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commentairecompose.fr/exemple-de-lecture-lineaire/
Elle suit donc bien un plan avec des parties qui ont un titre, mais ce plan rend compte de la
progression du texte.
De même, comme dans un commentaire composé, ton explication linéaire doit absolument
éviter la paraphrase : tu dois proposer une interprétation du texte, mettre en valeur son
sens implicite, grâce à l’analyse les procédés relevés.
Chaque idée est donc illustrée précisément avec des citations et procédés littéraires.
Rien ne vaut de lire quelques exemples pour se rendre compte de ce qu’on attend de toi
dans une explication linéaire.
Tu trouveras donc ci-dessous un modèle de lecture linéaire sur la fable « Les obsèques
de la lionne » issue des Fables de Jean de La Fontaine.
– Mon explication suit un plan qui met en avant la structure du texte, sa progression.
– Chaque partie de mon plan a un titre qui correspond à mon interprétation du texte
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– Je n’analyse pas chaque terme ni chaque vers de la fable. Je sélectionne les procédés
les plus pertinents pour répondre à ma problématique.
Louis XIV s’est lui aussi toujours méfié de La Fontaine depuis la déchéance du Contrôleur
Général des Finances Fouquet qui était le protecteur du fabuliste. [Accroche ou amorce]
Dans les Fables et notamment dans « Les obsèques de la Lionne » publiés en 1694 dans
le livre huitième, La Fontaine critique audacieusement le système de cour. [Présentation
du texte à commenter]
En quoi cet apologue, récit destiné à plaire et instruire, met-il en scène une critique de
la Cour ? [Problématique]
La fable « Les obsèques de la lionne » comprend deux parties : des v.1 à 23, le lecteur a
l’impression d’être face à une fable traditionnelle composée d’un court récit et d’une morale
(I). Néanmoins, le vers 25 relance la fable par un coup de théâtre plaisant permettant au
fabuliste d’acérer sa plume satirique (II). [Annonce du plan suivant le mouvement du
texte]
Le premier vers est une entrée in medias res car elle exprime directement ce qui s’est passé
hors-scène avec une grande efficacité narrative « La femme du Lion mourut » : les
personnages principaux sont posés.
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Le verbe « Accourut » laisse d’ailleurs entendre le substantif « cour » et suggère ainsi
l’empressement servile des courtisans.
La Fontaine donne ensuite à voir le pouvoir du roi dont toutes les volontés sont satisfaites.
L’expression expéditive : « un tel jour, un tel lieu » souligne la rapidité avec laquelle la
moindre volonté du roi est exécutée.
Les propositions « “Pour régler la cérémonie / Et pour placer la compagnie” » (v.9 et 10)
témoigne ironiquement de l’organisation du système de courtisanerie où chacun doit être à
sa place au service du Prince.
Alors que nous avions quitté l’univers animal avec le champ lexical de l’Ancien Régime («
“Prince », « Province », « Prévôts », « Messieurs les Courtisans” » ), La Fontaine revient à
l’animalisation du Prince et sa Cour des vers 12 à 16 , en proposant ainsi une plaisante
satire.
L’hyperbole « “Tout son antre en résonna” » (v.13) exprime une démonstration de tristesse
excessive, théâtrale, et donc peu sincère.
Le moraliste critique alors l’insincérité des courtisans par les antithèses « “tristes, gais” »
(v.18) et « “être » / »paraître” » qui sont à la rime aux vers 19 et 20. Ces antithèses
soulignent la rapidité avec laquelle les courtisans changent de masque au gré des
circonstances.
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Le chiasme « “prêts à tout, à tout indifférents ”» (v.18) suggère quant à lui l’enfermement
dans l’artifice et la tromperie.
A ce stade, le lecteur a donc l’impression que la fable s’achève : après un court récit mettant
en scène le spectacle de la cour, La Fontaine délivre sa morale en critiquant l’hypocrisie des
courtisans.
Alors que l’on pourrait croire à la fin de la fable, La Fontaine fait plaisamment passer la
morale pour une digression.
Le récit reprend en effet au vers 24 avec l’expression « “Pour revenir à notre affaire” » qui
crée un effet d’intertextualité avec Montaigne (qui aime dans ses Essais promener le lecteur
dans des digressions).
Le surgissement du cerf au v.25 est donc inattendu et crée un véritable coup de théâtre :
« “Le Cerf ne pleura point.” »
Les pensées de ce nouveau personnage nous sont communiquées par le discours indirect
libre qui tend à le rendre plus proche et sympathique aux yeux du lecteur : « “comment eût-il
pu faire ? / Cette mort le vengeait : la Reine avait jadis / Étranglé sa femme et son fils.”».
– « le flatteur » transforme la phrase « “il ne pleura point” » en « “Et soutint qu’il l’avait vu
rire” » (v.29).
– Ce faux témoignage devient une vérité objective dans la bouche du Roi : « “Tu ris” »
(v.34).
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Il est le centre de la violence comme le montre le champ lexical de la vengeance: «
“ongles », « Loups », « Vengez », « immolez », « Ce traître” ».
Le champ lexical religieux permet la parodie d’un procès dont la violence est justifiée par
des termes sacrés : « “profanes », « sacrés », « immolez », « mânes” ».
Puis il utilise les termes abstraits et philosophiques le « temps » et « douleur » qui lui
donnent un statut de sage.
Il invente ensuite une mise en scène imaginaire comme l’indique le champ lexical du
merveilleux : “«fleurs », « apparue », « reconnue », « les Dieux », « Champs Élyséens », «
saints », « Miracle », « Apothéose », « songes” »
La magie de son récit opère et tout se retourne soudain en sa faveur comme le montre la
locution adverbiale « “A peine on eut ouï la chose” ».
Le cri du vers 50 (« “se mit à crier” ») fait d’ailleurs écho aux cris de douleur du vers 12
(« “Le Prince aux cris ‘abandonna”« ) : il n’y a aucune émotion derrière ce cri qui ne sert que
la flatterie, au gré des circonstances.
La Fontaine passe enfin à la véritable morale de son histoire des vers 52 à 55.
La deuxième personne du pluriel ainsi que l’impératif («“Amusez les Rois », « Flattez-les
», « payez-les », « vous serez” ») met plaisamment le lecteur dans la position du flatteur en
lui proposant un « mode d’emploi » de la flatterie, afin d’en dresser efficacement la satire.
Mais plus gravement, La Fontaine suggère que la flatterie inverse le rapport de pouvoir :
Le Roi devient le sujet de ses sujets « “Ils goberont l’appât” ».
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Le flatteur met donc en danger l’ordre social par ses jeux d’influence.
La Fontaine y dresse non seulement une satire des courtisans mais montre aussi la
fragilisation du pouvoir royal par la flatterie. [Synthèse de l’analyse]
La Fontaine se place ainsi dans le sillage des moralistes comme La Bruyère qui, fidèles à
l’exigence classique, visent à plaire et instruire. [Ouverture sur l’histoire littéraire]
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