Vous êtes sur la page 1sur 34

CHAPITRE II

LE MODELE QUANTIQUE DE
L’ATOME

MODÈLE DE BOHR
I- INTRODUCTION
Le modèle de Rutherford, basé sur l’existence du noyau
autour duquel gravitent des électrons, a permis de mettre en
évidence l’existence d’éléments différents et celle des isotopes.

Mais il ne donne pas de base d’interprétation des différentes


propriétés des éléments et ne permet pas de justifier les
caractéristiques des spectres d’émission des atomes.
En conclusion, le modèle de Rutherford permet
de donner une représentation très simpliste de
l’atome.

D’où la nécessité d’affiner et d’améliorer ce


modèle.
Ceci a conduit à l’élaboration d’un nouveau
modèle:

le modèle de Bohr (Prix Nobel 1922)


Affiner ---- > ‫صقل‬
Le modèle de Bohr est fondé sur la théorie des
quanta qu’avait imaginée quelques années auparavant
Planck ( Prix Nobel 1918) et Einstein ( Prix Nobel
1921).
Théorie des quanta : Certaines grandeurs physiques
ne varient pas de façon continue mais passent par
des valeurs discontinues (discrètes) correspondant
chacune à un nombre entier de quanta

Bohr a pris comme base


expérimentale de ces études,
le spectre d’émission de
l’atome d’hydrogène.
II- Echanges d’énergie entre la matière et le
rayonnement : La spectroscopie
II-1- Le rayonnement électromagnétique

Les rayons lumineux sont caractérisés par la propagation


d'une onde électromagnétique à la vitesse de la lumière.

C’est un phénomène vibratoire caractérisé par la relation


c =lu
c est la vitesse de la lumière = 3.108 m/s
l est la longueur d’onde (distance parcourue pendant une vibration)
u est la fréquence (nombre de vibrations par seconde)

Le spectre de l'ensemble des radiations peut se présenter


de la façon suivante :
Domaines du rayonnement électromagnétique
 On distingue des domaines particuliers du RE

 L’œil humain ne perçoit que le domaine du visible, domaine


compris entre 400 nm (violet) et 800 nm (rouge).
 A l’intérieur de cet intervalle, la longueur d’onde détermine la
couleur perçue.
II-2- Emission et absorption du rayonnement par la
matière

L’échange d’énergie entre la matière et le rayonnement se


fait dans deux sens :

Emission : la matière peut émettre du rayonnement


Ex : soleil, ampoule à incandescence, lampes de
bronzage UV, antennes télé ou de radio….

Absorption : l’énergie d’un rayonnement peut être


absorbée par la matière.
Ex : un objet exposé au soleil chauffe, absorption des
Rayons X par les os en radiologie…
II-3- Analyse spectrale

- Production de spectres

* A l’état normal, la lumière n’émet aucun


rayonnement, mais à l’état excité elle émet
une radiation lumineuse.

* On peut mettre en évidence les


caractéristiques de cette lumière émise en la
faisant passer à travers un dispositif dispersif
On éclaire un prisme avec
Rayon de lumière un faisceau de lumière
blanche Ecran blanche

Rouge
Orange
Prisme Jaune
Vert le prisme décompose
Bleu
Indigo cette lumière blanche et
violet
la "transforme" en
lumières colorées.
Le résultat de cette décomposition apparaît sur l’écran
et la figure colorée obtenue est appelée spectre
Sur l’écran, il y a autant de raies que de longueurs
d’onde dans le rayonnement.
Spectres : continu et discontinu
L’analyse spectrale consiste à identifier les longueurs
d’onde et les intensités lumineuses correspondantes.
Un RE donné (Radio, IR,
Spectre continu : visible,…) peut comporter
toutes les fréquences (ou
longueurs d’ondes l) dans un
I intervalle donné. On dit qu’il
présente un spectre continu.

Exemple : La lumière solaire


présente un spectre continu,
de l’UV à l’IR en passant par
le visible. La preuve en est
donnée par l’arc-en-ciel.
longueur d’onde
Spectre discontinu ou spectre de raies:

le rayonnement ne comporte que certaines


fréquences

Exemple :
spectre des
ondes Radio
II-4- DESCRIPTION DU SPECTRE DE L’ATOME D’HYDROGÈNE :

410 434 486 656


C’est un spectre discontinu
ou spectre de raies

400 500 600 700 l (nm)

L’Hydrogène émet des lumières (énergies) bien quantifiées


(du fait de la discontinuité du spectre).
1
Le nombre d’onde u = obéit à la relation empirique suivante :
l
1 1 1 Formule de Ritz
u = = RH ( 2  2 )
l n1 n2 permet de calculer les
différentes longueurs
u : nombre d’onde d’onde l correspondant aux
RH : constante de Rydberg (RH = 109737 cm-1 ) transitions électroniques de
n1 et n2 sont des nombres entiers avec n1 < n2 l’hydrogène entre deux
n1 =1,2,3,… & n2 = (n1+1), (n1 +2),….. niveaux d’énergie.
* l’ensemble des raies correspondant à une valeur
donnée de n1 constitue une série (n2 prenant la suite
des valeurs n1+1, n1+2…..)

* Suivant la valeur de n1, cette formule permet de


trouver plusieurs séries de raies

Cinq séries de raies ont été mises en évidence.


Elles portent les noms des physiciens qui les ont
étudiées
Lorsque la transition électronique aboutit sur le niveau
** (n = 1), c'est la série de Lyman domaine U.V
** (n = 2), c'est la série de Balmer domaine visible.
** (n = 3), c'est la série de Paschen domaine I.R
** (n = 4), c'est la série de Brackett domaine I.R
** (n = 5), c'est la série de Pfund domaine I.R
III - LA THÉORIE DES QUANTA ET LE MODÈLE
DE BOHR :

III-1- La Théorie des quanta :


L’énergie ne peut être échangée entre la matière et
le rayonnement que par des multiples entiers d’une
quantité minimale d’énergie égale à un quantum.

Il ne peut pas exister d’échanges d’énergie entre la


matière et le rayonnement par quantités inférieures à
un quantum.
1 Quantum ( (photon) = hu (joules)
h = constante de Planck = 6,626.10-34 J.s
u = fréquence = c/l
Quand un atome absorbe un rayonnement de
fréquence u, son énergie augmente de hu.

Quand il y a une émission de fréquence u,


l’atome perd une énergie égale à hu.
III-2- MODÈLE DE L’ATOME DE BOHR

Bohr a choisi le modèle planétaire pour l’atome


d’hydrogène (Z=1 )

L’électron décrit une trajectoire circulaire autour


du noyau supposé fixe.
a- Traitement mécanique
Application du Principe Fondamental de la Dynamique
1Ze 2
Fe = ( ) 2
4 0 r

me est la masse de
2
me v l’électron
Fc = v est la vitesse de l’électron
r r est le rayon de l’atome

Sur l’électron, s’exercent 2 forces colinéaires et de sens opposé:


Fe (électrostatique) et Fc (centrifuge due au mouvement)
Pour que l’électron reste sur une orbite circulaire de
rayon r, il faut que la force électrostatique de coulomb
soit égale en valeur absolue à la force centrifuge

  Ze 2
me v 2
Fe = F c =
4 0 r 2
r
Pour l’hydrogène (Z=1)

2 2
e me v
= (1)
4 0 r 2
r
L’énergie totale du système (Et) est la somme de l’énergie
cinétique(Ec) et de l’énergie potentielle (Ep)
Et = Ec + Ep

L’expression de l’énergie cinétique est :

1
Ec = me v 2

2
De l’expression (1), nous tirons celle de l’énergie cinétique :

e2 me v 2 2
= 1 Ze
4 0 r 2
r
(1)
Ec = ( )
8 0 r
L’énergie potentielle est l’énergie nécessaire pour amener
l’électron de l’infini où l’attraction est nulle jusqu’à une
distance égale au rayon de l’orbite.

 1 Ze
r r 2 2
1 Ze
Ep =  Fe dr =  ( ) 2 dr = ( )
 
4 0 r 4 0 r
L’énergie totale du système noyau- électron est donc :

1Ze 2
Et = Ec + Ep Et = ( )
8 0 r
Pour l’hydrogène  Z=1
2
e1
Et = ( ) (2)
8 0 r
Ce traitement mécanique montre que
2
1 e toutes les énergies sont possibles :
Et = ( ) pour r  ;
8 0 r E=0
pour r = 0 ; E 

Ce qui veut dire que les valeurs de l’énergie sont continues


et le spectre de l’atome d’hydrogène devrait être continu.

Or ce spectre est un spectre de raies (discontinu)


Ce résultat ne permet donc pas d’expliquer le spectre
atomique observé de l’hydrogène qui ne peut s’expliquer que
par une discontinuité de l’énergie.

Pour pouvoir interpréter le spectre discontinu de


l’hydrogène, Bohr avança des hypothèses
b- Les Hypothèses de Bohr
 L’énergie d’un atome ne peut varier de façon continue. Elle
ne peut prendre que des valeurs bien déterminées : E1, E2,...

 Tant que l’électron reste sur un même niveau énergétique, il


ne peut ni émettre ni absorber de rayonnement.

 L’échange d’énergie avec le milieu extérieur ne peut se


faire que si l’électron passe de manière brusque d’un niveau
En1 à un autre En2 et que cette différence est égale à
l’énergie du quantum
DE = En2 - En1 = h u (3)
 Ne sont permises que les orbitales conduisant à un
moment angulaire qui soit un multiple entier de h /2.
L’expression mathématique de l’hypothèse de Bohr est :

h
M = me vr = n( )
2
(4)

Avec n=1, 2, 3, … (Tous les nombres entiers jusqu’à l’infini)

Autrement dit le moment angulaire du système ne peut


prendre que des valeurs discontinues ou quanta.

Le moment cinétique orbital est dit quantifié.


h h 1
M = me vr = n( ) v = n( )( )
2 2 me r
Si nous remplaçons l’expression e2 me v 2
de la vitesse v dans l’équation (1) = (1)
4 0 r 2
r

nous obtenons l’expression h 0 2


relative du rayon r=n ( 2
)
 me e 2

Le rayon des orbites permises aux électrons dans l’atome


d’hydrogène est donc fonction du nombre quantique n
puisque h,0, , m et e sont des constantes
Nous pouvons donc à présent calculer l’énergie
correspondante à chaque orbitale permise en
remplaçant l’expression de r dans l’équation (2)
1 e2
Et = ( ) (2)
8 0 r
On remplaçant r par sa valeur
h 2 0
r=n (2
)
 me e 2

4
1 me e e =1,602.10-19 C
E = 2 ( 2 2) avec h= 6,624.10-34 J.s
n 8h  0 m=9,109.10-31 kg
0 =(1/36).109 (SI)
Expression de rn en fonction de r1

h 0 2 Le rayon des orbites permises aux


r=n ( 2
) électrons dans l’atome d’hydrogène
 me e 2 dépendent du nombre quantique n

Pour n=1, nous obtenons

h 2 0
r1 = = 0,53.10-10
m
 me e 2

= 0,53 Å
r1 : rayon de Bohr désigné par a0
rn = n r1 = n a0
2 2
Expression de En en fonction de E1
4
1 me e L’énergie correspondante à chaque
E = 2 ( 2 2) orbitale permise ne dépend que du
n 8h  0 nombre quantique n

Pour n=1, nous obtenons :


4
me e
E1 =  2 2 = 13,6 eV
8h  0
L’expression de l’énergie peut s’écrire donc

E1
En = 2 hc
n DE = En2  En1 = hu =
l
c- Confrontations avec l’expérience :
A partir de l’expression de l’énergie
4
1 me e
En =  2 ( 2 2 )
n 8h  0
Bohr a-t-il pu retrouver la formule de Ritz et
celle de la constante de Rydberg (RH) ??

1 1 1
= RH  2  2 
l  n1 n2 
1 me e 4
En =  2 ( 2 2 )
n 8h  0
L’énergie correspondant à un saut de l’électron
de l’atome d’hydrogène est égale à la E
différence entre l’état initial n1 et l’état final n2
n4
1 me 4 1 me 4 n3
DE = En2  En1 =  2 ( 2 2 )  2 ( 2 2 )
n2 8h  0 n1 8h  0 n2
n1
me  1 1 
4
1 DE
DE = 2 2  2  2  Or DE = hu =
hc
 =
8h  0  n1 n2  l l hc

me 1 4
1 1
 = 3 2  2  2
l 8h c 0  n1 n2 
On identifie facilement 1 me 4  1 1 
la relation = 3 2  2  2
l 8h c 0  n1 n2 

avec la formule de RITZ 1 1 1


= RH  2  2 
l  n1 n2 
Le calcul de la constante 4
me
effectué par la formule  RH = 3 2
donne : 8h c 0
RH = 1,097373.107 m-1
Cette valeur est proche de la valeur expérimentale.
Application du modèle de Bohr aux hydrogénoïdes

Définition :
Les hydrogénoïdes sont des ions qui possèdent
un nombre de protons supérieur à un (Z > 1) et
qui ne renferment qu’un seul électron

Exemple : He+(Z=2 ; 1e-) ; Li2+(Z=3 ; 1e-) ; Be3+ (Z=4 ; 1e-)

Li (Z=3) : 3 protons et 3 électrons


Li+ (Z=3) : 3 protons et 2 électrons
Li2+ (Z=3) : 3 protons mais 1 seul électron

Li2+ est un ion hydrogénoïde


Avec Z ≠ 1, l’expression du rayon de l’orbite de rang
n et L’expression de l’énergie deviennent :

n h 0
2 2
n 2
r= ( ) = ( )r1
Z  me 2
Z
2 4 2
Z me Z
Et = ( 2 )( 2 2 ) = ( 2 ) E1
n 8 0 h n

1 1 1 
= RH Z  2  2  Très important
2

l  n1 n2 
Insuffisance du modèle de Bohr
BOHR ne considère que des orbites circulaires définies
par un nombre quantique n. Or, lorsqu’on place l’atome
d’hydrogène dans un champ extérieur, on observe des
nouvelles raies, non prévisibles par la théorie de BOHR

La théorie de BOHR, même complétée par celle de


SOMMERFELD, ne parvient pas à interpréter les
spectres des atomes lourds.

Elle ne permet pas de prévoir les possibilités de liaison


chimique entre les atomes.

Ce modèle est maintenant dépassé mais permet de


retrouver par le calcul certaines relations très utiles.

Vous aimerez peut-être aussi