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Applications de l’énergie électrique : 2ème partie : Techniques de l’éclairage (cours) 1

CHAPITRE 1 : NOTIONS FONDAMENTALES

1.1. La lumière

La lumière est constituée des rayonnements de nature électromagnétique, de fréquence f


(ayant des longueurs d’onde λ correspondant à celles auxquelles l’œil humain est sensible).
Le rayonnement visible par l’homme correspond à une infime bande de longueur d’onde
comprise entre 380 nm et 780 nm (fig.1.1). Certains auteurs considèrent que cette bande
s’étend de 400 à 800nm. Comme représenté sur la figure 1.1., l’œil humain associe à chaque
longueur d’onde de cette bande une sensation des couleurs allant du violet au rouge.
Ces sensations sont variables d’un individu à l’autre. Elles ont été précisées et codifiées par la
commission Electrotechnique Internationale (CEI), qui a indiqué les limites des couleurs
spectrales.

380 439 498 568 592 631 760 [nm]


UV Violet Bleu Vert Jaune Orange Rouge IR

Fig.1.1. : Spectre électromagnétique

Toute source lumineuse transforme l’énergie qu’elle consomme en un ou plusieurs des trois
effets suivants : chimique, thermique, électromagnétique. Les radiations lumineuses ne
véhiculent généralement qu’une partie de la puissance de la source qui les émet ; elles ne
constituent qu’une faible fraction des radiations électromagnétiques émises par la source.

En physique, on définit le flux énergétique, notée ici F e, comme étant la quantité d’énergie
rayonnée par seconde dans toutes les directions.
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Soit d Qe la quantité d’énergie rayonnée par une source dans toutes les directions pendant un
laps de temps infinitésimaldt . Le flux énergie F e est défini par la relation suivante :

dQ e
Fe =
dt (1.1)

Soit W(λ) la répartition spectrale énergétique de la source c’est-à-dire la répartition d’énergie


en fonction des longueurs d’onde contenues dans le rayonnement émis par la source. Le flux
énergétique F e est déterminé également par la relation suivante :

F e = ∫ W ( λ) dλ
0 (1.2)

Le flux d’énergie rayonné dans le spectre visible vaut alors :

avec λ1 = 380 nm et λ2 = 780 nm ou avec λ1 = 400 nm et λ2 = 800nm

La sensibilité de l’œil humain aux radiations dépend de leur longueur d’onde. L’œil n’étant
sensible qu’aux radiations comprises entre 380 nm où il commence à être impressionné et 780
nm où il cesse de l’être, il doit exister au moins une longueur d’onde pour laquelle la
sensation de lumière est maximale. Les rayons dont la longueur d’onde vaut environ 555 nm
forment une image nette sur la rétine, qui donne à l’énergie rayonnée une impression plus
vive.

On appelle efficacité lumineuse relative de l’œil pour un rayonnement monochromatique de


longueur d’onde λ, le rapport du flux énergétique à 555nm au flux énergétique de longueur
d’onde λ produisant la sensation visuelle de même intensité.
F (555 )
V (λ) = e
Fe( λ ) (1.3)
L’efficacité spectrale varie de 0 à 1.

V(λ) = 0 si λ ≤ 380 nm ou λ ≥ 780 nm


V(λ) = 1 si λ= 555 nm

Exemple :
Considérons la radiation bleu-vert: λ = 500 nm V = 0.4
F e (555 ) F e (555 )
Fe( λ ) = = = 2. 5 F e (555)
V (λ) 0.4

Les quantités égales d’énergie pour différentes longueurs d’onde ne produisent pas sur l’œil le
même effet lumineux et doivent donc être pondérées par la courbe V (λ). On définit alors le
flux lumineux Φ comme:
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λ1

Φ = K ∫ W ( λ ) V ( λ ) dλ
λ2
(1.4)
Où K = 683 dans le système MKSA.

Le flux lumineux représente donc la puissance lumineuse émise par une source. Le flux
lumineux permet de comparer l’efficacité lumineuse émis par différentes lampes ; il
représente le flux lumineux émis par la source en lumens par Watt consommé. Dès lors, pour
les radiations lumineuses, le Watt est moins appropriée pour exprimer le phénomène observé ;
on lui préfère une autre unité, le lumen (lm), qui sera défini dans la suite du cours.

1.2. Grandeurs photométriques

1.2.1. Définition :

La photométrie est la science qui étudie le rayonnement lumineux du point de vue de sa


perception par l’œil humain [ ].

1.2.2. L’angle solide Soit une surface sphérique de centre O et de


rayon R. Considérons un cône de sommet O,
R d’angle d’ouverture Ω et délimitant une aire S
sur la sphère. Par définition, l’angle Ω est
appelé l’angle solide sous lequel l’aire S est vue
à partir du point O. Il est donné par la relation
O Ω S suivante :

S
Ω =
R2 (1. 5)
L’angle solide est défini en stéradian [sr]
Fig.1.2. Angle solide

1.2.3. L’intensité lumineuse

Généralement, une source n’émet pas forcément de la lumière de façon identique dans toutes
les directions. Considérons une source lumineuse placée au point O et émettant un flux ΔΦ
en direction d’un point A, centre d’un élément de surface ΔS vu de O sous l’angle solide ΔΩ.

O ΔΦ A ΔS

ΔΩ

Fig.1.3. Calcul de l’intensité lumineuse


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Si on fait tendre ΔS vers 0, cet élément de surface tend vers le point A. Il en résulte que
l’angle solide ΔΩ sous lequel il est vu va aussi tendre vers 0 tandis que le rapport ΔΦ/ΔΩ tend
vers une valeur finie. On définit alors l’intensité lumineuse vers le point A de la source
(1.6)
placée en O, la limite suivante :
∆Φ d Φ
I OA= lim =
∆ Ω →0 ΔΩ dΩ

En d’autres termes, l’intensité lumineuse est la quantité de flux lumineux émise dans la
direction du point A. D’une manière générale, l’intensité lumineuse d’une source en un point
représente la quantité de flux lumineux émise par cette source en direction de ce point. Elle
s’exprime en candela (Cd). L’intensité lumineuse permet de caractériser les luminaires en
indiquant, sur un graphe, leur intensité lumineuse dans différente direction, pour une source
lumineuse de 1000lm.

Par exemple, une bougie de ménage émet une intensité lumineuse de 0.8 Cd.
Une lampe à incandescence 40 W/220 V émet une intensité lumineuse de 3.5 Cd.

1.2.4. L’éclairement

L’éclairement E en un point d’une surface S est la densité superficielle de flux lumineux


c’est-à-dire le flux lumineux émis par unité de surface. On dit simplement que l’éclairement
représente la quantité de flux lumineux éclairant une surface. Considérons une source
lumineuse émettant une quantité de flux lumineux ∆ Φ sur une surface élémentaire ∆S. On
définit l’éclairement par la relation suivante :

∆Φ d Φ 1.7
E= lim =
∆Ω→ 0 ΔS d S

L’unité de l’éclairement est le lux (lx). Les valeurs usuelles de l’éclairement sont données
dans les tables. n

I α


r

Fig.1.4. Calcul de l’éclairement

La notion d’éclairement fait intervenir en plus de la source, la position de la surface éclairée.


Considérons une source ponctuelle O rayonnant vers un élément de surface dS à une distance
r de O avec une intensité lumineuse I. Soit α l’angle que fait la n normale à dS avec la
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direction du rayonnement, l’angle solide dΩ intercepte sur une sphère de rayon r une surface
égale à dS cosα .
dS cos α dΦ
dΩ = =
Soit r 2 I

dΦ I cos α
E = =
dS r2 (loi du cosinus) (1.8)

Cette relation valable pour les éléments des surfaces planes montre que l’éclairement varie
avec l’inclinaison relative du plan et en raison inverse du carré de la distance.

1.2.5. La luminance

Les éléments des surfaces des objets éclairés réfléchissent généralement la lumière reçue en
l’altérant. Elles se comportent ainsi comme des surfaces lumineuses secondaires qui
réémettent des intensités lumineuses dans toutes les directions.
On définit donc la luminance L dans une direction donnée d’une surface émettrice dS comme
le quotient entre l’intensité dI émise par dans cette direction, et la surface apparente de dS
dans cette direction. C’est l’intensité lumineuse par unité de surface dans une direction
déterminée.

Dans le cas particulier où la surface dS est plane et où la normale n fait un angle α avec la
direction d’observation dI, on a :

dI
L =
dS cos α (1.9)

1.2.6. Efficacité lumineuse d’une source

Les sources électriques de lumière consommant des watts pour produire des lumens, on
appelle efficacité lumineuse de la source le rapport du flux lumineux émis à la puissance
consommée par la source (circuit complet).

Φ
ξ =
P [lm/W] (1.10)

Remarque

On appelle contraste c la différence entre la luminance de fond Lf et la luminance de détail à


observer, Lo rapporté à la luminance de fond.

Lf − L o
c =
Lf (1.11)

L’éblouissement est la diminution ou la perte momentanée des sensations visuelles dues à un


contraste excessif.
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On admet généralement que la luminance minimale pour impressionner l’œil est de 10 -5 Cd/m2
et que le gêne commence à apparaître au-delà de 5000 Cd/m2.

1.2.7. Loi de Lambert

Une surface parfaitement polie (dont les aspérités sont petites vis-à-vis de la longueur d’onde
rayonnant l’incident) donne lieu à la réflexion et éventuellement à la réfraction selon les lois
de l’optique géométrique.

On dit alors que cette surface présente une réflexion ou une réfraction lorsqu’un haut degré de
polissage n’est pas réalisé, ce qui est fréquent, le rayonnement régulièrement réfléchi
s’accompagne des rayonnements diffusés dans toutes les directions. Il s’agit de réflexion
mixte ou semi-diffuse ou semi-régulière.

Si à l’échelle macroscopique, la réflexion régulière ne se manifeste pas, la réflexion est dite


diffuse.
Une surface donne lieu à une réflexion diffuse orthotrope lorsque la répartition spatiale du
rayonnement réfléchi est telle que la luminance est la même dans toutes les directions du
rayonnement réfléchi.
La réflexion diffuse orthotrope est dite parfaite lorsque la totalité du flux énergétique incident
est réfléchie.

On peut établir une relation entre l’éclairement que reçoit une surface S de coefficient ρ<1
(ρ = Φréfléchi/Φreçu). Et les intensités lumineuses réfléchies dans le demi-espace supérieur au
plan de S dans le cas d’une réflexion diffuse orthotrope.

La luminance L de S étant constante, l’indicatrice de diffusion courbe enveloppe de vecteur


intensité est une sphère tangente à S est de diamètre LS.

Fig. 1.5. Loi de Lambert

La surface S recevant un flux ES réfléchit un flux ρES.


Considérons un cône d’angle solide dΩ, portion de l’espace comprise entre deux cônes
d’angle au sommet 2α et 2(α+dα).

Sur la demi-sphère de rayon R centré en 0, milieu de S, la surface interceptée par dΩ est


sensiblement celle d’une couronne circulaire de rayon intérieur R sinα et de largeur
Rtg2α ≈ Rdα. Cette surface est quasiment égale à 2πRsinα.Rdα.

Or par définition,
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2πR sin α .Rd α


dΩ = = 2π sin αdα
R2

Le flux réfléchi par S est donc la somme étendue à l’hémisphère supérieure des éléments dΦ
= IdΩ, d’autre part I = Lscosα, par conséquent,

ρ ES = ∫ I dΩ
hémis .sup.
π /2
= ∫ LS cosα . 2 π sin αdα
0
π /2
= LS π ∫ 2cos α sin αdα
0
π /2
= LS π ∫ sin 2 αdα
0

= LS π
[ −
cos2 α
2 ] π /2
0

= LSπ
ρE = Lπ

1.2.8. Le luxmètre

La mesure de l’éclairement se fait à l’aide d’un appareil appelé luxmètre. Il est constitué
d’une cellule photosensible (photopile) qui transforme l’énergie reçue en courant électrique, il
doit donc être associé à un milliampèremètre.

lumière

capteur

Fig.1.6. Le luxmètre

1.2.8. Couleurs associées aux sources lumineuses

La lumière blanche est définie comme constituée des radiations ayant des longueurs d’ondes
continues sur toute la plage du visible c’est-à-dire de 400 à 800nm. Les couleurs associées à
ces radiations sont mises en évidence dans l’arc-en-ciel. Un cas typique de lumière blanche
est celui de la lumière du jour.
Toutefois, il est à noter que la notion reste de lumière du jour reste imprécise dans la mesure
où la quantité de cette lumière varie considérablement dans la journée et selon les conditions
atmosphériques. On n’a pas la même quantité de flux lumineux selon qu’il est matin, midi ou
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au crépuscule. De même, la quantité de flux lumineux observé à midi par temps clair (ciel
dégagé) n’est pas la même que celle observée à la même heure par temps brumeux.

1.2.8.1. Température de couleur

Pour mieux caractériser la notion de la lumière blanche selon qu’elle accentue la radiation
rouge ou bleue, on lui associe la notion de température des couleurs en Kelvin. Il s’agit de
décrire la couleur d’une source en la comparant à celle d’un corps noir chauffé.
Par définition, la température de couleur est la température du corps noir qui émet un
rayonnement assurant le même rendu de couleur que le rayonnement considéré. Elle permet
de caractériser l’ambiance chaude ou froide d’une source lumineuse. Le tableau 1.1 donne
quelques indications sur la température de couleur et la fig. 1.7 associe la lumière de quelques
sources à leurs températures de couleur.

Tableau 1.1 : Température de couleurs


Température apparente Température de couleur (en K)
Chaud (lumière blanche, rosée) ¿ 3000
Intermédiaire (lumière blanche) 3000 à 5500
Froid (lumière blanche, bleutée) ¿ 5500

Tableau 1.1. : Température de couleur en fonction de l’ambiance

Fig. 1.7. : Quelques sources lumineuses et leurs températures de couleur

On observe que l’ordre de grandeur des températures de couleur pour différentes sources de
radiations blanches varie de 2500-3000 K au coucher du soleil, puis celles de la lampe à
incandescence, émettant la " lumière chaude" riche en radiations rouges, de température
allant de 4500-5500 K.
La lumière du jour par temps clair varie de 6000-8000 K. Le ciel nuageux, caractérisé par la
lumière dite " froide", est riche en radiations bleues.

De nombreux travaux et tests psychologiques ont montré que les sources de chaleur ne sont
acceptables qu’aux niveaux d’éclairement donné; tandis que les hauts niveaux d’éclairement
nécessitent des sources à température de couleur élevée (diagramme de KRUITHOF, fig. 1.9).
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1.2.8.2. Indice de rendu des couleurs

La couleur observée pour un objet dépend de la propriété spectrale de sa surface et de la


distribution spectrale de la lumière qui tombe sur lui. Une source quelconque peut dénaturer la
coloration des objets qu’elle éclaire. L’évaluation de l’écart entre sa coloration réelle et celle
rendue par la lumière émise par la source permet d’assigner à la source une grandeur appelée
indice de rendu de couleur (IRC ou Ra). Cet indice varie de 0 correspondant à une
déformation totale à 100 qui correspond à aucune déformation ou un rendu exact de la
coloration réelle de l’objet éclairé. On considère comme rendu de couleur parfait (rendu de
couleur normal de référence) celui qui correspond à la lumière du jour (blanche vers midi). Le
tableau 1.2 permet de classer les sources d’après leur IRC.
Tableau 1.2 : Indice de rendu des couleurs
Qualité de rendu des couleurs IRC
Médiocre Supérieur à 60 et inférieur 80
Moyenne Supérieur à 80 et Inférieur à
85
Bonne ¿ 85

Tableau 1.2. : Qualité du Rendu des couleurs en fonction de l’IRC.

La figure 1.8 donne un exemple de la qualité du rendu des couleurs en fonction de l’IRC.

Fig.1.8 : Rendu des couleurs

1.2.8.3. Diagramme de Kruithof

Le confort visuel associé à une source


lumineuse est apprécié au moyen de deux
paramètres : l’éclairement de la source en
point ou une surface et la température de
couleur associée à la radiation lumineuse
émise par la source. Le diagramme de
Kruithof est un diagramme dans lequel ces
deux paramètres sont représentés l’un à
l’ordonnée et l’autre en abscisse de manière
à déterminer une zone de variation de ces
deux paramètres à l’intérieur de laquelle la
lumière émise par la source peut être
considérée comme confortable.
Fig. 1.9 : Diagramme de Kruithof
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