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Exemples d’écoulements plans sous forme complexe

Pour qu’une fonction complexe f(z) soit analytique, il faut que sa


dérivée soit partout définie. Autrement dit, il faut que :
 f 
lim   tende vers une même valeur quelle que soit la façon
z 0 z 
dont z tend vers 0.
Si on pose : f (z)  (x, y )  i (x, y ) et z  x  i y,
on peut faire tendre z tend vers 0 des deux façons suivantes :
x  0  x  0
z  0   ou 
 y  0 y  0
 f     i      i   df
Par conséquent : lim    lim    lim  
z 0 z  x 0 x  i y  x 0  x  i y  dz
y 0 y 0

       
lim  i  lim   i  
x 0 x x  y 0 y y 
 
  f   f
i  i   i
x x x y y y
       
On a donc : i  i  , d’où :  et 
x x y y x y y x

relations de Cauchy

Finalement, pour que f (z)  (x, y )  i (x, y ) soit une fonction


analytique, il faut que (x, y) et (x, y ) vérifient ces relations de
Cauchy.

Pour un écoulement plan, qui peut être décrit au moyen d’une


fonction de courant (x, y ) et d’un potentiel des vitesses (x, y),
on vérifie bien ces relations de Cauchy :
   
vx   et vy  
x y y x

Par conséquent, l’écoulement peut aussi être décrit au moyen de


la fonction analytique complexe :

f (z)  (x, y )  i (x, y) où z  xi y


Cette fonction est appelée « potentiel complexe des vitesses ».
a) Ecoulement uniforme

Considérons l’écoulement plan modélisé par le potentiel complexe


des vitesses :
f (z)  Uz

On a alors : (x, y)  i (x, y)  U(x  i y)  Ux  i Uy


 (x, y )  Ux
Par identification, on obtient : 
(x, y )  Uy
Les lignes de courant sont telles que : ( x, y )  Uy  Cte
 y  Cte x ce sont des droites horizontales.
Les équipotentielles sont telles que :  ( x, y )  Ux  Cte
 x  Cte y ce sont des droites verticales.
  
v   U
  x x y
Détermination du champ de vitesses : v  
 
   v y    0
La vitesse est uniforme : v  U ex  y x
lignes de courant : ( x, y )  Uy  Cte  y  Cte x (droites horizontales)
équipotentielles :  ( x, y )  Ux  Cte  x  Cte y (droites verticales)
 
champ de vitesses : v  U ex

  Cte
y
    Cte
v v
 
v v
 
v v
 
v v
x
écoulement uniforme
f (z)  Uz
b) Ecoulement plan autour d’une source ou d’un puits

Considérons l’écoulement plan modélisé par le potentiel complexe


des vitesses :
f (z)  C ln z où z  x  i y  r e i
et C une constante réelle.

 
 f ( z )  C ln r e i  C ln r  i 
On peut alors en déduire la fonction de courant et le potentiel des
vitesses :
 (r , )  C ln r

(r , )  C 
Les lignes de courant sont telles que : (r ,  )  C   C
te

   Cte r ce sont des droites passant par l’origine.


Les équipotentielles sont telles que :  (r ,  )  C ln r  C
te

 r  Cte  ce sont des cercles concentriques


centrés sur l’origine.
Détermination du champ de vitesses :
y
  1 
  r r  r 
v 
te
C
v 
1  
v  
 r  r
 v r  C r  C
x Soit : v    v  er
v  0 r

La vitesse est donc radiale et


inversement proportionnelle
  Cte à la distance à l’origine.

Si C>0, alors l’écoulement est dirigé vers l’extérieur


 écoulement divergent  source à l’origine.

Si C<0, alors l’écoulement est dirigé vers l’origine


 écoulement convergent  puits à l’origine.
Signification physique de la constante C :

Calculons le débit volumique de cet écoulement radial (source


ou puits) :

qv 

S
v.n dS où S est une surface fermée
entourant l’origine.

L’écoulement ayant lieu dans un plan  à l’axe z, on peut considérer


comme surface d’intégration un cylindre de hauteur z=1, et donc :

dS    zd
S 
Il reste alors à intégrer sur un cercle de
rayon r quelconque, centré sur l’origine.
 
 2  v  C r e
 
r
qv  z v.n r d  z r v.n d où   
 0 n  er
2 C C 2
 qv  z r

0 r
d  z r
r 
0
d  2 C z
1
débit volumique par
unité de hauteur

qv qv qv>0 : débit de la source


C et par conséquent : f ( z )  ln z
2 2 qv<0 : débit du puits
c) Vortex ou tourbillon libre

Considérons l’écoulement plan modélisé par le potentiel complexe


des vitesses :
f (z)  i C ln z où z  x  i y  r ei
et C une constante réelle.

 
 f (z)  i C ln r e i  i C ln r  i   C  i C ln r

On peut alors en déduire la fonction de courant et le potentiel des


vitesses :
 (r , )  C 

(r , )  C ln r

Les lignes de courant sont telles que : (r ,  )  C ln r  C


te

 r  Cte  ce sont des cercles concentriques


centrés sur l’origine.

Les équipotentielles sont telles que : (r ,  )  C   Cte


   Cte r ce sont des droites passant par l’origine.
Détermination du champ de vitesses :
y
  1 
  Cte   r r  r 
v 
v 
1  
v  
 r  r
 v r  0  C
x Soit : v   C  v  e
v
   r
r
La vitesse est donc orthoradiale
et inversement proportionnelle
  Cte à la distance à l’origine.

Si C>0, alors l’écoulement s’effectue autour de l’origine dans


le sens trigonométrique.

Si C<0, alors l’écoulement s’effectue autour de l’origine dans


le sens horaire.
Signification physique de la constante C :

Calculons la « circulation » de la vitesse autour de l’origine :


  
 v.d  où d  parcourt une ligne de courant
 quelconque, i.e. une cercle de rayon r.


2
 C    C
Avec : v  e et d   r d e   r d  2 C
r 0 r

Donc : C 
2
 où  est la circulation du
et par conséquent : f (z)  i ln z
2 vortex (tourbillon libre)

Si >0, le vortex tourne dans le sens trigonométrique.


Si <0, le vortex tourne dans le sens horaire.
d) Coins et points d’arrêt

On appelle « point d’arrêt » un point où la vitesse est nulle.

Considérons l’écoulement plan modélisé par le potentiel complexe


des vitesses :
f ( z )  C z m 1 où m   12

En coordonnées cylindriques : z  r e i et donc : f (z )  C r m 1e i (m 1)


  (r ,  )  C r m 1 cos (m  1) 
On a alors : 
 (r ,  )  C r
m 1
sin (m  1) 
  1 
  r r  r 
v 
Le champ de vitesses s’obtenant par : v 
1  
v  
 r  r
 v r  C (m  1) r m cos (m  1) 
On trouve : v  
v  C (m  1) r sin (m  1) 
m

On remarque que vr = v = 0 pour r = 0  l’origine est point d’arrêt.


La ligne de courant passant par le point d’arrêt doit donc vérifier :

sin (m  1) A   0


m1
(r , )  Cte  A où A  (rA , A )  C rA

L’équation de cette ligne de courant s’écrit alors :


point d’arrêt
r  0 
Cr m 1
sin (m  1)   0  
sin (m  1)   0 r

n
   r  (m  1)  n r
(m  1)
avec n
si n=0 :   0 r  demi-droite Ax

si n=1 :     r  demi-droite d’angle  avec Ax
m1
2
si n=2 :    2 r  demi-droite d’angle 2 avec Ax
m1

…etc.
Les lignes de courant pouvant être
assimilées à des barrières infranchissables,
celles passant par le point d’arrêt forment
y des « coins » : ce sont les coins d’arrêt.

2

A x

Analysons maintenant l’écoulement


du fluide entre ces coins d’arrêt pour
quelques valeurs particulières de m.
f (z )  C z m 1 où m   12

 cas où m=1
 
(r, )  C r 2 sin 2   Cte et    coin à angle droit
m1 2

 (r, )  2C r 2 sin  cos   2C r sin  r cos   Cte


y x
y
(r, )  Cte  2C x y  Cte

Cte à l’intérieur de ce coin


y  les lignes de courant
x sont des hyperboles

Les équipotentielles étant en


tout point  aux lignes de
x courant, ce sont également
des hyperboles.
   
 cas où m>1     cas où 0<m<1   
m1 2 2 m1
y y

x x

 cas où  12 <m<0     2  cas où m=  1   2
m1 2

y y

x x
e) Doublet et dipôle

On a vu que pour qu’un écoulement puisse être décrit au moyen


d’une fonction de courant  et d’un potentiel des vitesses , il faut
que ces deux fonctions vérifient l’équation de Laplace :
  0 et   0  f (z )    i 
Considérons alors 2 écoulements tels que :
(1) 1  0 et 1  0  f1(z)  1  i 1
(2) 2  0 et 2  0  f2(z)  2  i 2

Comme l’équation de Laplace est linéaire :


(11  22 )  11  22  0
(11  22 )  11  22  0
Donc, si on pose :   11  22 et   11  22 , alors
  0 et   0  f (z)    i   1 f1(z)  2 f2(z)

Par conséquent, f(z) décrit l’écoulement résultant de la superposition


des deux écoulements f1 et f2.
On peut donc superposer plusieurs écoulements élémentaires pour
créer des écoulements plus évolués, et ceci par simple addition des
potentiels complexes correspondants.

Association d’une source et d’un puits :

Considérons une source de débit +q, située en x=a, à laquelle on


superpose un puits de débit -q, situé en x=-a.

Le potentiel complexe résultant s’écrit :


q q  z1  z  a  r1ei1
f (z)   ln( z  a)  ln( z  a) Posons : 
2 2  z2  z  a  r2 e
i 2

source puits
q
D’où : f (z )  ln z1  ln z2   q ln r1  i1  ln r2  i2 
2 2
 q r1
q  r1     ln
 f (z)  ln  i (   )  2 r2
 1 2   
2  r2    q (1  2 )

 2
 q r1
   ln Et donc, les lignes de courant sont telles que :
 2 r2
 q
  q (1  2 )  (1  2 )  Cte  1  2  Cte  
 2
 2
y Ecoulement généré
par un doublet
M(r , )

r2 
1
r1
2

P S x

Les lignes de courant sont des cercles passant tous par P et S.


Les équipotentielles sont également des cercles.
Faisons tendre la distance entre le puits et la source vers 0.
y

-a +a
P S x

q q q  z  a q  z(1  a z) 
f (z)   ln( z  a)  ln( z  a)  ln  ln 
2 2 2  z  a  2  z(1  a z) 

q 1  a z  1
f (z)  ln  où   1  a z
2  1  a z  1 a z a 0

Donc f (z ) 
q
2
 
ln 1  a z  
2 q
2
2 ln1  a z  
q  a
2    
2  z 
1 2aq
2 z

1 p
Posons 2aq = p le moment dipolaire : f ( z )  
2 z
1 p 1 p 1 p  i 1 p
f (z)      e   cos - i sin      i 
2 z 2 r ei 2 r 2 r

 1 p 1 p
    cos    Cte  sin   Cte
D’où  2 r 2 r
1 p
  sin  équation d’une
 2 r ligne de courant

1
 sin   Cte  r sin   Cte r 2  y  Cte ( x 2  y 2 )
r

 x 2  y 2  Cte y  0  x 2  y 2  Ky  0  x 2  (y  K 2)2  (K 2)2

équation d’un cercle de


  Cte  centre (0,K/2) et de
rayon K/2
Les lignes de courant sont des cercles
tous centrés sur l’axe y, et passant
tous par l’origine.
y Ecoulement généré
par un dipôle
1 p
f (z)  
2 z

P S x

Remarque :

Le vecteur moment dipolaire p  PS donne l’orientation globale de
l’écoulement.

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