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QUESTIONS :
III. Faites une conclusion en combinant les deux affaires et donnez votre réflexion juridique
quant à ce…
I. L’AFFAIRE DU LOTUS
L'affaire du Lotus est une décision importante de la Cour permanente de justice internationale
(CPJI) datant du 7 septembre 1927, qui a eu un impact significatif sur le droit international
public. Voici les leçons principales tirées de cette affaire :
1. Principe de la liberté des mers : La haute mer est libre et aucun État ne peut y exercer sa
souveraineté. Les navires naviguant en haute mer sont seulement soumis à la juridiction de
l'État sous le pavillon duquel ils naviguent.
3. Principe de la souveraineté étatique : Les États sont libres de leurs actions tant qu'ils ne
violent pas une obligation internationale explicite. La CPJI a souligné que les règles de droit
international sont basées sur le consentement des États.
4. Absence de règle prohibitive : La CPJI a conclu que la Turquie était en droit de poursuivre
le lieutenant Demons, capitaine du Lotus, car il n'existait pas de règle de droit international
interdisant explicitement à la Turquie d'exercer sa compétence dans ce cas précis.
- Un navire français, le Lotus, entre en collision avec un navire turc, le Boz-Kourt, en haute
mer.
b. Discussion en Droit :
- La question juridique était de savoir si la Turquie pouvait exercer sa compétence pénale sur
un incident survenu en haute mer impliquant un navire étranger.
- La CPJI a jugé que, en l'absence de règles internationales explicites, les États ont la liberté
d'exercer leur compétence comme ils le jugent approprié.
- Cette décision a affirmé le principe de la souveraineté étatique et la liberté des mers, tout
en reconnaissant la compétence extraterritoriale en matière pénale.
1. Liberté de navigation : La CPJI a confirmé que les traités internationaux, comme le traité
de Versailles, peuvent limiter la souveraineté d'un État sur ses voies navigables, en
l'occurrence le canal de Kiel, en garantissant la liberté de navigation même en temps de
guerre.
2. Neutralité et obligations des traités : L'Allemagne, bien qu'elle ait déclaré sa neutralité dans
le conflit russo-polonais, devait respecter ses obligations en vertu du traité de Versailles, qui
prévoyait la libre circulation dans le canal de Kiel pour les navires des pays en paix avec elle.
3. Prééminence des traités sur la législation nationale : La décision a souligné que les
engagements internationaux d'un État prévalent sur ses lois internes, y compris les
ordonnances de neutralité.
En somme, l'affaire du vapeur "Wimbledon" a renforcé le principe selon lequel les États sont
liés par les traités qu'ils signent et que ces engagements ont préséance sur les considérations
de neutralité ou les lois nationales.
a. Faits : Affaire du Vapeur "Wimbledon" (Royaume-Uni, Japon, France et Italie c.
Allemagne, 1923)
- L'Allemagne refuse le passage du navire par le canal de Kiel, invoquant sa neutralité dans le
conflit russo-polonais.
b. Discussion en Droit :
- La CPJI a statué que les obligations du traité de Versailles avaient préséance sur les lois
nationales allemandes et que l'Allemagne devait permettre le passage du "Wimbledon".
- Cette décision a souligné la prééminence des traités sur la législation nationale et les droits
de neutralité.
III. CONCLUSION
2. Primauté des Traités : L'affaire du vapeur "Wimbledon" a renforcé la notion que les traités
internationaux ont préséance sur la législation nationale et les déclarations de neutralité. Les
États sont tenus de respecter leurs engagements internationaux, même lorsqu'ils entrent en
conflit avec leurs politiques internes.
Ces deux affaires démontrent que, bien que la souveraineté des États soit un pilier du droit
international, elle est modulée par les obligations découlant des traités et des normes
internationales. Les États doivent naviguer entre l'exercice de leur souveraineté et le respect
de leurs engagements internationaux. La jurisprudence de la CPJI dans ces affaires a
contribué à façonner un équilibre délicat entre ces deux impératifs, qui continue d'être
pertinent dans les relations internationales actuelles.
La réflexion juridique qui en découle est que la souveraineté étatique n'est pas absolue et peut
être limitée par le droit international. Les décisions prises dans ces affaires continuent
d'informer les principes régissant la juridiction et la primauté des traités, soulignant
l'importance de la coopération et de l'adhésion aux règles internationales pour la coexistence
pacifique des nations.
Dans l'affaire du Lotus, la CPJI a reconnu la large marge de manœuvre des États en matière
de juridiction pénale en haute mer, soulignant ainsi la primauté de la souveraineté étatique.
Cependant, cette souveraineté n'est pas absolue et est limitée par les règles internationales
existantes. L'affaire a établi que, sauf disposition contraire explicite, les États peuvent exercer
leur compétence conformément à leur propre appréciation.
À l'inverse, dans l'affaire du vapeur "Wimbledon", la CPJI a mis en avant la prééminence des
obligations des traités sur la législation nationale, même en cas de déclaration de neutralité.
Cette décision a affirmé que les États doivent respecter leurs engagements internationaux,
même lorsqu'ils entrent en conflit avec leurs intérêts ou politiques internes.
Conclusion Générale :
Ces deux affaires illustrent le principe selon lequel la souveraineté étatique est un concept
dynamique, modulé par le droit international. Elles démontrent que les États doivent
équilibrer l'exercice de leur souveraineté avec le respect de leurs obligations internationales.
Le droit international public, à travers la jurisprudence de la CPJI, cherche à harmoniser ces
deux impératifs, en reconnaissant la souveraineté des États tout en assurant le respect des
traités. Cette dualité continue d'être un pilier de l'ordre juridique international et guide les
États dans leur conduite sur la scène mondiale.
BIBLIOGRAPHIE
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