Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1{éfcre ICC
www.editions-organisation.com
Groupe Eyrolles 1 Diffusion Geodif 1 Distribution Sodis 36,70 €
Table des matières
Avant-propos .............................................. 9
Bibliographie 419
AVANT PROPOS
J'écris d'abord pout: moi-même. C'est comme cela que j'apprends. J'ai
écrit ce livre parce que je m'intéressais à la manière dont les organisations s'y
prennent pour formuler leur stratégie, et parce que je pensais qu'il me fallait
d'abord apprendre comment elles se structurent elles·mêmes. J'ai ainsi com-
mencé à rassembler la littérature touchant à ce domaine, autant qu'il m'a été
possible de le faire, puis j'ai cherché à expliquer comment les organisations
se structurent.
La tâche ne s'est pas avérée aisée. C'est parce qu'elle est linéaire que l'écri·
ture est si difficile; ce livre contient environ 140000 mots mis bout à bout en
une suite linéaire unique. Mais le monde n'est pas linéaire, en particulier Je
monde des organisations. Il est la résultante complexe de flux qui se mêlent
les uns aux autres - parallèles, circulaires, réciproques.
J'ai commencé avec deux pleines boîtes, contenant plus de deux cents
articles et extraits d'ouvrages. Si j'avais voulu en faire un c manuel :. de forme
traditionnelle, je me serais contenté de passer en revue cette littérature, en
regroupant ces articles paf c écoles de pensée) et en exposant ce que chacune
d'enes a à dire, sans beaucoup me préoccuper des incohérences. Mais teHe
n'était pas mon intention. Ce que je voulais, c'est répondre à la question:
comment les organisations se structurent eJles-mêmes? Il me fallait donc
prendre dans les articles et ouvrages les pièces et les morceaux utiles, puis
les fondre en une réponse unique. En d'autres termes, c'est une synthèse à
laquelle je voulais parvenir, de façon précise, une synthèse de la littérature
10 STRUCTURE ET DYNAMIQUE DES ORGANISATIONS
qui décrive ce que les organisations font réellement el qui soit fondée sur
la recherche empirique.
J'ai donc commencé à lire et à accumuler des notes sur des fiches, jus-
qu'à ce que la pile de fiches atteigne plus de 30 centimètres d'épaisseur. Puis.
j'ai essayé de rassembler tous ces éléments en un tout cohérent qui soit un
premier jet du livre - cette suite linéaire unique. Aucun travail ne m'a jamais
plus frustré que celui-là, comme peuvent l'attester ceux qui se sont aventurés
dans mon sous-sol pendant ces sombres mois. (Une bonne partie de cette
frustration peut être attribuée à la masse considérable des recherches qui
compliquent inutilement un sujet déjà complexe - des études faites de très
loin, qui confondent des perceptions vagues de dlmensions vagues avec !e
monde réel des organisations, et qui mélangent les organisations de façon
telle qu'on est incapable d'en comprendre le contexte). Mais, graduellement,
je suis parvenu à mettre l'ensemble sous la forme d'un premier jet de presque
deux cents pages. Pas mal pour ce qui, au départ. ne devait être qu'un cha-
pitre d'un autre livre !
En y repensant, j'ai l'impression d'avoir travaillé sur un puzzle géant
auquel manquaient de nombreuses pièces. Ouelques-unes des pii!ces que j'avais,
paraissaient avoir une place évidente, et quand il y en avait un nombre suffi-
sant, une image commençait d'émerger dans mon esprit. Par la suite, chaque
nouvelle pièce clarifiait cette image. Ouand j'eus fini, reus l'impression d'avoir
trouvé la place logique de toutes les pièces dont je disposais. En fait, l'image
était devenue si nette que je pensais pouvoir avec confiance décrire queIques-
unes des pièces manquantes. (Et décrire aussi d'autres images:' en écrivant
sur la formation des organisations, comme on le verra, j'ai beaucoup appris
sur la formulation des stratégies, sur la démocratie et l'aliénation dans les
organisations, et sur d'autres sujets. La structure paraît être à la base de
nombreuses questions qu'on se pose sur les organisations). De cette façon,
si aucun travail ne m'a apporté plus de frustration, aucun résultat ne me
donnera vraisemblablement jamais autant de satisfaction. L'image est peut-
être trop nette - le monde réel n'est pas aussi limpide que celui qui est
décrit dans ce livre. Mais J'image est présentée telle qu'elle est apparue. Par
ailleurs, qui voudrait d'une théorie qui n'est pas Jimpide !
La lecture et la rédaction du premier jet ont été faites environ en six
mois de travail à plein temps (si je peux faire confiance à ma mauvaise
mémoire). C'était la partie la plus difficile. Restait à rédiger, à préparer Jes
diagrammes, à insérer Jes citations, à préparer la bibliographie, à réécrire, à
dactylographier, à réviser, à faire circuler un manuscrit, à lire encore (quatre~
vingt-douze articles supplémentaires), à réécrire, à redactylographier, à re-
réécrire, à re-redactylographier avant que le manuscrit ne soit prêt pour
l'éditeur (puis il a fanu obtenir Jes permissions de citer, revoir, réviser, renre
Jes épreuves et préparer l'index). Tout ceci a demandé vingt-quatre mois (plus
douze mois pour la production). Et, dans cette seconde étape, ont été impli-
quées un certain nombre de personnes, que je voudrais remercier.
La moitié du travail a été faite' à Aix-en-Provence 011 j'ai passé une
année sabbatique prolongée. Aix n'est pas un endroit où écrire un livre. C'est
AVANT-PROPOS 11
est contenue dans Jes deux premières sections de chacun de ces chapitres
sur «la description de la structure de base) et sur ses c conditions). La
dernière section de chacun de qes chapitres porte sur quelques questions
relatives à la configuration structurelle étudiée: elle peut être considérée comme
une garniture dont on peut se servir en fonction de son goût. Et le chapitre 22
sert de digestif; je pense qu'il est nécessaire pour assurer la bonne digestion
de ce repas substantiel.
En ce qui concerne les chapitres situés entre l'introduction et la syn-
thèse, je suggère au lecteur ou à ]a lectrice déjà familiarisé(e) avec le sujet,
de lire complètement les chapitres Il et 12, de se focaliser sur tout ce qui
peut lui paraître nouveau dans les chapitres 8 à 10 ct 13 à 16, et de lire
rapidement Je reste du livre. Cette lecture rapide est facilitée par l'emploi de
caractères gras (comme celuj·ci) pour les pb rases dés qui, prises ensemble,
résument tous les points essentiels du livre. La lecture de toutes les phrases
clés des seize premiers chapitres sera pour la personne connaissant le domaine,
Je minimum indispensable lui permettant de percevoir le développement des
arguments et le vocabulaire qui sont nécessaires pour apprécier les six der-
Diers chapitres. Parcourir les pages pour lire ces phrases permettra au~si au
lecteur de prendre connaissance des figures que nous avons placées en grand
nombre pour aider la compréhension de ces phénomènes très fortement non
linéaires, et lui donnera ]a possibilité, s'il rencontre un élément nouveau ou
inattendu, d'explorer les paragraphes correspondants. C~s phrases, cependant,
ne suffiront pas au lecteur qui débute dans Je domaine. Pour lui, elles servi-
ront p1utôt à mettre en relief les points clés (aucun autre résumé ne figure
dans le livre), et permettront peut-être à certains de laisser de côté leurs
marqueurs jaunes.
Et maintenant, bon appétit !
1
L'ESSENCE DE LA STRUCTURE
temps pour former Mil. Bisque, les trois nouveaux assistants savaient d'em-
blée ce qu'il fallait faire, et s'intégrèrent très rapidement; même avec cinq
personnes la coordination ne présentait aucun problème.
Cependant, avec l'arrivée de deux nouveaux assistants, des problèmes
de coordination commencèrent à apparaître. Un jour, Mil. Bisque trébucha
sur un seau de vernis et cassa cinq poteries; un autre jour, Mn.. Raku s'aperçut
en ouvrant le four que Jes suspensions pour plantes avaient été vernies par
erreur de couleur fuchsia. A ce moment, elle comprit que la coordination
entre les sept personnes de son petit atelier de poterie ne pouvait plus être
uniquement faite de façon informelle. (Dans un groupe de sept personnes,
si on prend les membres deux à deux, il y ft 21 paires différentes, donc 21
c canaux de communication >.) A cette difficulté s'ajoutait le fait que Mm~ Raku,
qui se faisait appeler présidente de la Société des Céramiques, devait consa-
crer de plus en plus de son temps aux clients; de fait, on la voyait moins
souvent en blue jeans qu'habillée d'une robe élégante. Elle dut alors nommer
Mil. Bisque responsable de l'atelier, chargée à plein temps de la supervision
et de ]a coordination des cinq personnes qui fabriquaient ]a poterie.
L'entreprise continua à croître. Des changements très importants $e pro-
duisirent après qu'on eût fait intervenir un consultant en organisation. Sur
ses conseils, l'atelier fut réorganisé en quatre lignes de produit - pots, cen-
driers, suspensions et animaux en céramique chaque opérateur était spé-
cialisé dans l'une d'elles: le premier préparait l'argile, Je second faisait ]a
mise en forme, etc. La production se fit ainsi sous la forme de quatre chaînes
de fabrication. Chacun travaillait en suivant des normes précises, à un rythme
qui permettait la coordination de l'ensemble. Bien entendu, la Société des
Céramiques ne vendait plus aux boutiques d'artisanat; Mme Raku n'acceptait
que les grosses commandes el la plupart des ventes se faisait à des chaînes
de magasins.
Les ambitions de Mme Raku étaient sans limites, (':1 quand J'occasion
se présenta de diversifier son activité, elle ]a saisit: tuiles de céramique, gar-
nitures de salle de bain, et enfin briques d'argile. L'entreprise fut par la suite
organisée en trois divisions: produits de consommation, produits pour ]a
construction, et produits industriels. De son bureau situé au cinquante-
cinquième étage de ]a Tour de la Poterie, elle coordonnait les activités des
divisions, analysant leurs performances chaque trimestre, et prenant les
choses en mains lorsque les taux de profit et de croissance n'atteignaient pas
Jes objectifs préws. Un jour qu'eUe était assise à son bureau, examinant ces
budgets, M- Raku regarda autour d'elle le paysage des gratte-ciel qui J'en-
tourait, et décida de rebaptiser son entreprise c CeramiCo ).
Toute activité humaine organisée - de la poterie à l'envoi d'un homme
sur ]a lune - doit répondre à deux exigences fondamentales et contradic-
toires: la division du travail entre les différentes tâches à accomplir et la
coordination de ces tâches pour l'accomplissement du travail. La structure
d'une organisation peut être dé6nie simpleDMJlt comme la somme fotale des
moyens employa pour diviser le tra1'8i1 entre tâches distinctes et pour ensuite
ISSUrer la coordlDation Décessaire entre ces tâches.
L'ESSENCE DE LA STRUCTURE 19
L'AJUSTEMENT MUTUEL
L'ajustement mutuel réalise la coordination du travail par simple com-
munication informelle. Grâce à l'ajustement mutuel, le contrôle du travail
reste entre les mains de l'opérateur, comme indiqué dans la Figure 1.1. (a).
A cause de sa simplicité, l'ajustement est natux:ellement utilisé dans les orga-
nisations les plus simples: par exemple, les deux rameurs d'un canoë ou les
quelques personnes d'un atelier de poterie. Paradoxalement, il est aussi utilisé
dans les organisations les plus complexes parce qu'il est, comme nous le
verrons plus loin, Je seul qui marcbe dans des circonstances extrêmement dif-
ficiles. Considérez par exemple .l'organisation chargée d'envoyer un homme
sur la lune pour la première fois. Une telle activité requiert une division du
travail incroyablement élaborée entre des milliers de spécialistes de toutes
disciplines. Mais au départ, personne ne sait exactement ce qu'il faudra faire.
Cette connaissance se' développe à mesure que le travail avance. Malgré Je
recours à d'autres mécanismes de coordination, le succès de l'entreprise dépend
essentiellement de la capacité qu'ont les spécialistes de s'adapter les uns aux
autres le long d'un chemin qu'ils découvrent à mesure, ce qui n'èst en somme
pas très différent de la situation des deux rameurs dans le canoë 3.
LA SUPERVISION DIRECTE
A mesure qu'une organisation croît et quitte l'état de simpHcité primitive
1... Des travaux rk:ents dans le domaine du contrôle, 01& cybernétique, ont montré (que
10 contrôle et la coordination) wnt de même essence. (Lilt~r", 1965, p. 233).
2. Cette typologie reft~te en partie les conclusions de Simon (1957), March el Simon (19S8)
et Galbraith (1973).
3. Pour un uposé théorique détaiUé $ur 111$ divenc:.s manières utilisées par des décideurs
indépendants pour coordonner leurs actions, voir Lîndblom (19&S. chapitres 2-5).
20 STRUCTURE ET DYNAMIQUE DES ORGANISATIONS
dans lequel elle se trouvait au départ (quand jl y avait cinq ou six personnes
dans l'atelier de poterie par exemple), on voit apparaitre un second méca-
nisme de coordination. La supervision directe est le mécanisme de coordina-
tion par lequel une personne se trou1'e investie de la responsabülté du travail
des au Ires. Le responsable leur donne des instructions et contrôle leur travail,
comme indiqué dans ]a Figure 1.1. (h). On a, en fait, un cerveau qui contrôle
plusieurs mains.
C Cadre
Analyste Al----t
o)4ll---_t-(o o
Opérateur Opérateur
(c) Standardisation
LA STANDARDISATION
Le travail peut être coordonné par d'autres moyens que l'ajustement
mutuel ou la supervision directe; il peut y avoir standQl'diséltion: c La coor-
dination des diverses parties est incorporée dans Je programme (de travail)
dès la conception, 'et Je besoin de communication continue s'cn trouve réduit ~
(March ct Simon, 1958, p. 162). En quelque sorte, la coordination est faite
dès le stade de la planche li. dessin, ·avant m8me quc Je travail ne commence.
L'ESSENCE DE LA STRUCTURE 21
Les ouvriers qui travaillent sur une chaîne de montage, et les chirurgIens
dans une salle d'opération, n'ont nul besoin de se proocl:upcr de la coordi-
J'tation avec leurs collègues dans la plupart des circonstances: ils sa\e!lt elt3C-
tement à quoi HAl peuvent s'attendre de la part des autres et font leur travail
en tenant compte de cette connaissance.
La Figure 1.1. (c) montre quels sont les trois types fondamentaux de
standardisation. Le procédé de travail, les produits, ainsi que les qualifica-
tions des opérateurs peuvent chacun être conçus de façon à respecter des
normes préétablies.
utiliser pour préparer l'argile: on lui demande seulement de préparer des pains
d'argile de deux kilos. A sa suite, celui qui rait la mise en forme sait qu'avec
une telle qùantité d'argile, il pourra faire un pot dont les dimensions, spéci-
fiées, constituent les normes de sa propre production.
Lorsque les résultats sont standardisés, les interfaces entre les tâches sont
prédéterminées, comme par exemple dans le cas du relieur qui sait que les
pages imprimées qu'il reçoit d'un collègue et la couverture qu'il reçoit d'un
autre, s'assembleront parfaitement les unes à l'autre. Pareillement, l'interface
entre les directeurs de division et la direction générale de l'entreprise Cera-
mica était constituée par des normes de performance. Il était demandé aux
responsables de divisions d'atteindre chaque trimestre des taux de profits et
de croissance spécifiée: c'était leur affaire de savoir comment y parvenir.
4. On peut apparemment dire la mfme chose l propos d'opûalions beaucoup plus com-
pleus, comme une opération l cœur ouvert qui dure cinq heures observ6e de bout en bout
par Gosselill (1978).
L'ESSENCE DE LA STRUCTURE 23
Standardisation
/ ' du travail ~
Ajùstement - - - - I I...... Supervision .. Standardisation JI Ajustement
Mutuel Directe ~ des produits ./ Mutuel
--.......... Standardisation/"
des qualifications
avoir besoin d'ulle structure plus souple qui utilise plus d'ajustement mutuel.
Par la suite, deux chercheurs de Harvard, Paul Lawrence et Jay Lorsch (1967)
ont trouvé que l'environnement de l'organisation affecte de façon significative
le choix de la structure, à la suite d'une étude comparative d'entreprises
d'emballage, d'alimentation et de matières plastiques. Opérant dans un envi-
ronnement assez simple et stable, les premières utilisaient de préférence la
supervision directe et la standardisation; par contre, les entreprises fabri-
quant des matières plastiques, placées dans un environnement plus dynamique
et plus complexe, utilisaient plus volontiers J'ajustement mutuel; ct les entre-
prises d'alimentation se situaient de façon intermédiaire.
Un autre groupe, mené par Derek Pugh à l'Universit~ d'Aston cn Angle-
terre, découvrit que la taille est le facteur qui explique le mieux nombre des
caractéristiques de la structure (Pugh et al., 1963-1964, 1968, 1969 a, b;
Hickson et aL, 1969). Par exemple, la standardisation est un mécanisme de
coordination d'autant plus important que la taille de l'organisation est grande.
Les résultats du c groupe d'Aslon :t sonl fondés sur l'étude d'échantillons impor-
tants d'organisations diverses. Ils ont été régulièrement confirmés (voir entre
autres Inkson et al., 1970; Child, ] 972) et ont stimulé d'autres recherches sur
les relations entre la structure et divers facleurs de contingence. Par exemple,
Khandwalla (1973 a, b; 1974 a) a recue,illi des données sur soixante-dix-neuf
entreprises américaines el cent trois entreprises canadiennes, et découvert
que les reJations entre structure, technologie, taille et environnement sont
plus complexes que les études précédentes ne l'itldiquent.
En résumé, nous avons une littérature qui est fondée sur l'observation
empirique, qui est importante et en croissance rapide, et dont une grande
partie est récente. Cette littérature porte aussi la marque d'une construction
progressive dans laquelle chacun des travaux est fondé sur la compréhension
que permettent ceux qui le précèdent. Potentiellement, cette littérature a beau-
coup à nous dire sur la façon dont les entreprises se structurent elles-mêmes.
Elle manque, par contre, d'une synthèse qui permette de rassembler les décou-
vertes éparses en un ensemble cohérent. Pour reprendre une vieilJe expres-
sion hongroise, chacun s'est occupé de son propre moulin, conscient de ce
que les autres s'occupaient du leur, personne n'acceptant de quitter: son mou-
lin pour fondre ensembJe les travaux de ses collègues. On dispose de quelques
revues de la littérature, qui se limitent à passer c d'un sujet à J'autre sans
une vue claire de ce que sont les organisations:t ou qui rassemblent des tra-
vaux divers c en laissant le lecteur se débrouiller pour faire la synthèse,
(Perrow, 1973, p. 7).
Le présent livre 8 été écrit en partaot de l'idée que, pour ce qui concerne
la structure des organisations, la littérature a pris un refard notable sur la
recherthe : le besoin se fait sentir de prendre du recul par rapport à la rether-
che, de l'analyser dans son eontexte et d'en tirer une synthèse utilisable.
L'objectif de ce livre esl de donner cette- synthèse.
Un défaut. Ce livre ne commence pas en abordant directemenl la litté-
rature sur fa stratégie des organisations. Et ceci parce qu'elle souffre d'un
28 STRUCTURE ET DYNAMlQUE DES ORGANISATIONS
l 1 1
gence,. qui les affectent. Cest là qu'on trouve la plus grande partie des
recherches contemporaines. Nous commençons par traiter, au chapitre 12.
de l'efficacité organisationnelle. Ce qui est établi avec quelque certitude sur
ce sujet suggère que les choix de structure sont dictés à un degré majeur
d'abord par la situation de l'organisation, ensuite par la nécessit6 du main-
tien d'une certaine cohérence interne entre les paramètres de conception. A
partir de ce point de vue, nous formulons seize hypothèses qui résument ]a
majeure partie de ce qui est connu sur les telations entre structure et situa-
tion, Le chapitre 13 traite de 1'influence de 1'âge et de ]a taille sur ]a struc-
ture. Le chapitre 14 traite de la technologie, Je chapitre 1S de J'environne-
ment et Je chapitre 16 du pouvoir. Bien qu'on avance vers la synthèse, on
L'ESSENCE DE LA STRUCTURE 31