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M

êthodologique
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GUIDE DES ETUDES DE
TRAFIC INTERURBAIN

MAI 1992

Document réalisé par le


Service d'Études Techniques des Routes et Autoroutes
Centre de la Sécurité et des Techniques Routières
et le réseau technique
et diffusé par le
Service d'Études Techniques des Routes et Autoroutes
Centre de la Sécurité et des Techniques Routières
46, avenue Aristide Briand - BP 100. 92223 BAGNEUX Cedex - FRANCE
Tel : (1) 46 11 31 31 - Fax : (1) 46 11 31 69 - Télex : 632 263
COMPOSITION DU GROUPE D'EXPERTS
réuni à l'initiative du SETRA

CETE de LYON : MM. PERPINIAL et LECLERC

CETE MEDITERRANEE : M. MAURY

CETE NORD-PICARDIE : M. BAUDRIN

CETE NORMANDIE-CENTRE : M. MICHOUX

CETE de l'EST : M. PONCET

CETE de l'OUEST : MM. CORNILY et NAVARRE

SETRA : Mlle LESAGE et M. POSTEL

Animateur : M. SAINGENEST, CETE NORMANDIE-CENTRE

Mise en forme et rédaction finale : M. CORNILY. CETE de l'OUEST

avec la participation de Mme BO1RIE et M. BRENAC, SETRA

Crédit photos : Setra - Cete de l'ouest - Cete Normandie-Centre.


^

SOMMAIRE
- INTRODUCTION

- LE RÉSEAU ROUTIER
I - DÉFINITION DU RÉSEAU D'ÉTUDE 13
1.1- Le réseau d'étude 13
1.2 - Aspects techniques 13
1.3 - Découpage 14
II - CARACTÉRISTIQUES DU RÉSEAU D'ÉTUDE 15
2.1 - Les caractéristiques à prendre en compte en rase campagne 15
2.2 - Les caractéristiques à prendre en compte en agglomération 16
2.3 - Les méthodes de recueil de données 17

- LES TRAFICS ACTUELS


I - LES NIVEAUX DE TRAFIC 21
1.1- Les comptages 21
1.2 - L'utilisation des comptages 22
1.3 - Méthodologie des comptages 23
1.4 - Matériel utilisé 23
1.5 - Les problèmes posés par l'utilisation des comptages dans les études de trafic 24
II - LA COMPOSITION DU TRAFIC 25
III - LES FLUX DE TRAFIC 27
3.1 - Les comptages manuels 27
3.2 - Les enquêtes par collage de papillons ou distribution de cartes 28
3.3 - Les enquêtes par relevé d e numéros minéralogiques 28
3.4 - Les enquêtes de circulation par interview des conducteurs 29
3.5 - Les autres types d'enquêtes 30
3.6 - Modèles et ratios 31
3.7 - Les générateurs spécifiques 32
IV - LES FONCTIONS DE LA ROUTE 36
4.1 - Fonction " poids lourds " 36
4.2- Fonction tourisme 38
4.3 - Fonction internationale 39
4.4 - Fonction migrations alternantes 40
4.5 - Fonction économique 40
4.6 - Autres fonctions 40

- LES CONDITIONS DE CIRCULATION


I - CONDITIONS DE CIRCULATION POUR L'USAGER 45
1.1 - Durée du trajet et éléments associés 45
•1 1.2 - Liberté de manœuvre
1.3 - Sécurité
46
46
II - CARACTÉRISATION DES CONDITIONS DE CIRCULATION 48
2.1 - Notion de capacité 48
2.2 - Seuils d'encombrement 50
2.3 - Facteurs affectant la capacité ou le seuil d'encombrement 51
2.4 - Débits à considérer pour déterminer le niveau de service
et le dimensionnement de la route 55
2.5 - Vitesses praticables 56
2.6 - Vitesses moyennes 56

• I \ PROIFCTION Dïï TR\FÏC


I -JUSTIFICATION ET DÉMARCHE 59
II - HYPOTHÈSES DE CROISSANCE DE TRAFIC A PRENDRE EN COMPTE 60
2.1 - Routes ordinaires 60
2.2 - Autoroutes 60
III - VARIANTE 61
IV - PRISE EN COMPTE DU TRAFIC INDUIT 61
i.l - Définition 61
4.2 - Quelques caractéristiques du trafic induit 62
4.3 - Estimation du trafic induit 63

• 1 ' \FFFCT VTTON


I - LES MÉTHODES 67
II - L'INFLUENCE DES MESURES D'EXPLOITATION SUR L'AFFECTATION 69
2.1 -Jalonnement 69
2.2 - Interdiction de traversées 70
2.3 - Aménagement des points de choix 70
2.4 - Incidence des mesures réglementaires 70
III - LA RÉPARTITION MODALE 71
ANNFXFS
ANNEXE 1 - Détermination du coefficient de visibilité 74
ANNEXE 2 - Les matériels de comptages automatiques 76
ANNEXE 3 - L'utilisation des comptages 78
ANNEXE 4 - Les enquêtes de circulation par interview des conducteurs 83
ANNEXE 5 - Vitesses 91
ANNEXE 6 - Coûts de circulation et affectation 92
ANNEXE 7 - Le bilan économique 93
ANNEXE 8 - Les outils informatiques 93

LEXIQUE DES PRINCIPAUX TERMES UTILISÉS 94

O1I>1 ___AJvii\A__rH.lfc> V.TJL_JN l l l v A l J t . 96

4
INTRODUCTION

L
J étude de trafic est un Elle aide à déterminer le type
élément fondamental d'aménagement qui convient
qui intervient en amont depuis le simple traitement
de toute réflexion relative à d'un carrefour jusqu'à la
l'aménagement des infrastruc- grande liaison autoroutière.
tures de transport. Elle guide également le di-
Les trafics, en effet, reflètent mensionnement de la chaus-
l'organisation de l'espace et sée (structure) comme son
les liens indispensables entre profil en travers et son entre-
les activités et les hommes. tien.
Leur connaissance permet de C'est la connaissance du trafic
cerner les enjeux pour les par- lourd et de son agressivité qui
tenaires socio-économiques, déterminera la structure de la
pour l'aménagement du terri- chaussée et la périodicité des
toire départemental, régional interventions d'entretien.
ou national, le désenclave- Ce sont les mouvements direc-
ment de l'espace rural, l'accès tionnels qui orienteront les
aux zones d'activités indus- choix techniques d'aménage-
trielles et commerciales, aux ment d'un carrefour : cycle de
loisirs. feux, dénivellation, voies spé-
La photographie de l'existant cialisées...
permet à la fois de hiérarchi- C'est l'estimation des trafics de
ser le réseau routier par rap- transit qui mettra en lumière
port aux fonctions qu'il assure l'opportunité d'une déviation
et de mettre en évidence les d'agglomération.
problèmes qui se posent dans C'est la nature des grands flux
l'écoulement des flux avec qui permettra la recherche des
toutes les conséquences qui
en résultent sur le fonctionne- tracés et des itinéraires et la
ment des activités humaines. détermination des capacités et
L'évolution prévisible de l'acti- des points d'échanges.
vité est à son tour un élément C'est la fonction et le rôle de
générateur des trafics et les chaque axe qui constituera un
conditions dans lesquelles les élément déterminant dans la
relations s'effectuent sont hiérarchisation des réseaux et
déterminantes dans le proces- des choix budgétaires.
sus de développement et de Les niveaux des trafics et leur
localisation des populations et évolution sont essentiels pour
des entreprises. déterminer l'urgence des
mises en service et le phasage
Dans ce sens, l'étude de trafic I des opérations.
constitue l'outil de base pour
rechercher les solutions opti- La connaissance des usagers et
males d'aménagement comp- : des bénéficiaires est un moyen
te tenu des problèmes mis en de concertation entre les ges-
évidence, des évolutions pré- tionnaires et financeurs (Etat,
visibles et des objectifs visés. Régions, Départements, Com-
munes) et d'aide à la décision ches employées, les pratiques,
pour le choix des solutions et les méthodes appliquées selon
des moyens financiers néces- l'importance du problème à
saires à leur mise en œuvre. traiter et constitue une mise à
Elle permet également l'éva- plat de l'expérience acquise
luation économique des pro- dans le domaine des études
de trafic.
jets (rentabilité pour l'usager
et la collectivité) et la mesure Le guide s'adresse à toutes les L'objectif est de donner des
de l'efficacité économique et personnes ayant à traiter un références techniques et
sociale des investissements problème en rapport avec les documentaires et des indicateurs
(développement urbain, re- études de trafic, en particulier : déterminés au fil du temps grâce à
structuration de l'espace, fonc- "•* Les personnes arrivant la pratique et à l'expérience, en vue
tionnement et création d'acti- dans les services " TRAFIC " de traiter une étude de trafic.
vités, accroissement de mobili- des CETE et SETRA ; en tant Néanmoins, ce document ne permet
té et d'accessibilité, améliora- que futurs spécialistes, ce pas de résoudre tous les problèmes
tion du cadre de vie, réduc- guide contribuera à leur for- liés à la connaissance ou à la prévi-
tion du bruit dans les agglo- mation en leur apportant des sion des trafics mais donne des
mérations et des nuisances connaissances harmonisées au éléments relatifs aux conditions de
diverses...). niveau national.
réalisation et aux choix des
On comprend alors la nécessi- • Les maîtres d'ouvrages méthodes.
té d'entreprendre une démar- délégués (DDE et STD) pour
che systématique de connais- leur permettre :
sance du trafic avant toute • de mettre au point le cahier
réflexion sur les solutions des charges en vue de com-
d'aménagement. Mais la dé- mander une étude de trafic
marche doit être adaptée au localisée,
type de problème et variera • d'assurer le suivi en cours
sensiblement selon que l'on d'étude et d'interpréter les
traite une question ponctuelle résultats,
(aménagement de carrefour,
point singulier, rectification, • de mieux apprécier l'intérêt
élargissement...) une déviation et les possibilités d'exploita-
d'agglomération ou un projet tion qu'offre une étude de tra-
concernant un réseau com- fic.
plexe et étendu. Souvent affai- •* Les stagiaires des organis-
re de spécialistes, l'étude du mes de formation (CIFP,
trafic doit néanmoins pouvoir ENPC.) lors des sessions " étu-
être comprise de tous les par- des de trafic ".
tenaires, techniciens et déci- •* Les bureaux d'études rou-
deurs qui interviennent dans tiers, publics ou privés (DDE,
le processus d'élaboration et DRE, STD, Sociétés concession-
de mise en œuvre d'un amé- naires d'autoroutes) pour :
nagement routier. • leur donner les moyens de
juger s'ils sont aptes ou non à
traiter en régie un problème
Pourquoi et pour qui un de trafic donné,
guide ?
• réaliser eux-mêmes le cas
Ce guide constitue un élément échéant des études légères,
de réponse aux besoins et • dans le cas d'études plus
attentes exprimés par les ges- complexes, évaluer les coûts,
tionnaires du réseau routier en la durée, les moyens et la pla-
matière de connaissance et nification des tâches qu'ils
prévisions du trafic routier. confieront à un bureau
Il fait le point sur les démar- d'étude spécialisé (CETE),

6
• mieux percevoir l'articula- vant l'aider à résoudre son

tion qui existe entre l'étude de problème.
trafic et les autres études se Pour les aménagements ponc-
rapportant à un même projet tuels de type aménagement de
(études d'environnement, carrefour plan (à feux, à prio-
études de tracé, d'ouvrage rité, giratoire) ou de carrefour
d'art, etc.). dénivelé, le présent guide n'a
pas la prétention de se substi-
Limites du guide tuer aux ouvrages spécialisés,
qui abordent ces domaines
Le vocable étude de trafic spécifiques.*
sous-entend bien souvent un
ensemble de techniques ou D'une façon générale, les pro-
démarches plus ou moins blèmes posés par la gestion
lourdes pouvant aller du des conflits de circulation
simple comptage à l'élabora- (entrecroisement, insertion,
tion d'un schéma routier déboîtement sur voie rapide)
d'envergure régionale ou ne sont pas traités dans ce
même nationale. guide.
De sorte que tout projeteur Pour ces aménagements parti-
devant concevoir un aménage- culiers, les recommandations
ment routier cherchera inévita- figurant dans ce guide ne
blement dans ce guide les élé- concernent que l'évaluation
ments ou informations pou- des débits à écouler.

COMMENT UTILISE-T-ON LE GUIDE ?


Une étude de trafic peut être tuent les cinq parties de ce
effectuée sur des cas et avec guide. Les étapes qui sont re-
des objectifs divers tels que : présentées sur l'organigramme
• connaître les flux de trafic et ci-après sont les suivantes :
les conditions de circulation
pour rechercher le type d'amé- A - Le réseau routier
nagement le plus adapté,
En fonction du problème posé,
• réaliser un calcul de rentabi- il convient, en tout premier lieu,
lité pour comparer des solu- de définir l'ensemble des sec-
tions alternatives, tions de route qui sont concer-
• ou, en amont de tout projet nées par l'étude : le réseau sur
routier, effectuer une photo- lequel on effectue le diagnostic
graphie de l'existant, un dia- ou pour lequel on projette de
gnostic... réaliser des aménagements,
Le guide aborde tous ces as- mais aussi les autres routes qui
pects et les problèmes suscep- peuvent constituer des itiné-
tibles de se poser dans une raires concurrents ou complé-
mentaires.
étude de trafic, mais, selon
l'objectif poursuivi et l'ampleur Cette partie donne des indica-
du sujet, on pourra se limiter à tions sur la façon de sélection-
certains aspects de la démarche. ner ce réseau et de le décou-
Dans le cas le plus large, cette per, ainsi que sur les princi-
démarche peut être décompo- pales caractéristiques dont la
sée en cinq étapes qui consti- connaissance est nécessaire

• C f . b i b l i o g r a p h i e I . I I .I I I 7
pour apprécier le niveau de E - L'affectation
service offert aux usagers.
La cinquième partie expose Même si l'ensemble de ces
les méthodes permettant de étapes n'est pas nécessaire
B - Les trafics actuels répartir des courants de trafic dans tous les cas, il est conseillé au
entre itinéraires concurrents. lecteur, qu'il traite lui-même l'étude
La deuxième partie décrit les Ces techniques seront utilisées
méthodes utilisées pour de trafic ou qu'il la confie à un
pour estimer le trafic sur un
connaître les trafics actuels : tracé neuf et pour comparer bureau spécialisé, de parcourir
• d'abord le niveau de trafic- diverses solutions de tracés ou l'ensemble du document.
sur une section de route : esti- différentes hypothèses d'é-
mation du débit en un point changes. Elles permettent éga-
précis à partir de comptages lement de reconstituer la situa-
automatiques ou manuels, tion actuelle lorsque l'on ne
• puis sa composition selon connaît pas précisément les
les types de véhicules. itinéraires empruntés par tous
les courants de trafic. Cette
Sont présentés ensuite, les partie traite également de la
outils qui permettent l'identifi- répartition modale et de l'inci-
cation même des flux, depuis dence des aménagements rou-
les mouvements directionnels tiers sur les autres modes de
à un carrefour jusqu'à la transport.
connaissance des courants
" origine-destination " sur une
zone géographique plus ou
moins large.
Cette partie présente égale- Afin de ne pas alourdir la lec-
ment quelques ratios généraux ture, certains aspects tech-
et des modèles qui permettent niques particuliers ont été ren-
de déterminer des ordres de voyés en annexe. C'est ainsi
grandeur sur les trafics en que l'on trouvera en annexe 1
l'absence de recueil de don- une description des méthodes
nées. Enfin, il donne un aper- de détermination du coeffi-
çu des principales fonctions cient de visibilité, en annexe 2
que peut assurer une route et une note sur les matériels de
clés indicateurs qui permettent comptages, en annexe 3 un
de les identifier. développement sur l'utilisation
des comptages, en annexe 4
des précisions relatives aux
C - Les conditions de circulation enquêtes par interview, en
La partie trois présente les annexe 5 quelques définitions
paramètres caractéristiques concernant les vitesses, et en
des conditions de circulation annexe 6 les éléments relatifs
et la façon de les appréhender aux coûts de circulation et à
afin de dresser un diagnostic l'affectation.
et d'aider à la recherche de On trouvera dans l'annexe 7
solutions. quelques références sur la
théorie économique et sur
l'application des études de
D - La projection du trafic trafic aux calculs de rentabili-
Sont abordées ici les hypothèses té. Le bilan économique est,
relatives à l'évolution du trafic en effet, l'une des utilisations
dans le temps et à la prise en possibles de l'étude de trafic
compte de l'induction due à au même titre que les études
l'amélioration de la route. de bruit, le dimensionnement

<s
des chaussées ou les études • Pour des aménagements - le réseau et ses caractéris-
de sécurité qui ont toutes pour ponctuels (carrefour, créneau tiques géométriques,
base la connaissance des tra- de dépassement, élargissement - le niveau et la composition
fics et des conditions de circu- de petites sections sur RN ou du trafic,
lation. Enfin, l'annexe 8 pré- RD, rectification de virage, bar-
reau de desserte de générateur - l'évolution à court et long
sente les principaux outils
spécifique, etc.), il ne sera né- termes,
informatiques disponibles.
cessaire d'aborder que les as- et selon le cas :
pects suivants dans la plupart
- les phénomènes de satura-
des cas :
tion si le niveau de trafic est
Selon sa préoccupation, le lec- - le niveau et la composition important,
teur pourra se référer à tel ou du trafic - l'affectation s'il existe au
tel aspect particulier : - l'évolution à court et long moins un échange intermé-
• S'il se limite à un diagnostic termes. diaire.
de l'existant, les méthodes de • l'oui les déviations d'agglo- • Pour d'autres aménage-
projection et de calcul d'induc- mération, il est nécessaire ments plus importants, il sera
tion de trafic ne lui seront pas d'aborder un nombre d'aspects nécessaire de traiter l'ensemble
utiles. plus important : des points du présent guide.

LE RESEAU ROUTIER LES TRAFICS ACTUELS


définition - découpage niveau - composition
caractéristiques flux - fonctions de la route

LES CONDITIONS DE CIRCULATION


capacité - vitesses
seuils d'encombrement

I)
LA PROJECTION DU TRAFIC
croissance - trafic induit
Diagnostic
Recherche de solutions

L'AFFECTATION DE TRAFIC
sur le réseau futur

UTILISATIONS DIVERSES
- bilan économique
- étude de bruit
- dimensionnement des chaussées
- études de sécurité...
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LE
RESEAU
ROUTIER
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Z 'aire et le réseau d'étude, ainsi que le découpage géographique, devront être
définis avec beaucoup de soin en fonction du problème posé, afin d'établir un
diagnostic précis et de cerner au mieux les incidences du projet routier sur
toutes les sections de routes concernées.
La description du réseau et les caractéristiques à prendre en compte seront différentes
selon qu'on se situe en rase campagne ou en agglomération. Pour la plupart des para-
mètres nécessaires, le recueil ne pose pas de problème particulier ; toutefois, pour le
coefficient de visibilité et la rampe, des méthodes de recueil seront présentées à la fin
de cette partie.

- DEFINITION DU RESEAU D'ETUDE

1.1 - LE RESEAU D'ETUDE


Le réseau d'étude est constitué l'inventaire des flux de trafic
de l'ensemble des tronçons concernés directement ou
de route existants ou projetés indirectement par le projet : le
pour lesquels l'une ou l'autre réseau comprend l'ensemble
des solutions envisagées du des itinéraires pouvant être
projet est susceptible d'exercer empruntés par ces flux.
une influence sur le trafic. La taille du réseau dépendra
Le réseau d'étude s'inscrit dans donc de l'ampleur du projet. Il
conviendra de prendre en
ce qu'on appelle communément compte tous les aménage-
l'aire d'étude. ments susceptibles d'être réali-
Sa détermination passe par sés sur le réseau.

1.2-ASPECTS TECHNIQUES
On considérera qu'un même Il faudra être attentif aux pro-
flux tic trafic origine-destina- blèmes particuliers amenant
lion (().!).) n'aura en général les usagers à utiliser certains
pas plus de trois itinéraires itinéraires " inattendus " : satu-
réalistes : la sélection pourra
être faite à partir de la ration, modalité d'exploitation
connaissance du terrain, ou de la route (bis, délestages,
sur la base de rapports de lon- interdictions, signalisations,
gueur, de temps de parcours... limitations).

13
1.3-DECOUPAGE

A - Découpage géographique Toutefois, il conviendra de ne


pas négliger les aspects infor-
L'identification des flux O.D. matifs du découpage, et de
se fait sur la base d'un décou- tenir compte éventuellement
page géographique qui doit de générateurs particuliers
prendre en compte le réseau actuels ou futurs (Z.I., hyper-
d'étude et ses points d'entrée- marchés...).
sortie.
Il faut noter qu'avec les mo-
C'est la même démarche qui Théoriquement : une zone de yens informatiques actuels, le
découpage géographique ne problème du découpage peut
permet de définir le réseau à
doit contenir que des généra- être revu au fur et à mesure
prendre en compte et le découpage teurs (ou récepteurs) dont les
géographique. de l'étude, dans la limite de
" usagers " ont et auront à leur l'information la plus fine saisie
disposition les mêmes itiné- au moment du recueil de don-
raires pour se rendre dans (ou nées.
venir de) chacune des autres
zones. B - Découpage du réseau
En général plus on s'éloigne Le réseau routier retenu pour
du projet, plus les zones l'étude est décomposé en tron-
seront étendues. En particulier çons homogènes du point de
pour les zones extérieures à vue du trafic supporté :
l'aire d'étude, si le réseau le • même niveau et structure du
permet, on peut se limiter aux trafic sur toute la longueur du
points d'entrée-sortie. tronçon,
Pratiquement, dans un souci de • aucun générateur de trafic-
simplification (limitation du significatif en dehors des
nombre de zones), et pour tra- extrémités du tronçon (carre-
vailler sur des flux statistique- four important ou aggloméra-
ment significatifs (cf. enquêtes) tion). Chaque tronçon est
on sera amené à opérer des ensuite décomposé en sous-
regroupements par rapport au sections homogènes du point
découpage théorique et à passer de vue des caractéristiques
à des centroïdes de zones. géométriques.*

14 * Cf. Il ci-après
Il - CARACTERISTIQUES DU RÉSEAU D'ÉTUDE
Les caractéristiques de chaque campagne, est déterminée par
tronçon de route condition- la largeur du tronçon, son coef-
nent : ficient de visibilité, sa rampe et
- la vitesse, le trafic qui l'emprunte.*
- la consommation de carbu- La consommation dépend de
rant, la vitesse, de la rampe, de la
- Tinconfort, sinuosité de la route et des
conditions de circulation (cir-
- la sécurité. culation fluide ou congestion-
La vitesse des véhicules, en rase née).

2.1 - LES CARACTERISTIQUES


À PRENDRE EN COMPTE
EN RASE CAMPAGNE
A - Largeur utile de la chaussée - 2 x 2 voies
C'est la largeur de la partie uti- - autoroute 2 x 2 voies
lisée pour la circulation nor- - autoroute 2 x 3 voies.
male des véhicules hors acco-
tements, bandes d'arrêt... B - Visibilité
Neuf catégories sont habituel- La distance de visibilité doit
lement distinguées : être mesurée de kilomètre en
- 5 m ou moins
kilomètre tout le long de la
sous-section. On calculera le
- 6m
coefficient de visibilité moyen
-7 m défini comme la moyenne
- 9 m (en voie de disparition) arithmétique des distances de
- 10,50 m visibilité en mètres, tronquées
- 14 m (en voie de disparition) à 500 et divisées par 500.

D
Dans le cas d'une bande
axiale continue interdisant
le dépassement, il convient de rete-
nir un coefficient fictif inférieur au
coefficient réel.

1
Cf. Bibliographie IV 15
C - Rampe avec lj et Pj la longueur et le
coefficient de la rampe mo-
II convient de distinguer le cas yenne de chaque tronçon i
d'un profil en long régulier et considéré comme homogène
celui d'un profil chahuté. en rampe.
Dans le premier cas, le coeffi-
cient rampe à prendre en D - Limitations éventuelles de
compte est défini comme la vitesse
somme des dénivelés (en Si elles sont différentes du
valeur absolue) divisée par la droit commun.
longueur de la sous-section.
E - Régime des accès
Dans le second cas, on appli-
quera la formule suivante : II convient également de clas-
ser les sous-sections selon
qu'elles comportent ou non
(li • Pf)
1 2
des carrefours à niveau et
selon que les accès riverains
sont autorisés ou pas.

2.2 - LES CARACTERISTIQUES


À PRENDRE EN COMPTE
EN AGGLOMÉRATION
A - La population Le nombre et la largeur des
voies sont appréciés en ex-
II s'agit de la population ag- cluant les parties de chaussée
glomérée exprimée en habi- effectivement utilisées par le
tants telle qu'elle résulte du stationnement.
dernier recensement général
de la population effectué par C - Le nombre total de carre-
l'INSEE (présentement 1990). fours
B - Le type de voirie D - Le nombre de carrefours
On distingue habituellement équipés de feux tricolores
cinq catégories :
- voirie normale à 2 voies E - Les points durs entraînant un
étroites ralentissement des PL
vitesse autorisée inférieure - voirie normale à 2 voies Outre les carrefours, il peut
ou égale à 50 km/h larges s'agir de virages accentués ou
- voirie normale à 3 voies autres difficultés ponctuelles.
- voirie normale à 4 voies
- voirie rapide

16
2.3 - LES METHODES DE
RECUEIL DE DONNÉES
La plupart des éléments à niveau, des points hauts et
recueillir ne nécessitent pas des points bas.
d'explication particulière : • remblais, déblais Ces trois méthodes peuvent
pour la situation actuelle, une
- estimation visuelle par un être également employées
reconnaissance d'itinéraire
suffit ; pour le projet les don- projeteur " avisé ", pour les sections de route qui suivent
nées sont faciles à déterminer. le terrain naturel.
- mesure avec utilisation d'un
Deux paramètres toutefois matériel spécialisé, tel que le
sont plus délicats à estimer, il déclivimètre ou le clivimètre,*
s'agit : - calcul à partir des données
- du coefficient de visibilité, de la B.D.R.** qui donnent le
profil en long de la route à
- du coefficient rampe. partir d'un passage " Gyros ".
Il convient toutefois de préci-
• Section à l'état de projet
ser que, dans la plupart des
cas, une estimation grossière L'utilisation des programmes
de ces paramètres sera suffi- " piste " ou " micropiste " per-
sante. met entre autres la sortie du
dessin du profil en long
duquel on peut tirer directe-
A - Détermination du coefficient ment la rampe.
rampe
"» Section de route existante B - Détermination de la distance
La reconnaissance d'itinéraire de visibilité
permet de classer les sections
en deux catégories : "* Section de route existante
- celles qui suivent le terrain • Première méthode : par dépla-
naturel, cement relatif de deux véhicules
équipés (cf. annexe 1- 1er cas).
- celles qui sont en déblais ou
• Deuxième méthode : utilisa-
remblais.
tion de cameroute et d'un
• terrain naturel gabarit de lecture.
Utilisation d'une carte IGN au • Troisième méthode : utilisa-
1/25 000 et calcul des dénive- tion de Gyros qui donne le
lés à partir des courbes de profil en long et le tracé en

* Déclivimètre : appareil fixé au


tableau de bord du véhicule et qui
indique directement le pourcentage
de la pente. Il est nécessaire de rou-
ler à vitesse constante et d'avoir des
amortisseurs " bloqués ".
Clivimètre : appareil de visée qui
donne le même renseignement en
repérant le point haut à partir du
point bas.

•* B. I). R.
Routière
Banque de Données
17
plan et permet de calculer
la distance de visibilité de la
même façon que pour un tracé
neuf (cf. annexe 1 - 2e cas) à
condition de rajouter les
" masques " éventuels (végéta-
tion, habitat) qui auront été
repérés sur le terrain.
•Quatrième méthode : simpli-
fication de la première métho-
de par un projeteur expéri-
menté et un seul véhicule.
"* Section de route en pro-
jet
A partir du profil en long et
du tracé en plan et de la
méthode décrite à l'annexe 1
(2e cas).
A noter que les programmes
" piste " et " micropiste " four-
nissent automatiquement un
diagramme de visibilité théo-
rique (sans tenir compte des
plantations ou constructions
gênantes).

18
LES
TRAFICS
ACTUELS
Page laissée blanche intentionnellement
elon le problème posé, le niveau de connaissance du trafic concerné devra
être plus ou moins fin : les éléments nécessaires et les outils de mesure ne seront
pas les mêmes pour analyser une dénivellation de carrefour ou l'aménagement
d'un réseau routier intéressant un vaste secteur géographique. Mais, dans tous les cas, il
faudra connaître le niveau moyen de trafic concerné.
Au-delà de cette donnée élémentaire, il sera la plupart du temps indispensable d'avoir une
connaissance quelque peu précise de la composition de ce trafic : type de véhicules,
fluctuations temporelles. Dans des cas plus complexes, il devient nécessaire de connaître
en plus comment ces trafics se répartissent dans l'espace : il s'agit alors d'une analyse en
termes de flux qui va de la connaissance de mouvements directionnels à un carrefour
jusqu'à l'estimation des échanges entre pôles.
Enfin, l'utilisation de toutes ces données pourra être complétée par des approches plus qua-
litatives permettant de préciser les fonctions principales assurées par la route et le
réseau étudié. Les aménagements routiers possibles ne sont en effet pas indépendants, pour
nu même niveau de trafic, des fonctions de la route : route touristique ou fonction PL par
exemple.
Seront donc traités successivement les points suivants :
- niveau de trafic, composition de trafic, estimation des flux, fonctions de la route.
On trouvera à la fin de cette partie un tableau de synthèse sur les principaux types de
recueil de données.

- LES NIVEAUX DE TRAFIC

1.1 - LES COMPTAGES

La c o n n a i s s a n c e du v o l u m e des postes équipés de tubes


de la c i r c u l a t i o n s u r l ' a x e pneumatiques, fournissant
- ou les axes - concerné(s) des chiffres correspondant à
par une étude de trafic est le des paires d'essieux (unité de
support fondamental de celle- comptage automatique :
ci. A l'heure actuelle, la sour- U.C.A),
ce essentielle de renseigne- • ceux qui sont donnés par
ments dont on dispose à ce des postes équipés de boucles
sujet est constituée par les magnétiques, fournissant des
comptages.* chiffres correspondant à des
véhicules réels (tous véhicules
On peut classer ceux-ci en confondus),
trois catégories : »» les comptages manuels
m les comptages autorou- qui, bien évidemment, indi-
tiers (cumul des échanges de quent des véhicules réels.
gare à gare) qui indiquent des La majeure partie des comp-
véhicules réels, tages dont les résultats sont
"• les comptages automa- utilisés sur le plan national
provient des compteurs auto-
tiques routiers qui sont de matiques routiers ; les écarts
deux types : observés entre les chiffres
• ceux qui sont donnés par fournis par les boucles

* Cf. bibliographie VI, XXIII 21


magnétiques et ceux fournis
par les tubes pneumatiques
sont en moyenne de 10% et
varient selon l'importance du
trafic PL et sa composition. On
considère, à défaut d'informa-
tions complémentaires sur les
types de PL, qu'un comptage
automatique par tube pneu-
matique donne un résultat
égal à :
(nombre de VL) +1,6 (nombre de PL)

1.2 - L'UTILISATION DES COMPTAGES


Les renseignements que l'on réaliser.
tire des comptages peuvent Voici une liste d'indicateurs
varier selon l'importance ou qui peuvent être recherchés
la nature de l'étude de trafic à selon le cas :

- trafic journalier moyen annuel (JMA),


- trafic journalier moyen hors été, // est important de savoir
- trafic journalier moyen été (JME) qui est le plus souvent qu'il n'est pas toujours pos-
constitué par le trafic journalier moyen des mois de juillet et sible d'obtenir ces " données " parti-
d'août, culièrement si l'on fait appel aux
- trafic de pointe été, compteurs automatiques routiers :
- trafic journalier moyen ouvrable, cela est lié d'une part, à la méthodo-
- trafic journalier de fin de semaine, logie adoptée pour la pose des comp-
- trafic moyen horaire, teurs et à la durée des comptages,
- trafic de trentième heure (dans les débits horaires de l'an- et d'autre part au type de matériel
née classés par ordre décroissant), employé.
- trafic moyen de l'heure de pointe du matin ou du soir (en
zone périurbaine).

Cette liste n'est pas exhaustive études spécifiques, d'avoir


et il est possible, pour des recours à d'autres résultats.

22
1.3-METHODOLOGIE DES
COMPTAGES
Sur la plupart des routes à Sur le reste du réseau il existe
forte circulation (essentielle- des recensements tournants de
ment les RN), on dispose, durée et de périodicité varia-
sur certaines sections, de bles.
comptages permanents (les Signalons qu'aucun comptage
compteurs sont installés à des n'est effectué sur un grand
endroits fixes et fonctionnent nombre de routes départemen-
tous les jours de l'année). tales.

1.4-MATERIEL UTILISE
Dans beaucoup de départe- treurs journaliers qui ne peu-
ments, les compteurs automa- vent fournir que des rensei-
tiques utilisés sont d'un modè- gnements très imprécis.
// est important en cas de le assez ancien. A côté des Depuis quelques années, on
changement de technique de compteurs horaires (qui sont note une évolution sensible
comptage de veiller à la cohérence de ceux qui permettent d'obtenir du matériel de comptage (voir
l'information reçue, afin que l'évolu- le plus de renseignements), annexe 2) et des appareils de
tion réelle du trafic puisse être appré- on trouve des compteurs jour- type nouveau devraient rem-
ciée correctement. naliers et même des comp- placer progressivement les
teurs totalisateurs enregis- anciens compteurs.

23
1.5 LES PROBLEMES POSES
PAR L'UTILISATION
DES COMPTAGES
DANS LES ÉTUDES
DE TRAFIC
Lorsqu'on réalise une étude de en véhicules réels de ceux qui
trafic, la première difficulté à sont donnés en paires d'es-
laquelle on se trouve confronté sieux, ce qui parfois est loin
est celle d'utiliser correcte- d'être évident), il est nécessai-
ment les résultats des comp- re de vérifier si :
tages : il est nécessaire, en effet, • les pannes éventuelles de
de recueillir sur un ou plusieurs compteurs n'ont pas été d'une
axes tous les éléments utiles à durée telle que le calcul des
l'étude et ce, sur plusieurs moyennes périodiques en est Dans le cas d'un manque
années, pour avoir une idée de affecté, total d'informations, il est
l'évolution de la circulation. Les
problèmes auxquels on se heur- • l'emplacement d'un comp- souvent indispensable d'effectuer
te le plus souvent sont les sui- teur a été modifié, ce qui se des comptages bien localisés et de
vants : traduit par une augmentation durée très courte pour pallier
ou une baisse du trafic par l'absence des données de base. La
• anomalies dans l'évolution rapport aux chiffres enregis- période de comptage doit être judi-
des comptages sur un axe trés dans les années antérieu- cieusement choisie pour être repré-
pour une ou plusieurs pério- res, sentative. On se reportera à
des,
l'annexe 3 pour les détails relatifs à
• incohérence dans les tra- • un poste tournant a été rat-
taché* à tort à un poste per- la méthodologie des comptages et à
fics observés sur diverses sec- leur utilisation.**
tions d'un axe, manent pour lequel l'évolution
du trafic est certainement peu
• manque total d'informa- comparable.
tions sur une partie du réseau.
Une fois qu'on a analysé,
Pour tenter de résoudre ces dans la mesure du possible,
problèmes (on suppose bien les différentes causes des diffi-
entendu qu'au départ on a cultés rencontrées, il faut pro-
procédé à " l'harmonisation céder à des réajustements et
des données, c'est-à-dire qu'on éventuellement à l'élimination
a distingué les enregistrements des données douteuses.

* Les postes de recensement tournant


sont souvent rattachés au poste per-
manent le plus proche : on considère
alors que l'évolution des trafics est la
même, ce qui n'est pas toujours vrai.
Le problème se pose de façon plus
aiguë lorsqu'une roule traverse deux
départements, les postes de rattache-
ment étant différents. ** Cf. également bibliographie VII
Il-LA COMPOSITION DU TRAFIC
Les comptages autoroutiers per- L'arrivée sur le marché de
mettent de connaître de façon nouveaux matériels (voir an-
systématique la composition du nexe 2) permettant la discrimi-
trafic empruntant une autoroute nation VL - PL devrait norma-
à péage : ils offrent même la lement aboutir, dans les an-
possibilité de répertorier les nées qui viennent, à combler
véhicules selon plusieurs caté- nos lacunes considérables
gories. Il n'en est pas de même, concernant le trafic lourd.
loin de là, sur le reste du réseau Mais encore faut-il signaler
(routes nationales et plus encore que selon le type de matériel
réseaux départementaux), ce utilisé, la définition du PL est
qui est très gênant dans la variable !
mesure où une connaissance
précise de la quantité de trafic Pour les comptages manuels,
lourd est nécessaire pour la c'est l'apparence du véhicule
construction et l'entretien des qui permet l'identification.
chaussées.
On pourra alors distinguer :
A l'heure actuelle, la principa- • les VL avec éventuellement
le source de renseignements
dissociation selon qu'ils trac-
dont nous disposons est cons-
tituée par les recensements tent une remorque ou une
manuels effectués TOUS LES 5 caravane,
ANS* sur les routes nationales • les autocars ou les autobus,
de l'ensemble du territoire, • les PI. de plus de 3.^ tonnes
recensements limités aux sec- de PTAC qui correspondent ap- Cette catégorie peut être ven-
tions où se trouvent les postes proximativement aux véhicules à tilée selon qu'il s'agit de
de comptages permanents (ou deux essieux avec roues jume- camions seuls, camions + remorques
semi-permanents). Ces comp- lées à l'arrière et aux camions ou semi-remorques et également
tages concernent en principe qui ont plus de 2 essieux. selon le nombre d'essieux
les PL de charge utile supé-
rieure à 5 tonnes, mais ce
seuil ne correspondant pas à
un aspect visuel identifiable,
les données publiées peuvent
être entachées d'erreurs impor-
tantes. Pour le recensement de
1990, cette définition a été
abandonnée et remplacée par
une décomposition selon le
nombre d'essieux.
Sur les RI), les recensements
ne sont pas effectués de façon
systématique. Il faut bien
constater que les données
actuelles concernant la com-
position du trafic sont très
insuffisantes** et qu'il est
nécessaire d'améliorer consi-
dérablement notre connaissance.

* Cf. bibliographie XXIV


** sauf lorsqu'on a la possibilité tic
procéder à des enquêtes spécifiques
dans le cas d'études particulières.
• les autres utilitaires dits étudié et les spécificités cars), tandis que pour des
transports légers, locales, cette décomposition aménagements ponctuels, la
sera plus ou moins fine. Pour décomposition sera fonction
• les engins agricoles et de TP, l'étude d'un réseau complexe, du problème à traiter (par
• les deux roues éventuelle- on se bornera, la plupart du exemple piste cyclable, voie
ment immatriculés ou non et temps, à une décomposition poids lourds) et du milieu
les véhicules sans permis. grossière en véhicules légers concerné (par exemple, zone
intégrant les petits utilitaires et rurale à forte densité de circu-
Selon le type d'aménagement en poids lourds (avec auto- lation agricole ou d'autocars).

LE SONDAGE DE CIRCULATION 1990

Ce sondage manuel, effectué sur environ 450 points du réseau national


(RN et autoroutes) permet d'apprécier certains éléments sur l'utilisation de
ce réseau. Le recueil de données répond aux trois objectifs suivants :
m* Connaissance du trafic étranger : pourcentage d'étrangers par type
de véhicule, avec le détail par pays.
»» Décomposition par catégorie de véhicules :
On distingue les catégories suivantes :
• VL avec/sans remorque,
• PL ventilés selon 4 catégories (liées aux nombres d'essieux),
• transports en commun,
• deux-roues immatriculés.
ii# Répartition des véhicules par origine :
• français : VL par département d'immatriculation,
• étrangers : VL et PL par pays.
Cette décomposition par type de véhicule et par origine au vu des imma-
triculations nous permet d'établir un diagnostic sur les fonctions remplies
par un axe (trafic lourd, trafic local, régional, international).

Les résultats de ce sondage sont en cours d'exploitation.


Les documents à paraître (1er semestre 92) :
• cartes thématiques,
• rapport d'analyse.
Des exploitations particulières, à partir d'une base de données, peuvent
être obtenues auprès du SETRA ou des CETE.

26
III - LES FLUX DE TRAFIC

Les comptages automatiques naissance du trafic local (non


ou manuels, s'ils permettent directement concerné par le
de connaître les volumes de nouveau tracé) et du trafic
trafic en certains points des déplaçable (susceptible
axes routiers, ne nous fournis- d'emprunter le nouvel itinérai-
sent aucune indication sur la re) et, éventuellement, décom-
nature de celui-ci. Or, pour position de ce dernier par
l'étude de certains projets, il couples " origine-destination ".
est nécessaire de disposer de
renseignements plus détaillés
sur l'orientation des flux : Il est donc souvent nécessaire
pour compléter les informa-
- pour un carrefour mouve- tions obtenues de procéder à
ments directionnels, des enquêtes dont l'importan-
ce et le coût sont très varia-
- pour une déviation d'agglo-
bles. Nous allons essayer
mération : décomposition du
trafic en flux d'échanges et flux dans ce chapitre de faire
de transit, le point sur les différents
types d'enquêtes actuellement
— pour une route neuve : con- pratiquées.

3.1 - LES COMPTAGES MANUELS


Ils constituent la formule pour un observateur de
d'enquête à la fois la plus sim- prendre en compte dans un
ple et la moins onéreuse et carrefour plus de deux cou-
présentent en outre l'avantage rants de circulation sans risque
de ne pas perturber la circula- d'erreurs,
tion. On les utilise de façon
spécifique dans la détermina- • pour éviter d'utiliser trop de
tion des flux directionnels monde et toujours pour limiter
dans les carrefours. les risques d'erreurs entraînés
Les comptages manuels per- par un relâchement de l'atten-
mettent d'obtenir des informa- tion, la durée des comptages
tions précises : ils présentent directionnels ne doit pas excé-
toutefois quelques inconvé- der - en ce qui concerne les
nients : comptages aux carrefours -
• il est nécessaire de disposer plus de 2 à 3 heures par jour
d'un personnel assez impor- (on opère en général pendant
tant si l'on veut obtenir des une heure de pointe et pen-
renseignements suffisants : par dant une heure creuse, sou-
exemple pour peu que le tra- vent même pendant des frac-
fic soit dense, il est difficile tions d'heure).

27
3.2 - LES ENQUETES PAR
COLLAGE DE PAPILLONS OU
DISTRIBUTION DE CARTES
Elles permettent de connaître ou récupèrent les cartes aux
pour un secteur déterminé la différentes sorties du secteur.
provenance et la destination Ce type d'enquête présente
des véhicules engendrés par l'avantage, outre la rapidité de
les zones extérieures. l'exploitation, de pouvoir se
Le procédé employé est le sui- faire de jour comme de nuit
vant : (encore que dans le dernier
cas il n'est pas toujours facile
A chaque entrée du secteur, d'effectuer le repérage des
des agents collent sur le pare- papillons) mais il présente
brise des véhicules qui y nombre d'inconvénients. En
pénètrent des papillons, ou particulier, il ne permet pas de
distribuent des cartes aux connaître l'origine et la desti-
conducteurs, portant un nation exacte des véhicules
numéro spécifique (ou une mais seulement les points
couleur particulière). D'autres d'entrée et de sortie du sec-
agents repèrent les papillons teur étudié.

Ces deux types d'enquêtes sont par-


ticulièrement adaptés au problème
3.3 - LES ENQUÊTES PAR des déviations d'agglomérations en
permettant, en particulier, d'identi-
RELEVÉ DES NUMÉROS fier les courants de transit concer-

MINÉRALOGIQUES nes.

Elles consistent à relever les des numéros relevés sur les


numéros minéralogiques des différents postes permet
véhicules dans un sens de cir- d'avoir une estimation des dif-
culation (éventuellement les férents types de déplacements
deux) en différents points effectués dans le réseau.
judicieusement choisis du
réseau. Cette méthode permet d'inter-
venir très rapidement sur le
On note les trois ou quatre terrain ; par contre les erreurs
premiers chiffres portés par la de lectures sont fréquentes et
plaque minéralogique de tous le dépouillement fastidieux.
les véhicules. La durée des
relevés, comprise entre 1 et 4 Cette technique peut égale-
heures, doit être d'autant plus ment permettre si l'on saisit le
longue que les postes d'obser- numéro de département d'a-
vations sont éloignés les uns voir une estimation de la
des autres. La comparaison provenance géographique des

28
usagers : différents départe-

ments français et pays étran-
gers.
Il existe à l'heure actuelle des
micro-ordinateurs portables
qui permettent d'enregistrer à
la fois le numéro d'immatricu-
lation et l'horaire de passage :
l'exploitation des résultats
étant très rapide, c'est proba-
blement le système qui
convient le mieux à ce type
d'enquête. De plus, le relevé
de l'horaire permet également
une estimation des temps de
parcours.

3.4. - LES ENQUETES DE CIRCULATION PAR


INTERVIEW DES CONDUCTEURS AU BORD
DE LA ROUTE *

Ce sont celles qui sont les la durée nécessairement limi- Compte tenu de leur coût, la
plus lourdes et coûtent le tée de l'interview (3 minutes réalisation de ces enquêtes
p l u s c h e r , m a i s qui e n semblent constituer la durée est en général limitée à un seul jour
contrepartie, fournissent les maximale admissible), on et sur une durée variable de 8 à
renseignements les plus obtient des données essen- 24 heures. Toutefois dans certains
précis. Elles consistent à arrê- tielles concernant le type de cas particuliers, il sera nécessaire de
ter en un ou plusieurs points véhicule, les origines et les
d'un ou de plusieurs axes rou- destinations exactes des usa- réaliser au moins deux interven-
tiers un échantillon de véhi- gers, les trajets parcourus, leur tions dans l'année : phénomène esti-
cules et à faire poser par des fréquence et leur durée, les val ou sports d'hiver
enquêteurs un certain nombre motifs de déplacement, les
de questions aux conducteurs. catégories socio-profession-
Même si l'on tient compte de nelles des conducteurs, etc.

• Cf. Annexe 4 29
3.5 - LES AUTRES TYPES
D'ENQUÊTES
A- Les enquêtes à domicile B - Les enquêtes postales
Ce sont des enquêtes portant II peut arriver que l'on ait
sur un échantillon de ménages besoin d'obtenir un certain
habitant dans une aggloméra- nombre de renseignements
tion. Ces enquêtes sont simi- précis sur des catégories parti-
laires à celles qui sont effec- culières d'usagers de la route :
tuées par l'INSEE lors des il est alors possible, à partir
recensements de la population d'un fichier de base ou par
nationale : elles sont menées distribution directe lors d'une
généralement par des enquê- enquête au bord de la route,
teurs qualifiés qui se rendent d'envoyer aux personnes
au domicile des personnes concernées un questionnaire
dont les adresses ont été par voie postale avec envelop-
Le domaine des enquêtes à pe réponse pour le renvoi du
prises dans un fichier dont la
^ domicile est plutôt réservé questionnaire rempli. Ce type
mise à jour est correcte. Dans d'enquête est souvent réalisé
aux déplacements urbains ou à des la mesure où le nombre de
études générales sur les comporte- auprès des entreprises de
questions posées peut être transports de marchandises.
ments de mobilité. assez élevé, on peut obtenir Les informations recueillies
concernant les déplacements fournissent des indications
de personnes tous les rensei- précieuses, mais il faut prévoir
gnements dont on veut dispo- des envois de questionnaire
ser. L'inconvénient majeur de en nombre respectable si l'on
ce type d'enquête est son veut obtenir suffisamment de
coût, tant au point de vue de réponses : l'expérience a en
l'exécution proprement dite effet montré qu'il ne faut pas
de l'enquête, que de celui de tabler sur un pourcentage de
l'exploitation. réponses supérieur à 30 %.

On trouvera page 41 un tableau de synthèse sur les principaux


types de recueil de données.

30

3.6 - MODELES ET RATIOS

En l'absence d'enquête préci- • génération des petites


se, ou pour compléter des agglomérations (1500 à 7000
données manquantes, on peut hab.)
avoir recours à des modèles Ratios possibles :
ou à des ratios qui permettent
de fournir des ordres de gran- - trafic d'échanges entre l'ag-
deur des trafics recherchés. glomération et l'ensemble des
voies d'accès :
A - Quelques ratios généraux* trafic journalier 24 h, 2 sens = 0,58 P + 1794
• km hebdomadaire interur-
bain d'un ménage motorisé : où P = population
environ 200 km
- trafic de transit ** :
• nombre moyen de dépla-
cements interurbains par % de transit = 84,28 - 3,56. 10"3 P
ménage motorisé (1 aller
retour = 2 déplacements) : 7 à B - Les modèles
8 par semaine • trafic total
• longueur moyenne d'un Lors de la réalisation d'en-
déplacement interurbain : quêtes O.D., le nombre de
postes d'enquêtes mis en
été : environ 38 km œuvre ne permet pas en
hors été : environ 25 km général d'estimer la totalité
des courants de trafics.
• distribution des déplace-
ments interurbains selon la Exemple :
longueur
A B c
été*» hors été
D XI X2 p
< 10 km 30% 34% E X3 p X4
< 50 km 85%o 89% F X5 X6 X7
< 100 km 9 3 % 96,5 %
Les flux EB et DC sont inconnus.
• distribution moyenne des A partir d'un modèle de type
parcours en interurbain gravitaire :
selon les motifs
=K
été (» hors été
A défaut du calcul complet, on
Motifs liés 13% 35% les trafics T}: connus permet- prendra:
au travail tent de calibrer les valeurs K,
a, (3 et les poids Pj et Pj des Pj, P: = population
Motifs liés 72 % 40 %
aux loisirs différentes zones, D« étant la a = 0,7 ; b = 2
distance qui les sépare. et on ajustera le coefficient K pour
Autres motifs 15% 25 % Ce modèle permettra alors de reconstituer au mieux les valeurs
personnels
calculer les flux manquants. connues.

** Somme du transit observé sur


chaque voie / Trafic total des voies =
transit x 2, puisque par définition un
(1). Été = Juillet, Août
• Cf. bibliographie VIII
véhicule de transit est compté deux
fois, en entrée et en sortie. 31
• trafic poids lourds OÙ :
Génération d'une zone géo- E = emplois totaux
graphique donnée (ensemble
de communes agrégées). E3 = emplois dans le commerce
Modèle calibré sur l'agglomé- E4 = emplois dans le transport
ration nantaise.
E5 = emplois dans les services
Trafic hebdomadaire deux
sens :
6,1 i E3+ 19.9E-4-3Ô ES + 0,82 H

3.7 - LES GENERATEURS


SPÉCIFIQUES
Pour les besoins d'une étude nécessaires avec les responsa-
de trafic, on peut être amené bles de ces générateurs.
à évaluer les trafics générés
par une structure telle que A - Les ports
zone industrielle, port, aéro- Le trafic généré par un port
port, hypermarché, parc de est souvent très difficile à
loisirs, etc.. tant pour isoler les appréhender car il subit d'im-
trafics générés par ces installa- portantes variations saison-
tions que pour prévoir les tr nières liées aux types de mar-
fies induits par une implant chandises embarquées ou
tion future. débarquées.
Dans tous les cas, il sera né
cessaire de recueillir ou d'é\ Le trafic Poids Lourds, qui
hier certaines données rel représente un pourcentage
tives à l'activité du ou des gé- très important, est fonction :
nérateurs concernés. En effet, - du volume (en tonnes) de
le volume et la composition marchandises embarquées et
du trafic dépendent du type débarquées (statistiques por-
d'activité, de son importance tuaires).
et de la zone d'influence. - du type de marchandises,
Nous donnerons ci-dessous, - de l'intervention d'autres
pour quelques types de géné- modes (rail, voie navigable,
rateurs, les variables qui
conditionnent le volume et la pipe-line...) pour l'achemine-
composition du trafic routier ment et le départ des mar-
généré, quelques ratios ou chandises.
modèles qui permettent de Il peut être approché à partir
faire des évaluations très gros- de différentes sources : statis-
sières. Ces estimations ne dis- tiques portuaires ou doua-
pensent pas d'entretiens nières, fichier SITRAM.

32
B - Les aéroports - de la surface occupée,

Le trafic routier généré est di- - de la qualité de la desserte
rectement lié au nombre de par le fer.
passagers fréquentant l'aéro- Le tableau ci-dessous met en
port. évidence l'importance du trafic
On peut l'estimer grossière- poids lourds (entrées + sorties)
ment par : par grand secteur économique
et suivant trois critères simples :
Trafic journalier (2 sens) = (1,2 x nbre passagers) Cl : nombre moyen de déplace-
+ (2 x nbre employés dans l'aéroport) ments par jour et par entreprise
C2 : nombre moyen de déplace-
ments par jour et par hectare
C3 : nombre moyen de déplace-
C - Les gares TGV ments par jour et pour 100 emplois
Dans le cas d'une gare nouvelle Pour le trafic VL. il faudra
TGV implantée hors aggloméra- tenir compte du nombre d'em-
tion, un modèle identique pour- plois, et apprécier l'offre et la
ra être appliqué si l'on ne dis- fréquentation des transports
pose pas d'autres données. en commun ainsi que les
ramassages de personnel par
D - Les zones industrielles les entreprises elles-mêmes.
Le trafic PL généré par une
zone industrielle dépend en Il faut remarquer que l'on est
grande partie : parfois en présence d'un trafic
2 roues important en particu-
- du nombre et du type lier lorsque la zone industriel-
d'entreprises implantées, le est située en périphérie
- du nombre d'emplois, d'unité urbaine.

Les valeurs contenues dans Cl C2 C3


ce tableau ne sont que des
valeurs moyennes. Elles proviennent
d'une étude ancienne effectuée sur • Industries lourdes 73 1 39
11 1.1. de la région bordelaise. La • Industries légères 15 5 U
corrélation entre le nombre de • Entrepôts 22 12 65
déplacements de poids lourds et les • Dépôts de carburants 219 23 612
deux variables, surface de l'entre-
• Entreprises de transport et de 86 44 136
prise et nombre d'emplois n'est pas
location de véhicules industriels
évidente ; pour un même type d'acti-
vité, les valeurs des deux critères
(2 et C3 peuvent être très diffé-
rentes d'une entreprise à l'autre.

33
E - Les marchés d'intérêt national - 5 véh/jour par tonne traitée,
pour un marché traitant
Des études effectuées sur 4 300 000 tonnes annuelles.
M.I.N. en 78 et 79 ont montré
Composition du trafic :
([Lie le trafic généré était lié au
tonnage annuel de marchandi- - 40 à 60 % de VL
se traité par le marché (un - 25 à 35 % de VU légers
marché important génère - 15 à 25% de PL
moins de trafic à la tonne F - Les hypermarchés et les
qu'un petit marché). centres commerciaux
A titre indicatif, le trafic jour- On note une pointe de trafic
nalier généré était de : importante le samedi. Ce tra-
fic généré peut être rapporté
- 11 véh/jour par tonne trai- au chiffre d'affaire ou à la
tée, pour un marché traitant surface de vente à partir
100 000 tonnes annuelles, d'études de cas.

SURFACE DE VENTE SEMAINE SAMEDI

2500 à 5000 m2 20 30
plus de 5000 m2 15 20

Le tableau ci-dessus donne un ordre de grandeur pour le débit moyen (2 sens) géné-
ré à l'heure de pointe du soir par 100 m2 de surface de vente (selon l'importan-
ce de l'hypermarché).

• -^:-:-- ->V^ -,.-iUsu r , "• ^ r - . ..

Vue d'un centre commercial

34
G - Les parcs de loisirs - Fréquentation des heures de

pointe : la pointe du soir (sor-
Très peu de parcs de ce type tie du parc) représente 30 à
sont en fonctionnement en 35 % du trafic journalier,
France mais le trafic généré
pourra être évalué en fonction - Évaluation du taux de réparti-
des paramètres suivants : tion modale en fonction du
niveau de desserte en transport
- Évaluation de la fréquenta- en commun et de l'origine géo-
tion annuelle du parc, graphique de la clientèle,
- Fréquentation des jours de - Taux d'occupation moyen
pointe : 0,6 à 0,7 % de la fré- des véhicules : autour de 3
quentation annuelle, pour les VL, 45 pour les cars.

A noter que les heures de pointe de ces différents générateurs


ne coïncident pas toujours et ne sont donc pas cumulables.

35
IV - LES FONCTIONS DE IA ROUTE
Le réseau routier assure plu- tes horaires, saisonnières),
sieurs fonctions différentes - la cohabitation de types
liées à son utilité économique d'usagers dont les besoins en
et sociale. Il est important
déplacement sont différents
d'évaluer ces différentes fonc-
tions afin de pouvoir en tenir (VL ou PL, longue ou courte
compte dans la prévision de- distance, taux d'occupation
trafic en fonction de l'évolu- différents selon les fonctions,
tion du réseau et de l'environ- périodes).
nement économique. La liste des fonctions possibles
La nature et l'importance des remplies par une route est
différentes fonctions remplies dressée ci-dessous.
par une route peuvent avoir Four chacune d'elles, on don-
des conséquences sur : nera les principales caractéris-
- la répartition du trafic (poin- tiques.

4.1 - FONCTION
"POIDS LOURDS"

A - Importance et nature du trafic


Sur l'ensemble du réseau sé. Cette proportion, comme
national, les poids lourds le montre le tableau ci-des-
représentent actuellement sous, varie sensiblement selon
environ 14 % du trafic motori- le type de route.

Longueur Parcours toutes Pourcentage de


au 1.1.90 catégories de circulation PL
en km véhicules en en 1990
108 véh x km
en 1990

Routes nationales* 24 000 773 12%


Autoroutes concédées 5 337 411 17,5 %
Autoroutes non concédées 1 343 254 13%
Réseau national 30 680 1 439 1i %

Réseaux départementaux 350 000 1 400 5 à 6%


(estimation)

36 * En rase campagne et aggloméra-


tions de moins de S 000 habitants.
i* Sur routes nationales le journalier moyen de l'ordre de
pourcentage de circulation 1 200 véhicules/jour.
poids lourds par rapport à
l'ensemble de la circulation Les variations de ces valeurs se-
motorisée est légèrement lon le type de jour sont appro-
supérieur à 12 % et le débit ximativement les suivantes :

Pourcentage (1) de Débit moyen


circulation poids lourds poids lourds
Jour ouvrable de joui- 15J 1 300
Jour ouvrable de nuit (22 h/6 h) 29,2 250
Jour ouvrable 24 heures 16,3 1 550
Week-end 3,7 330
Ensemble 12,3 1 150
Source- : SF.TRA - Sondage de circulation 1990
( 1 ) Les pourcentages sont donnés avec une précision statistique de 2 % de la valeur citée.

Les trafics P.L., ainsi que les • fonction poids lourd - grand
pourcentages par rapport à la transit : Ces chiffres montrent que, sur
circulation totale sont recensés - véhicules de gros tonnage, routes nationales, durant les jours
tous les 5 ans sur le réseau - longue distance, liaison à ouvrables, près d'un véhicule moto-
national. La carte est diffusée caractère national ou interna- risé sur 6 le jour et d'un sur 3 la
par le SETRA. Le dernier son- nuit, est un poids lourd.
tional,
dage a été réalisé en 1990.
(Diffusion des résultats : 1er - trafic de nuit important.
semestre 1992) • fonction poids lourd - trafic
local:
H* On distingue deux fonc- - véhicules de petits et mo-
tions P.L. de caractéristiques yens tonnages,
différentes : - trajets courts et répétitifs,
- trafic en période diurne.

37
B - Choix d'indicateurs 10,50 m : cette fonction selon les classes de tonnage.
pertinents " apparaît " pour un nombre Sur les itinéraires qui assurent
• Sur une route exploitée à de poids lourds supérieur à une fonction grand transit, le
7 m et en rase campagne : il 2 000 et un pourcentage dé- pourcentage de poids lourds
semble qu'une fonction poids passant 20 %. la nuit dépasse toujours 30 %
lourds apparaisse lorsque le • Les fonctions poids lourds et la proportion de gros ton-
nombre de poids lourds atteint " grand transit " et " trafic nages est supérieure à 50 %.
1 100 véhicules et que le Sur les axes ayant un rôle
local " peuvent se différencier
pourcentage est supérieur à purement local, le pourcenta-
15 %. Cette fonction devient selon deux critères :
ge de poids lourds la nuit est
très forte au-dessus de 1 400 - le pourcentage de poids toujours inférieur à 8 % et la
PL et de 20 %. lourds la nuit (PL nuit/PL jour), proportion de gros tonnages
• Pour une route exploitée à - la répartition du trafic PL n'atteint jamais 40 %.

4.2 - FONCTION TOURISME

A - Fonction tourisme et loisir : de 400 km en moyenne pour d'été, week-end,


desserte de site en extrémité aller en vacances - 130 km en • trafic diurne.
moyenne pour aller en week-
• trafic concentré sur cer- end), • présence de cars de touris-
taines périodes : fin de semai- me, VP, 2 roues.
ne, vacances d'hiver, d'été, • présence de caravanes,
• mouvements entrée/sortie
pointes journalières (migra- • absence de poids lourds, sur itinéraire, " cabotage ",
tions estivales ou hivernales), • déséquilibre sens 1 - sens 2. • taux d'occupation des véhi-
• taux d'occupation des véhi- B - Fonction touristique : desser- cules élevé (2,5).
cules élevé (2,6), te de sites le long d'un itinéraire C - Fonction touristique :
• déplacements longs (autour • trafic concentré sur période promenade

38
4.3 - FONCTION
INTERNATIONALE
A - Importance du trafic lisé en 1990 donne, pour cha- guant les types de véhicules et
Cette fonction est mise en évi- cune des sections ayant fait les pays d'origine.
dence par l'importance du tra- l'objet d'un recensement ma- En moyenne nationale, la part
fic étranger dans la circulation nuel (environ 450 points du de circulation des véhicules
totale. réseau national) la part de étrangers sur le réseau national
Le sondage de circulation réa- véhicules étrangers en distin- est la suivante :

en moyenne annuelle.

RN Autoroute Tout réseau national

Part des véhicules 4,8 % 14,2 % 8,9 %


étrangers / circulation totale
Part des VL étrangers / 4,4 % 12,3 % 7,7 %
circulation VL
Part des PL étrangers / 7,8 % 25,1 % 16,4 %
circulation PL

Source : SETRA - Sondage de circulation 1990

en été W (juillet, août)

K\ Autoroute Tout réseau national

Part des véhicules 8,6 % 19,6 % 13,6%


. étrangers / circulation totale
Part des VL étrangers / 8,6 % 18,8 % 13,2 %
circulation VL
Part des PL étrangers / 9% 26% 17,7 %
circulation PL

Source : SETRA - Sondage ulation 1990

Ces chiffres mettent en évidence Pour une route donnée, le conditions de circulation (si-
l'importance de la fonction niveau de la fonction interna- gnalisation, géométrie, infor-
internationale en été pour les tionale pourra être apprécié mation...),
véhicules légers. par référence aux moyennes • trajets le plus souvent longs,
Pour les poids lourds, on nationales.
notera l'importance du trafic • fonction associée à d'autres
étranger sur autoroute, 1 PL B - Caractéristiques fonctions : poids lourds, tou-
sur 4 est étranger. • usagers peu familiarisés aux risme.

(1). Les pourcentages sont don-


nés avec une précision statistique
de 2 à 4 % de la valeur citée. 39
4.4 - FONCTION MIGRATIONS
ALTERNANTES
• déplacements quotidiens et jours ouvrables,
répétitifs, • taux d'occupation faible
• trajets courts (17 km en (1,3),
moyenne en interurbain), • flux de trafic déséquilibré.
• pointes de trafic matin (7 h - • présence d'autres modes
9 h) et soir (17 h - 18 h) les (T.C., 2 roues).

4.5 - FONCTION ECONOMIQUE


• échanges vers les grands
pôles, grands générateurs,
• tous types de véhicules (PL,
VL, VU légers),
• trafic étalé dans le temps en
période diurne essentielle-
ment.

4.6 - AUTRES FONCTIONS


• agricole (saisonnière sur les
routes importantes),
• route stratégique,
• transport de matières dan-
gereuses,
• transport exceptionnel.

40
SYNTHESE DES DIFFÉRENTS RECUEILS DE DONNEES

DOMAINE INTÉRÊT DIFFICULTÉS ET MISE EN ŒUVRE COÛT


D'UTILISATION LIMITES (Francs 90)

Comptages • Comptages Mise en place Renseignements Simple Variable selon


manuels directionnels rapide ponctuels éloignement. durée
en carrefour Problèmes de et importante du
• Composition redressement personnel en
du trafic selon fonction de la
type de véhicules complexité du site

Comptages Élément de base Possibilité sur chaque Renseignements Réalisation possible Environ 3000 F
automatiques de toute étude section de route de ponctuels par les moyens pour une semaine
de trafic disposer d'un propres d'une DDK par point de
observatoire sur le Cohérence des comptage
niveau, les informations selon
fluctuations et le tvpe de matériel
éventuellement
l'évolution du trafic
et sa composition

Enquêtes par Répartition du trafic Résultats rapidement Intervention sous Environ un mois de Environ lï KF par
distribution sur un réseau limité disponibles après circulation (présence préparation poste (distribution
de cartes ou col- (transit pour une l'enquête des forces de police) (délais administratifs et lecture)
lage de papillons déviation)
Préparation légère Exhaustivité néces-
saire et difficultés
sous fort tratic

Enquêtes par re- Répartition du trafic Mise en place {rieurs d'observations Simple à utiliser pour 5 KF par poste
levé de numéros sur un réseau simple immédiate pouvant être des interventions sur (entrée + sortie)
mlnéraloglques importantes courtes périodes
Temps de parcours (environ 2 heures)
Exploitation délicate-
Composition
géographique du trafic Problèmes de redres-
(département, étranger) sement et fiabilité

Enquêtes par Études d'axes Seule approche Coût et réalisation 1 mois de préparation En semaine -
interviews au permettant de savoir lourde environ 40 KF
bord île la route Analyse fonctionnelle à quoi et à qui sert 1 mois d'exploitation par poste
de la route la route, d'où viennent Impossibilité + 10 KF selon le cas
et où vont les usagers à certaines périodes soit 2 mois environ (trafic, éloignement.
de l'année durée)
(pointe. en week end,
période hivernale) + 2T %

Enquêtes à domi- Recensement complet Recueil du maximum Coût - réalisation Lourde : préparation. Variable selon
cile ou au lieu d'ac des déplacements d'informations réalisation. le type
tivité (direct ou Redressement exploitation
postal) Études
d'opinion, d'attitude, Champ géographique
de comportement...
Personnel spécialisé

Mesures de vites- Niveau de service Permet de bien Difficultés Simple Identique


ses (analyseur ou offert mettre en évidence de généraliser et de aux comptages pour
véhicule flottant) les conditions réelles projeter les résultats les analyseurs
de circulation obtenus Variable
pour véhicule
flottant

41
Page laissée blanche intentionnellement
LES
CONDITIONS
CIRCULATION
Page laissée blanche intentionnellement
Z
e niveau de service offert par une route dépend de nombreux facteurs : condi-
tions de circulation, équipements d'accueil (aire de repos, aire de services, sta-
tion essence, téléphone...), et de multiples autres éléments tels que la qualité de
la signalisation de direction, la qualité des paysages, la facilité d'accès aux aggloméra-
tions et aux réseaux secondaires.
Les conditions de circulation constituent un aspect essentiel du niveau de ser-
vice.
m*Pour l'usager, l'intensité et la nature du trafic notamment, se traduisent en termes
de :
- durée de trajet (mais aussi stabilité de cette durée sur un trajet habituel, régularité de
la conduite, et autres éléments temporels ou liés à la vitesse)
- liberté de circulation liée à la plus ou moins grande gêne due à la circulation en
peloton,
- confort, d'une façon générale.
La sécurité (taux d'accidents, mais aussi insécurité ressentie) fait également partie des
conditions de circulation.
H* Pour la collectivité, les conditions de circulation se traduisent par des implica-
tions concernant :
- les temps de parcours sur les différentes parties du réseau, avec diverses
conséquences : • économiques
• concernant l'aménagement du territoire ou la gestion du trafic (itiné-
raires bis, bison fûté, délestages),
- les enjeux de sécurité (le nombre d'accidents est proportionnel au trafic),
- la consommation de carburant.

•CONDITIONS DE CIRCULATION
POUR L'USAGER
1.1 - DUREE DU TRAJET ET
ÉLÉMENTS ASSOCIÉS
• L'usager de la route est sen- ments tels que carrefours, accès,
sible à un certain nombre d'élé- traversées d'agglomérations, pro-
ments temporels : voquent une conduite heurtée
- limitation de la durée du trajet et introduisent de l'inconfort),
(temps de parcours), - vitesse : pouvoir circuler à la
- régularité de cette durée (par vitesse maximale réglementaire
exemple absence d'incertitude est généralement une attente de
concernant la durée d'un trajet l'usager (à laquelle il n'est pas
domicile-travail). toujours souhaitable de répon-
dre, compte tenu des aspects de
• D'autres aspects, quoique voi- sécurité : par exemple, le carre-
sins, touchent plutôt le confort four giratoire introduit une
de conduite : contrainte de vitesse, légitime
- régularité de conduite (les élé- sur certains échanges plans).

45
• Seuls certains de ces aspects réelle du trajet et la durée du
peuvent être facilement quanti- trajet " à vide " (circulation libre
fiés, au moyen des indicateurs de toute gêne liée au trafic). Ce
suivants : rapport traduit la contribution du
- durée du trajet. trafic à la durée du trajet.
- rapport entre cette durée

Remarque importante
La durée du trajet est directement liée à la vitesse moyenne du par-
cours. Mais, celle-ci, moyenne, sur l'ensemble du trajet et pour tous
les usagers, n'a aucun lien direct et ne peut être comparée, ni aux
vitesses instantanées (en un point), ni aux vitesses réglementaires.
La vitesse moyenne de parcours est logiquement plus faible que les
vitesses instantanées ou réglementaires, elle est fortement réduite
pour les traversées d'agglomérations par la présence de points durs
ou points de ralentissement (carrefours).
Même en pleine rase campagne, en circulation libre, sur un tracé
facile, si la vitesse moyenne de parcours se rapproche de la vitesse
instantanée moyenne, celle-ci reste nettement inférieure à la vitesse
limite réglementaire sur les 2 x 2 voies et autoroutes, et légèrement
inférieure à la vitesse réglementaire sur les routes à 2 ou 3 voies
(voir annexe S : " vitesses ").

1.2 -LIBERTE DEMANŒUVRE

La liberté de manœuvre est


l'absence de gêne liée à la cir-
culation en peloton. Cette gêne
traduit l'inconfort pour l'usager
circulant en file derrière d'autres
véhicules.
Il existe différents indicateurs
de gêne. Le plus simple à me-
surer est le temps passé en
peloton sur un trajet. Son calcul
se fera par observation (métho-
de du véhicule flottant).

1.3-SECURITE
L'indicateur objectif de la constante multiplicative près)
sécurité d'un usager sur une représente la probabilité
route est le taux d'accidents d'implication dans un accident
corporels (nombre d'accidents corporel, par kilomètre par-
pour cent millions de kilo- couru, c'est-à-dire le risque ou
mètres parcourus). le danger que l'usager encourt
Ce taux d'accidents (à une par kilomètre parcouru.

46
L'appréciation subjective de la Les taux d'accidents sont fonc-
sécurité par les usagers est tion du type de route et de
généralement très faible, sou- l'environnement (ils sont plus
vent déformée par rapport élevés en milieu urbain qu'en
aux conditions objectives de rase campagne à l'exception
sécurité. Sollicités sur ce sujet, des autoroutes urbaines).
les usagers qu'il est cependant
intéressant d'interviewer (une En rase campagne, au sens
trentaine environ) introduisent strict, les taux moyens d'acci-
souvent dans leurs réponses dents sur les routes nationales
une certaine confusion entre sont les suivants (pour une
critères de sécurité et critères période centrée sur l'année
de confort. 1987):

Type de route Taux d'accidents


(nombre d'accidents pour
100 millions de véh. x km)

2 voies 21
3 voies 17
2 x 2 voies 14
(aménagée sur place)

Source : SETRA

Sur les routes à tracé neuf, comme sur les autoroutes, le


sans carrefours plans, ni accès taux moyen est de 7.
riverains (routes à 2, 3 ou
2 x 2 voies), les taux d'acci- Le taux d'accidents est indé- Cela n'est pas contradictoire
dents sont considérablement pendant du trafic journalier avec le fait que sur les infra-
inférieurs (de moitié environ), moyen annuel (TJMA), quel structures très chargées, un taux
aux chiffres donnés ci-dessus. que soit le type de route, d'accidents plus élevé est observé
Par exemple, sur les routes à même pour les forts trafics quand le débit horaire atteint des
2 x 2 voies express neuves, journaliers. valeurs de pré-saturation. Ce phéno-
mène ne concerne en effet que des
périodes très limitées.

47
- CARACTÉRISATION DES CONDITIONS
DE CIRCULATION
L'analyse des conditions de goulots critiques (carrefours
circulation sur une route plans, postes de péage, pas-
nécessite : sages à niveau...).
• de fragmenter au préalable Pour chaque section et pour
cette route en sections dont chaque point critique, on peut
chacune représente des condi- déterminer la demande, la
tions raisonnables d'uniformité capacité d'écoulement, le
t principales caractéristiques niveau d'encombrement, le
temps de parcours moyen (en
géométriques et trafic),
distinguant éventuellement le
• de reconnaître, afin de pou- temps perdu en carrefours), et
voir les traiter à part, les points si possible le diagramme des
susceptibles de constituer des vitesses pratiquées.

2.1 - NOTION DE CAPACITE


A - Définition d'entraîner la formation de
bouchons.*
La définition la plus habituelle
de la capacité d'une section Dans la suite de ce document
de route est celle qui évalue c'est cette notion qui est rete-
le nombre maximal de véhi- nue.
cules ayant une chance rai-
sonnable d'être écoulés pen- B - Quelques exemples en circu-
dant une heure, compte tenu lation continue
des caractéristiques d'infra- La capacité dépend des
structure et de trafic (trafic distances de sécurité obser-
existant ou futur, selon qu'il vées par les conducteurs. Elle
s'agit de la situation actuelle intègre le temps de réaction
ou future pour une évaluation des conducteurs, variable
projective). d'une route à l'autre (usagers
La notion de capacité pra- habitués ou non à l'itinéraire,
tique, correspond plutôt à un conditions météo).
débit horaire moyen en satu- Les intervalles de sécurité
ration, et non au débit maxi- (intervalle temporel corres-
mal observé exceptionnelle- pondant à la distance de sécu-
ment au cours d'une période rité) les plus courts (et donc
de saturation. les capacités les plus élevées)
Il s'agit donc d'un seuil de tra- sont observés en milieu
fic horaire au-delà duquel le urbain, et pour des vitesses
plus petit incident risque proches de 50 km/h.

48 * Cf. bibliographie IV. X et XI


Par exemple, sur le boulevard d'estimation de la capacité des
périphérique intérieur de carrefours plans, carrefours à
Paris, entre 7 h et 9 h, le débit priorité, à feux, ou carrefours
horaire peut atteindre 6250 giratoires.*
véhicules par sens de circula- Certains gros générateurs de
tion (soit 2100 véhicules par
voie et par heure). trafic (ex. : sortie d'usine) sont
à prendre en compte comme
En rase campagne, les inter- les carrefours.
valles de sécurité étant plus
longs, les capacités sont plus "» Autres causes d'interrup-
réduites. tion
Sur les routes à 2 voies, bi- Ce sont des éléments tels que
directionnelles, un certain postes de péages, ponts bas-
nombre d'éléments réduisent culants, passages à niveau de
le débit qui peut être normale- voies ferrées, traversées de
ment écoulé (proximité du tra- piétons.
fic sens inverse, accotements Aux postes de péage, tous les
non dégagés, hétérogénéité du véhicules doivent effective-
trafic). ment s'arrêter, mais en général
Sur les routes à 3 voies banali- l'attente est très réduite et il
sées, la physionomie de la cir- n'y a pas de formation de
culation ressemble à celles des queue importante, car le
routes à 2 voies, avec en plus nombre de voies du poste de
une voie supplémentaire pour péage est calculé en fonction
assurer les manoeuvres de du débit maximum attendu. Il
dépassement. peut y avoir néanmoins satu-
ration lors des grandes pointes
C - Quelques exemples en circu- de migrations estivales.
lation discontinue Pour les autres causes, chaque
II est évident que si tous les cas est particulier et doit être
véhicules ou partie d'entre traité individuellement (on
eux doivent s'arrêter sur une peut appliquer par analogie
route pour cause systéma- des méthodes de capacité
tique, cela gênera l'écoule- pour les carrefours à feux).
ment que cette dernière peut
théoriquement assurer. On peut mentionner comme
autres causes d'interruption,
Les causes d'interruption de la les postes de douane et les
circulation peuvent être clas- limitations de vitesse.
sées en deux grandes catégo-
ries : Pour les postes de douane,
l'interruption concerne surtout
m» Carrefours plans les véhicules commerciaux et
Les carrefours plans consti- devrait en grande partie dispa-
tuent de loin la cause la plus raître en 1993 (ouverture des
habituelle d'interruption. frontières).
Leur influence sur la capacité Les limitations de vitesse (infé-
et le débit d u n e route (ou rieures à 50 km/h) peuvent
plutôt d'une section de route) avoir une influence sur la
est telle qu'une étude spéci- capacité.
fique doit généralement leur Dans le cas particulier d'une
être consacrée. traversée d'agglomération,
Il n'est pas de notre propos de l'étude de la capacité se résu-
décrire ici, même sommaire- mera bien souvent à celle des
ment, les différentes méthodes carrefours situés sur l'axe.

• Cf. bibliographie I, II, XII 49


2.2 - SEUILS D'ENCOMBREMENT
Pour qualifier les conditions tion peuvent engendrer une
de circulation moyennes rupture et le passage à des
(niveau de gêne) sur une conditions d'écoulement forcé
route à deux voies, on pourra ou instable (succession de
se référer aux seuils d'encom- périodes de blocage - ou de
brement suivants : circulation à très faible vitesse
'»•• début de gêne notable - et de périodes de circulation
à vitesse plus élevée).
En dessous de ce seuil, le
choix de vitesse d'un usager Sur une route à 2 voies, des
n'est pas significativement débits nettement plus élevés
affecté par le trafic et le que ce dernier seuil (mais
confort de conduite reste rela- n'excédant pas 2700 à 2800
tivement bon. Au-delà de ce uvp/h au maximum) peuvent
seuil, le pourcentage de temps être observés. Mais ils concer-
passé en peloton dépasse 50 nent généralement de courtes
%, le choix de vitesse com- périodes de temps avant ou
mence à être notablement pendant la saturation (écoule-
conditionné par le trafic, ment forcé ou instable).
l'attention requise par la Lorsque la saturation est éta-
conduite devient importante et blie, le trafic s'écoule à un
le confort de conduite est débit moyen appelé capacité
affecté. pratique (débit moyen en
i» début de circulation saturation) de l'ordre de 2000
dense uvp/h sur une route à deux
voies.
Au-delà de ce seuil, le pour-
centage de temps passé en
peloton dépasse 65 %, les res-
trictions imposées par le trafic Débits horaires (2 sens, en véhicules particuliers)
concernant le choix de vitesse correspondant à chacun de ces seuils sur une route
et les possibilités de dépasse- de 7 m bi-directionnelle
ment sont fortes. Le niveau de
confort est généralement Encombrement Coefficient de visibilité
faible. 1 0,8 0,6 0.4 0,2
i* début des risques de début de
congestion gêne notable 750 670 590 540 490
Au-delà de ce seuil, le pour-
centage de temps passé en début de
peloton dépasse 80 %. La circulation dense 1130 1030 950 890 870
vitesse est considérablement début des risques
affectée (mais reste, en l'ab-
sence de congestion, supé- de congestion 2000 1950 1920 1900 1880
rieure à 75 % de la vitesse de
circulation libre). Les possibili- (Source : adapté des bibliographies IV et XI) en uvp/h
tés de dépassement sont extrê-
mement réduites. Le niveau de
confort est généralement très Dans le cas des carrefours, les
bas. Des risques significatifs conditions de circulation peu-
de congestion (saturation) vent être appréhendées par les
apparaissent : une augmenta- temps d'attente et les lon-
tion de trafic ou une perturba- gueurs de queue.*

50 * Cf. bibliographie I. II. XII



2.3 - FACTEURS AFFECTANT
LA CAPACITÉ OU LE SEUIL
D'ENCOMBREMENT
Les valeurs de capacité et de ceux qui concernent la route
seuils d'encombrement corres- proprement dite (caractéris-
pondent à des conditions tiques) et ceux qui concernent
optimales de circulation, de le trafic et la circulation.
chaussée et de météorologie* : A - Largeur des voies et des
- circulation continue (pas de accotements
carrefours plans importants),
La largeur des voies si elle est
- absence de poids lourds (ou réduite, a une répercussion
trafic lourd compté en équiva- néfaste sur le confort de l'usa-
lents uvp), ger et peut augmenter les
- voies dont la largeur utili- risques d'accidents. Une lar-
sable est au moins égale à geur de 3,50 m permet le croi-
3,50 m avec accotements et sement de deux camions à
sans obstacle à moins de vitesse élevée sur route à deux
1,80 m de la chaussée, voies.
- tracé en plan facile. Four des largeurs plus faibles
Ces conditions sont rarement (3 m ou 2,50 m), la manœuvre
aussi favorables sur la plupart de croisement demande plus
des sections de routes, aussi de précision et exige une
est-il nécessaire d'appliquer vitesse plus réduite des poids
des facteurs correcteurs que lourds, ce qui a pour consé-
l'on va décrire ci-après. Il quence de ralentir la circula-
convient de noter dès à pré- tion générale lorsque le volu-
sent que l'influence de cer- me de ces derniers est impor-
tains facteurs sur le niveau tant.
d'encombrement peut être
variable. Les études américaines indi-
Deux catégories de facteurs quent les réductions suivantes
peuvent être considérées : pour les routes à 2 voies** :

Largeur des voies Réduction du seuil d'encombrement


ou de la capacité pratique

3,60 m 0%
3,30 m 7%
3,00 m 16%
2,70 m 30%

* Cf. bibliographie IV. XI " Cf. Bibliographie XI 51


Largeur de l'accotement stabilisé Réduction di seuil d'encombrement
et dégagé d'obstacle ou de la capacité pratique

> 1,80 m 0%
1,20 m 8%
0,60 m 19 %
0m 30 %

B - Influence du trafic poids vitesse des véhicules lourds cules particuliers peut être
lourds et des rampes peut être considérablement prise égale à la valeur de la
réduite, ce qui accroît la rampe (en %).
La présence de poids lourds, demande de dépassement
nettement plus encombrants et C - Influence de la répartition du
pour maintenir une vitesse rai- trafic par sens
plus lents que la moyenne des
sonnable.
voitures particulières, réduit le La capacité des routes à deux
débit des routes et cela Sur terrain plat, on peut consi-
voies est réduite lorsque le trafic
d'autant plus que le profil est dérer qu'un poids lourd équi- écoulé n'est pas équilibré dans
accidenté. vaut à deux voitures particu- les deux sens. Les valeurs de
Dans les rampes, alors que la lières. capacité et de seuils d'encom-
progression des voitures parti- Pour les rampes supérieures à brement mentionnées corres-
culières est peu affectée, la 7 0, l'équivalence en véhi-
2 °A pondent à une répartition 60/40.

Répartition du trafic Facteur de réduction

50/50 (1,06)
60/40 1 Pour les débits horaires les
70/30 0,95 plus chargés, la circulation
0,88 est en général très déséquilibrée par
80/20
sens. La difficulté réside dans la
connaissance de ce déséquilibre non
Source : Bibliographie XI
fournie par les compteurs automa-
tiques.

52
D - Le motif dominant du dépla- duction de la capacité de 20 %
cement sur l'autoroute A.6 et de 17 %
sur l'autoroute A. 7 près de Mar-
Ce paramètre est difficile à seille, lors des départs de week-
appréhender car il intègre l'in- end.
fluence de facteurs divers :
Pour les autoroutes, on admettra
motif et longueur du déplace-
une réduction de 25 % de la
ment, contraintes horaires, com- capacité en rase campagne
position de la circulation. (conducteurs peu habitués à
Ainsi peut-on constater une ré- l'itinéraire).

Nous donnons page suivante quelques valeurs de référence pour


la capacité de différents types de routes (terrain plat, rase cam-
pagne, répartition du trafic 60/40 sur les routes bidirectionnelles,
pas de carrefours importants).

53
CAPACITÉ PRATIQUE DE DIFFÉRENTS TYPES DE ROUTE
(Quelques valeurs de référence)**

ROUTES BIDIRECTIONNELLES

Type Capacité pratique (en uvp/h) Conditions


(largeur) (par sens)

r
5m 1300 - rase campagne
6m 1600 - terrain plat
7m 2000 { - pas de carrefour important
9 m* 2500 - répartition du trafic entre
10,50 m 2700 » les deux sens : 60 % - 40 %

(* profil en travers déconseillé)

ROUTES A DEUX CHAUSSÉES

Capacité pratique (en uvp/h) Conditions


(par sens)

Autoroutes à 2 x 2 voies et
routes à 2 x 2 voies assimilées ( 1 ) 3000
Rase campagne (2)
Autoroutes à 2 x 3 voies et
routes à 2 x 3 voies assimilées 4500

( 1 ) La capacité des autres routes à


2x2 voies, comportant des carrefours
plans, et accès riverains éventuelle-
ment, est un peu plus faible (en sec- (2) à l'approche des grandes agglo-
tion courante) mais elle est surtout for- mérations, comme sur les auto-
tement limitée, en pratique, par la routes urbaines, ces seuils sont

54 ** Cf. Bibliographie IV
capacité des carrefours plans (qui font
l'objet de calculs spécifiques).
plus élevés du fait de la proportion
très importante du trafic d'habitués.
2.4 - DEBITS A CONSIDERER POUR DÉTERMINER LE
NIVEAU DE SERVICE ET LE DIMENSIONNEMENT
DE LA ROUTE

A - Débit horaire moyen de pointe B - Relation entre débit horaire A défaut, on pourra toujours
moyen de pointe et trafic jour- se référer aux résultats d'un
Le niveau de service d'une poste de comptage situé sur
route, voire l'estimation de sa nalier moyen (TJMA)
une section possédant des
capacité, font référence à un La mesure plus communément fonctions analogues (une autre
trafic horaire. utilisée pour indiquer le trafic section située sur le même iti-
Or ce dernier subit de très circulant sur une route est le néraire par exemple, présen-
importantes fluctuations pério- trafic journalier moyen. tant une similitude au niveau
diques. Cette mesure, qui peut être des fluctuations journalières et
Lorsque l'on dispose de comp- parfois la seule disponible, est mensuelles).
tages permanents horaires, il très mal adaptée pour calculer
est possible de dresser la la capacité d'une route (ou C - Débit horaire fictif
courbe des débits horaires plutôt sa réserve de capacité). La méthodologie développée
classés par ordre décroissant On note en effet une très pour les calculs de rentabilité
pour l'ensemble de l'année. des investissements routiers en
importante variation du débit
Dans la plupart des cas, cette des heures les plus chargées rase campagne repose sur la
courbe présente une forme relativement au TJMA selon définition d'un débit horaire
assez caractéristique avec un les fonctions assurées par la moyen fictif, prenant en
changement de pente marqué compte l'irrégularité du trafic
route.
après la dixième heure. horaire VL au cours de l'an-
Ainsi sur les routes possédant née.
On peut considérer que le
débit correspondant au chan- une fonction touristique pré- Le calcul du débit horaire fictif
gement de pente correspond dominante, le débit horaire pour une catégorie de véhi-
au débit de pointe normal, moyen de pointe peut repré- cules (2 catégories sont distin-
c'est-à-dire au débit maximum senter plus de 20 % du TJMA. guées : VL et PL) nécessite au
qui a de fortes chances de se préalable l'estimation du coef-
A l'inverse sur les routes à ficient de passage (respective-
reproduire périodiquement et vocation plus urbaine, le débit ment (> | PL pour les poids
ne correspondant donc pas à moyen de pointe peut repré- lourds et <\> VL pour les VL).
des circonstances spéciales senter moins de 11 %.
(départ massif de vacances,
manifestation locale). Ainsi sur la base d'un débit
horaire moyen de pointe de
On s'accorde généralement à l'ordre de 2 000 véhicules, le Soi,: ^24(2Q<
considérer que ce changement trafic journalier en véhicules
de pente se situe entre la 10e 2Q(h)-/876()
est inférieur à 10 000 véhi-
et la 50e heure.
cules dans le 1er cas et supé- OÙ :
Le choix se porte en général sur rieur à 18 000 véhicules dans
la 30 e heure. La réserve de Q (h) est le débit observé à
le 2e cas. l'heure h sur l'ensemble des
capacité d'une route peut donc
être calculée par comparaison Cet exemple démontre bien heures de l'année,
de ce débit horaire de pointe l'absolue nécessité de disposer H = Q / <j) avec
moyen au débit moyen horaire de comptages permanents ho- H = débit horaire fictif
correspondant à la capacité. raires sur la route considérée. Q = TJMA

55
On peut considérer que <j) PL est l'estimation des temps de par-
environ de 18,2. Par contre (|) VL cours des véhicules. Son utili-
peut varier de façon importante sation peut donc être générali-
de 11 à 16 environ, selon la sée pour les autres critères
nature du trafic écoulé. En retenus pour qualifier le
moyenne nationale, <j) VL est
voisin de 15. Si la répartition du niveau de service d'une route,
trafic dans le temps diffère de et en particulier le niveau de
cette moyenne nationale et si gêne (cf. seuils d'encombre-
les 8760 débits horaires de ment définis plus haut),
l'année ne sont pas connus, on puisque la gêne imputable à la
pourra appliquer la formule présence des poids lourds est
approchée suivante : reflétée par le biais des coeffi-
cients d'équivalence (uvp).
(j)VL = TJMA(l-z) "«• Cas particulier de la
Q30 congestion d'un carrefour
OÙ : On effectuera des comptages
z est le % de PL. directionnels pendant les heu-
Q 30 le débit (connu ou esti-
mé) correspondant à la tren- res de congestion et on se re-
tième heure dans le classe- portera au dossier pilote des car-
ment des heures de l'année refours dénivelés et au module
selon les débits décroissants. du programme PIEGE concer-
Ce débit horaire fictif constitue nant les carrefours si un calcul
le débit de référence pour économique est nécessaire.

2.5 - VITESSES PRATICABLES


En dehors des observations dé par des mesures de temps
sur le terrain, on ne dispose de parcours (sur des aménage-
ments de petite longueur),
d'aucun outil. selon la méthode " relevé
Ce critère peut être appréhen- minéralogique ".

2.6 - VITESSES MOYENNES


Les vitesses moyennes peuvent (par exemple : heures creuses 1987 sur le réseau national
être déterminées à partir de et heures de pointe du matin et (RN et autoroutes). Le temps
modèles existants (Temps de du soir), ou à la rigueur pen- de parcours mesuré est le
parcours) *. Toutefois, il est sou- dant l'heure qui supporte un temps réalisé par un véhicule
haitable notamment dans les tra- débit horaire voisin du débit fic- léger adaptant sa progression
versées d'agglomération, de tif 2 sens (nécessité de disposer
valider les résultats par une à celle du flot de véhicules
de la structure du trafic sur dans le respect du code de la
observation sur le terrain. La
méthode utilisée est celle du l'axe). route et circulant de jour en
véhicule flottant, sur une pério- Des mesures de temps de par- période normale exempte de
de assez longue représentative cours ont été effectuées en perturbations spécifiques **.

56 • Cf. Bibliographie IV " Cf. Bibliographie XIII


Page laissée blanche intentionnellement
a projectioii du trafic constitue une étape fondamentale de l'étude de trafic ,• les

Z hypothèses retenues en la matière seront lourdes de conséquences puisqu 'elles


vont orienter les choix des solutions étudiées alors que les incertitudes sont très
importantes.

.-JUSTIFICATION ET DÉMARCHE
Les fortes croissances de trafic les variables suivantes : - la consommation des mé-
constatées depuis 1985 sur les - parc des ménages, nages,
routes nationales et plus enco-
re sur les autoroutes (voir gra- - revenu moyen par ménage, - le prix des carburants,
phique ci-dessous) ont amené - prix relatif des carburants, - la croissance du réseau auto-
la Direction des Routes à lan- routier.
cer une étude sur les prévi- - longueur du réseau autorou-
sions de circulation à l'horizon tier. Les résultats montrent que la
2010*. Cette étude confiée au Dans un deuxième temps, ces croissance de la circulation
C.R.E.D.O.C. a consisté à évolutions sont projetées, de 5 devrait se poursuivre à un
mettre en relation d'une part ans en 5 ans, jusqu'à l'horizon rythme soutenu jusqu'en 2010,
les parcours et leurs évolu- 2010, en faisant différentes la saturation du parc n'interve-
tions depuis 1972, d'autre part hypothèses sur : nant pas avant cette date.

EVOLUTION DU TRAFIC SUR RESEAU NATIONAL


Indice de circulation SETRA

450 _
BASE 100
EN 1970
400.

350.
i
n 300 _

d
250 _
i
c 200. RESEAU NATIONAL

e
150 _

100,

50,
I I I I I I I i I I 1
70 72 74 76 78 80 82 84 86 88 90 92

années

1
Cf. Bibliographie XIV. XV 59
Il - HYPOTHÈSES DE CROISSANCE DE TRAFIC
A PRENDRE EN COMPTE
2.1 - ROUTES ORDINAIRES
Dans la mesure du possible, il sance égale à :
convient d'effectuer une étude 2,5 % par an linéaire (base
particulière pour déterminer
l'évolution de ce trafic. En 1987) jusqu'en 2010,
l'absence d'autres éléments, 1,25 % par an linéaire (base
on pourra prendre une crois- 1987) au-delà*.

2.2 - AUTOROUTES
Pour les Autoroutes et les liai- «* hypothèse basse : i* hypothèse haute :
sons à 2 x 2 voies de lon- - 3 % linéaire (b;i s e 87) - 5 % linéaire (b;i s e 87)
gueur supérieure à 25 km, les jusqu'en 2000, jusqu'en 2000,
trafics seront systématique-
ment décomposés en courants - 2 % linéaire (base 87) de - 4 % linéaire (base 87) de
origine-destination. 2001 à 2010, 2001 à 2010,
En l'absence d'information - 1 % linéaire (base 87) au- - 2 % linéaire (base 87) au-
particulière, on utilisera la ten- delà. delà.
dance moyenne d'évolution
prévisible, soit une croissan-
ce annuelle de : *
- 4 % linéaire (base 87)
jusqu'en 2000,
- 3,5 % linéaire (base 87) EVOLUTION DU TRAFIC HYPOTHESES MOYENNES
de 2001 à 2010,
- 1,5 % linéaire (base 87)
au-delà. 200.
oroutes
Il sera parfois souhaitable de 180.
170
donner plusieurs hypothèses 160. ^Toutes ordinaires
déterminant des fourchettes
140.
d'évolution plutôt que des
valeurs uniques, on utilisera 120.
alors les croissances annuel- 100
les suivantes : 1987 2000 2010 2020

années

60 * Cf. bibliographie XVI (annexe


Trafie)
• VARIANTE

Des hypothèses de croissance aménagements à court terme.


différentes pour tout ou partie Dans le cas d'une étude éco-
des trafics pourront être nomique pour les aménage-
adoptées lorsque la croissan- ments prévus à court terme, la
Dans ces conditions, un scé- ce du trafic sur la ou les sec- poursuite de la tendance
nario supplémentaire pourra tions étudiées s'écarte nota- observée permettra d'éviter
être étudié qui consistera à pour- blement de celle prévue sur une surestimation ou une
suivre la tendance observée dans le réseau national. C'est le cas sous-estimation des avantages
les dernières années. par exemple, des routes inhérents à l'aménagement,
nationales doublant une auto- dans la mesure où ces der-
route existante ou situées niers sont prépondérants les
dans le prolongement d'une premières années suivant la
autoroute future, et dans les mise en service.

IV-PRISE EN COMPTE DU TRAFIC INDUIT

4.1 - DEFINITION
La mise en place d'une infra- phénomène qui se superpose
structure nouvelle a un certain à la croissance régulière du
nombre de conséquences trafic existant, ce sont :
directes ou indirectes à court, • L'accroissement de la
moyen ou long terme sur le mobilité en conséquence de la
système de transport et la vie diminution des coûts ou de
économique et sociale des l'amélioration de la qualité de
régions concernées. service (substitution à d'autres
L'apparition d'un trafic nou- consommations, trafic créé par
veau appelé trafic induit lors l'implantation ou le développe-
de la mise en œuvre d'une ment de nouvelles activités).
amélioration routière a maintes • Le transfert d'une partie du
fois été constatée. Une simple trafic des modes concurrente
analyse des comptages automa- vers le mode amélioré du fait
tiques sur coupure le met en de la modification des coûts, du
évidence. temps et de la qualité de service
Plusieurs causes éclairent ce offert. Ce changement de mode

61
s'effectue essentiellement entre • L'augmentation passagère
le rail et la route et plus particu- du trafic en raison de l'attrait du
lièrement clans le sens rail-route. nouveau mode ou des nou-
Seules les modifications très veaux aménagements. L'appari-
tion d'un " trafic de curiosité
importantes (TGV par exemple)
lors de la mise en service d'un
peuvent entraîner des transferts nouvel aménagement (ouverture
route-rail, transferts qui se limi- d'un pont par exemple) peut
tent aux déplacements de per- s'avérer importante au cours des
sonnes et qui restent générale- deux premières années d'ex-
ment modestes. ploitation.

4.2 - QUELQUES CARACTERISTIQUES


DU TRAFIC INDUIT
• Le trafic induit apparaît ses, affaires personnelles, loi-
essentiellement sur le trafic sirs... ).
voitures particulières. Il • Son importance dépend
semble beaucoup plus faible essentiellement des gains de
sur le trafic poids lourds. En temps. A l'inverse, la présence
effet, pour l'entreprise, la fonc-
de péages notamment sur les
tion transport est une fonction relations courtes distances
seconde car c'est un moyen et réduit fortement son rôle.
non une fin. Il est difficile de
dire que l'infrastructure " in- • Ce trafic induit se focalise
surtout sur les gros courants
duit " la création d'entreprises ;
elle la facilite plutôt au même () 1) (trafic jour supérieur à
titre que la disponibilité de ISO véhicules d'après nos
main-d'œu\ re. les facilités de observations) et sert ainsi
crédit... d'amplificateur aux évolutions
constatées.
• II ne se manifeste que sur
les grands projets où l'amé- • Ce trafic apparaît dans sa
lioration des conditions de cir- quasi-totalité au cours des
clation est très forte (gains de premières années de mise en
temps importants) et sur les service mais il s'installe pro-
liaisons moyennes et longues gressivement.
distances (en présence d'infra- • En attirant une part impor-
structures à péage). Sur courte tante du trafic des anciennes
distance (moins de 25 km) et routes, l'infrastructure nouvel-
sur petits aménagements le le améliore les conditions de
phénomène est négligeable. circlation sur les routes natio-
• L'accroissement de mobilité I nales concurrentes. Malgré
représente souvent la part la " cette amélioration ", il
plus importante du trafic n'apparaît pas sur ce réseau
induit (environ 60 % d'après ; de trafic nouveau important.
nos observations). Elle touche ! La circulation induite sur RN
plus particulièrement les est extrêmement faible, voire
" déplacements libres " (cour- négligeable.

62
4.3 - ESTIMATION DU TRAFIC
INDUIT
Trois approches possibles : est alors à pondérer par le
rapport entre la longueur
A - Le modèle d'induction de tra- décrite de l'itinéraire et la lon-
fic proposé dans l'instruction gueur totale de ce trajet ;
sur les méthodes d'évaluation
des effets économiques des • l'induction est calculée pour
investissements routiers en l'ensemble du trafic parcou-
rant un tronçon de route
rase campagne. donné, sans décomposition en
Ce modèle est à utiliser avec courants origine - destination.
précautions et des comparai- On appliquera dans ce cas un
sons avec des résultats connus pourcentage d'induction égal
d'aménagements comparables à :
sont fortement souhaitables.
A chaque courant de trafic K L
isolé peut être attribué un coût 50 d/
de circulation dk en présence
d'aménagement, et un coût d o k OÙ :
avant aménagement à l'année L est la longueur du tronçon
de mesure des trafics. en km,
Ces coûts de circulation tra- d le coût de circulation sur le
o
duisent les conditions de cir- tronçon à l'année de mesure
culation offertes dans les deux du trafic.
situations, et l'on comprend
que le fait que ces conditions d le coût de circulation sur le
soient plus ou moins bonnes tronçon à l'horizon et dans la
ne soit pas sans incidence sur situation étudiés.
le volume en véhicules du On installera le trafic induit de
courant considéré. C'est pour- façon linéaire sur les 7 années
quoi, l'on est amené à corriger qui suivent la mise en service
le niveau de trafic tk obtenu de l'aménagement.
par simple extrapolation de
trafics existants en fonction B - L'approche analogique
des coûts de circulation à Elle permet en général de
l'horizon étudié. mieux appréhender la réalité et
évite souvent, comme on a pu
tk réel avec aménagement = tk extrapolé ° le constater a posteriori, de sur-
dk estimer le phénomène " trafic
Remarquons que les formules induit ".
s'appliquent aux courants de Pour cette démarche, il est
trafic dont l'itinéraire est entiè- conseillé de dissocier, chaque
rement compris dans le réseau fois que cela est possible, le
d'étude ; deux autres cas peu- trafic des véhicules légers du
vent se présenter : trafic poids lourds.
• les coûts de circulation • Les véhicules légers
avant et après aménagement
ne sont connus que pour une L'estimation du trafic induit se
partie de l'itinéraire ; le pour- fera en deux temps :
centage d'induction : - d'abord on recensera les
nouveaux émetteurs suscep-
dok -1 tibles d'apparaître (ZI, ZUP,
dk' aéroport, base de loisirs, gran-

63
de surface...) et on calculera le C - En l'absence de données
nombre de véhicules générés (pour les aménagements lourds)
par analyse de cas similaires et Une étude sur plus de 20 cou-
extrapolation au cas étudié, pures (RN + autoroute) a mon-
- ensuite, on recherchera sur tré que le " trafic induit " (tous
des aménagements compa- véhicules confondus) était en
rables (en termes de longueur moyenne de :
aménagée, gain de temps, + 10 % du trafic attendu sur la
nature du réseau concurrent, coupure après la première
politique tarifaire...) et sur des année de mise en service,
liaisons semblables (distance, + 20 à 25 % après 5 ans.
nature et poids des échanges) On considère que la totalité de
la part du trafic induit observé. ce trafic supplémentaire s'affec- A noter que ces chiffres
Ce coefficient sera alors appli- te sur l'autoroute. incluent des suppléments de
qué, en évitant les doubles Ces valeurs de référence peu- trafic liés à des générateurs implan-
comptes, aux relations étu- vent être modulées en fonction tés après la mise en service de l'au-
diées. du contexte. On prendra des toroute.
valeurs inférieures à la référen-
• Les poids lourds ce ci-dessus pour des cas tels
L'estimation du trafic induit se que la mise en service de la
limitera à l'estimation des tra- dernière section d'un aména-
fics générés par les nouveaux gement autoroutier continu. A
émetteurs potentiels (s'ils sont l'inverse, pour de grandes liai-
connus). sons structurantes, on pourra
prendre des valeurs supérieu-
res à la valeur de référence.

64
L'AFFECTATION
Page laissée blanche intentionnellement
Q u'est-ce que l'affectation ?
Elle consiste à répartir chaque flux de trafic O.D. sur les itinéraires concurrents qu'il
est susceptible d'emprunter.

LE HAVRE
MAISON BRULEE
BOURGACHARD ALENÇON
CAEN C A E N pm <;\

Péage \

- LES MÉTHODES
Elles peuvent varier selon le rent (voir l'instruction sur les
type d'opération envisagée, et méthodes d'évaluation des
la précision autorisée par les investissements routiers en
données dont on dispose. Sauf rase campagne de mars 1986
dans certains cas où on pour- et l'annexe 6) entre points
rait utiliser la règle du tout ou de choix. *
rien (par exemple 100 % Pour deux itinéraires, la for-
d'affectation du trafic de tran- mule est :
sit sur une déviation d'agglo-
mération sans échange inter- Tl / T2 = ( C2 / Cl)10
médiaire), on utilisera un
Cela sera nécessaire en parti- modèle d'affectation. La avec Tl et T2 les trafics affec-
culier lorsque l'on devra méthode la plus couramment tés respectivement aux itiné-
comparer des variantes de tracé. employée est basée sur le rap- raires 1 et 2 et Cl et C2 les
port des coûts de circulation coûts de circulation corres-
de chaque itinéraire concur- pondants.

* Cf. Bibliographie XVIII 67


AFFECTATION DE TRAFIC ENTRE DEUX
ITINÉRAIRES CONCURRENTS

Pourcentage de trafic
sur l'itinéraire I

50 \

— —
>
0,5 0.6 0,7 0,8 0,9 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5

Remarques quant à l'utilisa- • La loi d'affectation en puis- pas les moyens (observations
tion de cette méthode sance 10 est très sensible. Un insuffisamment nombreuses )
faible écart sur les coûts de de mettre au point (caler) un
circulation entraîne un écart autre modèle. Néanmoins le
important des affectations fait de l'utiliser ne dispense
lorsque les coûts des itiné- pas de procéder à une vérifi-
raires sont voisins. cation de sa pertinence :
• On constate une sous-esti- - à partir d'une réflexion sur
mation du trafic autoroutier à
longue distance et une suresti- ses principes (le coût du
mation du trafic à courte dis- temps est-il un critère essentiel
tance. Diverses solutions ont pour les usagers qui nous
été proposées pour corriger ce concernent ? Exemple : itiné-
phénomène (cf. annexe 6). raires touristiques)
• Malgré ses défauts, on sera - à partir des affectations
le plus souvent contraint d'uti- constatées en situation de
liser ce modèle car on n'aura référence.

68
^

II - L'INFLUENCE DES MESURES


D'EXPLOITATION SUR L'AFFECTATION
2.1 - JALONNEMENT
La signalisation de l'itinéraire, raire (usager pressé, déplace-
notamment à proximité des ments professionnels) ou
points de choix va influer sur essayer un itinéraire différent
le comportement de l'usager (usager non pressé, déplace-
et d'une certaine manière ments touristiques).
orienter son choix d'itinéraire. Les différents comportements,
Cependant, cette influence ainsi que la lisibilité et l'impact
s'exercera surtout sur les usa- des messages de signalisation
gers empruntant peu fréquem- relèvent de la psychologie du
ment la relation. Parmi ceux- conducteur et ne sont pas pris
ci, une certaine proportion a en compte dans les méthodes
pris l'initiative de consulter d'affectation.
une carte avant le départ et de La loi d'affectation étant basée
fixer l'itinéraire. De plus, sui- sur des distributions " quasi
vant que l'usager est pressé ou normales " centrées sur cha-
non et suivant son motif de que choix d'itinéraire, elle
déplacement, il aura tendance intègre donc a priori la diver-
à réemprunter le même itiné- sité de ces comportements.

E3ËEQ Ai jfc.'.
1 CHOLET
1 POITIERS
É EIECTI
SÊJËÉjà 1 'OITIERS •
mÊÊÈÊ &
1 r mm • •
simm 1

69
2 . 2 - INTERDICTION DE
TRAVERSÉES
Elles s'appliquent principale-
ment aux poids lourds inter-
dits de traversées d'aggloméra-
tion.
^rv Cette situation particulière Le report systématique du tra-
^y nécessitera d'effectuer une fic P.L. sur un itinéraire auto-
étude spécifique. routier voisin va localement
augmenter le pourcentage de
P.L. qui est un des paramètres
déterminant le coût de par-
cours et par conséquent
l'affectation.

2 . 3 - AMÉNAGEMENT DES
POINTS DE CHOIX
Ce problème est identique à
celui du jalonnement. La dis-
position, l'organisation de la
signalisation au point de choix
ont une influence sur le com-
portement de l'usager, dans
une proportion que l'on ne
sait pas appréhender a priori.

2 . 4 - INCIDENCES DES MESURES


RÉGLEMENTAIRES
(TAUX DE RESPECT)
Toute mesure de délestage, pour les P.L., on constate un
d'affectation autoritaire, connaît pourcentage résiduel du trafic
un taux de réussite qui n'est de transit d'environ 15 % malgré
pratiquement jamais égal à l'interdiction. Il faut donc tenir
100 %. Un exemple en est four- compte d'un certain taux de res-
ni lorsqu'en situation de con- pect que seuls des recueils de
tournement obligatoire d'une données approfondis permet-
agglomération par un itinéraire tent d'estimer.

70
III • LARÉPARTITION MODALE

Les autres modes - rail, air, voie B - Concurrence


d'eau - n'interviennent pas
directement dans l'étude de tra- L'amélioration d u n e liaison
fic mais, dans certains cas, routière est de nature à modi-
l'aménagement routier peut fier la répartition modale des
avoir des conséquences sur ces déplacements de personnes et
autres modes soit en terme de des transports de marchan-
complémentarité, soit en ter- dises au profit de la route. Ce
me de concurrence. phénomène concerne le rail
(pour les voyageurs et les mar-
Avant de démarrer n'importe Une étude de répartition chandises) et les voies d'eau
quelle étude de trafic, il modale pourra être entreprise (pour les marchandises) tandis
convient systématiquement de poser en particulier dans les cas sui- que le transport aérien n'est
la question d'une étude de réparti- vants : pas directement concerné.
tion modale. • Réseau routier arrivé à satu- Cette modification de la répar-
ration (exemple de la desserte tition modale est prise en
de la vallée de la Tarentaise compte dans l'étude de trafic
en Savoie). par l'intermédiaire du calcul de
• Le temps de parcours de trafic induit qui intègre cet élé-
l'un des modes a été significa- ment de façon globale. Mais,
tivement réduit (cas du réseau dans certains cas, il peut être
ferroviaire avec la mise en ser- intéressant de mener une ana-
vice du TGV ou de liaisons lyse plus approfondie des
péri-urbaines type RER). conséquences sur les autres
modes de transport. Il con-
• A l'occasion de grands amé- vient alors de connaître l'offre
nagements routiers entrant de transport correspondante et
dans le champ de la Loi les volumes transportés.
d'Orientation des Transports
Intérieurs (L.O.T.I.). m» Transport de voyageurs :
ce domaine ne concerne que
A - Complémentarité le transport ferroviaire.
Le projet routier peut permet- • Le recensement de l'offre est
tre un meilleur accès pour les aisé : à partir de l'indicateur
voyageurs comme pour les SNCF, on connaît les fré-
marchandises à un aéroport, quences offertes pour un joui-
une gare ferroviaire ou un moyen de base et pour cer-
port fluvial ou maritime. Il tains jours particuliers sur les
facilitera ainsi l'activité des trajets O.D. concernés par
autres modes concernés. l'aménagement.

71

• La connaissance des trafics • En l'absence d'autres élé-
est plus délicate mais elle est ments, on pourra appliquer la
possible grâce au système de formule suivante qui donne des
comptabilité FC 12 K de la ordres de grandeur satisfaisants
SNCF basé sur l'exploitation pour déterminer la part du trafic-
des machines de vente de
titres de transport. Les don- voyageur empruntant le mode
nées ne sont pas directement ferroviaire en fonction des carac-
disponibles mais peuvent être téristiques de ce dernier et de
obtenues sur demande auprès celles des autres modes. Cette
des Directions Régionales de formule s'applique à des rela-
la SNCF (Division Commercia- tions comprises en 10 et
le Voyageurs) 200 km.

l'art du trafic ferroviaire dans le trafic total d'une O.l).


(en pourcentage)

- 10,8 + 0,4lVtr + 0,106 L - 0,28 Vca - 0,000 000 19Fca4

ou
Vtr=J^65,/ temps de parcours train

Vr = vitesse route pour les VL


L = distance route avec
L = 45 si L < 45 dans le terme 0,106L
L = distance réelle pour le calcul des vitesses
Vca = L/temps de parcours car avec
Vca = 35 si Vca > 35
Fca = nombre hebdomadaire de dessertes en car

m» Transport de marchan- tion intra-départementale.


dises : l'interrogation du fi- Pour des éléments plus précis,
chier SITRAM de l'OEST per- il conviendra de s'adresser aux
met de connaître les flux de
marchandises par mode mais VNF pour les transports flu-
les résultats sont en général viaux et à la SNCF pour les
trop agrégés pour une utilisa- transports ferroviaires.

72
ANNEXES
ANNEXE1
DÉTERMINATION DU CŒFFIŒNT
DE VISIBILITÉ X
Cette détermination peut • les mesures de visibilité
concerner soit une section de n'auront pas lieu dans les
route existante, soit une sec- agglomérations, pour les-
tion à l'état de projet. quelles la vitesse de traversée
i» 1er cas : Détermination est explicitement ou implicite-
du coefficient de visibilité ment limitée à 50 km/h.
pour une section de route I» 2e cas : Détermination du
existante. coefficient de visibilité pour
La méthode est fondée sur le une section de route à l'état
déplacement relatif de deux de projet.
véhicules équipés d'émetteurs- La connaissance du futur À. est
récepteurs et de compteurs nécessaire en vue de détermi-
spéciaux pour la mesure des ner les conditions de circula-
distances au mètre près. tion des véhicules sur l'itiné-
Les conditions retenues pour raire projeté. Ce coefficient
définir la distance de visibilité peut être déterminé graphi-
sont les suivantes : quement à partir de trois
• objets d'une hauteur de 1 pièces du projet, à savoir :
mètre vus par un observateur tracé en plan, profil en long,
dont l'œil est situé à 1,20 m profil en travers.
du sol, Le principe est de déterminer
• la distance est mesurée dans sur plan, en des points régu-
un seul sens tous les 100 lièrement espacés (de 50 m à
mètres, les deux véhicules cir- 150 m suivant l'importance du
culant sur la voie de droite, le projet) les distances de visibili-
plus près possible de l'axe té qui sont les distances maxi-
pour les routes à deux voies males séparant l'oeil d'un
et le plus près possible de la conducteur situé à 1,20 m du
voie centrale sur les routes à sol.
trois voies, Deux mesures doivent être
• dans le cas où la notion de menées parallèlement, l'une
visibilité peut prêter à confu- en un point du tracé en plan,
sion (présence ou non l'autre au point correspondant
d'écrans naturels tels que les du profil en long. La distance
arbres dans les courbes), on retenue sera la plus petite des
optera pour la solution offrant deux distances mesurées. Le
le plus de sécurité, c'est-à-dire graphe des distances de visibi-
pour celle fournissant une dis- lité sera ensuite dressé pour
lance moindre. déterminer X.
i* Conclusion Puis on détermine (graphique-
L'utilisation d'une des deux ment ou non) l'ordonnée X de
méthodes précédentes conduit la droite horizontale qui déli-
à l'élaboration d'un graphique mite entre les axes et la droite
de visibilité du type ci-des- d'abcisse L la même surface
sous. la courbe de visibilité.
On donnera la même ordon-
née 5 à tout point où la dis-
tance de visibilité est supérieu-
re ou égale à 500 m.

Distance de
visibilité
(x 100 mètres)

5 et
plus

Distance depuis

l'origine

Les sections de routes ne pré- phique de visibilité pour


sentent en général pas de chaque sens de circulation.
centre de symétrie. La visibilité
est différente dans les deux Le coefficient de visibilité à
sens de circulation. Il est donc retenir sera la moyenne des
nécessaire de dresser un gra- deux coefficients obtenus.
ANNEXE2
LES MATÉRIELS DE COMPTAGES AUTOMATIQUES

I - LES TECHNIQUES
DE COMPTAGE
1.1 - TUBES PNEUMATIQUES 1.3 - CABLES PIEZOELECTRIQUES
Une des extrémités d'un tube Un câble piézo-électrique est
en caoutchouc souple traver- Lin capteur linéaire dont la
sant la chaussée et plaquée gaine et l'âme centrale en
sur elle est reliée à un détec- cuivre sont séparées par une
teur pneumatique à membra- céramique piézo-électrique
ne. A chaque écrasement par polarisée. Ce câble est intégré
une roue, la membrane se à la chaussée après avoir été
déforme et établit un courant enrobé de résine spéciale. Au
électrique. Chaque contact passage d'un véhicule, la céra-
correspond au passage d'un mique jouant le rôle d'un
essieu. condensateur est soumise à
1.2 - BOUCLES ÉLECTROMAGNÉ-
une variation de pression et
une tension électrique propor-
TIQUES tionnelle à la pression apparaît
Une boucle électromagnétique entre les électrodes.*
est constituée d'un conducteur
électrique le plus souvent inté- 1.4. AUTRES TECHNIQUES DE
gré dans la chaussée (la pose COMPTAGE
nécessite une interruption du D'autres techniques de comp-
trafic pendant 2 ou 3 heures). tage sont également utilisées :
La queue de la boucle est on peut citer notamment le
reliée à un détecteur qui trans- radar - bien connu des auto-
forme la variation de self- mobilistes - qu'on peut utiliser
inductance électromagnétique
produite par le passage d'un aussi bien pour les mesures de
véhicule en tension électrique. vitesse que pour un recense-
ment de circulation, et les
appareils permettant des
mesures optiques (caméras).

* Cf. Bibliographie XIX


Il - LA DISCRIMINATION
DES VL ET DES PL
Le critère de différenciation compteurs sont reliés à deux
des VL et des PL est variable ; tubes pneumatiques, le critère
il peut être fondé sur des de discrimination est alors la
caractéristiques géométriques distance entre les essieux. Par
(hauteur, longueur, nombre la boucle électromagnétique,
d'essieux...) ou pondérales, ou les véhicules sont différenciés
par la hauteur du châssis et la
sur une combinaison des
masse du véhicule. Par le
deux. câble piézo-électrique, on
L'élément essentiel du disposi- peut obtenir la charge de tous
tif de discrimination entre VL les essieux avec une bonne
et PL est le capteur : certains précision.

III - L'EVOLUTION DES MATERIELS


DE COMPTAGE :
LE SYSTÈME SIREDO
Les divers systèmes actuels de - débits tous véhicules,
recueil de données répondent - taux d'occupation une minu-
mal aux exigences des diffé- te et six minutes,
rents utilisateurs : manque - vitesse moyenne une minute
d'homogénéité, délais d'ex- et six minutes,
ploitation excessifs...
- débits classifiés en six Toute information concernant
Le système SIREDO (Système classes de longueur, SIREDO peut être obtenue
Informatisé de REcueil de
- débits classifiés en douze auprès des points d'appui régionaux
DOnnées) est composé d'élé-
ments logiciels et matériels classes de vitesse, de chaque CETE ou au point d'appui
permettant l'unification du - longueur, vitesse instantanée national au CETE Méditerranée.
recueil de données pour : d'un véhicule.
- le recensement statistique du La station gère simultanément
trafic en temps différé, cinq séquencements :
- le recueil d'exploitation en - mesures instantanées,
temps réel. - séquence rapide une minute,
Il se compose d'une part des - séquence de base six minutes,
stations de recueil de don-
nées, d'autre part d'un module - séquence horaire,
d'intercommunication assurant - séquence journalière.
automatiquement le stockage,
les traitements élémentaires et ii» L'équipement du réseau
les transmissions de données. L'ensemble du réseau national
doit être pourvu à terme d'en-
ii» Les mesures réalisées viron 1200 stations qui rem-
La station permet de réaliser placeront progressivement les
simultanément les mesures matériels en service actuel-
suivantes : lement.

77
EXE 3
L'UTILISATION DES COMPTAGES

I - METHODOLOGIE ACTUELLE DU RECENSEMENT


DE LA CIRCULATION ROUTIÈRE SUR LE
RÉSEAU NATIONAL
Le réseau routier est découpé leur moyenne journalière
en 5 000 sections environ. Nous annuelle.
distinguons deux catégories de La moyenne journalière annuelle
sections : de la section secondaire est égale
- les sections principales comp- au produit de la MJA de la sec-
tées toute l'année ou un mois tion principale de rattachement
sur deux, et du rapport des sommes des
débits journaliers comptés simul-
- les sections secondaires tanément sur les sections secon-
comptées six semaines tous les daires et principales. Trois à six
trois ans et rattachées aux sec- sections secondaires sont ratta-
tions principales afin d'estimer chées à une section principale.
MJA secondaire = MJA principale ( J Dj second./J Dj princ.)
OÙ :
Dj = débit des jours effectivement comptés.

Il - METHODES D'ESTIMATION D'UN DEBIT


JOURNALIER ANNUEL D'UNE SECTION
À PARTIR DE DONNÉES PARTIELLES
II serait très lourd et onéreux de grandes familles de méthodes :
recenser les 365 jours de toutes - les méthodes de rattache-
les sections de route d'un ment d'une section secondai-
département. Pour éviter cela,
des études ont été réalisées re à une section principale,
pour estimer une MJA à partir - les méthodes de régression
de données journalières dispo- qui cherchent à exprimer une
nibles sur un nombre limité de MJA en fonction d'un débit
jours et pour évaluer la préci- d'une période comptée et de
sion obtenue. coefficients caractérisant la sec-
Nous avons examiné deux tion et la période comptées.

78
2.1 - LES METHODES DE
RATTACHEMENT
Ce sont les méthodes actuelle-
ment utilisées pour le recense-
ment de la circulation sur RN.
Elles sont réalisées à partir de Rattachement : c'est la
quatre périodes de sondage recherche de sections de
réparties selon les différentes même typologie.
" saisons ". Elles se classent en
deux catégories :
- le rattachement a priori sur
une section désignée au préa-
lable (généralement proximité
géographique),
- le rattachement a posteriori
sur une section choisie en
fonction des résultats des PRINCIPE DU SECTIONNEMENT
comptages. en sections de trafic homogène
a) - Le rattachement a priori
Chaque section secondaire est 000 1
rattachée à une section princi-
pale selon des critères géogra-
phiques et d'homogénéité : CD 1
même itinéraire, profil sem-
blable.
OOO2
section principale

Agglo < seuil


^
sections secondaires 0003
1 à 4 rattachées à la
principale

OOO4
Les inconvénients de cette
méthode sont :
> seuil
- le caractère subjectif du rat-
tachement,
- un problème dans le recen-
sement de la principale se O(X)6
répercute sur toutes les secon-
daires associées,
- des contraintes dans la ges-
tion des comptages. (
lieu dit ou aaylo << seuil *

* Seuil à définir en fonction du ~"7<~\


contexte local et du type d'étude. / y
b) - Le rattachement a pos- de ressemblance pour tout
teriori couple section principale -
Soient M sections principales section secondaire.
et N sections secondaires dans Le graphique ci-dessous repré-
une zone géographique don- sente les variations du rapport
née pour lesquelles on dispo- entre les débits journaliers de
se de comptages réalisés dans la secondaire et de la princi-
le passé et que l'on souhaite pale sur les jours comptés
actualiser. simultanément (cas de deux
Nous allons définir un critère exemples contrastés).

débit jour p section secondaire


KP = -
débit jour p section principale

ex 1
Kl moyen

ex 2 K2 moyen

jours p

L'exemple 1 montre que le Four quantifier la ressemblan-


rapport des débits journaliers ce entre deux sections S; et Sj,
entre la secondaire et la prin- nous pouvons définir la dis-
cipale varie peu. Si les jours tance suivante :
comptés représentent les diffé- La meilleure section de ratta-
rentes périodes de l'année Distance 2 (Sj, Sj) =
chement a posteriori est celle
(hiver, printemps, été, autom- 2 p (Kp / Kmoyen - 1) 2 /NJC
ne), ces deux sections ont une qui se caractérise par la distance mini-
typologie semblable. Le ratta- en appelant Kmoyen la mo- mum avec la section secondaire.
chement de la secondaire sur yenne des rapports Kp, et NJC
une telle principale est vrai- les jours comptés simultané-
semblablement correct. ment.
Une telle méthode élimine les
Dans l'exemple 2, le rapport inconvénients du rattachement
des débits journaliers varie a priori. Elle exige un éventail
beaucoup. Le rattachement est minimum de sections princi-
certainement mauvais. pales.

80
2.2 - EVALUATION A PARTIR mois de travail et par suite il
D'UNE SEULE PÉRIODE peut être considéré comme
a) - Les méthodes de " représentatif " du trafic sur
régression l'année. L'étude montre qu'il
possède une grande stabilité
Estimation de la MJA à par- d'une année sur l'autre.
tir d'une semaine de comp-
tage.* Les formules à utiliser pour
évaluer le TJMA (en terme de
Le trafic journalier moyen charge du réseau) sont les sui-
annuel d'une section de route vantes :
peut généralement être évalué
à partir d'un seul comptage
hebdomadaire. Toutefois, les TJMA = (bn + c) T7(n)
sections à fort trafic d'été ne
peuvent être connues aussi OÙ :
simplement avec une bonne TJMA est le trafic journalier
précision du fait de la grande moyen annuel,
variabilité de leur débit.
n le numéro du jour de
S'assurer, sur 2 ou 3 comp- Une étude montre que la démarrage du comptage dans
teurs automatiques proches, période de comptage à retenir le mois de septembre (1er
que le mois de septembre est bien est le mois de septembre. C'est septembre : n = 1),
représentatif du TJMA. en effet un mois non perturbé
par des phénomènes de fêtes. T7(n) le trafic journalier
De plus, l'impact de la fin des moyen des 7 jours consécutifs
vacances scolaires n'est pas per- débutant le jour n,
ceptible. Ce mois présente éga- b et c des coefficients d'ajuste-
lement l'avantage d'être un mois ment prenant les valeurs sui-
de transition entre vacances et vantes :

implantation géographique b c Précision


de la section

sections ou zones 0,0127 0,73 25 à 30%


avec fort trafic été
sections ou zones 0,0020 0,93 14%
avec fort trafic hiver
ou périurbaines
autres sections ou 0,0061 0,84 16%
zones

• Cf. Bibliographie VII 81


La précision moyenne obtenue bord de mer, classification éta-
avec cette méthode est d'envi- blie à partir des planches car-
ron 20 %. Pour les sections à tographiques du recueil INSEE
faible trafic (< 2000 véh / j), la régional).
précision se dégrade légère-
ment comme c'était prévisible, Nous évaluons par règle de
elle passe à 25 % en moyenne. trois (cf I de cette annexe)
autant de TJMA estimés pour
b) - Rattachement à partir
d'une seule période du mois le poste secondaire qu'il y a
de septembre de postes de rattachement.
Nous calculons la moyenne
Nous associons au poste dont des évaluations.
nous cherchons à évaluer le
TJMA, plusieurs postes de rat- La variation des estimations
tachement de même typologie fournit la précision de cette
(par exemple typologie de moyenne.

III - EQUIVALENCE PAIRES


D'ESSIEUX - VÉHICULES
Les compteurs pneumatiques
donnent une estimation du
débit exprimé en paires
d'essieux. Le trafic réel en
nombre de véhicules dépend
donc du volume de véhicules
à plus de deux essieux. On
estime en moyenne qu'un PL
représente 1,6 paire d'essieux.
Ce coefficient permettra de
passer du comptage automa-
tique au trafic réel à condition
d'avoir une estimation du tra-
fic PL.

82
ANNEXE 4
LES ENQUÊTES DE CIRCULATION PAR
INTERVIEW DES CONDUCTEURS
I - OBJECTIFS
Les enquêtes par interview des de recueillir certaines informa-
conducteurs au bord de la route tions complémentaires dont le
permettent d'identifier de façon nombre est limité par la durée
précise le trajet effectué par nécessairement brève de l'inter-
l'automobiliste ou le poids view : motif du déplacement,
lourd : flux origine-destination. caractéristiques du conducteur
(nom, âge, profession), fréquen-
Outre les questions de base sur ce du trajet, tonnage et mar-
l'origine et la destination du chandises transportées par les
déplacement, elles permettent PL, nombre d'occupants...

Il - CHOIX DE LA LOCALISATION
DES POSTES D'ENQUÊTE
2.1 - CHOIX THÉORIQUE
La localisation des postes
d'enquête est définie de façon
à appréhender le maximum de
courants O.D. concernés par
l'étude et à reconstituer les iti-
néraires empruntés avec un
minimum de postes.
Un exemple théorique per-
met de comprendre la métho-
de :
L'étude consiste à connaître
les flux de trafic concernés par
un projet de route neuve qui
reliera les villes A et B. Entre
les deux, une troisième locali-
té C peut être intéressée par
l'aménagement. Le réseau rou-
tier existant est schématisé
page 84.

83
'»#• Pour répondre au problème - itinéraire a, b, h = poste 3,
posé, il faut connaître le volume - itinéraire a, e, f, h = différence Par mesure d'économie, on
des trafics et les itinéraires entre les postes 1 et 3, peut même envisager de se
empruntés par trois courants
- itinéraire c, d, f, h = total dimi- limiter au poste l et à un poste sur
O.D. :
nué des postes 1 et 5, le tronçon h où les usagers seraient
1. A (et au-delà) — B (et au- interrogés sur leur itinéraire.
delà) - itinéraire c, g, h = poste 5,
2. A (et au-delà) — C • courant A — C = poste 1, Cette méthode est toutefois délica-
3. C — B (et au-delà) • courant C — B, volume te à mettre en œuvre et demande
• Le courant A — B dispose de total = poste 6, une préparation soignée et des
4 itinéraires possibles : - itinéraire b, h = poste 3, enquêteurs performants.
a, b, h - itinéraire e, f, h = différence
entre 6 et 3.
a, e, f, h
c, d, f, h Les postes 2 et 4 sont donc
superflus.*
c, g, h
• Le courant A — C, un seul iti-
néraire :
;i

• Le courant C — B, deux itiné-


raires :
b, h
e, f, h Coupure I
H» A priori, la totalité des cou-
rants et leurs itinéraires peuvent
être saisis sur trois coupures
d'enquête (I, II, III) représentant
en tout six postes (1 à 6).
En réalité, quatre postes suffi-
sent; en effet :
• courant A — B, volume
total = poste 6,

Coupure II
5

Coupure III

5 poste d'enquête
envisageable

* D'autres combinaisons possibles


84 de -4 postes permettent également
cette reconstitution.
2.2 • CHOIX PRATIQUE tionnement, surlargeur...,
Pour arrêter définitivement le - visibilité du poste : éviter les
choix des postes et leur locali- virages, la proximité d'un car-
sation précise, il faudra tenir refour. ..,
compte des contraintes ma- - éviter les rampes,
térielles pour permettre la
- éviter la proximité d'une
réalisation de l'enquête dans agglomération si son trafic
les meilleures conditions de local (suburbain) n'est pas
sécurité et en gênant le concerné par l'étude.
moins possible la circulation :
Par ailleurs, une enquête de
- implantation permettant le circulation qui requiert l'arrêt
stockage des véhicules enquê- des véhicules nécessite un
tes et la libre circulation dans arrêté préfectoral sur RN (et
les deux sens de ceux qui du conseil général sur RD) et
n'appartiennent pas à l'échan- l'intervention des forces de
tillon : délaissé, aire de sta- l'ordre.

III - CHOIX DES DATES


D'INTERVENTION ET DURÉE
Compte tenu du coût de ces permanent sur la section ou
enquêtes, l'intervention aura sur une section supposée sem-
Toutefois, on n'exclura pas la lieu, en général, sur une blable.
possibilité d'enquêter les seule journée et dans un De même, l'enquête se dérou-
deux sens de circulation. seul sens de circulation. Il lant, la plupart du temps, sur
faudra toutefois s'assurer que une période inférieure à
le choix des itinéraires n'est
pas susceptible d'être signifi- 24 heures, il faudra disposer
cativement différent selon le de comptages horaires qui
sens de circulation et sélec- permettront de fixer la durée
tionner le jour d'enquête en qui assurera la représentativité
dehors des périodes particu- souhaitée.
lières et en fonction de l'ob- Dans le cas où l'on ne dispose
jectif recherché (trafic estival pas de compteur permanent, il
ou hors saison, trafic de fin de faudra prévoir la pose d'un
semaine ou des jours ouvra- compteur temporaire au mini-
bles, trafic journalier moyen mum deux semaines avant la
annuel). date prévue pour l'enquête.
Dans le cas où la structure du Outre la définition du plan de
trafic varie beaucoup selon les sondage, ces comptages servi-
jours et les saisons, il convien- ront également à déterminer le
dra, si l'on recherche une esti- nombre d'enquêteurs néces-
mation de la moyenne annuel- saires à la bonne marche de
le, de répéter l'opération pour l'opération.
chaque grand type de jour Les compteurs devront rester
identifié ou présumé. Pour en place au moins deux se-
connaître ces fluctuations, il maines après l'enquête pour
sera souvent nécessaire de opérer les redressements sta-
disposer d'un comptage tistiques de l'échantillon.

85
EXEMPLE DE QUESTIONNAIRE D'ENQUÊTE
Nombre
Imma- Si PL:
Type de d'occupants, V L : d'où venez-vous ? Si V L : motifs V L : Où allez-vous? Si V L : motifs Si V L e t s i Profession du Age du
Faites-vous conducteur
véhicule y compris à la destination motrfs 2 et 4 conducteur
du véhicule à l'origine du transport
le chauffeur PL : Quel a été votre PL : Quel sera votre
dernier point d'arrêt prochain point d'arrêt
Si Français : 1 - Domicile 1 Public 1 - Domicile 01 Profession libérale, 1
obligé pour charger, obligé pour charger, Le prix du
1 - V.L N° du dépar- 2 - Lieu de travail fixe 2 -Privé 2 - Lieu de travail fixe patron de l'industrie <25an
voyage est-il
décharger ou prendre décharger ou remiser 3 - Etablissement scolaire et du commerce
2-PL 2 essieux tement 3 - Etablissement scolaire â votre
votre véhicule ? votre véhicule ? ou universitaire 02 Cadre supérieur 2
ou universitaire charge ?
3 -PL 3 essieux Cadre moyen, techni- de 25 a l
- Pour affaires 4 -Pour affaires 03
Si Etranger :
4 - P L 4 essieux professionnelles professionnelles. <ien, enseignant,
Code Pays oui | 1 | 3
5 - Pour affaires per- 5 - Pour affaires per 04 V.R.P. de 31 a6
5 - PL 5 essieux
sonnelles (courses, sonnelles (courses, 05 Commerçant, artisan
et - non | 2 )
achats, visite parents ou achats, visite parents ou 06 Agriculteur, 4
6 - V.L.+ carav. amis démarches amis, démarches Employé, personnel > s 60 c
07
ou remorque administratives), administratives),
de service
camping-car 6 - Lieu de week-end. 6 - Lieu de week-end, Ouvrier.
06
7 - Lieu de vacances, 7 - Lieu de vacances, Etudiant, écolier.
7 -Camionnette 09
8 - Lieu de promenade, 8 - Lieu de promenade. Militaire.
8 - Autocar 10
tourisme ou loisirs, tourisme ou loisirs, Retraite,
11
9 - Autres 9 -Autres Sans profession,
12
autre. .

JI il 11

I I I

_| I I i I i i [ I I

I I I i I I , I

L_J I I i , i ,_ i J
IV. • REDRESSEMENT DE
L'ÉCHANTILLON
A partir des résultais d'un son- les plus chargées.
dage effectué sur un échantillon 4.2 • REDRESSEMENT LIÉ A LA
de véhicules, une journée dans
DURÉE DE L'ENQUÊTE
l'année, et sur une durée infé-
rieure à 24 heures, il convient L'enquête se déroulant sur une
d'opérer les redressements sta- d u r é e l i m i t é e (en général Les plages horaires les plus
tistiques pour exprimer les l'amplitude est comprise entre souvent étiquetées : 7b à
résultats sur la hase d'un joui- 8 heures et 16 heures) et dans 19h,voire6ha20h.
type, par exemple le jour mo- un seul sens de circulation, il
yen annuel. faut calculer un coefficient
permettant de passer au trafic
4.1 • REDRESSEMENT LIÉ AU TAUX 24 heures-2 sens du jour de
DE SONDAGE l'enquête à partir des comp-
La totalité des véhicules fran- tages automatiques :
chissant le poste pendant la
durée de l'enquête ne peut être
interrogée du fait du nombre C/R
d'agents sur le terrain et de
l'irrégularité dans les flots d'arri- avec C le comptage automa-
vée de la circulation. Parallèle- tique 24 heures-2 sens et R le
ment aux interviews, il faut trafic recensé pendant la durée
donc recenser manuellement de l'enquête.
la totalité des véhicules selon
leur type (VL et PL au moins) et S'il s'agit d'un compteur pneu-
par unité de temps élémentaire matique, C est exprimé en
et calculer les coefficients de paires d'essieux, alors le coeffi-
redressement Hj cient devient :

J = C / ( R V L + 1,6 RPL)
VL = R, VL/Ij VL
II* A noter que cette méthode
avec Rj VL le trafic YL recensé de redressement suppose que le
dans la période i et Ij VL le trafic trafic qui s'écoule pendant la
VL interrogé dans la période i. période non enquêtée a la
Le redressement doit être même structure que le trafic
effectué par période élémen- enquêté (courants O.D. et types
taire (heure voire demi-heure) de véhicules). Cette hypothèse
dans la mesure où le taux de introduit un biais : minoration
sondage est variable (le nombre du trafic longue distance et du
d'interviews par période est à trafic PL dont les proportions
peu près constant mais le trafic dans le trafic total sont supé-
fluctue) et où la structure du tra- rieures la nuit. Si l'on dispose de
fic n'est pas identique tout au compteurs discriminants VL/PL,
long de la journée (domicile-tra- une partie de ce biais sera élimi-
vail, courses-achats, loisirs, lon- née avec le calcul de deux coef-
gue distance...). Un redresse- ficients distincts :
ment global sur l'ensemble de
la durée de l'enquête (^jRj
/ ^Ij) aurait pour effet de majo- J VI. = C VL / R VL
rer les courants O.D. qui s'écou- J PL = C PL / R PL
lent dans les heures creuses au
détriment de ceux des heures

87
4.3 - REDRESSEMENT LIE AU ne portant pas sur la structure
JOUR D'ENQUÊTE mais sur le niveau global.
L'installation d'un compteur 4 . 4 - REDRESSEMENT LIÉ AU
temporaire pendant 4 semai- MOIS DE L'ENQUÊTE
nes à proximité du poste Le passage des 4 semaines de
d'enquête va permettre d'ex- couverture à un jour moyen
trapoler les résultats du jour caractéristique d'une période
d'enquête sur le trafic journa- plus large, voire au jour
lier moyen de la période de moyen annuel, nécessite le
" couverture " (jour moyen rattachement à un poste per-
ouvrable ou jour moyen toutes manent (cf. annexe 3) dont les
catégories...) à l'aide du coeffi- fluctuations sont considérées
cient M : voisines de celles de la section
M = Cm / Ci enquêtée. Le coefficient de
redressement sur le TJMA sera
alors :
avec Cm moyenne du comp-
tage de couverture pour le TJMAp/ Cmp
type de jour considéré (ou
tous types de jours) et Ci le
avec TJMAp le trafic journalier
comptage du jour d'enquête.
moyen annuel du poste per-
Là encore, on considère que la manent et Cm p le trafic jour-
structure observée le jour nalier moyen du même poste
d'enquête est caractéristique pendant la période de " cou-
de la moyenne, l'ajustement verture ".

V • EXPLOITATION DES RESULTATS


Pour chaque poste d'enquête, le erronées (origine ou destina-
fichier contenant les interviews tion incompatible avec la loca-
avec codification des origines et lisation du poste),
destinations fera l'objet des trai- - regroupement des zones élé-
tements suivants : mentaires peu génératrices de
™* tri à plat des origines et trafic pour obtenir des valeurs
tri à plat des destinations significatives et simplifier
l'analyse (cf. page 14 : Décou-
Cette opération qui permet de page).
dénombrer pour chaque origi-
ne et pour chaque destination ii* tableau croisé origine -
destination sur la base du
élémentaire le nombre d'usa-
découpage géographique défi-
gers interrogés a une double
ni ci-dessus et avec applica-
fonction :
tion des coefficients de redres-
- élimination des interviews sement présentés en IV.

88
VI • FIABILITE DES RESULTATS
6. 1 - LES TYPES D'ERREURS tuations du trafic et du taux de
Les résultats obtenus sont sondage.
entachés d'erreurs d'estimation 6. 2 - QUELQUES EXEMPLES
qui relèvent de cinq types Si les erreurs liées au taux de
d'approximations. sondage peuvent être estimées
a) - Erreur relative au jour de façon théorique par un cal-
d'enquête cul de probabilité, les autres
types d'erreur ne sont pas
Si les comptages automatiques
directement quantifiables ; on
permettent de redresser le
trouvera ci-après quelques
volume global de trafic du (ou résultats tirés d'exemples réels.
des) jour(s) d'enquête sur la
moyenne annuelle ou sur la • Exemple théorique d'er-
moyenne du type de jour reur liée au taux de sondage
considéré, la structure n'est en • soit N = trafic total recensé
rien modifiée par cette opéra- pendant la durée de l'enquête
tion : on extrapole la structure = 2500 véhicules-1 sens,
observée le jour de l'enquête. • soit n = trafic enquêté
b) - Erreur relative au sens = 1000 véhicules,
de l'enquête • soit x = volume de trafic
On suppose que la structure d'un courant O.D.,
dans l'autre sens est identique • et p = la proportion de ce
sur le jour moyen. courant dans le trafic total esti-
c) - Erreur relative à la mée par p = x/n.
durée de l'enquête L'erreur commise sur p, au
Le trafic écoulé en dehors de seuil de confiance de 95 %
la période d'enquête, trafic répond à la formule suivante :
nocturne en particulier, est e = 1,96 [[p . (1 - p) / n] [(N - n) / (N - 1)]] 1 / 2
rarement du même type que
le trafic enquêté. (si np et n (1 - p) > 10)
d) - Erreur relative à l'é- Dans l'exemple ci-dessus, avec
chantillon 1000 interviews pour un trafic
Tous les véhicules passant total de 2500, on obtient les
pendant la durée de l'enquête résultats suivants selon la
ne peuvent être interrogés, valeur du courant O.D.
mais seulement un échantillon
variable d'entre eux. flux redressé erreur relative intervalle de
e) - Erreur relative aux tech- flux enquêté 1 sens. ( -ii ",, confiance à 95%
niques de redressement période d'enquête
Outre les erreurs dues à l'im- 200 500 9,6 452 - 548
précision même des comp-
120 300 13,0 261 - 339
teurs automatiques et à la
technique du rattachement sur 80 200 16,3 167 - 233
un poste permanent, un re- 64 160 18,4 131 - 189
dressement de l'échantillon
48 120 21,4 94 146
qui serait effectué globalement
et non pas par période élé- 32 80 26,4 59 101
mentaire entraînerait égale- 16 40 37,7 25 55
ment des biais liés aux fluc-
10 25 46,8 13 - 37

89
L'erreur commise sur le flux i* Influence des autres para-
redressé sur le TJMA est plus mètres
importante mais n'est pas cal- Sur un ensemble de 17 courants
culable. O.D. (trafic compris entre 5 et
2700 VL) enquêtes chacun entre
m* Exemple réel d'erreur 2 et 5 fois à des saisons, des
liée à l'échantillon et à la années (jusqu'à 5 ans d'interval-
méthode de redressement le) et des lieux différents, on a
Sur un exemple favorable - pu comparer les résultats obte-
poste de rase campagne, rela- nus, après redressement sur les
tivement éloigné d'une grande comptages du jour moyen
agglomération - pour lequel annuel d'une même année de
on dispose d'une enquête référence :
exhaustive, on a pu comparer • le coefficient de variation
l'erreur due à l'échantillonna- moyen n'est que de 7 %,
ge selon que l'on effectue un • le rapport entre trafic maxi-
redressement global de mum observé et trafic minimum
l'échantillon ou par demi- est en moyenne de 1,17,
heure. • la fourchette des valeurs est
• trafic total recensé et enquê- toujours comprise entre + ou
té : 2500 véhicules, - 25 % par rapport à la valeur
• simulation effectuée : sous- moyenne.
fichier comprenant seulement Ces écarts incluent, de façon
900 véhicules à raison d'un non additive, les erreurs dues
maximum de 30 par demi- aux variations du taux de son-
heure tirés au sort dans le dage, de l'amplitude des
fichier initial (taux de sondage enquêtes (faibles il est vrai :
variable de 22 % à 96 %). tous les postes ont une durée
comprise entre 14 et 16 heures),
• Écart moyen par rapport au de date et de sens de circula-
fichier exhaustif : tion.
avec un redressement par Cet exemple montre que la
demi-heure : 19 % méthode est donc satisfaisante à
condition de soigner l'aspect
avec un redressement global : qualitatif de l'enquête par le
22,7 % recours à un personnel bien
ii* Exemple d'erreur liée à la formé et un encadrement strict.
durée de l'enquête Il montre également que des
enquêtes anciennes peuvent
Dans la même enquête qui être réutilisées en redressant les
portait sur la période 6 h 30 - résultats sur les comptages les
22 h, en ne prenant en comp- plus récents à deux conditions :
te que les interviews réalisées - les évolutions démogra-
entre <S h et 18 h, redressées phiques et économiques des
sur le comptage 6 h 30 - 22 h, principales zones génératrices
l'écart moyen relatif par rap- de trafic ne sont pas trop hété-
port au fichier de référence est rogènes,
de 15 % et il varie de 0 à 100 - le réseau routier n'a pas été
% selon les courants O.D., ce modifié de façon importante.
qui est relativement élevé Les résultats sont toutefois à
compte tenu de la localisation analyser avec prudence, surtout
du poste éloigné des agglomé- si l'on est conduit à utiliser des
rations avec une très faible enquêtes réalisées il y a plus de
part de trajets domicile-travail. cinq ans.
ANNEXE5
VITESSES
2 voies (7 m) 3 voies (10,50 m) 2 x 2 voies
V - dépend du trafic, des points durs, des traversées
d'agglomérations, etc.

Vitesse moyenne de parcours


(longueur / durée de trajet)
- peut être très inférieure à la vitesse V 1 ci-dessous

VI
Vitesse moyenne de parcours
en circulation libre et en zone facile 85 km / h 90 k m / h 100 k m / h
(trafic négligeable, pure rase campagne, (k = 0,7) a = 0,8) a = 0,9)
pas de contrainte de tracé, terrain plat)
(1)
V2
Vitesse instantanée moyenne
en circulation libre (moyenne en un
point des vitesses de tous les véhicules 86 km / h 90 km / h 100 k m / h
non gênés par Lin autre véhicule) et en
zone facile (terrrain plat, pas de contrainte
de tracé, pure rase campagne)
(2)

V3
Vitesse instantanée V85
en circulation libre (vitesse en dessous
de laquelle roulent 85% des véhicules 102 km / h 102 k m / h 120 km / h
non gênés en un point ) et en zone facile
(terrain plat, pas de contrainte de tracé,
pure rase campagne)
(2)

V4
Vitesse limite réglementaire
- générale 90 km / h 90 km / h 110 km/h
- par temps de pluie 80 km / h 80 km / h 100km/h

1 ) Source : temps de parcours des véhicules sur itinéraire interurbain. Bibliographie IV.
A, est le coefficient de visibilité.
2) Source : " Vitesses pratiquées et géométrie de la route " - Note d'information n° 10 - Série circulation-sécurité - Biblio-
graphie XX.
Sur autoroute, la vitesse instantanée moyenne est de l'ordre de 110 km/h, la vitesse instan-
tanée V85 est de l'ordre de 130 km/h, et la vitesse limite réglementaire est de 130 km/h
(110 km/h par temps de pluie).
91
ANNEXE6
COÛTS CIRCULATION ET AFFECTATION
L'affectation d'un courant de tra- m = coefficient d'inconfort, alors :
fic entre itinéraires concurrents 1 = longueur de l'itinéraire. C = a + c + hjt + p + ml + b + d
est fonction du rapport des
coûts de circulation sur chaque Les valeurs unitaires utilisées avec (en francs 1985) :
itinéraire, comptés entre les dans le calcul figurent dans le
hj = 15,4 + 0,46 Lj et Lj la lon-
points de choix. tableau ci-dessous.*
gueur totale du trajet,
La répartition d'un courant de Cette méthode d'affectation
b = hj.x / 60 et x le temps
trafic T entre deux itinéraires ( 1 sous-estime le report sur auto-
perdu au péage en minutes,
et 2) obéit à la loi suivante : route à péage pour les trafics à
longue distance et surestime, à d = 0,552 + 0,0308 h{ pour la
Tl / T 2 = ( C 2 / C 1 ) 1 0 l'inverse, celui des courtes dis- barrière psychologique au
avecTl +12 = 1 tances. péage.
Diverses méthodes ont été tes- m* CETE de l'Ouest
Le coût de circulation inclut un tées pour remédier à ce phéno- Deux correctifs :
ensemble d'éléments relatifs aux mène et reconstituer au mieux - modulation du malus sur l'iti-
dépenses effectives et à la péni- la réalité. On trouvera ci-après néraire concurrent de l'autorou-
bilité du déplacement : les correctifs introduits par les
te en fonction de la longueur
C = a + c + ht + p + ml CETE de l'Ouest et de Lyon.
totale du trajet,
* CETE de Lyon
- introduction d'une pénalité
avec : Trois correctifs :
par échangeur.
a = coût d'usure et d'entretien - modulation de la valeur de
du véhicule, On a alors :
l'heure croissante avec la lon-
c = coût du carburant consom- gueur du déplacement, C = a + c + ht + p + e + m;l
mé,
- perte de temps aux barrières avec en (francs 1980) :
t = temps de parcours, de péage et aux échangeurs, nijl en centimes = 18,788 +
h = valeur du temps ressentie - coefficient traduisant la barriè- 0,017 Lj et Lj la longueur totale
par l'usager. re psychologique au péage. du trajet,
p = montant du péage éventuel. Le coût de circulation devient e = 3.50.

unités physiques valeurs unitaires


en francs 1985
• usure et entretien des véhicules
VL véh./km 0,27
PL véh./km 0,85
• carburant TTC
VL litre 4,70
PL litre 3,50
• temps
VL (valeur pour l'usager) heures véh 50,00
PL et autocars heures véh 132,00
• malus d'inconfort (VL uniquement) véh./km
chaussée unique 0,09
carrefours non dénivelés 0,06
statut non autoroutier 0,03
accès non limités 0,03

* Cf. Bibliographie XVI


ANNEXE 7
LE BILAN ÉCONOMIQUE
Les calculs de rentabilité appli- indépendantes dans l'espace,
qués aux investissements rou-
tiers sont un des sous-produits - déterminer la date optimale On pourra se reporter aux
d'une étude de trafic qui en de mise en service des opéra- ^ y ouvrages référencés IV, V,
constitue le fondement. tions et la meilleure séquence XVI, XVIII, XXI, et XXII en biblio-
d'aménagement, graphie.
Ces calculs répondent à quatre
types d'objectifs : - éventuellement, comparer
les investissements effectués
- comparer différentes varian- dans le domaine routier à
tes d'aménagement, ceux des autres secteurs
- comparer des opérations d'intervention de l'Etat.

ANNEXE 8
LES OUTILS INFORMATIQUES
ARIANE OCTAVE PIEGE (pour mémoire)
Affectation de trafic et éva- Simulation de la circulation Evaluation économique des
luation économique des en carrefour interurbain projets routiers
grands projets routiers sans feux Ce logiciel d'application de
ARIANE, logiciel conforme à Ce programme de simulation l'instruction de mars 1986 rela-
l'instruction relative aux de la circulation est destiné à tive aux méthodes d'évalua-
méthodes d'évaluation des estimer les temps d'attente des tion des investissements rou-
investissements routiers en véhicules et les longueurs de tiers en rase campagne est
rase campagne, est applicable queues en carrefour interur- composé de 4 modules :
aux grands projets routiers bain sans feux. Il s'adresse en
(réseau autoroutier ou 2 x 2 - déviations ou aménagements
priorité aux CETE et bureaux sur place,
voies). d'études.
Le calcul est fondé sur une - créneaux de dépassement,
hypothèse de répartition du Pour une description plus
complète de ce logiciel, on - aménagements de carre-
trafic induite par la nouvelle fours,
liaison qui est évaluée à partir pourra se référer à la note
du modèle d'affectation, décrit d'information n° 21 publiée - aménagements de sécurité.
en annexe 6. par le SETRA dans la série Le module " aménagements
"Circulation-sécurité" en sep- de carrefours " est en cours de
Ce programme (ARIANE 04) tembre 1986.
fonctionne actuellement sur développement, le logiciel
micro-ordinateur PC et sur étant actuellement diffusé sous
le site central du SETRA. une forme provisoire.

PIEGE est utilisé en aval


d'une étude de trafic C'est
un logiciel d'évaluation économique
qui nécessite la connaissance des
trafics actuels et prévus.

93
LEXIQUE DES PRINCIPAUX TERMES UTILISÉS
Découpage géographique
A Décomposition de la zone
d'étude en sous-ensembles qui
tions de circulation pour
l'ensemble du trafic, mais a
Affectation Répartition d'un l'inconvénient de ne représen-
courant de trafic entre itiné- génèrent un trafic significatif ter le phénomène qu'au point
raires concurrents. et qui sont composés de géné- d'observation concerné),

c
rateurs élémentaires dont les - pourcentage du temps passé
points d'entrée et de sortie sur en peloton sur un trajet, plus
le réseau étudié sont iden- simple à mesurer (méthode du
Cameroute Appareil de col- tiques ou, par simplification
lecte d'informations routières à véhicule flottant) et représen-
peuvent être regroupés sur un
partir de prises de vue tous les " centroïde " unique. tant la gêne sur l'ensemble de
10 mètres. l'itinéraire.
Déplaçable (trafic) Ensemble
Capacité pratique Débit des courants de trafic suscep- Générateur Entité géogra-
horaire moyen en saturation. phique émettant ou recevant
tibles de se reporter pour tout
du trafic ; plusieurs généra-
Centroïde Point fictif de- ou partie sur un nouvel itiné- teurs peuvent être regroupés
regroupement de plusieurs raire projeté. dans une zone identifiée par
générateurs (cf. découpage un centroïde qui devient géné-
géographique). rateur lui-même.
Composition (du trafic) Flottant (véhicule) Tech-
Répartition du trafic selon plu- nique de mesure des condi-
sieurs catégories de véhicules tions de circulation (temps de
I
dont au moins VL et PL. parcours) qui consiste à circu- Induction de trafic Supplé-
ment de trafic qui survient,
Conditions de circulation ler normalement sur le réseau indépendamment de la crois-
Aspect du niveau de service en s'insérant dans la circula- sance normale, du fait de
d'une route caractérisé par les tion ordinaire et en dépassant l'amélioration du réseau
vitesses moyennes et prati- sur l'ensemble du parcours
cables, la liberté de ma- autant de fois qu'on a été soi- Itinéraire Suite des tronçons
nœuvre, la sécurité et le même dépassé. de route utilisés par un cou-
confort Flux O.D. ou courant O.D. rant de trafic O.D.
Courant de trafic ou cou- Ensemble du trafic dont les
rant O.D. Voir flux. centroïdes origines et destina-
tions des véhicules sont iden-
J
JMA, JME... cf. TJMA.
D tiques
Fonction de la route Elle est
L
Débit horaire Volume de tra- identifiée par les caractéris-
fic qui s'écoule en un point du tiques du trafic dominant : Local (trafic) Par opposition
réseau pendant une heure. fonction PL, touristique, domi- au trafic déplaçable, ensemble
cile-travail... des courants non directement
Débits horaires classés concernés par un nouvel itiné-
Classement des 8760 heures
de l'année dans l'ordre G raire projeté : trafic dit "captif"
de son itinéraire actuel.
décroissant des débits horaires Gêne (taux de) II existe plu-
enregistrés. sieurs indicateurs des taux de
Débit horaire fictif Débit gêne :
"moyen" qui tient compte de - pourcentage de véhicules M
la distribution des débits sur circulant en peloton derrière Migrations alternantes Dé-
l'ensemble des heures de un autre véhicule (cet indica- placements entre le domicile
l'année. teur caractérise bien les condi- et le lieu de travail.

94
o
Occupation (taux d') cf.
T
Taux d'occupation des véhi-
Taux d'occupation. cules Nombre de personnes
O.E.S.T. Observatoire Econo- dans un véhicule, conducteur
mique et Statistique des Trans- inclus.
ports du Ministère. TJMA, TJME... Trafic journa-
Origine-Destination (O.D.) lier moyen annuel, trafic jour-
cf. Flux. nalier moyen d'été...
30e heure (débit de) Débit
correspondant à celui de la
PL (poids lourd) Véhicule de trentième heure dans les
plus de 3,5 tonnes PTAC. débits horaires de l'année clas-
Nota : la définition du PL peut sés par ordre décroissant.
varier selon le type de maté- Tronçon (de route) cf. Sec-
riel de comptage utilisé. tion.
Projection (de trafic) Estima-
tion du trafic à un horizon
donné, incluant la croissance
u
UVP Unité voiture particulière
normale, l'induction éventuel- (un véhicule léger est compté
le due à l'amélioration du pour une unité, un poids
réseau et le trafic des nou- lourd compte pour plusieurs
veaux générateurs. unités selon son coefficient
R d'équivalence).

Rampe Somme des dénivelés


rapportée à la longueur du
V
tronçon et exprimée en pour- Vitesse moyenne Elle est
centage. mesurée en un point du
réseau ou sur un parcours,
Réseau d'étude Ensemble des elle correspond à la somme
sections de route concernées des vitesses observées rappor-
directement ou indirectement tée au nombre d'observations
par l'étude. pour un niveau de débit horai-
re donné ou pour le débit
moyen.
Section de route Partie du Vitesse praticable Seuil de
réseau sur laquelle le niveau vitesse tel que 85 % des usa-
de trafic est le même sur toute gers sont au-dessous et 15 %
la longueur et qui ne compor- au-dessus : indicateur de la
te pas de générateur en qualité de l'infrastructure.
dehors de ses extrémités.
VL (véhicule léger) Voitures
Service (niveau de) En- particulières et commerciales
semble des prestations offertes auxquelles on agrège les petits
aux usagers par une section utilitaires de moins de 3,5
de route et comprenant les tonnes de PTAC par opposi-
conditions de circulation, les tion aux PL.
équipements d'accueil et la
signalisation. VNF Voies navigables de Fran-
ce.
SITRAM Système d'information
sur les transports de marchan- V 85 cf. Vitesse praticable
dises disponibles à l'O.E.S.T. (noté quelquefois V 15).

195
BIBLIOGRAPHIE GENERALE
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giratoires interurbains - Note trique. Un nouveau capteur de tra-
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- Rapport définitif - Rentabilité des
- Note de synthèse - SETRA - Réfé-
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rence 15 8205 - Septembre 1984.
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d'étude - CRI-DOC / SETRA - Réfé-
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VIII (2) - Déplacements inter- Routes R/PR2 du 8 février 1989 : Ouest - Rapport d'étude - SETRA -
urbains des ménages - Note d'in-
11
Annexe A : Trafic " modifiée. Référence 1)8545 - 1985.
formation SETRA n° 16 - Référen- XVII - Investissements routiers XXVI - Présentation des résul-
ce B 8917 -Avril 1989. en rase campagne. Méthodes tats des études de trafic - Grands
EX - Le trafic poids lourds sur d'évaluation - Note d'information projets routiers interurbains - Note
le réseau national - Évolution SETRA n° 2 - Référence B 8717 - d'information SETRA n° 28 - Réfé-
1980/1983 - Note d'information Janvier 1987. rence B 9164 - Novembre 1991.

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ment, sans l'autorisation du SETRA

1992 SETRA - Dépôt légal Mai 1992 - N° ISBN 2. 11. 085700. 5


Ce document a pour objet de faire le point sur les démarches employées,
les pratiques, les méthodes appliquées et constitue une mise à plat de l'ex-
périence acquise dans le domaine des études de trafic en milieu interur-
bain.
Il traite successivement les cinq étapes d'une étude de trafic :
- la définition du réseau d'étude,
- la détermination des trafics actuels et des flux,
- l'estimation des conditions de circulation,
- les hypothèses de projection,
- l'affectation.
Le lecteur pourra également y trouver des références techniques et des
indicateurs ainsi que des éléments relatifs aux conditions de réalisation des
études et aux choix des méthodes en fonction du problème à traiter.

Tbis document gives an update ou tbe procédures tised, practices, methods


applied and gives a broad, across tbe board view of expérience acquired in
tbe domain of traffic studies in tbe rural areas.
It deals in succession uith thefive stages of a traffic study :
- définition ofthe network studied,
- détermination ofeurrent traffic volumes andflows,
- estimate of traffic co)iditions,
- forecasting assumptions,
- assignment.
This document also gives tbe reader technical références, indicators and
otber information ou tbe way the studies are carried ont. and wbich
methods are bestfor tbe différentproblems to be treated.

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