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Donosti

La beauté de certains bâtiments et de leurs porches vous surprendra. En longeant l’Urumea,


vous pourrez admirer des bâtiments Belle Époque comme le théâtre Victoria Eugenia ou
l’Hôtel María Cristina. Et si vous continuez votre promenade en suivant les rues piétonnes,
vous pourrez vous asseoir le temps d’une halte sur la place Gipuzkoa, un petit havre de paix
au centre de la ville, pour permettre aux plus petits de voir les cygnes et les poissons du
bassin.

Etape 1. Hôtel Maria Cristina


Entouré de jardins avec vues sur la rivière Urumea. Décoré dans style de la Belle Époque, ses
chambres ont accueilli des stars d’envergure (Elisabeth Taylor, Audrey Hepburn, Lana Turner, Coco
Chanel, Woody Allen, Mick Jagger, Alfred Hitchcock, León Trotski, Steven Spielberg, Bruce
Springsteen…). C’est l’hôtel des stars du Festival international de cinéma de Saint-Sébastien. Ils ont
d’ailleurs une suite qui porte le nom de Bette Davis, pour avoir été la chambre favorite de madame.
C’est l’un des édifices majeurs de l’architecte Charles Mewes (à qui on doit aussi les hôtels Ritz de
Paris et Madrid). Il fut inauguré en 1912, la même année que la Perla (balnéo), le théâtre Victoria
Eugenia et le funiculaire du Monte Igueldo, et porte le nom d’une femme qui a changé la destinée de
la ville.
Ce sont les bains de mer et leurs vertus thérapeutiques, en vogue au milieu du XIXe, qui rendirent la
ville prospère. En fait, personne ne pouvait prétendre à des vacances si ce n’est les membres des
classes supérieures tels que les aristocrates. La reine Isabel II, qui souffrait de maladies de peau, les
initia sous le conseil de ses médecins.
Au cours du règne d’Alfonso XIII, sa mère, la reine régente Maria Cristina, amoureuse de la baie de
La Concha, élit Donostia comme lieu de vacances. Ainsi, elle pouvait être au plus près de la ville de
Biarritz, ville dans laquelle la bourgeoisie européenne passait les vacances et ce depuis Eugénie de
Montijo. La proximité de ces villes et l’édification de la côte comme cités balnéaires, obligèrent à la
rénovation de la capitale de Gipuzkoa au début du XXe siècle. La popularité de Donostia se doit à
celle de Maria Cristina.

Etape 2. Théâtre Victoria Eugenia


Le théâtre a servi de lieu de lien social fondamental. Il a fonctionné comme lieu de débats et d’une
fenêtre d’ouverture pour l’apprentissage du monde. Il a été le lieu de rencontre de personnalités
également. Il a été un club aristocrate, un lieu de danse, de protection des artistes, etc.
La ville disposait déjà de théâtres avant que celui-ci ne soit construit, mais il n’y avait pas de théâtre
symbolique et propre à Donosti. Au milieu du XIXe siècle, c’est Antonio Cortazar qui émit l’idée.
Celle-ci se précisa seulement au cours du XXe, lorsque la ville s’étendit sous l’impulsion de Marino
Tabuyo et après que Fransisco Urcola, architecte, gagna l’appel d’offres, car il proposa le style à la
mode, calqué par exemple sur l’Opéra de Paris.
Ouvert le 20 juillet 1912, il porte dans sa voûte à l’intérieur la marque des personnalités importantes
de l’époque.
Prendre ensuite la première petite rue après le centre commercial Bretxa. A gauche avec Raimundo
Sarriegui. Sur la place qui porte son nom, un monument rappelle ce compositeur des partitions de la
« Tamborrada » (défilé de tambours).

Etape 3. Eglise San Vicente.


Située dans la Vieille Ville, l’Église Saint Vincent est le plus ancien sanctuaire de la ville. Construite
durant la première moitié du XVIe siècle (commencée en 1507) dans le style gothique, son intérieur
renferme l’un des meilleurs retables romans, œuvre d’Ambrosio de Bengoechea et de Juan de Iriarte
(école Michel-Ange). Elle a été construite de style gothique sous la direction des maîtres tailleurs de
pierre Miguel de Santa Celay et Juan de Urrutia au début du XVIe siècle.
Remarquables aussi l’orgue français Cavaillé-Coll, de 1868, ainsi que les impressionnants vitraux. Sur
sa façade latérale, nous pouvons admirer la sculpture de l’artiste Jorge Oteiza, “La Piété”.
L'église comprend une base rectangulaire et trois nefs. Les rosaces et les arcs en ogive font
l'admiration des promeneurs dans la Vieille Ville. Sur la façade sud, il y a une échauguette qui se
termine, sur sa partie inférieure, dans une porte avec un arc en ogive.
L'intérieur du temple est sombre mais très joli et on y respire une grande tranquillité. Parmi les bijoux
que l'on peut observer, se trouve le rétable du presbytérium, oeuvre du sculpteur Ambrosio de
Bengoechea.

Prendre Narrika kalea. Déboucher sur Konstituzio plaza.

Etape 4. Place de la Constitution


Située au centre du vieux quartier, cette place accueille la plupart des événements de la ville. Ses
façades coloriées, avec des numéros peints sur chaque balcon, nous rappellent sa fonction ancienne
comme arène.
Elle date de 1722. Initialement, elle s’appelait « Plaza Berria », jusqu’au milieu du XIXe siècle
(1820). En effet, la seule place jusque-là était la place Ugartemendia, que les militaires utilisaient pour
leurs entraînements. Elle peut encore s’appeler, en basque, « Plaza Berria », Plaza de Constitucion en
espangol. A l’instar de places nouvelles de l’époque, elle a un style néoclassique. Elle a des arcs et on
y célèbre de nombreuses fêtes : Danborrada, fête San Tomas, le feu San Juan, les danses de la Grande
Semana, …).
L’ancienne mairie s’y trouvait, pour devenir une bibliothèque et, aujourd’hui, des archives. Il reste, de
la mairie, une horloge ( ?). On remarquera, aussi, que les balcons ont tous un numéro, ce qui ne vient
pas sans rappeler que cette place a été place des taureaux, place où on jouait les « zezenketa »,
corridas.
La place telle qu’on la voit aujourd’hui, a été édifiée en 1817 par Pedro Ugartemendia et Alejo de
Miranda, car elle a été détruite le 31 août 1813. Son nom actuel a été voté en 1820. Il a ensuite été
débattu, retiré pendant le franquisme (alors appelée Place du 18 juillet), et rebaptisée ainsi après le
vote de la nouvelle constitution espagnole, en 1978.
Etape 5. Histoire des Pintxos
Si l’origine du “tapas” espagnol se trouve en Andalousie, la réadaptation de ce mets au Pays basque le
rend typique et local. C’est dans les années 1930, à La Espiga, qu’ils commencèrent à servir des
apéritifs tenus par des cure-dents. L’établissement fut rapidement connu par les locaux, qui entraient
et commendaient un peu à manger en même temps qu’à boire ; les autres bars de la ville l’imitèrent.
Aujourd’hui, les petits apéritifs sont devenus des plats. C’est dire ; rares, aujourd’hui, sont les pintxos
qui tiennent sur un cure-dent, ils sont pour la plupart présentés de façon originale. Aujourd’hui, la
tradition veut qu’on passe de bar en bar, pour déguster la spécialité de chacun. Ils se marient, pour la
plupart, avec du txakoli ou d’autres vins. C’est une cuisine de saison, fraîche, pas mauvaise pour la
santé.
Il faut savoir qu’en 1948, un film fit fureur : « Gilda », jouée par Rita Hayworth. Il s’agit aussi du
nom du pitxo le plus connu à Donosti. Inventés par les frères Vallés (Blas et Antxon), venus de Olite,
dans le bar qu’ils avaient ouvert le Bar Casa Vallés. Il est composé d’anchois, de « guildilla », et
d’olive. Un pintxo qui a du vert, de la salade et du piquant qu’on nommera « Gilda ».
Dans les années 1980, les femmes commencent à participer au « poteo » et rendent le pintxo encore
plus célèbre. En effet, si c’est un mets censé « éponger » un peu les verres bus, il rend aussi le
moment plus convivial tout en restant populaire.
Aussi, la cuisine basque moderne et l’avènement de nouveaux ingrédients comme du poisson mariné
ou du foie, ont élargi et amélioré la gamme proposée.

Arrivée au boulevard.

Etape 6. Donostiako udala & Alderdi Eder parkea (jardín d’Eden?).


Ces jardins situés devant la Mairie de la ville et face à la Baie de la Concha sont l’une des images les
plus typiques de Saint-Sébastien. Ils sont formés de diverses compositions florales à l’ombre des
arbres qui symbolisent la ville, les tamaris. D’élégants palmiers complètent l’ensemble, ainsi qu’un
énorme manège qui nous ramène à la Belle Époque et fait les délices des tout-petits.
Les Jardins Alderdi eder (bel endroit en euskara). Il a été créé en 1880 sur les vestiges d’un camp
militaire. Prévu pour être un lieu de récréation et d’attractions, il avait en son sein un cirque, un
vélodrome et un théâtre de guignols.
Le bâtiment qui donne sur ces jardins est initialement construit pour abriter le casino de la ville, qui
est, au XIXe, une destination estivale de premier plan. Un concours est organisé pour en désigner les
architectes et Adolfo Morales de los Ríos et Luis Aladrén Mendivil sont choisis. La construction a lieu
entre 1882 et 1887, l'architecture est de style éclectique et le site est inauguré le 1 er juillet 1887 en
présence de la reine Marie-Christine. Le casino dispose alors d'une concession de 60 ans. Les salles de
jeu ne sont pas au rez-de chaussée destinés à la restauration ou à la lecture mais à l'étage, ce qui
s'explique parce qu'à cette date, les jeux d'argent sont en théorie interdits aux Espagnols mais autorisés
pour les étrangers. Cela n'empêche pas la haute société locale d'organiser dans l'établissement des
fêtes et des spectacles.
Le casino est fermé en 1924, la dictature de Primo de Rivera interdisant ces établissements. La
dictature de Primo de Rivera est le régime politique de l'Espagne depuis le coup d’État du capitaine
général de Catalogne, Miguel Primo de Rivera, le 13 septembre 1923, jusqu'à la démission de ce
dernier le 28 janvier 1930 et à son remplacement par la dictature du général Dámaso Berenguer. En
1938, alors que l'Espagne subit la guerre civile, la municipalité de Saint-Sébastien rachète la
concession prématurément et prend ensuite la décision d'utiliser le bâtiment comme hôtel de ville.
Un nouveau casino rouvre à Saint-Sébastien en juin 1978. Le bâtiment est déclaré monument
historique en 1984.
On trouve, au milieu du Parc, un monument commémoratif du centenaire de la réédification de
Donosti, qui fut inaugurée le 1er septembre 1913.

Etape finale 7. Gipuzkoa plaza (« Jardin Parlement »)


Cet espace vert, plein de charme et romantique, est comme un petit bois anglais en plein centre-ville.
Conçu par le prestigieux jardinier français Pierre Ducasse, il se compose d’une grande quantité et
variété d’arbres, fleurs et plantes ainsi que d’un petit étang où nagent canards et cygnes pour la plus
grande joie des plus jeunes de la famille.
Sur cette place se trouve un impressionnant bâtiment de style néoclassique, siège de la Diputación
Foral de Gipuzkoa (Conseil Régional de Gipuzkoa) depuis 1885. De nombreuses activités y ont lieu
telles que la foire du livre, des manèges et même une crèche à Noël. Son architecture est inspirée de
l’Opéra Garnier à Paris.
Initialement, ce qui était à cette place était « à l’extérieur de la ville », au XVIe siècle notamment, où
la ville était délimitée par une muraille qui passait sur le Boulevard. Là où il y avait les marécages,
Antonio Cortazar eut l’idée de construire des édifices dès la destruction de cette muraille, en 1863.
Lorsqu’il s’est agi de construire cette nouvelle ville, Ramon Cortazar décida de critères assez stricts.
C’est pourquoi, on peut remarquer une certaine uniformité dans cette partie de la ville et dans les
bâtiments qui entourent la Plaza de Gipuzkoa. Par exemple, il faudrait que le corps de ces édifices
soient construites en grès, alors que les arcs et modillons seraient faits de calcaire des carrières de
Mutriko ou Albiztur seulement.
Le Palacio Diputaciòn connut une première construction en 1879, ravagée par les incendies qui prirent
place dans la ville en 1885. Il fallut attendre 1890 pour le voir finalisé tel qu’on le voit aujourd’hui.
On trouve une table horaire qui indique l’heure à Donosti en comparaison avec d’autres capitales. Elle
a été offerte par un géographe (José de Otamendi) à la ville en 1879, c’est pourquoi on peut voir des
pays/capitales qui n’existent plus, comme la Prusse. De la même façon, Constantinople est indiquée
comme étant la capitale de la Turquie, alors qu’Istanbul avait été validé en 1876 ; cela s’explique
parce que son nouveau nom n’a été accepté en Occident qu’au cours de la première moitié du XXe
siècle.
On trouve, dans ce parc, le « pont des vœux ». On ne sait pas à qui attribuer cette tradition, des
Romains ou des Celtes, de lancer une pièce depuis un pont ou dans une fontaine ; ceci dit, elle existe
ici aussi.
On trouve aussi la tombe de José Maria Usandizaga, compositeur reconnu de l’époque qui fut emporté
par la tuberculose à 28 ans, en 1915.
Les jardins, principalement imaginés par Pierre Ducasse, disposent de chênes et arbustes venant du
Duc de Bailén, et de son Palace. Cela fait profiter d’une oasis au milieu de ce tumulte urbain… En
fait, c’est un véritable verger « sauvage » qu’on retrouve ici : des tulipiers de Virginie, cytise des
Alpes, sorbiers italiens, frêne de Madère, noyers américains, liquidambars… Le Japon a envoyé, en
signe d’amitié japo-espagnole, des cerisiers aux plus grandes villes espagnoles, dont Donosti qui les
mit dans ce jardin également. Au niveau de la flore aussi, on retrouve des cygnes.

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