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Code Pénal de Turquie en français

(2007)

Par Philippe DORCET


Magistrat
VOLUME I

DISPOSITIONS GENERALES

CHAPITRE I

PRINCIPES DE BASE, DEFINITIONS ET COMPETENCE

PREMIERE PARTIE

Principes Directeurs et Définitions

L’Objectif du Code Pénal

Article 1

» L’objectif du code pénal consiste à assurer les droits et libertés individuelles, l’ordre public
et la sécurité, l’Etat de droit, la paix collective, la santé publique et l’environnement : il doit
également assurer la prévention des infractions. Afin d’atteindre ce but, le code pénal
organise les règles relatives à la responsabilité pénale, et détermine les infractions, les peines
et les mesures de sûreté applicables.».

Le Principe de Légalité

Article 2

« Nul ne peut être puni ou faire l’objet d’une mesure de sûreté pour des faits qui ne sont pas
clairement incriminés par la loi pénale 1 . Aucune peine ou mesure de sûreté ne peut être
prononcée qui n’est pas prévue par la loi.

Aucune infraction, aucune peine ne pourra être créée par voie réglementaire et administrative.

Pour l’application de la loi pénale, le raisonnement par analogie est interdit. Toutes les
dispositions concernant les infractions sont d’interprétation stricte2 afin d’éviter un recours à
l’interprétation analogique. «

Le Principe d’Egalité devant la Loi

Article 3

« Chaque peine ou mesure de sûreté prononcée doit être proportionnelle à la gravité de


l’infraction commise.

1
“…for an act which is not clearly decribed by law as a criminal offence.”
2
« ..shall not be interpreted widely so as to lead to the use of analogy.. »

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Pour l’application du Code Pénal, personne ne sera privilégié et ne saurait faire l’objet de
discrimination fondée sur la race, la langue, la religion, la secte3, la nationalité, la couleur, le
sexe, les opinions politiques ou autres, les croyances philosophiques, les origines ethniques ou
sociales, la naissance, la position économique ou sociale. »

Engagement/Lien4 Légal (La force de la loi ?)

Article 4

«L’ignorance de la loi ne peut constituer un moyen de défense.»

Relations avec les lois spéciales

Article 5

«Les dispositions générales de ce volume sont également applicables à toute loi spéciale, de
nature pénale ou autre, qui prévoit des peines.»

Définitions

Article 6

« Pour l’application de la loi pénale, les termes utilisés ci-après doivent être interprétés
comme suit :

a) Citoyen : toute personne de nationalité turque lors de la commission des faits.


b) Mineur : toute personne âgée de moins de 18 ans.
c) Officier public : toute personne élue, nommée ou choisie pour exécuter un devoir
public pour une période de temps limitée ou permanente.
d) Juristes 5 : les membres du Ministère Public, les juges de la Cour Suprême, les
membres des tribunaux judiciaires, administratifs et militaires, et les avocats inscrits
au barreau6.
e) Durant la nuit : la nuit commence une heure après le coucher de soleil et termine une
heure avant l’aube qui suit.
f) Arme : 1- arme à feu 2- explosif 3- tout objet produit à des fins de défense ou
d’attaque qui peut provoquer des coupures, des lésions ou des blessures 4- tout objet
qui peut servir à se défendre ou à attaquer, alors même qu’il n’est pas conçu à cette fin
5-toute substance nucléaire, radioactive, chimique ou biologique qui a des propriétés
corrosives, nocives, toxiques, qui peut provoquer des brûlures ou des suffocations ou
qui est susceptible d’entraîner une incapacité permanente
g) Au moyen de la presse ou des médias : toute diffusion publique d’information par le
biais de moyens écrits, audio-visuels ou électroniques.

3
« ..religion, sect, nationality.. »
4
« The binding nature of the law »
5
« Il s’agit en réalité de l’équivalent de notre mot français de « magistrat » . On sait qu’en anglais,
« magistrate » est loin du « magistrat » français.
6
« practising lawyers.. »

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h) Délinquant habituel : toute personne qui, pendant une période d’une année, commet
sciemment, à deux moments distincts, la même infraction avec circonstances
aggravantes ou atténuantes.
i) Délinquant professionnel 7 : toute personne qui vit partiellement ou totalement de la
commission d’une infraction.
j) Membre d’une organisation criminelle : toute personne qui met en place, contrôle ou
se joint à une organisation criminelle ; ou toute personne qui commet lui-même, ou
par personne interposée, une infraction au nom d’une organisation criminelle.

DEUXIEME PARTIE

Compétence

Application de la loi dans le temps

Article 7

« Personne ne pourra être puni ou faire l’objet d’une mesure de sûreté pour un acte qui ne
constituait pas une infraction pénale selon la loi applicable lors de sa commission. Personne
ne pourra être puni ou faire l’objet d’une mesure de sûreté pour des faits qui ne constituent
pas une infraction pénale aux termes de la loi applicable après la commission de l’infraction.
Si une peine ou une mesure de sûreté intervenait malgré tout, les conséquences légales en
seraient écartées automatiquement8.

Au cas de différence entre la loi en vigueur lors de la commission des faits et une disposition
postérieure applicable, la disposition la plus favorable à l’accusé s’appliquera.

Les dispositions du présent Code sur l’entrée en vigueur des textes sont d’application
immédiate sauf pour ce qui concerne celles relatives à la suspension de l’exécution des peines
de prison, à la libération conditionnelle et à la récidive9.

Les lois temporaires et provisoires restent applicables aux infractions qu’elles réprimaient
pendant la période définie par la loi.

Application de la loi dans l’espace

Article 8

« La loi pénale turque est applicable à toute infraction pénale commise en Turquie. Lorsque
des faits de nature pénale sont partiellement ou totalement commis en Turquie, ou si les
conséquences de ces infractions ont lieu en Turquie, l’infraction sera présumée commise en
Turquie.

7
« ..Career offender.. »
8
« …the legal consequences of such shall be automatically set aside… »
9
« ..repeat offending … »

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Sera réputée commise sur le sol turc toute infraction pénale commise :
a. sur le sol turc, dans son espace aérien ou dans ses
eaux territoriales ;
b. en haute mer ou dans un espace relié directement aux
dites eaux territoriales, ou en faisant usage d’aéronefs ou de navires turcs
c. en utilisant des véhicules militaires aériens ou
maritimes turcs
d. sur ou contre des plate-formes érigées sur le plateau
continental ou dans la zone économique de la Turquie

Condamnation dans un pays étranger

Article 9

« Toute personne condamnée à l’étranger pour des faits commis en Turquie pourra être jugée
à nouveau en Turquie »

Infractions commises en exécution d’une obligation légale

Article 10

« Toute personne employée comme officier public ou qui est en charge d’une mission pour le
compte de l’Etat turc et qui, à l’occasion de l’exécution de cette mission, commet un crime,
sera jugée en Turquie, quand bien même elle aurait été jugée à l’étranger pour de tels actes.

Infractions commises par des citoyens (turcs)

Article 11

« Tout citoyen (turc) qui commet une infraction pénale à l’étranger, sous réserve que cette
infraction existe en droit pénal turc et qu’elle y soit passible d’une peine supérieure à un an
d’emprisonnement, pourra être puni sous l’empire de la loi pénale turque à condition qu’il soit
présent sur le territoire turc, que les poursuites légales puissent être engagées et qu’il n’ait pas
été condamné à l’étranger pour la même infraction. Cette disposition n’est pas applicable aux
infractions visées à l’article 13 du présent Code.

Pour l’application de l’alinéa précédent, si la peine d’emprisonnement encourue est inférieure


à un an, la mise en mouvement de l’action publique ne pourra se faire qu’à l’initiative de la
partie civile ou à la demande du pays étranger concerné. Dans ce cas, la plainte doit être
formulée dans les 6 mois qui suivent le retour en Turquie.

Infractions commises par des non-citoyens

Article 12

« Quand un citoyen étranger commet, dans un pays étranger, une infraction pénale au
préjudice de la Turquie – autre que celles visées à l’article 13 – et s’il s’agit d’une infraction
pénale punie selon la loi turque d’une peine supérieure à un an d’emprisonnement, il sera
passible, au cas de présence en Turquie, des peines prévues par la loi turque. Dans ce cas,
l’action publique ne pourra être mise en mouvement que sur requête du Ministre de la justice.

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Si le délit visé à l’alinéa précédent est commis au préjudice d’un citoyen turc ou d’une
personne morale de droit turc et que l’auteur de ces faits est présent sur le territoire turc et n’a
pas été déjà condamné à l’étranger pour les mêmes faits, il pourra être jugé selon la loi turque
uniquement suite à une plainte de la victime.

Si la victime de ces faits est un citoyen étranger, l’auteur des faits pourra être jugé par les
juridictions turques à la requête du Ministre de la justice sous les deux conditions ci-après :

- si le minimum d’emprisonnement encouru selon la loi turque est supérieur à 3 ans


- s’il n’existe aucune convention d’extradition ; ou si les autorités du pays dans lequel
l’infraction est commise où l’Etat dont l’auteur est ressortissant a refusé de garantir
l’extradition.

Pour le cas des infractions prévues à l’alinéa 1, si un citoyen étranger est condamné ou
acquitté par une juridiction étrangère, si des procédures ou des peines le concernant ne sont
pas engagées ou exécutées ou si l’infraction n’est pas passible de poursuite devant la dite
juridiction étrangère, l’action publique pourra être engagée devant les juridictions turques sur
requête du Ministre de la justice.

Infractions diverses

Article 13

« La loi turque s’applique aux infractions pénales suivantes commises à l’étranger, qu’elles
aient été commises par des citoyens turcs ou étrangers :

a - Infractions visées au Chapitre I, volume II du présent Code10


b - Infractions définies aux parties 3-8, Chapitre IV, Volume II
c - Torture (articles 94-95)
d - Pollution intentionnelle de l’environnement (article 181)
e - Production et cession de narcotiques ou de substances psychotropes (article 188),
incitation à l’usage de narcotiques ou de substances psychotropes (article 190),
f - Faux-monnayage (article 197), production et vente d’instruments utilisés pour la
fabrication de la monnaie et des sceaux officiels (article 200), Contre façon de Sceau (article
202).
g - Prostitution (article 227)
h - Corruption (article 257) et
i – Prise de contrôle ou détournement d’aéronefs, de navires ou de train (article 223 –section 2
& 3) et infractions en relation avec les dommages causés à ces moyens de transport (article
152).

A l’exception des infractions visées aux parties 3,4,5,6 et 7 du Chapitre IV du Volume II, la
mise en mouvement de l’action publique en Turquie pour les infractions visées à l’alinéa 1 est
soumise à requête préalable du Ministre de la justice.

10
Génocide, crimes contre l’humanité, Trafic de migrants et des êtres humains

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Quand bien même une condamnation ou un acquittement interviendrait devant une juridiction
étrangère pour les infractions visées aux a) et b) de l’alinéa 1 ci-dessus, les poursuites seront
engagées en Turquie sur requête du Ministre de la justice.

Enquête judiciaire et peine alternative

Article 14

« Lorsqu’il y a lieu à application des articles 11 et 12 ci-dessus, aucune poursuite pénale ne


sera engagée si la définition légale de l’infraction prévoit à titre de peine une alternative à
l’emprisonnement ou une amende. »

Calcul de la peine dans les cas où elle est une condition de la poursuite

Article 15

« Quand l’engagement d’une procédure est fonction du quantum de la peine encourue, cette
peine est calculée en prenant en compte la limite inférieure des peines encourues en cas
d’infraction aggravée et la limite supérieure de l’infraction simple visée au stade de
l’enquête. »

Déduction de la peine

Article 16

« Toute période de garde à vue, de détention, d’écrou ou d’exécution de peine de prison à


l’étranger dans le cadre d’une infraction, quel que soit le lieu de commission des faits, sera
déduite de la condamnation finale prononcée en Turquie. »

Privation de droits

Article 17

« Quand, dans les cas visés aux articles précédents, une condamnation (qui n’est pas contraire
aux dispositions légales en vigueur en Turquie) est prononcée par une juridiction étrangère
qui entraîne une privation de droits au sens de la loi turque, le tribunal pourra, sur réquisition
du Ministère public, imposer cette exécution au regard de la loi turque. »

Extradition

Article 18

« 1 - Un ressortissant étranger, contre lequel des poursuites ont été engagées ou qui a été
condamné pour une infraction commise ou qu’il est accusée d’avoir commise dans un pays
étranger, peut faire l’objet d’une demande d’extradition aux fins de poursuite ou d’exécution
de peine. Cependant, la demande d’extradition sera rejetée dans le cas où les faits à l’origine
de la requête :

a. ne constituent pas une infraction pénale en droit turc


b. constituent une infraction politique ou militaire, ou un délit d’opinion

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c. constituent une infraction contre la sûreté de l’Etat turc ou causent un préjudice à
l’Etat turc, à un citoyen turc ou à une personne morale de droit turc.
d. constituent une infraction qui relève de la compétence des juridictions turques
e. sont couverts par une amnistie ou par une loi de prescription

2- Un citoyen turc ne sera pas extradé pour quelque infraction que ce soit sauf en application
des obligations liées à l’appartenance à la Cour Pénale Internationale.

3 – Il ne sera pas fait droit à la demande d’extradition s’il existe de fortes raisons de suspecter
que, sous couvert d’extradition, la personne sera poursuivie à raison de sa race, de sa religion,
de sa nationalité, de son appartenance à un groupe particulier, de ses opinions politiques ou
s’il court le risque d’être torturé ou maltraité.

4 – Le président du Tribunal des Crimes Graves du ressort du domicile de la personne objet


de la requête statuera sur la demande d’extradition en prenant en considération tant le présent
article que les dispositions des conventions internationales concernées auxquelles la Turquie
est partie. Cette décision est susceptible d’appel.

5 – S’il est fait droit à la demande d’extradition par le Tribunal, son exécution reste à
discrétion du Conseil des Ministres.

6 – Des mesures de sécurité peuvent être mises en œuvre pour toute personne visée par une
demande d’extradition et ce, conformément aux dispositions des conventions internationales
auxquelles la Turquie est partie.

7 – S’il est fait droit à la demande d’extradition, un mandat d’arrêt peut être délivré dans le
respect des dispositions du Code de procédure Pénale ainsi que toute autre mesure de nature
contraignante.

8 – Au cas d’extradition, la personne concernée ne pourra être poursuivie que pour


l’infraction visée dans la demande ; il ne pourra être prononcé d’autres peines que celles
prévues en répression de cette infraction.

Prise en compte de la loi étrangère

Article 19

1 – Lorsque des poursuites judiciaires sont engagées en Turquie, la peine prononcée contre
une personne condamnée pour une infraction commise hors du territoire turc ne peut être
supérieure au maximum de la peine encourue dans le pays où les faits ont été commis.

2 – Cependant, cette disposition ne sera pas applicable si l’infraction est commise :

a – contre la sécurité, ou au préjudice, de la Turquie


b – contre un citoyen turc ou au préjudice de ce dernier ou d’une personne morale de
droit turc

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CHAPITRE II

PRINCIPES DE RESPONSABILITE PENALE

PREMIERE PARTIE

Individualité de la responsabilité pénale, intention et imprudence

Individualité de la responsabilité pénale

Article 20

« 1- La responsabilité pénale est individuelle. Personne ne pourra être reconnu coupable pour
des faits commis par autrui.

2 – Des peines ne pourront être imposées à des personnes morales. Cependant, en cas
d’infraction pénale, des mesures de sûreté particulières prévues par la loi pourront leur être
appliqué.

Intention

Article 21

« 1 – La constitution d’une infraction pénale suppose la présence d’une intention. L’intention


consiste à commettre sciemment et volontairement les éléments de l’infraction définis par la
loi.

2 – L’intention est présumée si une personne se comporte de telle manière que les faits
réprimés par l’infraction devaient nécessairement survenir. En conséquence, pour les
infractions pour lesquelles une peine aggravée de prison à vie est encourue, l’emprisonnement
à vie sera infligé ; pour les infractions où une peine simple de prison à vie est encourue, une
période de 20 à 25 ans sera infligée ; dans les autres cas, la peine sera réduite d’un tiers à un
quart.

Imprudence

Article 22

« 1 – Les actes d’imprudence ne peuvent être réprimés que dans les seuls cas expressément
prévus par la loi.

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2 – L’imprudence inconsciente se définit comme le fait de se conduire sans prévoir les
conséquences décrites dans la définition de l’infraction à raison d’un défaut à s’acquitter d’un
devoir général de soin et d’attention.

3 – Un acte est commis avec une imprudence consciente quand le résultat obtenu a été prévu
mais n’est pas souhaité. ; dans ce cas, la peine de l’infraction d’imprudence est aggravée d’un
tiers à la moitié.

4 – Pour toute peine prononcée pour une infraction d’imprudence, il sera tenu compte du
degré de la faute du mis en cause.

5 – Pour les infractions d’imprudence, s’il y a plus d’un mis en cause, chaque personne sera
déclarée imprudente selon son degré de responsabilité. La peine de chaque mis en cause sera
déterminée en fonction de sa propre faute.

6 – Aucune peine ne sera infligée si, en conséquence de son acte d’imprudence, l’auteur de
l’infraction est victime à un degré tel (par référence aux circonstances familiales et
personnelles) que le prononcé d’une peine n’apparait pas nécessaire. Au cas d’infraction
commise avec imprudence consciente, la peine infligée pourra être réduite d’un sixième à la
moitié de la peine encourue. »

Circonstance aggravante à raison des conséquences causées par l’infraction

Article 23

« 1 - Quand un acte entraine des conséquences très sérieuses, ou des conséquences autres que
celles causées directement par l’auteur de l’infraction, son auteur ne sera pas déclaré coupable
par imprudence à moins qu’il n’ait agi par imprudence en considération de l’acte à l’origine
du dommage. »

DEUXIEME PARTIE

Causes d’irresponsabilité pénale ou d’atténuation de la responsabilité pénale

L’ordre de la loi ou de l’autorité

Article 24

« 1 - Toute personne qui exécute les dispositions d’une loi ne pourra faire l’objet d’une peine.

2 – Toute personne qui exécute un ordre donné par une autorité légitime dans le cadre de ses
fonctions alors que cet ordre est obligatoire ne sera pas reconnu coupable pour un tel acte.

3 – Un ordre qui constitue une infraction ne devrait être exécuté en aucune manière. Sinon, la
personne qui exécute l’ordre et celui qui l’ordonne seront également coupables.

4 – Lorsque l’appréciation de la légitimité d’un ordre est interdite par la loi, l’auteur de
l’ordre pourra être déclaré coupable de son exécution.

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Légitime défense et état de nécessité

Article 25

« 1 - Aucun peine ne sera prononcée contre quiconque pour des actes commis face à la
nécessité de repousser une attaque injuste dirigée, exécutée, dont on pensait qu’elle serait
exécutée ou réalisée contre le titulaire, ou autre, d’un droit à condition que ces actes soient
proportionnés à l’attaque ; cette appréciation prendra en compte la situation qui prévalait à
l’époque des faits.

2 – Aucune peine ne sera prononcée contre un auteur d’infraction pour des actes qui ont été
commis sous l’empire de la nécessité afin de se protéger d’un danger sérieux et certain (qu’il
n’a pas sciemment provoqué) dirigé contre un droit dont lui, ou un autre, était titulaire, et ce
alors même alors qu’il n’y avait aucun autre moyen de protection, et sous réserve que les
moyens employés étaient proportionnés à la gravité du danger encouru. »

Usage d’un droit et consentement

Article 26

« 1 – Une personne qui exerce son droit ne peut être punie.

2 – Aucune peine ne sera prononcée pour un acte commis sur autrui à raison du consentement
de ce dernier et sous réserve que cette personne soit maître de l’expression de son
consentement. »

Dépassement de la mesure

Article 27

« Quand les limites de la négligence sont outrepassées sans intention et que l’acte qui a été
commis avec imprudence est passible d’une peine, celle-ci, pour des infractions
d’imprudence, sera réduite entre un sixième et un tiers.

2 – Si la mesure a été dépassée à l’occasion d’un acte de légitime défense, consécutif à une
provocation, une peur ou un trouble, et peut être considéré comme excusable, l’auteur des
faits ne sera pas puni. «

Violence, danger et menace

Article 28

« Aucune peine ne sera prononcée contre une personne qui commet une infraction pénale en
conséquence d’une violence intolérable ou inévitable, d’un danger sérieux ou d’une menace
importante. Dans un tel cas, c’est celui qui est à l’origine de la violence, du danger ou de la
menace qui sera considéré comme le délinquant.

Provocation illégitime

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Article 29

« Toute personne qui commet une infraction sous l’état de la colère ou d’une détresse intense
causé par un acte illégitime (une injustice), sera condamné à une peine de dix-huit à vingt ans
de prison si elle encourait la peine de prison à vie aggravée et à une peine comprise entre
douze et dix-huit ans si elle encourt une peine de prison simple à perpétuité. Dans les autres
cas, la réduction de peine sera d’un quart à trois quart. »

Erreur

Article 30

« 1 - Toute personne qui, lors de sa conduite, n’est pas conscient d’avoir commis des faits
décrits dans le texte de l’infraction qui lui est reproché, n’est pas considéré comme ayant agi
intentionnellement. Sa responsabilité peut cependant être engagée pour infraction
d’imprudence.

2 – Toute personne qui se trompe sur des faits constitutifs d’une circonstance aggravante ou
atténuante d’infraction dont l’application entraîne une aggravation ou une mitigation de la
peine, pourra bénéficier de cette erreur.

3 – Toute personne qui, sans pouvoir l’éviter, s’est trompé sur l’irresponsabilité ou sur les
excuses atténuantes d’irresponsabilité, pourra bénéficier de cette erreur.

4 – Toute personne qui commet une erreur telle qu’il ne sait pas si son acte est illégal ou non
ne pourra se voir infliger une peine. »

Minorité

Article 31

« 1 – Les mineurs âgés de moins de douze ans sont irresponsables pénalement. Bien qu’ils ne
puissent être poursuivis, ces mineurs peuvent cependant se voir imposer des mesures de
sûreté.

2 – Pour un mineur de plus de douze ans mais de moins de quinze ans lors des faits reprochés,
s’il s’avère incapable de comprendre le sens et les conséquences légales de ses actes ou s’il
apparaît incapable de contrôler son comportement, il sera exempté de toute responsabilité
pénale. Cependant, ces mineurs seront soumis à des mesures de sûreté spécifiques. Si ce
mineur a la capacité de comprendre le sens et les conséquences légales des faits commis et
qu’il se contrôle lors de ses actes, pour les infractions punies d’un emprisonnement à
perpétuité aggravé, une peine de douze à quinze ans d’emprisonnement sera infligée ; si
l’infraction commise est punie d’un emprisonnement a perpétuité simple, une peine de neuf à
onze ans sera encourue. Dans les autres cas, la peine encourue sera la moitié de celle prévue
sauf à ce que pour chaque fait la peine n’excède pas sept ans d’emprisonnement.

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3 – Pour un mineur âgé de plus de quinze ans mais de moins de dix-huit ans lors des faits
reprochés, les infractions punies d’un emprisonnement à perpétuité aggravé seront passibles
d’une peine de dix-huit à vingt ans de prison et celles punies d’un emprisonnement à
perpétuité simple, d’une peine de douze à quinze ans de prison. Dans les autres cas, la peine
encourue sera réduite d’un tiers par rapport aux peines prévues sauf à ce que pour chaque fait
la peine n’excède pas douze ans d’emprisonnement.

Démence

Article 32

« 1 - Aucune peine ne sera infligée à une personne qui, à raison d’un désordre mental, ne
peut comprendre le sens légal et les conséquences des actes qu’il a commis ou qui, pour la
commission d’un acte, voit les capacités de contrôle de son comportement sérieusement
diminuées. Néanmoins, cette personne pourra faire l’objet de mesures de sûreté.

2 – Sans contredire ce qui est précisé à l’alinéa 1, lorsqu’une personne est diminuée dans sa
capacité de contrôler son comportement lors des faits commis, elle encourt une peine de
vingt-cinq ans de prison si elle est passible d’une peine de prison à vie aggravée. Dans les
autres cas, la réduction de peine ne pourra être supérieure à un sixième. La peine qui sera
prononcée pourra alors être exécutée en partie ou en totalité sous forme de mesure de sûreté
pour malades mentaux à condition que la longueur de la peine reste la même.

Sourds-muets

Article 33

« Les dispositions légales applicables aux mineurs de moins de douze ans à l’époque de
l’infraction sont applicables aux personnes sourdes et muettes âgées de moins de quinze ans.
Les dispositions relatives aux mineurs âgés de plus de douze ans et de moins de quinze ans
sont applicables aux personnes sourdes et muettes âgées de plus de quinze ans et de moins de
dix-huit ans. Les dispositions légales relatives aux mineurs âgés de plus de quinze ans et de
moins de dix-huit ans sont applicables aux personnes sourdes et muettes qui sont âgées de
plus de dix-huit ans et de moins de vingt ans. »

Motifs passagers et emprise de l’alcool ou des stupéfiants

Article 34

« Toute personne qui, à raison d’un motif passager ou qui se trouve sous l’effet de l’alcool ou
de la drogue (prise involontairement), semblant dés lors inapte à comprendre le sens légal et
les conséquences des actes qu’il a commis, ou dont les capacités de contrôle du comportement
apparaissent diminuées de manière significative en considération de l’acte commis, ne sera
pas punie.

Les dispositions de l’alinéa précédent ne sont pas applicables à une personne qui commet une
infraction sous l’emprise de l’alcool ou de drogue absorbés volontairement.

Page 13
TROISIEME PARTIE

La tentative

Tentative

Article 35

« 1 - Toute personne qui commence à agir directement, avec les moyens appropriés et dans
l’intention de commettre une infraction, si elle n ‘a pu commettre l’infraction à raison de
circonstances indépendantes de sa volonté,11 sera déclaré coupable de tentative.

2 – Pour toute tentative, en fonction de l’importance du préjudice et du danger accumulé, son


auteur sera condamné à une peine comprise entre 13 et 20 ans d’emprisonnement si
l’infraction tentée est passible d’une peine d’emprisonnement à vie aggravée, ou à une peine
comprise entre neuf et quinze ans si la peine encourue pour l’infraction tentée est
l’emprisonnement à vie simple. Dans tous les autres cas, la peine encourue sera comprise
entre un quart et trois quarts des peines encourues pour l’infraction tentée.

Désistement volontaire

Article 36

« Un délinquant qui renonce volontairement à l’exécution de faits constitutifs d’une


infraction, ou qui fait obstacle à l’achèvement d’une infraction ou à ses conséquences, ne
pourra pas être sanctionné sur le fondement de la tentative. Néanmoins, si la partie des faits
qui a été accomplie constitue une infraction, il pourra être puni de ce chef.

QUATRIEME PARTIE

Infractions à pluralité d’auteurs12

Auteur principal

11
« … due to circumstances beyond his control… »
12
« Jointly Commited Offences »

Page 14
Article 37

« 1 - Toute personne qui commet conjointement avec une autre une infraction punie par la loi
sera considérée comme l’auteur de l’infraction.

2 – Toute personne qui se sert d’une autre personne comme d’un instrument pour la
commission d’une infraction sera considérée comme auteur de l’infraction.

Incitation

Article 38

« 1 - Une personne qui en incite une autre à commettre une infraction encourt les mêmes
peines que celles prévues pour l’auteur de l’infraction.

2 – Lorsque cette incitation consiste à user de son influence d’ascendant ou descendant en


ligne directe, la peine encourue par l’instigateur sera majorée d’un tiers à la moitié. Lorsque
l’incitation concerne un mineur pénal et pour l’application du présent alinéa, il n’est pas
besoin d’établir un lien de descendant ou d’ascendant.

3 – Lorsque l’identité de l’instigateur est inconnue et que l’auteur de l’infraction permet son
identification ou celle d’un autre complice, la peine qui lui sera applicable sera de vingt à
vingt-cinq ans de prison si les faits sont punis d’une peine d’emprisonnement à vie aggravée
ou d’une peine de quinze à vingt ans de prison si la peine encourue est un emprisonnement à
vie simple. Dans les autres cas, la peine infligée pourra être réduite d’un tiers.

Assistance

Article 39

« 1 - Une personne qui en assiste une autre lors de la commission de l’infraction encourt une
peine de 15 à 20 ans de prison si l’infraction commise est punie d’une peine
d’emprisonnement à vie aggravée, une peine de 10 à 15 ans si l’infraction commise est punie
d’une peine d’emprisonnement à vie simple. Dans les autres cas, la peine infligée sera réduite
de moitié. Néanmoins, dans ce dernier cas, la peine infligée ne pourra pas excéder 8 ans
d’emprisonnement.

2 - Toute personne est considérée comme assistant l’auteur d’une infraction si :

a- elle encourage à la commission de l’infraction, elle conforte la décision de commettre


l’infraction, ou s’engage à assister l’auteur postérieurement à la commission des faits
b - elle fournit des conseils sur la manière de commettre l’infraction
c – elle facilite l’exécution de l’infraction en fournissant une assistance avant ou après la
commission des faits.

Page 15
Principe de dépendance13

Article 40

« 1 - Pour qu’une infraction à pluralité d’auteurs soit constituée, il suffit que l’acte commis le
soit illégalement et intentionnellement. Chaque personne participant à la commission de
l’infraction sera condamnée en fonction de l’illégalité de son acte, indépendamment des
circonstances personnelles applicables à un co-auteur ou un complice.

2 - Dans le cas de certaines infractions spéciales, seule la personne qui possède la qualité
usurpée à l’origine de l’infraction constituée sera considérée comme auteur. Les autres
personnes impliquées ne pourront être poursuivies que pour incitation ou assistance.

3 – Pour être déclaré coupable sur le fondement d’une infraction à pluralité d’auteurs, il doit
avoir été constaté au moins la tentative de commettre l’infraction.

Désistement volontaire et infractions à pluralité d’auteurs

Article 41

« 1 - Dans les infractions à pluralité d’auteurs, seule la personne qui renonce volontairement à
la tentative de commettre l’infraction pourra bénéficier des dispositions légales sur le
désistement volontaire.

2 - Les dispositions sur le désistement volontaire s’appliquent si :

a- la non commission de l’infraction résulte uniquement des efforts de la personne qui s’est
désistée volontairement

b - l’infraction a été commise mais la personne qui s’est désistée volontairement a engagé
tous les efforts possibles pour faire échec à la commission de l’infraction.

CINQUIEME PARTIE

Concours d’infractions

Infraction complexe14

Article 42

« Une infraction complexe est ainsi définie lorsque le fait qui la constitue est considéré
comme un fait matériel qui constitue également l’élément matériel d’un autre fait ou d’une

13
«The Dependancy Rule
14
« Compound Offence »

Page 16
circonstance de fait aggravante. Les dispositions sur le cumul d’infraction ne sont pas
applicables dans ce cas.

Infractions successives

Article 43

« 1 – Quand une personne commet le même acte plus d’une fois contre une personne, à des
moments différents mais en mettant à exécution sa décision de commettre une infraction, une
seule peine sera prononcée. Néanmoins, la peine infligée pour cette infraction pourra être
majorée d’une quart à trois quarts de la peine encourue pour l’infraction principale. De ce
point de vue, la qualification de base pour le calcul sera l’infraction simple assortie ou non
des circonstances atténuantes ou aggravantes. Les dispositions de cet alinéa s’appliquent
quand bien même la victime ne serait pas identifiable.

2 - Les dispositions de l’alinéa 1 s’appliquent si l’infraction a été commise contre plus d’une
personne avec un seul fait générateur.

3 – Les dispositions de cet article ne sont pas applicables à l’infraction d’homicide volontaire,
de blessures volontaires, torture et vol aggravé15.

Cumul idéal

Article 44

« Une personne qui commet plusieurs infractions avec un seul acte encourt les peines de
l’infraction la plus lourde.»

15
Robbery

Page 17
CHAPITRE III

CONDAMNATIONS

PREMIERE PARTIE

Peines

Peines

Article 45

« 1 – Les peines infligées pour les infractions criminelles sont l’emprisonnement et


l’amende. »

Emprisonnement

Article 46

« 1 – Les peines d’emprisonnement sont les suivantes :

a – emprisonnement à vie aggravé


b – emprisonnement à vie
c - emprisonnement à temps

Emprisonnement à vie aggravé

Article 47

« 1 – L’emprisonnement à vie aggravé prend fin avec la mort du condamné et se déroule dans
de strictes conditions de sécurité déterminées par une loi et un décret.

Emprisonnement à vie

Article 48

Page 18
« 1 – L’emprisonnement à vie prend fin avec la mort de la personne condamnée.

Emprisonnement à temps

Article 49

« 1 – Une peine d’emprisonnement à temps ne peut être inférieure à 1 mois ni supérieure à 20


ans sauf si la loi en dispose autrement.

2 – Une peine d’emprisonnement d’un an ou moins est considérée comme une courte peine
d’emprisonnement. »

Peines alternatives aux courtes peines d’emprisonnement

Article 50

« 1 – Le Tribunal, après avoir tenu compte des caractéristiques de l’infraction et de la


situation économique, sociale et personnelle de l’accusé, après avoir pris acte des remords
exprimés par ce dernier lors du procès, peut remplacer une courte peine d’emprisonnement
par :

a – une amende judiciaire


b – le versement d’une indemnité compensatrice à la victime ou à l’Etat16 qui permet le retour
ou la restauration d’une situation antérieure à la commission des faits ou qui indemnise le
dommage causé.
c – l’accès à un centre de formation, en internat si besoin est, pour une période minimale de
deux ans et afin de suivre une formation professionnelle ou d’apprendre un métier
d - une mesure de liberté surveillée entraînant interdiction de paraître dans certains lieux, de
se livrer à certaines activités pour une durée qui sera comprise entre une fois et demie et deux
fois la peine d’emprisonnement prononcée
e – la confiscation du permis de conduire ou de tout document permettant l’exercice
d’activités spécifiques ; la privation du droit d’exercer une profession ou de s’occuper de
certaines activités pour une durée qui sera comprise entre une fois et demie et deux fois la
peine d’emprisonnement prononcée, au cas où l’infraction a été commise à raison d’une
défaillance du devoir général de soin et d’attention ou en abusant de son autorité ou d’un
droit.
f – un travail d’intérêt général pour une période comprise entre la moitié et deux fois la peine
de prison prononcée et sous réserve du consentement du délinquant.

2 – Quand bien même une période d’emprisonnement et une amende judiciaire pourraient être
considérées dans le cadre de certaines infractions spécifiques comme des peines de
substitution, une fois jugé que la peine applicable est celle de l’emprisonnement, elle ne
pourra plus être convertie en amende judiciaire.

3 – Si un auteur d’infraction n’a jamais été condamné à une peine d’emprisonnement et que la
condamnation infligée est au maximum de 30 jours de prison ; ou si un auteur d’infraction
était âgé de moins de 18 ans ou de plus de 65 ans lors des faits et que la condamnation est au

16
“ Compensation to the victim or public …”

Page 19
maximum d’un an d’emprisonnement, une peine alternative conforme à l’alinéa 1 sera
substituée à la peine de prison.

4 – Quand bien même la condamnation prononcée pour une infraction d’imprudence serait
une longue peine d’emprisonnement17, celle-ci pourra toujours être transformée en amende
judiciaire conformément à l’alinéa 1 - a) ci-dessus. Néanmoins cette disposition ne
s’appliquera pas aux cas d’imprudence consciente18.

5- En pratique, la dite condamnation se transforme automatiquement en amende ou en mesure


de substitution conformément aux dispositions de l’alinéa 1.

6 – Une fois la condamnation devenue définitive, si aucune mise en œuvre de la peine


alternative n’a débuté ou ne s’est poursuivie, dans les 30 jours qui suivent la notification par
le Procureur, le Tribunal qui a infligé la condamnation, décidera soit de mettre à exécution
tout ou partie la peine de prison, et ce, audience tenante. Dans ce cas, les dispositions de
l’alinéa 5 ne seront pas applicables.

7 – Quand la peine alternative n’a pas été exécutée pour des raisons qui incombent
entièrement à l’accusé, le tribunal initialement saisi réformera la décision prise sur la peine
alternative.

Sursis à l’emprisonnement

Article 51

« 1 - Une peine de prison d’une durée maximale de 2 ans peut faire l’objet d‘un sursis. Ce
seuil est porté à 3 ans pour les personnes âgées de moins de 18 ans ou de plus de 65 ans lors
de la commission de l’infraction. Néanmoins, afin de suspendre l’exécution de la
condamnation,

a – la personne ne doit pas avoir été condamnée à une peine de plus de trois mois de prison
pour une infraction intentionnelle
b – le Tribunal doit avoir été convaincu par les remords exprimés par l’auteur des faits lors du
procès, de ce qu’il ne commettra plus d’infractions à l’avenir.

2 – le sursis peut être conditionné au versement d’une indemnité compensatoire au profit de la


victime ou de l’Etat, afin de remettre les choses en l’état antérieur à l’infraction ou pour
indemniser le dommage causé. Dans ce cas, l’exécution de la peine de prison se poursuivra
jusqu’à ce que cette condition soit remplie. Une fois la condition remplie, le condamné sera
immédiatement libéré sur décision d’un juge.

3 – Une période probatoire qui ne peut être inférieure à 1 an et supérieure à 3 ans, sera
imposée au condamné dont la peine est suspendue. La période de probation ne pourra cesser
avant celle du terme prévu pour la peine de prison.

4 - Pendant cette période de probation, le Tribunal peut décider que :

17
cf supra art 49 alinéa 2
18
cf supra art.22 alinéa 3

Page 20
a) un auteur d’infraction qui n’a pas de profession sera tenu de suivre des cours de
formation à but éducatif
b) un auteur d’infraction, qui a une profession ou est commerçant, travaillera pour une
institution publique ou privée sous le contrôle d’une personne exerçant une profession
ou un commerce similaire et en échange d’une rémunération.
c) un auteur d’infraction, lorsqu’il est âgé de moins de 18 ans, sera tenu de se rendre dans
un établissement d’éducation, avec logement fourni si nécessaire, afin d’acquérir une
formation professionnelle ou de se former à un métier

5 – Le Tribunal peut désigner un éducateur pour conseiller l’auteur de l’infraction pendant


cette période probatoire. Cet éducateur : guidera l’auteur de l’infraction et l’aidera à agir avec
responsabilité pour l’éloigner de comportements négatifs ; rencontrera et s’entretiendra avec
les responsables du centre éducatif ou du lieu de travail de l’auteur de l’infraction ; rédigera
un rapport trimestriel sur l’évolution, le comportement, l’adaptation sociale et le sens de la
responsabilité de l’auteur de l’infraction qu’il transmettra au juge.

6 – Le Tribunal prenant en considération la personnalité et le statut de l’auteur de l’infraction,


peut décider de ne le soumettre à aucune obligation ou de ne lui adjoindre aucun éducateur.

7 – Si, pendant le temps de sa probation, le condamné commet une infraction intentionnelle


ou ne respecte pas les obligations qui lui sont assignées malgré l’avertissement du juge, le
Tribunal révoquera en tout ou partie la peine objet du sursis dans un établissement pour
peine19.

8 – Si la probation s’est déroulée dans le respect des obligations imposées et de bonne foi, 20la
condamnation sera considérée comme exécutée.

L’amende de justice

Article 52

« 1 - Une amende de justice consiste en une somme d’argent payée au Trésor par l’auteur de
l’infraction dont le montant est calculé, sauf disposition légale contraire, en multipliant un
nombre de jours qui doit être compris entre 5 au moins et 350 au plus, par un montant
quotidien.

2 – Le montant quotidien, de l’amende de justice sera d’au moins 20 YTL sans pouvoir
excéder 100 YTL et sera fixé en prenant en considération le statut économique et personnel
de l’auteur de l’infraction.

3 – Le nombre de jours et le montant quotidien feront l’objet d’une disposition spéciale dans
le jugement de condamnation.

4 – En prenant en considération la situation économique et personnelle du condamné, le juge


peut décider que l’amende sera réglée par versements échelonnés ou accorder des délais de
paiement qui ne sauraient être supérieurs à un an à compter de la date où la condamnation est
19
« ..enforce the suspended sentence in an enforcement institution…”
20
« and in good manner.. »

Page 21
devenue définitive. Cependant, pour l’étalement de paiements échelonnés, cette période ne
sera pas supérieure à deux ans et le nombre de versements ne pourra être inférieur à 4. La
décision devra également faire mention de ce que, au cas où l’un des versements échelonnés
n’est pas réglé dans le délai imparti, la portion restante de l’amende de justice restera due et
que toute amende impayée sera convertie en période d’emprisonnement.

DEUXIEME PARTIE

Mesures de sûreté

Privation de l’exercice de certains droits

Article 53

« 1- Lorsqu’une personne a été condamnée à une peine d’emprisonnement pour une infraction
intentionnelle, la conséquence légale consiste en une interdiction de :

a) devenir membre de la Grande Assemblée Nationale Turque ou d’exercer en qualité, ou


au service, d’un officier public élu ou nommé (en permanence, temporairement, ou à
temps) au sein de l’administration d’Etat, d’une province, d’une municipalité, d’un
village ou d’une institution ou d’un établissement sous leur contrôle ou leur
supervision ;
b) voter ou être élu et exercer d’autres droits politiques
c) exercer des fonctions de gardien ou être nommé en qualité de gardien ou de
mandataire
d) être administrateur ou contrôleur d’une personne morale c'est-à-dire d’une fondation,
d’une association, d’un syndicat, d’une société, d’une coopérative ou d’un parti
politique ;
e) effectuer une profession ou un travail soumis à autorisation d’une organisation
professionnelle (car elle est de même nature qu’une administration ou une institution
publique) sous sa propre responsabilité professionnelle ou commerciale.

2 – Personne ne pourra exercer ces droits avant l’expiration de sa période d’emprisonnement.

3 – Les dispositions de l’alinéa ci-dessus ne sont pas applicables à une personne condamnée à
un emprisonnement avec sursis, ou qui fait l’objet d’une libération conditionnelle pour ce qui
concerne l’exercice des fonctions de gardien ou de mandataire. Lorsqu’une personne a été
condamnée à une peine d’emprisonnement avec sursis, les dispositions de l’alinéa 1-e) ne sont
pas applicables.

Page 22
4 – Les dispositions de l’alinéa 1 ne sont pas applicables aux personnes condamnées à une
courte peine d’emprisonnement avec sursis ou aux mineurs âgés de moins de 18 ans à
l’époque de l’infraction.

5 – Quand une condamnation à l’emprisonnement a été prononcée pour une infraction


commise à l’occasion de l’exercice d’un des droits ou en qualité d’une des autorités visées à
l’alinéa 1, son auteur se verra privé d’exercer ce droit pour une période qui sera comprise
entre la moitié et deux fois la période d’emprisonnement considérée et qui prendra effet après
l’exécution de la peine de prison. Si c’est seulement une amende de justice qui été prononcée
pour une infraction commise à l’occasion de l’exercice d’un des droits ou en qualité d’une des
autorités visées à l’alinéa 1, l’exercice du droit concerné sera interdit pour une période
comprise entre la moitié et le double du nombre de jours d’amende visés dans le jugement.
La privation de ce droit (une fois le jugement définitif intervenu) débutera une fois que
l’amende aura été intégralement réglée.

6 – Lorsque l’auteur des faits est condamné pour une infraction d’imprudence sur le
fondement d’un manquement à une obligation générale de diligence et de prudence 21 à
l’occasion de l’exercice d’une profession ou d’un travail particuliers, ou dans le cadre du
respect des règles de la circulation routière, il pourra être jugé que l’auteur de l’infraction sera
interdit d’exercer cette profession ou ce travail, ou que son permis de conduire sera suspendu
pour une période comprise entre 3 mois et 3 ans. Cette interdiction ou cette suspension seront
exécutés une fois le jugement devenu définitif et après expiration de l’exécution de la
condamnation.

Confiscation de biens

Article 54

« 1-Sous réserve qu’un tiers de bonne foi n’en soit pas propriétaire, les biens ayant servi
délibérément à commettre un crime ou un délit ou étant le produit d’un crime ou d’un délit,
seront confisqués. Les biens destinés à la commission d’un crime ou d’un délit pourront être
confisqués lorsqu’ils constituent une menace pour la santé, la sécurité ou la moralité publique.

2 - Lorsque les biens visés à l’alinéa 1 sont introuvables, qu’il en a été disposé ou s’ils ont été
détruits, autrement dit si leur confiscation est impossible, il pourra être saisi leur équivalent en
argent.

3- S’il s’avère que la confiscation du bien utilisé lors de la commission d’un crime ou d’un
délit entraîne des conséquences sans commune mesure avec le trouble causé par l’infraction,
violant de la sorte l’équité, la saisie pourra ne pas être ordonnée.

4 -Tout bien dont la production, la détention, l’usage, le transport, l’achat et la vente


constituent une infraction pourra être saisi.

5 –Lorsqu’est sollicitée la saisie d’une partie seulement du bien, celle-ci sera ordonnée sous
réserve que la confiscation ne porte pas préjudice à l’ensemble du bien.
21
“…on the grounds of failing to discharge a duty of care and attention while performing a certain profession or
trade….”

Page 23
6 - Concernant la saisie des biens indivis, celle-ci ne pourra intervenir qu’au pro-rata de la
part de la personne visée par la procédure. »

Confiscation de gains

Article 55

« Les biens et intérêts provenant ou dérivés de la commission d’un crime ou d’un délit, les
profits réalisés à cette occasion pourront être saisis. La délivrance d’une décision de justice
fondée sur cet article ne pourra intervenir que si la restitution des produits du crime aux
victimes de l’infraction est impossible.»

Mesures de sûreté particulières aux mineurs

Article 56

« 1 – Les mesures de sûreté applicables aux mineurs et leur mise à exécution sont définies par
une loi appropriée. »

Mesures de sûreté particulières aux malades mentaux

Article 57

« 1 - Pour toute personne atteinte d’un trouble mental au temps où il a commis les faits, une
mesure de sûreté aux fins de protection et de traitement sera mise en œuvre. Une personne
atteinte d’un trouble mental et soumise à des mesures de sûreté sera logée et soignée dans un
établissement médical de haute sécurité.

2 – Une personne atteinte d’un trouble mental puis soumise à des mesures de sûreté peut être
libérée, par un juge ou un tribunal, à condition que le rapport préparé par la commission
médicale de l’institution où il est placé expose que l’intéressé ne présente plus désormais de
danger pour la société ou que le risque qu’il représentait a considérablement diminué.

3 – Dans le rapport de la commission médicale, il sera indiqué quelle est la nature de la


pathologie mentale dont est atteint l’intéressé, les faits qu’il a commis, s’il est nécessaire,
dans un but de sécurité, d’ordonner son maintien sous contrôle médical, le cas échéant
pendant quel délai et à quels intervalles il doit être examiné.

4 – La supervision et le contrôle médical interviendront pour un délai et selon une périodicité


indiqués dans le rapport lequel sera transmis par le bureau du Procureur à l’occasion du
transfert de ces personnes dans des établissements équipés de moyens idoines et pourvus de
spécialistes autorisés.

5 – Lorsque le risque créé par la personne atteinte d’un trouble mental s’est accru sous
contrôle médical et pendant le traitement, les mesures de sûreté infligées aux fins de
protection et de soin édictées sur la base du rapport seront réévaluées. Dans un tel cas, la
procédure de l’alinéa 1 sera reprise.

Page 24
6 – Sur la base d’un rapport de la commission, publié par un établissement de soin de haute
sécurité où le malade mental est hébergé en application des alinéas 1 et 2, et selon lequel ses
capacités de contrôle sur son comportement ont diminué par rapport à l’époque des faits qu’il
a commis, la peine d’emprisonnement peut être mise à exécution en tout ou partie, comme
une mesure de sûreté applicable à une personne souffrant de troubles mentaux et sur décision
du Tribunal. Dans ce cas, le délai de la mesure de sûreté reste le même.

7 – Pour le cas des auteurs d’infraction toxicomanes ou alcooliques, il sera précisé s’ils ont
besoin d’un traitement dans un établissement spécialisé équipé pour les malades dépendants.
Le traitement sera poursuivi jusqu’à guérison de ces personnes de leur dépendance à l’alcool,
aux narcotiques ou aux substances psychotropes. Ils seront libérés de l’établissement de soins
sur décision du Tribunal ou du juge basée sur le rapport préparé par la commission médicale
du centre où est placée la personne. »

Récidive et Délinquants particulièrement dangereux

Article 58

« 1 - Les dispositions sur la récidive sont applicables lorsqu’une une infraction a été commise
postérieurement à une condamnation devenue définitive. Pour l’application des règles du
présent article, il n’est pas nécessaire que lors de la première condamnation, la peine ait été
mise à exécution.

2 – Les dispositions sur la récidive ne s’appliquent pas aux infractions commises :

a) 5 ans après la date d’achèvement de la première condamnation quand cette


condamnation était supérieure à 5 ans
b) 3 ans après la date d’achèvement de la première condamnation quand cette
condamnation était inférieure ou égale à 5 ans ou une peine d’amende

3 – En cas de récidive, si les peines d’emprisonnement ou d’amende peuvent faire l’objet de


peines substitution pour l’infraction la plus récente, c’est une peine d’emprisonnement qui
sera prononcée.

4- Les dispositions sur la récidive ne s’appliquent pas quand une infraction d’imprudence suit
une infraction intentionnelle et vice-versa et quand une infraction militaire suit toute autre
infraction et vice-versa. Les jugements rendus par des juridictions étrangères ne sont pas pris
en compte pour l’application des règles de la récidive sauf pour ce qui concerne l’homicide
volontaire, les blessures volontaires, le vol, l’escroquerie, la production et le commerce de
substances stupéfiantes, la faux-monnayage et la contrefaçon des sceaux officiels.

5 – Les dispositions sur la récidive ne s’appliquent pas aux infractions commises par des
mineurs âgés de moins de 18 ans lors de la commission des faits.

6 – La condamnation, en cas de récidive, sera exécutée conformément au Code de


l’Exécution. En outre, pour le délinquant récidiviste, une période probatoire sera imposée
après l’achèvement de la peine d’emprisonnement.

Page 25
7 – Le jugement du Tribunal doit clairement indiquer dans son jugement quel est le régime
d’exécution des peines applicable au récidiviste ainsi que les mesures probatoires qui lui
seront imposées à sa sortie de prison.

8 – Le Code de l’Exécution est applicable aux récidivistes et les mesures probatoires seront
imposées conformément à la loi.

9 – Le Code de l’Exécution pour les récidivistes et les mesures probatoires imposées à la


sortie de prison sont également applicables à tout délinquant d’habitude, délinquant
professionnel ou membre d’une organisation criminelle. »

Expulsion

Article 59

« La situation d’un ressortissant étranger condamné à une période d’emprisonnement et admis


au bénéfice d’une libération conditionnelle lorsqu’il a, en toute hypothèse, purgé sa peine de
prison, doit être porté à la connaissance immédiate du Ministre de l’intérieur afin d’évaluer si
une procédure d’expulsion doit être entamée. »

Mesures de sûreté particulières aux personnes morales

Article 60

« 1 - Lorsqu’une condamnation a été prononcée pour une infraction intentionnelle commise


au bénéfice d’une personne morale, soumise à la loi civile et agissant grâce à une
autorisation22 fournie par un établissement public, détournant ainsi les facilités offertes par
cette autorisation pour ses organes ou les représentants de la personne morale, cette
autorisation sera annulée.

2 – Les dispositions relatives à la confiscation sont applicables aux personnes morales dans le
cas d’infractions commises à leur bénéfice.

3 – Si l’application des deux alinéas précédents était susceptible d’entraîner des conséquences
plus graves que celles causées par l’infraction, le juge peut ne pas imposer ces mesures.

4 – Les dispositions de cet article ne s’appliquent qu’aux cas où la loi le prévoit


expressément.»

22
« …operating under the license granted by a public institution … »

Page 26
TROISIEME PARTIE

Détermination et individualisation de la peine

Détermination de la peine

Article 61

« 1 - Pour chaque cas particulier, le juge détermine la peine principale dans les limites
prévues entre le minimum et le maximum légal pour chaque infraction, et en prenant en
considération les facteurs suivants :

a) la manière dont l’infraction a été commise


b) les moyens utilisés pour la commettre
c) le temps et le lieu de l’infraction
d) l’importance et la particularité de l’infraction
e) la gravité du préjudice causé et du danger créé
f) le degré de culpabilité en fonction du caractère intentionnel ou non intentionnel de
l’infraction
g) le but et les motivations de l’auteur de l’infraction

2 – Les atténuations ou les aggravations de peine qui pourront intervenir pour les infractions
commises avec une intention vraisemblable ou une imprudence consciente se calculent après
que la peine a été déterminée sur la base des dispositions de l’alinéa 1.

3 – Lorsque l’un des facteurs listé au premier alinéa est un des éléments constitutifs de
l’infraction, le dit facteur ne pourra être pris en compte pour déterminer la peine principale23.

4 – Quand une circonstance de l’infraction a pour conséquence légale d’atténuer ou aggraver


la peine, c’est l’infraction de base qui sert de base de calcul à l’aggravation ou à l’atténuation.

5 - Au vu des alinéas qui précèdent, la peine sera déterminée au final en prenant en


considération et dans cet ordre : la tentative, la pluralité d’auteurs, le caractère successif des
infractions, la provocation illégitime, la minorité de l’auteur, le trouble mental du mis en
cause, les circonstances personnelles qui entraînent une réduction de la peine et une
atténuation à l’appréciation du juge.

6 – La peine d’emprisonnement sera énoncée en jours, mois et années. Une journée est égale à
24 heures et 1 mois est de 30 jours. L’année est calculée selon le calendrier officiel. Les
portions restantes (i.e. portions de journée dans le cas d’un emprisonnement à temps et
fractions de YTL pour les amendes) ne seront ni prises en considération ni exécutées.

7 – La peine définitive déterminée par le présent article et qui suppose une période
d’emprisonnement à temps ne peut excéder 30 ans.

23
« ..the basic penalty.. »

Page 27
8 - Pour le calcul d’une amende, toute aggravation ou atténuation de peine qui se fonde sur
l’individualisation prévue au présent article sera établie en jours. L’amende se calcule en
multipliant le nombre final de jours prononcés par le montant due la personne peut payer par
jour. 24

9 – Lorsque l’amende constitue une peine alternative à l’infraction, le nombre de jours


correspondant à cette amende ne peut être inférieur au minimum d’emprisonnement prévu
pour cette infraction ni supérieur au maximum légal de l’emprisonnement pour l’infraction
considérée.

10 – Les peines ne peuvent être aggravées, réduites ou faire l’objet d’une alternative que
lorsque la loi le dispose expressément25. »

Motifs d’atténuation à discrétion du juge

Article 62

« 1 - Quand existent des raisons d’atténuer la peine à discrétion du juge, une peine
d’emprisonnement simple à vie se substituera à une peine d’emprisonnement à vie aggravée
et 25 ans d’emprisonnement remplaceront une peine d’emprisonnement à vie. Dans les autres
cas, la peine pourra être réduite d’un sixième au maximum. »

2 – Pour l’évaluation de l’atténuation dans la cadre du présent article, les éléments suivants
seront pris en considération : contexte, relations sociale, comportement de l’auteur de
l’infraction après la commission des faits et durant le procès ainsi que les effets probables de
la peine prononcée sur l’avenir du mis en cause. Les motifs d’atténuation de la peine doivent
être explicités dans le jugement. »

Déductions

Article 63

« Toute période garde à vue intervenue en quelque occasion que ce soit avant le jugement
final sera déduite du montant de la condamnation prononcée. Si c’est une amende qui est
infligée à titre principal, la réduction sera faite sur la base d’un jour pour 100 YTL. »

24
Exemple : 50 jours à 50 YTL
25
« Clearly »

Page 28
QUATRIEME PARTIE

Abandon des poursuites et interruption de peine26

Décès d’un suspect ou de l’auteur de l’infraction

Article 64

« 1 - Au cas de décès du suspect, les poursuites pénales sont abandonnées. Néanmoins, les
actions judiciaires concernant les profits et les biens susceptibles de confiscation et produits
de l’infraction pourront être maintenues et un jugement intervenir sur ce point.

2 – Le décès de l’auteur de l’infraction a pour effet d’interrompre l’exécution de la peine


d’emprisonnement et le recouvrement des amendes qui n’ont pas encore été réglées.
Cependant, tout jugement définitif intervenu sur les transferts de propriété à l’Etat et les frais
de justice avant le décès de la personne condamnée sera mis à exécution.

Amnistie

Article 65

« 1 - Une amnistie générale entraîne l’abandon des poursuites pénales et l’interruption de


toute peine infligée et de ses conséquences.

2 – Dans le cas d’une amnistie spéciale, soit l’auteur des faits est libéré de l’établissement
pour peine où il exécute son emprisonnement, soit la peine de prison est convertie en peine
d’amende.

3 – La condamnation statuant sur le retrait de certains droits, que ces derniers soient
expressément visés dans un jugement ou accessoires de la peine principale, restera en vigueur
malgré une amnistie spéciale. »

Délais de Prescription de l’action publique

Article 66

« 1 - Sauf s’il en est disposé autrement dans la loi, toute poursuite judiciaire sera abandonnée
après un délai de :

• a - 30 ans pour les infractions punies d’un emprisonnement à vie aggravé

26
« Discontinuance of Proceeings and Setting aside the sentence”

Page 29
• b - 25 ans pour les infractions punies d’un emprisonnement à vie
• c - 20 ans pour les infractions punies d’une peine d’emprisonnement égale ou
supérieure à 20 ans
• d - 15 ans pour les infractions punies d’une peine d’emprisonnement supérieure à 5
ans et de moins de 20 ans
• e - 8 ans pour les infractions punies d’une peine d’emprisonnement de moins de 5 ans
ou d’une amende de justice

2 - Les poursuites judiciaires seront abandonnées contre les mineurs qui avaient entre 12 et
15 ans lors de la commission du crime si la moitié des délais indiqués ci-dessus est dépassée;
elles seront également abandonnées envers les mineurs qui avaient entre 15 et 18 ans lors de
la commission du crime si les 2/3 des délais ci-dessus sont dépassés.

3 – Pour déterminer le délai de prescription applicable, les circonstances aggravantes de


l’infraction entraînant les peines les plus élevées sont prises en compte (sous réserve que le
dossier comporte des preuves tangibles de ce chef).

4 - Pour déterminer le délai de prescription applicable, c’est la peine la plus haute encourue
pour une infraction spéciale, déterminée par la loi, qui sera prise en compte. Pour les
infractions susceptibles de se voir appliquées des peines alternatives, la peine de prison
encourue sert de base à la détermination du délai de prescription applicable.

5 - Au cas de nouveau jugement pour les mêmes faits, la prescription court à nouveau à
compter de la date à laquelle le Tribunal décide de rejuger les faits.

6 – Pour les infractions achevées27, le point de départ de la prescription est fixé au jour de la
commission de l’infraction ; pour les infractions tentées, au jour du dernier acte caractérisant
la tentative ; pour les infractions continues, au dernier jour de commission de l’infraction ;
pour les infractions successives, à la date de commission de la dernière infraction et pur les
crimes commis sur des enfants par leurs ascendants directs ayant autorité, la prescription court
à compter du jour des 18 ans du mineur.

7 – Aucune prescription ne court pour les infractions visées au chapitre IV du deuxième


volume du présent Code 28 lorsqu’elles sont commises depuis l’étranger et qu’elles sont
passibles d’une peine d’emprisonnement à vie aggravée ou d’un emprisonnement de plus de
10 ans. »

Interruption et suspension de la prescription

Article 67

« 1 - Quand, pour les besoins d’une enquête ou de la poursuite, une autorisation ou une
décision d’une autorité est nécessaire ou qu’une difficulté doit être réglée par une autre
autorité, la prescription est suspendue jusqu’à ce que la permission, la décision soit obtenue

27
« For complete offences, … »
28
Infractions contre l’Etat et la nation – art 247 à 339 du Code Pénal

Page 30
ou que la difficulté soit résolue. Si un Tribunal constate qu’une personne est en fuite, la
prescription est suspendue jusqu’à ce que la juridiction revienne sur sa décision.

2 – Le cours de la prescription est interrompu dans toute poursuite judiciaire criminelle


lorsque :

a) l’un des suspects ou des accusés témoigne devant un juge ou est entendu par un
magistrat du Parquet;
b) l’arrestation d’un suspect ou d’un accusé intervient
c) une accusation est notifiée en relation avec l’infraction ; ou
d) l’un au moins des accusés est condamné

3 – Après une interruption de prescription, celle-ci recommence à courir. Si plus d’un acte
interrompt le cours de la prescription, la prescription court à nouveau à compter de la date du
dernier acte interruptif.

4 – En cas d’interruption de prescription, le maximum de l’interruption pour une infraction


spéciale peut être, au plus, égale à la moitié du délai légal. »

Délais de prescription de la peine

Article 68

« 1 - Les peines visées par cet article ne seront pas mises à exécution à l’expiration des délais
suivants :
a) 40 ans pour un emprisonnement à vie aggravé
b) 30 ans pour un emprisonnement vie
c) 24 ans pour un emprisonnement de 20 ans ou plus
d) 20 ans pour une peine d’emprisonnement de 5 ans ou plus
e) 10 ans pour une peine d’emprisonnement de moins de 5 ans ou une peine d’amende.

2 – Les peines ne seront pas mises à exécution pour ceux qui avaient entre 12 et 15 ans lors de
la commission du crime pourvu qu’une moitié des délais ci-dessus se soit écoulé; pour ceux
qui étaient âgés entre 15 ans et 18 lors de la commission du crime si les deux-tiers du délai
sont écoulés.

3 – Il n‘y aura pas de prescription de la peine pour les infractions commises à l’étranger et
relevant du chapitre 4, volume 2 du présent code et pour lesquels un emprisonnement à vie
aggravé, un emprisonnement à vie ou un emprisonnement de plus de 10 ans est encouru.

4 – Les jugements qui prononcent plusieurs types de peines seront considérés comme
prescrits lorsque le délai d’exécution de la peine la plus sévère est écoulé.

Page 31
5 – Le délai de prescription de la peine commence à courir à la date du prononcé de la peine
définitive ou à la date d’interruption d’exécution de la peine quelle qu’en soit la raison ; dans
ce dernier cas, la prescription ne concerne que la partie restante de la peine. »

Délais de prescription des peines et privation de droits

Article 69

« La prescription de la privation des droits, qu’elle soit la conséquence légale d’une peine
principale ou qu’elle fasse l’objet d’une disposition particulière du jugement, s’aligne sur
celle de la peine. »

Prescription de la confiscation

Article 70

« Un jugement de confiscation ne sera pas exécuté après une période de 20 ans suivant la date
du jugement définitif. »

Interruption de la prescription de la peine

Article 71

« 1 - La prescription de la peine est interrompue lorsque l’auteur de l’infraction en est averti


par l’autorité compétente pour sa mise à exécution, dans les termes de la loi, ou s’il est arrêté
à cette fin.

2 – Si une personne qui a été condamnée pour une infraction, commet une infraction
intentionnelle passible d’une peine d’emprisonnement dont la limite supérieure est de plus de
deux ans de prison, alors la prescription de la peine est interrompue. »

Calcul et mise en œuvre de la prescription

Article 72

« 1 – Les délais de prescription de l’action publique et d’exécution des peines se calculent en


jours, mois et années. Un jour est égal à 24 heures, un mois à 30 jours et une année sera
fonction du calendrier.

2 – Les délais de prescription de l’action publique et d’exécution des peines pourront être
soulevés d’office par le Tribunal et le suspect, l’accusé ou le condamné ne pourront pas y
renoncer. »

Infractions nécessitant une plainte préalable aux fins d’enquête et de poursuite

Article 73

Page 32
« 1 - Si une personne, qui en a la possibilité, n’a pas déposé de plainte dans les 6 mois suivant
la commission d’une infraction pour laquelle l’enquête et la poursuite sont subordonnées à un
dépôt de plainte, l’enquête et la poursuite ne seront pas engagées.

2 – Sous réserve de la prescription, ce délai commence à courir à la date à laquelle la


personne habilitée à déposer plainte a connaissance ou est informé des faits ou de l’identité de
‘auteur des faits.

3 – Si une ou plusieurs personnes compétentes pour déposer plainte laissent passer ce délai de
six mois, les droits des autres restent intacts29.

4 - A moins qu’il n’en soit disposé autrement par la loi, dans le cas où l’enquête et la
poursuite sont subordonnés au dépôt d’une plainte préalable, le renoncement de la victime
entraîne l’abandon de la plainte mais si ce renoncement intervient après que le jugement de
condamnation est devenu définitif, il ne fera pas obstacle à la mise à exécution de la peine.

5 – Si plusieurs personnes sont auteurs d’une infraction, la renonciation ou le droit de déposer


plainte contre un seul est applicable à tous les mis en cause.

6 - A moins qu’il n’en soit disposé autrement par la loi, la renonciation n’aura pas d’effet
pour l’accusé qui la refuse.

7 – Si l’abandon des poursuites pénales résulte de la renonciation de la victime à son droit de


déposer plainte et que celle-ci a, en même temps que cette renonciation, fait savoir qu’elle
renonçait à ses droits civils, il n’y aura lieu à aucune procédure devant une juridiction civile
dans ce cadre.

8 – Alinéa annulé par l’article 45 de la loi 5560 en date du 6 décembre 2006.

Effet de l’abandon des poursuites ou de l’interruption de peine

Article 74

« 1 - Une amnistie générale, une amnistie spéciale ou une renonciation à plainte


n’entraineront aucune restitution des biens confisqués ou aucun remboursement pour les
amendes recouvrées.

2 – L’abandon des poursuites pénales n’aura aucun effet au plan civil en relation avec la
restitution des biens saisis ou pour l’indemnisation des préjudices.

3 – L’interruption de la peine n’a aucun effet sur les dispositions relatives aux droits civils
individuels, l’indemnisation ou les frais de justice. Néanmoins, an cas d’amnistie générale, les
frais de justice ne seront pas réclamés.»

Paiement 30forfaitaire
29
ceux qui ne l’ont pas fait conformément aux termes de l’alinéa 2
30
Autres titres : Amende forfaitaire ? Paiement libératoire ?

Page 33
Article 75

« 1 – Sauf pour les infractions qui jouent un rôle de conciliation, aucune poursuite ne sera
engagée contre l’auteur d’une infraction qui encourt seulement une peine d’amende ou une
peine d’emprisonnement inférieure ou égale à 3 mois s’il paye les frais de justice et :

a) le montant fixe de l’amende ou, si le montant n’en est pas fixe, le minimum de
l’amende encourue,
b) un montant obtenu en multipliant 20 YTL/ jour par le nombre minimum de jours de
jours de prison encouru
c) s’il encourt à la fois une peine de prison et une peine d’amende, une somme
correspondant à la période d’emprisonnement (établie come il vient d’être dit au b) ci-
dessus) et le minimum de l’amende encourue

dans les 10 jours de la notification par le Bureau du Procureur.

2 – Si en raison de dispositions légales spéciales, le dossier a été renvoyé devant le Tribunal,


les poursuites seront abandonnées si l’auteur des faits règle la somme définie à l’alinéa 1 et
les frais de justice après notification par le juge.

3 – L’alinéa précédent s’applique également si le procureur entame des poursuites pour une
infraction qui relève de la compétence de l’alinéa 1 sans proposer de paiement forfaitaire ou si
une procédure engagée par ailleurs révèle que l’infraction poursuivie relève en réalité de
l’alinéa 1.

4 – Quand la loi prévoit qu’une infraction est punie d’une peine d’amende ou d’un
emprisonnement inférieur ou égal à 3 mois, le montant à acquitter sera calculé sur la base de
l’amende de justice ainsi qu’il est dit aux alinéas ci-dessus.

5 – Le fait que des poursuites pénales ne soient pas engagées ou soient abandonnées sur le
fondement du présent article n’a aucun effet sur les dispositions concernant le plan civil, la
récupération de biens ou leur confiscation.

Page 34
VOLUME II

Dispositions spéciales

CHAPITRE I

INFRACTIONS INTERNATIONALES

PREMIERE PARTIE

Génocide et crimes contre l’humanité

Génocide

Article 76

« 1 – La commission de l’un quelconque des faits suivants contre tout membre d’un groupe
national, ethnique, racial ou religieux avec le plan prémédité de détruire le dit groupe, en tout
ou partie, est constitutif d’un génocide :

Page 35
a) tuer volontairement31
b) causer un mal physique ou mental sérieux à autrui
c) infliger délibérément au dit groupe des conditions de vie telles qu’elles sont calculées
pour entraîner sa destruction physique totale ou partielle
d) imposer des mesures destinées à contrôler les naissances dans ce groupe
e) transporter de force des enfants de ce groupe dans un autre groupe

2 – Tout auteur de génocide est passible d’un emprisonnement à vie aggravé. Cependant, si
les infractions d’homicide et de blessures volontaires sont commises au cours du génocide, il
sera procédé pour chaque cas à un cumul réel de ces infractions en relation avec le nombre
des victimes identifiées.

3 – Pour de telles infractions, les personnes morales sont soumises à des mesures de sûreté.

4 – Il n’y a pas de prescription pour ces infractions. »

Crimes contre l’humanité

Article 77

« 1 – L’accomplissement systématique de l’un des faits énumérés ci-dessous contre une partie
du corps social selon un plan prémédité motivé sur un fondement politique, philosophique,
racial ou religieux constitue un crime contre l’humanité :

a) homicide volontaire
b) violence volontaire
c) actes de torture ou de barbarie ou esclavage
d) privation de liberté
e) soumission à des expériences biologiques
f) agression sexuelle; abus sexuel sur enfants
g) fécondation forcée
h) prostitution forcée

2 – Lorsque le fait décrit au a) de l’alinéa 1 ci-dessus est commis, son auteur est passible de
l’emprisonnement à vie aggravé. Pour tous les autres faits visés ci-dessus, une peine
d’emprisonnement sera infligée qui ne saura être inférieure à 8 ans. Cependant, pour les actes
prévus aux a) et b) de l’alinéa 1, il y aura cumul réel d’infraction en relation avec le nombre
de victimes identifiées.

3 – Pour de telles infractions, les personnes morales sont soumises à des mesures de sûreté.

4 – Il n’y a pas de prescription pour ces infractions. »

Organisation

Article 78
31
Il s’agit ici du même mot que celui d’ »homicide involontaire » mais j’ai retenu cette formule car ce sont des
infinitifs qui inaugurent chaque lettre

Page 36
« 1 - Toute personne qui établit ou dirige une organisation dont le but avoué est la
commission des infractions visés aux articles précédents, encourt un emprisonnement de 10 à
15 ans. Toute personne qui devient membre d’une telle organisation encourt un
emprisonnement de 5 à 10 ans.

2 – Pour de telles infractions, les personnes morales sont soumises à des mesures de sûreté.

3 – Il n’y a pas de prescription pour ces infractions. »

DEUXIEME PARTIE

Trafic de migrants et d’êtres humains

Trafic de migrants

Article 79

« 1 – Toute personne qui, par des moyens illégaux et dans le but d’obtenir, directement ou
indirectement, un gain matériel :

a) permet à un étranger de rentre, ou de rester, dans le pays, ou


b) permet à un citoyen turc ou à un non-turc de se rendre à l’étranger

est passible d’une peine d’emprisonnement de 3 à 8 ans et d’une amende d’un maximum de
10 000 jours.

2 – si l’infraction est commise dans le cadre des activités d’une organisation criminelle, la
peine infligée est augmentée de moitié.

3 – Si l’infraction est commise par une personne morale, des mesures de sûreté appropriées
sont applicables. »

Trafic d’êtres humains

Article 80

Page 37
« 1 – Toute personne qui se livre au proxénétisme, enlève, héberge ou transporte une
personne d’un endroit à un autre, ou d’un pays à un autre ou fait sortir une personne du
pays32en usant de menace, pression, par force ou violence, employant la tromperie, abusant
de son influence ou en obtenant le consentement d’une autre personne, en profitant de son
ascendant ou du désespoir de celle-ci, dans le but de les forcer à la prostitution, à fournir un
service, à se faire prélever des organes ou à se soumettre en esclavage ou toute pratique
similaire sera passible d’un emprisonnement de 8 à 12 ans et d’une amende de justice jusqu’à
10 000 jours.

2 – Quand des faits sont commis dans le but visé à l’alinéa 1 et que ces faits constituent une
infraction pénale, le consentement de la victime est présumé invalide.

3 – Lorsqu’un mineur de moins de 18 ans est forcé à la prostitution, enlevé, hébergé ou


transporté d’un endroit à un autre pour les buts décrits à l’alinéa 1, l’auteur de ces faits sera
passible des peines prévues à l’alinéa 1 quand bien même aucun élément matériel 33 de
l’infraction visé ci-dessus n’aurait été accompli.

4 - Pour ces infractions, les personnes morales peuvent faire l’objet de mesures de sureté. »

CHAPITRE II

INFRACTIONS CONTRE LES PERSONNES

PREMIERE PARTIE

Infractions contre la vie

Homicide volontaire

Article 81

« Toute personne qui en tue une autre intentionnellement est passible d’une emprisonnement
à vie. »

Meurtres qualifiés

Article 82

« Si l’homicide volontaire est commis :

32
La Turquie
33
« .. instrumental act.. »

Page 38
a) avec préméditation;
b) sauvagement ou après supplice ;
c) en provoquant un incendie, une inondation, une destruction, une immersion 34 , un
attentat ou en faisant usage d’armes nucléaires, biologiques ou chimiques;
d) contre un ascendant direct, descendant direct, un conjoint, un frère ou une sœur;35
e) contre un enfant ou une personne incapable de se protéger physiquement ou
moralement;
f) contre une femme enceinte, ou sachant qu’elle est enceinte ;
g) contre une personne à raison du fait qu’elle accomplit un devoir public ;
h) afin de dissimuler une infraction, de détruire une preuve, de faciliter la commission
d’une autre infraction ou d’empêcher une arrestation ;
i) par dépit de ne pouvoir commettre une autre infraction
j) pour un motif de vendetta36 ;
k) en invoquant la tradition

l’auteur des faits sera passible d’un emprisonnement à vie aggravé. »

Homicide volontaire par acte d’omission

Article 83

« 1 - Pour déclarer une personne coupable d’une mort par son incapacité37 à effectuer un acte
positif qu’elle avait le devoir d’accomplir, l’omission à l’origine de la mort doit être
l’équivalent d’un acte positif.

2 – Un acte d’omission est un acte positif lorsque la personne :

a) devait s’acquitter de son devoir, issu de la loi ou du contrat, pour accomplir certains
actes positifs, et
b) a préalablement mis en danger la vie d’autrui par son comportement.

3 – Si une personne cause la mort d’autrui par omission dans le cadre de l’exécution d’un
devoir particulier, si l’infraction commise est susceptible d’entraîner une peine
d’emprisonnement à vie aggravée, il sera passible d’une peine d’emprisonnement comprise
entre 20 et 25 ans, si elle entraîne un emprisonnement à vie, une peine d’emprisonnement de
15 à 20 ans, et dans tous les autres cas, , une peine d’emprisonnement de 10 à 15 ans. »

Provocation au suicide

Article 84

« 1 - Toute personne qui incite ou encourage autrui à commettre un suicide, qui conforte une
personne dans sa décision déjà existante de commettre un suicide ou, qui, d’une manière ou

34
« ..sinking.. »
35
« ..sibling. »
36
« With the motive of blood feud ; »
37
« ..failure.. »

Page 39
d’une autre, assiste une personne lors de son suicide, est passible d’une peine
d’emprisonnement comprise entre 2 et 5 ans.

2 – Si la mort survient, la peine d’emprisonnement sera comprise entre 4 et 10 ans.

3 – Toute personne qui encourage publiquement autrui à se suicider sera passible d’une peine
d’emprisonnement comprise entre 3 et 8 ans.

4 – Toute personne qui ordonne à autrui de se suicider, alors que les capacités de la dite
personne à comprendre le sens et les conséquences de ses actes est compromis ou manquant,
ou si l’ordre de se suicider est donné sous la menace ou la force, sera passible des peines de
l’homicide volontaire. »

Homicide par imprudence

Article 85

« 1 - Toute personne qui cause la mort d’autrui par imprudence encourt une peine
d’emprisonnement de 2 à 6 ans.

2 – Si les faits ont entraîné la mort de plus d’une personne, ou des blessures à plus d’une
personne en même que la mort d’une ou plusieurs personnes, l’auteur des faits encourt une
peine comprise entre 2 et 15 ans d’emprisonnement. «

DEUXIEME PARTIE

Infractions contre l’intégrité physique

Blessure volontaire

Article 86

« 1 - Toute personne qui cause intentionnellement à autrui une douleur physique ou qui
compromet sa santé, ou sa capacité de perception sera puni d’un emprisonnement de 1 an à 3
ans.

2 – Si les conséquences sur autrui d’une blessure intentionnelle sont mineures et peuvent être
guéries avec un traitement médical simple, sous réserve que la victime ait déposé plainte, la
peine encourue est comprise entre 4 mois et 1 an d’emprisonnement ou d’une amende
judiciaire.

3– Si la blessure volontaire est commise :

Page 40
a) contre un ascendant direct, un descendant direct, un conjoint, un frère ou une sœur
b) contre une personne hors d’état de se défendre physiquement ou mentalement
c) contre une personne qui remplit son devoir d’officier public
d) par un officier public qui abuse de son autorité ou
e) avec usage d’une arme

la peine encourue sera augmentée de moitié et les poursuites ne nécessiteront pas de plainte
préalable. »

Blessure aggravée en raison des conséquences

Article 87

« S’il résulte de l’acte de blessure volontaire :

a) un affaiblissement permanent38 du fonctionnement d’un sens ou d’un organe quel qu’il


soit
b) un trouble du langage39 permanent
c) une cicatrice distincte et permanente sur le visage
d) un état de fait40 qui met en danger la vie de la victime
e) la naissance prématurée de l’enfant si la victime est une femme enceinte

la peine encourue à l’article ci-dessus sera doublée. 41Cependant, la peine infligée ne sera
inférieure à 3 ans pour les infractions visées à l’alinéa 1ou inférieure à 5 ans pour celles visées
à l’alinéa 3.

2 – S’il résulte de la blessure intentionnelle :

a) une maladie incurable ou un état végétatif de la victime


b) la perte complète de la fonction d’un sens ou d’un organe
c) la perte de la capacité de parler ou de la fertilité
d) la défiguration définitive du visage
e) la perte d’un enfant si la victime est une femme enceinte

la peine encourue sur le fondement de l’article précité sera doublé. Néanmoins, la peine
d’emprisonnement infligée ne sera pas inférieure à 5 ans pour ce qui concerne les infractions
visées à l’alinéa 1ou à 8 ans pour celles visées à l’alinéa 3.

3 – Si la blessure volontaire entraîne la fracture ou le déboitement d’un os, la peine infligée


sur le fondement l’article précité sera augmentée de moitié en fonction de l’effet de la fracture
ou du déboitement sur la capacité fonctionnelle quotidienne de l’os.

38
L’anglais « Permanent » est proche du français utilisé ici mais également peut se traduire en français par
irréparable ou définitif
39
« Speech defect » signifie soit défaut de prononciation soit trouble du langage (c’est le terme employé par les
médecins spécialisés). C’est le terme retenu ici.
40
« A situation »
41
L’article 86

Page 41
4 – Si la blessure volontaire a entraîné la mort de la victime, l’auteur de l’infraction sera
passible d’une peine comprise entre 8 et 12 ans pour les infractions définies à l’alinéa 1 et de
12 à 16 ans pour les infractions définies à l’alinéa 3. »

Blessure intentionnelle par omission

Article 88

« 1 - Si la blessure volontaire résulte d’une imprudence, la peine infligée sera réduite


jusqu’aux deux-tiers. Pour la mise en œuvre de cette disposition, il conviendra de prendre en
compte les conditions applicables à l’infraction d’homicide volontaire par omission. »

Blessure par imprudence

Article 89

« 1 – Une personne qui cause par imprudence à autrui une douleur physique, un
affaiblissement de sa santé ou de ses capacités de perception, sera condamné à une peine
d’emprisonnement de 3mois à 1 an ou une amende judiciaire.

2 – Si la blessure par imprudence cause – à la victime - :

a) une détérioration définitive du fonctionnement de l’un quelconque des sens ou des


organes de la victime
b) un trouble du langage42 permanent
c) une cicatrice distincte et permanente sur le visage
d) un état de fait43 qui met en danger la vie de la victime
e) la naissance prématurée de l’enfant si la victime est une femme enceinte

la peine infligée à l’alinéa 1 sera majorée jusqu’à la moitié.

3 - Si la blessure par imprudence cause – à la victime - :

a) une maladie incurable ou un état végétatif de la victime


b) la perte complète de la fonction d’un sens ou d’un organe
c) la perte de la capacité de parler ou de la fertilité
d) la défiguration définitive du visage
e) la perte d’un enfant si la victime est une femme enceinte

la peine infligée à l’alinéa 1 est doublée.

4 – S’il résulte des faits la blessure de plus d’une personne, la peine de prison infligée sera
comprise entre 6 mois et 3 ans.

42
« Speech defect » signifie soit défaut de prononciation soit trouble du langage (c’est le terme employé par les
médecins spécialisés). C’est le terme retenu ici.
43
« A situation »

Page 42
5 – Toute enquête et poursuite du chef de blessure par imprudence est soumise à un dépôt de
plainte préalable. Néanmoins, si la blessure relève de l’application de l’alinéa 1, aucun dépôt
de plainte préalable n’est exigé si l’infraction est commise avec une imprudence consciente.

Expérimentation sur des êtres humains

Article 90

« 1 - Toute personne qui pratique une expérience scientifique sur un être humain encourt une
peine d’emprisonnement comprise entre 1 et 3 ans.

2 – Les conditions suivantes doivent être remplies pour éviter toute responsabilité pénale dans
le cadre d’expérimentations consensuelles sur un être humain :

a) une autorisation du conseil ou de l’organe compétent


b) l’expérience est d’abord menée dans un environnement neutre (autre que le corps
humain) ou sur un nombre pertinent d’animaux
c) les données scientifiques obtenues lors expériences menées en milieu neutre (autre que
le corps humain) ou sur des animaux doivent démontrer la nécessité de l’expérience
qui sera conduite avec des êtres humains afin d’atteindre ses objectifs
d) l’expérience menée ne doit pas entraîner de dommage prévisible ou d’effet irréparable
sur la santé humaine
e) la méthode expérimentale employée ne doit pas entraîner lors des tests une souffrance
pour le sujet incompatible avec le respect de la dignité humaine.
f) le but de l’expérience menée doit l’emporter sur les dangers qu’encourt la santé de la
personne ou les charges qui en résultent pour elle ; et
g) le consentement du sujet au test doit être consigné par écrit et se fonder sur une
information suffisante quant au contenu et aux conséquences de l’expérience et ne doit
pas dépendre de l’obtention d’un gain.

3 – En sus des conditions exigées à l’alinéa 2, pour les expérimentations sur les enfants, les
conditions suivantes doivent être remplies pour éviter toute responsabilité pénale :

a) les données scientifiques obtenues lors expériences menées en milieu neutre doivent
démontrer la nécessité de l’expérience qui sera conduite avec des enfants afin
d’atteindre ses objectifs
b) un consentement écrit du père et de la mère, ou du gardien, et le consentement de
l’enfant si ce dernier est capable de le donner
c) la présence d’un expert pédiatre44 membre d’un organe autorisé (qui a la capacité de
donner une permission pour ce type d’expérience).

4 – Toute personne qui conduit un test sur un patient aux fins de traitement médical (sans le
consentement du patient) est passible d’une peine d’emprisonnement d’un an au maximum.
Néanmoins, s’il est acquis que les méthodes existantes des traitements en vigueur ne
produisent pas de résultats positifs, mener une expérimentation, tout en en usant des

44
Le terme utilisé est « .. a child health and illness expert from an authorized body…”

Page 43
traitements en vigueur, sur une personne consentante, dans le but de la guérir, n’exposera pas
à une responsabilité pénale. Le consentement est alors écrit et fondé sur une information
suffisante tant du point de vue du contenu que des conséquences de l’expérience, et ce
traitement est dirigé sous la conduite d’un médecin- expert d’un hôpital.

5 – Les dispositions relatives à l’homicide ou aux blessures volontaires sont applicables si la


victime est blessée ou meurt des suites de l’infraction décrite à l’alinéa 1.

6 – Toute infraction visée au présent article et qui est mise en œuvre dans le cadre des
activités d’une personne morale peut entraîner que des mesures de sûreté soient prises contre
la dite personne morale. »

Commerce d’organes et de tissus humains

Article 91

« 1 - Toute personne qui prélève un organe sur autrui sans le consentement légal du patient
encourt une peine d’emprisonnement comprise entre 5 ans et 9 ans. Si l’objet de l’infraction
est un tissu, la peine est comprise entre 2 ans et 5 ans.

2 – Toute personne qui prélève illégalement un organe ou un tissu sur une personne décédée
encourt une peine d’emprisonnement d’1 an.

3 – Toute personne qui achète ou vend un organe ou un tissu humain, ou sert d’intermédiaire
lors d’une telle transaction, encourt les peines visées à l’alinéa 1.

4 – Si l’une des infractions visées aux alinéas 1 et 3 est commise dans un cadre organisé, la
peine encourue est comprise entre 8 ans et 15 ans d’emprisonnement.

5 – Toute personne qui dissimule, transporte ou se livre à la transplantation d’un organe ou


d’un tissu illégalement prélevé encourt une peine d’emprisonnement de 2 ans à 5 ans.

6 – Toute personne qui diffuse, annonce publiquement ou se livre à de la publicité


commerciale pour prélever des organes ou des tissus dans un but lucratif encourt une peine
d’emprisonnement d’1 an.

7 – Toute infraction visée au présent article et commise dans le cadre des activités d’une
personne morale entraînera pour cette dernière des mesures de sûreté.

8 – Les dispositions applicables à l’homicide volontaire sont applicables si une des infractions
visées à l’alinéa 1 entraîne la mort de la victime. »

Etat de nécessité

Article 92

Page 44
« 1 - La peine pourra être réduite (voire supprimée) envers la personne qui vend ses propres
organes ou tissus après qu’a été pris en considération le contexte social et économique dans
lequel évolue le patient.

Remords effectif

Article 93

« 1 - Si une personne vend ses propres organes ou tissus et en informe les autorités
compétentes avant que celles-ci n’en aient connaissance et s’il aide à l’arrestation de l’auteur
des faits, aucune peine ne sera infligée.

2 – Si, après que les autorités compétentes ont été informées de l’existence d’une infraction,
la personne qui vend ses propres organes et tissus aide volontairement les autorités et leur
permet de révéler l’infraction et d’arrêter les autres mis en cause, la peine encourue est réduite
entre un quart à la moitié. »

TROISIEME PARTIE

Torture et supplice

Torture

Article 94

« 1 - Tout officier public qui accomplit envers autrui des actes incompatibles avec la dignité
humaine et qui cause à la victime des souffrances physiques ou mentales, ou qui affecte les
capacités de la personne de percevoir ou d’agir de manière autonome ou qui les insulte sera
puni d’une peine d’emprisonnement de 3 à 12 ans.

2 - Si l’infraction est commise contre :

a) un enfant, une personne incapable de se défendre physiquement ou moralement ou une


femme enceinte
b) un officier public ou un avocat à raison de l’exercice de ses fonctions

une peine d’emprisonnement comprise entre 8 ans et 15 ans est encourue.

3 – Si les faits sont commis sous forme de harcèlement sexuel, la peine d’emprisonnement
sera comprise entre 10 et 15 ans.

Page 45
4 – Toute autre personne qui participe à la commission de l’infraction encourt les mêmes
peines que l’officier public.

5 – Si l’infraction est commise sous forme d’omission, aucune réduction de peine n’est
accordée

Tortures aggravées en raison des conséquences

Article 95

« 1 – Si l‘acte de torture cause à la victime :

a) une détérioration définitive du fonctionnement de l’un des sens ou d’un organe


b) un trouble du langage45 permanent
c) une cicatrice distincte et permanente sur le visage
d) un état de fait46 qui met en danger la vie de la victime
e) la naissance prématurée de l’enfant si la victime est une femme enceinte

la peine prévue à l’article ci-dessus47sera augmentée de moitié.

2 – Si l’acte de torture cause à la victime :

a) une maladie incurable ou un état végétatif de la victime


b) la perte complète de la fonction d’un sens ou d’un organe
c) la perte de la capacité de parler ou de la fertilité
d) la défiguration définitive du visage, ou
e) la perte d’un enfant si la victime est une femme enceinte

la peine encourue par l’article ci-dessus48 sera doublée.

3 – S’il résulte des tortures une fracture osseuse, l’auteur des faits encourt une peine
d’emprisonnement entre 1 an et 6 ans si la fracture a entraîné une gêne dans le
fonctionnement quotidien de la victime.

4 – Si les actes de torture entrainent la mort de la victime, la peine infligée sera celle de
l’emprisonnement à vie aggravé.

Supplice

Article 96

45
« Speech defect » signifie soit défaut de prononciation soit trouble du langage (c’est le terme employé par les
médecins spécialisés). C’est le terme retenu ici.
46
« A situation »
47
L’article 94 donc
48
L’article 94 toujours.

Page 46
« 1 -Toute personne qui accomplit un acte de supplice autrui encourt une peine de 2 ans à 5
ans d’emprisonnement.

2- Si les actes précités sont commis :

a) un enfant, une personne incapable de se défendre physiquement ou moralement ou une


femme enceinte
b) un ascendant direct, un descendant direct, un parent adoptif, un conjoint,

la peine encourue est de 3 à 8 ans d’emprisonnement. »

QUATRIEME PARTIE

Manquement aux devoirs de protection, surveillance,


assistance et conseil

Abandon49

Article 97

« 1 - Celui qui, alors qu’il est en charge d’un devoir de protection ou de surveillance à
l’endroit d’une personne qui ne peut prendre soin d’elle-même (à raison de son âge ou de sa
santé), abandonne ladite personne en la laissant seule encourt une peine de 3 mois à 2 ans
d’emprisonnement.

2 – Si, à la suite de cet abandon, la victime est atteinte d’une maladie, d’une blessure ou
décède, la peine applicable est celle visée au chapitre sur les conséquences légales des
blessures aggravées.50

49
Le terme utilisé « abandonment » peut se traduire par abandon mais aussi par Délaissement. J’ai préféré
abandon qui est plus fort
50
Cf supra article 87 du Code Pénal

Page 47
Défaut dans le devoir d’assistance et d’avertissement51

Article 98

« 1 - Celui qui, une fois pris en compte sa position et sa situation, manque à son devoir
d’assistance à un particulier incapable de prendre soin de lui-même (à raison de son âge, de la
maladie, d’une blessure ou pour toute autre raison) ou manque à son devoir d’avertir
immédiatement l’autorité compétente de la situation d’une telle personne, encourt une peine
d’emprisonnement d’1 an ou une amende judiciaire.

2 – Si le particulier décède suite au défaut d’un devoir d’assistance ou d’avertissement, la


peine encourue est comprise entre 1 et 3 ans.

CINQUIEME PARTIE

Avortement illégal, fausse couche et stérilisation

Avortement illégal

Article 99

« 1 - Celui qui accomplit un avortement sur l’enfant d’une femme sans le consentement de
celle-ci encourt une peine de 5 ans à 10 ans d’emprisonnement.

2 – Celui qui, en l’absence de nécessité d’ordre médical, accomplit l’avortement d’un enfant
sur une femme qui est enceinte de plus de 10 semaines sans le consentement de cette dernière
encourt une peine d’emprisonnement de 2 ans à 4 ans. La femme qui consentirait à être
avortée dans ce cas, encourt une peine d’emprisonnement d’1 an et une amende judiciaire.

51
Le terme traduit « notification » soit le devoir d’avertir les institutions compétentes lorsqu’une difficulté se
pose avec un incapable.

Page 48
3 – Si les faits décrits à l’alinéa 1 causent un dommage pour la santé physique ou mentale de
la femme, la peine encourue sera de 6 à 12 ans. S’il en est résulté la mort de la femme, la
peine encourue sera de 15 à 20 ans.

4 - Si les faits décrits à l’alinéa 2 causent un dommage pour la santé physique ou mentale de
la femme, la peine encourue sera de 3 ans à 6 ans d’emprisonnement. S’il en est résulté la
mort de la femme, la peine encourue sera de 4 à 8 ans.

5 – Quoi qu’il en soit du consentement de la femme, si une personne non habilitée accomplit
l’avortement d’un enfant sur une femme qui est enceinte de moins de 10 semaines, une peine
de 2 ans à 4 ans est encourue. Dans tous les cas visés aux alinéas ci-dessus, si l’auteur des
faits est une personne non habilitée, les peines seront augmentées de moitié.

6 – Si une femme est tombée enceinte à l’occasion d’une infraction dont elle a été victime,
aucune peine ne sera infligée à la personne qui interrompt une telle grossesse si elle n’est pas
supérieure à 20 semaines et si la femme est consentante. Toutefois cette interruption doit être
pratiquée par des médecins experts hospitaliers.

Fausse-couche volontaire

Article 100

« 1 - Toute femme qui avorte volontairement d’un enfant alors quelle est enceinte de plus de
10 semaines encourt une peine d’emprisonnement d’1 an et une amende judiciaire.

Article 101

Stérilisation

« 1 - Toute personne qui pratique une stérilisation sur un homme ou une femme sans leur
consentement encourt une peine d’emprisonnement de 3 à 6 ans. Si les faits sont accomplis
par une personne non habilitée à pratiquer une stérilisation, la peine sera augmentée d’un
tiers.

2 – Si la stérilisation est pratiquée par une personne non habilitée, et alors même que le
patient serait consentant, la peine encourue est d’1 an à 3 ans d’emprisonnement. »

SIXIEME PARTIE

Infractions contre l’Intégrité Sexuelle

Page 49
Agression sexuelle

Article 102

« 1 - Toute personne qui viole l’intégrité physique d’autrui, par son comportement sexuel,
encourt, sur plainte de la victime, une peine de 2 à 7 ans.

2 – Si l’acte est commis par insertion d’un organe ou d’un objet quelconque dans le corps,
l’auteur des faits encourt une peine de 7 à 12 ans. Si l’acte est commis contre le conjoint de
l’auteur des faits, toute enquête ou poursuite sera subordonnée à la plainte préalable de la
victime.

3 – Si l’infraction est commise :

a) contre une personne incapable de se défendre elle-même physiquement ou


mentalement
b) en en abusant de l’autorité que confèrent des fonctions d’officier public ou une
relation de travail privée
c) contre un parent du premier, second ou troisième degré ou un parent par alliance
d) en faisant usage d’armes ou en réunion avec l’aide d’une ou plusieurs personnes

les peines de l’alinéa 1 seront augmentées de moitié.

4 –Si, lors de la commission de l’infraction, il est fait usage d’une force supérieure à celle
nécessaire pour briser la résistance de la victime, les peines prévues pour les blessures
volontaires se cumuleront avec celles du présent.

5 – Si l’infraction entraîne une détérioration de l’état physique ou mental de la victime,


l’auteur des faits encourra une peine qui ne sera pas inférieure à 10 ans.

6 – S’il résulte de l’infraction la mort de la victime ou un état végétatif, la peine encourue est
l’emprisonnement à vie.

Abus sexuel52 d’enfants

Article 103

« 1 – Toute personne qui abuse sexuellement d’un mineur encourt une peine de 3 ans à 8 ans
d’emprisonnement. L’abus sexuel, comprend:

a) tout comportement de nature sexuelle envers un mineur de moins de 15 ans ou s’il est
âgé de 15 ans manquant du discernement nécessaire pour comprendre le sens et les
conséquences de ses actes.

52
« Sexual abuse of children »

Page 50
b) les actes sexuels accomplis contre tout mineur avec force, menace, tromperie ou tout
autre moyen qui a un effet sur la volonté de l’enfant.

2 – Si l’abus sexuel est le résultat de l’insertion d’un organe ou de tout objet dans le corps,
une peine d’emprisonnement de 8 ans à 15 ans est encourue.

3 – Si l’agression sexuelle est commise par un ascendant direct, un parent par alliance au
deuxième ou au troisième degré, un beau-père53, un parent adoptif, un gardien, un tuteur, un
enseignant, un garde-malade54 ou une personne qui a la charge de fournir une assistance de
sanitaire ou qui est tenue à une obligation de protection et de contrôle, ou au moyen de
l’autorité que confèrent une relation de travail privée, ou est commise en réunion par plus
d’une personne, la peine encourue au vu des alinéas ci-dessus sera augmentée de moitié.

4 - Si l’agression sexuelle est commise contre un mineur décrit à l’alinéa 1 par violence ou
menace, la peine prévue aux alinéas précédents sera augmentée de moitié.

5 – Si la force ou la violence utilisée aux fins d’agression sexuelle, entraîne des blessures
aggravées en termes de peine, les dispositions sur les blessures aggravées se cumuleront avec
les peines de l’agression sexuelle.

6 - Si l’infraction entraîne une détérioration de l’état de santé physique ou mental de la


victime, une peine d’emprisonnement sera infligée qui ne sera pas inférieure à 15 ans.

7 – Si l’infraction a pour conséquence un état végétatif de la victime ou sa mort, la peine


d’emprisonnement à vie aggravé sera prononcée. »

Rapports sexuels avec des personnes non majeures

Article 104

« 1 - Toute personne qui, sans force, menace ou ruse, a des rapports sexuels avec un mineur
de moins de 15 ans encourt une peine de 6 mois à 2 ans sous réserve d’un dépôt de plainte
préalable.

2 – Paragraphe jugé inconstitutionnel et annulé par décision 103/89 du 23 novembre 2005 de


la Cour Constitutionnelle

Harcèlement sexuel

Article 105

« 1 - Toute personne qui harcèle sexuellement autrui encourt une peine de 3 mois à 2 ans
d’emprisonnement ou une amende judiciaire, sous réserve d’un dépôt de plainte préalable de
la victime.

53
« Stepfather « , la mari de la mère
54
« carer »

Page 51
2 – Si ces faits sont commis en abusant de l’autorité que confère une position hiérarchique, de
service, pédagogique ou de formation ou d’une relation familiale, ou si de tels actes sont
commis en profitant de ce qu’on travaille au même endroit55 , la peine encourue à l’alinéa
précédent sera augmentée de moitié. Si à la suite des faits dénoncés, la victime a du quitter
son travail, son centre de formation ou sa famille, la peine infligée ne sera pas inférieure à 1
an. »

SEPTIEME PARTIE

Infractions contre la Liberté

Menace

Article 106

« 1 - Celui qui menace autrui en déclarant qu’il s’en prendra à la vie ou à l’intégrité physique
ou sexuelle de la victime ou de sa famille encourt une peine de 6 mois à 2 ans. Si la menace
est à l’origine d’une perte importante de revenus ou d’autres nuisances, la pénalité encourue,
sur plainte de la victime, pourra aller jusqu’à 6 mois d’emprisonnement ou une amende de
justice.

2 – Si la menace est exécutée :

a) avec usage d’une arme


b) en dissimulant son identité, au moyen d’une lettre anonyme ou en l’assortissant d’un
symbole particulier
c) en réunion
d) en tirant avantage de la peur qu’inspire une organisation criminelle qui existe ou est
supposée exister

l’auteur des faits encourt une peine d’emprisonnement comprise entre 2 et 5 ans.

3 – Si un homicide volontaire, des blessures volontaires ou des dégradations de bien sont


commises pour renforcer une menace, les peines encourues pour ces infractions se cumuleront
avec celles des menaces. »

Chantage

Article 107

55
« taking advantage of working at the same work place.. »

Page 52
« 1 - Toute personne qui contraint autrui pour obtenir un avantage indu 56 à faire ou à
s’abstenir de faire (alors que tel n’est pas le but du devoir de l’intéressé) ou à accomplir un
acte contraire à la loi ; en déclarant qu’il fera, ou ne fera pas, quelque chose qui rentre dans le
cadre des devoirs ou des droits, encourt une peine d’emprisonnement de 1 à 3 ans et une
amende judiciaire de 5000 jours.

2 – Si l’auteur menace de révéler, ou d’accuser une personne d’un fait qui causerait un
préjudice à l’honneur ou à la réputation de la victime pour obtenir un bénéfice pour lui-même
ou pour autrui, la peine encourue est celle prévue à l’alinéa 1. »

Violence

Article 108

« 1 -Toute personne qui use de violence envers un particulier afin de contraindre ce dernier à
exécuter, ou à s’abstenir d’exécuter, un acte ou à permettre d’exécuter un acte précis, encourt
la peine prévue pour les blessures volontaires majorée d’un tiers à la moitié. »

Privation de liberté57

Article 109

« 1 – Toute personne qui restreint illégalement la liberté d’autrui dans sa capacité à se


mouvoir ou à rester dans un endroit précis, sera condamné à une peine comprise entre 1 an et
5 ans.

2 – Celui qui fait usage de violence, menace ou tromperie pour commettre l’infraction (ou
pendant la commission de l’infraction) encourt une peine de 2 ans à 7 ans d’emprisonnement.

3 – Si l’infraction est commise :

a) avec usage d’une arme


b) en réunion
c) contre un officier public dans l’exercice de ses fonctions
d) en abusant de l’autorité conférée par des fonctions publiques
e) contre un ascendant en ligne directe, un descendant en ligne directe ou un conjoint,
f) contre un enfant ou une personne qui ne peut se défendre physiquement ou
mentalement

les peines prévues pour les alinéas précédents seront doublées.

4 – Si la commission de l’infraction entraîne une perte économique significative pour la


victime, une peine supplémentaire d’amende judicaire de 1000 jours sera infligée.

5 – Si l’infraction est commise pour un motif sexuel, la peine encourue aux termes des alinéas
précédents sera majorée de moitié.

56
“..an illegal interest..”
57
Sequestration ?

Page 53
6 – Si une blessure aggravée en raison de ses conséquences est commise pour exécuter la
présente infraction, les dispositions sur les blessures volontaires s’appliqueront.

Remords effectif

Article 110

« 1 - Si la personne qui a commis l’infraction prévue à l’article précédent libère


volontairement la victime, dans un endroit sur, avant le début de l’enquête et sans causer de
tort à la victime, la peine infligée est réduite des deux-tiers. »

Mise en œuvre de mesures de sûreté pour les personnes morales

Article 111

« 1 - Des mesures de sureté propres aux personnes morales seront infligées pour celles qui ont
tiré injustement profit de la commission des infractions de menace, chantage, violence ou de
privation de liberté. »

Protection de l’éducation ou de la formation

Article 112

« 1 – Toute personne qui empêche l’un quelconque des actes suivants en faisant usage de
violence ou de menace ou de tout autre moyen illégal, encourt une peine d’emprisonnement
de 1 an à 3 ans ;

a) toutes les formes d’activités éducatives ou de formation qui ont été établies par les
pouvoirs publics ou dans le cadre d’une autorisation délivrée par l’autorité publique ;
ou
b) entrer ou demeurer dans des immeubles ou des bâtiments où des étudiants vivent
ensemble. »

Protection des Activités d’une Institution Publique ou d’une Institution Professionnelle


Considérée comme une Institution Publique

Article 113

« 1 - Si les activités d’une institution publique sont empêchées au moyen de violences, de


menace ou de tout autre moyen illégal, une peine d’emprisonnement de 1 an à 3 ans est
encourue. »

Protection de l’Exercice des Droits Politiques

Article 114

Page 54
« 1 – Toute personne qui use de violence ou de menace envers autrui afin de contraindre cette
personne :

a) à être, ou ne pas être, membre d’un parti politique, à participer ou ne pas participer aux
activités d’un parti politique, à quitter un parti politique ou un poste de direction d’un
parti, ou
b) à ne pas se présenter comme candidat à une fonction élective ou à quitter un poste
auquel il a été élu

encourt une peine d’emprisonnement de 1 an à 3 ans.

2 – Si les activités d’un parti politique sont empêchées par l’usage de la violence ou de la
menace, ou par tout autre moyen illégal, la peine d’emprisonnement prévue est de 2 ans à 5
ans. »

Protection de l’Usage de la Liberté de Croyance, de Pensée et de Conviction

Article 115

« 1 - Celui qui use de violence ou de menace contre autrui afin de le contraindre à changer ou
à déclarer, ou afin de l’empêcher de déclarer ou de répandre, ses convictions, croyances ou
pensées religieuses, politiques, sociales et philosophiques, encourt une peine de 1 an à 3 ans.

2 – Si une cérémonie religieuse collective ou un culte est empêché par l’usage de la force, de
la menace ou par tout autre moyen illégal, une peine similaire à celle prévue à l’alinéa
précédent sera infligée. »

Violation de domicile

Article 116

« 1 – Celui qui pénètre dans le domicile d’un particulier ou dans ses dépendances sans le
consentement de l’occupant, ou celui qui refuse de quitter après être rentré sans
consentement, encourt, après dépôt de plainte préalable de la victime, une peine de 6 mois à 2
ans d’emprisonnement.

2 – Si les faits décrits à l’alinéa 1 sont commis sur un lieu de travail ou ses dépendances (à
l’exception des lieux om il est habituel de rentrer sans consentement), la peine encourue est
comprise entre 6 mois et 1 an d’emprisonnement ou une amende judiciaire.

3 – Les dispositions des alinéas précédents ne s’appliquent pas au cas où l’un des membres de
la famille ou, s’agissant d’un lieu de travail, l’un de ceux qui travaillent sur place, a donné son
consentement. Ce consentement doit avoir été donné dans un but légitime.

4 –Si les faits son accomplis avec usage de violence, menace ou commis de nuit, la peine
encourue est comprise entre 1 an et 3 ans d’emprisonnement. »

Page 55
Violation de la liberté du travail58

Article 117

« 1 – Celui qui viole la liberté de travail en faisant usage de violence, menace ou tout autre
moyen illégal, encourt, après dépôt préalable de plainte par la victime, une peine
d’emprisonnement de 6 mois à 2 ans ou une amende judiciaire.

2 – Celui qui emploie une ou plusieurs personnes, sans les payer ou à un salaire très bas qui
est clairement disproportionné avec la prestation de travail fournie, ou qui soumet cette ou ces
personnes, à des conditions de travail et de logement qui sont incompatibles avec la dignité
humaine en exploitant la misère, l’isolement ou la dépendance encourt une peine
d’emprisonnement comprise entre 6 mois et 3 ans, ou une amende judiciaire qui ne peut être
inférieure à 100 jours.

3 – Si une personne en recrute une autre, la transporte ou l’envoie d’un endroit à un autre,
dans le but de placer celle-ci dans la situation décrite à l’alinéa précédent, il encourt la même
peine.

4 – Celui qui fait usage de violence, ou menace un salarié ou un employeur afin d’augmenter
ou diminuer les revenus, ou qui accepte un accord à des conditions différentes de celles
initialement conclues, afin d’entraîner la cessation, la suspension ou la continuation d’une
suspension du contrat de travail encourt une peine de 6 mois à 3 ans. »

Protection de l’Exercice des Droits Syndicaux

Article 118

« 1 - Celui qui fait usage de violence ou de menace afin de contraindre autrui à être, ou ne pas
être, membre d’un syndicat, à participer ou ne pas participer aux activités d’un syndicat, à
quitter un syndicat ou un poste de direction d’un syndicat, encourt une peine comprise entre 6
mois et 2 ans d’emprisonnement.

2 – Dans l’hypothèse où les activités d’un syndicat sont empêchées par usage de la violence,
par menace ou tout autre moyen illégal, la peine encourue est comprise pour ces faits entre 1
an et 3 ans d’emprisonnement. »

Disposition Commune

Article 119

« 1 – Si les infractions destinées à assurer la protection de l’éducation et de la formation, la


protection des institutions publiques ou des instituts professionnels considérés comme des
institutions publiques, la protection de l’exercice des doits politiques, la protection de la

58
“Freedom to Work & Labour”

Page 56
liberté de croyance, de pensée et de conviction, ou à empêcher la violation de domicile, de la
liberté de travail sont commises :

a) Avec usage d’une arme


b) en dissimulant son identité, au moyen d’une lettre anonyme ou en l’assortissant d’un
symbole particulier
c) en réunion
d) en tirant avantage de la peur qu’inspire une organisation criminelle qui existe ou est
supposée exister
e) en abusant de l’autorité conférée par l’exercice d’un office public

la peine encourue est doublée.

2 - Si une blessure aggravée en raison de ses conséquences est commise dans le cadre des
infractions précitées, les dispositions sur les blessures volontaires se cumuleront avec les
peines prononcées. ».

Fouille illégale59

Article 120

« 1 – Tout officier public qui accomplit une fouille illégale sur une personne ou dans ses
effets personnels encourt une peine de 3 mois à 1 an d’emprisonnement.

Protection de l’exercice du droit de recours60

Article 121

« 1 – Si le dépôt d’un recours par un particulier auprès de l’autorité compétente pour


l’exercice d’un droit est rejeté –sans base légale -, l’auteur des faits encourt une condamnation
qui peut aller jusqu’à 6 mois d’emprisonnement.

Discrimination

Article 122

« 1 – Celui qui pratique une discrimination envers autrui fondée sur la langue, la race, la
couleur, le sexe, l’incapacité, les opinions politiques, la croyance philosophique, la religion, la
secte, ou tout autre motif en :

a) faisant obstacle à la vente, au transfert d’une propriété mobilière ou immobilière, à


l’accomplissement ou au profit d’un service, ou qui offre ou refuse un emploi
b) refusant des aliments ou un service ouvert au public
c) en empêchant un particulier d’exercer une activité économique ordinaire

59
Le terme “search” est celui utilise pour perquisition en anglais. En lisant le texte, il s’avère qu’il s’agit plutôt
d’une fouille. Cette occurrence existe dans le BMS.
60
Le terme employé est « petition » qui se traduit aussi par recours, requête, demande…

Page 57
encourt une peine d’emprisonnement de 6 mois à 1 an ou une amende judiciaire. »

Trouble à la tranquillité et à la paix d’autrui61

Article 123

« 1 - Si une personne téléphone de manière persistante, fait du bruit ou commet tout autre acte
illégal, dans le but de déranger la tranquillité et la paix d’autrui, l’auteur des faits peut être
condamné à une peine d’emprisonnement comprise entre 3 mois et 1 an, suite à la plainte
préalable de la victime. »

Protection des communications

Article 124

« 1 - Si une communication entre personnes est illégalement empêchée62, la peine infligée est
comprise entre 6 mois et 2 ans ou une amende judiciaire.

2 – Toute personne qui empêche la communication entre institutions publiques encourt une
peine d’emprisonnement de 1 an à 5 ans.

3 – Si une émission d’un m »dia ou une publication est empêchée, la peine prévue à l’alinéa 2
est appliquée. »

HUITIEME PARTIE

Infractions contre la Dignité

Diffamation injurieuse63

Article 125

61
« Disturbing an Individual’s Peace & Harmony… » J’ai choisi de traduire Harmony par Paix. Le mot
Harmonie en français ne passe pas bien ici.
62
Il existe un verbe pour « brouiller » les communications, c’est « to scramble » qui n’est pas utilisé ici. Donc,
ce n’est pas ce dont il s’agit dans ce texte.
63
La diffamation et l’injure sont distinguées dans l’analyse mais les peines encourues sont les mêmes. Le Code
Pénal turc emploie ici le mot « Insult » pour une même infraction alors qu’en droit français , nous en avons deux.

Page 58
« 1 - Toute personne qui attribue à autrui un acte, ou un fait, de nature à porter atteinte64à son
honneur, sa dignité ou sa considération 65 , ou qui agresse l’honneur, la dignité et la
considération d’autrui en l’injuriant, encourt une peine d’emprisonnement de 3 mois à 2 ans
ou une amende judiciaire. Pour déclarer coupable de diffamation injurieuse faite en l’absence
de la victime, les faits doivent avoir été commis en présence d’au moins trois personnes.

2 – Si l’acte est commis oralement, par la voie de l’écrit ou dans un média visuel en
s’adressant à la victime, la peine encourue est celle de l’alinéa précédent.

3 – Si l’infraction est commise :

a) contre un officier public en raison du devoir public qu’il accomplit


b) pour affirmer, fausser ou répandre ses croyances religieuses, politiques, sociales ou
philosophiques, ses pensées, ses convictions ou pour mettre en pratique les exigences
et les interdictions de la religion à laquelle il appartient66; ou
c) alors que le sujet abordé est considéré comme sacré dans la religion à laquelle il
appartient

la peine infligée ne saurait être inférieure à 1 an.

4 – Si la diffamation est commise publiquement, la peine est majorée d’un sixième.

5 – Si la diffamation survient lors de l’exercice des fonctions de personnes officielles67 qui


travaillent en groupe, l’infraction est considérée comme commise contre tous les membres du
groupe. Dans ce cas, les dispositions sur les infractions successives s’appliqueront.68

Détermination de la victime

Article 126

« 1 - Si, lors de la commission de l’infraction de diffamation injurieuse, le nom de la victime


n’est pas expressément mentionné mais qu’il n’existe aucun doute sur le fait qu’elle était bien
la personne visée, ou si l’accusation n’est pas claire mais qu’aucun doute ne persiste sur son
caractère, le nom sera présumé avoir été mentionné et la diffamation sera présumée avoir été
exprimée.

Preuve de l’accusation

Article 127

64
Le terme anglais est » to impugn » i.e contester, révoquer en parlant d’une procédure. J’ai repris le terme
frnçais.
65
« Considération » plutôt que le mot prestige qui est un peu vieux jeu ici. En outre, c’est le terme de la loi
française
66
Ce ne peut être que l’auteur « he »
67
« Public officials », ce peuvent être des fonctionnaires mais ça n’a pas de pretinence ici.
68
Il y aura cumul réel d’infractions

Page 59
« 1 - Si la preuve de l’accusation portée, dont le fonds est une infraction criminelle, est
rapporté, la personne n’est pas punissable. L’accusation est ainsi présumée prouvée par une
décision définitive de culpabilité prononcée contre la personne visée par les propos
diffamatoires. Sinon, s’il convient de prouver la vérité des faits allégués, la suite de la
procédure dépend de l’intérêt public à déterminer si l’accusation est vraie ou fausse ou si le
plaignant consent à laisser faire un procès aux fins d’exception de vérité.

2 – Si une personne est diffamée sur la base de faits qui ont été prouvés, une peine sera
prononcée.

Immunité d’accusation et de défense

Article 128

« 1 - Pour toute accusation, remarque négative faite contre quiconque, dans des arguments
soulevés oralement ou par écrit, ou pour les besoins de la défense, devant une juridiction
judiciaire, une autorité administrative, aucune peine n’est encourue. Néanmoins, il est exigé
que l’accusation portée, ou la remarque faite, le soit sur un fondement réel et tangible, et
soient matérialisée lors des débats.

Diffamation à raison d’une injustice ou Diffamation Réciproque

Article 129

« 1 – Si une diffamation injurieuse est commise en réponse à un délit civil69, la peine est
réduite d’un tiers (ou pas infligée du tout).

2 – Si l’infraction est commise en réponse à une blessure volontaire, aucune peine ne sera
encourue.

3 – Si les diffamations sont commises réciproquement, en fonction des cas, la peine infligée
aux deux ou à un seul, peut être réduite d’un tiers (ou ne pas être infligée du tout).

Diffamation de la mémoire d’une personne

Article 130

« 1 – Celui qui, en présence d’au moins trois personnes, commet le délit de diffamation
injurieuse à la mémoire d’un mort, encourt une peine d’emprisonnement comprise entre 3
mois et 2 ans d’emprisonnement ou une amende judiciaire. Si la diffamation est commise en
public, la peine est majorée d’un sixième.

2 – Celui qui déplace, totalement ou partiellement le corps ou les os d’un défunt, ou qui fait
des déclarations insultantes sur ceux –ci, encourt une peine d’emprisonnement de 3 mois à 2
ans.

Conditions d’enquête et de poursuite

69
« ..civil tort..’

Page 60
Article 131

« 1 - A l’exception du cas des infractions commises contre un officier public dans le cadre de
ses fonctions, toute enquête ou poursuite du chef de diffamation injurieuse est soumise à un
dépôt de plainte préalable de la victime.

2 – Si la victime décède avant le dépôt de plainte, ou si l’infraction est commise contre la


mémoire d’un défunt, la plainte peut être déposée par les ascendants ou les descendants du
défunt (jusqu’au deuxième degré), par son conjoint, son frère ou sa sœur. »

NEUVIEME PARTIE

Infractions contre la vie privée et la confidentialité

Violation de la confidentialité des communications

Article 132

« 1 - Toute personne qui viole la confidentialité des communications entre particuliers encourt
une peine de 6 mois à 2 ans ou une amende judiciaire. Si la violation des communications
s’accompagne de l’enregistrement du contenu des conversations, la peine infligée est
comprise entre 1 an et 3 ans.

2 – Celui qui publie illégalement les contenus d’une communication entre particuliers encourt
une peine comprise entre 1 an et 3 ans.

3 – Celui qui révèle publiquement le contenu d’une communication entre lui-même et


d’autres personnes sans le consentement de ces dernières, encourt une peine comprise entre 6
mois et 2 ans.

4 – Si l’infraction est commise en révélant les contenus d’une communication entre


particuliers à travers la presse ou tout autre moyen de communication, la peine infligée est
augmentée de moitié. »

Et enregistrement de conversations entre personnes

Article 133

« 1 - Celui qui suit une conversation privée entre particuliers, sans le consentement des
intéressés, au moyen de matériel d’écoute ou qui enregistre ces conversations au moyen
d’appareils d’enregistrement encourt une peine comprise entre 2 mois et 6 mois.

Page 61
2 – Celui qui enregistre une réunion privée, sans le consentement des participants, au moyen
d’appareils d’enregistrement encourt une peine de six mois d’emprisonnement au maximum
ou une amende judiciaire.

3 – Celui qui tire bénéfice d’une information, ou donne une information à autrui, ou assiste
des personnes dans le recueil d’informations, alors que les dites informations ont été
sciemment acquises en commettant l’une des infractions visées aux alinéas précédents,
encourt une peine d’emprisonnement comprise entre 6 mois et 2 ans ou une amende judiciaire
d’un maximum de 10 000 jours. Si la dite conversation est diffusée dans la presse ou les
médias, la peine encourue est la même. »

Violation de la vie privée

Article 134

« 1 – Celui qui viole la vie privée d’autrui encourt une peine d’emprisonnement comprise
entre 6 mois et 2 ans ou une amende judiciaire. Si la dite violation est le résultat d’un
enregistrement d’images ou de sons, la peine infligée n’est pas inférieure à 1 an
d’emprisonnement.

2 – Celui qui révèle des images ou des enregistrements sonores concernant la vie privée
d’autrui encourt une peine d’emprisonnement comprise entre 1 an et 3 ans. Si l’infraction est
commise au moyen de la presse ou d’un autre média, la peine est majorée de moitié. »

Ecoutes 70et enregistrement de données personnelles

Article 135

« 1 – Toute personne qui enregistre illégalement des données personnelles encourt une peine
d’emprisonnement comprise entre 6 mois et 3 ans d’emprisonnement.

2 - Toute personne qui enregistre illégalement des données personnelles sur les opinions
politiques, philosophiques religieuses d’un tiers, sur ses origines raciales, ses tendances
morales illégales, sa vie sexuelle, sa santé ou ses relations syndicales encourt la peine prévue
à l’alinéa précédent. »

Obtention ou fourniture de données illégales

Article 136

70
Le terme utilisé est »eavesdropping » qui signifie le fait d’écouter aux portes ou indiscrètement la
conversation du voisin. Il signifie également désormais «écoutes » au sens large.

Page 62
« 1 – Celui qui obtient illégalement, diffuse ou fournit à autrui les données personnelles d’un
particulier encourt une peine d’emprisonnement comprise entre 1 an et 4 ans.

Versions aggravées

Article 137

« 1 – Si les infractions définies aux articles précédents sont commises :

a) par un officier public abusant de l’autorité que lui confère l’exercice de ses fonctions
b) en profitant des avantages liés à l’exercice d’une profession ou d’un commerce

la peine infligée est majorée de moitié. »

Destruction de données

Article 138

« 1 – Celui qui omet de détruire les données en application des procédures prescrites, avant
l’expiration du terme prévu pour la destruction, encourt une peine d’emprisonnement de 6
mois à 1 an.

Plainte préalable

Article 139

« 1 – A l’exception des infractions d’enregistrement de données personnelles, d’obtention ou


de fourniture de données personnelles, le début d’une enquête ou l’engagement de poursuite
pour les infractions visées à la présente partie sont soumis au dépôt préalable d’une plainte.

Mesures de sûreté imposées aux personnes légales

Article 140

« 1 – Des mesures de sûreté spécifiques sont infligées aux personnes morales si elles ont
commis les infractions visées aux articles précédents.

DIXIEME PARTIE

Infractions contre la Propriété

Vol
Page 63
Article 141

« 1 – Toute personne qui s’approprie et déplace un bien meuble71 qui appartient à autrui, sans
le consentement de celui qui est en possession de ce bien, et pour en tirer profit pour lui-
même ou pour un tiers, encourt une peine d’emprisonnement d’1 an à 3 ans.

2 – Toute forme d’énergie pourvue d’une valeur marchande est considérée comme un bien
meuble. «

Vol aggravé

Article 142

« 1 – Si le vol commis concerne :

a) un bien qui se trouve dans un établissement public (quelque soit la personne du


propriétaire du bien), dans un lieu de culte ou si ce bien est dédié à l’usage ou au
service du public
b) un bien placé dans un lieu public où les biens sont protégés dans un immeuble ou ses
dépendances dans lequel une serrure a été placée pour sécuriser ces biens
c) un bien qui se trouve dans un transport public, au départ ou à l’arrivée
d) un bien destiné à prévenir ou atténuer les dommages causés par une catastrophe
naturelle d’ampleur
e) un bien qui a été laissé dehors sans surveillance à raison de son usage, de sa
conception, ou des habitudes communes
f) l’appropriation d’électricité

l’auteur des faits encourt une peine de 2 ans à 5 ans d’emprisonnement.

2 – Si l’infraction est commise :

a) en profitant de la mort d’une personne ou de la vulnérabilité d’une personne incapable


de protéger sa propriété
b) en éloignant le bien d’une personne, en le prenant et en s’en servant dans un
commerce spécialisé
c) en profitant de la peur ou du désordre résultant d’une catastrophe naturelle ou d’un
événement collectif
d) en ouvrant une serrure avec une fausse clef, une clef détenue illégitimement ou tout
autre moyen
e) en faisant usage de moyens électroniques
f) en prenant la précaution de dissimuler son identité personnelle, ou en se faisant passer
pour un officier public
g) dans un endroit où se trouvent des animaux domestiques dans leur abri, en groupe ou
en plein air

71
« ..removable property.. »

Page 64
l’auteur de l’infraction encourt une peine d’emprisonnement comprise entre 3 ans et 7 ans. Si
l’infraction prévue au b) ci-dessus est commise envers une personne qui ne peut pas se
défendre physiquement ou mentalement, la peine est majorée d’un tiers.

3 – Si l’objet du vol est une forme gazeuse ou liquide d’énergie, ou si l’infraction est commise
dans une usine qui stocke, raffine ou transforme ces formes d’énergie, l’auteur des faits
encourt les peines prévues à l’alinéa 2. Si ces faits sont commis dans le cadre des activités
d’une organisation72, leur auteur encourt une pine d’emprisonnement qui peut aller jusqu’à 15
ans et une amende judiciaire d’un maximum de 10 000 jours.

4 – Si les infractions de violation de domicile et dégradation sont commises afin de préparer


un vol, les poursuites du chef de ces deux infractions ne sont pas soumises à un dépôt de
plainte préalable. »

Vol de nuit

Article 143

« 1 – Si le vol est commis de nuit, la peine est majorée d’un tiers. »

Circonstances atténuantes

Article 144

« 1 – Si une personne commet le délit de vol (alors qu’il est copropriétaire du bien) dans le
but de régler une dette due (légalement), il encourt une peine comprise entre 2 mois et 1 an
d’emprisonnement et sous réserve d’une plainte préalable. »

Biens de peu de valeur

Article 145

« 1 – La peine prononcée en matière de vol peut être réduite si la valeur de l’objet volé est
minime et, dans ce cas, peut même être écartée73 tout à fait après avoir pris en considération
les circonstances particulières de l’infraction. »

Vol d’usage

Article 146

« 1 – Si l’infraction de vol est commise dans l’intention de restituer le bien volé à son
propriétaire, après l’avoir utilisé temporairement, la peine infligée est réduite de moitié, sous
réserve de plainte préalable. Si l’objet volé est utilisé pour commettre un crime, cette
disposition n’est pas applicable. »

Etat de nécessité
72
Sous-entendu « criminelle »
73
« ..waived altogether.. »

Page 65
Article 147

« 1 – Si l’infraction de vol est la conséquence d’un état de besoin urgent et sérieux, la peine
encourue peut être réduite ou écartée tout à fait, après avoir pris en considération les
circonstances particulière de la cause. »

Extorsion

Article 148

« 1 – Celui qui contraint une personne à lui fournir un bien, à consentir au déplacement d’un
bien, en faisant usage de violence, de menace sur la vie, ou l’intégrité physique ou sexuelle
d’un particulier (ou de ses connaissances), ou en menaçant de dégrader sérieusement la
situation économique de cette personne (ou de ses connaissances) encourt une peine
d’emprisonnement de 6 ans à 10 ans.

2 – La même peine est infligée si une victime est contrainte, par usage de violence ou de
menaces, à s’engager par un contrat qui la placerait, elle ou quelqu’un d’autre, dans
l’obligation de devoir fournir un document pour prouver l’invalidité du dit contrat, à consentir
à l’engagement, à signer un document qui peut être transformé en contrat dans le futur, à
détruire un contrat existant ou à consentir à la destruction de ce contrat.

3 – Si la victime est rendue inconsciente et incapable de se défendre à raison des moyens


employés, ceci doit être considéré comme un usage de violence au sens de la définition de
l’infraction d’extorsion.

Extorsion aggravée

Article 149

« 1 – Si l’extorsion est commise :

a) avec usage d’une arme


b) en dissimulant une identité
c) en groupe, à plus d’une personne
d) dans un domicile, sur un lieu de travail, ou sur interception74
e) contre une personne hors d’état de se protéger elle-même physiquement et
mentalement
f) en tirant profit de la peur qu’inspire, quand on l’évoque, une organisation criminelle
existante, ou prétendument existante
g) pour mettre en sécurité les revenus d’une organisation criminelle
h) de nuit,

l’auteur des faits encourt alors une peine comprise entre 10 et 15 ans.

74
« By interception est difficile à traduire autrement. Cela doit signifier en croisant quelqu’un ou quelque chose
dans ce genre

Page 66
2 – Si, lors de la commission des faits d’extorsion, une blessure volontaire aggravée en raison
des conséquences est commise, les dispositions applicables à cette infraction s’ajoutent à
l’application des présentes. »

Circonstances atténuantes

Article 150

« 1 – Celui qui fait usage de violence ou de menace pour recouvrer une dette légalement
fondée, ne se verra appliquer que les dispositions applicables aux violences volontaires ou aux
menaces.

2 – Si la valeur du bien extorqué est minime, la peine est réduite d’un tiers à la moitié. »

Dégradation volontaire

Article 151

« 1 – Celui qui détruit, démolit, élimine, endommage, rend inutilisable ou salit, partiellement
ou totalement, la propriété mobilière ou immobilière d’autrui est puni d’une peine
d’emprisonnement comprise entre 4 mois et 3 ans d’emprisonnement ou d’une amende
judiciaire sous réserve du dépôt de plainte de la victime.

2 – Pour toute personne, qui sans excuse raisonnable, tue ou fait du tort à un animal de sorte
qu’il devienne inutilisable ou perde de sa valeur, les dispositions de l’alinéa 1 sont
applicables.

Dégradation Aggravée

Article 152

« 1 – Si l’infraction commise concerne :

a) des immeubles, endroits, locaux ou des meubles qui appartiennent à une institution
publique ou une corporation ou qui sont désignés à l’usage du public ou dans un
endroit réservé au public
b) un bien meuble ou local destiné à la lutte contre l’incendie, les inondations, les
accidents ou toute autre catastrophe
c) des arbres plantés, des arbustes des vignobles quelque soit l’endroit où ils se situent
sauf pour les endroits qui ont le statut de forêt domaniale
d) des locaux utilisés pour l’irrigation, la fourniture d’eau potable la protection des
catastrophes naturelles
e) des immeubles, locaux ou biens meubles, propriétés d’un employeur, d’un salarié,
d’un syndicat, d’une fédération patronale ou de salariés à l’occasion d’une grève ou
d’un « lock-out »75

75
J’ai gardé le terme anglais puisque c’est celui qui est utilisé en droit français

Page 67
f) des immeubles, locaux ou biens meubles, propriété d’un parti politique, d’une
organisation professionnelle ayant le statut d’institution publique ou plus élevé encore.
g) une vengeance pour des faits commis au cours de la mission de service public d’un
officier public, quand bien même ce dernier serait à la retraite

l’auteur des faits encourt une peine d’emprisonnement comprise entre 1an et 6 ans.

2 – Si l’infraction est commise :

a) en mettant le feu ou en utilisant une substance inflammable ou explosive


b) en provoquant un glissement de terrain, une avalanche, une inondation ou la rupture
d’enceintes aquatiques ou
c) par exposition à des radiations, ou en utilisant des armes nucléaires, biologiques ou
chimiques

les peines prévues sont doublées. «

Dégradation de Lieux de Culte et de Cimetières

Article 153

« 1 – Celui qui endommage des immeubles, leurs dépendances (ou les soubassements)
servant de lieu de culte ou les biens meubles qui se trouvent à l’intérieur, ou un édifice destiné
à la protection d’un cimetière en le détruisant, l’endommageant ou le brisant encourt une
peine d’emprisonnement comprise entre 1 an et 4 ans.

2 – Celui qui souille76 les lieux ou les édifices visés au premier alinéa encourt une peine
d’emprisonnement comprise entre 3 mois et 1 an ou une amende judiciaire.

3 – Si les infractions visées aux alinéas 1 et 2 sont commises dans le but de diffamer un
groupe religieux particulier, la peine est majorée d’un tiers. »

Violation de Propriété

Article 154

« 1 – Toute personne qui, en partie ou en totalité, occupe – comme s’il en était le


propriétaire- un bien immeuble, ou ses dépendances, appartenant à une institution publique ou
à une personne physique, ou qui altère ou détruit les marques de limite de propriété de ces
immeubles, ou qui empêche, même partiellement, le propriétaire de jouir de son bien, encourt
une peine d’emprisonnement comprise entre 6 mois et 3 ans et une amende judiciaire pouvant
aller jusqu’à 1000 jours.

76
to soil : salir, souiller

Page 68
2 – La peine prévue à l’alinéa précédent s’applique également à celui qui, sciemment, exerce
une emprise, un contrôle exclusif ou récolte, en tout ou partie, sur des terrains tels que des
pâtures, des champs prêts à la moisson, des chemins, des sources naturelles, etc… tous biens
communaux77 ou qui sont demeurés dans l’usage commun des villageois pendant une période
de temps conséquente.

3 – La peine prévue à l’alinéa 1 s’applique à toute personne qui détourne un cours d’eau
appartenant au public ou à une personne physique. »

Abus de Confiance

Article 155

« 1 – Celui qui nie que lui a été remis un bien meuble appartenant à autrui, ou qui s’en sert, à
son profit ou à celui d’un autre, pour un usage non spécifié à l’époque de la remise, alors que
ce bien lui avait été remis pour être mis en sécurité ou pour un usage bien précis, encourt une
peine d’emprisonnement de 6 mois à 2 ans et une amende judiciaire, sous réserve de plainte
initiale.

2 – Si l’infraction commise concerne un bien, soumis et livré pour conférer un pouvoir de


gérer ce bien, et que ce pouvoir dérive de l’exercice d’une profession, d’un commerce ou
d’une prestation de service ou tout autre raison, l’auteur des faits encourt une peine de 1 an à
7 ans et une amende judiciaire de 3000 jours.78

Usage d’une Caution sans Valeur

Article 156

« 1 – Celui qui fait usage d’une caution sans valeur encourt une peine d’emprisonnement
comprise entre 6 mois et 2 ans et une amende judiciaire, sauf plainte préalable.

Escroquerie79

Article 157

« 1 – Celui qui trompe autrui, au moyen d’un comportement frauduleux, et s’assure ainsi un
gain pour lui-même ou pour autrui, causant de la sorte une perte pour la victime, encourt une
peine d’emprisonnement comprise entre 1 an et 5 ans et une amende judiciaire maximale de
5000 jours.

Escroquerie Aggravée

77
« .. which belong to the legal personality of the village…
78
Voir impérativement le texte turc pour ce passage qui est à peu près incompréhensible en anglais.
79
Le texte anglais parle de « theft by deception » soit vol par tromperie. En réalité, la description de l’infraction
faite sous cet article correspond, peu ou prou, à celle de l’escroquerie du droit français. On a choisi ici de
traduire directement et non littéralement pour rendre ces passages plus clairs pour un francophone. Il faut voir
ce qu’est la tournure turque pour ce terme.

Page 69
Article 158

« 1 – Si l’escroquerie est commise :

a) en exploitant les sentiments religieux ou les émotions d’autrui


b) en tirant avantage de ce que la personne est dans une situation difficile ou dangereuse
c) en profitant de ce qu’autrui a des capacités sensorielles affaiblies
d) en se servant de la personnalité morale d’un établissement public ou d’une
corporation, d’une institution professionnelle publique, d’un parti politique, d’une
fondation ou d’une association
e) en causant des pertes à un établissement public ou à une corporation
f) en se servant de systèmes électroniques de traitement de données, d’une banque ou
d’un établissement de crédit
g) en faisant usage, pour en profiter, des capacités de la presse ou des organes de presse
h) en faisant des actes de commerce en qualité de négociant, de dirigeant ou de
mandataire de société ou d’administrateur s’il s’agit d’une coopérative
i) par un travailleur indépendant en tirant profit de la confiance qu’inspire sa profession
j) en obtenant un prêt qui, sinon, 80 ne pourrait l’être d’une banque ou d’un établissement
de crédit ou
k) avec l’intention de collecter des primes d’assurance

l’auteur des faits encourt une peine comprise entre 2 ans et 7 ans d’emprisonnement et une
amende judiciaire pouvant aller jusqu’à 5000 jours. Néanmoins, pour les e) f) et j) ci-dessus,
la peine d’emprisonnement encourue n’est pas inférieure à 3 ans et à une amende judiciaire
qui ne paut être inférieure au double des gains provenant de l’infraction.

2 – Celui qui reçoit de l’argent d’autrui en faisant état de ses relations avec des autorités
publiques et est respecté comme tel, trompant autrui de la sorte pour l’assurer que ses
problèmes vont être résolus, encourt les peines prévues à l’alinéa précédent. »

Circonstances Atténuantes

Article 159

« 1 – Si une personne commet une escroquerie afin de s’acquitter d’une dette légale, la peine
encourue est comprise entre 6 mois et 1 an d’emprisonnement ou d’une amende judiciaire,
sous réserve qu’ne plainte ait été déposée. »

Jouissance81 d’un Bien Egaré ou Obtenu par Erreur

Article 160

« 1 – Celui qui jouit de l’usage d’un bien, qui avait été précédemment perdu par son
propriétaire ou qu’il détient par erreur, comme s’il en était le véritable propriétaire, et sans en
informer les autorités compétentes ou restituer le bien considéré, encourt une peine
80
Sans la commission de l’infraction d’escroquerie
81
Le texte anglais parle d »enjoyment », littéralement, on peut également traduire par « jouissance »

Page 70
d’emprisonnement d’1 an au plus ou une amende judiciaire, sous réserve d’un dépôt de
plainte. »

Banqueroute frauduleuse82

Article 161

« 1 – Celui qui use de tromperie pour réduire l’assiette et la valeur de ses biens et se déclare
en banqueroute avant ou après, encourt pour cette tromperie une peine d’emprisonnement
comprise entre 3 ans et 8 ans. Pour que soit constituée l’infraction de banqueroute
frauduleuse, l’une au moins des conditions suivantes doit être remplie :

a) réduire la valeur, cacher ou dissimuler tout bien qui constitue une sûreté pour un
créancier afin de garantir sa dette,
b) cacher ou détruire ses livres de compte, enregistrements ou documents pour empêcher
la découverte par d’autres de ces faits et ce, dans le but de dissimuler ses biens
c) établir de faux documents qui établissent prétendument l’existence d’une dette
contractuelle alors que cette dernière n’existe pas
d) déclarer des biens en nombre moindre que dans la réalité, en falsifiant des écritures
comptables ou le compte de bilan »

Banqueroute par négligence

Article 162

« 1 – Celui qui se déclare en banqueroute à raison d’une négligence à s’acquitter de ses


obligations avec le soin et l’attention qui peut légitimement être attendu d’un négociant,
encourt une peine d’emprisonnement comprise entre 2 mois et 1 an. »

Grivèlerie83et détournement

Article 163

« 1 – Celui qui tire bénéfice d’un service, qui exige paiement, fourni par une machine
automatique, sans procéder au paiement, encourt une peine d’emprisonnement comprise entre
2 mois et 6 mois d’emprisonnement.

2 – Celui qui détourne à son profit, sans le consentement de son détenteur ou de son
propriétaire, un programme audio-visuel (codé ou non codé), une ligne téléphonique, une
fréquence téléphonique, encourt une peine d’emprisonnement comprise entre 6 mois et 2 ans
ou une amende judiciaire. »

82
« By Deception », le terme français « banqueroute frauduleuse » tout aussi clair et qui ne change pas
fondamentalement le sens de l’infraction a donc été conserve. On aurait pu aussi retenir le terme de « faillite » au
lieu de celui de banqueroute.
83
C’est le terme le plus proche en droit français, la traduction littérale est lourde et sans intérêt : « Benefiting
without payment »

Page 71
Diffusion de fausses informations sur les sociétés ou les coopératives

Article 164

« 1 – Lorsque le fondateur d’une société ou d’une coopérative, un partenaire, un gérant, un


dirigeant, un membre du Conseil d’administration, d’un service d’audit interne ou un
mandataire-liquidateur, d’eux-mêmes ou par un autre moyen, font une déclaration publique,
publient un rapport ou établissent des recommandations lors de l’Assemblée Générale en
fournissant une information fausse et importante qui peut causer des pertes aux personnes
concernées, la peine d’emprisonnement encourue est comprise entre 6 mois et 3 ans ou une
amende judiciaire. »

Recel d’un bien provenant d’une infraction84

Article 165

« 1 – Celui qui acquiert, ou accepte, un bien qui a été obtenu au moyen de la commission
d’une infraction, encourt une peine d’emprisonnement comprise entre 6 mois et 3 ans et une
amende judiciaire d’un maximum de 1000 jours. »

Recel d’information

Article 166

« 1 – Celui qui a obtenu un bien légalement et omet d’aviser sans délai les autorités
compétentes en charge du respect de la loi et de l’ordre public, alors qu’il a pris connaissance
de ce que le dit bien a été obtenu au moyen de la commission d’une infraction ou en est la
conséquence directe, encourt une peine d’emprisonnement de 6 mois au plus ou une amende
judiciaire. »

Circonstances personnelles de nature à réduire ou annuler la peine

Article 167

« 1 – A l’exclusion de l’extorsion et de ses formes aggravées, si les infractions visées dans


cette Partie ont été commises et causent une perte :

a) au conjoint par mariage de l’auteur des faits qui n’est pas en l’état d’une décision
judiciaire de séparation
b) à un ascendant direct, descendant direct, un membre de la famille par alliance au
premier degré, un parent ou un enfant adoptif ou
c) un frère, une sœur résidant dans le même logement

aucune peine n’est encourue. »

84
Purchasing or Accepting Property Acquired through the Commission of an Offence

Page 72
2 – Si ces infractions sont commises contre un conjoint en cours de séparation constatée par
décision de justice, un frère ou une sœur, qui ne demeure pas dans le même logement, un
oncle, une tante, un cousin ou la famille par alliance jusqu’au deuxième degré, la peine
encourue est réduite de moitié, sous réserve d’une plainte préalable. »

Remords effectif

Article 168

« 1 – Si les infractions de Vol, Dégradation, Abus de Confiance, Escroquerie, Banqueroute


frauduleuse ou par négligence et Grivèlerie sont commises alors que l’auteur des faits,
l’instigateur, le complice montrent du remords et même indemnisent la victime de la perte
endurée ou restituent l’objet de l’infraction avant le commencement d’une enquête, la peine
imposée est réduite jusqu’aux deux-tiers.

2 – Si le remords actif se manifeste après le début de l’enquête, mais avant que le jugement ne
soit rendu, la peine peut être réduite jusqu’à la moitié.

3 – Pour celui qui manifeste un remords effectif suite à une extorsion, si les conditions visées
à l’alinéa 1 sont réunies, une réduction de peine de moitié peut intervenir d’un tiers si celles
visées à l’alinéa 2 sont réunies.

4 – Au cas où l’objet de l’infraction est restitué, en tout ou partie, ou si une compensation est
intervenue, la mise en œuvre des dispositions sur le remords effectif est soumis au
consentement de la victime. »

Mesures de sûreté pour les personnes morales

Article 169

« 1 – Si les infractions de Vol, Abus de Confiance, Escroquerie sont commises et qu’une


personne morale en tire profit injustement, elle encourt l’application de mesures de sûreté
spécifiques. »

Page 73
CHAPITRE III

INFRACTIONS CONTRE LE PUBLIC

PREMIERE PARTIE

Infractions créant un péril collectif85

Mise en danger de la sécurité publique

Article 170

«1-

Mise en danger de la sécurité publique par imprudence

Article 171

«1-

Dissémination radioactive

Article 172

«1-

Explosion atomique

Article 173

«1-

Possession ou échange de substances dangereuses sans autorisation

Article 174

« 1–

Infraction à l’obligation de surveillance ou de recherche d’un malade mental

85
« Offences creating general danger »

Page 74
Article 175

« 1–
Infractions aux règles de la construction ou de démolition

Article 176

« 1–

Remise en liberté d’animaux dangereux

Article 177

« 1–

Défaut d’installation de panneaux et de barrières

Article 178

« 1–

Mise en danger du trafic routier

Article 179

« 1–

Mise en danger par imprudence du trafic routier

Article 180

« 1–

DEUXIEME PARTIE

Infractions contre l’environnement

TROISIEME PARTIE

Infractions contre la sante publique

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QUATRIEME PARTIE

Infractions contre la confiance publique

CINQUIEME PARTIE

Infractions contre la paix publique

SIXIEME PARTIE

Infractions contre les véhicules de transport collectif


et les plateformes maritimes

SEPTIEME PARTIE

Infraction contre la morale publique

HUITIEME PARTIE

Infractions contre l’ordre familial

NEUVIEME PARTIE

Infractions contre l’Economie, l’Industrie et el Commerce

DIXIEME PARTIE

Infractions relatives au traitement des données numériques

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CHAPITRE IV

INFRACTIONS CONTRE LA NATION ET L’ETAT


& Dispositions finales

C’est une traduction littérale et aussi proche que possible de l’original. Il n’y a aucune
interprétation ici. C’est une traduction dans un français lisible autant que possible. S’il
ya eu des ajouts, c’est parce que le texte n’était plus compréhensible et que le sens était
certain (ex art164 « d’une sté ou d’une coopérative »)

To impose a penalty : infliger une peine


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A section : alinéa

Removable property : bien meuble


Immovable property : bien immeuble

J’ai toujours traduit offence par infraction car la distinction crime / délit n’existe pas. Traduire
par délit aurait faussé le sens du texte pour des juristes français. J’ai donc traduit par
« infraction ». Pareil pour offender traduit par « auteur de l’infraction » ( c’et mieux que
criminel ou délinquant).

The act = les faits

« Public officer » : j’ai gardé le terme turc car parfois cela peut se traduire par fonctionnaire
dans l’exercice de ses fonctions ou personne chargée dune mission de service public ou
encore officier ministériel. C’est un mélange des 3, j’ai donc gardé « officier public »

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