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Abstention fautive
Implications éthiques et juridiques
+ Adapter le contenu de l’information et les modalités de son administration selon les situations
cliniques et la personnalité du patient
+ Connaître les exigences de forme du consentement dans certains champs de la pratique médicale
Information a posteriori :
+ Droit du patient d’accéder aux informations collectées sur lui dans le dossier
médical
1°- la maladie ou l’état pathologique, et son évolution habituelle avec et sans traitement ;
2°- la description et le déroulement des examens, des investigations, des soins, des
thérapeutiques, des interventions envisagés et de leurs alternatives ;
3°- leur objectif, leur utilité, leur coût et les bénéfices escomptés ;
- Validée, par exemple par les sociétés savantes, selon des critères de qualité reconnus
- Les documents écrits doivent porter l’indication que le patient est invité à formuler toute
question qu’il souhaite poser.
- Généralement, pas de formalisme en matière de recueil du consentement : pas d’exigence d'un écrit
- Ecrit : protection relative du médecin en cas d’intervention mutilante, en cas de balance bénéfice/risque
limite…
- Consentement écrit nécessaire pour des actions ne relevant pas strictement de soins (consentement à la
collecte de données de santé à caractère personnel, à la prise de photographies, à leur utilisation dans les
publications et dans l’enseignement..)
Consentement dans certaines
situations cliniques
Un certain formalisme est exigé dans les cas suivants :
- En matière de don d’organes :
* Consentement du donneur vivant au prélèvement formulé au Tribunal de Première Instance
* Attestation de non opposition au don signé par la famille d’un donneur décédé
- En matière de procréation médicalement assistée (PMA):
* Consentement écrit du couple pour toute technique de PMA, avant un diagnostic pré
implantatoire, pour la conservation d’embryons non utilisés,
* Consentement écrit pour la conservation des gamètes avant de subir un traitement affectant
la fécondation ou si la fertilité risque d’être prématurément altérée
- En matière de recherche biomédicale sur une personne humaine
Limites du consentement
+ Dans certaines situations cliniques :
- Consentement non exigé en cas d’urgence ou d’impossibilité, mais les proches, sauf exception,
doivent être consultés.
- Il peut être passé outre le consentement du patient atteint de troubles psychiatriques rendant
impossible le consentement aux soins ou s’il y a un péril pour lui ou pour la sûreté des autres :
hospitalisation sous contrainte
- Consentement des titulaires de l’autorité parentale en cas de mineur ou du tuteur en cas de majeur
incapable. Mais si impossibilité ou urgence, le médecin dispense les soins indispensables
Droit au refus des soins
- Droit au refus est le corollaire de la liberté du consentement du patient même au
péril de sa vie
- Droit de retrait d’un consentement préalable
- Pour un patient en état d’exprimer sa volonté :
◦ Essayer de comprendre le motif du refus, tenter de convaincre en apportant les
précisions nécessaires et en informant sur les conséquences du refus.
◦ S’incliner devant un refus persistant, en le faisant consigner par le patient par écrit.
- Si refus du titulaire de l’autorité parentale avec risque de conséquences graves
sur la santé du mineur : passer outre ce refus et dispenser les soins indispensables
Droit au refus des soins
- Refus de soins en situation d’exception sanitaire : inopérant car possibilité d’ordonnance d’un
confinement obligatoire par les autorités publiques ou sanitaires
- Refus de s’alimenter d’un gréviste de faim :
◦ Médecin tiraillé entre le principe de respect de l’autonomie du patient et le devoir d’assistance et de
sauvegarde de la vie humaine.
◦ S’assurer de l’absence de contrainte (notamment de codétenus ou d’autres) et de l’implication de graves
troubles mentaux dans la décision de grève
◦ Informer sans coercition et sans faire pression sur les conséquences sur la santé de la poursuite de la
grève de faim et les moyens pour les atténuer (perfusion de solution saline, sucre et vitamine B1…)
◦ Documenter les volontés du gréviste quant à la poursuite ou l’arrêt de la grève quand il ne sera plus en
mesure de communiquer.
◦ Dans tous les cas : pas d’alimentation forcée d’un gréviste conscient qui s’y refuse
◦ Déclaration de Malte de l’AMM : « est conforme à l’éthique de laisser mourir un gréviste déterminé
dans la dignité que de le soumettre à des interventions forcées conte sa volonté ».
Abstention fautive
- Fondement légal :
* Article 431 du CP : « Quiconque s’abstient volontairement de porter à une
personne en péril l’assistance que sans risque pour lui ni pour les tiers, il
pouvait lui prêter, par son action personnelle, soit en provoquant un secours, est
puni de l’emprisonnement de trois mois à cinq ans et d’une amende de 120 à
1000 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement ».
* Texte de portée générale, mais concerne plus les médecins en raison de leurs
devoirs moraux et professionnels.
Abstention fautive
- Fondement légal :
* Elément matériel de l’infraction :
◦ L’état de péril : état de danger imminent, situation critique qui fait craindre de graves
conséquences pour la personne qui y est exposée et qui risque de perdre la vie ou de
subir des atteintes corporelles graves
◦ Délit formel qui ne nécessite pas pour être punissable un résultat dommageable à la
victime. Il est punissable même si tout recours thérapeutique était voué à l’échec
◦ Modalités d’assistance : soit personnelle tout en tenant compte des moyens physiques
et intellectuels de chacun, soit en provoquant des secours. Le choix du médecin sera
évalué à l’aune de sa pertinence par rapport à la situation du patient
Abstention fautive
- Fondement légal :
* Elément moral de l’infraction :
o La connaissance du péril :
- Evident si le médecin est témoin direct de l’état du patient
- Plus problématique si le médecin est interrogé par téléphone et qu’il doit à distance apprécier si
son intervention immédiate est nécessaire
o La volonté de ne pas secourir :
- Intention délibérée de laisser s’accomplir le danger encouru par la victime
- Pas d’empêchement par une force majeure
o L’absence de risque pour le médecin :
- Critère à considérer avec beaucoup de rigueur du fait de la condition même du médecin
- Une certaine abnégation est requise de la part du médecin (article 7 du code de déontologie
médicale : un médecin ne peut abandonner ses malades en cas de danger public, sauf sur l’ordre formel et
donné par écrit des autorités publiques)
Abstention fautive
- Fondement déontologique :
* Article 3 du code de déontologie marocain : « Quelque soit sa fonction et sa
spécialité, hors le seul cas de force majeure, tout médecin doit porter secours
d’extrême urgence à un malade en danger immédiat si d’autres soins médicaux
ne peuvent pas lui être assurés »
- Il faudra la considérer dans son aspect positif, permettant au patient d’arrêter les
choix concernant sa santé en toute connaissance de cause