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Le Parisien Étudiant, Examens, Brevet 2022

Brevet 2022 : le corrigé de


l’épreuve de français
Jeudi 30 juin, c’est le grand jour pour les
plus de 855 000 élèves qui passent le
brevet. Les élèves ont terminé de plancher
sur l’épreuve qui traditionnellement ouvre
le bal : les trois heures consacrées au
français. Comptant pour 100 points sur
400 au total, le corrigé pour la série
générale est disponible : c’est le moment
de compter ses points.

Après trois heures d’examen, le corrigé pour l’épreuve de français


est arrivé. (Illustration) LP

Par Gabriel Jaquemet 


Le 30 juin 2022 à 12h15, modifié le 30 juin 2022 à 13h53

Après trois heures d’examen, le corrigé pour


l’épreuve de français est arrivé. Une première
partie - grammaire et compétences
linguistiques, compréhension, compétences
d’interprétation et dictée - laisse place à la
seconde, consacrée à la rédaction. Le sujet aura
pu sembler déroutant pour les candidats : il
s’agit en effet d’une fable de Jean de La
Fontaine, genre littéraire bien connu des élèves
mais essentiellement abordé en 6e, lors de
l’entrée du programme « Ruses et masques :
résister au plus fort ». Comme l’an passé, avec
le genre fantastique au programme de la 4e, ce
choix d’extrait rappelle aux candidats que le
brevet de français valide tous les objets d’études
et les compétences abordés au collège.

Comme attendu, la 1re partie se décompose en


une première sous-partie de questions de
compréhension et compétences d’interprétation
et en une 2e sous-partie qui concerne les
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compétences linguistiques et grammaticales.


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Consultez ici le corrigé de l’épreuve de français


série pro

Corrigé français (série générale) 1re partie :


Grammaire et compétences
linguistiques/Compréhension et compétences
d’interprétation

Compréhension et compétences
d’interprétation (32 points)

1. Vers 1 à 8 :

a) Le lion s’adresse au moucheron au vers 1


ainsi que nous l’indiquent les vers 2 et 3 « que
le Lion/Parlait un jour au Moucheron ».

b) Le propos du Lion déclenche aussitôt une


déclaration de guerre de la part du Moucheron,
comme nous le montre le vers 4, le pronom
indéfini « L’autre » désignant le moucheron : «
L’autre lui déclara la guerre. ». Cette
déclaration est la conséquence des propos
insultants du lion et de son ton autoritaire.
Ainsi, à travers les apostrophes « chétif insecte
» et « excrément de la terre » au vers 1 et à
travers la phrase impérative « Va-t-en » au
même vers, le lion a suscité la colère du
moucheron.

2. Vers 9 à 29 :

a) Le moucheron domine le combat. En effet, le


présent de narration et la répétition de
l’adverbe « tantôt » aux vers 20 et 21 soulignent
la toute-puissance du moucheron, sa rapidité
dans l’assaut. Aussi, le moucheron semble être
partout à la fois comme le révèle le vers 11 dans
lequel la construction attributive, « Fut le
Trompette et le Héros », montre les deux rôles
tenus par le moucheron. Enfin, certaines
expressions hyperboliques telles que « en cent
lieux le harcelle » (v. 19), « alarme universelle »
(v. 16) insistent sur cette domination du
moucheron.

À lire aussi Brevet 2022 - Le sujet de l'épreuve de français série


générale

b) La tactique utilisée par le moucheron est


celle d’une attaque totale, qui ne laisse nul répit
au lion. Ce dernier est assailli par les piqûres du
moucheron qui se glisse en maints endroits de
son corps. Le moucheron cherche à fatiguer son
adversaire. Les termes « fond » (v. 13) , « cent
lieux » (v. 19) , « tantôt » (répété trois fois aux
vers 20 et 21), les mentions des différentes
parties du corps du lion « l’échine », « le
museau », « le naseau » (v. 20 et 21) jalonnent
la fable et exhibent ce combat sans merci.

c) Le fabuliste met en évidence le mouvement et


l’agitation du combat par différents procédés.
Tout d’abord, il multiplie les verbes d’action
tous au présent de narration afin de rendre
l’action plus vivante et plus dynamique. En
outre, ces verbes sont souvent juxtaposés ce qui
accentue d’autant l’impression de vivacité : « Le
malheureux lion se déchire lui-même, fait
résonner sa queue, (…) bat l’air » (v. 26 à 28).
Le poète emploie aussi des adverbes qui
viennent souligner l’agitation, c’est ici le cas de
l’adverbe « tantôt » qui insiste sur les
différentes attaques auxquelles se livre le
moucheron. Par ailleurs, le mouvement est
perceptible à l’alternance de vers longs et de
vers courts, la fable reposant sur des
alexandrins et des octosyllabes, mètres des vers
que l’on pourrait aussi associer à l’alternance de
rimes croisées, suivies ou embrassées qui vont
aussi apporter un rythme particulier à cet
apologue. Enfin, on peut relever aux vers 15 et
16 l’enjambement qui suit l’enchaînement des
trois verbes : « Le quadrupède écume, son œil
étincelle ; /Il rugit ». Tous ces procédés
rappellent la tonalité épique.

3. Les groupes nominaux qui désignent le lion


sont : « le quadrupède » au vers 15, « la bête »
(v. 24), « le malheureux lion » (v. 26). Ici, le
lecteur a l’impression que le lion est ramené à
son statut d’animal, qu’il n’est plus humanisé,
ce qui confère à la fable une dimension
parodique.

4. Le retournement de situation consiste dans


la mort du moucheron lui-même piégé par une
araignée comme nous l’expliquent les vers 32 à
34 et en particulier l’euphémisme « sa fin »
pour signifier la mort. Ce retournement de
situation est d’autant plus brutal et inattendu
que le verbe « rencontre » est répété deux fois,
associé la première fois à ce qui pourrait être
une rencontre anecdotique, sans conséquence,
celle d’une araignée et la deuxième fois une
rencontre tragique.

5. Au cours de cette fable, le lion et le


moucheron font preuve d’orgueil et
d’imprudence en jaugeant mal leurs
adversaires. C’est d’abord le lion au vers 1 qui se
montre supérieur au moucheron en
apostrophant de façon particulièrement
péjorative et en lui donnant des ordres,
persuadé donc qu’il lui est supérieur. Puis c’est
au tour du moucheron dans les paroles
rapportées au discours direct de se montrer
vaniteux lorsqu’il se vante de dominer un bœuf
: « Je le mène à ma fantaisie. » (v. 8).
L’imprudence du lion est quant à elle mise en
valeur par les deux octosyllabes des vers 17 et
18, « Et cette alarme universelle/Est l’ouvrage
d’un moucheron », dans lesquels l’hyperbole «
alarme universelle » et la construction
attributive soulignent l’insignifiance du
moucheron, ce que confirme le vers suivant
avec le groupe nominal « Un avorton de
mouche » et le CC de lieu « en cent lieux » qui
prouvent à quel point le lion a sous-estimé son
ennemi. L’orgueil du moucheron se lit enfin
dans la conclusion de la partie narrative de
l’apologue. Les termes « avec gloire », « la
victoire », « partout » insistent sur l’arrogance
avec laquelle le moucheron savoure son succès.

6. La fable se clôt par deux enseignements ainsi


que l’explique le fabuliste : « J’en vois deux » (v.
36). La première leçon est une mise en garde : il
ne faut jamais sous-estimer son adversaire, il
faut juger à sa juste valeur l’ennemi et se méfier
plus encore de celui qui paraît le plus inoffensif.
La construction attributive et le parallélisme
des superlatifs relatifs mettent en avant ce
premier enseignement : « Les plus à craindre
sont souvent les plus petits ». Le deuxième
enseignement porte sur la survenue inopinée de
la mort qui vient à bout même des plus forts.
Cette deuxième morale est construite sur une
association de paronymes, « périt » et « périls
», et sur l’antithèse « grands périls » et «
moindre affaire ».

7. Image :

a) L’illustration donne à voir les effets de


l’attaque du moucheron à travers différents
procédés. Tout d’abord, le lion est dessiné en
mouvement, sur une patte, les griffes sorties, la
queue agitée, montrant par là qu’il se défend, ce
que nous retrouvons dans la fable au vers 26 et
27 : « Fait résonner sa queue à l’entour de ses
flancs, /Bat l’air » Aussi, l’illustrateur nous
donne à voir « le quadrupède » dans une
mauvaise posture : son échine courbée, la tête
baissée, la gueule ouverte, les yeux rivés sur le
petit moucheron, tout nous indique le combat
sans merci auquel se livre l’insecte.

À lire aussi Brevet 2022 - le sujet de l'épreuve de français, série


professionnelle

b) Pour laisser entrevoir la fin de la fable,


l’illustration place au premier plan et à gauche
une large toile d’araignée, mise en valeur aussi
par sa position en hauteur puisqu’elle est
construite au sommet d’un arbuste. Occupant la
même diagonale que le moucheron, cet élément
devient de la sorte la suite logique du regard et
de l’attention du lecteur. L’araignée, quant à
elle, est mise en valeur de par sa position au
centre de ce réseau de fils.

Compétences linguistiques et
grammaticales

8. « L’autre lui déclara la guerre » (vers 4).

a) « lui » : COI ou COS (puisque deux


compléments d’objet complètent le même
verbe) du verbe « déclara ».

« la guerre » : COD du verbe « déclara ».

b) L’autre déclara la guerre au lion.

c) Il faut d’abord trouver le verbe, puis trouver


son sujet et ensuite poser la question « Qu’est-
ce que l’autre lui a déclaré ? ». On peut aussi
s’interroger sur la transitivité du verbe «
déclara », c’est-à-dire se demander s’il accepte
un CO, en essayant la construction « déclarer
quelque chose ».

9. On pouvait construire

-un rapport de cause : Comme il rugit, on se


cache. /Parce qu’il rugit, on se cache.

-un rapport de simultanéité : Au moment où il


rugit, on se cache. /Lorsqu’il rugit, on se cache.

-un rapport de conséquence : Il rugit tant qu’on


se cache. /Il rugit si bien qu’on se cache.

10. « L’invisible ennemi » (vers 23).

a) Le terme « invisible » est formé par


dérivation puisqu’il comporte le radical « vis »
auquel on a ajouté le préfixe négatif « in- » et le
suffixe adjectival « -ible ».

b) Un « ennemi invisible » est un ennemi que


l’on ne voit pas.

11. Réécrivez le passage suivant en remplaçant «


Le malheureux Lion » par « Les malheureux
Lions » :

Les malheureux lions se déchirent eux-mêmes,

Font résonner leur queue autour de leurs flancs,

Battent l’air (…) ; et leur fureur extrême

Les fatigue, les abat

Brevet 2022/Corrigé/Français 2ème partie : Dictée

Le moustique et le lion

Un moustique s’approcha d’un lion et lui dit : «


Je n’ai pas peur de toi, et tu n’es pas plus
puissant que moi. Si tu veux, je te provoque
même au combat ». Et, sonnant de la trompe, le
moustique fondit sur lui, mordant le museau
dépourvu de poil autour des narines. Quant au
lion, il se déchirait de ses propres griffes,
jusqu’à ce qu’il renonce au combat. Le
moustique, ayant vaincu le lion, sonna de la
trompe, entonna un chant de victoire, et prit
son envol. Mais il s’empêtra dans une toile
d’araignée : tandis qu’elle le dévorait, il se
lamentait d’être tué par un vulgaire animal, une
araignée, lui qui avait combattu les plus
puissants animaux.

D’après Ésope, Fables, VIIe-VIe siècle avant J.-


C.

Corrigé français 2e partie : Travail d’écriture


(rédaction)

Sujet d’imagination

Le sujet d’imagination correspond bien à ce que


les candidats pouvaient attendre puisqu’il s’agit
d’ajouter un passage à la narration de Jean de
La Fontaine, passage qui suit immédiatement la
victoire du moucheron et qui précède donc sa
mort inopinée. Il s’agit donc d’un changement
de point de vue puisque le devoir présentera
pour l’essentiel un point de vue interne centré
sur le moucheron.

À lire aussi Brevet 2022 - le corrigé de l'épreuve de français,


série professionnelle

Le statut du narrateur est laissé au libre choix


des candidats qui pouvaient donc rédiger leur
récit à la première personne du singulier, le
moucheron parlant donc au discours direct à
ses auditeurs, ou à la troisième personne du
singulier et donc privilégier dans ce cas-là la
narration.

On valorisera les copies qui auront repris, imité


le caractère épique du combat en multipliant les
verbes d’action, qui peuvent être conjugués au
présent de narration, en privilégiant la
juxtaposition et l’ellipse du sujet.

Les correcteurs seront aussi attentifs à ce que


les sentiments et le caractère du moucheron
soient mis en avant : il fallait donc montrer à
quel point l’insecte est vaniteux, fier de sa
victoire, la ponctuation expressive, les
tournures hyperboliques rendront bien cet
orgueil du moucheron. Les antithèses aussi
pourront souligner à quel point le petit a
neutralisé le puissant.

Les autres animaux peuvent manifester de la


joie, le faible triomphant du fort, de la surprise
et de l’admiration, pour les mêmes raisons, ils
peuvent aussi se montrer ironiques à l’encontre
du lion, ils peuvent encore être présentés
comme sceptiques et ne pas croire dans le récit
du moucheron, voire critiques à l’égard de la
victoire trop ostentatoire de l’insecte.

Une attention particulière sera portée à la


correction de la langue : ponctuation, syntaxe,
orthographe, richesse du lexique.

Sujet de réflexion

Le sujet de réflexion est un sujet classique, qui


prend bien appui sur le texte donné à l’étude
puisque l’apologue est un genre didactique,
c’est-à-dire qu’il porte un enseignement. La
culture littéraire et artistique des candidats
acquise personnellement ou lors de leur
scolarité devait être particulièrement sollicitée
pour les exemples.

On attend une rédaction construite de façon


rigoureuse et pour ce faire :

• une introduction qui annonce le thème, on


pouvait ici par exemple se servir du genre de
la fable pour rédiger l’amorce, puis qui
présente une problématique (soit la
reformulation de la question posée) et enfin
qui annonce un plan. On attend plutôt un
plan dialectique, c’est-à-dire un plan qui
propose une thèse et une antithèse, mais on
peut ne défendre que la thèse.

• un développement construit en paragraphes


argumentés distincts et débutant par un
connecteur logique afin de rendre explicites
et évidents les liens entre les idées (D’abord,
en outre, de plus, par ailleurs, enfin…). Les
exemples sont ici tout aussi importants que
les arguments : ils permettent d’étayer le
propos mais aussi de montrer au correcteur
la culture que le candidat s’est construite et
sa capacité à l’utiliser au service d’une
démonstration.

Parmi les arguments que l’on pouvait avancer :

• la littérature et l’art nous donnent à voir des


êtres extraordinaires qui peuvent nous servir
de modèles et nous aider à adopter un autre
comportement, à nous bonifier. Pour les
exemples, on pouvait à la fois évoquer la
littérature épique, L’Odyssée par exemple, et
les actions dignes d’admiration d’Ulysse,
mais aussi les poèmes sur la résistance et
l’art engagé qui donnent à lire et à voir une
abnégation qui peut être source
d’inspiration.

• la littérature peut avoir un rôle didactique,


celui d’enseigner. Ici, on pouvait donc faire
référence à certaines fables de Jean de La
Fontaine qui mettent en avant les défauts
d’animaux personnifiés pour mieux faire
réfléchir les hommes à leurs propres actes.
On peut citer, par exemple, la fable « Les
animaux malades de la peste » dans laquelle
la lâcheté est illustrée par le fait que tous les
animaux se liguent contre le plus faible, à
savoir l’âne, pour en faire leur bouc-
émissaire. On pouvait aussi évoquer les
comédies de caractère de Molière et la
focalisation faite par le dramaturge sur un
défaut humain, grossi et moqué pour faire
avancer les mentalités de ses
contemporains.

• l’art et la littérature ont au fil des siècles eu


un fort impact sur les hommes, ils ont
permis de faire évoluer la pensée et donc par
là-même le comportement. On pouvait ici
faire référence en particulier au siècle des
lumières et rappeler ce que Voltaire lorsqu’il
évoque le nègre de Surinam dans Candide a
modifié dans le comportement esclavagiste,
au discours d’Olympe de Gouges pour
défendre le droit des femmes et faire évoluer
le comportement des hommes à leur
encontre, aux prises de position de Victor
Hugo dans Claude Gueux et à sa réflexion
sur la peine de mort, aux poèmes du même
sur la misère ou à son roman Les
Misérables.

• la littérature et l’art n’ont pas de visée


particulière, ils ne sont pas là pour aider
mais plus pour créer du beau, sans
considération d’effets. On pourra ici évoquer
toute la littérature et les œuvres picturales
qui se veulent expression du beau : poèmes
de Théophile Gautier par exemple, qui
refusent à l’art toute dimension sociale ou
politique. Generali
Économisez jusqu'à 19
• la littérature et l’artsur
000€ peuvent
votreavoir
assurance…
essentiellement une visée plaisante,

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