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Université mouloud Mammeri

Faculté de médecine
Département de médecine

Diététique et diabète sucré

Dr .Y.RAHEM
Le :05/11/2018
PLAN:

* Place de la diététique dans le traitement du diabète


* Dans quel type et à quel stade les mesures
nutritionnelles sont-elles utiles, voire nécessaires ?
* Objectifs et mise en pratique des mesures diététiques
Place de la diététique dans le traitement du diabète

* Toutes les recommandations reconnaissent que les mesures hygiéno-


diététiques restent l'une des bases fondamentales de la prise en
charge des états diabétiques, qu'ils soient de type 1 ou 2.

* Plusieurs arguments plaident en faveur des mesures nutritionnelles.


- En premier lieu, les mesures hygiénodiététiques sont, dans toutes
les études, plus efficaces que les interventions pharmacologiques
pour prévenir la conversion d'intolérance au glucose en diabète de
type 2 patent .
- En second lieu, les mesures diététiques doivent être mises en
place ou renforcées chez les diabétiques de type 2 insulinés sous
peine d'une prise de poids additionnelle et abusive.
* En plus de leur action sur les désordres glycémiques, les
mesures diététiques ont pour objectif de lutter contre les
facteurs de risque qui sont fréquemment associés au diabète
(dyslipidémie, hypertension artérielle, troubles de l'hémostase)
et qui favorisent l'apparition ou la progression de complications
cardiovasculaires.
Dans quel type et à quel stade les mesures
nutritionnelles sont-elles utiles, voire nécessaires ?

** Dans le diabète de type 1:


L’alimentation du diabétique doit être strictement identique
à celle recommandée chez le non diabétique.
** Dans le diabète de type 2:
Les mesures diététiques comme les traitements médicamenteux
ont pour but de:
- Réduire l'insulinorésistance
- Sauvegarder l'insulinosécrétion résiduelle
- Réduire les perturbations glycémiques, lipidiques et
tensionnelles
- D'éviter le passage d'une étape donnée de la maladie à l'étape
suivante .
Objectifs et mise en pratique des mesures diététiques:

A/ Assurer un meilleur contrôle global des désordres glycémiques:


1/ Réduire l'hyperglycémie chronique soutenue:
- Chez les diabétiques de type 2, les mesures diététiques
retrouvent tout leur intérêt pour le contrôle de l'hyperglycémie
chronique
- Aujourd'hui il est clairement démontré que la perte de poids et
les régimes de restriction calorique entraînent une augmentation
de la sensibilité des tissus périphériques à l'insuline et une
diminution de la production hépatique de glucose .
- Une perte de poids de 1 kg nécessite un déficit énergétique de
7700 kcal.
- Un régime qui réduirait l'apport calorique quotidien de 500 kcal
par rapport aux dépenses devrait conduire à un déficit calorique
de 3 500 kcal/semaine, c'est à dire à une perte de poids de 0,5
kg/semaine .
- Cet effet des régimes s'épuise malheureusement avec le cours
de l'histoire naturelle de la maladie .
Après quelques années d'évolution, lorsque le patient est en
multithérapie orale, le régime devient moins efficace .
2/Réduire les fluctuations aiguës de la glycémie:
a /Réduire les excursions glycémiques postprandiales
b/Agir sur la quantité de glucides ingérés à chaque repas
c/Agir sur la nature des hydrates de carbone:
* Les recommandations classiques pour limiter les
montées glycémiques postprandiales consistent à privilégier
la consommation d'aliments ayant des index glycémiques
faibles .
* Ainsi la majorité des apports glucidiques devrait être
assurée par des féculents (riz, pâtes, légumes secs), du lait,
des fruits ou des légumes .
* la consommation de pain devrait être contrôlée, car son pouvoir
hyperglycémiant est voisin de celui du saccharose .
La consommation d'aliments contenant des glucides très
hyperglycémiants ne doit pas être interdite chez le diabétique mais
il est préférable de rester dans des limites raisonnables .
Les pâtisseries ou confiseries ne doivent être consommées que de
manière occasionnelle .
* De manière plus générale, il est préférable d'éviter la
consommation d'aliments à fort pouvoir hyperglycémiant aux
moments de la journée où les dérives hyperglycémiques sont les
plus marquées.
* En revanche, les aliments à pouvoir hyperglycémiant relativement
élevé comme le pain pourraient être réservés aux repas où le risque
de montée glycémique postprandiale est plus faible : repas de midi
et du soir .
d/Augmenter la teneur en fibres des aliments:
*D'un point de vue quantitatif, l'apport total en fibres alimentaires
devrait se situer aux alentours de 20 à 30 g par jour .
*En effet, les fibres de texture contenues dans les céréales complètes
ou les légumes secs ralentissent l'hydrolyse des glucides
assimilables (amidons)
e/Associer d'autres nutriments aux glucides alimentaires:
Les protides alimentaires atténuent la réponse glycémique post
prandiale lorsqu'ils sont mélangés à un repas glucidique .
Les lipides en particulier les monoinsaturés sont, comme les
protéines, capables de réduire l'effet hyperglycémiant d'un
repas glucidique.
f/ Éviter les descentes glycémiques excessives et surtout les épisodes
hypoglycémiques à distance des repas:
* Dans ce cas de figure, deux mesures peuvent être utilisées :
l'adaptation de la posologie de l'insulinosécrétagogue et/ou
l'introduction d'une collation glucidique en milieu d'après midi par
exemple .
* L'introduction de collations interprandiales peut s'avérer
indispensable chez le diabète de type 2 traité par insuline, mais
dans ce cas, il convient de veiller à ce que l'apport calorique lié
aux collations ne s'additionne pas à l'apport énergétique
quotidien, surtout quand on sait que l'insulinothérapie favorise la
prise pondérale chez le diabétique de type 2 .
Toute collation devra donc s'accompagner d'une soustraction
calorique équivalente, portant sur le repas qui précède ou qui suit
la collation, selon le profil glycémique du patient.
* En général, l'apport glucidique des collations se situe
autour de 20 à 30 g de glucides .
La collation au coucher ne devrait pas être systématique.
Elle devrait être conseillée uniquement lorsque la
glycémie au coucher est inférieure à 1,60 g/L.
3/Mesures diététiques chez le patient diabétique en surcharge
pondérale ou en poids normal:
a/ Mesures diététiques chez le patient diabétique de type 2 en
surcharge pondérale:
- Il a été démontré qu'une perte de poids modeste (4 kg en quelques
jours) entraîne une réduction notable de la glycémie à jeun qui passe
de 3 à 1,6 g/L.
- En revanche, les régimes à restriction calorique modérée
s'accompagnent d'une baisse glycémique progressive, mais soutenue.
- C'est ce type de régime que nous recommandons aux diabétiques de
type 2 en surcharge pondérale .
- L'objectif est d'obtenir une vitesse de perte pondérale comprise entre
2 et 4 kg par mois .
- De toute manière, il convient d'éviter les pertes de poids trop
rapides, supérieures à 4 kg par mois, qui s'accompagnent d'une
perte de masse maigre et qui aboutissent à des échecs à moyen
terme, avec reprise de poids rapide dès que le patient relâche ou
abandonne son régime .
- En revanche, les pertes de poids modérées sauvegardent la masse
maigre, évitent la fatigue en cours de cure d'amaigrissement et
permettent, à condition que le sujet soit suffisamment motivé,
d'atteindre ou à défaut de se rapprocher du poids « raisonnable ».
b/ Mesures diététiques chez le patient diabétique en poids normal:
* Quand le poids est normal, l'apport calorique doit être maintenu
à son niveau habituel, lequel est fonction de l'âge, du sexe et de
l'activité physique du sujet .
* il est préférable de substituer aux mesures quantitatives des
recommandations purement qualitatives : privilégier la
consommation de glucides à faible pouvoir hyperglycémiant,
recommander l'utilisation d'édulcorants .
* Assurer un apport alimentaire équilibré pour minimiser le risque
de complications cardiovasculaires:
Les recommandations de niveau A (à fortes preuves) sont les
suivantes:
■ moins de 7 % de l'apport calorique sous forme d'acides gras
saturés
■ moins de 30 % de l'apport calorique sous forme de lipides
■ apports énergétiques adaptés aux besoins du sujet et
permettant de maintenir le poids corporel au niveau souhaité.
■ apport en cholestérol inférieur à 200 mg/j.
MERCI !

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