Electromagnésitime : Chapitre 1 : Eléments d’analyse vectorielle et rappels mathématiques

A. Flux d’un champ de vecteur

⃗⃗⃗ un champ de vecteurs et S une surface. Le flux φ du champ 𝑊

Soit 𝑊 ⃗⃗⃗ à travers la surface S s’écrit :

𝝓= ∬ 𝑾 ⃗⃗⃗⃗⃗ = ∬ 𝑾
⃗⃗⃗⃗ . 𝒅𝑺 ⃗⃗⃗⃗ . 𝒏
⃗ . 𝒅𝑺
𝑺 𝑺

⃗⃗⃗⃗ est « le vecteur surface élémentaire » de l’élément de surface dS centré sur un point P de S. Le vecteur 𝑛⃗ est le
où 𝑑𝑆
vecteur unitaire normal à l’élément de surface au point P. Son orientation dépend de la nature de la surface.

Cas d’une surface « fermée »

Si la surface S est fermée, alors elle délimite un volume V et la normale à la surface est toujours orientée sortant de S
(convention). Afin de montrer que S est fermée, on note alors :

⃗⃗⃗⃗ . 𝒏
𝝓= ∯ 𝑾 ⃗ . 𝒅𝑺
𝑺

Cas d’une surface « ouverte »

Si la surface S est ouverte, alors elle s’appuie nécessairement sur une

ligne fermée (un contour) 𝛤.
On choisit un sens « + » à un parcours le long de 𝛤 (on l’oriente). Le
sens de n est alors déterminé à partir de cette orientation par la « règle
du tire-bouchon ».

B. Opérateur gradient
B.1. Définition

Le gradient est un vecteur obtenu à partir d’un champ de scalaires. Dans un système de coordonnées données,
chaque composante du gradient correspond à une dérivation par rapport à la coordonnée d’espace correspondante.

Le gradient d’un champ de scalaires f est défini tel que, pour tout déplacement élémentaire dl, on ait :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝒈𝒓𝒂𝒅 𝒇 . ⃗⃗⃗⃗
𝒅𝒍 = 𝒅𝒇 où 𝑑𝑓 est la différentielle totale de f.

Le gradient admet donc les expressions suivantes dans les divers systèmes de coordonnées :

𝜹𝑼 𝜹𝑼 𝜹𝑼
En coordonnées cartésienne (x,y,z) ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝒈𝒓𝒂𝒅(𝑼) = ⃗⃗⃗⃗
𝒖𝒙 + ⃗⃗⃗⃗
𝒖𝒚 + ⃗⃗⃗⃗
𝒖
𝜹𝒙 𝜹𝒚 𝜹𝒛 𝒛
𝝏𝑼 𝟏 𝝏𝑼 𝝏𝑼
En coordonnées cylindriques (r,θ,z) ⃗⃗⃗⃗𝒓 +
𝒖 ⃗⃗⃗⃗
𝒖𝜽 + ⃗⃗⃗⃗
𝒖
𝝏𝒓 𝒓 𝝏𝜽 𝝏𝒛 𝒛
𝝏𝑼 𝟏 𝝏𝑼 𝟏 𝝏𝑼
En coordonnées sphériques (r,θ,ϕ) ⃗⃗⃗⃗𝒓 +
𝒖 ⃗⃗⃗⃗
𝒖𝜽 + ⃗⃗⃗⃗
𝒖
𝝏𝒓 𝒓 𝝏𝜽 𝒓𝒔𝒊𝒏𝜽 𝝏𝝋 𝝋

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 B.2. Circulation d’un gradient

La circulation C d’un gradient d’un champ de scalaires f entre deux points A et B s’écrit :
𝑩 𝑩
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝒇 . 𝒅𝒍
𝑪 = ∫ 𝒈𝒓𝒂𝒅 ⃗⃗⃗⃗ = ∫ 𝒅𝒇 = 𝒇(𝑩) − 𝒇(𝑨)
𝑨 𝑨

Elle ne dépend pas du chemin suivit entre A et B, mais seulement de la valeur du champ de scalaires f aux deux point
A et B.

B.3. Champ à circulation conservative

Un champ de vecteurs 𝑊⃗⃗⃗ est dit à « circulation conservative » lorsque sa circulation entre deux points A et B ne
dépend pas du chemin suivi, mais seulement des deux points de départs et d’arrivée.

Lorsqu’un champ de vecteur 𝑊 ⃗⃗⃗ est « à circulation conservative », il existe une fonction scalaire f dont ce champ est
⃗⃗ = − ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
le gradient : ⃗𝒘 𝒈𝒓𝒂𝒅 𝒇

C. Opérateur divergence

C.1. Définition

La divergence est un scalaire obtenu à partir d’un champ de vecteurs. Chaque terme correspond à une dérivation de
l’une des composantes du vecteur par rapport à la coordonnée d’espace correspondante.

⃗⃗⃗ dans les divers systèmes de coordonnées est :

L’expression de la divergence d’un champ de vecteurs 𝑊

𝝏𝑾𝒙 𝝏𝑾𝒚 𝝏𝑾𝒛

En coordonnées cartésienne (x,y,z) + 𝒅𝒊𝒗 ⃗𝑾
+ ⃗⃗⃗ =
𝝏𝒙 𝝏𝒚 𝝏𝒛
𝝏(𝒓. 𝑾𝒓 ) 𝟏 𝝏𝑾𝜽 𝝏𝑾𝒛
En coordonnées cylindriques (r,θ,z) ⃗⃗⃗⃗ =
𝒅𝒊𝒗 𝑾 + +
𝝏𝒓 𝒓 𝝏𝜽 𝝏𝒛
𝟏 𝝏(𝒓𝟐 . 𝑾𝒓 ) 𝟏 𝝏(𝒔𝒊𝒏𝜽𝑾𝜽 ) 𝟏 𝝏𝑾𝝋
En coordonnées sphériques (r,θ,ϕ) 𝒅𝒊𝒗 ⃗𝑾
⃗⃗⃗ = + +
𝒓𝟐 𝝏𝒓 𝒓𝒔𝒊𝒏𝜽 𝝏𝜽 𝒓𝒔𝒊𝒏𝜽 𝝏𝝋
La divergence étant un opérateur de dérivation vectorielle par rapport à une coordonnée d’espace, son unité SI est
le m-1.

C.2. Signification physique

Pour mieux comprendre, on prend l’exemple le plus simple des coordonnées cartésiennes.

Dans l’espace, la divergence du champ de vecteurs 𝑊 ⃗⃗⃗ non uniforme reste nulle si la norme de 𝑊⃗⃗⃗ ne varie pas
lorsque l’on se déplace sur une ligne de champ (on rappelle qu’une ligne de champ est telle qu’en chacun de ses
points, le vecteur lui est tangent). Réciproquement, si la norme de 𝑊 ⃗⃗⃗ varie sur une ligne de champ, alors la
divergence du champ de vecteurs 𝑊 ⃗⃗⃗ est non nulle. La norme peut alors croitre jusqu’à diverger, et on comprend
mieux le concept de « divergence non nulle ».

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Physiquement, si la divergence d’un champ de vecteurs est non nulle en un point, alors il existe une source du
champ en ce point.

C.3. Application

Soient les champs de vecteurs ⃗⃗⃗⃗⃗

𝑊 = 𝑥 ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝑦 ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑥 et 𝑊′ 𝑢𝑥 . Représenter ces champs dans le plan 𝑥𝑂𝑦. Calculer leur
divergence. Interpréter.

Les calculs en coordonnées cartésiennes donnent directement :

𝜕𝑊𝑥 𝜕𝑥 ⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝜕𝑊′𝑥 = 𝜕𝑦 = 0

⃗⃗⃗ =
𝑑𝑖𝑣 𝑊 = = 1 ≠ 0 𝑒𝑡 𝑑𝑖𝑣 𝑊′
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥
Le tracé de ces champs dans le plan xOy donne les schémas suivants :

Le champ de vecteur ⃗⃗⃗⃗⃗

𝑊 = 𝑥 ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑥 admet une divergence non nulle en tout point. On remarque que le long d’une ligne
de champ, la norme du vecteur augmente pour diverger à l’infini.

En revanche, le champ de vecteurs ⃗⃗⃗⃗⃗⃗

𝑊′ = 𝑦 ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑥 , admet une divergence nulle en tout point. Bien que les lignes de
champs partent à l’infini, la norme du vecteur ne diverge pas (reste constante) lorsque l’on se déplace sur chacune
d’elles.

C.4. Formule d’Ostrogradsky

Le flux d’un champ 𝑊⃗⃗⃗ de vecteurs à travers une surface fermée S est égal à l’intégrale de la divergence de ce champ
sur le volume V délimité par cette surface :

∯ ⃗𝑾
⃗⃗⃗ . 𝒏
⃗ . 𝒅𝑺 = ∭ 𝒅𝒊𝒗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑾 . 𝒅𝑽
𝑺 𝑽

Cette formule est très utile en électromagnétisme, et nous verrons qu’elle permet la démonstration du théorème de
Gauss.

C’est aussi à partir de cette formule que l’on peut définir l’opérateur divergence, ou retrouver son expression.

Montrons le pour les coordonnées cartésiennes :

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Si le volume considéré se réduit à un simple élément de volume dV comme représenté
sur la figure suivante, alors la sommation de l’intégrale sur le volume n’a plus d’exister:

∭ 𝑑𝑖𝑣⃗⃗⃗⃗⃗
𝑊 . 𝑑𝑉 = 𝑑𝑖𝑣⃗⃗⃗⃗⃗
𝑊 . 𝑑𝑉
𝑉
Et l’intégrale ∯𝑆 𝑊 ⃗⃗⃗ . 𝑛⃗. 𝑑𝑆 devient la somme de six termes, chacun correspondant à
une face du parallélépipède dV.
Appelons ⃗⃗⃗𝑛 la normale sortante à la surface. Par exemple, à l’abscisse 𝑥 + 𝑑𝑥, on a
𝑑𝑆 = 𝑑𝑦𝑑𝑧 et ⃗⃗⃗𝑛 = +𝑢 ⃗⃗⃗⃗𝑥 .
L’intégrale du flux vaut alors : Elément de volume dV

⃗⃗⃗ . 𝑛⃗. 𝑑𝑆 = [𝑊𝑥 (𝑥 + 𝑑𝑥) − 𝑊𝑥 (𝑥)]𝑑𝑦𝑑𝑧 + [𝑊𝑦 (𝑦 + 𝑑𝑦) − 𝑊𝑦 (𝑦)]𝑑𝑥𝑑𝑧 + [𝑊𝑧 (𝑧 + 𝑑𝑧) − 𝑊𝑧 (𝑧)]𝑑𝑥𝑑𝑦
∯𝑊
𝑆

𝜕𝑊𝑥 𝜕𝑊𝑦 𝜕𝑊𝑧 𝜕𝑊𝑥 𝜕𝑊𝑦 𝜕𝑊𝑧 𝜕𝑊𝑥 𝜕𝑊𝑦 𝜕𝑊𝑧

=[ 𝑑𝑥] 𝑑𝑦𝑑𝑧 + [ 𝑑𝑦] 𝑑𝑥𝑑𝑧 + [ 𝑑𝑧] 𝑑𝑥𝑑𝑦 = [ + + ] 𝑑𝑥𝑑𝑦𝑑𝑧 = [ + + ] 𝑑𝑉
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

O la formule d’Ostrogradsky donne :

⃗⃗⃗ . 𝑛⃗. 𝑑𝑆 = 𝑑𝑖𝑣⃗⃗⃗⃗⃗

∯𝑊 𝑊 . 𝑑𝑉
𝑆

Et il vient donc :

𝜕𝑊𝑥 𝜕𝑊𝑦 𝜕𝑊𝑧

⃗⃗⃗ =
𝑑𝑖𝑣 𝑊 + +
𝜕𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑧

C.5. Champ à flux conservatif

⃗⃗⃗ est dit à flux conservatif, lorsque son flux φ à travers toute surface fermée S est nul.
Un champ de vecteur 𝑊

⃗⃗⃗ . ⃗⃗⃗⃗⃗
∯ ⃗𝑾 𝒅𝑺 = 𝟎
𝑺

En appliquant la formule d’Ostrogradsky, il vient :

⃗⃗⃗ . 𝑛⃗. 𝑑𝑆 = ∭ 𝑑𝑖𝑣⃗⃗⃗⃗⃗

∯𝑊 𝑊 . 𝑑𝑉 = 0, 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑣𝑜𝑙𝑢𝑚𝑒 𝑉
𝑆 𝑉

On peut en déduire, comme le volume V est quelconque :

⃗⃗⃗⃗ = 𝟎
Un champ de vecteurs est à flux conservatif, si et seulement si : en tout point de l’espace, 𝒅𝒊𝒗 𝑾

D. Opérateur rotationnel

D.1. Définition

Le rotationnel est un vecteur obtenu à partir d’un champ de vecteurs. Chaque composante du rotationnel
correspond à des dérivations par rapport aux deux autres coordonnées d’espace.

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 ⃗⃗⃗ de vecteurs dans les divers systèmes de coordonnées est :
L’expression du rotationnel d’un champ 𝑊

En coordonnées 𝝏𝑾𝒛 𝝏𝑾𝒚 𝝏𝑾𝒙 𝝏𝑾𝒛 𝝏𝑾𝒚 𝝏𝑾𝒙

cartésienne 𝒓𝒐𝒕 ⃗𝑾
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗ = ( − )𝒖
⃗⃗⃗⃗𝒙 + ( − ) ⃗⃗⃗⃗
𝒖𝒚 + ( − ⃗⃗⃗⃗
)𝒖
(x,y,z) 𝝏𝒚 𝝏𝒛 𝝏𝒛 𝝏𝒙 𝝏𝒙 𝝏𝒚 𝒛
En coordonnées
𝟏 𝝏𝑾𝒛 𝝏𝑾𝜽 𝝏𝑾𝒓 𝝏𝑾𝒛 𝟏 𝝏(𝒓𝑾𝜽 ) 𝟏 𝝏𝑾𝒓
cylindriques 𝒓𝒐𝒕 ⃗⃗⃗⃗ = (
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑾 − ) ⃗⃗⃗⃗
𝒖𝒓 + ( − ) ⃗⃗⃗⃗
𝒖𝜽 + ( − ⃗⃗⃗⃗
)𝒖
(r,θ,z) 𝒓 𝝏𝜽 𝝏𝒛 𝝏𝒛 𝝏𝒓 𝒓 𝝏𝒓 𝒓 𝝏𝜽 𝒛
En coordonnées 𝟏 𝝏(𝒔𝒊𝒏𝜽. 𝑾𝝋 𝝏𝑾𝜽 𝟏 𝝏𝑾𝒓 𝟏 𝝏(𝒓𝑾𝝋 ) 𝟏 𝝏(𝒓𝑾𝜽 ) 𝟏 𝝏𝑾𝒓
sphériques ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗𝑾
𝒓𝒐𝒕 ⃗⃗⃗ = ( ( − )) ⃗⃗⃗⃗
𝒖𝒓 + ( − ) ⃗⃗⃗⃗
𝒖𝜽 + ( − 𝒖
)⃗⃗⃗⃗⃗⃗
(r,θ,ϕ) 𝒓𝒔𝒊𝒏𝜽 𝝏𝜽 𝝏𝝋 𝒓𝒔𝒊𝒏𝜽 𝝏𝝋 𝒓 𝝏𝒓 𝒓 𝝏𝒓 𝒓 𝝏𝜽 𝝋
Le rotationnel étant un opérateur de dérivation vectorielle par rapport à une coordonnée d’espace, son unité SI est
le m-1.

D.2. Signification physique

Pour mieux comprendre, on prend l’exemple le plus simple des coordonnées cartésiennes.

Dans l’espace, si le champ de vecteurs est uniforme, son rotationnel reste nul. C’est aussi le cas si les composantes
du vecteur ne varient pas quand on se déplace dans une direction qui lui est orthogonale. Mais lorsque les
composantes du vecteur varient dans une direction qui lui est orthogonale, le rotationnel est non nul.

Qualitativement, on peut dire qu’un champ de vecteurs à rotationnel non nul « tourne » ou « tend à faire tourner »
les objets sensibles à l’action de ce champ.

Enfin, si le rotationnel d’un champ de vecteurs est non nul en un point, on peut dire qu’en ce point existe une source
de champ.

Application : Calcul de rotationnel.

Soient les champs de vecteurs ⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑢𝑥 et ⃗⃗⃗⃗⃗⃗

𝑊 = 𝑥 ⃗⃗⃗⃗ 𝑊′ = 𝑦 ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑥 . Représenter ces champs dans le plan 𝑥𝑂𝑦. Calculer leur
rotationnel. Interpréter.

Le calcul en coordonnées cartésiennes donne directement :

𝜕𝑊𝑥 𝜕𝑊𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑥
⃗⃗⃗ =
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑊
𝑟𝑜𝑡 𝑢𝑦 −
⃗⃗⃗⃗ 𝑢
⃗⃗⃗⃗𝑧 = 𝑢𝑦 − 𝑢
⃗⃗⃗⃗ ⃗
⃗⃗⃗⃗ = 0
𝜕𝑧 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑦 𝑧

⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝜕𝑊′𝑥 𝜕𝑊′𝑥 𝜕𝑦 𝜕𝑦 ⃗

⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑊′
𝑟𝑜𝑡 𝑢𝑦 −
⃗⃗⃗⃗ 𝑢
⃗⃗⃗⃗𝑧 = 𝑢𝑦 −
⃗⃗⃗⃗ 𝑢 ⃗⃗⃗⃗𝑧 ≠ 0
⃗⃗⃗⃗ = −𝑢
𝜕𝑧 𝜕𝑦 𝜕𝑧 𝜕𝑦 𝑧

Le tracé de ces champs dans le plan xOy donne les schémas suivants :

Le champ de vecteurs ⃗⃗⃗⃗⃗⃗

𝑊′ = 𝑦 ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑥 , admet un rotationnel non nul en tout point. On remarque que dans la direction de
Oy, orthogonale au champ, la norme de ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑊′ est modifiée. Plaçons un cadre dans l’espace, et supposons qu’il soit

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sensible au champ. On peut imagine une planche ou un canoë dans une rivière, le champ étant des vitesses de l’eau
qui s’écoule. Alors le cadre aura tendance à se mettre à tourner « autour de l’axe » du rotationnel.

En revanche, le champ de vecteurs ⃗⃗⃗⃗⃗

𝑊 = 𝑥 ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑥 a un rotationnel nul en tout point. La norme du champ ne varie pas
dans une direction qui lui est orthogonale, et si l’on place le même cadre dans ce champ, il ne pourra que se
translater horizontalement.

D.3. Formule de Stokes

La circulation d’un champ de vecteurs 𝑊⃗⃗⃗ le long d’un contour 𝛤 est égal aux flux de son rotationnel à travers toute
surface ouverte S s’appuyant sur ce contour :

∮ 𝑾 ⃗⃗⃗⃗ = ∬ 𝒓𝒐𝒕
⃗⃗⃗⃗ . 𝒅𝒍 ⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗ . 𝒅𝑺
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑾
𝜞 𝑺

Cette formule est très utile en électromagnétisme et nous verrons qu’elle permet la démonstration de la loi de
Faraday (dans le chapitre suivant).

C’est aussi à partir de cette formule que l’on peut définir l’opérateur rotationnel, ou retrouver son expression.

Montrons le pour les coordonnées cartésiennes :

Etudions le rectangle élémentaire situé dans le plan xOy et de normale ⃗⃗⃗⃗

𝑢𝑧
(comme le montre la figure).

Si la surface considérée s’appuie sur ce contour simple, alors la circulation du

champ n’est plus une intégrale mais simplement une somme de quatre termes
correspondant aux côtés du contour étudié.

L’intégrale de la circulation vaut alors :

∮ 𝑊 ⃗⃗⃗ = 𝑊
⃗⃗⃗ . 𝑑𝑙 ⃗⃗⃗ (𝑥, 𝑦)𝑑𝑥 ⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗ (𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑦)𝑑𝑦𝑢
𝑢𝑥 + 𝑊 ⃗⃗⃗ (𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑦 + 𝑑𝑦)𝑑𝑦 (−𝑢
⃗⃗⃗⃗𝑦 + 𝑊 ⃗⃗⃗ (𝑥, 𝑦 + 𝑑𝑦)𝑑𝑦(−𝑢
⃗⃗⃗⃗𝑥 ) + 𝑊 ⃗⃗⃗⃗𝑦 )
4 𝑐𝑜𝑡é𝑠

𝜕𝑊𝑥 (𝑥, 𝑦)
∮ 𝑊 ⃗⃗⃗ = 𝑊𝑥 (𝑥, 𝑦)𝑑𝑥 + 𝑊𝑦 (𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑦)𝑑𝑦 − [𝑊𝑥 (𝑥, 𝑦 + 𝑑𝑦) +
⃗⃗⃗ . 𝑑𝑙 𝑑𝑥] 𝑑𝑥
4 𝑐𝑜𝑡é𝑠 𝜕𝑥
𝜕𝑊𝑦 (𝑥, 𝑦)
− [𝑊𝑦 (𝑥, 𝑦) + 𝑑𝑦] 𝑑𝑦
𝜕𝑦

Conservons uniquement les termes infiniment petits d’ordre un, c'est-à-dire les termes en dx et dy, il vient donc :

∮ 𝑊 ⃗⃗⃗ 𝑥 = [𝑊𝑥 (𝑥, 𝑦) − 𝑊𝑥 (𝑥, 𝑦 + 𝑑𝑦)]𝑑𝑥 + [𝑊𝑦 (𝑥 + 𝑑𝑥, 𝑦) − 𝑊𝑦 (𝑥, 𝑦)]𝑑𝑦

⃗⃗⃗ . 𝑑𝑙
4 𝑐𝑜𝑡é𝑠

𝜕𝑊𝑥 𝜕𝑊𝑦 𝜕𝑊𝑦 𝜕𝑊𝑥

∮ 𝑊 ⃗⃗⃗ 𝑥 = [−
⃗⃗⃗ . 𝑑𝑙 𝑑𝑦] 𝑑𝑥 + [ 𝑑𝑥] 𝑑𝑦 = [ − ] 𝑑𝑆
4 𝑐𝑜𝑡é𝑠 𝜕𝑦 𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑦

Or la formule de Stokes donne :

∮ 𝑊 ⃗⃗⃗ = ∬ 𝑟𝑜𝑡
⃗⃗⃗ . 𝑑𝑙 ⃗⃗⃗⃗ = 𝑟𝑜𝑡
⃗⃗⃗ . 𝑑𝑆
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑊 ⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗ )𝑧 . 𝑑𝑆
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑊
𝛤 𝑆

Il vient donc
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 𝜕𝑊𝑦 𝜕𝑊𝑥
𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗ )𝑧 =
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑊 −
𝜕𝑥 𝜕𝑦

C’est la composante selon Oz de ⃗⃗⃗⃗⃗⃗

𝑟𝑜𝑡 𝑊⃗⃗⃗ . On obtient les deux autres composantes selon Ox et Oy en utilisant des
rectangles élémentaires dont les normales sont respectivement ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑥 et ⃗⃗⃗⃗
𝑢𝑦 .

D.4. Champ à circulation conservative

⃗⃗⃗ est dit « à circulation conservative » lorsque sa circulation C le long de toute ligne fermée
Un champ de vecteurs 𝑊
⃗⃗⃗ = 0
⃗⃗⃗ . 𝑑𝑙
(ou contour) 𝛤 est nulle : ∮𝛤 𝑊

En appliquant la formule de Stokes, il vient : ∮𝛤 𝑊 ⃗⃗⃗ = ∬ 𝑟𝑜𝑡

⃗⃗⃗ . 𝑑𝑙 ⃗⃗⃗⃗ = 0 quelle que soit la surface ouverte S qui
⃗⃗⃗ . 𝑑𝑆
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑊
𝑆
s’appuie sur le contour 𝛤. On peut donc en déduire, comme la surface S est quelconque :

⃗⃗⃗ est « à circulation conservative » si et seulement si : en tout point de l’espace 𝑟𝑜𝑡

Un champ de vecteurs 𝑊 ⃗⃗⃗ = 0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑊 ⃗

E. Opérateur Laplacien

Le Laplacien est un opérateur de dérivation spatiale qui peut s’appliquer à un champ de scalaires ou à un champ de
vecteurs.

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑼)
L’expression du laplacien ∆𝑈 d’un champ de scalaires U est ∆𝑼 = 𝒅𝒊𝒗(𝒈𝒓𝒂𝒅

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ d’un champ de vecteurs 𝑊

L’expression du laplacien ∆𝑊 ⃗⃗⃗ est ∆𝑾 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝒅𝒊𝒗𝑾
⃗⃗⃗⃗ = 𝒈𝒓𝒂𝒅 ⃗⃗⃗⃗ ) − 𝒓𝒐𝒕
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝒓𝒐𝒕 ⃗⃗⃗⃗ )
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑾

F. Opérateur Nabla

F.1. Définition

L’opérateur Nabla 𝛻⃗ n’est défini qu’en coordonnée cartésiennes. C’est un vecteur dont les composantes sont les
dérivées partielles par rapport à la coordonnée concernée :

𝝏
𝝏𝒙
𝝏 𝝏 𝝏 𝝏
⃗ =
𝜵 ⃗𝒙
= 𝒖 ⃗𝒚
+𝒖 ⃗𝒛
+𝒖
𝝏𝒚 𝝏𝒙 𝝏𝒚 𝝏𝒛
𝝏
{ 𝝏𝒛 }

Lorsque l’opérateur est appliqué à un champ de scalaires U, par lequel il est multiplié, on retrouve l’opérateur
gradient :

𝝏𝑼
𝝏𝒙
𝝏𝑼
⃗𝜵𝑼 = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑼
= 𝒈𝒓𝒂𝒅
𝝏𝒚
𝝏𝑼
{ 𝝏𝒛 }

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Lorsque l’opérateur est appliqué à un champ de vecteurs 𝑊 ⃗⃗⃗ , la « multiplication » peut être un produit scalaire ou un
produit vectoriel. On reconnait alors respectivement les opérateurs divergence et rotationnel :

𝝏
𝝏𝒙 𝑾𝒙
𝝏 𝝏𝑾𝒙 𝝏𝑾𝒚 𝝏𝑾𝒛
⃗𝜵⃗𝑾
⃗⃗ = 𝑾
. { 𝒚} = + + = 𝒅𝒊𝒗 ⃗𝑾
⃗⃗⃗
𝝏𝒚 𝝏𝒙 𝝏𝒚 𝝏𝒛
𝑾𝒛
𝝏
{ 𝝏𝒛 }

𝝏 𝝏𝑾𝒛 𝝏𝑾𝒚
−
𝝏𝒙 𝝏𝒚 𝝏𝒛
𝑾𝒙
𝝏 𝝏𝑾𝒙 𝝏𝑾𝒛
⃗⃗⃗⃗
𝜵˄⃗𝑾 ⃗⃗ = ˄ {𝑾𝒚 } = − 𝒓𝒐𝒕 ⃗𝑾
= ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗
𝝏𝒙 𝑾𝒛 𝝏𝒛 𝝏𝒙
𝝏 𝝏𝑾𝒚 𝝏𝑾𝒙
{𝝏𝒙} −
{ 𝝏𝒙 𝝏𝒚 }

Enfin, le laplacien scalaire s’écrit :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ = 𝛻⃗ . 𝛻⃗𝑈 = 𝛻⃗ 2 𝑈,
∆𝑈 = 𝑑𝑖𝑣(𝑔𝑟𝑎𝑑𝑈) 𝑠𝑜𝑖𝑡 ∆= 𝛻⃗ 2

F.2. Utilité de Nabla

Grace à l’opérateur nabla, on peut trouver simplement le résultat de composition de divers opérateurs. Ainsi, pour
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑈) = 𝛻⃗ ˄𝛻⃗ 𝑈 = 0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ (𝑔𝑟𝑎𝑑
un champ de scalaires U : 𝑟𝑜𝑡 ⃗.

On admet la réciproque suivante utilisée en électromagnétisme :

⃗⃗⃗ est à rotationnel nul (𝑟𝑜𝑡

Si un champ de vecteur 𝑊 ⃗⃗⃗ = 0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑊 ⃗ ), alors il existe un champ de scalaires U dont il est le
gradient :

⃗𝑾 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑼
⃗⃗⃗ = −𝒈𝒓𝒂𝒅

Le champ de scalaires U est appelé potentiel scalaire du champ de vecteurs

⃗⃗⃗ :
Une démarche analogue permet d’écrire, pour un champ de vecteurs 𝑊

⃗⃗⃗ ) = 𝛻⃗ . (𝛻⃗˄𝑊
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑊
𝑑𝑖𝑣(𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗ ) = 0

On admet de même la réciproque suivante :

⃗⃗⃗ est à divergence nulle (𝑑𝑖𝑣 𝑊

Si un champ de vecteurs 𝑊 ⃗⃗⃗ = 0), alors il existe un champ de vecteurs A dont il est le
rotationnel :

⃗𝑾
⃗⃗⃗ = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝒓𝒐𝒕 ⃗𝑨 ⃗

Le champ de vecteurs A est appelé potentiel vecteur du champ de vecteurs.

Enfin, si on applique la formule du double produit vectoriel : 𝑎 ˄(𝑏⃗˄ 𝑐) = (𝑎. 𝑐)𝑏 – (𝑎 . 𝑏)𝑐 au double rotationnel,
on obtient :

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 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑟𝑜𝑡(𝑟𝑜𝑡 ⃗⃗⃗ ) = 𝛻⃗˄(𝛻⃗ ˄𝑊
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑊 ⃗⃗⃗ ) = 𝛻⃗ ˄(𝛻⃗ . 𝑊
⃗⃗⃗ ) − (𝛻⃗. 𝛻⃗ )𝑊
⃗⃗⃗

Soit :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝒓𝒐𝒕(𝒓𝒐𝒕 ⃗⃗⃗ ) = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗𝑾 𝒈𝒓𝒂𝒅(𝒅𝒊𝒗𝑾 ⃗⃗⃗⃗ ) − ∆𝑾
⃗⃗⃗⃗

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