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TABLE DE MATIERE
Introduction Générale
Les structures en béton se retrouvent exposées durant sa vie à des agressions chimiques, physico-
chimiques, mécaniques ou thermiques et, le plus souvent, à ces actions conjuguées. Ces
agressions se traduisent, dans la plupart des cas, par une diminution des propriétés mécaniques
des matériaux utilisés et, par conséquent, par une diminution notable de la durée de vie de la
structure dans laquelle ils sont incorporés. Les altérations du béton sont variées. Elles atteignent
soit la matrice cimentaire soit les armatures, parfois les deux. Leurs origines sont très
nombreuses : chaque étape depuis la formulation, jusqu'à la mise en œuvre, mais aussi
produit moulé, aussi, toute imperfection du coffrage (étanchéité, aspérités traces de rouille...)
L’objectif de cette matière consiste à transmettre aux étudiants les connaissances de bases
concernant les différents mécanismes de dégradation du béton que ce soit physique, mécaniques
ou chimique, qui peuvent gêner le bon fonctionnement des ouvrages. On doit présenter aussi les
méthodes de réhabilitation les plus utilisés par les experts de réparation des structures de Génie
Civil.
Cette matière comporte deux grandes parties. La première partie est consacrée à la présentation
des différents mécanismes de dégradation des structures en béton armé (physiques, mécaniques
réhabilitation des structures en béton armé, ainsi que la démarche d’évaluation et de diagnostique
des structures endommagées. Enfin, les cours sont complétés par des visites aux ouvrages
La révision approfondie de la littérature [1,2] concernant les origines des pathologies de béton
montre que celles-ci peuvent classées en quatre groupes essentiels (voire la figure ci-dessous):
→défauts
Les → De conception, de mise en œuvre, constituants de
béton et la maintenance des constructions.
I.1. Introduction :
Les travaux de recherches conduits par Mailvaganam [Mailvaganam, 1991 ] sur les problèmes
de durabilité des structures en béton armé ont été prouvé l’influence : de conception, de
réalisation, de qualité des matériaux et d’entretien sur des dégradations des ouvrages en béton
armé ( voir la figure ci-dessous) comme montre la figures ci-dessous :
Exemple № 1 :
L’absence de joint de rupture entre les structures en béton armé peut causer des
endommagements importants en cas d’un seisme comme montre le photo ci-dessous.
Durant la phase de conception doit prévoir des joints de rupture entre les blocs voisins.
On doit prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter le ressuage excessif et le retrait
plastique qui menacent la durabilité du béton comme montre la figure ci-dessous.
Figure-I.2. Problèmes engendrés par un ressuage excessif et le retrait plastique [Emmons, 1994]
Ciment : choisir un ciment de teneur en alcalis faible pour limiter les risques de réaction
alcalis-granulats.
Granulats : éviter l’utilisation des granulats (granulats gélifs) qui sont sensibles à l’effet
de basses températures (gel/dégel) dans le béton exposé à l’action de gel/dégel.
Ajouts minéraux : il faut optimiser le taux d’ajout minéraux dans ciment pour obtenir un
béton durable.
Formulation du béton
Formuler un béton de bon squelette granulaire ( E/C et G/ S), ouvrable, très dense,
imperméable et très résistant aux agressions physico-chimiques.
La production d’un bon réseau de bulles d’air entrainée pour les bétons exposés aux
cycles de gel/dégel.
Le manque de programme d’entretien peut causer des dégâts énormes comme montre l’exemple
concret des inondations de Bab El-Oued qui a été la conséquence de blocage de réseau
d’évacuation des eaux de pluie.
II-1. Introduction :
Les structures en béton armé sont calculées pour résister toutes les surcharges mécaniques
usuelles ou accidentelles (poids propre, surcharge d’exploitation, séisme, poussée de sol, chocs
ou explosions modéré). Malheureusement, on ne peut pas éliminer totalement l’apparition des
dommages dus aux sollicitations mécaniques quel que soit la qualité de conception effectuée, par
ce que la méthode de calcul utilisée est approchée. En outre, les sollicitations mécaniques ont des
interactions avec d’autres sollicitation comme les conditions climatiques environnementales,
interaction sol-structure et les actions imprévues.
Figure-II.1. Dommage des élements en Béton armé dues aux surchagres mécaniques.
Fissure inclinée
Soulèvement relatif
endommageant les éléments
Figure-II.3. Dommage dû à la rotation de l’appui. au-dessus de la poutre.
La pose des constructions sur des sols d’argileux gonflants génèrent des problèmes de
résistance et de stabilité de ceux derniers. Si le sol de fondation est en contact avec de l’eau, il se
gonfle. Ensuite, il soulève l’ossature et le plancher comme montre l’exemple de la figure II.4.
II-6.2.Tassement de sol :
III-1. Introduction :
Lorsqu’une structure en béton exposée aux températures modérées ou extrêmes (gel/dégel, Feu)
des formes d’instabilité thermique apparaissent comme la fissuration, écaillage de surface ou
éclatement des fragments de béton. Ces dommages non seulement altèrent l’aspect esthétique de
l’ouvrage mais aussi peut causer leur rupture. Ci-dessous, nous discutons les différents
dommages dus aux températures et d’humidité.
Béton
Cycles de Gel/Dégel Formation de glace Volume d’eau
humide ou → → dans les pores du → augmente de
saturé Température 0 à -50 béton
→ 9%
Chute de performance
La glace exerce des Fissuration interne et
pressions sur les écaillage de béton Physico-mécanique de béton
parois des pores du → →
béton
Fissuration interne :
Les détériorations internes des matériaux cimentaires soumettent au gel-dégel sont des
dommages progressifs dus à la percolation des fissures dans le matériau étudié [3,4]. La
microfissuration de la pâte cimentaire affaiblit la cohésion du matériau et en particulier la liaison
pâte-granulat. Cette perte de cohésion pâte-granulats augmente la porosité, la perméabilité du
béton et diminue également la résistance du béton à la pénétration des agents agressifs.
Ecaillage de surface :
L’écaillage est la dégradation des surfaces d’un élément de béton humide résulte de l’action
simultanément des cycles de gel-dégel en présence des sels fondants (NaCl). L’écaillage se
manifeste par le détachement progressif de petits fragments de mortier dont l’épaisseur ne
dépasse pas quelques millimètres. La gravité de ce phénomène est en fonction des conditions
d’exposions et les caractéristiques de la surface exposée (porosité, réseau d’air et la
microfissuration) [3,4].
Pour minimiser l’effet de température sur les structures en béton on doit prévoir un joint de
dilatation pour chaque 20 m de longueur.
Photo-III.2. Quels exemples des structures en béton armé exposés à l’effet de Feu (à
En cas d’incendie de bâtiments, de tunnels, le béton peut présenter une instabilité thermique au-
delà d’une certaine température. L’instabilité thermique du béton peut se présenter sous diverses
formes [5,6]:
Eclatement de granulats : cet éclatement est provoqué par la dilatation thermique des
granulats proches de la surface à cause de la montée en température. Les principales
causes de ce phénomène sont la conversion de quartz à 570 °C. Les dommages engendrés
par l’éclatement de granulats ne sont que superficiels.
Eclatement d’angle : il s’observe dans les stades avancés du feu lorsque le béton est
affaibli et que les fissures se développent en raison des contraintes de traction le long des
bords et coins de l’ouvrage.
Les premiers signes de destruction du C-S-H sont remarqués bien avant à 100°C et se poursuivent
jusqu’à 300°C.
Entre 450 et 550°C, a lieu la décomposition de la Portlandite. Elle s’effectue en libérant de l’eau.
Dans le domaine allant de 600 à 700°C, se produit la seconde étape de la déshydratation des silicates
de calcium hydratés. Cette déshydratation s’accompagne d’une libération des molécules d’eau et de la
création d’une nouvelle forme de silicates bicalciques.
A partir de 1300°C, la fusion de la pâte de ciment et des granulats, l’élimination des sulfates et
l’évaporation des alcalins.
D’une manière générale, la fixation de l’humidité dans les milieux poreux résulte de l’action plus
ou moins conjointe de deux mécanismes physiques fondamentaux :
A. Adsorption physique:
C’est le résultat de l’interaction entre la vapeur d’eau dans l’ambiance et la surface solide de matériau en
contact. Les forces de contact mutuelles qui s’exercent entre les particules de vapeur d’eau et les
particules du solide en surface (forces de Van Der Walls) permettent aux molécules d’eau de se fixer sur
la paroi des matériaux de construction. Plus l’humidité relative de l’ambiance est élevée, plus la quantité
d’eau adsorbée est importante.
B. Capillarité:
Les matériaux les plus couramment utilisés en construction sont poreux et les petits canaux internes
qu’ils comportent jouent, lorsque la construction est mise en contact avec l’eau, le rôle de tubes
capillaires qui permettent à cette eau de remonter dans les maçonneries (voir la figure-III.5). Plus le
réseau poreux est fin, plus les forces capillaires sont grandes et plus la hauteur d'ascension est importante.
Ce phénomène se constate effectivement pour tous les matériaux qui présentent des pores très fins (d’un
diamètre inférieur à 0.5 mm).
→ Durant la fabrication de ceux-ci l’eau est nécessaire (rapport E/C vers 0.50) pour la réaction
d’hydratation qui est l’origine de leur résistance.
Une fois l’hydratation se termine → La présence d’humidité (eau en phase liquide ou vapeur)
en contact avec ces matériaux → favorise la pénétration des agents agressives dans la masse du
béton (sels, chlorure, acides, gaz carbonique …)
→ Par la suite ces agents agressives accélèrent l’apparition de plusieurs types de dégradation
(corrosion des armatures, gonflement, retrait, fissuration, carbonatation, lessivage, gel/ dégel du
béton, détérioration de la zone l’enrobage du béton)
Les sols sous formes de Gypse (généralement entre 0.01 % et 0.05% exprimés en SO4).
De plus, les sols argileux peuvent aussi contenir des pyrites qui s’oxydent en sulfate.
La décomposition des matières organiques dans les égouts génèrent des souffres.
Gypse secondaire CaSO4. 2H2O → Produit expansif se forme dans les espaces internes.
Perte des propriétés liantes des C-S-H → action des sulfates engendre une perte de
résistance et une perte de masse (voir la figure ci-dessous) du béton en surface.
Figure-V.2. Exemple de l’attaque par l’acide sulfurique dosé à 5% pour un béton ordinaire
durant quatre mois [9].
IV.3.1. Introduction :
La carbonatation est un phénomène de vieillissement naturel qui concerne tous les bétons. Elle
correspond à une transformation progressive d'essentiellement un des composés du béton durci,
la portlandite, en calcite au contact du dioxyde de carbone contenu dans l'air et en présence
d'humidité. Cette transformation s'accompagne d'une diminution du pH (le béton sain a un pH
d'environ 13, ce qui constitue un milieu protecteur pour les armatures en acier et permet la
formation d'une couche d'oxydes passifs. Une des conséquences principales de la carbonatation
est de favoriser la corrosion des armatures, lorsque le front de carbonatation les atteint [8].
Il correspond à la réaction du CO2 avec tous les hydrates du ciment et plus particulièrement avec
la chaux hydratée, généralement, on peut Schématiser cette réaction de la manière suivante :
L’attaque commence à la surface et le CO2 pénètre par diffusion dans la phase liquide.
la vitesse de celle-ci est maximale pour une humidité comprise entre 40% et 80%. Donc, pour un
environnement sec, la quantité d’eau est insuffisante pour dissoudre le CO2. On peut mesurer la
dessous).
La carbonatation est bénéfique si l'on se place du point de vue de la résistance mécanique et des
propriétés de transfert du béton (diminution de la perméabilité et de la porosité) car la réaction se
produit dans les pores et les capillaires avec une légère augmentation de volume (12%).
Cependant, dans le cas des bétons armés, la réduction de la basicité du béton due à la réaction de
carbonatation ne permet plus la stabilité de la couche passive de l'acier et la corrosion peut
s'amorcer. De même, les hydrates stables en milieu basique, comme les chloroaluminates et
l'éttringite, sont susceptibles de voir leur stabilité déplacée, ce qui peut entrainer des
modifications structurelles (suite à la libération de chlorures et de sulfates par exemple).
IV.4.1. Introduction :
solution interstitielle du béton alcaline, et certaines phases, réactives des granulats. Lorsque un
béton contenu une concentration en alcalins excédant un seuil critique et le taux d’humide (vers
80%), l’alcali-réaction peut provoquer durant quelques années : gonflement, fissuration et chute
des performances mécaniques du béton attaqué (voir la figure ci-dessous). On distingue trois
Réaction alcali-silicate,
Réaction alcali-carbonate.
Il semblerait que les désordres observés dans les ouvrages soient liés à plusieurs phénomènes :
réaction de dolominisation de la fraction carbonatée, expansion de la phase phylliteuse.
L'apparition des désordres peut se faire à moyen terme (7 à 8 ans) ou à long terme (15 à 40 ans).
Les manifestations visibles sur l'ouvrage sont principalement [10]:
Fissuration : en l'absence de contrainte, le maillage observé est polygonal alors qu'en présence
de contraintes, les fissures sont plutôt orientées parallèlement à la direction des contraintes
majeures. La largeur des fissures est généralement inférieure à 10 mm, leur ouverture varie selon
la cinétique de la réaction de 0,5 à 1mm/an et leur profondeur n'excède généralement pas 50 mm
( voir la figue- IV.3).
Déformations : l'expansion est l'une des principales conséquences de l'alcali réaction. La vitesse
d'expansion est comprise en général entre 0,02 et 0,2 mm/m/an mais les armatures limitent
l'expansion des bétons armés. Elle peut se traduire localement par l'apparition de cône
d'éclatement dus aux contraintes particulière engendrés par les granulats réagissant près de la
surface ;
Figure- IV.3. Fissures causée par la Réaction Alcali-Silice rapporté par Mehta [ 11]
IV-5. Corrosion:
Une étude effectuée en Angleterre a montré qu’entre 1974 et 1978, la corrosion des aciers
d’armature a été la cause directe de l’effondrement d’au moins 8 structures de béton. Les
dommages dus à la corrosion se manifestent par des expansions qui conduisent à la formation de
fissures qui provoquent le décollement de l’enrobage des armatures d’acier. Ci-dessous, nous
montons quelques exemples des structures en béton armé exposés à l’action de corrosion.
Les corps dissous dans le milieu qui environne l’ouvrage, peuvent pénétrer progressivement dans
le béton. Certains d’entre eux sont agressifs, par exemple le dioxyde de carbone (CO2), les acides
(engrais, etc.) et les chlorures. Un acier mis au contact d’un béton qui a une forte basicité (pH de
l’ordre de 12 ) et qui n’est pas pollué par des chlorures, se recouvre d’oxydes protecteurs. Si son
enrobage est chimiquement modifié, cet acier se recouvre de produits “ intermédiaires ” qui ne
sont pas stables en présence d’oxygène dissous dans le béton. Ils se transforment en des produits
“ finaux ” non protecteurs, ce qui conduit à la dissolution et à l’enroulement continus de l’acier.
C’est pourquoi, les dégradations par corrosion des armatures produisent des défauts qui ne
deviennent visibles qu’après un certain délai. Les défauts invisibles sont des modifications
chimiques et parfois physiques (liés à la microstructure) de l’enrobage de béton. Il s’agit aussi du
début d’un éclatement (délaminage) de cet enrobage ou de la formation d’une fine couche de
rouille sur l’acier. Dans certains cas, la dissolution des armatures se produit, sans aucune trace
visible sur le parement. Les dégradations mises en évidence sont des éclatements, des épaufrures
et des fissures du béton d’enrobage. D’autres mécanismes peuvent également être à l’origine de
ce type de désordres. Lorsque la corrosion est très avancée, des traces de rouille sont visibles, les
armatures peuvent être mises à nu et leur dissolution (perte de section) constatée [8,11].
Le stade d’incubation de la corrosion correspond à la durée pendant laquelle les agents agressifs
(dioxyde de carbone, chlorures) pénètrent dans l’enrobage de béton, sans corroder les armatures.
Il s’arrête lorsqu’au niveau des armatures, la teneur en agent agressif atteint un certain seuil. Les
figures ci-après illustrent ces stades de dégradation de béton par corrosion [8,11] :
stade II
stade III
stade IV
L’aspect de l’ouvrage
Les efflorescences et les taches de rouille conséquence de la pénétration d’agents agressifs dans
l’enrobage de béton, altèrent l’aspect de l’ouvrage. Ce point est parfois considéré comme étant
de peu d’importance, par le gestionnaire des ouvrages. Par contre, ce sont les fissurations et les
fracturations du béton qui commencent à inquiéter le gestionnaire, car des éclats de béton
peuvent se produire.
La stabilité de la construction
Des essais effectués sur des éprouvettes ont permis d’estimer les valeurs des forces d'adhérence
pour des éléments en béton dont les armatures sont corrodées. Il est apparu que ni la qualité du
béton, ni le rapport enrobage/diamètre d'armature n’influent sur la force résiduelle d'adhérence,
même si l'enrobage est fissuré par la corrosion de l'armature sans qu’il ne soit détruit par
éclatement. En ce qui concerne les moments fléchissant et les efforts tranchants, une recherche
expérimentale a porté sur l’effet de la corrosion sur ces grandeurs mécaniques. Elle a montré que
pour prévoir de façon conservatrice la tenue des éléments en béton armé, il suffit d’appliquer les
modèles de calculs classiques, en considérant la section réduite des armatures ainsi que la section
réduite de béton. Ainsi, tant que les diminutions de section des armatures restent faibles et que
l’enrobage reste cohésif, la corrosion de ces armatures ne modifie pas significativement la tenue
au moment fléchissant ou aux efforts tranchants [8,11].
V-1. Introduction :
Généralement, Il n’est pas possible d’évaluer la nécessité de réparer une structure ou de choisir
les méthodes de réparation sans avoir, au préalable, bien identifié l’origine des dégradations.
L’identification des causes des dégradations est une étape les plus importantes et les plus
difficiles de tout le processus de réparation des structures endommagées. Donc, avant
d’entreprendre des travaux de réparation, il faut donc prévoir une campagne d’évaluation la plus
détaillée possible de l’état de la construction.
Cette phase consiste à recueillir et réviser toutes les documents disponibles concernant la
conception, la mise en œuvre, l’exploitation et l’entretien de la structure concernée notamment:
Plans et photos,
Réparations antérieures,
Cette phase consiste d’abord à évaluer dans quelle mesure la fonction actuelle de la structure
(conditions de service) correspondent aux spécifications d’origines. Cette opération permet
d’identifier les points suivants [2, 11]:
Les parties exposées aux cycles de gel/dégel, aux cycles thermiques et aux variations
d’humidité, etc.
Figure-I.1. Liste des principaux paramètres décrivant les conditions de service des structures de
béton selon Emmons [2].
Cette étape devrait être effectuée avant la première visite sur le site, parce que très souvent, les
principales causes des dégradations sont directement liées aux conditions de service.
Les techniciens visitons le site de l’ouvrage doit prévoir des schémas ou des plans simplifiés qui
pourront être utilisés pour localiser les principaux problèmes observés. Les activités suivantes
peuvent être effectuées sur le site :
Observations visuelles,
Prise de photos,
Si les informations recueillies durant la visite de site de l’ouvrage est insuffisante. Dans ce cas-
là, il est nécessaire d’entreprendre un programme d’investigation plus détaillé pour former une
image complète sur l’état de l’ouvrage examiné. L’évaluation détaillée peut comporter les
activités suivantes :
Campagne de carottage,
Programme des essais à effectuer sur les échantillons prélevés par carottage,
Cette étapes consiste à évaluer et analyser l’ensemble des données (techniques, visuelles,
historiques, climatique) obtenues sur le site et au laboratoire.
Leakage : fuite
VI.1. Introduction:
La réhabilitation durable des structures en béton armé repose sur une sélection appropriée de la
méthode de réparation. Plusieurs méthodes de réhabilitation sont disponibles pour réparer
durablement un élément en béton, pour stopper la progression des dégradations et éviter des
nouveaux désordres. Elles supposent une mise en œuvre attentive, le contrôle des résultats et une
surveillance adaptée. Il faut aussi porter une attention particulière à la préparation des surfaces,
aux techniques d’application et de mûrissement et au contrôle de qualité [1,12,13].
De nombreux cas de réparations déficientes sont dus à un mauvais choix des matériaux de
réparation. En outre, les experts de réparation de béton et des structures en béton armé ont
constaté que les échecs résultent de l’utilisation de matériaux incompatibles avec le substrat ou
avec les conditions d’exposition. La compatibilité se définit comme un équilibre entre les
propriétés physiques, chimiques et électrochimiques du matériau de réparation et du vieux béton
existant. Les principaux facteurs contrôlant la durabilité des réparations et les différents
paramètres de compatibilité sont présentés à la figure VI.2.
Selection of Compatible
Materials Production of Durable Repair
Figure-VI.1. Principaux facteurs contrôlant la durabilité des réparations selon Emmons [2].
On doit tenir compte, entres autres, du contenu en alcali, du contenu en C3A, de la teneur en
chlorures du matériau de réparation ou de vieux béton. Tous ces paramètres cités peut causer
l’incompatibilité chimiques entre le vieux béton et le nouveau béton de réparation et produit
l’échec de l’opération de réparation de béton. En outre, la réactivité du matériau de réparation de
surface avec les aciers d’armature doit être analysée. Certains matériaux de réparation avec un
PH modéré ou faible ne sont pas en mesure d’offrir une protection adéquate des aciers
d’armature.
On doit tenir compte dans cette type de compatibilité la résistivité électrique, l’équilibre
Cathode/Anode et le PH (de vieux et de nouveau béton). La réparation d’une partie large de
zone anodique peut augmenter le rapport cathode/ anode et accélérer considérablement le
processus de corrosion à la périphérique de la zone réparée.
La compatibilité dimensionnelle est un des paramètres les plus importants de la durabilité des
réparations. Une incompatibilité dimensionnelle peut affecter la durabilité ou la capacité
structurelle d’une réparation. Plusieurs propriétés du matériau peuvent influencer la compatibilité
dimensionnelle :
Retrait au séchage,
Module d’élasticité,
Fluage.
Les changements volumétriques dans le matériau de réparation ou dans le vieux béton peuvent
induire des contraintes de cisaillement au niveau de l’interface. Ces contraintes de tension et de
compression peuvent se développer dans chacun des matériaux. Cet état de contrainte au niveau
de l’interface est dû aux différences entre les coefficients de dilatation thermique, les modules
d’élasticité ou les coefficients de fluage des matériaux (vieux béton/ nouveau béton) (voir la
figure-VI.2).
Figure-VI.2. Influence des changements volumétriques sur les réparations selon Emmons [12]
Le retrait au séchage est un des principaux paramètres contrôlant la durabilité des réparations de
surface. Le retrait de séchage engendre des contraintes de traction dans le matériau de réparation.
L’intensité des contraintes de traction augmente à mesure que progresse le retrait. Les fissures
apparaissent lorsque les contraintes de traction dépassent la résistance à la traction du matériau
(figure-VI.3).
Suivant l’importance et les causes des désordres affectant une construction en béton armé, la
réhabilitation repose, en général, sur la mise en œuvre d’une combinaison de plusieurs
techniques que l’on peut ranger dans l’une des cinq catégories suivantes:
Comme le nom l’indique, il s’agit du traitement de la surface des parements des ouvrages. Cela
s’applique surtout pour les défauts apparents (facilement visibles à l’œil). Selon l’usage courant,
« le traitement de surface » est la technique la plus répandue de part sa simplicité permettant
notamment de remédier rapidement aux défauts apparents sur les ouvrages.
VI-3.1.1.Ragréage
Le ragréage est la technique traditionnelle de réparation des bétons. Il permet dans un premier
temps de reconstituer les sections d’armatures qui ont disparu, de stopper le phénomène de
corrosion des aciers par passivation. Puis, le principe est de protéger les armatures par
reconstitution manuelle ou mécanique de l’enrobage à l’aide de mortier de réparation. Les étapes
de la réparation sont les suivantes :
- nettoyer l’armature
Elle consiste en l’application de produits pour protéger le béton lorsque l’enrobage des aciers est
trop poreux ou d’épaisseur insuffisante, et pour l’acier il s’agit de stopper le processus de
corrosion déjà entamé.
Il conviendra d’employer des produits tels : les hydrofuges de surface, les minéralisateurs, les
peintures, les revêtements minces à base de liant hydraulique modifié, les revêtements plastiques
épais, les produits d’imprégnation inhibiteurs de corrosion. L’application d’un inhibiteur de
corrosion permet de ralentir voir de stopper la corrosion des aciers dans le béton. L’inhibiteur de
corrosion peut être intégré dans la formulation du béton ou appliqué par la suite soit au rouleau
soit au pulvérisateur. La progression du produit au sein du béton se fait naturellement mais n’est
pas optimale. La migration du produit peut également être forcée de manière électrochimique
afin d’obtenir un résultat optimal.
L’extraction des chlorures permet d’enlever les ions chlorures ayant pénétrés dans l’enrobage.
L’extraction est efficace si la teneur en chlorure au voisinage d’une armature est inférieure au
seuil habituellement admis pour éviter la corrosion métallique. Ceci correspond souvent à un
rendement de 80 à 90% pour l’extraction des chlorures.
dispositif permet d’extraire seulement les chlorures situés dans l’enrobage, entre les armatures et
le parement de l’ouvrage.
Il s’agit d’ajouter une précontrainte additionnelle (généralement extérieure) à des ouvrages pour
augmenter leur capacité portante ou prolonger leur durée d’exploitation. Cette technique consiste
à mettre en œuvre une précontrainte (câbles, barres ou mono-torons) dans un ouvrage pour en
améliorer la résistance d’ensemble vis-à-vis de la flexion et/ou de l’effort tranchant.
Elle consiste essentiellement à augmenter la section résistante d’une structure soit par ajout de
béton soit par ajout d’armatures.
On distingue essentiellement la technique par projection (qui nécessite une mise en œuvre par
couches minces successives de 2 à 5 cm) et la technique de coulage/injection (qui nécessite la
confection d’un coffrage et qui permet des épaisseurs minimales de mise en œuvre de l’ordre de
5 à 7 cm).
Le béton projeté est utilisé pour les piscines (voie sèche), les recouvrements de tunnels et les
réparations de surfaces de béton détériorées (planes ou courbes). Les avantages de ce type de
matériaux de réparation sont les suivants :
° Pas de coffrage.
Cette technique consiste, après repiquage du béton existant (et éventuellement élimination du
béton dégradé), à disposer des aciers passifs et à les solidariser à la structure par du béton projeté
ou du béton coulé en place. Ces aciers sont reliés à la structure à l’aide d’aciers de couture. Pour
choisir les techniques de réparation s’appliquant à un cas particulier, on doit utiliser les
informations recueillies dans la campagne d’évaluation afin de vérifier les points suivants :
● Augmente la section résistante d'éléments en béton armé par des profilés ou plats
métalliques Matériaux et sections standards
Avantages
Inconvénients
● Efficacité immédiate du système mise en traction des barres verticales (serrage des
écrous)
Transformation des portiques en murs en béton armé les poteaux sont des ailes de la
mure
L’étape de réparation des surfaces est une opération importante dont la qualité d’exécution
gouverne en grande partie la performance de la réparation. En général, une bonne préparation de
surface vise à obtenir une surface sèche, régulière, propre, sans poussière, sans saletés et sans
huile. La préparation d’une surface à réparer comporte quatre grandes étapes [2] :
Il est important de prévoir des renforts ou des supports avant de procéder à toute démolition
d’une partie s’un élément structural.
réparation [2].
Pour une cohésion parfait entre le vieux et le nouveau béton, on doit scier le périmètre de la
réparation sur une profondeur d’au moins 25 mm. Les parois verticales de la zone à réparer
La capacité des matériaux de réparation à mouiller (lien chimique) les surfaces varie beaucoup
d’un matériau à l’autre. Par conséquent, l’adhérence d’un matériau de réparation dépend surtout
Pour les matériaux à base de ciment Portland le vieux béton doit être préférentiellement
dans un SSS pour prévenir l’assèchement rapide d’un matériau de réparation et par
Pour les matériaux organiques (résines, époxy, ect) la surface doit préférentiellement être
sèche (on peut vérifier la présence d’humidité en recouvrant la surface d’une feuille de
d’accrochage et le vieux béton. En outre, le béton contaminé avec de l’huile et des graisses doit
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