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LES RELATIONS EST-OUEST DE 1947 A 1991

La Seconde Guerre mondiale avait provoqué une alliance contre-nature entre les démocraties
libérales occidentales et l’URSS. Une fois le nazisme vaincu, les antagonismes profonds
resurgissent : le libéralisme et le communisme expriment leurs tendances irréconciliables. Dès 1947,
la grande alliance éclate et laisse place à la constitution des blocs qui dictent la marche du monde
jusqu’à la fin du XXe siècle.

Quelques dates clés :


- 5/3/46 discours de Fulton
- 12/3/47 doctrine Truman
- 22/9/47 doctrine Jdanov
- 5/10/47 Kominform
- 5/6/47 plan Marshall
- 25/2/48 coup de Prague
- 24/6/48 au 12/5/49 blocus de Berlin
- 4/4/49 OTAN
- 23/5/49 proclamation RFA
- 7/10/49 proclamation RDA
- 1/10/49 Fondation de la République Populaire de Chine
- 25/6/50 au 27/7/53 guerre de Corée
- 1/9/51 ANZUS
- 5/3/53 mort Staline
- 8/9/54 OTASE
- 24/2/55 pacte de Bagdad
- 18 au 24/4/55 conférence de Bandung
- 6/5/55 RFA intègre l’OTAN
- 14/5/55 pacte de Varsovie
- 14/2/56 ouverture du XXe congrès du PCUS
- octobre 56 : soulèvement Pologne
- octobre novembre 56 : soulèvement à Budapest
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- 29/10 au 7/11/56 crise de Suez
- 4/10/57 Spoutnik
- 10/1/59 prise de pouvoir de Castro à Cuba
- 12/4/61 Youri Gagarine dans l’espace
- 17 au 19/4/61 débarquement baie des Cochons
- 13/8/61 Mur de Berlin
- 1961 : Kennedy envoie 15.000 conseillers militaires au Vietnam
- 12/9/62 JFK déclare que les EU ont décidé d’aller sur la lune
- 14 au 28/10/62 crise de Cuba
- 5/8/63 traité de Moscou
- Août 1964 résolution du golfe du Tonkin
- 1964 rupture des relations entre le PCUS et le PCC
- 7/3/1966 France sort du commandement intégré de l’OTAN
- 5/1 au 21/8/68 printemps de Prague
- 1/7/1968 traité de non prolifération nucléaire
- 30/1/1968 offensive du Têt
- 1969 lancement de l’Ostpolitik
- 1969 début de la politique de vietnamisation de Nixon
- 2/3 au 11/9/69 incidents frontaliers à la frontière sino soviétique
- 21/7/69 Armstrong sur la lune
- 26/5/72 signature accords Salt 1
- 27/1/73 accords de Paris et retrait progressif des troupes US au Vietnam
- 1973 publication de l’archipel du goulag
- 3/7/73 au 1/8/75 accords d’Helsinki
- 77 à 87 crise des euromissiles
- 18/6/79 accords Salt 2
- 25/12/79 invasion Afghanistan
- 1980 boycott JO de Moscou
- 1981 lancement par Reagan de l’Initiative de Défense Stratégique (Stars war)
- avril 1985 lancement de la perestroïka
- 1986 lancement de la Glasnost
- 8/12/87 traité FNI
- 15/5/88 retrait des troupes d’Afghanistan
- 9/9/89 chute du mur de Berlin

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- 17/11/89 révolution de velours en Tchécoslovaquie
- 17/1 au 28/2 1991 guerre du Golfe
- 31/7/91 signature des accords Start I
- 25/12/1991 dissolution de l’URSS

Les présidents US :

12-4-45 au 20-1/53 Harry S. Truman

20/1/53 au 20/1/61 Dwight D. Eisenhower

20/1/61 au 22/11/63 John F. Kennedy

22/11/63 au 20/1/69 Lyndon B. Johnson

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20/1/69 au 9/8/74 Richard Nixon

9/8/74 au 20/1/77 GéraldFord

20/1/77 au 20/1/81 Jimmy Carter

20/1/81 au 20/1/89 Ronald Reagan

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20/1/89 au 20/1/93 George H.W. Bush

Les dirigeants soviétiques

1922-1953 Joseph Staline

7/9/1953 - 14/10/1964 Nikita Khrouchtchev

14/10/1964 – 10/11/1982 Leonid Brejnev

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12/11/1982 – 9/2/1984 Youri Andropov

13/2/1984 – 10/3/1985 Kostantin


Tchernenko

11/3/1985 – 25/12/1991 Mikaïl Gorbatchev

Les périodes de la guerre froide :


1947-1953 = guerre froide
1953-1962 = coexistence pacifique
1962-1975 = détente
1975-1985 = guerre fraîche
1985-1991 = fin de la guerre froide (ou nouvelle détente)
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I LA RUPTURE DE 1947

1. LES ETAPES DE LA RUPTURE

➢ Les pays européens sont confrontés à de graves difficultés économiques : ils n’arrivent pas à sortir
de la guerre, l’Allemagne occupée constitue un obstacle au redémarrage du commerce
européen ;
➢ Les Soviétiques installent des régimes qui leur sont favorables dans les pays occupés par l’Armée
rouge. En Pologne, en Roumanie et en Bulgarie, des millions de réfugiés fuient vers l’Ouest et
accroissent les difficultés des pays d’accueil. Cette politique confirme les craintes de Churchill
exprimées lors du discours de Fulton de 1946 où le rideau de fer tombé sur l’Europe est évoqué ;
➢ La Grèce en proie à la guerre civile depuis 1947 est menacée par les Soviétiques. Toutefois, les
forces gouvernementales emportent la décision en 1949 avec l’appui des puissances anglo-
saxonnes ;
➢ L’Iran est également un enjeu stratégique du fait de ses réserves pétrolières ;
➢ C’est dans ce contexte de mars 1947 que Truman, président des États-Unis, fixe la doctrine
américaine avec l’aide du général Marshall, secrétaire d’État. Le Congrès vote une aide d’urgence
pour la Grèce et la Turquie afin que ces positions stratégiques ne basculent pas du côté soviétique.
Ce subside est ensuite élargi aux différents pays menacés ;
➢ Lors de la conférence de Moscou qui se tient au même moment, aucun accord ne peut être trouvé
sur les questions de la paix allemande et du statut de l’Autriche ;
➢ La conférence de Londres réunit fin 1947 les ministres des affaires étrangères pour une ultime
tentative de conciliation. Les Soviétiques sont mis en minorité dans un contexte beaucoup plus dur
(grève en France, lancement du plan Marshall, création du Kominform).

Cette rupture emporte des conséquences importantes. L’ONU est paralysée et les blocs se
constituent. Dans les États de l’Ouest, les alliances gouvernementales auxquelles participaient les
communistes éclatent. C’est le cas en France du cabinet Ramadier, ou encore en Italie.

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2. LE BLOC OCCIDENTAL

Le 5 juin 1947, le secrétaire d’État Marshall prononce à l’Université de Harvard un discours dans
lequel il expose les difficultés des pays européens et la nécessité de leur accorder une aide globale
à large échelle. Cette initiative vise surtout l’Europe occidentale, mais les pays de l’Est ne sont pas
exclus par principe. Ils ne refusent que sur les pressions de l’URSS.
La conférence de Paris de l’été 1947 définit un programme de développement économique. La
charge de sa gestion est confiée à une organisation ad hoc, l’Organisation Européenne de
Coopération Economique (OECE). L’aide américaine atteint dix milliards de dollars.

L’opposition idéologique apparaît immédiatement. Le monde occidental est accusé


d’impérialisme par le bloc de l’Est qui s’autoproclame le monde libre. Dans ce contexte, la prudence
conduit la Finlande à refuser le plan Marshall, comme la Tchécoslovaquie qui subit les menaces de
Moscou.

Cette situation a des conséquences sur l’évolution de l’Allemagne. L’hypothèse de nationalisation


de la Ruhr est abandonnée. Les zones d’occupation du Royaume-Uni et des États-Unis fusionnent
en une Bizone, prémices de la constitution de l’Allemagne de l’Ouest.

3. LE BLOC SOCIALISTE

Le bloc de l’Est naît de la volonté soviétique. L’URSS recourt à trois moyens : d’abord la
présence de l’Armée rouge sur le territoire des États visés, ensuite la multiplication des traités
bilatéraux dans le domaine économique, enfin la fusion ordonnée des partis socialistes et
communistes sous la direction de ces derniers. Jdanov formalise en novembre 1947 l’idée d’un
monde divisé en deux camps. Peu après, les Soviétiques annoncent la création du Kominform qui
coordonne l’action des partis communistes de la planète suivant le principe du centralisme
démocratique. L’œil de Moscou vient de s’ouvrir.

Certains pays parviennent néanmoins à échapper au camp socialiste. Dans l’Autriche occupée en
partie par les Américains, la domination reste limitée. En Finlande, la fusion du parti socialiste et
de la formation communiste échoue.

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Le Coup de Prague de 1948 désigne la chute de la Tchécoslovaquie dans l’escarcelle soviétique.
Dirigée par un gouvernement tripartite de centristes, de socialistes et de communistes depuis 1946,
le PC y a recueilli son plus gros résultat électoral dans une élection démocratique. Or le pays revêt
une importance stratégique majeure : selon le mot de Bismarck, qui tient Prague tient l’Europe.
Les premières pressions provoquent le rejet de l’aide Marshall par la Tchécoslovaquie.
La présence des communistes au gouvernement leur donne un contrôle sur les forces de police du
ministère de l’Intérieur. Des manifestations téléguidées par Moscou accentuent la délicatesse de la
situation politique. Le président Bénès cède et accepte de composer un nouveau gouvernement
presque exclusivement communiste. C’est un véritable coup d’État, d’autant que la presse et la
radio ont soutenu l’entreprise. Les élections de 1948 accordent près de 90% des voix à la liste
unique communiste. La tactique du salami a été un succès.

Une période stalinienne s’ouvre pour l’Europe de l’Est avec le blocus de Berlin. L’échec des
communistes en Grèce en 1949 fige cette partition du continent.

II UN MONDE D’AFFRONTEMENTS (194 7-1955)

1. LA GUERRE FROIDE EN EUROPE, UN CONTINENT PARTAGE

La résistance à l’occupation nazie a été très forte en Yougoslavie. Le pays s’est libéré par lui-même,
sans le secours des troupes soviétiques. La forte personnalité du général Tito et son sens politique
lui inspirent une méfiance certaine envers Staline. Cependant, dès 1945, la Yougoslavie se dote
d’institutions calquées sur le modèle soviétique. Le puissant parti communiste bénéficie d’un
soutien fort de la population ; il inclut aussi une dimension nationaliste affirmée.

Tito s’oppose aux Occidentaux sur l’affaire de Trieste qui est finalement rattachée à l’Italie.
Il souhaite réaliser une union des Balkans. Des traités économiques et douaniers préliminaires sont
signés avec la Bulgarie et l’Albanie. La Pravda condamne cette initiative en janvier 1948 ; le
dirigeant bulgare Dimitrov, jugé favorable à cette initiative, est déporté en URSS.

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Tito ne veut pas d’une tutelle de Moscou sur les affaires yougoslaves. De plus, il estime que l’URSS
ne l’a pas suffisamment soutenu sur le différend de Trieste. En avril 1948, deux ministres
yougoslaves proches de Moscou sont révoqués pour anticommunisme. Les Soviétiques
n’interviennent pas, certes en raison de l’effet médiatique défavorable induit par une mise au pas,
mais aussi et surtout par crainte de subir une défaite militaire infligée par la très efficace armée
yougoslave. Le nationalisme de la population et la qualité de la police politique de Tito, l’Ozna,
conduisent également à prudence.

L’autonomisation de la Yougoslavie est un échec pour Moscou. Fin juillet 1948, un accord financier
technique est établi entre Belgrade et les États-Unis, même si Tito continue à soutenir les positions
communistes. L’URSS décrète un blocus économique de la Yougoslavie, on craint une escalade
militaire. L’Amérique réagit par une aide financière et par l’élection de Belgrade en tant que membre
du Conseil de sécurité de l’ONU en 1949 et en 1951, sans demander en retour l’adhésion au Pacte
Atlantique.

La politique indépendante de Tito écarte la Yougoslavie de la logique des blocs. Elle sera un des
principaux États non-alignés.

L’évolution de l’Allemagne entre 1945 et 1948 répond aux accords qui interviennent entre les Alliés.
Une occupation par trois puis quatre puissances est mise en place en octobre 1944. Les zones
occidentales fusionnent en 1946 pour constituer un pôle économique susceptible de s’opposer à
l’espace soviétique dans lequel les démantèlements d’usine se multiplient au profit de l’URSS, et
où se met en place une organisation économique de type socialiste.

Le problème de Berlin persiste. L’ancienne capitale du Reich est aussi partagée entre les quatre
puissances victorieuses, mais elle se trouve en pleine zone soviétique, ce qui représente un moyen
de pression idéal. Un blocus partiel est lancé en mars 1948, il est total trois mois plus tard. Les
Américains organisent un pont aérien pour ravitailler la population, montrant leur détermination
à préserver leur présence et leurs prérogatives.

Conséquence de la crise, la République fédérale d’Allemagne est créée en 1949. C’est une
démocratie pluraliste fondée sur une Constitution, la Loi fondamentale. Dans la foulée, la
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République démocratique d’Allemagne voit le jour, démocratie populaire inspirée du système
soviétique.

Dans l’année 1949, deux évènements accélèrent la mise en place des blocs. Les Soviétiques font
exploser leur première bombe nucléaire, équilibrant le potentiel de destruction détenu par les
Américains depuis Hiroshima. De plus, la Chine devient communiste. A partir de cette date, les
alliances de la Seconde Guerre mondiale ont vécu, ce sont les systèmes diplomatiques et militaires
de la Guerre froide qui structurent le monde.

La mise en place du Pacte Atlantique est une révolution de la politique étrangère des États-Unis
qui abandonnent leur tradition isolationniste. Le Sénat autorise la conclusion en temps de paix
d’alliances hors du continent américain. Le Pacte Atlantique est le principal instrument de cette
politique : système défensif non automatique sous le contrôle des Américains seuls à même de
pourvoir armes et matériels, il prévient les risques d’agression de l’Europe. Le Pacte est signé en
1949, l’OTAN prévoit un commandement intégré de toutes les forces de l’organisation.

Le Pacte de Varsovie n’est signé qu’en 1955 après la décision américaine de réarmer l’Allemagne
de l’Ouest. Cependant, des accords militaires existaient dès 1949 entre les pays de l’Est. Les
Soviétiques ont la haute main sur le commandement et sur la fourniture du matériel.

2. LA GUERRE FROIDE EN ASIE, UNE SUCCESSION DE CONFLITS

A partir de 1936, la menace japonaise avait provoqué un rapprochement entre nationalistes et


communistes chinois, en guerre depuis 1927. La Chine est donc divisée en trois territoires pendant
la Seconde Guerre mondiale : le premier japonais, le deuxième nationaliste qui reçoit à partir de
1941 une aide américaine, le troisième communiste cible des deux précédents.

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En 1945, la Chine est du côté des vainqueurs, représentée par le maréchal Tchang Kai-Chek qui
la préside avec l’appui des notables locaux et du parti nationaliste, le Kuomintang. En fait, ce
régime ne se fonde que sur l’armée et la police. La Chine fait toutefois partie des cinq membres
permanents du Conseil de Sécurité e l’ONU.

Le parti communiste est dirigé par Mao Tsé-Toung, dont la popularité est assise sur la guérilla
patriotique anti-japonaise. Dans les régions qu’il maîtrise, la population est parfaitement contrôlée.
C’est donc une véritable force révolutionnaire, sans grands moyens mais nantie d’un enthousiasme
à toute épreuve, dont les Soviétiques se méfient car ils la jugent incontrôlable.

La crise chinoise de 1945 est une crise sociale, née de la démographie galopante de ce pays qui
compte alors 500 millions d’habitants. La société rurale pâtit d’exploitations trop petites et de
l’usure pratiquée par les prêteurs. Les communistes trouvent un appui sur ces paysans pauvres.
L’inflation galopante accroît encore les difficultés économiques.

Les Américains tentent une médiation entre les deux parties ; ils obtiennent un bref cessez-le-feu.
Les Soviétiques obtiennent un résultat similaire par l’invasion de la Mandchourie. Malgré une
aide américaine bien supérieure à celle que les Soviétiques accordent à leurs rivaux, les nationalistes
sont culbutés par une armée communiste beaucoup plus disciplinée. Par ailleurs, le Kuomintang
souffre de la corruption quand la centralisation de son organisation donne au parti communiste
une efficacité redoutable.

A partir de 1948, les armées communistes de Lin Piao prennent l’avantage. Ils prononcent une
réforme agraire radicale. Pékin tombe en janvier 1949. La République populaire de Chine est
proclamée le 1er octobre 1949 tandis que les nationalistes vaincus se réfugient à Formose (Taïwan)
où ils demeurent la seule entité reconnue par l’ONU.

La Corée est occupée par le Japon depuis 1910. A Yalta, il a été décidé de partager un nord
soviétique et un sud américain de part et d’autre du 38° parallèle.

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En septembre 1947, les Américains portèrent la question coréenne devant les Nations unies.
L’Assemblée générale désigna une commission pour organiser des élections libres en tant que
préliminaires à la formation d’un gouvernement national. Toutefois, les Soviétiques, qui
considéraient les Nations unies comme une organisation américaine dans la mesure où, avant la
décolonisation, la plupart de ses membres appartenaient au bloc occidental, refusèrent d’admettre
la commission dans leur zone d’occupation. Le 10 mai 1948, des élections sont organisées en Corée
du Sud alors que le pouvoir revient au Nord à Kim Il Sung. Chaque entité est reconnue par le
système d’alliance auquel elle appartient. URSS et États-Unis retirent leurs contingents.

En 1950, le représentant américain à l’ONU Acheson déclare imprudemment que Formose et la


Corée se trouvent en dehors du périmètre d’intervention des États-Unis. Les communistes, URSS
et Chine, sont donc tentés d’intervenir. Le 25 juin, les troupes du Nord passent la frontière. Le
Conseil de Sécurité, libre de statuer grâce à la politique soviétique de la chaise vide, décide
une réaction : les États-Unis sont chargés de coordonner l’opération conduite sous drapeau des
Nations Unies. Truman décide de faire intervenir l’aviation et ordonne à MacArthur de
débarquer en Corée.

Les Américains souhaitent d’abord refouler les envahisseurs au-delà de leur frontière puis, contre
l’avis des Européens, ils décident d’entrer dans le territoire du Nord. Mais les troupes chinoises
interviennent. MacArthur sollicite l’autorisation de bombarder la Chine. Truman peut prendre la
décision qui ferait entrer Pékin et sans doute Moscou dans un conflit d’envergure
mondiale, probablement nucléaire. Le Britannique Attlee prêche la modération. Finalement,
MacArthur est remplacé par Ridgway qui détend l’atmosphère alors que le front se stabilise à autour
de la ligne de frontière.

Le 27 juillet 1953, l’armistice de Pan Mun Jom fixe la frontière entre les deux États sur le 38°
parallèle. Le Japon s’est révélé un allié important dans la région comme l’est la RFA en Europe :
dès 1950, le traité de San Francisco a clos le contentieux de la Seconde Guerre mondiale. Par
ailleurs, un regroupement de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande et des États-Unis a lieu autour de
l’ANZUS, pendant de l’OTAN dans le Pacifique, chargé notamment de la protection des
Philippines contre un éventuel coup de force communiste.

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La guerre de Corée incite les Américains à réarmer l’Allemagne contrairement aux accords de
Potsdam et aux engagements pris lors de la signature du Pacte Atlantique. C’est l’épisode de la
Communauté européenne de Défense dont l’échec conduit, fin 1954, à l’intégration de la RFA
dans l’OTAN sous réserve d’un contrôle de ses effectifs et de ses armements.

Les relations entre les deux blocs évoluent favorablement durant ces quelques mois. En mai 1955,
un accord permet à l’Autriche de recouvrer sa souveraineté à la condition de demeurer neutre
entre les deux blocs. En juillet 1955, une conférence se tient à Genève sur le désarmement, le statut
de l’Allemagne et plus largement les relations Est-Ouest. Elle réunit Eden, Faure, Khrouchtchev
et Eisenhower.

III LES CRISES ET LA COEXISTENCE PACIFIQUE (1956 -1962)

1. LES CRISES DE L’ANNEE 1956

L’année 1956 marque la tentative de l’Europe de s’extraire de la tutelle des Grands pour
recouvrer son indépendance diplomatique. Les Européens sont aussi contraints d’accorder
l’indépendance à leurs colonies d’Asie et d’Afrique. Les pays du Tiers Monde – expression de Sauvy
– disposent à l’Assemblée générale de l’ONU d’une tribune qui leur permet de faire entendre leurs
revendications.

La conférence de Bandung s’est tenue en avril 1955 à l’initiative du groupe de Colombo (Inde,
Pakistan, Ceylan, Birmanie et Indonésie). Réunissant trente nations d’Asie et d’Afrique, elle
condamne le colonialisme (notamment français et anglais) et proclame le refus de la logique
d’affrontement entre Est et Ouest.

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L’Europe de l’Ouest évolue de son côté avec la fondation de la Communauté économique
européenne par les Traités de Rome de 1957.

Le XX° Congrès du PCUS est celui de la déstalinisation. C’est le premier depuis la mort de
Staline en 1953, sous la direction de Khrouchtchev dont la politique étrangère privilégie
l’apaisement avec la Yougoslavie et la coopération avec la Chine. Dans un rapport secret lu devant
les délégués, les crimes de Staline sont énumérés et dénoncés.

L’Occident reçoit rapidement la nouvelle, ce qui provoque des tensions au sein des partis
communistes. Les réactions sont plus vives encore à l’Est. En Pologne, les ouvriers de Poznań se
soulèvent et Gomulka, dirigeant communiste modéré du pays, doit promettre de ne pas procéder
à des réformes profondes : la répression prend le nom d’octobre polonais.

En Hongrie, la situation tourne à l’émeute en octobre 1956, une partie de l’armée joignant les
insurgés. Imre Nagy, écarté du pouvoir en 1953 pour ses idées réformatrices, revient aux affaires
et obtient le départ des troupes soviétiques. Mais galvanisé par la situation, Nagy proclame le 1 er
novembre la neutralité de la Hongrie, le retrait du Pacte de Varsovie et l’instauration du
pluralisme politique. Les chars de l’Armée rouge interviennent une seconde fois, très durement,
pour rétablir l’ordre. Nagy est jugé et exécuté. Son successeur, Kadar, se borne à des réformes
prudentes. Durant toute la crise, les protestations occidentales n’ont pas dépassé le stade
diplomatique.

Le lancement du Spoutnik en octobre 1957 porte une menace à l’encontre des Occidentaux :
capable de lancer un engin dans l’espace, l’URSS peut désormais frapper les États-Unis par le
moyen de missiles intercontinentaux. Washington réplique par un programme de recherche
similaire. Mao considère qu’il n’est plus nécessaire de ménager l’Ouest maintenant la supériorité
acquise, mais Khrouchtchev préfère rester prudent. Le terme de coexistence pacifique
commence à se répandre, même si la question de Berlin demeure en suspens.

2. L’ERECTION DU MUR (1961)

Le réarmement allemand empoisonne les relations entre les deux blocs. Berlin symbolise ce
désaccord. Dès 1958, Moscou somme les Occidentaux d’accorder à Berlin le statut de ville libre
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neutralisé sous administration onusienne. En fait, Berlin sert surtout de vitrine pour la société
de consommation et de point de passage entre l’Est et l’Ouest. Entre 1952 et 1961, plus de deux
millions de réfugiés sont passés en RFA, pour la plupart des travailleurs très qualifiés dont le départ
pénalise le développement de la RDA.

En mai 1960, Khrouchtchev constate que les Occidentaux n’ont aucunement l’intention de
modifier le statut de Berlin, ni d’ailleurs de présenter des excuses pour le survol de l’URSS par un
U2. Le 13 août 1961, la police est-allemande érige le Mur qui sépare désormais les secteurs de la
ville malgré les protestations des Occidentaux. Le problème de Berlin est figé.

3. LA CRISE DE CUBA (1962)

L’île antillaise, indépendante depuis 1898 et la guerre hispano-américaine, demeure depuis sous
l’influence américaine pour son commerce extérieur. La dictature de Batista, instaurée en 1952,
mécontente tout le pays. Fidel Castro entame la lutte armée en 1952 et, après un échec en 1956,
parvient à ses fins le 10 janvier 1959. Batista s’est enfui.

Le nouveau régime n’envisage pas de rompre avec les États-Unis, qui le reconnaissent aussitôt.
Castro souhaite seulement desserrer l’étreinte économique américaine sur Cuba. Même s’il instaure
une dictature de gauche, il n’est pas marxiste à l’origine. La réforme agraire qu’il ordonne en 1959
mécontente les compagnies américaines. La menace d’un embargo américain pousse Cuba à
rechercher un accord commercial avec l’URSS. En outre, Castro soutient les révolutionnaires
d’Amérique du Sud.

Le débarquement organisé par la CIA en 1961 à la Baie des Cochons est un échec retentissant
pour les États-Unis, qui multiplient néanmoins les mesures d’intimidation pour écarter une
contradiction à la doctrine Monroe. Cuba demande la protection du Kremlin qui envoie des
fusées. Lorsque les États-Unis apprennent ce mouvement, Kennedy ordonne le blocus naval de
Cuba. Après une semaine de tensions, l’URSS rappelle ses navires contre la promesse américaine
de ne pas envahir l’île. L’équilibre de la terreur est apparu dans sa plénitude, les deux grandes
puissances se trouvant face à face. Le téléphone rouge est installé entre la Maison blanche et le
Kremlin.

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IV LA DETENTE ET LES CONFLITS REGIONAUX (1962 -1975)

1. LIMITATION DES ARMEMENTS ET DETENTE EN EUROPE

La détente ne signifie pas le désarmement. Les Soviétiques ont pris de l’avance dans le domaine
des vecteurs, avec Spoutnik en 1957 et Gagarine qui est, en 1961, le premier homme à voyager
dans l’espace. Mais les États-Unis se rattrapent avec Neil Armstrong, premier homme sur la Lune
en 1969, et un développement considérable dans les technologies informatiques. Toutefois, l’heure
est à la convergence des intérêts avec l’arrivée à la Maison blanche de Richard Nixon et de son
Secrétaire d’État Henry Kissinger. Ils considèrent la négociation comme le meilleur moyen de
régler les problèmes internationaux et n’hésitent pas à jouer sur les divergences entre Moscou et
Pékin. La connivence s’installe. C’est le condominium, chacun réglant les affaires de son bloc :
Vietnam pour l’un, Printemps de Prague pour l’autre.

Dès 1959, l’Antarctique est démilitarisé. Le traité de Moscou de 1963 interdit les essais
nucléaires dans l’atmosphère, ce que France et Chine refusent de signer pour ne pas s’interdire
l’accès au feu nucléaire. En 1968, le traité de non-prolifération nucléaire proscrit l’accès aux
usages militaires de l’atome pour les États qui n’en disposent pas déjà, en contrepartie d’une aide
pour la maîtrise des technologies nucléaires civiles. En 1967, l’Amérique latine est dénucléarisée à
son tour, comme les fonds marins en 1971. Les armes biologiques sont interdites en 1972. Ces
engagements suivent la philosophie l’arm control.

En juin 1968, le président Johnson propose de négocier la réduction des armements stratégiques.
Les accords Strategic Arms Limitation Talks (SALT) sont signés en 1972. Ils prévoient de
limiter le nombre de missiles intercontinentaux et sous-marins. A la suite de cette avancée, les
voyages bilatéraux se multiplient dans l’optique d’accords SALT 2. Les échanges commerciaux
entre les deux pays bondissent à partir de 1965 : l’URSS achète aux Américains du blé en
grande quantité.

L’arrivée de Willy Brandt au pouvoir en RFA inaugure une politique tournée vers l’Est,
l’Ostpolitik. La ligne Oder-Neisse est reconnue intangible en 1970. La circulation entre les deux
Allemagne est améliorée ; elles se reconnaissent mutuellement.
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La conférence d’Helsinki tenue par la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe
(CSCE) adopte un acte final qui prévoit l’égalité des États, la non-ingérence dans les affaires
intérieures, l’autodétermination des peuples, l’inviolabilité des frontières et la garantie des droits de
l’homme.

2. LES CONFLITS REGIONAUX

Hormis les combats moyen-orientaux des Six Jours (1967) et du Kippour (1973), les évènements
essentiels ont lieu au Vietnam. Après les accords de Genève de 1954, le pays a été divisé en deux
pour aboutir, comme la Corée, à un Nord communiste et à un Sud soutenu par les États-Unis
conformément à la théorie des dominos, selon laquelle la chute d’un État entraînerait tous
les autres alentour.

En 1960, le Việt Cộng (Front de libération nationale du Sud) est constitué avec l’aide du Nord. En
1961, outre des conseillers militaires, Kennedy décide d’envoyer des commandos à Saigon. Les
Américains sont 17 000 en 1963, ils sont un demi-million en 1968 avec en sus la VIIe Flotte au
large des côtes. Le tournant est l’attaque du destroyer Maddox par des navires du Nord, qui entraîne
le bombardement du pays par les B52. Le général Westmoreland commande les opérations.

L’offensive du Têt du 31 janvier 1968 voit le Việt Cộng attaquer simultanément tout le Sud
Vietnam. C’est un échec militaire payé de la vie de 40 000 combattants, mais on se bat jusque dans
l’ambassade américaine à Saigon. Le retentissement international est énorme, il marque l’opinion
américaine qui accepte de plus en plus mal le conflit. La réaction la plus forte a lieu sur les campus,
susceptibles d’être mobilisés.

Le 10 mai 1968, une conférence de paix s’ouvre à Paris, mais les négociations traînent en longueur.
Nixon décide dès son entrée en fonction de rechercher la paix dans l’honneur et la
vietnamisation du conflit. Mais la guerre embrase l’ensemble de la péninsule indochinoise. Au
Cambodge, Norodom Sihanouk est renversé par un coup d’État et la guérilla Khmer rouge
soutenue par Pékin gagne du terrain. Dès 1969, les soldats américains commencent à évacuer.

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En 1973, un accord de cessez-le-feu est conclu qui exige le départ des troupes américaines. Il est
effectif en mars. Les Khmers rouges prennent le pouvoir à Phnom Pen en 1975 et se livrent à un
génocide. La même année, Saigon prise par le Nord est rebaptisée Ho Chi Min Ville. L’évacuation
des fidèles des Américains a lieu dans d’horribles conditions, c’est l’apparition des boat people.

V LE DIALOGUE ET LES CRISES (1975 -1985)

1. LA DETENTE QUITTE L’ORDRE DU JOUR

La conférence d’Helsinki a entériné les frontières de 1945 et le principe d’un condominium entre
les blocs. L’arrimage d’un vaisseau Soyouz à une capsule Apollo à l’été 1975 symbolise cette bonne
entente.

Cependant, en 1974, l’URSS procède à l’expulsion de l’écrivain Soljenitsyne, prix Nobel de


littérature en 1970, qui a révélé la réalité du système concentrationnaire soviétique dans L’archipel
du goulag. Quant à Sakharov, prix Nobel de la paix en 1975 pour sa défense des droits de l’homme
en URSS, il n’obtient pas l’autorisation de sortir du pays pour percevoir son trophée. Enfin, le
mathématicien Léonid Plioutch est emprisonné à plusieurs reprises.

L’URSS, dirigée par Brejnev depuis 1964, atteint le faîte de sa puissance. Elle ne tient aucun compte
des protestations émises par les partis communistes occidentaux. Le pays est tenu en main grâce à
la nouvelle Constitution de 1977 tandis que la doctrine de la souveraineté limitée permet de
mater les velléités des satellites d’Europe orientale.

Cependant, le modèle communiste séduit de moins en moins en Occident. Les résultats électoraux
du parti communiste français déclinent régulièrement depuis 1969. La conférence de Berlin, qui
réunit en juin 1976 les formations communistes d’Europe (hormis l’Albanie et l’Islande), montre
que les Soviétiques ne sont plus en mesure d’imposer leur ligne de conduite. L’eurocommunisme
commence à émerger, notamment en Italie où il obtient plus d’un tiers des voix aux élections de
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1976. Georges Marchais annonce en 1977 que le PCF raie de ses statuts la notion de dictature du
prolétariat.

Brejnev profite néanmoins de l’affaiblissement américain suite à l’affaire du Watergate et de la


stature limitée du président Gerald Ford pour reprendre l’avantage. Il bénéficie aussi du choc
pétrolier qui impacte durement le monde occidental alors que l’URSS peut compter sur les
immenses réserves de Bakou pour alimenter son industrie. Les Soviétiques mettent au point les
SS20, fusées de portée intermédiaire autorisées par les accords SALT et capables d’atteindre
n’importe quel point de l’Europe. Les missiles intercontinentaux à têtes multiples augmentent
encore le potentiel de destruction de l’Armée rouge.

Les accords SALT 2 sont signés à Vienne en 1979 ; ils limitent quantitativement toutes les armes
stratégiques. Mais ce traité intervient en période de durcissement des rapports entre Est et Ouest.
Le Sénat américain empêche sa ratification, estimant venu le temps de réagir. L’arrivée de Ronald
Reagan à la Maison blanche le permet mais, dans l’intervalle, l’URSS est devenue la première
puissance militaire de la planète. Dans ce contexte, la conférence de Belgrade sensée perpétuer
les accords d’Helsinki est un échec total : les Soviétiques n’acceptent pas les reproches de
l’Occident sur les droits de l’homme et, même si leur économie donne des premiers signes de
faiblesse, ils rendent toute sa force à la logique des blocs.

La doctrine Kissinger affirme que les échanges commerciaux, dont les Soviétiques ont besoin,
doivent les pousser à une attitude plus conciliatrice. Mais outre le Watergate, les Américains ont
subi l’humiliation de la guerre du Vietnam achevée sur la chute de Saigon alors que le Congrès
a refusé d’envoyer une aide au Sud Vietnam.

Fin 1979, suite à la révolution islamique de Téhéran qui a vu l’accession au pouvoir de l’ayatollah
Khomeiny, des diplomates américains sont pris en otage dans leur ambassade en Iran. En avril
1980, en pleine campagne électorale, la tentative d’évacuation échoue. Il faut promettre une
immunité aux autorités iraniennes pour finalement obtenir leur libération.

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A partir de l’unification du Vietnam, toute la région tombe sous domination communiste. En avril
1975, les Khmers rouges cambodgiens se livrent à un génocide de deux millions de personnes,
soit un quart de la population. Ils ne sont arrêtés que par l’invasion vietnamienne de 1978 qui, sur
sa lancée, prend aussi le Laos. C’est finalement l’intervention militaire chinoise qui met un terme à
l’impérialisme vietnamien en 1979, sans toutefois infliger une déroute à cette armée devenue
redoutable.

Les Soviétiques posent le pied en Afrique, continent sur lequel le bloc ne comptait jusque-là que
sur le soutien de la Guinée Conakry. Dès 1975, ils interviennent en Éthiopie, mais surtout ils
déstabilisent les colonies portugaises grâce à l’action de guérilla de contingents cubains. L’URSS est
présente lorsque le Mozambique et l’Angola accèdent à l’indépendance. Elle signe aussi des
accords de coopération avec Madagascar, le Congo, le Bénin et la Tanzanie. Seule l’intervention de
la France à Kolwezi empêche la déstabilisation du Zaïre (depuis République démocratique du
Congo) en 1978. L’Occident peut redouter un nouvel écroulement de dominos comme vient d’en
connaître l’Asie.

En Afghanistan en 1978, le communiste Taraqi impose à son pays l’alphabétisation, la réforme


agraire, la fin du commerce des femmes et le contrôle des mosquées. Il suscite une révolte populaire
vouée à la défense des valeurs musulmanes, puis il est assassiné en 1979 par le radical Amin que
Moscou ne contrôle pas.

Les Soviétiques redoutent la chute de Kaboul du côté des islamistes. D’une part, ce serait un
mauvais signal adressé aux minorités musulmanes des Républiques qui composent l’URSS au Sud
et en Asie centrale ; d’autre part, l’Afghanistan sunnite n’a pas le soutien de l’Iran chiite ennemi des
États-Unis. Moscou intervient dans le pays le 24 décembre 1979 pour écraser la guérilla islamiste
et porter au pouvoir un communiste modéré.

En fait, l’Armée rouge ne parvient pas à obtenir une victoire décisive sur les
Moudjahiddines. La riposte des Occidentaux prend une forme diplomatique, le boycott des JO
de Moscou de 1980, et une forme économique, un embargo sur le blé.

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2. LE RETOUR DE L’AMERIQUE

Durant la campagne de 1980, le républicain Reagan met l’accent sur la défense des intérêts
américains et sur la recherche de la confiance des États-Unis en eux-même. Adversaire déclaré de
la détente, conservateur radical, il a mis en place la déréglementation en Californie lors de son
mandat de gouverneur. L’URSS est pour lui l’empire du mal. Il n’y aura pas de rencontre au
sommet entre Washington et Moscou de juin 1979 à novembre 1985.

Le bilan des forces au début des années 1980 est favorable aux Soviétiques, tant pour les armes
conventionnelles que pour l’arsenal nucléaire. Cet effort d’armement se fait au prix d’un lourd
effort financier qui représente 15% du PNB soviétique.

Les négociations engagées en 1982 à Genève sous le sigle de START (Strategic and Tactic Armaments
Reduction Talks) achoppent sur la question des Euromissiles SS20, plus puissants et plus précis que
les précédents armements. Les Européens se sentent vulnérables en l’absence de dispositif similaire
de l’OTAN ; ils craignent un découplage entre la défense de l’Europe et elle des États-Unis.
Par conséquent, constatant l’échec de la négociation, les États-Unis installent en Europe
occidentale six cents missiles Pershing 2, plus destructeurs encore que les engins soviétiques. C’est
la riposte avec escalade. Les pacifistes allemands dénoncent cette course aux armements, préférant
être rouges plutôt que morts. François Mitterrand rétorque dans son discours au Bundestag en
1983 que l’équilibre des forces est primordial pour la défense de la paix, et que les pacifistes sont
à l’Ouest et les fusées à l’Est.

En 1983, Reagan propose de mettre en place l’initiative de défense stratégique, gigantesque


parapluie antimissile à guidée laser qui protègerait l’Occident de toute frappe soviétique. Cette
guerre des étoiles au coût astronomique (26 milliards de dollars) remettrait en cause l’équilibre de
la terreur, permettant à une puissance d’utiliser le feu nucléaire sans que l’autre ne puisse répliquer.

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Quand Brejnev meurt en 1982, la confiance a changé de camp. L’URSS bascule dans la
gérontocratie, donnant le spectacle de dirigeants impotents et incapables de prendre la moindre
décision. Andropov et Tchernenko, qui se succèdent à la tête du PCUS, ne vivent chacun qu’une
année. C’est finalement Gorbatchev qui parvient au pouvoir en 1985.

VI LA FIN D’UN MONDE (1985 -1991)

Le système soviétique se craquelle en Pologne dans les années 1970 et 1980, car les difficultés
rencontrées par tous les satellites sont renforcées par la contestation du clergé catholique, galvanisé
par l’élection de Karol Wojtila au trône de Saint Pierre en 1978 sous le nom de Jean-Paul II.
Le syndicat Solidarnosc, de Lech Walesa, obtient à Gdansk la proclamation de l’indépendance du
syndicalisme. Seul le général Jaruzelski parvient à reprendre les rênes du pouvoir en déclarant l’état
de guerre en 1981.

1. LA FIN DE L’URSS

Gorbatchev se fixe un double objectif qu’il définit comme la Glasnost et la Perestroïka.


La première a pour objet de rendre son dynamisme au pays en lui révélant la réalité de sa situation
et l’ampleur des efforts à fournir pour assumer le statut de grande puissance : c’est la transparence.
La seconde consiste à concilier le communisme et la démocratie : c’est la restructuration.
Gorbatchev présente ses visées à la fois comme une véritable révolution et comme l’aboutissement
normal du communisme conçu par les premiers marxistes-léninistes. Il doit pour cela faire face à
la Nomenklatura. Les premiers temps marquent une grande vitalité : élections démocratiques,
liberté de la presse, révision des procès politiques. Dans les relations internationales, l’URSS se
retire d’Afghanistan, fait évacuer les Cubains d’Angola et s’entend avec la Chine. Les satellites
connaissent également l’ouverture.

Mais Gorbatchev joue la société contre l’État. Des révoltes ethniques ont lieu dans les
Républiques qui constituent l’URSS. La tentation de la démocratie fait sauter les verrous
idéologiques imposés par le communisme. Il apparaît rapidement que Gorbatchev, qui a transféré

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les pouvoirs du parti à l’État, devra choisir entre la préservation de l’intégrité territoriale de
l’URSS et l’introduction de la démocratie.

Un putsch conservateur a lieu en août 1991 pour tenter de sauver le communisme et l’URSS. Il
échoue et décrédibilise le parti face à la réaction énergétique du président de la République de
Russie, Boris Eltsine. Le PC s’est mis hors-la-loi en voulant stopper l’élan démocratique, il est
interdit dans le pays. Alors que les Républiques prennent leur autonomie, d’abord dans les pays
baltes (septembre 1991), l’URSS et tous ses organes se dissolvent à la fin de l’année 1991.

2. LA FIN DES SATELLITES

En Pologne, c’est le syndicat Solidarité qui obtient la fin du communisme à travers des élections
qui le portent à la tête du pays et affirment le rejet du communisme. En Hongrie, pays considéré
comme le plus libéral du bloc de l’Est, l’État ouvre naturellement ses structures aux partis non
communistes. Une direction collégiale organise la transition. En RDA, c’est l’autorisation de
voyager donnée aux citoyens est-allemands qui emporte le régime. Devenu sans objet, le Mur de
Berlin est démantelé en novembre 1989. En Tchécoslovaquie, Vaclav Havel est porté en
triomphe lorsque le Parlement abolit le parti communiste sous la pression de manifestations
populaires. En Roumanie enfin, la dictature de Nicolas Ceausescu a rejeté la Perestroïka. Il est mis
en fuite alors qu’il s’apprête à paraître devant une foule venue pour l’acclamer et qui décide, par
surprise, de se retourner contre lui. Un tribunal sommaire le condamne à mort en 1989.

En fait, ce qui fait choir les régimes de l’Est, ce sont moins les évènements locaux que le
sentiment que les troupes de Varsovie n’interviendront pas pour l’ordre communiste.

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