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Chapitre V : ENERGIE ASSOCIEE A UNE ONDE ELECTROMAGNETIQUE

I- Théorème de Poynting dans le vide sans charges

En l'absence de charges (ρ = 0, J  0 ), on sait que le théorème de Poynting

s'écrit localement

Où est l'énergie électromagnétique volumique et le


vecteur de Poynting. Dans ce cas, où le terme de production est nul,
l'énergie électromagnétique se conserve. En intégrant l'équation locale

précédente dans le volume fixe, on obtient :

Cette relation traduit un bilan d'énergie entre l'énergie électromagnétique

contenue dans le volume :

et la puissance rayonnée (ou flux énergétique) vers l'extérieur, à travers la

surface S qui délimite ce volume : .

Ainsi, dans le vide, une variation d'énergie électromagnétique implique un


rayonnement.

II- Flux d'énergie électromagnétique associée à une onde


progressive

Comme les champs électrique et magnétique sont liés en tout point et à tout
instant par la relation : où e x est le vecteur unitaire dans la direction
de propagation, l'énergie électromagnétique volumique s'écrit :

Elle est donc équirépartie entre les deux termes électrique et magnétique.
D'autre part, le vecteur de

Poynting a pour expression :

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puisque le champ électrique est transverse . Le vecteur de Poynting se
présente donc comme un courant volumique d'énergie électromagnétique qui
s'écoule dans la direction e avec la vitesse c :

On est ainsi conduit à définir le flux d'énergie qui traverse un élément de


surface dS, orienté selon n (figure a) :

1- Cas d'une onde plane progressive

Pour une onde plane, on sait que la direction Ou normale au plan d'onde Σ
est fixe (Fig. b). L'énergie électromagnétique, qui traverse la surface dΣ
perpendiculaire à la direction de propagation, est, par unité de temps et par
unité de surface :

2- Cas d'une onde sphérique progressive

Pour une onde électromagnétique sphérique, la direction Ou coïncide avec le


rayon vecteur si la source est située à l'origine O (Fig. c). On a :

On reconnaît dans cette expression l'angle solide élémentaire sous lequel on


voit, depuis O, la surface dS ou l'élément dΣ de la surface d'onde :

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On introduit alors le flux d'énergie par unité d'angle solide :

qui s'exprime en watt par stéradian.

III- Détection quadratique d'une onde monochromatique


1- Éclairement d'une surface par une onde électromagnétique

L'une quelconque des composantes du champ électromagnétique


monochromatique qui se propage a pour expression générale :

La norme du vecteur de Poynting varie donc au cours du temps. Cette


variation est souvent trop rapide pour que les détecteurs usuels, dits
quadratiques car sensibles au carré du module de puissent la suivre :
c'est le cas en optique ; la durée de réponse Td du détecteur étant très grande
devant la période du phénomène, les détecteurs ne fournissent qu'une
grandeur quadratique moyenne. On appelle éclairement É, la valeur
moyenne de la norme du vecteur de Poynting :

Cette moyenne, calculée sur une durée de détection Td grande devant la


2
période T  vaut pour une onde rectiligne (voir figure suivante) :

On introduit généralement l'intensité I en un point d'une onde


monochromatique progressive, qui se propage dans le vide, par la quantité
suivante proportionnelle à l’éclairement : .

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2- Vecteur de Poynting complexe

En notation complexe, la valeur moyenne de R s'écrit :

En développant, il vient, puisque les termes , respectivement


proportionnels à et à sont en moyenne nuls :

Comme ces deux termes sont conjugués l'un de l'autre et qu'ils

sont indépendants du temps, on a :

Ainsi, pour une onde monochromatique, le vecteur de Poynting a pour

expression moyenne dans le temps : .

est le vecteur de Poynting complexe. Ce vecteur permet d'exprimer en


notation complexe les grandeurs énergétiques.

Remarque : Soulignons que ces résultats ne concernent que des champs


monochromatiques.

3- Bilan d'énergie moyenne pour une onde monochromatique

Écrivons le bilan local d'énergie électromagnétique moyenne dans le temps.

Comme il n'y a pas de terme de production, on a :

en moyenne dans le temps.

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L'énergie volumique étant proportionnelle au carré des champs réels, sa
dérivée partielle par rapport au temps fait apparaître le terme :
dont la valeur moyenne dans le

temps est nulle. Il en résulte que : .

Lorsque l'onde est monochromatique, la puissance reçue en moyenne au


cours du temps par une surface fermée est donc nulle.

(1) Cas d'une onde progressive plane monochromatique

Établissons le bilan d'énergie électromagnétique moyenne pour un tronçon


de faisceau cylindrique, dont l'axe coïncide avec la direction de propagation,
limité par deux surfaces élémentaires dS1 et dS2 (Fig. a). C'est par exemple le
bilan d'énergie moyenne fait sur le faisceau lumineux cylindrique issu d'un
laser. Il vient, le flux à travers la surface latérale Si étant nul :

On en déduit : .

Il en résulte que l'intensité I d'une onde plane monochromatique se conserve


au cours de la propagation : .

(2) Cas d'une onde progressive sphérique monochromatique

Considérons le tronçon d'un faisceau conique défini par un angle solide


dΩ(Fig. b). Ce tronçon est limité par deux éléments de surfaces d'onde dΣ1 et

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dΣ2 , situés aux distances respectives r1 et r2 de l'origine O. Le bilan d'énergie
moyenne donne, puisque le flux de à travers la surface latérale est nul :

étant le coefficient caractéristique de l'onde sphérique

monochromatique d'expression :

Comme l'angle solide .apparaît naturellement, on définit


l’intensité photométrique d'une onde sphérique monochromatique par la
quantité suivante qui se conserve au cours de la propagation :

L'intensité photométrique s'exprime en watt par stéradian (W.sr-1). Si la


source est isotrope, est la puissance moyenne totale de la
source.

IV- Energie associée à une OPPM

Pour une OPPM, les expressions des valeurs énergétiques moyennes se


simplifient :

Lorsque l'onde se propage suivant l'axe , il vient, puisque le


champ est transverse :

Si, en outre, l'onde est polarisée rectilignement, par exemple selon Ox :

alors que si elle est polarisée circulairement :

Il existe différentes zones en fonction de la distance rentre l’antenne


émettrice et la photopile. En effet lorsque la distance r ≫ λ où λ est la
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longueur d’onde émise par la source et non celle issue de la lumière, la
zone est dite zone de Fraunhofer, c’est la zone où l’antenne échange
l’énergie avec le milieu extérieur. C’est aussi la zone de champ lointain où
l’onde est donc supposée être plane. La puissance rayonnée est
proportionnelle à l’inverse du carré de la distance. Si r ≪ λ, la zone s’appelle
zone statique ou zone de Rayleigh. Il s’agit de la zone de champ proche.
L’onde électromagnétique ne peut pas être supposée plane dans cette zone.
Parfois dans cette zone, l’onde est intégralement substituée à une de ses
composantes, parfois les directions des champs électrique et magnétique
ne sont pas perpendiculaires. En un mot, l’évolution de l’onde dans la zone
de champ proche est complexe à estimer. Il sera judicieux de se placer à
une distance très grande par rapport à la longueur d’onde de l’onde émise
c’est-à-dire à une distance d’au moins 5m. Dans cette zone la puissance
rayonnée et inversement proportionnelle à r. Dans la zone intermédiaire
ou zone de Fresnel r = λ, la structure du champ rayonné est très difficile à
interpréter. La densité de puissance est fluctuante.

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