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Moment cinétique

grandeur physique, moment de la


quantité de mouvement

Moment
cinétique

Un gyroscope tournant
sur un clou.
Unités SI kg m2 rad/s
DimensionM·L 2·T −1
Nature Grandeur
vectorielle
(pseudovec
teur)
conservativ
e extensive
Symbole ou
usuel
Lien à
d'autres
grandeurs

ConjuguéeVitesse de
rotation
Grandeur Angle plan
duale

En mécanique classique, le moment


cinétique (ou moment angulaire par
anglicisme) d'un point matériel M par
rapport à un point O est le moment de la
quantité de mouvement par rapport au
point O, c'est-à-dire le produit vectoriel :

Le moment cinétique d'un système


matériel est la somme des moments
cinétiques (par rapport au même point O)
des points matériels constituant le
système[1] :

Cette grandeur, considérée dans un


référentiel galiléen, dépend du choix de
l'origine O, par suite, il n'est pas possible
de combiner en général des moments
angulaires ayant des origines différentes.
Son unité est le kilogramme mètre carré
radian par seconde (kg m2 rad/s). Par
ailleurs, il s'agit d'un champ équiprojectif,
donc un torseur.

Le moment cinétique joue dans le cas


d'une rotation, un rôle analogue à celui
de la quantité de mouvement pour une
translation (cf. analogie entre rotation et
translation) : si la conservation de la
quantité de mouvement pour un système
isolé est liée à l'invariance par translation
dans l'espace (propriété d'homogénéité
de l'espace), la conservation du moment
cinétique est liée à l'isotropie de l'espace.
Le lien entre moment angulaire et
rotation est encore plus net en
mécanique analytique et surtout en
mécanique quantique (cf. moment
cinétique en mécanique quantique) où ce
concept est enrichi, avec l'apparition d'un
moment cinétique sans équivalent
classique (le spin).

Pour un point matériel, la variation


temporelle du moment cinétique est
donnée par la somme des moments des
forces appliquées à ce point. Ce résultat,
qui peut se généraliser à un système de
points, constitue le théorème du moment
cinétique et est l'analogue de la relation
fondamentale de la dynamique, qui lie
variation temporelle de la quantité de
mouvement et somme des forces
appliquées.

C'est un opérateur en mécanique


quantique, et un tenseur en relativité
restreinte.

Définition et propriétés
générales du moment
cinétique
Pour définir simplement la notion de
moment cinétique, il est utile de prendre
d'abord le cas simple d'un point matériel
(ou corps ponctuel), qui correspond à
une idéalisation où les dimensions d'un
système sont considérées comme
petites devant les distances
caractéristiques du mouvement étudié
(distance parcourue, rayon d'une
orbite…). Le système est alors modélisé
par un simple point géométrique (noté
M) auquel est associé sa masse m. Il est
ensuite possible de généraliser par
additivité la notion de moment cinétique
à un système quelconque, considéré
comme un ensemble de points matériels.

Cas d'un point matériel

Pour un point matériel M en mouvement


par rapport à un référentiel donné, de

vecteur position , le moment


cinétique (ou angulaire) par rapport
à un point O choisi comme origine est
défini par[2] :

où est la quantité de
mouvement de la particule. Le moment
cinétique est donc le moment de cette
dernière par rapport à O. Il dépend bien
sûr du point O ainsi que du référentiel
d'étude.

De façon évidente si le mouvement du


point matériel par rapport au référentiel
considéré est rectiligne, et que le point O
se trouve sur la trajectoire, les vecteurs
position et quantité de mouvement
seront colinéaires, et le moment
cinétique sera nul. En revanche, pour un
point O en dehors de la trajectoire, du
point de vue duquel la direction de
« tourne » par rapport à celle de , cela
ne sera plus vrai et le moment cinétique
ne sera plus nul, ni constant d'ailleurs.
Intuitivement, ceci permet de voir que

est lié d'une certaine manière à la


« rotation » du point matériel M autour de
l'origine O.

Il est possible de traduire cette vision


intuitive de façon générale et quantitative
en établissant la relation entre sa
variation temporelle (dérivée) du moment
cinétique et la somme des moments des
forces extérieures appliquées au
système : c'est le théorème du moment
cinétique.

Théorème du moment cinétique pour un


point matériel

La dérivation membre à membre de


l'expression du moment angulaire, en
notant que O est supposé fixe dans le
référentiel d'étude (R), permet d'obtenir :

,
puisque et sont

colinéaires.

Pour un point matériel la relation


fondamentale de la dynamique s'écrit :

Le membre de droite de l'équation


précédente représente la somme des

forces (réelles ou d'inertie) exercées


sur le corps.

En tenant compte de ceci dans


l'expression de la dérivée du moment
cinétique il vient l'équation suivante, dite
théorème du moment cinétique :

où est le

moment de la force par rapport au


point O supposé fixe dans le référentiel[3].
Cette grandeur (appelée en anglais
torque) correspond donc à la variation du
moment cinétique en O qu'engendre

l'action de la force .
Il est alors évident que si le moment

résultant est nul, alors

le moment cinétique est une


intégrale première du mouvement.

Interprétation physique : le théorème du


moment cinétique est similaire dans sa
forme à la relation fondamentale de la
dynamique. Si cette dernière relie forces
appliquées au point matériel et variation
de sa quantité de mouvement, le
théorème du moment cinétique relie la
somme des moments de ces forces par
rapport à un point donné et variation du
moment cinétique par rapport à ce
même point. Or le moment d'une force
par rapport à un point traduit en quelque
sorte la « propension » de cette force à
faire « tourner » le système autour de ce
point[4]. Intuitivement, le théorème du
moment cinétique est une sorte
d'équivalent de la relation fondamentale
de la dynamique pour ce qui est de la
rotation du point M par rapport à O.
Toutefois, c'est dans le formalisme de la
mécanique analytique que la relation
étroite entre moment cinétique et
rotations spatiales devient nettement
plus claire.
Exemples d'application

Un exemple simple est celui d'une


particule décrivant un cercle de centre

et de rayon : est dirigé selon l'axe

du disque et vaut . Le
sens du vecteur moment cinétique ne
recouvre pas une réalité physique mais
est une convention ; c'est un vecteur
axial.

Animation montrant la relation entre


la force (F), son moment par rapport à
l'origine (τ), le moment cinétique (L)
relatif à cette même origine, la
quantité de mouvement (p), pour un
mouvement de rotation autour d'un
axe.
La figure ci-contre permet de préciser les
relations entre les diverses grandeurs
physiques.

Par analogie avec la quantité de


mouvement, le moment cinétique permet
de définir l'analogue de la masse : le
moment d'inertie . En effet

( étant la vitesse angulaire du point ),


et . La notion de moment
d'inertie est détaillée plus loin dans la
partie consacrée à la définition du
moment cinétique pour un système
matériel.
En faisant correspondre à la vitesse
angulaire du point matériel le vecteur
axial , dit vecteur rotation, le
moment cinétique s'écrit finalement dans
ce cas :

Dans le cas d'un solide, le moment


cinétique et le vecteur rotation
instantanée ne sont en général pas

colinéaires, la relation entre et fait


alors intervenir un tenseur, dit d'inertie,
généralisant la notion précédente.
Cas d'un système matériel

Définition

La notion de moment cinétique se


généralise sans difficulté par additivité à
un système matériel, c'est-à-dire à un
corps que l'on ne peut pas assimiler à un
simple point géométrique. Le moment
angulaire total est obtenu en
additionnant ou intégrant le moment
angulaire de chacun de ses constituants.
Il est également possible de se placer
dans la limite des milieux continus pour
décrire certains systèmes mécaniques
(solides, notamment).
Suivant que l'on adopte un modèle
discret ou continu, le moment cinétique
du système (S) par rapport à un point O
s'écrit :

ou

Ces expressions générales ne sont guère


utilisables directement. Le théorème de
Koenig relatif au moment cinétique
permet d'en donner une forme plus
compréhensible physiquement.
Théorème de König (Koenig) pour le
moment cinétique

Article détaillé : Théorèmes de König


(mécanique).

Si C est le centre d'inertie du système, et


M la masse totale de celui-ci, alors il est
possible de montrer que pour tout
système matériel :

étant le

moment cinétique propre du système,


c'est-à-dire celui évalué dans le
référentiel barycentrique (R*) associé à
(R), qui est le référentiel lié à C dont les
axes sont en translation par rapport à
ceux de (R). En utilisant les propriétés du
centre d'inertie C il est possible de
montrer que le moment cinétique propre
ne dépend pas du point O où il est évalué,
et est tel que .

Physiquement, le théorème de König


exprime le fait que pour un système
matériel, le moment cinétique par rapport
à un point est la somme de celui du
centre d'inertie, affecté de la masse
totale du système, et du moment
cinétique propre du système. Il est donc
possible de séparer le mouvement du
centre d'inertie du mouvement propre du
système.

La séparation des deux types de moment


cinétique par le théorème est assez
intuitive : ainsi pour la Terre, dans un
référentiel héliocentrique, il est facile de
voir que le moment cinétique se
décompose en un moment cinétique
« orbital » lié à son mouvement de
révolution autour du Soleil, et un moment
cinétique « propre », lié à sa rotation
propre autour de l'axe des pôles.

Cas d'un solide : tenseur d'inertie

Article détaillé : Tenseur d'inertie.


Dans le cas particulier d'un solide idéal, il
est possible de donner une expression
générale du moment cinétique propre
en fonction du vecteur rotation propre du
solide (S) par rapport au référentiel
d'étude (R), noté [5].

En effet, dans le cas d'un solide idéal (S),


la vitesse de tout point Mi est donnée
dans le référentiel barycentrique (R*) par

le champ des vitesses


[6].

Par suite, le moment cinétique propre


du solide (S) est donné par :
,

en posant en coordonnées cartésiennes


et

, il vient pour les


différentes composantes de :

qui peut aussi s'écrire sous la forme


intrinsèque :

,
avec tenseur d'inertie du solide (S),
donné par :

Il en résulte qu'en général le moment


cinétique propre du solide n'est pas
colinéaire à son vecteur rotation dans
(R).

Le tenseur d'inertie est une


caractéristique propre du solide (S), et
donne la répartition des masses en son
sein. Il s'agit d'un tenseur symétrique.
Ses éléments diagonaux sont constitués
des moments d'inertie du solide par
rapport aux axes (Ox), (Oy) et (Oz)
respectivement, et ses éléments non
diagonaux sont égaux à l'opposé des
moments d'inertie par rapport aux plans
(xOy), (xOz) et (yOz).

Du fait de son caractère symétrique, il est


toujours possible de diagonaliser ce
tenseur par un choix judicieux des axes,
qui sont appelés alors axes principaux
d'inertie.

Moment cinétique et
isotropie
La notion d'isotropie de l'espace traduit
l'équivalence de toutes les directions
dans celui-ci: dire que l'espace est
isotrope signifie donc aussi qu'il est
invariant par toute rotation spatiale
autour d'un point quelconque. Cette
propriété est en particulier valable pour
un système dit isolé, c'est-à-dire qui n'est
soumis à aucune action extérieure.

Dans le formalisme hamiltonien[7], cela


implique que la fonction de Hamilton
de tout
système isolé de n points matériels soit
invariante par toute rotation globale du
système autour de l'origine O (arbitraire).
En particulier, cela sera valable pour une
rotation élémentaire arbitraire de vecteur

, telle que la variation du vecteur


position soit donnée par

En coordonnées cartésiennes, et en
l'absence de champ électromagnétique
(ou pour une particule non chargée) les
impulsions généralisées coïncident
avec les quantités de mouvement des
différents points matériels Mi[8]. Par suite

, et les équations
canoniques de Hamilton se mettent sous
la forme vectorielle :

.
La variation correspondante du
hamiltonien H résultant de la rotation

élémentaire de vecteur peut


s'exprimer par :

soit en tenant compte des équations de


Hamilton :

qui se met aussitôt sous la forme :


.

Puisque ce résultat est valable pour toute


rotation élémentaire arbitraire, l'isotropie
de l'espace pour un système isolé
implique alors que la quantité

, appelé moment

cinétique du système par rapport à


l'origine O, soit une constante du
mouvement. Il est clair que pour un seul
point matériel, est bien identique à la
définition donnée plus haut.
Par ailleurs en procédant toujours en
coordonnées cartésiennes, et compte
tenu du fait que ,
résultante des forces appliquées au point
matériel Mi, il est possible de déduire le
théorème du moment cinétique :

, étant la résultante du moment des


forces en O.

La conservation du moment cinétique


par rapport à un point O est donc
directement liée à l'invariance par
rotation du hamiltonien (ou du
Lagrangien) du système: c'est en
particulier le cas pour un système non
isolé mais soumis à un champ extérieur
possédant une invariance par rotation
autour de O. Ce type de champ très
important en physique est un champ à
force centrale, de centre de force O : son
mouvement est alors caractérisé par la
conservation du moment cinétique du
système par rapport à O.

De même, l'invariance par rotation autour


d'un axe donné du hamiltonien du
système (symétrie axiale) impliquera la
conservation de la composante du
moment cinétique du système par
rapport à cet axe, puisque alors
pour toute rotation élémentaire autour de
cet axe. Le moment résultant des
forces appliquée en O, donc la dérivée du
moment cinétique en ce même point, est,
elle, directement liée à la variation du
hamiltonien dans une rotation
élémentaire du système d'un angle δϕ
autour de O.

Enfin, il est possible en utilisant les


crochets de Poisson de montrer la
relation suivante entre les composantes
cartésiennes du moment cinétique,
en posant
:

, étant le
symbole de Levi-Civita.
Cette relation à une forme très proche de
celle de la relation de commutation des
opérateurs de moment cinétique en
mécanique quantique :

Moment cinétique et
mouvement à force centrale
Article détaillé : mouvement à force
centrale.
Cas général

Notion de force centrale

0:18

Démonstration du moment angulaire

Un cas particulier très important


d'utilisation du moment cinétique est
celui du mouvement à force centrale, pour
lequel le moment cinétique est conservé.

La notion de force centrale est définie de


diverses façons suivant les auteurs :

- soit comme une force dont la


direction passe par un point fixe dans
(R), appelé centre de force, donc en

posant telle que à

tout instant, F étant quelconque : il s'agit


donc d'une définition purement
géométrique;

- soit comme une force dont non


seulement la direction passe à tout
instant par un point fixe O, mais qui
dérive d'un potentiel ne
dépendant que de la distance au centre
de force : il s'agit donc d'une force
également conservative.

Si en pratique les cas de mouvement à


force centrale se limitent le plus souvent
à des forces conservatives (gravitation
par exemple), il est utile de distinguer les
deux notions de force centrale et de force
conservative. Aussi une force sera
considérée comme centrale si à tout
instant sa direction passe par un point fixe
O, qu'elle soit ou non conservative.

Ceci permet de distinguer dans les


conséquences du caractère central de la
force ce qui est lié à l'aspect
géométrique ( est toujours colinéraire à
) de ce qui est lié à un éventuel
caractère conservatif, donc le fait que
l'énergie mécanique du point matériel est
conservée.
Ainsi si toute force dérivant d'un potentiel
scalaire dépendant uniquement de la
distance r à l'origine est centrale, une
force non conservative a priori comme la
tension du fil d'un pendule simple, qui
pointe à tout instant vers le point de
fixation du pendule, sera également
considérée comme une force centrale
avec cette définition[9].

Conservation du moment cinétique et


planéité de la trajectoire

Article détaillé : Conservation du


moment cinétique.

Le mouvement d'un point matériel M


sous le seul effet d'une force centrale est
un exemple de mouvement pour lequel le
moment cinétique par rapport au centre
de force est conservé[10]. En effet, en
prenant pour origine le centre de force O,
le théorème du moment cinétique
donne :

, puisque

et sont à tout instant


colinéaires si la force est centrale.

Par suite le moment cinétique

est une intégrale


première du mouvement, et donc le
vecteur position et la quantité de
mouvement du corps sont à tout
instant perpendiculaires à un vecteur de
direction constante : la trajectoire est
donc plane, entièrement contenue dans

le plan perpendiculaire à
(l'indice « 0 » désigne les valeurs initiales
des grandeurs).

Le mouvement ne comportant que deux


degrés de liberté, il est possible de se
placer en coordonnées polaires (r,θ) dans
le plan de la trajectoire. Il vient ainsi

, avec
constante.
Loi des aires et formule de Binet

La conservation du moment cinétique


par rapport au centre de force O peut
s'interpréter physiquement par le fait que
non seulement la trajectoire est plane
mais également que le vecteur position
du point matériel balaie des aires égales
en des temps égaux, autrement dit que le
mouvement vérifie la loi des aires, mis en
évidence par Kepler en 1609 dans le cas
du mouvement des planètes (cf. loi de
Kepler)[11].

En effet en posant (=
constante), l'aire élémentaire balayée
par pendant la durée dt s'écrit
. Par suite le
taux de variation de cette aire balayée,

appelé vitesse aréolaire est


bien une constante, la quantité C est
souvent appelée pour cette raison
constante des aires.

Par ailleurs, le fait que soit une


constante du mouvement permet
d'exprimer sous la forme
avec u=1/r. On peut alors éliminer dans
les formules cinématiques donnant la
vitesse et l'accélération du point matériel
en coordonnées polaires, ce qui conduit
à établir les deux formules de Binet. En
particulier il est possible de démontrer
que l'accélération du point matériel se
met alors sous la forme :

, (2e

de formule de Binet).

Bien entendu, cette formule montre bien


que l'accélération est dirigée vers le
centre de force, puisque la force l'est,
comme le prévoit la relation
fondamentale de la dynamique. Il est
utile de souligner que la loi des aires
comme les formules de Binet sont des
conséquences du seul caractère central
de la force, et n'implique pas que celle-ci
soit conservative.
Séparation radiale-angulaire de l'énergie
cinétique et barrière centrifuge

Compte tenu du fait que

en coordonnées
polaires, l'énergie cinétique du point
matériel peut dans le cas d'un
mouvement à force centrale se séparer
en une partie dite radiale et une partie
dite angulaire. En effet il vient aussitôt :

le premier terme est identique à celui


qu'aurait l'énergie cinétique du point

matériel s'il se déplaçait à vitesse


le long de la direction , et donc est
correspond à l’énergie cinétique radiale.
Le second terme, dit angulaire de par son
lien avec le mouvement orthoradial,
correspond plutôt à une énergie
potentielle répulsive en 1/r^2, dans la
mesure où L est constant, pour un point
matériel considéré comme en
mouvement unidimensionnel selon la
direction radiale. Ce terme est souvent
appelé barrière centrifuge.

Si là encore la séparation radiale-


angulaire de l'énergie cinétique est
uniquement la conséquence du caractère
central de la force et ne nécessite
nullement que celle-ci soit conservative,
elle a une importance particulière dans
ce dernier cas, car il est alors possible de
se ramener à un mouvement
unidimensionnel.

Cas où la force centrale dérive d'une


énergie potentielle

Article détaillé : problème à deux corps.

Si la force centrale dérive d'une


énergie potentielle , l'énergie
mécanique du corps se met sous la

forme: avec

, énergie

potentielle effective.
Le problème se réduit alors à un
mouvement unidimensionnel d'une
particule fictive dans un potentiel

. Le terme étant positif et

croissant à courte distance, il joue le rôle


de « barrière de potentiel centrifuge ». La
nature des mouvements possibles
dépend alors du potentiel V(r) ainsi que
de l'énergie mécanique totale du point
matériel.

En général les trajectoires obtenues pour


une énergie potentielle V(r) quelconque
ne sont pas des courbes fermées : seuls
le potentiel coulombien attractif

(K constante) et le
potentiel harmonique en
donneront (Théorème de Bertrand)[12]
(cf. problème à deux corps).

Moment cinétique relativiste


La notion de moment cinétique peut être
définie dans le cadre de la théorie de la
relativité restreinte, sous la forme d'un
tenseur antisymétrique[13].

Dans le domaine relativiste, il n'est pas


possible de considérer les coordonnées
d'espace indépendamment du temps, et
aux vecteurs position et quantité de
mouvement de la mécanique
newtonienne, correspondent deux
quadrivecteurs :
le quadrivecteur position-temps, noté
, avec ;
le quadrivecteur impulsion-énergie,
noté , avec

, où

et
correspondent respectivement à
l'énergie et la quantité de mouvement
relativistes de la particule. Le
quadrivecteur impulsion-énergie est en
fait donné par où est le
quadrivecteur vitesse, défini par

étant le vecteur vitesse « ordinaire » de


la particule, et le temps propre.
Les composantes de ces deux
quadrivecteurs étant notées et
avec α = 0,1,2,3, il est possible de définir
un (quadri)tenseur contravariant
antisymétrique du second ordre
appelé (quadri)tenseur moment
cinétique dont les composantes sont
données par :

du fait de son caractère antisymétrique,


ce tenseur ne possède en réalité que 6
composantes indépendantes, trois
mixtes (M01, M02 et M03) et trois autres
du genre espace (M12, M23 et M13). En
explicitant ces dernières, il vient
aussitôt :
,

où représentent les
composantes cartésiennes du moment
cinétique non relativiste. Dans la limite
des faibles vitesses devant c, γ → 1 et les
trois composantes spatiales
indépendantes du tenseur coïncident, au
signe près, à celle du moment cinétique
« ordinaire ».

Notes et références
1. Il est important de souligner qu'en
général le moment cinétique d'un
ensemble de points n'est pas égal au
moment de sa quantité de
mouvement totale.
2. La notation est celle du produit
vectoriel.
3. Par rapport à un point O mobile dans
(R), le théorème du moment
cinétique s'écrit :

, la seule différence vient de l'addition

d'un terme complémentaire


dans le membre de gauche de la
relation précédente.
4. De façon plus rigoureuse, il faut
considérer un axe ΔO passant par O
et perpendiculaire au plan formé par
, de vecteur unitaire . Le
moment par rapport à l'axe ΔO est
alors donné par

, avec θ angle entre et , dΔ étant


la distance entre l'axe ΔO et la droite
support de (ou bras de levier).
Cette quantité traduit bien l'effet de
en ce qui concerne la rotation de
M autour de l'axe ΔO.
5. De façon simple, ce vecteur traduit la
rotation d'un système de
coordonnées rigidement lié au solide
par rapport à (R). Il s'agit aussi du
vecteur rotation propre par rapport à
(R*) puisque par définition ce
référentiel est en translation
relativement à (R).
6. Cette relation est directement liée au
fait que la distance entre deux points
matériels quelconques est supposée
invariante.
7. La démonstration se fait de la même
façon en formalisme Lagrangien, en
tenant compte du fait que par

définition .
8. En présence d'un champ
électromagnétique, et en
coordonnées cartésiennes, le
moment conjugué est pour une
particule de charge est donné par
.
9. Dans cette situation cependant
s'ajoute le poids de la masselotte
attachée au fils, qui est une force
non-centrale
10. Cependant l'exemple le plus
important (et « historique ») de
mouvement à force centrale est le
problème à deux corps, pour lequel
on considère deux points matériels
en interaction gravitationnelle.
Comme il est indiqué dans l'article
qui y est consacré, il se ramène en
fait à un problème à un seul corps
(particule fictive) soumis à une force
centrale, aussi la situation envisagée
ici à un intérêt.
11. Kepler a mis en évidence cette
propriété par le calcul, sans pouvoir
l'expliquer. C'est Newton en 1687 qui
expliquera l'origine de cette « loi ».
12. Cela provient de l'existence, pour ces
potentiels, d'une intégrale première
additionnelle (pour le potentiel
coulombien, il s'agit du vecteur de
Runge-Lenz), associé à une symétrie
supplémentaire (par transformation
du groupe O(4)).
13. Pour cette partie, cf. Herbert
Goldstein, Charles P. Poole Jr. et
John L. Safko, Classical Mechanics
[détail des éditions] et Lev Landau et
Evgueni Lifchits, Physique théorique,
t. 2 : Théorie des champs [détail des
éditions], chapitre 2.
Voir aussi

Articles connexes

Moment (mécanique)
Problème à deux corps
Problème à N corps
Moment cinétique (mécanique
quantique)
Moment cinétique (relativité)
Moment cinétique orbital et spin en
mécanique quantique
Moment cinétique spécifique
Moment d'inertie
Pseudovecteur
Bibliographie

Lev Landau et Evgueni Lifchits,


Physique théorique, t. 1 : Mécanique
[détail des éditions]
Herbert Goldstein, Charles P. Poole Jr.
et John L. Safko, Classical Mechanics
[détail des éditions]
Perez, Cours de physique : mécanique -
6e édition, Masson, Paris, 2001.
Yo-Yo, billard, boomerang, la physique
des objets tournants, ed Belin,2001,
(ISBN 2 84245 016 7)

Liens externes

Vidéos d'illustration :
(fr) Une vidéo explicative sur la
conservation du moment
cinétique (http://videosphysique.bl
ogspot.fr/2011/02/conservation-d
u-moment-cinetique-avec.htm
l) [archive]
(fr) Une autre vidéo illustrant la
conservation du moment
cinétique (http://www.canal-u.tv/vi
deo/tele2sciences/la_centrifugeu
se.6676) [archive]
(fr) Liens vers diverses vidéos
illustrant la notion de moment
cinétique et sa conservation (htt
p://www.fundp.ac.be/sciences/ph
ysique/udp/videos/moment-cineti
que.html) [archive]

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