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Introduction 

:
La production, le stockage et l'utilisation d'une quantité toujours croissante de produits
dangereux (produits inflammables comme par exemple le GNL) entraînent dans l'industrie une
augmentation considérable des risques des accidents majeurs. Pour maîtriser ces risques et
protéger les travailleurs, la population et l'environnement, il est indispensable de mettre en
œuvre de façon systématique un ensemble de mesures bien défini sur la base des études de
dangers et des études de sécurité.
Pour réduire les risques associés à ce type d’accidents, des mesures de sécurité de prévention,
doivent être mises en place. Pour cela, une démarche d’analyse cohérente des risques qui
consiste à identifier les événements indésirables, les scénarios d’accident et les zones à
risques est nécessaire pour une bonne maîtrise de ces derniers.
Le but de ce présent travail est de voir les modalités de prévention contre les risques
d’incendie liés aux opérations de stockage du gaz naturel liquéfié.

Définition du gaz naturel :


Le gaz naturel est un mélange d'hydrocarbures légers comprenant du méthane (CH4) en grande proportion ainsi
que d'autres hydrocarbures gazeux tels que l'éthane, le propane, le butane, le pentane et l’Hexane en proportion
décroissantes [1]. Sa composition révèle en outre suivant les cas, la présence d'hélium, d'azote, de gaz
carbonique, sulfure et de la vapeur d'eau. La genèse du gaz naturel est tout à fait analogue à la genèse du pétrole
(qui est un mélange d'hydrocarbures lourds) et résulte de la décomposition de la matière organique
essentiellement sous-marine déposée au cours des époques géologiques et se forme sous les couches
sédimentaires. C'est la raison pour laquelle les couches dans lesquelles se trouvent piégé du gaz naturel sont en
général plus profondes. Une certaine quantité du gaz naturel se présente toujours en association avec les
gisements de pétrole, c'est le cas par exemple à HASSI MESSAOUD [2]. Le gaz naturel a une origine identique
à celle du pétrole, il s'est formé il y a 300 millions d'années quand d'immenses forêts couvraient la terre, lorsque
des couches de microorganismes vivants sont venues à se déposer au fond des océans et sur les rivages des
continents. (Le tableau 1 explique les différents composants du gaz naturel).

Tableau I.1 : Composant du gaz naturel [2]


COMPOSANTS PROPORTOIN EN TEMPERATURE
% D'EBULUTION (°C)
Hélium He 0.19 -269

Azote N2 5.80 -196

Méthane CH4 83.00 -162

Ethane C2H6 7.10 -90


Propane C3H8 2.25 -45
i-Butane C4H10 0.6 -12

n-Butane C4H10 0.4 0

i-Pentane C5H12 0.15 +28

n-Pentane C5H12 0.12 +36

Gaz carbonique CO2 0.21 -78

Vapeur d'eau H2O 50 ppm

Mercure Hg Trace

Utilisation :
Le gaz naturel est l'un des moyens énergétiques les moins polluants. En effet, lorsque sa combustion est
complète, il n'émet que de l'eau et du dioxyde de carbone :
CH4 + 2O2 CO2 + 2H2O
Comme tous les combustibles fossiles, après combustion, il rejette du gaz carbonique, mais seulement 55 kg par
giga joule de chaleur produite, contre 75 pour le pétrole brut, et 100 environ pour le charbon. L'utilisation du
gaz naturel ne produit pratiquement pas d’oxydes d’azote (NOx), et quasiment aucune pollution locale comme
les oxydes de soufre, les poussières, etc. Cet intérêt écologique a une conséquence économique directe : une
installation (centrale électrique, chaufferie, cimenterie ou autre) brûlant du charbon a besoin de dispositifs de
dépollution, pour extraire le soufre, les NOx et les poussières des fumées. Ces installations sont très coûteuses à
construire et à entretenir. Avec le gaz naturel, ces appareillages sont inutiles, d'où une économie importante. De
plus, le gaz naturel ne laisse pas de cendres. Il est utilisé comme source d’énergie dans l'industrie afin de
produire de la chaleur (chauffage, fours…) et de l’électricité. En 2006, au niveau mondial, plus de 20 % de
l'électricité est produite à partir de gaz naturel, et cette part ne cesse d'augmenter. Chez les particuliers, le gaz
naturel est utilisé pour le chauffage. Enfin, depuis quelques années, le gaz naturel comprimé en bouteilles est
utilisé comme carburant pour les véhicules (GNV), mais déjà plus d'un million de véhicules au gaz naturel
roulent déjà dans le monde, dans des pays comme l'Argentine, l'Italie et l’Algérie. Le gaz naturel est aussi la
matière première d'une bonne partie de l'industrie chimique et pétrochimique : à la quasi-totalité de la
production d’hydrogène, de méthanol et d'ammoniac, trois produits de base, qui à leur tour servent dans
diverses industries :

 Engrais
 Résines
 Plastiques
 Solvants
 Raffinage du pétrole

Ci-après est la présentation de la chimie du méthane dans l'industrie pétrochimique :


Figure I-2 : Chimie du méthane.
Le méthane est un précurseur dans la synthèse de l'ammoniac (NH 3) et l'urée (CO (NH2)2), qui sont le point de
départ de l'industrie des engrais. En 2006, globalement, l'usage du gaz naturel est en expansion, la plupart des
pays favorisent son usage accru partout où il peut se substituer au pétrole. Il présente en effet plusieurs
avantages en comparaison avec ce dernier : moins cher en général, moins polluant.

Géneralités sur le GNL :


Le Gaz Naturel Liquéfié (GNL) est du gaz naturel rendu liquide par refroidissement à - 160°C. Il peut
alors être transporter, à l’état liquide et à la pression atmosphérique. Pour une même quantité de gaz
naturel, le volume de GNL est environ 600 fois inférieur à celui de son état gazeux. Le GNL est
constitué principalement de méthane à près de 90 %, ainsi que d'éthane, de propane et de moins de 1 %
d'azote. La contraction de volume résultant de la liquéfaction du gaz naturel permet de transporter plus
économiquement l’énergie, par navires appelés méthaniers, jusqu'à des sites de réception, nommés
terminaux méthaniers. Dans ces terminaux, situés près des zones de consommation, le GNL est rendu à
l’état gazeux par chauffage et injecté dans le réseau de transport de gaz naturel. La chaîne gaz naturel
liquéfié comprend trois maillons essentiels : l’usine de liquéfaction, le transport par méthaniers et le
terminal de regazéification.

II.1 Compositions du GNL

Le gaz naturel liquéfié (GNL) est composé de plusieurs éléments chimiques comme le précise le
tableau ci-dessous :

Tableau II.1 : Composant du GNL [2]

COMPOSANTS MOLAIRE MOYEN

He 0.20

N2 5.90

CH4 84.52

C2H6 7.77

C3H8 1.52

iC4H10 0.04
nC4H10 0.03

iC5H12 0.00

a. Usine de liquéfaction
L’objectif d’un procédé de liquéfaction est de refroidir et de liquéfier le gaz naturel pour la production du GNL.
Cette usine de liquéfaction comprend des installations permettant le traitement du gaz naturel extrait des
gisements, sa liquéfaction obtenue par une succession de
« cycles frigorifiques »2. En règle générale, un réfrigérant unique permet de réaliser un refroidissement de -60 à
-90°C. Etant donné qu’une unité de liquéfaction demande un niveau de réfrigérant de - 160°C (température à
laquelle le méthane se liquéfie sous une pression atmosphérique), deux boucles frigorifiques, le propane et le
MCR mélange de friogènes constitué d’azote, de méthane, d’éthane et de propane) sont utilisés dans le procédé
de liquéfaction utilisé dans l’unité GL2Z au niveau de la zone pétrolière (Sonatrach) 1 à Arzew. La réfrigération
est assurée par la compression, le refroidissement, la détente et l’évaporation. Le refroidissement à des
températures supérieures à 35°C sera assuré par des refroidisseurs à eau de mer, entre 35°C et - 35°C par le
propane, entre -35°C et -150°C par le MCR et enfin de -150°C à-160°C par détente de l’azote.
Ce procédé est constitué de différentes étapes :

 Décarbonatation
C’est l’abaissement de la teneur en CO2 en dessous de 70 ppm du gaz naturel. Etant donné que la température
de liquéfaction du gaz naturel est de -160 °C, le CO2 se solidifie à une température de -56 °C à pression
atmosphérique. Cette élimination du CO2 est basée sur le phénomène d’absorption, c'est-à-dire une réaction
chimique.
Une solution aqueuse de monoéthanolamine (HO-C2H4-NH2=NH2-C2H4-OH) (MEA) entre 15 à 20% est mise
en contact avec le gaz riche en CO2. La réaction sera de type :
2MEA+H2O+CO2=sels d’acide léger+sels d’acide lourd+eau+chaleur Elle est exothermique et réversible.
La MEA est une molécule avec un groupe amine et un groupe hydroxyde, donc elle est basique. La MEA pure
est un liquide incolore, fortement hydroscopique (tendance à absorber l’humidité), et présente une faible odeur
ammoniacale.
 Elimination des traces de mercure dans le gaz naturel par adsorption moléculaire.

Un lit de tamis moléculaire recouvert de sulfate de cuivre (CuSO4) est contenu dans un ballon démercuriseur. Le
diamètre des billes est de 5 mm. Ce lit est maintenu par une couche de billes d’alumine (diamètre 20 mm) posée
sur une grille métallique. Le gaz traverse le lit de haut en bas.
 Déshydratation :

Le gaz naturel, à la sortie de la décarbonatation, est saturé en eau (1500 ppm). La section sera chargée d’enlever
complètement cette eau pour obtenir une concentration inférieure à 0.5 ppm afin d’éviter la formation
d’hydrate et la corrosion.
Cette déshydratation se fera en deux étapes :

 refroidissement et condensation à 21°C


 séchage par adsorption dans les sécheurs, cette adsorption est un procédé physique de retenue
superficielle de molécule de gaz sur une surface solide. À GL2Z, le système employé est celui de
tamis moléculaire. Les billes d’alumine sont des structures cristallines de forme particulière
obtenue par assemblage et cristallisation d’atomes d’oxygène et de silicium ou d’alumine. Cette
structure prend la forme d’une cage ou de tétraèdre (zéolite) avec six ouvertures de diamètre
bien défini (3, 4, 5 ou 10Å), le diamètre d’ouverture pour GL 2Z est de 4Å. Ces billes seront donc
capables de capturer des molécules de diamètre bien défini apportant une retenue sélective au
procédé.
 Pré - refroidissement : Le gaz naturel, filtré et séché est ensuite pré refroidi par échange
thermique avec le réfrigérant qui est le propane avant d’entrer dans la section de liquéfaction.
 Séparation : Le rôle de cette section est de débarrasser le gaz naturel des hydrocarbures lourds
(C5+) pour éviter leurs solidifications à la liquéfaction.
 Fractionnement : Les hydrocarbures lourds liquides, séparés sont acheminés vers la section de
fractionnement où ils subissent une séparation en sous-produits tels que le propane, butane et
gazoline de qualité commerciale.
 Récupération au fractionnement:
 le C2 pour la réinjection dans le GNL et les appoints vers MCR
 le C3 pour la réinjection dans le GNL ou commercialisation, les appoints vers boucle propane
et MCR.
 le C4 pour la réinjection dans le GNL ou commercialisation.
 le C5+ pour le stockage et la commercialisation.

 Liquéfaction du gaz naturel : Ce procédé utilise le MCR pour refroidir et liquéfier le


gaz nature à une température de -150°C. Ensuite une fois le gaz naturel liquéfié, il va passé
dans un ballon de détente où il sera détendu et liquéfié à -160°C, les vapeurs de tête sont
acheminées comme gaz de charge vers l’unité Hélios pour la production d’azote et
d’hélium pour la commercialisation. Après la détente, le GNL est envoyé dans le
déazoteur où sa teneur en azote est réduite à 1%. Il existe un système de fuel gaz qui
consiste à récupérer les gaz perdus sortant des sections de chaque train pour les utilisés
comme sources d’alimentation en gaz combustible dans les chaudières.
 Finalement le GNL obtenu est alors stocké dans des bacs à pression atmosphérique.

Le GNL ainsi obtenu, après traitements et cycles de réfrigérant, est donc très riche en méthane (voir
figure I-4 ci-dessous).
Composition Gaz naturel avant traitement Composition du Gaz naturel liquéfié

Figure I-4 : Composition du gaz extrait des champs de production et du GNL.


Gaz naturel

Décarbonatation Regénération de la MEA

Déshydratation Regénération du tamis


moléculaire

Combustible usine
Système de
Système de refroidissement de Gazoline
propane l’alimentation Propane

Butane
Séparation Fractionnement
Gaz Appoint
combustible réfrigérant
Gaz de charge vers Hélios

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