* Place de la diététique dans le traitement du diabète
* Dans quel type et à quel stade les mesures nutritionnelles sont-elles utiles, voire nécessaires ? * Objectifs et mise en pratique des mesures diététiques Place de la diététique dans le traitement du diabète
* Toutes les recommandations reconnaissent que les mesures hygiéno-
diététiques restent l'une des bases fondamentales de la prise en charge des états diabétiques, qu'ils soient de type 1 ou 2.
* Plusieurs arguments plaident en faveur des mesures nutritionnelles.
- En premier lieu, les mesures hygiénodiététiques sont, dans toutes les études, plus efficaces que les interventions pharmacologiques pour prévenir la conversion d'intolérance au glucose en diabète de type 2 patent . - En second lieu, les mesures diététiques doivent être mises en place ou renforcées chez les diabétiques de type 2 insulinés sous peine d'une prise de poids additionnelle et abusive. * En plus de leur action sur les désordres glycémiques, les mesures diététiques ont pour objectif de lutter contre les facteurs de risque qui sont fréquemment associés au diabète (dyslipidémie, hypertension artérielle, troubles de l'hémostase) et qui favorisent l'apparition ou la progression de complications cardiovasculaires. Dans quel type et à quel stade les mesures nutritionnelles sont-elles utiles, voire nécessaires ?
** Dans le diabète de type 1:
L’alimentation du diabétique doit être strictement identique à celle recommandée chez le non diabétique. ** Dans le diabète de type 2: Les mesures diététiques comme les traitements médicamenteux ont pour but de: - Réduire l'insulinorésistance - Sauvegarder l'insulinosécrétion résiduelle - Réduire les perturbations glycémiques, lipidiques et tensionnelles - D'éviter le passage d'une étape donnée de la maladie à l'étape suivante . Objectifs et mise en pratique des mesures diététiques:
A/ Assurer un meilleur contrôle global des désordres glycémiques:
1/ Réduire l'hyperglycémie chronique soutenue: - Chez les diabétiques de type 2, les mesures diététiques retrouvent tout leur intérêt pour le contrôle de l'hyperglycémie chronique - Aujourd'hui il est clairement démontré que la perte de poids et les régimes de restriction calorique entraînent une augmentation de la sensibilité des tissus périphériques à l'insuline et une diminution de la production hépatique de glucose . - Une perte de poids de 1 kg nécessite un déficit énergétique de 7700 kcal. - Un régime qui réduirait l'apport calorique quotidien de 500 kcal par rapport aux dépenses devrait conduire à un déficit calorique de 3 500 kcal/semaine, c'est à dire à une perte de poids de 0,5 kg/semaine . - Cet effet des régimes s'épuise malheureusement avec le cours de l'histoire naturelle de la maladie . Après quelques années d'évolution, lorsque le patient est en multithérapie orale, le régime devient moins efficace . 2/Réduire les fluctuations aiguës de la glycémie: a /Réduire les excursions glycémiques postprandiales b/Agir sur la quantité de glucides ingérés à chaque repas c/Agir sur la nature des hydrates de carbone: * Les recommandations classiques pour limiter les montées glycémiques postprandiales consistent à privilégier la consommation d'aliments ayant des index glycémiques faibles . * Ainsi la majorité des apports glucidiques devrait être assurée par des féculents (riz, pâtes, légumes secs), du lait, des fruits ou des légumes . * la consommation de pain devrait être contrôlée, car son pouvoir hyperglycémiant est voisin de celui du saccharose . La consommation d'aliments contenant des glucides très hyperglycémiants ne doit pas être interdite chez le diabétique mais il est préférable de rester dans des limites raisonnables . Les pâtisseries ou confiseries ne doivent être consommées que de manière occasionnelle . * De manière plus générale, il est préférable d'éviter la consommation d'aliments à fort pouvoir hyperglycémiant aux moments de la journée où les dérives hyperglycémiques sont les plus marquées. * En revanche, les aliments à pouvoir hyperglycémiant relativement élevé comme le pain pourraient être réservés aux repas où le risque de montée glycémique postprandiale est plus faible : repas de midi et du soir . d/Augmenter la teneur en fibres des aliments: *D'un point de vue quantitatif, l'apport total en fibres alimentaires devrait se situer aux alentours de 20 à 30 g par jour . *En effet, les fibres de texture contenues dans les céréales complètes ou les légumes secs ralentissent l'hydrolyse des glucides assimilables (amidons) e/Associer d'autres nutriments aux glucides alimentaires: Les protides alimentaires atténuent la réponse glycémique post prandiale lorsqu'ils sont mélangés à un repas glucidique . Les lipides en particulier les monoinsaturés sont, comme les protéines, capables de réduire l'effet hyperglycémiant d'un repas glucidique. f/ Éviter les descentes glycémiques excessives et surtout les épisodes hypoglycémiques à distance des repas: * Dans ce cas de figure, deux mesures peuvent être utilisées : l'adaptation de la posologie de l'insulinosécrétagogue et/ou l'introduction d'une collation glucidique en milieu d'après midi par exemple . * L'introduction de collations interprandiales peut s'avérer indispensable chez le diabète de type 2 traité par insuline, mais dans ce cas, il convient de veiller à ce que l'apport calorique lié aux collations ne s'additionne pas à l'apport énergétique quotidien, surtout quand on sait que l'insulinothérapie favorise la prise pondérale chez le diabétique de type 2 . Toute collation devra donc s'accompagner d'une soustraction calorique équivalente, portant sur le repas qui précède ou qui suit la collation, selon le profil glycémique du patient. * En général, l'apport glucidique des collations se situe autour de 20 à 30 g de glucides . La collation au coucher ne devrait pas être systématique. Elle devrait être conseillée uniquement lorsque la glycémie au coucher est inférieure à 1,60 g/L. 3/Mesures diététiques chez le patient diabétique en surcharge pondérale ou en poids normal: a/ Mesures diététiques chez le patient diabétique de type 2 en surcharge pondérale: - Il a été démontré qu'une perte de poids modeste (4 kg en quelques jours) entraîne une réduction notable de la glycémie à jeun qui passe de 3 à 1,6 g/L. - En revanche, les régimes à restriction calorique modérée s'accompagnent d'une baisse glycémique progressive, mais soutenue. - C'est ce type de régime que nous recommandons aux diabétiques de type 2 en surcharge pondérale . - L'objectif est d'obtenir une vitesse de perte pondérale comprise entre 2 et 4 kg par mois . - De toute manière, il convient d'éviter les pertes de poids trop rapides, supérieures à 4 kg par mois, qui s'accompagnent d'une perte de masse maigre et qui aboutissent à des échecs à moyen terme, avec reprise de poids rapide dès que le patient relâche ou abandonne son régime . - En revanche, les pertes de poids modérées sauvegardent la masse maigre, évitent la fatigue en cours de cure d'amaigrissement et permettent, à condition que le sujet soit suffisamment motivé, d'atteindre ou à défaut de se rapprocher du poids « raisonnable ». b/ Mesures diététiques chez le patient diabétique en poids normal: * Quand le poids est normal, l'apport calorique doit être maintenu à son niveau habituel, lequel est fonction de l'âge, du sexe et de l'activité physique du sujet . * il est préférable de substituer aux mesures quantitatives des recommandations purement qualitatives : privilégier la consommation de glucides à faible pouvoir hyperglycémiant, recommander l'utilisation d'édulcorants . * Assurer un apport alimentaire équilibré pour minimiser le risque de complications cardiovasculaires: Les recommandations de niveau A (à fortes preuves) sont les suivantes: ■ moins de 7 % de l'apport calorique sous forme d'acides gras saturés ■ moins de 30 % de l'apport calorique sous forme de lipides ■ apports énergétiques adaptés aux besoins du sujet et permettant de maintenir le poids corporel au niveau souhaité. ■ apport en cholestérol inférieur à 200 mg/j. MERCI !
Solutions pour le Diabète et l'Hypoglycémie (Traduit): Comment la prévenir et s'en débarrasser naturellement, sans médicaments mais en adoptant un mode de vie sain