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l’embryon et chez le fœtus. Il faudra deux ans pour mettre La loi n° 94-654 insère un titre VI intitulé « Médecine
en place cet encadrement. prédictive et identification » qui deviendra par la suite
« Médecine prédictive, identification génétique et recher-
Le diagnostic préimplantatoire che génétique », dans le livre 1er du Code de la santé
Le diagnostic préimplantatoire, diagnostic réalisé à partir publique ainsi que les articles L. 145-15 à L. 145-21.
des cellules prélevées in vitro (art. L. 162-17 du CSP et L’article L. 145-15 précise que « l’examen des carac-
décret n° 98-216 du 24 mars 1998), est autorisé en téristiques génétiques d’une personne, ou son identifi-
France et les conditions de sa réalisation sont précisées. cation par empreintes génétiques, lorsqu’elle n’est pas
réalisée dans le cadre d’une procédure judiciaire, ne peut
Examen des caractéristiques génétiques et identification être entrepris qu’à des fins médicales ou de recherche
par empreinte génétique scientifique et qu’après avoir recueilli son consentement ».
Pour les tests génétiques ou, pour reprendre les ter- « Lorsque cet examen ou cette identification est effec-
mes de la loi, « l’examen des caractéristiques généti- tué à des fins médicales, le consentement est recueilli
ques d’une personne » dans le Code de la santé publi- par écrit. » Les examens ou identifications à des fins
que (art. L. 145-15) ou « l’étude génétique des de recherche scientifique sont régis par d’autres dis-
caractéristiques d’une personne » dans le Code civil (art. positions législatives.
16-10), la loi est moins explicite que pour le diagnos- Deux obligations apparaissent d’emblée : ne réaliser
tic prénatal. l’examen des caractéristiques génétiques d’une personne
ou son identification par empreintes génétiques qu’après cales ou de recherche scientifique » après recueil du con-
avoir recueilli son consentement par écrit et uniquement sentement mais sans obligation de le recueillir par écrit.
à des fins médicales ou de recherche scientifique. L’article 16-11 du Code civil traite également de l’iden-
L’article L. 145-16 précise que « sont seules habili- tification d’une personne par ses empreintes généti-
tées à procéder à des identifications par empreintes gé- ques « dans le cadre de mesures d’enquête ou d’instruc-
nétiques à des fins médicales ou de recherche scienti- tion diligentées lors d’une procédure judiciaire » qui en
fique les personnes ayant fait l’objet d’un agrément dans matière civile ne peut être réalisée qu’« en exécution
des conditions fixées par décret en Conseil d’État ». d’une mesure d’instruction ordonnée par le juge saisi
La loi n° 94-653 insère un chapitre III : « De l’étude d’une action tendant soit à l’établissement ou à la con-
génétique des caractéristiques d’une personne et de l’iden- testation d’un lien de filiation soit à l’obtention ou à la
tification d’une personne par ses empreintes génétiques », suppression de subsides ». Cet article précise également
dans le Code civil au livre I « Des personnes » dans le que « le consentement de l’intéressé doit être préala-
titre I intitulé « Des droits civils », ainsi que les articles blement et expressément recueilli ».
16-10 à 16-12 et dans le Code pénal les articles 226- L’article 16-12 du Code civil rend nécessaire l’agré-
25 à 226-29. ment des personnes réalisant des empreintes généti-
L’article 16-10 du Code civil reprend les mêmes dis- ques dans les conditions fixées par décret en Conseil
positions que le Code de la santé à propos du test gé- d’État et de leur inscription sur une liste d’experts ju-
nétique qui ne peut être entrepris « qu’à des fins médi- diciaires en cas de procédure judiciaire.
Que ce soit dans le Code de la santé publique ou dans où les discussions sont déjà engagées pour la révision
le Code civil, il est donc fait différence entre, d’une part des lois de bioéthique, le décret n° 2000-570 du 23 juin
les empreintes génétiques destinées à identifier une 2000 « fixant les conditions de prescription et de réali-
personne par rapport à d’autres en raison de la réparti- sation des examens des caractéristiques génétiques d’une
tion de marqueurs génétiques polymorphes, et d’autre personne et de son identification par empreintes géné-
part les tests génétiques permettant de préciser si une tiques à des fins médicales » (art. R. 145-15-1 à R. 145-
personne déjà née ou à naître possède une caractéris- 15-20 du CSP), qui met en place l’encadrement des
tique génétique venant expliquer une maladie ou pou- tests génétiques. En revanche, aucun texte ne paraît
vant être à l’origine de son développement ultérieur. pour préciser les règles des bonnes pratiques prévues :
Aucun décret d’application pour les tests génétiques « Le ministère chargé de la Santé peut, par arrêté, sou-
n’est prévu en 1994. Cet oubli sera réparé par la loi mettre à des bonnes pratiques ainsi qu’à des règles tech-
n° 95-116 du 4 février 1995 introduisant l’article L. 145- niques et sanitaires la prescription et la réalisation de
15-1 dans le Code de la santé publique : « Un décret l’examen des caractéristiques génétiques d’une personne
en Conseil d’État fixe les conditions dans lesquelles à des fins médicales et, le cas échéant, les modalités
pourront être réalisées, dans l’intérêt des patients, la pres- de son suivi médical » (art. L. 145-15-1 du CSP). Or les
cription et la réalisation de l’examen des caractéristiques risques encourus et l’intérêt du test sont variables d’une
génétiques d’une personne à des fins médicales ». Il faudra maladie à l’autre et dépendent du lien de parenté avec
attendre plus de cinq ans pour voir paraître, au moment le malade.
pagner tout au long du test par une per- dicaux des tests prédictifs, les opinions fort pour interdire tout usage à des fins
sonne de confiance ; un suivi doit être professionnelles restent réticentes devant de discrimination et de stigmatisation et,
assuré après la communication du résultat. l’idée de prédire des maladies futures de l’autre, les données de la réalité so-
L’important rapport du CCNE, Généti- incurables. Pour s’en tenir à la France, trois ciale. De nombreux observateurs estiment
que et médecine, de la prédiction à la pré- rapports récents parviennent à des con- que la pression économique va pousser
vention (cf. texte 8, p. 60), enrichit la clusions différentes. L’Académie nationale à des abus dans les domaines de l’em-
réflexion, notamment dans deux sections de médecine [1] recommande de limiter ploi et de l’assurance privée. La décision
qui proposent des « orientations et règles l’information sur les maladies graves à d’un comité du gouvernement britannique
éthiques à propos de la personne dans celles qui peuvent être traitées ou préve- d’autoriser les assureurs à demander les
sa vie privée » et des « éléments de ré- nues. Le CCNE, dans le rapport cité plus résultats du test de la maladie de
flexion concernant la dignité dans la so- haut, met en avant le respect de l’auto- Huntington va dans ce sens. Les assu-
ciété ». Les recommandations du CCNE nomie de la personne et rapporte les rè- reurs français ont, quant à eux, renouvelé
recoupent celles déjà admises pour les gles s’appliquant au test présympto- en mars 1999 et pour une période de cinq
usages médicaux et sociaux des tests matique de la maladie de Huntington, sans ans leur moratoire de 1994, consistant
génétiques. Mais le CCNE envisage aussi exprimer son opposition à cette démar- à s’engager à ne pas demander à des
la généralisation d’examens génétiques che. Un rapport du Conseil national de clients de se soumettre à un test géné-
auprès d’un grand nombre de sujets et l’Ordre des médecins présente une posi- tique, ni à demander le résultat d’un test
adopte une position de forte prudence tion professionnelle plus complexe. D’un préalablement effectué, ni enfin à tenir
à l’égard de cette éventualité. Il recom- côté, en reconnaissant que l’annonce de compte du résultat d’un test fourni spon-
mande en particulier de procéder à une la certitude d’une maladie génétique grave, tanément par un candidat à l’assurance.
série d’évaluations préalables de la va- sans traitement et transmissible, est un Mais leur position ne procède pas d’un
leur de l’examen envisagé. Celles-ci acte médical très important, il fait rentrer rejet de principe et ils pourront toujours
doivent comprendre, outre les aspects la médecine prédictive dans le champ de changer d’avis le jour où ils seront cer-
scientifiques, des considérations sociales l’action médicale légitime et définit une tains que les tests prédictifs seront de-
telles que l’étude de l’impact des exa- série de responsabilités particulières in- venus pertinents et fiables.
mens sur la qualité de la vie des sujets combant aux praticiens. Mais de l’autre C’est sans doute ces évolutions qui
et l’acceptabilité de leurs contraintes. côté, le rapport insiste aussi sur le fait justifient l’inquiétude éthique la plus
que le médecin ne doit pas tout dire aiguë. Elle constitue un appel pour faire
Questions non résolues « quand la révélation peut s’avérer dange- en sorte que, face aux nouvelles inéga-
Cet article avait commencé en soulevant reuse et destructrice pour le sujet, son en- lités révélées par la médecine prédictive,
la question des risques pour l’individu et vironnement, sans bénéfice réel attendu ». soient maintenus les principes d’égalité
pour la société de la médecine prédictive. Sur la question de la place sociale des de droits, de dignité, de solidarité et de
Malgré l’élaboration progressive d’un cadre tests génétiques, une forte tension existe justice qui sont les bases de nos sociétés
éthique consensuel sur les usages mé- entre, d’un côté, un consensus éthique démocratiques.
L’encadrement de l’examen maladie, est porteur d’un gène muté avant que n’ap-
des caractéristiques génétiques paraissent les premiers signes, ou n’en est pas por-
La loi encadre avec précision la prescription et la réa- teur.
lisation de l’examen des caractéristiques génétiques L’article L. 145-15-1 précise les deux objets du test,
d’une personne, terme qui d’ailleurs figurera aussi à savoir : « soit de confirmer ou d’infirmer le diagnos-
probablement dans le Code civil, après révision des lois tic de maladie génétique chez une personne qui en pré-
de bioéthique. sente les symptômes ; soit de rechercher, chez une per-
sonne asymptomatique, les caractéristiques d’un ou
À des fins médicales plusieurs gènes susceptibles d’entraîner à terme le
Cet examen « ne peut être entrepris qu’à des fins mé- développement d’une maladie chez la personne elle-même
dicales ou de recherche scientifique » (art. L. 145-15 ou sa descendance ».
du CSP) et « le fait de détourner de leurs finalités mé- Chez le mineur, même symptomatique, le test « ne
dicales ou de recherche scientifique les informations re- peut être prescrit que si celui-ci peut personnellement
cueillies sur une personne au moyen de l’étude de ses en bénéficier dans sa prise en charge ou si des mesu-
caractéristiques génétiques » est condamnable (art. res préventives ou curatives peuvent être prises pour sa
L. 145-17 du CSP et art. 226-26 du Code pénal). famille » (art. L. 145-15-5 du CSP).
Une compagnie d’assurance ne peut donc prétendre
disposer du résultat d’un test génétique, même s’il a Les analyses concernées
été réalisé à des fins médicales. S’agissant du monde Une analyse de cytogénétique (caryotype) et une ana-
de l’emploi, un médecin du travail ne peut prescrire un lyse de génétique moléculaire (test ADN) sont consi-
test génétique chez une personne asymptomatique, ce dérées au même titre comme un test génétique, que
qui pourrait être considéré comme discriminatoire. Ce- leur prescription ait lieu chez une personne symptoma-
pendant, si le Code du travail pose le principe de non- tique ou asymptomatique (art. R. 145-15-2 du CSP).
discrimination, il est assorti d’une limite « sauf inapti- L’arrêté du 11 décembre 2000 (JO du 16 décembre
tude constatée par le médecin du travail en raison de 2000) ne retient que cinq examens biochimiques comme
son état de santé et de son handicap » (art. L. 122-45). test génétique chez une personne asymptomatique :
On peut s’interroger sur la possibilité d’utiliser un test dosages d’alphagalactosidase, d’hypoxanthine phos-
génétique dans le cadre de la prévention des maladies phoribosyl transférase (HPRT), d’iduronate sulfatase,
professionnelles, qui reste une des préoccupations du de phosphoribosyl pyrophosphate synthétase (PRPS),
droit du travail, l’employeur étant tenu d’évaluer les mais aussi phénotypage de l’apoprotéine E4. En revan-
risques pour la sécurité et la santé des travailleurs. che, un examen comme l’électrophorèse de l’hémoglo-
bine, qui permet de reconnaître les hétérozygotes AS
Dans l’intérêt du patient pour la drépanocytose, n’est pas retenu dans cette liste
Un test génétique ne peut être réalisé (art. L. 145-15- très limitée d’examens.
1 du CSP) que dans l’intérêt du patient. Son objectif
peut être triple : confirmer le diagnostic d’une maladie La consultation médicale individuelle
génétique chez une personne symptomatique, améliorer Qu’une personne présente un ou plusieurs symptômes
le conseil génétique (en précisant le statut des personnes ou soit asymptomatique, mais avec des antécédents
à risque pour mieux définir la probabilité pour un en- familiaux, la prescription du test « ne peut avoir lieu que
fant à naître, ou déjà né, d’être atteint et en permet- dans le cadre d’une consultation médicale individuelle ».
tant la réalisation d’un diagnostic prénatal), dire si un Si elle est asymptomatique, « cette consultation doit avoir
sujet asymptomatique, mais exposé à développer une été effectuée par un médecin œuvrant au sein d’une
L’article R. 145-15-15 du CSP fait obli- dans le respect du secret profession- Le médecin prescripteur d’un test ne
gation de conserver pendant une durée nel » et d’autre part par le laboratoire devrait pas conserver tous les docu-
de trente ans, d’une part par le clini- « les comptes rendus d’analyse de bio- ments ayant trait à un test génétique
cien « le consentement écrit et les logie médicale et leurs commentaires dans le dossier médical ordinaire où
doubles de la prescription de l’examen explicatifs ». « Dans tous les cas, l’ar- sont réunis l’ensemble des autres
des caractéristiques génétiques et des chivage de ces résultats doit être ef- examens, mais il doit prendre toutes
comptes rendus d’analyses de biolo- fectué dans des conditions de sécu- les précautions pour que ces docu-
gie médicale commentés et signés par rité et de confidentialité ». ments ne soient pas divulgués par
le médecin prescripteur dans le dos- Ces dispositions sont un pas de plus inadvertance à des tiers.
sier médical de la personne concernée, dans l’encadrement de la génétique.
équipe pluridisciplinaire rassemblant des compétences de leur demander de participer à une étude familiale
cliniques et génétiques. Cette équipe doit se doter d’un de l’ADN, même si elle s’avère utile pour répondre à
protocole type de prise en charge et être déclarée au l’interrogation d’un de ses membres. Cette disposition
ministère chargé de la santé » (art. R. 145-15-5 du CSP). ne signifie pas toutefois que la prescription du test lors
L’arrêté du 2 mai 2001 (paru au JO du 12 mai 2001) d’une consultation médicale individuelle n’est pas
fixe les modalités de déclaration de ces équipes. Il est nécessaire chez l’apparenté. S’il est dit que le consen-
donc exclu de prescrire un test génétique lors d’une tement d’une personne peut, à titre exceptionnel, « ne
consultation demandée par plusieurs personnes d’une pas être recueilli dans son intérêt et dans le respect de
famille. Même si des informations sont fournies en même sa confiance » (art. L. 145-15 du CSP), ce point n’est
temps à l’ensemble des personnes présentes, chacune pas explicité dans le décret 2000-570 ; cet article devrait
doit avoir ensuite un entretien avec un médecin, sur- être ainsi modifié lors de la révision des lois : « peut
tout si le test a pour objet de dévoiler un statut géné- ne pas être recueilli en cas d’urgence ou d’impossibi-
tique l’exposant à développer la maladie. lité matérielle », ce qui est beaucoup plus restrictif…
La communication du résultat du test cale de conseil génétique sont prévues dès 1994 (art.
Le résultat « doit être adressé exclusivement au pra- L. 162-16 du CSP) et explicitées en 1995 par le dé-
ticien prescripteur des examens génétiques ». Ce dernier cret n° 95-559. Il faudra attendre l’année 2000 et le
« ne doit communiquer les résultats de l’examen des décret n° 2000-570 pour connaître les informations à
caractéristiques génétiques qu’à la personne concer- donner avant le test génétique, lors de la consultation
née, ou à celle titulaire de l’autorité parentale s’il s’agit médicale individuelle.
d’un mineur, et à son représentant légal s’il s’agit d’un Les analyses visées par la loi seront connues dès
majeur sous tutelle » (art. R. 145-15-14 du CSP). Le 1994 pour le diagnostic prénatal (analyse de cytogé-
praticien ne peut donc communiquer ce résultat à un nétique et de biologie) et listées par le décret n° 95-
tiers, même s’il est médecin. Cette disposition exclut 559. Elles ne seront connues qu’en 2000 pour les tests
donc la possibilité pour un généticien clinicien ou pour génétiques.
tout autre médecin ayant en charge l’apparenté d’une Les professionnels apprendront en 2000 qu’une
personne ayant bénéficié d’un test génétique d’en con- autorisation ministérielle est nécessaire pour réaliser
naître le résultat, même si celui-ci a un intérêt primordial des tests génétiques, alors que dès 1994 ils savent
pour son patient. De même, le praticien ayant effec- qu’ils doivent la demander pour faire les empreintes
tué l’examen ne saurait répondre à la sollicitation d’un génétiques (art. L. 145-16 du CSP) et le diagnostic
confrère. prénatal (art. L. 162-16 du CSP). Rapidement, le dia-
Le même article précise que le compte-rendu d’ana- gnostic prénatal ne sera réalisé que par les praticiens
lyse doit être « commenté et signé par un médecin autorisés, alors que les tests génétiques continueront
agréé » et que « la communication des résultats doit à l’être par tous.
se faire dans le cadre d’une consultation médicale Il sera créé une Commission consultative nationale
individuelle, sous une forme claire et appropriée. » en matière d’examens des caractéristiques génétiques
Contrairement aux autres analyses médicales, le pra- à des fins médicales (art. R. 145-15-16 du CSP), dif-
ticien ayant effectué le test ne peut en communiquer férente de la Commission nationale de médecine et de
directement le résultat à la personne concernée. Le biologie de la reproduction et du diagnostic prénatal
résultat d’un caryotype ne saurait être envoyé par (art. L. 184-3 du CSP et décret n° 95-558) avec une
courrier au patient et donné concomitamment à plu- différence toutefois : la première est créée par décret,
sieurs personnes de la famille. la seconde par la loi. Nous n’aborderons pas ici la
Deux points doivent encore être soulignés : « La composition, les attributions et le fonctionnement de
personne concernée peut refuser que les résultats lui ces commissions. Le lecteur pourra se référer aux décrets
soient communiqués : dans ce cas, le refus doit être eux-mêmes.
consigné par écrit dans le dossier du malade ». L’objectif
de la consultation préalable au test est que la personne Commentaires et conclusions
dispose du temps nécessaire pour choisir de recourir Nous avons repris différents articles des textes de loi
au test ou non. Il est souvent préférable de retarder et des décrets d’application qui en découlent, en les
la date du prélèvement plutôt que de disposer d’un intégrant dans le déroulement de la pratique au quoti-
résultat non souhaité par la personne concernée. À titre dien de la génétique médicale, en faisant les commen-
exceptionnel, « pour des raisons légitimes et dans l’in- taires qui sont apparus nécessaires.
térêt du patient, lorsque celui-ci présente des symptômes, Le diagnostic prénatal et le diagnostic préimplantatoire
le médecin prescripteur apprécie l’opportunité de ne pas ne sont qu’évoqués, mais on ne peut traiter le sujet
communiquer les résultats de l’examen des caractéris- de la médecine prédictive sans faire référence au dia-
tiques génétiques ». gnostic prénatal et en soulignant d’ailleurs qu’il est ha-
bituellement nécessaire de faire des tests génétiques
Des similitudes et des différences avant de pouvoir proposer un diagnostic prénatal, gé-
Au fil de la parution des décrets d’application, on peut nétique, moléculaire, voire cytogénétique.
constater de grandes similitudes entre les mesures Enfin il faut s’interroger à propos de la réalisation
encadrant les tests génétiques et celles intéressant des tests génétiques chez une personne asymptoma-
le diagnostic prénatal. tique et sans antécédents. Ce cas de figure ne sem-
Le recueil du consentement par écrit s’impose dès ble pas être traité par le décret n° 2000-570. L’enca-
1994 puisqu’il figure dans la loi n° 94-654 (article drement mis en place par ce décret n’est pas non plus
L. 145-15) pour les tests génétiques, mais n’apparaît adapté au dépistage néonatal qui n’utilise un test d’ADN
pour le diagnostic prénatal qu’en mai 1997 dans le décret que comme complément du dosage de la trypsine pour
n° 97-579. Un formulaire du recueil du consentement le dépistage de la mucoviscidose. Cela signifie-t-il que
pour le diagnostic prénatal est prévu dans le décret cité les tests génétiques ne peuvent être prescrits chez les
et est publié quelques mois plus tard dans un arrêté. personnes sans antécédents ? Qu’elles ne peuvent être
Aucun modèle n’est imposé pour les tests génétiques. prises en charge financièrement par les organismes so-
Les informations préalables au diagnostic prénatal ciaux ? Qu’elles ont été oubliées lors de la rédaction
qui doivent être données lors de la consultation médi- du décret ?