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STRATÉGIQUE
Objectifs:
Distinguer les différents types de décision
Reconnaître les facteurs qui influencent la prise de décision
Décrire le processus de prise de décision
Maitriser les différents modèles de prise de décision
Connaître les limites des modèles de prise de décision
1. LES DIFFÉRENTS ENVIRONNEMENTS
DE LA PRISE DE DÉCISION
• Ces différents environnements vont influencer la capacité du manager à prendre la bonne décision:
Environnement certain et incertain
-On parle de décision informée lorsque le manager dispose de toute l’information nécessaire. Ex du Viaduc
de Millau
-En général les décisions managériales sont prises en situation d’incertitude c’est-à-dire avec peu
d’informations disponibles .
Environnement risqué
-Un environnement risqué est un environnement ou les décideurs sont en mesure de formuler un
raisonnement probabiliste entre les différentes alternatives. Il n’y pas de certitude qu’un évènement se
produise mais le décideur peut s’attendre à sa réalisation dans 40% des cas.
-Le management des risques correspond à l’identification , l’analyse , l’évaluation et la mise en place des
mesures pour éviter ou minimiser les risques.
Environnement ambigu
-les situations ambiguës correspondent aux situations ou les objectifs ne sont pas distinctement identifiés.
-les liens de causalité entre les actions et les résultats ne sont pas clairement établies.
- L’ambiguïté est une situation intermédiaire entre le risque et l’incertitude.
C’est le rôle du manager de distinguer l’ambiguïté qui peut être transformée en risque ( avec investissement en
recherche d’informations ou de connaissances complémentaires ) de celle qui relève de l’incertitude.
-Dans tous les cas la situation ne doit pas rester ambiguë car l’ambiguïté affecte le moral des collaborateurs et conduit à
un gaspillage des ressources et à une mauvaise coordination entre les activités
-Selon les cultures , l’ambiguïté n’est pas perçue de la même manière.
-EX. Asie et Europe
VUCA
COMPLEXITÉ VOLATILITÉ
• Caractéristiques: de nombreux sous systèmes sont • Caractéristiques : les conditions changent rapidement et ces
interconnectés, le manager est confronté à de nombreuses changements ne sont pas prévisibles . Toutefois les actions à
variables. mener sont connues du manager. Les connaissances nécessaires
sont disponibles , mais des effets de surprise ou un manque de
• Il n’est pas possible d’obtenir une information complète réactivité rend la situation difficile .
car elle est trop complexe et trop volumineuse pour que le
• Exemple: une fluctuation forte des matières premières qui ne
manager en prenne réellement compte. permet pas au manager en charge des achats d’optimiser
• Exemple: l’organisation produit et commercialise dans de correctement le sourcing.
nombreux pays dont les lois , la fiscalité et la culture • La disponibilités des produits et leurs prix sont potentiellement
diffèrent. Il est donc difficile de tout intégrer et optimiser. problématiques.
• Approches: restructurer afin de délimiter chaque sous • Approches: développer un petit nombre de scénarios qu’il
système et permettre d’optimiser partie par partie faudra déployer rapidement en fonction des situations les plus
probables. Par ex. utiliser une matière première de substitution.
ENVIRONNEMENT VUCA ET DÉCISION
AMBIGUITY INCERTITUDE
• Caractéristiques: Les relations de cause à effet sont • Caractéristiques: Le manager ne dispose pas
difficiles à décrire et à comprendre. Le manager n’a jamais d’informations sur la situation future ni sur la variété des
été confronté à une situation similaire. évolutions possibles.
• Exemple: L’entreprise décide de se lancer dans un nouveau • Exemple: Des entreprises qui dominent d’autres marchés
métier mais n’a pas de compétences ou de connaissances annoncent leur venue sur votre niche commerciale avec de
relatives à ce métier et aux marchés associés. nouveaux produits révolutionnaires. Le manager ne connait
pas la nature de ces produits.
• Approches: Tester! Il faut réussir à acquérir une
compréhension de quelques relations causales . Des tests • Approches: le manager collecte de l’information autant que
sont moins couteux qu’un échec à grande échelle. possible . Si cela ne permet pas d’avoir une idée claire de la
situation future , il doit préparer la structure
organisationnelle afin d’obtenir une flexibilité maximale et
ainsi être prêt à un grand nombre d’éventualités.
2. LES DÉCISIONS PROGRAMMÉES ET
NON PROGRAMMÉES
Historiques Actuelles
• Les options n’existent que rarement par elle-même. Elles doivent être conçues
et développées par les équipes managériales.
• Il, s’agit d’alternatives qui ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients.
• Pour être en mesure de prendre une décision rationnelle , ces derniers doivent
être exposés de manière neutre durant cette étape
ÉTAPE 5: ÉVALUER LES OPTIONS
• Une fois les solutions alternatives connues , le manager doit être en mesure de
les comparer.
• Mais tous les avantages et les inconvénients des options disponibles ne sont pas
toutes de même nature.
• La situation la plus simple est quand les conséquences se laissent apprécier en
terme monétaire.
• La difficulté réside dans les cas ou existent par exemple des pertes d’emplois
ou des risques juridiques .
ETAPE 6: DÉCIDER
• Il s’agit d’un modèle de décision rationnelle qui incorpore des hypothèses plus réalistes que le
modèle précédant quant à l’incertitude et aux ambiguïtés présentes dans l’environnement.
• Il fait l’hypothèse que toute information n’est pas disponible , que le problème n’est pas
structuré et que toutes les variables pertinentes ne sont pas mesurables
• Cela correspond davantage aux réalités auxquelles sont confrontés les décideurs. Ils privilégient
donc leur intuition , leur expérience et leur jugement au lieu d’une démarche systématique de
recherche d’informations.
• Les décisions de ce modèle sont spécifiques , uniques et non programmées .
• Ce modèle repose sur deux éléments distincts: la rationalité limitée et le critère de satisfaction .
A) LA RATIONALITÉ LIMITÉE
• La capacité des êtres humains à prendre des décisions est limitée par leur capacité
d’absorption et d’analyse de l’information .
• Les managers cherchent à prendre des décisions rationnelles mais les limitations personnelles
et organisationnelles auxquelles ils sont confrontés les empêchent de traiter l’information de
manière efficace.
• La diversité des contextes concurrentiels + vitesse du changement = augmentation du volume
d’informations .
• Il n’est donc pas possible de suivre les préceptes de la décision rationnelle
B) LE CRITÈRE DE SATISFACTION
• L’un des attributs de l’être humain est de faire appel à son intuition en
certaines circonstances.
• Ce processus fait appel à la fois à des connaissances et des expériences
antérieures.
• Les sentiments sont des liens inconscients entre les expériences passées et ce
qui se déroule sous les yeux du décideur. L’intuition sans processus conscient
fait le lien entre les situations nouvelles et antérieures même si elles ne sont
pas rationnellement comparables.
• Elles sont tantôt utiles , tantôt de mauvais conseil.
LES DÉCISIONS BASÉES SUR
L’EXPÉRIENCE
• L’affect , les émotions , les sentiments et les sensations que le décideur ressent vis-à-vis
d’alternatives entre les quelles il doit faire un choix ont une influence reconnue ( Ashkanasy 2017)
• L’expression Intelligence Emotionnelle recouvre l’ensemble de ces notions : l’affect va avoir une
influence positive ou négative sur la décision mais il est susceptible également manipulé par de
nombreux éléments de contexte
• EX du storytelling dans le domaine marketing , l’effet de surprise …
LES DÉCISION SUR DES VALEURS ,
GUIDÉES PAR L’ÉTHIQUE
• Il existe une dimension politique dans toutes les organisations qui est due à la variétés des intérêts , des
valeurs et des objectifs des membres de l’organisation.
• Les individus été les groupes vont essayer d’augmenter l’influence qu’ils ont sur les autres et sur
l’orientation générale de de l’organisation dans le but d’améliorer leurs propre situation.
• On parle de décision Pareto Optimale lorsque la décision améliore la situation d’un individu sans désavantager
les autres.
• EX de la promotion d’un individu
• Ce modèle politique de prise de décision est basé sur un ensemble d’hypothèses:
- Les individus qui composent l’organisation ont des intérêts , des valeurs , des croyances et des
objectifs individuels distincts de ceux des groupes et de l’organisation dans son entièreté.
- Cette diversité crée des conflits et des divergences de points de vue à tous les niveaux de
l’organisation
- L’information est incomplète et ambiguë ( cela favorise les interprétations multiples et le critère
de satisfaction est donc privilégié au détriment de la recherche d’un optimum car il permet de
converger vers une solution consensuelle.
• Deux perspectives différentes ont vu le jour:
- La première voit les organisations comme une série de coalitions qui se forment et s’étiolent en
fonction des intérêts individuels et des avantages que l’appartenance à une coalition apporte.
- La deuxième est celle d’un modèle politique au sein d’une organisation très structurée avec
des processus de décisions clairement établis ; dans ce cas , les comportements politiques sont
contraints et les acteurs essayent de défendre leurs intérêts propres dans le respect du cadre
imposé par l’organisation.
3.5 LE MODÈLE DIT « DE LA
POUBELLE »
• Il s’agit d’un modèle de décision dont les causes et les effets sont ambigus et/ou les
principaux acteurs ne connaissent pas le résultat qu’ils préfèreraient obtenir.
• Il n’y a donc pas de processus clairement établi et le modèle inclut également des
évènements inattendus comme les accidents ou la chance.
• On peut identifier 4 modules qui interagissent pour former une décision dans un environnement
hautement ambigu :
- Les opportunités de choix: des dates clés fixées à l’avance ou des décisions doivent être prises
(Ex. la date de décision d’une promotion ou d’un investissement )
- Les participants : les personnes autorisées à proposer des alternatives ou des opportunité
( Ex. le responsable RD qui propose de nouveaux produits)
- Le problème : les attentes et les problématiques de chaque individu
- La solution: l’ensemble des solutions existantes.
• Dans ce modèle à une date définie , les participants , les problèmes et les solutions se
rencontrent .
• les résultats sont variés: on cherche avant ou à appliquer les solutions à disposition et ce ,
indépendamment du problème.
• Comme les individus ont des objectifs variables , les interactions sont rapides et la flexibilité est
le maitre mot.
• Ce modèle peut s’appliquer dans les industries créatives ou le résultat recherché n’apparait
qu’après des échanges entre participants , que des groupes majoritaires se forment et que les
idées à défendre émergent.
TABLEAU COMPARATIF DES 4 MODÈLES DE DÉCISION
Degré de certitude Haut niveau de certitude Haut niveau Incertitude ou conflits Ambiguité
d’incertitude
Disponibilité de Information complète Peu d’informations Conflits sur les coûts et Les coûts et les
l’information sur les bénéfices bénéfices sont
coûts et les bénéfices méconnus et peu
d’efforts sont faits pour
lever cette ambiguïté
4. ERREURS ET BIAIS DANS LES
PRISES DE DÉCISION
Heuristique Utiliser une règle arbitraire et constante pour simplifier la prise de décision.
Ex. appliquer une marge de 10% sur tous les produits et les clients.
Biais d’excès de confiance Faire preuve d’un enthousiasme trop grand par rapport aux chances de
succès concernant les performances ou la capacité à atteindre les objectifs.
Biais de gratification ou de court terme Le décideur choisit la solution qui lui rapporte un gain immédiat.
Biais d’ancrage Le décideur se base essentiellement sur l’information initiale sans prendre
en compte la nouvelle information.
Erreurs de perception Les décisions sont prises uniquement sur la base de ce que perçoit le
décideur et sur sa seule interprétation des faits.
Biais de confirmation Le décideur ne prend en considération que les informations qui confirment
son opinion. Les infos divergentes ne sont pas retenues.
Erreurs de cadrage Le décideur focalise son attention sur certains aspects du problème ( pas
nécessairement les plus importants)
Biais de disponibilités Le décideur se concentre uniquement sur les évènements récents pour
déterminer l’option à suivre afin d’atteindre l’objectif.
Types d’erreur et de biais Description
Bais aléatoire Le décideur accorde une importance élevée aux évènements aléatoires qui
apparaissent dans l’environnement.
Biais des coûts fixes Le décideur essaie de rentabiliser les investissements passés alors que des
décisions actuelles ne sont pas en mesure de rattraper les erreurs du passé.
( il ne réussit pas à tourner la page)
Biais égocentrique Le décideur a tendance à s’attribuer le mérite de ses réussites et à attribuer ses
échecs à des facteurs extérieurs défavorables.
Biais du suiveur et d’autoréalisation Le décideur pense qu’un résultat va se produire car d’autres pensent la même
( prophétie autocréatrice ou effets de prévision) chose ( par ex. j’achète des actions parce que je pense que les cours vont
monter , les autres pensent la même chose et de ce fait les cours montent).
4.1 PRISE DE DÉCISION ET STYLE
COGNITIFS DU MANAGER
• Quand l’objectif n’a pas été atteint dans les projets de recherche mais que les résultats
intermédiaires sont positifs , le décideur peut penser qu’il faudrait un peu plus de temps et de
budget.
• Des études montrent que des personnes qui souhaitent une prolongation de leurs projets
développent des comportements non éthiques pour arriver à leur fin et perdurer leur projet.
• Plus le projet est prolongé plus le phénomène s’aggrave.
• Mettre fin à un engagement est difficile: 3 types de facteurs freinent ce type de décision:
1. Des facteurs organisationnels comme la résistance au changement , la peur de l’inconnu.
2. Des facteurs sociaux ( la pression des autres)
3. Des facteurs davantage psychologiques ( relatifs à l’individu)
LES ENGAGEMENTS DE LONGUE
DURÉE
Facteurs
organisationnels :
• Résistance au
changement
• Pression persistante
Facteurs sociaux
• Refus d’accepter l’erreur
Freins à la décision de
mettre fin à un engagement • Valeurs et culture en faveur de la
de longue durée persistance
Facteurs psychologiques
• Croit que la situation
peut être améliorée
• Cercle vicieux de
justification du passé
CONCLUSION PARTIELLE: LES ACTEURS ET LES
OUTILS DE LA PRISE DÉCISION
1. Le décideur/manager : un processeur d’informations et de connaissances
Co Rôle de décideur
m
ana péte Utilisation des nce
lyt nce é t e
iqu informations pour allouer o m p i que
e C hn
des ressources, négocier t ec
et opérationnaliser
Planifier
Rôle d’information Organiser
Recherche Rôle interpersonnel
Contrôler
Réception Utilisation de
Diriger
Transformation de l’information pour
Coordonner
l’information interne et motiver
externe
Compétence
informationn
elle
5. LES DANGERS DE LA PENSÉE DE
GROUPE
opinion divergente ou minoritaire, Les membres font directement pression sur ceux qui émettent des doutes sur
l’une des idées ou qui remettent en cause les arguments soutenus par la
voire à perdre tout sens critique majorité.
(normes de conformité). Les membres qui doutent ou ont des points de vue différents restent silencieux.
Déplacement de groupe : Différence Il règne une illusion d’unanimité.
entre l’orientation d’une décision
collective, plutôt conservatrice ou
plutôt risquée, et celle des décisions
prises individuellement par les
membres du groupe.
39
LA PRISE DE DÉCISION AU SEIN D’UN
GROUPE
La décision La décision
selon la selon la
règle de la règle de la
minorité majorité
Faiblesses Forces
Temps nécessaire Information plus complète
Pressions de conformité Diversité d’opinions
Domination par un ou quelques membres Décisions plus pertinentes
Ambiguïté quant à la responsabilité Solutions mieux acceptées