Chapitre III : ONDES PLANES MONOCHROMATIQUES

Une solution particulière de l'équation de propagation est l'onde plane

dépendant sinusoïdalement du temps. Ce type de solution joue un rôle
capital, car tout signal peut être représenté par une superposition linéaire
de fonctions sinusoïdales dites monochromatiques. La linéarité des équations
de Maxwell permet de déterminer la structure et les propriétés de toute onde
électromagnétique à partir de ses composantes monochromatiques.
I- Définitions
Considérons une onde plane monochromatique se propageant dans une
direction Ou, dans le sens des u croissants. Les champs E et B sont
transverses. Une composante quelconque de ces champs a pour expression :

Où est ψm l'amplitude, ω la pulsation ou fréquence angulaire, k0 = ω/c le

nombre d'onde et φ est la phase à l’origine des temps et de l’espace. La
quantité est sa phase alors que est la phase à l'origine
des temps.
Comme l'abscisse u s'écrit aussi , on définit le vecteur d’onde k , de
norme k0 et dirigé suivant la direction de propagation : k  k0 eu . La composante
ψ s'écrit alors :

Notons que la norme ko du vecteur d'onde a la signification d'une pulsation

spatiale. L'onde plane progressive monochromatique est ainsi caractérisée
par une double périodicité, dans le temps et dans l'espace. On introduit
généralement la période (temporelle) T = 2π/ω et la période spatiale ou
longueur d'onde dans le vide à λ0 =2π /k0.
L'inverse de la période est la fréquence de l'onde et l'inverse de la
longueur d'onde est le nombre d'onde spectroscopique : . Ces
différentes grandeurs sont rassemblées dans le tableau suivant :

1
 II- Vitesse de phase
À un instant déterminé, la phase de l'onde est uniforme si sa
phase à l'origine
des temps, , est elle-même uniforme. Comme φ a une valeur
déterminée, ϕ a même valeur en tout point du plan d'équation : .
La phase Φ a la même valeur en des lieux et à des instants différents tels que

:
Ainsi, les plans équiphases se déplacent à la vitesse vφ, appelée vitesse de
phase, définie par :

Comme dans le vide, la vitesse de phase est indépendante de la

fréquence de l'onde et égale à la vitesse de la lumière :
Dans le vide, la relation entre la pulsation temporelle ω et la pulsation spatiale
k est linéaire ; on dit que le vide est non dispersif. En revanche, dans un
milieu quelconque, la relation , n'est pas linéaire : le milieu est dispersif.
III- Notation complexe
1- Expression complexe d'une onde monochromatique
Toute composante monochromatique du champ ou du potentiel
électromagnétique s'écrit aussi :

Le coefficient multiplicatif est l’amplitude complexe. L'intérêt de

la notation complexe est évident : d'une part les variables spatiales et
temporelles sont séparées, d'autre part toute dérivation par rapport au temps
se traduit par une simple multiplication :

Dans ce cas, l'équation d'onde donne l'équation suivante à laquelle satisfait

l'amplitude complexe :

2
 2- Onde plane progressive monochromatique
On appelle onde plane, progressive, monochromatique, en abrégé OPPM, une
onde monochromatique dont l'amplitude complexe a pour expression :

La variation spatiale de toute composante du champ peut alors être étudiée

à l'aide de l'opérateur
, puisque les différents opérateurs différentiels s'écrivent
symboliquement :

Remarque : Dans certains ouvrages, on écrit l'expression complexe d'une

onde monochromatique en précédant l'argument de l'exponentielle d'un signe
+ et non d'un signe - : . Rien ne change fondamentalement,
mais dans la pratique du calcul, les dérivées premières changent de signe. La
convention que nous avons choisie est celle adoptée dans l'étude de la
propagation, notamment en optique et en physique quantique. Elle consiste
à compter positivement le retard de phase caractéristique de la
propagation.
En revanche, dans l'étude des phénomènes où la propagation est absente ou
négligeable, c'est généralement le cas des circuits dans l'ARQS, la
dépendance sinusoïdale dans le temps est écrite en notation complexe sous
la forme , précisément afin d'éviter toute confusion avec l'intensité
i du courant.

IV- Écriture des équations de Maxwell en notation complexe

Il résulte de ce qui précède que, pour une onde électromagnétique plane,
progressive, se propageant dans le vide, les quatre équations de Maxwell
donnent :

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En prenant la partie réelle de ces équations, on retrouve les propriétés déjà
établies :

On vérifie ainsi que E et B sont en phase, orthogonaux et que le trièdre  E , B,k0 

est direct. En fonction du potentiel électromagnétique complexe V , A  , le
champ ( E , B ) s'écrit :

En jauge de radiation, E et A sont colinéaires et en

quadrature puisque :