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INTRODUCTION GENERALE

Le lac Kivu, situé à la frontière entre la République démocratique du Congo et


le Rwanda, est un réservoir naturel de méthane et de dioxyde de carbone, deux gaz qui se sont
accumulés en grande quantité dans ses eaux profondes. Cette particularité géologique fait du
lac Kivu une source potentielle d’énergie pour la RDC et le Rwanda. (fr.m.wikipedia.org)
Le contexte géologique du lac Kivu est unique. Il est situé dans la vallée du Rift
Est Africain, une zone de forte activité tectonique où la croûte terrestre est en mouvement
constant. Cette activité géologique a créé les conditions idéales pour l’accumulation de gaz dans
le lac.
L’exploration et l’exploitation de ces gaz ont commencé dans les années 1980.
Depuis lors, plusieurs projets ont été mis en œuvre pour extraire le méthane du lac et le convertir
en électricité. Ces projets ont le potentiel de fournir une source d’énergie renouvelable et
durable pour la RDC et le Rwanda.
Cependant, l’exploitation du gaz du lac Kivu présente également des défis.
L’extraction doit être effectuée avec soin pour éviter une catastrophe environnementale. De
plus, les infrastructures nécessaires pour l’exploitation du gaz sont coûteuses.
Malgré ces défis, le gaz du lac Kivu représente une opportunité importante pour
l’avenir énergétique de la RDC. Avec une gestion appropriée, cette ressource naturelle peut
contribuer à répondre à la demande croissante en énergie du pays et à promouvoir son
développement économique. (fr.m.wikipedia.org)
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CHAPITRE PREMIER : GENERALITES SUR LE GAZ METHANE

I.1. Définition du gaz méthane


Le méthane est un gaz composé de molécules de quatre atomes d'hydrogène et
d'un atome de carbone. Sa formule est notée CH4. (www.terega.fr)
En 1776, Alessandro Volta découvre le méthane tout en étudiant le gaz des
marais de l’île Partegora, qui s’échappait de zones humides proches de sa maison. Il en prélève
des capsules issues du sédiment du lac Majeur et en isole la fraction inflammable dont il
comprend qu’il est issu de la décomposition des plantes. (fr.m.wikipédia.org)
Ce gaz est présent à l’état naturel. Il est produit sous l’effet de la fermentation
ou de la digestion par des organismes vivants, notamment dans les zones humides. Toutefois,
60% du méthane mondial est aujourd’hui produit par l’homme. Les principales sources
anthropiques sont : l’agriculture, l’élevage, les décharges et la production d’énergie (gaz,
pétrole, charbon). Il s’agit du second plus important gaz à effet de serre, c’est pourquoi Teréga
est engagée pour la réduction des émissions de méthane dans le secteur gazier.
Le méthane est le principal composant du gaz naturel, qui est aujourd’hui le
principal gaz utilisé dans la production d’énergie. Néanmoins, il est également possible de
produire du méthane de façon renouvelable grâce à la fermentation de déchets organiques : le
biométhane. (www.terega.fr)

Figure 1: Cycle du méthane (Source : https://pravarini.free)

Il est un des principaux gaz à effet de serre, dont la contribution relative à ce


phénomène serait de 18 %, et comme le gaz carbonique CO2 (de 49 %).
(L’émission d'un kilogramme de ce gaz correspond au rejet de 23 kilogrammes
de dioxyde de carbone CO2). Il est 28 fois plus puissant que le CO2. (https://pravarini.free)
C’est le principal constituant du biogaz issu de la fermentation de matières
organiques animales ou végétales en l’absence d’oxygène. Il est fabriqué par des bactéries
méthanogènes qui vivent dans des milieux anaérobiques (c’est-à-dire sans oxygène).
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Le méthane est ainsi le seul hydrocarbure classique qui peut être obtenu
rapidement et facilement grâce à un processus biologique naturel. Nous utilisons
principalement du gaz naturel et donc du méthane fossile, mais l’utilisation du méthane
renouvelable, aussi appelé biogaz, est en développement : Suède, Allemagne, Danemark, Viêt-
Nam, Cambodge, Chine, Inde...
Le méthane se dégage naturellement des zones humides peu oxygénées comme
les marais et les terres inondées. Il se forme aussi dans l’estomac des mammifères (bovins en
particulier, mais également humanoïdes).
Sa durée de vie dans l’atmosphère est d’environ 12 ans.
I.2. Propriétés du gaz méthane
Aux conditions normales de température et de pression, c'est un gaz incolore et
inodore. Plus léger que l'air, le méthane en milieu non confiné s'échappe vers la haute
atmosphère et n'a pas la tendance des gaz plus lourds que l'air (propane, butane) à former des
nuages explosifs. Le méthane est un combustible qui compose jusqu'à 90% le gaz naturel. Sa
température d'auto-inflammation dans l'air est de 540 °C. La réaction de combustion du
méthane s'écrit :
CH4+ 2O2 → CO2 + 2H2O (∆𝐻 = −891 𝑘𝐽/𝑚𝑜𝑙).
• 1 m3 de méthane à 15 °C (gaz naturel) libère une énergie de 9,89 kWh (35,6 MJ) ;
• Le gaz naturel, (constitué à plus de 90% de méthane) est transporté par navires
(méthaniers) à une température de – 162 °C et à une pression voisine de la pression
atmosphérique. Les réservoirs sont construits sur le principe de la « bouteille thermos »
et leur capacité peut aller jusqu'à 40 000 ou 50 000 m³ de gaz liquide par réservoir. Un
méthanier comportant plusieurs réservoirs, sa cargaison peut actuellement atteindre 154
000 m³ de GNL, Gaz Naturel Liquéfié. Les futurs méthaniers pourront transporter
jusqu'à 260 000 m³ de GNL. Le volume du méthane à l'état gazeux est égal à 600 fois
son volume à l'état liquide, à pression atmosphérique.
• Présent à tous les stades de l'industrie pétrolière, mais mal valorisé, il est fréquemment
brûlé dans une torchère ; ce comportement contribuant à l'effet de serre, les pétroliers
tentent de plus en plus de restreindre ce procédé. (www.techno-science.net)

Il s’agit de l’inflammation et de la
combustion du méthane.
• La zone en orange : compositions
inflammables ;
• La ligne en bleu : mélanges
méthane-air ;
• La ligne en rouge : oxygène et
méthane dans les proportions
stœchiométriques de la combustion ;
Figure 2: Diagramme d’inflammation du méthane (Source : fr.m.wikipedia.org) • La ligne en brun : 12% d’oxygène.
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La combustion du méthane à 25 °C libère une énergie de 39,77 MJ/m3 (55,53


MJ/kg), soit 11,05 kWh/m3 (15, 42 kWh/kg).
I.2.1. Propriétés chimiques
Une propriété chimique décrit le comportement d’une substance lorsqu’elle
prend part à une réaction chimique. (https : //www.alloprof.qc.ca)
La formule chimique du méthane est CH4 (Isomères)
La masse molaire du méthane est 16,0425 ± 0,0011 g/mol
I.2.2. Propriétés physiques
Une propriété physique se manifeste ou que l’on observe sans que la nature d’une
substance ne soit modifiée. (https : //www.alloprof.qc.ca)
La température de fusion est –182,47 °C
La température d’ébullition est -161,52 °C
La solubilité est de 22 mg/l (eau, 25 °C)
Le paramètre de solubilité 𝛿 est 11,0 MPa1/2 (25 °C)
La masse volumique est 422,62 kg/m3 (-161 °C, liquide) et 0,6709 kg/m3 (15 °C, 1 bar,
gaz)
La température d’auto-inflammation est 537 °C
Le point d’éclair est un gaz inflammable
Les limites d’explosivité dans l’air est 4,4 -17 % vol
La pression de vapeur saturante est 2 atm (-152,3 °C) ; 5 atm (-138,3 °C) ;10 atm (-
124,8 °C) ; 20 atm (-108,5 °C) ; 40 atm (-86,3 °C) ; et 4,66 x 105 mmHg (25 °C)
Le point critique est de 4 600 kPa, -82,6 °C
La vitesse du son est de 1 337 m/s (liquide, -161,5 °C) et 450 m/s (gaz, 27 °C, 1 atm)
I.3. Source de gaz méthane : origine biologique et géologique
I.3.1. Origine biologique
Les bactéries méthanogènes, strictement anaérobies, conduisent à la production
de méthane à partir d’un mélange de gaz carbonique et d’hydrogène. Ces bactéries réduisent le
CO2 (ou HCO3-) en méthane. Cette voie est génératrice d’énergie et couplée à la synthèse
d’ATP. Ce métabolisme peut être considéré, de ce fait, comme un exemple d’autotrophie.
(https://planet-terre.ens-lyon.fr)
Le schéma le plus simple de production de méthane est le suivant :
CO2 + 4H2 → CH4 + 2H2O (∆G0’ = -135 kJ/mol)
L’énergie et le pouvoir réducteur proviennent d’une réaction chimique réalisée
à partir de substances minérales. On parle de chimiolithotrophie.
• Le passage du CO2 au CH4 s’effectue par quatre réductions successives mais peut
aussi partir du méthanol ou de l’acide formique. Les électrons peuvent provenir de H2
voire, plus rarement, du fer (FeO).
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• La production de méthane peut également se faire à partir de la réduction d’autres


molécules que le dioxyde de carbone. Les intermédiaires d’oxydation, comme le
méthanol ou l’acide formique, peuvent être utilisés.
I.3.2. Origine géologique
A 2 000 mètres de profondeur, lorsque la température du sous-sol atteint 100 °C,
le kérogène commence à générer des hydrocarbures :
Entre 2 000 et 3 800 mètres, il se change en pétrole. Cet intervalle de profondeur est
appelé « fenêtre à huile » (huile étant ici l’autre nom du pétrole) ;
Quand l’enfouissement de la roche mère se poursuit entre 3 800 et 5 000 mètres, la
production d’hydrocarbures liquides atteint un pic. Les liquides produits deviennent de
plus en plus légers et passent à l’état gazeux : ils donnent du gaz méthane, le plus léger
des hydrocarbures. Cet intervalle de profondeur se nomme « fenêtre à gaz ».
Au-delà de 8 à 10 kilomètres, on ne peut plus trouver d’hydrocarbures : ils sont
détruits à cause de l’élévation de la température. La proportion de liquides et de gaz dépend de
la nature de la roche mère. Si les débris organiques qui la composent sont principalement
d’origine animale, elle donnera plus de pétrole que de gaz.
Si elle est constituée essentiellement de débris végétaux, la roche mère produira
surtout du gaz. (www.planete-energies.com)
I.3.3. Gaz méthane dans le contexte du lac Kivu
Les eaux du lac Kivu contiennent d’importantes quantités de gaz méthane qui
restent dissous sous l’effet de la pression hydrostatique. Ce gaz provient vraisemblablement de
la décomposition de matières organiques à l’abri de l’oxygène. (https://repository.uneca.org)
Ce qui est exceptionnel dans le cas du lac Kivu, c’est que le méthane puisse
rester stable en solution dans l’eau en-dessous de 250 mètres de profondeur. On constate en
effet, à ce niveau un phénomène de stratification de l’eau, entre la couche supérieure faiblement
saline et la couche inférieure beaucoup plus fortement saline (4 gr par litre). C’est en raison de
sa densité que cette couche inférieure reste stable et qu’elle n’est pas affectée par les brassages
ou mouvements de « turn over » des eaux du lac.
En 1937, pour la première fois le Professeur H. Damas signalait la présence de
gaz dissous dans les eaux profondes du lac Kivu et constatait que le bassin profond du lac n’était
le siège d’aucun de ces phénomènes de brassages qui assurent d’ordinaire l’homogénéisation
périodique des eaux lacustres.
Les recherches ultérieures ont permis de préciser que les réserves de gaz méthane
existant en solution dans la couche d’eau profonde, aux conditions atmosphériques du lac Kivu,
s’élevait à : 57 milliards de m3 de méthane à 1 462 m d’altitude (640 mm de Hg) soit environ
45 milliards de m3 ramené à la pression atmosphérique du niveau de la mer. Ceci représente,
l’équivalent calorifique de 36 millions de tonnes de mazout. (https://repository.uneca.org)
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CHAPITRE DEUXIEME : CONTEXTE GEOLOGIQUE RT EXPLORATION DU


LAC KIVU EN RDC
II.1. Présentation du lac Kivu : localisation, caractéristiques géologiques
II.1. Localisation du lac Kivu
Le lac Kivu (2 700 km2), situé à la frontière de la république démocratique du
Congo et du Rwanda, est l’un des Grands Lacs d’Afrique et le plus dangereux des trois lacs
méromictiques du continent, car contenant de grandes quantités de gaz toxique, asphyxiant et à
effet de serre (sulfure d’hydrogène, gaz carbonique et méthane) susceptibles de brutalement
dégazer en cas de tremblement de terre. (fr.m.wikipedia.org)
Son exutoire, la rivière Rusizi, alimente au sud le lac Tanganyika. Le lac a une
altitude de 1 460 m. On y trouve Idjwi, la deuxième plus grande île à l’intérieur du continent
africain avec une longueur de 40 km et une superficie de 285 km2. Au fond du lac, environ 500
m de sédiments recouvrent le socle cristallin précambrien. Au nord du lac, des anomalies
magnétiques sont dues à d’anciens épanchements volcaniques. La salinité approche 4 % au fond
du lac.

Figure 3: Lac Kivu (Source : fr.m.wikipedia.org)

• Coordonnées géographiques : 2° 03’ 44’’ S, 29° 07’ 24’’ E


• Superficie : 2 700 km2
• Longueur : 89 km
• Largeur : 48 km
• Altitude : 1 463 m
• Profondeur : 485 m
• Volume : 500 km3
• Bassin versant : 7 000 km2
Le premier Européen y ayant accédé fut un Allemand, le comte Gustav Adolf
von Götzen, en 1894. Les villes congolaises de Goma et Bukavu sont voisines du lac. Au
Rwanda, ce sont Gisenyi, Kibuye et Cyangugu. (fr.m.wikipedia.org)
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II.2. Caractéristiques géologiques du lac Kivu


Le lac Kivu est caractérisé par une forte stratification thermique et chimique :
du dioxyde de carbone, du sulfure d’hydrogène et du méthane sont assez fortement « piégés »
dans les eaux profondes, mais pourraient épisodiquement être brutalement libérés avec des
risques graves pour la population et la faune. (fr.m.wikipedia.org)
II.3. Processus de formation du gaz méthane dans le lac Kivu
Le gaz méthane dans le lac Kivu est formé par deux mécanismes simultanés :
1. La fermentation des sédiments d’origine biogénique ;
2. La réduction du CO2 magmatique par des bactéries. (engworld.mondoblog.org)
Les eaux du lac Kivu contiennent d’importantes quantités de gaz méthane qui
restent dissous sous l’effet de la pression hydrostatique. Ce gaz provient vraisemblablement de
la décomposition de matières organiques à l’abri de l’oxygène.
Il est important de noter que le lac Kivu est une zone sismique active, et un
certain niveau d’activité pourrait générer des vagues dans le lac qui mélangerait suffisamment
les couches pour libérer les gaz emprisonnés. De plus, entre 1974 et 2004, la concentration de
CO2 dans le lac a grimpé de 10 %. Etant donné que les risques d’éruption limniques sont
occasionnés par l’augmentation de la concentration en gaz, le même scénario pourrait se
produire au Rwanda et en RDC. (https://repository.uneca.org)
II.4. Techniques et défis de l’exploration du gaz méthane
II.4.1. Techniques de l’exploration du gaz méthane
L’exploration du gaz méthane implique plusieurs techniques :
1. Fracturation hydraulique : cette technique est couramment utilisée pour l’extraction
du gaz de schiste. Elle consiste à injecter de l’eau, du sable et des produits chimiques à
haute pression dans un puits de forage pour créer des fissures dans la roche et libérer le
gaz. (nationalgeographic.fr)
2. Sismique de réflexion : cette technique géophysique est utilisée pour localiser
précisément les gisements de gaz naturel. Elle implique l’utilisation d’ondes sismiques
pour étudier les structures souterraines. (gaz-online.fr)
3. Ionisation de flammes : cette technique est utilisée pour détecter la présence de
méthane. Pendant une combustion normale, une proportion stable des molécules de CH4
s’ionise temporairement en ion carbone C+ et en électron e-.(techniques-ingenieur.fr)
Il sied de noter que l’exploration et l’extraction du gaz méthane doivent être
réalisées de manière responsable, car elles peuvent avoir des impacts environnementaux
significatifs, notamment la libération de méthane, un puissant gaz à effet de serre.
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II.4.2. Défis de l’exploration du gaz méthane


L’exploration du gaz méthane présente plusieurs défis, notamment :
1. Neutralité carbone : atteindre la neutralité carbone d’ici 2050 nécessite des
transformations considérables du système énergétique européen, notamment une forte
réduction de la consommation de gaz naturel. Cette évolution pourrait exiger des
changements très significatifs des infrastructures gazières actuelles et ainsi
compromettre le rapport coût-efficacité des investissements dans les infrastructures
gaziers. (iddri.org)
2. Impact environnemental : le méthane est un puissant gaz à effet de serre qui contribue
au réchauffement climatique. Sa concentration dans l’atmosphère est actuellement deux
fois et demie plus élevée qu’avant la révolution industrielle. (lesechos.fr)
3. Exploration des hydrates de méthane : les hydrates de méthane sont piégés sous haute
pression et à basse température. Ils se trouvent sous les océans et dans les zones de
permafrost (Alaska, Russie). Aucune technique économiquement viable ne permet pour
l’instant d’exploiter ces gisements. (connaissancedesenergies.org)
4. Coûts d’infrastructure : une baisse de la demande de méthane pourrait poser des défis
économiques pour les infrastructures. Face à la baisse de la demande de gaz, les coûts
de transport par unité de gaz pourraient augmenter. (iddri.org)
5. Modélisation des infrastructures : la modélisation des infrastructures et la capture du
gaz plutôt que son évacuation sont deux solutions qui réduiraient fortement les
émissions mais augmenteraient les coûts. (nationalgeographic.fr)
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CHAPITRE TROISIEME : AVENIR ENERGETIQUE DU GAZ DU LAC KIVU EN


RDC
III.1. Introduction
Le lac Kivu, situé à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), est
une source potentielle d’énergie pour le pays en raison de sa riche concentration en gaz,
notamment le méthane. Cependant, l’exploitation de ce gaz présente des défis significatifs.

Figure 4: Infographie montrant le risque d’asphyxie dû à l’éruption volcanique du lac Kivu (Source : www.google.com)

Le lac Kivu contient environ 60 milliards de mètres cubes de méthane dissous et


génère 300 milliards de mètres cubes de CO2 en raison de sa localisation sur une zone sismique
active (le Nyiragongo). Malgré les risques, le lac Kivu a le potentiel de fournir plus de 700 MW
d’électricité sur au moins 50 ans.
Le gouvernement de la RDC envisage d’exploiter ce gaz pour répondre aux
besoins énergétiques du pays, où seulement 19% de la population a accès à l’électricité.
Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité parmi les riverains du lac. Certains craignent
que l’exploitation du gaz n’ait un impact négatif sur la pêche et d’autres activités locales.
De plus, le lac Kivu est l’un des trois lacs « tueurs » dans le monde susceptibles
d’éruptions limniques graves. Une éruption pourrait provoquer une émission de gaz en surface
en cas de déstabilisation de ses eaux stratifiées suscitée par une éruption volcanique. Cela
soulève des préoccupations environnementales et de sécurité.
Malgré ces défis, le gouvernement de la RDC a lancé en 2022 des appels d’offres
pour l’exploitation du gaz sur le lac Kivu. Trois sociétés, américaines et canadienne, ont
remporté le marché.
Cependant, Greenpeace Afrique a dénoncé des « anomalies procédurales
flagrantes » dans l’appel d’offres.
En conclusion, l’avenir énergétique du gaz du lac Kivu en RDC est prometteur
mais complexe. Il nécessite une gestion prudente pour équilibrer les besoins énergétiques du
pays, les préoccupations environnementales et les intérêts des communautés locales.
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III.2. Utilisation actuelle du gaz méthane pour la production d’énergie


Le gaz du lac Kivu est actuellement utilisé pour la production d’énergie, en
particulier au Rwanda et en République démocratique du Congo (RDC). Le lac Kivu, situé entre
le Rwanda et la RDC, abrite 60 milliards de m3 de méthane dissous et 300 milliards m3 de CO2.
Cette concentration de gaz peut être utilisée pour stimuler le développement économique des
deux pays. (fr.m.wikipedia.org)
Au Rwanda, KivuWatt transforme le gaz du lac en électricité. Ils pompent le gaz
à environ 350 mètres sous la surface du lac, où l’eau est saturée en gaz. En remontant, l’eau et
le gaz se séparent en raison du changement de pression. Selon plusieurs estimations, le lac Kivu
peut produire plus de 700 MW d’électricité sur au moins 50 ans, ce qui est près de 4 fois la
capacité de production actuelle du Rwanda.
En RDC, un projet est en cours pour utiliser le méthane contenu dans le lac Kivu
pour produire de l’électricité. Le projet a déjà obtenu les autorisations réglementaires et devrait
démarrer prochainement.
Cependant, il est important de noter que l’exploitation du gaz du lac Kivu
présente des défis. Le lac Kivu est une zone sismique active, et un certain niveau d’activité
pourrait générer des vagues dans le lac qui mélangeraient suffisamment les couches pour libérer
les gaz emprisonnés. De plus, la concentration de CO2 dans le lac a augmenté de 10% entre
1974 et 2004. Etant donné que les risques d’éruption limniques sont occasionnés par
l’augmentation de la concentration en gaz, le même scénario pourrait se produire au Rwanda et
en RDC. Plus de deux millions de personnes vivent aujourd’hui aux alentours du lac Kivu, dont
environ un million dans la ville de Bukavu, en RDC. (fr.m.wikipedia.org)
III.3. Potentiel pour l’avenir : projets en cours et planifiés
Le gaz du lac Kivu en République démocratique du Congo (RDC) a un potentiel
significatif pour l’avenir. Nous pouvons citer quelques projets en cours et planifiés avec des
amples détails. Les différents projets se présentent comme suit :
1. Exploitation des blocs de gaz : le gouvernement congolais a autorisé l’exploitation du
pétrole dans au moins 27 blocs et 3 sites gaziers dans le lac Kivu. Les blocs Makelele,
Idjwi et Lwandjofu seront exploités respectivement par les sociétés Symbion Power &
Red, Winds Exploration and Production et Alfajiri Energy Corporation.
2. Plateformes offshores d’extraction et de traitement du gaz méthane : Kivu Power
installera sur le lac Kivu une plateforme offshore d’extraction et de traitement du gaz
méthane, un gazoduc de 5 km, sur la rive du lac une centrale électrique de conversion
du gaz méthane d’une capacité de 30 MW, et une ligne électrique d’environ 6 km
jusqu’au poste électrique de Mugunga.
3. Transparence et lutte contre la corruption : le Ministre des Hydrocarbures de la RDC
a assuré que le processus d’octroi des permis sera transparent et sans corruption.
Il sied de noter que l’exploitation du gaz du lac Kivu est un sujet de débat en
raison des préoccupations environnementales et des risques potentiels associés à l’éruption de
gaz. Les experts demandent au gouvernement de respecter les étapes du processus
d’exploitation.
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III.4. Impacts environnementaux et sociaux de l’exploitation du gaz du lac Kivu


III.4.1. Impacts environnementaux de l’exploitation du gaz méthane
L’exploitation du gaz du lac Kivu en République Démocratique du Congo
(RDC) présente plusieurs impacts environnementaux. Voici quelques points clés :
1. Réchauffement climatique : l’exploitation du gaz méthane dans le lac Kivu peut
contribuer au réchauffement climatique.
2. Risque d’éruption limnique : la lac Kivu contient d’énormes quantités de gaz toxiques
et asphyxiants, notamment le sulfure d’hydrogène, le gaz carbonique et le méthane. Si
ces gaz sont libérés brusquement, ils peuvent asphyxier les hommes et les animaux. De
plus, entre 1974 et 2004, la concentration de CO2 dans le lac a augmenté de 10%. Etant
donné que les risques d’éruption limniques sont occasionnés par l’augmentation de la
concentration en gaz, le même scénario pourrait se produire au Rwanda et en RDC.
3. Risques sismiques : le lac Kivu est une zone sismique active, et un certain niveau
d’activité pourrait générer des vagues dans le lac qui mélangeraient suffisamment les
couches pour libérer les gaz emprisonnés.
Il est important de noter que ces risques doivent être soigneusement gérés pour
assurer la sécurité des populations locales et minimiser l’impact environnemental. Des mesures
de précaution et des réglementations strictes sont nécessaires pour l’exploitation du gaz du lac
Kivu.
III.4.2. Impacts sociaux de l’exploitation du gaz méthane
L’exploitation du gaz du lac Kivu en République du Congo (RDC) a plusieurs
impacts sociaux. Voici quelques clés :
1. Divisions sociales : le projet d’exploitation du gaz dans le lac Kivu a créé des divisions
au sein de la population. La population riveraine du lac Kivu est préoccupée par les
impacts de ce projet et les mesures prévues pour leur atténuation.
2. Opportunités économiques : l’exploitation du gaz du lac Kivu est une grande
opportunité pour accroître le mix énergétique et accélérer le processus d’électrification
rurale. Le gouvernement a invité des investisseurs étrangers ou locaux à investir dans
ces projets.
3. Transparence et corruption : le Ministre des hydrocarbures de la RDC a assuré que
le processus d’octroi des permis sera transparent et sans corruption.
4. Sécurité : le lac Kivu est une zone sismique active, et un certain niveau d’activité
pourrait générer des vagues dans le lac qui mélangeraient suffisamment les couches
pour libérer les gaz emprisonnés. Plus de deux millions des personnes vivent
aujourd’hui aux alentours du lac Kivu. L’exploitation du gaz méthane permettra non
seulement de produire de l’électricité pour les villes de Goma et de Bukavu, mais
également de réduire un risque sécuritaire et environnemental majeur pour les
populations riveraines du lac.
Notons que ces tous ces impacts doivent être soigneusement gérés pour assurer
la sécurité et le bien-être des populations locales. Des mesures de précaution et des également
strictes sont nécessaire pour l’exploitation du gaz du lac Kivu.
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CONCLUSION
En guise de conclusion, le gaz du lac Kivu est produit sous l’effet de la
fermentation ou de la digestion par des organismes vivants, notamment dans les zones humides.
Toutefois, 60% du méthane mondial est aujourd’hui produit par l’homme. Les principales
sources anthropiques sont : l’agriculture, l’élevage, les décharges et la production d’énergie
(gaz, pétrole, charbon). Il a une durée de vie dans l’atmosphère d’environ 12 ans.
Il est important de noter que le lac Kivu est une zone sismique active, et un
certain niveau d’activité pourrait générer des vagues dans le lac qui mélangerait suffisamment
les couches pour libérer les gaz emprisonnés. De plus, entre 1974 et 2004, la concentration de
CO2 dans le lac a grimpé de 10 %. Etant donné que les risques d’éruption limniques sont
occasionnés par l’augmentation de la concentration en gaz, le même scénario pourrait se
produire au Rwanda et en RDC. (https://repository.uneca.org)
Le gouvernement de la RDC envisage d’exploiter ce gaz pour répondre aux
besoins énergétiques du pays, où seulement 19% de la population a accès à l’électricité.
Cependant, cette initiative ne fait pas l’unanimité parmi les riverains du lac. Certains craignent
que l’exploitation du gaz n’ait un impact négatif sur la pêche et d’autres activités locales.
Cependant, les experts demandent au gouvernement de respecter les étapes du
processus d’exploitation de ce gaz.
Retenons que l’avenir énergétique du gaz du lac Kivu en RDC est prometteur
mais complexe. D’où, il nécessite une gestion prudente pour équilibrer les besoins énergétiques
du pays, les préoccupations environnementales et les intérêts des communautés locales.

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