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ly/brevetcorrigés2022
1. Vers 1 à 8 :
a) C’est le Lion, roi des animaux, qui s’adresse en des termes humiliants au Moucheron,
au premier vers de cette fable de La Fontaine.
b) Le Moucheron est piqué au vif par cette interpellation et « déclar[e] la guerre » au
Lion, sans doute vexé que celui-ci l’insulte en le désignant comme « chétif insecte » et «
excrément de la terre » pour souligner sa très petite taille et le fait qu’il le considère
comme un moins que rien.
2. Vers 9 à 29 :
a) Contre toute attente, c’est bien le Moucheron qui domine, du début à la fin, le combat
l’opposant au Lion comme l’indiquent les expressions suivantes : « Fut le Trompette et le
Héros. » (v. 11) ; « (…), fond sur le cou / Du Lion, qu’il rend presque fou. » (v. 13-14) ; «
L’invisible ennemi triomphe, (…) » (v. 23).
b) Le Moucheron nargue son adversaire en l’attaquant, le piquant à différents endroits du
corps, il le « harcelle » en revenant à la charge à plusieurs reprises, fort de sa taille qui le
rend quasi invisible et donc très difficile à combattre. Le Lion, au final, semble se battre
seul, contre lui-même (« Le malheureux Lion se déchire lui-même » v. 26).
c)
• La Fontaine souligne tout d’abord l’attaque soudaine et sans merci aux vers 13-14
par un enjambement avec rejet : « (…) fond sur le cou / Du Lion, (…) ».
• Il utilise de nombreux verbes de mouvement pour décrire à la fois l’attaque du
Moucheron : « fond (v. 13), harcelle (v. 19), pique (v. 20) », et les réactions du Lion
qui entre dans un état de fureur : « écume (v. 15), étincelle (v. 15), rugit (v. 16), se
déchire (v. 26), bat l’air (v. 28) » avec un effet de gradation.
• La répétition de l’adverbe « tantôt » (v. 20-21) souligne le caractère répété des
attaques du Moucheron qui ne laisse aucun répit à son adversaire.
3. Vers 15 à 29 :
Le Lion est désigné par les GN suivants : « Le quadrupède » (v. 15), « la bête irritée » (v.
24), « Le malheureux Lion » (v. 26). Ces groupes nominaux soulignent la défaite
progressive de l’animal : le mépris face au Moucheron, laisse place à la colère, puis au
désespoir face à cet ennemi qui ne lui laisse aucun répit.
4. Vers 30 à 34 :
Fier de sa victoire sans appel face au Lion, le Moucheron s’en va faire connaître ses
exploits aux alentours ; toutefois, il va à son tour rencontrer un ennemi implacable : une
araignée qui n’en fera qu’une bouchée. On pourrait recourir ici au dicton : « tel est pris
qui croyait prendre »…
Il utilise le champ lexical de la rage qui va jusqu’à la folie : « fou (v. 14), écume (v. 15),
étincelle (v. 15), rugit (v. 16), la rage (v. 22), sa fureur extrême (v. 28) ».
5. Le Lion se montre arrogant et prétentieux, il paiera cher son mépris et les insultes
humiliantes qu’il adresse au Moustique. Il pense assurément dominer cet insecte quasi
invisible, mais leur affrontement montre que la force n’est pas le seul atout pour
remporter le combat.
Le Moucheron est astucieux et fin stratège, il use de ses maigres atouts (ses piqûres et
son invisibilité) face à un animal qui le surpasse de loin en force et stature. Toutefois, il
finit par se montrer un peu trop présomptueux et orgueilleux en allant vanter ses exploits
sans plus se méfier de ses propres ennemis qui rôdent, à commencer par l’araignée qui
en fera son repas.
Tous deux manquent donc, au final, d’humilité.
6. Vers 35 à 39 :
Nos plus grands ennemis ne sont pas forcément ceux que l’on croit : ici, « l’invisible
ennemi triomphe » (v. 23) reléguant le roi des animaux au rang de « malheureux Lion »
(v. 26).
Le danger ne vient pas forcément des plus grands périls : alors que le Moucheron a vaincu
un ennemi hors norme, il périt dans une situation extrêmement banale, dévoré par une
simple araignée…
7. Image :
a) L’illustration d’Auguste Vimar représente le lion en train de se contorsionner dans tous
les sens, non pas dans une posture noble et fière, telle que l’on a l’habitude de le voir,
mais dans une situation de grande difficulté. Sa position : une patte en l’air, la tête
baissée, le rend presque ridicule et souligne le grotesque de la situation : un Lion rendu
impuissant par un simple Moucheron.
b) On peut voir, sur la gauche, une toile avec une araignée en son milieu : autrement dit
le piège qui se refermera bientôt sur le Moucheron imprudent, qui, se sentant invincible
après sa victoire inattendue, ne se méfiera plus de ses ennemis du quotidien.
11.
Les malheureux Lions se déchirent eux-mêmes,
Font résonner leur queue à l’entour de leurs flancs,
Battent l’air […] ; et leur fureur extrême
Les fatigue, les abat.
Dictée :
Le moustique et le lion
Un moustique s’approcha d’un lion et lui dit : « Je n’ai pas peur de toi et tu n’es pas plus
puissant que moi. Si tu veux, je te provoque même au combat ». Et, sonnant de la trompe,
le moustique fondit sur lui, mordant le museau dépourvu de poil autour des narines. Quant
au lion, il se déchirait de ses propres griffes, jusqu’à ce qu’il renonce au combat. Le
moustique, ayant vaincu le lion, sonna de la trompe, entonna un chant de victoire et prit
son envol. Mais il s’empêtra dans une toile d’araignée : tandis qu’elle le dévorait, il se
lamentait d’être tué par un vulgaire animal, une araignée, lui qui avait combattu les plus
puissants animaux.
Rédaction :
Sujet d’imagination :
Sujet de réflexion :
La littérature et les œuvres peuvent nous aider à réfléchir sur notre comportement :
• Les fables de La Fontaine ont été écrites pour enseigner certaines valeurs au
Dauphin avec l’objectif d’en faire un monarque éclairé, mais aussi pour faire
réfléchir la société sur certains défauts et travers (notamment ceux des puissants
se croyant au-dessus des lois) ;
• La représentation de certaines scènes de la mythologie ou de l’histoire
représentant certains défauts ou comportements inappropriés peuvent nous
amener à nous interroger : récit de Narcisse, curiosité d’Orphée ou encore
d’Actéon, orgueil d’Ulysse se vantant de sa victoire sur Polyphème…
Néanmoins, la littérature et l’art nous offrent une image pas toujours très réaliste, en
grossissant le trait, en accumulant les défauts et problèmes, en caricaturant les caractères
et personnages mis en scène. Il faut donc garder un certain recul et de la distance pour en
retirer des leçons efficaces.