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DIAGNOSTIC JUIN 2019

LE PHÉNOMÈNE
PROSTITUTIONNE
L ÉTUDIANT
ÉTUDE DE CAS SUR LE BASSIN GRENOBLOIS
D i a g n o s t i c r é a l i s é p a r S o l è n e D a n n e n m ü l l e r, v o l o n t a i r e e n S e r v i c e
Civique auprès d'Isabelle Jahier-Deton, Déléguée Départementale
aux Droits des Femmes et à l’Égalité de l'Isère à la Direction
Départementale de la Cohésion Sociale de l’Isère.

E N PA RT E N A R I AT AV E C :

• Les associations Althéa l’Appart & l’Amicale du nid 38

• Le Centre de santé universitaire

• L’ U n i v e r s i t é G r e n o b l e A l p e s

POUR P L U S D ’ I N F O R M AT I O N S : SOLENE.DANNENMULLER@HOTMAIL.FR
PA RT E N A I R E S
SOMMAIRE
1. INTRODUCTION PA G E 1

2. OBJECTIFS DU DIAGNOSTIC PA G E 2

3. ÉLÉMENTS MÉTHODOLOGIQUES PA G E 3

3.1. ACTEURS PA G E 3

3.2. DÉFINITION DU CALENDRIER PA G E 4

3 . 3 . D I F F I C U LT É S RENCONTRÉES PA G E 5

4. ENQUÊTE Q U A N T I TAT I V E PA G E 6

4 . 1 . É L A B O R AT I O N ET DIFFUSION DES QUESTIONNAIRES PA G E 6

4.2. TRAITEMENT E T A N A LY S E D E S D O N N É E S - Q U E S T I O N N A I R E À D E S T I N A T I O N D E S
É T U D I A N T. E . S PA G E 8

4.2.1. CARACTÉRISTIQUES DE L'ÉCHANTILLON PA G E 8


4.2.2. PERCEPTION DE LA PROSTITUTION PA G E 1 3
4 . 2 . 3 . FA I T S R E L AT I F S À L A P R O S T I T U T I O N PA G E 2 0

4.3. TRAITEMENT ET A N A LY S E DES DONNÉES-QUESTIONNAIRE À D E S T I N AT I O N DES


PROFESSIONNEL.LE.S PA G E 2 4

5. ENQUÊTE Q U A L I TAT I V E PA G E 2 6

5.1. DÉFINITION D U C H A M P D E L’ E N Q U Ê T E PA G E 2 6

5.2. DESCRIPTION D E S S I T E S A N A LY S É S PA G E 2 8
.

5.3. ÉLÉMENTS D ’ A N A LY S E PA G E 3 5

6 . A N A LY S E CROISÉE PA G E 3 7

6 . 1 . I N T E R N E T, L I E U P R I N C I PA L D E L A P R O S T I T U T I O N É T U D I A N T E ? PA G E 3 7

6.2. ÊTRE É T U D I A N T. E , U N L A B E L P O U R S E P R O S T I T U E R ? PA G E 4 0

6.3. LA P R É C A R I T É C O M M E L E I T M O T I V, M A I S PA S S E U L E M E N T ? PA G E 4 3

6. CONCLUSION PA G E 4 7

7. SOURCES PA G E 4 8

8. ANNEXES PA G E 5 2

ANNEXE 1 : QUESTIONNAIRE À D E S T I N A T I O N D E S É T U D I A N T. E . S PA G E 5 2

ANNEXE 2 : QUESTIONNAIRE À D E S T I N AT I O N D E S P R O F E S S I O N N E L . L E . S PA G E 6 0

ANNEXE 3 : EXEMPLES DE PROFILS SITES INTERNET PA G E 6 3


1.I N T R O D U C T I O N

Suite au diagnostic effectué en 2015 par l’Amicale du nid 38,


accompagnée par le Centre de santé Universitaire sur le
phénomène prostitutionnel en Isère, il est apparu que 4%
d'étudiant.e.s avaient déjà été en situation de prostitution .

L’ é l a b o r a t i o n d’un nouveau diagnostic en 2019 davantage


centré sur la prostitution étudiante a été pensé comme étant
pertinent de par la difficulté à comprendre ce type de
prostitution et à approcher ce type de public.

Ce diagnostic a donc été mené en deux temps :

• Une enquête quantitative via deux questionnaires réalisés


e n l i g n e à l ’ a i d e d e l ’ o u t i l G o o g l e Fo r m s : u n à d e s t i n a t i o n
des étudiant.e.s, et un à destination des
professionnel.le.s en lien avec un public étudiant.

• Une enquête qualitative par enquête dite d'immersion sur


internet et plus précisément sur les sites à haut risque
prostitutionnel chez les étudiant.e.s.

Il s'agira de présenter la méthodologie du travail effectué, les


différents acteurs ayant pris part à ce diagnostic, ainsi qu'une
analyse synthétique des résultats obtenus à la lumière des
hypothèses qui seront énoncées. Ce diagnostic pourra
permettre aux professionnel.le.s de mieux évaluer les
situations d’étudiant.e.s en risque ou en situation de
prostitution afin de pouvoir proposer un accompagnement
cohérent et des pistes de sensibilisation à l’égard de ce
public.
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2.O B J E C T I F S
L’ o b j e c t i f p r i n c i p a l d u d i a g n o s t i c e s t d e p a r v e n i r à q u a n t i f i e r
le phénomène prostitutionnel étudiant via un questionnaire en
ligne diffusé auprès d’une grande partie d’étudiant.e.s sur le
campus de Saint Martin d’Hères. Ainsi, il s'agira d'observer une
hausse ou une baisse des étudiant.e.s en situation de
prostitution vis à vis des résultats obtenus par l'Amicale du nid
38 et le Centre de santé Universitaire en 2015.

D'autre part, une meilleure compréhension du phénomène


prostitutionnel étudiant permettrait un meilleur
accompagnement et une meilleure prise en charge des
étudiant.e.s en situation de prostitution. Comprendre les
motivations, lieux et rouages de la prostitution étudiante
semble essentiel à la lumière de l'évolution des modes de vie
de ce type de public, notamment via le développement
exponentiel du numérique que l'on suppose au cœur des
mécanismes du phénomène prostitutionnel étudiant.

De nombreux acteurs professionnel.le.s se retrouvent parfois


confrontés à des étudiant.e.s en situation de prostitution.
Ainsi, ce diagnostic permettra d’apporter un premier éclairage
sur le phénomène pour penser une prise en charge plus efficace
des étudiant.e.s en risque de prostitution ou souhaitant se
sortir de situations de prostitution.

Nous rappellerons également que depuis le 13 avril 2016, les


clients de la prostitution sont pénalisés pour l’achat d’actes
sexuels tandis que les personnes prostituées ne sont plus
pénalisées pour racolage actif ou passif, faisant suite à
l’abrogation de la loi Sarkozy du 18 mars 2003.

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3.É L É M E N T S MÉTHODOLOGIQUES

3.1. ACTEURS
Afin de créer un comité de pilotage pour la réalisation de
l'enquête, plusieurs acteurs ont été réunis.

L'idée de travailler avec des étudiant.e.s en Licence de


Sociologie a été pensée afin de valoriser le travail de
recherche des étudiant.e.s. Néanmoins, des problématiques de
calendrier et de méthode se sont rapidement imposées.

Nous avons donc fait le choix de travailler de façon séparée,


les étudiants ayant pour projet de mener une enquête plus
approfondie durant l'année scolaire 2019-2020 suite aux
premiers résultats de ce diagnostic.

Furent présents au sein du comité de pilotage : l'association


l'Amicale du nid 38, l'association Althéa l'Appart, le centre de
santé universitaire, l'université Grenoble-Alpes ainsi que la
Direction départementale de la cohésion sociale.

Les associations ont pu apporter leur expertise juridique et


leur connaissance du terrain. D'autre part, l'Amicale du nid 38
ayant coordonné un diagnostic sur la prostitution en Isère en
2015, nous avons pu nous inspirer de certains points déjà
traités et prendre exemple sur le travail déjà effectué.

Le centre de santé universitaire et l'université Grenoble-Alpes


ont également pu apporter leur expertise quant au public
étudiant, et être un relais efficace dans la diffusion des
informations quant au diagnostic.

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3.2. DÉFINITION DU CALENDRIER

La première réunion ayant eu lieu en janvier 2019 avec le


comité de pilotage, nous avons pu définir un calendrier sur six
mois afin d'aboutir à la rédaction de ce diagnostic. Ce
calendrier étant relativement court, il a donc fallu optimiser
le temps passé à réaliser les questionnaires et démarrer
rapidement l'enquête qualitative par immersion sur les sites à
haut risque prostitutionnel.

Une seconde réunion avec le comité de pilotage a eu lieu au


mois de mars afin de suivre l'avancement du projet et de
valider les questionnaires afin de pouvoir les diffuser auprès
des étudiant.e.s et professionnel.le.s concerné.e.s. D'autre
part, nous avons pu, à l'occasion de cette réunion, commencer
à réfléchir sur des hypothèses intéressantes à traiter et
analyser dans ce diagnostic.

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3 . 3 . D I F F I C U LT É S RENCONTRÉES

La première grande difficulté à laquelle nous avons dû faire


face est en effet le manque de temps pour pouvoir réfléchir et
construire ce diagnostic en p r o f o n d e u r. Certains éléments
mériteraient d'être davantage creusés, néanmoins, nous avons
tout de même réussi à rendre compte d'un phénomène actuel en
prenant en compte les évolutions et enjeux à l'oeuvre au sein
du système prostitutionnel.

D'autre part, il est encore tabou de parler de ce genre de sujet


en société, notamment chez les jeunes ou les blagues et
moqueries sont encore de mise. En effet, nous avons eu affaire
à plusieurs réponses inutilisables au sein du questionnaire de
la part d'étudiant.e.s s'amusant de cette thématique, rendant
c e r t a i n e s d o n n é e s e r r o n é e s e t i m p o s s i b l e s à a n a l y s e r.

Une autre difficulté méthodologique est l’approche des


étudiant.e.s en situation de prostitution. En effet, répondre à
un questionnaire en ligne est plutôt facile sous couvert
d'anonymat, mais les rencontrer s'avère être un processus long
et complexe à mettre en place afin d'instaurer une relation de
confiance entre l'enquêteur et l'enquêté.

Concernant le questionnaire à destination des


professionnel.le.s en lien avec un public étudiant, nous avons
récolté peu de réponses, malgré une diffusion via les CPEF de
l'agglomération et auprès du centre de santé universitaire. Le
peu de réponses apportées à ce questionnaire nous a toutefois
permis de dégager quelques pistes d'analyse, mais celles-ci
restent néanmoins imprécises.

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4.E N Q U Ê T E Q U A N T I TAT I V E

4 . 1 . É L A B O R AT I O N ET DIFFUSION DES QUESTIONNAIRES

Po u r l ’ é l a b o r a t i o n d e s q u e s t i o n n a i r e s , n o u s a v o n s p r i s e x e m p l e
sur le questionnaire diffusé par l’Amicale du Nid en 2015. Le
comité de pilotage s’est réuni et s’est concerté afin d’élaborer
les différentes questions pertinentes à adresser aux
étudiant.e.s et professionnel.le.s.

QUESTIONNAIRE À L ’ AT T E N T I O N D E S É T U D I A N T . E . S

➔ VOIR ANNEXES

Ce questionnaire a été construit en trois parties et comporte


au total 38 questions :

➔ Une première partie concernant des informations


personnelles comme le genre, le type d’habitat, les
ressources…
➔ Une seconde partie concernant la vision de l’étudiant.e
vis-à-vis de la prostitution
➔ Une troisième partie sur le vécu prostitutionnel ou non
de l’étudiant.e

Afin de diffuser le questionnaire à un maximum d’étudiant.e.s,


nous l’avons diffusé via différents groupes Facebook
d’étudiant.e.s et pages spécialisées.

Nous avions pensé à diffuser les questionnaires également par


mail, via les boîtes mail étudiantes de l'université. Cependant,
les délais étant trop courts et cette méthode nécessitant une
autorisation, cela n'a pu aboutir et avoir lieu.

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QUESTIONNAIRE À L ’ AT T E N T I O N D E S P R O F E S S I O N N E L . L E . S

➔ VOIR ANNEXES

Ce questionnaire a été construit sur la base du questionnaire


élaboré en 2015 par l’Amicale du nid à destination des
professionnels en lien avec des personnes en situation ou en
risque de prostitution. Quelques questions ont été modifiées
afin de s'adapter au public spécifique visé.

Il comporte au total 20 questions et nécessite d'avoir déjà été


en lien avec un.e étudiant.e en risque ou en situation de
prostitution.

Les questions énoncées apportent des précisions quant aux


caractéristiques de l'étudiant.e en question et nous
permettront d'éclairer certaines similitudes et concordances
entre les étudiant.e.s en risque ou en situation de
prostitution.

Concernant la diffusion, ce questionnaire a été transmis au


centre de santé universitaire pour diffusion auprès du
personnel en lien avec les étudiant.e.s, au Conseil
Départemental pour diffusion auprès des CPEF de
l'agglomération, ainsi qu'aux associations pour diffusion auprès
de leurs salarié.e.s et partenaires.

Il aurait été intéressant d'effectuer une relance dans la


diffusion des questionnaires et de proposer une assistance afin
de répondre aux questions, mais cela n'a pu aboutir du fait des
délais de l'enquête relativement courts.

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4.2. TRAITEMENT ET A N A LY S E DES DONNÉES –
Q U E S T I O N N A I R E À D E S T I N AT I O N D E S É T U D I A N T . E . S
4.2.1. CARACTÉRISTIQUES DE L'ÉCHANTILLON

Suite à la diffusion du questionnaire dont nous parlions plus


tôt dans ce diagnostic, nous avons reçu 364 réponses
d’étudiant.e.s ayant rempli le questionnaire.

Nous verrons ici quelles sont les caractéristiques de


l'échantillon global afin d'orienter notre analyse en fonction
de celui-ci.

➔ R É PA RT I T I O N S E L O N L E G E N R E

Il apparaît en effet qu’une grande majorité des réponses au


questionnaire aient été apportées par des étudiantes
s’identifiant à un genre féminin. Cela peut s’expliquer par une
identification plus forte à la thématique de la prostitution que
les étudiants de sexe et de genre masculin qui pourraient se
croire moins légitimes de répondre à un questionnaire portant
sur ce thème.
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Nous avons volontairement énoncé la question comme étant la
suivante : « A quel genre vous identifiez-vous ? » avec quatre
catégories définies et la possibilité de répondre par la
catégorie « Autre » afin de laisser la plus grande liberté
possible aux répondant.e.s, les problématiques liées au genre
étant de plus en plus abordées et questionnées.

➔ R É PA RT I T I O N S E L O N L A N AT I O N A L I T É

Concernant la nationalité des répondant.e.s, nous avons donc


un échantillon composé d’une très grande majorité
d’étudiant.e.s de nationalité française, les autres nationalités
étant représentées par seulement un.e ou deux étudiant.e.s
dans chaque cas. Il est toutefois intéressant d’obtenir cette
répartition afin de pouvoir distinguer des situations
exceptionnelles et observer notamment les différences en
terme de ressources et de précarité entre les étudiant.e.s
é t r a n g e r. è r e . s e t l e s é t u d i a n t . e . s d e n a t i o n a l i t é f r a n ç a i s e .

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➔ R É PA RT I T I O N S E L O N L’ A G E

Concernant l'âge des répondant.e.s, on observe que l'on a pu


obtenir un échantillon assez varié, ce qui s'avère être cohérent
avec le graphique correspondant au niveau d'études ci-dessous,
malgré le peu d’étudiant.e.s en thèse.

➔ R É PA RT I T I O N S E L O N L E N I V E A U D ’ É T U D E S

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➔ R É PA RT I T I O N S E L O N L E D O M A I N E D ’ É T U D E S

Concernant les domaines d'études représentés, on observe que


le domaine majoritaire est le Droit, l’Économie et les Études
Po l i t i q u e s . En seconde position viennent les Sciences
Humaines, puis les Lettres, Langues et Arts.

➔ R É PA RT I T I O N S E L O N L E L I E U D E V I E

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La colocation est en effet le lieu de vie le plus représenté
avec 36 % des réponses, puis vient l'appartement seul, suivi du
logement étudiant et de la famille en dernière position. Nous
avons souhaité conserver la réponse ouverte « Autre » afin de
pouvoir recenser les réponses ne correspondant pas aux
réponses prédéfinies comme pour les hébergement précaires
notamment.

PROFIL TYPE :

Étudiante s’identifiant au genre féminin, de nationalité


française , vivant en colocation, titulaire d’une licence,
entre 21 et 25 ans et étudiant en Droit, Économie ou Études
politiques.

Il est important de définir ce profil type au sein de


l’échantillon global, puisque ce profil pourra conditionner les
types de réponses apportées au questionnaire par la suite.

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4.2.2. PERCEPTION DE LA PROSTITUTION

On observe tout d’abord que pour la première question de la


section « Pe r c e p t i o n de la prostitution », la réponse qui
apparaît comme majoritaire s’avère être la prostitution de
rue.

Plusieurs facteurs peuvent être explicatifs à ce taux de


réponse : c’est une prostitution visible, probablement la plus
connue et c’est celle dont on parle le plus dans les médias, ou
en tout cas c’est le type de prostitution dont on parle toujours
en p r e m i e r, et ce malgré sa faible proportion au sein du
phénomène prostitutionnel global : seulement 30% et 70 % de
prostitution « indoor » ou dite invisible.

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Ici, on a une majorité d’étudiant.e.s ayant répondu que la
prostitution devrait être encadrée plutôt qu’interdite ou
légalisée.
Les réponses « Autre » correspondent à des précisions
apportées par des étudiant.e.s.

Exemples de réponses ouvertes liées à l’encadrement de la


prostitution :

• « Av i s m i t i g é , j e s u i s c o n t r e m a i s l’illégalité met
davantage en danger les prostituées »

• « Encadrée par un dispositif médical »

• « Il est important de vérifier que les personnes en


exercice n’y soient pas forcées »

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Ici, on peut voir que la majorité des réponses « Plutôt pas
d’accord » et « Pa s d’accord » concernent les affirmations
suivantes : « La prostitution, c’est toujours des femmes
prostituées et hommes clients » et « Les clients de la
prostitution devraient être punis ».

Po u r l’affirmation « On peut prendre du plaisir à se


prostituer », les réponses se concentrent autour du « Plutôt
d’accord » tandis que les réponses sont plus mitigées quant à
l’affirmation « La prostitution porte atteindre à la dignité
humaine ».

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Les étudiant.e.s semblent néanmoins lucides sur ce qu’est la
prostitution et comment elle se définit. En effet, les réponses
sont plutôt unanimes sur l’échange d’actes sexuels contre de
l’argent, des cadeaux ou bien encore des services.

Néanmoins, il est important de souligner l’importance des


réponses « Plutôt d’accord » afin de mettre l’accent sur le
caractère presque subjectif qu’attribuent les étudiants à la
définition de la prostitution.

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Il apparaît également que les réponses semblent mitigées quant
à la vision que l’on peut avoir de la prostitution. Si 40 % et
sont plutôt d’accord avec le fait que la prostitution est une
solution de facilité pour gagner de l’argent rapidement, 41 %
estiment qu’ils sont plutôt d’accord pour dire qu’il s’agit d’un
moyen pour se sortir d’une situation précaire.

Néanmoins, la prostitution n’apparaît pas comme un moyen


durable de gagner sa vie avec une majorité de réponses
« Plutôt pas d’accord » et « Pa s d’accord ». Enfin, la
prostitution comme vrai métier apparaît comme la plus clivante
puisque les pourcentages de réponses se suivent de près pour
les quatre catégories de réponses.

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Enfin, on peut clairement voir que les étudiant.e.s semblent
presque unanimes quant au fait qu’ils n’envisagent pas d’être
en situation de prostitution ou client.e.s de la prostitution.

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Il est également intéressant de souligner que parmi les
étudiant.e.s, une majorité ne connaissent pas les associations
spécialisées.

Quant au planning familial, au service social du CROUS ou au


centre de santé universitaire, notre hypothèse était que le
faible pourcentage d’étudiant.e.s n’ayant pas connaissance de
l e u r e x i s t e n c e é t a i t a t t r i b u é à d e s é t u d i a n t . e . s é t r a n g e r. è r e . s .
Néanmoins, il apparaît qu’une très faible proportion
d’étudiant.e.s ne connaissant pas ces structures soient des
é t u d i a n t . e . s é t r a n g e r. è r e . s .

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4 . 2 . 3 . FA I T S R E L AT I F S À L A P R O S T I T U T I O N

➔ NOMBRE D ’ É T U D I A N T. E . S AYA N T DÉJÀ ÉTÉ EN S I T U AT I O N DE


PROSTITUTION : 24 réponses sur 364

➔ NOMBRE D ’ É T U D I A N T. E . S
AYA N T DÉJÀ ÉTÉ C L I E N T. E . S DE LA
PROSTITUTION : 7 réponses sur 364 dont 5 garçons et 2 filles

➔ NOMBRE D ’ É T U D I A N T. E . S AYA N T DÉJÀ EU UNE CONNAISSANCE EN


S I T U AT I O N D E P R O S T I T U T I O N : 84 réponses sur 364

Po u r c e q u i e s t d e s f a i t s r e l a t i f s à l a p r o s t i t u t i o n , o n p e u t v o i r
que le nombre d’étudiant.e.s en situation de prostitution est
en nette augmentation suite au diagnostic effectué par
l’Amicale du nid en 2015 : 7 % contre 4 % en 2015.

D’autre part, nous avons également 2 % d’étudiant.e.s ayant


déjà été client.e.s de la prostitution et 23 % qui connaissent
une personne de leur entourage ayant déjà été en situation de
prostitution.

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➔ R É PA RT I T I O N D E S É T U D I A N T. E . S E N S I T U AT I O N
D E P R O S T I T U T I O N S E L O N L’ A G E

On peut alors observer qu’au sein des étudiant.e.s en situation


de prostitution, il y a sans surprises une majorité de filles,
avec 38 % de 22 à 25 ans, mais il y a également quelques
garçons ainsi qu’une personne transidentitaire et une personne
non binaire (les non binaires sont des personnes qui ne
souhaitent pas s’identifier à un genre en particulier).

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➔ R É PA RT I T I O N D E S L I E U X D E P R O S T I T U T I O N
C H E Z L E S É T U D I A N T. E . S E N S I T U AT I O N D E
PROSTITUTION

Selon les réponses apportées par les étudiant.e.s en situation


de prostitution, les lieux premiers de la prostitution étudiante
seraient les sites d’annonces puis les sites de rencontre de
type sugar dating (nous détaillerons de quoi il s’agit lors de
l’analyse de l’enquête qualitative). Lors de l’analyse croisée,
nous établirons des pistes d’analyse et hypothèses de réponses
quant à ces lieux de prostitution. Internet étant un lieu fictif,
il est l’espace où s’effectue la rencontre entre le client et
l’étudiant.e mais n’est évidemment pas le lieu où se déroule la
marchandisation des actes sexuels. Il est toutefois intéressant
d’analyser les ressorts et mécanismes de ces rencontres par
internet.

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➔ R É PA RT I T I O N D E S R E S S O U R C E S C H E Z L E S
É T U D I A N T. E . S E N S I T U AT I O N D E P R O S T I T U T I O N

Concernant les ressources des étudiant.e.s en situation de


prostitution (c’est à dire l’argent qu’ils reçoivent chaque mois
pour subvenir à leurs besoins), il s’agit des mêmes répartitions
à peu de choses près que pour les étudiants dits « lambda ».
Néanmoins, la famille possède un pourcentage moins élevé chez
les étudiant.e.s en situation de prostitution, tandis que
l ’ e m p l o i e s t p l u s é l e v é c h e z c e s é t u d i a n t . e . s . L’ a n a l y s e d e s
ressources nous permettra d’élaborer des hypothèses lors de
l’analyse croisée quant aux motivations des étudiant.e.s en
situation de prostitution.

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4.3. TRAITEMENT ET A N A LY S E DES DONNÉES –
Q U E S T I O N N A I R E À D E S T I N AT I O N D E S P R O F E S S I O N N E L . L E . S
En ce qui concerne le questionnaire à destination des
professionnel.le.s en lien avec du public étudiant, nous n'avons
récolté que très peu de réponses. Nous tenterons tout de même
de relever quelques tendances au sein du peu de réponses
apportées.

To u t d ' a b o r d , i l a p p a r a î t q u e l e s p r o f e s s i o n n e l . l e . s a u r a i e n t
plutôt décelé un risque ou une situation de prostitution chez
un.e étudiant.e de par son discours et son récit parfois « peu
clair » sur un petit boulot afin de gagner de l'argent. Cette
conversation a pu s’amorçer de par une consultation de
l’étudiant.e en question qui venait généralement pour des
motifs de santé.

Les sites d'annonces et les bars à hôtesses semblent être les


lieux de prostitution les plus représentés parmi les réponses
que nous avons pu récolter auprès des professionnel.le.s en
lien avec des étudiant.e.s en risque ou en situation de
prostitution, internet étant un lieu fictif mais désignant
l’espace de rencontre immatériel entre le client et
l’étudiant.e, les relations sexuelles ont généralement lieu
dans des hôtels ou au domicile du client ou de l’étudiant.e.

Néanmoins, un point important semble être la prise de


conscience parfois difficile des étudiant.e.s en risque ou en
situation de prostitution. Les professionnel.le.s semblent avoir
eu affaire à plusieurs cas où les personnes semblaient ne pas
avoir conscience d'être prostituées. De ce fait, à la question
« L'étudiant.e en question vous semblait-il ou elle en
souffrance vis à vis de sa situation ? » nous n'avons récolté que
des réponses négatives.
PA G E 2 4 | 6 6
Les réponses sont par la suite plus partagées concernant les
difficultés financières des étudiant.e.s en risque ou en
situation de prostitution. Il semblerait qu'il y ai autant de cas
où l'étudiant.e en question se trouvait dans une situation
financière difficile qu'une situation financière stable. Selon
une réponses, une étudiante aurait déclaré que ce travail était
« mieux payé que travailler au Quick » et qu'elle pouvait avoir
« de bons souvenirs avec les clients » puisqu'il s'agissait selon
elle de « juste leur tenir compagnie et de les faire boire ».

Selon les réponses, là encore les faits sont mitigés concernant


les répercussions sur l'état de santé des étudiant.e.s en risque
ou en situation de prostitution. Les professionnel.le.s n’ont
vraisemblablement pas relevé un état de santé alarmant parmi
les étudiant.e.s, mais nous ne pouvons bien évidemment pas
quantifier l’ampleur du danger psychologique chez ces
étudiant.e.s.

Aussi, nous n'avons pas reçu de réponses concernant des


étudiant.e.s é t r a n g e r. è r e . s , il semblerait que les
professionnel.le.s n’aient eu affaire qu’à des étudiant.e.s
français.e.s.

Concernant l'âge des étudiant.e.s en risque ou en situation de


prostitution, la moyenne se situerait entre 18 et 21 ans.

Enfin, les professionnel.le.s déclarent avoir rencontré au cours


des dernières années entre 5 et 10 (en moyenne) étudiant.e.s
en risque ou en situation de prostitution. D'autre part, ils
ajoutent qu'ils souhaiteraient pouvoir assister à davantage de
modules de formation et de sensibilisation sur la thématique
de la prostitution.

PA G E 2 5 | 6 6
5.E N Q U Ê T E Q U A L I TAT I V E
4.1. DÉFINITION D U C H A M P D E L’ E N Q U Ê T E

Pa r t a n t d e l ' h y p o t h è s e q u e l e s é t u d i a n t . e . s a u r a i e n t d a v a n t a g e
recours au numérique et à l'usage d'internet afin de se
p r o s t i t u e r, n o u s a v o n s d o n c m e n é u n e e n q u ê t e d e t e r r a i n e n
immersion au sein des sites dits de « sugar daddy »
apparaissant en premier lors de la mention de ces termes dans
un moteur de recherche tel que Google.

Les termes « sugar daddy » et « sugar baby » sont issus des


pays anglosaxons, et notamment importés des Etats-Unis d'où
ont émergé ces pratiques propulsées par des étudiant.e.s ayant
des difficultés à assumer le coût élevé de leurs études, et
devant avoir recours à des prêts bancaires exorbitants dès leur
entrée en études supérieures.

Il s'agissait alors d'avoir des relations parfois intimes avec des


hommes plus âgés ayant un train de vie confortable et prenant
en charge le coût des études suivies par l'étudiant.e en
question. De là est né le terme « sugar dating ». Le sugar
dating est donc directement inspiré du terme d’« escorting »
mais il est plus spécifiquement associé aux étudiant.e.s et
désigne une relation suivie entre le client et l’étudiant.e.

Nous avons sélectionné quatre sites principaux de mise en


relation de « sugar daddy » et de « sugar baby » sur lesquels
effectuer ce recensement et mener l'enquête. Le
renouvellement sur ces sites internet étant constant, tant du
point de vue des « sugar baby » que des « sugar daddy », les
chiffres énumérés dans ce diagnostic sont susceptibles d'avoir
é v o l u é , e t d e n o m b r e u x p r o f i l s o n t p u d i s p a r a î t r e o u é m e r g e r.

PA G E 2 6 | 6 6
PA G E 2 7 | 6 6
4.2. DESCRIPTION D E S S I T E S A N A LY S É S

Il s'agissait, sur les quatre sites concernés, d'effectuer en


premier lieu une recherche afin de recenser les différents
profils de « sugar baby » en créant un faux compte masculin,
et d'observer ainsi les interactions possibles avec ces profils.

Dans un second temps, nous avons créé un faux compte féminin


en précisant le statut d'étudiante afin d'observer le nombre de
profils dits de « sugar daddy » présents sur le site et
d'observer les interactions possibles avec ces profils.

A la différence des sites d’escorting, les sites sur lesquels


nous avons travaillé sont des sites de rencontre de type
« sugar dating » : créer un profil y est obligatoire pour voir les
autres profils.

Ce qui nous intéresse alors, c’est la distinction faite entre les


profils sugar daddy et les profils sugar baby sur tous les sites
a n a l y s é s . E n e f f e t , l o r s q u e l ’ o n c r é e u n p r o f i l d e s u g a r d a d d y,
il est obligatoire d’y ajouter une photo de profil pour pouvoir
entrer en contact avec les sugar baby présents sur le site. Il
est également possible « d’upgrader » son profil via un
abonnement payant afin d’avoir accès à d’autres avantages :
messages illimités par exemple ou accès aux photos privées de
certains membres, ce qui n’est pas le cas pour les profils de
s u g a r b a b y.

D’autre part, un certain nombre d’informations sont demandées


au s u g a r d a d d y, i n f o r m a t i o n s n o n demandées pour les sugar
baby comme par exemple le revenu annuel ou le montant
approximatif du patrimoine.

PA G E 2 8 | 6 6
CRITÈRES DE RECHERCHE DE SUGAR DADDY VIA COMPTE FÉMININ

➔ Agglomération grenobloise et alentours (40km)

➔ De 18 à 99 ans

CRITÈRES DE RECHERCHE DE SUGAR BABY VIA COMPTE MASCULIN

➔ Agglomération grenobloise et alentours (40km)

➔ De 18 à 25 ans

En 2018 le site d'annonces Vivastreet était contraint de fermer


sa catégorie « Ren c o nt r es » suite à de nombreuses plaintes
pour proxénétisme aggravé. En 2017, c'est le site de « sugar
dating » Rich meet beautiful qui fut la cible des mêmes chefs
d'accusation. En effet, une polémique avait éclatée suite à la
publicité de ce site devant une université parisienne. Le site
étant hébergé à Malte, il apparaît que l'enquête serait
t o u j o u r s e n c o u r s . N é a n m o i n s , l e g é r a n t d u s i t e S i g u r d Ve d a l
f u t c o n d a m n é e n B e l g i q u e à s i x m o i s d e p r i s o n a v e c s u r s i s . Po u r
autant, le site semble toujours ouvert et en bon état de
marche.. Les faits de proxénétisme étant avérés sur cette
plateforme, nous avons jugé plus intéressant de mener
l'enquête sur d'autres sites.

Au-delà des sites de sugar dating, nous avons donc tenté


d'analyser les sites de petites annonces pour observer la
pr é s e n c e p o t e nt i e l l e d ' é tu d i a n t . e . s . C ' e s t s u r l e s it e Wa n n o n c e
que nous avons pu trouver un grand nombre d'annonces
alarmantes.

En voici quelques exemples : (voir page suivante)

PA G E 2 9 | 6 6
PA G E 3 0 | 6 6
SITE N°1 : SEEKING ARRANGEMENT

➢ h t t p : / / w w w. s e e k i n g . c o m

Seek ing Arrangement es t u n s it e am ér ic ain . Il es t l e pr em i er


site de rencontre sugar dating en terme d'accès et de visibilité
sur un moteur de recherche classique lorsque l’on tape les
termes « sugar daddy » et « sugar baby ».

Le site se présente comme un site de rencontre et de


réseautage plutôt classique, à l’exception qu’il affiche
clairement mettre en relation des personnes à la recherche
« d'arrangements mutuels ».

R É S U L T AT S APRÈS RECHERCHE :
➔ 69 profils répondant aux critères de recherche

➔ Dont 13 profils « sugar daddy » soit 19%

➔ Dont 56 profils « sugar baby » soit 81 %

➔ Dont 27 étudiant.e.s soit 48 % des profils de « sugar


baby » et 39 % du nombre total de profils

EXEMPLE D E M E S S A G E R E Ç U D E L A PA R T D ’ U N S U G A R D A D D Y :

PA G E 3 1 | 6 6
SITE N°2 : S U G A R D AT E R S

➢ h t t p : / / w w w. s u g a r d a t e r s . f r

Le site Sugar Daters est un site provenant du Danemark. Il se


présente comme un site de rencontre plutôt classique
également, à la différence qu'il précise bien que
« l'escorting » y est interdit, et qu'il ne s'agit pas de procéder
à un échange d'actes sexuels tarifés sur ce site (voir ci-
dessous).

Il est néanmoins l’un des sites les plus tolérants en matière


d’anonymat puisque, même si la photo de profil demeure
obligatoire, il n’est pas question pour le sugar daddy de
renseigner des informations concernant son patrimoine ou son
revenu annuel, à la différence du site précédent.

R É S U L T AT S APRÈS RECHERCHE :

➔ 94 profils répondant aux critères de recherche

➔ Dont 42 profils « sugar daddy » soit 44%

➔ Dont 52 profils « sugar baby » soit 56%

➔ Dont 26 étudiant.e.s soit 50% des profils de « sugar


baby » et 28% du nombre total de profils

PA G E 3 2 | 6 6
SITE N°3 : MY SUGAR DADDY

➢ h t t p : / / w w w. m y s u g a r d a d d y. e u / f r

Le site My Sugar Daddy est un site Allemand. Il est le site où


se concentre le plus grand nombre d'étudiant.e.s
proportionnellement au nombre d'inscrits.

EXEMPLE DE PROFIL SUGAR BABY :

R É S U L T AT S APRÈS
RECHERCHE :

➔ 70 profils
répondant aux
critères de
recherche

➔ Dont 23 profils
« sugar daddy »
soit 33%

➔ Dont 47 profils
« sugar baby »
soit 67%

➔ Dont 33
étudiant.e.s soit
70% des profils
de « sugar
baby » et 47% du
nombre total de
profils

PA G E 3 3 | 6 6
SITE N°4 : SUGAR ELITE

➢ h t t p s : / / f r. s u g a r e l i t e . c o m /

Le site Sugar Elite est le site où se concentre le moins de


profils sur l’agglomération et le plus faible nombre
d'étudiant.e.s proportionnellement au nombre d'inscrits.

Il a été impossible de trouver sa provenance mais le site est


présent sous forme de « sites régionaux » dans 8 pays
Européens : En Suède, France, Angleterre, Italie, Espagne,
Irlande, Danemark et Norvège.

EXEMPLE DE PROFIL SUGAR BABY :

R É S U L T AT S APRÈS
RECHERCHE :

➔ 32 profils
répondant aux
critères de
recherche

➔ Dont 11 profils
« sugar daddy »
soit 34%

➔ Dont 21 profils
« sugar baby »
soit 66%

➔ Dont 6
étudiant.e.s
soit 29% des
profils de
« sugar baby »
et 19% du
nombre total
de profils

PA G E 3 4 | 6 6
4.3. ÉLÉMENTS D ’ A N A LY S E

R É S U LTAT S S U R L E S Q U AT R E S I T E A N A LY S É S :

• SUR L ’ A G G L O M É R AT I O N G R E N O B L O I S E E T A L E N T O U R S (40KM) :

➔ NOMBRE TO TA L D ’ I N S C R I T S : 265 profils

➔ PRO PO RTION SUGAR DADDY : 89 profils soit 34%

➔ PRO PO RTION SUGAR BABY : 176 profils soit 66%

➔ DO NT P RO PO RT I ON É T U D I A N T. E . S : 92 étudiant.e.s soit 52% des


profils sugar baby et 35 % du nombre total de profils

Dont 5 profils masculins et 15 profils d’étudiant.e.s


é t r a n g e r. è r e . s s u r 9 2 p r o f i l s d e s u g a r b a b y é t u d i a n t . e . s .

On note donc une légère sur-représentation des profils dits


étudiant.e.s sur les quatre sites analysés. Nous tenterons plus
loin d’analyser les causes de cette sur-représentation.

PA G E 3 5 | 6 6
E X E M P L E S D E P R O F I L S T Y P E S A N A LY S É S :

(VOIR CAPTURES D’ÉCRAN DE PROFILS EN ANNEXES)

➔ PROFIL TYPE SUGAR BABY :

Étudiante hétérosexuelle, célibataire, de nationalité française


e n t r e 1 8 e t 2 5 a n s à l a r e c h e r c h e d ’ u n s u g a r d a d d y.

➢ Motivations récurrentes : Rinsing*, Sorties/Shopping,


Flirt, Mentorat, Rel a t i o n suivie, Style de vie luxueux,
Vo y a g e s e t A i d e a v e c l e l o y e r e t F r a i s d e S c o l a r i t é .

➔ PROFIL TYPE SUGAR DADDY :

Homme hétérosexuel, marié ou divorcé, de nationalité


f r a n ç a i s e e n t r e 3 0 e t 6 8 a n s à l a r e c h e r c h e d ’ u n e s u g a r b a b y.

➢ Mo t i v at i o n s r é c u r r e n t e s : D is cr ét i o n , Ro m an c e, Rel a t i o n
suivie, Érotisme, Flirt.

On voit donc que pour le sugar daddy il s’agit bien d’une


relation devant s’inscrire dans la durée, rendant ainsi
l’échange sexuel tarifé plus singulier et faisant donc partie
intégrante d’une relation presque « normale ».

Ces profils types ont été établis selont les données récoltées
sur l’agglomération grenobloise et alentours et permettront
une analyse plus fine lors de la vérification des hypothèses.

*Le terme “ rinsing ” correspondant au “ rinçage ” dans sa traduction littérale,


il s’agit de se voir offrir le restaurant, boissons, voyages, vêtements…

PA G E 3 6 | 6 6
6.A N A LY S E CROISÉE

6.1. I N T E R N E T, LIEU P R I N C I PA L DE LA PROSTITUTION

ÉTUDIANTE ?

Selon les résultats de l’enquête quantitative par questionnaire


et de l’enquête qualitative par immersion, les sites d’annonces
et de sugar dating apparaissent comme les premiers lieux
utilisés par les étudiant.e.s en situation de prostitution.

En effet, ces étudiant.e.s éviteraient la rue où sévissent en


général les réseaux de proxénètes et vendraient leurs charmes
par internet : petites annonces, sites de rencontres classiques,
sugar dating, photos érotiques, ou encore strip-tease via les
sites de « cam show ». Ces jeunes filles sont alors appelées des
« cam girls » et gagnent de l’argent en vendant leur image en
direct sur ces sites. A savoir que la plupart des sites de
camshow sont américains ou russes et prélèvent une
commission sur les gains des camgirls. Plus une camgirl gagne
de l’argent, moins la commission est élevée (parfois 70 % pour
une camgirl débutante).

D’autres exerceraient le métier d’« escort-girl », ce terme


désignant pudiquement une fille qui accompagne un homme
pendant une soirée, contre rémunération. La « prestation »
inclurait un rapport sexuel dans un hôtel la plupart du temps.
Tr è s peu de chercheurs ont travaillé sur la prostitution
étudiante et leur nombre apparaît difficilement quantifiable
mais cela ressemble trait pour trait au sugar dating impliquant
un.e étudiant.e et un sugar daddy client. (Les étudiants et la
prostitution : entre fantasmes et réalité, Anne-Françoise Dequiré,
d a ns « Pe n s é e P l u r i e l l e » , 2 0 1 1 / 2 n ° 2 7 )

PA G E 3 7 | 6 6
Ainsi, internet agirait comme une « barrière » entre la vie de
prostitué.e et la vie d’étudiant.e. Considéré comme lieu
« indoor » de la prostitution, internet est par essence un lieu
caché, rendant cette prostitution invisible aux yeux de tous.

Ces actes ici définis comme des relations sexuelles rétribuées


entre un.e étudiant.e et son client demeurent cachés et rendus
invisibles, puisque imperceptibles tant aux yeux des passants
que pour les travailleurs sociaux : « Ces derniers, bien qu'ils
en connaissent l'existence, éprouvent des difficultés à se saisir
de cette réalité, et donc à mettre en œuvre les actions
sanitaires et sociales adéquates. Sans doute cela s'explique-t-
il aussi en partie par le fait que ces jeunes sont eux-mêmes
dans le déni. » (Les jeunes et la sexualité, Véronique Blanchard,
R é g i s Re v e n i n , J e a n - J a c q u e s Yv o r e l , M u t a t i o n s , A u t r e m e n t , 2 0 1 1 )

Ainsi, caché.e derrière l’écran, l’étudiant.e se sentirait alors


protégé.e. Certains étudiant.e.s avec qui nous avons pu établir
un contact nous ont alors avoué avoir créé un profil mais
n’être jamais passés à l’acte dans la vie réelle. Il s’agit alors
de se créer une autre personnalité, un autre soi idéalisé qui
exprimerait notre goût du risque et notre curiosité. En effet
les professionnels ayant répondu au questionnaire en ligne
nous ont également fait part du déni et du manque de lucidité
des étudiant.e.s en risque ou en situation de prostitution qui
ne réalisent pas tout à fait la dangerosité de leur situation.
C’est donc bien là un phénomène de dissociation et de
distanciation que l’on peut voir à l’oeuvre chez ces
étudiant.e.s.

PA G E 3 8 | 6 6
En effet, on retrouve le sentiment de ne pas être tout à fait
prostitué.e chez ces étudiant.e.s de par le caractère subtil des
sites de rencontre de sugar dating : cette ambiguité se
retrouve dans le fait qu’il s’agit de relations sexuelles tarifées
mais celles-ci ne sont pas clairement mises en lumière
puisqu’elles font partie d’une relation prônée comme
« avantageuse ». Cet échange d’actes sexuels tarifés
n’apparaît pas clairement sur les sites en question puisque le
proxénétisme est illégal. Nomreuses sont les polémiques quant
à ces sites internet surfant sur la législation en vigueur dans
les différents pays.

« En dehors de la contrainte absolue de se prostituer


succédant à un achat-vente de la personne-capital à faire
f r u c t i f i e r, o u d u d r o i t r e v e n d i q u é d e f a i r e u s a g e d e s o n
corps comme on l’entend, une zone d’oxymores se dégage
posant le flou sur les notions elles-mêmes de consentement
et de rémunération-cadeau, comme dans le cas des « sugar
d a d d y, s u g a r b a b y, s u g a r m a m a , s u g a r b o y » . L e s o u t i l s
numériques qui facilitent offres et demandes spécifiques,
échanges concrets et virtuels, ont démultiplié la puissance
des marchés des prestations sexuelles, qui, dans le même
moment se sont de plus en plus segmentés en fonction des
objectifs recherchés, du profil du partenaire, de l’acte
souhaité, de la zone corporelle sollicitée, des tarifs en
jeu. » (Des régimes de droits sexuels entre fragmentation
identitariste et normes globales , Monique Selim, dans
« Multitudes », 2019/1 n°74)

Concernant les bars à hôtesses, nombreux sont les


professionnels à les avoir cités comme lieux importants de la
prostitution étudiante. En effet, il est courant de voir
certaines annonces de bars à hôtesses publiées sur le bon coin
notamment disant rechercher des étudiant.e.s et accepter les
personnes débutantes. Néanmoins, pour des raisons de sécurité
nous avons fait le choix de ne pas effectuer d’enquête de
terrain sur ces lieux.
PA G E 3 9 | 6 6
6.2. ÊTRE É T U D I A N T. E , U N L A B E L P O U R S E P R O S T I T U E R ?
Se prostituer vient du latin « prostituere » qui signifie
« placer devant ». Les personnes prostituées sont celles qui
sont sur le devant de la scène où elles incarnent des
personnages qui doivent donner l’illusion que les difficultés
relationnelles, les peurs, les conflits, les souffrances, les
échecs ou les fantasmes liés à la sexualité vont pouvoir trouver
une issue.

« […] l'image de la prostituée dépeinte tantôt comme


une femme perdue, dépravée, tantôt comme une jeune
fille séduite, abandonnée ou écrasée par la misère,
demeure solidement associée à la prostitution [...] »
(De la prostitution aux clients de la prostitution ,
E m m a n u e l J o v e l i n , d a n s « Pe n s é e P l u r i e l l e » , 2 0 1 1 / 2 n° 2 7 )

Aussi, le fait que des étudiant.e.s se prostituent par nécessité


engendrerait un sentiment d’être unique et privilégié pour le
client de par une activité prostitutionnelle dite occasionnelle,
ce qui sous entend que le client se sent unique et non
concurrencé par d’autres. Cela lui donne le sentiment qu’une
« réelle relation » s’inscrit entre lui et l’étudiant.e et qu’il
est « l’élu » qui a réussi à conquérir l’étudiant.e malgré
l’aspect financier qui sous tend la relation.

Ainsi, le fantasme de l’étudiant.e fragile et en détresse de par


une situation financière précaire persiste et procure un autre
sentiment au client : celui d’être utile puisque la
rémunération qu’il « offre » apparaît dès lors comme
indispensable pour l’étudiant.e en question. Le client apparaît
comme le « sauveur » ou comme le « mentor ».

PA G E 4 0 | 6 6
To u t c e l a p a r t i c i p e à l a « p o s i t i v a t i o n » d e c e t t e « r e l a t i o n »
tarifée : elle apparaît dès lors comme bénéfique pour chaque
partie. C’est là que réside toute l’ambiguité de ce système qui
engendre un risque grandissant pour les étudiant.e.s d’y
e n t r e r.

Aussi, le fantasme de la jeunesse, de la beauté, de


l’innoncence et de la fraîcheur participe également à
l’inscription du statut d’étudiant comme label pour se
p r o s t i t u e r. D’une part, une personne jeune apparaît comme
plus facilement malléable et manipulable, et d’autre part, le
client se sent alors plus jeune de par la fréquentation d’un.e
étudiant.e.

En effet, ce système prostitutionnel s’inscrit dans un système


global de représentations : l’étude des porn studies démontre
notamment que les sites pornographiques regorgent de
catégories intitulées « student » ou encore « college ». Il
semblerait alors que la dénomination d’étudiant.e semble
refléter une certaine représentation de jeunesse,
d’insouciance, et de naïveté.

« L'exhibition de comportements sexualisés par


mimétisme d'une image de femme-enfant dans les
médias pose des questions quant aux relations
réciproques entre les générations. Comment interdire
aux petites jeunes filles l'accès à certains programmes
quasi pornographiques si l'on n'interdit pas aux adultes
de convoiter les enfants ? » (Le moment Lolita ou les
médias Pygmalion, Divina Frau-Meigs, dans « Enfants, sexe
innocent ? », 2005)

PA G E 4 1 | 6 6
Pa r ailleurs, la pornographie entretient des liens avec la
sexualité dans la mesure où en représentant des situations
considérées comme sexuelles, elle peut, dans certains cas,
avoir un impact sur l’activité sexuelle ou au moins sur
l’imaginaire de ceux qui en font la consommation. C’est
pourquoi les bars à hôtesses tendent à recruter des femmes
jeunes et notamment des étudiantes, tout comme les sites
d’escorting mettent en avant les femmes les plus jeunes.

Ainsi, grâce à leur langage, les sites de rencontre de type


sugar dating s’inscrivent parfaitement dans ce système de
banalisation du désir masculin vers la femme-enfant ou la
lolita.

Extrait du site Sugar Daters

PA G E 4 2 | 6 6
6.3. LA PRÉCARITÉ COMME L E I T M O T I V, MAIS PA S

SEULEMENT ?
En effet, le besoin d’argent et la précarité apparaissent
comme argument premier de la part des étudiant.e.s en
situation de prostitution suite au questionnaire en ligne
diffusé et suite à l’enquête par immersion sur sites internet.

La précarité peut être définie comme « l’absence d’une ou


plusieurs des sécurités permettant aux personnes et aux
familles d’assumer leurs responsabilités élémentaires et de
j o u i r d e l e u r s d r o i t s f o n d a m e n t a u x . L’ i n s é c u r i t é q u i e n r é s u l t e
peut être plus ou moins étendue et avoir des conséquences plus
ou moins graves et définitives. Elle conduit le plus souvent à
la grande pauvreté quand elle affecte plusieurs domaines de
l’existence qu’elle tend à se prolonger dans le temps et
devient persistante, qu’elle compromet gravement les chances
de reconquérir ses droits et de ré-assumer ses responsabilités
par soi-même dans un avenir prévisible. » (Rapport Grande
pauvreté et précarité économique et sociale ou rapport Wresinski ,
Co n sei l E co no m iq u e et S oc ia l d e la Ré p ub li q ue fr a nç ai s, Pa ri s, 19 87)

En 2011, les étudiant.e.s dits « pauvres » sont difficilement


quantifiables, bien que les estimations oscillent entre 45 000
et 100 000. Selon le Secours Po p u l a i r e Français, 107 000
étudiant.e.s seraient dans une situation de précarité et 45 000
seraient dans une situation d’extrême pauvreté. En 2003, 27,6%
des étudiant.e.s ne percevaient aucune aide financière directe
de la famille. Les recherches révèlent également que les
parents donnent beaucoup moins d’argent lorsque, d’une part,
leur enfant perçoit une bourse ou une allocation et, d’autre
part, lorsqu’il exerce une activité rémunérée. (Le monde des
étudiants : entre précarité et souffrance, Anne-Françoise Dequiré,
d a ns « Pe n s é e P l u r i e l l e » , 2 0 0 7 / 1 n ° 1 4 ) PA G E 4 3 | 6 6
Malheureusement, les emplois occupés par les étudiant.e.s sont
mal rétribués. La plupart d’entre eux travaillent chez des
particuliers, notamment les filles qui effectuent des gardes
d’enfants. Certaines sont employées dans les commerces ou
dans les services. D’autres étudiant.e.s essentiellement
masculins occupent des emplois de surveillants (maître
d’internat ou surveillant d’externat) ou d’animateurs.

En France, les ressources monétaires mensuelles directes sur


lesquelles les étudiant.e.s peuvent compter s’élève a 582
euros. La part des ressources issue de l’activité rémunérée
représente 42 %, celle provenant de l’aide publique est de 24%.
29 % des étudiants reçoivent une bourse sur critères sociaux.
Lorsque les deux parents travaillent ou que leurs ressources se
situent juste au-dessus du barème, les chances d’obtenir une
bourse sont moins importantes que s’ils n’exercent aucune
activité professionnelle. La situation des étudiant. e.s issus des
catégories moyennes est particulièrement éclairante puisque
leur famille semble trop « riche » pour pouvoir bénéficier
d’une aide publique suffisante mais pas assez pour qu’elle
puisse prendre en charge la totalité des frais générés par les
études. D’autre part, la moitié des étudiant.e.s gagne en
moyenne moins de 300 euros par mois. En fonction du niveau
d’études et de la filière, l’activité rémunérée régulière est
plus ou moins compatible avec les études.

Aussi, le fait ou non d’habiter chez les parents est un critère


de toute importance. En effet, la décohabitation engendre des
f r a i s i m p o r t a n t s ( l o y e r, n o u r r i t u r e , f a c t u r e s d i v e r s e s , f r a i s d e
transport) exerçant une contrainte financière plus forte sur les
familles aux revenus plus modestes.

PA G E 4 4 | 6 6
En effet, les étudiants et leurs familles doivent faire face au
manque de logements universitaires et doivent se tourner vers
d’autres formes de logement beaucoup plus onéreuses.

Ainsi, une enquête choc émanant du syndicat Sud-Étudiant


révèle en 2006 que 40 000 étudiants, essentiellement de sexe
féminin, issus de tous milieux sociaux se prostitueraient
régulièrement ou occasionnellement pour payer leur l o y e r,
financer leurs études et obtenir de l’argent de poche. Selon
l’Office central de la répression de la traite des êtres
humains, « la prostitution étudiante est plutôt une activité
individuelle et occasionnelle. C’est un phénomène très
discret. » Bernard Lemettre, président du mouvement du Nid,
précise également que « […] si les étudiants basculent, ce
n’est pas seulement un problème d’argent, mais une
vulnérabilité [...] il y a un système qui exploite des
situations. » La prostitution serait-elle ainsi une dérive
malheureuse mais « logique » ? (Les étudiants et la
prostitution : entre fantasmes et réalité, Anne-Françoise Dequiré,
d a ns « Pe n s é e P l u r i e l l e » , 2 0 1 1 / 2 n ° 2 7 )

On retrouve d’autre part la notion d’un sentiment de liberté


chez les étudiant.e.s en situation de prostitution : par
exemple le sugar dating est considéré comme un apport
financier peu contraignant voire comme une relation avec un
avantage f i n a n c i e r. La question du choix est souvent
redondante quant aux motivations des étudiant.e.s en situation
de prostitution : le sentiment de pouvoir choisir son sugar
daddy distinguerait selon eux la relation tarifée dans laquelle
ils s’inscrivent de la prostitution.

PA G E 4 5 | 6 6
D’autre part, de nombreux profils catégorisés comme étudiants
indiquent clairement leur désir d’acquérir des vêtements ou
accessoires onéreux et un style de vie luxueux. La précarité
n’apparaît dès lors plus comme une motivation première qu’il
faut combler en se prostituant. Se prostituer permettrait de
vivre plus confortablement et d’avoir le sentiment de vivre une
vie « spéciale ».

La prostitution étudiante n’est donc pas qu’une prostitution de


nécessité afin de palier à une situation économique précaire.
Les mécanismes à l’oeuvre au sein de ce phénomène font donc
partie intégrante d’un système de représentations plus global
qui donne le sentiment aux étudiant.e.s qu’accepter une
relation où des actes sexuels sont tarifés est un choix
personnel et leur permettra d’avoir la vie dont ils rêvent. On
peut également se demander si l’influence des réseaux sociaux
conditionne ces schémas de représentations de par l’abondance
d’images et de profils vantant une vie luxueuse et idyllique.

Enfin, il apparaît que les réseaux de proxénétisme et de traite


d'êtres humains n'impactent pas les étudiant.e.s. To u t e f o i s ,
nous ne pouvons recueillir de données concernant les
étudiant.e.s se prostituant dans les bars à hôtesses ou autres
lieux. Nous pouvons tout de même envisager qu'il y ai un
« partage » de sugars daddies en sugar daddies ou bien des
situations où un sugar daddy inviterai un ami mais nous ne
pouvons vérifier ces hypothèses.

PA G E 4 6 | 6 6
6.C O N C L U S I O N
Po u r conclure, nous avons pu nous rendre compte que le
phénomène prostitutionnel étudiant comporte quatre points
clés :

- Qu’il se situe en grande partie sur internet via les sites de


sugar datig, les sites d’annonces mais qu’il peut également
prendre forme au sein des bars à hôtesses.

- Qu’il s’appuie sur des représentations ancrées quant au


fantasme de la jeunesse comme outil « marketing ».

- Qu’il s’inscrit dans une ambiguïté certaine concernant


l’échange sexuel tarifé par le biais d’une « relation » via les
sites de rencontre de type sugar dating.

- Qu’il est lié à la précarité économique des étudiants, mais


que celle-ci est utilisée avant tout comme justification
première, cachant en réalité un désir de s’élever socialement
et d’accéder à des biens matériels et à une vie plus luxueuse.

Une recherche universitaire devrait s’établir durant l’année


scolaire prochaine 2019-2020 portée par des étudiants en
licence et master de Sociologie ayant déjà travaillé sur le
sujet des camgirls. Ils devraient être accompagnés par le
l a b o r a t o i r e L e P a c t e q u i r e g r o u p e p l u s i e u r s c h e r c h e u r. s e . s d e
disciplines variées et être financés par l’IDEX.

Ainsi, l’Université Grenoble Alpes est sensible à la thématique


du phénomène prostitutionnel étudiant, mais une
sensibilisation, prévention et formation demeurent à
p o u r s u i v r e d a n s l e c a d r e d u Pr o t o c o l e D é p a r t e m e n t a l d e l u t t e
contre les violences faites aux Femmes et les violences
intrafamiliales 2019-2022.

PA G E 4 7 | 6 6
7.S O U R C E S
➔ A RT I C L E S DE PRESSE

• A r t i c l e é c r i t p a r Ta t i a n a L i s s i t z k y p o u r F r a n c e T é l é v i s i o n s l e
12 avril 2014 :
h t t p s : / / w w w. f r a n c e t v i n f o . f r / i n t e r n e t / q u i - s o n t - c e s - s u g a r -
daddies-prets-a-payer-pour-rencontrer-des-jeunes-filles-
ambitieuses_573673.html

• T é m o i g n a g e s u r L e N o u v e l O b s e r v a t e u r, p a r u l e 0 8 o c t o b r e
2015 :
http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1433352-je-suis-
devenue-sugar-baby-pas-de-la-prostitution-mais-les-hommes-
o n t - l e - p o u v o i r. h t m l

• Sugardaddy: « On peut s’offrir une v ie qu’on ne pourrait pas


avoir » article de K.L. avec Thibault Dupont et Elsa Jirou
p o u r B F M T V, p u b l i é l e 1 6 a v r i l 2 0 1 4 :
h t t p s : / / w w w. b f m t v. c o m / s o c i e t e / s u g a r d a d d y - n o u v e l l e -
prostitution-756747.html

• « Etudiante, elle se prostitue pour payer ses frais de


scolarité » article d'Isabelle Gautier pour FranceTVInfo
publié le 21 avril 2015 :
h t t p s : / / w w w. f r a n c e t v i n f o . f r / s o c i e t e / v i d e o - e t u d i a n t e - e l l e - s e -
prostitue-pour-payer-ses-frais-de-scolarite_882455.html

• Article « Ces étudiantes qui se prostituent avec des hommes


â g é s » p o u r L e F i g a r o , d e S o p h i e d e Ta r l é p a r u l e 4 o c t o b r e
2017 :
https://etudiant.lefigaro.fr/article/-sugar-babies-enquete-
sur-ces-etudiantes-qui-monnaient-leurs-charmes_fa6f67be-
a8e2-11e7-8c3b-0492b00cca53/

PA G E 4 8 | 6 6
• Témoignage « Je suis étudiante et je me prostitue pour
éponger mes dettes » paru sur le site Madmoizelle le 28
septembre 2018 :
h t t p : / / w w w. m a d m o i z e l l e . c o m / e t u d i a n t e - p r o s t i t u t i o n -
temoignage-946169

• Article et témoignage « « J’avais plus de 18 ans et je


voulais être autonome »: comment la prostitution étudiante
se développe sur internet » paru sur Lesinrocks le 15 avril
2018 :
h t t p s : / / w w w. l e s i n r o c k s . c o m / 2 0 1 8 / 0 4 / 1 5 / a c t u a l i t e / s o c i e t e / j a
vais-plus-de-18-ans-et-je-voulais-etre-autonome-comment-la-
prostitution-etudiante-se-developpe-sur-internet/

• Témoignage pour Europe 1, article de Benjamin Levêque,


édité par R.Da. paru le 27 octobre 2017 :
h t t p s : / / w w w. e u r o p e 1 . f r / s o c i e t e / p r o s t i t u t i o n - e t u d i a n t e - j e -
me-suis-habituee-au-fil-du-temps-3476060

• Article et interview « Publicité incitant à la prostitution


des étudiants : « C'est particulièrement révoltant » », sur
Europe 1 paru le 26 octobre 2017 :
h t t p s : / / w w w. e u r o p e 1 . f r / s o c i e t e / i n c i t a n t - a - l a - p r o s t i t u t i o n -
des-etudiants-cest-particulierement-revoltant-3475220

• « Jolie étudiante », webdocumentaire sur la prostitution


étudiante paru sur Lesinrocks le 13 avril 2018 :
h t t p s : / / w w w. l e s i n r o c k s . c o m / i n r o c k s . t v / j o l i e - e t u d i a n t e - l e -
webdocumentaire-sur-la-prostitution-etudiante/

• Article « Prostitution étudiante : qui sont ces "Sugar


Ba bi es" ? » d e Ma ry lou Ma ga l pa ru sur L e Poi nt l e 2 7 oct obre
2017 :
h t t p s : / / w w w. l e p o i n t . f r / s o c i e t e / p r o s t i t u t i o n - e t u d i a n t e - q u i -
sont-ces-sugar-babies-27-10-2017-2167969_23.php

PA G E 4 9 | 6 6
➔ OUVRAGES E T A RT I C L E S S C I E N T I F IQ U E S :

• Les étudiants et la prostitution : entre fantasmes et réalité,


A n n e - F r a n ç o i s e D e q u i r é , d a ns « Pe n s é e P l u r i e l l e » , 2 0 1 1 / 2
n°27

• De la prostitution aux clients de la prostitution , Emmanuel


J o v e l i n , d a n s « Pe n s é e P l u r i e l l e » , 2 0 1 1 / 2 n° 2 7

• Editorial : Les mondes de la prostitution, Jean Foucart, dans


« Pe n s é e P l u r i e l l e » , 2 0 1 1 / 2 n ° 2 7

• Des régimes de droits sexuels entre fragmentation


identitariste et normes globales, Monique Selim, dans
« Multitudes », 2019/1 n°74

• Le moment Lolita ou les médias Pygmalion , Divina Frau-Meigs,


dans « Enfants, sexe innocent ? », 2005

• Le monde des étudiants : entre précarité et souffrance, Anne-


F r a n ç o i s e D e q u i r é , d a n s « Pe n s é e P l u r i e l l e » , 2 0 0 7 / 1 n° 1 4

• Prostitution : guide pour un accompagnement social , Christian


A y e r b e , M i r e i l l e D u p r é l a To u r, P h i l i p p e H e n r y, B r i g i t t e V e y,
Tr a m e s , E R E S , 2 0 1 1

• Les jeunes et la sexualité, Véronique Blanchard, Régis


Re v e n i n , J e a n - J a c q u e s Yv o r e l , M u t a t i o n s , A u t r e m e n t , 2 0 1 1

• Scénarios de la sexualité : que représente la pornographie ?,


Alain Giami, dans « Insistance », 2017/1 n°13

PA G E 5 0 | 6 6
➔ VIDÉOS
• Reportage en caméra cach ée par la youtubeuse Marie
S'Infiltre du 12 juillet 2018 :
h t t p s : / / w w w. y o u t u b e . c o m / w a t c h ? v = A z T U i J J Z K R E

• E n q u ê t e e t c a m é r a c a c h é e d ' E l é o n o r e G r a t i e t - Ta i c h e r p o u r
l'Autre JT du 5 juin 2017 :
h t t p s : / / w w w. y o u t u b e . c o m / w a t c h ? v = p b e C m u m Q E j Y & t = 5 6 5 s

• « Sugar Daddy : nouveau visage de la prostitution ? »


Documentaire Clique pour Canal+ du dimanche 15 octobre
2017 :
h t t p s : / / w w w. y o u t u b e . c o m / w a t c h ? v = e a B J S B 5 u 2 t k

• Billet journalistique de Nadia Le Brun pour Europe 1,


émission du 26 octobre 2017 :
h t t p s : / / w w w. y o u t u b e . c o m / w a t c h ? v = - T U z K g T - M Q g

• Enquête sur la prostitution étudiante à Rennes, reportage


France 3 du 24 juillet 2018 :
h t t p s : / / w w w. y o u t u b e . c o m / w a t c h ? v = w H q R M F 0 - 7 F g

• « La prostitution étudiante, une réalité à Brive » reportage


France 3 du 27 novembre 2017 :
h t t p s : / / w w w. y o u t u b e . c o m / w a t c h ? v = 2 A m U C X 6 P K W 4

• E n q u ê t e d e R a c h e l G a r r i d o p o u r L e s Te r r i e n s d u d i m a n c h e ,
émission du 15 octobre 2017 :
h t t p s : / / w w w. y o u t u b e . c o m / w a t c h ? v = j j f C l f _ H Z J E

• Elles, long métrage de Malgorzata Szumowska sorti en 2011

• Jeune et jolie , long métrage de François Oz on sorti en 2013

PA G E 5 1 | 6 6
8.A N N E X E S
➔ QUESTIONNAIRE À D E S T I N AT I O N D E S É T U D I A N T . E . S

« Bonjour, ce questionnaire a été réalisé en partenariat avec la Direction


Départementale de la Cohésion Sociale, l'Université Grenoble Alpes, le Centre de
Santé Universitaire ainsi que les deux associations Althéa l'Appart et l'Amicale du nid
38.

Ce questionnaire a pour vocation d'étudier la vision des étudiants(es) vis à vis des
questions liées à la prostitution.

Ce questionnaire ne vous prendra pas plus de 10 minutes.

Il est nécessaire que vous répondiez à la totalité des questions, de la façon la plus
spontanée possible. Si certaines questions ne vous concernent pas, vous aurez la
possibilité de le signifier.

Les réponses seront récoltées de façon anonyme et le traitement de celles-ci


respectera les règles de confidentialité. »

PARTIE 1

1. A quel genre vous identifiez-vous ?

- Féminin
- Masculin
- Intersexe
- Transidentitaire
- Autre

2. Actuellement, vous définissez votre sexualité comme :

- Hétérosexuelle
- Homosexuelle
- Bisexuelle
- Pansexuelle
- Asexuelle
- Autre

3. Quel âge avez-vous ?

- Moins de 18 ans
- Entre 18 et 21 ans
- Entre 22 et 25 ans
- Plus de 25 ans

PA G E 5 2 | 6 6
4. Quel est votre niveau d'études ?

- Bac ou équivalent
- De Bac +1 à Bac +3
- De Bac +3 à Bac +5
- Plus de Bac +5

5. Dans quel domaine étudiez-vous ?

- Droit, économie, études politiques


- Architecture
- Lettres, langues, arts
- Sciences humaines
- Marketing, management, commerce
- Biologie, chimie
- Informatique, mathématiques
- Ingénierie
- Médecine
- Sports
- Autre

6. Quelle est la catégorie socio-professionnelle de vos parents ?

- Cadres et professions intellectuelles supérieures


- Agriculteurs exploitants
- Artisans, commerçants, chefs d’entreprise
- Professions intermédiaires
- Employés
- Ouvriers
- Autre

7. Quel est votre statut relationnel ?

- Célibataire
- En couple
- Marié(e)
- Fiancé(e)
- Union libre
- Veuf(ve)

8. Quelle est votre nationalité ?

Question ouverte

PA G E 5 3 | 6 6
9. Bénéficiez-vous de ressources financières provenant de :

- Famille | Oui/Non
- Bourse | Oui/Non
- Emploi | Oui/Non
- Aides sociales | Oui/Non
- Autre | Oui/Non

10. Où vivez-vous ?

- Chez vos parents/famille


- Seul
- Colocation
- Logement étudiant
- Hébergement précaire
- Autre

PARTIE 2

11. A quoi pensez-vous en premier lorsque l’on parle de prostitution ?

- Prostitution de rue / camionnettes


- Salons de massage
- Bars à hôtesses
- Clubs de striptease
- Sites de rencontre/sugar daddy
- Sites d’annonces
- Hôtel
- Autre

12. La prostitution devrait être..

- Interdite
- Légalisée
- Encadrée (maisons closes par exemple)
- Autre

13. La prostitution peut être..

- Un moyen durable de gagner sa vie | D’accord/Plutôt d’accord/Plutôt pas


d’accord/Pas d’accord
- Une solution de facilité pour gagner de l’argent rapidement | D’accord/Plutôt
d’accord/Plutôt pas d’accord/Pas d’accord
- Un moyen pour se sortir d’une situation précaire | D’accord/Plutôt d’accord/Plutôt
pas d’accord/Pas d’accord
- Un vrai métier | D’accord/Plutôt d’accord/Plutôt pas d’accord/Pas d’accord

PA G E 5 4 | 6 6
14. Pensez-vous que la prostitution puisse être :

- Volontaire | Oui/Non
- Forcée | Oui/Non

15. Les clients de la prostitution devraient être punis :

- D’accord
- Plutôt d’accord
- Plutôt pas d’accord
- Pas d’accord

16. Les personnes en situation de prostitution doivent être accompagnées et


protégées :

- D’accord
- Plutôt d’accord
- Plutôt pas d’accord
- Pas d’accord

17. Les personnes en situation de prostitution subissent plus de violences du fait de


leur activité :

- D’accord
- Plutôt d’accord
- Plutôt pas d’accord
- Pas d’accord

18. La prostitution, c'est toujours des femmes prostituées et des hommes clients :

- D’accord
- Plutôt d’accord
- Plutôt pas d’accord
- Pas d’accord

19. La prostitution porte atteinte à la dignité humaine :

- D’accord
- Plutôt d’accord
- Plutôt pas d’accord
- Pas d’accord

20. Les personnes en situation de prostitution sont toujours victimes :

- D’accord
- Plutôt d’accord
- Plutôt pas d’accord
- Pas d’accord
PA G E 5 5 | 6 6
21. Les personnes en situation de prostitution sont exclues socialement :

- D’accord
- Plutôt d’accord
- Plutôt pas d’accord
- Pas d’accord

22. On peut prendre du plaisir à se prostituer :

- D’accord
- Plutôt d’accord
- Plutôt pas d’accord
- Pas d’accord

23. Échanger des actes sexuels contre de l'argent c’est de la prostitution :

- D’accord
- Plutôt d’accord
- Plutôt pas d’accord
- Pas d’accord

24. Échanger des actes sexuels contre des cadeaux c’est de la prostitution :

- D’accord
- Plutôt d’accord
- Plutôt pas d’accord
- Pas d’accord

25. Échanger des actes sexuels contre des services c’est de la prostitution :

- D’accord
- Plutôt d’accord
- Plutôt pas d’accord
- Pas d’accord

PA G E 5 6 | 6 6
PARTIE 3

26. Envisageriez-vous de..

- Recevoir des cadeaux contre des actes sexuels | D’accord/Plutôt d’accord/Plutôt


pas d’accord/Pas d’accord
- Recevoir de l’argent contre des actes sexuels | D’accord/Plutôt d’accord/Plutôt pas
d’accord/Pas d’accord
- Recevoir des services contre des actes sexuels | D’accord/Plutôt d’accord/Plutôt
pas d’accord/Pas d’accord
- Donner des cadeaux contre des actes sexuels | D’accord/Plutôt d’accord/Plutôt pas
d’accord/Pas d’accord
- Donner de l’argent contre des actes sexuels | D’accord/Plutôt d’accord/Plutôt pas
d’accord/Pas d’accord
- Donner des services contre des actes sexuels | D’accord/Plutôt d’accord/Plutôt pas
d’accord/Pas d’accord

27. Avez-vous déjà été en situation de prostitution ?

- Oui
- Non

28. Si oui, s'agissait-il de :

- Prostitution de rue / camionnettes


- Salons de massage
- Bars à hôtesses
- Clubs de striptease
- Sites de rencontre/sugar daddy
- Sites d’annonces
- Hôtel
- Non concerné
- Autre

29. Pour quelle(s) raison(s) ?

Question ouverte

30. Avez-vous déjà parlé de votre situation de prostitution ?

- Famille | Oui/Non/Non concerné


- Amis | Oui/Non/Non concerné
- Structures spécialisées (CSU, Planning familial, Associations spécialisées..) |
Oui/Non/Non concerné
- Autre | Oui/Non/Non concerné

PA G E 5 7 | 6 6
31. Comment avez-vous vécu cette situation ?

De 1 à 5 : je ne l’ai pas bien vécu à je l’ai bien vécu

32. Avez-vous déjà été client(e) de la prostitution ?

- Oui
- Non

33. Si oui, s'agissait-il de :

- Prostitution de rue / camionnettes


- Salons de massage
- Bars à hôtesses
- Clubs de striptease
- Sites de rencontre/sugar daddy
- Sites d’annonces
- Hôtel
- Non concerné
- Autre

34. Pour quelles raisons ?

Question ouverte

35. Connaissez-vous une personnage de votre entourage ayant déjà été en situation
de prostitution ?

- Oui
- Non

36. Si oui, s'agissait-il de :

- Prostitution de rue / camionnettes


- Salons de massage
- Bars à hôtesses
- Clubs de striptease
- Sites de rencontre/sugar daddy
- Sites d’annonces
- Hôtel
- Non concerné
- Autre

37. Connaissez-vous les raisons ?

Question ouverte

PA G E 5 8 | 6 6
38. Connaissez-vous les structures suivantes :

- Le centre de santé universitaire | Oui je n’y suis jamais allé(e)/Oui j’y suis déjà
allé(e)/Non
- Le service social du CROUS | Oui je n’y suis jamais allé(e)/Oui j’y suis déjà
allé(e)/Non
- Le planning familial | Oui je n’y suis jamais allé(e)/Oui j’y suis déjà allé(e)/Non
- Les associations spécialisées (Althéa l'Appart & l'Amicale du nid 38) | Oui je n’y suis
jamais allé(e)/Oui j’y suis déjà allé(e)/Non

PA G E 5 9 | 6 6
➔ QUESTIONNAIRE À D E S T I N AT I O N D E S P R O F E S S I O N N E L . L E . S

« Bonjour, ce questionnaire à destination des professionnels(les) a été réalisé en


partenariat avec la Direction Départementale de la Cohésion Sociale, l'Université
Grenoble Alpes, le Centre de Santé Universitaire ainsi que les deux associations Althéa
l'Appart et l'Amicale du nid 38.

Ce questionnaire a pour vocation d'étudier les situations et risques de prostitution


chez les étudiants(es).

Merci de ne pas répondre si vous n'avez pas été confronté(e) à un(e) étudiant(e) en
risque ou en situation de prostitution.

Ce questionnaire ne vous prendra pas plus de 10 minutes.

Il est nécessaire, pour le bon déroulement de l'enquête, que vous répondiez à la


totalité des questions.

Les réponses seront récoltées de façon anonyme et le traitement de celles-ci


respectera les règles de confidentialité. »

1. A quelle structure appartenez-vous ?

- Centre de santé universitaire


- Planning familial
- Associations spécialisées
- CROUS
- Autre

2. Avez-vous déjà repéré un(e) étudiant(e) :

- En risque de prostitution | Oui/Non


- En situation de prostitution | Oui/Non

3. Dans les deux cas, quels sont les éléments qui ont pu vous mettre sur cette piste ?

Question ouverte

4. Avez-vous pu discuter avec l’étudiant(e) de sa situation ?

- Oui
- Non

5. Si oui, comment cette discussion s’est-elle amorcée ? Dans quel cadre ? Si non,
quels freins ?

Question ouverte

PA G E 6 0 | 6 6
6. Quelle forme a pu prendre sa situation ou risque de prostitution ?
(Sites de rencontres sugar daddy, bars à hôtesses…)

- Prostitution de rue / camionnettes


- Salons de massage
- Bars à hôtesses
- Clubs de striptease
- Sites de rencontre/sugar daddy
- Sites d’annonces
- Hôtel
- Autre

7. L’étudiant(e) en question avait-il(elle) conscience de sa situation ou risque de


prostitution ?

Queston ouverte

8. L'étudiant(e) en question vous semblait-il ou elle en souffrance vis à vis de sa


situation ?

Question ouverte
9. L’étudiant(e) en question avait-il(elle) une situation financière précaire ?

Question ouverte

10. L'étudiant(e) en question était-il ou elle en demande d'aide pour se sortir de sa


situation ? Si oui, précisez.

Question ouverte

11. Pourriez-vous expliquer les raisons de sa situation ou risque de prostitution ?

Question ouverte

12. Cette personne est-elle toujours en situation ou risque de prostitution ?

- Oui
- Non
- Ne sais pas

13. Cette situation a-telle eu des répercussions sur son état de santé ? Si oui, de
quelle manière ?

Question ouverte

14. Connaissez-vous la nationalité de la personne ?


Question ouverte PA G E 6 1 | 6 6
15. Connaissez-vous sa situation familiale ?

Question ouverte

16. Connaissez-vous son âge ?

- Moins de 18 ans
- Entre 18 et 21 ans
- Entre 22 et 25 ans
- Plus de 25 ans
- Ne sais pas

17. Quel est son genre ?

- Féminin
- Masculin
- Intersexe
- Transidentitaire
- Ne sais pas

18. Combien d’étudiants(es) en situation ou risque de prostitution avez-vous


rencontré ?

Question ouverte

19. Avez-vous pu les orienter vers un partenaire ? Si oui lesquels ? Si non, quels
freins ?

Question ouverte

20. Avez-vous été formé(e), sensibilisé(e) aux questions liées au phénomène


prostitutionnel ? Si oui, à quelle occasion ? Si non, souhaiteriez-vous participer à une
formation ?

Question ouverte

PA G E 6 2 | 6 6
➔ EXEMPLES DE PROFILS SITES INTERNET

PROFIL SUGAR DADDY N°1 :

PA G E 6 3 | 6 6
PROFIL SUGAR DADDY N°2 :

PA G E 6 4 | 6 6
PROFIL SUGAR BABY N°1 :

PA G E 6 5 | 6 6
PROFIL SUGAR BABY N°2 :

PA G E 6 6 | 6 6

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