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COMPTABLE EN 2023
ISBN : 978-2-35267-874-8
ISSN : 2264-8135
EDITORIAL
Depuis la loi du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des
chances économiques, dite « loi Macron », les textes encadrant l’exercice
de la profession d’expert-comptable n’ont cessé d’évoluer.
SOMMAIRE
EDITORIAL ............................................................... 3
INTRODUCTION .......................................................... 9
E. LA COMMUNICATION ................................................ 34
1. Existe-il des restrictions à la communication du cabinet ? ..... 34
2. Le démarchage est-il autorisé ? ..................................... 34
3. Cette liberté de la communication existe-t-elle également
pour les cabinets mixtes d’expertise comptable et de
commissariat aux comptes ? ......................................... 35
4. Un cabinet peut-il mettre toute mention sur son papier à
en-tête ? ................................................................. 36
5. Puis-je indiquer que mon cabinet est spécialisé dans le
secteur immobilier ? ................................................... 37
INTRODUCTION
Cet ouvrage fait le point sur les conditions d’organisation des cabinets
d’expertise comptable et les missions pouvant être proposées aux clients.
L’ORGANISATION
DES CABINETS
Des statuts types des sociétés d’expertise comptable sont disponibles sur le
site du Conseil national.
Non.
Les AGC, qui sont pourtant des personnes morales constituées en conformité
avec la législation de l’un des Etats de l’Union européenne (la France), ne
peuvent détenir que moins du tiers des droits de vote des sociétés
puisqu’elles ne sont pas autorisées légalement à exercer dans cet Etat la
profession d’expert-comptable.
Les Etats visés sont les 30 Etats (27 membres de l’UE et 3 parties à l’EEE)
suivants4 :
• Allemagne ; • Lettonie ;
• Autriche ; • Liechtenstein (EEE) ;
• Belgique ; • Lituanie ;
• Bulgarie ; • Luxembourg ;
• Chypre ; • Malte ;
• Croatie ; • Norvège (EEE) ;
• Danemark ; • Pays-Bas ;
• Espagne ; • Pologne ;
• Estonie ; • Portugal ;
• France ; • République tchèque ;
• Finlande ; • Roumanie ;
• Grèce ; • Slovaquie ;
• Hongrie ; • Slovénie ;
• Irlande ; • Suède.
• Islande (EEE) ;
• Italie ;
Les y contraindre pourrait être considéré comme abusif au regard des règles
européennes.
Jusqu’à la loi du 6 août 2015, les activités accessoires autorisées aux SPEC
étaient les mêmes que celles des SPFPL. Celles-ci pouvaient avoir des
activités accessoires en relation directe avec leur objet et destinées
exclusivement aux sociétés ou groupement dont elles détiennent des
participations.
Cette extension de l’objet social aux autres activités dédiées aux cibles vaut
également pour les SPFPL pluriprofessionnelles. Celles-ci pouvaient donc
avoir pour objet des activités accessoires mobilières et immobilières.
La totalité du capital et des droits de vote de la SPE doit être détenue par
les personnes suivantes :
Les SPE doivent établir une comptabilité distincte pour chacune des
professions exercées dans la société. Elles sont également tenues de
souscrire une assurance couvrant toutes les activités exercées au sein de la
société selon les conditions fixées par les règles encadrant chaque
profession.
Un guide sur les SPE a été rédigé en 2020 par un groupe de travail, composé
de représentants de plusieurs Ordres et institutions représentant les
professions réglementées. Il détaille les modalités de création,
d’organisation et de fonctionnement de ces sociétés et donne un éclairage
pratique aux situations et questions auxquelles les professionnels peuvent
être confrontés lorsqu’ils souhaitent exercer ou exercent ensemble au sein
de cette société : secret professionnel, obligation d’instrumenter, conflits
d’intérêts, gestion comptable, maniement de fonds, lutte contre le
blanchiment, obligation d’assurance, conventions collectives, etc.
Cela n’est pas possible car la réglementation applicable aux avocats7 interdit
à ces derniers d’exercer une autre profession, et ce même si cela était fait
dans des structures d’exercice différentes comme une société d’expertise
comptable et un cabinet d’avocat, ou dans une société pluriprofessionnelle
d’exercice. Les seules exceptions à cette interdiction faite aux avocats
d’exercer une autre activité sont prévues à l’alinéa 2 du décret n 2023-552
du 30 juin 2023 et concernent les activités d’enseignant, collaborateur de
député ou assistant de sénateur, membre assesseur des tribunaux pour
enfants ou des tribunaux paritaires de baux ruraux, conseiller prud'homme,
membres des tribunaux des affaires de sécurité sociale, arbitre, médiateur,
conciliateur ou séquestre.
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Article 22, alinéa 5, ordonnance du 19 septembre 1945.
De la même façon, la détention d’un mandat social dans des sociétés non
inscrites à l’Ordre est autorisée aux experts-comptables10.
l’Ordre).
Le contrôle de l’Ordre porte sur ces mandats exception faite de ceux exercés
dans les sociétés ou groupements qui ont pour objet la gestion de leur propre
patrimoine mobilier ou immobilier ou dans des structures à but non lucratif
à vocation philosophique, politique, religieuse ou liée à la sphère privée qui
sont libres.
Non, cela n’est pas possible en raison des restrictions de réalisation des
missions juridiques prévues à l’article 22 de l’ordonnance du
19 septembre 1945.
Par ailleurs, même au sein d’une structure inscrite à l’Ordre, ces missions
ne peuvent être réalisées que si elles ne constituent pas l’objet principal de
l’activité de la structure d’exercice et à la condition que la consultation
juridique ou l’acte sous seing privé :
• soit concerne un client pour le compte duquel la structure d’exercice
assure de façon permanente ou habituelle une mission d’ordre
comptable ou une mission d’accompagnement déclaratif et
administratif,
• soit est directement lié aux travaux comptables dont la structure
d’exercice est chargée pour ce client.
Les sociétés mixtes ayant pour objet l’exercice des professions d’expert-
comptable et de commissaire aux comptes doivent respecter la
réglementation des commissaires aux comptes en plus de celle de
l’expertise comptable.
L’article L 822-10 du Code de commerce, jusqu’à la loi Pacte, précisait que
les fonctions de commissaire aux comptes étaient incompatibles avec toute
activité ou tout acte de nature à porter atteinte à l’indépendance et avec
toute activité commerciale, qu'elle soit exercée directement ou par
personne interposée.
C. LE MANDAT IMPLICITE
A noter que le mandat fiscal créé par la loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour
la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, dite loi Macron
et prévu à l’article 151 du décret du 30 mars 2012, est supprimé puisque
désormais inutile.
L’article 158 a été modifié par le décret du 19 novembre 2019 en lien avec
l’article 24 de l’ordonnance.
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Article 24, alinéa 1, de l’ordonnance du 19 septembre 1945.
E. LA COMMUNICATION
L’article 154 du décret du 30 mars 2012 détaille les indications pouvant être
mises sur les imprimés professionnels des experts-comptables comme
notamment le nom de l’assureur et le numéro de la police d’assurance, les
spécialisations (cf. question ci-dessous), la référence à une norme délivrée
par un organisme de certification reconnu, la qualité d’expert près la cour
d’appel ou le tribunal ou de commissaire aux comptes inscrit près la cour
d’appel, les distinctions honorifiques, la mention de l’appartenance à un
organisme ou réseau professionnel, syndical ou interprofessionnel.
Cette partie est consacrée aux missions pouvant être réalisées au sein des
cabinets, sociétés d’expertise comptable, succursales d’expertise
comptable, sociétés pluriprofessionnelles d’exercice (SPE) et AGC. Ne seront
donc pas abordées ici les activités réalisées par des sociétés ou filiales non
inscrites au Tableau.
Les missions de la profession ne sont pas toutes définies par les textes
encadrant l’exercice de l’expertise comptable.
Les missions fiscales ne sont pas expressément mentionnées dans les deux
premiers alinéas de l’article 2 de l’ordonnance de 1945 qui détaillent les
missions dans la prérogative d’exercice exclusive des experts-comptables.
Elles l’étaient cependant dans l’exposé des motifs de l’ordonnance du
19 septembre 1945 à son origine.
17« Les entreprises doivent respecter les définitions édictées par le plan comptable
général, sous réserve que celles-ci ne soient pas incompatibles avec les règles
applicables pour l’assiette de l’impôt ».
Le Code général des impôts prévoit ainsi que, pour la détermination de leur
résultat fiscal, les entreprises doivent, sauf exception, respecter les règles
du plan comptable général18. Le résultat imposable est ainsi déterminé à
partir du résultat comptable après quelques retraitements pour tenir
compte des spécificités fiscales.
La notion de monopole est souvent utilisée pour parler des missions cœur de
métier de l’expert-comptable.
Ces notions font référence à des missions qui n’ont pas de caractère
juridique.
Ces missions peuvent être réalisées sans nécessité d’effectuer une autre
mission (comptable ou d’une autre nature) pour le client.
Oui. Les missions d'établissement des bulletins de paie (et des déclarations
sociales) ne rentrent pas dans la catégorie des actes sous seing privé ou des
consultations juridiques (à la différence du contrat de travail qui est un acte
sous seing privé). Elles ne relèvent pas du monopole ou de la prérogative
d’exercice d’une autre profession réglementée.
Elles peuvent donc être effectuées par les experts-comptables ainsi que le
précisent les alinéas 8 et 9 de l’article 22 de l’ordonnance, à la condition
que ce type de mission ne constitue pas l’objet principal de l’activité du
cabinet. Cette mission entre en effet dans la catégorie des « travaux à
caractère administratif ou technique dans le domaine social ».
Deux nouvelles missions ont finalement été créées par la loi Pacte en 2019 :
le mandat de paiement et le recouvrement amiable de créances.
Recouvrement amiable
Missions Mandat de paiement
des créances
Caractère accessoire des missions (missions de l’art. 22)
Points
communs Elles ne doivent pas constituer l’activité principale du cabinet
aux deux
Signature d’un mandat spécial qui peut prendre la forme d’une
missions
lettre de mission
Accès aux comptes bancaires
en ligne du client Le mandat spécial respecte
certaines dispositions du
Paiement par virement code des procédures civiles
Principales
électronique d’exécution et notamment :
spécificités
« Le mandat précise le
Fourniture de code d’accès fondement et le montant
spécifiques aux comptes des sommes dues »
bancaires en ligne du client
En effet, seuls les comptes bancaires du client peuvent être utilisés pour
procéder aux paiements. Il n’est donc pas possible de payer les factures
de ses clients en utilisant un compte bancaire dédié du cabinet.
Non. Le cabinet n’a pas la possibilité d’encaisser des fonds sur ses propres
comptes. Depuis la loi Pacte de 2019, seule la mission de recouvrement
amiable de créances est possible, comme la nouvelle mission de mandat de
paiement. Elle ne permet pas de séquestrer des fonds.
29 Pour en savoir plus voir le « Guide du Full service », disponible sur www.bibliordre.fr.
Cet article précise en effet que ne sont pas des intermédiaires en opérations
de banque et en services de paiement et ne sont donc pas soumises aux
obligations d'immatriculation les personnes dont l'activité est liée aux
opérations connexes définies au 5° de l'article L. 311-2 ou aux services
connexes définis au 3° de l'article L. 321-2.
Ces opérations et services connexes correspondent pour une très large part
aux missions de conseil en matière financière réalisés par les experts-
comptables.
Les activités commerciales peuvent donc être réalisées dans une structure
d’exercice mixte, sous réserve de respecter les conditions fixées par la
norme agréée par l’arrêté du 12 mars 2021, ainsi que les dispositions du
code déontologie de la profession de commissaire aux comptes qui peuvent
être différentes sous certains aspects.
La situation est différente lorsque cette activité est développée dans une
structure non inscrite à l’Ordre. Le professionnel devra dans ce cas respecter
toutes les conditions et obligations qui s’imposent aux CIF.
Les professions immobilières sont régies par la loi n° 70-9 du 2 janvier 1970
« Loi Hoguet » dont celle d’agent immobilier.
Cette définition implique que par exemple les activités d’agent sportif,
d’agent immobilier et d’agent de voyage sont interdites aux experts-
comptables.
Les entreprises établies hors UE (et dans un État n’ayant pas conclu de
convention d’assistance au recouvrement des créances fiscales) sont tenues
de désigner un représentant fiscal pour toutes opérations réalisées sur le sol
français et entrant dans le champ d’application de la TVA française.
L’entreprise ne doit désigner qu’un seul représentant fiscal pour l’ensemble
des opérations qu’elle effectue en France.