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Prof. Dr. Bienvenue LEBWAZE MASAMBA

PLAN DU COURS

CHAPITRE 1 : INTRODUCTION GENERALE

CHAPITRE 2 : TRAUMATOLOGIE MEDICO LEGALE

CHAPITRE 3 : VIOLENCES ASPHYXIANTES

CHAPITRE 4 : SEXOLOGIE MEDICO LEGALE

CHAPITRE 5 : THANATOLOGIE MEDICO LEGALE

CHAPITRE 6 : PSYCHOLOGIE MEDICO LEGALE

CHAPITRE 7 : BONUS

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INTRODUCTION

a. DEFINITION
La médecine légale est l’étude de toutes les situations juridiques qui
s’établissent à l’occasion ou par le fait de l’exercice des professions
médicales. Que ce soit au niveau du médecin ou des auxiliaires médicaux.
C’est le droit médical.
La médecine légale en tant que branche de la médecine, est l’étude de
tous les problèmes de la responsabilité inhérente à l’exercice de la
médecine qui peuvent avoir des implications juridiques. Soit que :
 Le médecin est pris en faute dans l’exercice de son métier et est
trainé devant la justice. Ici, on considère donc tous les problèmes
de la responsabilité pénale et civil du médecin ;
 Le médecin est appelé à éclairer l’organe de la loi par ses
connaissances scientifiques quand celui – ci à rendre service.

b. Aspect légaux de la pratique médicale


Beaucoup d’actes posés dans la pratique quotidienne et routinière sont
des actes dont les médecins eux – mêmes n’ont pas souvent conscience
de la porté légale ou des implications et conséquences juridiques dont ils
sont chargés. La pratique médicale est elle – même un acte légal régi par
la loi qui détermine les personnes habilitées à exercer la médecine et qui
prescrivent les normes éthiques dans lesquelles doit être exercés l’art de
guérir. L’exercice de la médecine en contradiction avec ces dispositions
ou en violation des normes éthiques est puni par la loi qui en général
s’applique à travers les corps légalement constitués (ordre des médecins,
conseil médical).

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Délivrance des certificats :


 De naissance
 Décès
 Repos médical
Ou celle des certificats prénuptiaux est un acte médico – légal que pose
le médecin et dont le porté juridique n’est pas pleinement établi. Le fait
même d’examiner et de traiter un patient suppose un consentement de la
part de ce dernier car le médecin n’a pas le droit automatique d’examiner
physiquement et de traiter un sujet. Le consentement de celui – ci est
nécessaire. Il peut être implicite ou explicite, ou spécial lorsqu’il y a
urgence. La loi prévoit des exceptions où le médecin peut examiner et
traiter un malade sans son consentement.
 Cas d’un accidenté qui a perdu conscience.
Les rapports qui s’établissent entre le médecin et le malade sont des
rapports privilégiés sanctionnés par la loi pour protéger l’intégrité du
malade qui se confie au médecin. La loi rend le médecin responsable et
défenseur de tout malade qui se confie à lui. Il en a la responsabilité pour
son intégrité morale. Ceci évoque tous les problèmes de secret
professionnel médical. Il en a la responsabilité pour son intégrité physique.
La loi reconnait au médecin la garantie de la qualité des soins, c’est aussi
à lui que revient le rôle de constater le décès et de déclarer si sa cause
est naturelle ou non. Ces actes ou ces situations où la pratique médicale
se frotte à la loi, constituent un aspect de la médecine légale, et l’on peut
dire de façon un peu lapidaire que la pratique médicale journalière est un
terrain pigé ou miné par la loi.

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c. Médecine légale lanterne pour la justice


Traditionnellement la médecine légale a eu comme domaine principal la
détermination de la cause de la mort, spécialement la mort soudaine ou
violente. L’étude ou l’explication d’une telle mort s’est toujours imposée à
la volonté des gens à toutes les époques de l’histoire et dans toutes les
sociétés. Car les gents sont toujours intrigués par une mort bizarre, que
ça soit par homicide, par suicide ou par accident. Dans les temps
mémorables de l’époque romaine, la médecine légale pour l’investigation
des causes d’une telle mort se pratiquait sur la place publique appelée «
forum ». De là découle le terme « forensic médecine » = pathology pour
désigner la médecine légale. Depuis lors, la médecine légale s’est fort
élargie et s’est enrichie de l’apport de la science médicale moderne
(anapath) et de la technologie avancée. Par ailleurs, les interventions du
médecin en matière de droit se sont considérablement modifiées et
étendues non seulement avec l’évolution de la science médicale mais
aussi avec l’évolution des lois de la sécurité sociale, la mentalité et de
l’éthique sociale. C’est ainsi qu’actuellement les domaines où la médecine
intervient dans l’application de la loi ou dans la dispensation de la justice
sont multiples et variés. Ce qui exige du médecin expert légiste moderne
non seulement des connaissances vraiment encyclopédiques mais aussi
un équipement technique approprié et parfois sophistiqué. Ce qui justifie
la naissance des laboratoires spécifiques apportant à la médecine légale
un concours indispensable comme dans le domaine de la toxicologie et
de la balistique. Aujourd’hui la médecine légale désigne l’activité médicale
vue sous l’angle de ses conséquences administratives, judiciaire et même
économique. Le médecin légiste d’aujourd’hui n’est plus uniquement
l’ouvreur des cadavres suspects dont l’homme de la loi n’autorise pas
l’enterrement sans faire pratiquer l’autopsie ou qu’il fait déterrer pour
autopsier.

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Au contraire, la médecine légale a beaucoup d’autres occupations pour


éclairer les organes de la loi dans beaucoup des domaines quand il faut
rendre justice. Ces domaines peuvent se regrouper en :

1) Traumatologie médicolégale
Il s’agit de toutes sortes de lésions que le droit dénomme «coup et
blessure »pour des telles lésions, un médecin commis par les magistrats
doit pouvoir éclairer ces derniers de façon précise par les 3 points
essentiels suivants :
1° déterminer l’agent traumatique et les circonstances dans lesquelles le
traumatisme s’est produit ;

2° établir ou exclure un lien de cause à effet entre le traumatisme et les


manifestations morbides éventuellement reliées à celui – ci ;

3° déterminer le degré d’incapacité éventuel découlant de la lésion


traumatique en vue de la réparation du dommage et de la réorientation
professionnelle quand il s’agit particulièrement des accidents du travail.

Le médecin expert doit savoir que son activité est différente de la pratique
médicale courante car la médecine légale doit s’appuyer sur des faits
indiscutables, fournir aux magistrats des conclusions précises et énoncer
aussi clairement et simplement que possible dans un langage qui lui soit
possible et en évitant toute discussion d’ordre médical ou d’école sans
rapport avec l’affaire. Le juge n’a pas à trancher entre Hippocrate et
Galien. Le médecin expert doit pouvoir répondre à toutes les questions
posées par les magistrats lorsque la démonstration absolue ne peut être
apportée. Il devra se contenter de citer les arguments donnant une
certaine valeur aux conclusions proposées, et c’est le juge qui apprécie.

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Le médecin expert doit donc bien connaitre et pouvoir expliquer les


différentes lésions particulières. Par exemple les lésions à arme à feu, par
chaleur, par le froid…

2) Violences asphyxiantes
Lorsqu’il s’agit des violences qui peuvent conduire à la mort par asphyxie
de l’individu violenté, le médecin expert est d’un secours inestimable au
magistrat qui attend de lui des éclaircissements précis pour déterminer la
forme de la violence asphyxiante. Il peut s’agir d’une pendaison qui peut
être suicidaire, criminelle ou accidentelle. La violence asphyxiante peut
être :
 Suffocation
 Strangulation
 Submersion
C’est pourquoi l’expert doit être parfaitement au courant de la
physiopathologie de l’asphyxie, de ses signes et de son évolution dans le
temps.

3) Sexologie médicolégale
Plusieurs aspects de la vie sexuelle conduisent les magistrats à se faire
éclairer par les médecins lorsqu’il a à trancher des litiges ayant trait au
problème sexuel. Il fera appel au médecin :
 En cas de viol afin que celui – ci puisse établir si les éléments
constitutifs du viol tels que juridiquement sont réunis.
 Quand un juge est appelé à prononcer la nullité du mariage.
Il fait appel au médecin pour se faire éclairer pour diverses raisons comme
en cas d’impuissance sexuelle, les troubles mentaux et autres qui peuvent
faire prononcer la nullité du mariage.

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Le médecin peut encore éclairer le juge dans le cas de prononciation de


divorce notamment lorsqu’il s’agit de prouver la cruauté, ou l’adultère en
cas de contestation de paternité.
Il peut être requis par un magistrat en cas d’avortement criminel pour
établir qu’il a eu effectivement avortement, déterminer les moyens abortifs
utilisés et éventuellement les conséquences découlant des manœuvres
abortives. Le diagnostic de la grossesse peut être demandé au médecin
en matière pénale (s’il y a eu viol), civile (grossesse précieuse, héritage)
ou même en matière administrative. Le médecin intervient également
dans le droit pour divers problèmes ayant trait au sexe tel qu’attentat aux
mœurs, condition d’adoption et problème de contraception.

4) Psychiatrie médicolégale
Les organes de la loi dans le cadre de la dispensation de la justice
recourent actuellement à la médecine (à la psychiatrie) lorsqu’il s’agit de
criminologie pouvant être mis en relation avec la pathologie mentale de
l’individu ou de la société. C’est le cas de la délinquance d’enfant et de
l’adolescent, de certains types de délinquances de l’adulte et de la
délinquance des aliénés. En ce qui concerne le jugement des enfants, il
existe des tribunaux présidés par les juges pour enfants et donc, toute
décision doit être prise après examen médical. La criminologie différentie
les criminels adultes en diverses catégories :

1ère Catégorie
Groupe des criminelles où on retrouve un chef intelligent et pervers
dirigeant des exécutants aliénés ou débiles.

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2ème Catégorie
Délinquant inadapté dont la genèse de l’inadaptation peut être rattachée
à des tendances caractérielles antisociales soit à des désordres
biologiques (anomalie nerveuse épilepsie), soit encore à une réaction
devant des graves conflits d’ordre familiale, sociale.

3ème Catégorie
Délinquant passionnel (crime prémédité) dont le crime est unique et basé
sur des mouvements affectifs.

4ème Catégorie
Délinquant occasionnel dont les tendances caractérielles ou acquis
favorisent une expression criminelle.
Les problèmes judiciaires que posent ces différents types de délinquance
sont évidement différents. Le juge dans son appréciation du degré de
responsabilité pénale se fait éclairer par l’expertise médicolégale qui en
général a comme objectif principal d’estimer si oui ou non l’anomalie
psychiatrique justifie le crime. La délinquance des aliénés est – elle aussi
une des situations où la décision du juge est soutenue par l’expertise
médico – légale. Les codes pénaux de plusieurs pays prévoient qu’il
n’y a ni crime, ni péril si le prévenu était en état de démence au
moment de l’action ou lorsqu’il a été contraint par une force à
laquelle il n’a pu résister. L’expertise médico – légale dans tel cas de
délinquance est centrée sur la notion de démence qui en droit n’a pas le
même sens qu’en psychiatrie. L’expert doit pouvoir démontrer si le
délinquant était pleinement en possession de ses facultés mentales, si
son état au moment du crime justifiait le terme de démence ou s’il existait
des circonstances atténuantes.

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Les examens psychiatriques médico – légaux permettent au juge d’établir


si la responsabilité du prévenu est entière, nulle ou atténuée, en fonction
de ses santés mentales. Ceci évoque la notion de responsabilité sans
faute que le juge doit trancher, et il a nécessairement besoin d’une bonne
expertise médico – psychiatrique. La psychiatrie médico – légale est aussi
un guide responsable pour les dispensateurs de la justice car elle leur
permet de trancher le problème d’interdiction, d’internement, de
responsabilité civile ou pénale des prévenus aliénés et d’appliquer ainsi
de façon éclairée, la loi de la défense sociale.

5) Toxicologie médicolégale
S’est limité pendant longtemps à l’étude des empoisonnements. Le code
pénal de plusieurs pays qualifie d’empoisonnement tout attentat à la vie
d’une personne par le fait des substances qui peuvent donner la mort plus
ou moins promptement de quelque manière que ces substances aient été
administrées et quelle en ait été les suites. Sont aussi sanctionnés :
 L’administration volontaire des produits ou substances qui sans être
nécessairement de nature à donner la mort, sont nuisibles à la
santé;
 Les intoxications involontaires provoquées considérées comme
homicide par incidence. La plupart des poursuites judiciaires contre
les médecins et leurs auxiliaires et contre les pharmaciens suite aux
accidents thérapeutiques entrent dans ces deux groupes. Les
intoxications particulières à la pathologie professionnelle étant
prévues par une législation particulière, les conséquences qui en
découlent relèvent essentiellement de la réparation et du
reclassement et ces règles en général à travers les organismes de
sécurité sociale et d’assurance qui eux aussi font appel à la
médecine plus particulièrement celle du travail.

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6) Thanatologie médicolégale
Lorsqu’il s’agit de mort suspecte, violente, soudaine, le magistrat a plus
que jamais besoin de la lumière de la médecine. La thanatologie médico
– légale peut faire appel aux autres domaines médico – légaux et les
intégrer afin de répondre aux objectifs d’une expertise médico – légale.
Mais elle fait aussi appel aux connaissances de la pathologie ou de
l’anatomie pathologique tant microscopique que macroscopique. Le
magistrat attend du médecin expert des établissements précis qui peuvent
se résumer en 4 questions :
o Il y a – t – il effectivement mort ?
o Quelles en sont les causes ?
o A quelle heure est – elle survenue ?
o Comment est – elle survenue ?
Pour le type de mort, pour l’étude des causes, l’autopsie reste la méthode
de choix et une méthode irremplaçable. Qu’elle soit pratiquée à des fins
judiciaires pour déterminer les causes d’une mort soudaine, viol ou qu’elle
ne soit à des fins scientifiques pour rechercher et préciser les états
morbides responsables de la mort. C’est pourquoi, les autopsies médico
– légales à cause de leur implication plus lourdes doivent être confiées à
un expert doté d’une grande expertise en anatomie pathologique et doit
toujours être complétée par un examen d’histopathologique.

7) Identification judiciaire
L’identification médico – légale est un domaine très important de la
médecine légale judiciaire.
Traditionnellement elle était limitée aux crimes, mais importance s’est
étendue avec la fréquence des accidents aboutissant à la carbonisation
ou destruction quasi complète du cadavre.

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En plus d’exposition de cadavre, la médecine moderne a introduit des


méthodes modernes pour identifier les individus. Par exemple
l’anthropométrie, les empreintes digitales, l’hybridation de l’ADN. La
médecine moderne recourt aussi à l’identification des traces comme
les tâches de sang, de sperme, d’urines, de salive, des matières
fécales…

Conclusion
Telles que sont présentées sommairement les interventions de droit dans
les domaines de la médecine, l’expert requis doit répondre à des
questions précisées par le magistrat. Ces interventions du droit dans les
domaines médicaux et vice – versa, constitue pour le médecin la
médecine légale et pour la justice le droit médical. Il ressort de tout ce qui
a été dit que face au droit, le médecin dans sa pratique médicale
quotidienne s’aperçoit souvent tard et son détriment qu’il évolue
constamment dans un champ miné piégé par la loi. Les interventions de
la loi dans la pratique médicale pourraient sembler ne consister qu’à la
contrer, la limiter, lui imposer des restrictions, lui construire des gardes
fou. Ce qui semble à l’opposée de l’intervention de la médecine dans le
droit où son rôle est d’éclairer, de faciliter la tâche de celui qui dit le droit,
afin de l’aider au mieux à trancher en toute équité. Cette contradiction est
– elle réelle ou seulement apparente ? Au lieu d’être contradictoire, les
interventions mutuelles sont toujours complémentaires car la base de
l’éthique médicale est la conservation de la vie humaine et l’éthique en
droit est aussi la préservation de l’intégrité globale de l’individu. Ces
interventions réciproques sont sans doute confluentes. Néanmoins, elle
estime un enrichissement que chaque discipline apporte à l’autre pour
réaliser les plus parfaitement possible s’agissant du rôle de la médecine

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légale dans la dispensation de la justice. Le médecin et le juriste doivent


se demander quelles sont les qualités d’un bon médecin légiste.
Beaucoup de traités de médecine légale en proposent une longue liste.
Elles peuvent toutes se réunir dans cette belle réflexion de MAGRATH :
« si la justice te cite comme témoin, n’oublie pas de rester homme
de science. Tu n’as ni à venger une victime, ni à sauver un innocent,
ni anéantir un coupable. Ton devoir est d’apporter des preuves
conformes à ton savoir et à tes connaissances scientifiques ».

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CHAPITRE I : TRAUMATOLOGIE MEDICO – LEGALE

I.1. Introduction
La reconnaissance des lésions des violences causées par un tiers sur une
victime fait partie du devoir d’un médecin. Chez un sujet vivant, il devra
fournir le certificat rédigé de façon rigoureuse et détaillée sans
complaisance. Car ces lésions de violence peuvent entrainer une
réorientation professionnelle. Chez un sujet mort, il devra signifier la mort
constatée aux autorités judiciaires. L’étude des traumatismes en
médecine légale comprend plusieurs aspects notamment :
o La recherche de l’agent traumatisant (arme blanche, arme à feu,
l’accident de trafic routier ou autres circonstances) ;
o Décrire les circonstances dans lesquelles le traumatisme s’est
produit ;
o Etablir ou exclure le lien de cause à effet entre le traumatisme et le
dégât constaté ;
o Déterminer le degré de capacité éventuelle découlant des lésions
traumatisme en vue de réparation des dommages ou de la
réorientation professionnelle.

II. Lésions élémentaires


Au cours du traumatisme médico – légal plusieurs lésions élémentaires
peuvent survenir. Les plus fréquentes sont les suivantes :
o Abrasion ou excoriation
o Contusion
o Lacération
o Incision
o Plaie perforante
o écrasement

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1° Abrasion ou Excoriation
Abrasion : C’est une lésion due à un frottement avec arrachement des
parties superficielles de la peau (épiderme) laissant le derme nu ; ce
qui entraine un suintement de liquide avec formation d’une croute ou
Croutelle. Synonyme d’éraflure ou ulcération.

Aspect médicolégal : cette lésion est la plus informative


et la plus Importante comparativement aux autres car, elle laisse
généralement des empreintes indélébiles. Ces empreintes peuvent
renseigner sur la nature de l’agent traumatisant. Ex. victime se frottant
contre le mur ou le macadam. Cette lésion est la plus superficielle des
lésions élémentaires, mais elle est la plus permanente en cas de
traumatisme médico – légal. Ex. coup d’ongle, trace de lien (corde,
cravate, fouet).

2° Contusion
C’est une rupture de capillaire accompagnée d’un
saignement dans les tissus entrainant la formation des ecchymoses et
hématomes.

Aspect médicolégal : cette lésion laisse des traces au niveau de :


a) La peau où l’on note le gonflement c'est-à-dire une tuméfaction, de
coloration bleuâtre ou foncée (cyanose) qui disparaissent après
quelque jours (suite à la dégradation de l’hémoglobine). Sur un
cadavre, la coloration bleue – verdâtre peut être plus accentuée et
cela dure plus longtemps que chez un vivant (lésion informative).

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b) Viscères :
1. Le cerveau (contenu de la boite crânienne) : la contusion se
manifeste par des différentes hémorragies qui peuvent être méningée ou
intraparenchymateuse (extradurale, sous durale, épidurale).bref, un
médecin généraliste peut trouver des traumatismes.
Les hémorragies méningées donnent des informations variables
suivant leur localisation ainsi ;

• Sous-durale : faisant suite à la déchirure de la veine cérébrale au


niveau de leur abouchement dans le sinus longitudinal supérieur.

• Localisation arachnoïdienne ou sinus arachnoïdienne suite à la


rupture d’un anévrisme ou d’un angiome.
• la localisation épidurale entre la table interne et consécutive à la
rupture de l’artère méningée moyenne, sinus veineux.
La contusion donne souvent de lésion par contre coup au niveau du
parenchyme cérébral d’où nécessité d’un examen minutieux du coté
opposé à l’impact traumatique.

Evolution : l’installation d’hématome dépend du type de vaisseaux


rupturés. Une installation lente et progressive est souvent observée au
niveau des hématomes sous duraux, il peut se constituer plusieurs
semaines après le traumatisme.
Les lésions par contre coup entrainent des hémorragies au niveau de
centre ovale et même de la capsule interne. En cas de traumatisme
crânio-céphalique il y a souvent des lésions associées particulièrement
aux fractures osseuses. Il est conseillé d’exclure ou de rechercher
l’alcoolisme chez la victime.

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2. Les autres organes : cœur, poumons : peuvent présenter des lésions


suite à des fractures costales. au niveau de l’abdomen, Il peut y avoir
éclatement (rupture d’organe surtout la rate avec une rupture en deux
temps).

3° Lacération
C’est une déchirure de la peau avec atteinte de tissus sous – cutané.
Aspect médicolégal : d’après sa morphologie, il peut renseigner le
médecin sur la nature de l’agent traumatisant. Cela peut être un objet
contondant ou suite à un écrasement ou une charge lourde (marteau). La
lacération ou plaie contuse présente des bords irréguliers contusionnés
souvent avec rupture de nerfs et vaisseaux. (Diagnostic différentiel avec
l’incision).

4° Incision
Correspond à une plaie à bord net, produite par un instrument à bord
tranchant avec section de nerfs et vaisseaux. Parfois il y a section des
tendons. L’hémorragie est plus abondante et nette qu’en cas de
lacération.
Aspect médicolégal : on doit examiner l’orientation, la localisation, la
disposition de l’incision car ça permet de remonter jusqu’à l’agent
traumatisant. L’incision peut être meurtrière, elle peut être causée au
cours d’un accident, d’un suicide. En cas de suicide il y a plusieurs
incisions au niveau du cou, poignet, même aux plis de l’haine.

5° Plaie perforante
C’est une plaie intéressant les organes profondes (viscères ou tissus sous
cutanés).

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Aspect médicolégal : elle est causée par plusieurs objets pointus (ex.
aiguille à tricoter, poignard, kniffe). Cette plaie présente des
caractéristiques externes semblables à celles d’une incision et peut
parfois être très petite au point d’être confondu avec une simple plaie
superficielle. D’où la nécessité de cathétérisme ou d’explorer à l’aide d’un
stylet la plaie en cas de médecine légale.
Une plaie perforante donne des hémorragies plus internes qu’externes.
D’où la nécessité d’exclure les hématomes pouvant entrainés des
complications graves suite à la pression. Parmi les complications, on cite
: Infections : tétanos
La forme de la plaie perforante peut renseigner sur la nature de l’objet
traumatisant.

6° Ecrasement
C’est un broiement tissulaire faisant suite à un traumatisme.
Circonstances : accident de trafic routier, chute à partir d’une hauteur
(haut arbre), éboulement
Aspect médicolégal : en cas d’écrasement, on note une dilacération des
tissus ou d’organes qui entraine comme conséquences :
o Embolie graisseuse
o Insuffisance rénale aigue suite au blocage rénal par libération de
myoglobine venant de muscles écrasés. En cas d’écrasement, il
y a des conséquences de crash syndrome.

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III. Lésions particulières


A. Lésion par arme à feu
L’étude des lésions par arme à feu a pour but :
o Déterminer les orifices d’entrée et de sortie du projectile ;
o Déterminer la trajectoire du projectile ;
o Estimer la distance qui séparait l’arme de la victime ;
o Décrire les différentes lésions constatées au cours du traumatisme.

1° Détermination des orifices d’entrée et de sortie :


L’orifice d’entrée est généralement plus petit que celui de sortie. Il se
présente comme creux arrondi parfois ovalaire mais sa forme dépend de
l’angle de pénétration. Autour de cet orifice d’entrée, on note une zone au
niveau de la quelle diverses impuretés de la balle ou projectile se collecte
cela est appelé collerette d’essayage. A ce niveau on peut observer les
dépôts de graisse, rouille, résidu de poudre. Souvent cette zone est
invisible à l’œil nu (on examine a l’aide de loupe). La collerette peut être
invisible si la balle traverse d’abord le vêtement. Il existe une autre zone
appelé collerette érosive. C’est une zone de contusion tissulaire ayant
un aspect parcheminé formé de tissu dévitalisé. La troisième zone = zone
de tatouage. C’est une zone qui comprend les débris de grain de poudre
profondément entrée dans la peau. Ces débris résultent du non
combustion de certains constituants de la poudre.

2° Détermination de la trajectoire :
Le trajet n’est pas linéaire car le projectile peut faire ricocher (se buter) au
plan osseux et changer la trajectoire. Cette détermination demande une
expertise balistique.

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3° Détermination de la distance :
Suivant la distance, 3 types de tirs sont décrits :
a) Tir à bout touchant (les canaux sur la peau de la victime)
Dans ce cas on note la présence de grain de poudre et les débris
de combustion dans la plaie avec un orifice d’entrée irrégulière,
déchiquetée ou en lambeau. Il y a généralement décollement
cutané qui pourra entrainer l’emphysème interstitiel.

b) Tir à bout portant : la victime est à moins d’un mètre du tireur. Dans
ce cas, la zone de tatouage est bien visible. Et la collerette
d’essayage est bien identifiable.

c) Tir éloigné : dans ce cas, l’orifice d’entrée parait régulier et petit, la


collerette d’essayage disparait et la zone de tatouage n’existe pas.
En cas d’expertise médico – légale, il est conseillé de rechercher sur la
main du tireur présumé de nitrate et de nitrite issus de la combustion
incomplète de la poudre ou éventuellement des particules mécaniques au
niveau de la tabatière anatomique. Cela se fait grâce au test de la
paraffine.
En cas de suicide, il y a des lésions d’abrasion cutanée au niveau de la
tabatière anatomique chez un tireur inexpérimenté.

Tir à bout touchant


Orifice d’entrée large avec lésion de brûlure

Orifice d’entrée

Zone de tatouage

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Tir à bout portant


Orifice d’entrée presque régulier
Zone de tatouage bien développée
Orifice d’entrée

Zone de tatouage

Tir éloigné
Pas de zone de tatouage

Orifice d’entrée

4° Nature des armes :


Arme à feu à canaux longs (carabine ou fusil) ou à canaux courts (pistolet
ou revolver) sont définis par rapport à un calibre qui correspond au
diamètre intérieur des canaux. Le projectile utilisé par les armes à feu est
généralement formé de plomb. Mais actuellement, plusieurs composés
explosifs peuvent entrer dans la composition d’une balle. Lors du tir le
projectile est accompagné sur une courte distance par le gaz, fumée et
déchets solides provenant de la combustion de la poudre. Ce qui va
entrainer la formation de la collerette d’essayage et de la zone de tatouage
visible sur le corps de la victime. L’orifice de sortie peut manquer si la balle
est restée à l’intérieur du corps de la victime. Il a en général un aspect
étoilé avec des fissures plus ou moins radiaires (en rayon de roue) sans
collerette érosive (ne détruit pas le tissu). Sa taille dépend du projectile
utilisé mais il est généralement plus large que l’orifice d’entrée.

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B. Lésions dues à la chaleur et au froid


a. Lésions dues au froid = engelure (3ème degré)
o Superficielle et réversible
o Lésion intermédiaire ou modérée : intéresse le derme papillaire et
réticulaire
o Lésion profonde : lorsqu’il y a atteinte de l’hypoderme, la lésion est
irréversible.

b. Brûlure : 4ème degré


o Erythème : c’est la congestion œdémateuse de la peau sans
destruction tissulaire.
o Phlyctène : ce sont des vésicules soulevant l’épiderme suite à la
rupture des desmosomes. Cette lésion pose des problèmes de
diagnostic différentiel avec la putréfaction.
o Brûlure 3ème degré : = escarres = tâches blanchâtres, brunâtres
accompagnant des signes d’inflammation chez les vivants. Les
escarres sont traitées par un parage chirurgical + une greffe
cutanée. Elle donne des cicatrices rétractiles ou chéloïdes chez un
cadavre. Les escarres ont une consistance cartonnée ou
parcheminée.
o Brûlure 4ème degré : correspond à la carbonisation : c’est le stade
extrême ou terminal où tous les tissus sont détruits et les os se
fracturent spontanément, les dents résistent souvent et permettent
l’identification. En cas de carbonisation externe, les muscles se
coagulent, les tendons se contractent, le brûlé a « l’attitude de
pugiliste » (attitude d’un boxeur, pugila : combat).

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Aspect médicolégal : les brûlures par flamme entrainent la mort


précocement (évaluation de l’étendu selon Wallas) suivant l’étendu de la
lésion. En cas de brûlure par flamme, il est conseillé de rechercher le
monoxyde de carbone CO dans le sang ou dans les cavités cardiaques.
Ce qui va permettre le diagnostic de la mort par asphyxie.
En cas de brûlure par agent corrosif (acide, base), il est important de
déterminer la localisation et bien analyser et typer la lésion pour dommage
ou réorientation professionnelle.
 Les acides donnent des lésions sèches et noirâtres ou foncées sur
la peau claire.
 Les bases donnent des lésions molles, humides, qui trainent à
disparaitre. Certains gaz peuvent entrainer des lésions étendues
comme brûlure au niveau des muqueuses notamment les gaz
ypérites.

C. Lésions dues à l’électricité


L’énergie électrique provient de 3 sources :
o Source domestique
o Source industrielle
o Source naturelle (foudre)
L’intensité et la nature des lésions dépendent de :
o La différence de potentiel (voltage)
o L’intensité du courant électrique (Ampérage)
o La fréquence (en Hertz)
Le courant alternatif est plus dangereux que le courant continu car il
entraine la mort suite à la fibrillation ventriculaire.

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Aspect médicolégal : l’examen des viscères doit rechercher les signes


de congestion ou d’asphyxie (tâche de Tardieu).au niveau des poumons,
rechercher les signes de l’OAP. Au niveau cutané, rechercher la cyanose,
les lésions de brûlure ou marque de brûlure à classer. Parfois il y a
métallisation de la peau (test à la paraffine).
En cas de brûlure, il peut y avoir des lésions cutanées, osseuses,
nerveuses, diverses. La foudre entraine 40 % de décès, 20 % des lésions
cutanées diverses avec parfois de déchirage de vêtement souvent à
l’explosion suivie des brûlures de la victime. La mort survient suite à l’arrêt
cardiaque.

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CHAPITRE II. VIOLENCES ASPHYXIANTES

Les violences asphyxiantes sont celles qui entrainent l’anoxie (asphyxie).


Anoxie = manque d’oxygène Asphyxie = absence de pouls qui
s’accompagne d’une anoxie.
Toutes ces violences surviennent de façon accidentelle, criminelle ou
suicidaire. On distingue 4 types d’anoxies.
1. Anoxie anoxique : correspond au manque d’oxygène dans les
poumons suite à la présence d’un obstacle dans les voies
respiratoires.
2. Anoxie anémique : caractérisée par le non transport de l’oxygène
par l’hémoglobine suite à la présence d’un antagoniste tel que le
CO.
3. Anoxie par stagnation : l’oxygène n’arrive pas au niveau des
cellules tissulaires suite à la stagnation sanguine.
4. Anoxie histotoxique : caractérisée par l’incapacité des tissus à
capter l’oxygène disponible dans le sang. Exemple : intoxication au
cyanure ou aux métaux lourds.
La mort par asphyxie entraine beaucoup des lésions viscérales,
particulièrement au niveau des muqueuses où l’on note des pétéchies
appelées « tâches de Tardieu ». L’anoxie anoxique = anoxie par
asphyxie mécanique qui peut survenir au cours des 4 circonstances
suivantes :

1. La suffocation ou étouffement
2. La strangulation ou étranglement
3. La pendaison
4. Noyade ou submersion = hydrocution

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Signes généraux
1° Asphyxie aigue
Pas de signes pathognomoniques mais le diagnostic repose sur
différentes lésions telles que :
o Cyanose : visible surtout au niveau des muqueuses ;
o Congestion : entraine la formation des thrombus pouvant entrainer
l’embolie chez les vivants. La fluidité sanguine fait suite à la
fibrinolyse conséquence de l’activation de plasminogène par les
kinases (urokinase) ;
o Œdème pulmonaire : inondation alvéolaire qui est un signe
constant en cas d’asphyxie au niveau des séreuses (plèvre,
péricarde, péritoine) et au niveau des muqueuses palpébrales, on
note souvent des tâches de Tardieu.

2° Asphyxie chronique
Les différentes lésions peuvent se chercher au niveau de :
o vaisseaux : la congestion, tâches de Tardieu qui sont beaucoup
plus étendues, on note des ecchymoses, plus l’asphyxie traine, plus
les tâches de Tardieu s’étendent.
o cœur : formation des caillots pouvant être le thrombus ou caillot
post – mortem.
o cerveau : l’asphyxie chronique donne des lésions cérébrales
évoluant en 2 phases :
1. Lésions monophasiques : essentiellement

i. des signes hémorragiques qu’on trouve au niveau de la


substance grise et au niveau de quelques noyaux gris
centraux (pétéchies souvent localisées au niveau de glodus
palidum).

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ii. Des lésions de démyélinisation : la présence de plusieurs


foyers de démyélinisation donne l’aspect de nid d’abeilles
correspondant à la myélopathie de GRINKER. Au niveau des
cornes d’Amon il y a destruction neuronale avec disparition
des grains de Nissel (Corps de Bissel) des chromatolyse
(chromolyse).
2. Lésions diphasiques : apparaissent et disparaissent
ultérieurement sans réaliser l’accentuation des lésions
morphologiques. D’où l’importance de réaliser les examens plus
tard.

Aspect médicolégal : du point de vue expertise médicolégale des


différentes situations pouvant entrainer l’asphyxie mécanique, on peut
observer les lésions suivantes :
En cas de suffocation ou étouffement
L’expertise vise à déterminer l’origine (criminelle, suicidaire ou
accidentelle) grâce à une hétéro-anamnèse ou à une enquête policière
pour éclairer les circonstances. L’origine criminelle ou accidentelle arrive
souvent chez les enfants. Chez les adultes l’étouffement criminel est rare
car il peut se défendre. Lors de l’examen du présumé criminel il faudra
rechercher les lésions de défense comme les traces de morsure, les
coups des griffes au niveau de ses mains. L’étouffement accidentel peut
être alimentaire en cas de fausse route ou fausse déglutition.
Normalement l’hétéro-anamnèse va éclairer. Lors de l’autopsie médico –
légale, il faudra rechercher les signes de Tardieu au niveau des séreuses,
on peut également rechercher les signes d’asphyxie chronique. Il faudra
rechercher les signes au niveau de la région génitale ou des organes
génitaux.

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En cas de strangulation
L’expertise doit préciser les moyens utilisés.
Les mains : généralement en cas d’étranglement criminel.
Les avant – bras : origine criminelle et pouvant être accidentelle chez
l’enfant.
Les genoux : en cas de viol et en cas d’origine criminelle, Différents liens
(cravate, corde…) souvent d’origine criminelle parfois accidentelle.
Accidentellement, l’étranglement peut survenir après usage des liens (ex.
chez l’enfant : dans les vieux berceaux ou jeu de foulard à l’école). La
mort par strangulation survient suite à l’arrêt cardiaque reflexe ou suite à
l’obstruction des voies aériennes. D’autres lésions peuvent également
être retrouvées :

- des foyers d’abrasion et d’excoriation,

- des ecchymoses au niveau du larynx. en cas de strangulation


manuelle (criminelle) il faut toujours rechercher la fracture de l’os
hyoïde et des cartilages hyoïdes et trachéaux.
Il est bon d’examiner la position de la victime, exclure les fractures des
cotes qui surviennent au cours d’une pression forte au niveau des grilles
costales (usage de 2 genoux), rechercher également les signes de viole
(sperme au niveau de la région génitale, de la bouche). Au niveau de
l’abdomen, rechercher les lésions de contusion pouvant survenir suite à
l’appui des genoux. Lors de l’autopsie médico – légale, il faut rechercher
la présence des taches de Tardieu.

En cas de pendaison
Elle peut être d’origine suicidaire : l’anamnèse doit rechercher les
problèmes familiaux, déception, les troubles mentaux ou psychiques. En
cas de pendaison, le mécanisme est souvent simple.

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Un obstacle respiratoire associé ou non à l’obstacle circulatoire entraine


l’anoxie ou l’inhibition du centre respiratoire, d’où l’apparition des lésions
tissulaire.

Différentes étiologies des pendaisons


1. Etiologie suicidaire
Plus fréquente chez les hommes que chez les femmes. Les liens utilisés
sont divers, souvent les cordes, les pagnes, le cravate… il y a souvent
fracture de l’os hyoïde.

2. Origine accidentelle
Moins fréquente que la première, souvent chez les enfants. Ça peut
également survenir en cas d’accident de travail ou lors des manœuvres
autoérotiques.

3. Origine homicidaire
Rarissime, en revanche la pendaison d’un cadavre peut être utilisée pour
maquiller un crime. Dans ce cas on va se faire aider par le phénomène
cadavérique (signe positif de la mort) pour faire le diagnostic différentiel.

Les différentes causes de mort en cas de pendaison


 Etirement de la moelle
 Lésion au niveau du bulbe
 Constriction du cou entrainant l’arrêt circulatoire avec blocage
respiratoire entrainant à son tour une anoxie puis la mort.

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Aspect médicolégal : du point de vue expertise médicolégale, il faudra :


 Rechercher les lésions nerveuses (diastasis C2 – C3, ou parfois C1
– C2)
 Rechercher les lésions de compression des vaisseaux de la base du
cou qui se manifestent par les signes d’ischémie cérébrale, tache de
Tardieu au niveau des méninges.
 Bien décrire les sillons de pendaison qui est une marque laissée par
le lien au niveau du cou.
La forme ou la disposition du sillon peut renseigner sur l’origine de la
pendaison.

Si le sillon est horizontal : son origine est criminelle

Sillon original

Si le sillon est oblique : son origine souvent suicidaire (le


nœud est généralement situé derrière).

Sillon oblique Sillon oblique


chez un droitier chez un gaucher

NB : Il faut toujours chercher la fracture de l’os hyoïde et du cartilage


hyoïde.

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En cas de noyade (submersion = hydrocution)

Etiologies :
 Souvent accidentelle chez les sujets qui ne savent pas nager ou
chute en mer ;
 Parfois criminelle chez les enfants et les vieillards ;
 Suicidaire chez la femme souvent précédée par la prise des
certaines drogues (alcool, médicaments).

Aspect médicolégal : on examine le corps d’un homme retrouvé dans


l’eau. L’examen peut être facilité par la présence de différentes lésions
notamment les lésions de charriage qui peuvent consister à des
mutilations ou abrasion. Il y a des lésions des animaux sous-marins et les
poissons. Lors de l’autopsie, il faudra rechercher les signes de l’inondation
pulmonaire en faisant le test de DOCIMASIE HYDROSTATIQUE qui
consiste à prélever un fragment de poumon et le laisser dans un bassin
d’eau. Si le fragment de poumon flotte, c’est qu’il y a de l’air dans les
poumons, la victime a donc été tuée hors de l’eau. Si le fragment plonge
jusqu’au fond, c’est que la victime a été tuée dans l’eau.
Dans les poumons, en cas de noyade dans un cours d’eau, on note la
présence des débris d’algues aquatiques telles que les Planctons et les
Diatomées (protozoaires aquatiques). La submersion ou noyade peut
survenir de façon accidentelle à domicile. Dans ce cas il n’y aura pas de
Planctons et diatomées dans les poumons et dans le tube digestif.

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En définitive, le diagnostic positif des noyades est basé sur le travail


macroscopique et microscopique, certain marqueurs biochimiques
(signes de l’hémodilution en cas de noyade en eau douce) et biologiques
(présence des protozoaires aquatiques ciliés dans le tube digestif et dans
les cavités alvéolaires), les reins, parfois dans le foie et la moelle osseuse.
Il existe également des taches de Tardieu signant une asphyxie aigue.

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CHAPITRE III. SEXOLOGIE MEDICOLEGALE

La sexologie médicolégale étudie les circonstances liées à l’activité


sexuelle ayant une implication ML. Les pratiques sexuelles normales
ou anormales peuvent selon les circonstances de leurs exécution un
trouble à l’ordre public et être génératrice d’infraction prévue par la loi
pénale.
Concernant les agressions sexuelles, la matérialité des faits doit être
établie et c’est dans ce contexte que le médecin est consulté pour
constater les dégâts ou les lésions en utilisant ses connaissances
scientifiques.
Ces différentes circonstances survenant au cours du comportement
sexuel anormal peuvent être l’une des situations suivantes :

- Homosexualité

- Inceste

- Fétichisme

- le voyeurisme

- la nécrophilie

- la pestialité

- la péderasie

Actuellement, d’autres circonstances ou comportements, l’exhibition


sexuelle, (l’exhibitionnisme) dans un lieu public d’acte sexuel normaux ou
anormaux sur soi-même ou sur la personne d’autrui susceptible d’outrager
la pudeur d’autrui.

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Dans le cadre de ce chapitre, un accent particulier sera mis sur les


agressions sexuelles essentielles sur les viols et d’autres circonstances
telles que :

- Avortement

- Infanticide

- Contestation de paternité et de maternité - Harcèlement sexuel.

1. LE VIOL

Se définit comme rapport sexuels illégaux avec une femme par la force
et contre sa volonté.
Actuellement avec la reconnaissance de l’homosexualité dans beaucoup
de pays, le viol peut se définir comme tout acte de pénétration sexuelle
de quelle que nature que ce soit commis chez un sujet par violence,
contrainte ou surprise.
Pénétration sexuelle de quelque nature que ce soit c'est-à dire,
aucune sorte de pénétration n’est exclue, car il peut s’agir de la
pénétration d’un objet quelconque dans un orifice sexuel, ou de la
pénétration d’un objet sexuel dans un orifice quelconque.
Commis sur la personne d’autrui c'est-à-dire qu’il peut s’agir d’un
homme ou d’une femme.
Par la violence, contrainte ou surprise présuppose l’absence de
consentement.
La définition traditionnelle de viol a des implications juridiques suivantes :

- Rapports sexuels illégaux correspondent à tout rapport contracter


en dehors du mariage.

- Avec une femme, car un homme ne peut pas se plaindre de viol, on


parle d’attentat à la pudeur.

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- Par la force et contre la volonté veut dire que l’agresseur peut user
des moyens frauduleux ou faire du chantage, utiliser des drogues
ou user de la situation, on proposer un avantage en nature ou en
espèce.

En médecine légale, le rapport sexuel n’est pas toujours synonyme de


pénétration, il peut s’agir de l’intromission des objets sexuels chez autrui.
Le rapport sexuel n’est pas toujours génito-génital et peut avoir lieu sans
éjaculation. Beaucoup d’allégations de viol sont souvent fausses car la
violée se cache (se rétracte).
Du point de vue expertise médico-légal vise les objectifs suivant :

- Prôner ou déterminer qu’il y a un rapport sexuel complet ou


incomplet en recherchant les différents signes au niveau des
régions génitales de la plaignante et du présumé violeur.

- Chercher et apprécier les lésions ou des traces des lésions de


violence au niveau des régions des organes sexuelles, face interne
de la cuisse, la bouche.

- Faire des prélèvements qui seront destiné à des analyses pouvant


aider à retrouver le coupable.

Précautions

- Beaucoup d’allégations de viol sont fausses - L’absence de sperme


n’exclu pas le viol.

- La présence d’un sperme n’est pas non plus un signe de viol.

- L’absence des lésions n’exclu pas le viol.

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Procédures de l’examen

1°. Examen de la violée (victime)


Il faut avoir un consentement écrit du plaignant. S’il s’agit d’un mineur, le
consentement éclairé sera donné par les parents ou l’entourage.
L’examen doit se dérouler dans un cabinet médical et en présence d’un
témoin et en dehors de ses parents. L’examen proprement dit doit suivre
la démarche classique :

• Anamnèse fouillée

• Examen physique dont l’inspection qui est un temps très important.

a) Inspection doit rechercher les différentes lésions ou indices pouvant


confirmer le viol.
Ex : poil étranger au niveau du pubis, des lésions au niveau des
seins ou organes génitaux, parfois les signes sur les habits.
b) Palpation doit être systématique à la recherche des lésions telles
que les fractures des côtes, des hématomes sous cutanés...
Il faut bien examiner les omoplates et les régions fessières. L’examen se
termine par le toucher pelvien pour se rassurer de la présence de l’hymen
ou pas (20 %) des jeunes filles naissent sans hymen.
Après l’examen physique, faire des petits prélèvements au niveau des
orifices et sanguin. L’examen se termine par un rapport adressé à
l’autorité judiciaire. Ce rapport doit commencer par : « je jure d’accomplir
ma mission avec honnêteté, probité et compétence scientifique » le
rapport doit être signé et daté.

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Il est conseillé de garder la copie du compte rendu. Les conclusions


peuvent être faites en 2 temps en attendant les résultats des analyses des
prélèvements. La recherche du sperme doit être systématique en cas de
viol.
Actuellement on utilise différents tests :

2°. Tests utilisés


1. Test à lumière UV
Donne une fluorescence au sperme

2. Test Immunologique
Utilisant des Ac dirigé contre les spermatozoïdes

3. Test de FLORENCE
Permet la mise en évidence des protéines du sperme jusqu’à 6h
après l’éjaculation. Actuellement avec la PCR, o ne peut utiliser des
petites quantités de sperme.

2. AVORTEMENT

C’est l’élimination d’un produit de conception avant la période de


viabilité fœtale. Cette période variée selon les législations. On utilise
certains critères tels que :

• Le temps : expulsion de tout produit avant 28 semaines


d’aménorrhée

• Le poids : à partir d’inférieure à 1000 gr.

• Statural : inf. à 36 Cm

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Type d’avortement

Peut-être spontané ou provoqué (criminel) l’avortement thérapeutique est


certes provoqué mais reste physiologique. Dans d’autres pays,
l’avortement est autorisé avant la 12eme semaine ou la 9eme semaine et on
parle d’IVG (Interruption Volontaire de la Grossesse).

Méthodes abortives

- Les drogues

- Les techniques mécaniques

- Les substances nécrosantes

A. Les drogues
Plusieurs médicaments :

- Les purgatifs : Huile de ricin

- Les émétiques : entrainant la congestion des organes pelviens avec


apoplexie pouvant intéresser l’utérus.

- Les emménagogues : qui entraine des règles

- Des hormones diverses (ocytociques), RU. 486

- Des poisons divers tels que le safran, bleu de méthylène, quinine.

B. les substances nécrosantes


Diverses substances entrainent des nécroses cellulaires ou tissulaires soit
par action toxique directe soit par anoxie ou hypoxie :

- Solutions hypertoniques (salines)


- Solution antiseptique (cetavlon)
- Des sels métalliques KMn04
- Sulfate de cuivre

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C. Les méthodes mécaniques

Visent à traumatiser directement le fœtus dont ils entrainent la mort par


mutilation. Parmi des objets utilisés :

• Cathéter

• Rayon de bicyclette

• Longue tige d’allumette

• Morceau de bois taillé

• Curette (objet métallique) Actuellement on fait l’aspiration.

Les conséquences :

- Perforation utérine (hémorragie et choc


hypovolémique)

- Infection (sepsis)

- Embolie (gazeuse ; amniotique plus redoutable = CIVD avec


consommation des facteurs de coagulation) - Apoplexie utéro-
ovarienne.
Actuellement, l’avortement criminel est autorisé dans beaucoup des pays
en tenant compte de niveau socioéconomique.

3. INFANTICIDE

Définit comme meurtre d’un nouveau-né viable.


Nouveau-né viable signifie celui qui a réellement vécu après la naissance
(qui a eu la première inspiration).
Aspect médicolégal : l’expertise vise à :

• Déterminer l’âge exacte du nouveau – né ;

• Déterminer si le nouveau – né a réellement vécu ;

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• Si la mort du nouveau – né a été provoquée par action volontaire et


préméditée.
Par rapport à la détermination de l’âge du nouveau – né, plusieurs critères
peuvent être utilisés :

- Le poids : ≥ 2500g

- Diamètre bipariétal : ≥ 9 cm - Morphologie :

• Présence des ongles dépassant la pulpe des doigts

• Plis au niveau du scrotum

• Lanugo bien visible


L’imagerie médicale peut aider à déterminer les points d’ossification
notamment le point d’ossification de Béclart au niveau des membres
inférieurs. Au cours de l’autopsie, il faut examiner la jonction iléo-caecale
pour rechercher le méconium qui est signe de maturité. Au niveau des
poumons, il faut faire le teste de DOSSIMASI hydrostatique qui doit
conclure à la présence de l’air dans les poumons si le fragment flotte. Le
teste de DOSSIMASI peut être microscopique en recherchant la dilatation
des bronchioles terminales et des canaux alvéolaires. L’examen du corps
du nouveau – né doit rechercher les signes de violence ; signes
d’étouffement (tâches de Tardieu), signes de strangulation (fracture de
l’os hyoïde). Il faut bien examiner les fontanelles à la recherche des
différents objets pointus (aiguille à tricoter, stylet…). Avant le 7 ème jour, il
faut bien analyser les vaisseaux ombilicaux et procéder aux prélèvements
à ce niveau. Actuellement, l’infanticide est associé au prélèvement
d’organes.

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4. CONTESTATION DE PATERNITE VS DE MATERNITE

a) Contestation de paternité

Circonstances :

- Un homme qui prétend que sa femme a commis l’adultère ;

- Une fille mère ou enceinte prétend que l’enfant qu’elle porte est le
fruit de tel ou tel monsieur célèbre ou riche.

- Dans une maternité, deux hommes se disputent la maternité de


l’enfant ;

- En cas de vol ou d’échange de bébé.

Aspect médicolégal : le médecin expert doit d’abord déterminer la durée


de la grossesse et la date du coït. Examen préliminaire : groupe sanguin,
Rhésus ; ressemblance physique ; faire les analyses. Actuellement, il est
conseillé de faire des analyses biomédicales (PCR, MPCR, QPCR).

b) Contestation de la maternité
Circonstances :

- deux mères se disputent un bébé

- il existe des femmes porteuses qui peuvent réclamer la garde du


bébé endéans 7 jours.
La détermination de la mère biologique se fait grâce à l’analyse de DNA
mitochondrial qui est un bagage maternel exclusif.

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4. HARCELLEMENT SEXUEL

Définition : le fait d’outrager autrui en usant d’ordre, des menaces ou


contraintes dans le but d’obtenir des faveurs d’ordre sexuel généralement
en abusant de son autorité lui conférée par ses fonctions. Le harcèlement
sexuel n’est pas puni à la même hauteur qu’un viol. Il est considéré
comme une agression sexuelle. Il peut entrainer différentes lésions
(abrasion). La limite entre harcèlement et le viol semble être la
pénétration. Il existe plusieurs agressions sexuelles autres que le viol. On
les définies comme des actes, attouchement illicites ou impudiques sur
une personne consentante ou ne pouvant consentir en publique et
susceptible d’offenser la pudeur de cette personne. Ces agressions
impliquent un acte matériel sur la personne de la victime qu’il y ait ou non-
violence (on sous-entend l’absence de consentement éclairé).

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CHAPITRE IV. THANATOLOGIE MEDICOLEGALE

1. Définition

De thanos = mort, logos = science ; thanatologie = science ou étude


de la mort.
C’est également la science qui s’occupe de la description clinique de la
mort et recherche des causes aboutissant à la mort. L’intérêt de la
thanatologie réside dans la distinction des différents types de morts dont:

- Mort naturelle

- Mort suspecte

- Mort criminelle
L’objet de l’expertise c’est l’étude de la symptomatologie de la mort et la
recherche des différentes causes. La mort elle – même se définie suivant
les différentes échelles.
Exemple : à l’échelle cellulaire, la mort correspond à l’arrêt de toute
activité métabolique de la cellule ; à l’échelle organique c’est l’arrêt
cardiorespiratoire irréversible.

Aspect médicolégal : du point de vue expertise médicolégale, l’un des


objectifs de la constatation du décès est d’établir la cause et analyser les
facteurs ayant provoqué la mort. Différents mécanismes sont impliqués
dans la survenue de la mort parmi lesquels on peut citer :

1° causes cardiaques

- Défaillance (insuffisance cardiaque globale)

- Hypodébit

- Anoxie cellulaire

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2° causes respiratoires
Essentiellement une obstruction et /ou fonctionnel, ce qui entraine :

- Asphyxie (anoxie anoxique)

- Anoxie

3° causes neurologiques
C’est le trouble de régulation d’origine centrale avec arrêt de plusieurs
centres vitaux entrainant l’anoxie.

Physiopathologie

Ces différents mécanismes entrainent l’anoxie via l’ischémie


surtout pour des causes cardiaques. L’ischémie va entrainer les lésions
cellulaires souvent irréversibles (lésions létales) :

- Pycnose

- Caryolyse

- Caryoxie
Au cours de l’expertise médicolégale on note les signes positifs de la mort
et les signes négatifs de la vie.

a) Les signes négatifs de la vie


o L’arrêt des grandes fonctions vitales pouvant se manifester par :

- Arrêt cardio-circulatoire (absence de pouls)

- Cyanose

- Pâleur dite cadavérique


o Arrêt respiratoire entrainant l’absence des mouvements
respiratoires. Ce qui entraine l’anoxie suite à l’asphyxie.

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o Abolition de la sensibilité, de toute conscience et des reflexes


o Perte du tonus musculaire et mydriase
En principe le diagnostic précoce de la mort peut être réalisé par une
auscultation cardiorespiratoire, par la palpation des trajets artériels
(recherche des pouls), par l’absence de « signe de miroir ».
Des méthodes paracliniques peuvent être utilisées à la recherche des
signes négatifs de la vie (actuellement proscrites) :

- Placer une aiguille dans le cœur, si le corps ne réagit pas, il y a arrêt


cardiocirculatoire ;

- Artériotomie au niveau de l’artère radiale (tabatière anatomique),


l’absence de jet sanguin traduit l’arrêt cardiocirculatoire ;

- Test à la fluorescence (fluorocéine) qui colore les conjonctives, une


demi – heure après IVD ;

- La phlyctène explosive après exposition d’une zone cutanée à la


flamme. Sur un cadavre, il se forme un décollement cutané rempli
d’air qui se rompt en provoquant une petite explosion alors que chez
le vivant il contient un exsudat et ne provoque pas une explosion.

b) Les signes positifs de la mort

1) Le refroidissement cadavérique

D’une façon générale, la température du cadavre chute d’environ 1°C


chaque heure. L’équilibre avec le milieu externe est atteint autour de 24
h. la température peut subir les variations en fonction de l’habillement, en
fonction de la température ambiante. Des normo-grammes existent pour
déterminer les délais post mortem en intégrant plusieurs facteurs tels que
le froid, la température externe et la température rectale du cadavre qui
reste la plus fiable.

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2) Rigidité cadavérique

Elle est le résultat de l’absence de réversibilité des lésions et de la


permanence du complexe actine – myosine entrainant la contracture. Elle
intéresse l’ensemble des muscles de l’organisme mais particulièrement :

- Les muscles squelettiques

- Le myocarde

- L’iris

- Les muscles diaphragmatiques

- Les sphincters
La rigidité touche également certains muscles lisses, d’où la possibilité
d’éjaculation, émission des matières fécales, d’urines en post – mortem.
Elle commence environ 3 h après la mort pour atteindre son max environ
12 h après la mort. Elle commence au niveau des muscles masséter, du
cou, elle va s’étendre au niveau du tronc. Elle s’installe progressivement
et prédomine au niveau des fléchisseurs des membres supérieurs et aux
extenseurs au niveau des membres inférieurs. Sa disparition se fait dans
le même ordre. La rigidité tibio-tarsienne disparait généralement 24 h
après et n’est jamais présente au-delà de la 36ème heure.
NB. Lorsque l’organisme est sidéré (surpris en cas de décapitation) la
rigidité intervient quasi immédiatement, et le corps reste figé dans la
position qu’il occupait.

3) Les lividités

Correspondent aux foyers de transsudation de sang à travers les petits


vaisseaux. Elle se mêle à des sérosités diverses des tissus, donnant une
coloration rosée sur une peau claire.

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Elles sont provoquées par des phénomènes passifs dus à la pesanteur.


Elles se forment progressivement et se collectent au niveau des régions
déclives. Les points de contact du corps (omoplates et régions fessières)
sont exempts car il y a contre pression repoussant ces lividités. Quelques
colorations particulières spécifiques peuvent se voir :

- Coloration rouge : pouvant être vive ou rosée, évoquant une


intoxication au CO ou à l’acide cyanhydrique ;

- Coloration brunâtre : intoxication par un poison


methémoglobinisant.

- Coloration sombre : asphyxie

- Coloration pâle : hémorragie


Les lividités apparaissent entre la 3ème et la 5ème heure post mortem. Les
diagnostics différentiels doivent se faire entre lividité, hémorragie et
ecchymose. Il faut pour cela inciser la peau ; si la coloration disparait
après lavage ; il s’agit d’une lividité.

4) déshydratation cadavérique
Difficile à évaluer car dépend de l’état d’hydratation avant la mort.

5) La putréfaction cadavérique
Dégradation des constituants tissulaires par les enzymes lysosomiales ou
par les microbes. Elle débute généralement au niveau du coecum pour
diffuser à l’ensemble de l’abdomen au thorax.

6) La datation de la mort
Peut se faire à partir des phénomènes cadavériques :

• Corps chaud souple sans lividité, on date la mort à 6 – 8 heures.

• Corps tiède, rigide avec lividité s’effaçant à la pression : < 10 h

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• Corps froid rigide avec lividité immuable qui ne s’efface pas : <24 h

• Corps qui n’est plus rigide avec des tâches verdâtres : <36 h
La datation peut se faire à partir des mesures des températures rectales,
hépatiques et tympaniques. Elle peut également se faire après dosage du
kalium dans l’humeur vitrée. L’étude entomologique des larves, pupes,
insectes volants peut également aider à dater la mort.

Formes médicolégales de la mort

Le constat d’un décès impose au médecin la réalisation d’un


raisonnement pour distinguer les morts violentes, les morts suspectes des
morts naturelles. Ces raisonnements permettront de remplir une fiche
attachée à la réquisition à adresser à l’autorité. On distingue 3 formes
médicolégales de la mort :

1. Mort naturelle

Celle issue d’une maladie bien suivie par le médecin. Une mort qui
n’étonne personne. La mort naturelle peut être sénile. Cette mort s’oppose
à la mort violente ou préméditée, qui impose la recherche du mécanisme
et de la cause.

2. Mort violente, brutale

Peut-être accidentelle ou suicidaire. Le médecin doit établir des liens de


causalité entre l’accident et la mort constatée. Le caractère suicidaire ne
peut être établi qu’après enquête et examen minutieux du cadavre. La
mort criminelle est classée parmi les morts violentes. Le médecin doit
toujours rechercher l’arme utilisée (objet traumatisant).

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3. Mort suspecte

Ni naturelle, ni violente. C’est une mort associée à la présence des


lésions qui jettent un doute sur les caractères naturels. Concerne souvent
les stars, personnes politiques, membres de la mafia… une mort
suspecte, c’est également la mort d’un sujet jeune, sans cause évidente,
sans notion de maladie. C’est également la mort subite d’un athlète en
cours de son exercice.

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CHAPITRE V. PSYCHOLOGIE OU PSYCHIATRIE


MEDICOLEGALE
Définition :

C’est l’étude de toutes les situations délictuelles intéressant les enfants ou


les adolescents (délinquant juvénile) pouvant entrainer des crimes
appelés « crimes juvéniles ». Elle intéresse également toute situation
ayant des interférences avec l’état psychomental, ce qui peut entrainer la
délinquance des adultes appelée « aliénés mentaux ». Il existe des
tribunaux spécialisés dans la délinquance juvénile et la délinquance des
adultes. Lorsqu’il y a délinquance, une fois l’état psychomental du
présumé coupable est jugé anormal, il y aura responsabilité sans
faute, c'est-à-dire le présumé coupable est responsable mais ne sera
pas condamné pénalement. Du point de vue de la criminologie médicale,
on distingue 4 groupes de crimes :

1. Crime de groupe ou groupe de criminels


Il s’agit d’un groupe de criminels dirigés par un chef intelligent qui
commande ses exécutants qui sont des débiles mentaux. En cas de
flagrance, les exécutants ne seront jamais condamnés au même
niveau que leur chef.

2. Les délinquants inadaptés


C’est un groupe formé par des sujets dont la genèse de la délinquance
se trouve souvent au niveau des lésions anatomiques vraies,
neurologiques (épilepsie) ou liées à une cause psychologique. Des
tendances caractérielles antisociales souvent attachées à une enfance
difficile. L’inadaptation peut également être due à l’incapacité de
supporter une situation sociale quelconque.

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3. Les délinquants passionnels


Groupe de délinquants psychopathes qui commettent des crimes
passionnels qui sont souvent des crimes uniques et psycho – affectifs
; d’où tendance à la récidive.
Exemple : un homme qui trouve sa femme avec un autre homme au
lit. Les crimes passionnels s’opposent aux crimes prémédités.

4. Les délinquants occasionnels


C’est Tout psychopathe ayant un mauvais caractère antisocial acquis
pouvant viser les crimes. Ce caractère peut être constitutionnel, c'est-
à-dire héréditaire ou acquis à partir des habitudes ou tout ce qui vous
entoure.
Toutes ces 4 catégories doivent être bien distinguées en cas de délit
par un aliéné. La médecine légale ou l’expert légiste a pour mission
d’éclairer non seulement les différentes catégories, mais aussi d’établir
avec certitude reproductible l’état psychomental de tout criminel. Dans
notre pays, il n’y a pas de législation de psychologie médicolégale.

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CHAPITRE VI. TOXICOLOGIE MEDICOLEGALE

Depuis la nuit des temps, l’objet traditionnel de la toxicologie médicolégale


est l’étude des substances et des circonstances de l’empoisonnement.
Actuellement, l’objet s’est élargie car on considère qu’il y a
empoisonnement lors qu’il y a attentat à la vie d’autrui par le fait de
l’administration des substances qui peuvent entrainer la mort quels
qu’en soit les suites. Les conséquences d’une telle administration
doivent être déterminées par des médecins experts et seront condamnées
comme étant empoisonnement une fois le caractère intentionnel de
l’administration est établi. L’empoisonnement correspond à une
intoxication volontaire par autrui suite à l’administration des
produits susceptibles d’entrainer la mort. Une intoxication involontaire
est condamnée comme homicide par imprudence ou inadvertance.
L’alcoolisme peut être considéré comme une intoxication involontaire.

Aspect médicolégal : le médecin expert doit d’abord :

- Déterminer la nature de la substance utilisée ;

- Déterminer les circonstances c'est-à-dire établir les caractères


volontaires ou involontaires.
En ce qui concerne l’alcool, le médecin sera prévenu d’en déterminer le
pourcentage et doit garder à l’esprit que l’alcool s’élimine
préférentiellement au niveau du foie suivant le rythme d’1g/h.
Actuellement, il existe des tests rapides pour déterminer l’alcoolémie
(alcoolotest) à partir de l’air exposé. On peut doser l’alcoolémie en
présence des prises de sang à envoyer au laboratoire spécialisé.

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CHAPITRE VII. QUESTIONS D’ACTUALITE

AMP

Fait partie des chapitres de la bioéthique et est légiférée depuis 2 ou 3


décennies dans les pays occidentaux. AMP = ensemble des pratiques
cliniques et biologiques conduisant à la conception in vitro.
Le transfert d’embryon et des inséminations artificielles font partie de la
procréation en dehors du processus naturel.
Dans la pratique courante, il faut d’abord recueillir les gamètes, procéder
à la fécondation in vitro, le transfert d’embryon si c’est nécessaire.
L’AMP a deux objectifs :

- Traitement de l’infertilité d’un couple : une infertilité médicalement


déclarée, qu’elle soit masculine ou féminine.

- Eviter les risques de transmission d’une maladie particulièrement


grave, en excluant tout recours à l’AMP pour des convenances
personnelles.
Par rapport à ses objectifs, l’AMP est un moyen thérapeutique disponible.
La pratique de l’AMP exige une législation car elle s’accompagne de
plusieurs implications médicolégales qui peuvent exiger l’expertise d’un
médecin. L’autorité judiciaire peut donc demander l’éclairage au près d’un
médecin pour des raisons de filiation ou d’hérédité.

EUTHANASIE
Se définit de façon étymologique comme une mort douce sans souffrance.
Mais malheureusement, le geste de l’euthanasie suscite beaucoup de
débats car ce geste ressemble à un crime.

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On distingue deux types d’euthanasies :


1. Euthanasie active
Suppose des gestes d’un tiers d’administration d’une substance létale ou
des gestes d’un tiers.

2. Euthanasie passive
Consiste à l’arrêt de toute réanimation ou celui du traitement de la maladie
fatale.

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EN CAS D’AJOUT :

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MATONDI, AKSANTI, TUASAKIDILA,


LONGONYA, NGIYABONGA, MERCI,
HIEXIE, GRACIAS, GRAZIE,
EFHARISTO, TODA, MISAOTRA,
OBRIGADO, THANK YOU !!!!!!

EN LE LISANT VOUS POUVEZ


COMPRENDRE !!!!!

Votre humble serviteur HB-


KRATOS vous souhaite sincèrement une bonne
préparation et une bonne réussite.

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