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SRD Système de règlement des différends
TCE Traité instituant la Communauté européenne
TFUE Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne
TTIP Transatlantic Trade and Investment Partnership
TUE Traité sur l’Union européenne
UE Union européenne
(1) B. Nolde, « Droit et technique des traités de commerce », RCADI, t. 3, 1924. Sur le plan
historique, cette étude montre que les traités de commerce ont pour origine des actes de pacifica-
tion unilatéraux, privés ou publics, par lesquels, à l’issue d’un conflit armé, on tentait de protéger
les échanges au moyen de privilèges accordés aux commerçants étrangers pour assurer la sécurité
de leurs séjours. Du VIIIe au xiiie siècle, ce droit à la paix au profit des commerçants étrangers
sera progressivement contractualisé, le plus souvent entre groupements de marchands. À partir
du xive siècle, sous l’impulsion des rois d’Angleterre, des traités de commerce seront passés avec
des villes et des souverains étrangers. Peu à peu, à l’époque moderne, les traités de commerce
s’affirment comme des instruments organisant les échanges internationaux entre les principales
puissances européennes. Les traités de commerce participent ainsi de longue date à l’expression
de la souveraineté et à l’affirmation du droit international sous sa forme moderne.
(2) E. Jouannet, Le droit international libéral-providence : Une histoire du droit interna
tional, Bruxelles/Paris, Bruylant/LGDJ, 2011.
(3) Au demeurant, l’idée d’un libre-échange généralisé qui aurait caractérisé certaines
périodes, comme la seconde moitié du xixe siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale, semble
elle-même erronée. En Europe, la véritable percée du libre-échange au xixe siècle s’avère réduite à
une période d’une vingtaine d’années (1860‑1879), initiée par le traité de commerce franco-anglais
et qui prit fin à l’initiative de la Realpolitik de Bismark, initiant une nouvelle envolée des droits de
douane bientôt imitée par les autres puissances européennes. Les États-Unis optèrent pour leur
part dès les années 1860 pour une politique protectionniste tandis que, dans le reste du monde,
l’ouverture des échanges était plus souvent imposée par les puissances coloniales que réellement
consentie. Voy. à ce sujet P. Bairoch, Mythes et paradoxes de l’histoire économique, Paris, La
Découverte, 1999, spéc. pp. 31 et s.
(4) Le GATT, née de l’accord éponyme (General Agreement on Tarifs and Trade – soit l’ac-
cord général sur les tarifs douaniers et le commerce) n’était cependant pas la seule organisation
multilatérale de régulation des échanges internationaux. Ainsi, créé en 1949, le Conseil d’assistance
économique mutuelle (COMECON) régissait entre autres les échanges commerciaux entre les pays
du bloc de l’est. Voy. not. F. Lemoine, Le COMECON, Paris, PUF, 1982.
(5) Également appelé le GATT 1947. Cet accord ne constituait qu’une partie de la charte de
La Havane, traité international prévoyant la création d’une organisation internationale du com-
merce. À défaut d’être parvenus à faire ratifier le traité par le Congrès américain, les négociateurs
de ce traité décidèrent d’appliquer de façon provisoire la partie de cet ensemble conventionnel
consacrée au commerce des marchandises et aux tarifs douaniers. Voy. not., sur le fonctionnement
du GATT dans ses premières années, G. Fischer, « Accord instituant l’organisation de coopération
internationale », AFDI, 1955, pp. 406‑423.
(6) La Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED),
organe crée à l’initiative des pays en développement devenu majoritaires au sein de l’Assemblée
générale des Nations unies, parfois décrite comme une sorte d’anti-GATT, n’est jamais parvenue
à s’imposer face à ce dernier.
(7) Possibilité au demeurant reconnue par les règles du GATT/OMC. Voy. not. art. XXIV du
GATT et V de l’AGCS, sur lesquels nous reviendrons ci-dessous, § 14.
(8) On parlera ici de traités plurilatéraux, de façon à désigner des accords commerciaux
négociés entre un groupe réduit de pays et n’ayant pas une vocation universelle. Ceci étant, du
point de vue du droit international et, en particulier de la convention de Vienne, il n’existe que
des traités bilatéraux ou multilatéraux, ces derniers étant qualifiés comme tels dès lors qu’ils ont
été ratifiés par plus de trois parties.
(9) Voy. not. B. Remiche et H. Ruiz-Fabri (dir.), Le Commerce international – entre bi- et multilaté
ralisme, Bruxelles, Larcier, 2010 ; H. Ghérari, « OMC et accords commerciaux régionaux, le bilatéralisme
conquérant ou le nouveau visage du commerce international », RGDIP, 2008, n° 2, pp. 255‑293 et, du
même auteur, Les Accords commerciaux préférentiels, coll. Droit international, Bruxelles, Larcier, 2013.
souvent dans leur contenu des règles et des principes déjà consacrés
au plan multilatéral, et permettent de les sécuriser dans un contexte
d’affaiblissement du multilatéralisme et de recours grandissant aux
mesures unilatérales et non concertées (10).
(10) Voy. à ce sujet A. Hervé, « L’unilatéralisme européen comme outil de régulation des
échanges internationaux : un mal nécessaire dans un système multilatéral en voie d’effondrement »,
Fondation Robert Schuman, Policy paper n° 626, mars 2022.
(11) J. Raux, Les relations extérieures de la Communauté économique européenne, Paris,
Cujas, 1968.
(15) L’art. 3, § 1, e), du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne indique à cet égard
que la politique commerciale commune relève de la compétence exclusive de l’Union. C’est la
raison pour laquelle les États membres ne peuvent négocier eux-mêmes des traités commerciaux
avec des États tiers ou des organisations internationales.
(16) De l’aveu même de la Cour, « [L]’extension du domaine de la politique commerciale
commune » participe d’une évolution significative du droit primaire de l’Union. Voy. CJUE, 8 juillet
2013, Daiichi Sankyo et sanofi Adventis Deutschland, aff. C-414/11, ECLI:EU:C:2013:520, pt 48.
(17) CJUE, 16 mai 2017, Avis 2/15, Compétence de l’Union pour conclure l’Accord de libre-
échange avec Singapour, ECLI:EU:C:2017:376.
(18) Cet avis confirme le principe selon lequel, en l’état actuel des traités, l’UE a bien désor-
mais une compétence exclusive pour négocier et conclure des accords de libre-échange avec des
pays tiers. Cette exclusivité de la compétence de l’Union à conclure des accords de libre-échange
trouve son origine dans la nature de la compétence en matière de politique commerciale. Un acte
de l’Union relèvera ainsi de cette politique s’il porte spécifiquement sur ces échanges « en ce qu’il
est essentiellement destiné à les promouvoir, à les faciliter ou à les régir et a des effets directs et
immédiats sur ceux-ci » (pt 36 de l’avis). L’exclusivité de la compétence de l’Union en matière de
conclusion des ALE peut également se justifier au regard d’autres bases juridiques prévues dans
les traités conformément à la doctrine issue de la jurisprudence AETR, reprise aux art. 3, § 2, et
216 TFUE, à savoir dès lors qu’un accord externe « est susceptible d’affecter des règles communes
ou d’en altérer la portée » (pts 168 et s. de l’avis). La Cour considère dans l’avis 2/15 que la quasi-
intégralité des matières couvertes par l’ALE UE-Singapour relève de la compétence exclusive. Il
n’en va pas de même en revanche des règles applicables en matière d’investissement, l’assemblée
plénière ayant estimé que les investissements « autres que directs » ainsi que le règlement des
différends investisseurs/États (RDIE), continuent de faire l’objet d’une compétence partagée entre
l’Union et ses États membres. Sur cet avis et ses conséquences, voy. not. M. Dony, « L’Avis 2/15
de la Cour de justice : un “jugement de Salomon” ? », RTDE, 2017, n° 3, pp. 525‑554 et A. Hervé,
« L’Avis 2/15 de la Cour de justice – Et maintenant, que faire du partage des compétences entre
l’Union et ses États ? », CDE, 2018, n° 1, pp. 693‑735.
(19) On remarquera au demeurant que les instances du GATT n’ont jamais examiné la compatibi-
lité des règles du traité de Rome avec celles de l’accord général, en particulier celles de son art. XXIV.
A. Hervé, « Protectionnisme et politique commerciale de l’Union européenne », in S. Barbou des
Places (dir.), Protectionnisme et droit de l’Union européenne, Paris, Pedone, 2014, pp. 39‑65.
(20) Art. 21, § 2, TUE.
(21) On pourra toutefois objecter que la référence au développement « harmonieux » des
échanges à l’art. 206 TFUE et la mention de l’équité du commerce figurant à l’art. 3, § 5, peuvent
indiquer que l’objectif de libéralisation apparaît d’emblée tempéré par la nécessité, pour l’Union,
de réguler la mondialisation chaque fois que nécessaire. Au demeurant, la politique commerciale
de l’Union obéit très largement à des considérations pragmatiques et laisse aux institutions d’im-
portantes marges de manœuvre en matière de réglementation des échanges que la Cour n’a jamais
réellement contestées. Ibid.
(22) À l’époque qualifié de « Communauté économique européenne » (CEE), étant précisé que
l’appellation « les Communautés » a été retenue au sein du GATT puis de l’OMC jusqu’à l’entrée
en vigueur du traité de Lisbonne en décembre 2009.
(30) Voy. ainsi les art. 36 et 37 de la convention de Cotonou ainsi que la décision (UE) 2020/13
du Conseil du 19 décembre 2019 modifiant les directives de négociation pour des accords de
partenariat économique avec les pays et régions d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique, dans la
mesure où ils relèvent de la compétence de l’Union, JO, L 6 du 10 janvier 2020.
(31) L’ASEAN regroupe 10 États membres. Créée par l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, la
Thaïlande et les Philippines en 1967, elle a été rejointe par le Brunei (1984), le Vietnam (1995),
le Laos et la Birmanie (1997) et enfin le Cambodge (1999).
(32) Communication de la Commission, « Une Europe compétitive dans une économie mon-
dialisée », COM(2006) 567, 4 octobre 2006.
(33) L’administration Obama initia en effet, dès le début des années 2010, un projet de zone
de libre-échange transpacifique incluant les pays de l’ASEAN, le Japon, la Corée, l’Australie et la
Nouvelle-Zélande, ainsi que plusieurs États du continent américain. La Chine, après avoir signé
en 2009 un accord avec les pays de l’ASEAN s’engagea dès 2012 dans la négociation du nouveau
traité de libre-échange réunissant 15 États de la région Asie Pacifique – soit les 10 membres de
l’ASEAN, auxquels il faut ajouter l’Australie, la Corée, le Japon la Nouvelle Zélande. Le texte du
partenariat régional économique global (RCEP) a été signé fin 2020 (http://fta.mofcom.gov.cn/
english/index.shtml).
(34) Concernant la Chine, l’UE préféra cependant négocier un traité commercial centré sur
l’investissement et excluant la libéralisation des échanges. Cette décision fut officialisée à l’oc-
casion de la déclaration commune concluant un sommet UE-Chine en février 2012. Les parties
convinrent également de négocier un accord séparé consacré à la reconnaissance mutuelle des
indications géographiques. Le Conseil adoptera un an plus tard les directives de négociation du
traité sur l’investissement. Le texte de cette négociation, disponible sur le site internet de la
DG commerce, a été paraphé fin 2020 mais il n’a en l’état toujours pas été signé par les parties,
essentiellement pour des raisons politiques.
(35) Source : rapport annuel 2021 sur la mise en œuvre des accords commerciaux de l’Union
européenne, COM(2021) 654 final, 27 octobre 2021.
(36) Cette proportion incluant, outre le Royaume-Uni et les 67 partenaires mentionnés dans
le rapport de 2021, le Vietnam, Andorre, les îles Féroé, l’Islande, le Liechtenstein et Saint Marin.
Source : rapport annuel 2022 sur la mise en œuvre des accords commerciaux de l’Union euro-
péenne, COM(2022) 730 final, 10 octobre 2022. La liste des accords de libre-échange en vigueur,
en application provisoire et en négociation, figure en annexe du présent ouvrage.
(37) On s’approcherait alors de la moitié des échanges de l’UE couverts par des accords
préférentiels. Il importe de noter toutefois que, depuis l’abandon de la négociation d’un traité de
libre-échange avec les États-Unis et en l’absence d’accord préférentiel avec la Chine, les relations
commerciales avec les deux autres poids lourds du commerce international demeurent encore,
au moins à moyen terme, essentiellement régies par les règles de l’OMC.
(38) Source : Commission européenne, d’après une extraction effectuée en mars 2022 depuis
Eurostat, COM(2022) 730 final, préc.
(44) En son art. XXIV, § 8, b), le GATT de 1994 définit les zones de libre-échange dans les
termes suivants « on entend par zone de libre-échange un groupe de deux ou plusieurs territoires
douaniers entre lesquels les droits de douane et les autres réglementations commerciales res-
trictives […] sont éliminés pour l’essentiel des échanges commerciaux portant sur les produits
originaires des territoires constitutifs de la zone de libre-échange ». Toutefois cette définition,
héritée de l’après-guerre, demeure sommaire et ne couvre que les échanges de marchandises. Plus
récent, l’AGCS est pourtant encore moins précis et se contente d’évoquer en son art. V l’existence
de zones d’intégration économique dont la conformité avec l’accord est conditionnée à l’exigence
d’une libéralisation d’un nombre « substantiel » de secteurs.
(45) Cette définition correspond à celle généralement retenue dans les ouvrages de sciences
économique, qui tendent au demeurant à se concentrer sur la seule suppression des tarifs doua-
niers. Voy. à ce sujet A. Silem, Lexique d’économie, 15e éd., Paris, Dalloz, 2018 ou encore A. Betone,
A. Cazorla et E. Hemdane, Dictionnaire de science économique, 6e éd., Paris, Dunod, 2019.
(46) Ce type d’accord de partenariat et de coopération correspond cependant à un modèle
ancien, qui tend à tomber en désuétude. Voy. à titre d’exemple l’accord de partenariat et de coo-
pération établissant un partenariat entre les Communautés européennes et leurs États membres,
d’une part, et la Fédération de Russie, d’autre part, JO, L 327 du 28 novembre 1997, pp. 3‑69.
(47) Ainsi par ex. la décision (UE) 2020/1832 du Conseil du 23 novembre 2020 relative à la
conclusion de l’accord entre l’Union européenne et le gouvernement de la République populaire
de Chine concernant la coopération relative aux indications géographiques et la protection de
celles-ci, JO, L 408I du 4 décembre 2020, pp. 1 et s. En vertu de cet accord, l’UE et la Chine ont
mutuellement reconnu l’existence de 100 IG originaires de chacune des parties.
(48) Il s’agit là d’accords, le plus souvent sectoriels, destinés à faciliter les échanges entre
deux partenaires, et qui reposent sur l’acceptation commune du bien-fondé des législations en
vigueur. Voy. à titre d’exemple l’accord entre la Communauté européenne et la Confédération
suisse relatif à la reconnaissance mutuelle en matière d’évaluation de la conformité, JO, L 114
du 30 avril 2002, pp. 369‑429.
(49) Le choix de négocier des accords distincts sur la protection des investissements s’est
imposé à la suite de l’avis 2/15 relatif à la compétence de l’Union pour conclure l’accord de libre-
échange UE-Singapour, dans lequel la Cour a indiqué que les matières couvertes par la protection
des investissements relèvent d’une compétence partagée entre l’UE et ses États membres (voy. ci-
dessous). Voy. par ex. la proposition de décision du Conseil relative à la conclusion de l’accord
de protection des investissements entre l’Union européenne et ses États membres, d’une part, et
la République de Singapour, d’autre part, COM/2018/194 final. Ces accords aménagent au profit
des investisseurs des parties une série de droits matériels et procéduraux (en particulier l’accès
aux tribunaux d’investissement prévus par ces accords).
(50) Voy. not. C. Bories (dir.), Un droit administratif global ? – A global administrative
Law ?, Paris, Pedone, 2012. La doctrine du droit administratif global tend à identifier le dévelop-
pement de normes de type administratif au-delà de l’État. Elle nous paraît pouvoir être mobilisée
en l’espèce dès lors que les règles des accords de libre-échange tendent à imposer aux autorités
administratives internes une forme de standardisation des comportements et des conduites, des-
tinée à favorisée l’accès au marché et à réduire les obstacles au commerce par-delà les traditions
juridiques internes des États. Voy. égal., R. Maurel, Les sources du droit administratif global,
Travaux du Centre de recherche sur le droit des marchés et des investissements internationaux,
vol. 56, Paris, LexisNexis, 2021.
Mais dans bien des cas, les ALE constituent, d’un point de vue
formel, la partie commerciale d’un accord de portée plus large, cou-
vrant aussi bien les aspects économiques que politiques. Il en va ainsi
en particulier des accords d’association (51), ce qui permet alors à
l’Union de présenter ces derniers comme des ensembles convention-
nels englobants et de nature politique, dépassant la seule logique
marchande. Dans certaines hypothèses cependant, l’expression ALE
apparaît délibérément écartée. L’accord conclu avec le Royaume-Uni
de façon à organiser les relations commerciales post-Brexit, alors
même qu’il constitue à ce jour le traité de libre-échange le plus étendu
et approfondi sur le plan commercial négocié par l’Union européenne,
a été pudiquement été appelé « accord de commerce et de coopéra-
tion ». La notion de libre-échange a été évitée à l’heure de dénommer
les accords dits de partenariat économique (APE) négociés avec les
pays de la zone Afrique, Caraïbes, Pacifique (ACP) (52), concernant le
CETA signé entre l’UE et le Canada, de même que s’agissant l’accord
entre l’Union européenne et le Japon « pour un partenariat écono-
mique » (53).
Ces choix sémantiques ne sont pas anodins ou techniques et pro-
cèdent en réalité d’une démarche politique. Ils témoignent de la volonté
de l’Union européenne et de ses partenaires de présenter les ALE
comme des projets de partenariat, selon une approche englobante des
relations commerciales qui dépasse le seul prisme du libéralisme éco-
nomique, et qui comporte une dimension régulatrice. Cette démarche
constitue aussi une réponse à une contestation lancinante du libre-
échange, terme sensible et sujet à des crispations aptes à perturber
le processus de négociation.
12. Controverses provoquées par la négociation et la conclu‑
sion des accords de libre-échange. L’Union et ses institutions
politiques ont de longue date manifesté un soutien général au pro-
cessus de négociation des accords de libre-échange, ces derniers étant
considérés comme conformes aux intérêts de l’Union, tant sur le plan
interne que sur la scène internationale. Ce consensus a toutefois été
(51) Voy. à titre d’exemple l’accord d’association UE-Ukraine, dont la partie IV (Commerce
et questions liées au commerce) prévoit l’établissement d’une zone de libre-échange « complète
et approfondie ».
(52) Voy. à titre d’exemple l’accord de partenariat économique entre les États du Cariforum,
d’une part, et la Communauté européenne et ses États membres, d’autre part, JO, L 289 du
30 octobre 2008, pp. 3‑1955.
(53) Accord entre l’UE et le Japon pour un partenariat économique, JO, L 330 du 27 décembre
2018, pp. 3‑899.
(54) En dépit toutefois de fortes spécificités nationales. Parmi les trop rares études consacrées
à cette question, voy. le sondage IFOP pour l’hebdomadaire Marianne, « Les opinions publiques
européenne et américaine, le libre-échange et le protectionnisme », mars 2018.
(55) Étant cependant précisé que les problèmes de dépendance aux importations étrangères
dans des secteurs jugés stratégiques – notamment celui des médicaments – le sont à l’égard de
pays, comme l’Inde ou la Chine, qui n’ont pas conclu d’ALE avec l’Union européenne.
(56) L’expression chaîne de valeur renvoie à l’idée selon laquelle la conception d’un produit
suppose de passer par de multiples étapes de production, qui peuvent avoir lieu dans une grande
diversité de pays. Un produit électronique par exemple, sera généralement assemblé dans un
pays à bas salaire, cependant qu’il utilisera un ensemble de composants (et souvent de software)
également conçu et fabriqués dans des pays développés. Il en va de même de la production
textile, secteur dans lequel l’impact social et environnemental des chaînes de valeur apparaît
souvent problématique. Voy. à ce sujet Sustainability and Circularity in the Textile Value Chain
– Global Stocktaking, rapport du programme des Nations unies pour l’environnement, octobre
2020. De nombreux auteurs ont aussi pu souligner que l’accroissement sans précédent du com-
merce international ces dernières décennies s’expliquait en grande partie par un phénomène de
fragmentation des chaînes de valeurs. Celui-ci est lui-même synonyme de fragilité dès lors qu’une
difficulté rencontrée sur un maillon de cette chaîne est susceptible de paralyser l’ensemble d’une
production. Voy. not. P. Krugman, M. Obstfeld et M. Melitz, Économie internationale, 12e éd.,
Paris, Pearson, [2015] 2022.
(57) Voy. ainsi la proposition de directive du Parlement européen et du Conseil sur le devoir
de vigilance des entreprises en matière de durabilité et modifiant la directive (UE) 2019/1937,
COM/2022/71 final, 23 février 2022.
(58) Certains auteurs vont même jusqu’à affirmer que, dans la négociation des traités commer-
ciaux, chaque partie cherche à ouvrir au maximum l’accès au marché de son partenaire, tout en
faisant en sorte de protéger au mieux son propre marché (voy. par ex. G. Shaffer, « Trade Law in
a Data Driver Economy », in S. Peng, C. Lin et T. Streinz, Artificial Intelligence and International
Economic Law – Dispruption, Regulation and Reconfiguration, Cambridge, Cambridge University
Press, 2021, pp. 29‑53, spéc. p. 39).
(59) Communication de la Commission, « Une Europe compétitive dans une économie mon-
dialisée », COM(2006) 567 final, 4 octobre 2006.
Ces dernières années ont encore été marquées par une remise en
cause de l’une des fonctions essentielles de l’OMC, et un acquis una-
nimement jugé comme fondamental de cette organisation, à savoir la
capacité à assurer le respect et la prévisibilité des règles du commerce
international. Cet affaiblissement de l’OMC et de son système normatif
découle directement du blocage de son mécanisme de règlement des
différends, du fait de la paralysie de son système d’appel depuis la fin
de l’année 2019 (64). Le respect des règles et le fonctionnement des
procédures contentieuses à même de tempérer les rapports de force
dans les relations commerciales internationales avaient constitué en
1995 et pendant près de deux décennies une contribution majeure
de l’OMC, à laquelle l’Union européenne était particulièrement atta-
chée (65). En dépit des efforts entrepris par l’Union européenne et cer-
tains de ses partenaires commerciaux pour soutenir ces procédures,
ce système se trouve dorénavant gravement fragilisé (66).
Dans ce contexte incertain, les accords de libre-échange négociés
par l’Union permettent non seulement de compléter un corps de règles
multilatérales qui s’avère, depuis de trop longues années, impossible à
réformer en profondeur, mais plus encore de garantir le maintien avec
ses partenaires économiques de règles de droit susceptibles de réguler
les relations commerciales et à même d’éviter, sinon de tempérer, la
résurgence du protectionnisme et de l’unilatéralisme (67).
Les ALE de l’Union s’inscrivent au demeurant dans un projet poli-
tique global. Le traité de Lisbonne reconnaît d’ailleurs l’imbrication de
la politique commerciale et des autres politiques de l’Union, en par-
ticulier sa politique extérieure (68). Dès les années 1960, les accords
de libre-échange ont servi des motivations d’ordre politique, qu’il
s’agisse de préparer l’adhésion de futurs États membres, d’assurer le
(64) Voy. not. J. Pauwelyn, « WTO Dispute Settlement Post 2019 : What to Expect ? », JIEL,
2019, vol. 22, n° 3, pp. 297‑321.
(65) A. Hervé, L’Union européenne et la juridictionnalisation du système de règlement des
différends de l’OMC, Bruxelles, Bruylant, 2015.
(66) L’Union européenne a en effet été, avec plusieurs autres membres dont le Brésil, la Chine
et le Canada, à l’origine de la création d’un dispositif d’appel intérimaire fondé sur l’arbitrage qui
est destiné à jouer, entre les pays qui l’acceptent, le rôle de l’ancien Organe d’appel. Ce système a
vocation à s’appliquer entre une quinzaine de membres de l’OMC signataires dans l’attente d’une
hypothétique sortie de crise impliquant un accord multilatéral sur une réforme du système de
règlement des différends. Voy. la déclaration relative à la mise en place d’un arrangement multi-
partite concernant une procédure arbitrale d’appel, JOB/DSB/1/Add.12, 30 avril 2020.
(67) Voy. not. le Tour d’horizon de l’évolution de l’environnement commercial international,
rapport annuel de la directrice générale, OMC, WT/TPR/OV/25, 22 novembre 2022.
(68) Voy. not. art. 207, § 1, TUE qui souligne que « [l]a politique commerciale commune est
menée dans le cadre des principes et objectifs de l’action extérieure de l’Union ».
(69) Art. XXIV:4 du GATT de 1994. Voy. égal. art. V:1 de l’AGCS : « [l]e présent accord n’em-
pêchera aucun des Membres d’être Partie ou de participer à un accord libéralisant le commerce
des services entre deux Parties audit accord ».
(70) Art. XXIV:8 du GATT. L’art. V de l’AGCS exigeant pour sa part qu’un nombre « substantiel
de secteurs » soient couverts par l’accord et prévoient l’absence ou l’élimination pour l’essentiel
de toute discrimination au sein de ce dernier (art. V.1).
des textes négociés par l’Union. Pour autant, elle repose sur le postulat
d’un modèle européen en matière de libéralisation conventionnelle,
qui se démarque d’autres approches poursuivies par des diplomaties
commerciales concurrentes, en particulier les diplomaties chinoise
et américaine.
Nous reviendrons plus en précision sur cette notion de modéli-
sation conventionnelle européenne au moment d’analyser les règles
de fond des ALE. On se contentera pour l’instant de souligner que
les textes négociés par l’Union sont marqués par des facteurs struc-
turels, en particulier la continuité de l’action de l’administration en
charge des négociations commerciales, à savoir la direction géné-
rale du commerce extérieur de la Commission européenne (DG
commerce). Nonobstant les changements opérés à la tête de cette
direction, l’action de cette administration influente a été marquée
par une forte continuité, en particulier sur le plan idéologique (81),
dont témoignent l’orientation libre-échangiste des communications
de la Commission sur les questions commerciales depuis une tren-
taine d’années. Cette stabilité du négociateur européen, couplée aux
invariants qui structurent les intérêts et partant la définition des posi-
tions de négociation, s’observe notamment à travers le contenu des
directives de négociations ou encore les positions européennes de
négociation rendues publiques depuis quelques années. On la retrouve
sans surprise dans le contenu des accords, dès lors que le négociateur
européen se trouve, dans bien des cas, en position avantageuse dès
lors qu’il est à même de faire peser dans la balance un alignement
sur ses positions en échange d’un accès privilégié au premier marché
mondial.
18. Plan de l’ouvrage. Cette notion de modélisation permet de
présenter l’ensemble de ces accords non comme un tout uniforme
mais comme un ensemble qui, en dépit de sa diversité, répond à une
logique relativement cohérente. Notre présentation dynamique des
ALE de l’Union européenne prendra ainsi le parti pris de cette analyse
systémique et s’articulera autour de trois grands axes principaux à
savoir le processus de négociation de ces accords de libre-échange
(chapitre 1), le contenu de ces textes (chapitre 2) et leur application
(chapitre 3).
(81) Il n’existe pas au demeurant de système des dépouilles comparable à celui qui prévaut
aux États-Unis, où les postes clés au sein des ministères en charge des questions commerciales
(Departement of Commerce et surtout United States Trade Representative) évoluent à chaque
changement d’administration.
NÉGOCIER LE LIBRE-ÉCHANGE
Sommaire
(1) Nous avons déjà évoqué cette question de la compétence de l’Union européenne en
introduction. Voy. ci-dessus, § 3 et note de bas de page n° 18.
(2) Art. 218, § 1, TFUE.
(3) Voy. not. S. Paquin, « Fédéralisme et négociations commerciales au Canada : l’ALE, l’AECG
et le PTP comparés », Études internationales, 2017, vol. 48, nos 3‑4, pp. 347‑369.
(4) JO, L 187 du 16 juillet 1997.
(5) Rappelons au demeurant que le « Taïpei chinois » est reconnu en tant que membre de
l’OMC, où il dispose, au même titre que « Hong Kong Chine » du statut de territoire douanier
autonome.
(6) « Une Europe compétitive dans une économie mondialisée », COM(2006) 567, 4 octobre
2006. Ce texte fut d’ailleurs à l’époque explicitement soutenu par le Conseil.
(7) J.-C. Juncker, « Discours sur l’état de l’Union », 13 septembre 2017.
(16) Cette pratique des visioconférences s’est d’ailleurs généralisée dans le contexte de la
crise sanitaire.
(17) A. Hervé, « Parler d’une seule voix en plusieurs langues : l’insurmontable défi du multi-
linguisme dans les relations extérieures de l’Union », RAE, 2016, n° 3, pp. 363‑369.
(18) Avant que les négociations ne reprennent plus récemment, en mai 2021, sans pour autant
que de nouvelles directives de négociations ne soient adoptées.
(19) Les parties convinrent ainsi de substituer aux arbitres, susceptibles d’être sollicités à
l’occasion du règlement des différends investisseurs/États, des juges désignés de façon perma-
nente. Fut également aménagé un mécanisme innovant d’appel des « sentences » prononcées en
première instance par les tribunaux d’investissement. Cette juridictionnalisation du règlement des
différends investisseurs/États est ensuite devenue partie intégrante de la doctrine de la « nouvelle
approche » du droit international des investissements étrangers que défend dorénavant l’Union
européenne, tant dans les accords bilatéraux que dans le cadre des négociations multilatérales.
Elle a aussi rendu possible la signature du CETA et, probablement, la compatibilité de cet accord
avec le droit de l’Union, laquelle a été reconnue par la Cour de justice dans l’avis 1/17 (voy.
CJUE, 30 avril 2019, Avis 1/17, Compatibilité avec le droit primaire de l’Union du règlement des
différends investisseurs/États (RDIE) de l’AECG, ECLI:EU:C:2019:341). Voy. sur ces questions,
A. Hervé, « L’Union européenne comme acteur émergent du droit des investissements étrangers :
pour le meilleur ou pour le pire ? », CDE, 2015, n° 1, pp. 177‑232 ; « Défendre l’ordre juridique de
l’Union en exportant ses valeurs et instruments fondamentaux (Commentaire de l’avis 1/17) »,
RTD eur., 2020, n° 1, pp. 107‑126.
(20) Ainsi, par exemple, figure sur le site de la DG commerce un résumé d’une vingtaine de
pages de la partie commerciale de l’accord d’association UE-MERCOSUR, lequel est néanmoins
précédé de la mention « ceci n’est pas un texte juridique » ce qui traduit en réalité le souci de
la Commission de ne pas être juridiquement contrainte par ce document (source : site de la DG
commerce visité en mai 2023).
(21) Théoriquement, la décision de signer un accord commercial pourrait être prise à la
majorité qualifiée des membres du Conseil, cette procédure étant de principe depuis l’entrée
en vigueur du traité de Lisbonne (voy. art. 16, § 3, TUE). Toutefois, il est politiquement difficile
d’imaginer la mise en minorité d’un État membre au moment de la conclusion d’un accord com-
mercial, l’implication de ce dernier étant ensuite essentielle pour assurer sa mise en œuvre pleine
et entière. Ce constat est d’autant plus évident lorsque l’accord en question est un accord mixte.
(22) Ces instruments ont ensuite été annexés au procès-verbal du Conseil et publiés conco-
mitamment à la signature du texte. JO, L 14 janvier 2017, p. 3.
(23) Cet instrument interprétatif, de même que ces déclarations, ne viennent donc pas com-
pléter l’accord mais pourront servir d’outil d’interprétation de celui-ci au sens des art. 31 à 33
de la convention de Vienne sur le droit des traités, notamment dans le cadre des procédures de
règlement des différends prévues par ce texte.
(24) À moins que les parties ne décident aussi de négocier un protocole consacré à la question
environnementale et climatique qui aurait une valeur davantage contraignante.
(25) Cela tient à deux raisons principales. Tout d’abord, les accords commerciaux ont
longtemps été considérés comme des accords mixtes, à tout le moins comme contenant des
dispositions conventionnelles relevant d’une compétence partagée entre l’Union et ses États
membres, et exigeant dès lors une ratification conjointe par l’Union et l’ensemble de ses États,
conformément à leurs procédures constitutionnelles respectives. C’était le cas avant l’entrée en
vigueur du traité de Lisbonne et ce fut également le cas, comme nous l’avons vu, du CETA. En
outre, les accords commerciaux sont encore fréquemment intégrés dans un instrument juridique
global, incluant des dispositions de nature non commerciale. Il en va ainsi des accords d’associa-
tion, qui contiennent une partie consacrée au dialogue politique et à la coopération qui précède
la partie de l’accord contenant des règles intéressant le commerce. Sauf exception, ces accords
conclus sur la base de l’art. 217 TFUE font l’objet d’une ratification conjointe de la part de l’UE
et de ses États membres.
(26) Voy. en ce sens l’art. 25 de la convention de Vienne sur le droit des traités.
(27) Il en va de même de plusieurs accords négociés avec des pays d’Amérique centrale (Costa
Rica, Honduras, Guatemala, Jamaïque, Nicaragua, Panama et Salvador depuis 2013), le Canada
depuis 2017 ou encore des pays africains visés par des accords dits intérimaires (Cameroun depuis
2014, Comores depuis 2019, Côte d’Ivoire depuis 2015 ou encore Ghana depuis 2016). De même,
l’accord d’association signé avec l’Ukraine a été appliqué de façon provisoire de 2014 à 2017, dans
l’attente de son approbation par les 27 parlements nationaux puis de sa conclusion par l’Union.
(28) Il n’en est allé différemment que pour l’ACC négocié entre l’UE et le Royaume Uni, ce qui
a permis d’éviter l’hypothèse d’un Brexit « dur » dans la période située entre la fin de la période
de transition (fin décembre 2021) et l’approbation de cet accord par le Parlement (avril 2021).
(31) Dans le cadre des accords bi régionaux, il faudra aussi parfois attendre que l’accord
soit ratifié par tous les États membres de l’organisation régionale partenaire. Les procédures de
ratification des APE, qui impliquent les organisations régionales africaines et leurs États, s’avèrent
à cet égard particulièrement complexes.
(32) Il n’existe pas à ce jour de « sunset clause » comparable à celle imaginée dans le cadre
de l’accord Canada-États-Unis-Mexique (ACEUM) au titre de laquelle, passée un délai de 16 ans
après son entrée en vigueur, l’accord expirera automatiquement à moins que les Parties n’en
décident autrement. Cette disposition, voulue par les États-Unis, fait peser à terme une pression
considérable sur ses deux partenaires. Voy. l’art. 34.7 de l’ACEUM.
§ 1. – La Commission européenne
43. Un leadership incontesté. La Commission a toujours joué
un rôle central dans la négociation des accords de libre-échange de
l’Union européenne, en raison de ses prérogatives reconnues dans
le droit primaire mais également de l’expertise qu’elle a forgée au fil
du temps et qui lui confère sur ce sujet une légitimité reconnue tant
au plan européen qu’au niveau international. C’est à la Commission
qu’il reviendra de proposer des directives de négociation, que le
Conseil ne pourra ensuite qu’amender. Ce rôle essentiel d’initiative
se retrouve tout au long des négociations que la Commission mènera
avec le partenaire et sur lesquelles elle garde la maîtrise. C’est aussi
la Commission qui élaborera les propositions au nom de l’Union, qui
décidera de l’opportunité de poursuivre ou de suspendre une discus-
sion, qui jugera bon de retenir ou d’écarter les propositions de ces
partenaires commerciaux. C’est encore la Commission qui acceptera
ou non de clore une négociation et décidera de l’opportunité de por-
ter le texte de l’accord à la signature du Conseil, à l’approbation du
Parlement européen et à la conclusion du Conseil. Cette maîtrise du
calendrier lui confère en définitive la haute main sur tout ce processus.
En contrepartie, la Commission devra régulièrement tenir informé le
Conseil et le Parlement de l’avancée des différents rounds.
Ces pouvoirs reconnus en vertu des traités s’accompagnent d’une
maîtrise de la communication qui se rapporte aux négociations des
ALE. Cette communication politique s’effectue par la voie d’instru-
ments traditionnels – communications de la Commission publiées
(33) Nous en en tiendrons ici à une présentation des institutions politique de l’Union
(Commission, Conseil, Parlement). La Cour de justice n’est pas une institution politique et n’a
donc pas à se prononcer sur l’opportunité de négocier de nouveaux ALE. Mais dans une Union
de droit, où le respect des traités est essentiel, elle joue parfois un rôle clé dans le processus de
négociation de ces accords. La Cour a d’ailleurs été sollicitée ces dernières années afin de clarifier
la compétence de l’Union pour négocier et conclure des ALE – question posée par la Commission
dans l’avis 2/15 préc. relatif à l’ALE UE-Singapour – ou encore au sujet de la compatibilité des
dispositifs conventionnels relatifs à la protection des investissements étrangers – avis 1/17, préc.,
sollicité par la Belgique. La Cour a également été conduite à préciser les conditions dans lesquelles
le choix de poursuivre des négociations commerciales pouvait faire l’objet d’une initiative citoyenne
européenne prévue au titre de l’art. 11, § 4, TUE (Tribunal de l’UE, 10 mai 2017, Efler and Others
v. Commission, aff. T‑754/14, ECLI:EU:T:2017:323, pt 43). À cela s’ajoutent d’autres arrêts qui
intéressent les accords commerciaux, notamment l’arrêt Front Polisario de décembre 2016 au
sujet de l’application des ALE à des territoires contestés, en l’occurrence le Sahara occidental
(CJUE, 21 décembre 2016, Conseil c/ Front Polisario, aff. C-104/16 P, ECLI:EU:C:2016:973). Il est
fort probable que la Cour sera à l’avenir régulièrement sollicitée au sujet de l’interprétation et de
la mise en application des ALE.
(34) Le retrait britannique a d’ailleurs démontré combien cette capacité était précieuse et
essentielle à tout acteur désireux d’affirmer son identité sur le plan de la diplomatie commerciale.
Dès juillet 2016, peu après le résultat du référendum sur le retrait, les autorités britanniques ont pris
soin de doter leur ministère du commerce extérieur de vastes capacités matérielles et humaines
(Department for International Trade devenu en 2023 Department for Business and Trade). L’une
des fonctions prioritaires de ce ministère fut l’embauche, début 2017, de 200 négociateurs commer-
ciaux. Voy. not. le Machinery of Government Changes Statement, UIN HCWS94, 18 juillet 2016.
(35) Voy. en ce sens, Le Commerce pour tous – Vers une politique de commerce et d’inves
tissement plus responsable, COM(2015) 497 final, 14 octobre 2015.
(36) COM(2021) 564 final, 14 juillet 2021.
(37) Au demeurant, il n’est pas rare que les États membres soient à l’origine d’une négociation
et fassent savoir à la Commission leur souhait d’initier telle ou telle négociation, de les accélérer
ou au contraire de les suspendre.
§ 3. – Le Parlement européen
47. Un poids renforcé dans le processus de négociation des
ALE. Alors qu’il n’intervenait, jusqu’à l’entrée en vigueur du traité de
Lisbonne, qu’à titre consultatif, le Parlement européen a acquis un
pouvoir décisif d’approbation des accords commerciaux. Cette ins-
titution a jusqu’à présent soutenu l’ensemble des ALE soumis à son
approbation mais la menace d’un rejet demeure et oblige dans tous
les cas la Commission à prendre en considération son positionne-
ment. L’actuelle procédure d’adoption des directives ne fait certes
pas intervenir le Parlement européen, en dépit des prérogatives qui
lui sont aujourd’hui reconnues en matière d’approbation des accords
commerciaux. Le Parlement a toutefois la possibilité de se prononcer
au sujet des ALE dans la phase initiale de la négociation au moyen de
résolutions dont le contenu peut-être extrêmement détaillé, au point
de venir concurrencer les directives de négociation elles-mêmes (40).
Plusieurs commissions du Parlement ont un intérêt à se prononcer
au sujet des négociations commerciales (Commission de l’agriculture,
de l’environnement ou encore du marché intérieur). Un rôle central est
toutefois dévolu en ce domaine à la Commission du commerce inter-
national (dite commission INTA). Cette dernière contrôle l’action de la
(39) Et ce alors même que, quelques années plus tard, la signature et la conclusion d’ALE
avec le Vietnam ou le Japon ne soulèveront pratiquement aucune difficulté.
(40) Voy. ainsi la résolution du Parlement européen du 8 juillet 2015 contenant les recom-
mandations du Parlement européen à la Commission européenne concernant les négociations
du partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (PTCI) (2014/2228(INI)) ou, plus
récemment, la résolution du Parlement européen du 5 juillet 2022 sur la future coopération UE-Inde
en matière de commerce et d’investissement (2021/2177(INI)).
(41) De 2009 à 2014, le Parlement a approuvé plusieurs ALE dont celui avec la Corée ou encore
l’accord de partenariat économique avec l’Afrique centrale. Sous le mandat de la Commission
Juncker (2014‑2019), le Parlement européen a approuvé l’ensemble des accords qui lui ont été sou-
mis : outre le CETA, l’ALE UE-Japon, l’APE avec la Communauté sud-africaine du développement
(SADC), l’APE intérimaire avec le Ghana et les accords commerciaux complets et approfondis
inclus dans les accords d’association avec l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie. Dans le cadre de l’ac-
tuelle législature (2019‑2024), le Parlement a approuvé à une très large majorité l’ALE UE-Vietnam
début 2020 et l’accord de commerce et de coopération entre l’UE et le Royaume Uni (2021).
(42) Elle est actuellement présidée par Bernd Lange, député issu des rangs du parti social-
démocrate allemand et du Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates.
(43) Cette annonce a été effectuée à l’occasion d’un vote en plénière relatif à l’adoption du
rapport du député européen J. Warborn consacré à cet accord.
(44) Voy. résolution du Parlement européen du 26 novembre 2020 sur l’examen de la politique
commerciale de l’Union, 2020/2761(RSP).
(45) Le règlement intérieur du CESE lui permet en effet de produire des avis d’initiative dans
des matières où il n’est pas obligatoirement consulté conformément à ce que prévoient les règles
du traité (voy. art. 29, § 2, du règlement intérieur du CESE).
(46) Voy. par ex. avis du Comité économique et social européen sur la protection des inves-
tisseurs et le règlement des différends entre investisseurs et États dans les accords de commerce
et d’investissement de l’UE avec des pays tiers, 2015/C 332/06, JO, C 332 du 8 octobre 2015, p. 45.
(47) Voy. l’accord entre le Parlement européen et la Commission européenne sur le registre
de transparence pour les organisations et les personnes agissant en qualité d’indépendants qui
participent à l’élaboration et à la mise en œuvre des politiques de l’Union européenne, JO, L 277
du 19 avril 2014.
(48) Certaines ONG, en particulier Corporate Europe Observatory, se sont spécialisées dans
la recension des rencontres entre les membres des institutions et les représentants des lobbys
économiques et ont mis en évidence la surreprésentation de ces derniers, en particulier lors des
réunions organisées au sein de la DG commerce. Voy. les données collectées sur le site internet
de cette ONG à l’adresse https://corporateeurope.org/en/trade.
(49) Tribunal de l’UE, 10 mai 2017, aff. T‑754/14, préc., pt 43, et plus largement L. M. Chauvel,
« The Role of the European Citizens Initiative in the Negotiation and Implementation of FTAs »,
in I. Bosse-Platière et C. Rapoport (dir.), The Conclusion and Implementation of EU Free Trade
Agreements. Constitutional Challenges, Cheltenham, Edward Elgar, 2019, pp. 159‑174.
(50) « Le Commerce pour tous. Vers une politique de commerce et d’investissement plus
responsable », COM(2015) 497 final, 14 octobre 2015.
(51) Voy. le rapport sur la consultation publique en ligne sur les modalités de la protection
des investissements et le règlement des différends entre investisseurs et États (RDIE) dans le
cadre du partenariat transatlantique de commerce et d’investissement (TTIP), SWD(2015) 3 final,
13 janvier 2015.
(52) On pourra toutefois observer que la plupart de ces rencontres sont aujourd’hui organisées
en ligne, ce qui limite singulièrement la qualité et la spontanéité des échanges.
(53) De façon générale, le nombre de vues sur Youtube ne dépasse cependant pas la trentaine,
ce qui relativise l’attention réelle portée à ces questions.
(54) Décision de la Commission du 13 septembre 2017 instituant le groupe d’experts sur les
accords commerciaux de l’Union européenne, C(2017) 6113 final.
(55) On notera d’ailleurs que la Commission a mis en place d’une série de groupes d’experts
compétents sur les autres questions commerciales. Il existe ainsi par exemple un groupe d’experts
consacré aux questions de commerce et de développement durable, ce qui constitue aussi peut-
être un moyen d’exclure ce sujet des réunions du groupe d’experts sur les accords commerciaux.
(59) Sur cette notion, voy. A. Bailleux et F. Ost, « Six hypothèses à l’épreuve du paradigme
croissanciel », Revue interdisciplinaire d’études juridiques, 2016, vol. 77, n° 2, pp. 27‑53.
(60) Commission européenne (DG Commerce), « Handbook for Trade Sustainability Impact
Assessement », 2016, https://trade.ec.europa.eu/doclib/docs/2016/april/tradoc_154464.PDF. Sur
cette question voy. not. B. Hoekman et H. Rojas-Romagosa, « EU Trade Sustainability Impact
Assessments : Revisiting the Consultation Process », JIEL, 2022, vol. 25, n° 1, pp. 45‑60.
(61) Ces études d’impact sont publiées sur le site internet de la Commission européenne
(https:// policy.trade.ec.europa.eu/analysis-and-assessment/sustainability-impact-
assessments_en).
Sommaire
(5) Sur le fond toutefois, l’accord conclu avec les pays du Cariforum diffère assez sen-
siblement des textes négociés avec les pays Africains et ceux de la zone Pacifique. L’accord
UE-Cariforum, signé en 2008, s’apparente dans son contenu aux accords de dernière génération
précédemment évoqués et couvre un grand nombre de questions commerciales (libéralisation des
échanges de bien mais aussi questions liées au commerce des services, à la propriété intellectuelle,
aux marchés publics et au développement durable…). En revanche les autres APE se concentrent
souvent sur la seule libéralisation du commerce des marchandises. Une présentation de l’ensemble
de ces ALE et de l’état de leur procédure de conclusion figure en annexe du présent ouvrage.
(6) L’art. II du GATT de 1994 couvre la question des listes d’engagements tarifaires des
membres. Ces listes d’engagements, annexées à cet accord, sont formulées par chacun des
membres et visent une liste de produits désignés conformément à leurs nomenclatures tarifaires.
Juridiquement, ces listes ont la même valeur que les accords. Cela signifie concrètement que,
si les membres sont libres de pratiquer des tarifs douaniers inférieurs à ceux prévus dans les
listes (à condition de le faire de façon non discriminatoire), tout dépassement de ce tarif sera
contraire aux règles de l’OMC. Dans cette hypothèse, le membre s’exposera potentiellement à des
sanctions commerciales, à l’issue d’une procédure de règlement des différends, sauf à négocier
avec les autres membres des concessions commerciales équivalentes, conformément à ce que
prévoit l’art. XXVIII du GATT de 1994.
(7) La plupart des droits de douane négociés à l’OMC sont en effet basés sur un calcul ad
valorem. Plus rarement, ils peuvent être déterminés en fonction de la quantité de produits importés
(essentiellement pour les matières premières). Voy. les données de l’OMC sur les profils tarifaires
dans le monde en 2021, https://www.wto.org/french/res_f/publications_f/world_tariff_profiles21_f.
htm.
(8) Les pays en développements ont souvent été qualifiés de passagers clandestins (free
riders) par les autres membres du GATT et de l’OMC. Leur choix n’a cependant rien d’illicite et
découle de la logique de non réciprocité des concessions tarifaires formulées à l’OMC. Du reste,
si les membres développés ont pu, sans trop de difficultés, se priver des ressources douanières,
il n’en va pas de même de certains pays pauvres, notamment Africains, pour lesquels les droits
de douane contribuent substantiellement au budget de l’État.
(9) La notion de droits de douane fait généralement l’objet d’une définition large. Ainsi, l’art. 2,
§ 4, de l’ALE UE-Japon définit comme « droits de douane » « tous droits ou impositions de toute
nature, y compris les surtaxes ou impositions supplémentaires sous quelque forme que ce soit,
perçus à l’importation ou à l’occasion de l’importation de marchandises ».
(10) Il en va autrement cependant de l’ACC UE-Royaume Uni, qui se contente d’indiquer que
« [s]auf disposition contraire du présent accord, l’imposition de droits de douane est interdite
sur toutes les marchandises originaires de l’autre Partie » (art. 21 de l’accord) et ne contient pas
en annexe de liste de concessions tarifaires. Cette exception est au demeurant logique puisqu’au
départ de la négociation les droits de douane étaient inexistants entre les parties qui s’accordaient
sur la nécessité d’éviter leur réintroduction.
(11) Les règles du système harmonisé (SH) issues de la convention internationale de désigna-
tion et de codification des marchandises, signée à Bruxelles le 14 juin 1983, sont ici utilisées. Dans
ce cadre, l’Union et ses États membres ne sont liés que par une seule liste de droits applicables
et doivent sur ce point être considérés comme une seule et même partie.
(12) Ainsi, les accords Euromed – liant l’UE à l’Algérie, l’Égypte, la Jordanie, le Liban, le
Maroc et la Tunisie – ont prévu, dès leur entrée en vigueur, la suppression par l’Union européenne
de la quasi-intégralité des droits de douane couvrant les importations de produits industriels, et de
80 % de ceux appliqués aux produits agricoles. De leur côté, les pays méditerranéens ont bénéficié
de délais de transition de 12 à 15 ans. À cela s’ajoute la possibilité pour ces pays de maintenir
des droits de douane plus élevés et des quotas spécifiques en matière agricole. Dans le cadre de
l’accord UE-Vietnam, 99 % des importations en provenance du Vietnam feront l’objet de zéro droit
de douane 7 ans après l’entrée en vigueur du texte, ce délai étant de 10 ans s’agissant des mar-
chandises européennes exportées vers le Vietnam. Les parties disposent dans ce dernier cas de la
possibilité d’accélérer la réduction des tarifs douaniers par rapport au calendrier initialement prévu.
(16) L’art. 26 de l’ACC souligne ainsi qu’« [u]ne Partie n’adopte pas ni ne maintient d’interdic-
tion ou de restriction applicable à l’importation de toute marchandise provenant de l’autre Partie
ou à l’exportation ou la vente à l’exportation de toute marchandise à destination du territoire de
l’autre Partie, sauf si c’est conformément à l’art. XI du GATT de 1994 […] ».
(17) Voy. le règlement d’exécution (UE) 2021/111 de la Commission du 29 janvier 2021 subor-
donnant l’exportation de certains produits à la présentation d’une autorisation d’exportation, JO,
L 31I du 30 janvier 2021, pp. 1‑8.
(18) Voy. ainsi l’art. 2, § 13, de l’ALE UE-Japon ou l’art. 2, § 6, de l’ALE UE-Corée. Les ALE
reprennent aussi souvent les prescriptions de l’art. VIII du GATT de 1994, qui les obligent à faire
en sorte que toutes les redevances et impositions perçues à l’importation ou à l’exportation soient
bien limitées au montant du coût approximatif des services rendus et ne constituent pas une
mesure de protection déguisée. Voy. par ex. l’art. 2, § 16, de l’ALE UE-Japon.
(19) Voy. en ce sens l’art. XXVIII du GATT qui permet aux membres de s’accorder sur une
éventuelle modification des listes tarifaires.
(20) Voy. ci-dessous, § 176.
(21) Art. 2.8.4 de l’ALE UE-Japon. Cette clause est importante pour l’UE, le Japon étant
notamment impliqué dans le traité RCEP en Asie-Pacifique.
(22) Voy. ainsi le libellé de l’art. 16 de l’APE CEDEAO, UEMOA, UE et ses États membres. On
notera au demeurant que les directives de négociations des APE, renouvelées en 2019, insistent
sur ce principe de la nation la plus favorisée qui permet notamment de répondre à la concurrence
des accords préférentiels que la Chine ou d’autres pays tiers pourront négocier avec les pays
Africains. Voy. la décision (UE) 2020/13 du Conseil du 19 décembre 2019 modifiant les directives
de négociation pour des accords de partenariat économique avec les pays et régions d’Afrique,
des Caraïbes et du Pacifique, préc. (pt 3.2).
(23) Voy. par ex. l’art. 2, § 3, de l’ALE UE-Singapour.
(24) Des contrôles à la frontière ont été rétablis, ce qui pose au demeurant le très sensible
problème de l’instauration d’une frontière douanière entre la République d’Irlande et l’Irlande du
nord. Voy. sur cette question le protocole à l’accord de retrait qui prévoit que le Royaume-Uni
devra réaliser ces contrôles en mer, afin d’éviter que ne réapparaisse une frontière physique entre
les deux Irlande, JO, C 384I du 12 novembre 2019, pp. 1‑177. L’accord de Windsor, passé en février
2023 entre la présidente de la Commission européenne et le premier ministre britannique, prévoit
notamment un assouplissement de ces contrôles.
(28) Selon les chiffres de la direction générale du trésor français, le taux d’utilisation des
tarifs préférentiels moyens des entreprises françaises s’établissait à 71 % en 2020, en dessous de la
moyenne européenne de 75 % (note publiée sur le site internet de la DG Trésor le 15 février 2023).
(29) Voy. l’art. 3, § 5, de l’ALE UE-Japon.
(30) Art. 3 du protocole 1 de l’ALE UE-Vietnam. Voy. égal. la disposition similaire à l’art. 3,
§ 2, du protocole 1 de l’ALE UE-Singapour. En revanche, l’ALE UE-Japon ne prévoit pas de règle
de cumul régional.
(31) Décision du Conseil 2013/94/UE du 26 mars 2012 relative à la conclusion de la conven-
tion régionale sur les règles d’origine préférentielles pan euro-méditerranéennes, JO, L 54 du
26 février 2013, pp. 3‑158. Outre l’Union, cette convention a été ratifiée par les pays suivants : les
États de l’Association européenne de libre-échange (l’Islande, le Liechtenstein, la Norvège et la
Suisse), les signataires de la déclaration de Barcelone (l’Algérie, l’Autorité palestinienne, l’Égypte,
Israël, la Jordanie, le Liban, le Maroc, la Syrie, la Tunisie et la Turquie), les Féroé, l’Albanie, la
Macédoine, la Bosnie-Herzégovine, la Croatie, le Monténégro et la Serbie ainsi que le Kosovo, la
Géorgie, la Moldavie et l’Ukraine.
(32) Afin d’avoir un aperçu précis de ces normes, on pourra consulter sur le site de l’OMC
la liste des mesures OTC notifiées par chacun des membres : https://eping.wto.org/. Pour la seule
année 2022, l’Union européenne a notifié aux instances compétentes de l’OMC 83 mesures OTC.
(33) Ainsi par ex., l’art. 7, § 3.2, de l’ALE UE Japon prévoit que « [l]es art. 2 à 9 de l’accord
OTC et les annexes 1 et 3 de l’accord OTC sont incorporés au présent accord et en font Partie
intégrante, mutatis mutandis ».
(34) Voy. sur ce pt. l’art. 7, § 6, de l’ALE UE-Japon qui considère comme normes internatio-
nales pertinentes « les normes établies par des organisations internationales telles que l’Organisation
internationale de normalisation (ISO), la Commission électrotechnique internationale (CEI), l’Union
internationale des télécommunications (UIT), la Commission du Codex Alimentarius, l’Organisation
de l’aviation civile internationale (OACI), le Forum mondial de l’harmonisation des règlements concer-
nant les véhicules (WP.29) au sein de la Commission économique des Nations unies pour l’Europe
(CEE-ONU), le sous-comité d’experts du système général harmonisé de classification et d’étiquetage
des produits chimiques des Nations unies (UNSCEGHS) et le Conseil international sur l’harmoni-
sation des exigences techniques relatives aux produits pharmaceutiques à usage humain (ICH) ».
(35) Voy. par ex. l’art. 5, § 9, de l’ALE UE-Corée ou 16, § 3, de l’ALE UE-Vietnam.
(36) L’autorisation du recours à ces mesures de défense commerciale visant les importations
originaires d’un partenaire avec lequel l’UE a conclu un ALE peut sembler surprenante. Cependant,
l’exemption des importations issues de partenaires préférentiels serait en elle-même de nature
à introduire, du point de vue des règles de l’OMC, une discrimination qui risquerait de placer
les parties à l’ALE en contradiction avec leurs engagements multilatéraux et qui serait difficile
à justifier auprès des organes de jugements de l’OMC, ces derniers n’ayant pas pour mandat
d’appliquer les règles commerciales issues des ALE. Le maintien de la possibilité d’introduire des
mesures de défense commerciale entre les parties aux ALE apparaît alors comme la solution la
plus simple juridiquement.
(37) Ce type de clause, pour être fréquent, n’est cependant pas systématique. Ainsi, le CETA
ne contient pas de mécanisme de sauvegardes bilatérales.
(38) Voy. à titre d’exemple l’art. 3.1 de l’ALE UE-Corée. Cet accord précise au demeurant que
les droits de douane ne peuvent excéder le traitement tarifaire correspondant aux engagements
OMC des Parties. Plus récemment, l’accord négocié entre l’UE et le MERCOSUR a également
prévu un chapitre spécifique sur les sauvegardes bilatérales.
(39) Art. 3, § 6, de l’ALE UE-Corée, art. 29 de l’ALE UE-Pérou, Colombie, Équateur ou encore
art. 2, § 5, de l’ALE UE-Japon.
(40) Voy. par ex. l’art. 20 de l’APE UE-Ghana ou l’art. 22 de l’APE UE-CEDAO-UEMOA.
(41) 67 membres de l’OMC, dont l’Union européenne, s’étant pour l’heure accordés sur un
texte visant à réduire les charges administratives excessives imposées aux fournisseurs de ser-
vices. Voy. « L’initiative conjointe sur la réglementation intérieure en matière de services », INF/
SDR/2, 26 novembre 2021.
(42) Ainsi par exemple, l’art. 106 de l’APE entre les États de l’Afrique de l’Ouest, la Communauté
économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union économique et monétaire Ouest
africaine (UEMOA), d’une part, et l’Union européenne et ses États membres, d’autre part contient
une clause de rendez-vous qui mentionne, entre autres, la question des services.
(43) Ces quatre modes renvoient aux services transfrontières (mode 1), à la fourniture trans-
frontalière de services sur le territoire d’une partie à l’intention d’un consommateur de service
(mode 2), à l’établissement (mode 3) et enfin à la présence temporaire de personnes physiques
à des fins professionnelles (mode 4).
(44) Ces listes ont donc bien, d’un point de vue juridique, la même valeur que les accords
eux-mêmes.
(45) Voy. ainsi, entre autres, les annexes VII et s. de l’ALE UE-Pérou, Colombie, Équateur.
(47) Voy. ainsi le pt 21 des directives de négociation du traité de libre-échange avec les
États-Unis, préc.
(48) L’ALE UE-Corée précise ainsi que « [p]our chaque secteur libéralisé […], chaque Partie
permet aux investisseurs de l’autre Partie de transférer dans leurs établissements des personnes
physiques de cette autre Partie, pour autant que ces employés fassent partie du personnel clé ».
Relèvent notamment de cette catégorie de « personnels clé » les cadres supérieurs de l’entreprise
qui exercent des fonctions de direction, de supervision ou encore de recrutement. Le droit au
séjour s’élèvera alors à 90 jours en cas de déplacement d’affaires et peut aller jusqu’à trois ans
pour les personnes transférées temporairement par leurs sociétés (art. 7, § 17, et 7, § 18, de l’ALE
UE-Corée). On retrouve des durées comparables dans plusieurs autres accords négociés par l’UE
(ALE UE-Vietnam, UE-Singapour, UE-Japon ou CETA).
(49) Voy. ainsi l’art. 7, § 20, de l’ALE UE-Corée et 8, § 17, de l’ALE UE-Vietnam. L’ACC
UE-Royaume-Uni contient lui aussi un chapitre dédié à la question de l’entrée et du séjour tem-
poraire des personnes physiques à des fins professionnelles. Au titre des dispositions générales
applicables en matière de service et d’investissement, le fait de réglementer le séjour ou d’exiger
un visa – notamment un visa d’affaires – ne peut être considéré comme annulant ou compro-
mettant les avantages tirés de la libéralisation des services. Bien que, en vertu de l’accord de
retrait, les règles concernant le séjour des ressortissants britanniques et européens continueront
de s’appliquer pour les personnes qui bénéficiaient jusqu’à celui-ci de cette liberté au titre du
marché intérieur, ce chapitre montre qu’à l’avenir le droit au séjour sera davantage rattaché à
l’exercice d’une activité professionnelle en lien avec un service libéralisé et de toute évidence
accordé pour une période temporaire.
(50) Voy. la directive 2014/24/UE du Parlement européen et du Conseil du 26 février 2014 sur
la passation des marchés publics (JO, L 94 du 28 mars 2014, pp. 65‑242) et les autres législations
sectorielles (eau, énergie, transports et services postaux [directive 2014/25/UE, JO, L 94 du 28 mars
2014, pp. 243‑374] ou dans les domaines de la défense et de la sécurité [directive 2009/81/CE du
Parlement européen et du Conseil du 13 juillet 2009, JO, L 216 du 20 août 2009, pp. 76‑136]).
(51) Voy. ainsi le consid. 17 de la directive 2014/25, préc.
(52) Voy. not. Commission européenne, « Orientations sur la participation des soumission-
naires et des produits de pays tiers aux marchés publics de l’UE », C(2019) 5494 final, 24 juillet
2019.
(53) Règlement (UE) n° 2022/31 du Parlement européen et du Conseil du 23 juin 2022 concer-
nant l’accès des opérateurs économiques, des biens et des services des pays tiers aux marchés
publics et aux concessions de l’Union (Instrument relatif aux marchés publics internationaux
– IMPI), JO, L 173 du 30 juin 2022, p. 1.
(54) Parmi les pays ayant accepté cette ouverture de leurs marchés publics au plan bilatéral
on citera l’Arménie, le Canada, le Chili, la République de Corée, la Géorgie, le Mexique, les pays
du MERCOSUR (accord en projet), la Moldavie, Singapour, l’Ukraine, le Vietnam, les pays de la
Communauté Andine et du marché commun d’Amérique centrale.
(59) Voy. M. Burri, « The Governance of Data and Data Flows in Trade Agreements : The
Pitfalls of Legal Adaptation », UC Davis Law Review, 2017, vol. 51, p. 65 ; S. Yakovleva, « Should
Fundamental Rights to Privacy and Data Protection Be a Part of the EU’s International Trade
‘Deals’? », World Trade Review, 2018, vol. 17, p. 477.
(60) S. Zuboff, L’Âge du capitalisme de surveillance, Veules-les-Roses, Zulma, 2020.
(65) N. Mishra, « Building Bridges : International Trade Law, Internet Governance, and the
Regulation of Data Flows », Vanderbilt Journal of Transnational Law, 2019, vol. 52, pp. 463‑509.
(66) L’UE a ainsi déposé une première offre de négociation à ce sujet le 26 avril 2019 (INF/
ECOM/22), de même que les États-Unis (INF/ECOM/23) et la Chine (INF/ECOM/19). Mais, à l’ana-
lyse du contenu des offres déposées, les positions de ces trois acteurs semblent difficilement
conciliables.
(67) Art. 104 de l’accord d’association UE-Chili.
(68) Art. 120 de l’APE UE-Cariforum. L’accord invite les parties à développer leur coopération
réglementaire, notamment la reconnaissance des certificats de signature électronique.
(69) Art. 197‑201 de l’APE UE-Cariforum.
(70) Voy. le chap. 16 du CETA.
(71) Cette prohibition n’empêche toutefois pas la perception ultérieure de taxes ou de rede-
vances sur ces produits (art. 16, § 3).
(72) Art. 28, § 3, du CETA.
(73) EU proposal for provisions on Cross-border data flows and protection of personal
data and privacy, juillet 2018. Ce document n’est plus disponible en ligne. Toutefois, les propo-
sitions formulées par la Commission en matière de commerce numérique dans le contexte des
ALE négociés avec la Nouvelle Zélande et l’Australie, en 2018, et publiés sur le site de la DG
commerce, le reprennent mot pour mot.
(74) Voy. ci-dessous, §§ 216 et s.
(75) On retrouvera cette idée dans certains ALE conclus par l’Union. L’art. 8, § 73, de l’ALE
UE-Japon prévoit à cet égard que « [u]ne Partie ne peut exiger le transfert du code source, ou
l’accès à celui-ci, d’un logiciel appartenant à une personne de l’autre Partie ».
(79) Voy. les art. 201 et 202 de l’ACC. En parallèle à la négociation de ce texte, l’UE et
le Royaume-Uni ont discuté de la possibilité pour l’UE d’adopter, conformément au RGPD,
une décision d’adéquation permettant de faciliter le transfert de données vers le Royaume
Uni, finalement adoptée en juillet 2021. Les règles britanniques en matière de protection des
données ont ainsi été jugées équivalentes à celles de l’Union européenne (C(2021) 4800 final,
décision d’adéquation de la Commission européenne prise sur la base de l’art. 45, § 3, du
RGPD, 28 juin 2016).
(80) La Nouvelle-Zélande avait quant à elle fait l’objet d’une décision d’adéquation au titre
de la directive qui précédait le RGPD. Voy. décision d’exécution 2013/65/UE de la Commission du
19 décembre 2012 constatant le niveau de protection adéquat des données à caractère personnel
assuré par la Nouvelle-Zélande (notifiée sous le numéro C(2012) 9557), JO, L 28 du 30 janvier
2013, pp. 12‑14.
(86) Voy. en particulier l’affaire Ukraine – interdiction des exportations de bois engagée
sur le fondement de l’accord d’association UE-Ukraine (plainte de l’UE, rapport du groupe spécial
d’arbitrage publié le 11 décembre 2020).
(87) Art. 191, § 2, TFUE.
(111) Voy. « Commerce, croissance et propriété intellectuelle », COM(2014) 389, 1er juillet
2014.
(116) Directive (UE) 2016/943 du Parlement européen et du Conseil du 8 juin 2016 sur la
protection des savoir-faire et des informations commerciales non divulgués (secrets d’affaires)
contre l’obtention, l’utilisation et la divulgation illicites, JO, L 157 du 15 juin 2016, pp. 1‑18.
(117) Art. 14.36 et 15.37.
(118) Art. 252.
(119) Sous-section 7 du chap. non encore numéroté du volet commercial du projet d’accord
d’association UE-MERCOSUR, intitulé Protection of Undisclosed Information.
(120) Art. 18.42 à 18.44.
(121) Art. 201 de l’accord UE-Pérou, Colombie, Équateur.
(122) Art. 201, § 1.
(123) Voy. ci-dessous, §§ 216 et s. En outre, lorsque des mécanismes de règlement des diffé-
rends investisseurs/États ont été négociés entre les parties, les DPI sont considérés comme des
investissements susceptibles d’être protégés. La violation d’un DPI conventionnellement reconnus
peut ainsi être assimilée à une expropriation et donner lieu à une indemnisation de l’investisseur
étranger.
(124) En outre, comme nous le verrons, les ALE ne bénéficient pas d’un effet direct et ne
sont donc pas, en principe, susceptibles d’être invoqués par une personne privée devant une
juridiction interne.
(125) Art. 12, § 43.
(126) Art. 10, § 54, à 10, § 60, de l’ALE UE-Corée.
(127) Art. 12, § 58, de l’ALE UE-Corée. On retrouve au demeurant une disposition semblable
dans le projet d’accord d’association négocié avec le MERCOSUR (art. X.58).
(128) Elle repose aujourd’hui principalement sur le règlement 1151/2012 du Parlement euro-
péen et du Conseil relatif aux systèmes de qualité applicables aux produits agricoles et aux denrées
alimentaires (JO, L 343 du 14 décembre 2012, pp. 1‑29) complété, dans le secteur vitivinicole, par
le règlement 1308/2013 portant organisation commune des marchés des produits agricoles (JO,
L 347 du 20 décembre 2013, pp. 671‑854). Voy. not. O. Serra et S. Wolikow (dir.), Des appellations
d’origine aux indications géographiques – Cent ans de protection de l’origine et de la qualité,
Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2022, pp. 187‑199.
(129) Le règlement de base 1151/2012 admet en outre que les indications géographiques
relatives à des produits de pays tiers puissent être protégées dans l’Union au titre d’un accord
international auquel l’UE est partie contractante.
(130) Art. 22 à 24 de l’ADPIC.
encore le Canada). Fonctionnant sur la base du consensus, ses membres sont invités à formuler
des recommandations relatives à la mise en application du droit de la concurrence. Par ailleurs,
à côté des ALE, plusieurs accords bilatéraux de l’Union européenne organisent des mécanismes
de dialogue et de coopération et en matière de concurrence.
(136) Les ALE contiennent par ailleurs plusieurs dispositions conventionnelles qui, bien que
non inscrites dans le chapitre dédié à la concurrence, intéressent les politiques menées en ce
domaine. Il s’agira le plus souvent de réserves de compatibilité conventionnelle concernant des
mesures prises au titre de la politique de concurrence. À titre d’exemple, le CETA reconnaît le
droit pour les parties de prendre, dans le cadre du droit de la concurrence, des mesures sus-
ceptibles de restreindre l’accès au marché (art. 8, § 5.4). De même, au sein du chapitre dédié à
la libéralisation des services de télécommunications, les parties soulignent « l’importance d’un
marché concurrentiel pour la réalisation des objectifs légitimes de politique publique » (art. 15,
§ 14) et encourage la prohibition des pratiques anticoncurrentielles en ce domaine (art. 15, § 4).
(137) Art. 172, § 2, de l’ALE UE-Chili.
par les règles multilatérales. Un peu plus loin, l’ALE UE-Corée souligne
également la possibilité de saisir à ce sujet le mécanisme bilatéral de
règlement des différends prévu par cet accord (145). Négocié quelques
années plus tard, l’ALE UE-Japon reconnaît, dans un chapitre spéci-
fiquement consacré à la question des subventions, le bien-fondé de
certaines d’entre elles dans le développement des politiques publiques.
Mais il précise aussitôt que certaines subventions sont « susceptibles de
perturber le bon fonctionnement des marchés et d’amoindrir les avan-
tages de la libéralisation des échanges et des investissements » (146).
Reprenant cette formule, le projet d’ALE négocié avec la Nouvelle-
Zélande précise que des subventions publiques ne devraient pas être
accordées dès lors qu’elles pourraient avoir des conséquences néga-
tives pour l’environnement (147).
149. Mécanismes de notification et de consultation bilaté‑
rale. Les ALE négociés avec la Corée et la Nouvelle-Zélande, ainsi que
l’ALE UE-Vietnam, organisent également une obligation de notification
à l’autre partie des subventions qu’une partie envisage d’octroyer à des
entreprises et qui dépassent un seuil défini dans l’accord. En outre, si
une partie considère qu'une subvention de l’autre partie a, ou pourrait
avoir, un effet négatif significatif sur ses intérêts en matière de com-
merce ou d’investissement, une demande de consultation bilatérale
pourra être engagée à ce sujet. À l’issue de ces consultations, les
préoccupations exprimées devront être prises en compte sans pour
autant que le dispositif n’oblige au retrait des subventions contestées.
150. Subventions interdites ou conditionnées. Les textes
les plus récents viennent également prohiber (ALE UE-Japon et
UE-Nouvelle Zélande) ou conditionner (ALE UE-Vietnam) certaines
subventions spécifiques ayant un impact négatif sur les échanges et
l’investissement. Il en va ainsi de prêts qui seraient accordés à des
entreprises sans garanties et sans limites par les pouvoirs publics ou
encore de subventions destinées à la restructuration d’une entreprise
en difficulté ou en faillite sans que l’entreprise ait élaboré un plan de
restructuration crédible (148).
(145) Voy. les art. 11, § 9, à 11, § 15, de l’ALE UE-Corée et la présentation du mécanisme
bilatéral de règlement des différends en troisième partie de cet ouvrage, §§ 216 et s.
(146) Art. 12, § 1, de l’ALE UE-Japon.
(147) Au demeurant, ce projet d’ALE traite de la question des subventions aux pêcheries et
invite les parties à respecter le cadre onusien en ce domaine et à promouvoir un accord sur cette
question négocié au sein de l’OMC.
(148) Voy. les art. 12, § 7, de l’ALE UE-Japon et 10, § 9, de l’ALE UE Vietnam.
(149) Loi du Congrès des États-Unis d’Amérique sur la réduction de l’inflation de 2022,
H. R. 5376, 16 août 2022. Cette législation organise un plan de subventionnement massif et prati-
quement sans précédent de l’économie américaine au nom de l’objectif de transition et de lutte
contre le changement climatique.
(150) C’est au demeurant ce qui explique pourquoi l’Union européenne vient d’adopter une
législation ayant vocation à s’appliquer aux entreprises de pays tiers qui bénéficient de subventions
étrangères et opèrent sur le marché européen. Règlement (UE) 2022/2560 du Parlement européen
et du Conseil du 14 décembre 2022 relatif aux subventions étrangères faussant le marché intérieur,
JO, L 330 et 23 janvier 2022, pp. 1‑45.
(151) Cet accord ne prévoit pas en effet la suppression des droits de douanes entre ses
signataires.
(152) Voy. en particulier les art. 53 à 64 de l’accord instituant l’EEE.
§ 4. – La coopération réglementaire
aussi cette logique dans l’Annexe 2 c) de l’ALE UE-Japon. L’accès au marché est alors garanti pour
les véhicules qui respecteraient cette réglementation internationale, sauf à démontrer que celle-ci
est inefficace ou inappropriée pour assurer la sécurité routière, la protection de l’environnement
ou la santé publique. Il en va sensiblement de même au titre du CETA qui contient une annexe
consacrée aux véhicules automobiles dans laquelle la possible harmonisation des réglementations
futures applicables à ce secteur est mentionnée (annexe 4-A). La Partie canadienne s’y engage à
reprendre dans son droit interne les règlements techniques de la CEE-ONU « à moins que cela
occasionne un niveau de sécurité inférieur à celui de la réglementation canadienne ou compromette
l’intégration à l’échelle nord-américaine ».
(168) C’est aussi le cas au titre du projet d’ALE avec la Nouvelle Zélande (art. 22, § 2).
(169) Art. 342, § 3, de l’ACC. Cette formule a d’ailleurs été reprise dans le projet d’ALE négocié
avec la Nouvelle Zélande (art. 22, § 3.1).
(175) À l’exception notable du traité sur la charte de l’énergie (TCE) signé en 1994 (y compris
par l’UE) et entré en vigueur en 1998.
(176) Voy. les accords de protection des investissements négociés par l’Union, en parti-
culier depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne et la nouvelle compétence acquise par
l’Union en ce domaine. À l’exception du chapitre 8 du CETA, non encore entré en vigueur, seuls
existent aujourd’hui des projets d’accords qui couvrent uniquement la question de la protection
des investissements et qui ont été négociés séparément des ALE, principalement à raison de la
nature de la compétence en ce domaine qui demeure partagée entre l’Union et ses États membres.
Voy. not. A. Hervé, « L’Avis 2/15 de la Cour de justice – Et maintenant, que faire du partage des
compétences entre l’Union et ses États ? », CDE, 2018, n° 1, pp. 693‑735.
(186) CJUE, 16 mai 2017, Avis 2/15, Compétence de l’Union pour conclure l’accord de libre-
échange avec Singapour, préc., pts 139‑167.
(187) Les accords de partenariat économique intérimaires, négociés entre l’Union et des pays
africains dans l’attente de futurs accords régionaux, n’évoquent la question du développement
durable que dans des dispositions générales figurant dans le préambule de l’accord ou au moyen
de clauses de rendez-vous renvoyant à de futures négociations sur ce sujet. La question du dévelop-
pement durable est par ailleurs traitée de façon très limitée, sans inclure de références aux règles
sociales et environnementales, dans le cadre des APE négociés avec la CEDEAO, l’UEMO et leurs
États membres. Ces questions sont dans l’ensemble renvoyées à l’accord de partenariat UE-ACP,
dont le texte a fini d’être négocié en 2022. Mais les liens juridiques entre ce dernier texte et les
ALE demeurent ténus et la violation éventuelle des engagements en matière sociale et environ-
nementale par l’une des Parties ne semble pas pouvoir être sanctionnée sur le plan commercial.
(188) Art. 183 à 190 de l’APE UE-Cariforum.
(189) Art. 191 à 196 de l’APE UE-Cariforum.
(202) Art. 388 s’agissant des normes sociales et 394 s’agissant des normes environnementales.
(203) Art. 411 de l’ACC. Nous reviendrons ci-dessous plus en détail sur ce type de mesures
dont la légalité peut faire l’objet d’un contrôle par les organes de règlement des différends que
prévoit cet accord (voy. les §§ 216 et s.).
(204) Voy. le non papier franco-néerlandais sur le commerce, ses conséquences en matière
socioéconomique et de développement durable publié sur le site de la direction générale du
Trésor le 12 mai 2020.
(205) Communication de la Commission, « Une Politique commerciale ouverte, durable et
ferme », COM(2021) 66, 18 février 2021, p. 11.
(206) Communication de la Commission, « La force des partenariats commerciaux : ensemble
pour une croissance économique verte et juste », COM/2022/409 final, 22 juin 2022.
APPLIQUER LE LIBRE-ÉCHANGE
Sommaire
(15) Ce qui signifie qu’une remise en cause de ces dernières constituera une violation des
engagements internationaux, sans que pour autant l’accord ne prévoit en ce domaine d’éventuelles
sanctions.
(16) Il est permis d’imaginer qu’un exercice de ce pouvoir de décision qui dépasserait ce cadre,
et conduirait par exemple à détourner la procédure d’amendement, donnerait lieu à contestation.
Au sein de l’Union, un recours pourrait être engagé contre l’acte par lequel l’Union définit sa posi-
tion commune en vertu de l’art. 218 TFUE et contre tous les autres actes adoptés en application
de la décision contestée. Ce cas de figure ne s’est pour l’heure pas réalisé.
(17) Voy. ci-dessous.
(18) CJUE, 30 avril 2019, Avis 1/17, préc., pt 232.
(19) Disposition qui indique que « Le Conseil, sur proposition de la Commission […], adopte
une décision […] établissant les positions à prendre au nom de l’Union dans une instance créée
par un accord, lorsque cette instance est appelée à adopter des actes ayant des effets juridiques »
(nous soulignons).
(20) Pour l’heure, aucune interprétation n’a été dégagée par les parties au titre des ALE de
l’Union.
(21) L’accord de commerce et de coopération, bien que conclu sur la base de cette disposition,
n’a pas été qualifié d’accord d’association et a, par ailleurs, été conclu par la seule Union, ce qui
a au demeurant permis d’accélérer le processus de conclusion de ce texte. Il n’en demeure pas
moins qu’il a lui aussi été mis en application à titre provisoire dès sa signature fin 2020 et jusqu’à
son approbation en avril 2021 de façon à éviter une situation d’absence d’accord (« No-deal »)
entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, qui aurait conduit à réinstaurer des droits de douane
fondé sur le traitement OMC.
(22) CJUE, 16 mai 2017, Avis 2/15, Compétence de l’Union pour conclure l’accord de libre-
échange avec Singapour, préc.
(23) À ce jour, plus de 6 ans après sa signature en 2016, le CETA n’a toujours pas été ratifié
par l’ensemble des Parlements nationaux des 27 États membres. Tel n’est pas le cas notamment
du Parlement français.
(24) Décision 2011/265/UE du Conseil du 16 septembre 2010 relative à la signature, au nom
de l’Union européenne, et à l’application provisoire de l’accord de libre-échange entre l’Union
européenne et ses États membres, d’une part, et la République de Corée, d’autre part, JO, L 127
du 14 mai 2011, pp. 1‑3.
(25) Décision (UE) 2017/37 du Conseil du 28 octobre 2016 relative à la signature du CETA,
au nom de l’Union européenne, JO, L 11 du 14 janvier 2017, p. 1.
(26) À supposer que le Parlement européen accepte à terme d’approuver cet accord, ce qui
est loin d’être acquis.
(27) Les chefs d’État et de gouvernement des 28 États membres de l’UE, réunis au sein du
Conseil européen, prirent alors soin de préciser dans une déclaration commune que cet accord
d’association n’avait pas vocation à préparer une future adhésion de l’Ukraine à l’Union euro-
péenne (EUCO 36/15, 15 décembre 2016). Le problème pourrait cependant à nouveau se poser
si un État membre en venait à rejeter l’approbation du CETA. La déclaration n° 20 du Conseil
adopté à l’occasion de la signature de ce traité prévoit ainsi que « [s]i la ratification [du CETA]
échoue de façon définitive en raison d’une décision prononcée par une Cour constitutionnelle, ou
à la suite de l’aboutissement d’un autre processus constitutionnel et d’une notification officielle
par le gouvernement de l’État concerné, l’application provisoire devra être et sera dénoncée. Les
dispositions nécessaires seront prises conformément aux procédures de l’Union européenne ».
(37) Pour un point de vue favorable à cette thèse, voy. C. A. Bradely, « Exiting Congressional
Executive Agreements », Duke Law Journal, 2018, vol. 68. n° 8, pp. 1616‑1644 ; pour un avis néga-
tif, voy. H. Hongju Koh, « Presidential Power to Terminate International Agreements », The Yale
Journal Law Forum, novembre 2018.
(38) Voy. ainsi la décision (UE) 2018/757 du Conseil du 14 mai 2018 dénonçant l’accord de
partenariat dans le secteur de la pêche entre la Communauté européenne et l’Union des Comores,
JO, L 128 du 24 mai 2018, pp. 13‑15.
dans les conditions fixées par ces règles de droit primaire (40).
D’apparence simple, cette règle masque cependant une réalité plus
complexe, comme c’est souvent le cas lorsque l’on s’intéresse à la
portée territoriale des règles du droit de l’Union (41).
202. Exclusion de certains territoires relevant de la souve‑
raineté des États membres. Les ALE s’appliquent aux territoires des
États membres de l’Union. Cependant, certains territoires, qui relèvent
de la souveraineté des États membres mais qui font l’objet d’un statut
particulier, ne seront pas concernés par la mise en œuvre de l’accord,
en particulier les pays et territoires d’outre-mer (PTOM) (42). Même
si ces territoires ne sont pas liés juridiquement par les ALE de l’Union
européenne, ces accords peuvent avoir des conséquences pour ces
territoires qui demeurent souvent très dépendants de leurs échanges
avec l’Union européenne (43). De même, les territoires de Ceuta et
Melilla, bien que relevant de la souveraineté espagnole, sont expres-
sément exclus du champ d’application de ces règles conventionnelles
et font l’objet de dispositions spécifiques (44).
203. Application des ALE aux territoires périphériques. À
l’inverse des PTOM, les départements français d’outre-mer (Guyane,
Guadeloupe, Martinique, Réunion, Mayotte) relèvent bien du champ
d’application territorial de l’accord, ce qui les confronte à une concur-
rence économique et commerciale avec des pays spécialisés dans des
productions concurrentes et qui peuvent tirer parti de réglementations
bien moins contraignantes, que ce soient en matière sociale, sanitaire
et environnementale. Certains accords contiennent à cet égard des
dispositions spécifiquement dédiées aux régions ultrapériphériques
(RUP) de l’Union européenne, dont font parties les DOM. L’accord
d’association UE-Pérou, Colombie, Équateur prévoit ainsi la possibi-
lité de mettre en place des mesures de sauvegarde susceptibles d’être
(40) Voy. par ex. l’art. 1, § 3, de l’ALE UE-Japon, l’art. 15, § 15, de l’ALE UE-Corée ou encore
l’art. 1, § 3, du CETA.
(41) Voy. plus largement sur le sujet de la territorialité du droit de l’Union L. Lebon, La ter
ritorialité et l’Union européenne – Approches de droit public, Bruxelles, Bruylant, 2015.
(42) Ces derniers faisant l’objet d’un statut d’associé prévu par les art. 198 et s. TFUE. On
compte 13 PTOM français (Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française, de Saint-Pierre-et-
Miquelon, des Terres australes et antarctiques françaises, de Wallis-et-Futuna, et, depuis 2012, de
Saint-Barthélemy), danois (Groenland) et néerlandais (d’Aruba et l’ensemble des Antilles néer-
landaises).
(43) Rappelons ici que, conformément à l’art. 200 TFUE, les droits de douanes à l’importation
entre les États membres de l’UE et les PTOM sont en principes interdits.
(44) Voy. par ex. l’art. 34 du protocole n° 1 annexé à l’ALE UE-Vietnam concernant la notion
de produit originaire ou encore l’art. 3, § 27, de l’ALE UE-Japon.
(50) Ce sera le cas par ex. concernant la définition du degré de libéralisation proposé au sein
du nouvel État membre en matière de services et de marchés publics.
(51) Voy. ainsi art. 30, § 10, du CETA.
(52) La liste des ALE négociés par le Royaume-Uni avec des pays tiers se trouvent à l’adresse
suivante : https://www.gov.uk/guidance/uk-trade-agreements-in-effect.
(53) Voy. ainsi le règlement d’exécution 2020/1739 (UE) de la Commission du 20 novembre
2020, JO, L 416 du 11 décembre 2020, pp. 32‑47.
pas à Gibraltar et n’a aucun effet sur ce territoire, qui a fait l’objet
d’un accord spécifique ultérieurement négocié entre l’Espagne et le
Royaume-Uni.
208. Influence des arrêts Brita et Front Polisario de la
CJUE. Dans l’ensemble, les dispositions conventionnelles des ALE
qui intéressent le champ d’application territorial témoignent du souci
d’éviter toute immixtion dans des problématiques de délimitation de
l’espace territorial, lesquelles seraient susceptibles d’être perçues
comme une ingérence dans les affaires intérieures et la souveraineté de
l’État. Pour autant, la problématique territoriale est réapparue devant
la Cour de justice de l’Union européenne, sollicitée pour se prononcer
sur l’applicabilité des ALE à certains territoires contestés à l’occasion
de recours en annulation ou, plus souvent, de renvois préjudiciels.
Il en a été ainsi tout d’abord à l’occasion de l’arrêt Brita (62) rendu
après que la Cour avait été saisie à titre préjudiciel par une juridiction
allemande afin de déterminer si les autorités douanières d’un État
membre se devaient d’accorder le traitement préférentiel prévu au
titre de l’accord euro-méditerranéen établissant une association entre
les Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et
l’État d’Israël, d’autre part. La Cour considéra alors que « l’article 83
de l’accord d’association CE-Israël doit être interprété en ce sens que
les produits originaires de Cisjordanie ne relèvent pas du champ d’ap-
plication territorial de cet accord et ne sauraient donc bénéficier du
régime préférentiel instauré par celui-ci » (63). Quelques années plus
tard, à l’occasion de l’arrêt Front Polisario (64), le juge de l’Union eut
à nouveau à connaître d’un contentieux intéressant le champ d’appli-
cation d’un ALE, en l’occurrence l’accord sous forme d’échange de
lettres entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc relatif aux
mesures de libéralisation réciproques en matière d’agriculture et de
pêche. Signé entre l’Union européenne et le Maroc le 13 décembre
2010 (65), ce texte avait pour objet de mettre en œuvre la libéralisation
progressive des échanges commerciaux prévue à l’article 16 de l’accord
d’association, disposition qui n’indique pas précisément l’étendue du
territoire sous souveraineté marocaine. Le Tribunal de l’Union avait,
(70) Voy. en ce sens l’art. 27 de la CVDT qui ne fait ici que reprendre le droit coutumier.
(71) Voy. l’art. 1, § 7.1, de l’ALE UE-Japon qui souligne que « [c]haque Partie veille à ce
que toutes les mesures nécessaires soient prises pour donner effet aux dispositions du présent
Accord ». Ce type de clause tranche avec les mécanismes, tels que la clause du grand-père, qui
peuvent être prévus dans des accords internationaux, afin que les parties puissent maintenir
des législations et réglementations existantes et potentiellement contraires à leurs engagements
conventionnels.
(72) Art. 1, § 7.3, de l’ALE UE-Japon.
(73) Commission du droit international, projet d’art. sur la responsabilité de l’État pour fait
internationalement illicite, art. 4, § 1.
211. Plan. Toutefois, l’invocabilité de ces traités qui ont une nature
fondamentalement interétatique demeure logiquement limitée (A). Le
non-respect des obligations peut aujourd’hui être à l’origine de procé-
dures de règlement des différends aménagées par les textes conven-
tionnels (B).
(74) CJCE, 12 décembre 1972, International fruit Company, aff. jtes 21 à 24‑72,
ECLI:EU:C:1972:115.
(75) CJCE, 9 septembre 2008, FIAMM, aff. C-120/06 et C-121/06, ECLI:EU:C:2008:476.
(76) Voy. not., à propos de l’ALE CE-Portugal, CJCE, 26 octobre 1982, Kupferberg, aff. 104/81,
ECLI:EU:C:1982:362.
(77) Dans l’arrêt Pabst & Richard, la Cour a pris en compte le fait que l’accord d’association
avec la Grèce avait pour but de préparer son adhésion pour reconnaître son invocabilité (CJCE,
29 avril 1982, Pabst & Richard, aff. 17/81, ECLI:EU:C:1982:129) ; voy. aussi, s’agissant de l’accord
d’association avec la Pologne qui avait pour but de préparer son adhésion (CJCE, 29 janvier 2002,
Pokrzeptowicz, aff. 162/00, ECLI:EU:C:2002:57). En revanche dans l’arrêt Demirel, après avoir
examiné l’accord d’association conclu avec la Turquie, la Cour a considéré que ce dernier était
moins ambitieux que l’accord conclu avec la Grèce et l’a donc rejeté (CJCE, 30 septembre 1987,
Demirel, aff. 12/86, ECLI:EU:C:1987:400, pt 15). Elle a par la suite infléchi sa position s’agissant
des dispositions issues des décisions prises par le Conseil d’association euro-turc en raison de
leur caractère inconditionnel et suffisamment précis (CJCE, 20 septembre 1990, Sevince, aff.
192/89, ECLI:EU:C:1990:322).
(78) Cas de l’accord d’association UE-Chili ou encore des Euromed.
(79) Voy. ainsi le pt 6 de l’annexe IV A de l’accord UE-Cariforum de 2008.
(80) L’art. 8 de la décision autorisant la signature et d’entrée en vigueur provisoire de l’ALE
avec la Corée précise ainsi que « [l]’Accord ne peut être interprété comme conférant des droits
ou imposant des obligations susceptibles d’être invoqués directement devant les juridictions de
l’Union ou des États membres » (décision 2011/265/UE du 16 septembre 2010, JO, L 127/1 du 14 mai
2011). Voy. égal. art. 5 de la décision 2014/295/UE relative à la signature de l’accord d’association
avec l’Ukraine. Cette solution s’inspire de l’acte de conclusion des accords de Marrakech qui
venait écarter l’invocabilité des règles de l’OMC. Voy. le préambule de la décision du Conseil
94/800/CE relative à la conclusion au nom de la communauté des accords issus des négociations
multilatérales du cycle de l’Uruguay, JO, L 336 du 23 décembre 1994, p. 1.
(81) Ainsi l’art. 336 de l’accord UE-Pérou, Colombie, Équateur signé en 2012 prévoit « [qu’]
aucune disposition du présent Accord ne peut être interprétée comme conférant des droits ou impo-
sant des obligations à des personnes, autres que les droits et obligations résultant, entre les Parties,
du droit international public ». On retrouve peu ou prou la même formulation dans les accords
ultérieurs (art. 30, § 6.1, du CETA, art. 17, § 20, de l’ALE UE-Vietnam, art. 23, § 5, de l’ALE-Japon).
(82) Voy. l’art. 5 de l’ACC UE-Royaume-Uni qui souligne « [qu’]aucune disposition du présent
accord ou de tout accord complémentaire ne peut être interprétée comme conférant des droits
ou imposant des obligations aux personnes d’une autre nature que ceux créés entre les Parties en
vertu du droit international public, ni comme permettant d’invoquer directement le présent accord
ou tout accord complémentaire dans les systèmes juridiques internes des Parties ».
(83) Voy. not. CJCE, 10 septembre 1996, Commission c/ Allemagne, aff. C-61/94,
ECLI:EU:C:1996:313, pt 52 ; CJCE, 1er mars 2005, Van Parys, aff. C-377/02, ECLI:EU:C:2005:121, pt 54.
(84) Le phénomène est ici semblable à celui du renforcement des procédures de règlement
des différends prévues au plan multilatéral, qui constitue l’une des innovations majeures de l’OMC
par rapport à l’ancien système GATT, et du passage d’un ordre économique fondé sur la diplomatie
et les rapports de puissance à un système reposant davantage sur le respect du droit et l’égalité
entre les membres. Voy. not. M. Montana I Mora, « A GATT with Teeth : Law Wins over Politics
in the Resolution of International Trade Disputes », Columbia Journal of Transnational Law,
1993, vol. 31 n° 1, pp. 103‑180.
(85) Sur la crise du règlement des différends à l’OMC, parmi une vaste littérature, voy. not.
R. Mcdougall, « The Crisis in WTO Dispute Settlement : Fixing Birth Defects to Restore Balance »,
JWT, 2018, vol. 52, n° 6, pp. 867‑889 ; W. H. Maruyama, « Can the Appellate Body Be Saved ? »,
JWT, 2021, vol. 55, n° 2, pp. 197‑230 ; G. A. Papaconstantinou et L. F. Pedreschi, « Alternative
Dispute Settlement and the Jurisprudential Legacy of the World Trade Organization’s Appellate
Body », JWT, 2022, vol. 56, n° 2, pp. 261‑282 ; I. Van Damme, « 25 Years of Law and Practice at
the WTO : Did the Appellate Body Dig its Own Grave ? », JIEL, 2023, vol. 26, n° 1, pp. 124‑132.
(86) Ainsi, conformément à la décision 1/95 créant l’union douanière euro-turque ou encore
des accords d’association euro-méditerranéens (dans leur version initiale), « chaque [P]artie peut
saisir le Conseil d’association de tout différent relatif à l’application et à l’interprétation » des textes
conventionnels (voy. ainsi l’art. 86 de l’accord d’association UE-Maroc). Une décision du Conseil
d’association, organe de nature politique, est ainsi de nature à régler le conflit. Ce mécanisme
n’a en réalité jamais, à notre connaissance, été réellement utilisé par l’Union ou ses partenaires
commerciaux.
(87) Quelques règles mentionnaient la procédure de sélection des arbitres, faisaient interve-
nir les parties, et le caractère contraignant de leur sentence. Le reste était renvoyé au règlement
de procédure élaboré par les arbitres désignés (voy. ainsi l’art. 86, § 4, de l’accord d’association
UE-Maroc).
(88) Voy. la décision 2/2001 du 7 février 2001 du Conseil conjoint UE-Mexique portant mise
en œuvre de l’accord de Partenariat économique (JO, L 70 du 12 mars 2001, pp. 7‑50).
(89) Voy. les art. 184 et s. de l’accord.
(90) Le 24 février 2006, le Conseil a autorisé la Commission à ouvrir des négociations avec
ses partenaires de la région méditerranéenne afin d’établir un mécanisme de règlement des dif-
férends relatifs aux dispositions commerciales (document 6489/06 MED 4 OMC 37). Plusieurs
textes seront négociés sur ce fondement. Voy. par ex. le protocole entre l’Union européenne et
la République arabe d’Égypte instituant un mécanisme de règlement des différends relatifs aux
dispositions commerciales de l’accord euro-méditerranéen établissant une association entre les
Communautés européennes et leurs États membres, d’une part, et la République arabe d’Égypte,
d’autre part, JO, L 138 du 26 mai 2011, p. 3.
(91) Voy. l’art. 14, § 2, de l’ALE UE-Corée du sud.
(92) Par ex. celles qui permettent aux individus de saisir la Cour européenne des droits de
l’homme ou aux investisseurs de porter plainte contre les États devant des tribunaux d’arbitrage.
(93) Règlement (UE) 2015/1843 du Parlement européen et du Conseil du 6 octobre 2015, JO,
L 272 du 16 octobre 2015, pp. 1‑13.
(94) Voy. D. Gadbin et A. Hervé, « Le Règlement sur les obstacles au commerce (ROC) »,
Jurisclasseur Europe, fasc. n° 2330, 2012.
(98) Certains contentieux bilatéraux entre les États-Unis, le Canada et le Mexique ont ainsi
fait l’objet de procédures concurrentes au titre de l’ALENA et de l’OMC (voy. à ce sujet H. Gao
et C. L. Lim, « Saving the WTO from the Risk of Irrelevance : The WTO Dispute Settlement as a
‘Common good’for RTA Disputes », JIEL, 2008, n° 4, pp. 900‑925 ; W. J. Davey et A. Sapir, « The
Soft Drink Case : The WTO and Regional Trade Agreements », WTR, 2009, n° 8, pp. 5‑23).
(99) Voy. l’art. 189, § 4, de l’accord.
(100) Voy. ainsi l’art. 14, § 9, de l’ALE UE-Corée, l’art. 29, § 3, du CETA ou plus récemment
l’art. 737 de l’ACC UE-Royaume-Uni.
(101) Voy. ainsi, dans la période récente, le différend entre l’Union européenne et le Royaume-
Uni au sujet des subventions dans le secteur des énergies renouvelables que l’Union a choisi de
porter devant l’OMC, WT/DS612/1, 30 mars 2022.
(102) Aussi qualifiées de « concertations » dans certains ALE.
(103) Ces délais pourront cependant être raccourcis en cas d’urgence, notamment lorsque
le différend intéresse le commerce de biens périssables.
(104) Voy. en ce sens l’art. 22 du Mémorandum d’accord sur le règlement des différends de
l’OMC.
(105) Plusieurs mois étaient en pratique nécessaires pour que l’Union s’accorde sur une liste
de produits visés par des sanctions commerciales dans le cadre d’un différend après y avoir pour-
tant été autorisée par l’OMC. Voy. par ex. le règlement (CE) 2193/03 du Conseil du 8 décembre
2003, JO, L 328 du 17 décembre 2003, pp. 3‑12.
(106) Règlement (UE) n° 654/2014 du Parlement européen et du Conseil du 15 mai 2014
concernant l’exercice des droits de l’Union pour l’application et le respect des règles du commerce
international, JO, L 189 du 27 juin 2014, pp. 50‑58.
(107) Règlement (UE) 2021/167 du Parlement européen et du Conseil du 10 février 2021
modifiant le règlement (UE) n° 654/2014 concernant l’exercice des droits de l’Union pour l’appli-
cation et le respect des règles du commerce international, JO, L 49 du 12 février 2021, pp. 1‑5.
(108) Voy. à ce propos, la controverse née du maintien des sanctions américaines contre
l’UE dans l’affaires dite du bœuf aux hormones, en dépit de l’existence de mesures de mise en
conformité adoptée par le législateur européen, soulevée dans l’affaire États-Unis – Maintien de
la suspension, WT/DS320/ABR, 16 octobre 2008
(109) Voy. les affaires Ukraine – interdiction des exportations de bois (plainte de l’UE,
rapport du groupe spécial publié le 11 décembre 2020), Union douanière de l’Afrique Australe –
Mesures de sauvegarde sur la volaille de l’Union douanière d’Afrique Australe (plainte de l’UE,
rapport du panel publié le 23 août 2022) et Algérie – mesures de restriction au commerce (plainte
de l’UE en juin 2020, seulement un arbitre désigné par l’UE en juin 2021).
(113) Des dispositifs de ce type sont prévus dans les ALE liant l’Union au Cariforum, aux pays
d’Amérique centrale, à la Colombie, au Pérou et à l’Équateur à la Corée, au Japon, à Singapour,
au Vietnam, à la Géorgie, à la Moldavie, à l’Ukraine, au Canada et au Royaume Uni. On retrouve
aussi un dispositif de ce type dans les projets d’accord d’association avec les pays du MERCOSUR
(art. 16 et s. du chapitre sur le développement durable), d’accord d’association rénové UE-Chili,
et d’ALE UE-Nouvelle-Zélande.
(114) Ainsi l’art. 23, § 11, du CETA ou le chap. 13, § 16.1, de l’ALE UE-Vietnam. Les ALE
négociés récemment avec le Royaume-Uni et la Nouvelle Zélande, qui intègrent le règlement des
différends en matière de développement durable dans la procédure générale, pourraient toutefois
annoncer une évolution majeure. Voy. ci-dessous, §§ 240 et s.
(115) Il convient à nouveau de rappeler que la procédure applicable est interétatique et ne
peut être déclenchée par des personnes privées (ressortissants, entreprises ou syndicats de tra-
vailleurs). On peut cependant imaginer que ces personnes privées fassent pression sur l’une des
parties à l’accord, notamment l’Union européenne, pour engager ce type de procédure. Le choix
d’y recourir demeurera malgré tout discrétionnaire.
de recours effectives et appropriées, y compris des mesures provisoires, ainsi que des sanctions
proportionnées et dissuasives ». Voy. l’art. 388 de l’ACC ainsi que son art. 394 s’agissant des
normes environnementales.
(119) Art. 411 de l’ACC.
(120) Art. 411, § 2, de l’ACC.
(121) Voy. en particulier l’art. 409, § 16, de l’ACC qui indique que, dans le cas où le groupe
d’experts conclut, dans son rapport final, qu’une partie n’a pas respecté ses obligations en matière
de développement durable, les parties se doivent d’examiner dans un délai de 90 jours les mesures
qu’il conviendrait de mettre en œuvre.
(122) En vertu de ces clauses, applicables tant en matière sociale qu’environnementale, les
parties s’engagent à ne pas affaiblir ou réduire, d’une manière qui affecte les échanges commer-
ciaux ou les investissements entre les parties, les niveaux de protection du travail et de protection
sociale ainsi que leurs normes en matière environnementale. Voy. les art. 387 et 391 de l’ACC.
(123) Voy. et lire de façon combinée les art. 410 et 749 de l’ACC.
(124) Règlement (UE) 2023/657 du Parlement européen et du Conseil du 15 mars 2023 éta-
blissant les règles concernant l’exercice des droits dont dispose l’Union pour mettre en œuvre et
faire appliquer l’accord sur le retrait du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord
de l’Union européenne et de la Communauté européenne de l’énergie atomique et l’accord de
commerce et de coopération entre l’Union européenne et la Communauté européenne de l’énergie
atomique, d’une part, et le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord, d’autre part,
JO, L 83 du 22 mars 2023, pp. 1‑6.
(125) Voy. l’art. 26, § 23, de ce projet d’accord, qui introduit cependant à ce sujet une clause
de possible révision du texte.
(126) Art. 26, § 16.2, du projet d’ALE UE-Nouvelle-Zélande.
(127) L’absence passée de dispositif de sanctions correctives n’a pas empêché l’Union européenne
de saisir un groupe d’expert prévu au titre du chapitre développement durable de l’ALE UE-Corée
alors même que la Corée n’avait toujours pas ratifié ces 4 conventions fondamentales de l’OIT en
contradiction avec ses engagements conventionnels (voy. not. art. 13, § 4, de l’ALE UE-Corée). En
l’occurrence, était en cause une allégation de violation de la convention n° 87 sur la liberté syndicale
et la protection du droit syndical de la convention n° 98 sur le droit d’organisation et de négociation
collective, de la convention n° 29 sur le travail forcé et de la convention n° 105 sur l’interdiction du
travail forcé. L’Union européenne a obtenu de ce panel la reconnaissance de plusieurs violations des
engagements en matière sociale alors même que la Corée a tenté, sans succès, de démontrer que ces
dernières ne pouvaient être considérées comme inconventionnelles car elles n’avaient pas eu d’incidence
sur les échanges commerciaux entre les deux parties. Depuis la publication de ce rapport en janvier
2021, la Corée a accepté de ratifier 3 des 4 conventions OIT mentionnées par l’UE dans le cadre de ce
différend. Seule la convention n° 105 sur l’interdiction du travail forcé (1957) n’a à ce jour pas été ratifiée.
(1) La notion d’autonomie dépasse ici celle dégagée dans le cadre de la jurisprudence de
la Cour, en particulier dans les différents avis rendus au titre de la procédure d’examen de la
compatibilité de projet d’accords internationaux avec les traités de l’UE aménagée par l’art. 218,
§ 11, TFUE. Voy. not., dans la période récente, les avis 1/09 (Création d’un système unifié de
règlement des litiges en matière de brevets, du 8 mars 2011, ECLI:EU:C:2011:123), 2/13 (Projet
d’adhésion de l’Union européenne à la convention européenne de sauvegarde des droits de
l’homme et des libertés fondamentales, 18 décembre 2014, ECLI:EU:C:2014:2454) et 1/17 (relatif
au mécanisme de règlement des différends investisseurs États prévu par le CETA, 30 avril 2019,
préc.). Pour la Cour, ladite autonomie réside dans la circonstance que l’Union est dotée d’un cadre
constitutionnel qui lui est propre. Relèvent de ce cadre les valeurs fondatrices énoncées à l’art. 2
TUE, aux termes duquel l’Union « est fondée sur les valeurs de respect de la dignité humaine, de
liberté, de démocratie, d’égalité, de l’État de droit, ainsi que de respect des droits de l’homme »,
les principes généraux du droit de l’Union, les dispositions de la charte, ainsi que les dispositions
des traités UE et FUE, lesquelles comportent, notamment, les règles d’attribution et de répartition
des compétences, les règles de fonctionnement des institutions de l’Union et du système juridic-
tionnel de celle-ci, ainsi que les règles fondamentales dans des domaines spécifiques, structurées
de manière à contribuer à la réalisation du processus d’intégration rappelé à l’art. 1er, deuxième
alinéa, TUE (voy., en ce sens, avis 2/13 préc, pt 158).
(2) Voy. sur cette question, A. Hervé, « L’unilatéralisme européen comme outil de régulation
des échanges internationaux : un mal nécessaire dans un système multilatéral en voie d’effondre-
ment », Fondation Robert Schuman, Policy paper n° 626, 26 mars 2022.
Plan
Sélection d’ouvrages
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Smaller and the World Economy Bigger, Princeton, Princeton
University Press, 2e éd. 2016
T. Lyons, EU Customs Law, Oxford, Oxford European Union Law
Library, 2021
B. Melo Araujo, The EU Deep Trade Agenda, Oxford, Oxford University
Press, 2016
Ph. Musquar, Politique commerciale de l’Union européenne, Bruxelles,
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aspects communautaires et internationaux, Bruxelles, Bruylant,
2007
P. L. Hsieh, New Asian Regionalism in International Economic Law,
Cambridge, Cambridge University Press, 2021
L. F. Pedreschi, Public Services in EU Trade and Investment
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S. Peng, C Lin et T. Streinz, Artificial Intelligence and International
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Cambridge, Cambridge University Press, 2021
N. Pigeon, La Mise en œuvre de la compétence de l’Union européenne
en matière d’investissements internationaux, thèse, Paris 1, sou-
tenue le 2 juillet 2018
J. Raux, Les relations extérieures de la Communauté économique
européenne, Paris, Cujas, 1968
B. Remiche et H. Ruiz-Fabri (dir.), Le Commerce international – entre
bi- et multilatéralisme, Bruxelles, Larcier, 2010
D. Rodrick, Straight Talk on Trade : Ideas for a Sane World Economy,
Princeton, Princeton University Press, 2017
D. Rodrick, The Globalization Paradox : Democracy and the Future
of the World Economy, New York, Norton, 2011
A. Sautenet, Partenariat stratégique entre Europe et pays émergents
d’Asie, Droit de l’Union européenne, Bruxelles, Bruylant, 2014
G. Shaffer, Emerging Powers and the World Trading System : The
Past and Future of International Economic Law, Cambridge,
Cambridge University Press, 2021
Sélection d’articles
(1) Les dates mentionnées dans ce tableau sont celles de l’entrée en vigueur.
(2) Les dates mentionnées dans ce tableau sont celles du début de l’application provisoire
de l’accord.
(3) L’Afrique du sud avait par ailleurs conclu en 1999 un ALE avec l’Union qui a été remplacé
en 2016 par l’APE régional.
(4) Les Seychelles, la Zambie et le Zimbabwe ont également participé aux négociations de
cet accord. Maurice et le Zimbabwe ont signé cet accord en 2009 mais ne l’appliquent pas à titre
provisoire (ni l’UE avec ces pays). La Zambie n’a pas signé cet accord.
(5) Bien que cet accord soit formellement présenté comme liant l’UE à l’Afrique australe, mis à
part le Cameroun, aucun des autres pays de l’Afrique australe n’a cependant signé cet APE (Congo
Brazzaville, Gabon, Guinée équatoriale, République centrafricaine, République Démocratique du
Congo (RDC), Sao Tomé & Principe, Tchad).
(6) Haïti, qui fait formellement Partie du Cariforum a signé cet accord en 2009 sans le ratifier,
ce qui empêche son application même à titre provisoire. Cuba n’est pas membre du Cariforum et
n’y dispose que du statut d’observateur.
(7) Seuls sont ici mentionnés les accords dont la négociation a été finalisée. Ne figurent pas
l’ensemble des négociations en cours.
Conseil : 2, 3, 24, 26‑32, 36, 43, Environnement : 13, 34, 43, 57,
44, 45‑46, 48, 50‑52, 58, 188, 169‑182, 191, 203, 238‑242
194‑195, 198 Espace économique européen :
Conseil européen : 22, 194 153
Contrôles douaniers : 75‑77 États membres : 3, 20, 43, 46‑46,
Coopération réglementaire : 10, 50‑52, 55, 58, 70, 93‑94, 98‑99,
124, 156‑164, 189, 219, 235 106, 160, 166, 181, 191, 194,
Covid-19 : 70 198, 201‑202, 205‑206, 208‑210,
215, 236
Cumul de l’origine : 81
Études d’impact : 56‑58, 162
Cycle de Doha : 7, 13, 126, 143
G
D
Groupe d’experts sur les accords
Défense commerciale : 2, 87‑89 commerciaux : 55
Dénonciation : 195, 197, 198
Développement durable : 10, 45, I
57, 60, 117, 122‑124, 169‑182,
190, 195, 199, 235, 237‑242 Indications géographiques :
Directives de négociation : 17, 135‑140
23‑28, 31‑32, 43 Initiative citoyenne européenne
DG commerce : 17, 43 (ICE) : 52
Diplomatie : 4, 7, 17, 30‑31, 43, Interprétation des ALE : 36,
53, 206 187‑188, 219, 226, 228
Droits d’auteur : 125, 129 Interprétation conforme : 212, 215
Droits de douane : 1, 5, 14, 64‑68, Invocabilité (des ALE) : 9, 180,
142, 156, 179, 183, 189, 196, 204 212‑215
Droit de réglementer : 13, 15, 83,
11, 117, 121‑123, 146, 161, L
173, 244
Langue : 30
Droits sociaux : 169 et s.,
238 Level Playing Field : 117, 155
DOM : 203 Listes d’engagements (tarifaires,
services, marchés publics) : 33,
E 67, 93‑94, 96, 99, 196, 206, 214
Lobbying : 50‑51
Énergie : 165‑167 Loyauté des échanges : 124 et s.
Entrée en vigueur (des ALE) : 38,
41, 79, 153, 155, 194, 236
M P
Marchés publics : 10, 31, 63, Parlement européen : 17, 29, 34,
98‑103, 114, 199, 215 38‑40, 42‑43, 47‑48, 51, 58‑59,
Marques : 128 132, 194, 198
Matières premières : 69, 165‑168 Parlements nationaux : 38, 194
MERCOSUR : 7‑8, 12, 21, 28, 34, Partenaire conventionnel : 21‑22,
36, 44, 48, 57‑58, 61, 110, 129, 61, 80, 220
138, 171, 178‑179, 181, 194 Personnes privées : 49‑54, 212,
Mesures compensatoires : 87, 148 214, 220‑221, 238
Mesures sanitaires et phytosani- Principe de précaution : 117
taires : 85‑86, 117, 160 Protectionnisme : 12‑13, 46, 105,
Modélisation conventionnelle : 17, 175
60, 129‑130 PTOM : 202
Multilatéralisme : 1, 44, 104 Publicité : 26, 31, 224
N
R
Niveau de protection : 106, 115,
Régionalisme : 2
122, 127, 173‑175
Retrait (voy. aussi Brexit) : 16,
O 46, 181, 206
Régions ultrapériphérique (RUP) :
Obstacles techniques au com- 203
merce : 83‑84, 89 Règles d’origine : 65, 78‑81,
Offre de négociation : 26, 29 189‑190
OMC (organisation) : 1, 4, 5, 7, 8, Règlement des différends interéta-
10, 13, 14, 86, 90, 92, 94, 99, tique : 10, 13, 109, 115, 131, 146,
109, 136, 218, 220, 225, 230, 245 148, 164, 179, 181‑182, 216‑242
OMC (règles) : 8, 10, 13‑14, 64, 66, Règlement des différends investis-
70, 72, 83‑84, 86‑88, 98‑99, 107, seurs/États : 3, 34, 236
114, 117‑118, 120, 129, 148, 155, Restrictions aux importations et
158, 169, 211, 215, 217‑21‑218, aux exportations : 13, 69‑71,
225, 229, 244 166
Organisation internationale du tra-
vail (OIT) : 177, 180, 242 S
Organisation non gouvernemen-
tale (ONG) : 50, 55, 163, 167, Sanctions : 132, 179‑181, 230‑234,
190 239‑242
Sommaire......................................................................................................................... 5
Sigles et abréviations................................................................................................... 7
Présentation générale................................................................................................. 11
Index................................................................................................................................ 217