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1
M. Zarader, Lire Être et Temps de Heidegger, Paris, Vrin, 2012, p. 411.
2
C. Sommer, Heidegger, Aristote, Luther, p. 308.
3
J.-Y. Lacoste, Présence et parousie, Genève, Ad Solem, 2006, pp. 169–191. Nous déracinons
quelque peu le propos de J.-Y. Lacoste puisque celui-ci n’évoque pas ici la phénoménologie de la
religion mais seulement la théologie. Ce qu’il en dit nous semble pourtant valoir de la phénomé-
nologie théo-logique de la religion.
4
Ibid., p. 169.
5
Ibid.
6
Ibid., p. 171.
7
Cf. les objections de D. Janicaud à Levinas dans Le tournant théologique de la phénoménologie
française, p. 27.
8
J.-Y. Lacoste, Présence et parousie, p. 172.
9
Ibid., p. 181.
806 EN GUISE DE CONCLUSION
10
Nous l’avons montré dans notre « pré-texte » à partir de la « situation » de la phénoménologie de
la religion, tout en éclairant comment l’approche de la religion appelle en toutes circonstances un
surcroît de génétisation.
EN GUISE DE CONCLUSION 807
11
J.-Y. Lacoste, Présence et parousie, p. 182.
12
Ibid., p. 183.
13
Ibid., p. 183.
14
Ibid., p. 184.
808 EN GUISE DE CONCLUSION
ses notes marginales, qui elles-mêmes ne sont vraiment lisibles qu’en référence au
texte principal15. Elle doit ainsi accepter d’être instruite par la vie religieuse dans sa
différance scripturaire et de se laisser critiquer par elle au moins autant qu’elle est
forcée d’en critiquer certains aspects afin de mieux s’en approcher. Ce dernier point
est l’occasion de revenir une dernière fois sur le travail de discrimination attendu de
la phénoménologie de la religion. Dans la mesure où la Parole n’est pas figée dans
un espace et un temps restreints mais se déplace au courant de l’histoire et des actes
de parole qui en cette histoire l’événementialise toujours à nouveaux frais, il est
essentiel de ne pas écarter trop vite un phénomène sous prétexte qu’il ne s’identifie
pas ou trop aisément, ou qu’une certaine tradition nous le présente pour ainsi dire en
bout de chaîne. Mais il l’est tout autant de ne pas prendre le superflu pour du super-
flux et de toujours distinguer le phénoménal du conceptuel et du représentationnel.
S’imposent alors à la phénoménologie de la religion une interrogation patiente des
lacunes et un tri méticuleux parmi les fragments visant à reconstituer l’économie de
la vie religieuse dans sa différance scripturaire tout en luttant contre son penchant
naturel à la reconstruction d’un système qui n’a jamais existé et dont l’idée chiméri-
que ne saurait donc guider ses analyses.
Enfin, voyons bien que dire que la pluralité de la vie religieuse dans sa différance
scripturaire doit empêcher la phénoménologie de la religion de s’établir dans un
langage univoque et a fortiori de muer en un grand système totalisant, c’est peut-
être « nourrir de plus grandes ambitions encore qu’en nourrit la volonté de sys-
tème »16. Connaître le tout, c’est l’idéal. Connaître le fragment, c’est le réal. Car la
tension vers cette connaissance a quelque chose d’infernal qui dit mieux notre con-
dition que n’importe quel enchaînement panlogiste laissant accroire une certaine
légèreté de l’être et se révélant par là pure et simple hybris philosophique. Par suite,
la phénoménologie de la religion ne devra cesser de se répéter qu’« absence de sys-
tème n’est pas incohérence » et que la tâche qu’elle se fixe n’est autre que de « nouer
ensemble cohérence et fragments », en d’autres termes qu’elle est à la recherche de
« cohérences micro-systématiques » qui, tout en se sachant « fondées sur une con-
naissance partielle », n’en restent pas moins des « cohérences réelles, des sustèmata
capables de respecter rigoureusement le “désordre originel” » dans lequel la vie
religieuse dans sa différance scripturaire se donne et se maintient toujours jusqu’à
un certain point17.
Pour refermer le premier moment de cette conclusion, nous voulons montrer plus
clairement en quoi le propos développé dans les pages précédentes est directement
relié à la nécessaire dimension théologique de la phénoménologie de la religion.
Cela ne sera guère difficile. Non seulement parce que l’idée qui préside à cette fonc-
tion est assez triviale, mais également car le lecteur se sera progressivement rendu
compte de lui-même qu’une phénoménologie théologique n’est autre qu’une phé-
noménologie de la religion qui ne connait pas moins ses limites que ses possibilités.
Plus exactement une phénoménologie de la religion qui attribue à l’instance logique
15
Ibid., p. 186.
16
Ibid., p. 189.
17
Ibid., p. 190.
EN GUISE DE CONCLUSION 809
Paulus in nobis
Les derniers mots seront pour Paul qui, progressivement, s’est révélé être le héros
de cette aventure. Tout ce que Heidegger en dit permet sans conteste de confirmer la
singularité du personnage à l’intérieur de l’histoire de l’esprit comme à l’intérieur
de l’histoire du christianisme primitif qui en constitue une étape décisive. Chaque
Apôtre se distingue assurément des autres, mais Paul est un cas plus particulier
encore. Indépendamment de toute considération relative à l’histoire du canon, il
apparaît en effet que Paul fait une différence que nous qualifierions volontiers de
différance et plus encore de différance scripturaire. Tandis que d’autres avant lui ont
vu mais n’ont pas écrit – tout au plus ont-ils consigné –, Paul est en quelque manière
le premier qui n’a pas vu mais a écrit.
Sans doute Paul a-t-il autant écrit pour se convaincre que pour convaincre, mais
il est plus clair encore que son écriture a la fonction d’avertir. D’avertir de ce qu’il
a commencé de comprendre après l’avoir vécu et qui devait être su, non de tous au
sens strict, mais de tous ceux qui étaient prêts à l’entendre. De quoi ceux-là devaient-
ils être avertis ? De cette vérité que la fin viendra fatalement et qu’elle sera plus
éprouvante que ce que quiconque en ce bas-monde est capable de s’imaginer. Ne
pas pouvoir y résister ne signifie pourtant nullement ne pas s’y préparer et faire
comme si le destin adressait de manière subliminal un message contradictoire du
type : « vous êtes condamnés à passer et à finir, tous autant que vous êtes ; profitez-
en donc pour chercher le sens de votre vie dans tout ce qui peut vous divertir de
votre sort ». S’y préparer signifie au contraire se montrer prêt à faire des sacrifices,
comme reconnaître ses faiblesses pour mieux les supporter et admettre que le panlo-
gisme ne délivre pas le sens de la vie. Ce dernier ne peut apparaître qu’à la fin juste-
18
Nous adaptons ici le propos développé par J.-L. Marion dans l’article « Théo-logique », in EPU,
pp. 17–25.
810 EN GUISE DE CONCLUSION
ment et se tient jusque là dans une certaine réserve. Voilé par les incertitudes
massives qui balisent l’existence, il n’y fait que des apparitions fugaces tendant
rapidement à recouvrir leurs propres traces. Le temps fait son œuvre et nous de
même. Des indices subsistent néanmoins, qui forment autant de repères certes
faméliques mais inestimables.
Les écrits pauliniens en recueillent un certain nombre19. Ils sont un écrin raffiné
pour une parure qui ne l’est pas moins. Pour cette raison, osons dire que Paul n’a pas
seulement écrit mais, d’une certaine manière, s’est fait écrire, au sens oublié de cette
expression qui nous pouvons reformuler dans le présent contexte comme suit :
inscrire son nom dans le monde afin de lui montrer qu’on y est passé. Non pour la
gloire qui peut éventuellement s’ensuivre sur le champ, ni pour le rayonnement ou
le prestige que cela peut procurer à court ou moyen terme. Plutôt pour accomplir
d’autres sens du mot « écrire ». Comme retracer au dehors de soi les graphèmes qui
signifient la foi originelle déposée dans la conscience20. Comme raconter par ce
moyen l’histoire du soi et de ses métamorphoses. Comme épeler le mélange de
dispositions affectives et intellectives qui préside à toutes ces aventures. Comme
s’engager formellement à (se) comprendre. Comme composer sa vie à mesure
qu’elle se déroule. Comme s’adresser aux autres et leur faire savoir tout cela.
Comme exposer ses raisons mêmes de vivre dans une requête pour les défendre.
Etc.
Paul dit-il et écrit-il vraiment tout cela ? La question se pose peut-être en d’autres
termes : quelqu’un entend-t-il tout cela et le déchiffre-t-il au sein des documents
originels qui nous ont été légués par l’Apôtre, qui lui ont été attribués ou qui le
concernent d’une façon ou d’une autre ? En l’état actuel des choses, ce n’est pas du
tout certain. Rien n’interdit cependant que tout cela se découvre progressivement à
partir d’une pénultième relecture des documents originels en question qui prendrait
Heidegger pour guide tout en restant l’artisane de ses propres découvertes. En même
temps, il faut bien mesurer l’effort requis pour réorienter l’approche de Paul en ce
sens et faire en sorte que l’état actuel de choses remplace l’état actuel des choses qui
se limite à l’état actuel de la recherche. Car insistons sur le fait que ce nouveau
chemin conduisant à passer les documents originels du « paulinisme » au tamis de la
différance scripturaire, qui d’ailleurs ne lui est pas imposée depuis l’extérieur mais
s’y révèle comme son dépôt le plus effacé et néanmoins le plus abondant en termes
de création et de recréation de sens, ne croise guère celui des « lectures philos-
ophiques de Paul » qui se ont multipliées ces vingt ou trente dernières années. À y
regarder de près, Breton, Taubes, Agamben ou Badiou, pour ne citer qu’eux, ne
19
Il faudrait rouvrir ici le débat sur l’authenticité des textes. Mais, grâce à Heidegger, nous serions
en mesure de ne plus le faire en des termes trop strictement historico-critiques, mais suivant un
questionner alternatif pour lequel les textes possèdent une historicité supérieure, moins liée à
l’identité civile du rédacteur qu’au sens d’accomplissement dont témoigne son écriture. Dans cette
nouvelle perspective, un texte trito-paulinien, sans valoir plus qu’un texte paulinien, pourrait en
tout cas ne pas valoir moins. Mais valoir pour qui ? pour quoi ? demandera-t-on à bon droit. Nous
tentons d’apporter dans les pages qui suivent de (très) modestes éléments de réponse à cette ques-
tion théo-logique qui se tient derrière la question historico-critique de l’authenticité.
20
Nous avons esquissé ce point dans notre PR&HT, p. 447 sq.
EN GUISE DE CONCLUSION 811
21
Pensons aux catégories de l’« événement », du « comment », du « comme si », etc.
22
Nous reprenons le terme de F. Vouga dans « L’Épître aux Romains », p. 198.
23
Nous reprenons l’expression de M. Quesnel dans « État de la recherche sur Paul », p. 34 sq.
812 EN GUISE DE CONCLUSION
lui-même plutôt que la mobilité qui fonde ses éléments constitutifs. Cette mobilité
n’est rien d’autre que le réquisit le plus cher de notre cheminement avec Paul, quel
que soit par ailleurs le tour que nous souhaitons lui donner selon qui nous sommes
et qui nous voulons devenir.
Rien à voir, donc, avec la libération de la teneur éthique des textes ou la modula-
tion de nos postures épistémiques. Appelant à nier l’idée même d’une « recherche »
paulinienne pour lui substituer celle d’une exploration de la différance scripturaire
logée dans le corpus paulinum, la destruction se contente, ce qui est déjà beaucoup,
d’indiquer formellement des possibilités d’existence concrètes et signifiantes. Ce
même geste méthodique nous garde de surinvestir le principe empathique prôné par
Heidegger tout en lui accordant la place qu’il mérite dans cette expérience de pen-
sée. Il faudrait en effet élaborer plus avant un parallèle entre ces trois actions que
sont comprendre Paul, comprendre l’auto-compréhension de Paul et se comprendre
à la lumière de Paul.
Car, de tous côtés, il en va d’une même tentative de saisir les traits les plus sail-
lants de l’être-là-dans-le-monde-devant-Dieu. Ne perdons pas un instant pour expli-
quer que, dans cette structure, le complément « devant-Dieu » n’est pas ajouté
comme un colorant artificiel qui masquerait le goût d’une nue substance, pas plus
qu’il ne serait une façon grossière de réintroduire la cause de la métaphysique et sa
foule de préjugés obscurs dans l’affaire phénoménologico-herméneutique qui nous
occupe. Non. Ce complément se trouve plutôt dire un aspect irréfutable de notre
facticité, en l’occurrence le fait insigne que l’être-là s’envoie à lui-même par le
truchement d’une croyance originelle dans le monde, qui est aussi bien le seul
moyen dont il dispose afin de briser une solitude congénitale et de faire perdurer
l’espoir de dépasser en quelque façon le Sein zum Todes vers un Sein zum Jenseits
des Todes24. Que cet au-delà indique un lieu demeurant dans les limites de l’existence
finie ou pointe au contraire une région où nous en serions enfin émancipés, l’idée
reste que c’est effectivement ainsi que nous existons naturellement et même en
vérité : pas seulement là dans le monde mais également ici et maintenant devant ce
qui est tout autre que le monde tout en étant impensable sans lui et qui de tout temps
se fait appeler Dieu25. D’aucuns objecteront malgré tout que ce propos rethéologise
indûment ce qui a été dé-théologisé par Heidegger lui-même comme par d’autres et
n’y verront qu’une énième péripétie du « tournant théologique », etc. Ce serait pour-
tant lui faire un mauvais procès d’intention. Car il ne s’agit pas en la circonstance
de se prononcer philosophiquement ou théologiquement ou autrement quant à
l’existence ou l’inexistence de Dieu ou de ce qui en tient lieu, et d’ailleurs pas
davantage de travailler souterrainement à l’actualisation d’une religiosité en puis-
sance dans tout homme. Tout juste est-il question de l’art et de la manière de vivre
24
Nous reprenons cette expression de Henry Corbin. Il la forge suite à une lecture critique de
Heidegger et la confirme par ses découvertes successives dans le domaine de l’histoire comparée
des religions.
25
Il est à peine besoin de rappeler que, dans presque toutes les langues, l’étymologie reconduit le
terme « Dieu » à un nom commun et générique dans lequel s’est par la suite moulée une multitude
de noms propres.
EN GUISE DE CONCLUSION 813
et de s’interroger sur les différentes modalités de cette vie et les moyens que nous
avons de trancher entre celles-ci.
Puisque les sceptiques dogmatiques abandonneront plus volontiers leur scepti-
cisme que leur dogmatisme, tournons-nous plutôt vers cette question qui doit per-
mettre de relancer cette réflexion finale une dernière fois : de quel droit Paul serait-il
le miroir idéal de cette entreprise « spéculative » ou le compagnon exemplaire qui
devrait nous accompagner sur le chemin qui vient d’être esquissé ? Outre qu’il n’y
a bien entendu aucune nécessité de quelque ordre que ce soit en la matière, il serait
possible d’invoquer le droit de l’histoire. Mais cela ne serait sans doute pas suf-
fisant. La question continuerait de se poser et pourrait même se préciser ainsi : pour-
quoi donc Paul plutôt que Jérémie ou qu’Aristote ?
Peut-être pour cette raison très simple que les écrits pauliniens se présentent
comme une série de sources qui qualifient une existence concrète dans sa faiblesse
intrinsèque plus qu’ils ne la réfléchissent dans sa force occasionnelle ou casuelle.
Chez Paul, le sujet est véritablement individué et même individualisé dans l’exacte
mesure où il est nommé sans ambiguïté ou, mieux, dans l’exacte mesure où il
s’annonce lui-même, en sorte que je peux facilement me reconnaître en lui, ou du
moins me reconnaître comme son interlocuteur privilégié quoique des siècles me
séparent de sa prédication. Paul cristallise une image de la vie facticielle qui atteint
son paroxysme dans l’ordre de la plénitude du vécu comme dans celui de la com-
préhension de soi. Il y a chez lui un rapport de soi à soi des plus directs parmi tous
ceux dont les traditions ont conservé le souvenir. Ce rapport reste certes médiatisé,
en l’occurrence médiatisé par une certaine histoire. Mais il s’agit là de l’histoire de
la praxis, plus ancienne que celle de la theoria, en ce qu’elle inspire le vécu paulin-
ien lui-même. Paul, donc, parce qu’il mérite incontestablement d’être ce héros que
l’être-là se choisit, et parce que procéder à une authentique répétition de la possi-
bilité d’existence qu’il a accomplie une première fois peut rendre libre pour autant
que cette répétition comprenne un choix décisif pour l’être dans toutes ses dimen-
sions temporelles26. Paul souffre devant le monde entier cette question qu’on n’ose
à peine se poser dans l’intimité : jusqu’où suis-je prêt à m’abaisser et à me sacrifier
pour effleurer mon propre destin, pour jouir d’une once de la liberté qui m’est soi-
disant promise, pour ne pas être noyé de regrets au moment de faire mes adieux à ce
monde ? C’est là une question qui pourra être jugée triviale pour la philosophie,
mais c’est tout le mérite de Paul d’en avouer le caractère déterminant pour cette vie
que la philosophie prétend penser, soit pour la magnifier, soit pour nous en délivrer.
À partir de Heidegger, nous plaidons donc pour une approche « charismatique »
du corpus paulinum, qui fasse de l’incroyable personnalité de l’Apôtre, déjà pétrie
de nos propres contradictions, le foyer d’une « fusion des horizons » qui ne signifie
pas une « unité stable et identifiable, mais quelque chose qui arrive à la faveur d’un
dialogue qui se poursuit toujours » (GGW 10, 130). Une telle lecture ne devrait pas
26
Cette idée provient bien sûr de SZ, p. 385. Et nul besoin de préciser que cette répétition doit être
distinguée de toute mauvaise imitation qu’entraîneraient forcément l’ignorance des motivations
propres de l’accomplissement inaugural et/ou l’inconscience de l’anachronisme de l’opération
consistant à le répéter.
814 EN GUISE DE CONCLUSION
plus servir des appropriations philosophiques et athées confortant une certaine post-
modernité que des réappropriations théologiques et confessantes qui contribuer-
aient à consolider le rôle de Paul dans l’histoire du christianisme. Entre et contre ces
deux dérives s’inspirant en définitive d’une seule veine apologétique, il y a une voie
pour un paradigme exploratoire qui s’autolimite à mesure de ses découvertes.
La clé est de se laisser instruire par le monde de Paul. Mais il faut aussitôt pré-
ciser deux choses. Premièrement qu’il ne s’agit pas de se laisser instruire par
n’importe quel monde, plus exactement par n’importe quelle conception du monde.
Deuxièmement qu’il n’est pas plus question de se laisser instruire par le monde de
Paul n’importe comment. L’idée que le monde de Paul nous renseigne aussi effi-
cacement, sinon plus, que la tradition, n’est pas neuve. Il nous a été donné de voir
qu’elle a porté tous ses fruits lorsqu’elle fut associée à la critique au tournant des
xixe et xxe siècles dans le cadre de l’exploration du Sitz im Wort und Leben des
textes testamentaires. Cette approche s’est révélée absolument incontournable,
quoique Heidegger nous ait donné les moyens de sa correction d’une part et de son
approfondissement d’autre part. L’examen du monde de Paul ne devait plus être
secrètement guidé par un idéal scientifique mais aussi conscient que possible de ses
acquis préalables, préconcepts, préconceptions et précompréhensions : afin de
mieux s’ouvrir à tous les angles de la Lebenswelt paulinienne et de mesurer la force
comme les directionnalités de la tension parcourant cette figure quasi-géo-métrique.
Cela impliquait donc de concevoir le monde non plus seulement comme ensemble
historiquement situé de réalités sensibles et intelligibles – c’est l’idée d’un micro-
cosme, en côtoyant d’autres, qui a guidé toutes les recherches spéciales de l’histoire
des religions –, mais comme monde de la vie, c’est-à-dire lieu du déploiement d’un
soi en interaction avec les autres et l’environnement et horizon d’un sens apparais-
sant à ce soi et le concernant différemment selon ce qu’il accomplit, comment il
l’accomplit et comment il se relie à cet accomplissement. Cette redéfinition du
monde appelait à son tour d’envisager celui de Paul autrement que par la considéra-
tion horizontale de son milieu. Cette dernière, qui permettait de préciser le caractère
syncrétique du paulinisme et de découvrir Paul en lutte avec les religions et les
religiosités de son temps, devait être complétée par une considération verticale
ayant pour fonction précise de mettre au jour que l’Apôtre est plus fondamentale-
ment en lutte avec lui-même. Nous en sommes donc là, mais rien n’est terminé.
Partant de Heidegger, nous ne sommes pas forcés de suivre aveuglément la voie
tracée par Bultmann et son kerygmatisches Reinheitsgebot. Sans remettre ce dernier
en cause, nous pouvons tout aussi bien saisir l’occasion offerte presque accidentel-
lement par Heidegger de partir en quête de ces « dangereux suppléments » où la
différance scripturaire a disséminé et inscrit du sens qui, loin de se limiter à sup-
pléer celui donné immédiatement dans la parole vive, en révèle d’autres secrets,
dont certains que le porteur de cette parole lui-même ignore au moment précis où
celle-ci est prononcée. Ainsi de l’énigme fascinante qui nous donne à voir en lisant
comment Paul parvient à partir de lui-même à faire basculer une époque des « visions
du monde » où tout se vaut en une ère de la décision.
BIBLIOGRAPHIE
Note préliminaire
Cette bibliographie reprend l’ensemble des travaux cités dans le présent travail. Elle
est organisée en quatre grandes sections.
I. La première grande section concerne Heidegger et se divise en deux sous-
parties. La première sous-partie regroupe les principaux textes de Heidegger qui
font l’objet de ce travail. Nous citons et traduisons le philosophe d’après la
Gesamtausgabe (GA), Frankfurt a. M., Klostermann, 1975–. Nous indiquons les
traductions françaises existantes et marquons d’un astérisque celles d’entre elles
dont nous avons tenu compte, tout en prenant la liberté de les modifier quand cela
nous a semblé nécessaire. Concernant la traduction française du cours du WS
1920/1921 qui constitue le fil rouge de cette étude, nous renvoyons à notre
« Avertissement ». La seconde sous-partie regroupe l’ensemble de la « littérature
heideggérienne » citée, dont une très large part concerne en priorité le jeune
Heidegger. Monographies d’une part et articles de revues et de collectifs d’autre
part n’ont pas été séparés afin d’éviter de multiplier les entrées pour un même
auteur.
II. & III. Construites en miroir, les deux grandes sections suivantes concernent
respectivement la « littérature philosophique » et la « littérature théologique » utili-
sées au cours de la rédaction du présent travail. Précisons : a) qu’il nous a souvent
fallu trancher des cas-limites, en l’occurrence ceux d’auteurs dont les travaux se
situent à la frontière entre la philosophie et la théologie ou s’inscrivent alternative-
ment dans un domaine puis dans l’autre ; b) que, pour des raisons de commodité, des
œuvres anciennes relevant de l’histoire ou de la rhétorique ont été intégrées à la
section « littérature philosophique » ; c) que la section « littérature théologique »
accueille quant à elle aussi bien des références qui ne sont pas théologiques au sens
strict, comme des œuvres religieuses et des travaux exégétiques ou historico-
critiques concernant la religion en général et la Bible en particulier. Chacune de ces
I. Heidegger
GA1 : Frühe Schriften, dont : Die Lehre vom Urteil im Psychologismus (1913),
pp. 59–188 ; Die Kategorien- und Bedeutungslehre des Duns Scotus (1915),
pp. 189–412 (trad. fr. F. Gaboriau, Paris, Gallimard, 1970)* ; « Der Zeitbegriff in
der Geschichtswissenschaft » (1915), pp. 413–433. Hg. v. F.-W. von Herrmann,
1978.
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H. Heidegger, 2000.
GA9 : Wegmarken, dont : « Anmerkungen zu Karl Jaspers „Psychologie der
Weltanschauungen“ » (1919–1921) (trad. fr. P. Colomby dans Philosophie, 11 et
12, 1986, resp. pp. 3–24 et pp. 3–21)*. Hg. v. F.-W. von Herrmann, 1976 (21996,
3
2004).
GA56/57 : Zur Bestimmung der Philosophie, dont : 1. Die Idee der Philosophie und
das Weltanschauungsproblem (KNS 1919), pp. 1–117, 2. Phänomenologie und
transzendentale Wertphilosophie (SS 1919), pp. 119–203. Hg. v. B. Heimbüchel,
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Epistolae [Ep.] (PL 33) ; Expositio epistulae ad Galatas [Exp. ep. ad Gal.] ;
Expositio quarundam propositionum ex epistola ad Romanos [Exp. ep. ad. Rom.]
(PL 35) ; In Epistolam Ioannis ad Parthos tractatus decem [In Ep. Io.] (PL 35) ;
Psalterium [Ps.] (PL 40) ; Sermones [Serm.] (PL 38, PL 39 et PL 40). Les tra-
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voluntate nominis sine gratia disputata (1516), pp. 142–151 ; Disputatio contra
scholasticam theologiam (1517), pp. 221–228 ; Disputatio Heidelbergae habita
(1518), pp. 350–374 ; Bd. 2, Schriften 1518/19, 1884, dont : In epistolam Pauli
ad Galatas M. Lutheri commentarius (1519), pp. 436–618 ; Bd. 3–4, Dictata
super Psalterium 1513/16, 1885 ; Bd. 9, Schriften und Predigten 1509/21, 1893,
dont : Randbemerkungen zu Augustin, pp. 1–27 ; Bd. 18, Schriften 1525, dont :
De Servo arbitrio, pp. 551–787 ; Bd. 28, Reihenpredigten über Mattheus 11–15,
Johannes 16–20 und 5. Mose (1528/29), 1903 ; Bd. 30–2, Schriften 1528/30,
1909, dont : Sendbrief vom Dolmetschen (1530), pp. 627–646 ; Bd. 42–44,
Genesisvorlesung (1535/45), 1911 ; Bd. 54, Schriften 1543/46, 1928, dont :
Vorrede zu Melanchthon, pp. 5–11 ; Vorrede zu Spalatin, pp. 11–115 ; Glossen
zu Erasmus, pp. 101–106 ; Bd. 56, Diui Pauli apostoli ad Romanos Epistola
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Deux petits traités éthico-religieux – La maladie à la mort – Six discours (1848–
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Nota bene : cet index ne reprend que les auteurs et les noms qui apparaissent dans le corps du texte.
D
d’Alexandrie, P., 318–319, 321, 324–324, 329, G
475–476, 571, 770, 783 Gadamer, H.-G., lii–liv, 22, 167, 199–200,
d’Aquin, T., liii 218, 257, 271, 293, 540
Deissmann, G.A., 300, 306, 342, 378, Georgii, W., 619
381–382, 420–421, 429, 531, 538–541, Gerhard, J., 70, 124–125
589, 632, 785–788 Gloël, J., 777
Deissner, K., 538 Goethe, J.W., 175
Delbos, V., 248 Gogarten, F., 167
Denys l’Aréopagite, 610 Gomperz, T., 153
Derrida, J., xxiii–xxiv, xxvii, lxxvi Greisch, J., vii–viii, lxxvii–lxxviii
Descartes, R., 18, 42, 59, 239 Gressmann, H., 381, 489
Dibelius, M., 381, 441, 478–481, 603 Grimm, C.L. W., 592
Dieterich, A., 300, 316, 363, 631, 635, 769 Gröber, C., 229
Dilthey, W., xii, lvi–lvii, 2, 5, 12, 17–24, 29, Grondin, J., 257–258
37–40, 78–80, 94–95, 110–113, 122, Grotius, H., 530, 552, 685
135, 137–138, 140–143, 145–147, Grumach, E., xlii–xliii
149–151, 153, 160–162, 167, 169, 173, Guggenheim, M., 153
179, 189, 191, 197, 201, 210–211, 217, Gunkel, H., 282–283, 296, 354, 363–365,
265, 362, 423, 630, 765 381, 384, 401–402, 408–409, 419,
Dion Chrysostome, 442 427–429, 432, 479, 489, 495, 581,
Dobschütz, E. v., 603, 607, 613–614, 642 583–584, 589, 626, 632, 657, 663,
d’Occam, G., 752 777, 780, 796
INDEX AUCTORUM 849
Weiss, B., 562, 599, 705 147, 153, 160–161, 173–174, 176–179,
Weiss, H., xl–xlii, lii 189–190, 195, 214, 334, 356–357, 368,
Weiss, J., 296, 309–310, 313, 316, 319–320, 407, 765
328, 342, 351–352, 365, 369, 372, Windisch, H., 619
377–378, 384–385, 416, 419–420, 425, Winer, G.B., 750
429, 493, 589–590, 633, 696–699, Wobbermin, G., 77, 632
704–706, 723, 730, 731–734, 739, 741, Wrede, W., 305–306, 380–381, 580–584, 599,
746–748, 752, 756, 768, 778–779, 669, 694–696, 704
792–793 Wundt, W., 77–78
Weiszäcker, C., 295, 308, 312, 317, 526, 582
Wellhausen, J., 363, 365–366, 695, 704
Welte, B., lvii X
Wendland, P., 283, 300, 369, 372, 419–422, Xénophon, 570
589, 632, 769
Wernle, P., 288, 704
Wette, W. M. L. de., 363, 530, 653, Z
576, 580 Zaccagnini, M., lxxviii
Wieseler, K.D., 441 Zahn, T., 581n 583–584, 599, 640, 685, 702
Wilamowitz-Moellendorff, U., v., 377 Zarader, M., vii, lxv
Windelband, W., 2–3, 66–67, 81, 82–84, Zeller, E., 153, 159
89–91, 109–111, 113–116, 142–143, Zumstein, J., 279
INDEX RERUM
A C
Acceptation, 457–466, 470, 506–511, 521, Catégories, 15, 47, 68, 111–112, 145, 162,
529, 536, 543, 604–608, 622, 624, 180–181, 202, 214–217, 221, 231, 233,
645–650, 665, 674, 677, 726, 737, 748, 237, 239, 246, 249, 251, 259, 263, 300,
762–765, 793 393, 411, 472, 498, 504, 787, 811
Affectivité, xxiii, 1, 40, 43, 57, 166, 192, Christianité, 35, 130, 419, 499, 620, 671, 690,
240–241, 247, 256, 293–294, 308, 316, 710, 732
350, 362, 390, 400, 406–407, 427, Chair, 322, 341, 345, 347, 475, 477–479,
452–453, 461, 473, 475, 477, 514, 525, 515, 527, 543–544, 557, 690–691,
536–537, 568, 616, 639, 643, 650, 668, 701, 718, 728–729, 746, 756, 776–787,
689–691, 721–724, 738, 740, 759, 810 791–793, 811
Affliction, 325, 457, 466, 506, 508, 511, 513, Christologie, 341–342, 345, 347, 408–409,
521, 536–537, 556, 558–560, 564, 591, 425, 495, 540, 550, 629, 680, 696, 699,
671, 730, 746, 760 755, 775
Altérité, xxiii, xxv, 336, 458, 512, 530, 601, Chute, 53, 158, 206, 228, 467, 480–481, 511,
725, 746, 800 514, 534, 544, 554, 595, 605, 629, 645,
Angoisse, 141, 440, 473, 475, 485, 508, 647, 652, 672, 682–685, 688, 717, 722,
513–514, 520, 528, 535, 545, 578, 737, 760, 791
586–587, 605, 607, 612, 633, 638, 665, Communication, 217, 223–227, 329, 344, 384,
668, 673, 709, 717, 744, 749, 780 406–407, 419, 433, 435, 488, 498, 505,
Antichrist, 490, 611–622, 627–630, 639, 512, 536
647–652, 658–668, 679–688 Communauté, 77, 96, 102, 185, 210, 227–228,
Apocalypse, 130, 324–326, 479, 482, 495, 299, 313, 329–330, 337, 342–344,
548–552, 570, 572, 582, 596–600, 369–385, 408, 424, 432, 440, 443,
604–605, 608, 612, 619–620, 624, 626, 450–455, 473–480, 508–531, 537,
634, 657, 698, 703, 729–730, 741 542–565, 570, 584–587, 595–599, 607,
Athéisme, xxv, lxxv–lxxvi, 685 622, 638, 640, 661, 671–674, 687,
Attendre, 50, 53, 144, 265, 308, 324, 326, 352, 698–702, 707, 725, 736, 740, 744,
417, 440, 462–468, 470–501, 548, 555, 777–779, 796
558, 560, 637–638, 658, 688–689, 710, Conscience historique, 22, 37, 112, 131, 138,
712, 728, 731, 739, 741–742, 745, 758, 140–142, 150–152, 160, 168–169, 197,
767, 787 305, 389
Auto-suffisance, 31–37, 45, 52–55, 60, 141, Constitution, 39, 85, 95, 235–237, 246–251,
200, 644 407, 531, 547, 713, 759, 805
Conversion, 24–26, 52, 54, 56, 291, 308–311, Espérance, 326, 352, 466–467, 470, 474,
316, 343, 457, 462–464, 480, 498, 478, 481, 483, 496–498, 507–509,
500–501, 569, 640, 679, 689, 696, 513, 518, 527–528, 535–536, 541,
719–720, 731, 755, 759, 774, 785 545–547, 550, 555–566, 572–573,
Croix, 153, 306–307, 327–329, 349, 415, 433, 606–607, 613, 633, 638, 660, 668,
459, 471, 477, 509–510, 529–535, 588, 673, 678, 710, 712–713, 721, 725,
607, 610–611, 714, 724, 735–737, 752, 728, 780, 785, 791
763 Étant, 182, 184, 229–237, 240, 246, 554,
708, 716
État de choses, 46–49, 136, 330, 405, 431,
D 449, 587, 724, 729
Dasein, lviii, 162, 168, 205, 207, 208, Éternité, 186, 212, 302–303, 349, 488,
265, 641 491–492, 511, 618, 652, 654,
Déchéance, 33, 54, 58, 60, 141, 261, 404, 433, 709–715, 790
468, 477, 504, 534, 539, 543, 547, 550, Éthique, xxi, 6, 13, 17, 66–67, 78–79, 82–84,
554, 556, 559, 608, 613, 650, 651, 656, 93–94, 101, 122, 128, 131, 182, 187,
664, 672, 716 288, 312–315, 336–337, 368, 407,
Décision, 668, 671, 673–674, 687–688, 761, 415–416, 433, 481, 500, 506, 567, 595,
781, 814 598, 602, 610, 642, 686, 694, 699, 707,
Déconstruction, 8, 148, 244, 377, 394, 417, 718, 733–739, 746, 755, 764, 784,
430, 469, 584, 628 811–812
Destruction, xliv, lxiv, lxv, lxxix–lxxx, 6, 8–9, Être-devenu,228, 308, 345, 350, 450–476,
13, 21–22, 26, 40–41, 59, 74, 92, 121, 481, 483, 485, 487, 496–498, 512,
135, 137, 140, 151–152, 195, 206–207, 535, 542–545, 555, 591–592, 605,
211, 233, 245, 261–262, 281, 327, 331, 608, 656, 670–671, 678, 682, 685,
333, 343, 346, 362–364, 369, 399, 403, 715,–716, 720, 724–725, 743–744,
428–432, 468, 488, 560, 578, 630, 701, 747–748, 763, 788
751–752, 769, 789, 793–794, 811–812 Événement, xii, 4, 34, 147, 162, 165, 169–170,
Détresse, 6, 452, 457–458, 466–467, 473, 485, 173–179, 204, 208–209, 213, 227, 229,
512, 542–545, 557, 587, 606, 608, 265, 273–802
617–618, 638, 654, 668, 687–689, 712, Évidence, 40, 48–49, 108, 191, 195, 210, 221,
725, 728, 740, 746, 753, 757, 760–762 372, 455, 643, 747
Diaherméneutique, 400
Différance scripturaire, xxiv, xxvii, 281, 375,
807–814 F
Directions de sens, 136, 148, 150, 232–233, Facticité de la fin des temps, 507–513
253, 260, 264, 373, 402, 412, 414–416, Foi, xxvi, lxxiv–lxxvi, 4, 35, 77, 88, 92–95,
463, 470, 488, 545, 568, 571, 588, 595, 101–103, 120–123, 127–129, 213, 224,
601, 603, 609, 637, 663, 686, 689, 225, 273–802
719–720, 723–724, 784 Formalisation, xli, 203, 224, 237–252,
Doctrine de la foi, 92–93, 407, 669 260–262, 265, 351, 374, 393,
Dogme, 92, 126, 218, 278, 307, 325, 331–336, 413, 720
387–389, 395, 455, 493, 533, 537–539,
541, 569, 572, 585, 623–628, 630–631,
639–645, 653, 669, 693–694, 811 G
Donation, xxiii, xxvii, 4, 8, 44–45, 208, 221, Gloire, lxxviii, 302–303, 349, 430, 442,
250, 318, 348, 374, 392, 396, 516, 521, 468–471, 483, 508–509, 526–527, 535,
524, 548, 751–752, 759 557, 563, 592, 606, 611, 613, 617, 695,
727, 757
Grâce, 8, 309, 314, 339, 344, 348–349, 352,
E 452, 458, 465, 475–478, 485, 520, 523,
Ego, 448 528, 531, 538, 558, 605, 608, 618, 624,
Empathie, 113, 399–402, 425, 444, 456, 531, 640–642, 652, 656, 660–662, 665, 678,
646, 654, 666, 718, 734, 740 679, 691, 700, 707, 712, 715, 720, 725,
Enfer, 611–612, 641, 650–654, 710 747–764, 766–767, 771, 788, 793
INDEX RERUM 855
H K
Hégélianisme, 90, 111, 190, 208, 210, 250, Kairos, 140, 174, 348, 414, 554,
353, 357, 387–389, 799 566, 658–659
Histoire littéraire, 372, 378–385, Kérygme, 123, 375, 386, 405, 455, 460–461,
418–422, 693 465, 470, 521, 532, 605, 618, 624, 628,
Historicité, xxv, xxviii, lviii, lxviii, lxxix, 1, 672, 748, 763
17, 19, 21, 95, 99, 116, 118, 133–215,
232, 266, 274, 300, 306, 342, 344,
355–356, 360, 391, 398, 407, 427, 484, L
492, 494, 522–524, 567, 569, 571, 695, Logos, lxxv, 11, 23, 159, 175, 258, 434, 534,
697, 726, 744, 810 541, 589, 628, 809
Historisme, 21, 99, 114, 134, 138–141, 152, Loi, 287, 297–298, 301–303, 312–317,
159–160, 168–169, 172, 191, 212 323–327, 336–341, 343–349, 421,
Histoire de l’esprit, 68, 88, 97, 134, 207, 359, 532, 534, 539, 684–685, 781, 785,
625, 809 791, 811
Histoire des religions, xix–xxii, xlv, liii, 66,
71, 96–100, 269, 273–802
Histoire du salut, 492, 495, 541, 553, 567, M
569, 571, 592, 617, 651, 654, 659, Mathesis universalis, 19, 238–244, 249, 251
663, 665–666, 676–679, 696, 699, Messie, 307, 324–326, 352, 417, 426, 450,
707, 714–715, 737, 744–746, 783, 482, 489–490, 518, 532–533, 571–573,
787, 789 576, 622, 657–658, 685–686, 693, 695,
Humilité, 1, 274, 279, 350, 386, 476, 498, 697, 699, 701, 706, 722
532, 752, 756, 759, 763, 797 Messianisme, lxxx, 297, 324–325, 343, 351,
482–483, 489, 495, 520, 559, 561–562,
571–573, 576, 619, 657–658, 696–699,
I 701, 704, 723, 741–743, 775
Indication formelle, lxvi, lxxxi, 54, 207, 211, Méthode historico-critique, 273–802
217–269, 278, 282, 285, 328, 334, 397, Mobilité, 1, 47, 52, 60, 119, 200, 232, 274,
413, 447, 695, 706, 739 374, 392, 412, 427, 431, 449, 466, 512,
Indifférence, 31–37, 52–53, 55, 60, 369, 672, 540–541, 544, 601, 608, 663, 684, 690,
717, 731, 741, 743, 764 707, 721, 723, 741, 766, 777, 788, 795,
Inquiétude, 52, 78, 191, 199, 205, 214, 473, 797, 812
513–515, 546, 774 Monde ambiant, 27–31, 33, 35, 37, 40–41, 58,
Insécurité, 1, 6, 78, 151, 186, 501, 511, 329, 360, 374, 380, 382, 397, 403,
670–671 413–414, 419, 443–445, 460, 471, 509,
Instant, 134, 162, 172, 457, 464, 473–474, 529, 665, 687, 689, 697–698, 707–708,
484, 487–488, 497, 501, 508, 511, 715–717, 720–726, 739, 741–744,
514, 553–554, 557, 652, 658, 729, 747–748, 772, 786, 795
745, 748, 758 Monde commun, 28–30, 35–36, 374, 443,
Intentionnalité, xx ; xxv, 32, 36, 40, 42–45, 451, 509, 511–512, 516–520, 529–534,
55–56, 215, 234, 278, 514 540, 546, 578, 665, 687, 689, 708,
Ipséité, 15, 18, 42, 448, 690 715–717, 731
Irrationnel, 41, 83, 85, 107, 113–114, 171, Monde propre, 28–30, 36–38, 41, 53, 55, 60,
203, 222, 367–368, 400, 410–411, 761 136, 255–256, 329, 374–375, 397–398,
414, 419, 443, 460, 465, 466, 475, 485,
509, 511, 516–519, 529, 536, 553, 578,
J 667, 677, 687, 717, 721, 723–724, 726,
Joie, 240–242, 325, 452, 457–458, 467–470, 743, 764, 795
473, 499, 508–509, 512, 522, 527, 535, Monde de la vie, xxxiii, 2, 13–14, 20, 28–37,
543, 545, 556, 558–559, 608, 734, 43–44, 108, 141, 194, 215, 254, 256,
739–740, 750 329, 335, 364, 373–375, 397, 404, 451,
Justification, 122, 288, 303, 312, 314, 326, 458, 460, 465–466, 475, 504, 509, 524,
335, 337, 339, 347–348, 389, 395, 426, 535, 601, 666, 671, 707–708, 717,
557, 566, 656 722–725, 765, 786, 788, 814
856 INDEX RERUM
Mort, 175, 298, 302–303, 315, 325, 335–336, Préconcept, xxxiv, 6, 59, 206, 214, 249, 252,
345–350, 417–418, 481–483, 490–491, 260, 263, 276, 361, 364, 369, 382,
508, 515, 530–531, 545–553, 559–562, 386–392, 403–404, 420, 423, 427,
617, 633, 650, 652, 658, 660–661, 431, 814
666–667, 676–678, 694–698, 700–701, Prise de connaissance, 27, 41–54, 56–57, 60–61,
709–710, 712, 715, 725, 727–731, 736, 369, 400–401, 406–407, 487, 503
762, 781–785, 797 Proclamation, 273–802
Mystique, lxxvii, lxxx, 23, 42, 81, 102–103, Proto-catholicisme, 307, 332, 334, 341, 477,
124, 131, 226, 235–238, 275, 286, 290, 493, 596, 632, 791
305–306, 309, 315–317, 342, 348, 362,
456, 476, 485–487, 538, 540, 561, 610,
633, 635, 769, 772, 775–776, 788, 793, R
795–797 Réduction, 45, 55, 74, 151, 237, 246–247,
281, 399, 483, 516
Révélation, xxii–xxiv, 68, 85, 88, 92–94, 101,
N 107, 128–129, 304–306, 311–312, 325,
Néo-platonisme, 286, 289–290, 630, 770, 383, 451, 459–461, 464, 470, 476, 490,
780, 784 492, 494, 516, 518, 524, 548, 559,
571–572, 588, 608, 611, 651, 659,
661–662, 687, 713–714, 729, 733, 743,
O 758, 762, 786
Objectivation, 22, 25–26, 38, 47, 138, 148, Résolution, 112, 430, 499, 589, 592, 594, 604,
237–238, 396, 625, 628, 636, 656, 609, 616, 674, 681, 727
658, 685
Œuvre, 606, 683, 690, 725
Ontologie, lxi, lxxix, 56, 104, 117, 234–235, S
237, 239–240, 399, 402, 410, 457 Sacré, xxvi, 67, 83–84, 271, 280, 368–369,
Ordre, 42, 58, 163, 208–210, 241–242, 262, 411, 803, 806
403, 410, 446–447, 679, 807 Satan, xliii, 322, 464, 475, 478–481, 527–528,
530, 603, 613–619, 639, 648, 680, 685,
688, 725
P Savoir de la foi, 335, 498, 514–515, 586, 590,
Parénèse, 385, 493, 506, 567, 593, 595, 649, 651, 666–667, 671, 687–688, 720,
602, 673 753, 766–768, 781
Parousie, 35, 185–186, 273–802 Scolastique, xxi, lxxix, 92, 104, 122, 124–126,
Passion, 225, 291, 297–298, 307, 327, 350, 233, 431, 468, 754
371, 392, 494, 503, 509, 539, 543, 589, Sécularisation, xxvi, 20, 30, 213
780, 785 Sécurisation, 140, 142, 149, 161, 168,
Péché, 121, 288, 314–315, 322, 340, 345, 347, 180–208, 212, 261, 388, 391–392,
437, 469, 487, 500, 517, 628–629, 642, 412–413, 422, 424, 470, 760
652–653, 663–665, 668, 674–676, 683, Sens d’accomplissement, 15, 32, 220, 244,
687–688, 728, 732, 752, 781–782, 785 254–255, 262–266, 297–298, 307, 376,
Piété, 94, 121, 123, 275, 290, 300, 318, 342, 392, 413, 464, 547, 558, 604–605, 733,
450, 540, 598, 697, 756, 774, 783, 799 742, 749, 755, 810
Platonisme, 153–155, 158–159, 163, 174–175, Sens référentiel ou relationnel, 15, 31–33, 47,
187, 193, 195–197, 203, 357, 456, 755, 54–55, 87–88, 190, 220, 243–245,
767, 770 251–252, 254, 261–262, 297–298, 307,
Pneuma, 306, 309, 325, 341–342, 345, 348, 376, 381, 496, 616, 672, 683, 712, 717,
401, 428, 435, 538, 552, 589, 605, 637, 748–749
690, 718–719, 726, 728–729, Sens de la teneur, 15, 57, 254, 297–298, 307,
738, 740, 742, 745, 756, 768–781, 376, 381, 486
784–794, 798 Servir, 262–264, 269, 350, 453, 462–468, 472,
Précompréhension, 6–7, 276–279, 409, 417, 526, 537, 637, 712, 715, 723, 731, 742,
541, 801, 814 745, 765, 767, 787
INDEX RERUM 857
Signifiance, 31–37, 41–43, 45, 47–58, 60, 68, 567, 570, 573, 585, 609–610, 624, 649,
86, 216, 277, 304, 374, 376, 385, 388, 652, 654, 656, 658–659, 667, 676–677,
399, 401, 419, 433, 450, 501, 539, 554, 681, 687, 698–701, 708, 712–714,
565, 655, 671, 678–679, 696, 708, 726–733, 739, 741, 743, 745
712, 715, 720–722, 726, 741, 753, Théologie dialectique, 69, 382, 384–385,
758–764, 777 429–430
Situation, 46–49, 145, 220, 230, 255, 263, Trace, 271, 322, 373–378, 754, 806
296–298, 303, 330, 403, 410, 442–451, Tribulation, 323, 349, 422, 457–458, 466–467,
502–505, 586–591, 757, 809 472–486, 496–497, 521, 535–536,
Souciance, 52, 54–55, 60, 198, 205–211, 249, 544, 557, 560, 587–588, 607,
412, 421–422, 434, 466, 473, 475, 478, 610–611, 658, 730
480, 496, 500, 506, 512–515, 522–524,
533–537, 541, 544, 558, 586, 588, 590,
592–595, 605–607, 613, 618, 646, 648, V
654, 670–672, 676–677, 679, 717, 760 Valeur, 54–61, 67, 75–76, 81, 93–94, 112, 126,
Stimmung, 364, 371, 414, 421, 425–428, 433, 128, 147, 154, 165, 174–175, 185, 190,
495, 521, 533, 541, 546, 569, 570, 577, 196–197, 204, 207, 238, 253, 351, 619,
590, 595, 634, 643, 649, 731, 780, 783 731, 739, 795
Supporter, 109, 480, 485–486, 510, 545, Validité, 23, 46, 51, 53, 56, 80–81, 84–86, 89,
557–558, 617, 671, 689, 726, 809 95–96, 103, 105, 114–116, 134–135,
146, 156, 162, 187, 190, 203, 209, 256,
356, 360, 362, 372, 384, 412, 415, 424,
T 430, 444, 492, 634, 798
Téléologie, 12–13, 22–23, 96, 99, 103, 110, Vision du monde, lxxxi, 5–6, 18–24, 31, 35,
118–119, 175, 188, 345, 354, 414 38–39, 70, 84, 90, 108, 128, 152, 274,
Temporalité, lxi, 134, 146–147, 212–213, 682, 761–763
264–267, 298, 303, 311–312, 325–326, Vocation, xxvi, lxxvi, 32, 298, 301–302,
344, 348, 354, 357, 373, 388, 393, 406, 308–309, 341–344, 369, 372, 406, 485,
414, 434, 448, 454, 467, 470, 473, 503, 508, 513, 516, 519, 555, 591, 595,
485–489, 491–493, 497, 500, 553–554, 606, 638, 719–720, 723, 811