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1 => lire les v. 3142-3769 + identifier les parties de ce passage et leur donner un titre
Mise en contexte : Yvain fou dans la forêt et sauvé par une femme avec beaume. Ici, Yvain retrouve sa grâce. Après être
reconnecté avec son ancienne identité, il décida de poursuivre sa quête.
Nous présentions à la fois des scènes épiques autour d’Yvain ainsi que ses souffrances, montrant une évolution du
personnage, mais également la suite de son prochain combat, ce qui tient le lecteur en haleine, bousclé par tant de
basculement.
Comment cet extrait de Chrétien De Troyes, mêlant registre épique ainsi que la chute d’Yvain, permet de mettre en exergue le
vrai combat d’Yvain au travers le malheur de Ludine, maintenant le lecteur en haleine ?
Plan Détaillé
v.3146 « Et chip du Chastel toutes voies » = marque une continuité temporelle dans le récit, préparation au combat pour les
chevaliers
v.3152 « Et Mesire Yvains fiert el tas » verbe d’action montrant la capacité d’Yvain ainsi que sa prouesse lors du combat
Le comte Allier attaque dans les vers 3150-3151 = ne pas fuir, courage à l’image d’Yvain
Bataille avec vaillance d’Yvain «Qui tant a esté sejournés » = idée d’un repos revigorant, il n’a pas perdu ses forces bien au
contraire, se reposer pour mieux rebondir à l’image de son changement lorsque Yvain sort de la folie.
Registre épique avec la prouesse, vaillance d’Yvain montré si fort description très épique et à la fois épidictique = v.3156- 3170
On vante vraiment ses mérites. Vitesse, aisance. On est plus dans le combat égal avec Esclados le Roux, ici Yvain mène
explicitement le combat.
« Pour » interruption de la prouesse d’Yvain, Chrétien se focalise sur les pensées de ceux qui l’entourent tout en restant sur le
chevalier afin toujours d’accentuer ses talents, de le prendre tel un exemple.
Pouvoir de la honte, pouvoir d’Yvain qui fait des envieux. On parle de jalousie (pire défaut = Bible).
Répétition de « cuer" = représentation de la bonté d’une personne, là où se situent les valeurs du chevalier, la honte a un
pouvoir dégagé par les prouesses d’Yvain.
Mise en opposition des défauts des hommes avec comme seul moteur de changement la honte, peut-être critique des
chevaliers avec les adjectifs « lasche », « honte », « vergongne ». Puis « prodomme » et « hardement ».
Description méliorative d’Yvain par l’auteur qui devient une sorte de narrateur témoin qui vante sans cesse les prouesses
d’Yvain « Car li courtois, li plains de bienz » v.3192
Comparaison faucon, déjà comparaison à un animal pour Yvain, comparé au prédateur des sarcelles, Yvain est ainsi animalisé
avec de qualifier ses prouesses, il a une force hors du commun et devient sur le champ de bataille un véritable prédateur tout
en restant un homme courtois. Il manie parfaitement la dualité entre un chevalier dur et fort au combat ainsi qu’un chevalier
courtois tenant le rôle de la fin’amor.
L’idée de courtoisie est accentuée au plus les quêtes d’Yvain sont victorieuses, il n’inspire pas que la violence et la barbarie
d’époque. Ici, on a une vision d’un idéal de chevalier du Moyen Âge qui peut aussi refléter un aspect mythologique.
Spectacle vu par tous tant les prouesses sont spectaculaires « qui el chastel dedens estoient, qui les batailles regardoient »
Discours direct : intervention de la foule qui reste fascinée face à tant d’adresse sur le champ de bataille. On a une ponctuation
avec point d’interrogation pour montrer l’avis de la foule et mettre une scène les paroles de celle-ci.
Verbe d’action de nouveau pour la scène de bataille, pour les actions rapides et justes d’Yvain
La foule vante Yvain avec l’onomatopée « Ahi » = intervention, la foule semble impressionnée.
De nouveau toujours dans un registre épique Chrétien interpelle le lecteur, remet l’accent sur Yvain
Cela rend la scène de guerre/de massacre, esthétique grâce à des prouesses d’Yvain qui proposent une véritable
performance.
Chrétien de Troyes montre que c’est un parfait chevalier pour une dame : « Remue »,
« Entasse », rappel animalisation.
Il dévoile Yvain sous un véritable chevalier avec des valeurs. Il n’attaque pas en premier, ne fais simplement que se défendre.
Pas d’attaque gratuite : « des caux vengier quë on li donne »
Toute la forêt utilisée montre l’ampleur de la bataille = accentue de nouveau performance
Yvain qui a su combattre face à tant d’ennemis
Comparaison v 3247-3249 : Lune, soleil qui montre sa puissance mais aussi qu'il se démarque des autres
Champ lexical des astres : lune, éstoiles, solaus
« Tuit si compagnon » : montrer qu’ils sont beaucoup or ce n’est pas le nombre qui rassure mais bien la présence d’Yvain. Il
vaut autant qu’un tas d’hommes.
Comparaison d’Yvain à un mur = fortification aussi efficace que celles d’un village. « Haut et espés de pierre dure » v3263
Permets de voir son physique
Description de la bataille sanglante, tout n’est plus focalisé sur Yvain mais bien sûr l’atrocité des combats. « Et leurs chevaux
lor esbouelent. Li vif par seur les mors roelent. »
La Scène de bataille dévoile de la cacophonie qui est l’idée d’une scène digne d’un film imprégnant le désordre. Yvain est
présent dans chaque action et sauve tout ce qui croise et montre sa vaillance.
7) La paix du comte Alier, le destin chamboulé d’Yvain P253 : 3256-3289 “le comte Allier jure la paix”
Poursuite d’Yvain, rappel d’Esclados mais là Yvain procède de façon différente, ne cherche pas à ce qu’on le remarque cette
fois, ne cherche pas à tuer.
Refuge fortifié, ici ne souhaite pas forcer le passage
Ici, Alier est fait prisonnier non tué, ils parlent « per a per » tonalité tout à fait différente avec Alier. Plus dans l’idée du combat,
plus dans l’idée de trouver une preuve de sa vaillance. Yvain est remarqué sans le chercher et obtient la paix sa chercher à
montrer ses prouesses, sa mort.
Là Yvain enfin honneur qu’il recherchait dès le départ « cheste honnor li est avenue »
Avant leur arrivée = on savait tournure
Sauve dame, village, dédommagement
Pas de noce, pas d’amour ici
Dame partagée par la paix = heureuse mais également par le départ d’Yvain. La dame reste ainsi dans un profond chagrin.
Aurait voulu = sa dame initiale
Ici il ne prête pas attention à ce que l’on pense, le chevalier se construit seul, se centre sur lui sans pour autant chercher une
dame ou la reconnaissance.
Tout le schéma du début reprend sous le bon sens. Il ne vole ni titre, est remarqué sans le vouloir, ne cause la mort de
personne dans un intérêt personnel. Yvain perçoit le vrai titre de chevalier.
II-La rencontre d’Yvain et le Lion avec le serpent (fidélité du lion) et le serpent/ combat
D’un côté, Chrétien de Troyes introduit le registre épique et morale sur le choix du Lion contre le serpent. De l’autre
côté, il dévoile un registre narratif et descriptif pour la loyauté du lion contre le serpent.
Tout d'abord, Yvain fut interpellé par un cri “sauvage “ : “Il erra tant qu’il ouït au loin, un long cri douloureux.” venant du Lion. Il
aurait pu trouver une autre dame criant de douleur. Il aperçoit un Lion qui combat un serpent sortant du feu dans sa gueule. Ici,
l’auteur met en scène extraordinaire ou plutôt qui tire du merveilleux. Le merveilleux est ce qui s’éloigne du cours ordinaire des
choses. On peut le décrire par des évènements surnaturels ou bien miraculeux.
Yvain doit alors prendre une décision cruciale entre sauvé le lion ou le serpent.
Il tue d’abord la bête (le serpent). De plus, il décida d’aider le lion car une créature venimeuse et félonne mérite uniqueme nt
d’être maltraitée ; or, le serpent est venimeux ; le feu lui sort de la bouche tellement il regorge de félonie. C’est pourquoi
monseigneur Yvain pensa d’abord le tuer. Si le lion l’attaquait par la suite, la bataille se poursuivrait de plus belle mais quoi qu’il
advienne, il voulut aider le lion car la pitié l’implore de porter secours à l’animal noble par excellence.
En effet, le serpent est la figure du feu, du diable dans la Bible, il a une vision du mal.
• Un « serpent cracheur de feu» = un dragon. Les dragons ou les basilics étaient des créatures merveilleuses que l'on
rencontrait fréquemment dans les récits merveilleux au M.A.
Ici rien n’est calculé de la part d’Yvain, il ne déclenche rien, il est une sorte d’élu
Et il attrape les bonnes manières chevaleresques qui brillent au combat mais doivent faire preuve de pitié, de don.
Violence = la hache, du mal à tuer le serpent, quasi mystique
Le lexique utilisé pour le serpent et celui utilisé pour le Lion : lexique mélioratif / lexique péjoratif.
3 – Le merveilleux et la chevalerie.
Dans le merveilleux, des scènes d’intervention de moyens apparaissent tel que la magie (avec la fontaine), des
créatures (le serpent comparé à un dragon).
Le merveilleux mirabilia en latin signifie “les choses qui étonnent”. Le monde merveilleux est une épreuve pour certains
chevaliers, ici c’est Yvain et le lion qui l’incarne. Yvain devient un meilleur chevalier en faisant face à l’extraordinaire (avec le
serpent qui sort des flammes dans sa gueule). Il est confronté à des créatures, des personnages étranges ce qui accentue sa
bravoure, son courage. Le fait que le lion devienne le compagnon d’Yvain, sa montre que ce chevalier est digne des valeurs
qui symbolise le lion.
III. Retour à l'état sauvage d’Yvain permettant la remise en ordre du personnage (3416 - 3484)
P263
1- La soumission et la domination entre Yvain et le Lion
Ici, on trouve l’aspect animal, sauvage avec l'instinct du Lion et “l’ancienne vie” d’Yvain. Flaira = sens, condition d’animal. Part
à la chasse
Chasse rappel Yvain à son état sauvage
“Nature qu’i le faiche” = l’ordre des choses est revenu, quelque chose de supérieur montre l’appartenance de chacun. L’animal
est fait pour chasser.
“Moustré à son seigneur” = maître, connivence entre les deux
“Meilleur ami de l’Homme” : Lion souhaite le servir, montre une sorte de soumission et de reconnaissance dans les v 3428-
3431.
Yvain décide, choisit : une forme de servitude. Le lion est l’ami mais aussi le servant de son maitre.
Plusieurs points de vue des deux personnages avec la soumission du lion et Yvain qui comprend que le lion agit en fonction de
ce qu’il souhaite.
Dilemme entre ne rien faire et faire agir le lion. Yvain encourage le lion à chasser
Comparaison avec chien de chasse = montre idée d’animal avec son maitre, ils chassent ensemble.
Flair animal fiable =
Tout est rentré dans l’ordre, le lion a permis à Yvain de se reconnecter à sa nature
Le lion reste dans sa nature.
L’effet brutal et bestiale de la chasse contraste avec l’affection et l’amitié d’Yvain et du lion. “grant amor”.
Lion qui au début est sauvage, fort est pourtant docile face à Yvain qui a réussi à apprivoiser le lion
Le lecteur est ainsi touché de l’amitié qu’il en résulte malgré le tableau bestial de la scène de chasse.
Il mange la bête que le lion chasse, Yvain retrouve une part de la nature, peut faire penser à son animalité d’avant. Or, ici pour
manger l’animal, il y a une véritable préparation, ici la viande n’est pas mangée crue v 3458-3468.
Partage entre lion et Yvain, asservissement du lion qui laisse Yvain manger pour manger uniquement les restes de ce qu’il a
chassé.
Lion permet à Yvain de retrouver un état naturel tout en maintenant une distance, il reste le maitre et essaie d’apprécier son
repas.
Dans ce passage, Yvain retourne vers la fontaine mais avec la présence du lion. Le changement de registre est
présent. On passe d’un registre épique avec le sauvetage du lion à un registre élégiaque. On peut parler de hasard, ou bien de
destinée à se reconnecter à son passé pour ensuite devenir plus fort. Dans cette scène, Chrétien de Troyes utilise plusieurs
analepses pour souligner l’aspect nostalgique, pathétique et mélancolique.
Le vrai destin d’Yvain, ici rien n’est provoqué.
Ce passage dévoile une forte douleur : rappel de sa dame.
Évanouissement failli provoquer un malheur : effet dramatique, digne d’un théâtre
Le lion aperçoit que son maitre est mal et s’inquiète par l’agitement de celui-ci.
Ce tort, se griffe : rappel de la douleur de la dame = il n’est plus dans le courtois, il traverse des épreuves qu’il n’a pas
provoquées. Il connait donc la vraie difficulté cas de la douleur.
• La découverte de la fontaine (registre tragique et introspectif)
Le registre tragique est utilisé lorsque Yvain découvre la fontaine, renforçant son désespoir et son auto-flagellation. Le style
devient introspectif, mettant en évidence les tourments intérieurs de Yvain.
• Lamentation d’Yvain (délai d’un an veut mourir, mais le lion l’empêche)
L'utilisation de l'hyperbole souligne l'intensité des émotions de Yvain. La métaphore de l'épée qui joue dans le fourreau
symbolise l'inconfort mental du personnage
Par l’incompréhension du Lion, il décide de prendre l’épée et de mettre fin à ses jours après avoir vu son maitre sous l’agonie.
Ici, on retrouve l’effet de tirade, de fatalité : effet théâtral.
De plus des répétitions de lamentation, de détresse, de folie = idée de souvenir, qu’il ne reste plus rien, période sombre sorte
de tirade.
Idée de folie, il sombre de nouveau avec question rhétorique de la dame qui semble la hanter tant il est tourmenté par son sort
Idée de vitesse : de dynamique = effet théâtrale
Il fait preuve de remise en question, chose qu’il ne faisait pas lorsqu’il a tué le mari de sa dame, il regrette le mal qu’il cause.
Son malheur lui fait apprendre des choses.
« Sa propre faute, son propre tort »: un homme certes qui semble tomber dans la folie avec la dame qui le hante. Mais, qui à
la fois a cette clarté d’esprit de se remettre en question, de comprendre ses erreurs = évolue avec de vraies valeurs
chevaleresques, plus intéressé par une quête, ici, c'est la quête qui le mène.
P273 : Plus il monte plus c’est dur de descendre = si on se plaint on a connu le plaisir car difficile de redescendre donc les
plaintes de la prisonnière pas si légitime.
Registre didactique veut donner une leçon
Dialogue prisonnière = deux malheureux se rencontrent et comparent leurs situations
Concours des douleurs : théâtrale ?
P275:
On passe d’une tristesse incommensurable où il préfère mourir à une nouvelle quête afin de sauver Lunete. Il a de nouveau
confiance et foi en lui.
Ici, l’auteur introduit un discours direct pour montrer l'arrivée de la quête d’Yvain, idée de hasard. Dans cette scène on utilise la
souffrance pour mieux rebondir dans la scène suivante. On aperçoit un changement de récit narratif à un récit théâtral. En
effet, Chrétien de Troyes émet un dialogue entre Lunette et Yvain. Le chevalier laisse penser à une idée de combat qui lui
concerne car peu sont capables de sauver Lunette.
Lunette désespérée demanda à Gauvin de bien vouloir l’aider, or celui-là n’est pas disponible.
Gauvin déjà occupé dans un autre roman (dans le roman du Chevalier de la Charrette) = entrelacement.
Yvain doit réparer ce qu’il a causé, perçu comme une trahison pour lui
Laisse penser à un combat (raison de sa quête, hasard) alors qu’Yvain souffre
Destiné, hasard
Yvain se rappelle Lunette qui l'a sauvé, se souvient de sa souffrance et l’accentue
Là sa fausse quête qu’il a provoquée échoue, sa vraie destinée vraie quête Lunette.
Du registre élégiaque à épique : reconstruit un nouvel idéal de chevalier, une nouvelle quête qui peut l’aider à retrouver sa
dame.
Au début, Yvain peu de dialogue, se questionne puis, souvient de Lunette et après sa tristesse, on peut d’un tout autre registre,
le retour de l’épique puisque Yvain s'apprête à mener un combat pour sauver Lunette.
Rappel du délai = Yvain fait emprisonner doit réparer les erreurs de sa quête première
Lunette = Bien = injustice
Protection de quelque chose ou d'une personne = vrai chevalier mais pas chercher quête pour gloire
Trahison
Méchant, gentil, chevalier, prisonnière femme (si fini par amour tous des chants chevaleresques)
Une nouvelle quête pour Yvain et part pour trouver de l’aide afin de libérer Lunette
Conclusion :
En conclusion, l'extrait du "Chevalier au Lion" de Chrétien de Troyes, dépeignant les événements de la rencontre d'Yvain avec
le lion, son combat contre le comte Allier, la découverte de la fontaine, et son engagement envers la prisonnière Lunette,
illustre de manière magistrale la complexité du personnage d'Yvain. À travers ces péripéties, l'auteur mêle habilement les
registres épique, tragique, héroïque, et compassionnel, créant une toile narrative riche en émotion et en enseignements.
Chrétien de Troyes, à travers ces épisodes, façonne Yvain en un chevalier aux multiples facettes, alliant force et compassion,
courage et réflexion. L'extrait, avec ses rebondissements dramatiques et ses enseignements moraux, maintient le lecteur en
haleine tout en explorant les profondeurs de l'âme d'Yvain.