Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
bureaux
energieplus-lesite.be/concevoir/climatisation3/questionner-necessite-climatiser/analyser-les-besoins-thermiques-
exemple-pour-un-immeuble-de-bureaux/
25 septembre 2007
Sommaire
Objectif de l’analyse
Aujourd’hui, suite à l’isolation des parois et au placement de vitrages performants, le profil de
la demande des bâtiments tertiaires a totalement évolué.
1. Les besoins de chauffage sont devenus très faibles, et plus de la moitié de ces
besoins est générée par le chauffage de l’air neuf hygiénique. Une régulation des
débits d’air permet donc encore des économies : par exemple, des détecteurs de
présence n’enclencheront la ventilation de la salle de réunion que lors de l’entrée des
occupants.
2. Le point d’équilibre s’est déplacé de 15 à 10°C, c’est-à-dire que l’on refroidit le
bâtiment dès que la température extérieure dépasse 10°C.
1/17
3. Les besoins de froid ont fortement augmenté, mais contrairement à ce que l’on
pourrait penser, cette augmentation s’est faite essentiellement pour des températures
extérieures comprises entre 10 et 22°C. Or, à ces températures, nous pouvons
valoriser l’air extérieur frais : pour ventiler directement le bâtiment (free cooling) ou
pour refroidir l’eau froide qui elle-même circulera dans les faux plafonds des locaux.
4. Des besoins simultanés de chaud et de froid apparaissent : le cœur du bâtiment
doit être refroidi en permanence alors que les locaux en façade sont à réchauffer, un
local informatique demande du froid en hiver et en mi-saison alors que la préparation
de l’air hygiénique demande de la chaleur,…D’accord, c’est le boulot du bureau
d’études : à lui de mettre en place le système de climatisation qui valorisera ces
énergies positives et négatives, qui exploitera l’air neuf extérieur disponible.Mais c’est
aussi le boulot de l’architecte de créer un bâtiment qui favorise la ventilation
naturelle des locaux, qui exploite la lumière naturelle tout en créant des masques
solaires pour limiter la surchauffe, qui diminue tous les besoins thermiques … au point
que des plafonds froids irrigués par de l’eau à 18°C suffisent pour rafraîchir les
espaces, facilitant ainsi le travail de l’ingénieur !Aujourd’hui, dès la conception, une
analyse des besoins du bâtiment devrait permettre de visualiser l’impact des
mesures URE et d’établir une stratégie. En voici un exemple.
des apports :
solaires,
internes (luminaires, bureautique, occupation, etc.),
des parois (positifs ou négatifs selon la saison),
de ventilation et d’infiltration (positifs ou négatifs selon que l’air pénétrant dans le
local est plus chaud ou plus froid que l’ambiance).
des demandes :
de chauffage ou de refroidissement du local,
de préparation de l’air de ventilation (chaud ou froid, humidification ou
déshumidification) lorsque l’air pulsé est traité.
2/17
La demande thermique d’un local est donné par la relation :
La demande thermique du bâtiment regroupe ainsi les besoins thermiques des locaux, et les
besoins thermiques liés à la préparation de l’air neuf pulsé.
On peut établir la puissance demandée par les équipements chaque heure de l’année et la
représenter en fonction de la température extérieure qu’il fait à ce moment.
Par exemple, si l’on regarde la demande des parois, la puissance de chauffe est d’autant
plus grande que la température extérieure est basse; la puissance de refroidissement est
d’autant plus forte que la température extérieure est élevée. Entre les deux, il existe une
zone neutre où la température ambiante évolue entre 21 et 24°C. Par exemple, pour un
bureau type on aurait :
3/17
En multipliant la puissance par le temps, on obtient donc un graphique du type :
La demande de chaleur est représentée en rouge sous l’axe des x, la demande de froid est
représentée en bleu au dessus de l’axe des x, tout au long d’une année type moyenne.
On constate dès lors que si la puissance de refroidissement est forte pour des températures
élevées, l’énergie correspondante est très faible puisque cela n’arrive (hélas !) que quelques
heures par an.
4/17
Le bâtiment-type étudié est prévu pour 380 personnes, et a une surface de 3 000 m² répartie
entre
Les locaux sont occupés de 8h à 18h sauf pour la salle de réunions (2 X 2 heures par jour)
et la salle de conférences (2 heures par jour).
Pour plus de détails sur le bâtiment étudié, consultez l’ (sous format Word).
5/17
À noter que simultanément certains locaux demandent d’être refroidis (au Sud, à l’Ouest)
alors que des locaux au Nord demandent encore de la chaleur.
Non ! La consommation totale est nettement plus faible qu’avant, surtout si le système de
climatisation valorise intelligemment l’air frais extérieur !
Il restera sans doute une période où la machine frigorifique est nécessaire, mais elle ne
représente proportionnellement qu’une très faible consommation : alors pourquoi se priver
de ce confort ?
6/17
Remarque : les paramètres d’exploitation ont été légèrement modifiés, aussi les demandes
totales sont légèrement différentes.
Les besoins de chauffage (ancienne courbe rouge) se décomposent en 3 postes :
du refroidissement apporté dans les locaux (par les ventilos-convecteurs, par exemple)
et un peu du refroidissement de l’air neuf extérieur (lorsque le local est refroidi, l’air
neuf est pulsé à 16°C).
Deuxième réflexion : l’humidification de l’air n’est nécessaire que par température extérieure
très froide. On pourrait la supprimer au-dessus de 8°C, par exemple.
Enfin, des besoins simultanés de chaud et de froid existent. Or une machine frigorifique qui
extrait du froid, libère de la chaleur à son condenseur : on pourrait donc transférer de la
chaleur d’un local vers l’autre ou préchauffer l’air neuf qui entre.
Mieux : imaginons que le refroidissement se fasse par des plafonds froids. L’eau entre à
15°C et sort à 17°C. Cette eau à 17°C peut préchauffer l’air neuf directement pour éviter le
fonctionnement du groupe frigorifique. L’eau se refroidit et l’air se réchauffe : le bilan
énergétique est nul !
Question : n’est-ce pas curieux de refroidir le local et de simultanément réchauffer l’air neuf
de ce local ? Oui, mais le problème est que l’on ne peut pulser de l’air à 10°C dans un local
sans créer un désagréable courant d’air.
Il n’empêche que l’on va privilégier les bouches hélicoïdales ou à jets toriques (qui réalisent
un bon brassage de l’air) afin de pouvoir pulser de l’air dans les locaux à basse température,
sans devoir le réchauffer de trop préalablement.
7/17
Les consommations énergétiques, rendement des équipements compris
Jusqu’à présent nous n’avons regardé que les demandes de chaud et de froid. Analysons à
présent les consommations réelles en tenant compte des rendements de la chaudière et de
la machine frigorifique et en intégrant les consommations des équipements (éclairage,
bureautique, .)
8/17
de la consommation du bâtiment,
de sa consommation en énergie primaire (en tenant compte du rendement des
centrales électriques),
du coût des consommations.
Traitement – – – – – –
des locaux
9/17
– apports 10,9 31,1 1,088 6,1 % 8,1 % 8,5 %
de froid
Préparation de – – – – – –
l’air
– – – – – – –
– – – – – – –
– – – – – – –
Charges – – – – – –
internes
électriques
– – – – – – –
10/17
À l’analyse de ce bilan énergétique, on constate que :
L’éclairage et l’équipement bureautique sont les postes les plus importants dans la
consommation d’énergie primaire (21 et 32 % respectivement) et dans le coût de la
consommation (22 et 33 % respectivement).
Mais au niveau des besoins de chaud et de froid du bâtiment lui-même, profitons de notre
bâtiment simulé pour lui injecter quelques rénovations URE et analysons l’impact de
chacune de ces mesures.
11/17
Stopper l’humidification lorsque la température extérieure dépasse 8°C > –
14 %
Placer un double vitrage à basse émissivité et avec un facteur solaire de 0,4 > –
13 %
Pulser l’air neuf à 16°C dès que le local est en mode refroidissement (au lieu > –
de 21°C) 10 %
Adopter une consigne de climatisation en été à 25°C au lieu de 24°C (surtout > –7%
si plafonds froids rayonnants)
12/17
Les différentes modifications ont été comparées indépendamment les unes des autres,
toutes autres choses restant identiques.
Lorsqu’on cumule ces interventions, elles s’influencent l’une l’autre. Si bien que, si
l’ensemble des améliorations est réalisé, la consommation thermique totale diminue de 42 %
en énergie primaire, et de 44 % en coût, mais il est alors difficile de déterminer la part de
chaque intervention sur la réduction totale.
13/17
Au niveau de la consommation globale du bâtiment, on constate une diminution de 26 % de
la consommation en énergie primaire, et une diminution de 26 % du coût de l’énergie
consommée (les consommations électriques pour la bureautique restant les mêmes).
Traitement des – – – – – –
locaux
14/17
– demande de 19,8 24,8 24,8 65,3 0,62 – 19,2 %
chaud
Préparation de – – – – – –
l’air
— – – – – – —
— – – – – – –
– – – – – – –
Charges internes – – – – – –
électriques
— – – – – – –
15/17
– — – – – – –
— – – – – – –
> Il n’existe pas de “mesures miracles” pour faire chuter la consommation des bâtiments.
> C’est un ensemble de mesures qui permet d’améliorer progressivement le bilan final.
> Certaines de ces mesures sont du ressort de la créativité de l’architecte dès le stade
de la conception (le traitement des apports solaires par exemple, ou le refroidissement
naturel du bâtiment par une ventilation transversale des locaux).
> D’autres sont apportées par l’ingénieur de bureau d’études dans la gestion des
équipements (la régulation de l’humidification en fonction de la température extérieure,
par exemple).
Par exemple :
Si les apports solaires sont bien maîtrisés par la conception de la façade, une
climatisation de 60 Watts/m² peut suffire. Des plafonds froids peuvent être prévus et
alimentés au régime entrée-sortie de 17° – 19°. L’eau à 19° peut être alors récupérée
pour préchauffer l’air neuf hygiénique. Et de l’eau à 17° diminue le risque de
condensation sur le plafond et donc le besoin de déshumidifier l’air. Au plus fort de
l’été, le régime de refroidissement 15° – 17° pourra être temporairement établi.
Si différentes salles de réunion sont prévues, l’architecte les disposera de telle façon
qu’elles soient alimentées sur un même réseau de préparation d’air (par exemple une
par étage, raccordée par une trémie commune). L’ingénieur prévoira une climatisation
à débit d’air variable (VAV), avec dans chaque local une bouche de pulsion
commandée par détecteur de présence. Le ventilateur travaillera à vitesse variable en
fonction de la demande réelle. Le groupe de préparation sera dimensionné avec un
facteur de simultanéité (défini de commun accord avec le Maître d’Ouvrage) pour tenir
compte du fait que toutes les salles ne seront pas occupées en même temps.
16/17
Si un local informatique est prévu, il sera heureux de l’associer avec des locaux
demandeurs de chaleur (au Nord, par exemple). Par exemple, un réseau de
climatisation à débit de réfrigérant variable permettrait d’assurer le transfert entre le
local donneur et les locaux demandeurs de chaleur.
17/17