera de :
583 333 – (500 000 + 7 000) = 76 333 €
On mesure que, là encore, l’exercice de l’option n’est, à priori, pas avantageuse.
1 Le taux de la TVA applicable aux travaux est un paramètre important à prendre en compte dans la
décision de gestion.
• Aspects généraux
Au regard des droits d’enregistrement, la cession d’un bien immobilier est
susceptible de faire l’objet d’une imposition selon trois régimes différents.
• Taxation au taux normal
Ce taux est composé d’un droit perçu au profit des départements et d’un droit
perçu au profit des communes.
Le droit perçu au profit des départements et fixé par l’article 1594 D du CGI
dans les termes suivants :
« Sauf dispositions particulières, le taux de la taxe de publicité foncière ou du
droit d’enregistrement prévu à l’article 683 est fixé à 3,80 %.
Il peut être modifié par les conseils départementaux sans que ces modifications
puissent avoir pour effet de le réduire à moins de 1,20 % ou de le relever au-
delà de 4,50 %. »
Le taux du droit perçu au profit des communes est généralement fixé à 1,20 %
par l’article 1595 bis du CGI, ce taux pouvant cependant être minoré dans
certaines situations décrites dans cet article.
En l’absence de minoration ou de majoration du taux du droit départemental
ou de minoration du droit perçu au profit des communes, le taux normal sera
de 5 % auquel il convient d’ajouter les frais d’assiette et de recouvrement perçu
au profit de l’État, ce qui conduit à un taux global arrondi de 5,09 %.
• Taxation au taux réduit
Le taux réduit est fixé à 0,7 % par l’article 1594 F quinquiès du CGI, auquel il
convient d’ajouter les frais d’assiette et de recouvrement perçus au profit de
l’État, ce qui conduit à un taux global arrondi de 0,715 %.
• Taxation au droit fixe
Ce droit fixe qui constitue une quasi-exonération est fixé à 125 € par
l’article 691 bis du CGI.
Les mutations qui sont soumises au taux normal concernent :
• Toute vente d’immeuble ou de terrain réalisée par un non-assujetti, y
compris depuis le 31 décembre 2012 les ventes d’immeubles achevées
depuis moins de cinq ans et préalablement acquis selon le régime des
ventes en l’état futur d’achèvement ;
• Les ventes réalisées par un assujetti portant sur un terrain autre que
terrain à bâtir ;
• Les ventes réalisées par un assujetti portant sur un terrain à bâtir lorsque
la cession est soumise à la TVA sur la marge ;
• L’engagement de revendre
L’engagement de revendre permet de bénéficier, lorsque l’acquisition est
soumise aux droits de mutation au taux normal, de l’application du taux réduit.
70 ♦ Promoteurs, marchands de biens, opérations de rénovation, lotisseurs...
Le bénéfice de ce régime de faveur est soumis à trois conditions : être assujetti
à la TVA, prendre l’engagement de revendre, respecter cet engagement.
• Être assujetti à la TVA
Cette condition est exprimée dans l’article 1115 du CGI. Les marchands de
biens professionnels étant assujettis à la TVA, cette condition est respectée
dans la mesure où l’acquisition est effectuée par une personne physique ou
morale ayant cette qualité.
En conséquence, il devra avoir souscrit la déclaration d’existence prévue au
1° du I de l’article 286 du Code général des impôts (CGI).
• Prendre l’engagement de revendre
Aux termes de ce même article 1115, le bénéfice du taux réduit est réservé à
tout acquéreur assujetti lorsque celui-ci prend l’engagement de revendre dans
un délai de cinq ans.
Cet engagement peut porter sur l’acquisition d’un immeuble, d’un fonds de
commerce ou sur des parts de sociétés immobilières.
Le CGI ne définit pas le formalisme de cet engagement. C’est la doctrine
administrative qui précise que ces opérations sont « […] éligibles au taux réduit
dès lors […] que l’acte d’acquisition est assorti de la déclaration que les biens
acquis sont destinés à la revente. » (BOI-ENR-DMTOI-10-50 § 30).
L’acte d’acquisition dont il est question sera l’acte authentique en cas d’acquisition
d’immeuble ou de terrain, il s’agira d’un acte authentique ou sous seing privé en
cas d’acquisition de fonds de commerce ou de parts de sociétés immobilières.
• Respecter cet engagement de revendre
Le bénéfice du taux réduit n’est définitivement acquis que lorsque le marchand
de biens a respecté son engagement de revendre l’immeuble acquis dans le
délai de cinq ans.
Le délai de revente est un délai de date à date.
Ce délai est réduit à deux ans pour les reventes consistant en des ventes par
lots déclenchant le droit de préemption prévu à l’article 10 de la loi n°75-1351
du 31 décembre 1975 relative à la protection des occupants des locaux à usage
d’habitation ou celui prévu à l’article 15 de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989
tendant à améliorer les rapports locatifs (Ventes à la découpe).
La jurisprudence et la doctrine administrative ont apporté plusieurs précisions
concernant le respect de cet engagement.
L’article 1115 du CGI lui-même précise qu’en cas d’acquisitions successives
par des personnes assujetties, le délai imparti au premier acquéreur s’impose
à chacune de ces personnes.
EXEMPLE I.11
Si aucune mutation intermédiaire n’a été effectuée et si l’on retient les taux les plus
couramment pratiqués, l’ordre de grandeur du paiement à effectuer lors de l’échéance du
délai de cinq ans sera donc égal au prix d’acquisition, multiplié par
(0.05090 - 0.00715) * (1 + (60 * 0.00200) = 4,9 %.
Si l’immeuble avait été acquis au prix de 500 000 €, le montant à payer sera de l’ordre de :
Rappel de droits (500 000 * 5,09 %) – (500 000 * 0,715 %) = 21 875 €
Intérêt de retard 21 875 * (60 * 0,2 %) = 2 625 €
Total = 24 500 €
1 Ce taux qui était de 0,40% a été diminué de moitié par la loi de finances pour 2018.
2 Afin de se prémunir d’une telle mésaventure, le sous-acquéreur peut demander conventionnellement
que le rappel des droits fasse l’objet d’une répartition proportionnelle au délai de portage de chacun
des intervenants. Ce type de convention est cependant inopposable à l’administration fiscale. Le sous-
acquéreur devra donc acquitter droits et pénalités et en demander, le cas échéant, un remboursement
partiel à l’acquéreur initial dans le cadre de la convention.
EXEMPLE I.12
Un marchand de biens X a acquis un immeuble pour 480 000 € le 15 avril de l’année N en
prenant l’engagement de revendre au plus tard le 15 avril N+5.
Le 15 avril N+2, il revend l’immeuble à un confrère marchand de biens Y pour 550 000 €,
Y prenant également l’engagement de revendre.
L’immeuble n’étant toujours pas vendu le 15 avril N+5, Y est redevable du montant suivant :
Rappel de droits (550 000 * 5,09 %) – (550 000 * 0,715 %) = 24 062 €
Intérêt de retard 24 062 * (60 * 0,2 %) = 2 887 €
Total = 26 949 €
• Coûts d’emprunt
◊ Principes généraux
Les coûts d’emprunt peuvent être incorporés au coût de production des stocks.
Contrairement au traitement prévu dans les normes IFRS (norme IAS 23), il ne
s’agit là que d’une option. Les coûts d’emprunt peuvent donc être comptabilisés
◊ Période d’activation
Les coûts d’emprunt susceptibles d’être activés sont ceux encourus entre la
décision d’acquisition (et/ou de production) et la fin de la période d’acquisition
(et/ou de production).
Cette précision a été apportée dans le paragraphe 4.3 de la note de présentation
de l’avis 2004-15 du CNC.
Pour les stocks, et tout particulièrement le stock immobilier, la date de fin
d’activation correspond à la date d’achèvement des travaux qui rendent
l’immeuble en état d’être vendu1.
◊ Modalités d’activation des coûts d’emprunt
Le Plan Comptable Général (comme également la norme IAS 23) envisage
deux modalités de traitement selon que l’entité a eu ou non recours à un
emprunt dédié pour financer l’acquisition et la production de son actif.
Ces modalités sont décrites à l’article 213-9-3 du PCG2 :
• « Coûts d’emprunt directement attribuables
Les coûts d’emprunt qui sont directement attribuables à l’acquisition, ou à la
période de construction ou de production d’un actif éligible sont incorporés
dans le coût de cet actif lorsqu’il est probable qu’ils généreront des avantages
économiques futurs pour l’entité et qu’ils peuvent être évalués de façon fiable.
Les autres coûts d’emprunt sont comptabilisés en charges de l’exercice au
cours duquel ils sont encourus.
• Coûts d’emprunt non directement attribuables
Dans la mesure où les fonds sont empruntés de façon générale et utilisés en vue
de l’obtention d’un actif éligible, le montant des coûts d’emprunt incorporables
au coût de l’actif doit être déterminé en appliquant un taux de capitalisation
aux dépenses relatives à l’actif. Ce taux de capitalisation doit être la moyenne
pondérée des coûts d’emprunt applicables aux emprunts de l’entité en cours
au titre de l’exercice, autres que les emprunts contractés spécifiquement dans
le but d’obtenir un actif éligible. »
1 Voir ci-après pages 159 et suivantes les compléments apportés par la norme IAS 23.
2 Elles sont plus largement commentées ci-après pages 248 et suivantes dans la partie consacrée aux
promoteurs-constructeurs pour lesquels l’incorporation des coûts d’emprunt dans les stocks est beaucoup
plus fréquente.
1 Dans le traitement des coûts d’emprunt, aucune des deux alternatives (incorporation ou non-
incorporation des coûts dans les actifs éligibles) ne constitue une méthode de référence.
2 Le règlement ANC 2015-06 a modifié le PCG en distinguant les informations à communiquer en
annexe selon la nature de l’entité (personne physique ou morale) et selon sa taille. Dans la suite de cet
ouvrage nous nous référerons aux informations à communiquer par les « autres personnes morales »
(articles 833-1 et suivants du PCG).
◊ Traitement comptable
Les immeubles détenus par des marchands de biens étant qualifiés de stocks
par les normes comptables, leur évaluation à l’inventaire doit être conforme
aux dispositions prévues par le PCG pour l’évaluation des stocks.
EXEMPLE I.13
Un marchand de biens détient un immeuble en stock dont la valeur comptable est de
600 000 €.
EXEMPLE I.14
Un immeuble détenu dans le stock immobilier d’un marchand de biens est comptabilisé à
l’actif du bilan arrêté au 31 décembre N pour 1 000 000 €.
Le délai de revente expire le 30 avril N+1 et, en cas de non-revente à cette date, le
marchand de biens devra acquitter un rappel de droits de 40 000 €.
La valeur de réalisation nette est estimée à 950 000 €.
1 Notamment en cas de revente d’un immeuble achevé depuis plus de cinq ans auprès d’un non-assujetti
ou d’un assujetti n’ayant pas exercé l’option lors de l’acquisition par le marchand de biens ou bien encore
lors de la revente d’un terrain à bâtir dès lors qu’il n’avait pu faire état de droits à déduction lors de son
acquisition initiale.
EXEMPLE I.16
Les caractéristiques de ce programme composé de 10 lots équivalents de 100 millièmes
chacun sont, on le rappelle, les suivantes :
Prix d’achat 2 070 000 €
Frais d’acquisition 80 000 €
Travaux hors taxes 1 000 000 €
TVA sur travaux 200 000 €
Total 3 350 000 €
Les travaux sont achevés au 31 décembre N.
Les neuf premiers lots sont vendus pour un prix global de 3 330 000 € (370 000 € par lot) le
28 février N+1.
Le marchand de biens n’exerce pas l’option pour ces 9 premiers lots, son profit net sur ces
9 lots sera de :
3 330 000 - (3 350 000 * 9/10) = 315 000 €.
Le dixième lot ne trouve preneur qu’au prix de 300 000 € le 30 novembre N+1 et le
marchand de biens exerce l’option pour ce dixième lot.
Les schémas d’écritures simplifiés à appliquer sont, à notre avis les suivants en inventaire
permanent :
31 décembre N
3551 Stock MB hors taxes 3 150 000
3558 Stock MB TVA 200 000
71 Production stockée 3 350 000
28 février N+1
41 Clients 3 330 000
70 Ventes MB 3 330 000
71 Production stockée 3 015 000
(3 350 * 9/10)
EXEMPLE I.17
En effet en reprenant les données de l’exemple I.16 précédent, on suppose que le dernier
lot n’est toujours pas vendu à la clôture de l’exercice N+1 mais que plusieurs offres ont été
reçues à cette date pour un montant n’excédant pas 300 000 €.
La prudence commande de constater une dépréciation pour la différence entre la valeur de
réalisation (300 000 €) et la valeur du stock en comptabilité (335 000 €) soit 35 000 €.
On pourra objecter que la comptabilisation TTC du stock majore la dépréciation du montant
de la TVA incluse dans le stock soit 20 000 €.
Acquisition d’un immeuble achevé depuis plus de cinq ans auprès d’un
assujetti ayant exercé l’option
Les conséquences sont, à notre sens, les mêmes que dans la situation
précédente, étant observé que, dans ce cas, la TVA à inclure dans le coût des
stocks ne se limite pas à la TVA sur les travaux et frais mais également à la
TVA sur l’acquisition elle-même qui peut être une TVA sur la marge (si elle est
mentionnée dans l’acte d’acquisition) ou une TVA sur le prix total.
En effet, cette TVA, comme celle ayant grevé les travaux, ne deviendra
déductible, le cas échéant, que lors de l’option souscrite par le marchand de
biens dans l’acte de revente.
Acquisition d’un immeuble achevé depuis moins de cinq ans auprès
d’un assujetti
On se trouve là dans une situation diamétralement opposée à celles décrites
dans les cas précédents.
En effet, l’immeuble ayant été acquis auprès d’un assujetti et étant achevé
depuis moins de cinq ans lors de l’acquisition, l’opération est alors soumise à
la TVA de plein droit sur le prix total.
Cette TVA est immédiatement déductible en application des dispositions
rappelée ci-dessus pages 31 et suivantes.
En conséquence, contrairement aux cas précédents, la TVA ayant grevé
l’acquisition ne sera pas incluse dans le coût d’acquisition des stocks.
1 Après avoir validé le principe d’imposition sur la marge en cas de vente à la découpe d’un bâtiment et
de son terrain d’assiette.
EXEMPLE I.18
Un marchand de biens acquiert le 31 octobre N+1 un immeuble d’habitation achevé le
30 juin N auprès d’un constructeur assujetti pour 1 000 000 € hors taxes.
Cet immeuble est entré en stock pour 1 000 000 €, la TVA de 200 000 € est immédiatement
déductible.
À la clôture des comptes au 31 décembre N+5, l’immeuble n’est toujours pas vendu.
Les offres reçues de divers particuliers ne sont pas supérieures à 1 100 000 € TTC.
1 Les conséquences comptables d’une location temporaire des lots en instance de vente sont examinées
ci-après pages 515 et suivantes et celles de la création d’un secteur locatif permanent pages 526 et
suivantes.
1 Par hypothèse, on suppose que les travaux réalisés ne confèrent pas à l’immeuble rénové la qualité
d’immeuble neuf.
Bien que les deux solutions permettent de comptabiliser la marge réalisée par le
marchand de biens pour un montant identique et que beaucoup de comptables
utilisent le premier modèle de comptabilisation, nous privilégions le deuxième
modèle pour les raisons suivantes :
• La première technique majore d’un égal montant l’actif du bilan (dans
le poste stocks) et le passif du bilan (dans le poste dettes fournisseurs et
comptes rattachés) de sommes qui ne sont pas encore engagées par le
marchand de biens.
Formellement, la première technique apparaît irrégulière en ce qu’elle
comptabilise une dette alors qu’aucune obligation au sens de l’article 321-1 du
PCG ne pèse sur le marchand de biens, les travaux prévus n’ayant pas encore
été réalisés de même que la vente des lots invendus, le marchand de biens
n’a aucune obligation à l’égard d’acquéreurs qui ne sont que potentiels. Par
ailleurs, le montant des stocks sur les lots restant à vendre est artificiellement
majoré de ces travaux non réalisés.
• Par contre, dans la deuxième technique, la comptabilisation d’une charge
à payer s’impose puisque, consécutivement à la vente, le marchand de
biens a, vis-à-vis de l’acquéreur du lot B, l’obligation de réaliser la quote-part
de parties communes qui lui revient. Par ailleurs, le stock est valorisé pour
1 Par contre, l’estimation des charges à supporter sur les lots non vendus devra être prise en compte pour
l’estimation d’une dépréciation des stocks ou de pertes à terminaison éventuelle.
1 Dans son article 1er-3° l’ordonnance du 23 juillet 2015 transposant en droit français la directive unique du
26 juin 2013, a modifié l’article L.123-19 du Code du commerce traitant du principe de non-compensation
en ajoutant à la fin du premier alinéa « sauf dans des cas exceptionnels prévus par un règlement de
l’Autorité des normes comptables ». Au moment de procéder à l’édition du présent ouvrage, ce règlement
n’était pas encore paru.
1 Ce risque est à présent moins important avec l’obligation de procéder à un diagnostic dans les zones
sensibles.
2 Le dernier alinéa de l’article 46 précise que « L’action en diminution du prix doit être intentée par
l’acquéreur dans un délai d’un an à compter de l’acte authentique constatant la réalisation de la vente, à
peine de déchéance. »
1 L’utilisation du terme « valeur nette comptable » lors du transfert du stock en immobilisations suggère
qu’en cas de dépréciation antérieure de ce stock, le montant transféré correspond au coût d’acquisition
minoré de la dépréciation antérieure. Cette doctrine comptable est contradictoire avec celle exprimée par
l’administration fiscale (BOI-BIC-CHG-20-20-10 § 10). Dans ce document, l’administration indique que la
dépréciation du stock initialement constatée doit être reprise et que le transfert doit être effectué sur la
base de la valeur brute étant précisé que « dans l’hypothèse d’une dépréciation effective de caractère
définitif entraînée par des circonstances exceptionnelles, l’entreprise pourra pratiquer un amortissement
exceptionnel constatant cette dépréciation. »
2 Ce traitement ne concerne, à notre avis, que le rappel de droits, les intérêts de retard doivent être
systématiquement comptabilisés en charges exceptionnelles dans le compte 6712 (voir ci-dessus
page 104).
◊ Traitement comptable
Sociétés en participation
L’examen des caractéristiques juridiques de la société en participation a
permis de mettre en évidence le peu de formalisme juridique requis pour
son fonctionnement.
Paradoxalement, cette simplicité juridique est génératrice de
difficultés comptables.
1 Dans le cadre d’une indivision entre marchands de biens, il s’agira d’apports en industrie eu égard à
leurs connaissances techniques ou leur relationnel.
Avances de fonds
Dans la comptabilité des coparticipants non-gérants :
« Le compte 458 « Associés - Opérations faites en commun et en GIE »
enregistre les opérations faites par l'intermédiaire d'une société en participation
ou d'un GIE selon les modalités suivantes :
1. Sociétés en participation.
Le compte 458 enregistre les mises de fonds entre coparticipants. » (PCG,
art. 944-45).
Les comptes 458, 513, 603 et 188 peuvent être débiteurs ou créditeurs.
Si le gérant est propriétaire apparent des biens, l’emprunt et le compte
bancaire devront avoir été ouverts en son nom et non pas à celui de la société
en participation.
Le gérant constate ensuite la quote-part de résultat qui revient aux coparticipants
selon les dispositions prévues par le Plan Comptable Général en présence
d’un gérant :
« Lorsque la comptabilité de la société en participation est exclusivement tenue
par un gérant, la quote-part des résultats revenant aux autres coparticipants
est enregistrée dans la comptabilité du gérant au débit du compte 655 « Quote-
part du résultat sur opérations faites en commun » par le crédit du compte 458,
Constatation des écritures de fin d’exercice lorsque les biens ont été
acquis en indivision ou par emploi de deniers indivis
Dans la comptabilité autonome de la société en participation :
Dans les comptes de la comptabilité autonome de la société en participation les
mêmes écritures que dans le cas précédent lorsque le gérant est propriétaire
apparent des biens sont constatées.
La balance de la société en participation est ensuite éditée pour établissement
du bilan et du compte de résultat fiscaux.
La part revenant à chaque coparticipant dans les biens indivis est ensuite
enregistrée par l’écriture suivante :
Date Débit Crédit
16 Emprunt xxxx
37 Stock de marchandises xxxx
513 Banque SEP xxxx
6xx Compte de charges par nature xxxx
603 Variation des stocks xxxx
Ce type d’écriture n’est normalement requis que pour les comptes de bilan,
cependant, nous pensons que par homogénéité, il convient de réserver le
même traitement aux comptes de charges et de produits.
Dans la comptabilité du gérant :
Le gérant reprend dans sa comptabilité les comptes de la comptabilité autonome
de la société en participation pour solde du compte 188 « Comptes de liaison
des sociétés en participation » selon le même schéma d’écritures que dans le
cas où il est propriétaire apparent des biens.
Les comptes seront cependant réduits des montants déjà imputés aux
coparticipants, cette réduction étant constatée dans les différents comptes 458
ouverts au nom des coparticipants.
Dans la comptabilité des coparticipants :
Chaque coparticipant (dont le gérant) constate la quote-part qui lui revient dans
les biens et le résultat de la société en participation par l’écriture suivante :
Date Débit Crédit
16 Emprunt xxxx
37 Stock de marchandises xxxx
513 Banque SEP xxxx
6xx Compte de charges par nature xxxx
603 Variation des stocks xxxx
7xx Produits par nature xxxx
458 Gérant SEP xxxx
Intégration des opérations de la SEP
EXEMPLE I.21
Deux marchands de biens A et B réalisent une opération dans le cadre d’une société en
participation.
A, qui est gérant seul connu des tiers et propriétaire apparent du bien acquis, a droit à 60 %
de parts d’intérêts dans l’opération.
Le bien, objet de l’opération, est un immeuble divisible en deux lots acheté le 1er janvier N
pour 1 000 000 € augmentés de 70 000 € de frais et droits.
Des travaux d’amélioration ont été effectués pour 200 000 € hors taxes (240 000 € TTC).
EXEMPLE I.22
En reprenant les données de l’exemple I.21 présenté dans le paragraphe précédent, les
opérations suivantes doivent être constatées :
Comptabilisation dans la comptabilité autonome de la société en participation
Date Débit Crédit
6011 Achats d’immeubles 1 000 000
6081 Frais sur achats d’immeubles 70 000
6053 Travaux de second œuvre 240 000
Charges d’intérêts sur opérations
66111 14 000
MB
7011 Vente d’immeubles 800 000
Variation du stock marchand de
73511 589 500
biens
3511 Stock marchand de biens 589 500
4581 Compte-courant A 366 000
4582 Compte-courant B 244 000
Compte de liaison opération en
188 86 000
participation
Dans la comptabilité autonome de la société en participation, on constate la part revenant à
chaque coparticipant par l’écriture suivante :
Pour A
Date Débit Crédit
6011 Achats d’immeubles (60 %) 600 000
Frais sur achats d’immeubles
6081 42 000
(60 %)
6053 Travaux de second-œuvre (60 %) 144 000
Charges d’intérêts sur opérations
66111 8 400
marchands de biens
7011 Vente d’immeubles (60 %) 480 000
Variation des stocks marchands
73511 353 700
de biens
3511 Stock marchands de biens (60 %) 353 700
4581 Compte-courant A 219 600
4582 Compte-courant B 146 400
188 Compte de liaison (ou Banque) 51 600
Constatation de la quote-part de A
Stocks
La nomenclature du Plan Comptable Général sera complétée pour l’adapter à
la terminologie de la profession.
• 3311 En cours de production « marchand de biens »
• 3551 Produits finis « marchand de biens »
• 3711 Marchandises « marchand de biens »
◊ Comptes de résultat
Achats et frais accessoires d’achats
Les prescriptions du Plan Comptable Général conduisent à distinguer les achats
des frais accessoires d’achat, l’ensemble constituant le coût d’acquisition.
Normalement les achats sont enregistrés dans un compte 60 « Achats » et les
frais accessoires d’achats dans des comptes 61/62 « Autres charges externes »
et des comptes 63 « Impôts, taxes et versements assimilés ».
Le plan des comptes de résultat peut être organisé en respectant ce principe,
les comptes composant le coût d’acquisition étant extraits à l’aide de la
comptabilité analytique.
Cependant, « Les entités ont la faculté de comptabiliser directement les
frais accessoires d'achat payés à des tiers, par exemple les transports, les
commissions et les assurances à l'un des comptes d'achats 601 à 607 et
non aux comptes de charges par nature, lorsque ces charges peuvent être
affectées de façon certaine à telle ou telle catégorie de marchandises ou
d'approvisionnements.1
Pour permettre aux entreprises de fournir plus facilement le détail des frais
accessoires incorporés aux achats de l’exercice, le compte 608 peut être utilisé
pour regrouper ces frais par catégorie tout en maintenant dans des subdivisions
de ce compte leur classement par nature. »
Il semble donc souhaitable de créer le plan de comptes suivant :
• 6011 Achats d’immeubles
• 6081 Frais sur achats d’immeubles
• 6082 Droits d’enregistrement sur achats
• 6083 Indemnités d’éviction
Lorsque les opérations donnent lieu à une revente en l’état sans que la
moindre amélioration n’ait été apportée à l’immeuble, ce qui reste malgré
tout un phénomène rare, le respect du Plan Comptable Général commande
d’enregistrer l’achat de telles opérations dans un compte
• 6071 Achat de marchandises « marchand de biens »
Les travaux de sous-traitance sont généralement enregistrés dans des
comptes 611 « Sous-traitance générale » cependant : « Les biens et services
sous-traités qui s'intègrent directement dans le cycle de production de l'entité,
sont inscrits dans ses achats au débit des comptes :
1 Toutefois, en fin d'exercice, les « autres personnes morales » doivent fournir dans l'annexe le détail des
frais accessoires incorporés aux achats de l'exercice. (PCG, art. 831-2/15).
Frais financiers
Les frais financiers doivent être présentés dans le compte de résultat, qu’ils
aient été ou non incorporés dans les stocks, ainsi que le rappelle la CNCC
dans son bulletin n°93 p.124.
On pourra distinguer les frais financiers relatifs aux opérations par l’ouverture
d’un compte :
• 66111 Charges d’intérêts sur opérations « marchand de biens »
Cependant l’incorporation éventuelle des frais financiers dans le stock, qui se
fera par le crédit d’un compte 71 « Production stockée » conduira à majorer
artificiellement le résultat d’exploitation de charges incluses dans le résultat
financier. Il est donc souhaitable de constater une écriture complémentaire de
transfert de charges en créditant, lors de l’incorporation des frais financiers aux
stocks, le compte :
• 7961 Transferts de charges financières inclus dans le coût de production4
par le débit du compte :
• 6086 Frais financiers inclus dans le coût de production
Produits d’exploitation
Les ventes d’immeubles peuvent être enregistrées dans les comptes2 suivants :
• 7011 Ventes d’immeubles
• 7071Ventes de marchandises « marchand de biens »
Ce dernier compte est à utiliser dans le cas rare d’une vente en l’état sans
travaux.
Lorsque les stocks immobiliers sont loués dans l’attente de leur revente3, les
produits de la location sont à enregistrer dans un compte :
• 70831 Location du stock immobilier
1 Le traitement diffère en cela des frais de commercialisation relatifs à des contrats de VEFA. Ainsi que
nous le verrons dans la seconde partie, de tels contrats sont considérés comme des contrats à long
terme et les frais de commercialisation encourus sur ces contrats sont considérés comme des coûts du
contrat et donc incorporés dans les travaux en cours lorsque l’opérateur a opté pour la comptabilisation
à l’achèvement de ses opérations.
2 Afin de simplifier le contrôle des déclarations de TVA en présence d’opérations taxées sur la marge, il
pourra être utile de ventiler ces comptes en deux sous-comptes comme cela a déjà été indiqué pages 92
et suivantes.
3 Sur ce point spécifique des stocks immobiliers loués en attente de revente, voir ci-après pages 515 et
suivantes.
EXEMPLE I.23
Les différents modèles de comptabilisation utilisables sont illustrés par un exemple :
Un marchand de biens acquiert un immeuble auprès d’un non-assujetti pour un prix de
1 000 K€ le 15 novembre N.
Il réalise des travaux achevés en octobre N+1 pour 500 K€.
Il vend l’immeuble rénové le 15 février N+2 pour 1 800 K€ et n’opte pas pour la TVA.
La date de clôture de l’exercice est fixée au 31 décembre.
Traitement en inventaire intermittent
15/11/N
6011 Achats d’immeubles 1 000
512 Banque 1 000
31/12/N
33 Stock MB 1 000
713 Production stockée 1 000
15/10/N+1
6052 Travaux de construction 500
512 Banque 500
31/12/N+1
33 Stock MB 1 500
713 Production stockée 1 500
31/12/N+1
713 Production stockée 1 000
33 Stock MB 1 000
15/2/N+2
512 Banque 1 800
7011 Ventes d’immeubles 1 800
31/12/N+2
713 Production stockée 1 500
33 Stock MB 1 500
Traitement en inventaire permanent tel que décrit dans le PCG
15/11/N
6011 Achats d’immeubles 1 000
Identifiant de
Identifiant Identifiant de
type de masse de
d’activité type de coût
répartition
Il s’agit d’un schéma indicatif, le nombre d’identifiants peut être plus nombreux
(régions, types de construction, centres de responsabilités…) ainsi que le
nombre de caractères par identifiant.
Des requêtes effectuées à partir des différents identifiants permettront
l’obtention des agrégats souhaités.
◊ Le bilan
La structure du bilan d’un marchand de biens est relativement simple avec
comme « ossature centrale » les stocks d’opérations non encore revendues et
le financement correspondant.
Les postes de provisions peuvent également représenter des
montants significatifs.
Dans le schéma suivant, nous mettons en évidence les postes les plus
caractéristiques du bilan d’un marchand de biens avec leur contenu principal
tel qu’il a été étudié dans les pages précédentes.
Cette structure pourra cependant être plus complexe lorsque le marchand de
biens exerce d’autres activités telles que promotion immobilière, transaction
immobilière ou administration de biens.
Dans ce dernier cas, la structure du bilan devra être analysée plus finement
pour mettre en évidence les postes caractéristiques de chacune des activités.
◊ Le compte de résultat
Les différents postes du compte de résultat sont assez largement affectés par
l’activité du marchand de biens ainsi qu’il ressort du schéma suivant.
Les postes de production et d’achats seront généralement les postes les plus
importants en valeur.
Salaires et traitements
1 Ce point requiert une information dans l’annexe (voir ci-après page 153).
1 La notion de « courte période » devrait être précisée par l’entité dans ses procédures comptables.
2 Souligné par nos soins.
1 On conviendra que ces deux conditions préalables sont rarement réunies en pratique !
II • Activités de promotion-
construction
L
’activité du promoteur immobilier reste assez mal connue du grand
public bien qu’elle fasse fréquemment l’objet d’articles de presse et
qu’elle soit souvent évoquée au travers de personnages imaginaires
dans la littérature ou le cinéma.
Il est vrai que la profession de promoteur présente des contours assez mal définis.
La consultation du dictionnaire Robert donne comme définition générale du
promoteur : « personne qui donne la première impulsion » et comme définition
du promoteur immobilier : « homme d’affaires qui se charge du plan de
financement et de la réalisation d’un programme de constructions individuelles
ou collectives ».
Compte tenu des sujets évoqués dans la section précédente, on se doit d’apporter
quelques précisions sur les outils juridiques qui permettront de donner vie à
l’organisation économique et juridique de l’activité du promoteur‑constructeur.
Tout d’abord, il conviendra de décrire les outils contractuels permettant de
définir les rapports entre les acteurs de la construction et tout particulièrement
le contrat de promotion immobilière.
Ensuite on devra préciser les caractéristiques des véhicules juridiques
qui abriteront les structures ponctuelles dans lesquelles seront logés les
programmes et notamment la société civile de construction-vente (SCCV).
Enfin, il faudra préciser les modalités applicables aux contrats de vente des
programmes immobiliers et en particulier la vente des immeubles sur plan dans
le cadre du contrat de vente en l’état futur d’achèvement.
◊ Aspects généraux
Les sociétés civiles de construction-vente font l'objet de dispositions spécifiques
du Code de la construction et de l'habitation (articles L.211-1 à L.211-4 et
R.211-1 à R.211-6).
Ce sont, en effet, des dispositions particulières, le premier alinéa de l’article
L.211-1 rappelant que ces sociétés sont également régies par les chapitre 1er
et II du titre IX du livre III du Code civil qui traitent des dispositions générales
applicables aux sociétés civiles.
Aux termes des dispositions du Code civil, on peut résumer ainsi les principales
caractéristiques des sociétés civiles de « droit commun » également applicables
aux sociétés civiles de construction vente.
◊ Dispositions fiscales
Sur le plan fiscal, les SCCV sont « fiscalement transparentes », en conséquence,
les associés sont soumis à l’impôt sur la part leur revenant dans le résultat
en proportion de leurs droits sociaux dans le capital de la société même en
l'absence de distribution de bénéfices.
Les associés personnes physiques sont imposés dans la catégorie des
bénéfices industriels et commerciaux1 et les associés personnes morales
assujetties à l'impôt sur les sociétés doivent intégrer la quote-part de résultat
leur revenant (bénéfice ou perte) pour la détermination du résultat imposable
à l’impôt sur les sociétés.
1 Il peut sembler paradoxal que les associés d’une société civile soient imposés dans la catégorie des
bénéfices industriels et commerciaux sur la part leur revenant. Cependant, on se doit de rappeler que
lorsque ces opérations sont réalisées par des personnes physiques, l’article 35-I-1° bis du Code général
des impôts précise que présente le caractère de bénéfices industriels et commerciaux les bénéfices
réalisés par des « personnes qui, à titre habituel, achètent des biens immeubles, en vue d'édifier un ou
plusieurs bâtiments et de les vendre, en bloc ou par locaux ».
Autres opérations
Certaines opérations réalisées par une SCCV ont fait l’objet de décisions
jurisprudentielles ayant pour effet de ne pas remettre en cause le régime de
transparence fiscale.
Il en est ainsi notamment :
• De la revente de parkings dont l’acquisition avait été imposée à la
SCCV pour la réalisation de l’opération à la condition que cela résulte de
circonstances indépendantes de sa volonté et, semble-t-il, que la revente
soit effectuée au coût de revient (Arrêt du Conseil d’État du 29 janvier 1992
- 73433) ;
• De la conclusion d’un bail à construction ou d’un bail emphytéotique moyennant
la remise par le preneur des constructions édifiées par lui, à la fin du bail.
Remarque concernant la transparence fiscale
Pour conclure sur ce point, il convient de signaler que lorsque l’opération
projetée comporte la réalisation de prestations pouvant être de nature à mettre
en cause la transparence fiscale de l’opération, il est possible d’adopter le statut
de Société en Nom Collectif pour lequel la réalisation d’opérations commerciales
n’entraîne pas la déchéance du régime de la transparence fiscale.
Compte tenu cependant de la responsabilité indéfinie mais aussi solidaire des
associés dans ce type de structure, il convient d’être extrêmement vigilant
quant à la solidité financière des personnes physiques ou morales constituant
le « tour de table » avant d’adopter ce statut.
Enfin, on ne doit pas assimiler automatiquement l’assujettissement à l’impôt sur
les sociétés à une « sanction ». Le taux actuel de l’impôt sur les sociétés (ainsi
que la baisse future de ce taux confirmée dans la loi de finances pour 2020) peut
même être de nature à inciter les sociétés de personnes à opter pour cet impôt1.
Si l’intention du promoteur-constructeur est d’assujettir les structures ad hoc
qu’il aura constituées à l’impôt sur les sociétés, il semble préférable d’adopter
une forme qui limite la responsabilité des associés à leur apport en capital.
1 On rappelle cependant que l’option pour l’IS n’est pas ouverte aux SCCV (voir ci-dessus page 179) et si
l’on souhaite soumettre le résultat de l’opération à l’IS, il sera opportun d’adopter une structure soumise
de plein droit à cet impôt (SAS, SARL…).
SNC SCCV
Fiscalité des associés « Transparence fiscale » « Transparence fiscale »
Imposition « normale »
Bénéfices industriels et Bénéfices industriels et
des associés personnes
commerciaux commerciaux
physiques
OUI mais cela entraîne
Possibilité d’effectuer des
OUI l’imposition à l’IS et la perte
opérations commerciales
de la transparence fiscale1
Possibilité d’opter pour l’IS OUI NON
Responsabilité des associés Indéfinie et solidaire Indéfinie mais non solidaire
◊ Vente à terme
Le contrat de vente à terme est très peu utilisé pour des raisons qui se déduisent
de sa définition.
Garantie « extrinsèque »
Cette forme de garantie d’achèvement, qui est à présent la seule permise pour
les contrats de VEFA du secteur protégé, est décrite par l’article R.261-21
du CCH ainsi rédigé après sa modification par le décret du 25 mars 2016 :
« La garantie financière d'achèvement donnée par les établissements indiqués
à l'article R.261-17 prend la forme :
a) Soit d'une ouverture de crédit par laquelle celui qui l'a consentie s'oblige à
avancer au vendeur ou à payer pour son compte les sommes nécessaires à
l'achèvement de l'immeuble ;
Cette convention doit stipuler au profit de l'acquéreur ou sous-acquéreur le
droit d'en exiger l'exécution.
b) Soit d'une convention de cautionnement aux termes de laquelle la caution
s'oblige envers l'acquéreur, solidairement avec le vendeur, à payer les sommes
nécessaires à l'achèvement de l'immeuble ;
Les versements effectués par les établissements garants au titre des a) et b)
ci-dessus sont réputés faits dans l'intérêt de la masse des créanciers. »
Garantie « intrinsèque »
La garantie d’achèvement résultant des conditions propres à l’opération de
construction, connue sous le nom de garantie « intrinsèque » était prévue dans
quatre situations décrites par les articles R.261-18 à R.261-20 du CCH.
Ces articles ont tous été abrogés par l’article 5 du décret du 25 mars 2016.
La garantie « intrinsèque » ne peut donc plus être mise en œuvre pour les
opérations de VEFA affectant le secteur protégé.
Pour ce qui concerne le secteur « non protégé », les dispositions du CCH n’étant
pas d’ordre public, il n’apparaît pas illégal de mettre en place une garantie
s’inspirant des situations décrites dans les anciennes dispositions du CCH.
◊ Garantie de remboursement
Cette garantie couvre le remboursement des versements effectués par
l’acquéreur dans le cas où la vente serait résolue à défaut d’achèvement.
Aux termes de l’article R.261-22 du CCH, « La garantie financière de
remboursement revêt la forme d'une convention de cautionnement aux termes
de laquelle la caution s'oblige envers l'acquéreur, solidairement avec le vendeur,
à rembourser les versements effectués par l'acquéreur au cas de résolution
amiable ou judiciaire de la vente pour cause de défaut d'achèvement. »
La garantie de remboursement est donnée par l'un des organismes habilités à
fournir la garantie financière d’achèvement répondant aux conditions définies
par l’article R.261-17 du CCH.
L’article R.261-23 du CCH précise :
« Le vendeur et le garant ont la faculté, au cours de l'exécution du contrat
de vente, de substituer la garantie financière d'achèvement prévue à l'article
R.261-21, à la garantie financière de remboursement ou inversement, à la
condition que cette faculté ait été prévue au contrat de vente.
Cette substitution doit être notifiée à l'acquéreur. »
La garantie financière de remboursement « ne fait pas doublon » avec la
garantie financière d’achèvement. En effet l’article L.261-10-1 du CCH précise
bien que le vendeur doit souscrire avant la conclusion du contrat une garantie
financière d’achèvement ou une garantie financière de remboursement.
1 Sanctions prévues par les articles L.241-3 et L.263-1 du CCH rappelées ci-dessus.
1 Ce retraitement ne garantit cependant pas une sécurité fiscale absolue. En effet, en l’absence d’une
décision de Conseil d’Etat, il n’est pas exclu que d’autres CAA puissent avoir une vision différente de
celle exprimée par la CAA de Versailles dans son arrêt de 2017 et remettent en cause ce retraitement au
motif que la comptabilisation à l’avancement aurait une portée fiscale et ne justifierait aucun retraitement !
2 Question EC 2018-20 de décembre 2018.
• Rappels généraux
Nous avons rappelé pages 26 et suivantes les principes généraux applicables
en matière de TVA aux opérations de cession d’immeubles tels qu’ils résultent
des dispositions applicables depuis le 11 mars 2010.
Le promoteur-constructeur étant un assujetti, la vente des immeubles qu’il a
construit ou fait construire, dans la mesure où elle est réalisée dans le délai de
cinq ans de l’achèvement de ces immeubles est obligatoirement soumise à la TVA.
En conséquence, la TVA sur les dépenses ayant concouru à la production de
cet immeuble sont déductibles dans les conditions de droit commun.
Nous examinerons donc les conséquences et les modalités d’application de ce
principe général en terminant sur deux points particuliers, relatifs au sort des
immeubles non revendus dans le délai de cinq ans de leur achèvement et aux
situations d’application de la livraison à soi-même (LASM).
1 Dans cet ouvrage nous ne traiterons pas des particularités de la TVA dans le logement social. Le lecteur
intéressé trouvera des commentaires très détaillés dans le BOFIP (BOI-TVA-IMM-20). Le taux réduit est
également applicable aux cessions de terrains à bâtir à des HLM ou à des personnes bénéficiant de
prêts aidés.
1 L’article 242 noniès A est relatif aux mentions devant figurer sur les factures.
1 Les conséquences de l’ouverture d’un secteur locatif temporaire ou durable sont plus particulièrement
examinées respectivement pages 515 et suivantes et 526 et suivantes.
2 Souligné par nos soins.
EXEMPLE II.1
Un immeuble composé de dix lots a été achevé le 10 juin N.
Tous les lots, sauf un, ont été vendus, soit en VEFA, soit après achèvement avant le
10 juin N+5.
Le dernier lot, pour lequel la TVA déduite était de 100 K€ a été vendu le 17 mai N+7.
Au 10 juin N+5, aucune régularisation n’est à effectuer.
Au 17 mai N+7, si, pour cette vente, le promoteur-constructeur opte pour la TVA, aucune
régularisation n’est à effectuer.
Au 17 mai N+7, si le promoteur-constructeur n’opte pas pour la TVA, il devra reverser
100 K€ au titre de la TVA déduite à l’origine, devenu non déductible du fait de l’utilisation de
l’immeuble pour une activité non soumise à la TVA.
• Aspects généraux
Ainsi que nous l’avons précisé pages 69 et suivantes le régime applicable aux
droits d’enregistrement est étroitement dépendant du régime applicable en
matière de TVA.
Pour le client du promoteur-constructeur, si la vente de l’immeuble a lieu dans
les cinq ans de son achèvement, les droits seront calculés au taux réduit.
Dans le cas contraire, la vente sera soumise au taux normal quelle que soit la
décision du promoteur-constructeur en matière d’option TVA.
Pour le promoteur-constructeur, le paiement de droits de mutation concernera
pour l’essentiel l’acquisition du terrain2.
Dans le régime de « droit commun », l’acquisition d’un terrain à bâtir est
imposée au taux normal si l’acquisition est effectuée auprès d’un non-assujetti
ou auprès d’un assujetti dans le cas d’une opération soumise à la TVA sur la
marge, elle est taxée au taux réduit si l’acquisition est effectuée auprès d’un
assujetti dans le cas d’une opération soumise à la TVA sur le prix total.
Cependant, le promoteur-constructeur peut être quasiment exonéré de droits
de mutation en prenant l’engagement de construire.
1 Pour la structure acquéreuse, il est souhaitable que cette opération soit effectuée avant la péremption
du délai de cinq ans. En effet, dans ce cas les droits de mutation acquittés par l’acheteur seront calculés
au taux réduit. Dans le cas contraire, et même en cas d’option TVA par le vendeur, ils le seront au taux
normal.
2 Le traitement des droits de mutation d’un immeuble acquis dans le but de le revendre après l’avoir rendu
à neuf est traité ci-après pages 479 et suivantes.
EXEMPLE II.2
Un promoteur-constructeur A acquiert un terrain à bâtir auprès d’un non-assujetti au cours de
l’année N et souscrit un engagement de construire devant être réalisé en N+4.
En N+2, A revend le terrain à son confrère B (TVA sur la marge et droits exigibles au taux de
droit commun si l’engagement de construire n’avait pas été souscrit par B).
B reprend l’engagement de construire souscrit par A et prend son propre engagement de
construire à échéance N+6.
À défaut de respecter cet engagement de construire, B devra acquitter :
- Un rappel des droits dont il avait été exonéré lors de son acquisition auprès de A.
- Un intérêt de retard sur les droits éludés par A de N à N+2.
- Un intérêt de retard sur ses propres droits éludés de N+2 à N+6.
1 Sur ce point, le lecteur est prié de se reporter aux commentaires des pages 301 et suivantes.
Cet exemple n’avait pour but que de fixer l’enchaînement des opérations selon
la méthode de l’achèvement.
Il convient à présent de revenir sur certains points particuliers d’application de
cette méthode.
◊ Contenu et évaluation des stocks
Dans la méthode de l’achèvement, tant que l’immeuble ou les lots composants
l’immeuble ne sont pas vendus et achevés, les coûts engagés sont comptabilisés
en stocks et en cours, à l’exception des charges administratives qui doivent
être comptabilisées comme des charges de période ainsi que nous l’avons fait
apparaître dans l’exemple présenté ci-dessus.
Les stocks et en cours intègrent donc les coûts stockables relatifs aux lots non
vendus ainsi que les coûts stockables relatifs aux lots vendus et non achevés.
En effet le deuxième alinéa de l’article 622-2 du PCG précise :
« La méthode à l'achèvement consiste à comptabiliser le chiffre d'affaires
et le résultat au terme de l'opération. En cours d'opération, qu'il s'agisse de
prestations de services ou de productions de biens, les travaux en cours
sont constatés à la clôture de l'exercice à hauteur des charges qui ont
été enregistrées. »
C’est en leur qualité de « charges relatives à un contrat à long terme »
comptabilisé à l’achèvement que ces charges sont comptabilisées en « travaux
en cours »1.
Bien qu’en pratique il ne soit pas fait de distinction entre les comptes de stocks
et en cours, conceptuellement, il convient de ne pas confondre les stocks et
en cours relatifs à des lots non vendus et les stocks et en cours relatifs à des
lots vendus et non achevés. Cette distinction peut cependant être opérée par
la comptabilité analytique ou une approche statistique.
1 Dans la méthode à l’avancement, ces charges relatives à un contrat à long terme seront, pour l’essentiel,
comptabilisées en charges.
Les biens vendus par fractions ou par lots doivent pouvoir se voir affecter leur
coût spécifique par l’intermédiaire d’une clé de répartition.
Cette affectation permet de déterminer la valeur des stocks détenus en fin
d’exercice.
Les clés de répartition qui peuvent être utilisées dépendent de la nature des
éléments de stock à répartir.
S’agissant de terrains, le guide comptable professionnel précisait (pages 12
et 13) :
« Il arrive fréquemment qu'un terrain ne soit utilisé que progressivement, en
plusieurs tranches. Le coût de revient d'un tel terrain est affecté à chaque
tranche en principe au prorata de la surface de terrain utilisée par rapport à la
surface totale. Un tel critère peut cependant ne pas correspondre à la valeur
économique du terrain utilisé. Tel peut être le cas lorsque le terrain reçoit des
Pour terminer sur ce sujet il convient de faire état d’une réponse de la commission
commune CNCC-OEC (EC 2017-26) qui considère que les pénalités pour
paiement tardif d’un terrain destiné à une opération de construction doivent
être regardées, en substance, comme une charge financière et en fonction de
l’option retenue par le promoteur-constructeur être incorporées dans les stocks
et en cours ou comptabilisées en charges. La commission développe en effet
l’argumentation suivante :
« Dans le cadre d’un programme immobilier, une société civile de construction-
vente se porte acquéreuse d’un terrain et doit payer une pénalité jusqu’à
l’obtention du financement permettant le paiement de ladite acquisition, telle
que prévue par les parties dans l’acte authentique de vente.
La pénalité convenue par les parties en cas de paiement tardif du prix
d’acquisition du terrain constitue un élément de négociation permettant au
promoteur immobilier de mettre une option sur le foncier (terrain) et éviter
le risque de voir le prix augmenter si le financement tarde à être obtenu ou
de perdre l’acquisition au profit d’un autre investisseur. À ce titre, ce coût est
directement rattachable au programme immobilier et de ce fait, entre dans le
prix de revient de l’opération.
Ainsi, en application des articles 213-9 et 213-30 du Plan Comptable
Général, cette pénalité peut, selon l'option prise par la société concernant la
comptabilisation des frais financiers, être incorporée au coût de production du
programme immobilier ou être comptabilisée en charges financières. »
1 Ce texte, on le rappelle, mentionne les frais de commercialisation parmi les coûts directement
imputables à un contrat donné.
1 Dans son article 1er-3° l’ordonnance du 23 juillet 2015 transposant en droit français la directive unique du
26 juin 2013, a modifié l’article L.123-19 du Code du commerce traitant du principe de non-compensation
en ajoutant à la fin du premier alinéa « sauf dans des cas exceptionnels prévus par un règlement de
l’Autorité des normes comptables ». Au moment de procéder à l’édition du présent ouvrage, ce règlement
n’était pas encore paru.
1 Souligné par nos soins. Cet extrait est repris dans le Recueil des Normes Comptables de l’ANC en
commentaire de l’article 622-1 du PCG.
2 Cet éclatement est requis pour des raisons de présentation bilantielle. Au demeurant, il n’a d’incidence
ni sur le résultat comptable, ni sur le résultat fiscal.
EXEMPLE II.6
Un exemple simple permet de fixer les principes de calcul des différents paramètres.
Les paramètres et les calculs en résultant sont présentés dans le tableau suivant :
Eléments d’exploitation Montants Références
Prix de vente prévisionnel 100 000 A
Frais de commercialisation provisionnels non stockables 1 000 B
Valeur de réalisation nette 99 000 C=A-B
Coût de revient prévisionnel 110 000 D
Perte à terminaison 11 000 E=D-C
Coût de production encours engagé 70 000 H
Pourcentage d’avancement 0,6364 I=H/D
Provision pour dépréciation des en cours 7 000 J=I*E
Provision pour charges 4 000 K=E-J
Provision fiscalement déductible 6 364 L=I*(D-A)
Provision non déductible 4 636 M=E-L
EXEMPLE II.6A
Ce mode de calcul appliqué à l’exemple développé ci-dessus permet de déterminer un prix
de vente des travaux égal à :
100 000 * (70 000 / 110 000) = 63 636
Soit une provision déductible de 70 000 – 63 636 = 6 364
La formule arithmétique utilisée permet d’obtenir le même résultat que dans l’exemple précédent.
1 Pour un exemple, le lecteur est invité à se reporter ci-dessus pages 108 et suivantes.
1 Pour la méthode applicable en cas de comptabilisation à l’avancement voir ci-après pages 273 et
suivantes.
2 On pourrait également soutenir que la provision devrait être reprise en cas d’apparition d’un sinistre
indemnisé. Cependant ce serait faire peu de cas de la probabilité de survenance d’un deuxième sinistre
sur le même programme.
EXEMPLE II.7
Un contrat à long terme a été conclu pour un prix de marché de 5 000 K€.
Les coûts prévisionnels du contrat sont de 4 000 K€ soit un résultat à terminaison de 1 000 K€.
Les coûts engagés à la clôture de l’exercice sont de 2 500 K€.
Le pourcentage d’avancement estimé est de 60 %.
Des factures intermédiaires ont été adressées au client pour un montant de 3 150 K€.
Le résultat à l’avancement est de 1 000 * 60 % = 600 K€.
Le chiffre d’affaires devant être comptabilisé est de 2 500 + 600 = 3 100 K€.
L’entreprise devra comptabiliser un produit constaté d’avance de 3 150 – 3 100 = 50 K€.
Si l’entreprise n’avait facturé que 3 000 K€, elle aurait dû comptabiliser des factures à établir
pour 3 100 – 3 000 = 100 K€.
EXEMPLE II.7A
Dans l’exemple précédent, en supposant que l’entité a facturé 3 000 K€, si elle n’est pas
en mesure de déterminer son résultat à terminaison de façon fiable, elle devra limiter la
constatation de son chiffre d’affaires au montant des coûts engagés soit 2 500 K€ et devra
donc enregistrer des produits constatés d’avance pour 3 000 – 2 500 = 500 K€.
On note que le coût du terrain n’est pas expressément mentionné parmi les
charges directes ou indirectes imputables au contrat.
C’est la chronologie des publications qui est la cause de cet oubli apparent,
l’avis 99-10, publié en 1999 est applicable aux contrats à long terme en général
EXEMPLE II.8
Un contrat à long terme a été conclu pour un prix de vente de 5 000 K€.
Les coûts du contrat sont estimés à 4 000 K€.
Cependant, à la clôture du premier exercice, les services techniques sont dans l’impossibilité
de valider cette estimation.
L’estimation des coûts, validée au cours du second exercice est de 4 050 K€.
Le pourcentage d’avancement du contrat est de 20 % à la clôture du premier exercice et
de 65 % (20 % + 45 %) à la clôture du second exercice.
En conséquence :
Le résultat à l’avancement du premier exercice sera de 0 et le chiffre d’affaires sera
comptabilisé à hauteur des charges engagées.
Le résultat à l’avancement du deuxième exercice sera de (5 000 – 4 050) * 65 % = 617,5 K€.
Si les services techniques avaient considéré que leur approche à la clôture du premier
exercice était suffisamment fiable, le résultat à l’avancement du premier exercice aurait été
de (5 000 – 4 000) * 20 % = 200 K€.
Le résultat à l’avancement du deuxième exercice aurait été de (5 000 – 4050) * 65 % -
200 K€ = 417,5 K€.
L’incidence de ce « ressaut » peut être jugé significative et, dans ce cas, requérir une
information dans l’annexe.
EXEMPLE II.9
Un promoteur réalise une opération dont les caractéristiques sont les suivantes :
Début d’opération : 1er juillet N
Fin d’opération : 31 mars N+2
Les données financières synthétiques concernant ce programme sont les suivantes :
Coûts prévisionnels (en K€) :
Terrain 1 800 K€
Constructions 3 300 K€
Frais financiers 200 K€
Coûts du contrat 5 300 K€
Frais non stockables 100 K€
Total des coûts 5 400 K€
Ventes prévisionnelles 6 000 K€
Marge sur coût du contrat 700 K€
Marge prévisionnelle nette 600 K€
Le promoteur-constructeur a opté pour l’incorporation des frais financiers dans les coûts. La
TVA est au taux de 20 %.
L’opération est financée par un crédit rechargeable de 4 000 K€ au taux de 3 %. Il est
remboursé au fur et à mesure des encaissements des clients, déduction faite des paiements
aux fournisseurs excédant le montant du prêt initial.
Les acomptes appelés aux clients sont strictement conformes aux dispositions du CCH.
On suppose que l’opération se réalise selon les prévisions budgétaires et que le résultat peut
être déterminé de façon fiable dès le premier exercice de réalisation.
On suppose également que les coûts engagés correspondent tous au stade atteint et
qu’aucun achat n’a été effectué par avance.
Enfin, par simplification on néglige l’impact de l’impôt sur les sociétés.
1 Sur l’utilisation d’un « coefficient de commercialisation » voir ci-après pages 324 et suivantes.
EXEMPLE II.10
À titre d’exemple, on reprend les données présentées dans l’exemple II.6 en le traitant dans
le cadre d’une comptabilisation à l’avancement.
Les calculs s’en trouvent modifiés ainsi :
Eléments d’exploitation Montants Références
Prix de vente prévisionnel 100 000 A
Frais de commercialisation provisionnels non stockables 1 000 B
Valeur de réalisation nette 99 000 C=A-B
Coût de revient prévisionnel 110 000 D
Perte à terminaison 11 000 E=D-C
Coût de production encours engagé constaté en charges 70 000 H
Pourcentage d’avancement 0,6364 I=H/D
Résultat négatif constaté à l’avancement 6 364 J=I*(D-A)
Chiffre d’affaires comptabilisé 63 636 K=H-J
Provision pour risque non déductible 4 636 L=E-J
Récapitulation
Perte déjà constatée dans le résultat à l’avancement 6 364
Provision pour risque non déductible 4 636
Total correspondant à la perte à terminaison 11 000
Si l’on se réfère à la dernière jurisprudence de la CAA de Versailles rappelée pages 211 et
suivantes, la perte à l’avancement de 6 364 € serait également non déductible et devrait faire
l’objet d’une réintégration fiscale sur l’imprimé 2058 A.
À la lecture de ces textes on mesure qu’il sera plus facile de justifier un passage
de l’achèvement à l’avancement que l’inverse.
La motivation réelle du passage de l’avancement à l’achèvement sera, le plus
souvent, de se mettre en harmonie avec l’évolution de la jurisprudence fiscale.
Peut-on soutenir qu’il s’agisse là d’un changement motivé par les modifications
de l’environnement ?
Le traitement d’un changement de méthode de même que les obligations
en matière d’information sont plus complexes et plus détaillées que pour les
simples changements d’estimation.
Elles résultent notamment des dispositions de l’article 122-3 du PCG :
« Lors de changements de méthodes comptables, l'effet, après impôt, de la
nouvelle méthode est calculé de façon rétrospective, comme si celle-ci avait
toujours été appliquée. Si l'effet à l'ouverture ne peut être calculé de façon
objective, en particulier lorsque la nouvelle méthode est caractérisée par la prise
en compte d'hypothèses, le changement est appliqué de manière prospective.
L'impact du changement déterminé à l'ouverture, après effet d'impôt, est
imputé en « report à nouveau » dès l'ouverture de l'exercice sauf si, en raison
de l'application de règles fiscales, l'entité est amenée à le comptabiliser dans le
EXEMPLE II.11
Afin de présenter un exemple de traitement du changement de méthode de l’achèvement
à l’avancement, nous reprenons les données des exemples présentés II.4 pages 237 et
suivantes et II.9 pages 280 et suivantes.
On suppose qu’au cours de l’année N+1 l’entité qui avait jusque-là appliqué la méthode
à l’achèvement décide de changer de méthode pour comptabiliser ses opérations à
l’avancement.
Elle devra à l’ouverture de l’exercice du changement de méthode (c’est-à-dire au 1/1/N+1
dans notre exemple) comptabiliser l’écriture suivante :
487 Produits constaté d’avance 774
(1 310 -536)
1 Par application de l’article 122-3 du PCG. Par contre, dans les comptes consolidés l’impact du
changement de méthode calculé rétrospectivement est toujours constaté en capitaux propres que ses
effets soient positifs ou négatifs.
1 Traduits respectivement par « jalons externes » et « jalons internes » dans la traduction en français.
EXEMPLE II.12
Nous allons en mesurer les effets à partir d’un exemple simple.
Un promoteur-constructeur a engagé un programme dont les caractéristiques sont
les suivantes :
Par ailleurs, si l’on veut exhumer les vieux grimoires, on peut rappeler que le
CNC avait approuvé ce mode de comptabilisation en 1975, près de dix ans avant
l’émission de l’avis de conformité sur le PCP des promoteurs-constructeurs,
dans son bulletin 21 où il est écrit (page 8) :
« Consulté sur la méthode de comptabilisation d’une construction en cours
d’édification, le secrétariat du Conseil a constaté que les rédacteurs du guide
EXEMPLE II.12A
Un promoteur-constructeur a conclu une VEFA avec un acquéreur pour un montant de
500 000 € hors taxes (600 000 € TTC) avec une clause contractuelle d’indexation du prix.
Cette vente concerne un appartement et on suppose pour simplifier qu’elle ne donne lieu
qu’à deux acomptes, l’un de 35 % aux fondations, l’autre de 70 % au hors d’eau.
Lors de l’échéance du premier acompte l’application de la clause contractuelle conduit à une
majoration de 1 % lors de l’appel du premier acompte et de 2,5 % lors de la survenance de
l’exigibilité du deuxième acompte.
À notre avis, ces opérations doivent être traitées de la façon suivante :
◊ Le traitement du terrain
S’il s’avère impraticable de définir le pourcentage d’avancement par rapport au
volume ou à la valeur des travaux exécutés ou à toute autre méthode basée sur
les outputs, il sera nécessaire d’appliquer une méthode basée sur les moyens
mis en œuvre (« inputs »).
Dans une opération de promotion-construction immobilière, la détermination
du pourcentage d’avancement à partir des coûts ne doit pas ignorer le coût
spécifique que représente le terrain.
En effet, le terrain représente un élément important et non fongible.
Son poids financier est par ailleurs variable eu égard à la plus ou moins grande
rareté du foncier dans le secteur géographique d’édification du programme à la
source des contrats de VEFA traités.
En fait trois options apparaissent envisageables de prime abord avant tout
examen des injonctions normatives et des pratiques professionnelles :
• Isoler le terrain et reconnaître le revenu séparément pour le terrain d’une
part et pour la construction d’autre part en déterminant un pourcentage
d’avancement pour la construction uniquement et en considérant terrain et
construction comme deux obligations de performance distinctes ou deux
livrables distincts ;
• Considérer le contrat comme une seule OP ou un seul livrable et intégrer
le terrain dans le calcul du pourcentage d’avancement et définir celui-ci par
1 Dans le cas contraire il aurait été traité comme une obligation de prestation distincte.
1 Le chiffre d’affaires est constitué par la somme du coût du terrain (non repris dans le tableau), du coût
des travaux réalisés et de la marge totale à l’avancement.
2 2 000 000 (marge prévisionnelle) * (1 000 000 (terrain) + 1 000 000 (construction)) / (5 000 000 (coûts totaux).
1 2 000 000 (marge prévisionnelle) * (1 000 000 (terrain) + 2 000 000 (construction)) /
5 000 000 (coûts totaux).
2 Une variante consisterait à ne pas constater le coût du terrain en chiffre d’affaires sans marge et laisser
ce coût de terrain dans le stock.
3 2 000 000 (marge prévisionnelle) * 1 000 000 (construction) / 4 000 000 (coûts totaux des seuls travaux).
La synthèse des résultats selon les différentes modalités de calcul est la suivante :
Marge à Chiffre d’affaires
l’avancement à l’avancement
Avancement global par rapport (3 255 000 * 230/1 000)
62 100 600 000 * 23 %*45 % 810 750
aux millièmes + 62 100
Avancement global par rapport 600 000 * 21.83 % (3 255 000 * 230/1 000)
58 950 807 600
aux prix de vente * 45 % + 58 950
(3 255 000 * 230/1 000)
Avancement par lot (montant total) 30 600 779 250 + 30 600
(1 310 000 –
Avancement par lots totaux (3 255 000 * 230/1 000)
30 600 (5 400 000 * 23 %)) 779 250
vendus * 45 %
+ 30 600
Le dernier résultat est identique au précèdent, mais il peut masquer une perte à terminaison
sur un ou plusieurs lots.
On observe des différences sensibles dans le montant du résultat à l’avancement allant du
simple à près du double.
Ce phénomène tient au fait que les lots vendus sont ceux qui dégagent de très faibles
pourcentages de marge prévisionnelle individuelle.
Alors que le taux global est de 10 %, les taux individuels sont respectivement de 4,71 % et
5,71 %.
Le constat est diamétralement différent si les lots vendus sont des lots à forte marge
prévisionnelle individuelle.
À titre indicatif, si les lots vendus avaient été les lots A, D et I pour lesquels les taux de marge
prévisionnelle individuelle oscillent entre 14.50 % et 22.86 %, les résultats auraient été les
suivants pour un chiffre de vente très proche de la situation précédente (1 370 K€ contre
1 310 K€).
Marge à Chiffre d’affaires
l’avancement à l’avancement
Avancement global par rapport 600 000 * 20.50 % (3 255 000 * 205/1 000)
55 350 722 625
aux millièmes * 45 % + 55 350
Avancement global par rapport 600 000 * 22.83 % (3 255 000 * 205/1 000)
61 650 728 925
aux prix de vente * 45 % + 61 650
(3 255 000 * 205/1 000) +
Avancement par lot (montant total) 116 350 783 625 116 350
La synthèse des résultats selon les différentes modalités de calcul est la suivante :
Marge à Chiffre d’affaires
l’avancement à l’avancement
Avancement global par rapport 600 000 * 48.50 % (3 255 000 * 485/1 000) +
130 950 1 709 625
aux millièmes * 45 % 130 950
Avancement global par rapport 600 000 * 49.50 % (3 255 000 * 485/1 000) +
133 650 1 212 325
aux prix de vente * 45 % 133 650
(3 255 000 * 485/1 000) +
Avancement par lot (montant total) 157 950 1 736 625 157 950
Aucun de ces résultats n’est cependant réellement satisfaisant dans la mesure où ils
occultent le fait qu’il conviendrait de constater une provision pour perte à terminaison
de 68 000 € sous forme de dépréciation des stocks pour le lot C et sous forme de provision
pour perte de 7 150 € (13 000 – 5 850) pour le lot A.
◊ L’incidence des travaux effectués par l’acquéreur
Nous avons rappelé pages 207 et suivantes que la loi ELAN du 23 novembre 2018
et son décret d’application du 27 juin 2019 avaient introduit, dans le Code de la
construction et de l’habitation des dispositions permettant à l’acquéreur de se
réserver la possibilité d’effectuer lui-même certains travaux de finition.
Ces textes précisent notamment que le contrat de vente doit mentionner le prix
de vente de l’immeuble vendu en l’état par le promoteur, une estimation détaillée
du prix des travaux dont l’acquéreur se réserve la réalisation, cette estimation
étant effectuée par le vendeur, ainsi que le prix total (vente de l’immeuble en
l’état et prix des travaux dont l’acquéreur se réserve la réalisation).
Bien que les textes ne le précisent pas, on est en droit de supposer, dans la
mesure où l’acquéreur a la possibilité de faire jouer son droit de rétractation
dans les délais prévus par la réglementation et que, dans ce cas, le vendeur
devra effectuer les travaux pour le prix qu’il a lui-même établi, il semble que ce
dernier effectuera son chiffrage en valeur de vente et qu’il y inclura une marge
par rapport au coût de production de ces travaux.
1 On suppose qu’à ce stade, les types de travaux dont l’acquéreur du lot D dit se charger n’ont pas encore
été engagés sur les autres lots.
Faut-il voir dans cette distorsion l’effet du poids du foncier que le législateur aurait
entendu faire payer progressivement au client en majorant les pourcentages
par rapport au pourcentage de travaux réellement exécutés ?
Enfin, il ne semble pas, à notre connaissance, que le référentiel IFRS fasse
de l’acceptation par le cocontractant des travaux ou services exécutés un
paramètre de détermination du pourcentage d’avancement.
◊ Avancement du résultat ou avancement du chiffre d’affaires
Dans les exemples qui précèdent, nous avons généralement pris le parti de
déterminer le résultat à l’avancement, puis d’ajouter à ce résultat à l’avancement
les coûts du contrat engagés afin d’obtenir le chiffre d’affaires à l’avancement.
En cela nous n’avons fait qu’appliquer les dispositions de l’article 622-3 du
PCG qui stipule dans son premier alinéa :
« Si l'entité retient la méthode à l'avancement et est en mesure d'estimer de
façon fiable le résultat à terminaison, le résultat est constaté en appliquant au
résultat à terminaison le pourcentage d'avancement. […]
À la date de clôture, les produits contractuels sont comptabilisés en chiffre
d'affaires puis régularisés le cas échéant, à la hausse comme à la baisse, pour
dégager le résultat à l'avancement. »
EXEMPLE II.16
Cette assertion peut être démontrée « mathématiquement », soit :
CA, le chiffre d’affaires à l’avancement
V, le chiffre d’affaires prévisionnel contractuel
C, les coûts prévisionnels
E, les coûts du contrat engagés
Dans cette hypothèse : CA = (V - C) * (E / C) + E = V * E / C – C * E / C + E = V * E / C
On peut s’en convaincre à l’examen d’un exemple simple d’un contrat sur cinq périodes dont
les prévisions sont réajustées à la fin de chaque période.
Sur la base des coûts engagés, le résultat et le chiffre d’affaires à l’avancement sont
déterminés par le pourcentage des coûts engagés sur les coûts prévisionnels totaux
(première partie du tableau) puis le chiffre d’affaires et le résultat sont déterminés sur la base
d’un pourcentage d’avancement technique (deuxième partie du tableau).
On observe que dans la première partie (pourcentage par les coûts) la marge et le
chiffre d’affaires à l’avancement sont équivalents que l’on procède par calcul de la marge
ajoutée ensuite aux coûts engagés ou que l’on calcule directement le chiffre d’affaires à
l’avancement pour obtenir la marge par différence entre ce chiffre d’affaires à l’avancement
avec les coûts engagés.
Par contre, lorsque le pourcentage d’avancement est calculé par une autre méthode
(deuxième partie du tableau), les résultats ne sont pas équivalents.
L’écart est d’autant plus important que le pourcentage d’après les critères techniques est
différent du pourcentage par les coûts.
Dans le cadre du PCG (et par voie de conséquences du règlement ANC 2020‑01
pour l’établissement des comptes consolidés selon les normes françaises),
l’application de la règle conduit à comptabiliser le résultat et le chiffre d’affaires
à l’avancement selon la « méthode additive ».
Selon le référentiel IFRS, la norme IFRS 15 se concentre sur la détermination
du produit à comptabiliser au fil du temps conformément au transfert de contrôle
réalisé en restant peu diserte sur la comptabilisation des coûts correspondants
et donc de la marge à l’avancement.
Il semble alors que la méthode à privilégier consiste à déterminer le produit
sur la base du pourcentage de transfert de contrôle, la marge à l’avancement
résultant de la différence entre ce produit comptabilisé et les coûts de réalisation
du contrat à cette date.
◊ Modélisation de la comptabilisation des VEFA à l’avancement
Pour terminer cette section sur les particularités de la comptabilisation des
contrats de VEFA à l’avancement, nous nous sommes essayés à proposer une
modélisation des contrats de VEFA à l’avancement.
EXEMPLE II.17
Le premier exemple présenté comme illustration du modèle concerne un programme
pour lequel les prévisions de produits et de coûts conduisent à prévoir un résultat positif
prévisionnel de 2 500 K€. Les réajustements successifs au cours des quatre périodes
de réalisation aboutissent finalement à un résultat positif réalisé à la fin de la période 4
de 2 150 K€. Bien que le résultat soit inférieur de 14 % aux prévisions initiales, il reste
cependant significativement positif.
Néanmoins, il n’est pas inutile de faire observer que ce résultat est procuré par les premiers
lots vendus et que la « queue de programme » sera réalisée à des conditions nettement
moins profitables, c’est pourquoi on voit apparaître, lors de la période 2, une dépréciation
des lots non vendus à la ligne AA de 62 500 K€.
La justification des calculs est communiquée dans la colonne « Formules » sur la ligne AA.
Par ailleurs on observe que les résultats prévisionnels sur les lots vendus à la fin de
la période 2, compte tenu des prix pratiqués lors de ces ventes est de 2 312 500 € (ligne
X) alors que le résultat global prévisionnel à terminaison à la fin de cette même période est
de 2 250 000 € (ligne D), soit précisément une différence de 62 500 €.
La construction des comptes de résultat et des bilans par recopie des lignes pertinentes du
modèle permet de vérifier la cohérence des chiffres.
Une deuxième variante est présentée en intégrant le terrain pour le calcul du pourcentage
d’avancement.
Comme on pouvait s’y attendre, ce mode de calcul accélère le dégagement du résultat qui
pour la première période passe de 605 806 € à 792 662 € soit une augmentation de plus
de 30 % au détriment des résultats des exercices postérieurs.
Le deuxième exemple présente une situation nettement moins favorable dans laquelle
le projet initial présentait les mêmes caractéristiques que le précédent, mais pour qui les
réajustements successifs au cours des quatre périodes de réalisation aboutissent finalement
à un résultat négatif à la fin de la période 4 de 800 K€.
La perte à terminaison survient en période 3. La marge cumulative reste positive en
période 2 (326 K€) mais les réajustements sur le chiffre d’affaires prévisionnel et les coûts
conduisent à constater un résultat négatif sur l’exercice de 125 K€. Aucune provision pour
perte à terminaison n’est encore à constater et le coût des lots non vendus est de très peu
supérieur à leur valeur de réalisation nette probable (25 K€).
La nouvelle dégradation survenue au cours de la période 3 conduit à constater une perte de
1 025 714 € qui s’analyse de la façon suivante :
* Marge négative cumulative à l’avancement 585 156 €
* Régularisation marge positive constatée sur exercices antérieurs 325 714 €
* Dépréciation des lots non vendus 47 000 €
* Provision pour PAT sur lots vendus 67 844 €
La constatation de cette perte permet d’ajuster les résultats cumulatifs de l’opération à
700 K€, montant qui correspond bien à la perte à terminaison prévisionnelle à la fin de la
période 3.
La variante avec intégration du terrain dans le calcul du pourcentage d’avancement produit
les mêmes effets que dans l’exemple précédent avec une anticipation du résultat de la
première période.
Comptes d’immobilisations
Le seul poste d’immobilisation présentant une particularité professionnelle est
le poste :
• 26 Participations et créances rattachées à des participations
Ce poste est utilisé lorsque le promoteur exerce son activité dans une société
de capitaux qui traite ses programmes via des sociétés immobilières.
Le guide comptable professionnel recommandait de créer deux comptes :
• 2617 Parts de sociétés immobilières
Ce compte enregistre la valeur des parts des sociétés immobilières
(SCCV ou SNC le plus souvent) souscrites à l’occasion du montage d’un
programme immobilier.
Plus rarement, ce compte est également susceptible d’enregistrer le coût
d’acquisition des parts de sociétés immobilières lorsque le promoteur-
constructeur a procédé au rachat d’un programme existant.
• 2675 Apports promoteurs à des sociétés immobilières
Nous avons signalé pages 178 et suivantes que l’une des particularités
des sociétés civiles de construction vente était l’obligation par les
associés de répondre aux appels de fonds nécessaires au financement du
programme immobilier.
Les avances effectuées au titre de ces apports promoteurs sont à comptabiliser
dans ce compte 2675 dont l’intitulé exact dans le PCG est « Versements
représentatifs d’apports non capitalisés (appels de fonds) ».
Comptes de stocks et encours
Compte tenu de la nature de l’activité et de l’option généralement retenue par
les opérateurs de comptabilisation en inventaire permanent, c’est cette classe
de comptes qui présente le plus d’originalités.
Le guide comptable professionnel développait cette nomenclature en détaillant
trois grandes catégories de stocks :
• Les terrains à aménager comptabilisés dans la sous-classe 31 ;
• Les terrains ou immeubles en cours comptabilisés dans la sous-classe 33 ;
• Les immeubles achevés comptabilisés dans la sous-classe 35.
Les autres comptes de stocks ne présentent pas de particularité notable, il s’agit :
1 Ce compte avait été créé par l’avis de conformité n°38 du CNC. Étant une extension du compte 445
figurant dans la nomenclature du PCG et n’étant attribué à aucune opération dans le PCG, son maintien
dans le plan de comptes d’un promoteur ne nous semble pas irrégulier.
Comptes financiers
Les comptes de classe 5 ne présentent pas de particularités par rapport
à la nomenclature et aux modalités de traitement décrites dans le Plan
Comptable Général.
Comptes de résultat
La nomenclature des comptes de charges et de produits présente peu de
particularités par rapport à celle du Plan Comptable Général, elle fait l’objet
d’une ventilation cohérente avec celle prévue pour les comptes de stocks
examinée ci-dessus.
Comptes de charges
• 60 Achats (sauf 603)
Ce compte peut être ventilé de la façon suivante :
601 Achats de terrains
Ce sous-compte peut faire l’objet d’une ventilation permettant de garantir la
cohérence avec la ventilation prévue dans le guide comptable professionnel
pour les comptes 31 et 331.
605 Travaux et honoraires d’aménagement et de construction
Il est souhaitable de distinguer les travaux de VRD et aménagements d’une
part et les charges de construction d’autre part.
Ce sous-compte peut ainsi être subdivisé dans des conditions permettant
de garantir la cohérence avec la ventilation prévue dans le guide comptable
professionnel pour les comptes 332 et 333.
608 Frais annexes de construction
Ce compte peut faire l’objet de subdivisions permettant de garantir la cohérence
avec la ventilation prévue pour le compte 334.
EXEMPLE II.19
Un promoteur-constructeur contracte avec une entreprise générale pour un marché de
100 000 € pour lequel 30 % de la prestation est réalisée par un sous-traitant à qui est
consentie une délégation de paiement.
Les écritures qui en résultent sont les suivantes (en inventaire permanent) :
Enregistrement de la facture de l’entreprise principale
33xxx Travaux en cours 100 000
4456 TVA déductible 20 000
401 Fournisseur X principal 84 000
(100 000 * 70 %) * 1,20
Il est souhaitable que les crédits d’accompagnement soient affectés d’un code
analytique afin de les rattacher à un programme ou à une tranche de travaux.
Bien qu’ils ne soient pas incorporables aux stocks et qu’ils ne fassent pas partie
du coût de production de l’opération, les frais financiers courus postérieurement
à l’achèvement doivent, selon nous, faire l’objet d’un suivi analytique car ils
représentent un élément du coût de revient final à prendre en compte pour
estimer le résultat net de l’opération et le cas échéant la constatation d’une
perte à terminaison.
1 Si le modèle « alternatif » est privilégié, cette écriture n’est pas comptabilisée, les comptes de vente
et de TVA collectée ne sont crédités qu’au fur et à mesure de l’envoi des appels de fons matérialisant
l’exigibilité des créances.
Déclarations de TVA
Les comptes prévus par le guide comptable professionnel pour la
comptabilisation de la TVA ont été rappelés pages 349 et suivantes.
Les schémas d’écritures qui découlent de la réglementation fiscale et de cette
organisation comptable sont en conséquence les suivants :
Constatation de la TVA déductible
Elle est effectuée en débitant le compte 44531 « Taxes sur le chiffre d’affaires
déductibles sur immeubles en cours » et ses différents sous-comptes au fur et
à mesure de l’enregistrement des factures d’achats.
Le promoteur doit faire apparaître dans un compte spécial 44532 « TVA dont
la récupération est différée », le montant de la TVA sur les sommes qui ne sont
pas payées immédiatement aux fournisseurs telles que celles correspondant à
des retenues de garantie.
Le compte 44531 est ensuite crédité par le débit du compte 45660 lorsque le
droit à récupération peut être exercée (notamment lorsque des prestations de
services sont effectivement payées, le droit à récupération dépendant alors du
règlement effectif de la facture du fournisseur).
Activités de promotion-construction ♦ 363
Constatation de la TVA collectée
Elle est effectuée en créditant le compte 44571 « TVA collectée » au fur et
à mesure de l’enregistrement des actes de ventes ainsi que cela a été
exposé ci‑dessus.
Constatation de la TVA à décaisser
On rappelle que depuis le 11 mars 2010, la TVA sur les ventes réalisées en
VEFA est exigible de plein droit sur les encaissements sans qu’il soit nécessaire
de formaliser une option.
L’écriture à comptabiliser sera, en conséquence, la suivante :
En fin de programme, le compte 445710 sera débité pour solde par le crédit
du compte 445790, la différence éventuelle donnant lieu à régularisation sur la
plus prochaine déclaration de TVA.
Lors de l’établissement des comptes annuels, c’est le montant compensé des
comptes 445710 et 445790 qui sera mentionné au passif du bilan.
1 À ce stade de l’exposé, le lecteur peut s’étonner que les comptes de variation de stocks semblent
apparaître systématiquement débiteurs. La régularisation de cette anomalie apparente sera effectuée
lors de la constatation des écritures de reconstitution des flux présentées pages 368 et suivantes.
Les comptes 3311 à 3317 sont généralement débités pour les valeurs inscrites
dans les comptes similaires 311 à 317.
Les comptes 351 à 355 sont généralement débités pour les valeurs constatées
dans les comptes similaires 331 à 335.
◊ Opérations d’inventaire
Les opérations d’inventaire présentent, dans les activités de promotion
immobilière, certaines particularités que nous détaillons ci-après.
Produits constatés d’avance
Lorsque le chiffre d’affaires et la marge sont comptabilisés selon la méthode
de l’achèvement, ou, plus précisément lors de la livraison, il convient de
constater en fin d’exercice, pour les immeubles ou lots vendus et non achevés,
l’écriture suivante :
Date Débit Crédit
701xxx Ventes d’immeubles construits xxxx
487000 Produits constatés d’avance xxxx
Valeur de vente des lots vendus et non
achevés
Cette écriture est contrepassée soit globalement lors des opérations d’ouverture
de l’exercice suivant, soit au fur et à mesure de la livraison des immeubles
concernés.
Les coûts de production des immeubles ou lots concernés restent bien
évidemment dans les stocks à l’actif du bilan jusqu'à l’achèvement, il en est
de même pour les coûts correspondants aux immeubles achevés mais non
encore vendus.
EXEMPLE II.21
Le second exemple présente davantage de difficultés.
On suppose à présent que le programme comporte la réalisation de deux bâtiments, le
règlement de copropriété réservant 600/1 000 aux lots du bâtiment A, et 400/ 1000 aux lots
du bâtiment B.
Le budget simplifié est le suivant :
Terrain 1 500 000
VRD et branchements 150 000
Construction bâtiment A 3 500 000
Construction bâtiment B 2 500 000
Frais annexes A 350 000
Frais annexes B 250 000
Total 8 250 000
Le bâtiment A est terminé et commercialisé avant le bâtiment B.
1 Ces « provisions » étant alors créditées dans des comptes de « charges à payer » par le débit des
comptes de stocks.
La mise en place d’une telle répartition suppose, sur le plan comptable, une
organisation plus élaborée qui comprend :
• L’ouverture d’un code analytique regroupant les dépenses communes
pour répartition ultérieure entre les deux bâtiments ;
• L’ouverture d’un code analytique pour chaque bâtiment, permettant de
recenser les dépenses affectables directement à chaque bâtiment ainsi que
la quote-part de charge commune provenant de la répartition évoquée dans
le paragraphe précédent ;
• Une organisation administrative ayant prévue la signature de marchés de
travaux par tranche et par bâtiment pour permettre une affectation directe de
ces dépenses en comptabilité analytique.
Le caractère extrêmement simple, pour ne pas dire simpliste, de l’exemple
présenté n’aura pas échappé au lecteur. La réalité présente des difficultés d’une
toute autre envergure lorsque les programmes comprennent des constructions
de types différents ou lorsque certaines tranches comportent un nombre de
bâtiments plus élevé que dans les autres tranches ou bien encore lorsque le
programme inclut des dépenses privatives de construction pour certains lots, etc.
Cependant, les méthodes de répartition appartiennent à une logique similaire
quelle que soit la complexité de la répartition.
Il convient de ne pas hésiter lors du montage d’une opération à se rapprocher
des services techniques afin d’adopter les modalités de répartition les
plus pertinentes.
Enfin, pour conclure sur l’utilisation des clés de répartition, on se doit de rappeler
que sur le plan fiscal, la doctrine administrative et la jurisprudence admettent
le règlement de copropriété et les surfaces bâties comme mode de répartition
ainsi que le rappelle la doctrine administrative (BOI-BIC-CHAMP-20-40-40
§ 220) dans les termes suivants :
« En cas de ventes successives de fractions d'immeubles, il appartient à
l'entreprise de répartir le prix de revient global entre les diverses fractions
d'immeubles, sous le contrôle de l'administration. À défaut de méthode
d'évaluation plus précise, le Conseil d'État admet une ventilation du prix de
revient effectuée au prorata des millièmes de copropriété (CE, 19 mars 1980,
n°4231 et 4773 ; 3 mai 1989, n°86246).
De même, la Haute juridiction a jugé qu'en l'absence de justification permettant
de procéder à une ventilation différente, le prix de revient de chaque tranche
de construction est déterminé en répartissant le coût global de l'ensemble des
constructions au prorata des surfaces bâties. » (CE, 9 mars 1988, n°66951).
ACTIF PASSIF
STOCKS et ENCOURS PROVISIONS
* Lots non vendus hors taxes * Provisions pour PAT nette des pertes déjà
constatées à l’avancement
CLIENTS EMPRUNTS
* Créances exigibles TTC non encore * Apports promoteurs
encaissées * Concours bancaires
* Créances TTC non exigibles inversement
proportionnelles à l’avancement
AUTRES CRÉANCES FOURNISSEURS
* TVA déductible * Dettes aux entreprises TTC
DETTES FISCALES ET SOCIALES
* TVA collectée sur créances clients non
encore encaissées
PRODUITS CONSTATÉS D’AVANCE
* Prix de vente des lots vendus et non
achevés hors taxes diminué du chiffre
d’affaires déjà constaté à l’avancement
ACTIF PASSIF
STOCKS et ENCOURS PROVISIONS
* Lots non vendus hors taxes * Provisions pour PAT nette des pertes déjà
constatées à l’avancement
CLIENTS EMPRUNTS
* Créances exigibles TTC non encore * Apports promoteurs
encaissées * Concours bancaires
AUTRES CRÉANCES FOURNISSEURS
* TVA déductible * Dettes aux entreprises TTC
DETTES FISCALES ET SOCIALES
* TVA collectée sur créances clients non
encore encaissées
PRODUITS CONSTATÉS D’AVANCE
* Montant hors taxes des acomptes appelés
aux clients en fonction du pourcentage prévu
au contrat, diminué du chiffre d’affaires déjà
constaté à l’avancement1
Le compte de résultat
Lorsque la méthode de l’achèvement a été retenue, le chiffre d’affaires qui
apparaît dans ce document correspond au chiffre d’affaires relatif aux lots
achevés dans l’exercice, que la vente ait été conclue au cours de l’exercice ou
d’un exercice antérieur.
Les coûts relatifs aux programmes ne sont enregistrés en charges que lorsque
les lots sont vendus et achevés, dans le cas contraire, ils sont comptabilisés
1 Lorsque l’avancement technique est plus rapide que le cadencement du versement des acomptes
clients, c’est un produit à recevoir (actif du contrat selon IFRS 15) qu’il convient de porter à l’actif du bilan.
EXEMPLE II.22
Une SA de promotion-construction détient 90 % du capital d’une SCCV.
À la clôture de l’exercice N, le bénéfice comptable de la SCCV est de 90 000 € et son
bénéfice fiscal de 110 000 €.
À la clôture de l’exercice N+1, le bénéfice comptable de la SCCV est de 95 000 € et son
bénéfice fiscal de 100 000 €.
Le bénéfice comptable de l’exercice N est intégralement distribué en N+1 et celui de N+1,
intégralement distribué en N+2.
La SCCV est mise en sommeil en N+3 avant sa dissolution, son objet ayant été réalisé.
Sur l’imprimé 2058 A de l’exercice N
* Il faudra procéder à la réintégration de 90 % du bénéfice fiscal N de la SCCV soit 99 000 €.
Sur l’imprimé 2058 A de l’exercice N+1
* Il faudra procéder à la réintégration de 90 % du bénéfice fiscal N+1 de la SCCV soit
90 000 €.
* Il faudra déduire le montant de la distribution soit 81 000 €.
Sur l’imprimé 2058 A de l’exercice N+2
* Il faudra déduire le montant de la distribution soit 85 500 €.
1 On doit cependant mentionner l’existence d’une décision de la Cour de Justice des Communautés
Européennes du 27 juin 1996 qui considère que lorsqu’une société mère est l’unique associée d’une
filiale, son droit aux bénéfices de la filiale est suffisamment avéré à la date de clôture des comptes de
l’exercice de la filiale et peut donc être retenu, à cette date, dans le patrimoine de la société mère.
Une autre solution a été imaginée. Elle consiste à insérer une clause dans les
statuts de la société de personnes prévoyant la remontée systématique du
bénéfice ou de la perte aux associés.
Ce dispositif fait également l'objet d'appréciations divergentes résumées dans
une lettre du ministère de la justice adressée à la Compagnie Nationale des
Commissaires aux Comptes :
« La licéité de la clause prévoyant la distribution systématique du résultat,
insérée par certaines filiales dans leurs statuts, me paraît douteuse en ce
qu'elle contrevient à l'organisation légale des pouvoirs dans les sociétés […]
La clause précitée prive l'assemblée de tout pouvoir d'appréciation sur les
comptes annuels et l'affectation du bénéfice distribuable. Sa pratique devrait
ainsi, à mon sens être écartée.
1 Ce compte a été créé par le plan comptable professionnel. Si l’on souhaite être en phase avec la
nomenclature du PCG suite à la caducité du plan comptable professionnel, on pourra utiliser une
subdivision du compte « 457 – Associés - dividendes à payer ».
EXEMPLE II.22A
Sur l’imprimé 2058 A de l’exercice N
* Il faudra procéder à la réintégration de 90 % du bénéfice fiscal N de la SCCV soit 99 000 €.
* On devra déduire le montant du « Produit à recevoir » correspondant à la distribution du
résultat N pour 81 000 €.
Sur l’imprimé 2058 A de l’exercice N+1
* Il faudra procéder à la réintégration de 90 % du bénéfice fiscal N+1 de la SCCV soit
90 000 €.
* On devra réintégrer la contrepassation du « Produit à recevoir » constatée en N pour
81 000 €.
* Il faudra déduire le montant de la distribution soit 81 000 €.
* On devra déduire le montant du « Produit à recevoir » correspondant à la distribution du
résultat N+1 pour 85 500 €.
Sur l’imprimé 2058 A de l’exercice N+2
* ll faudra déduire le montant de la distribution soit 85 500 €.
* On devra réintégrer la contrepassation du « Produit à recevoir » constatée en N pour
85 500 €.
On peut faire observer que, pour ne pas alourdir l’imprimé, il est possible de compenser la
réintégration de la contrepassation du produit à recevoir avec la déduction de la distribution
(81 000 € en N+1 et 85 500 € en N+2).
Cette compensation, qui n’est pas sans risque doit cependant être soigneusement
documentée. Nous préférons, quant à nous, nous en tenir au suivi fiscal des écritures
comptables.
EXEMPLE II.23
Un exemple simple permet de s’en convaincre :
Un groupe détient 95 % du capital d’une SCCV.
On suppose pour simplifier que les résultats comptables et fiscaux sont identiques et que le
taux d’impôt est de 33,33 %.
Au niveau de la seule société mère, le taux effectif d’impôt ressort à 122 167 / 300 000 = 40,72 %.
Dans les comptes consolidés (en négligeant toute autre source de retraitement) le résultat
consolidé avant impôt est de 300 000 + (70 000 * 95 %) = 366 500 et après impôt de
366 500 – 122 167 = 244 633.
Le taux effectif d’impôt ressort alors à 122 167 / 366 500 = 33,33 %.
Pour terminer sur ce sujet, quelle que soit la solution adoptée, il convient
de rappeler que ce qui doit pris en compte dans le résultat comptable de
la société mère doit correspondre à la quote-part du résultat qui lui revient
conformément aux statuts et au résultat comptable de la structure ad hoc sans
retraitement possible.
C’est ce qu’a confirmé la commission commune OEC-CNCC dans une
réponse 2019-04 au sujet d’une SAS qui comptabilisait ses contrats de VEFA
à l’avancement, alors que la SCCV dont elle était associée les comptabilisait
à l’achèvement. Elle voulait savoir s’il lui était possible de retraiter les comptes
de la SCCV à l’avancement afin d’intégrer la quote-part de résultat lui revenant
après application de cette méthode.
La Commission répond négativement à cette demande en développant
l’argumentation suivante :
« Les dividendes et les parts de résultats de sociétés de personnes et sociétés
civiles, dont les titres sont détenus, sont comptabilisés en produits financiers
dès lors qu’ils sont acquis.
Pour ce qui est de la comptabilisation de ces produits de participations dans
le résultat de la société détentrice des titres, le Plan Comptable Général ne
prévoit aucun retraitement préalable des principes comptables appliqués dans
les comptes annuels de la participation détenue pour déterminer le résultat de
l’exercice.
En conséquence, aucun retraitement du résultat comptable de la SCCV n’est
possible et la répartition des résultats de la SCCV entre ses associés doit
s’effectuer conformément aux statuts.
En cas de clause statutaire prévoyant l'affectation automatique et intégrale du
résultat de la SCCV à ses associés, la quote-part de résultat de la SCCV doit
être comptabilisée en produits financiers dans le compte de résultat de la SAS,
sur la base du résultat comptable tel qu’il apparaît dans les comptes annuels
arrêtés de la SCCV. »
◊ Apports promoteurs
Nous avons vu pages 178 et suivantes que dans les SCCV, les articles L.211-
3 et R.211-3 du CCH permettaient aux gérants de procéder à des appels de
fonds auprès des associés en sus de leur participation au capital.
Ces appels sont, en pratique, dénommés « apports promoteurs » et fonctionnent
comme de véritables apports en compte-courant.
Bien que ce dispositif ne soit pas expressément prévu pour les sociétés en
nom collectif, rien ne semble interdire que les dispositions statutaires puissent
éventuellement contenir des clauses similaires.
La doctrine issue du guide comptable professionnel des promoteurs construisant
en vue de la vente proposait d’enregistrer les opérations relatives aux apports
promoteurs en supplément du capital social ainsi qu’il suit :
Comptabilisation dans les comptes de la société civile de
construction‑vente
On distingue la décision d’appel de fonds initiée par la gérance et justifiée par
la nécessité de financer l’opération d’une part et le règlement de ces appels de
fonds d’autre part.
Constatation des appels de fonds
1 Le PCG ne propose aucun compte satisfaisant pour comptabiliser ce type d’opération du point de vue
de la structure ad hoc et nous proposons de nous en tenir à la doctrine de feu le guide comptable.
1 Ces prêts et avances sont susceptibles d’inclure des « apports promoteurs » consentis aux structures
périphériques constituées pour la réalisation d’opérations de construction.
1 La loi PACTE du 22 mai 2019 n’a apporté aucune modification sur ce point.
II.5.1 Préambule
Il n’est pas dans le propos de ce livre de consacrer de longs développements à
l’établissement des comptes consolidés, le lecteur intéressé trouvera dans les
nombreux ouvrages consacrés à cette technique de quoi satisfaire sa curiosité.
Il s’agit bien davantage de recenser les points de vigilance sur lesquels le
préparateur de comptes consolidés d’un groupe de construction et de négoce
immobiliers doit voir son attention attirée.
Ainsi que l’on aura pu le constater à la lecture de cet ouvrage, la comptabilité
applicable aux activités immobilières s’avère parfois complexe pour des raisons
tenant à la matière immobilière elle-même, mais également à cause de la forte
imbrication des particularités juridiques et fiscales qui encadrent cette matière
et qui ne sont pas sans conséquence comptable.
Paradoxalement, l’établissement de comptes consolidés dans ces activités
présente généralement moins de difficultés que dans d’autres secteurs tels
que l’industrie par exemple.
La raison doit en être recherchée dans le fait que certains points de complexité
sont, soit généralement absents (la conversion des comptes établis en monnaie
étrangère par exemple), soit d’une fréquence moindre que dans d’autres
secteurs (la gestion des écarts d’acquisition par exemple).
L’établissement de comptes consolidés obéit à un processus faisant apparaître
une succession de traitements (ou de retraitements) qui sont décrits notamment
dans l’article R.233-8 du Code du commerce.
Les différentes étapes de ce traitement sont notamment les suivantes :
1 Il s’agit d’une présomption qui, comme toute présomption peut être réfutée. Tel serait le cas à notre avis
d’un groupe détenant 42 % des droits de vote dans une société qui devrait se heurter à deux actionnaires
détenant respectivement 25 % et 27 % des droits de vote et ayant conclus un pacte d’actionnaires hostile
au groupe détenant les 42 % de droits de vote.
1 La norme fournit des exemples de mise en œuvre de ces différentes notions dans son guide d’application
(§§ B 38 à B 50). Par ailleurs nous renvoyons le lecteur à la consultation d’ouvrages spécialisés sur cet
aspect particulier du référentiel IFRS.
1 Le maintien de l’intégration proportionnelle en cas de contrôle conjoint n’est pas une « exception
française ». C’est la directive comptable unique 2013/34/UE qui dans son article 26 permet aux États
membres d’« autoriser ou imposer » l’usage de la « consolidation proportionnelle ». En ne modifiant pas
les termes de l’article L.233-18 du Code du commerce et en maintenant l’intégration proportionnelle,
l’Ordonnance 2015-900 du 23 juillet 2015 transposant en droit français la directive unique n’a fait que se
conformer aux dispositions de cette directive.
2 Dans la mesure où, dans les opérations de promotion-construction traitées dans des structures
ponctuelles, les partenaires n’affectent que rarement leurs propres actifs et passifs au partenariat, ce
mode de comptabilisation ressemble à une « intégration proportionnelle ». Cependant, la quote-part
dont il est fait état est déterminée selon le pourcentage contractuel défini par l’accord dans les charges,
produits, actifs et passifs du partenariat et non pas en fonction du pourcentage de détention dans le
EXEMPLE II.24
Un groupe détient un contrôle conjoint d’une structure à 50 % avec un partenaire, laquelle
peut être qualifiée de coentreprise selon les critères de la norme IFRS 11.
Les comptes sociaux de cette structure sont les suivants :
ACTIF PASSIF
Immobilisations 100 Capitaux propres 200
Stocks 1 000 Emprunts 400
Créances 500 Dettes 200
Trésorerie 100 PCA 900
TOTAL 1 700 TOTAL 1 700
CHARGES PRODUITS
Charges 900 Ventes 1 000
Résultat 100
TOTAL 1 000 TOTAL 1 000
Son incidence dans les comptes consolidés sera la suivante en intégration proportionnelle
(normes françaises) :
ACTIF PASSIF
Immobilisations 50 Capitaux propres 100
Stocks 500 Emprunts 200
Créances 250 Dettes 100
Trésorerie 50 PCA 450
TOTAL 850 TOTAL 850
Les incidences de cette divergence seront d’autant plus significatives que le nombre
de coentreprises est important, ce qui peut être le cas dans un groupe immobilier.
Le remplacement de l’intégration proportionnelle par la mise en équivalence
dans le référentiel IFRS en cas de contrôle conjoint qualifié de coentreprise est
de nature à réjouir les directeurs financiers toujours soucieux du niveau de leur
ratio d’endettement.
Cependant l’importance des informations à communiquer dans l’annexe au
titre de ces coentreprises est de nature à freiner cet enthousiasme.
Ces informations sont notamment listées aux paragraphes 20 à 23 de la
norme IFRS 12 et B 10 à B 20 du guide d’application de cette même norme.
Notamment, les paragraphes B 12 et B 13 imposent pour chaque coentreprise
significative de fournir une information financière résumée contenant les
principaux postes du bilan et du compte de résultat de la coentreprise.
Pour les groupes cotés qui doivent appliquer le référentiel IFRS, le choix
n’est pas de mise, ils devront consolider les coentreprises dans lesquelles ils
sont partenaires selon la méthode de mise en équivalence et les partenariats
qualifiés d’activité conjointe selon les prescriptions du § 20 de la norme dont
l’application dans les groupes immobiliers se rapproche d’une intégration
proportionnelle « de fait ».
Pour les groupes non cotés, le choix n’est pas possible non plus, s’ils appliquent le
référentiel français de consolidation ANC 2020-01, ils doivent consolider les entités
sous contrôle conjoint par la méthode de l’intégration proportionnelle… sauf à
opter pour le référentiel IFRS pour l’établissement de leurs comptes consolidés.
Les groupes non cotés, notamment ceux de taille relativement modestes
devront peser sérieusement le choix de cette option avant de s’engager dans
l’application d’un référentiel complexe, faisant l’objet de modifications fréquentes,
requérant un nombre impressionnant d’informations dans l’annexe… dans le
seul but d’améliorer leur ratio d’endettement.
EXEMPLE II.25
C’est ainsi qu’une créance de 100 000 € exigible dans trois ans devra être comptabilisée
pour 100 000 * (1,03)- 3 soit 91 514 € si le taux d’intérêt de marché est de 3 %.
Il en résulte un retraitement par rapport aux normes françaises constaté par l’écriture
suivante (hors impôt différé) :
Ventes 8 486
Clients 8 486
La créance ainsi actualisée devra être désactualisée au fil du temps par la contrepartie du
résultat financier, ainsi la première année :
Clients 2 745
(91 514 * 3 %)
Produits financiers 2 745
À l’issue de la période de trois ans, avant son encaissement, elle retrouvera sa valeur
nominale de 100 000 €.
1 Voire, dans les cas extrêmes, des bureaux du siège social acquis à l’aide d’un contrat de crédit-bail
immobilier.
1 Le texte de la recommandation figure dans le recueil des normes comptables de l’ANC en commentaire
de l’article 324-1 du PCG.
EXEMPLE II.26
Après avoir calculé ses engagements de retraite faisant l’objet d’une information dans les
comptes sociaux, un groupe procède à leur retraitement dans ses comptes consolidés
établis sous référentiel français.
Les engagements de retraite représentaient 180 000 € en N-1 et représentent 210 000 €
en N. Les écritures de retraitement dans les comptes consolidés N seront les suivantes (en
retenant un taux d’impôt de 33,33 %) :
Réserves consolidées 120 000
(180*2/3)
Résultat bilan 20 000
((210-180) * 2/3)
Impôt différé actif 70 000
(210/3)
Provision pour retraites 210 000
Dotation aux provisions 30 000
Impôt sur les bénéfices 10 000
(30/3)
Résultat gestion 20 000
(30*2/3)
Le protocole d’écriture utilisé ici suppose que la consolidation soit établie selon la méthode
par les cumuls, en distinguant les mouvements du bilan et ceux du compte de résultat.
La fiscalité différée est calculée et enregistrée conformément aux règles générales
appliquées dans les comptes consolidés1.
EXEMPLE II.27
La présentation des comptes de l’exemple retenu a été synthétisée ainsi qu’il suit :
Comptes de résultat
N N N+1 N+1 N+2 N+2
Achèvt Avanct Achèvt Avanct Achèvt Avanct
Ventes 0 774 0 3 187 6 000 2 039
Production stockée 3 336 2 608 1 334 - 1 572 - 4 670 - 1 036
Charges diverses - 3 400 - 3 400 - 1 200 - 1 200 - 600 - 600
Frais financiers - 36 - 36 - 134 - 134 - 30 - 30
Résultat - 100 - 54 0 281 700 373
Bilan
N N N+1 N+1 N+2 N+2
Achèvt Avanct Achèvt Avanct Achèvt Avanct
Stocks et en cours 3 336 2 608 4 670 1 036 0 0
Clients 1 022 1 022 1 681 1 681 0 0
Crédit de TVA 588 588 266 266 0 0
Banque 40 40 40 40 600 600
Report à nouveau 0 0 - 100 - 54 - 100 227
Résultat - 100 - 54 0 281 700 373
Emprunt 3 606 3 606 1 807 1 807 0 0
TVA collectée 170 170 280 230 0 0
Produits constatés
1 310 536 4 670 709 0 0
d’avance
Ainsi que nous l’avions signalé en commentaire de ces tableaux de synthèse, les postes
qui diffèrent entre la méthode de l’achèvement et celle de l’avancement sont les postes
de « Ventes » et de « Production stockée » au compte résultat, et ceux de « Stocks » et
« Produits constatés d’avance » au bilan.
Ce sont ces postes qui devront être retraités en faisant apparaître l’effet fiscal2 avec un
taux d’impôt sur les bénéfices que nous avons maintenu, dans un souci de simplification, à
33,33 %.
Le protocole d’écriture utilisé suppose que la consolidation soit établie selon la méthode par
les cumuls, en distinguant les mouvements du bilan et ceux du compte de résultat.
Retraitements de l’année N
487 Produits constatés d’avance 774
(1 310 - 536)
1 Pour un exposé des différents modèles de comptabilisation et de présentation, le lecteur est invité à
relire la partie « Les modèles de comptabilisation et de présentation », pages 301 et suivantes.
2 Pour des raisons de simplification, nous n’avions pas calculé l’impôt sur les bénéfices dans les
exemples précédents.
EXEMPLE II.28
À la clôture de l’exercice, les travaux en cours relatifs à un programme immobilier
représentent 2 000 K€ dont 300 K€ représentatifs d’honoraires de gestion sur lesquels
le groupe réalise une marge de 20 %. Pour le même programme, les chiffres relatifs à
l’exercice N-1 étaient respectivement de 1 000 K€ et de 180 K€ avec une marge de 20 %.
Les écritures d’élimination seront les suivantes au cours de l’année N :
104 Réserves consolidées 24
(180 * 20 % * 2/3)
12 Résultat consolidé 16
(300 - 180) * 20 % * 2/3
71 Production stockée 24
(300 - 180) * 20 %
69 Impôt sur les bénéfices 8
88 Résultat gestion 16
Comme on peut le constater ces écritures intègrent la fiscalité différée.
En schéma de comptabilisation par les flux, l’écriture de « résultat gestion » serait identique,
et l’écriture relative au bilan deviendrait :
12 Résultat consolidé 16
(300 - 180) * 20 % * 2/3
21 Terrain 30
(150 * 20 %)
21 Constructions 120
(150 * 80 %)
701 Ventes 1 000
72 Production immobilisée 850
69 Impôt sur les bénéfices 50
88 Résultat gestion 100
44 IDA 60
(1 200 - (850 * 1.2) * 1/3)
21 Terrain 70
(350 * 20 %)
21 Constructions 280
(350 * 80 %)
21 Terrain TVA 34
(850 * 20 % * 20 %)
1 Voir pages 257 et suivantes. Il en est de même pour la quote-part de dépréciation des stocks non
déductible car correspondant à des frais ou travaux non encore engagés intégrés au calcul de la valeur
de réalisation nette. Lors de la reprise de dépréciation, la fraction antérieurement réintégrée sera déduite.
EXEMPLE II.30
Afin d’illustrer cette problématique, examinons un exemple simple.
Un groupe de promotion immobilière acquiert un autre groupe de promotion, lequel détient
100 % du capital d’une SCCV qui réalise un programme de 4 lots.
Les coûts prévisionnels du programme sont de 1 000 000 €, les coûts engagés au moment
de la prise de contrôle sont de 400 000 €, l’immeuble étant à usage d’habitation et l’état
d’avancement étant aux fondations, les clients n’ont réglé que 35 % du prix de vente des
lots vendus.
L’état d’avancement technique lors de la prise de contrôle est de 40 % et les capitaux
propres hors résultat sont de 150 000 €.
Les lots A et D ont été vendus pour respectivement 425 000 et 205 000 €, les lots B et C
restent à vendre avec des prix d’objectifs de 300 000 et 290 000 € respectivement.
La répartition des coûts prévisionnels et engagés est la suivante :
Millièmes Coûts prévisionnels Coûts engagés
A 350 350 000 140 000
B 250 250 000 Ò100 000
C 225 225 000 90 000
D 175 175 000 70 000
1 000 1 000 000 400 000
Pour ce qui concerne les lots vendus, les marges et chiffres d’affaires à l’avancement sont
les suivants :
Marge à
Marge à terminaison CA à l’avancement
l’avancement
A 75 000 30 000 170 000
D 30 000 12 000 82 000
105 000 42 000 252 000
1 Cette méthode revient, en fait, à calculer une « marge à l’avancement théorique » sur la base
des prix de vente d’objectifs qui ressort au cas particulier à 46 000 €. En effet, si les lots B et
C avaient été vendus à la date de l’acquisition, la valeur des encours aurait été majorée de
((300 K€ + 290 K€) – (250 + 225 K€)) * 40 % = 46 000 €.
Il est évident que si les objectifs de prix de vente des lots restant à vendre étaient affectés d’incertitudes
significatives, il conviendrait de revoir à la baisse les valeurs des encours entrées en consolidation.
1 Souligné par nos soins. La conclusion d’un contrat de VEFA nous semble bien constituer « une relation
contractuelle avec un client ».
Cet actif incorporel est à durée d’utilité limitée. Il sera amorti sur sa durée
d’utilisation généralement courte qui correspond à celle de la durée résiduelle
du contrat à long terme.
• Écarts d’acquisition
L’excédent du coût des titres par rapport à la quote-part des justes valeurs des
actifs et passifs identifiables acquis correspond à l’écart d’acquisition (goodwill
dans la terminologie IFRS).
La gestion de ces écarts dans les groupes immobiliers de promotion-construction
ne présente pas de particularités.
On rappelle que dans le référentiel IFRS, le goodwill n’est pas amorti mais
qu’il fait l’objet d’un test de dépréciation annuel systématique après avoir été
rattaché à un ou plusieurs groupes d’actifs (unités génératrices de trésorerie).
En cas de dépréciation d’un groupe d’actif contenant un goodwill, cette
dépréciation est imputée en priorité sur le goodwill.
1 On doit rappeler que ce type d’opération promotionnelle, lorsqu’il concerne un programme logé au sein
d’une SCCV, est susceptible d’entraîner l’assujettissement de cette structure à l’impôt sur les sociétés
(voir ci-dessus pages 178 et suivantes).
EXEMPLE II.32
Un promoteur-constructeur délivre pour chaque appartement vendu, des points de
parrainage offrant droit à un objet matériel précisément défini en cas de recommandation par
l’acquéreur donnant lieu à une vente future dans le délai de deux ans.
Au cas présent, le prix de vente « catalogue » du bien immobilier est de 500 000 € et la juste
valeur des points octroyés est de 30 000 €.
On constate que la différence de traitement porte sur la marge incluse dans les
cadeaux octroyés (3 000 €) laquelle est différée selon le modèle appliqué dans
IFRS 15 alors qu’elle ne l’est pas lors de la comptabilisation d’une provision.
Sur le plan fiscal, le Conseil d’État a, à deux reprises, admis la déductibilité
d’une provision constatée pour l’octroi de points de fidélité (arrêt du 2 juin 2006
et avis du 27 octobre 2009) à condition que les calculs permettant l’évaluation
d’une telle provision soient documentés et fiables.
Cependant, dans un nouvel arrêt du 18 octobre 2018 (412574), le Conseil
d’État, tout en maintenant sa jurisprudence antérieure, valide la possibilité de
constituer une provision, mais en limitant le montant de cette provision au coût
des avantages accordés et en excluant la marge du calcul effectué sur la base
du prix de vente.
Si l’on suit cette jurisprudence, en cas de comptabilisation dans les comptes
sociaux des points de fidélisation selon « modèle IFRS », il conviendrait de
réintégrer extra-comptablement la marge commerciale incluse dans la valeur
faciale des points de fidélité remis (3 000 € dans l’exemple précédent).
EXEMPLE II.33
Un promoteur-constructeur vend 4 lots d’un même programme à un investisseur pour un prix
total de 2 200 000 €.
L’offre inclut une gestion locative gratuite pendant deux ans. On suppose que le revenu
locatif annuel « de marché » des lots vendus est estimé à 132 000 €.
Dans les comptes individuels établis sous référentiel français ce schéma nous
semble pouvoir également être retenu compte tenu de la doctrine rappelée ci-
dessus page 445, à condition que les caractéristiques de l’offre commerciale
soit inscrite dans le contrat de vente.
Une autre solution consiste, dans les comptes annuels notamment lorsque la
prestation de gestion n’est pas valorisée dans l’acte de vente, à constater non
pas un produit différé mais une provision correspondant à l’obligation de gérer
l’immeuble pendant la période promise.
Cette provision est à constater à notre avis lors de la mise à disposition de
l’immeuble le rendant disponible pour la location, en effet, avant son achèvement
il ne s’agit que d’un passif éventuel.
EXEMPLE II.33A
Dans l’exemple précédent, lors de la signature de l’acte de VEFA, il conviendra donc
d’enregistrer l’écriture suivante :
41 Clients 2 200 000
4871 PCA construction 2 200 000
À l’achèvement de l’immeuble, quelle que soit la méthode comptable qui aura été adoptée, le
compte 4871 aura été intégralement viré en chiffre d’affaires.
• Garantie locative
Afin de faciliter la commercialisation des programmes aux investisseurs, les
promoteurs-constructeurs sont amenés à consentir des garanties locatives,
c’est à dire à assurer à l’acquéreur l’équivalent d’un loyer permettant à ce
dernier de rentabiliser l’investissement consécutif à l’achat de l’immeuble.
Cette garantie locative peut être assumée personnellement par le promoteur-
constructeur ou par un tiers.
Dans le premier cas, c’est le promoteur qui devra verser à l’acquéreur les
sommes correspondantes à la perte de loyers si les locaux ne sont pas loués.
Le versement est donc aléatoire.
Dans le second cas, il s’agit d’une véritable assurance et le promoteur paiera
des primes d’un montant certain en contrepartie du risque assumé par l’assureur
en lieu et place du promoteur.
Comme dans la situation précédente de prestation gratuite de gestion locative,
ce problème peut être traité de deux façons différentes, soit par la constitution
d’une provision soit par la constatation d’un produit différé.
En cas de constitution d’une provision :
EXEMPLE II.34
Un promoteur-constructeur vend 5 lots d’un même programme à un investisseur pour un prix
total de 2 700 000 €.
L’offre inclut une garantie locative pendant trois années assurant une rentabilité minimale du
capital investi de 5 % pendant cette période.
1 On précisera encore que lorsqu’elle est effectuée par une SCCV, la vente assortie d’une garantie
minimale de loyer ne fait pas perdre sa transparence SCCV (se reporter page 184), la gestion locative
« gratuite » par compte, ne compte pas au nombre des exceptions admises par la doctrine administrative
(BOI-BIC-CHAMP-70-20-100-10).
2 Cet intitulé est souvent contesté par les juristes, son appellation exacte devrait être « vente d’un terrain
contre remise de locaux restant à construire », c’est pourquoi nous y ajoutons des guillemets.
1 Vente d'un terrain moyennant un prix converti, pour tout ou partie, en l'obligation pour l'acquéreur de
remettre au vendeur des locaux à édifier sur ce terrain.
2 Compte tenu d’une soulte éventuelle.
1 Vente d'une fraction indivise d'un terrain moyennant, soit un prix converti en l'obligation de remettre
au vendeur à concurrence des droits conservés par lui sur le terrain, des locaux à édifier sur celui-ci,
soit l'obligation pour l'acquéreur de construire sur le terrain indivis des locaux correspondant aux droits
du vendeur.
2 Vente d'une fraction divise d'un terrain moyennant un prix converti en l'obligation, pour l'acquéreur,
de construire des locaux, pour le compte du vendeur, sur la fraction divise du terrain conservée par
celui‑ci (C) et vente d'un terrain moyennant un prix converti en l'obligation, pour l'acquéreur de construire
des locaux pour le compte du vendeur, sur un autre terrain appartenant à celui-ci (D).
1 L’administration continue de considérer en matière de BIC que dans la situation B, (vente d’une
fraction indivise du terrain) c’est l’acquéreur du terrain qui a la qualité de maître d’ouvrage (BOI-BIC-
CHAMP-20-40-20). Il faut donc en déduire qu’il réalise des profits de construction et qu’à ce titre, si
l’acquéreur du terrain est une SCCV, cela ne devrait pas lui faire perdre la transparence fiscale. La
prudence est cependant de mise et conduire au choix d’un véhicule juridique différent.
1 Vente d'une fraction indivise d'un terrain moyennant, soit un prix converti en l'obligation de remettre
au vendeur à concurrence des droits conservés par lui sur le terrain, des locaux à édifier sur celui-ci,
soit l'obligation pour l'acquéreur de construire sur le terrain indivis des locaux correspondant aux droits
du vendeur.
2 La TVA n’a pas été prise en compte dans ces exemples introductifs.
Le schéma proposé ici suppose que la vente des locaux soit considérée comme
une vente « classique », les travaux en cours restant présentés à l’actif dans
des comptes de stocks jusqu’à leur remise au vendeur du terrain.
Dans le cas d’une VEFA, la contrepartie du compte clients serait un compte de
« Produits constatés d’avance », lequel serait viré en chiffre d’affaires lors de la
remise des locaux en cas d’utilisation de la méthode de l’achèvement et au fur
et à mesure de l’avancement en cas de recours à la méthode de l’avancement.
• Constatation de la « dation » et compensation
Date Débit Crédit
4011 Fournisseurs - Vendeurs de terrains xxxx
4112 Clients acquéreurs xxxx
Constatation de la « dation »
EXEMPLE II.35
Un non-assujetti vend un terrain pour 480 000 € (sans TVA) à un promoteur-constructeur
qui s’engage à lui remettre des locaux d’une même valeur TTC (dont TVA 80 000 €). Lors de
la compensation, aucune soulte n’est à prévoir mais le promoteur-constructeur supportera
80 000 € de TVA.
On reprend le même exemple en supposant que la vente du terrain est le fait d’un assujetti
qui « facture » la TVA en sus (soit 96 000 €). Lors de la compensation, le promoteur-
constructeur devra verser une soulte de 96 000 € correspondant à la TVA, montant qu’il
pourra déduire de sa TVA collectée et il supportera, comme dans le cas précédent 80 000 €
de TVA.
On reprend l’exemple initial d’un non-assujetti qui vend un terrain pour 480 000 € (sans
TVA) à un promoteur-constructeur qui s’engage à lui remettre des locaux d’une même valeur
mais cette fois-ci stipulée hors taxes (TVA collectée 96 000 €). Lors de la compensation,
le vendeur du terrain acquittera une soulte de 96 000 € correspondant à la TVA, montant
qu’il ne pourra pas imputer étant non-assujetti. Le promoteur-constructeur, quant à lui, ne
supportera aucun « frottement » de TVA.
EXEMPLE II.36
L’exemple d’application suivant permet de s’assurer de ce raisonnement :
Soit un terrain contre lequel sont remis en dation les 100 millièmes d’un immeuble dont le
coût de construction total est estimé à 5 000 000 €.
La valeur du terrain est donc de :
5 000 000 * (0,1 / 0,9) = 555 555 €
Le coût total ressort donc à 5 555 555 € et les 100/1 000 remis valent bien 555 555 €.
L
es opérations de « rénovation » ou de « réhabilitation » qui seront
le sujet de cette troisième partie se situent entre les opérations de
marchand de biens que nous avons étudiées dans la première partie
de cet ouvrage et les opérations de promotion-construction qui ont constitué le
sujet de la deuxième partie.
Leur originalité résulte avant tout d’une problématique fiscale et c’est pour cette
raison que nous commencerons notre exposé par les dispositions fiscales
applicables aux opérations de rénovation.
Lorsque des travaux sont effectués sur un immeuble existant, il peut s’agir de
menus travaux de « rafraîchissement » ou de mises aux normes électriques ou
sanitaires rendus nécessaires pour procéder à la commercialisation de l’actif
concerné. Dans cette situation, il conviendra d’appliquer les dispositions relatives
aux opérations de marchand de biens assorties de travaux commentées ci-
avant pages 26 et suivantes notamment pour ce qui concerne l’application des
règles relatives à la TVA.
Lorsqu’à l’inverse, les travaux consistent en une démolition quasi complète
des ouvrages existants et en la réalisation d’un immeuble rendu à neuf, les
dispositions exposées pages 216 et suivantes pour les opérations de promotion-
construction seront généralement applicables.
Il convient donc de fixer les critères constituant la frontière entre ces deux
régimes fiscaux afin de traiter correctement l’opération selon l’un ou l’autre de
ces dispositifs, dont les règles d’application sont parfaitement binaires.
La problématique est d’abord fiscale, mais également juridique et comptable.
Le Code général des impôts a fixé des critères permettant de distinguer les
opérations de rénovation, que nous qualifierons dans la suite de « rénovation
lourde », de celles que nous appellerons « rénovation légère ».
En cas d’apparition de l’un des critères caractérisant une rénovation lourde,
l’opération sera soumise à la TVA lors de sa vente, lorsqu’elle est le fait d’un
assujetti agissant en tant que tel, que cette vente ait lieu avant l’achèvement
des travaux ou dans le délai de cinq ans de l’achèvement de ces travaux.
1 Les critères retenus en matière d’impôts directs sont donc différents de ceux retenus en matière de
fiscalité indirecte.
EXEMPLE III.2
Un opérateur acquiert un ensemble immobilier composé de 3 bâtiments auprès d’un non-
assujetti pour un prix total de 1 000 K€.
Le bâtiment A présente une surface habitable de 1 000 m2, le bâtiment B de 1 500 m2, et le
bâtiment C de 1 800 m2.
Il procède à des travaux de « rénovation légère » sur les bâtiments A et B pour un coût total
de 200 K€ HT pour le bâtiment A (TVA 40 K€), de 150 K€ HT pour le bâtiment B (TVA 30 K€)
et à des travaux de « rénovation lourde » sur le bâtiment C pour 300 K€ hors taxes
(TVA 60 K€).
42
120 * (1 800/4 300)
Travaux communs HT 42 * (100/120)
Garanties de l’acquéreur
À la lecture du paragraphe précédent, on aura compris que l’acquéreur de
l’immeuble rénové bénéficie de la garantie décennale obligatoirement couverte
par une police d’assurance et de la garantie biennale.
Par ailleurs, à l’image des contrats de VEFA, l’acquéreur bénéficie d’une
garantie d’achèvement.
« La garantie d'achèvement des travaux est constituée par une caution solidaire
donnée par un établissement de crédit, une société de financement ou par une
entreprise d'assurance agréée à cet effet .» (CCH, art. L.262-7).
EXEMPLE III.3
Dans le cadre d’une opération de « rénovation légère », un opérateur a conclu un contrat de
VIR pour un prix supposé TTC de 1 000 K€ (dont 100 K€ de travaux à réaliser).
Le coût des travaux réalisés par des entreprises tierces est de 80 K€ hors taxes, étant
précisé que ces travaux peuvent bénéficier du taux réduit de 10 %.
On ne s’intéresse ici qu’au traitement de la partie travaux, le traitement de l’immeuble existant
étant identique dans les deux hypothèses.
Si l’on considère que, dans le cadre du contrat de VIR, les travaux ne correspondent pas à
« une fin en soi », le prix de la partie travaux n’est pas soumis à TVA et qu’en conséquence la
TVA sur les travaux ne sera pas déductible, la marge réalisée par le rénovateur sera de :
100 - (80 * 1,1) = 12 K€
Si par contre les travaux représentent « une fin en soi », le rénovateur sera considéré comme
une entreprise générale qui est en mesure de faire bénéficier son client du taux réduit (par
contre les travaux qui lui seront facturés par l’entreprise tierce qui devra être considérée
comme sous-traitante le seront au taux normal - BOI-TVA-LIQ-30-20-90-40 § 20).
La marge réalisée par le rénovateur sera alors (la TVA sur la sous-traitance étant considérée
comme déductible) et le prix de 100 étant réputé TTC :
(100 / 1,1) - 80 = 11 K€ (10 909 € précisément)
1 C’est également le cas pour les prestations de restauration à bord d’un navire. Si la durée de la
traversée requiert le service d’un ou plusieurs repas, la prestation de restauration ne peut plus être
considérée comme « une fin en soi ».
EXEMPLE III.4
Un opérateur procède à une opération de rénovation sur un immeuble acquis 1 100 K€
auprès d’un particulier le 31 juillet N. Après quelques travaux préalables représentant un coût
de 100 K€ TTC acquittés le 30 septembre N, il procède à une opération de rénovation légère
aboutissant à la création de 4 lots vendus dans le cadre d’un contrat de VIR.
Les prix de vente (en K€) ainsi que les millièmes de copropriété de chacun des lots sont
communiqués dans le tableau suivant :
Prix de vente Prix de vente Prix de vente
Lot Millièmes
total existant travaux
A 150 385 220 165
B 270 615 380 235
C 300 570 410 160
D 280 630 390 240
Total 1 000 2 200 1 400 800
Le coût de l’existant et les coûts budgétés des travaux sont les suivants, étant observé que le
coût de l’existant (1 100 K€ d’acquisition et 100 K€ de travaux préalables soit 1 200 K€) ainsi
que le coût prévisionnel des travaux sur les parties communes, sont répartis sur la base des
millièmes de copropriété :
51 Banque 240
(300 - 150) * 730/1 000 + (200 – 70)
Charges sur lots A, C et D
51 Banque 282
41 Clients 282
Encaissement des soldes sur A,
C et D
(800 - 235) * 50 %
31/5/N+1
487 PCA 615
70 Ventes 615
Livraison du lot B
60 Charges 475
33 Stocks 365
(150 + 1 200) * 270/1 000
51 Banque 110
(150 * 270/1 000) + 70
Charges du lot B
51 Banque 118
41 Clients 118
Encaissement du solde sur B
(235 * 50 %)
I
l n’est pas rare qu’un promoteur-constructeur (voire un marchand de biens)
qui détient des immeubles destinés à la vente soit confronté à des difficultés
de commercialisation qui l’incitent, afin de limiter les effets financiers de
cette mévente, à procéder à la location temporaire de ces locaux vacants.
Il se peut également que cette location temporaire devienne définitive à cause
de la persistance des difficultés de commercialisation ou bien encore par choix
délibéré de l’opérateur qui décide de modifier son modèle économique et de
constituer un secteur locatif permanent.
Ces situations génèrent des difficultés d’ordre fiscales et comptables que nous
allons nous efforcer de mettre en évidence dans les pages qui suivent.
EXEMPLE IV.1
Une société A a acquis un immeuble locatif neuf pour 10 000 K€ en N sur lequel elle a
acquitté 2 000 K€ de TVA. Les baux de cet immeuble sont tous soumis à TVA.
A revend l’immeuble à B en N+7 pour 13 000 K€ sans opter pour la TVA lors de la cession.
A devra reverser 2 000 * 12/20 = 1 200 K€ de TVA, que B pourra déduire pour 1 200 K€ au
vu d’une attestation fournie par A, si l’immeuble constitue une immobilisation pour lui et si
son activité est soumise à 100 % à la TVA.
En reprenant les données précédentes et en supposant que, dans l’immeuble cédé, 20 %
des locaux était à usage exclusif d’habitation et que le cessionnaire destine l’immeuble à son
propre usage de bureau alors que son coefficient de taxation n’est que de 90 % (on suppose
par commodité que la partie antérieurement louée à usage d’habitation a pu être libérée et
transformée en locaux d’activités), les résultats seraient alors les suivants :
A devra reverser 2 000 * 80 % * 12/20 = 960 K€ de TVA, B pouvant procéder à une
déduction de 2 000 * 90 % * 12/20 = 1 080 K€, au vu d’une attestation fournie par A, dans la
mesure où l’immeuble constitue une immobilisation pour B.
EXEMPLE IV.2
Un investisseur acquiert un immeuble neuf en N pour 10 000 K€ augmenté de 2 000 K€,
l’immeuble étant un immeuble d’habitation, la TVA acquittée à l’origine n’a pu être déduite.
Lors de la revente de l’immeuble en N+13, l’investisseur , s’il opte pour la TVA dans le
cadre de cette cession, pourra procéder à une déduction complémentaire de TVA égale à
200 000 * 6/20 = 60 000 €.
En reprenant les données de l’exemple précédent et en supposant que lors de
l’acquisition le coefficient de taxation (prorata) était de 20 %, l’investisseur avait pu déduire
200 000 * 20 % = 40 000 €.
Lors de la revente en N+7, il pourra bénéficier d’un complément de déduction égal à
(1 - 20 %) * 200 000 * 6/20 = 48 000 €.
Pour ce qui concerne l’acquéreur, la TVA qui lui aura été appliquée lors de la vente pourra, le
cas échéant, faire l’objet d’une déduction en tout ou partie selon l’usage de l’immeuble et le
coefficient de taxation qui lui est appliqué.
Dans la section qui précède, nous nous sommes efforcés de décrire brièvement
les règles applicables aux entreprises qui pratiquent une activité locative de
manière récurrente en considérant les immeubles qu’elles détiennent comme
des « outils de production » inscrits à leur actif immobilisé.
Cette description n’avait pour but que de situer dans un contexte plus large
les règles applicables aux opérateurs (marchands de biens et promoteurs-
constructeurs), qui constituent le sujet du présent ouvrage, lorsque ces
opérateurs procèdent à la location temporaire d’immeubles qui, continuant
d’être détenus dans une perspective de vente, restent comptabilisés dans un
compte de stock immobilier.
Dans cet exemple, on note que l’immeuble a été achevé le 31 mai N et que
corrélativement, cet immeuble étant destiné à être vendu, la TVA sur les coûts
d’acquisition et de construction a été intégralement déduite.
Certains lots restant invendus, l’opérateur décide de procéder à leur location à
compter de la fin de l’année N+1 (vraisemblablement octobre).
Si cette location se poursuit au-delà du 31 décembre N+3 (« […] utilisé pendant
plus d’un an à partir de la deuxième année qui suit l’achèvement de l’immeuble
[…] »), les lots concernés, bien que restant comptabilisés dans des comptes de
stocks seront assimilés à des immobilisations au regard de la TVA.
À la lecture du texte, dans le contexte du graphique présenté ci-dessus, il
convient de préciser que si la location cessait avant le 31 décembre N+3, les
lots concernés ne constitueraient pas des immobilisations sur le plan fiscal.
De même, si la location purement temporaire débutait le 1er mars N+3 pour
EXEMPLE IV.4
Un promoteur-constructeur réalise un programme composé exclusivement de locaux
d’habitation achevé le 1/10/N.
La TVA déduite au titre de cette opération représente 1 000 K€.
Au 1/1/N+2, 200/1 000 du programme reste invendu.
Au 1/10/N+2 le promoteur réussit à louer 150/1 000 du programme.
EXEMPLE IV.4A
Si l’on reprend l’exemple ci-dessus, lors de la vente au 1/4/N+7, la TVA déduite relative aux
lots vendus au 1/1/N+2 (800/1 000) soit 800 K€ ne sera pas remise en cause.
La TVA relative aux lots non loués devra être reversée au moment de la vente, comme
participant à une opération non soumise à TVA soit 1 000 * 50/1 000 = 50 K€.
La TVA relative aux lots loués devra être reversée pour les 16/20 de son montant,
l’immeuble ayant été assimilé à une immobilisation pendant quatre ans, soit
1 000 * 150/1 000 * 16/20 = 120 K€.
Si l’on ajoute les régularisations annuelles présentant un total de 30 K€, on observe que
la TVA non déductible représente au final un montant de 50 + 120 + 30 = 200 K€. Ce
montant correspond, en fait, à la TVA sur les lots qui n’avaient pu être commercialisés avant
l’expiration du délai de cinq ans de l’achèvement de l’immeuble.
Si l’on complète cet exemple en faisant à présent l’hypothèse que les locaux
sont des immeubles de bureaux pour lesquels l’option TVA a été souscrite, les
conséquences en seront les suivantes :
EXEMPLE IV.4B
La TVA déduite relative aux lots vendus au 1/1/N+2 (800/1 000) soit 800 K€ ne sera pas
remise en cause.
La TVA relative aux lots non loués devra à être reversée au moment de la vente, soit
1 000 * 50/1 000 = 50 K€.
La TVA relative aux lots loués devra être reversée pour les 16/20 de son montant,
l’immeuble ayant été assimilé à une immobilisation pendant quatre ans, soit
1 000 * 150/1 000 * 16/20 = 120 K€.
1 Normalement la procédure de transfert n’est applicable que lorsque l’immeuble cédé constitue une
immobilisation pour le vendeur et pour l’acquéreur. L’administration a cependant précisé que cette
procédure était applicable pour les biens inscrits en stock et assimilés fiscalement à des immobilisations.
(BOI-TVA-IMM-10-30 § 390 alinéa 2).
2 Le transfert du droit à déduction dans la limite de 120 K€ pourra, en outre, donner lieu à négociation
sur le montant du prix de vente.
EXEMPLE IV.5
C’est ainsi qu’un immeuble d’habitation acquis auprès d’un non-assujetti le 31/5/N (achevé
par hypothèse en N-10) pour lequel des travaux ont été réalisés en fin d’année N faisant
apparaître une TVA collectée de 30 K€ et loué dans l’attente de sa revente du 1/4/N+1 au
31/3/N+3 ne devrait permettre la déduction que de 30 * 18/20 = 27 K€.
EXEMPLE IV.6
C’est ainsi qu’un immeuble de bureau acquis auprès d’un non-assujetti le 31/5/N (achevé
par hypothèse en N-10) pour lequel des travaux ont été réalisés en fin d’année N faisant
apparaître une TVA collectée de 80 K€ et loués avec option TVA dans l’attente de sa revente
du 1/4/N+1 au 31/3/N+3 devrait permettre une déduction de TVA de 80 * 2/20 = 8 K€.
Lors de la revente, si l’option TVA n’est pas mentionnée dans l’acte, aucune autre déduction
ne serait possible.
Si, au contraire, l’option TVA est mentionnée dans l’acte, une déduction complémentaire de
80 - 8 = 72 K€ devrait être effectuée.
◊ Immeuble acquis
En cas d’acquisition de l’immeuble auprès d’un tiers et lorsque cette acquisition
a été soumise à TVA (immeuble acquis auprès d’un assujetti, achevé depuis
moins de cinq ans ou lorsque le cédant a exercé l’option), cette TVA est
déductible lorsque l’immeuble est utilisé pour une activité soumise à TVA.
Ce sera le cas lorsque l’immeuble est loué et lorsque les loyers correspondants
sont soumis à la TVA, de plein droit ou sur option.
EXEMPLE IV.7
Un promoteur-constructeur a construit un immeuble destiné à la vente pour lequel le coût de
production est de 5 000 K€ hors taxes se décomposant ainsi :
Terrain et coût de
4 500 K€ (TVA 900 K€)
construction
Coûts internes 300 K€
Frais financiers 200 K€
Total 5 000 K€
Après deux ans de commercialisation infructueuse, le promoteur-constructeur décide
d’affecter cet immeuble à un secteur locatif permanent. Il opte pour la TVA pour les
opérations locatives, étant observé que l’immeuble contient 40 % de lots exclusivement
réservés à l’habitation.
La TVA sur le terrain et le coût de construction (900 K€) reste déductible.
Le promoteur-constructeur doit acquitter une TVA sur la LASM de 5 000 * 20 % = 1 000 K€.
Cette TVA sur la LASM est déductible à concurrence de (100 % - 40 %) * 1 000 = 600 K€.
◊ Immeuble acquis
Lorsque l’immeuble a été acquis et a fait l’objet de travaux de rénovation, il
convient de distinguer deux situations :
Si les travaux consistent en une « rénovation lourde », les commentaires
qui précèdent sont entièrement applicables conformément au
commentaire administratif :
« La livraison à soi-même d'un immeuble affecté aux besoins de l'assujetti peut
résulter d'une construction nouvelle ou de travaux portant sur un immeuble
EXEMPLE IV.8
Étant donné un immeuble d’habitation destiné à la vente pour lequel un promoteur-
constructeur a procédé à une déduction de TVA de 2 000 K€, l’immeuble étant achevé le
31/5/N, et temporairement loué à compter du 31/10/N+2.
La location se poursuit ainsi jusqu’au 31/12/N+5. Au 1er janvier N+6, le promoteur-
constructeur décide de son affectation définitive à une activité locative en transférant
comptablement cet immeuble du stock immobilier vers un compte d’immobilisation.
L’immeuble étant assimilé à une immobilisation à compter du 1er janvier N+4, un reversement
de 1/20 de la TVA initialement déduite, soit 100 K€, a été effectué au titre de N+4 et la même
somme au titre de N+5. En N+6, l’affectation définitive au secteur locatif devrait conduire à
une régularisation globale de 18/20 de la TVA initialement déduite soit 1 800 K€.
L’immeuble ayant été, de fait, affecté à une activité non soumise à TVA, l’ensemble
des régularisations (annuelles et globales) conduisent à ne pas déduire la TVA sur
l’immeuble construit.
◊ Immeuble acquis
Lorsque l’immeuble a été acquis et a fait l’objet de travaux de « rénovation
lourde » les commentaires qui précèdent sont entièrement applicables.
Si les travaux entrepris ne sont que de menues améliorations ne conduisant
pas à la remise à neuf de l’immeuble, les rappels mentionnés pages 522 et
suivantes sont applicables.
En cas de transfert du stock en immobilisation constatant une affectation
durable à une activité locative après une période de location du stock immobilier
transféré, si l’activité locative n’est pas soumise à TVA (immeuble affecté à
l’habitation ou à une location de locaux nus pour lesquels aucune option TVA
n’a été souscrite), la TVA non déductible reste non déductible.
En effet, la TVA acquittée lors de la réalisation des travaux et, le cas échéant
sur l’acquisition de l’immeuble, n’a pas été déduite dans l’attente de la décision
du marchand de biens quant à la souscription de l’option TVA lors de la revente
reste non déductible.
1 La situation visée par le rescrit n’est cependant pas identique à celle traitée au cas particulier. En effet,
le rescrit vise le passage d’une affectation à une activité imposable à une activité « hors champ ». Or,
dans la situation présentement examinée, il s’agit du transfert d’une affectation à une activité imposable
vers une activité « dans le champ », mais exonérée par disposition expresse de la loi.
EXEMPLE IV.9
Un promoteur-constructeur construit un immeuble dont le coût de production hors coût
d’emprunt est de 10 000 K€ hors taxes (dont terrain 1 500 K€ acquis auprès d’un
non‑assujetti).
À la clôture au 31/12/N, les travaux réalisés représentent 5 000 K€ hors taxes et les coûts
d’emprunt incorporables de 200 K€.
L’immeuble est achevé le 30 septembre N+1, les coûts d’emprunt complémentaires sont
de 150 K€.
L’immeuble est affecté à une activité locative soumise à TVA selon un « prorata » de 40 %.
Comptabilisation au 31/12/N
6xxx Terrains 1 500
6xxx Constructions 5 000
66xx Frais financiers 200
4456 TVA déductible 1 000
(5 000 * 20 %)
4xxx Tiers divers 7 700
2313 Immobilisations en cours 6 700
72xx Production immobilisée 6 500
796 Transfert de charges fin. 200
Comptabilisation au 30/9/N+1
6xxx Constructions 3 500
66xx Frais financiers 150
4456 TVA déductible 700
(3 500 * 20 %)
4xxx Tiers divers 4 350
2313 Immobilisations en cours 3 650
72xx Production immobilisée 3 500
796 Transfert de charges fin. 150
211x Terrains (*) 1 680
213x Constructions (**) 9 912
EXEMPLE IV.10
Un promoteur-constructeur a achevé un immeuble d’habitation destiné à la vente pour
lequel il a procédé à une déduction de TVA de 2 000 K€ (le coût hors taxes du stock est
de 10 000 K€).
50 % des lots restant invendus, il procède à une location temporaire de ces lots, cette
location se poursuivant pendant plus d’un an à compter du 31 décembre qui suit la date
d’achèvement.
Cette situation perdure deux années, à l’issue desquelles le promoteur-constructeur décide
d’affecter définitivement les invendus à une activité locative pérenne.
Les écritures à constater selon nous devraient être les suivantes (en milliers d’euros) :
Première année
3xxx Stock immobilier 50
4457 TVA à reverser 50
(2 000 * 50 % * 1/20 = 50)
Deuxième année
3xxx Stock immobilier 50
4457 TVA à reverser 50
(2 000 * 50 % * 1/20 = 50)
Troisième année
21xx Immobilisation (*) 6 000
3xxx Stock immobilier (**) 5 100
4457 TVA à reverser (***) 900
(*)(10 000 * 50 %) * 1.20
(**)(10 000 * 50 % + 50 + 50)
(***) (2 000 * 50 % * 18/20 = 900)
Cet exemple pourrait être également décliné avec un prorata de déduction supérieur à 0 et
inférieur à 1.
EXEMPLE IV.11
Un marchand de biens réalise un programme de rénovation légère comportant dix lots de
bureaux dont les millièmes sont équivalents (100 millièmes chacun).
Les caractéristiques de ce programme sont les suivantes :
Prix d’achat 2 070 000 €
Frais d’acquisition 80 000 €
Travaux hors taxes 1 000 000 €
TVA sur travaux 200 000 €
Total 3 350 000 €
Les cinq premiers lots sont vendus sans difficulté pour un prix global de 1 850 000 €
(370 000 € par lot).
Le marchand de biens n’exerce pas l’option TVA lors de cette revente.
Les cinq derniers lots ne trouvent pas preneur et restent en stock immobilier pour un montant
de 3 350 000 * 500/1 000 = 1 675 000 € (dont 100 000 € de TVA non déduite).
Le marchand de biens décide de louer temporairement les lots restant pendant deux années
en optant pour la TVA sur les loyers.
Cas particulier des parts de SCCV détenues par une société transparente
(notamment SNC ou société civile) ou par un GIE
Dans cette situation, le § 70 de la documentation précitée indique que lorsque
ces entités exercent une activité industrielle, commerciale, artisanale ou agricole
et relèvent de l'impôt sur le revenu selon le régime des micro-entreprises ou,
sur option, selon le régime du bénéfice réel simplifié d'imposition, les modalités
d'imposition des parts de résultat correspondantes suivent les règles applicables
en matière d'impôt sur les sociétés.
Il en est de même lorsque cette société ou ce groupement a pour activité la
gestion de son propre patrimoine mobilier ou immobilier.
« Toutefois, si le contribuable apporte la preuve qu'une fraction des droits
dans cette dernière société ou ce dernier groupement est elle-même détenue
directement ou indirectement par des personnes physiques ou entreprises, qui
entrent dans le champ d'application du II de l'article 238 bis K du CGI […] cette
règle ne s'applique pas à la part de bénéfice correspondante. »
1 L’article 238 bis K du CGI est également applicable à toutes les entités visées à l’article 8 de ce
même code.
1 Il convient cependant d’être attentif à la fixation du prix de vente de la société de négoce à la société
locative, l’administration fiscale ayant toujours la possibilité de rehausser un prix de vente manifestement
inférieur à la valeur vénale de l’immeuble vendu. Ce redressement potentiel concerne à la fois l’assiette
des impôts directs payés par la société vendeuse ainsi que celle de la TVA et des droits de mutation à la
charge de la société acquéreuse.
1 Ce règlement et sa note de présentation sont reproduits dans le Livre V Titre I du recueil des normes
comptables au 1er janvier 2020.
L
a réalisation d’opérations de lotissement est souvent le fait de
« marchands de biens » ou de promoteurs-constructeurs ou encore
d’entreprises de BTP qui prolongent leur activité principale par la mise
en œuvre de telles opérations.
Celles-ci peuvent également être réalisées par des opérateurs d’aménagement
foncier qui en font l’une de leurs activités principales.
C’est pour ces raisons qu’il nous a semblé pertinent de consacrer un chapitre
de cet ouvrage à la description du traitement de ce type d’opération.
1 Ce délai, qui était de deux ans, a été porté à trois ans par le décret 2016-6 du 5 janvier 2016.
• Publicité commerciale
Le Code de l’urbanisme définit les règles applicables en matière de publicité
commerciale applicable aux opérations de lotissement.
C’est ainsi que l’article L.442-5 précise que « Toute publicité, sous quelque
forme que ce soit, relative à la vente ou à la location de terrains situés dans
un lotissement doit mentionner de manière explicite si le permis a été ou non
délivré ou si la déclaration préalable a ou non fait l'objet d'une opposition. »
Il est complété par l’article L.442-6 stipulant :
« Toute publicité postérieure à l'intervention du permis d'aménager ou de la
décision de non-opposition à la déclaration préalable doit faire connaître la date
de la décision et mentionner que le dossier peut être consulté à la mairie.
Elle ne doit comporter aucune indication qui ne serait pas conforme aux
prescriptions dont la décision a, le cas échéant, été assortie ou qui serait
susceptible d'induire l'acquéreur en erreur sur les charges et conditions
auxquelles le lotisseur entend subordonner la vente ou la location des lots. »
• Promesse de vente
Le fait de procéder à la vente de lots sans avoir obtenu le permis d'aménager
ou sans avoir obtenu une décision de non-opposition à la suite d’une
déclaration préalable, est sanctionné pénalement par l’article L.480-4-1 du
Code de l’urbanisme. Par ailleurs, le contrat peut être annulé conformément à
l’article L.480-15 à la requête de l'acquéreur, du maire ou du représentant de
l'État dans le département, aux frais et dommages du lotisseur.
Toutefois, les ventes et locations des parcelles pour lesquelles le permis de
construire a été accordé ne peuvent plus être annulées. (Article L.480-15,
alinéa 2).
L’interdiction vise également les promesses de vente ainsi que le précise
l’article L.442-4 du Code de l’urbanisme, mais uniquement, semble-t-il, pour
les lotissements qui doivent faire l’objet d’un permis d’aménager :
« Aucune promesse de vente ou de location d'un terrain situé dans un
lotissement ne peut être consentie et aucun acompte ne peut être accepté
avant la délivrance du permis d'aménager. »
À compter de la délivrance du permis d’aménager, le lotisseur peut consentir
une promesse de vente dans les conditions fixées par l’article L.442-8.
La promesse indique la consistance du lot réservé, sa délimitation, son prix et
son délai de livraison. Elle ne devient définitive qu'au terme d'un délai de sept
jours pendant lequel l'acquéreur a la faculté de se rétracter.
• Réalisation de la vente
Le contrat définitif de vente résulte d’un acte authentique établi par-
devant notaire.
Normalement, ce contrat de vente n’est signé qu’après que le lotisseur ait
rempli ses obligations, notamment pour ce qui concerne les travaux à réaliser.
Cependant, l’article R.442-13 du Code de l’urbanisme permet, dans certaines
situations, de procéder à la vente avant même l’exécution de tout ou partie des
travaux prescrits.
Ce différé dans la réalisation des travaux peut être plus ou moins étendu.
◊ Différé des travaux de finition
Ces dispositions relèvent du bon sens.
Lorsque les acquéreurs de lots procèdent ou font procéder à la construction
du bâtiment devant occuper le terrain acquis, le passage des engins de
chantier nécessaires à la réalisation de l’ouvrage est de nature à entraîner des
dégradations sur les voiries qui auraient pu être édifiées.
C’est pour ces raisons que le a) de l’article R.442-13 permet au lotisseur et
sur sa demande, lorsque le permis d'aménager ou un arrêté ultérieur pris
par l'autorité compétente pour délivrer le permis l’y autorise, à procéder à
la vente ou à la location des lots en différant, en vue d'éviter la dégradation
des voies pendant la construction des bâtiments, la réalisation du revêtement
définitif de ces voies, l'aménagement des trottoirs, la pose de leurs bordures,
la mise en place des équipements dépendant de ces trottoirs ainsi que les
plantations prescrites.
Dans ce cas, cette autorisation est subordonnée à l'engagement du demandeur
de terminer les travaux dans les délais que fixe l'arrêté et, si le lotisseur n'est
pas une collectivité publique, à la consignation à cette fin, en compte bloqué,
• Principes généraux
Parmi les opérations qui relèvent de l’imposition dans la catégorie des Bénéfices
Industriels et Commerciaux (BIC), le Code général des impôts inclut dans son
article 35-I-3°, les « personnes qui procèdent à la cession d'un terrain divisé en
lots destinés à être construits lorsque le terrain a été acquis à cet effet ».
Comme le relève l’administration dans son commentaire (BOI-BIC-CHAMP-20-
30-10 § 10), toute division de terrain entre dans le champ d’application de cet
article. Bien qu’il soit exceptionnel, ainsi que le relève l’administration, que les
divisions de terrains soient effectuées en dehors du cadre juridique défini par
l’article L.442-1 du Code de l’urbanisme, le texte fiscal se réfère simplement à
la division d'un terrain et n'exige pas la délivrance d'une autorisation de lotir.
La deuxième condition pour que les profits de lotissement soient imposés
dans la catégorie des BIC (ou de l’impôt sur les sociétés) est liée à l’intention
spéculative du vendeur.
Ainsi que le précise le BOI-BIC-CHAMP-20-30-20 § 10 :
« Seuls sont imposables dans la catégorie des bénéfices industriels et
commerciaux, ou passibles de l'impôt sur les sociétés, le cas échéant, les
profits retirés d'opérations de lotissement lorsque les terrains ont été acquis en
vue du1 lotissement et de la vente par lots. »
1 Sur ce sujet, le lecteur pourra également parfaire son information en consultant l’arrêt du Conseil d’État
du 16 juin 1986 (49302).
EXEMPLE V.1
Ce commentaire peut être illustré par l’exemple suivant :
Soit un petit lotissement de 8 lots aménagé sur un terrain de 7 000 m2 acquis pour 500 000 €, la
surface réservée aux équipements étant de 1 650 m2.
Compte tenu des prix de vente des 8 lots, le calcul de la TVA sur la marge selon la méthodologie
définie par l’administration s’effectue ainsi :
Ventilation Prix d’achat Marge brute TVA sur Marge nette
Lot Surface Ventes Terrain total
collectif ventilé par lot marge par lot
1 700 112 000 216 916 65 421 46 579 7 763 38 816
2 500 96 000 154 654 46 729 49 271 8 212 41 059
3 650 108 000 200 850 60 748 47 252 7 875 39 377
4 550 100 000 170 720 51 402 48 598 8 100 40 498
5 800 130 000 247 1 047 74 766 55 234 9 206 46 028
6 700 112 000 216 916 65 421 46 579 7 763 38 816
7 650 108 000 200 850 60 748 47 252 7 875 39 377
8 800 130 000 247 1 047 74 766 55 234 9 206 46 028
Collectif 1 650
7 000 896 000 1 650 7 000 500 000 396 000 66 000 330 000
Pour le lot n°1, par exemple, le prix d’achat ventilé s’obtient en multipliant 500 000 € par 916 et en le
divisant par 7 000.
On observe que le résultat serait identique si le calcul était effectué sur la base des seules surfaces
« privatives » soit 5 350 m2.
Soit pour le lot 1 un prix d’achat ventilé de 500 000 € * (700/5 350) = 65 421 €.
L’activité de lotisseur doit être traitée dans le cadre des règles définies par le
Plan Comptable Général.
Cette référence au PCG résulte également de l’imposition de cette activité
dans la catégorie des BIC pour laquelle l’article 38 quater de l’annexe III du
CGI renvoie expressément aux règles du PCG.
EXEMPLE V.2
Un lotisseur acquiert un terrain de 30 000 m2 sur lequel il aménage un lotissement.
L'autorisation de lotir impose de remettre gratuitement 5 000 m2 de terrain à la commune.
Le prix d'acquisition du terrain est de 2 000 000 €.
Compte tenu de ces hypothèses, et en supposant que les lots sont vendus achevés, le coût
de production de 1 000 m2 serait de :
(2 000 000/30 000) * 1 000 = 66 667 €.
Après intégration des surfaces remises à la commune, le coût de production de 1 000 m2
sera de :
(2 000 000/30 000) * (1 000 + (1 000 * 5 000/25 000)) = 80 000 €.
Ce coût peut également être déterminé à partir des seules surfaces vendables soit :
(2 000 000/25 000) * 1 000 = 80 000 €.
EXEMPLE V.3
Un lotisseur procède à une opération portant sur 25 000 m2 (dont 5 000 m2 rétrocédés à la
commune sur lesquels sont effectués les travaux de parachèvement). Le lotissement est
réalisé en deux tranches de respectivement 8 600 et 11 400 m2 vendables.
Après avoir défini les coûts communs (terrain…) et les coûts spécifiques à chaque tranche,
les coûts communs sont répartis entre les tranches au prorata des surfaces vendables puis
ajoutés aux coûts spécifiques de chaque tranche afin de déterminer le coût de production
des stocks au m2 vendable pour chaque tranche.
Les détails sont présentés dans le tableau suivant :
Coûts communs Coûts Tranche 1 Coûts Tranche 2 Coût total
Surface terrain (en m ) 2
25 000 8 600 11 400
Surface parachèvement
5 000
(en m2)
Coûts en €
Terrain 1 000 000 1 000 000
Frais d'acquisition 20 000 20 000
Branchements 150 000 205 000 355 000
Aménagements terrain 125 000 170 000 295 000
Parachèvement 240 000 240 000
Coût total 1 260 000 275 000 375 000 1 910 000
Ventilation terrain 430 000 570 000
◊ Traitement comptable
Les terrains détenus par les lotisseurs étant considérés comme des stocks,
leur évaluation à l’inventaire doit être conforme aux dispositions prévues par le
PCG en la matière.
En conséquence, lorsque la valeur actuelle d'un stock devient inférieure à sa
valeur nette comptable, cette dernière, est ramenée à la valeur actuelle par le
biais d'une dépréciation.
En pratique, les stocks n’ayant d’autre usage que celui d’être vendu, leur valeur
actuelle se limite en fait à leur valeur vénale, c’est-à-dire à leur prix de marché
estimé net des coûts de sortie.
Pour les terrains détenus en stock par les lotisseurs, la détermination du
prix de marché pourra être approchée par les prix pratiqués sur le marché
local ou par référence aux promesses de vente déjà conclues sur des lots du
programme concerné.
Quant aux coûts de sortie qui doivent être retranchés de ce prix de marché
pour déterminer la valeur vénale, il pourra s’agir, par exemple, des travaux
de finition restant à réaliser, de commissions de commercialisation à verser
à des agents immobiliers mandatés, de frais commerciaux internes ou, plus
rarement, du reversement probable de droits d’enregistrement en cas de non-
respect de l’engagement de revendre dans les délais impartis.
Par ailleurs, nous avons rappelé pages 550 et suivantes qu’en vertu de l’article
R.424-17 du Code de l’urbanisme, l’autorisation de lotir délivrée par l’autorité
compétente est frappée de caducité si les travaux d’aménagement ne sont pas
entrepris dans le délai de trois ans à compter de la délivrance de la notification.
La survenance de cette caducité peut avoir des conséquences non négligeables
sur la valeur vénale d’un terrain acquis dans une perspective de lotissement et
conduire à ce que cette valeur vénale devienne inférieure au coût d’acquisition,
justifiant ainsi la dépréciation du terrain détenu en stock.
La dépréciation du stock doit être comptabilisée selon le même schéma
comptable (présenté pages 87 et suivantes) et en utilisant des comptes de
même racine que pour les activités de « marchand de biens ».
1 Notamment parce que la deuxième forme de présentation « alourdit » le bilan et rend sa compréhension
moins aisée pour le lecteur peu familiarisé avec la technique comptable.
1 Au-delà de la possibilité d’appliquer ces méthodes en conformité avec les normes comptables pour
les opérations de lotissement, survient immédiatement une difficulté fiscale. La comptabilisation à
l’achèvement a été expressément bannie par l’arrêt du CE 49302 mentionné plus avant, quant à la
comptabilisation à l’avancement elle entre en conflit avec les dispositions de l’article 38-2 bis du CGI
comme rappelé pages 211 et suivantes pour les opérations de promotion-construction.
Comptes de bilan
Financement des opérations
On se doit de distinguer le financement des opérations de lotissement du
financement des autres activités immobilières exercées par le lotisseur ainsi
que du financement structurel de l’entreprise.
Pour cela, on pourra créer le compte :
16452 Crédits d’accompagnement sur opérations de lotissement
Un compte bancaire spécifique sera éventuellement ouvert pour enregistrer les
flux de trésorerie des opérations de lotissement, un sous-compte du compte
principal 512 Banque sera alors créé.
Stocks
Les comptes du Plan Comptable Général seront complétés pour une adaptation
à l’activité.
Il est possible de s’inspirer de la structure du plan comptable retenu dans le
cadre des activités de promotion-construction.
31 Terrains à aménager pour lotissement
Ce compte devra faire l’objet de subdivisions permettant de recenser l’ensemble
des coûts d’acquisition des terrains.
On peut citer notamment comme exemples de frais devant faire l’objet d’un
sous-compte spécifique :
• Le prix d’acquisition ou la valeur d’apport ;
• Les frais d’acquisition (frais de notaire et commissions sur achats) ;
• Les frais de démolition éventuels…
33 Terrains à lotir en cours d’aménagement
Ce compte concerne les terrains qui sont entrés dans le processus
d’aménagement. Il sera subdivisé afin de recenser les coûts de production en
cours. Parmi ces subdivisions, on peut citer :
• Le coût d’acquisition des terrains structuré selon les mêmes principes
que le compte 31 ;
• Les VRD et aménagements qui comprennent les travaux de voirie mais
également les travaux de raccordements et de branchements aux divers
réseaux (eau, gaz, téléphone, etc.) ainsi que les travaux relatifs aux espaces
verts et aux clôtures ;
• Les frais financiers s’ils sont incorporables aux stocks ;
• Les frais divers, tels que les impôts et participations mis à la charge du
lotisseur ainsi que les frais de commercialisation spécifiques.
35 Terrains à lotir aménagés
Ce compte est destiné à recenser les coûts de production relatifs aux terrains
constituant un produit fini disponible à la vente ou à la livraison.
Ce compte ne sera pas utilisé lorsque la vente est effectuée avec garantie
d’achèvement, en effet, dans ce cas, le terrain est vendu avant que son coût ait
pu être constaté dans le stock de terrains aménagés.
Comptes de résultat
Achats et frais accessoires d’achats
Les prescriptions du Plan Comptable Général conduisent à distinguer les achats
des frais accessoires d’achat, l’ensemble constituant le coût d’acquisition.
Ces prescriptions nous conduisent à proposer le plan de comptes suivants :
60115 Achats de terrains
60815 Frais sur achats de terrains
60825 Droits d’enregistrement sur achats de terrains
60835 Indemnités d’éviction sur terrains
Lorsque les opérations donnent lieu à une revente en l’état sans travaux
d’aménagement ni division, il convient d’enregistrer l’achat de telles opérations
dans un compte :
60715 Achat de marchandises « terrains »
Les frais relatifs aux travaux d’aménagement sont enregistrés dans les comptes
604 et 605 en utilisant les subdivisions suivantes1 :
60415 Honoraires de géomètre et de bureaux d’études
60425 Commissions sur achats de terrains
60435 Assurances construction
60445 Frais de création d’association syndicale d’acquéreurs
60455 Taxes et participations mises à la charge des lotisseurs
60465 Frais de publicité sur opérations de lotissements
60515 Travaux de VRD et espaces verts
60525 Travaux de réseaux et branchements2
60535 Travaux divers d’aménagement3
Ces comptes pourront également inclure des coûts internes dans la mesure où
ces coûts sont incorporables aux stocks après avoir comptabilisé une écriture
de transfert de charges de personnel dans les comptes détaillés ci-dessus.
Frais financiers
La CEC de la CNCC rappelle dans son bulletin n°93 p.124 que les frais
financiers doivent être présentés dans le compte de résultat, qu’ils aient été ou
non incorporés dans les stocks, en conséquence, ils doivent normalement être
constatés dans un compte 66.
1 Lorsqu’ils ne concernent pas directement les opérations, ils seront à comptabiliser dans les charges par
nature, c’est à dire les comptes 61, 62 ou 63.
2 À détailler éventuellement par type de réseau et de branchement (eau, électricité…).
3 À détailler éventuellement par types de travaux (désouchage, damages, clôtures, etc.).
• Engagement de travaux
• Engagement de travaux
• Le bilan
Le bilan d’un lotisseur contient essentiellement les stocks de terrains non
encore aménagés ou revendus, ainsi que le financement correspondant.
Les postes de provisions peuvent également représenter des montants
significatifs, notamment les provisions pour frais de parachèvement ainsi que
les provisions et charges à payer relatifs aux lots vendus et non encore achevés.
Dans le schéma suivant, on fait état des postes les plus caractéristiques du
bilan d’un lotisseur avec leur contenu principal, tel qu’il a été examiné dans les
pages précédentes sont mis en évidence.
Il convient cependant de rappeler que l’activité de lotisseur est rarement
exclusive et qu’elle se combine fréquemment avec des opérations de promotion
immobilière ou de marchand de biens.
Dans cette dernière hypothèse, la structure du bilan devra être analysée plus
finement pour mettre en évidence les influences de chacune des activités.
Dont provisions pour frais de
Actif Passif
parachèvement et provisions
pour pertes à terminaison
Provisions pour
risques et charges Dont financement spécifique
Emprunts et dettes sur opérations de lotissement
Dont stocks de terrains et
financières auprès
provisions pour dépréciation Stocks
d’établissements de
des stocks
crédits
• Le compte de résultat
Les différents postes du compte de résultat sont diversement affectés par
l’activité du lotisseur.
Ventes de marchandises
Dont ventes de terrains
lotis et aménagés
Production vendue
Dont achats et ventes de
terrains en l’état
Production stockée
Dont variation de stocks
Production immobilisée de terrains aménagés ou
en cours d’aménagement
Reprise sur amortissements et
provisions
Dont reprise de
Achats de marchandises et variations de
Dont achats de terrains et provisions pour risques
stocks
frais accessoires et pour dépréciation des
Achats de matières premières et autres stocks
approvisionnements et variations de
stocks
Salaires et traitements
Dont dotations aux
provisions pour risques et Charges sociales
frais de parachèvement sur
opérations de lotissement Dotations aux amortissements et
et pour dépréciation des provisions
stocks Quote-parts sur opérations faites en
commun
Bénéfice attribué en perte transférée
Quote-parts sur opérations faites en
commun
Perte supportée ou bénéfice transféré
L
es contours de l’activité de construction de maisons individuelles sont
assez malaisés à préciser.
En effet, la construction de maisons individuelles ne représente pas un
secteur d’activité parfaitement homogène.
Cette hétérogénéité résulte de plusieurs sources de divergences qui sont
les suivantes :
• Initiative du projet ;
Une maison individuelle peut être construite au sein d’un village, à l’initiative
d’un constructeur qui prend le risque d’acquérir un terrain, de le viabiliser et de
le diviser puis de proposer à la vente des maisons qu’il aura construites dessus.
Une telle opération est assimilable à une opération de promotion-construction
qui au lieu d’être « verticale » car portant sur un immeuble collectif, est alors
« horizontale » car portant sur un ensemble de constructions disséminées sur
une surface plus ou moins importante.
La construction de la maison peut être également effectuée à l’initiative du
propriétaire d’un terrain, qui s’adresse alors à un professionnel de la construction.
Le terrain concerné peut être situé dans un lotissement.
Dans ce cas, les branchements et travaux de voiries, de même que les
autorisations nécessaires autres que le permis de construire auront été effectués
et obtenus par le lotisseur lui-même. Le terrain peut également être situé hors
lotissement et les travaux de voiries et branchements seront à la charge du
propriétaire du terrain dans le respect des règles locales d’urbanisme.
• Étendue de la mission du constructeur ;
La mission du professionnel de la construction en charge du chantier peut
être plus ou moins étendue. Cette mission peut, en effet, consister en une
délégation complète allant de la fourniture de plan jusqu'à la réalisation de la
maison avec les moyens propres du professionnel de la construction ou par
recours plus ou moins large à la sous-traitance.
L’acquéreur de la maison peut également souhaiter effectuer une partie des
travaux de finition.
Le propriétaire du terrain peut également souhaiter garder une large initiative
dans la gestion de son chantier et, dans ce cas, il négociera les différents
1 Ce texte définit deux modalités de révision possible au choix des parties, précisant également que la
révision du prix « ne peut être calculée qu'en fonction de la variation d'un indice national du bâtiment tous
corps d'état mesurant l'évolution du coût des facteurs de production dans le bâtiment, publié par l’autorité
administrative […] ».
◊ Responsabilité civile
Ainsi que nous l’avons mentionné, le constructeur de maisons individuelles
encourt toutes les responsabilités contractuelles des constructeurs :
• Garantie décennale ;
• Garantie biennale ;
• Garantie de parfait achèvement.
En tant que constructeur, il peut également encourir une responsabilité
délictuelle à l’égard des tiers.
Ces responsabilités font l’objet de couvertures d’assurance obligatoires
(responsabilité décennale) ou facultatives (responsabilité biennale et garantie
de parfait achèvement).
◊ Responsabilité pénale
Plusieurs délits spécifiques à la profession sont susceptibles d’être sanctionnés
par le Code de la construction et de l’habitation, étant précisé à nouveau que
les dispositions relatives au CCMI sont d’ordre public.
Le premier concerne l’exécution de travaux en l’absence de contrat de
construction de maison individuelle alors que la situation exigeait la conclusion
d’un tel contrat ou bien l’exécution de travaux sans avoir obtenu la garantie
de livraison.
En effet, aux termes du premier alinéa de l’article L.241-8 du Code de la
construction et de l’habitation : « Sera puni d'un emprisonnement de deux
ans et d'une amende de 300 000 euros quiconque, tenu à la conclusion d'un
contrat par application de l'article L.231-1 ou de l'article L.232-1, aura entrepris
l'exécution des travaux sans avoir conclu un contrat écrit conforme aux
1 Ces peines ont été considérablement alourdies par l’article 78 de la loi 2018-1021 du 23 novembre 2018.
• Cas général
Les travaux effectués par un constructeur dans le cadre d’un contrat de
construction de maison individuelle sont soumis à la TVA au taux normal.
• L’auto-liquidation de la TVA
Un dispositif d’auto-liquidation de la TVA applicable à compter du 1er janvier 2014
a été mis en place pour les prestations fournies dans le cadre de contrats de
sous-traitance dans le secteur du bâtiment.
Ainsi que le rappelle la doctrine fiscale, « la mesure d’auto-liquidation ne vise
que les travaux immobiliers réalisés par un sous-traitant quel que soit son
rang en cas de sous-traitance en chaîne. » (BOI-TVA-DECLA-10-10-20 § 533
alinéa 2).
Cette mesure se réfère expressément à la définition de la sous-traitance telle
qu’issue de l’article 1er de la loi 75-1334 du 31 décembre 1975 :
La sous-traitance est « l'opération par laquelle un entrepreneur confie par un
sous-traité, et sous sa responsabilité, à une autre personne appelée sous-
traitant l'exécution de tout ou partie du contrat d'entreprise ou d'une partie du
marché public conclu avec le maître de l'ouvrage ».
Ainsi que nous l’avons souligné pages 608 et suivantes, l’article L.231-13
du CCH impose des obligations particulières au constructeur partie à un contrat
de CMI lorsqu’il a recours à la sous-traitance.
Le g) de cet article fait expressément référence à la loi du 31 décembre 1975
réglementant le recours à la sous-traitance.
Il apparaît donc que lorsque la construction d’une maison individuelle est
réalisée dans le cadre d’un CCMI, le constructeur prestataire de travaux
immobiliers est tenu de respecter les dispositions relatives à l’auto-liquidation
lorsqu’il a recours à la sous-traitance.
Ce dispositif fait l’objet de commentaires dans BOI-TVA-DECLA-10-10-20
§§ 531 à 539.
Il convient de faire remarquer que « les prestations intellectuelles confiées
par les entreprises de construction à des bureaux d'études, économistes de
la construction ou sociétés d'ingénierie sont exclues du dispositif. » (§ 534 de
la documentation précitée).
◊ Charges à payer
La comptabilité des constructeurs de maisons individuelles doit respecter le
principe d’indépendance des exercices et il convient de veiller, lors de la clôture
des comptes, à ce que la totalité des coûts des opérations réalisées au cours
de l’exercice comptable concerné ont été pris en compte.
En conséquence, les écritures à constater dans les comptes de charges à
payer lors de la clôture des comptes concernent essentiellement sans que
cette liste soit exhaustive :
• Les factures à recevoir des fournisseurs de matériaux correspondant à
des fournitures livrées avant la clôture de l’exercice ;
• Les factures à recevoir ou les situations de travaux des prestataires
et sous-traitants, plus particulièrement encore lorsque la prestation
correspondante a fait l’objet d’une facturation au maître de l’ouvrage ;
• Les travaux restant à effectuer postérieurement à la réception, ces
travaux parfaitement identifiés ne devant pas être confondus avec le
service après‑vente ;
• Les factures à recevoir correspondant aux éventuelles révisions de prix
des sous-traitants.
1 Le recours à un logiciel de gestion de chantier conçu pour les activités de BTP pourra être utile
moyennant les adaptations nécessaires.
2 Cependant ces matériaux peuvent également faire l’objet d’une gestion en « flux tendus » permettant
une affectation directe selon l’organisation adoptée par le constructeur.
Code
Code
regroupement
chantier
2
◊ Opérations d’inventaire
Lorsque l’opération est réalisée du début à la fin au cours du même
exercice aucune autre écriture n’est généralement à enregistrer au titre du
chantier concerné.
Certaines charges à payer et provisions pour litiges ou pour garanties
concernant cette opération sont cependant susceptibles d’être enregistrées.
Ces événements font l’objet d’un examen plus complet ci-dessus, pages 627
et suivantes.
Par ailleurs, lorsque le constructeur de maisons individuelles dispose d’un
stock de matières premières et de fournitures en instance d’incorporation à des
chantiers, il convient bien évidemment de constater ce stock en fin d’exercice
par l’écriture traditionnelle suivante :
Toutes les opérations d’inventaire évoquées dans cette section doivent être
contrepassées à l’ouverture de l’exercice suivant.
Le résultat relatif à l’opération sera dégagé pour la partie correspondant
au pourcentage d’avancement sur l’exercice de clôture et pour la partie
complémentaire1 sur l’exercice suivant grâce au cumul de trois séries
d’écritures :
1 On rappelle en effet que les opérations de construction de maisons individuelles sont généralement
d’une durée inférieure à un an.
1 Pour les constructeurs ayant opté pour la méthode de l’avancement, une information concernant les
produits constatés d’avance pourra être communiquée si le montant de ce poste est significatif.
• Légifrance http://legifrance.gouv.fr/
Ce site donne un accès gratuit à tous les codes, lois et décrets en vigueur sur
le territoire national.
Pour ce qui concerne la matière traitée dans le présent ouvrage, on se reportera
aux textes les plus fréquemment cités :
* Code du commerce (notamment les articles traitant de comptabilité
ou de consolidation)
* Code général des impôts et ses annexes
* Code de la construction et de l’habitation (CCH)
* Code de l’urbanisme
Ce site donne également accès à la jurisprudence administrative (Conseil
d’État, Cours administratives d’appel...) ou judiciaire (Cour de Cassation...).
Les textes sont accessibles selon la date de décision ou, plus commodément,
par numéro de décision si celui-ci est connu.
Bibliographie ♦ 649
• Base documentaire BoFIP http://bofip.impots.gouv.fr/
Expression de la doctrine de l’administration fiscale, ce site particulièrement
riche complète les dispositions législatives et réglementaires incluses dans
le CGI.
Dans le cadre de notre étude, les séries qui semblent les plus intéressantes
sont notamment :
* BOI-TVA-IMM-10 et suivants
* BOI-TVA-CHAMP-10 et suivants
* BOI-TVA-DED-60
* BOI-BIC-CHAMP-20
* BOI-BIC-CHAMP-70...
Le lecteur pourra aisément se reporter au texte original afin de vérifier la
pertinence des nombreuses citations de cet ensemble documentaire, incluses
dans le corps du livre. En effet, cette documentation est modifiée périodiquement
eu égard aux changements législatifs et réglementaires ainsi qu’à l’évolution
de la jurisprudence.
• Éditions législatives
Dictionnaire Permanent Construction
TABLE DES MATIÈRES
Avant-propos...................................................................................................9
Panorama des activités immobilières........................................................................ 9
Les producteurs...................................................................................................... 10
Les opérations de lotissement et d’aménagement.................................................. 10
Les opérations de construction et de promotion immobilière.................................. 11
Le constructeur de maisons individuelles............................................................... 12
Les négociants........................................................................................................ 12
Les opérations de marchand de biens.................................................................... 12
L’agent immobilier................................................................................................... 13
Les gestionnaires.................................................................................................... 13
Le gérant d’immeubles............................................................................................ 13
Le syndic de copropriété......................................................................................... 14
La gestion directe.................................................................................................... 15
II • Activités de promotion-construction...................................................163
II.1 Définition des activités de promotion-construction.......................................... 163
II.1.1 Quelques précisions terminologiques....................................................... 163
II.1.2 Promotion « intégrée » et promotion « décentralisée »............................ 164
II.2 Environnement juridique des activités de promotion-construction.................. 168
II.2.1 Dispositions contractuelles entre les acteurs de la construction.............. 168
• Le contrat de promotion immobilière......................................................................................... 168
Dispositions générales aux contrats de promotion immobilière........................................... 169
Dispositions particulières aux contrats de promotion immobilière portant sur des immeubles
du secteur protégé................................................................................................................ 171
• Les autres types de contrat....................................................................................................... 175
II.2.2 Les véhicules juridiques de la promotion-construction............................. 176
• La société civile de construction vente...................................................................................... 176
Aspects généraux................................................................................................................. 176
Dispositions fiscales............................................................................................................. 178
• La société en nom collectif........................................................................................................ 188
Caractéristiques principales de la société en nom collectif (SNC)....................................... 188
Avantages et inconvénients du choix de la SNC comme véhicule juridique de programmes
immobiliers........................................................................................................................... 189
Comparaison entre la SCCV et la SNC................................................................................ 190
• Les autres types de véhicules juridiques.................................................................................. 190
La société en participation.................................................................................................... 190
L’indivision et la société créée de fait................................................................................... 190
Les sociétés de capitaux (SA, SAS, SARL)......................................................................... 191
Les sociétés unipersonnelles (EURL et SASU).................................................................... 191
La prépondérance immobilière............................................................................................. 192
• Le commissariat aux comptes dans les groupes immobiliers................................................... 193
II.2.3 Les contrats de vente............................................................................... 194
• Vente d’un immeuble achevé.................................................................................................... 195
• Vente d’immeubles à construire................................................................................................ 195
Dispositions communes........................................................................................................ 195
Vente à terme....................................................................................................................... 195
• Vente en l’état futur d’achèvement............................................................................................ 196
Contrat de réservation.......................................................................................................... 197
IV • La location accessoire.........................................................................507
IV.1 Rappels généraux concernant les activités locatives.................................... 507
IV.1.1 Aspects juridiques.................................................................................... 507
IV.1.2 Principes comptables............................................................................... 508
IV.1.3 Réglementation fiscale............................................................................ 509
• Réglementation en matière d’impôts directs............................................................................. 509
• Réglementation au regard de la TVA........................................................................................ 510
Les différents types de baux au regard de la TVA................................................................ 510
Conséquences de la soumission des loyers à la TVA...........................................................511
Conséquences en cas de cession de l’immeuble..................................................................511
IV.2 Principes applicables à la location temporaire d’un stock immobilier............ 515
IV.2.1 Règles applicables en matière de TVA.................................................... 515
• L’assimilation du stock immobilier à des immobilisations sur le plan fiscal............................... 515
• Conséquences de l’assimilation pendant la période de location............................................... 517
Locations intermédiaires soumises à TVA............................................................................ 518
Locations intermédiaires non soumises à TVA..................................................................... 518
• Conséquences de l’assimilation lors de la cession de l’immeuble............................................ 519
La cession de l’immeuble est soumise à la TVA................................................................... 519
La cession de l’immeuble n’est pas soumise à TVA............................................................. 520
Cession d’une universalité de biens..................................................................................... 521
• Conséquences de l’assimilation pour des immeubles rénovés................................................. 521
Les travaux sont constitutifs d’une « rénovation lourde »..................................................... 522
Les travaux sont constitutifs d’une « rénovation légère »..................................................... 522
IV.2.2 Traitement comptable.............................................................................. 524
IV.2.3 Règles applicables en matière d’impôt direct.......................................... 525
• L’opérateur est soumis à l’impôt sur les sociétés...................................................................... 525
• L’opérateur n’est pas soumis à l’impôt sur les sociétés............................................................ 525
IV.3 Constitution d’un secteur locatif permanent................................................... 526
IV.3.1 Conséquences en matière de TVA.......................................................... 526
• La création du secteur locatif est décidée dès l’acquisition ou l’achèvement de l’immeuble.... 526
Immeuble acquis.................................................................................................................. 526
VII • Bibliographie........................................................................................649
VII.1 Sites web gratuits......................................................................................... 649
VII.2 Documentation privée................................................................................... 651
Projet1:Mise en page 1 01/10/2020 18:59 Page 1
2E ÉDITION
GÉRARD
PICAULT
LOTISSEURS… COMPTABILITÉ, FISCALITÉ ET ENVIRONNEMENT
JURIDIQUE DES OPÉRATIONS IMMOBILIÈRES…
La diversité des opérations immobilières rend leur traitement délicat, y compris pour les acteurs qui
ont fait profession de ces activités.
69 € TTC
ISBN : 978 2 818809846