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EXAMEN DE FIN D’ÉTUDES SECONDAIRES GÉNÉRALES

2020
BRANCHE SECTION(S) ÉPREUVE ÉCRITE
Durée de l’épreuve : 200 minutes
FRANC GSO Date de l’épreuve : 11/06/2020
Numéro du candidat :

Partie obligatoire A : Compréhension de l’écrit (10 points)

2019, l’année où les jeunes se sont levés

« Nos enfants nous accuseront. » C'était le titre d'un documentaire réalisé par Jean-Paul Jaud en 2008.
« Les adultes, disait l'auteur, ne sauront pas expliquer l'inexplicable. » Le film dénonçait alors comment on
avait empoisonné la terre et l'eau pour produire une alimentation pourrie par les engrais et les pesticides.
Onze années ont passé. Les gamins ont grandi et voilà qu'ils reprochent aux adultes d'avoir loupé la transition
5 écologique.
Le plus célèbre de ces « enfants du climat » s'appelle Greta Thunberg, 16 ans, un petit bout
d'adolescente à l'influence et à l'exposition devenues, en moins d'un an, considérables. Dans le monde entier,
des homologues lui ont emboîté le pas. Dans chaque pays, la mobilisation s'est inscrite dans un contexte
particulier. Néanmoins, en tout lieu, les moyens d'agir ont été les mêmes : sécher les cours et descendre dans
10 la rue.
Ce n'est pas neuf, ça. La rue est restée en effet ce principe d'action qui traverse les âges, ce lieu où
se faire entendre quand on se sent mal, voire pas représenté. Mais, alors que, hier encore, les adultes
raillaient les jeunes qui se mobilisaient à bon compte à travers de simples clics sur les réseaux sociaux, ils les
voient désormais investir l'espace public et affirmer qu'on ne peut pas les en exclure. Une génération qu'ils
15 décrivaient apolitique, sans opinion, endormie. Ces adultes découvrent que c'était un cliché. « Les jeunes ne
se sont pas détournés de la politique. Ils sont politisés autrement, en dehors des cadres traditionnels dont ils
se défient », estime Laurent Lardeux, chercheur au CNRS. La fac, le syndicat, le parti n'apparaît plus comme
l'espace premier de la politisation des jeunes.
Des ingrédients traditionnels demeurent, comme fouler le pavé de sa ville, mais l'essentiel, la moelle,
20 a changé : l'engagement s'est désidéologisé. Les nouveaux engagés refusent tout leadership, jugé archaïque,
et préfèrent le concret. Quand ils se sentent concernés et interpellés par la chose publique, c'est toujours
dans la perspective d'une efficacité concrète, sur des enjeux bien précis pour lesquels ils considèrent qu'ils
peuvent agir et qui débouchent sur un résultat facilement mesurable. L'écologie répond ainsi par excellence
au besoin de concret et d'immédiateté et offre une nouvelle porte d'entrée en politique.
25 En revanche, en organisant des grèves mondiales, ces jeunes, et très jeunes, ont bien créé un mode
d'action inédit. Pour la première fois, ils défilent dans la rue, au même moment, partout dans le monde, pour
défendre leur avenir. Non pas éducatif ni professionnel, leur avenir existentiel tout simplement. Du jamais-
vu. A la globalisation des enjeux écologiques, les nouveaux marcheurs répondent par une mondialisation de
l'action militante. Ce qui permet cela, c'est bien sûr la viralité d'Internet et des réseaux sociaux - qui, en
30 passant, font sauter le filtre parental.
Si des adultes s'y engagent aussi, s'ils marchent aussi, ce sont bien eux, les adolescents, qui se sont
soulevés en réclamant d'urgence des mesures face à l'imminence de la catastrophe. Sauf qu'en se levant
ainsi, « les rapports de force s'inversent, souligne l'ethnologue Julie Delalande, attachée à l'université de
Examen de fin d’études secondaires générales – 2020

Caen. En se réappropriant la parole, ils deviennent des citoyens, et non plus seulement des "citoyens de
35 demain". C'est une évidente prise de pouvoir. »
D'ailleurs, ils n'ont pas peur de s'adresser d'égal à égal aux puissants ni de dispenser des discours qui
sonnent comme des leçons aux oreilles des adultes. Et ça, ça irrite des anonymes mais pas seulement. Des
politiciens et des philosophes n'ont pas goûté les propos des jeunes militants. Greta Thunberg ainsi que
d’autres militantes ont, de fait, de nombreux torts. Celui d'être jeunes filles, d'abord. Pas sûr qu'un jeune
40 homme aurait suscité les mêmes moqueries, le même dédain. Pourtant, les jeunes filles ont toujours milité
pour l'écologie, cause longtemps délaissée par les hommes. Selon Caroline Muller, historienne, pour
comprendre cet oubli, il faut rappeler que « le patriarcat se fonde sur la domination des enfants, c'est-à-dire
la "domination adulte", cette construction sociale qui légitime la violence au nom de l'éducation. Femmes et
enfants ont longtemps partagé la même condition. Jugés irrationnels, interdits de vote, assignés à l'espace
45 domestique et à l'autorité » d'un père qui a le droit de "corriger" son épouse comme sa fille ». De physique,
cette violence est devenue symbolique.

D’après un article de Soraya Ghali, publié le 19 décembre 2019 dans www.levif.be


(705 mots)

Questionnaire partie obligatoire A (10 points ; -1,5 point par élément ; dictionnaire
non autorisé)

Vous devez répondre à toutes les questions de cette partie.

I. Dites si les affirmations suivantes sont vraies ou fausses par rapport au contenu de l’article ! Justifiez à
chaque fois votre réponse en citant le texte (en recopiant la phrase ou la partie de phrase correspondante)
et indiquez les lignes !
Les deux parties de la réponse doivent être correctes pour que cette dernière soit validée.

a.) En 2008, le film documentaire de Jean-Paul Jaud annonçait déjà une future révolte des jeunes.
b.) Greta Thunberg est prise en exemple par de nombreux jeunes militants.
c.) Descendre dans la rue pour manifester est un moyen traditionnel et historique de contester.
d.) Manifester dans la rue, au même moment, dans différents endroits du monde est un moyen connu et
utilisé de longue date par les générations précédentes.
e.) Certains n’apprécient pas les jeunes engagés qui viennent leur donner des leçons alors qu’ils n’ont pas
d’expérience.
f.) Si les leaders de la contestation des jeunes avaient été des garçons, ils auraient été autant critiqués que
les filles, qui en sont les meneuses actuellement.
g.) La société traditionnelle patriarcale se fonde sur la domination des adultes masculins sur les femmes et
les enfants.

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Examen de fin d’études secondaires générales – 2020

II. Expliquez les expressions suivantes dans leur contexte !

a.) Une génération qu’ils décrivaient apolitique, sans opinion, endormie. (l.14-15)
b.) Les nouveaux engagés refusent tout leadership (…) (l. 20)
c.) C’est une évidente prise de pouvoir. (l.34-35)

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Partie obligatoire B (30 points)


Pourquoi de plus en plus de jeunes boudent le permis de conduire

Les jeunes retardent l'âge auquel ils se présentent à l'examen. Le permis de conduire, naguère synonyme de
liberté, de vitesse et d'autonomie, ne fait plus vraiment rêver les jeunes. Surtout les garçons. Parmi les moins
de 25 ans, la part de ceux qui le détiennent n'est plus que de 80 %, alors qu'elle atteignait 90 % en 1981. Et
la tendance se poursuit : en 2018, seuls 640 000 jeunes âgés de 18 à 24 ans ont obtenu le petit papier rose ;
5 ils étaient 740 000 en 2014.

De multiples raisons concourent à cette désaffection, à commencer par l'urbanisation de la France. « C'est le
facteur principal, souligne Jean-Pascal Assailly. En 2020, la plupart des jeunes vivent dans les agglomérations.
Or, en ville, la voiture n'est plus perçue comme une solution, mais comme une source de problèmes ! » Entre
les places de stationnement devenues rares, les amendes et les gracieusetés échangées entre automobilistes
10 dans les embouteillages, le « plaisir de conduire » y a pris des allures d'oxymore...

Circonstance aggravante : une voiture coûte très cher. Or les jeunes connaissent, plus que d'autres, la
précarité. « Pour moi, ne pas passer le permis représente une économie de temps, d'argent et d'énergie »,
témoigne Lucas, 22 ans, qui habite la banlieue parisienne. Les jeunes adultes se tournent vers d’autres
solutions : les transports en commun, le covoiturage, les vélos en libre-service et les trottinettes.

15 Ils se montrent également sensibles aux préoccupations écolos. « Si quelqu'un avait reproché à mon père de
menacer l'avenir de la planète en prenant le volant, il aurait ouvert de grands yeux!, relève Jean-
Pascal Assailly. Désormais, on mesure davantage les conséquences négatives de la sacro-sainte bagnole sur
la pollution, le bruit, la mortalité. »

Les nouvelles technologies sont, elles aussi, passées par là. On l'oublie, mais, voilà quelques décennies à
20 peine, il n'y avait ni ordinateur, ni internet, ni portable. Autant dire que, s'ils voulaient échanger des
confidences avec leurs amis, les moins de 25 ans n'avaient qu'une solution : les voir, donc se déplacer.
Aujourd'hui, ils peuvent s'épargner cet effort grâce à Internet et aux réseaux sociaux.

Pas d'erreur, cependant. Dans leur immense majorité, les jeunes ne font que retarder le moment de se
présenter au fameux examen. Normal, la voiture reste indispensable dans bien des situations. On passe
25 toujours le permis, mais plus tard. Le temps, souvent, de stabiliser sa vie professionnelle et de fonder une
famille.

D’après un article de Michel Feltin-Palas, publié le 11 janvier 2020 dans L’Express


(396 mots)

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Questionnaire partie obligatoire B (dictionnaire autorisé)

Vous devez répondre à toutes les questions de cette partie.

III. Analyse d’un texte inconnu : (30 points)

1. Dégagez les idées essentielles du texte ! (15 points)


Indiquez le nombre de mots utilisés ! (100 mots ; dépassement de 10 % autorisé)

2. Commentaire personnel (15 points)

Les moyens de transports publics sont certes une alternative à la voiture.


Mais selon vous, quels en sont également les inconvénients ?

Rédigez un commentaire structuré d’au moins 180 mots et indiquez le nombre de mots utilisés !

Questionnaire partie C « questions au choix » (dictionnaire autorisé)

Vous répondrez à deux questions de la partie C « questions au choix ».


Indiquez vos choix en marquant d’une croix les cases appropriées ci-dessous.

IV. Un secret de Philippe Grimbert (20 points)

 1. Décrivez l’état d’esprit et la réaction de Hannah lors du contrôle de police à la frontière.


Expliquez les raisons qui justifient son geste fatal. (10 points)

 2. Relevez et expliquez deux des secrets majeurs présents dans l’œuvre. (10 points)

 3. Pourquoi est-ce que Louise est une personne importante pour le narrateur et ses parents ? (10 points)

 4. Quel est le rapport de Maxime à la judéité ? (10 points)

5/5

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