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Essai In situ 2014/2015

Chapitre III : Les essais pénétromètriques

Chapitre III Les essais pénétrométriques


Ces essais déterminent directement une résistance limite du sol. Les pénétromètres se subdivisent en
deux grands groupes : les pénétromètres dynamiques qui sont enfoncés dans le terrain par battage et les
pénétromètres statiques (appelés quasi-statiques par certains auteurs), qui sont vérinés dans les terrains
à vitesse lente et régulière. L’essai de pénétration au carottier (ou ‘‘Essai de Pénétration Standard’’)
occupe une place particulière, bien que s’apparentant sur certains points aux essais de pénétration
dynamique.

I. – Pénétromètres dynamiques
Le sondage au pénétromètre dynamique est un moyen de reconnaissance géotechnique qui teste le terrain en place
et fournit en tant que tel une caractéristique du sol. Il consiste à déterminer le nombre de coups nécessaires pour
enfoncer, selon une procédure définie, une pointe soumise par l’intermédiaire d’un train de tiges à une énergie de
battage. L’essai au pénétromètre dynamique permet d’apprécier d’une façon qualitative la résistance des terrains
traversés.
Ils sont donc recommandés pour résoudre les problèmes suivants :

- le contrôle de l'homogénéité d'une couche,


- la détermination de la succession des différentes couches de terrain,
- la détermination des épaisseurs des différentes couches de sols
- la localisation des cavités ou autres discontinuités,
- la reconnaissance du niveau du toit du rocher ou de la position d'une couche résistante ou d'un
bed-rock connu.

I.1. - Domaine d’application


Les essais de pénétration dynamique peuvent
être réalisés dans tous les sols fins et grenus dont
la dimension moyenne des éléments ne dépasse
pas 60 mm.

I.2. - Principe de l’essai


Un sondage au pénétromètre dynamique
consiste à enfoncer l’appareil dans le terrain par
battage, de manière continue, jusqu’à une
profondeur donnée en général limitée par la
capacité de pénétration de l’appareil.
L’opérateur relève le nombre de coups
nécessaires pour enfoncer l’appareil sur un pas Fig. 1. - Schéma de principe d’un pénétromètre
de profondeur fixé. dynamique

I.3. - Description du pénétromètre dynamique


Un pénétromètre dynamique est constitué essentiellement d’un matériel de battage et de guidage, d’un
train de tiges, d’une pointe, d’un dispositif de mesure et éventuellement d’un système de détection des
efforts parasites.

Le système de battage est composé d’un mouton, d’une enclume, d’un ensemble de guidage, de relevage
et de déclenchement de la chute du mouton.
Les tiges de battages sont en acier, elles sont assemblées fermement pour constituer un train de tiges
rigidement lié selon un axe rectiligne et continu.

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La pointe est placée à l’extrémité inférieure du train de tiges. Elle est soit perdue ou récupérable et son
diamètre est généralement supérieur à celui du train de tiges.
Le dispositif de mesure comporte un compteur de nombre de coups de mouton ; un repérage de la
profondeur à l’aide d’un marquage indélébile par rainurage des tiges de battage selon un intervalle de 20
cm.
Le système de détection des efforts est constitué d’une clef dynamométrique graduée au minimum de
100 à 200 N.m avec un espacement maximal des graduations de 20 N.m.

I.4. - Les types de pénétromètre dynamique


Deux pénétromètres dynamiques ont été normalisés : les pénétromètres de type A NF P 94-114
(décembre 1990) et les pénétromètres de type B NF P 94-115 (décembre 1990).

I.4.1. - Pénétromètres dynamiques de type A (PDA)


Ces appareils (figure 3) ont la particularité de
comporter un dispositif qui permet d’injecter une
boue bentonitique (bentonite en suspension dans
de l’eau) dans l’espace annulaire entre le train de
tiges et le sol au fur et à mesure de la pénétration
dans le terrain, évitant ainsi le resserrement ou
l’éboulement du sol sur les tiges. L’espace
annulaire ainsi ménagé permet de limiter le contact
entre le train de tiges et le sol de sorte que l’énergie
de battage est transmise quasi intégralement à la
pointe.
L'essai au PDA est limité à une profondeur de 30
m.

Fig. 2. - Schéma de la pointe du PDA


Fig. 3. - Pénétromètre dynamique PDA
Le mouton à une masse adaptable de 32, 64, 96
et 128 kg et une hauteur de chute de 0,75 m. Il
tombe à une cadence de 15 à 30 fois par minute.

I.4.2. - Pénétromètres dynamiques de type B (PDB)


Les pénétromètres de type B sont en tous points identiques aux appareils de type A, à l’exception du fait
qu’ils ne comportent pas de dispositif d’injection de bentonite. Une partie de l’énergie de battage peut
être mobilisée par le frottement latéral parasite qui se manifeste entre le sol et le train de tiges, notamment
en cas d’éboulement.

On détecte les efforts parasites de frottement du sol sur les tiges à l'aide d'une clef dynamométrique.
Aussi, dans certains cas (sols cohérents qui frottent fortement sur le train de tiges, sables boulants, etc.),
l’appareil ne permet pas de différencier correctement les différentes couches de sols traversées.

Sa capacité de pénétration est limitée à une profondeur de 15 m


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Le mouton a une masse de 64 kg et une hauteur I.5.- Réalisation de l’essai


de chute de 0,75 m ; il tombe à une cadence de 15 Le train de tiges est battu d'une manière continue
à 30 fois par minute. sous l’action d’une masse tombant en chute libre
d’une hauteur constante du mouton à la cadence de
15 à 30 coups par minute. On note en fonction de
la longueur totale des tiges introduites dans le sol,
le nombre de coups de mouton nécessaire pour
enfoncer la pointe de 10 cm pour un PDA ou de 20
cm pour un PDB.

Pour le PDA, la masse du mouton doit être adaptée


en cours de battage et choisie parmi l'une des
quatre masses 32, 64, 96, 128 kg, afin que le
nombre de coups, pour un enfoncement de 10 cm,
soit compris entre 2 et 30 inclus.
Pour le PDB, à chaque ajout de tiges et au moins
tous les mètres, l'opérateur fait tourner le train de
tiges à l'aide de la clef dynamométrique ; si le
couple est inférieur à 100 N.m, les efforts parasites
sont négligeables.

La fin de l'essai correspond à la satisfaction de


l'une des conditions suivantes :
- la profondeur déterminée préalablement est
atteinte,
- le rebond du mouton est supérieur à 5 cm,
- l'enfoncement sous 30 coups de mouton est
inférieur ou égal à 10 cm avec la masse de 128 kg
(PDA),
Fig. 4. - Pénétromètre dynamique PDB - l'enfoncement sous 100 coups est inférieur ou
égal à 20 cm (PDB),
- la mesure du couple effectuée à la clef
dynamométrique dépasse 200 N.m (PDB).

I.6. - Expression des résultats


Il existe deux modes de représentation d’un profil de pénétration dynamique :
- soit on trace en fonction de la profondeur le nombre de coups N d nécessaire pour obtenir un
enfoncement donné, en général 10 ou 20 cm ;
- soit on trace (figure 3) en fonction de la profondeur la résistance de pointe dynamique q d calculée à
l’aide d’une formule de battage de pieux, en général la formule des Hollandais, qui s’écrit :

MgH M
qd 
Ae M  M '

où M est le poids du mouton, M’ le poids des parties frappées (enclume placée en tête du train de tiges
et sur laquelle s’exercent les chocs, train de tiges et pointe) ; H la hauteur de chute du mouton ; e
l’enfoncement moyen par coup ( e  h N ), A la section droite de la pointe ; g l’accélération due à la
pesanteur.

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Fig. 5. – Profil de pénétration dynamique de type A

I.7. - Exploitation des résultats


Les pénétromètres dynamiques donnent surtout des renseignements d’ordre qualitatif et permettent de
définir rapidement un type de fondation beaucoup plus que d’en étudier le comportement. L’expérience
a permis d’établir, avec les résultats de l’essai au pénétromètre dynamique, des règles empiriques de
calcul de la capacité portante admissible.

Sanglerat indique à cet égard que ‘‘dans la plupart des cas, en prenant pour la capacité portante admissible
(taux de travail admissible) sous la fondation, le vingtième de la résistance à la pointe du pénétromètre
déduite de la formule des hollandais, le coefficient de sécurité est de l’ordre de 4’’. On pourra donc
retenir :

- qadm  qd pour un sable et une argile ;


20
qd
- qadm  pour un sable grossier compact (Amar et Jézéquel, 1994).
15

Avec D  B

Pour une semelle soumise à une charge verticale centrée de largeur B, de longueur L et d'encastrement
D, le DTU préconise de calculer la capacité portante ultime par la relation suivante :

qd
qu 
5à7

Il n’existe pas de règle reconnue pour le dimensionnement des fondations à partir de la résistance
dynamique q d ; on peut seulement en déduire un ordre de grandeur de la portance par le biais de
corrélations avec d’autres essais en place (pénétromètre statique et pressiomètre) afin d’orienter la
campagne d’essais ultérieure.

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Le tableau suivant donne des corrélations entre la résistance de pointe au pénétromètre dynamique qd , la
résistance de pointe au pénétromètre statique qc et la pression limite pressiométrique pl .

Tableau III. 1. –
Composition du sol q d qc q d pl
Argiles, limons et vases normalement consolidées,
1 1,4 à 2,5
sables lâches ou moyennement denses
1à2 3à5
Argiles et limons surconsolidés

Sables et graviers, sables limoneux ou argileux 0,5 à 1 5 à 10


denses à très denses

Enfin, les résultats de l’essai au pénétromètre dynamique fournissent des renseignements utiles pour la
prévision des conditions de battage des pieux et des palplanches.

II. - Essai de pénétration au carottier (SPT)


L’essai de pénétration au carottier a été inventé vers les années 1930 aux USA sous l’appellation de
Standard Pénétration Test (SPT). Il a été normalisé en France en 1991 sous le nom d’essai de pénétration
au carottier (NF P 94-116). L’essai permet, d’une part, de tracer un profil de pénétration et, d’autre part,
de fournir des échantillons de sol remaniés qui peuvent servir à la reconnaissance des horizons traversés
et sur lesquels on peut pratiquer les essais d’identification classiques (granulométrie, limites d’Atterberg
et teneur en eau).

II.1. - Domaine d’application


L'essai de pénétration au carottier s'applique aux sols fins et grenus dont la dimension moyenne des
éléments ne dépasse pas 20 mm.

II.2. - Principe de l’essai


L’essai consiste à déterminer la résistance à la
pénétration dynamique d'un carottier de conception et de
dimensions normalisés enfoncé dans le terrain par battage
(figure 6). On compte le nombre de coups de mouton
nécessaires pour enfoncer le carottier sur une certaine
profondeur. Une fois plein, le carottier est remonté à la
surface, vidé de sa carotte puis redescendu au fond du
forage. L’opération est répétée sur toute la hauteur du
profil à tester.

II.3. - Description de l’appareil de mesure


L'appareillage est composé d'un équipement de forage et
de tenue de la paroi, d'un dispositif de battage, d'un train
de tiges, d'un carottier et d'un système de mesures. Le
mouton a une masse de 63,5 kg et une hauteur de chute
de 0,76 m ; il tombe à une cadence de battage de 15 à 30
coups par minute. Fig. 6. – Standard pénétration test
Le tube central du carottier est fendu pour faciliter
l'extraction de l'échantillon de sol.
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II.4. - Réalisation de l’essai


Le carottier, placé au fond d’un forage préalable (l'équipement de forage doit permettre de réaliser un
trou de forage nettoyé avant l'insertion du carottier et doit garantir que l'essai de pénétration sera réalisé
dans un sol relativement peu remanié), est battu par l’intermédiaire d’un train de tiges (figure 6 et 7). Le
battage s’effectue par passes successives à l’aide d’un marteau de 63,5 kg qui tombe en chute libre d’une
hauteur de 76 cm sur la tête du train de tiges. La profondeur de chaque passe de pénétration est de 45 cm.
Durant le battage, on note trois enfoncements successifs :

- l’enfoncement de mise en place : c’est l’enfoncement du carottier sous son propre poids et sous
celui du train de tiges et du dispositif de battage ; la pénétration est poursuivie immédiatement si
ce premier enfoncement dépasse 45 cm ;
- l’enfoncement d’amorçage : le carottier est enfoncé de 15 cm sous l’effet de N 0 coups de mouton;
- l’enfoncement d’essai : le carottier est enfoncé de deux fois 15 cm sous l’effet de N1 puis N 2
coups de mouton. Le nombre N  N1  N 2 est appelé résistance à la pénétration (au carottier
standard).

Cette façon de procéder, en deux phases, permet une meilleure connaissance du sol. En effet, on peut
avoir N = 22 avec N1  11 et N 2  11 ou avec N1  3 et N 2  19 . Dans le premier cas, on a affaire à
un terrain homogène et dans le second cas, on se trouve en présence de deux couches différentes.

La fin de l'essai correspond à la satisfaction de l'une des conditions suivantes :


- la profondeur déterminée préalablement est atteinte,
- la valeur N est supérieure ou égale à 50 coups pour un enfoncement de 30 cm,
- la profondeur d’investigation a attient 50 m.

Lorsque le terrain devient trop résistant et la pénétration trop difficile, on arrête l’essai pour un nombre
déterminé de coups (50 pour les anglais et 100 pour les américains).
En outre, le fond du trou de forage ne doit pas être trop modifié par la succession des opérations, qui
peuvent entraîner éboulements ou décompression, notamment dans les sols placés sous la nappe.

Fig. 7. - Schéma du carottier standard

II.5. Expression des résultats des essais SPT


Les résultats de l’essai au SPT sont exprimés sous forme d’un profil de l’enfoncement en fonction N0
coups de mouton d’une part et en fonction de N compris entre 0 et 50 d’autre part. On décrit également
les sols qui ont été identifiés (figure 9).

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Fig. 8. - Schéma de principe du SPT Fig. 9. - Profil de pénétration au SPT

II.6. Exploitation des résultats


L’essai de pénétration au carottier permet par corrélation d’obtenir d’autres caractéristiques mécaniques
du sol testé.

II.6.1. - Relation entre, la cohésion non drainée, le rapport de surconsolidation et N


Plusieurs corrélations relient la résistance à la pénétration dynamique d'un carottier à la cohésion non
drainée (Cu) des argiles. Sur la base des résultats des essais triaxiaux non drainés obtenus sur des
échantillons d’argiles insensible, Hara et al. (1974) propose la relation suivante :

Cu (kN / m 2 )  29 N 0,72

Le rapport de surconsolidation OCR permet d’apprécier le degré de surconsolidation d’un sol, à une
profondeur z donnée. Ce rapport est relié à la résistance à la pénétration dynamique par la relation
suivante :
0 , 689
 N 
OCR  0,193 
  'v 0 

II.6.2. Correction de N
Les valeurs brutes N doivent subir certaines corrections empiriques, consacrées par l’usage (pressions
interstitielles qui se développent lors du battage). Plusieurs méthodes ont été proposées.

Terzaghi et Peck (1957) recommandent, dans les sales saturés très fins ou limoneux, sous nappe, lorsque
la valeur de N enregistrée est supérieure à 15, de procéder à une correction de la résistance à la pénétration
dynamique d'un carottier Ncor par la relation suivante :

N  15
N cor  15 
2

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La valeur de N dans les sols granulaire est aussi fortement influencée par la surcharge due au poids des
terres  'v 0 , c’est pourquoi d’autre relation intègre une correction de profondeur. Peck (1974) propose une
correction N qui prend en compte cette surcharge :

Ncor  CN N

avec :
Ncor valeur corrigée de la résistance à la pénétration dynamique au carottier avec  'v0 (95,6 kN/m2) ,
CN : Correction due à la contrainte verticale effective pour les sols granulaires ;
 'v0 = contrainte effective à la profondeur où l’indice N à été mesuré en kPa.

Plusieurs relations sont proposées pour déterminer CN, certaines de ces formules sont présentées dans le
tableau suivant :

Tableau III. 2. - Relation empirique de CN

Source CN
0,5
 1 
Liao et Whitman (1986) 9,78 ' 
v 
 0 
2
Skempton (1986)
1  0,01 'v 0
' 
Seed et al. (1975) 1  1,25 log v 0 
 95,6 
 1912 
0,77 log 
Peck et al. (1974) 
 v0 
'
for  'v0  25 kN/m 2

II.6.3. - Relation entre N et la densité relative des sols granulaires et l’angle de frottement interne
Le tableau ci-dessous du Peck et al. (1974) donne les valeurs de la densité relative des sables en fonction
des valeurs corrigées de la résistance à la pénétration dynamique au carottier Ncor.

Tableau III. 3. -. Relation entre Ncor et Dr

Ncor Compacité Densité relative Dr φ


0-4 Tris lâche 0 - 15 < 28
4 - 10 Laches 15 - 35 28 - 30
10 - 30 moyenne 35 - 65 30 - 36
30 - 50 Dense 65 -85 36 - 41
> 50 Tres dense > 85 > 41

Meyerhof (1956) propose les équations empiriques suivantes pour calculer l’angle de frottement interne
à partir de la densité relative Dr :

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- Pour un sol granulaire avec sable fin et plus de 5% de silt,

  25  0.15Dr
- Pour un sol granulaire avec sable fin et moins de 5% de silt,

  30  0.15Dr

II.6.4. - Relation entre N et la capacité portante


Les méthodes de calcul de la capacité portante relèvent de l’empirisme et résulte d’un cumul de
l’expérience de calcul des fondations à partir de cet essai. C’est ce qui explique la diversité des approches
de calculs proposées dans la littérature. En plus d’assurer la stabilité du sol contre la rupture, les relations
empiriques développées à partir de cet essai permettent de limiter les tassements à des valeurs inférieurs
à 25 mm.
Deux méthodes sont proposées pour déterminer la capacité admissible (qadm) pour un tassement de 25
mm.

La première méthode proposée par Terzaghi et Peck (1948) donne la capacité portante admissible qadm
en fonction de la largeur B, de l’ancrage D, de la fondation et pour différentes valeurs de Ncor.

B  0.305 2
qadm  36( N cor  3)( ) Fd
2B

qadm : Capacité portante admissible en kPa


B : Largeur de la semelle (m)
Ncor : valeur de l’essai SPT (corrigée)
D
Fd : Facteur forme Fd  1   2
B
D : ancrage de la fondation

La deuxième méthode due à Meyerhof (1956), suggère les relations suivantes pour calculer la capacité
portante admissible des fondations ancrées dans un sable.

qadm  12Nkd si B < 1,2 m


B  0.3 2
qadm  8 Nk d ( ) si B ≥ 1,2 m
B
N : valeur de l’essai SPT non corrigée. Elle doit être la moyenne entre 0 à 2B ou 3B sous la semelle
Kd est le facteur de profondeur, il est évalué par :

D
kd  1 si D < B
3B
kd  1,33 si D > B

Précisons que ceci est valable pour des fondations établies au-dessus de la nappe (au moins à 1.5 B au-
dessus) et pour des fondations situées sous la nappe, il faudrait diviser les résultats par 2.

qadm / sansnappe
Avec nappe qadm 
2

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Remarque : Meyerhof précise que la capacité portance tirée de sa formule ne sera pratiquement pas
dépassée tant que les tassements absolus restent inférieurs à 25 mm.
III.- Pénétromètres statiques (Static Cone Penetration Test CPT)
L’essai consiste à mesurer la réaction qu’oppose le sol à la pénétration continue d’un cône. Il est surtout
utilisé pour le dimensionnement des pieux mais il peut aussi servir à la classification des sols. Il est
normalisé en octobre 1996 par NF P 94-113.

III.1. - Domaine d’application


L'essai de pénétration statique s'applique à tous les sols fins et les sols grenus dont la dimension moyenne
des éléments ne dépasse pas 20 mm. La longueur de
pénétration est limitée à la force de réaction de
l'appareillage (généralement de 100 kN en France).

III.2. - Principe
L’essai au pénétromètre statique consiste à foncer
verticalement dans le terrain, à vitesse lente et
constante, un train de tiges terminé à sa base par une
pointe conique généralement de même diamètre que
les tiges (figure 10). Par un procédé quelconque,
mécanique, électrique ou hydraulique, on mesure
suivant un pas de profondeur donné, la résistance
opposée par le sol à la pénétration de cette pointe,
appelée en conséquence la résistance de pointe
statique (ou résistance de cône) et est notée qc .

Simultanément, on mesure l’effort opposé à


l’enfoncement de l’ensemble pointe et tiges. Cet
effort est appelé effort total et est noté Qt . Il
comprend d’une part l’effort de pointe Qc et d’autre
part l’effort de frottement latéral Q f , qui s’exerce
sur toute la hauteur du train de tiges.
Fig. 10. - Schéma de principe du pénétromètre
Qt  Qc  Q f statique

III.3. - Description du pénétromètre dynamique


L’appareil comprend trois éléments fondamentaux :

- le dispositif de chargement, ancré au sol ou lesté et sert à transmettre les efforts (pour les
pénétromètres statiques classiques, la puissance varie de 100 kN et jusqu’à 250 kN pour les
lourds),
- le matériel de pénétration : tubes, tiges, cônes, (la pointe en acier dur, de section droite de 10
cm2 (diamètre 36 mm), comportant une partie conique surmontée d’une partie cylindrique).
- le dispositif de mesure les mesures sont généralement enregistrées soit sur des manomètres ou
soit sur des dynamomètres ; les dynamomètres peuvent être équipés de jauges, incorporées à la
pointe et au manchon, reliées à un pont de mesure (pesons à jauges de contraintes) (figure XX);
certains appareils enregistre directement et en continu les mesures de résistance de pointe et de
frottement latéral (figure XX).

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Il existe plusieurs types d’appareils qui se caractérisent par plusieurs facteurs à savoir : leurs puissance
qui permet de traverser les niveaux de sols les plus résistants, par le type de cône (cône mobile, cône
fixe), par le mode de mesure des frottements latéraux (figure XX).

Fig. 11. – Mise en œuvre du pénétromètre statistique à partir d’un camion lesté

Fig. 12. – Pointe mécanique du pénétrométre Fig. 13. – Pointe équipée d’un peson à jaugrs
statique Gouda de contraintes

Fig. 14. - Pointe hydraulique Parez Fig. 15. – Cône sismique

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III.3 Réalisation de l’essai


Après avoir calé le pénétromètre, on procède à l’enfoncement total du dispositif à vitesse lente et
constante de 2 cm/s. S’il s’agit d’un pénétromètre à cône fixe et à mesure continue, on effectue à
intervalle déterminé (par exemple tous les 20 cm) une lecture de l’effort total et de l’effort en pointe.
Dans le cas où l’appareil est muni d’un dispositif enregistreur on obtient directement, soit des lectures
quasi continues, soit la courbe des efforts en fonction de la profondeur.
Dans le cas du pénétromètre à cône mobile, on est obligé d’arrêter la pénétration pour agir sur le cône
lorsqu’on voudra mesurer l’effort de pointe, c’est-à-dire, en généralement, tous les 20 cm.

La fin de l'essai correspond à la satisfaction de l'une des conditions suivantes :


- la profondeur déterminée préalablement est atteinte,
- la capacité de réaction disponible n’entraine plus un enfoncement du système dans le terrain ;
- manifestation des flambements des tiges lors du fonçage.

Fig. 16. – Schéma de principe du pénétromètre Fig. 17. – Schéma de principe du pénétrommétre
statique à pénétration discontinue statique à pénétration continu type Andina

III.4. - Expression des résultats


Les résultats sont représentés sur un diagramme qui donne, en fonction de la profondeur d’une part la
résistance à la pénétration du cône qc, d’autre part l’effort total Qt et éventuellement le frottement latéral
unitaire fc (figure XX).
L’effort de pointe Qc est la résultante axiale de la réaction du sol sur ces deux surfaces cylindrique et
conique. Par définition, la résistance de pointe statique qc est le quotient de l’effort de pointe par la
section droite Ac de la base du cône, soit :
Qc
qc 
Ac

Il est évident que si le train de tiges a le même diamètre que le cône et si celui-ci est fixe par rapport au
train de tige, l’effort d’enfoncement mesure à la fois la résistance en pointe qc et la résistance au
frottement latéral fc.
Connaissant l’effort total de fonçage Qt , mesuré en tête, on peut déterminer l’effort de frottement latéral
total Q f sur le tube par la relation :
Q f  Qt  Qc
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Le frottement latéral local est :


Qs
fc 
Ac
Le taux de frottement est de :
fc
Rf 
qc

Fig. 18. - Profil pénétromètriques

III.3 Exploitation des résultats


L’interprétation des essais au pénétromètre statique est faite surtout à partir de la résistance de pointe qc
. L’effort total de fonçage Qt ne fournit qu’une indication purement qualitative.

III.3.1. - Classification des sols à partir de qc


À l’issue de la reconnaissance d’un site au pénétromètre statique, on peut juger l’hétérogénéité des sols
en plan et en profondeur, et les classer sommairement en fonction de leur dureté comme indiqué dans le
tableau suivant.

Tableau III. 4. –

qc (MPa) Nature probable du sol Constructibilité


Sol de médiocre qualité, ne convenant pas
Sol cohérent compressible à très
0à1 comme assise de fondation et nécessitant
compressible ou sable lâche saturé
éventuellement des études complémentaires
Sol cohérent peu consistant ou sable
1à5 Sol adapté aux fondations peu chargées
peu compact
Sol cohérent peu consistant ou sable Sol pouvant supporter des fondations
5 à 10
compact moyennement chargées
>10 Sol cohérent raide ou sable très compact Sol ne posant pas de problème de fondations

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Essai In situ 2014/2015
Chapitre III : Les essais pénétromètriques

Le tableau 12.4 (fasc. 62 titre V : Règles techniques de conception et de calcul des fondations des
ouvrages de génie civil) donne un classement des sols en fonction de qc en vue du dimensionnement des
fondations d’ouvrages de génie civil.

Tableau III. 5. - Classification des sols en fonction de qc

Classe de sol Pénétromètre qc


Description
(MPa)
A Argiles et limons mous <3
Argiles Limons B Argiles et limons fermes 3.0 -6.0
C Argiles très fermes à dures > 6.0
A Lâches <5
Sables, Graves B Moyennement compacts 8.5 – 15.0
C Compacts > 20.0
A Molles <5
Craies B Altérées > 5.0
C Compacte -
Marnes A Tendres -
Marno-calcaires B Compacts -

Douglas (1984) présente une classification du sol basée sur la résistance de pointe normalisée :


q nc  q c 1  1,25 log q0 

III.3.2. – Relation entre la densité relative, la cohésion non drainée, l’angle de frottement, le
rapport de surconsolidation et qc
Lancellotta (1983) et Jamiolkowski et al. (1985) propose une corrélation entre la densité relative Dr
d’un sable normalement consolidé et la résistance à la pénétration au cône qc .

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Chapitre III : Les essais pénétromètriques

qc
Dr  A  B log10 (
 v0 '
A et B constantes
 'v0 contrainte verticale effective

A et B sont respectivement égales à 98 et 66 et  'v0 et qc sont en t/m2.

Kulhawy et Mayne (1990) propose d’estimer l’angle de frottement interne des sables normalement
consolidés à partir de qc et de la contrainte verticale effective  'v0 par l’expression suivante :

  qc 
  tan 1 0,1  0,38 log 
   'v 0 

Mayne et Kemper (1988) préconise d’estimer la cohésion non drainée des argiles purement cohérentes
Cu, la contrainte de préconsolidation  ' p et le rapport de surconsolidation OCR à partir du terme de
pointe par les relations suivantes :

qc   v 0
Cu 
Nk
avec
Nk : facteur de capacité portante
Nk = 15 pour les pénétromètres à cône électrique
Nk = 20 pour les pénétromètres à cône mécanique
σ0v : contrainte verticale totale au niveau de la pointe

 p '  0,243 qc 0,96


avec
 p ' et qc en MN/m2
1, 01
 q   v0 
OCR  0,37 c 
  'v 0 

III.3.3. - Calcul de la capacité portante à partir de qc


Certains auteurs ont tenté de trouver un lien entre la résistance à la pointe et la capacité des sols support
des fondations superficielles et profondes. Les méthodes de calcul de la capacité portante basées sur cet
essai sont essentiellement empiriques.

III.3.3.1. - Calcul de la capacité portante des fondations superficielles à partir de qc


En 1956, Meyerhof propose de calculer la capacité portante admissible nette pour un tassement de 25
mm par les relations suivantes :

qc
qadm (net )  pour B  1,22 m
15
2
qc  3,28B  1 
qadm (net )    pour B > 1,22 m
25  3,28B 
avec
B en mètre, qadm (net) et qc en kN/m2

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Chapitre III : Les essais pénétromètriques

Le DTU 13.12 (mars 1988) : Règles pour le calcul des fondations superficielles et le fascicule 62-V-
1993 proposent, pour une semelle soumise à une charge verticale centrée de largeur B, de longueur L et
d’encastrement D, d’estimer la capacité portante ultime par la formule

qu  kc qce  q0

q0 = γD : contrainte verticale effective initiale du sol au niveau de la fondation


qce : résistance de la pointe équivalente du sol, il s’agit de la moyenne sur une épaisseur de 1.5 B sous
la semelle, après avoir écrêté les valeurs de qc supérieure à 1.3 fois la valeur moyenne.
qu : contraint effective de rupture du sol sous la semelle
kc : coefficient de portance, donné dans le tableau suivant

 Calcul de la résistance de pointe équivalente qce au pénétromètre statique


C’est la résistance de pointe moyenne autour de la base de la fondation définie, à partir d’une courbe
qc(z) lissée par :

D  3a
1
qce 
3a  b q
D b
cc ( z )dz

avec qcc résistance de pointe qc écrêtée à 1.3 qcm

D  3a
1
qcm 
3a  b  q ( z )dz
D b
c

B
a
2 B  1m
Avec a  0.5 si B  1m
b  min a, h si h est la hauteur de la fondation dans la couche porteuse

Le DTU 13 12 recommande pour Le cas de profils de pénétration qui fait apparaître dans la zone d'action
des fondations de l'ouvrage des valeurs de qc < 0,5 MPa doit faire l'objet d'une étude complémentaire
avant de choisir le type de fondation et la contrainte qu.

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Chapitre III : Les essais pénétromètriques

Fig.19. - Définition de la résistance de pointe (ou de cône) équivalente pour les fondations
superficielles et profondes

Tableau III. 6.

 Calcul de hauteur d’encastrement équivalent de la fondation


L’encastrement est un paramètre conventionnel de calcul destiné à tenir compte du fait que les
caractéristiques mécaniques des sols de couverture sont généralement plus faibles que celle de la couche
d’assise. Cette grandeur est donnée par la relation suivante :

D
1 1 n
De   qc ( z ).dz  . qci .zi
qce 0
qce 0

D : profondeur d’ancrage de la semelle par rapport au terrain naturel.


qc(z) : résistance de pointe lissée à la profondeur z.

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